L'église Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun. Ses sept navires sculptés (v.1561) sur les murs.
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Cet article appartient à une série d'articles sur les carvelles ou les embarcations de pêche sculptées sur pierre en Finistère :
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Les poissons du porche sud (1509) de l'église Saint-Nonna de Penmarc'h.
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à l'église Saint-Raymond d'Audierne (à paraître)
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à la chapelle Saint-Yves et à l'église Saint-Collodan de Plogoff .(à paraître)
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sur le porche de la tour carrée de Saint-Guénolé. (à paraître)
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à l'église Saint-Hervé de Ploaré (Douarnenez) (poissons et Fou de Bassan) en 1550.
Voir les embarcations de pêche sculptées sur bois sur les sablières :
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PRÉSENTATION.
La paroisse.
"La commune de Cleden-Cap-Sizun occupe l'extrémité Nord de la presqu'île du Cap-Sizun; la partie Sud est formée par la commune de Plogoff. Sa configuration constitue un rectangle irrégulier dont la longueur mesure environ sept kilomètres et la largeur deux kilomètres et demi à trois kilomètres. Son territoire est borné au Nord et à l'Ouest par la mer, au Sud par le large vallon qui le sépare de Plogoff et de Primelin et à l'Est par la commune de Goulien. A l'Est, les frontières communales et paroissiales ne se confondent pas: une partie des terres des villages de Kerbellec et de Brézoulous dépend de la commune de Goulien. Les rivages Nord et Ouest offrent une ligne brisée de gigantesques falaises hautes de soixante à quatre-vingts mètres, coupées de caps et d'anses de dimensions variées.
Tandis que le versant Sud du sillon médian dévale en pente rapide des plateaux de Plogoff et de Primelin, le versant Nord, au contraire, s'élève par gradations insensibles jusqu'au bord même de la mer. Ce flanc 'est abrité par la ligne continue des falaises; il est exposé en plein Midi, ce qui procure à son sol une fertilité remarquable. On est étonné de rencontrer, dans ses dépressions, des sites merveilleux offrant une incomparable richesse de végétation, dans une région par ailleurs d'un aspect si rude et si aride.
De la vallée centrale se détachent, à des intervalles inégaux, plusieurs vallons latéraux qui s'enfoncent plus ou moins profondément dans les terres.
Le sous-sol des terres en culture ou des « mene » (collines incultes) est constitué de granulite ou granit décomposé englobé dans une terre jaunâtre.
Le patron actuel de l'église paroissiale est saint Clet, pape, substitué vers 1650 à saint Cleden. La paroisse est citée dans le cartulaire de Landévennec sous la forme Cletuen ou Cletven. En 1314, la forme est Cletguen-Cap-Sizun. Saint Cleden est le même que saint Clydwin du Pays de Galles. On peut présumer qu'à l'origine le nom de la paroisse devait être Lan-Cletguen ou Plou-Cletguen : les mots lan- ou plou- sont tombés en désuétude tout comme pour Cléder, Cast, Beuzec, Gouezec etc. Saint Cleden était donc probablement originaire du sud du Pays de Galles." (D. Bernard)
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-clet-cleden-cap-sizun/dd3b899e-5aac-4d7a-8049-d54b6aad0d35
L'église.
"Située au cœur du bourg de Cleden-Cap-Sizun, l’église paroissiale, toute en pierre de taille [leucogranite ou "granulite" (*)], trône dans un enclos qui n’est autre que l’ancien cimetière. Elle est composée d’une nef de trois travées avec bas-côtés dont l’une, plus grande, avec deux chapelles en ailes formant faux-transept. Le chevet de forme polygonale est flanqué de deux sacristies."
(*)"Même chez les géologues, le sens du terme « granite » a subi des aléas, liés essentiellement à la nature de son mica. Comme le rappelait A. de Lapparent en1906, les auteurs allemands (et certains auteurs français) réservaient alors le terme « granitite » au granite à biotite (mica noir), qualifié de « granite normal ». Le mot « granulite », longtemps employé pour granite clair à muscovite (mica blanc) est aujourd’hui remplacé par « leucogranite » et « granulite » a repris sa signification première, se rapportant à certaines roches métamorphiques. Les deux termes « granitite » et « granulite » étaient pourtant précis et commodes ; on ne peut que déplorer leur abandon." Chauris 2009 https://journals.openedition.org/rao/925
Placée sous le vocable primitif de saint Cleden jusqu’au milieu du 16e siècle, l’église paroissiale Saint-Clet de Cleden-Cap-Sizun « forme un ensemble harmonieux bien qu’elle ne soit ni d’une seule époque, ni d’un même style » (Bernard 1952).
Les deux premiers piliers du chœur, semblables à ceux de la collégiale de Pont-Croix, sont les éléments les plus anciens et remontent probablement au 13e siècle ou au début du 14e siècle. L’élévation ouest, le clocher, le transept ainsi que le porche sud revoient, quant à eux, au 16e siècle. (Notons que le clocher a été réparé en 1799 et consolidé en 1878).
Les dates portées relevées sur l’édifice montrent que les arcades de l’intérieur ainsi qu’une grande partie des murs extérieurs ont été refaits au 3eme quart du 18e siècle : 1751 sur une sacristie et sur l’une des piles du nord et l’inscription V : D : M : A : JANNIC : Rr : 1772 sur le linteau de l’une des portes latérales." (Ducouret)
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Les navires sculptés.
