Le calvaire (Roland Doré, 1655 ?) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez : de nouvelles photos.
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Le calvaire (Roland Doré, 1655) de la chapelle Saint-Vendal de Douarnenez (quartier de Pouldavid).
Dans mon article précédent, mes photos avaient été prises en été, sous la frondaison des arbres du placître, ombrant et teintant de vert la pierre du calvaire, une kersantite grise.
J'y retourne à la fin de l'hiver, le 16 mars, alors que les jeunes feuilles sont à peine naissantes. C'est une fin d'après-midi, et le beau soleil qui décline éclaire mieux la face occidentale du calvaire.
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Mon premier souci est d'examiner les quatre faces du socle, certaines en lumière rasante. Je n'y trouve aucune trace de la datation de 1655 (Castel, schéma à l'appui) ou de 1665 (Couffon).
Mon attention se porte ensuite sur l'inscription du fût. Je lis bien "I LE BIAN", comme cela avait été rapporté.
Voici déjà ces photos.
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Ces devoirs accomplis, je me fais plaisir en admirant le kersanton qui blondit sous les caresses du soleil. La face ouest se présente mieux qu'en été.
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Saint Jean.
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Ces dévotions faites, je passe ensuite du coté est, actuellement à l'ombre, car je veux vérifier que la forme visible au pied de "saint Corentin " est bien un poisson. Affirmatif. Cette fois, je le vois, et je le dessine.
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Qu'avais-je d'autre à faire ? Ah oui, photographier la face nord de l'église, à l'ombre lors de ma visite à la méridienne. Incorrigible, je ne peux m'empêcher de photographier les inscriptions, notamment celle de la sacristie qui m'avait échappée.
Je complète ainsi l'article La chapelle Saint-Vendal (1591-0604) de Douarnenez (quartier de Pouldavid) .
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J'avais lu sur le bloc de gauche RE: CTOR ou plutôt LE/TOR et sur le bloc de droite : IAC : BERE/GAR :F : 1591, soit "Jacques Beregar, fabricien en 1591".
Le bloc de gauche est en fait brisé, nous n'avons que l'extrémité de l'inscription : HE (ou IE) et, en dessous : TOR.
Le bloc de droite porte bien IAC : BERE/GAR :F : 1591, mais j'apprécie mieux cette fois les fûts perlés, le A à traverse sur l'apex et le E à double demi-cercle.
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Sur l'auvent, mais toujours peu distincte (au XIXe, on ne savait plus l'art des belles lettres lapidaires) : VR ?] FROMENTIN, RECTEUR.
Yves ou Yves-Bernard FROMENTIN, recteur de Pouldergat de 1860 à 1896, originaire de Scaër et né en 1822, succède à Jean LE ROUX.
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Sur la sacristie, l'inscription qui m'avait échappé dit M. QUIDEAU. TRÉR
Le nom est attesté à Pouldergat comme à Pouldavid.
Un QUIDEAU, sans doute le même, est trésorier en 1858 lors de délibération du Conseil municipal de Pouldergat contre la mendicité. En 1864, il est adjoint au maire Mr Gouzil.
Il s'agit d'Yves QUIDEAU, né en 1820, demeurant à Dinaou, bourg de Pouldergat.
Source : Jean-René PERROT :
https://douarou.com/wp-content/uploads/2020/01/Mendicit%C3%A9-Pouldergat-1858.pdf
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Sur le chevet :
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J'avais lu et écrit :
IO: BESCO/ND RECT:--
Soit "Joseph Bescond Recteur", suivi peut-être des chiffres 61. le mot RECT est incertain, (peut-être PRET), mais la lecture de René Couffon "IO. BESCOND. FAB. 1591 (ou 1607 ?)" n'est pas confirmée.
Notez le N rétrograde.
Je ne trouve aucun recteur, aucun prêtre ni même aucun Joseph Bescond à Pouldergat au XVIe ou XVIIe. Vers 1681, selon les archives paroissiales de Pouldergat, Henry Bescond habitait le village de Kervarlé Creis, Jean Le Bescond celui de Lannogat et un autre Jean Le Bescond occupait le village de Botcarn, Jacques Le Bescond celui de Lesneven
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Aujourd'hui, malgré l'éclairage toujours inadéquat, je peux lire de manière fiable : IO : BESCOND : FAB : 1561.
Si cette date était confirmée par mes pairs, cela remettrait en question la datation de la chapelle en en avançant le début de 30 ans...
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Puisque je passe devant l'élévation sud, je reprends les vues des inscriptions de la porte. Rien de nouveau.
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Avant de partir, je veux revoir la pierre du pilier droit de l'entrée du placître. Il m'apparaît qu'elle a été posée à l'envers. Elle associe deux lignes, la première en lettres de grande taille. Je peux distinguer avec une quasi certitude la première lettre H suivie de deux-points, et la fin de cette ligne -RRE:T. Puis, sur la ligne suivante, FABR. C'est le nom d'un fabricien, ça c'est sûr. Et qui restera anonyme, même si c'était peut-être un LE BERRE.
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Il est 18h 45. Le soleil va disparaître derrière la colline. C'est l'heure poignante : un dernier cliché.
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