Les Sibylles (bois, XVIIe siècle) de la chapelle de Locmaria-Lann en Plabennec.
.
.
Voir sur cette chapelle :
- Le calvaire (1527) de la chapelle de Locmaria-Lann à Plabennec.
- La Vierge à la Démone de la chapelle de Locmaria-Lannn à Plabennec.
.
PRÉSENTATION.
.
Les Sibylles.
Voir le travail considérable d'Emile Mâle, et mon article sur les Sibylles de Brennilis.
Ce sont des prophétesses de l'Antiquité qui proféraient des "vaticinations", et Varron, à l'ère préchrétienne, en dénombrait dix. Les auteurs chrétiens médiévaux prétendirent qu'elles annonçaient la venue du Sauveur, et au XIIIe siècle, Vincent de Beauvais citait les dix Sibylles cataloguées par Varron ; mais les plus connues sont alors la Sibylle Erythrée, prophétesse du Jugement dernier, la Sibylle de Cumes, et la Sibylle de Tibur, annonçant à l'empereur Auguste la venue d'un roi né d'une Vierge.
C'est à la cathédrale d'Ulm qu'on voit pour la première fois les Sibylles réunies pour annoncer le Sauveur. Elles décorent les célèbres stalles que Georges Syrlin sculpta de 1469 à 1474 où elles accompagnent une série de philosophes païens, d'apôtres et de prophètes bibliques.; elles sont au nombre de neuf, et chacune d'elles prononce un oracle qui se rapporte à la vie ou à la mort du Messie. Les oracles sont tirés, sauf mention, de l'Institution Divine de Lactance, dont la traduction venait juste de parvenir à Ulm [On sait que le premier livre imprimé en Italie, à Subiaco [Etats pontificaux], en 1465, furent les Institutiones divinae de Lactance. Le livre eut tant de succès qu'il fallut en donner de nouvelles éditions en 1468, 1470, 1471, 1472,1474, 1478.]. Les voici :
Sibylla Delphica. Dabit ad verbera dorsum suum et colaphos accipiens tacebit. " Le Sauveur offrira son dos aux coups; il recevra des soufflets et se taira. "
Sibylla Libyca. Jugum nostrum intolerabile super collum nostrum tollet. "« II enlèvera le joug intolérable qui pèse sur notre cou”
Sibylla Tiburtina, Albuna dicta. Suspendent eum in ligno et nihil valebit eis, quia tertia die resurget et ostendet se discipulis, et, videntibus illis, ascendet in cœlum, et regni ejus non erit finis. " Ils le suspendront à un arbre. Mais ce crime ne leur servira pas;. car le troisième jour il ressuscitera , se montrera à ses disciples, et, à leur vue, il s'élèvera au ciel où son royaume n'aura pas de fin. "
Sibylla Hellespontica, in agro Trojano. Félix ille fructus ligno qui pendet ab alto. "Heureux est ce fruit qui pend au sommet de l'arbre." (citation déformée de Sozoniène, Hist. eccles. Lib. II, cap I.)
Sibylla Cumana, quae Amalthea dicitur. Templi vélum scindetur, et medio die nox erit tenebrosa nimis. "Le voile du temple se déchirera et une nuit profonde se fera au milieu du jour."
Sibylla Cimeria, octavo anno, Deum de virgine nasciturum iiidicans. Jam nova progenies cœlo demittitur alto. "Âgée seulement de huit ans, elle prédit qu'un Dieu naîtrait d'une vierge." Puis citation de Virgile Bucolique églogue 4 "Déjà une race nouvelle descend du haut du ciel. "
Sibylla Frigia (sic), Ancirae. In maniis infidelium veniet. Dabunt autem alapas Domino manibus incestis et impurato ore exspuent venenatos sputus. « Le Seigneur tombera dans les mains des infidèles. De leurs mains impies ils lui donneront des soufflets, et de leur bouche impure ils vomiront contre lui des crachats empoisonnés. »
Sibylla Samia. Agnus cœlestis humiliabitur. "ils abaisseront l'Agneau céleste"
Sibylla Erithraea. Ex cœlo rex adveniet per saecla. 'Des cieux viendra un roi pour les siècles à venir" (d'après les vers acrostiches cités par saint Augustin)
.
