Les statues anciennes (XIVe au XVIe siècle) de l'église du Grouanec en Plouguerneau.
Voir sur cette église :
PRÉSENTATION.
Présentation générale, voir article sur les vitraux. Citons R. Couffon :
L'édifice, en forme de tau irrégulier, comporte une nef étroite et un choeur séparés par un arc diaphragme en tiers-point ; le choeur communique, au sud, par deux arcades, avec une chapelle en aile et, au nord, par trois arcades, avec une chapelle également en aile. Il date de plusieurs époques : la longère nord paraît remonter en partie au XIIIè siècle [non : la nef, le chœur et l'aile nord sont du milieu XIVe], la belle rose rayonnante du chevet à la fin du XIVè siècle ou au début du XVè siècle, la chapelle sud à la fin du XVè siècle [non : vers 1503. Une pierre, avec fleuron, porte l'inscription : " LAN MIL VcIII. I. NOUEL.] ; la chapelle nord a été reconstruite en 1954 par l'architecte Péron, elle a gardé deux fenêtres flamboyantes. "
L'église renferme 3 statues en kersanton polychrome —celles de la Vierge à l'Enfant du XVe siècle, dite Notre Dame du Grouanec, une Vierge de Pitié du XIVe siècle, et la statue d'un saint Alar en évêque — , et 3 statues en kersanton dépourvues de leur peinture— à l'extérieur saint Matthieu en évangéliste au pignon ouest (1550) et un saint Fiacre (XVe) à la porte aile sud ; et à l'intérieur une Vierge à l'Enfant mutilée—. La fontaine de dévotion de 1604, dite Feunteun ar Gwelleat (Fontaine de la Guérison), abrite une statue en kersanton de la Vierge à l'Enfant du XVIe siècle .
L'église abrite, outre un Christ en croix et deux Anges céroféraires, plusieurs statues anciennes en bois polychrome, celles de saint Roch (XVIe), de saint Antoine ermite (XVe), de saint Sébastien, de sainte Catherine d'Alexandrie (XIVe siècle), et d'une sainte tenant un livre (Barbe ?) du XVe siècle.
LES STATUES EN KERSANTON POLYCHROME.
1. Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Grouanec, kersanton polychrome du XVe siècle. Chapelle nord, entre les baies 1 et 3.
Cette Vierge à l'Enfant, couronnée, est assise comme les Vierges romanes en majesté ou Sedes Sapientae — trône de sagesse—, mais elle n'a pas le hieratisme et la frontalité de ces dernières. Au contraire, elle est souriante, et hanchée, le haut du corps étant décalé vers la gauche pour équilibrer le volume de l'Enfant-Jésus.
Elle porte, sous un manteau-voile bleu ouvert, sans fermail, à revers rouge et à ourlet doré, une robe blanche (jadis dorée) très ajustée sur le buste, au dessus d'une large ceinture à boucle carrée à aiguillon, et dont le passant tombe verticalement et se dissimule sous le pan gauche du manteau. Entre la gorge et le bord de la robe, un ensemble doré, à rangs de perles et godrons, peut correspondre à un collier, ou à la broderie de la robe, ou au haut d'une chemise. Le manteau tombe en larges plis sous les genoux, en deux groupes symétriques.
Ses chaussures ont une extrémité pointue, selon la mode du XVe siècle, les pieds sont parallèles.
Le visage est un étroit ovale, les sourcils sont épilés, les yeux larges, le nez fort et long, la bouche étroite, le menton petit et rond. Le regard, pensif, est dirigé vers l'avant, à peine vers la droite et le bas. La Vierge ne fixe pas l'Enfant, mais chacun regarde vers les fidèles. Sous la couronne fleurdelysé, les cheveux bruns sont bouclés puis disparaissent sous le voile en arrière des épaules.
La Vierge tient en main gauche la sphère du Monde [ou une pomme, selon Le Seac'h], qu'elle éloigne en la montrant à son Fils.
L'Enfant est debout, les pieds posés sur le genou droit de sa mère. Sa tête est très ronde, à la Tintin, mais avec des cheveux aux boucles fournies repoussées vers l'arrière, très en accord avec les caractères stylistiques du XVe siècle. Il porte une tunique verte longue, à encolure en V.