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On observe sept bateaux sculptés sur les murs de l’église. Ce type de bas-relief est fréquent sur les édifices religieux du Cap-Sizun (à Cleden-Cap-Sizun, l’un d’eux se trouve également sur la chapelle Saint-Tremeur). Pour Daniel Bernard, ils sont l’un des témoins d’une ère de grande prospérité du territoire où l’activité commerciale était florissante. « Les nombreuses églises et chapelles disséminées le long des côtes furent justement construites en ce 16e siècle qui vit fleurir intensément l’industrie des pêcheries, des sècheries et de la navigation. Pour bien marquer la part qui leur revenait dans ces bâtisses élevées de leurs deniers, les marins firent sculpter sur les tympans des portails et des porches des bateaux avec leur mât et leurs équipages navigant au milieu des poissons et des oiseaux de mer. ». Précisons qu’en plus de leur fonction clairement ostentatoire, ces bateaux pouvaient également permettre à leurs commanditaires se placer sous la protection divine."
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VOIR EN ANNEXE L'ÉTUDE TRÈS COMPLÈTE DE DE DANIEL BERNARD.
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Datation de ces navires sculptés. 1550-1561.
Cette datation doit se déduire de celle de la construction des murs qui les portent. Nous disposons de deux indices.
a) D'une part, selon D. Bernard, en 1681, Jean de Tréanna, seigneur de Kerazan assure « qu'il se voit que dans lad. esglise de Cleden, au bas d'une grande vitre, au haut de laquelle sont les armes des seigneurs de Kerazan sont escripts en vieux caractères ces mots: « Ceste vitre fut faicte à la dilligence d'Hervé Archan, fabriq. de lad. église de Cleden en lan 1550. ».
Puisque la pose d'une vitrail dans le chœur est obligatoirement postérieure à l'édification des murs, l'église est donc antérieure à 1550. Mais la vérification de cette date n'est plus possible.
b) Selon P. Bonnet, la façade occidentale portait la date de 1561. Il est entendu que la source est plus fiable, mais là encore, elle ne peut être vérifiée.
Néanmoins, ces deux dates concordent avec les données économiques (prospérité de la pêche et du commerce), avec les éléments stylistiques d'architecture religieuse, avec la construction d'une église à Beuzec en 1548, avec la présence de navires sculptés semblables à Confort (>1528), à Penmarc'h, sur la façade ouest de Plogoff (datée de 1547), sur les sablières de N-D. de Roscudon à Pont-Croix (>1528) et à la chapelle Saint-Trémeur de Cléden-Cap-Sizun (1538), etc.
Nous pouvons affirmer que ces navires de pierre datent du milieu du XVIe siècle.
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Corpus.
Nous pouvons dénombrer sept navires sculptés sur cette église :
— Un sur la façade occidentale : barque de pêche à 3 marins en action de pêche.
— Deux sur le gable du portail sud : 2 carvelles à 3 mâts
— Deux à l'intérieur du porche sud : 2 barques de pêche.
— Deux sur le gable de la première lucarne sud. 2 barques de pêche.
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I. LA FAÇADE OCCIDENTALE : INSCRIPTION, UNE BARQUE, UNE CROSSETTE.
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"La façade ouest est en bon style flamboyant des premières années du XVIe siècle. La porte est encadrée de guirlandes feuillagées ; au dessus, deux panneaux rectangulaires contiennent, l'un un bas-relief représentant un bateau de pêche monté par quelques personnes." (D. Bernard)
"Sur le pignon ouest se trouve l’une des deux portes principales. De style flamboyant et encadrée de guirlandes feuillagées, elle est surmontée de deux panneaux carrés dont l’un contient un bas-relief représentant un bateau de pêche et l’autre une inscription érodée et illisible. Ce même pignon soutient le clocher qui est une imitation en plus petit de celui de la collégiale de Pont-Croix. On y accède par un escalier tournant contenu dans une tourelle extérieure accolé au flanc nord de la base."
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[ Le cartouche de droite] contient une vieille inscription dont Daniel Bernard a pu déchiffrer quelques mots :
-------RECTOR
BENNOS DA DOR
AMEN
Le nom du recteur est complètement effacé.
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Navire n°1. Barque de pêche à trois marins.
La barque est semblable à celles de Notre-Dame de Confort, la poupe convexe et l'arrière droit lui donnant une forme générale en sabot. Le gouvernail est bien visible à la poupe. Trois marins pêcheurs sont tournés vers nous, les mains au dessus du du franc-bord tribord ; le patron tient la barre sous son aisselle. Ils sont en action de pêche, ramenant à bord les lignes chargées de poissons, mais ces détails ne sont pas visibles. Le matelot 'avant est vêtu d'un tricot rayé. Les trois sont coiffés de capuches qui forment un triangle avec deux masses rondes sur le coté : les ancêtres des suroîts ?
Il est intéressant de comparer ce bas-relief aux peintures murales de la chapelle Saint-Michel en Plogoff, datant de 1770 environ et montrant une barque de pêche au merlu. Elles sont publiées sur le site amedenosmarins.fr. La barque est au mouillage dans le courant, la mâture a été abattue et couchée en long, elle dépasse à l'arrière. Chaque pêcheur tient une ligne, et certains ramènent le poisson à bord..
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LE COTÉ SUD .