Les prophéties empruntées à l'Institution Divine de Lactance furent reprises également dans les Sibylles du pavé de la cathédrale de Sienne, et dans les phylactères de celles que le Pérugin peignit au Cambio de Pérouse.
.
Dans un opuscule publié en 1481 (mais dont le contenu était certainement connu auparavant), le dominicain italien Filippo Barbieri en augmenta le nombre à 12 (nombre calqué sur celui des Apôtres et des Prophètes bibliques accompagnant les Credo apostoliques et prophétiques), et donna à chacune un attribut, et une prophétie annonçant un évènement de l'Enfance, de la Vie et de la Passion de Jésus. Michel-Ange les a peintes au plafond de la chapelle Sixtine entre 1509 et 1512.
Ce thème rejoint celui, plus ancien, des Arbres de Jessé et, plus largement, de la démarche typologique qui tend à montrer que les épisodes de la vie du Christ décrite par les évangiles étaient annoncés depuis des siècles par de nombreuses prophéties bibliques.
Ces 12 Sibylles qui forment un ensemble iconographique codifié sont présentes aussi en France, et elles sont magnifiquement représentées par Jean Colombe par une série d'enluminures dans les Heures de Louis de Laval BnF latin 920 (entre 1475 et 1489). On les voit enluminées sur le Bréviaire d'Isabelle la Catholique f. 8v (avant 1497), sur le Diurnal de René II de Lorraine (Nancy 1492-1493), on les voit imprimées en vignettes dans les Livres d'Heures (Simon Vostre 1510), on les voit sculptées en marqueterie sur les stalles du château de Gaillon (1509-1518), ou peintes à la cathédrale d'Amiens en 1505 ou sculptées en 10 statuettes au soubassement du tombeau de Philibert Le Beau à Brou (1505-1532), ou encore peintes sur verre à Auch en 1513, Saint-Bertrand de Comminges en 1535, à Beauvais vers 1538, et à Étampes vers 1555.
Mais ces 12 Sibylles françaises issues des Heures de Louis de Laval, si elles ont des points communs avec celles de Filippo Barbieri (les "Sibylles italiennes", si on veut), et notamment leur nombre, reprennent aussi les Sibylles de Lactance représentées à Ulm, et réorganisent le jeu de 12 cartes en combinant les deux sources. Elles s'organisent ainsi en deux sous-ensembles :
.
— Vie de la Vierge :
-
1. La Persique tenant une lanterne et foulant un serpent : annonce la Vierge de l' Immaculée Conception foulant le serpent. : Incarnation : la Vierge donne naissance à celui qui se dira Lumière du Monde.
-
2. La Libyque tenant un cierge annonce la Vierge et l'Enfant apportant cette Lumière. Manifestation aux Gentils.
-
3. L'Erythréenne tenant la fleur prophétise l' Annonciation et la Conception virginale.
-
4. La Cuméenne tenant un bol (une boule) annonce la Virginité (ou Venue d'un enfant). Naissance dans une crèche
-
5. La Samienne tenant un berceau annonce la Nativité et l'Annonce aux Bergers.
-
6. La Cimmérienne tenant une corne (biberon) annonce l' allaitement de l'Enfant par la Vierge
-
7. L'Européenne tenant une épée annonce la Fuite en Égypte pour fuir le Massacre des saints Innocents.
— Passion et Christologie :
-
8. La Tiburtine tenant une main annonce les gifles infligées à Jésus lors de sa Passion.
-
9. L'Agrippine avec son fouet annonce la Flagellation.
-
10. La Delphique tenant une couronne :annonce le Couronnement d'épines de la Passion. Incarnation.
-
11. L'Hellespontine tenant une croix annonce la Crucifixion. Incarnation et Passion
-
12. La Phrygique tenant un étendard crucifère annonce la Résurrection
.
.
