L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529) : Adam et Eve. Les Sibylles. Caïn et Abel.
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— Sur les Sibylles hors Finistère, voir dans ce blog :
— Sur les Sibylles du Finistère, voir :
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Les douze Sibylles de Brennilis étudiées à la lumière des Heures de Louis de Laval. (v. 1489)
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Les Sibylles de la Poutre de Gloire (seconde moitié du XVIe siècle) de l'église de Lampaul-Guimiliau.
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Les sept Sibylles de la tribune (1606) de l'orgue de l'église N-D. de Croas-Batz à Roscoff.
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Les Sibylles de la chaire (1677) et du chœur de l'église de Guimiliau.
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— Sur l'Aître Saint-Maclou, voir le premier article , qui comporte la présentation générale.
Les colonnes des galeries sont numérotées à partir du côté ouest, qui en comporte 11. La colonne n°12 se trouve à l'intérieur, dans l'entrée de l'angle nord-ouest, près de la chapelle des Trépassés, elle représente la Création d'Adam et la Faute d'Adam et Ève. Puis viennent les Sibylles, deux par deux sur chaque colonne extérieure de la galerie nord, et enfin, à l'angle nord-est, et à nouveau à l'intérieur, la colonne sculptée du Meurtre de Caïn et Abel. Si on se souvient que les douze sibylles annoncent par leurs prophéties (ou "vaticinations"), pour les Chrétiens, douze étapes de l'Incarnation et de la Rédemption, nous avons là un programme iconographique assez complet de l'Histoire du Salut, face au Calvaire central de la cour.
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LA COLONNE DE LA CRÉATION ET DE LA FAUTE D'ADAM ET ÈVE.
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1. La Création d'Ève.
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"Alors, yhvh elohim fit tomber un sommeil profond sur l'homme, et il s'endormit.
Alors il prit l'un de ses côtés et il referma la chair en dessous.
Alors, yhvh elohim bâtit le côté qu'il avait pris de l'homme en forme de femme et il la présenta à l'homme." (Genèse 2:21-22, trad. M.A. Ouaknin)
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Dieu se tient debout à gauche et lève la main droite, tandis que, de la main gauche, il aide la jeune Ève à se redresser et à s'extraire du flanc droit d'Adam, dont elle naît. De celle-ci, au corps en grande partie brisée, nous voyons les mains jointes, les fesses, le ventre et les jambes : leurs formes laissent préjuger de la beauté du visage.
Adam est allongé sur le coté gauche, jambes fléchies, et cachant son sexe de la main droite.
À droite, derrière la tête d'Adam, une montagne est couronnée d'un édifice, vers lequel se dirige divers animaux : lion (?), renard (?) ou gallinacé (?). Ce n'est pas exactement ce qu'on attend d'une scène de création du monde et des animaux, ce qui excite la curiosité sur l'interprétation de cette partie.
Dieu est vêtu d'une robe, serrée à la taille par un cordon noué, et à larges manches. Une ample cape est fermé par un cabochon carré. La tête (hormis un morceau de la barbiche), et les bras sont brisés. Les drapés sont particulièrement élégants.
La pierre blanche, ici comme sur les autres colonnes que nous allons examiner, est calcaire, et il serait intéressant d'en connaître l'expertise géologique, qui pourrait indiquer la provenance.
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On comparera ce sujet avec celui du quadrilobe du portail de la Sainte-Chapelle par Geoffroy-Dechaume, peut-être inspiré du portail de la cathédrale de Lyon.
https://www.citedelarchitecture.fr/fr/oeuvre/creation-deve-quadrilobe-du-soubassement-cote-gauche-du-trumeau-du-portail-de-la-chapelle
https://books.openedition.org/purh/845?lang=fr
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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La Faute d'Adam et d'Ève.
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"La femme contempla . Oui, l'arbre était bon à manger et enviable pour les yeux ! Oui, l'arbre engendrait le désir de devenir intelligent ! Alors elle prit de son fruit et elle mangea. Et elle en donna aussi à son homme qui était avec elle, et il mangea." (Genèse 2:5-6, trad. M.A. Ouaknin).
