Les trésors secrets sculptés en granite ou kersanton dans l'église de Saint-Houardon à Landerneau.
Voir aussi :
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Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau.
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La statue de saint Matthieu par Roland Doré dans l'église Saint-Houardon de Landerneau.
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PRÉSENTATION.
Si l'église Saint-Houardon de Landerneau construit par Joseph Bigot se présente comme un grand et froid édifice néogothique de type basilical, influencé par la cathédrale de Quimper, avec fenêtres hautes et déambulatoire, le chercheur curieux et amateur de sculptures en kersanton, cette pierre emblématique des ateliers de sculpteurs de Landerneau entre le XVe et le XVIIe siècle, pourra découvrir de vraies pépites. Partons vers cette chasse au trésor depuis la porte d'entrée, en circulant en périphérie de l'église dans le sens horaire.
I. Le bénitier de la porte d'entrée sud.
Yves-Pascal Castel, qui le décrit comme un bénitier, le situait près du porche ouest et le date du XVIe siècle. Il ne décrivait que le panneau central avec "deux personnages dont l'un tire l'épée".
Aujourd'hui, ce bénitier se situe entre la porte d'entrée et un confessionnal.
Un élément en kersanton, à trois pans sculptés rectangulaires séparés par des pilastres, est posé et scellé sur un piètement en colonne à larges cannelures, en granite. En dessus une troisième partie a la forme d'une cuve dont le ventre est sculpté d'entrelacs.
C'est la partie centrale qui retient l'attention. Chacun des motifs figuré des pans est sculpté dans un cartouche à oreille. Le style est Renaissance.
Les quatre pilastres sont semblables, et sculptés d'un élément floral.
Le premier pan est orné d'une rose au centre de feuilles en étoile.
Sur le deuxième pan, central, deux hommes tiennent un médaillon montrant un homme de profil coiffé d'un béret ou casque. Une jambe en J et une goutte sont sculptés sous ce médaillon.
Les deux personnages qui se disputent le médaillon partent chacun dans une direction opposée, leurs jambes témoignant de la vivacité de leur démarche. Ils sont nus, mais coiffés d'une chevelure abondante. L'un des deux menace l'autre de la pointe de son glaive. Le thème est-il religieux ? Faut-il y voir Caïn et Abel ?
Le troisième pan, le plus singulier, montre un couple étroitement enlacé. Ils sont nus, mais l'homme est coiffé d'un bonnet phrygien tandis que les cheveux de la femme sont peignés à gros traits. La proximité des deux bouches souriantes, l'entrecroisement des jambes, évoquent une scène érotique. Mais ne serait-ce pas là le portrait du couple primordial, Adam et Éve, parents de Caïn et Abel ?
Quel est l'auteur de ces sculptures ? Il me paraît possible d'avancer le nom des sculpteurs de kersanton installés à Landerneau entre 1527 et 1577, Bastien et Henry Prigent, qui ont créés le bénitier du porche de Saint-Thurien de Landivisiau, ou bien de créer un rapprochement avec le travail du Maître de Plougastel (1570-1621) auteur des cuves et les dais à médaillons et personnages à Guimiliau.
Voir aussi le bénitier du porche sud de Saint-Houardon .
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II. La console de la statue de saint François d'Assise, déambulatoire sud. Kersanton, milieu XVe.
On y voit deux anges souriants tendant devant eux un livre ouvert, où se lit sur la première page une inscription de quatre lettres, peut-être JCL/S, qu'on aimerait lire comme JESUS. Ces pages sont désignées ostensiblement par les index des anges. Il y aurait beaucoup à méditer sur notre incapacité à comprendre un message si clairement inscrit, et sur notre impuissance à voir dans ce qui est crucial pour les anges autre chose qu'une page blanche. Ou encore sur le fait que l'essentiel à percevoir est précisément, ce silence, ce dénuement de la page.
Ces deux anges surmontent de façon également mystérieuse, un aigle dont seule la tête, de face, est visible. Certes les aigles sont fréquemment requis pour servir de lutrin [aigle-lutrin] , mais c'est un peu tiré par les plumes. Y voir une référence à saint Jean, via son attribut du tétramorphe, est encore plus hasardeux.
Toute la partie droite est bûchée, y compris le support de la console, avec un aspect bouchardé qui peut laisser penser que l'on a prélever cette partie d'un ensemble plus large. À moins que lesculpteur ait opté pour un choix esthétique de non finito, mais je n'y crois pas.