En Finistère, elles sont présentes toutes les douze au complet dans la seconde moitié du XVIe siècle à Brennilis, à Saint-Herbot en Plounevez-du-Faou, et à Lampaul-Guimiliau. Elles se limitent à sept sur le buffet d'orgues de Roscoff (1606), à six sur la charpente de la chapelle du château de Kerjean (vers 1570-1580) et à cinq sur la charpente de l'église de Pleyben (1571-1580), à quatre ou cinq sur la chaire de Guimiliau, à quatre dans la chapelle de Coatnan en Irvillac, à trois sur le retable de la Vierge de la chapelle Notre-Dame de Berven de Plouzévédé (1576-1580), à trois dans le chœur de Guimiliau, à trois (selon Castel) en la chapelle de Locmaria-Lann de Plabennec, à trois encore sur les stalles (1883) de Rumengol au Faou. Elles sont trois (Sibylle Hellespontique, de Tibur et Delphique) sur un retable du XVIe s. de la chapelle du château de Keruzoret à Plouvorn.
.
.
Les Sibylles de la chapelle Locmaria-Lann.
.
Je n'en ai trouvé aucune description spécifique de ces Sibylles. Yves-Pascal Castel en compte trois, la Cimmérienne — tenant un biberon—, la Samienne — tenant le berceau de la Nativité —, et la Libyque — tenant un flambeau annonçant la venue du Christ—. Mais ce sont là celles qui peuvent être identifiées facilement par leur attribut, et le visiteur découvre, sur les deux murs de la nef et contre un pilier, dix statues de ces prophétesses, accompagnées de sainte Véronique portant le voile, et de saint Jacques, toutes du même style et du même matériau, le bois. Donc au total douze statues.
Elles occupaient les niches latérales du porche sud, où Henri Pérennès les a observées en 1938, mais les décrit comme des "saintes", et notamment sainte Véronique. Je suppose que ces niches avaient été prévues initialement pour recevoir, comme partout ailleurs, les statues des apôtres, et qu'elles étaient restées vides, incitant la fabrique à y placer longtemps après la construction du porche, ces statues féminines.
.
.
— Sur les Sibylles hors Finistère, voir dans ce blog :
.
.
— Sur les Sibylles du Finistère, voir :
-
Les douze Sibylles de Brennilis étudiées à la lumière des Heures de Louis de Laval. (v. 1489)
-
Les Sibylles de la Poutre de Gloire (seconde moitié du XVIe siècle) de l'église de Lampaul-Guimiliau.
-
Les sept Sibylles de la tribune (1606) de l'orgue de l'église N-D. de Croas-Batz à Roscoff.
-
Les Sibylles de la chaire (1677) et du chœur de l'église de Guimiliau.
.
.
.
1.La Sibylle Cimmérienne tenant un biberon en forme de corne..
.
Elle annonce l'allaitement de Jésus lors de la Nativité.
Elle porte un voile, ses épaules sont recouvertes d'une collerette au dessus d'un manteau s'arrêtant au coude mas s'évasant est achevées par un gland. Il s'ouvre sous la taille en deux pans creusées de rigoles ou de plumes. La robe tombe en plusieurs niveaux. Ce costume complexe vise à montrer l'origine antique et exotique de cette femme d'Asie Mineure, et ses caractéristiques correspondent à l'iconographie développée depuis la fin du XVe siècle en France.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
2.La Sibylle de Lybie tenant un livre ouvert et un cierge.
.
la Sibylle de Libye annonce la venue du Christ. Elle porte une torche ou un cierge , symbole de la lumière qui vient en ce monde repousser les ténèbres.
Ecce ueniet Deus et illuminabit condensa tenebrarum et soluentur nexus Synagogeet desinent labia hominum et uidebunt regem
.
Là encore, le costume vient marquer l'ancienneté et surtout l'exotisme de ces figures féminines, païennes et pré-chrétiennes, tout en reprenant les marques qui servent à faire reconnaître un prophète vétéro-testamentaire et hébraïque : ici, c'est le turban qui joue ce rôle.