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Cette représentation du serpent à la poitrine (et au visage, même s'il est ici brisé) féminine, mais à la queue qui s'enroule autour du tronc de l'arbre, je la connais bien, tant elle est fréquente, taillée en kersanton à l'entrée des porches bretons contemporains de cette colonne ! Et toujours, le serpent-femme est tournée vers Ève. Je l'ai décrite par exemple à Pencran, à Guimiliau, à Sizun et à Ploudiry, et on en retrouve la source dans des enluminures comme celle du Livre d'Heures dites de Henri IV BnF Latin 1171 , au folio 20v (sauf que, pour me contredire, le serpent regarde Adam). Ces enluminures sont peintes par le Maître des Triomphes de Pétrarque. Or ce livre provient de la bibliothèque du château de Gaillon, et ce peintre a laissé "une empreinte durable sur le milieu rouennais" (E. Adam).
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Sans chercher une science exacte, on peut créer des liens entre le cardinal Georges d'Amboise, commanditaire du château de Gaillon qui a introduit en Normandie le vocabulaire de la Première Renaissance, son neveu Georges II d'Amboise qui fut archevêque de Rouen en 1511 et prolongea l'œuvre de son oncle (chapelle de Gaillon et ses stalles), l'église Saint-Maclou dont ils favorisèrent tous deux la reconstruction (dédicace en 1521), et cette Aître Saint-Maclou.
Et examiner, pour se rapprocher plus encore de Georges Ier d'Amboise, et de Rouen, voici une enluminure attribuée à Robert Boyvin, actif entre 1480 et 1536, et qui avait été formé par le Maître de l'échevinage de Rouen . Et cette fois-ci, Dame-serpent regarde Dame-Ève.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Mais ici (et combien on regrette le vandalisme des exaltés qui ont fracassé ces colonnes), la femme-serpent dont les formes généreuses et la chevelure établissent un rapport de rivalité spéculaire avec Ève, lui posent la main gauche sur l'épaule, tandis que la main droite, toujours en imitation symétrique, se pose sur une spire de la queue en face de la main de la première femme, laquelle est posée sur son sexe.
Et s'il est fâcheux de ne pas voir l'œuvre d'art déployer la splendeur probable du temps où elle était intacte, par contre, cela libère l'imaginaire. Si bien que j'ai cru voir les deux visages se rapprocher dans leur entreprise de séduction, et s'embrasser.
J'ai ainsi pu bénéficier d'un unicum dont les perspectives spirituelles ou artistiques renouvelait le thème élimé de la Tentation.
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La main droite d'Ève, qui est brisée, tenait jadis la pomme. Dans certaines enluminures et sculptures, le serpent la tient, et la propose au désir. Dans d'autres, le fruit est encore tenu par les deux mains. Mais ici, le serpent ne l'a plus, Ève l'a saisi. Les jeux sont faits.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le relevé d'Eustache-Hyacinthe Langlois en 1837, gravure d'après le dessin d'Espérance Langlois.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Il ne reste plus rien d'Adam, sauf une paire de pieds nus. Et à côté du pied droit, un pied de forte taille sort d'un drapé, laissant deviner un autre personnage :qui donc à cette époque, si ce n'est Dieu ou son messager ?
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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L'un des côtés de la colonne porte deux panneaux en bas-reliefs Renaissance. En haut, un couple nu entouré d'arbres stylisés (Adam et Ève dans l'Eden ?) au dessus d'une vasque. La femme qui nous tourne le dos a des cheveux très longs. L'homme, barbu, tient un objet (la pomme...?). En bas, un décor semblable à celui du château de Gaillon, avec une chimère au dessus de rinceaux. Entre les deux, un enfant, habillé, tient un fruit.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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LES 7 COLONNES DES SIBYLLES.
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Cette série de sept colonnes, dont la plupart conservent encore, quoique mutilées, leurs personnages féminins assemblés par deux, pose un problème délicat.
