La verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Baie 3, chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët.
Voir :
a. Les articles sur la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët :
- Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la chapelle Saint-Fiacre au Faouët (56), associé à la Passion et au collège apostolique. Verrière de la baie 4. Un vitrail du XVe siècle.
- Le vitrail de la Passion de la chapelle Saint-Fiacre
- Le vitrail dela Sainte Parenté
- Le vitrail de la Vie de saint Fiacre
b. Les vitraux de la chapelle Sainte-Barbe , Le Faouët:
c. Chapelle Saint-Sébastien, Le Faouet.
Il s'agit d'une baie située au nord du transept, fenêtre nord, à trois lancettes et tympan de sept ajours, réalisée au milieu du XVIe siècle et consacrée à la Vie de saint Jean-Baptiste. La verrière a été restaurée en 1912 par le peintre-verrier parisien Marcel Delon, comme indiqué par l'inscription RESTAURÉ EN 1912 PAR M. DELON.
Hauteur 4 mètres, largeur 2,01 mètres.
Les lancettes sont divisées en une base en grisaille puis en trois registres, créant neuf panneaux .ou scènes. Le fond est bleu ciel, les vêtements jaune ou rouge, plus rarement bleu soutenu. Le vert est de façon générale reservé à l'arrière fond (tenture ou verdure).
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Baie n°3, Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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I. REGISTRE INFÉRIEUR.
1. Naissance du saint.
Rappel préalable. Selon les évangiles (Luc, 1), Jean-Baptiste est le cousin du Christ. Il est né six mois avant lui; Sa mère Elisabeth, "d'entre les filles d'Aaron", est la cousine de Marie, et sa grossesse tardive et inespérée est une grâce de Dieu. Son père Zacharie est un prêtre juif "sacrificateur, de la classe d'Abia".
Cette scène est considérée comme la "naissance du saint" par Françoise Gatouillat et Michel Hérold. Mais celui-ci est absent, et on ne voit qu'une femme alitée ( a priori Elisabeth) à laquelle une autre femme (soit sa cousine Marie, soit une servante ou une sage-femme) propose un plat. On voit dans ce plat du raisin et des fruits ressemblant à des pommes ou des oranges, alors que c'est un "brouet" (un potage) qui est servi à la femme après l'accouchement.
Les deux femmes ont les cheveux couverts par un voile bien particulier (et qui m'intrigue à chaque fois que je le rencontre) car il laisse la grande partie de la tête non couverte, qu'il rassemble les cheveux à l'arrière de la nuque en passant devant cette dernière, et autorise les boucles blandes à retomber sur les épaules et le dos.
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Élisabeth après la naissance de Jean-Baptiste, détail de la Naissance de saint Jean-Baptiste du maître de Villalcazar de Sirga, musée diocésain de Saragosse.
5 Du temps d'Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et s'appelait Élisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d'une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur. Ils n'avaient point d'enfants, parce qu'Élisabeth était stérile; et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge. Or, pendant qu'il s'acquittait de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut appelé par le sort, d'après la règle du sacerdoce, à entrer dans le temple du Seigneur pour offrir le parfum. Toute la multitude du peuple était dehors en prière, à l'heure du parfum. Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l'autel des parfums. Zacharie fut troublé en le voyant, et la frayeur s'empara de lui. Mais l'ange lui dit: Ne crains point, Zacharie; car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère; il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les coeurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. Zacharie dit à l'ange: A quoi reconnaîtrai-je cela? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge. L'ange lui répondit: Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler, et pour t'annoncer cette bonne nouvelle. Et voici, tu seras muet, et tu ne pourras parler jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps. Cependant, le peuple attendait Zacharie, s'étonnant de ce qu'il restait si longtemps dans le temple. Quand il sortit, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le temple; il leur faisait des signes, et il resta muet. Lorsque ses jours de service furent écoulés, il s'en alla chez lui. Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant: C'est la grâce que le Seigneur m'a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes. Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin. Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? L'ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu. Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.Dans ce même temps, Marie se leva, et s'en alla en hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth. Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint Esprit. Elle s'écria d'une voix forte: Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi? Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement.
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56 Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle. Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils.
