La façade du porche sud de l'église de Lampaul-Guimiliau.
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Sur Lampaul-Guimiliau : l'intérieur de l'église :
L'extérieur de l'enclos :
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Les crossettes et gargouilles (granite, 1602-1667) de l'église et de l'ossuaire de Lampaul-Guimilau.
Le porche :
Sur les porches de Bretagne :
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La Collégiale Notre-Dame du Folgoët. III. Le Porche des Apôtres. (1423-1433)
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L'église Notre-Dame de Rumengol . III. Le porche sud (atelier du Folgoët vers 1468).
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L'église Saint-Salomon de La Martyre. I. L'Arc de Triomphe et le Porche sud. (1450-1468).
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L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou IV. Le porche sud : les Apôtres(1481).
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Le porche de l'église de Landivisiau. I. L'extérieur. (atelier Prigent 1554-1565)
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Le porche (1554-1559) de l'église de Landivisiau. II. La grande arcade extérieure (atelier Prigent 1554-1565).
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Le porche de l'église de Landivisiau III. Les apôtres et leur dais.(atelier Prigent 1554-1565)
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Le porche de l'église de Landivisiau IV : Le bénitier.(atelier Prigent 1554-1565)
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Le porche de l'église de Landivisiau VII. L'arcade intérieure et son tympan.(atelier Prigent 1554-1565)
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Avec du citron ! Les poissons du porche sud de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h.
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Sculpture sur pierre de l'Abbaye de Daoulas. I. Le Porche aux Apôtres (1566).
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Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . I. Le portail intérieur (1570) du porche sud.
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Les sculptures de pierre de l'église de Bodilis . II. Le décor de l'intérieur du porche sud (1601).
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Le porche sud et la porte sud de l'église Saint-Houardon de Landerneau.
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L'église de Guipavas II. Le porche de 1563 : l'extérieur. (atelier Prigent)
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L'église de Guipavas III : les Apôtres du porche nord (1563). (atelier Prigent)
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L'enclos paroissial de Pencran I. Les crossettes du porche (1553).
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L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.
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L'Annonciation du tympan de la chapelle de Quilinen (Landrévarzec) ...et son double.
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Les œuvres de l'atelier Prigent en plus des porches cités:
- Le calvaire de l'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault.
- L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault III. Le calvaire sculpté par Bastien Prigent puis Roland Doré.
- L'enclos paroissial de Dirinon VIII: la statue de saint Antoine par les frères Prigent (XVIe siècle).
- La statue de saint Fiacre sur la chapelle Sainte Nonne de Dirinon. (atelier Prigent)
- La Collégiale du Folgoët XIII. Le calvaire. (Pietà : atelier Prigent)
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PRÉSENTATION.
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Voir article Le porche II, les quinze anges.
" C'est par le porche et l'angle Ouest du bas-côté Sud qu'on a commencé cette reconstruction, remontant à 1533, Là, l'ornementation et la structure sont encore absolument gothiques, avec quelques mélanges cependant de détails indiquant l'influence de la Renaissance. Ce porche, comme la plupart de ceux de la contrée datant de la même époque, semble avoir été préparé en carrière ou dans les ateliers d'un tailleur de pierre et imagier, du moins pour ce qui regarde toutes les parties sculptées en kersanton, comme l'indiquent les marques d'appareilleurs gravées sur ces pierres, pour leur mise en place. La grande entrée consiste en une arcade composée de moulures prismatiques séparées par des gorges profondes, lesquelles gorges sont tapissées de feuilles découpées, chardons, choux frisés et pampres de vignes. Les tiges de ces plantes sortent, comme dans les autres œuvres analogues, de la gueule de monstres variés : souris, lézards, dragons ailés. Deux contreforts, posés sur les angles, accostent cette arcade, et sur les faces intérieures de chacun sont deux petits anges tenant une banderole avec ces légendes en caractères gothiques : Bonnes gens qui ycy passez priez Dieu pour les trépassés. Benedictus qui venit in nomine Domini.