Surtout, il tient devant lui un livre ouvert : les deux pouces maintiennent les pages.
J'ai étudié ce thème de l'Enfant-Jésus au livre à propos de Notre-Dame-du-Loc de Saint-Avé une statue en calcaire du dernier quart du XVe siècle. J' explore dans cet article, auquel je renvoie, les données iconographiques, les seuls exemples en Bretagne étant ceux de Saint-Avé, du Grouanec et de la chapelle Saint-Brieuc-de-Plonivel à Plobannalec, les deux dernières étant assises, mais celle de Plobannalec étant en bois, et du XVIe siècle. (*)
En Belgique, c'est le sculpteur sur bois Jan Borman II qui a le mieux illustré ce thème, qui est attesté aussi en peinture.
Enfin, j'en indique les fondements théologiques, l'Enfant suivant dans les Écritures le récit de la Rédemption dont il est le vecteur.
C'est dire l'intérêt exceptionnel de ce groupe sculpté, que le thème inciterait à dater de la fin du XVe siècle. Une restauration a-t-elle pu en préciser les pigments des couches initiales?
(*) J'ajoute un autre exemple, tout proche du Grouanec, mais plus tardif :
Emmanuelle Le Seac'h qui l'a décrite dans son ouvrage Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne p. 103, assure qu'elle est un héritage de l'Atelier du Folgoët (Premier atelier du Folgoët 1423-1468; second atelier du Folgoët 1458-1509) : elle rapproche les mèches striées des cheveux ondulants de celles de la sainte Marguerite du Folgoët et de la Vierge à l'Enfant [du porche sud] de La Martyre, elle-même rapprochée p.71 de celle de la Sainte-Catherine du porche sud de la cathédrale de Quimper.
On en trouve la réplique en bas-relief sculpté dans le bois de la porte d'entrée du porche.
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2. Vierge de Pitié . Kersanton polychrome du XIVe siècle, à l'angle nord-est de la nef.
Sur quels critères cette statue est-elle datée du XIVe, période peu représentée dans la statuaire de Basse-Bretagne en kersanton ?
La Vierge est assise, le corps de son Fils est retenu par sa main droite sur le bassin et la main gauche sous le flanc gauche dans une orientation du corps tête à notre droite qui est minoritaire en Bretagne.
Les axes du corps du Christ sont brisés, mais selon un schéma original et émouvant, et on remarque notamment l'angulation de la tête , avec la joue appuyée sur l'épaule gauche.
Les plaies et le saignement de la tête, des mains et pied, et du flanc, sont bien visibles.
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Son voile forme au dessus de sa tête un double repli (un trait stylistique d'E. Le Seac'h attribue aux Prigent actifs en 1527-1577). Les manches du manteau reviennent en large revers sur le coude. La robe a un col rond. Les jambes, écartées pour soutenir le corps, sont couvertes du manteau bleu et de la robe jaune, mais ces plis laissent voir deux chaussures noires, à bouts fins.
3. Statue de saint Alar en évêque, kersanton polychrome du XVe siècle. Chapelle sud, à gauche de la baie 2.
Le saint patron des chevaux, et qui est en Léon une forme locale de saint Éloi, est identifié par le marteau de maréchal-ferrand qui'il tient en main gauche, et par le fer à cheval et la tenaille de son socle. Il est présenté en évêque, mitré (avec les fanons) , tenant la crosse, portant la mitre, la chape et les gants à glands de ce titre tandis qu'il trace une bénédiction. Il ne lui manque que l'anneau et les bagues. Sous la chape à fermail, il porte un surplis frangé et une cotte laissant apercevoir une solide chaussure à bout rond.
Il est daté par M. Castel du XVe siècle.
Le socle porte un blason martelé "à trois coquilles" selon Pérennès.
LES STATUES EN KERSANTON, NON PEINTES.
1. Statue de saint Matthieu évangéliste, niche du pignon ouest. Atelier Prigent v.1527-1577.
Le saint est identifiable comme évangéliste car il écrit (bien que la main droite et le stylet soient brisés) sur un phylactère, et par mi les quatre évangélistes, il est identifié comme étant Matthieu par son attribut, l'ange du Tétramorphe. Cet ange lui présente l'encrier.
