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22 juin 2022 3 22 /06 /juin /2022 19:37

Le bestiaire — zodiacal, religieux, et général — des sablières ornées (bois polychrome, Le Mérer, v.1895) de l'église de Runan.

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Voir :

 

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PRÉSENTATION.

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Ces sablières ornées et polychromes de la charpente sont contemporaines de la restauration de l'église de Runan en 1895. Elles sont signées de LE MERER sculpteur et réalisées sur commande de la fabrique paroissiale. Elles n'ont jamais fait l'objet de descriptions détaillées et monographiques, malgré leur intérêt, bien que la thèse de référence sur les sablières bretonnes par Sophie Duhem les mentionnent. L'hypothèse souvent reprise d'une description des péchés et des vices a été réfutée par S. Duhem pour la raison (discutable ?) qu'il ne s'agit pas d'une production médiévale, mais moderne. Ces animaux de bestiaire restent inséparables de leur valeur allégorique traditionnelle.

Jean-Paul Rolland, en 2016,  les analyse avec soin, les illustre de 12 photographies, en propose une interprétation allégorique du bestiaire, mais il les date du XVIe siècle ; son interprétation séparant les représentations négatives, au nord, orientés vers le fond de la nef, et positives, au sud, orientés vers le chœur n'est pas validée par la réalité, puisque ces orientations sont opposées à celles qu'il décrit.

Le site Infobretagne en présentait jusqu'à présent le relevé photographique le plus complet.

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Depuis le chœur vers le fond de la nef, nous trouvons :

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I. Du côté sud :

1 à 4 : Les quatre éléments du Tétramorphe caractérisant les quatre évangélistes : Taureau, Lion, Aigle, Ange.

5. Un cheval

6. Un dragon couronné à 7 têtes et à queue étoilée (bête de l'Apocalypse)

7 à 19 : dix des douze signes du Zodiaque (en désordre), les deux autres étant supposés cachés par la tribune. Et un intrus, le homard!!

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II. Du côté nord :

1. Un éléphant

2. Un dromadaire

3. Un perroquet

4. Un mouton

5. Un pélican nourrissant ses petits de son sang

6. Un aigle

7. Un coq 

8. Un chien

9. Un dauphin

10. Une tortue.

11. Un cochon

12. Un serpent

13. Un bouc 

14. Une grenouille

15. Un paon

16. Une inscription de signature

17. Un crocodile

18. Un bœuf (?).

19 et 20 : cachés.

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Le sculpteur Le Mérer.

François-Marie Luzel  mentionne dans son Journal de route un artiste de ce nom cà qui il  rend visite à Lanvellec (au sud de Lannion) en mai 1865 :

"Nous allons voir un menuisier artiste du pays, nommé Le Mérer. Il travaille assez habilement le bois, restaure les vieux meubles, fait des chaires à prêcher et des confessionnaux sculptés pour les églises du pays, et généralement tout ce qui concerne son état. Son père, Phulupic ar Mérer, était aussi un menuisier renommé et, en outre, tournait assez agréablement une chanson bretonne."

https://www.persee.fr/docAsPDF/abpo_0003-391x_1910_num_26_2_4208.pdf

Un autel de Notre-Dame de la Pitié de La Chapelle-Neuve (22) est attribué à "Ph. Le Mérer" qui l'a réalisé avec des panneaux du XVIe siècle

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5729535z/texteBrut

Le site Patrimoine.bzh recense plusieurs pièces de mobilier religieux attribués à Philippe Le Merer de Lannion (vers 1870) et ses fils. Parmi ceux-ci, un Philippe Le Mérer, toujours de Lannion, effectue des boiseries d'un couvent de Tréguier en 1890, tandis qu'un Le Merer de Lannion travaille en 1902 et en 1923 à Ploubezre.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22Le+Merer%22

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-pierre-ploubezre/149720d3-8825-4964-afa3-a3e44dec9005

Enfin, une exposition de 2002 apporte toutes les données nécessaires à la synthèse de ces informations :

"En créant l'exposition Le Mérer, les bénévoles, réunis autour de Joël Vandenberghe, ont voulu faire connaître une grande famille d'ébénistes qui a oeuvré à Lannion pendant un siècle, de 1848 à 1950.