Yves-Pascal Castel souligne que "le style souriant rattache cette œuvre charmante à la sculpture du porche de La Martyre, d'autant plus que les chevelures sont laissées sous le coup de l'outil, comme non finies".
Or, ce porche de La Martyre a été attribué par Emmanuelle Le Seac'h à l'atelier ducal du Folgoët et elle le date de 1450-1468. Elle fait de la coiffure très particulière de ces anges "en boules" une marque d'atelier, qui se retrouve au Folgoët, dans l'autel des anges (vers 1445) notamment, ou au porche sud de la cathédrale de Quimper (1424-1433).
Nous avons donc ici un deuxième exemple de la façon dont les pièces sculptées de l'ancienne église Saint-Houardon, construite au XIVe siècle en bord d'Élorn puis détruite en 1859 et rebâtie plus haut, sur les anciens jardins de l'hôpital de la Marine, ont été ré-intégrées par l'architecte Le Bigot au nouvel édifice en même temps que le clocher et le porche sud.
III. La console de la statue de saint Antoine de Padoue, déambulatoire nord. La laie allaitant ses sept marcassins. Kersanton, XVe-XVIe siècle.
IV. L'autel de la chapelle absidiale du Saint-Sacrement. Kersanton, XVe siècle.
La longue table de pierre repose sur des piédestaux à double colonne avec des chapiteaux finement ouvragés de pampres de vigne aux feuilles généreusement galbées et aux ceps serpentiformes.
V. Crédence-lavabo, côté sud de l'abside , chapelle du Saint-Sacrement. Deux têtes en moyen-relief sur les montants.
Les deux têtes, barbues, sont couronnées. L'une des couronnes présente des losanges qualifiées de macles de Rohan par Y.-P. Castel. Il faisait remarquer "la maîtrise du sculpteur de pierre qui en quelques plans bien marqués dégage une face d'une grande noblesse.
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VI. Crédence du côté nord de l'abside.
VII. Voûte en croisée d'ogives de l'abside avec blasons.
Transept nord.
Sainte Anne éducatrice, bois polychrome, XVIIe siècle, h= 180 cm
VII. Statue de saint Jacques le Majeur, kersanton, XVI-XVIIe siècle, Maître de Plougastel , nef côté nord.
Le saint porte le chapeau frappé de la coquille, la pèlerine, à trois boutons ronds sur patte de boutonnière, et le bourdon (dont il ne reste que la zone de contact avec le vêtement). Le visage est émacié, long et hiératique, et c'est ce hiératisme qui incite Yves-Pascal Castel en 1984 à soulever la possibilité d'une attribution au Maître de Plougastel. Emmanuelle Le Seac'h confirme cette attribution dans son catalogue raisonné de 2015. Le Maître de Plougastel, ainsi nommé par le grand calvaire de Plougastel, a été actif de 1570 à 1620.
On lit sur le socle l'inscription I: GLOVNCE, correspondant probablement à l'identité d'un donateur ou d'un fabricien.
XI. Statue de saint Jean l'évangéliste, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.
Il s'agit, comme la statue de saint Matthieu et celle de saint Jacques, d'une statue appartenant à une série des Credo des apôtres, tels qu'on les trouve dans les porches des églises et chapelles bretonnes du XVe au XVIIe siècle : en effet, le phylactère, qui descend verticalement avant de s'enrouler au dessus du blason (d'un donateur) portait jadis le texte de l'article du Credo propre à chaque apôtre.
Saint Jean se reconnaît à la coupe de poison (symbolisé par un serpent ou ici dragon ailé), qu'il bénit pour en supprimer les maléfices.
Chaque statue est posée sur un dais gothique, tel que ceux qui coiffent les niches extérieures ou les niches d'apôtres des porches.
XII. Statue d'une sainte femme au tombeau (Marie-Madeleine??) tenant une coupe, kersanton, XVIe siècle, nef côté nord.
Elle porte un voile, un manteau, une robe aux plis rayonnant depuis un bouton, et présente vers le fidèle un récipient cylindrique comme pour en faire constater la vacuité.
Du visage, on remarque les yeux en amande aux paupières ourlées et à la pupille en drupe, mais non creusée, ainsi que le menton globulaire.