On le comparera à l'évangéliste du porche de Guipavas, exécuté par l'atelier Prigent en 1563, ou à celui (assis devant son pupitre) de l'entrée du porche de Landivisiau dû au même atelier entre 1554 et 1559.
E. Le Seac'h ne l'inclut pas dans son catalogue raisonné des Prigent (1527-1577), mais l'atelier a réalisé 3 statues pour la chapelle N.-D. du Traon à Landerneau, dont l'une porte la date de 1527.
Le saint a un large front bombé au dessus d'arcades aux sourcils hauts et aux yeux aux paupières ourlées. Les moustaches débutent à la pointe des narines, la barbe est peignée et bifide, les cheveux longs sont méchés en torsade. Sous le manteau, juste posé sur les épaules, et aux manches larges, la robe est fermé sous le cou par un gousset en8 dont le bouton n'est pas détaillé. Le phylactère tombe verticalement.
L'ange porte une tunique longue à col baillant en avant, il a un genou à terre ; il tient l'encrier rond des deux mains, il l'élève vers la main droite de l'évangéliste.
— Voir d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:
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Le calvaire de l'église de Dinéault (XVIe s, Prigent et XVIIe s. Roland Doré).
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La chapelle Saint-Laurent de Rozalghen en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).
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Les calvaires de l'église de Saint-Divy I : le calvaire de 1562.
Le calvaire (Fayet, 1552 ou Prigent 1542?) de l'église de Lopérec.
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La statue de saint Fiacre sur la chapelle Sainte Nonne de Dirinon.
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Le porche de l'église de Landivisiau III. Les apôtres et leur dais. Henry Prigent 1554-1565.
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Le porche de l'église de Landivisiau IV. Le bénitier, l'ange au goupillon.
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Le porche de l'église de Landivisiau VII. L'arcade intérieure et son tympan.
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Les sculptures extérieures du porche de l'église de Landivisiau.
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L'église Saint-Nicaise à Saint-Nic III. La Pietà en kersanton polychrome par les frères Prigent.
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L'église de Guipavas III : les Apôtres du porche nord (1563).
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L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault IV. La statue de sainte Marguerite.
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La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. V. Les statues de kersanton par l'atelier des Prigent (1527-1577). (Saint Yves, Vierge à l'Enfant, Christ aux liens ...)
et hors blog:
Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :
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Le Noli me tangere et le Repas d'Emmaüs du Pénity de Locronan.
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Saint-Ségal : le calvaire du bourg (vers 1550 et 1630, kersanton, atelier Prigent et Roland Doré) (3 larmes)
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La Pietà aux trois larmes (kersanton, XVIe, atelier Prigent) de la croix de Tal-ar-Groas à Crozon. (3 larmes)
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La Vierge de Pitié du calvaire monumental de l'enclos de Pleyben.
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Les statues du calvaire de la chapelle Saint-Côme à Saint Nic.
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Le calvaire "aux trois larmes" de la chapelle Saint-Herbot à Saint-Thonan.
2. La statue de saint Fiacre au dessus de la porte de la chapelle sud. Kersanton, fin XVe-début XVIe.
La chapelle sud ou chapelle Saint-Fiacre a été ajoutée à l'église vers 1503 alors que les Boutteville, seigneurs de Coëtquénan, faisaient édifier le porche sud.
Le saint est représenté selon les codes, en moine portant l'habit, le camail à capuchon, la tête coiffée d'un bonnet couvrant les oreilles (un peu comme celui de saint Antoine). D'ailleurs, si on désigne sous le nom de scapulaire le camail et sa cuculle prolongés en avant du corps par le long pan vertical, nous retrouvons la tenue traditionnelle de saint Antoine, et seul la bêche remplaçant le tau, et l'absence de chapelet, distingue les deux types de statues.
Les chaussures semblent à extrémité pointues.
Il tient en main droite la bêche à lame ferrée.