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5 Du temps d'Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et s'appelait Élisabeth.
6 Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d'une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur.
7 Ils n'avaient point d'enfants, parce qu'Élisabeth était stérile; et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge.
8 Or, pendant qu'il s'acquittait de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut appelé par le sort,
9 d'après la règle du sacerdoce, à entrer dans le temple du Seigneur pour offrir le parfum.
10 Toute la multitude du peuple était dehors en prière, à l'heure du parfum.
11 Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l'autel des parfums.
12 Zacharie fut troublé en le voyant, et la frayeur s'empara de lui.
13 Mais l'ange lui dit: Ne crains point, Zacharie; car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean.
14 Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance.
15 Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère;
16 il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu;
17 il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les coeurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.
18 Zacharie dit à l'ange: A quoi reconnaîtrai-je cela? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge.
19 L'ange lui répondit: Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler, et pour t'annoncer cette bonne nouvelle.
20 Et voici, tu seras muet, et tu ne pourras parler jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps.
21 Cependant, le peuple attendait Zacharie, s'étonnant de ce qu'il restait si longtemps dans le temple.
22 Quand il sortit, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le temple; il leur faisait des signes, et il resta muet.
23 Lorsque ses jours de service furent écoulés, il s'en alla chez lui.
24 Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant:
25 C'est la grâce que le Seigneur m'a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes.
26 Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
27 auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
28 L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.
29 Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.
30 L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu.
31 Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
33 Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
34 Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?
35 L'ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
36 Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois.
37 Car rien n'est impossible à Dieu.
38 Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.
39 Dans ce même temps, Marie se leva, et s'en alla en hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth.
41 Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint Esprit.
42 Elle s'écria d'une voix forte: Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni.
43 Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi?
44 Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein.
45 Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement.
46 Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur,
47 Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
48 Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
49 Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint,
50 Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent.
51 Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.
52 Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a élevé les humbles.
53 Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les riches à vide.
54 Il a secouru Israël, son serviteur, Et il s'est souvenu de sa miséricorde, -
55 Comme il l'avait dit à nos pères, -Envers Abraham et sa postérité pour toujours.
56 Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle.
57 Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils.
Baie n°3, Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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2. Le premier bain.
Cette scène est intéressante à plus d'un titre. D'une part, comme la précédente, elle crée un lien avec les autres saintes Nativités, celle du Christ, et surtout celle de la Vierge. D'autre part, elle montre un rite de purification. Par ailleurs, elle préfigure le baptème par l'eau. Ces associations sont bien conscientes dans l'esprit de l'artiste, puisqu'il a figuré un agneau qui tente de monter dans le bassin. Cet agneau, animal qui sert d'attribut d'identification à Jean-Baptiste, fait allusion au Christ qui le suit.
Selon la légende dorée, la Vierge serait restée auprès d'Elisabeth : " La Sainte Vierge demeura donc avec sa cousine pendant trois mois, elle la servait : ce fut elle qui de ses saintes mains reçut l’enfant venant au monde, d'après le témoignage de l’Histoire scholastique *, et qui remplit avec les plus grands soins l’office de garder l’enfant." On peut donc imaginer qu'elle est représentée ici.
Baie n°3, Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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3. Circoncision.
La circoncision de Jean, rituelle pour tout enfant juif, n'aurait pas à être illustrée, mais c'est à son occasion que Jean reçoit son nom dans l'évangile de Luc, que son père Zacharie est guéri de sa mutité, et qu'il prophétise un grand avenir à son fils :
Luc, 1:58-79 Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde, et ils se réjouirent avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit: Non, il sera appelé Jean. Ils lui dirent: Il n'y a dans ta parenté personne qui soit appelé de ce nom. Et ils firent des signes à son père pour savoir comment il voulait qu'on l'appelle. Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit: Jean est son nom. Et tous furent dans l'étonnement. Au même instant, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu. La crainte s'empara de tous les habitants d'alentour, et, dans toutes les montagnes de la Judée, on s'entretenait de toutes ces choses. Tous ceux qui les apprirent les gardèrent dans leur coeur, en disant: Que sera donc cet enfant? Et la main du Seigneur était avec lui. Zacharie, son père, fut rempli du Saint Esprit, et il prophétisa, en ces mots:
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, De ce qu'il a visité et racheté son peuple,
Et nous a suscité un puissant Sauveur Dans la maison de David, son serviteur,
Comme il l'avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens, -
Un Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent!