XIII Les fonts baptismaux en kersanton de 1615. Angle nord-ouest de la nef.
Ces fonts baptismaux ( ou "cuve baptismale à infusion") sont composés de deux cuves circulaires, la cuve principale et la cuve de vidange, en un seul bloc posées sur un piètement à godron. Un couvercle en bois est complété d'un couvercle articulé à serrure en laiton doré en forme de coquille. Chaque cuve est, vue de profil, en forme de vasque aux flancs creusés de godrons.
Une inscription court sur la lèvre des deux cuves.
Voir aussi :
L'inscription.
On peut y lire :
QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAVVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . YSABELE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAICT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON (*).... LAN .1615.
(*)ou EN LEUR DEVOTION, ou pour moi peut-être "EN LEUR DON"
Soit : "Qui croira et sera baptisé sera sauvé. Nobles gens Nicolas Haridon et Isabelle Forestier ont fait faire en leur volonté l'an 1615".
Elle a été relevée par le chanoine Abgrall en 1916 et par Yves-Pascal Castel en 1986, et c'est remarquable car la partie finale, inscrite sur la petite cuve, n'est plus très lisible. Dès cette époque, il signalait le rapprochement avec l'inscription apposée par le couple en 1612 sur leur maison (aujourd'hui au 2 Place des Quatres Pompes).
Dans les deux cas, l'inscription elle-même est plus complexe (et donc plus belle) que sa transcription, car elle comporte de nombreuses lettres conjointes (accolées) ou intriquées, comme AP de BAPTISÉ, AR de HARIDON, AB d'YSABELE. Les lettres doubles sont abrégées par un tilde : FE~ME pour FEMME.
Isabelle FORESTIER, dame de la Villeneuve, est connue des généalogistes : elle est née vers 1570 de Guillaume II Forestier, Noble Homme, sieur de Kervasain, notaire de Léon et Daoulas à Landerneau (1572-1590) et fermier de la terre et seigneurie de Daoulas, et de Catherine LE LION. Elle a épousé avant 1595 Nicolas HARIDON (L'), Noble Homme, sieur de la Villeneuve (en Saint-Urbain), maître, honorable marchand ca 1570. Ils eurent un fils en 1595.
Le couple fit construire leur maison en 1612 au bord de l'Elorn, à l'implantation du Pont de Landerneau côté Cornouailles, place des Quatre Pompes, et y firent placer une inscription lapidaire que j'ai photographiée et relevée en 2017.
https://www.lavieb-aile.com/2017/01/sur-la-piste-des-crossettes-de-landerneau.html
Nicolas L'Haridon, fils de Vincent L'Haridon et de Jeanne Kersivien, a un frère, Charles, honorable marchand, qui épousa avant 1588 Catherine Forestier, sœur d'Isabelle. Selon Cédric L'Haridon, Nicolas et Charles sont vraisemblablement marchands en toile de lin, et l'établissement de la maison de Nicolas et Isabelle sur l'ancienne Place au raz (un terme qui se rapporte aux étoffes) à proximité immédiate des quais, permet de penser qu'ils participent non seulement à la production (ils auraient un kanndi, site de blanchissement du lin) mais aussi au commerce maritime.
Comparaison avec l'inscription de 1612.
On lit sur la maison de Nicolas et Isabelle L'Haridon ceci :
LAN : 1612 : NICOLAS : L'HARIDON :
ET : YSABELE : FORESTIER : SA : FEME
ONT : FAICT : BASTIR : CESTE : MAISON.
La proximité de la formulation du texte avec celui de 1615 est évidente. Mais surtout peut-être, on y retrouve la même forme. Certes la ponctuation de séparation des mots est ici un deux-points, plus archaïque que le point simple de 1615. Mais on y retrouve la forme YSABELE, et les lettres accolées, qui concernent notamment tous les I qui sont tous absorbés par la lettre précédente. Le premier jambage des lettres A grimpe sur la lettre voisine ; et dans le début de LHARIDON, le L et le H forment un ensemble bien original.
L'inscription est sculptée sur un cartouche en réserve sur un bloc de granite, avec au bord supérieur deux petites oreilles en demi-lunes qui veulent peut-être ressembler à des attaches.
Le blason.