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"La deuxième porte principale se trouve sur la façade sud et est précédée d’un portail semblable à celui de Saint-Tugen en Primelin. A l’intérieur de celui-ci se trouvent six niches soutenues par un bandeau mouluré de figures monstrueuses : lions accouplés, béliers, dragons, lapins, lézards, personnages au attitudes diverses… Au-dessus de la porte se trouvent deux autres bateaux de pêche sculptés."
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LE PORCHE SUD : EXTÉRIEUR.
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"Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette église, c'est le porche Midi. L'arcade principale a un petit tympan découpé à jour et est entourée de moulures et de feuilles sculptées. Un premier rampant appliqué, garni de crossettes, s'appuie sur deux anges cariatides qui déploient des banderolles où l'on lit : AVE MARIA — PAX VOBIS . Un second rampant ajouré en balustrade couronne le fronton sur lequel sont sculptés deux bateaux avec leurs mâts et leurs équipages. Les contreforts qui appuient les angles sont garnis de six niches et surmontés de clochetons, tout cela décoré, fouillé, dentelé avec un luxe extrême, à faire croire que le granit est friable et qu'il s'est laissé orner et découper sans opposer de résistance au ciseau du sculpteur."(D. Bernard)
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Le cadran solaire de 1716.
Inventaire SAF n° 2902801-1.
C'est un cadran méridional, circulaire, gravé sur ardoise, aux lignes chiffrées dans la couronne, doté d'un style moderne linéaire, étoilé. Le décor est un cheval fougueux (oreilles pointées), ce qui pourrait se référer aux deux noms locaux signifiant "tête de cheval", soit à Penmarc'h, soit au pays bigouden nommé Cap Caval (Caput caballi). Mais le Cap Sizun n'appartient pas au Cap Caval.
http://michel.lalos.free.fr/cadrans_solaires/autres_depts/finistere/cs_finistere_quimper.php
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Au dessus du cadran, deux éléments sculptés font saillie. Faut-il y voir des poissons et des hameçons ?
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Navire n° 2 : carvelle à 3 mâts.
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Le navire est doté d'un château-avant, d'une proue fortement défendue et plongée, et d'un château arrière. Les clins ne sont pas représentés, hormis un redan sous le franc-bord. Alors que l'arrière est fin est convexe, la quille se prolonge assez loin en arrière pour supporter l'étambot, à peine oblique, et le gouvernail.
Trois mâts sont sculptés, dans un raccourci accentué, et ils sont coiffés d'un nid-de-pie. Les haubans sont représentés, de même qu'une vergue pour le mât arrière (d'artimon).
C'est donc un bâtiment d'assez fort tonnage, destiné au commerce atlantique (Portugal, Espagne, Bordeaux, Angleterre, Flandre).
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Navire n° 3 : carvelle à 3 mâts.
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Les deux anges aux phylactères (AVE MARIA — PAX VOBIS).
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LE PORCHE SUD : INTÉRIEUR.
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"A l'intérieur du porche, six autres niches sont soutenues par un bandeau paré de monstres bizarres: lions accouplés, bélier, dragons,-lapins, lézards, bonshommes de toutes sortes aux physionomies et positions les plus fantaisistes. La voûte du porche est en pierre, la clef est à écusson dont les armes sont effacées . Au-dessus de la jolie porte d'entrée de l'église voguent encore quelques barques de pêche. " (D. Bernard)
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Navire n°4. Barque de pêche à 4 marins.
Trois au moins des matelots nous font face, comme sur la barque n°1, et nous pouvons penser qu'ils sont en train de pêcher, même si leurs mains ne sont pas représentés.
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Navire n°5. Barque de pêche à 4 marins en action de pêche.
La scène est plus précise : les marins sont encapuchonnés et enveloppés dans d'épais manteaux (en toile huilée probablement). Ils traversent un banc de poisson, et l'homme d'avant hisse sa prise au bout de la ligne. À l'arrière, l'homme de barre a aussi une belle touche. Les apparaux sont rangés, et le mât, les voiles ferlées et les haubans sont visibles à l'arrière.
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Les niches prévues pour recevoir les Apôtres (mais seulement trois de chaque coté) sont vides. Elles dominent une corniche.
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À gauche, un couple enlacé, un lapin et une feuille.
Au centre, un ange chasse avec son bâton un dragon.
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À droite, trois animaux (dont un bélier ?) ; le dernier, à longues oreilles, mord à pleine gueule la colonne.
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Les trois niches vides du coté ouest.
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Après l'animal mordant la colonne, voici deux animaux (lions ?) affrontés contre un écu effacé.
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Un homme richement habillé et coiffé (seigneur ? marchand?) est encadré par deux lions.
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Un ange, une feuille, puis un animal tendance cochon.
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Un lion bien identifiable.
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... et un être hybride tête en bas.
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À la croisée des nervures, un ange présente un blason, muet.
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LE PIGNON DE LA LUCARNE SUD.
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Deux contreforts reçoivent deux pinacles à clochetons à crochets, dont les bases servent de départ à une accolade à chou frisé. De part et d'autre du fleuron, deux navires sont sculptés.
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Navire n° 6. Barque de pêche à trois marins.
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Navire n°7. Barque de pêche à trois marins.