Jean-Philippe Le Goareguer, descendant direct de Philippe Le Mérer, a mis à disposition plans, photos, documents sur la famille et les ateliers Le Mérer, situés à Brélevenez. Cette histoire commence aux alentours de la fin du XVIIe siècle, à Plestin-les-Grèves, où est installée la famille Le Mérer, meunier de son état. Elle va se poursuivre au moulin du Roudour, à Plouzélambre, où va naître Philippe 2, fils du meunier Philippe 1, qui abandonnera le moulin pour se consacrer à la menuiserie et aux poèmes. C'est aux environs de 1780 que les premiers Le Mérer s'installent à Lanvellec, avec le mariage de Philippe 2.

Ebénistes sculpteurs au service de l'église

Vers 1848, Philippe 4, petit-fils de Philippe 2, abandonne ses deux frères Jean-Baptiste et Pierre-Marie, menuisiers sculpteurs à Lanvellec, et part s'installer à Lannion où il se mariera. Il remporte le premier prix de sculpture à Saint-Brieuc, en 1846, et se fait remarquer par l'évêque de Saint-Brieuc - Tréguier, Mgr David, qui va lui passer commande de plusieurs mobiliers d'église. En effet, à cette époque (1865-1900), les constructions d'église sont importantes et le style néo-gothique inspiré par les travaux de Viollet-Le Duc est principalement utilisé. Les ateliers vont ainsi construire bon nombre d'autels, de chair à prêcher, de stalles que l'on retrouvera un peu partout, en Trégor mais aussi à l'étranger, et même au Vatican, puisque Philippe 4 offre, en 1888, un porte-missel au pape Léon XIII, à l'occasion de son jubilé sacerdotal. Un présent qui lui vaudra une médaille d'argent à l'exposition vaticane.

Une oeuvre qui subsiste au travers de l'orgue

Toute l'oeuvre de la famille Le Mérer subsiste et l'on peut la découvrir dans bon nombre d'églises des Côtes-d'Armor (Paimpol, Lannion, Bégard, Tréguier, Ploubezre, Yvias, Bulat, etc.). Bien entendu, l'église Saint-Brendan, de Lanvellec, abrite quelques-unes de leurs réalisations, dont la plus fameuse, la chair qui a vu la participation de toute la famille à sa fabrication. La Première Guerre mondiale et la séparation du Clergé et de l'Etat ont mis à mal l'atelier, qui fermera ses portes dans les années 1950, après avoir employé pas loin d'une cinquantaine de personnes. La famille Le Mérer est étroitement liée à l'orgue de Dalham, qui fait les beaux jours du festival de musique ancienne, car ils ont été pendant des années organistes de l'église Saint-Brendan. Constance Le Mérer publiera même quelques vers acides sur le démantèlement de l'orgue." Le Télégramme 10 juillet 2002

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20020710&article=4686434&type=ar

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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DESCRIPTION : LE CÔTÉ SUD DEPUIS LE CHOEUR.

 

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Tous les éléments sont reliés par un rinceau à larges feuilles.

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Les quatre emblèmes des évangélistes, issus du Tétramorphe.

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Ils montrent plus de souci de vérité naturaliste que de référence à l'iconographie chrétienne, et les deux premiers ne sont pas ailés.

 

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1. Le taureau de saint Luc.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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2. Le lion de saint Marc.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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3. L'aigle de saint Jean.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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4. L'ange de saint Matthieu.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Le cheval, et la Bête de l'Apocalypse.

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5. Le cheval.

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Je ne sais comment l'insérer dans cette séquence à thématique chrétienne, à moins d'y voir une figure métonymique des quatre Cavaliers de l'Apocalypse.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. La Bête de l'Apocalypse.