En effet, il est certains que nous avons affaire à une série des sibylles, prophétesses de l'Antiquité dont le nombre, par parallélisme avec les prophètes bibliques, venait d'être fixé à douze à la fin du XVe siècle par Filippo Barbieri en Italie, et dont les attributs et l'association avec des épisodes de l'Enfance et de la Vie du Christ avait été durablement fixé par les Heures de Louis de Laval vers 1480-1485.
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Les Sibylles à Gaillon et à Rouen.
1. On sait l'influence des deux cardinaux Georges d'Amboise sur le développement artistique de Rouen et de sa région, à commencer par leur château de Gaillon. Or, les stalles de la chapelle du château de Gaillon, commanditées par Georges II d'Amboise qui y a placé ses armes et devises, montrent sur le premier registre des dorsaux le Dialogue des Sibylles et des Vertus. Les vaticinations des sibylles répondaient aux prophéties des 12 Prophètes. Persique est associée à la Prudence, Érythrée à la Force, Tiburtine à la Justice, Agrippa à la Tempérance, Delphique à la Foi, Hellespontique à la Charité. La Phrygique , associée à l' Espérance, était prévue dans le programme. (source)
Ces stalles ont été remontées dans le chœur de la basilique de Saint-Denis. Georges d'Amboise avait fait enluminer le manuscrit des Institutions divines de Lactance, texte qui décrit les Sibylles. Cf C. Meneau d'Anteroches 2020 et Wikipédia. Plus précisément, c'est Alphonse le Magnanime, roi d'Aragon et de Sicile, qui pourrait avoir commandé le manuscrit vers 1455 à Naples, et il aurait été acheté à Frédéric d'Aragon roi de Naples, avant sa mort en 1504, par Georges Ier d'Amboise pour sa bibliothèque de Gaillon. Voir BnF Lat. 1674, qui a perdu son frontispice, ainsi que BM Besançon MS 170 dont le frontispice armorié est intact. Les miniatures du BnF lat. 1674 sont huit initiales dorées entrelacées avec des bianchi girari, et non des enluminures où auraient pu figurer des sibylles...
2. Le portail Notre-Dame de la cathédrale de Rouen a été réalisé en 1512-1513. Les voussures portent, de l'intérieur vers l'extérieur, 12 Patriarches, 12 Sibylles et 12 Prophètes. Les sibylles sont sculptées par Nicolas Quesnel, tandis que Pierre Des Aubeaux a sculpté les Prophètes, et Richard Le Roux les Patriarches.
3. La Tour de Beurre de la cathédrale date de la in du XVe siècle. Elle comporte deux sibylles et deux prophètes au sud, et deux sibylles dont la Tiburine face à Auguste à l'est. (Source)
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L'idéal serait, pour disposer cette série, que la galerie nord ne compte que six colonnes. Hélas, elle en compte sept, en comptant les deux extrêmes qui sont aujourd'hui partiellement incluses dans l'entrée et dans l'escalier de droite.
Certains ont proposé de reconnaître ici quelques Vertus. Celles-ci sont, dans l'iconographie traditionnelle au nombre de sept, en associant les Vertus théologales et cardinales. Elles se distinguent par leur attribut. Mais cela complique encore le problème, et aucune n'est identifiée ici (sur la colonne n° 13, les auteurs voient la Prudence, Vertu portant un miroir, mais les rayons qui diffusent autour du cercle m'incitent à y voir une lampe, attribut de la sibylle Persique ou Lybique). J'écarte cette hypothèse.
L'autre possibilité est de penser que la série n'est pas complète, et que le personnage est dédoublé. C'est la solution envisagé pour expliquer qu'une femme tienne une colonne, à coté de la sibylle Agrippa tenant son attribut bien connu, le fouet de la Flagellation. Sa voisine porterait la colonne, l'un des Instruments de la Passion, où le Christ est lié. L'hypothèse résout ce cas particulier de la colonne 18, et éventuellement celui de la colonne n°18, mais il est très surprenant que le commanditaire ait choisi cette option, attestée nulle part ailleurs, et qui lui impose de ne pas présenter la série, au chiffre très fort symboliquement, de 12 alors qu'il dispose de sept colonnes.
On peut penser qu'il y a eu des modifications lors de réaménagements ou de restaurations.
