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9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 19:23

Les vitraux de la nef de la cathédrale de Troyes  : les baies n°133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de Saint-Sébastien.

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Voir sur les vitraux de la cathédrale de Troyes :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

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Avec 1 500 m² de verrières, allant du XIIIe au XIXe siècle, la cathédrale de Troyes est   l’un des plus vitrées de France.  Elle possède un triforium totalement vitré, (situé à mi-hauteur et qui fait le tour du bâtiment), ce qui est assez exceptionnel. Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme une œuvre majeure de la peinture sur verre en France. 

 

Les 20 verrières hautes de la nef forment un ensemble homogène. Elles ont été réalisées entre 1498 et 1505 par plusieurs peintres-verriers  dont le nom de certains sont connus (Pierre Maçon, Jean Verrat, Balthasar Godon, Lievin Varin et le cartonnier Nicolas Cordonnier). Parmi les 66 « verriers » recensés dans les archives entre 1470 et 1560, 37 peuvent être considérés comme des peintres verriers. Regroupés autour de la collégiale Saint- Urbain, ils travaillaient au sein de structures familiales et fondaient des dynasties, comme les Verrat ou les Macadré. Leur atelier était une petite structure dirigée par un peintre verrier qui n’employait qu’un ou deux serviteurs, selon ses moyens, comme on le voit à Paris et en Provence (D. Minois).

Selon le rédacteur de la notice de l'Inventaire, rédigée en 1999, "Leur iconographie répond à la seule volonté des multiples donateurs. Leur véritable lien provient plus de la technique que du style : les peintres-verriers ont mis l'accent sur la lisibilité des compositions (larges registres de scènes, mise en valeur des faits et gestes des personnages par la réduction du rôle de l'architecture et des arrières-plans, modelé très appuyé, absence de chef-d'oeuvre et de gravure sauf dans la baie 233). Certains aspects rappellent les vitraux du milieu du 13e siècle des parties hautes du choeur : la gamme colorée très vive avec barbes et cheveux en pleine couleur, la mise en plomb des yeux de certains personnages, les fonds de mosaïque. Si la Renaissance italienne ne s'y fait pas encore sentir, Jean Lafond reconnaît une influence venue de l'est dans la verrière de saint Pierre (notamment l'atelier strasbourgeois de Pierre d'Andlau). Pour Emile Mâle, la présence dans ces verrières d'une forte veine d'inspiration populaire évoque l'imagerie d'Epinal."

Au contraire, Danielle Minois (2003 ; 2005) souligne la cohérence de ces ensembles qui illustrent en un discours argumenté et savant l’histoire du salut. "Seul un clergé cultivé a pu élaborer ces programmes ; il l’a donc imposé aux donateurs qui l’ont financé. Parce que « le choix des sujets des verrières posées dans les églises est un reflet de la vie intellectuelle et religieuse », elle signale en outre les réactions des commanditaires face à la Réforme à travers les thèmes choisis, surtout après 1550 : l’histoire de Daniel ou de Tobie, la légende de l’hostie profanée. Elle montre comment les mêmes thèmes peuvent changer de sens face à un climat de remise en cause de l’Église romaine." (L. Rivale)

Ces 20 verrières hautes de la nef se répartissent entre les baies du triforium (galerie à trois arcades entre chaque travée), qui portent les numéros 127 à 136, et, au dessus de celles-ci, les baies hautes homologues portant les numéros 227 à 236. Selon la numérotation internationale des vitraux, les baies nord portent un numéro impair et les baies sud un numéro pair.

Les baies 133 (triforium) et 233 occupent la deuxième travée de la nef  côté nord. 

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Nous avons donc ainsi :

a) du côté nord, depuis le transept vers le fond de la nef :

-baies 127 et 227 : Saints ; vie de saint Pierre.  réalisée en 1502, don d'Henri II de Lorraine Vaudémont, évêque de Metz ;

-baies 129 et 229 : Histoire de Tobie. 1500 ; don de Jean Fuestot l'Aîné (marchand et bourgeois de Troyes dans l'Aube) et de Denise Chappelain sa femme. Monogramme [du peintre verrier en tête de lancette de la baie 129].

-131 et 231 : Adoration des mages, et Histoire de Job. Don de Jeanne de Mesgrigny veuve de Jean Molé. 1501. Inscription et armoiries. Monogramme d'un verrier au tympan.

-133 et 233 : légende de saint Sébastien ; réalisée en 1501 par Lievin Varin, don de la confrérie de saint Sébastien .

- 135 et 235 : Légende de la Vraie Croix ; réalisées entre 1501 et 1502 par Jean Verrat, don de Claude Dorigny, veuve de Jean Péricard. Armoiriesidentifiées. Monogrammes. Très restaurées au XIXe.

b) du côté sud :

-baies 128 et 228 : Calvaire ; saints et saintes. 1499 ; peintre-verrier Balthazar Godon ; armoiries (identifiées) : Jean Huyard chanoine de la cathédrale, et Guillaume Huyard avocat du roi à Troyes 

-baies 130 et 230 : Arbre de Jessé. Verrières réalisées par Lievin Varin entre 1498 et 1499, don de Jean de Marisy et Guillemette Phélipe sa femme. En baie 230, toute la famille de Jean de Marisy et de Guillemette Phélipe (ses frères, ses 9 filles et belles-filles) est représentée au bas de cette verrière. Armoiries.

-baies 132 et 232 :  Annonciation et Nativité. Parabole du Fils Prodigue. Don de Guillaume Molé et Simone Boucherat , 1499.  Réalisée en 1499 peut-être par Pierre I maçon (inscription ne notant que son prénom). Armoiries identifiées, devise "en attendant", monogrammes [du verrier]

-baies 134 et 234 : Vie de Joseph (biblique) ; réalisée en 1499, don d'Agnès Bonjean, veuve de Jehan Thévenin (écuyer et notaire royal à Troyes) son mari . Armoiries identifiées et monogrammes en baie 134. Inscription mentionnant le commanditaire et la date en baie 234.