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Sa queue, dardée en flèche,  est entourée de quatre étoiles. Les sept têtes sont couronnées.

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Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Les douze signes zodiacaux.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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7. Le Verseau.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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8. Les Poissons.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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9. Le Bélier.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières de l'église de Runan.
Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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10. Le Taureau.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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11. Les Gémeaux.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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12. Le homard.

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Il n'est mentionné ni dans la description de Jean-Paul Rolland ni dans celle de Michel Lascaux. J'ai hésité avec la langoustine, en raison de sa couleur. On fera comme on voudra. Mais ce n'est pas la langouste, qui n'a pas de grosses pinces.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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13. Le Lion.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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14. Le Sagittaire.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. La Balance.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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16. Le Cancer.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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17. Le Centaure.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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18 et 19 : la Vierge et le Capricorne ? On admettra qu'ils sont cachés par la tribune.

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On voit en effet le début d'une figure zodiacale, qui montre que la sablière se poursuit jusqu'au fond de la nef.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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DESCRIPTION : LE CÔTÉ NORD DEPUIS LE CHOEUR.

 

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1. L'éléphant.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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2. Le dromadaire

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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3. Le mouton.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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4. Le Perroquet.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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5.Le Pélican.

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Comme dans le symbole chrétien du Christ et de l'Eucharistie, il se blesse la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. L'aigle.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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7. Le coq.

 

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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8. Le chien.

 

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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9.  Le dauphin.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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10. La tortue.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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11. Le cochon.

 

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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12. Le serpent.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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13. Le bouc.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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14. La grenouille.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. Le paon.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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16. L'inscription.

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LE MERER SCULPTEUR FAIT PAR LE SOIN DE LA FABRIQUE.

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Je rappelle que la "fabrique" désigne les administrateurs (souvent au nombre de deux) désignés pour l'année pour gérer les biens et revenus de la paroisse et décider des travaux à effectuer.

L'inscription est sculptée, en lettres gothiques peintes en rouge, sur un phylactère blanc dont l'extrémité de gauche se fond ou se superpose avec la gueule d'un animal (évoquant une belette par exemple). Celui-ci mord la queue du dragon qui suit.

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Les sablières de l'église de Runan.

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17. Le crocodile.

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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18. Le bœuf (ou chien ??).

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Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Les sablières ornées (bois polychrome, Le Merer, v.1895) de l'église de Runan. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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19 et 20. Il nous reste à deviner les deux animaux cachés par la tribune.

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Note : cette tribune date de la fin du XIXe siècle, elle est donc contemporaine des sablières, mais légèrement postérieure.

 

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SOURCES ET LIENS.

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, pages 2, 19, 39, 46, et 265.

— WIKIPEDIA

"L'ensemble de l'église est couvert par une voûte lambrissée. Dans le vaisseau central, les sablières qui portent le lambris sont sculptées et représentent, côté nord [sic ], les signes du Zodiaque, côté sud, des animaux symbolisant les vices, tirés d'un bestiaire. Cette voûte de bois, ainsi que celles qui la contrebutent dans le bas-côté sud, date de la restauration du xixe siècle "

 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_Runan

— BONNET ( Philippe), RIOULT ( Jean-Jacques), 2010 , Bretagne gothique : l'architecture religieuse, Paris, Picard, 2010, 485 p. 

— COUFFON René Couffon, « Runan », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « 107e session, 1949, Saint-Brieuc »,‎ 1950, p. 150-164. 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f154.image.r=runan

— DURAND ( Gildas), 1999,, « Nouvelle théorie sur le retable de Runan. Ses conséquences pour la connaissance de l'art gothique breton », Les dossiers du Centre de Recherche et d'Archéologie d'Alet, no 18,‎ 1999, p. 91-104.