C'est ainsi qu'il manifeste sa miséricorde envers nos pères, Et se souvient de sa sainte alliance,
Selon le serment par lequel il avait juré à Abraham, notre père,
De nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, De le servir sans crainte,
En marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie.
Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut; Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies,
Afin de donner à son peuple la connaissance du salut Par le pardon de ses péchés,
Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d'en haut,
Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.
La tête de Jean-Baptiste enfant est moderne.
Baie n°3, Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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Deuxième registre.
1. La Prédication
Elle s'étend sur deux lancettes.
Remarquée l'inscription de restauration MD 1912.
La scène s'interprète selon le texte de l'évangile de Luc :
-la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés, selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d'Ésaïe, le prophète:
— C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers. Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis. Et toute chair verra le salut de Dieu.
Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui:
— Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.
La foule l'interrogeait, disant: Que devons-nous donc faire? Il leur répondit:
— Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même.
Il vint aussi des publicains pour être baptisés, et ils lui dirent: Maître, que devons-nous faire? Il leur répondit:
— N'exigez rien au delà de ce qui vous a été ordonné.
Des soldats aussi lui demandèrent: Et nous, que devons-nous faire? Il leur répondit:
— Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votre solde.
Comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient en eux-même si Jean n'était pas le Christ, il leur dit à tous:
— Moi, je vous baptise d'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point.
C'est ainsi que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple, en lui adressant encore beaucoup d'autres exhortations. Mais Hérode le tétrarque, étant repris par Jean au sujet d'Hérodias, femme de son frère, et pour toutes les mauvaises actions qu'il avait commises, ajouta encore à toutes les autres celle d'enfermer Jean dans la prison."
Dans ce panneau, Jean-Baptiste, appuyé à une barrière, lève l'index vers le ciel, dans un geste qui lui est presque un attribut tant il a été peint par Léonard de Vinci et de nombreux autres peintres. La foule de ses disciples (dont un roi) est assise et l'écoute . Mais sur l'autre lancette, des auditeurs debouts, à moitiè cachés derrière un poteau, sont contrariés de s'entendre traités de "race de vipères" et s'offusquent de ses propos.
Baie n°3, Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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un prophète dont Dieu lui-même prophétise ? Tous les prophètes avaient. prophétisé de J.-C. au lieu que Jean ne prophétisa pas seulement de J.-C., mais les autres prophètes prophétisèrent de lui : tous ont été les porteurs de la parole, mais lui, c'est la voix elle-même. Autant la voix approche de la parole, sans cependant être la parole, autant Jean approche de J.-C. sans cependant être J.-C. » D'après saint Ambroise, la gloire de saint Jean se tire de cinq causes, savoir de ses parents, de ses mœurs, de ses miracles, des dons qu'il a reçus et de sa prédication. D'après le même Père, la gloire qu'il reçoit de ses parents est manifeste par cinq caractères : Voici ce que dit saint Ambroise : «L'éloge est parfait, quand il comprend; comme dans saint Jean, une naissance distinguée, une conduite intègre, un ministère sacerdotal, l’obéissance à la loi, et la preuve d'oeuvres pleines de justice. » 2° Les miracles : Il y en eut avant sa conception, comme l’annonciation de l’ange, la désignation de son nom, et la perte de la parole dans son père il y en eut dans sa conception, celle-ci fut surnaturelle ; sa sanctification dès le sein de sa mère, et le don de prophétie dont il fut rempli. Il y en eut dès sa naissance, savoir : le don de prophétie accordé à son père et à sa ère, puisque sa mère sut son nom, et que le père prononça un cantique : la langue du père déliée ; le Saint-Esprit qui le remplit. Sur ces paroles de l’Evangile : « Zacharie son père fut rempli du Saint-Esprit », saint Ambroise s'exprime ainsi : « Regardez Jean: Quelle