-baies 136 et 236 : Histoire de Suzanne et du prophète Daniel ; réalisées en 1499 , don de Jean Corart, marchand de Troyes et de Marguerite, sa femme (inscription) ; les vitraux du 15e siècle du triforium (baie 136) ont disparu et sont remplacés par des vitraux du 20e siècle sur le thème de l'histoire de Daniel.

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Donation par la confrérie de saint Sébastien et datation en 1501 : inscription au triforium et en baie 233.

L'inscription qui court tout le long du registre inférieur des lancettes de la baie 233 indique :

LA CONFRARIE DE SAINT SEBASTIAEN ONT DONNE CESTE VERRIERE LAN MIL CINQ CENT UN. DIEU LES GARD[E]

Note : la graphie "confrarie Monsr Saint Sebastian" issue de l'ancien français (latin confratria) se retrouve dans les comptes de la confrérie en 1483-1486 (AD registre G2513). Elle comporte la liste de ceux "qui ont prins cierge"

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Attribution et datation : d'après les archives de la cathédrale.

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"Payé à un maçon pour aider Lyénin le verrier à refaire les escharfauds de la verrière de St. Sébastien"

 

Selon D. Minois, la pose de la verrière en trois fois révèle sans doute la fréquence des versements effectués par les confrères , la date de 1501 qui est inscrite correspondant au dernier acompte

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Héraldique.

Selon la notice de la base Palissy; un écu armorié avait été mis en place en 1502/1503 par Jeançon Garnache et Nicolas Hulins, mais il a disparu.

 

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Description

La baie 233, avec six lancettes réunies deux à deux sous deux mouchettes, et un tympan à treize ajours et écoinçons, mesure 10 m de haut et  6 m de large.

La baie 133, en dessous, au triforium, avec ses six lancettes réunies deux à deux sous un tympan à deux mouchettes et un soufflet, mesure 3, 50 m de haut et 6 m. de large.

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La confrérie de saint Sébastien à Troyes.

La confrérie de saint Sébastien de Troyes est présente dans les comptes de la fabrique dès 1380. Si les créations de confréries à Troyes datent de ces années 1380, elles explosent vers 1510 et leurs nombres passent de 25 à 81 (S. Simiz). Celle de Saint-Sébastien doit son développement aux épidémies de peste,  et donc aux soins d'inhumation.

Confrérie d'intercession ou de fonction ?

Le rôle de l'intercession auprès de saint Sébastien contre la peste est clairement énoncée sur la verrière de la cathédrale, comme elle l'est à Saint-Nizier de Troyes. Une épidémie a frappé Troyes entre 1491 et 1499, donnant tous son sens à l'invocation du tympan : Saint Sébastien ami de dieu garde nous de tous lieux de peste.

Dans les villes, la défense était confiée à des groupes d'archers et arbalétriers. Je n'ai trouvé que des documents insuffisants pour savoir si, à Troyes, la confrérie de saint Sébastien a été dès l'origine une confrérie d'archers, comme c'est attesté en 1520 sur la verrière du martyre de saint Sébastien de l'église Saint-Nizier de Troyes  ("don de la confrérie des archers") qui comporte aussi des invocations contre la peste. La confrérie possédait aussi en 1515-1516 un autel en l'église Sainte-Madeleine de Troyes. Dans la cathédrale Saint-Pierre, leur autel se trouvait dans le transept méridional, et associé dès le XVe siècle à l'autel de Sainte-Hélène. Une messe y fut fondée dès 1340, des inhumations eurent lieu dans cette chapelle.

 

La confrérie possédait certainement un bâton de procession à l'effigie du saint patron, et sa garde était attribuée au bâtonnier. À Troyes en 1502-1503 ou 1512-1513, il s'agissait d'une femme. Lors de sa prise de fonction, elle offrait du linge d'autel pour la chapelle. La procession faisait le tour de la ville lors de la fête du saint. Le jour de la Saint-Sébastien on allait, en magnifique cortège, tirer le papegai sur le pré. Celui qui abattait l’oiseau était proclamé roi ; l’abattait-on trois années de suite, on devenait empereur. Le soir, on dînait aux frais de la ville.

 

—Saint-Nizier de Troyes vers 1520

Inscription : DON DE LA CONFRERIE DES ARCHERS ET INVOCATION CONTRE LA PESTE (BANDEROLES DES ECOINÇONS)

Sujet : saint Sébastien au martyr est décoré du collier de l'ordre de Saint-Michel. fond damassé au tympan

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000168

—église Sainte-Madeleine de Troyes :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10002427

Au pied de ce pilier était l'autel de la confrérie de Saint-Sébastien en 1515-1516. Cette oeuvre est caractéristique des statues auboises du 16e siècle représentant Saint-Sébastien portant le collier de l'ordre de Saint-Michel qui fut créé par Louis XI, en 1469. Elle pourrait avoir été créée à l'épo

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Le lien entre la verrière et le theâtre religieux.

J'ai souligné ce lien pour les verrières consacrées à Job, à Tobie et à Daniel : il peut aussi être argumenté pour la légende de saint Sébastien.

 "En 1497, la ville de Chalon-sur-Saône, qui depuis six ans souffre de la peste, décide, pour désarmer la colère de Dieu, de faire jouer le mystère de Saint-Sébastien. Abbeville représente, en 1458, le jeu de Monsieur saint Adrien, en 1493, la vie de Monsieur saint Roch. Souvent, à la suite de ces représentations, les spectateurs formaient des associations pieuses qui perpétuaient le culte des défenseurs de la cité contre les épidémies. Les confréries vouées à un et souvent à plusieurs de ces saints protecteurs abondaient."

Le manuscrit d'un Mystère de saint Sébastien du XVe siècle en vers français est conservé par la BnF NAF 1051

Arlima signale l'Histoire de Monseigneur saint Sébastien BnF fr 12539, incomplet, du XVe siècle, et L'ystoire de monseigneur sainct Sebastien, pour la premiere journee a LX personnaiges… jouee par les habitans de Lans-en-Villard, en Savoie (en mai 1567), manuscrit du XVIe siècle BnF NAF 7521.