Le tympan porte un cadran solaire, au haut duquel deux anges gras et joufflus tiennent une tête de mort. Plus haut, est la date : A. D. m Ve XXXIII. Au-dessus, une sirène cornue, à queue contournée, forme cul-de-lampe pour une jolie statue de saint Michel terrassant le dragon. Ce saint Michel est couronné par un dais Renaissance sur lequel est portée la statue de saint Paul Aurélien, tenant en laisse un dragon ailé, au cou duquel il a passé son étole. Cette statue est abritée par une belle niche Renaissance, surmontée das statues de la Sainte Vierge et de saint Jean, qui accompagnaient autrefois un Christ en croix, maintenant disparu. ." (Abgrall, 1891)
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"Ce porche latéral est encore tout gothique de conception, bien que portant la date de 1533. L'arcade extérieure à moulures prismatiques et accolade à fleuron est flanquée de deux pinacles à crochets. Cependant, au sommet du pignon qui la surmonte, la niche abritant la statue de saint Paul Aurélien présente quelques éléments de la Renaissance ; elle est flanquée de pilastres. Au dessous, statue de saint Michel terrassant le dragon sous un dais Renaissance, inscription : "LAN. M. Vc XXXIII" et cadran solaire. A l'intérieur, tandis que les niches et dais abritant les Apôtres sont gothiques, le dais surmontant saint Pierre est Renaissance." (Couffon,& Le Bars, 1988)
Matériau :
Pour les statues, kersantite (extraite de la Rade de Brest et transportée par l'Elorn jusqu'à Landerneau), "un très beau kersanton noir , tandis que l'ensemble de l'édifice est en granite de Plounéour-Ménez, comme à Saint-Thégonnec et à Guimiliau" (Louis Chauris)
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Datation : inscrite sur le fronton extérieur du porche : 1533.
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Attribution (statues) : Bastien et Henri Prigent.
L'atelier de sculpture sur pierre expert en taille du kersanton en activité dans la région entre 1527 et 1577 est celui des frères Prigent, à Landerneau, auteurs des statues du lanternon et de la partie haute du porche, et Emmanuelle Le Seac'h se demande "si il n'a pas réalisé aussi l'arc d'entrée du porche".
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Menu : je le déroulerai de haut en bas, depuis le sommet du lanternon jusqu'au portail.
-les statues en pleurs de Jean et de la Vierge
-la statue de saint-Paul-Aurélien tenant par son étole le dragon .
-la statue de saint Michel
-La sirène et l'inscription de 1533
- le cadran solaire
-le porche.
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Au dessus du gable qui a perdu plusieurs de ses crochets, un lanternon sommital tranche par sa teinte gris sombre : du kersanton.
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Ce lanternon se termine par un pinacle gothique, à crochets, à la pointe brisée, mais qui se raccorde imparfaitement à une base rectangulaire devant lequel est agenouillé un ange aux mains jointes. Cet ange, ainsi surtout que les deux statues latérales, composent en fait un calvaire, et tout indique que ce pinacle a remplacé, comme l'a vu Abgrall, un Christ en croix.
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1°) les statues en pleurs de Jean et de la Vierge du lanternon (kersanton, Henri Prigent, 1533).
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Ces deux statues qui encadrent le pinacle y sont reliées par deux fins croisillons et reposent sur des culots à motifs de feuilles. Elles sont dues à Henri Prigent.
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La Vierge éplorée.
l'arcade sourcilière nette et le visages pointu appartient au style des Prigent et se retrouveront dans la statue de saint Jean. La forme en amande des yeux, soulignée par un trait précis, est accentuée pra l'extrémité en pointe de ce trait, de chaque coté. La bouche est concave, l'ensemble du visage est figé et défait par le chagrin. La Mère du Christ porte une guimpe couvrant ses épaules, et une grande cape au capuchon plissé en Z et orné d'un galon qui apparaît à gauche du visage : cette cape de deuil ou manteled se portait encore en Bretagne au début du XXe siècle.
http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo220521
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La Vierge (kersanton, 1533, Henri Prigent ) du lanternon du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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Saint Jean.
Ses mains sont jointes en symétrie de la Vierge, alors qu'il adopte plus souvent une gestuelle expressive, main sur la poitrine.
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Saint Jean (kersanton, 1533, Henri Prigent ) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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Les trois larmes.