—Infobretagne

http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

LASCAUX (Michel), 1987, Runan l'église des Chevaliers de Malte.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_106/Runan_lEglise_des_Chevaliers_de_Malte_.pdf

— LEMAÎTRE (Stéven), 2015, « Runan, église Notre-Dame-de-Miséricorde », Congrès archéologique de France, Société française d'archéologie « Monuments des Côtes d'Armor, le « Beau Moyen Âge », 173e session, 2015 »,‎ 2017, p. 313-326. 

— MONNIER (Louis), 1900, « L'église de Runan, ses origines, son histoire », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, vol. 24,‎ 1900, p. 195.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411435g/f134.image.r=runan?rk=42918;4

 

—MONUMENTUM

https://monumentum.fr/eglise-notre-dame-cimetiere-pa00089576.html

https://www.patrimoine-religieux.fr/eglises_edifices/22-C%C3%B4tes-dArmor/22269-Runan/138124-EgliseNotre-Dame

 

—ROLLAND (Jean-Paul), 2016, L'église Notre-Dame de Runan.

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_242/eglise__notre__dame__runan.pdf

—ROPARTZ ( Sigismond), 1854, « Notice sur Runan », Annuaire des Côtes d'Armor,‎ 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1107857/f87.item

— SPREV

http://www.sprev.org/centre-sprev/runan-eglise-notre-dame-de-misericorde/

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Sculpture Chapelles bretonnes
14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 14:37

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PRÉSENTATION (D'APRÉS LES CARTELS EXPOSÉS ET AUTRES SOURCES).

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L'aître Saint-Maclou est un ancien aître charnier datant du XVIe siècle, situé 186, rue de Martainville à Rouen. Il constitue un des rares exemples d'ossuaire de ce type subsistant en Europe. L'aître Saint-Maclou fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862

L'ossuaire se compose de quatre galeries encadrant une place centrale ; il est large de 32 mètres pour une longueur de 48 mètres. Les trois premières galeries sont réalisées en pans de bois au-dessus d'un soubassement en pierre, les fûts des colonnes sont sculptés de décors de la première Renaissance. La galerie du sud du XVIIe siècle est en revanche dépourvue de soubassement et de sculptures. Les galeries sont fermées par des cloisons en pans de bois maçonnés et des fenêtres lors de la construction d'un étage au XVIIIe siècle.

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Cliquez sur les images.

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"Le conseil de fabrique de la paroisse de saint Maclou décide, dès 1526, la construction de trois galeries qui entoureraient le cimetière : à l’Ouest, au Nord et à l’Est. La galerie Ouest mesure 45,50 mètres, 31,90 mètres pour celle du côté Nord et 44,35 mètres pour la galerie de l’Est. La décision n’a pas été envisagée sans lien avec les terribles épidémies de peste des années 1521 et 1522 qui ont ravagé le pays, la Normandie mais surtout sa capitale : Rouen, et qui fut particulièrement meurtrière.

Les galeries ont été édifiées les unes à la suite des autres de 1527 à 1533 par les maçons, ymagiers et huchiers placés sous la direction des maçons Jehan Louvel et Guillaume Ribert. Le corps de bâtiment situé à l’Ouest ouvrit le chantier, puis celui du Nord, et enfin les travaux se terminèrent par celui de l’Est. "

 

En 1526, la paroisse décide la construction de trois galeries ouvertes sur le cimetière, formant un U autour de celui-ci. Les travaux débutent en 1527 par la galerie ouest (celle qui permet d’aller de la rue Géricault à la rue Martainville). S’ensuivent l’édification de la galerie nord achevée en 1529 puis de la galerie est, dont la fin des travaux est estimée à 1533. La galerie nord possède une chapelle située à son extrémité du côté de la galerie ouest, la chapelle des Trépassés. Des messes y étaient données pour les morts.