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Saint Sébastien et le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

Saint Sébastien porte, sur ces baies 133 et 233, le collier de l'Ordre de Saint-Michel, dans sa première version bien entendu (l'Ordre a été créé en 1469 mais François Ier a remplacé en 1515 les aiguillettes en double las du collier par une cordelière). Cette particularité se retrouve à la même époque dans la statuaire de l'Aube, et un bel exemple de statue en bois est conservé au Musée de l'Archerie et du Valois de Crépy-en-Valois, datant de la fin du XVe/début XVIe siècle.

Laurent Hablot a étudié ces Sébastien au collier est souligne que, "en Champagne au moins, le port de ce collier par le saint patron des confréries d'archers permettait de faire le lien entre ces milices, avatars des francs archers de l'Ordonnance et le service du roi, une façon aussi d'ennoblir à travers son patron la confrérie comme personne morale à défaut que ses membres roturiers puissent prétendre à cette distinction royale réservée à la noblesse. Au XVIe-XVIIe, plusieurs de ces confréries décerneront au "roi du Papegau" un collier très proche formellement des colliers d'ordre de chevalerie (dans le Nord et en Flandres, quasi répliques de la Toison d'or). Peut-être qu'à Troyes au XVIe siècle déjà le roi du Papegai recevait un collier imitant celui du Saint-Michel ? "(*)

(*) J.P. Finot, in Les archers, arbalétriers et arquebusiers de Troyes (1858), décrit la cérémonie hebdomadaire du tir au joyau ou du tir à l'oiseau et les honneurs réservés au vainqueur, mais ne parle pas d'un collier.

 

Quatre autres exemples de Sébastien au collier de Saint-Michel sont décrits en ligne  (il en existerait plus d'une dizaine) :

— Verrière : baie 4, Martyre de saint Sébastien, vers 1520, église de Saint-Nizier à Troyes. Inscription au tympan CONFRERES ARCHERS GARDEZ-VOUS D'EPIDEMIE  DE PESTILENCE.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000168

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Palissy © Inventaire général

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baie de saint Sébastien à l'église Saint-Nizier, In Charles Fichot p.534

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— Statue : Saint Sébastien, collier de l'ordre de Saint-Michel avant 1515 Champagne-Ardenne > Aube > Bouilly église Saint-Laurent

https://inventaire.grandest.fr/gertrude-diffusion/dossier/statue-saint-sebastien/7a9d0974-ec80-4eb0-b0b6-372c70b07c0d

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10000303

— Statue en calcaire du XVIe siècle, Eglise Sainte-Madeleine de Troyes

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10002427

"Située au 19e siècle (signalement Fichot) : au premier pilier du transept, faisant l'angle du bas-côté du choeur à gauche. Au pied de ce pilier était l'autel de la confrérie de Saint-Sébastien en 1515-1516. Cette oeuvre est caractéristique des statues auboises du 16e siècle représentant Saint-Sébastien portant le collier de l'ordre de Saint-Michel qui fut créé par Louis XI, en 1469. "

— statue bois polychrome XVIe siècle; Brienne-le-Château  Aube (10) ; Église paroissiale

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM10000351

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Les baies 133 et 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Les baies 133 et 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 133 (TRIFORIUM).

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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1 et 2. Les membres de la confrérie de Saint-Sébastien, en donateurs.

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Une vingtaine de membres de la confrérie de Saint-Sébastien sont agenouillés mains jointes sous un espace voûté et nervuré.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le tympan et les têtes de lancettes.

Dans chacun des trois tympans sont figurées des flèches entourées de phylactères ; et dans les deux premères têtes de lancettes, au dessus des donateurs, ces mêmes phylactères portent l''inscription : LES CONFRERES DE ST SEBASTIAEN.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Les femmes sont nombreuses parmi les membres de la confrérie. C'est une femme qui est placée en premier (est-ce elle qui a la charge du bâton, qui malheureusement n'est pas figuré ?), suivie de deux épouses, et de  cinq femmes en fin de cortège. Parmi celles-ci, nous trouvons une religieuse, les autres sont en riches robes bourgeoises.

À côté de la première femme, un homme porte une robe blanche fourrée aux manches, puis deux ou trois couples, et cinq clercs identifiables à leur tonsure : aucun indice ne laisse penser à une réunion d'archers.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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3 et 4. Sébastien exhorte un chevalier (armure, bonnet à plume, épée) à se convertir puis viennent  Dioclétien et Maximien.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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5 et 6. Sébastien (qui porte le collier de l'Ordre de Saint-Michel) invite les deux frères jumeaux Marc et Marcelin ( qui ont été condamnés à être décapités en raison de leur foi chrétienne) à proclamer leur foi.   Zoè femme de Nicostrate, retrouve la parole et voit un ange  notant sur un  livre les paroles du saint.

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La Légende :

Jacques de Voragine La Légende dorée (1261-1266) Traduction par T. de Wyzewa. Perrin et Cie, 1910 (p. 92-97).

https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_S%C3%A9bastien

"Sébastien, originaire de Narbonne et citoyen de Milan, était animé d’une foi chrétienne très ardente. Mais les empereurs païens Maximien et Dioclétien avaient pour lui une telle affection qu’ils l’avaient nommé chef de la première cohorte, et l’avaient attaché à leur personne. Et lui, il ne portait la chlamyde militaire que pour pouvoir aider et consoler les chrétiens persécutés.