puissance dans son nom ! Ce nom rend la parole à un muet, le dévouement à un (156) père; au peuple un prêtre. Tout à l’heure, cette langue était muette, ce père était stérile, ce prêtre était sans fonctions ; mais aussitôt que Jean est né, à l’instant, le père est prophète, ce pontife recouvre l’usage de la parole, son affection peut s'épancher sur son fils, le prêtre est reconnu par les fonctions qu'il remplit. » 3° Les mœurs. Sa vie fut d'une sainteté éminente. Voici comme en parle saint Chrysostome : « A côté de la vie de saint Jean, toutes les autres paraissent coupables: car de même que quand vous voyez un vêtement blanc, vous dites : ce vêtement est assez blanc, mais si vous le mettez à côté de la neige, il commence à vous paraître pâle, quoique vraiment il n'en soit pas ainsi, de même à comparaison de saint Jean, quelque homme que ce fût paraissait immonde. »
Il reçut trois témoignages de sa sainteté. Le premier fut rendu par ceux qui sont au-dessus du ciel, c'est-à-dire par la Trinité . elle-même: 1° Par le Père qui l’appelle Ange. Malachie dit (III) : « Voilà que j'envoie mon ange qui préparera ma voie devant ma face. » Ange est, un nom qui désigne le ministère, mais qui n'explique pas la nature de l’ange. Or, si saint Jean est appelé ange, c'est pour marquer le ministère qu'il a rempli, parce qu'il paraît avoir exercé le ministère de tous les anges. Il remplit celui des Séraphins : car séraphin veut dire ardent, parce qu'ils nous rendent ardents et qu'ils brûlent plus que d'autres d'amour pour Dieu'; c'est pourquoi il est dit de Jean : « Elle s'est élevé :comme un feu, et ses paroles brûlaient comme un flambeau ardent » (Ecclés., XLVIII), « car il est venu avec l’esprit et la vertu d'Elie. » 2° Il remplit le (157) ministère des Chérubins, car chérubins veut dire plénitude de science: or, Jean est appelé Lucifer ou étoile du matin, parce qu'il fut le terme de la nuit de l’ignorance, et le commencement de la lumière de la grâce. 3° Il remplit le ministère des Thrônes qui ont pour mission de juger, et il est dit de Jean qu'il reprenait Hérode en disant : « Il ne vous est pas permis d'avoir pour femme celle de votre frère. » 4° Il remplit le ministère des Dominations qui nous enseignent à gouverner ceux qui nous sont sujets ; or, Jean était aimé de ses inférieurs, et les rois le craignaient. 5° Il remplit l’office des Principautés qui nous apprennent à respecter nos supérieurs et Jean disait eu parlant de lui-même : « Celui qui tire son origine de la terre est de la terre, et ses paroles tiennent de la terre » ; et en parlant de J.-C., il ajoute : « celui qui est venu du ciel est au-dessus de tous. » Il dit encore : « Je ne suis pas digne de délier les cordons de sa chaussure. » 6° Il remplit l’office des Puissances qui sont chargées d'éloigner les puissances de l’air et du vice, lesquelles ne purent jamais nuire à sa sainteté. Il les repoussait aussi loin de nous, lorsqu'il nous disposait au baptême de la pénitence. 7° Il remplit l’office des Vertus par lesquelles s'opèrent les miracles : or, saint Jean montra en sa personne de grandes merveilles, comme manger du miel sauvage et des sauterelles, se couvrir de peau de chameau, et autres semblables. 8° Il remplit l’office des Archanges, en révélant des mystères auxquels on ne savait atteindre, comme, par exemple, ce qui regarde notre rédemption lorsqu'il disait : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés (158) du monde. » 9° Il remplit l’office des Anges : quand il annonçait des choses moins relevées, comme celles qui ont trait aux moeurs ; par exemple : « Faites pénitence » ; ou bien: « N'usez point de violence ni de fraude envers personne (Luc, III). » Le second témoignage lui fut rendu par le Fils, comme on lit dans saint Mathieu (II), où J.-C. le recommande souvent d'une manière étonnante, comme quand il dit entre autres choses: « Parmi les enfants des hommes, il n'y en a pas de plus grand que Jean-Baptiste. » « Ces paroles, dit saint Pierre Damien, renferment l’éloge de saint Jean; proférées qu'elles sont par celui qui a posé les fondements de la terre, qui fait mouvoir les astres et qui a créé tous les éléments. » Le troisième témoignage lui fut rendu par le Saint-Esprit, lorsqu'il dit par la bouche de son père Zacharie : « Et toi, enfant, tu seras appelé le prophète du Très Haut. » — Le second témoignage de sainteté lui fut rendis par les anges et les esprits célestes. Au premier chapitre de saint Luc, l’ange témoigne pour lui une grande considération quand il montre : 1° sa dignité par rapport à Dieu : « Il sera, dit-il, grand devant le Seigneur. » 2° Sa sainteté propre, lorsqu'il ajoute : « Il ne boira pas de vin ni de liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit-Saint. dès le ventre de sa mère. » 3° Les grands services qu'il rendra au prochain : « Et il convertira beaucoup des enfants d'Israël. » Le troisième témoignage de sainteté lui fut rendu par ceux qui sont au-dessous du ciel, c'est-à-dire, les hommes, témoin son père, ses voisins, et ceux qui disaient : « Que pensez-vous que sera cet enfant? »