La forme "en sabot" de la barque n°1 est retrouvée à nouveau. Malgré l'érosion, on devine trois matelots. L'élément remarquable est la ligne qui part de l'étrave, mais qui revient en arrière, au lieu d'être tendue comme une ligne de mouillage. Imaginons qu'un beau merlu y est accroché.
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LE CHEVET.
"L'abside, de forme hexagonale, un peu courte, flanquée de deux sacristies, porte à l'extérieur cette inscription : FAIT EN LAN 1751. Contre le mur extérieur se dressent trois statues de granit de grandeur naturelle : au centre, dans une niche, saint Clet avec la tiare ; à ses cotés sur des contreforts d'angle, saint Pierre avec sa clef, et saint Paul armé d'une longue épée." (Daniel Bernard)
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Saint Clet en pape.
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Saint Pierre.
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Saint Paul et l'épée de sa décapitation.
De l'avantage d'être citoyen romain : on finit décapité et non crucifié.
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Kézako ?
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Le bon abbé Bocou (1656-1660)
Est-ce bien lui ? En manteau de chœur (rochet), surplis, soutane, large rabat, aumusse au bras gauche, c'est ici un chanoine.
"Au sommet d'un contrefort, entre ce magnifique porche cet la sacristie, est représenté un prêtre en surplis et chape, qu'on dit être l'abbé Bocou, ancien recteur." (D. Bernard)
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LE CLOCHER.
Le rayonnement des tours de la façade occidentale de la cathédrale de Quimper.
Les tours de Saint-Corentin, prises isolément, servirent de modèles et de référence aux constructeurs du diocèse jusqu'à la fin du XVIe, soit pendant plus de 150 ans, au point de marquer profondément de leurs silhouettes, jusqu'à aujourd'hui, les paysages finistériens à Locronan, Notre-Dame-de-Roscudon à Pont-Croix, Notre-Dame de Quimperlé, en l'église de Saint-Guénolé, l'église Saint-Nonna de Tréoultré à Penmarc'h, la chapelle Saint-Herbot à Plonévez-du-Faou, à Saint-Trémeur de Carhaix, ... Deux édifices mis en chantier dans le deuxième tiers du XVIe siècle se rattachent encore à la production de l'atelier de Saint-Herbot : la chapelle Saint-Tugen en Primelin commencée vers 1530, et la tour de l'église Saint-Herlé (1548) de Ploaré en Douarnenez.
"Une version modeste du parti quimpérois est mis en œuvre dans deux églises du Cap Sizun, à Beuzec (1554) et à Cléden (1561). Dans les deux cas, la tour est aveugle, (sauf sur la face est à Beuzec), le décor étant concentré au registre des deux galeries superposées ; la première — avec un encorbellement plus marqué à Cléden — , cantonnée par des pinacles d'angle, s'ouvre sur chaque face par quatre baies en anse de panier, et non plus tréflées, au dessus d'une balustrade à quadrilobes ; la seconde, cantonnée de clochetons octogonaux, a sa balustrade ajourée de soufflets. Sur la plateforme s'élève la base octogonale de la flèche. Celle-ci a des arêtes ornées de crochets, ses pans sont ajourés de quatrefeuilles, et ses faces ouest, nord est et sud sont percées de hautes lucarnes amorties par des gables." (Philippe Bonnet 2013)
Description par Daniel Bernard :
"Le clocher, du XVIe siècle, auquel on accède par un escalier tournant contenu dans une tourelle extérieure accolée au flanc Nord de la base, est de construction très curieuse : on a voulu y imiter le clocher de Pont-Croix : au dessus d'une première galerie en quatrefeuilles est une galerie à baies allongées, entourant la chambre des cloches ; puis vient une autre balustrade flamboyante d'où s'élance une flèche puissante, admirablement proportionnée, accompagnée de quatre beaux clochetons gothiques.. Le clocher a été réparé en 1799 et consolidé en 1878.
Sur l'arête sud du pignon qui supporte le clocher, il existe une cheminée qui devait correspondre à un foyer placé au bas de l'église, comme on en voit encore à Saint-Tugen [Primelin] et dans plusieurs autres églises de la région. La destination de ces foyers est toujours controversée."
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Les cloches de Saint-Clet en Cléden-Cap-Sizun.
"Les deux cloches actuelles ont été placées en 1868. La plus grande porte l'inscription suivante: JACQUES YVON. PARRAIN: JACQUES DONNART. MARRAINE: YVONNE PENNAMEN. 1868. DON DES PAROISSIENS.
Sur la petite on lit: GUILLAUME ANNE. PARRAIN: JEAN-GUILLAUME DONNART. MARRAINE: ANNE COQUET. M. NICOL, RECTEUR. JEAN DONNAT, MAIRE. CLET PELLERIN, TRÉSORIER. JEAN, FONDEUR A QUIMPER. 1868.
Les deux cloches qui ont précédé celles-ci pesaient, l'une 35.0 kilos , l'autre 200 kilos. La plus grande fut descendue pendant la Révolution et transportée à Brest pour être fondue. En 1785, René Le Bis, fabrique de l'église paroissiale, fit remarquer au général, ou corps politique, que les cloches avaient besoin de réparations « en boisage et ferraille ». Les délibérants lui donnèrent pouvoir pour les faire. descendre et les faire raccommoder par des ouvriers de son choix. Trois ans plus tard, le recteur Gloaguen bénit une nouvelle cloche. Il relate le fait en ces termes: « Le 24 juin 1788, j'ai fait par permission de Monseigneur Conen de Saint-Luc, Evêque de Quimper, la bénédiction d'une cloche sous l'invocation de saint Jean-Baptiste et saint Jacques; laquelle cloche est destinée principalement à servir de timbre à l'horloge de l'église paroissiale. Elle pèse 342 livres. »" (Daniel Bernard)
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Gargouille de la galerie.