La colonne n°17 fait exception par rapport aux autres, car elle est la seule à présenter un blason qui occupe une place importante. Les deux personnages, détruits et dont on ne voit que l'emplacement, étaient-ils des sibylles.
Si on exclut cette colonne, nous avons bien douze personnages féminins, dont trois sont détruits, quatre n'ont pas d'attribut permettant de les identifier, quatre ont un attribut caractérisé (lampe ; rameau fleuri ; fouet ; croix).
Enfin, la revue des iconographie montre (comme pour les 12 apôtres et leurs attributs) un certain nombre de variantes.
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Rappel des attributs : Les 12 Sibylles françaises issues des Heures de Louis de Laval s'organisent en deux sous-ensembles :
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— Vie de la Vierge :
1. La Persique tenant une lanterne et foulant un serpent : annonce la Vierge de l' Immaculée Conception foulant le serpent. : Incarnation : la Vierge donne naissance à celui qui se dira Lumière du Monde.
2. La Libyque tenant un cierge annonce la Vierge et l'Enfant apportant cette Lumière. Manifestation aux Gentils.
3. L'Erythréenne tenant la fleur prophétise l' Annonciation et la Conception virginale.
4. La Cuméenne tenant un bol (une boule) annonce la Virginité (ou Venue d'un enfant). Naissance dans une crèche
5. La Samienne tenant un berceau annonce la Nativité et l'Annonce aux Bergers.
6. La Cimmérienne tenant une corne (biberon) annonce l' allaitement de l'Enfant par la Vierge
7. L'Européenne tenant une épée annonce la Fuite en Égypte pour fuir le Massacre des saints Innocents.
— Passion et Christologie :
8. La Tiburtine tenant une main annonce les gifles infligées à Jésus lors de sa Passion.
9. L'Agrippine avec son fouet annonce la Flagellation.
10. La Delphique tenant une couronne :annonce le Couronnement d'épines de la Passion. Incarnation.
11. L'Hellespontine tenant une croix annonce la Crucifixion. Incarnation et Passion
12. La Phrygique tenant un étendard crucifère annonce la Résurrection
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On pourra lire ici les réflexions de E.-H. Langlois :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f70.item
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Liste des statues des colonnes :
Colonne n° 13. Sibylle à la lampe (Persique) ; sibylle au rameau fleuri (Erythrée).
Colonne n°14. Deux sibylles indéterminées.
Colonne n°15. Deux personnages détruits.
Colonne n°16. Sibylles à la colonne. Sibylle au fouet (Agrippa).
Colonne n° 17. Deux personnages détruits. Grand blason central.
Colonne n°18. Sibylle à la lance. Sibylle à la croix (Hellespont).
Colonne 19. Un personnage détruit, une sibylle.
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Colonne n° 13 contre l'escalier. Sibylle tenant la lampe (Persique ? ) et sibylle Erythrée tenant le rameau fleuri.
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La tenue de ces deux jeunes femmes aux allures dansantes de Ménades est tout à fait celle que l'on retrouve sur les autres séries iconographiques de Sibylles, sous le signe de l'élégance, de la jeunesse et de l'exotisme. Les têtes étant brisées, nous ne pouvons pas chercher ici les turbans et coiffures à glands qui sont un attribut général de ces dames vaticineuses. Leurs chaussures sont à bout pointu.
Mais leur duo dansant en ronde poursuit aussi le thème des autres galeries, à l'ouest et à l'est, celui de la Danse Macabre des Laïcs et des Clercs.
La sibylle Persique (identifiée par les autres auteurs comme la Prudence tenant un miroir) tient la lampe dont l'éclat est manifesté par des rayons. C'est bien sûr une hypothèse.
La sibylle Erythrée tient le rameau fleuri (ailleurs une simple fleur) prophétisant la tige vierge qui fleurit et porte un fruit, virga et virgo.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Relevé de Langlois en 1837 :
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Colonne n° 14. Deux sibylles.
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Quelle grâce ! Quel charme juvénile, presque insolent dans ce cimetière ! Quelle taille fine sous le corselet contrastant avec les manches bouffantes, les flots de plissé, les jupons, les frou-frous et les traines !