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Quatrièmement, la glose de saint Jean se tire des dons qu'il a reçus dans le sein de sa mère, à sa naissance, dans sa vie et à sa mort. Dans le sein de sa mère, il fut avantagé de trois dons admirables de la grâce : 1° De la grâce par laquelle il fut sanctifié dès ce moment ; puisqu'il fut saint avant que d'être né, selon ces paroles de Jérémie (I) : « Je vous ai connu avant que je vous eusse formé dans les entrailles de votre mère. » 2° De la grâce d'être prophète, quand, par son tressaillement dans le sein d'Elisabeth, il connut que Dieu était devant lui. C'est pour cela que saint Chrysostome, qui veut montrer que Jean-Baptiste a été plus que prophète, dit : « Un prophète mérite par la sainteté de sa vie et de sa foi de recevoir une prophétie; riais est-ce que c'est l’ordinaire d'être prophète avant d'être homme ? » C'était une coutume d'oindre les prophètes; et ce fut quand la Sainte Vierge salua Élisabeth que J.-C. sacra en qualité de prophète Jean dans les entrailles de sa mère, selon ces paroles de saint Chrysostome : « J.-C. fit saluer Elisabeth par Marie afin que sa parole sortie du sein de sa mère, séjour du Seigneur, et reçue par l’ouïe d'Elisabeth, descendit à Jean qui ainsi serait sacré prophète. » 3° Il fut avantagé de la grâce par laquelle il mérita pour sa mère de recevoir l’esprit de prophétie. Et saint Chrysostome, qui voulait montrer que saint Jean fut plus qu'un prophète, dit : « Quel est celui des prophètes, qui tout prophète qu'il fût, ait pu faire un prophète ? » Hélie sacra bien Elisée comme prophète, mais il ne lui conféra pas la grâce de prophétiser. Jean cependant n'étant encore que dans le sein de sa mère (160) donna à sa mère la science de pénétrer dans les secrets de Dieu ; il lui ouvrit la bouche et elle confessa reconnaître la dignité de celui dont elle ne voyait pas la personne, quand elle dit : « D'où me vient ce bonheur que la mère de mon Seigneur me vienne visiter? » Il reçut trois sortes de grâces, au moment de sa naissance : elle fut miraculeuse, sainte et accompagnée de joie. En tant que miraculeuse, le défaut d'impuissance est levé; en tant que sainte, disparaît la peine de la coulpe; en tant que accompagnée de joie, elle fut exempte des pleurs de la misère. Selon Me Guillaume d'Auxerre, trois motifs font célébrer la naissance de saint Jean : 1° sa sanctification dans le sein de sa mère; 2° la dignité de son ministère, puisque ce fut comme une étoile du matin qui nous annonça la première les joies éternelles; 3° la joie qui l’accompagna : car l’ange avait dit : « Il y en aura beaucoup qui se réjouiront lors de sa naissance. » C'est donc pour cela qu'il est juste que nous nous réjouissions pareillement en ce jour. Dans le cours de sa vie, il reçut de même grand nombre de faveurs et la preuve qu'elles furent des plus grandes et de différentes sortes, c'est qu'il réunit toutes les perfections. En effet il fut prophète quand il dit : « Celui qui doit venir après moi est plus grand que moi. » Il fut plus que prophète quand il montra le Christ du doigt; il fut apôtre, car il fut envoyé de Dieu; apôtre et prophète c'est tout un. Aussi il est dit de lui : « Il y eut un homme envoyé de Dieu qui se nommait Jean. » Il fut martyr, parce qu'il souffrit la mort pour la justice; il fut confesseur, parce qu'il confessa et ne nia pas ; (161) il fut vierge, et c'est en raison de sa virginité qu'il est appelé ange dans Malachie (II) : « Voici que j'envoie mon ange. » En sortant du monde il reçut trois faveurs : d'abord il fut un martyr invaincu. Il acquit alors la palme du martyre ; il fut envoyé comme un messager précieux, car il apporta à ceux qui étaient dans les limbes une nouvelle précieuse, la venue de J.-C. et leur rédemption ; sa fin glorieuse est honorée par tous ceux qui étaient descendus dans les limbes et c'est l’objet spécial d'une glorieuse solennité dans l’Église.