Le détail important, mais visible seulement avec de bonnes jumelles, ce sont les trois larmes qui s'écoulent des yeux de Jean et de Marie :
"Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire (et de Jean, qui peut leur être associé), leurs Vierges de pitié ou leurs Marie-Madeleine. On peut y voir une réminiscence du "don des larmes", pratique spirituelle qui met en acte la parole du Christ : "Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés". Leur style est donc imprégné de tradition médiévale, tradition que l'on retrouve dans la position conventionnelle des personnages, et de modernité, perceptible notamment au souci de parer les personnages de vêtements du temps." (Le Seac'h 2014 p.140)
J'en ai donné des illustrations avec la Pietà de Saint-Nic, le calvaire de Dinéault ou celui du Folgoët, et je présenterai plus tard les exemples des calvaires monumentaux de Plougonven ou de Pleyben, ou des statues de Pencran. Mais les calvaires de Lothey ou de Guisseny, parmi d'autres ( 27 calvaires et 17 vestiges de calvaire sont sortis de l'atelier des Prigent) montreraient le même détail touchant.
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La Vierge (kersanton, 1533, Henri Prigent ) du lanternon du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
Saint Jean (kersanton, 1533, Henri Prigent ) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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2°) La niche centrale du lanternon et la statue de Saint Paul-Aurélien (kersanton, Bastien Prigent, 1533).
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La niche décorée de pilastres ornés de rosettes ou de chapiteaux composites.
Le saint représenté en évêque de Léon, mitré mais non ganté, tient la crosse épiscopale (brisée) dans la main droite et un livre dans la main gauche. Surtout, dans cette main gauche, il tient en laisse par le biais de son étole un dragon ailé, tandis qu'il lui enfonce le bâton pastoral dans la gueule. La bête (symbole du paganisme de l'île de Batz, et du Léon dont il délivra le pays au VIe siècle) se débat et lève une queue entortillée, selon le principe médiéval que tout ce qui est courbe est malin, alors que la vertu est droite.
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Une comparaison s'impose avec le lanternon de Landivisiau, du même atelier mais plus tardif (1554-1565), richement orné, dans un style plus franchement Renaissance.
http://www.lavieb-aile.com/2017/01/le-porche-de-l-eglise-de-landivisiau.html
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Saint Paul-Aurélien (kersanton, 1533, Bastien Prigent ) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
Saint Paul-Aurélien (kersanton, 1533, Bastien Prigent ) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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3°) la statue de saint Michel terrassant le dragon (kersanton, Bastien Prigent, 1533).
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En dessous mais comme en miroir avec la statue de saint Paul-Aurélien, se trouve la statue de saint Michel terrassant le dragon. L'archange est en armure, recouverte d'une cape, et il se protège par une rondache, tandis qu'il soumet le dragon en plaçant l'extrémité de la hampe dans sa gueule. Nous retrouvons bien-sûr les traits stylistiques des Prigent, avec les yeux effilés aux extrémités et les arcades orbitaires creusées.
Le dragon n'est pas ailé, les mèches du pelage ne couvrent que l'arrière-train (l'inverse d'un lion) et comiquement il n'attrape avec sa queue que sa propre patte. Comme partout ailleurs, ce combat n'est jamais terrifiant, le dragon ne suscite jamais la peur, mais la scène participe à une représentation théâtralisée des mythes.
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Saint Michel et le dragon (kersanton, 1533, Bastien Prigent ) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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4°) La sirène et l'inscription (kersanton, Bastien Prigent, 1533.
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La sirène ou démone-poisson est cornue et sa queue est recouverte de grosses écailles. Sa poitrine est imposante. Elle a tous les caractères de Ève-démone qui sont foulées du pied par les Vierges de l'Apocalypse, et comme elles, elle remonte la tête de façon arrogante en s'appuyant sur son coude, elle tient le fruit de la Tentation et dresse la queue : elle est le double féminin du dragon de saint Michel.
Comme H. Amemiya et Louis Le Thomas, je les ai recensées dans ce blog ainsi que ses consœurs non démonisées ; outre la sirène de ce porche , et la sirène au miroir (crossette du rampant droit de la 2ème fenêtre passante) de cette église de Lampaul-Guimiliau, je mentionne :
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Notre-Dame de Breac-Ellis en l'église de Brennilis. [1485-1575]
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L'arbre de Jessé de la chapelle Saint-Guen en Saint-Tugdual (56).
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Arbre sculpté de Locquirec : L'Arbre de Jessé sculpté de l'église de Locquirec.
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L' arbre de Jessé de l'église de Saint-Aignan (56). : XVIe siècle.
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Sculpture de L' arbre de Jessé de l'église de Trédrez (22). : 1520
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Sculpture de L'arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec. (29) : 1610.