La console porte un blason mi parti dont les armes n'ont pas été attribuées. Je pense reconnaître à notre gauche des hermines, et à notre droite un réseau en losange, ou frétté. Ces armes ne correspondent ni à celles des Boutteville et de leurs alliances, ni à celles de Le Nobletz, ni à celles des familles dont les membres étaient présents lors de la montre de Léon en 1481 ou en 1503. H. Pérennes y voyait "un lion martelé". A tout hasard, je signale que les armes des Montjean sont d'or fretté de gueules, et que la mère de Claude de Goualine, seigneur de Coëquenan était Claude de Montjean (ca 1485-1525)
3. La Vierge à l'Enfant occupant une niche à l'entrée de la sacristie. Kersanton, fin XVe-début XVIe.
Selon le site Plouguerneau d'hier & d'aujourd'hui :
"la Vierge à l'Enfant de l’église du Grouanec, dans une niche basse qui devait servir autrefois de bénitier… Jusqu’à la restauration de cette église, la statue se trouvait à Kerriec, sur le socle de la croix n° 62. Elle s’encastre dans l’évidement d’un chapiteau circulaire à moulures, et elle porte 2 écus : d’un côté, un calice et les lettres « N D » ; de l’autre, les instruments de la Passion. C’était le verso d’un Christ en croix, dont il ne reste qu’un morceau de fût circulaire et un pied de crucifié… L’ensemble provient donc d’un calvaire, et probablement du calvaire même de Kerriec dont le soubassement intact reste, de nos jours, si impressionnant…"
Effectivement, on reconnaît le socle évasé de l'ancien calvaire, et le blason où sont sculptés autour d'une colonne centrale avec ses liens des fouets et des clous.
La Vierge a perdu sa tête et son cou, mais elle conserve sa silhouette déhanchée, son buste fin, sa ceinture à boucle et aiguillon dont le passant est long et tombe verticalement, sa robe aux plis tubulaires sous la ceinture, et le manteau entrouvert. L'Enfant, debout sur le bras gauche, nous regarde avec sa tête ronde. Les points communs avec N.D. de Grouanec sont nombreux. Que tient Jésus ? Un livre ouvert?
4. La Vierge à l'Enfant (kersanton, XVIe siècle) de la fontaine de la Guérison ou Feunteun ar Gwelleat de 1604.
Cette Vierge est plus tardive que les précédentes, elle présente un objet (fruit?) à l'Enfant qui, assis sur son bras gauche et vêtu d'une tunique longue, tient la sphère du Monde tandis qu'il pose la main droite sur le sein maternel en aggripant le bord du manteau. L'Enfant a perdu tête et épaules.
La Vierge porte une couronne à fleuron, son visage ovale est fin, souriant, ses cheveux nattés retombent devant ses épaules. Le pan gauche du manteau fait retour sous le poignet droit, la robe est serrée par une ceinture. Les chaussures sont rondes. Un blason, entre les peids, a été martelé.
Et si ce travail était dû à l'atelier Prigent ? Comparez avec la Vierge à l'Enfant du Folgoët :
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LES STATUES EN BOIS POLYCHROME.
1. Sainte Catherine d'Alexandrie ( Bois polychrome, XIVe siècle), chapelle sud.
Cette remarquable statue montre la sainte couronnée, vêtue d'un manteau bleu dont le pan gauche fait retour vers la troussière du poignet droit, et d'une robe dorée. Elle a perdu l'épée qu'elle tenait en main droite, l'un de ses principaux attributs qui fait allusion à sa mort par décollation, mais elle tient la roue de son supplice en main gauche. On remarque la rondeur presque parfaite de son visage.
2. Une sainte tenant un livre (sainte Barbe ?), bois polychrome, XVe siècle. Angle sud-est de la chapelle sud.
Cette sainte portait dans la paume de la main droite un objet, a priori vertical, et tient dans la main gauche, par l'intermédiaire d'un linge, un livre.
Mon intuition est d'y voir sainte Barbe, tant est fréquente sa représentation à côté de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Si c'est elle, elle tenait son principal attribut, la tour à trois fenêtres.
Mais mon hypothèse rencontre divers obstacles. Au lieu de l'élégante coiffure, agrémentée souvent d'un turban pour souligner son origine orientale (Barbe = Barbara), son visage est ici strictement entouré d'un bonnet qui dissimule le moindre cheveu, sous un voile pieux. Elle n'a pas non plus la tenue princière, raffinée dans son élégance, de Barbe.
Sainte Marie-Madeleine partage les mêmes caractéristiques dans son iciongraphie : longs cheveux dénoués soulignant la liberté de ses mœurs avant sa conversion, turban parfois, robe ajustée au corps, bijoux. Son attribut est le flacon d'armoates ou de parfum. J'écarte cette hypothèse.