La fleur se retrouve fréquemment dans l'iconographie des Sibylles, comme symbole de féminité ou de virginité.
Le chapelet à gros grains, accroché à la ceinture et s'achevant par un fleuron, est intermédiaire entre le monde antique et le monde contemporain.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
3.La Sibylle Saméenne tenant un berceau.
.
Elle est coiffée du turban ; elle tient le berceau au piètement arrondi permettant le balancement.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
4.La Sibylle tenant un livre ouvert et un fouet : l'Agrippine ?
.
Un pilier de la nef comporte un très bel ange porteur d'écu, qui sert de culot à une nouvelle sibylle. Elle semble tenir outre le livre ouvert, un cierge, mais je propose d'y voir le manche d'un fouet, dont est conservée la partie proximale torsadée. Ce serait alors l'Agrippine annonçant la Flagellation.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
5.Une Sibylle tenant un attribut perdu.
.
Là encore, la tunique courte bouffant au dessus de la ceinture est remarquable par ses glands de passementerie suspendus à la bordure, pour donner une touche orientale à cette femme.
Si l'attribut était la lanterne, nous aurions ici la Persique.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
6. La Sibylle tenant un cierge.
.
Plusieurs de ces femmes tiennent comme attribut identique un cierge (comme la Libyque), ce qui est troublant.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
7.Une Sibylle tenant un livre ouvert et un cierge.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
8.Une Sibylle tenant un livre ouvert et un cierge.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
9.Une Sibylle levant la main droite et tenant un coffre.
.
La Main, paume de face pourrait évoquer la Tiburtine, qui tient dans sa main, et de façon distincte, la main du bourreau giflant le Christ lors de la Passion.
.
Mais il faut admettre que ces identifications ne sont guère satisfaisantes, et que, globalement, ces Sibylles de Locmaria-Lann, assez tardives, sont maladroites et s'écartent des belles séries du XVe et XVIe siècles.
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
10. Une Sibylle tenant un attribut indistinct.
.
Elle tient dans la main droite un objet fusiforme évoquant une petite ampoule ou bouteille, qui est peut-être le manche d'un objet brisé. Il pourrait s'agir de la Cuméenne, tenant un bol (une boule) qui annonce la Virginité (le vase utérin qui reste scellé tout en donnant naissance à l'Enfant) .
.
Une Sibylle. Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
Sainte Véronique.
.
Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
.
Saint Jacques.
.
Statue en bois du XVIIe siècle de l'intérieur de la chapelle de Locmaria-Lann. Photographie lavieb-aile.
.
SOURCES ET LIENS.
.
— BINET (Claude) Les oracles des douze sibylles, extraicts d'un livre antique / mis en vers latins par Jean Dorat,... ; et en vers françois par Claude Binet...(Paris) 1586 BNF RES-YB-60
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k318268r/f25.item.zoom#
https://books.openedition.org/pur/30371
— CASTEL (Yves-Pascal), Les 70 sibylles du Finistère.
http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_sibylles.html
—COUFFON (René), 1988, Nouveau répertoire ...
http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/929d131ccf0e85c0f4d63b4794d6d5e9.pdf
Mobilier : Maître-autel en kersanton, de 3,5 m. de longueur (C.). Le devant est orné de panneaux finement sculptés et d'une frise de feuillages découpés et évidés. Un ange tient une banderole portant l'inscription en caractères gothiques : "YVES. AN. DU. LAN. MIL. CINCQ. CENTS. XII." Retable en bois sculpté avec deux tabernacles superposés ; inscription : "Y. LE GVEN. R. DE. LAN. 1682." Statues anciennes : Crucifix, Vierge Mère dite Notre Dame de Locmaria, XVIIè siècle, saint Joseph, sainte Anne seule, et celles en bois autrefois dans le porche. Deux bénitiers en pierre ; l'un d'eux porte l'inscription : ".P G. 1604" - Bénitier portatif de bronze : "NOSTRE DAME DE LANDE DE LOCMARIA."