"Or comme, un jour, deux frères jumeaux, Marcellin et Marc, allaient être décapités pour s’être refusés à abjurer la foi du Christ, leurs parents vinrent les trouver pour les engager à se laisser fléchir. Leur mère, d’abord, se présenta devant eux, les cheveux dénoués, les vêtements déchirés, la poitrine nue, et leur dit : « Ô mes fils chéris, une misère inouïe et un deuil affreux s’abattent sur moi ! Malheureuse que je suis, je perds mes fils de leur propre gré ! Si l’ennemi me les avait enlevés, je serais allée les lui reprendre au plus fort du combat ; si des juges s’étaient emparés d’eux pour les mettre en prison, je me serais fait tuer pour les délivrer. Mais ceci est un nouveau genre de mort, où la victime prie le bourreau de la frapper, où le vivant aspire à ne plus vivre, et invite la mort au lieu de l’éviter. Ceci est un nouveau genre de souffrance, où la jeunesse des fils, spontanément, se perd, tandis que la vieillesse des parents est condamnée à survivre ! » Ensuite arriva le père, conduit sur les bras de ses esclaves ; et ce vieillard, la tête couverte de cendres, s’écria : « Je suis venu dire adieu à mes fils, qui, de leur plein gré, ont voulu nous quitter ! Ô mes fils, bâton de ma vieillesse et sang de mon cœur, pourquoi avez-vous ainsi soif de la mort ? Que tous les jeunes gens viennent pleurer sur ces jeunes gens obstinés à périr ! Que tous les vieillards viennent pleurer avec moi sur la mort de mes fils ! Et vous, mes yeux, éteignez-vous à force de larmes, pour que je ne voie pas mes fils tomber sous le glaive ! » Puis arrivèrent les femmes des deux jeunes gens, tenant dans leurs bras leurs fils, et gémissant, et disant : « À qui nous confiez-vous, qui prendra soin de ces enfants, qui se partagera vos biens ? Avez-vous donc des cœurs de fer, vous qui dédaignez vos parents, repoussez vos femmes, reniez vos fils ? » Et déjà le courage des deux jeunes gens commençait à mollir, lorsque saint Sébastien, qui assistait à la scène, s’avança et dit : « Braves soldats du Christ, que ces flatteries et ces prières ne vous fassent pas renoncer à la couronne éternelle ! » Puis, se tournant vers les parents, il leur dit : « Soyez sans crainte ! Ils ne seront pas séparés de vous, mais, au contraire, ils iront vous préparer au Ciel des demeures durables ! » Et pendant que saint Sébastien parlait ainsi, il se trouva entouré d’une grande lumière descendue du ciel, et on le vit soudain revêtu d’un manteau étincelant de blancheur, avec sept anges debout devant lui."

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"Et Zoé, la femme de Nicostrate, dans la maison de qui les deux gens étaient gardés, vint se prosterner aux pieds de Sébastien, et l’implora par signes, car elle avait perdu l’usage de la parole. Alors le saint dit : « Si je suis le serviteur du Christ, et si les choses que j’ai dites sont vraies, ô toi qui as ouvert la bouche du prophète Zacharie, ouvre la bouche de cette femme ! » Et la femme, retrouvant la parole, s’écria : « Béni soit ton discours, et bénis ceux qui croient à ce que tu dis ! car j’ai vu un ange debout devant toi et tenant un livre où il inscrivait toutes tes paroles ! » "

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

C'est une représentation schématisée des entrelacs, mais les coquilles sont indiscutables.

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La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 133 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LA BAIE 233.

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La baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

La baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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7 et 8. Sébastien rend la parole à Zoé, femme de Nicostrate.

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Saint Sébastien, en commandeur, nimbé, vêtu d'un manteau écarlate brodé d'hermines et portant le collier de l'Ordre de Saint-Michel, bénit Zoé, qui fléchit le genou, mains jointes. Derrière elle, son mari Nicostrate, en la maison duquel les chrétiens étaient gardés, et un homme tenant une croix.

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Inscription Sct SEBASTIAEN. N rétrograde.

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La graphie Sebastiaen, déjà notée dans l'inscription de donation, est attestée en Flandres, ce qui pourrait être un indice sur l'origine du verrier Lièvin Varrin.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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9 et 10. Saint Policarpe  baptise les chrétiens devant saint Sébastien.

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Saint Sébastien porte la même tenue et le même collier de l'Ordre de Saint-Michel.

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Inscription S~ct POLIC[A]RPE.

La Légende :

"Et telles étaient la grâce et la vertu divines de la parole de saint Sébastien que non seulement il fortifia Marcellin et Marc dans la constance du martyre, mais qu’il convertit aussi leur père Tranquillin, et leur mère, et d’autres personnes, qui toutes furent baptisées par le prêtre Polycarpe."

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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11 et 12. Policarpe et Saint Sébastien brise les idoles.

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Policarpe, tonsuré, vêtu d'une robe rouge d'un surplis blanc et d'une chape rouge,  et armé d'un sabre, pénètre dans la chambre du préfet de Rome Chromace, et brise de son arme une idole en or placée sur une colonne . La tête de l'idole ainsi que son étendard tombent. En effet, Sébastien a refusé de guérir Chromace qui était très malade, tant que les idoles ne seraient pas détruites.

Les idoles détruites, Chromace ne guérit pas, car il  avoue alors  qu'il possédait chez lui une chambre où était représenté tout le système des étoiles, qui lui permettait de prédire l'avenir. La chambre est détruite, et Chromace est guéri. Il se convertit, ainsi que son fils Tiburce et 4000 personnes.

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Saint Sébastien porte toujours le collier de l'Ordre de Saint-Michel. Il lève la main sur deux idoles encore intactes.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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13 et 14. Comparution de Sébastien devant Dioclétien.

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La Légende indique comment le préfet Fabien fait supplicier les chrétiens convertis, dont Tiburce, Zoé, Marcellin et Marc. Puis, il va dénoncer Sébastien à l'empereur Dioclétien.

Sébastien porte toujours le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

 

"Après cela, ce préfet dénonça Sébastien à l’empereur Dioclétien, qui, l’ayant appelé, lui dit : « Ingrat, je t’ai placé au premier rang dans mon palais, et toi tu as travaillé contre moi et mes dieux ! » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’État romain j’ai toujours prié Dieu, qui est dans le Ciel. » "

 

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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15 et 16. Sébastien est criblé de flèches par deux archers.

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Sébastien, qui avait été nommé centurion par Dioclétien et Maximien, est martyrisé par ses propres archers.