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Crossette du rampant nord du gable : un lion (macrocéphale !) les pattes antérieures posées sur une petite tête.
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ANNEXE. L'ARTICLE DE DANIEL BERNARD EN 1950-1951 POUR LA SAF.
(retranscription personnelle, des fautes sont possibles : on se reportera à l'original).
Les dangers de la navigation.
Boë an aon, « la baie de l'aven, de la rivière » est devenu par agglutination Boë an anaon, « la Baie des Trépassés ». Il n'en reste pas moins que le Raz de Sein est l'endroit le plus dangereux au monde, d'où le dicton :
Den n'en deuz tremenet ar Ras
Hep n'en defe bet aon pe c'hlaz.
« Jamais personne n'a passé le Raz
Sans avoir eu ou peur ou mal.
"LES PECHERIES ET LES SECHERIES DU CAP-SIZUN AU XVIe SIECLE
Le seizième siècle jusqu'aux désordres de la Ligue fut une période de prospérité extraordinaire pour toute la Basse-Cornouaille. Les populations riveraines de la mer, en particulier, parvinrent à une aisance remarquable grâce au développement intensif des pêcheries et des sécheries.
En Cornouaille, les centres de ces industries se trouvaient dans la région de Doélan, dans le Cap-Caval et dans le Cap-Sizun. La sécherie de Poulgoazec, près Audierne, est connue depuis le XIVe siècle; celle. de Feunteun-Od, en Plogoff, dite sécherie du Duc, fonctionnait au XVe siècle et devait annuellement au seigneur de Tyvarlen (Landudec) une redevance de quinze livres, quinze sous. A la fin de ce siècle, 1es sécherie;s de Cornouaille étaient affermées 4.500 livres tournois et 400 réaux. A Ja même époque, les pêcheurs de six paroisses du Cap-Sizun Cleden, Esquibien, Plogoff, Primelin, Goulien et Beuzec, versèrent au trésor ducal ,la somme de 267 livres, 10 sous par an. Cet impôt suppose évidemment un revenu considérable. Les seigneurs possédant des terres dans la même région exigeaient souvent, en guise de redevances, des merlus secs ou de l'huile de lieu: ainsi, les tenanciers de Kerhas, en Primelin, devaient 18 merlus secs au seigneur de Lezurec; les huit domaniers de Lamboban, en Cleden, devaient fournir 20 merlus secs, une pinte d'huile, les 2/ 3 d'une pinte, une chopine et le quart d'une livre d'huile, au seigneur de Trémenec. Cette huile était extraite du lieu et servait à l'éclairage, d'où son nom vulgaire de goulou malaouen. On la versait dans un petit creuset dont l'une des parois était allongée en forme de bec; la mèche était constituée par une moelle de sureau ou une torsade d'étoupe. L'appareil était suspendu à un clou au moyen d'une petite chaîne fixée à une sorte de potence rivée aux deux ,côtés du creuset. Ces mêmes domaniers de Lamboban devaient ,encore au propriétaire de leurs fonds une fourniture bizarre: neuf « poillctes à mer ». Nous pensons qu'il s'agit de tiges filetées destinées à être adaptées au fuseau de quenouille. Ces objets étaient probablement fabriqués par Jacques Poulhazan, maître armurier dans ce village au début du XVIIe siècle.
Les pêcheries et les sécheries du Cap-Sizun étaient comprises dans l'apanage des comtes de Penthièvre, issus de Ducs de Bretagne. Après des vicissitudes diverses, les dépendances de cet apanage furent rendues au comte de Penthièvre en 1536. Il se préoccupa aussitôt de faire faire un recensement minutieux de tous ses droits, y compris les pêcheries et sécheries du Cap-Sizun. Ses délégués, après avoir obtenu de la Chambre des Comptes de Bretagne des copies des anciens actes et des anciens comptes qui justifiaient des redevances dues par les pêcheurs, se rendent dans les divers endroits de la Bretagne, pour prendre possession, au nom du comte, des nombreux membres de l'apanage. Cette opération donna lieu à l'établissement d'un volumineux procès-verbal sur vélin qui est conservé aujourd'hui, ainsi que de nombreux documents annexes, aux Archives Départementales des Côtes-du-Nord, dans le riche fonds de Penthièvre. Les renseignements qui suivent sont extraits de ces dossiers. Rendus à Audierne en 1547, les délégataires firent comparaître devant eux tous les maîtres de barque des six paroisses du Cap-Sizun « qui nommèrent fidèlement et sans fraude, tous leurs compaignons et paiges (mousses) par noms et surnoms et ceux de leurs demeurances ». Les listes dressées à ce propos nous indiquent le nombre de bateaux par paroisse et la composition de leurs équipages.
Voici la statistique produite par ce dénombrement: à Cleden : 24 bateaux et maîtres d'équipages, 215 compagnons, 131 mousses.