Cinquièmement, la gloire de saint Jean se tire de sa prédication. L'ange en expose quatre motifs quand il dit : « Il convertira plusieurs des enfants d'Israël au, Seigneur leur Dieu ; et il marchera devant lui dans l’esprit et la vertu d'Elie, pour réunir les cours des pères avec leurs enfants, pour rappeler les incrédules à la prudence des justes, et pour préparer au Seigneur un peuple parfait. » Il touche quatre points, savoir le fruit, l’ordre, la vertu et la fin, d'après le texte lui-même. La prédication de saint Jean fut triplement recommandable. Elle fut en effet fervente, efficace et prudente. C'est la ferveur qui lui faisait dire : « Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère à venir ? Faites donc de dignes fruits de pénitence. (Luc, III.) Or, cette ferveur était enflammée parla charité, parce qu'il était une lumière ardente; et c'est lui qui dit en la personne d'Isaïe (XLIX) : « Il a rendu ma bouche comme une épée perçante. » Cette ferveur tirait son origine de la vérité, car il était une lampe ardente. C'est à ce propos qu'Il est dit dans saint Jean (162) (V) : « Vous avez envoyé à Jean; et il a rendu témoignage à la vérité. » Cette ferveur était dirigée par le discernement ou la science : voilà pourquoi en parlant à la foule, aux publicains et aux soldats, il enseignait la loi, selon l’état de chacun. Cette ferveur était ferme et constante, puisque sa prédication le mena à perdre la vie. Telles sont les quatre qualités du zèle, d'après saint Bernard : « Que votre zèle, dit-il, soit enflammé par la charité, formé par la vérité, régi par la science et affermi par la constance. » 2° Il prêcha avec efficace, puisque beaucoup se convertirent à ses prédications. Il prêcha en parole et ne varia jamais dans son enseignement. Il prêcha par l’exemple, car sa vie fut sainte ; il prêcha et convertit par ses mérites et ses prières ferventes. 3° Il prêcha avec prudence ; et la prudence de sa prédication consista en trois points : 1° en ce qu'il usa de menaces afin d'effrayer les méchants; c'est alors qu'il disait : « Déjà la cognée est à la racine de l’arbre » ; 2° en usant de promesses, pour gagner les bons, quand il dit: «Faites pénitence : car le royaume des cieux approche » ; 3° en usant de tempéraments pour attirer peu à peu les faibles à la perfection. Aussi à la foule et aux soldats, il imposait de légères. obligations afin qu'ensuite il les amenât à s'en imposer de plus sérieuses ; à la foule, il conseillait les oeuvres de miséricorde ; aux publicains, il recommandait de ne pas désirer le bien d'autrui ; aux soldats de n'user de violence envers personne, de ne pas calomnier et de se contenter de leur paie.