"Après cela, ce préfet dénonça Sébastien à l’empereur Dioclétien, qui, l’ayant appelé, lui dit : « Ingrat, je t’ai placé au premier rang dans mon palais, et toi tu as travaillé contre moi et mes dieux ! » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’État romain j’ai toujours prié Dieu, qui est dans le Ciel. » Alors Dioclétien le fit attacher à un poteau au milieu du champ de Mars, et ordonna à ses soldats de le percer de flèches. Et les soldats lui lancèrent tant de flèches qu’il fut tout couvert de pointes comme un hérisson ; après quoi, le croyant mort, ils l’abandonnèrent."

Cette scène a été représentée de très nombreuses fois, elle s'impose à toute la statuaire du saint. L'allure de bel éphèbe nu et blond, le bras droit levé au dessus de la tête, la colonne et ses liens, ainsi que le nombre des flèches répondent à des codes éprouvés. De même, la posture chorégraphique des archers, et leurs tenues exubérantes et marginales proches de celles des Lansquenets, sont retrouvés partout.

Voir :

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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17 et 18. Sainte Lucine et Policarpe retirent les flèches.

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Inscription Scta LVCIANA / S POLICARPE

La Légende dorée est un peu différente ; selon Charles Fichot, c'est ici "une erreur du peintre verrier" car c'est une veuve nommée Irène, dont le mari saint Castule était mort pour la foi, qui recueillit le corps, le soigna et rétablit la santé de Sébastien.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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19 et 20. Sébastien survit à sa sagittation et comparait à nouveau devant Dioclétien

Inscription Sct SEBASTIE[N]

Le collier de l'Ordre de Saint-Michel est bien visible avec ses coquilles saint-Jacques.

"Et voici que peu de jours après, saint Sébastien, debout sur l’escalier du palais, aborda les deux empereurs et leur reprocha durement le mal qu’ils faisaient aux chrétiens. Et les empereurs dirent : « N’est-ce point là Sébastien, que nous avons fait tuer à coups de flèches ? » Et Sébastien : « Le Seigneur a daigné me rappeler à la vie, afin qu’une fois encore je vienne à vous, et vous reproche le mal que vous faites aux serviteurs du Christ ! »

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21 et 22 : Sébastien est condamné à être bastonné à mort.

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Alors les empereurs le firent frapper de verges jusqu’à ce que mort s’ensuivît."

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Là encore, la danse des bourreaux est caractéristique, rejoignant celle des soldats flagellant le Christ dans les innombrables représentations de sa Passion.

Saint Sébastien a retrouvé son collier de l'Ordre de Saint-Michel.

Dans les têtes de lancette se trouvent des branches de chêne nouées.

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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18 et 19. Saint Sébastien est jeté dans  un égout afin que son corps ne soit pas découvert .

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Inscription : DIOCLETIEN / S SEBASTIEN

"...et ils firent jeter son corps à l’égout, pour empêcher que les chrétiens ne le vénérassent comme la relique d’un martyr. Mais, dès la nuit suivante, saint Sébastien apparut à sainte Lucine, lui révéla où était son corps, et lui ordonna de l’ensevelir auprès des restes des apôtres : ce qui fut fait. Il subit le martyre vers l’an du Seigneur 187."

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Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Lancettes de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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Une inscription est répartie en plusieurs phylactères :

SC~TSSE SEBASTIAN / SAINT SEBASTIAN AMI ED DIEV.

SAINT SEBASTIAN /GARDE NOUS EN TOVS LIEVX DE PESTE.

Et dans les écoinçons :

LA CONFRARIE DE SAINT SEBASTIEN ONT FAIT FAIRE CETTE VERRIERE.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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20 . Sainte Lucine retire le corps de la fosse. Une effigie de saint Sébastien assiste à la scène, dans des nuées, tenant la flèche de son martyre.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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21 . Sainte Lucine ensevelit  le corps de Sébastien aidée de Policarpe, devant saint Pierre et saint Paul (patrons de la cathédrale).

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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22. Les âmes de saint Sébastien, et des autres martyrs, menées par deux anges montent au ciel où ils sont accueillies par Dieu le Père.

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Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

Tympan de la baie 233 de la nef de la cathédrale de Troyes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

— COFFINET (Abbé Jean-Baptiste), 1858,Les peintres-verriers de Troyes pendant trois siècles depuis 1375 jusqu'à 1690 "Peintres-verriers. Nomenclature des peintres-verriers de Troyes depuis 1375 jusqu'à 1690". Annales archéologiques, 1858, t. 18, p. 212-224.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f153.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f252.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9693408c/f250.item

— FICHOT (Charles), 1889, Statistique monumentale du département de l'Aube page 220

https://www.google.fr/books/edition/Statistique_monumentale_du_d%C3%A9partement/-6jnG1emOHgC?hl=fr&gbpv=1&dq=civitas+ninive&pg=PA220&printsec=frontcover

— HABLOT (Laurent), 2023,  "Saint Sébastien et l'ordre de Saint-Michel", in L’Ordre de Saint-Michel et l'essor du pouvoir royal, Musée national des ordres de chevalerie et de la Légion d’Honneur - Château d’Amboise,p. 151-154.

—  JUBAINVILLE (Henri d'Arbois de), 1862, "Documents relatifs aux travaux de construction faits à la cathédrale de Troyes pendant les XIIIe, XIVe et XVe siècles" [second article].Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 393-423

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_445819

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1862_num_23_1_461956

— LAFOND (Jean) 1955, "Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre de Troyes". In Société française d'archéologie, éd. Congrès archéologique de France : 113e session, Troyes, 1955. Orléans ; Nogent-le-Rotrou, 1957, p. 29-62.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32099177/f59.item

— LEDIT (Charles-J. Abbé) 1948,  Les Hautes verrières de la cathédrale de Troyes, préfacées par S. E. Mgr Julien Le Couedic,.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339359k.texteImage?lang=FR

— LIEZ (Jean-Luc), 2022, "Regard(s) sur l’héraldique à Troyes au XVIe siècle". ffhal-03940420f

https://hal.science/hal-03940420/document

—MÂLE (Emile), 1908, "L’art français de la fin du moyen âge", Revue des Deux Mondes tome 43, 1908