L'inscription est interrompue par un blason qui a été blasonné par le chanoine Abgrall "mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier". (BDHA). Mais il faut remarquer le lambel au dessus des armes de L'Haridon et lire "en 1, Au chevron, accompagné de trois étoiles : deux en chef une en pointe le tout sous lambel à trois pendants qui est l'Haridon, en 2 à trois bandes fuselées, qui est Forestier." Le lambel est un signe de juveigneurie.
Le blason a perdu ses couleurs (il y a des traces bleues non significatives car elles se retrouvent ailleurs sur la cuve) mais nous connaissons les armes des Forestier, données par Pol de Courcy comme étant de sable à trois bandes fuselées d'argent.
"Forestier (le), sr de Kervazin et de Treffles’h, paroisse de Plounévez-du-Faou, — de Crec’hénou, — de * Quillien et de Penhep, paroisse de Dirinon, — de * Kerizit, paroisse de Daoulas, — de Kerosven, paroisse de Lannilis, — de Boiséou, paroisse de Lanmeur, — du Cosquer et de Tréléver, paroisse de Guimaëc, — de Trégouadalen, paroisse de Plougasnou, — de Kerangoaguet, paroisse de Carantec.
Ext., réf. 1671, sept générations., références et montres de 1481 à 1536, paroisse de Plounévez-du-Faou, évêché de Cornouaille.
De sable à la bande (aliàs à trois bandes) fuselée d’argent.
Mahé, marié vers 1445 à Plézou le Trancher, père de Guillaume, archer en 1481 ; un mousquetaire de la garde du Roi, blessé à Oudenarde en 1708 et à Malplaquet en 1709.
Les srs de la Saulraye, par. de Collorec de Keramel, par. de Plouyé, déb. réf. 1609, ress. de Châteaulin." (Armorial, Pol de Courcy)
Voir aussi : https://www.tudchentil.org/spip.php?article892
Une pièce métallique a été fixée en plein dans ce blason.
La maison des treize lunes, 4 place Saint-Thomas à Landerneau.
On a pu rapprocher (forum cgf) ces armes des L'HARIDON avec celles apposées sur la cheminée de la maison des 13 lunes à Landerneau, devant l'église Saint-Thomas. Elles se trouvent à côté d'un autre blason au coq chantant, tenu par un jeune chevalier au bonnet à plumes et attribué à Cabon. Les armes de la famille Cabon étaient de gueules au chapon d'argent.
https://zupimages.net/up/24/42/5xs0.jpeg
https://zupimages.net/up/24/42/ntsd.jpeg
La Maison des treize lunes, datant de la fin du XVIe siècle (et donc antérieure aux deux inscriptions) est de type maison à pondavez construites, principalement à Morlaix, par les marchands de crées ou toiles de lin avec un escalier central desservant des galeries et une pièce manoriale au rez-de-chaussée avec cheminée monumentale au rez-de-chaussée. Ces maisons à vaste espace central permettaient la réception des clients et la négociation.
Le choix de ce type "à pondalez" montre que les propriétaires de la maison des Treize lunes étaient des marchands de toile. C'est la seule maison à pondalez hors de Morlaix. Je suppose que L'HARIDON et CABON étaient les deux propriétaires associés.
Cette Maison des treize lunes a longtemps porté de nos jours, sur la devanture d'un magasin d'antiquité , un blason peint aux armes des L'Haridon, les étoiles, le chevron et le lambel étant peint en couleur or sur fond azur.
Voir mon cliché de cette Maison des 13 lunes :
Cédric L'Haridon fait remarquer la proximité de ces armoiries avec celles sculptées sur la cheminée de la maison de Vincent L'HARIDON au Faou au dessus de la date 1654, correspondant à son mariage. Mais outre le chevron, au lieu de 3 étoiles on trouve deux étoiles, et un croissant en chef.
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XIV. Dalle funéraire des sœurs Cabon.
Nous venons de rencontrer le marchand de toile Cabon, associé de L'Haridon à la fin du XVIe siècle. Voici, au XVIIIe siècle, les deux sœurs Cabon.
Sur le sol des fonts baptismaux cuve se tyrouvent deux dalles funéraires. La première porte cette épitaphe :
ICI REPOSENT LES CORPS DE DAME MARIE MICHELLE CABON VEUVE DE MONSIEUR FRANÇOIS DE PENFENTENNIO MORTE LE 6 OCTOBRE 1795 ET DE DAME MARIE JEANNE CABON SA SOEUR,VEUVE DE MONSIEUR HERVÉ DU THOYA, MORTE LE 15 JUIN 1818. REQUIESCANT IN PACE.