La population des six paroisses était alors beaucoup moins dense que de nos jours: on peut l'évaluer approximativement à 8.000. Les 1.400 individus se livrant à la pêche représentent donc 17,5 % du nombre total des habitants. En examinant la liste par viIlage de la paroisse de Cleden, on peut remarquer que des familles entières s'adonnaient à la pêche. Le règlement imposé par les mandataires du comte de Penthièvre spécifiait que les maîtres de barques ne pourraient « admettre en leurs bateaux que quatre pages pour ceux auxquels il n'y aura que neuf à douze compagnons; que cinq pages aux bateaux de douze à seize compagnons, et six pages aux bateaux de dix-huit à vingt compagnons ». En réalité, nous avons constaté que ces prescriptions n'étaient pas observées. Les équipages des bateaux du Cap-Sizun comprenaient en moyenne 9 compagnons et 5 mousses. A parti.r de 1547, les redevances dues par les pêcheurs furent fixées à 30 sous pour les maîtres de barques et les compagnons, et à 12 sous, 6 deniers, pour les mousses, après la première année. Auparavant, les maîtres et les compagnons devaient payer annuellement 60 sous et les mousses 25 sous. Cette diminution marque-t-elle une décroissance dans le produit de la Pêche? Nous ne saurions le dire.
Trois sortes de poissons faisaient particulièrement l'objet de la pêche: le congre, le merlus et le lieu. La capture était faite à la ligne, ce qui explique la nécessité d'un personnel nombreux. Les cargaisons étaient débarquées au moyen de petits canots dans les criques situées sur tout le pourtour de la presqu'île. On les hissait ensuite sur les falaises où s'opérait le séchage à l'air libre, dans des endroits appropriés. Les femmes et les enfants surtout étaient occupés à cette besogne. H. Le Carguet, clans un article sur La morue du Raz de Fontenoy, inséré dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère en 1910, a raconté, d'après des traditions recueillies principalement à Plogoff, comment se faisait le séchage des poissons. Selon lui, les merlus et. les lieux étaient étendus après désarêtage, sur les gaIets et les roches. Quant aux congres, on les suspendait à des traverses posées sur des chevalets. La préparation terminée, les stocks étaient transportés à Audierne pour être exportés.
D'après les fermiers du droit de pêcherie, au milieu du XVIe siècle, chaque bateau prenait chaque année trois ou quatre cents merlus qui se vendaient communément de 40 à 45 livres monnaie la pipe de 400 poissons. Pour les 90 bateaux du Cap-Sizun, l'apport était donc de 27 à 36.000, soit une moyenne de 31.500. Ce total représente. en chiffres ronds, 80 pipes, dont la valeur globale atteignait la somme de 3.200 à 3.600 livres annuellement. La part de chaque bateau était de 35 à 40 livres. Nous ignorons de quelle manière s'opérait la répartition entre les membres de l'équipage.
La modicité de la somme revenant à chaque bateau ne doit pas faire illusion: "il faut se souvenir que la livre, au milieu du XVIe siècle, valait au moins 25 à 30 francs de notre monnaie d'avant la guerre de 1914. Essayer d'en évaluer l'équivalence en monnaie actuelle serait une vraie chimère!
La campagne de pêche ne durait que trois mois et demi à quatre mois, pendant les huit autres mois de l'année, les capitaines frétaient leurs navires avec leurs équipages aux négociants pour le transport de marchandises. Ils se rendaient ainsi à Bordeaux et à La Rochelle, en Angleterre et en Flandre et dans les ports de la Normandie, de la Picardie et des côtes de Bretagne. Cette navigation leur rapportait, selon un document du temps « de gros loyers à grosse estimation ». De plus, ajoute le même document dans l'intervalle des voyages, les équipages « ont grands labourages fertilz de quoy ilz ont 1a plurpart de leurs victuailles et pourvisions et ne poyent nulz fouages ».
Ainsi les habitants du Cap-Sizun étaient à cette époque tantôt pêcheurs, tantôt marins de commerce et tantôt cultivateurs. Cette diversité de profession les rapproche beaucoup des modernes pêcheurs-laboureurs de quelques villages du pays.
Les fermiers du droit de pêcherie affirment, sans doute avec un peu d'exagération, qu'il sortait du port d'Audierne, à chaque marée « vingt navires grands à husne, vingt autres petits navires et cent escaffes et bateaux pour suyvir le trafficque de martchandise à vandange et autre ; quels navires, escaffes et bateaux et leurs marchandises, scavoir: poesson, olones, bledz, suyffis, toeI1es, bestes, or et argent, pour chercher les d. navires, valent plus de quatre vingt mille livres, pour lestandue de sept ou ouict parroesses et est ledit terrouer le plus riche des terrouers de toute la Basse Bretagne en l'oree de la mer ».
Cette activité commerciale fut cependant contrariée à diverses époques par les guerres et les pirates de la mer. En 1509, les pêcheurs cessèrent de sortir par crainte des ennemis et les fermiers ne purent lever les droits. En 1594, Guillaume Huet, sieur de la Villerouault, la malheureuse victime de La Fontenelle à Pont-Croix en 1595, avait pris à ferme les droits de pêcheries et de sécheries du Cap-Sizun. Les fermiers généraux durent renoncer à toute recherche, sa succession ayant été déclarée en « abandonnement ». Ils se retournèrent alors vers les pêcheurs. Le 16 septembre 1597, un accord fut conclu entre les délégués des six paroisses du Cap-Sizun et le receveur du comte de Penthièvre, par lequel les pêcheurs acceptèrent de verser une somme de 400 livres à répartir dans les conditions suivantes: Esquibien 112 livres; Cleden 112 livres; Plogoff 65; Primelin 65; Goulien 75 et Beuzec 50. L'accord fut signé au nom des Capistes par Alain de Clisson, Saludem, Rospiec , Claude Autret, Kerguelen et Rospiec.