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_fran%C3%A7ais_de_la_fin_du_moyen_%C3%A2ge_-_Les_aspects_nouveau_du_culte_des_saints

—MARSAT (André), ‎Charles J. Ledit, ‎Angelico Surchamp · 1972 Cathédrale de Troyes, les vitraux

— MINOIS (Danielle), 2005 "Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560)" .Sorbonne Université presses Corpus vitrearum France Etudes VI, 1 vol. (475 p.-XXIV p. de pl.) : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. ; 33 cm

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— MINOIS (Danielle), 2003, thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la direction de Fabienne Joubert et Michel Hérald,  La peinture sur verre à Troyes à la fin du Moyen Age

—PASTAN (Élisabeth C.  BALCON (Sylvie), 2006,  "Les vitraux du chœur de la cathédrale de Troyes (xiiie siècle)", Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France II », 2006, 539 p.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2010_num_168_3_7592_t19_0308_0000_1

— RIVIALE (Laurence),  "Danielle Minois, Le vitrail à Troyes : les chantiers et les hommes (1480-1560). Paris, P.U.P.S., 2005, 475 p. (Corpus vitrearum France, études VI)." In: Bulletin Monumental, tome 166, n°1, année 2008. La galerie à Paris (XIVe-XVIIe siècle) pp. 85-86.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_1_2453_t14_0085_0000_1

— TRIDON (Abbé), 1866,  Visite de la cathédrale de Troyes

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/fa6e003ba720fd499741406274f973dd.pdf

— SITES

Eglises du confluent :

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/VIT-10Troyes-CathStPierreStPaul.php

https://www.eglisesduconfluent.fr/Pages/Pe-Sebastien2.php

 

Archives de la cathédrale de Troyes :

https://www.google.fr/books/edition/INVENTAIRE_SOMMAIRE_DES_ARCHIVES_DEPARTE/RZcNAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22la+Mosl%C3%A9e%22&pg=PA315&printsec=frontcoverhttps://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Troyes/Troyes-Saint-Pierre-et-Saint-Paul.htm

Inventaire :

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000423

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000402

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM10000403

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https://www.culture.gouv.fr/ar/29/5/2/2/4/Travaux-de-mise-en-securite-et-de-protection-de-la-Cathedrale-de-Troyes

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https://abedehem.blogspot.com/2016/11/des-troyens-en-champagne.html

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Troyes Héraldique Donateurs Saint Sébastien
18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 16:29

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idunet de Trégourez.

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Voir :

 

 

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PRÉSENTATION.

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L'église et les éléments de datation.

L'église paroissiale Saint-Idunet, dédiée à saint Idunet,  est en forme de croix latine. Sa  nef obscure à cinq travées avec bas-côté, complétée par un transept et un chevet rectangulaire, daterait des alentours de 1520, quoique ses sablières sous la charpente lambrissée portent le chronogramme 1544. Le porche latéral sud dont le toit est en forme de carène renversée date de 1687 et porte l'inscription "P. Bourchis cu(ré) 1687. F. Peronic. Fab. Gr. Peronic. Fab. Noble et discret Mi Michel de Kerguen R. Il Blanche". La sacristie date de 1675 et porte l'inscription "D. Mauricius. Gueguen. R. 1675 - M. P. Le Bourchis C. Mi. Le Bourchis P. M. G. Perennec. Cl. Le Gallou. Fa. Y. Le Cor. G. Queinnec F. A. Talidec Ma.".

Le clocher, dont les cloches datent de 1602 et de 1646, a été remonté et restauré vers la fin du 17e siècle, et la tour, à une galerie, porte la date de 1709.

La sacristie date de 1675 et porte l'inscription "D. Mauricius. Gueguen. R. 1675 - M. P. Le Bourchis C. Mi. Le Bourchis P. M. G. Perennec. Cl. Le Gallou. Fa. Y. Le Cor. G. Queinnec F. A. Talidec Ma.".

A l'intérieur, sur la maîtresse-vitre, ont été remontés d'importants fragments d'un vitrail de la Passion et d'un autre du Jugement Dernier, qui remontent aux alentours de 1550 .

 L'église abrite les statues de la Vierge-Mère, saint Idunet (datée de 1562), saint Hervé en pierre, saint Michel, saint Herbot, une Pietà et le Baptême de Notre-Seigneur (en pierre et datée de 1563). 

 

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Description.

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La baie n°2, celle du bas-côté sud, mesure 1,70 m de haut et 1,20 m. de large et comporte 2 lancettes et un tympan à un oculus et 2 écoinçons. 

F. Gatouillat et M. Hérold  datent le vitrail du troisième quart du XVIe siècle (et même "de 1570"), il serait donc plus tardif d'un quart de siècle que les deux verrières regroupées dans la baie n°0 

Dans le tympan, l'oculus présente les armes des Quenquis (ou du Plessis) de la Villeneuve.

Les lancettes montrent à gauche saint Sébastien attaché à une colonne, et à droite deux de ses soldats le visant de leurs flèches.

 

 

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Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le saint est lié par les mains, à une colonne (symbole du Christ) ; il est transpercé de huit flèches. Son visage est enlaidi par une bouche concave qui montre les dents dans une grimace qui témoigne peut-être de la douleur ressentie. Sous le pagne aux plis croisés, les jambes laissent imaginer, soit (jambe arrière) un fléchissement témoignant de la faiblesse du supplicié, soit au contraire un geste résolu d'avancée ou de défi face aux bourreaux.

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Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le cliché de détail montre la technique de peinture : usage du jaune d'argent plus ou moins concentré des cheveux où les traits en enlevé forment des mèches sur le fond de grisaille ; traits noirs pour les contours, et modulation des volumes par des ombrages et de la sanguine ; hachures.

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Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Les deux archers sont parfaitement réussis et le dynamisme de l'effort exercé sur les arcs laisse imaginer la violence de la frappe des flèches. Les manches relevés et les chausses moulantes sont retrouvés, en stéréotype, sur les portraits des bourreaux de la Passion ; les braguettes et les hauts-de-chausse à crevés rappellent aussi ceux des Larrons des calvaires. Les visages sont grimaçants mais sans excès. Le dépareillement de la couleur des chaussures par rapport à celle des chausses relève de la préoccupation d'apparenter les soldats aux lansquenets ( à la tenue mi-parti) contemporains, soucieux d'afficher la voyante et provoquante marginalité de leur groupe. Tout comme les bonnets à plumets. 