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Mais dans cette Aître où tout est destiné à rappeler au visiteur que le Temps passe, mais l'attend, la pierre usée, ces têtes brisées, ces accessoires de beauté qui ont perdu leur lustre, cette vétusté incitent à une méditation sur les Ruines et à une nostalgie du temps où ces Dames sculptées du temps Jadis venaient de surgir du ciseau du sculpteur.
La Beauté a deux ennemis : les vandales, et le vieillissement.
La Bêtise, et le Temps.
Mais elle montre ici, malgré tout, à qui sait en rêver, son triomphe : quelle grâce ! quelle charme juvénile !
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le relevé de Langlois 1837 :
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Colonne n° 15. Sculpture trop abimée.
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Voilà à quoi cela ressemble sur l'application du Site pour mon portable :
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Colonne n° 16. Deux sibylles dont Agrippa tenant le fouet de la Flagellation.
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.La sibylle de gauche est difficile à identifier, elle porte une colonne brisée, qui est un symbole de la Passion (Ecce Homo, Outrages et Flagellation)
La sibylle de droite porte un fouet, par lequel elle annonce la Flagellation. C'est Agrippa.
Là encore, on remarque leur beauté, et l'allure dansante de leur procession.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le relevé de Langlois en 1837 :
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Il faudrait revenir pour faire une étude de tous les chapiteaux.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Colonne n° 17. Les sibylles ont été détruites. Un blason.
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Sur cette colonne, les sibylles sont effacées. Seul subsiste le blason qu'elles devaient tenir. Peut-être le blason d'un riche marchand ou bourgeois de Rouen, d'un clerc ou d'un membre de la fabrique qui n'a pas été identifié.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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On comparera ce que nous avons sous les yeux avec le relevé qu'en donne Langlois ; En 1 deux ou trois animaux ; en 3, trois fers à cheval ou fers de mule ; à droite Deux quartiers avec 5 étoiles 2;1;2 (et des coquilles en chef ?).
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le chapiteau de la colonne n°17.
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Les boules rondes sont-ils des fruits, ou plutôt des grelots ?
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Colonne n° 18. Deux sibylles dont l'Hellespontine tenant la croix.
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La sibylle de gauche relève sa robe et tient la lance.
https://studioaix.pagesperso-orange.fr/cathedrale/sib_lance.htm
La sibylle Hellespontine est à droite, et avance d'un pas décidé. Elle porte la croix annonçant la Crucifixion du Christ.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le relevé par Langlois 1837 :
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le chapiteau aux oiseaux ailes déployés.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Colonne n° 19 .
Elle est aujourd'hui incluse dans l'escalier.
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Celle de gauche presque entièrement brisée.
La sibylle de droite est bien conservée, mais si on admire sa pose gracieuse on ne peut l'identifier à défaut d'attribut..
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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Le relevé par Langlois 1837 :
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
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LA COLONNE DU MEURTRE D'ABEL PAR CAÏN.
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Elle reprend la composition de la Colonne d'Adam et Ève.
On devra se contenter de ces médiocres images.
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L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
L'Aître Saint-Maclou de Rouen. Les colonnes de pierre sculptées du côté nord (1526-1529). Photographie lavieb-aile août 2020.
SOURCES ET LIENS.
— AÎTRE SAINT-MACLOU
https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/
EXPO VIRTUELLE
https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC
— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre
https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr
https://books.openedition.org/purh/7437
— LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.
« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,
— LAFOND ( Jean), 1969, « L'iconographie des portes de Saint-Maclou de Rouen ». In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1969, 1971. pp. 283-294; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1971.2239 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1971_num_1969_1_2239
—LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument, deux volumes I p.10-30, II p.10-61.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110051h/f66.item.zoom#
— LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.
—LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.
—MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.