Elle fait penser à une moniale dévouée, avec sa croix dépouillée sur la poitrine.
Serait-ce sainte Marthe, soeur sage, vouée aux taches domestiques, de Marie-Madeleine ? Son culte est présent dans nos régions, mais est rare.
Sainte Agnès et son cierge ? Je n'y crois pas plus.
2'. La console en kersanton avec traces de polychromie ocre, portant cette statue de sainte au livre.
C'est une magnifique composition, de hauteur exceptionnelle, de feuilles découpées aux dos nervurés, parmi lesquelles on découvre deux escargots broutant les bords. Quelle en est la datation? XVe siècle, par l'atelier du Folgoët?
3. Statue de saint Antoine ermite (XVe), bois polychrome, XVe siècle, mur nord de la chapelle nord.
Lui, il est impossible de ne pas l'identifier, même s'il a perdu sa canne en tau et même si le petit cochon muni d'une clochette manque : son chapelet à grains, son livre (celui de sa règle monastique), sa barbe d'ermite et surtout sa tenue monastique (avec scapulaire et cuculle) et son bonnet couvrant les oreilles suffisent à faire reconnaître l'ermite fondateurs de l'Ordre hospitaliers des Antonins.
On sait qu'il était invoqué contre diverses maladies contagieuses ou épidémiques, en particulier contre l'ergotisme, également nommé " mal des ardents " ou " feu saint Antoine ", maladie provenant de la consommation de seigle contaminé par un champignon parasite.
4. Saint Roch, son ange et Roquet son chien (Bois polychrome, XVIe).
Autre saint thaumaturge, saint Roch est invoqué, comme saint Sébastien, contre la "peste" ou toute maladie épidémique apparentée. Il était né à Montpellier en 1350, en pleine Guerre de Cent Ans et épidémie de Peste Noire, et après avoir rejoint le Tiers-Ordre franciscain, il partit en pèlerinage à Rome, et y soignit les pestiférés, avant d'être atteint lui-même de la peste. Soucieux de ne pas contaminer ses semblables, il se rendit jusqu’à un bois, pensant y mourir. À cet endroit, une source jaillit et un chien vint alors lui apporter chaque jour un pain, sans doute envoyé près de lui par son maître. On nomma ce chien Roquet.
L'iconographie est bien fixée : le saint porte la tenue des pèlerins (large chapeau, pèlerine, bâton de marche, et ici, guêtres) et il montre le bubon pesteux de sa cuisse. Ici, c'est un ange qui vient le soigner en aposant sa main sur la plaie. Roquet , son pain dans la gueule, bondit vers lui.
5. Statue de saint Sébastien, sacristie.
Le saint martyr qui a été transpercé des flèches de ses archers, et qu'on invoque contre le fléau de la peste, est représenté nu, portant seulement un pagne, attaché à un arbre vert, les mains dans le dos ; les flèches sont perdues mais on voit encore les orifices là où elles étaient fichées.
6. Deux anges céroféraires (porteurs de cierge), bois polychrome, chœur.
SOURCES ET LIENS.
—CASTEL (Yves-Pascal ): Plouguerneau . L'enclos du Grouanec . Non consulté.
—CASTEL (Marcel), s.d, L'enclos paroissial du Grouaneg-Eglise Notre-Dame. Dépliant de présentation.
— COUFFON (René), LE BRAS (Alfred), 1988, « Plouguerneau », Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper.
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/974
—LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 103 et figure 90.
— PÉRENNÈS (chanoine Henri) 1941, Plouguerneau, une paroisse entre Manche et Océan.
Transcription du texte sur Infobretagne
https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle22/Plouguerneau_.pdf
—POTIER DE COURCY (Pol) 1859, « Itinéraire de Saint-Pol à Brest », Revue de Bretagne et de Vendée, 6,
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110249t/f126.item
DIVERS :
— PLOUGUERNEAU D'HIER ET D'AUJOURD'HUI
https://plouguerneau.net/croix-et-calvaires/#:~:text=la%20VIERGE%20A%20L'%20ENFANT,la%20croix%20n%C2%B0%2062.
—Visite virtuelle
https://www.bretagne-decouverte.com/chapelle-du-grouanec-a-plouguerneau-29/