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Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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Iconographie.

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Les représentations  de saint Sébastien, abondantes dans l'art européen de la Renaissance, sont assez fréquentes en Bretagne, en raison de son invocation contre la peste au même titre que saint Roch. Ce sont essentiellement des statues qui ont été conservées, où le saint est figuré lié à une colonne et transpercé de flèches, mais sans ses archers.

Il apparaît, en sculpture durant le XVIe siècle ou début du XVIIe, entre ses archers devenus ses bourreaux, à la chapelle Saint-Sébastien du Faouët (bois, sablière, v. 1608), à la chapelle Saint-Fiacre du Faouët (pierre, retable), en bas-relief sur l'arc de triomphe de la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal (pierre) ou sur le calvaire de la même chapelle. Dans ces trois cas, le saint est placé au centre entre les deux archers.

Enfin, parmi les vitraux de la même époque, les représentations qui ont été conservées sont très rares en Bretagne. Le saint est figuré isolé à Plogonnec, mais les archers sont figurés sur le soubassement. 

En l'église Saint-Gall de Langast, un vitrail du XVIe siècle montre le saint de face, à droite, visé par deux archers de profil à gauche. 

La chapelle Saint-Sébastien de Briec conservait, jusqu'au début du XIXe siècle, une verrière de saint Sébastien datant de 1575.

Hors Bretagne, on peut citer, toujours pour le XVIe-début XVIIe, les verrières  Saint Georges à Chevrières, la baie 55 de la cathédrale de Rouen, la baie n°7 datée de 1557 du Martyre de saint Sébastien de Triel, les vitres de l'église Saint-Pierre d'Auxerre (datée de 1624) ou de Saint-Gervais-et-saint-Protais de Gisors.

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En Bretagne, sur ce blog :

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Voir aussi la niche à volets  de Saint Sébastien entre quatre archers de la chapelle Saint-Sébastien de Guernilis à Briec.

La verrière de saint Sébastien à l'église Saint-Gall de Langast (22)

Ailleurs, autres liens :

  • http://eglisesduconfluent.fr/Pages/Pe-Sebastien.php
  • http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm8601/StSebastien_3.php
  • Schongauer

—LEANDRI (Marie-Pierre), 1997,Représentations provençales et piémontaises de la vie de saint Sébastien : procédés narratifs et sources textuelles Mélanges de l'école française de Rome  Année 1997  109-2  pp. 569-601

https://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9883_1997_num_109_2_3587

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Parmi toutes ces représentations bretonnes ou européennes, le vitrail de Trégourez est remarquable par sa singularité.

Il s'éloigne d'une part, par son style, des productions de l'atelier quimpérois dit de Le Sodec, alors fortement  implanté en Finistère. Et il diffère du style des deux verrières réunies dans la maîtresse-vitre.

Ce qui me frappe, c'est le dynamisme de la composition, et la clarté de lecture de la scène.

Le dynamisme, évident dans la posture des deux archers mais qui est plus évident encore si on la compare aux autres sculptures et peintures, est tout à fait notable sur la lancette de gauche, où Sébastien, loin d'être statique et impassible comme il l'est ailleurs,  semble saisi en plein mouvement ou en pleine foulée. Ce "mouvement", certes entravé, est réel. Et le visage ne montre pas du tout la sainte indifférence de l'athlète du Christ endurant ailleurs, non sans une certaine jouissance, et en tout cas une patience exemplaire, son mal. Tout au contraire, le saint grimace, montre les dents, et tend la tête vers ses bourreaux.

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Sans pouvoir justifier mon sentiment, le vitrail m'évoque une influence rhénane. Je retrouve l'élan de la composition du vitrail dans la peinture et les gravures du strasbourgeois Hans Haldung (1484-1545) et notamment dans son Martyre de saint Sébastien de 1507, élément central d'un tryptique conservé à Nuremberg.

Ou bien dans le retable d'un de ses disciples à Strasbourg en 1510, le Maître du Diptyque de saint Sébastien, conservé à la Gemäldegalerie de Berlin.

Dans les deux cas, Sébastien est placé à gauche (mais il est plus stoïque et détaché qu'à Trégourez), tandis que les archers en profil dédoublé ont la même posture, jambe en avant, et le même costume à chausses moulantes et à crevés, que sur notre vitrail.

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Hans Baldung 1507.

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Photo Flickr J.L. Mazières : Maitre du Diptyque du Saint Sébastien. Actif dans l'entourage de Hans Baldung Grien à Strasbourg vers 1510. Le martyr de St Sébastien. Berlin Gemäldegalerie.

 

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La statue de saint Sébastien dans l'église de Trégourez.

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Cette statue en bois polychrome s'écarte des modèles habituels du XVIe siècle représentant un bel éphèbe, un athleta Christi triomphant par sa  belle et sainte indifférence des blessures qui lui sont infligées : changement de siècle et de valeurs théologiques. Ici, le corps s'infléchit et les genoux se plient tandis que la tête, barbue comme celle du Christ, se penche sous l'arche du bras. 

Voir  en comparaison :

 

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LE TYMPAN.

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Un chapeau de triomphe avec emploi de sanguine en ton local contient un écu aux armes d'or à cinq macles de sable posées 3 et 2 qui seraient celles des Plessix de la Villeneuve. 

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La famille de Plessis à Trégourez.

Les « plessis », en breton kenkis, sont d'anciennes propriétés entourées de branches entrelacées délimitant une maison ou même toute une propriété, voire une forêt entière. Souvent, et c'est  le cas pour Laz, ces propriétés sont devenues des manoirs.