La pêche et la navigation reprirent cependant un peu d'activité après la Ligue. Au début du XVIIe siècle, plusieurs bateaux se rendirent au banc de Terre-Neuve pour pêcher la morue, mais au retour, deux ou trois furent pris par les Rochellois, et les autres cessèrent de traverser l'Atlantique.
L'ère si florissante de la grande pêche et de la grande navigation était désormais close. Cependant des marins de l'île de Sein et de Plogoff se livraient encore, au commencement du XVIIIe siècle, à la capture du congre, si nous en croyons un document de la Chambre de commerce de Nantes de 1715: « Il se fait dans l'Ile des Saints et Bec du Raz, dans la commune de Plogoff, une pêche de congres que l'on fait sécher avant de les charger pour Bordeaux qui est le lieu où on les envoie ordinairement. Cette pêche se fait à la ligne, et on estime qu'on peut tirer chacun an de ces deux endroits là environ de soixante milliers pesant de ce poisson sec dont le cent pesant a esté vendu cette année 27 livres, et vaut communément 20 et 21 livres. » Le rapport annuel moyen de cette industrie se chiffrait donc à 1.200 livres, ce qui représentait encore un gain très appréciable.
Les navires.
Quel genre de bâtiments servaient aux marins du Cap Sizun pour la pêche et le cabotage? Nous n'avons malheureusement aucune précision à ce sujet. Il a été question plus haut de grands bateaux à hune, de navires plus petits et d'escaffes, sans indications sur leur tonnage. Nous pensons que leur capacité devait être comprise entre 50 et 200 tonneaux ( Antoine Dupuy, dans l'Histoire de la réunion de la Bretagne à la France, t. II, p. 352, dit bien : « en général, les marins bretons n'emploient que des navires de 25 à 250 tonneaux » ), peut-être davantage, si nous envisageons leur prix de revient. Des renseignements très précis nous sont fournis sur la valeur de certains navires, par le testament de sire Claude Pennamen, époux de Jeanne Le Bourdon, de Lesanquel, en Cleden, qui dicta ses dernières volontés le 4 juin 1617. Après. avoir légué 32 sols à l'église paroissiale, 16 sols à chacune des chapelles et 16 sols à l'église de « Monsieur Saint Jacques de Galice », il ordonne d'acheter une chasuble avec son étole pour aider à accroître les ornements, fait don de 20 rases de froment pour l'entretien du luminaire et d'une somme de 16 sols aux prêtres et chapelains de la paroisse pour célébrer un obit chaque année.
Il déclare ensuite qu'il possède « Un douzième du navire où est maître après Dieu siore Yves Kerloc'h de
Kerléau, valant 2.400 livres; un vingtième du navire où est maître après Dieu sire Pierre Evenou, valant 2.259 livres; un vingtième du navire où est maître après Dieu sire Cleden Ourcun, valant 1.900 livres; un dix-huitième de la barque commandée par Simon Floch, valant· 1.950 livres, et qu'il a avancé à sire Allain Le Bourdon la somme de 90 livres pour avoir une portion dans la barque qu'il fait faire à Plogastel » (Plougastel). Ainsi la somme nécessaire à la construction des navires était réunie par actions; les bâtiments devenaient donc une propriété collective. Les fonds étaient probablement fournis, non par les pêcheurs, mais par les marchands ou négociants qui devaient prélever une notable partie des bénéfices. Si nous considérons le montant de chacune des parts de Claude Pennamen, nous voyons que la valeur des navires - construction et armement compris évidemment - s'élevait entre 28.000 et 45.000 livres en chiffres ronds. Ces prix devaient représenter, croyons-nous, un tonnage supérieur à 200 tonneaux. Le Cap-Sizun ne fournissait pas seulement les capitaines et les équipages des bateaux, mais les marchands qui s'établirent à Audierne à la fin du XVIe siècle, en étaient également originaires. Les contribuables qui sont portés pour plus de 40 sous au rôle des fouages d'Audierne en 1616: les Le Gouil, Arhan, Deuffic, Hervichon, Le Priser, Michelet, sont tous venus de la presqu'île. Parmi les 165 imposés on remarque seulement deux ou trois étrangers à la région .
Ainsi, les marchands qui furent les pionniers du développements commercial d'Audierne étaient des Capistes Leurs descendants possédaient, au début du XVIIe siècle des fortunes considérables."
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SOURCES ET LIENS.
— BERNARD (Daniel), 1950 et 1951 , Cléden-Cap-Sizun, Bulletin de la Société archéologique du Finistère LXXVI pages 58-181., tome LXXVII pages 35 à 108.
https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin/annee_1950.html
— BONNET (Philippe), 2003, Quimper, la cathédrale . "La tour de Saint-Budoc à Beuzec-Cap-Sizun, datée de 1552 sur sa face sud, possède elle-aussi à la base de sa flèche une galerie ajourée à double balustrade imitée de Saint-Corentin de Quimper. à la À l'église voisine Saint-Clet de Cléden-Cap-Sizun, dont la façade ouest portait naguère la date 1561, on retrouve une galerie identique, mais en léger encorbellement, une flèche à hauts gables ajourés et clochetons d'angle ouvragés. "
— BONNET (Philippe), 2013, Saint-Corentin et le développement du style gothique en Bretagne, in Quimper, la grâce d'une cathédrale, ed. La Nuée Bleue, Strasbourg, pages 151-163.