Saint Jean l’Evangéliste mourut à pareil jour; mais (163) l’Eglise célèbre sa fête; trois jours après la naissance de J.-C. parce . qu'alors eut lieu la dédicace de son église; et la solennité de la naissance de saint Jean-Baptiste conserva sa place par la raison qu'elle fut déclarée un jour de joie par l’ange. Il ne faut pourtant pas prétendre que l’Evangéliste ait fait place au Baptiste, comme l’inférieur au supérieur; car il ne convient pas de discuter quel est le plus grand des deux : et ceci fut divinement prouvé par un exemple. On lit qu'il y avait deux docteurs en théologie dont l’un préférait saint Jean-Baptiste et l’autre saint Jean l’évangéliste. Ou fixa donc un jour pour une discussion solennelle. Chacun. n'avait d'autre soin que de trouver des autorités et des raisons puissantes en faveur du saint qu'il jugeait supérieur. Or, le jour de la dispute étant proche, chacun des saints apparut à son champion et lui dit : « Nous sommes bien d'accord dans le ciel, ne dispute pas à notre sujet sur la terre. » Alors ils se communiquèrent chacun sa vision, en firent part à tout le peuple et bénirent Dieu. — Paul, qui a écrit l’Histoire des Lombards, diacre de l’Eglise de Rome et moine du mont Cassin, devait une fois faire la consécration du cierge, mais il fut pris d'un enrouement qui l’empêcha de chanter ; afin de recouvrer sa voix qui était fort belle, il composa en l’honneur de saint Jean-Baptiste l'hymne Ut queant laxis resonare fibris mira gestorum famuli tuorum, au commencement de laquelle il demande que sa voix lui soit rendue comme elle l’avait été à Zacharie. En ce jour quelques personnes ramassent de tous côtés les os d'animaux morts pour les brûler : il y en a deux raisons, (164) rapportées par Jean Beleth * : la première vient d'une ancienne pratique : il y a certains animaux appelés dragons, qui volent dans l’air, nagent dans les eaux et courent sur la terre. Quelquefois quand ils sont dans les airs, ils incitent à la luxure en jetant du sperme dans les puits et les rivières; il y avait alors dans l’année grande mortalité. Afin de se préserver, on inventa un remède qui fut de faire des os des animaux un feu dont la fumée mettait ces monstres en fuite; et parce que c'était, dans le temps, une coutume générale, elle s'observe encore en certains lieux. La seconde raison est pour rappeler que les os de saint Jean furent brûlés à Sébaste par les infidèles. On porte aussi des torches brûlantes, parce que saint Jean fut une torche brûlante et ardente ; on fait aussi tourner une roue parce que le soleil à cette époque commence à prendre son déclin, pour rappeler le témoignage que Jean rendit à J.-C. quand il dit : « Il faut qu'il croisse, et moi que je diminue.» Cette parole est encore vérifiée, selon saint Augustin, à leur nativité et à leur mort : car à la nativité de saint Jean-Baptiste les jours commencent à décroître, et à la Nativité de J.-C. ils commencent à croître, d'après ce vers : Solstitium decimo Christum praeit atque Joannem **. Il en fut ainsi à leur mort. Le corps de J.-C. fut élevé sur la croix et celui de saint Jean fut privé de son chef.
Paul rapporte dans l’Histoire des Lombards que Rocharith
* Cap. CXXXVII.
** Dix jours avant le solstice, arrivent la Nativité du Sauveur et celle de saint Jean.
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roi des Lombards, fut enseveli avec beaucoup d'ornements précieux auprès d'une église de saint Jean-Baptiste. Or, quelqu'un, poussé par la cupidité, ouvrit de nuit le tombeau et emporta tout. Saint Jean apparut au voleur et lui dit : «Quelle a été ton audace de toucher à un dépôt qui m’était confié? tu ne pourras plus désormais entrer dans mon église. » Et il en fut ainsi; car chaque fois que le larron voulait entrer en cette église, il était frappé à la gorge comme par un vigoureux athlète et il était jeté aussitôt à la renverse *.
Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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Baptème du Christ.
remarquez :
La colombe, signe de la participation de Dieu le Père
L'ange qui tient la tunique
Les nimbes en éllipse pleine (comme depuis Massacio, début XVe)
La peau de bête (jaune) sous le manteau rouge.
Le texte de l'évangile de Luc est celui-ci :
Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit, et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis toute mon affection.