Ces deux sœurs appartiennent aux douze enfants d'André Cabon, sieur de Keralias, avocat à la Cour, maire de Landerneau, décédé en 1747 à Landerneau, et de Marie Gabrielle BARIL.
1°) L'aînée, Marie Jeanne Cabon née le 27 mars 1743 et baptisée le même jour à Saint-Houardon, avait épousé Hervé Bernard DUTHOYA (1731-1779), négociant et changeur pour le Roy, d'une famille de négociants bien connue à Landerneau, notamment par la " Maison Duthoya", ancienne maison d’armateur édifiée à proximité du quai de Léon en 1667 par Arnaud Duthoya, premier négociant en vin de la région bordelaise installé à Landerneau dès 1660. À son tour, Bernard Duthoya (1702-1757), père d'Hervé-Bernard, lieutenant de police à Saint-Macaire, avait quitté la Gironde pour s'installer à Landerneau, tout comme le grand-père Jean, décédé en 1696, maître-apothicaire puis négociant à Saint-Macaire puis marchand et armateur à Landerneau.
Le couple eut 14 enfants.
https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+bernard
Marie-Jeanne fut la marraine d'une grosse cloche de Kersaint-Plabennec en 1769 avec son beau-frère par François-Louis de Penfentenio, sieur de poulbroc'h, Keralias Kersent et Keraéret.On trouve sur cette cloche les armes de Penfeuntenio, ainsi que celles de Cabon.
2°) Marie Michelle Nicole CABON DE KERALIAS, née en 1744 à Landerneau, épousa en 1764 à Landerneau François Louis de Penfentenyo (1735-1779), et ils eurent cinq enfants.
https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=fr&pz=delphin&nz=bourgeois&p=marie+michele+nicole&n=cabon+de+keralias
XV. Dalle funéraire du chanoine Du Toya 1826.
CI-GIST MESSIRE HERVE GABRIEL MARIE DUTOYA PRETRE CHANOINE HONORAIRE DE QUIMPER MORT LE 29 MAI 1826 AGE DE 66 ANS.
Il s'agit du fils aîné de Marie-Jeanne CABON et de Hervé Bernard DUTHOYA. Né le 14 juin 1761 à Landerneau, il était chanoine honoraire de la cathédrale de Quimper.
https://gw.geneanet.org/frbreton29?n=duthoya&oc=&p=herve+gabriel+marie
XVI. Soubassement de la statue de N.D de Pontmain : Blason en kersanton au coq chantant (Cabon ?) et à l'arbre.
Selon l'abbé Castel, "ce blason provient du Quinquis (*) et fut donné par Mr Favé, du temps de l'abbé Tanguy, curé".
(*) à l'ouest de La Forest-Landerneau, d'où est originaire la famille de PENFENTENYO ?
Cédric L'Haridon propose, très judicieusement, de reconnaître dans le coq les armoiries de la famille Le Jar, d'argent au coq de sable crété et barbé d'argent. Les Le Jar, seigneurs de Clesmeur appartiennent aux familles notables de Landerneau au XVIe siècle. Ils ont possédé le manoir de Kerveleoc à Plouedern près de Landerneau.
Mais quelle serait l'épouse, dont la famille aurait un arbre comme armes? Cela pourrait-il être la famille Poullain qui porte d'argent au houx arraché de sinople au franc canton de gueules chargé d'une croix dentelé d'argent?Effectivement, il y eut une alliance (Manrove) entre Yves Le Jar sieur de Clesmeur (1655-Quimper 1691) et Urbane Poullain (1663-1686 ou Crozon 1688), fille de Jean Poulain, écuyer, sieur de la Rivière-Pontlo, et de Jeanne Berthou.
Pour Cédric L'Haridon,
"Me François Le Jar (+1616), sr de Chefdubois et du Cosquer, procureur du Roi à Brest/St-Renan, marié à Pétronille (Péronnelle) de Keroullas (remariée en secondes noces à Guillaume Le Gubaer (+1625) sénéchal de la principauté de Léon à Landerneau).
Leur fille unique Pétronille (Péronnelle) Le Jar épouse Renan de Penfentenyo, sr de Kermorvan, de Lisle.