Dès le XIe siècle, Trégourez forme une paroisse de l'évêché de Cornouaille, englobant alors les hameaux de Gulvain et Lannarnec, qui dépendent désormais de la commune d'Edern. Les seigneuries de La Villeneuve, Crec'hanveil et Kerguiridic en Trégourez dépendaient de la baronnie de Laz, avant d'être rattachée par la suite au marquisat de La Roche-Helgomarc'h.

Le lieu-dit Plessis se trouve au nord-est de Trégourez et au sud-est de Laz.

Le manoir du Quenquis est attesté à Laz en 1426 et 1536, puis on trouve la forme Plessis en 1691, Manoir du Plessis x en 1700,et 1706, PLessis en 1723, Plessix en 1840, Le Plessis en 1846, Le Plessis en 1909.

 

Les Plessis (en breton Quinquis) représentent la noblesse de Trégourez à la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481, tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre. Tous les nobles devaient participer à cette revue militaire, munis de l'équipement en rapport avec leur fortune : Hervé du Quinquis, archer en brigandine, était présent tout comme Guillaume de Kerguz, également archer en brigandine.

 

À la Réformation de 1536 en Cornouaille ce sont, pour Trégourez,  Ollivier du Plessix, sieur de Villeneuve. Ollivier de Kerguz, Sieur dudit lieu,  Jean Bodineau, Sieur de Kerfollozon de la Motte.

A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles  tenue à Quimper les 15 et 16 mai  1562 , on trouve pour représenter Trégourez  : Barthelemy le Quinquis, "présent, sous l'esdict" ; Louis de Kersulien, "sous l'esdict" ; et Charles le Corre, default.

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Liens.

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/reformation_de_1536_en_cornouaille_v2.2.pdf

https://man8rove.com/fr/blason/p5hw6r31-plessix

http://www.cgh-poher.org/telechargement/kaier46/10-LIEUX-DITS%20DE%20LAZ.pdf

https://man8rove.com/fr/blason/6sqi5gp-kergus-alias-kerguz

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Ces armes des Plessis s'observent aussi sur une vitre de la chapelle Notre-Dame de Ponthouar, au sud-ouest de Trégourez, sur la route allant vers Quimper. Sur le tympan de la baie n°1, datée (Gatouillat et Hérold) de la fin du XVe, l'écu d'or à cinq macles de sable des Quenquis/Plessis occupe l'ajour supérieur, tandis que l' ajour inférieur porte les armes de Quenquis en  mi-parti avec des armes au sanglier de sable.

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/tregourez-chapelle-de-ponthouar/

Dans la même chapelle se retrouvent en baie 4 (fin XVe ou début XVIe) les armes d'azur à la croix pattée alésée d'argent de la famille de Kerguz. Vers 1500, Yvon de Kerguz, époux de Catherine de Tréanna (d'argent à la macle d'azur.), offre ce vitrail à la chapelle Notre-Dame-de-Ponthouar. 

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 Marie de Kerguz , fille de Guillaume, écuyer avait épousé Pierre du Plessix, écuyer, seigneur du Plessix et  de La Villeneuve.

"La famille de Kerguz, seigneur du dit-lieu de Kerguz, est présente aux réformations et montres de l'évêché de Cornouaille entre 1426 et 1562. Pierre de Kerguz fut abbé de l'abbaye sainte-Croix de Quimperlé entre 1500 et 1520. Deux nobles, Guillaume de Kerguz et Hervé du Quinquis, tous deux archers en brigandine, sont cités à la montre de l'évêché de Cornouaille de 1481 et trois (Barthélémy Le Quinquis, Louis de Kersulien, Charles Le Corre) à celle de 1562."

"Dans la chapelle ND de Ponthouar  la baie 4, notamment, outre les blasons de Kerguz, de Tréanna et de Kergoët, présente encore une Transfiguration remontant au quatrième quart du XVe s., tandis qu’une sainte Véronique subsiste dans la baie 6 et une Annonciation dans la baie 8, ces deux dernières datant vraisemblablement de la fin du XVe s. ou du début du XVIe ."

"...les armoiries de la verrière sont celles d’Yvon (ou Even) de Kerguz et de Catherine de Tréanna (qui vivaient au milieu du XVe s.), celles de leur petit-fils, Olivier de Kerguz (docteur en droit, qui vivait dans le premier quart du XVIe s.), ainsi que celles de sa femme Jeanne de Kergoët, dame de Kerstang."

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Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

Le martyre de saint Sébastien, vitrail vers 1570 de l'église Saint-Idouet de Trégourez. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1901, BDHA page 151 : statistique monumentale des vitraux peints.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/9dfa6dac00e1a2ee864f8c28b17defea.pdf

— ABGRALL (Jean-Marie), 1914, Architecture bretonne. Etude des monuments du diocèse de Quimper, A. de Kerangal Quimper, page 343-344.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

"Saint-Goazec.- Avant que l'église eût été reconstruite, la maîtresse-vitre renfermait un vitrail remarquable qui a été divisé pour être réparti dans !,es trois fenêtres absidales de la nouvelle église. Voici quelle en était la cornposition : 1. - Entrée à Jérusalem ; 2. - Cène; 3. - Prière au . jardin; 4. - Baiser de Judas; 5. Pilate se lavant les mains; 6. - Portement de croix ; 7. - Crucifiement i. 8. - Résurrection. Dans les 15 compartiments du tympan, anges condui~ sant les âmes des justes, démons emportant les âmes des réprouvés, anges et Saints, armoiries."

— ABGRALL (Jean-Marie), 190-, Notice sur Laz, BDHA

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3f8d293143dbd7d909bb80295eb3545b.pdf

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Trégourez, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/11f67d5b790259d5e88147762dfe6e34.pdf

— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne, Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne (SHAB) pages 27 à 64.

https://www.shabretagne.com/document/article/2531/La-peinture-sur-verre-en-Bretagne-Origine-de-quelques-verrieres-du-XVIe-siecle

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183

— INFOBRETAGNE

http://www.infobretagne.com/tregourez.htm

— INVENTAIRE GENERAL 1966

https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/9a06828e-20a5-40a7-92c1-b8d45ff5397d

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090462

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/APMH0244707

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Saint Sébastien Chapelles bretonnes Héraldique

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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