— DUCOURET (Jean-Pierre), SERRE (Fabien), 1983, Dossier IA00006164 de l'Inventaire Général.
— LEGRAND (René), 1957 Congrès archéologique de France pp 50-52.
— PETIT PATRIMOINE
https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=29028_2
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L'église paroissiale est placée de l'église, au milieu du bourg. Jusqu'au milieu du 17e siècle elle était dédiée à Saint Cléden. Aujourd'hui c'est à Saint Clet dont la statue figure sur la façade ouest.
Sa construction s'est déroulée en plusieurs époques. Le porche sud, voûté sur croisée d'ogives, et le clocher sont du 16e siècle. Le clocher évoque celui de Pont-Croix avec sa galerie ajourée à 2 balustrades, sa flèche à hauts gables ajourés et ses 4 clochetons d'angle ouvragés. Il a été conforté en 1799 et en 1878.
La façade ouest montre un faux gâble très aigu et date de 1561. Les 6 niches du porche sud sont vides. La porte est en anse de panier.
L'édifice d'aujourd'hui se compose d'une nef de 3 travées avec bas-côtés et d'une travée plus grande avec des chapelles latérales formant un faux transept. Les 4 piliers quadrilobés soutenant ces grandes arcades datent du 14e siècle.
— PEYRON, Paul, ABGRALL, Jean-Marie. 1919 Diocèse de Quimper et de Léon. Notices sur les paroisses. Bulletin diocésain d'Histoire et d'Archéologie. Quimper, 1919.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/499ce3755d44a6635b80b74b1a5aa81c.pdf
"Certaines parties de l'église sont de date très ancienne ; dans le chœur on voit deux piles romanes composées de quatre colonnettes, avec chapiteaux cubiques arrondis semblables à ceux de Pont-Croix, et par conséquent remontant au xii6 siècle. Les arcades de l'intérieur, ainsi qu'une grande partie des murs extérieurs, ont dû être refaites dans le cours du XVIII0 siècle ; l'une des piles du Nord porte la date de 1751, et au-dessus de la porte latérale Nord on lit cette inscription : V : D : M ; A : JANNIC : RR : 1772 La façade Ouest est en bon style flamboyant des premières années du xvie siècle. La porte est encadrée de guirlandes feuillagées, et au dessus sont deux panneaux carrés dont l'un contient une sculpture représentant un bateau de pêche et l'autre une inscription en lettres romaines toute rongée. Le clocher est de construction très curieuse ; on a voulu y imiter en petit le clocher de Pont-Croix ; au-dessus d'une première balustrade en quatrefeuilles est une galerie à baies allongées, entourant la chambre des cloches; puis vient une autre balustrade flamboyante d'où émerge une flèche élégante accompagnée de quatre beaux clochetons gothiques. Mais ce qu'il y a de plus remarquable dans cette église c'est le porche Midi. L'arcade principale a un petit tympan découpé à jour et est entourée de moulures et de feuilles sculptées. Un premier rampant appliqué- garni de crossettes, est porté sur deux anges cariatides qui tiennent des banderoles sur lesquelles on lit : AVE . MARIA et PAX . VOBIS. Un second rampant ajouré en balustrade couronne le fronton sur lequel sont sculptés deux bateaux avec leurs mâts et leur équipage. Les contreforts qui appuient les angles sont garnis de six niches et couronnés de clochetons. A l'intérieur sont six autres niches soutenues par un bandeau formé de monstres bizarres : lions accouplés, bélier, dragons, lapins, lézards, bonshommes de toutes sortes. Le 27 Juin 1635, un procès-verbal est dressé à la demande de Nicolas de Ploeuc, des prééminences auxquelles il a droit dans l'église de Cléden, à cause de sa seigneurie de Kerharo. Il est constaté qu'au milieu du chœur se voit une tombe élevée d'un pied et demi avec « la représentation empreinte d'un gendarme portant sur l'estomac un écusson auquel est gravé la figure d'une rencontre de cerf avec une très ancienne inscription en caractères gothiques : HlC . JACET . ALLANVS . SALVDEM . MILES . DECESSIT , ANNO . DOMINI . 1274 , le parsus de la dite inscription malaisée à lire en raison de son antiquité ». Le même écusson se retrouve à la maîtresse-vitre et aux vitres des chapelles de Sainte-Barbe (côté Nord) et de Sainte-Katerine, et au pignon extérieur des fenêtres des dites chapelles, ainsi qu'au portail des, fonts baptismaux. En 1694, Jean de Tréanna rend aveu pour prééminences qu'il possède dans la chapelle Saint-Michel, au côté Midi de l'église de Cléden (E. 120)."
— SAMSON (Daniel), 1973, Les ex-voto marins de Cornouailles, Bulletin Société archéologique du Finistère pages 385-386.
— TOSCER (C.), 1973, Dossier de l'Inventaire Général.
http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00006164_01.pdf