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Sculpture de L'arbre de Jessé de la chapelle de La Trinité à Cléguerec (56). :1594
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Groupe de Sainte Anne trinitaire de l'ossuaire de Saint-Hernin (29)
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Chapelle Saint-Pierre à Plogonnec (29) Mari, conçevet hep pec'het. 2ème moitié XVIe
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La Vierge à l'Enfant et à la démone de l'église Saint-Louis de Brest (XVIIIe siècle).
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L'enclos paroissial de Brasparts. I. La Démone tentatrice du porche sud.
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L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault VII. La crossette.
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La Vierge à l'Enfant et à la démone de la Collégiale du Folgoët (29).(atelier Prigent)
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H. Amemiya la décrit ainsi :
"Sirène couchée sur le ventre, tête à droite. Buste redressé de face. S'appuie sur le coude gauche. Visage carré. Deux cornes émergent des cheveux raides qui tombent sur ses épaules. La partie inférieure du corps a la forme d'une queue de poissons à écailles apparentes. Elle fait une grande boucle, et l'extrémité bifurique est redressé à la verticale. Cette représentation est classée dans le type Sirène [20 exemples] pour la pointe bifurique de sa queue. Néanmoins, son apparence est plus proche de l'ornement du type Femme-Serpent [11 exemples], notamment de ceux qui se trouvent à l'église Notre-Dame de Bodilis, de celle de Notre-Dame-et-saint-Sujan de Braspart, au Musée de l'église Saint-Suliau de Sizun, dans le Finistère." (Amemiya p. 211)
Le Seac'h écrit pour sa part :
"Le thème de la sirène est courant dans la vallée de l'Élorn au XVIe siècle et a beaucoup été utilisé pour les crossettes et les gargouilles. Les deux sont à différencier de la démone-serpent que l'atelier Prigent a aussi représentée, écrasée par la Vierge à l'Enfant sur la façade occidentale du Folgoët . La démone-poisson de Lampaul-Guimiliau est le symbole de la volupté, discrète allusion aux plaisirs de la chair." (p. 156)
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Il est évident que nous avons sur cette façade une triple déclinaison du même thème : le combat contre le Mal, qu'il soit local et breton par un moine anglo-saxon évangélisant le Léon avec l'image du saint saurochtone, ou bien céleste et cosmique avec saint Michel terrassant Satan à la fin des temps, ou bien inscrit dans l'histoire du Salut où le Christ (au sommet du lanternon) délivre par sa mort l'humanité du Péché : l'identification du Péché avec l'acte sexuel et "la chair", ou Démon tentateur avec la lubricité qu'illustre la femme nue, coquette et ambivalente par sa moitié animale et très ancienne, ancrée sur les écrits de saint Augustin. Seule manque ici (mais très présente pour les esprits) la Vierge dans son rôle de Nouvelle Ève salvatrice.
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La sirène (kersanton, 1533) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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L'inscription :
Abgrall, Couffon et Le Seac'h en donnent chacun une leçon erronée. Il faut lire
LAN MIL VC XXXIII.
Le sens reste le même : "l'an 1533".
Pour fixer le contexte, nous sommes sous le règne de François Ier, et le dauphin François de France est duc de Bretagne sous le titre de François III de Bretagne jusqu'à son décès en 1536. En 1533, le futur Henri II épouse Catherine de Médicis tout en restant l'amant de Diane de Poitiers.
Cette date est celle qui est admise pour le début de la construction de l'église (bien que sa localisation suppose que la partie principale du porche ait débuté plusieurs années auparavant). La participation de l'atelier landernéen des frères Prigent précède leur chantier des porches de Pencran (1553), de Landivisiau (à partir de 1554) et de Guipavas (1563), ou du grand calvaire de Plougonven en 1554.
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La sirène (kersanton, 1533) du porche de l'église de Lampaul-Guimiliau . Photographie lavieb-aile 2019.
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5°) Le cadran solaire.
Inventaire de la S.AF : 2909701-1
Il est décrit par Abgrall en 1891 (cf supra)
Il est décrit par Michel Lalos comme un cadran méridional [placé au sud], gravé sur ardoise, circulaire, dégradé, avec des lignes en triangles, sans chiffres visibles, au style absent.