— METROPOLE
https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf
— PAVIA (Amélie), 2011, L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (LEUTRAT E. dir.), Rennes 2, 2011, 633 p. Voir p.30 à35 :
https://www.academia.edu/31770552/La_symbolique_macabre_dans_les_sabli%C3%A8res_de_la%C3%AEtre_saint_Maclou_%C3%A0_Rouen
—PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.
https://www.google.fr/books/edition/L_Aitre_Saint_Maclou_ancien_cimeti%C3%A8re_p/8hEgAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=%22sibylle%22+Maclou+rouen&dq=%22sibylle%22+Maclou+rouen&printsec=frontcover
—PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.
—VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen, 73 p. Non consulté.
— LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.
—THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile),2021 « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022.
https://journals.openedition.org/adlfi/76013
"La campagne 2018 a permis la fouille et l’étude d’environ 250 sépultures, le corpus total sur l’ensemble de l’aître s’élevant à environ 500 sépultures. La densité funéraire est telle que le sol géologique (situé entre 4 et 6 m de profondeur par un précédent sondage géotechnique) n’a pu être atteint, même dans un petit sondage effectué jusqu’à 3,5 m de profondeur. La fouille de cet espace a mis en évidence une partie du cimetière paroissial utilisé jusqu’à la fin du xviiie s., mais aussi des fosses communes, accueillant jusqu’à six individus déposés simultanément. Des traces de fondation d’un bâtiment en bois inédit, probablement postérieur à l’occupation funéraire, ont également pu être observées directement au sud du calvaire.
L’étude en cours de cette collection ostéo-archéologique se fait grâce à une approche pluridisciplinaire impliquant plusieurs approches biologiques : analyses paléopathologiques macroscopiques, menées en partie dans le cadre d’une recherche doctorale, pour appréhender l’état sanitaire de la population, analyses isotopiques, particulièrement informatives sur le régime alimentaire des défunts, analyses paléoparasitologiques, renseignant notamment sur les conditions de vie et analyses paléomicrobiologiques, détectant la présence de l’ADN ancien de certains pathogènes dans le matériel dentaire et osseux, tels que la tuberculose, la syphilis ou la peste. Des analyses paléomicrobiologiques préliminaires, menées sur le corpus provenant du diagnostic de 2016, ont déjà permis de détecter la présence très probable du bacille de la peste chez un individu daté du début du xve s.
Les résultats archéologiques et anthropologiques issus de cette fouille vont permettre de développer de manière significative les connaissances concernant la population rouennaise et la gestion de ce cimetière de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne."
FOUILLES.
https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/la-restauration-et-la-nouvelle-vie-du-lieu/
—THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), 2019,
https://journals.openedition.org/archeomed/24586
https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/rouen/si-squelettes-aitre-saint-maclou-pouvaient-parler-1305877.html
— INRAP La boîte en plomb de l'Aître Saint-Maclou. Une boîte en plomb a été retrouvée dans une pierre sous la colonne (galerie ouest ?), contenant la plaque commémorative déposée en 1859 avec quelques pièces de monnaie contemporaines.
Dans le cadre des journées européennes de l’archéologie 2020, l’Inrap vous propose une vidéo inédite sur une curieuse boîte en plomb, découverte à l'aître Saint-Maclou, à Rouen. Que contient-elle ?
En 2019, lors des travaux de restauration du cimetière de l’aître Saint-Maclou, un site de la Métropole Rouen Normandie, des ouvriers trouvent une pierre évidée sous une colonne sculptée datant de la Renaissance. Et ils découvrent, enchâssée dans la pierre, une boîte en plomb.
Par ailleurs, on sait grâce aux archives qu’une plaque de cuivre portant une inscription a été laissée en dépôt dans l’édifice en 1859, lors d’une restauration antérieure.
Le service régional de l’archéologie (Drac Normandie) confie l’ouverture de la boîte à l’Institut national de recherches archéologiques préventives. La boîte contient-elle la plaque commémorative ou est-elle bien plus ancienne ?
Durée : 00:06:58 Sous-titres automatiques disponibles en français. Réalisation, montage : Serge Le Maho, Inrap Avec la participation de Sylvain Mazet Directeur-adjoint scientifique et technique Normandie (Seine-Maritime et Eure), Inrap
https://journees-archeologie.fr/c-2021/Archeorama/fiche-archeorama/61/La-boite-en-plomb-de-l-aitre-Saint-Maclou