—DANIEL (Tanguy), Chapelle de Locmaria-Lann
https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/plabennec-chapelle-de-locmaria-lann/
Les récents travaux de consolidation et de restauration ont permis de redonner tout son éclat à l’architecture de la tour-clocher (en particulier en complétant la balustrade de la galerie, qui était à moitié détruite), au pied de laquelle s’ouvre l’ancienne entrée principale avec ses douze niches qui, semble-t-il, ont abrité jadis les statues des sibylles –et non des apôtres – aujourd’hui présentées à l’intérieur de l’édifice.
La statuaire n’est pas moins surprenante : si les personnages de la Vierge debout sur un croissant de lune et foulant aux pieds le serpent (XVIIe s.), de saint Joseph (XIXe s. ?) et de sainte Anne (XVIe s. ?) sont des représentations traditionnelles, celles de douze femmes dont les statues en chêne foncé (XVIe s.) ornent les murs de la chapelle le sont beaucoup moins, sans être exceptionnelles dans les églises et chapelles du Finistère ; l’une d’elles est facilement reconnaissable : sainte Véronique portant le voile de la Sainte Face, les autres étant des Sibylles, chacune portant un symbole permettant de les identifier.
— DIDRON, « Les stalles allemandes », Annales archéologiques 1849 [cathédrale d'Ulm]
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203418t/f136.item
— HEURES DE LOUIS DE LAVAL, (Horae ad usum romanum, dites -), folio 17v
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52501620s/f42.item
— LECOCQ (Françoise) 2002, La Sibylle Europa, ou la Renaissance d’un symbolisme chrétien médiéval, 26 pages, in D’Europe à l’Europe, III. La dimension politique et religieuse du mythe d’Europe de l‘Antiquité à nos jours Article paru dans les Actes du Colloque D’Europe à l’Europe, III. La dimension politique et religieuse du mythe d’Europe de l‘Antiquité à nos jours (ENS-Ulm, Paris, 29-30.11.2001)Textes réunis par Odile Wattel – De Croizant Centre de Recherches A. Piganiol, Collection Caesarodunum , numéro hors-série et Christian de Bartillat éd., Tours, 2002, p155-187
https://www.academia.edu/46652839/LECOCQ_La_Sibylle_Europa_ou_la_Renaissance_d_un_symbolisme_chr%C3%A9tien_m%C3%A9di%C3%A9val
— MÂLE (Emile), 1908 L'art religieux de la fin du Moyen Age en France, ed. Colin p. 267-279.
https://archive.org/details/lartreligieuxdel00mleem/page/266/mode/2up
— Meneau d'Anterroches (Cécile), 2020 « Georges 1er d'Amboise humaniste : les stalles du château de Gaillon, dialogue des sibylles et des vertus », Thèse, Rouen
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-03151037/
PERENNES, Henri, "Notices sur les paroisses : Plabennec" in Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Vol. 37, du 1938 (1938), p.167-179, 193-213.
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf
"Sous le porche voûté de la tour, dont l'arcade, de forme gothique, est coupée de claveaux, on voit les statues, non des douze apôtres, mais de douze saintes, pour rappeler sans doute que le sanctuaire est dédié à la plus célèbre et la plus sainte d'entre elles. Ces statues de bois, jadis peintes et dorées, ont le costume de la fin du xvi* siècle, On y reconnaît là Véronique, tenant le voile de la Sainte Face ; une autre Sainte a pour attribut une corde, une troisième un berceau ou un lit ; deux ou trois tiennent un livre ouvert."
— SALET ( Francis). "Les sibylles du tombeau de Philibert le Beau à Brou." In: Bulletin Monumental, tome 109, n°1, année 1951. pp. 89-90;
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1951_num_109_1_8729_t1_00
— SIMON VOSTRE 1510. Ces presentes Heures a lusaige Dangiers au long sans riens requerir avec les miracles Nostre Dame et les figures de lapocalipse et des triumphes de Cesar Heures de Simon Vostre, 1510 Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, RESERVE RE-25-4
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b100234554/f9.item.zoom#
.