" Quant à passer à l’iconographie, au «visuel» comme on dit aujourd’hui, on constate que l’image funèbre elle-même évoquée par crânes et tibias qui se voient ailleurs, est rare sur nos cadrans solaires. Elle s’impose néanmoins à Lampaul-Guimiliau, au fronton du porche de l’église , «Décor d’une tête de mort encadrée de deux personnages». Ces deux-là ont tout l’air d’être des ignudi ailés." (Y.-P. Castel)
Personnellement, je ne vois pas d'ange ni d'ailes, mais deux personnages, dont l'un tient une palme. J'y vois deux allégories féminines du Temps.
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6°) L'arcade du porche (kersanton, vers 1533, atelier Prigent ?).
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J'ai déjà décrit les deux anges des contreforts, qui sont les seuls éléments figurés sculptés avec les quatre animaux des volutes.
Comme ce sera le cas à Landivisiau, l'arc est en plein cintre, avec deux piédroits suivis de moulures en rejoignant une troisième moulure à l'aisselle des pinacles. Cette dernière, à crochets, libère une petite accolade sommée d'un fleuron.
Les frères Prigent (si ce sont bien eux les auteurs) reprennent des éléments de décoration des porches de l'atelier ducal du Folgoët, au Folgoët, à la cathédrale de Quimper, à Rumengol, à Saint-Herbot, etc.. avec la triple moulure à feuilles de vignes dont la tige s'échappe de la gueule d'un monstre animal. Ici, la première moulure porte un rinceau de feuilles de vigne, la deuxième des feuilles d'acanthe, et la troisième des pampres avec leurs grappes. Mais ces feuillages se succèdent de manière assez répétitive, sans être peuplés d'animaux (oiseaux, escargots, serpents), de petits personnages ou de saynètes comme ce sera le cas ensuite.
L'un des intérêts du porche de Lampaul-Guimiliau est d'avoir conservé les marques de taille des pierres d'appareillage constituant les piédroits et moulures, avec le principe que les lettres A, B et C signalent la rangée, et les chiffres le numéro de l'assise, en débutant en bas à gauche. Les pierres sont numérotées A1 à A22 pour la rangée extérieure, puis B1 à B18 pour la rangée médiane, et C1 à C15 pour la rangée intérieure.
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SOURCES ET LIENS.
—ABGRALL (Jean-Marie), 1891, Notice sur l'église de Lampaul-Guimiliau , Bulletin de la Société archéologique du Finistère .
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f92.image
— ABGRALL (Jean-Marie), 1916, Notice sur l'église de Lampaul-Guimiliau, B.D.H.A. page 65 .
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb8a12b7e12798d2ef6eea2b182e7115.pdf
— ABGRALL (Jean-Marie), 1915, Inscriptions gravées et sculptées sur les églises et monuments du Finistère, Société Archéologique du Finistère - SAF 1915 tome 42 - Pages 189 à 216
— ARMET (Alain), photos
— CASTEL (Yves-Pascal), l'iconographie religieuse sur les cadrans solaires du Finistère
http://docplayer.fr/60408777-L-iconographie-religieuse-sur-les-cadrans-solaires-du-finistere.html
— CORNEC (Jean-Paul), Labat-Ségalen (Pierre), 2010, «Cadrans solaires de Bretagne, horolajou heol Breizh» ( Skol-Vreizh, nov. 2010),
http://jean-paul.cornec.pagesperso-orange.fr/cs_itineraire.htm
— CHAURIS (Louis), 2009, Aperçu lithologique sur l'église de Lampaul-Guimiliau., Chapitre de l'ouvrage de H. Le Gall et P. Toullec, Lampaul-Guimiliau. Autopsie d'un clocher. 2009, pp.16-31
— COUFFON (René), LE BARS ( Alfred), 1988, Notice sur Lampaul-Guimiliau , Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm. ISBN 978-2-950330-90-1.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ffdece473d8b2cacb3b0124f2e647d77.pdf
— COUFFON (René), 1964 Quelques considérations sur la sculpture religieuse en Basse-Bretagne du 12e au 19e siècle In: Bulletins et mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 92 (1964) p. 21-52
— LALOS (Michel), Cadrans solaires.
http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/finistere/cs_finistere_morlaix.php
— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.
http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf
Sur les sirènes démones :
— AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 68-69. Version remaniée de la thèse de 1996.
— AMEMIYA (Hiroko), 1996, Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes . Thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129 .
— LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.
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