Son oncle, Hervé Le Jar (+1647), frère de François, a la curatelle de sa nièce et reprend l'office de procureur du Roi à Brest/St-Renan.
Marié à Françoise Le Mercier de Beaurepos, leur petit-fils, Gabriel Yves Le Jar (+1691 à Quimper) sr du Cleusmeur épouse Urbane Poullain (+1688 à Crozon)."
[*] Cédric L'Haridon apporte cette rectification : "En étudiant les baptêmes des enfants d'Alain de Tromelin, premier magistrat de la principauté de Léon (x Anne Guingamp), je trouve en 1630 à Landerneau St-Thomas Marie Le Jar dame de Kerantraon épouse de Jean Le Veyer dont les enfants baptisés à Lanneufret ont pour parrain/marraines en 1610 Marie de Tromelin du Cosquer, en 1615 Hervé Le Jar de Cleusmeur et Françoise de Keroulas dame de Penanchoat. Le prénom de l'épouse de François Le Jar sr de Chefdubois (Penanhoat) n'est donc pas Pétronille mais Françoise.
En 1620, le parrain est François Le Gac sr de K/loshouarn dont le fils Christophe Le Gac sr de K/raoul épouse Marie de Tromelin, fille d'Alain cité au début.
Mais il faudrait admettre que le sculpteutr ait négligé, dans les armes des Poullain, leur franc canton d'une part, mais aussi les racines de l'arbre, propres, en héraldique, aux arbres "arrachés".
XVII. Statue non identifiée. Personnage en tunique (Christ?) tenant un cœur au centre d'une couronne d'épines. Kersanton, XVIe siècle, au dessus d'un dais gothique.
Inscription sur le socle : PULSATE ET APERIETVR
Il s'agit d'une citation de l'évangile de Luc 11:9, "frappez et l'on vous ouvrira" qui se retrouve repris en musique en grégorien :
Petite et accipietis
quaerite et invenietis,
pulsate et aperietur vobis.
Omnis enim qui petit accipit,
et qui quaerit invenit,
pulsanti aperietur.
Demandez et vous recevrez,
cherchez et vous trouverez,
frappez et l'on vous ouvrira.
Quiconque en effet demande, reçoit,
et qui cherche trouve,
et à qui frappe on ouvrira.
Cette inscription me confirme mon hypothèse d'identifier ce personnage comme le Christ .
Selon l'abbé Castel, les paroissiens et paroissiennes désignaient la statue comme sainte Rita.
XVIII. Saint Houardon. Bois polychrome, XVIIIe , h= 200 cm. Transept sud.
XIX. Saint Guénégan, bois polychrome; h = 180 cm; XVIIIe.Transept sud.
XX. Statue de saint Matthieu, kersanton, XVIIe siècle, sculpté par Roland Doré.
Voir
https://www.lavieb-aile.com/2024/10/la-statue-de-saint-matthieu-par-roland-dore-dans-l-eglise-saint-houardon-de-landerneau.html
SOURCES ET LIENS.
—ABGRALL, 1916-1917, Notice sur Landerneau, Bull. DHA Quimper
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/e8e8e84cf9484183b6117713f6b2b97d.pdf
Au bas de l'église, la cuve baptismale porte un blason : mi-parti au 1 d'un chevron accompagné de 3 étoiles, qui est Haridon, au 2 d'un losangé, qui est Forestier, avec cette inscription : QVI. CROIRA . ET. SERA. BAPTISÉ. SERA . SAUVÉ . NOBLES . GENS . NICOLAS . HARIDON . ET . ISABELLE . FORESTIER . SA . FEMME . ONT . FAIT . FAIRE . EN . LEVR . VOLON.... LAN .1615.
— CASTEL (Yves-Pascal), TUGORES (M.M), 1984, Landerneau, patrimoine artistique et culturel. Edité par la municipalité de Landerneau
https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_190/landerneau__patrimoine__artistique__et__culturel.pdf
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/36bb3f8fdcca35146c8c4ccf0ad945df.jpg
— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur Landerneau, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c21ef2b4d254c026109041eadd62299.pdf
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes.
— PLATEFORME OUVERTE DU PATRIMOINE POP
https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090028
—FORUM Centre généalogique du Finistère
https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=28681&start=30
—SITE CEDRIC L'HARIDON
https://l-haridon.fr/landerneau-brest.html