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Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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TROISIÈME REGISTRE.
1. Décollation.
Remarquez le parallélisme entre le geste de Jean-Baptiste baptisant le Christ et celui du bourreau levant son épée. S'il n'est pas fortuit, il peut suggérer que Jean reçoit ici le baptème par le sang.
Rappel : Marc 6:14-
Le roi Hérode [Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée ] entendit parler de Jésus, car sa réputation se répandait partout. On disait de Jésus:
---C'est Jean-Baptiste qui est ressuscité d'entre les morts! C'est pour cela qu'il détient le pouvoir de faire des miracles.
D'autres disaient:
---C'est Elie.
D'autres encore:
---C'est un prophète comme il y en avait autrefois.
De son côté, Hérode, qui entendait tout cela, se disait:
---C'est celui que j'ai fait décapiter, c'est Jean, et il est ressuscité!
En effet, Hérode lui-même avait fait arrêter Jean, l'avait fait enchaîner et jeter en prison, à cause d'Hérodiade, la femme de Philippe, son demi-frère, qu'il avait épousée. Car Jean disait à Hérode:
---Tu n'as pas le droit de prendre la femme de ton frère!
Hérodiade, furieuse contre lui, cherchait à le faire mourir, mais elle n'y parvenait pas, car Hérode craignait Jean. Il savait que c'était un homme juste et saint. Il le protégeait donc. Quand il l'entendait parler, il en restait fort perplexe. Et pourtant, il aimait l'entendre. Un jour cependant, Hérodiade trouva une occasion favorable, lors de l'anniversaire d'Hérode. Celui-ci organisa ce jour-là une grande fête à laquelle il invita les hauts dignitaires de sa cour, les officiers supérieurs et les notables de la Galilée. Au cours du banquet, la fille d'Hérodiade [ La tradition retient le nom de Salomé] entra dans la salle: elle dansa, Hérode et ses invités étaient sous son charme. Le roi dit alors à la jeune fille:
---Demande-moi ce que tu voudras et je te le donnerai.
Il alla même jusqu'à lui faire ce serment:
—Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c'est la moitié de mon royaume.
Elle sortit pour prendre conseil auprès de sa mère:
---Que vais-je lui demander?
---La tête de Jean-Baptiste, lui répondit celle-ci.
Aussitôt la jeune fille se hâta de retourner auprès du roi pour lui exprimer son vœu en ces termes:
---Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean-Baptiste.
Le roi en fut consterné, mais à cause de son serment, et de ses invités, il ne voulut pas le lui refuser. Il envoya donc aussitôt un garde en lui ordonnant de rapporter la tête de Jean. Celui-ci s'en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat et la remit à la jeune fille, et celle-ci la donna à sa mère. Lorsque les disciples de Jean apprirent ce qui s'était passé, ils vinrent prendre son corps pour l'ensevelir dans un tombeau.
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Nous assistons donc ici à la décollation de Jean par le bourreau, mais celui-ci rengaine son épée, et la tête est déjà sur le plateau, entre les mains de Salomé et d'Hérodiate. Les trois lancettes représentent une seule scène.
Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
2. Festin d'Hérode sur deux lancettes.
Présence de verre marbré.
Sur cette lancette, la jeune et jolie Salomé amène sur un plateau la tête de Jean à sa mère Hérodiate, qui assouvit sa haine en plantant un couteau dans l'œil du saint.
Au bout de la table, Hérode, devant un plat d'or contenant peut-être un agneau, lève l'index . Il ne semble pas content content.
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Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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TYMPAN.
Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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Ajour supérieur :
Les armoiries (restaurées) de Boutteville d'argent à cinq fusées de gueules en fasce sont tenues par un guerrier dans une couronne de feuillage.
Tympan, verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
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Quatre ajours centraux : armoiries portées par des anges (patrons retournés) : alliance Boutteville, Kerimerc'h, (en partie refaites), Coëtquenan (modernes) et Du Chastel répétées (celle de gauche est ancienne). Anges jouant de la flûte sur les ajours latéraux (patron retournés).
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Tympan, Verrière de la Vie de saint Jean-Baptiste, Chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët, photographies lavieb-aile.
SOURCES ET LIENS.