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"L’Aître Saint-Maclou se présente comme un parallélogramme presque régulier, limité, dans sa plus grande longueur, par la rue Martainville à l’ouest et sur un petit côté par la rue Géricault (ancienne rue du Chaudron) au nord. La première entrée se faisait par la porte de l’ancienne rue du Sac ou du Chaudron (actuelle rue Géricault), cette porte disparaît en 1924. Les galeries entourent l’espace central du cimetière où les morts, au Moyen Age, sont ensevelis en pleine terre. Des restes osseux sont mis au jour à mesure que l’on ouvre de nouvelles fosses au sein du terrain déjà utilisé. Par respect pour les défunts, ces restes, des ossements rendus à l’anonymat par la décomposition du corps, peuvent être entreposés dans les charniers. Dans ce cas, sous la toiture à double pan, munie de lucarnes, les os sont empilés sur le plancher des combles.

Au centre de l’Aître s’ouvraient des fosses individuelles, comme le montrent les enluminures de l’Office des Morts.

Lors des inhumations successives, ou lors de la levée des restes après disparition des chairs, les os sont disposés au-dessus des galeries. Ainsi se remplissent les charniers, sortes de galetas reposant sur des piliers de bois. Les empilements d’ossements montent jusqu’à la charpente du toit à double pente, ouverte, de place en place, par des lucarnes. Cette disposition, similaire à celle du charnier des Innocents à Paris, se retrouve au cimetière de Montvilliers, près du Havre, ou à celui de Vienne à Blois. Un autre cimetière à galeries, datant de la fin des XVe et XVIe siècles, existe encore à Montfort-Lamaury, dans les Yvelines. Mais le décor de l’Aître Saint-Maclou est unique, par la richesse et la complexité de son programme iconographique, et surtout par l’ensemble des motifs ornant les sablières et les potelets de bois. " (Bethmont-Gallerand)

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© Kosept. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

© Kosept. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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L'image qui suit permet de comprendre la disposition du décor sculpté : des colonnes  en pierre soutiennent une galerie ajourée.

— Les maisons à pans de bois associent deux éléments : 1. le colombage désigne l' ensemble des poutres formant la charpente d'un mur. Cette ossature de bois est constituée de pans de bois dont les poutres délimitent des compartiments appelés carreaux ; 2. le hourdage, qui forme les murs et qui a un rôle de remplissage et de raidisseur.

—Les poutres horizontales supérieures et inférieures portent le nom de "sablières" dans le vocabulaire propre à la construction des maisons à pans de bois (ou à colombage). Ces sablières sont, pour les demeures des notables en milieu urbain, et ici  en particulier, le support de sculptures en bas ou moyen-relief.

— Les montants verticaux ou "potelets" assemblés aux sablières, sont régulièrement aussi le support de sculptures.

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Les sculptures des colonnes, hélas très dégradées, portent une remarquable Danse macabre  qui fera l'objet d'un second article, et des chapiteaux souvent décorés de grotesques. 

Les sablières et potelets reçoivent des frises de symboles macabres, certes communs et répétitifs (crânes et os entrecroisés), mais aussi plus divers et plus originaux, ce qui justifie leur examen détaillé le long des quatre galeries.

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"À cette époque, l’élévation des galeries se compose d’un soubassement en pierre, rythmé par des colonnes sculptées, surmonté d’une ossature en pan-de-bois servant de comble. Cette ossature forme une grille constituée de deux poutres horizontales nommées sablières et de potelets verticaux. L’ossuaire prend place dans ces combles. D’anciennes recherches (Laquerrière) donnent une interprétation de l’aspect de cet ossuaire : un espace ajouré, rythmé de petites colonnes en bois, où les ossements sont apparents ; au-dessus une toiture percée de lucarnes permettant au fossoyeur d’accéder à ce "grenier" au moyen d’une échelle. Toutefois, les archives et les recherches archéologiques récentes ne permettent pas de confirmer pleinement cette hypothèse. "

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Hypothèse d’élévation d’une des galeries de l’aître Saint-Maclou. Dessin d’Anatole Laquerrière, 1909. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Hypothèse d’élévation d’une des galeries de l’aître Saint-Maclou. Dessin d’Anatole Laquerrière, 1909. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Seuls les galeries ouest, nord et est datent de 1526-1533. Les éléments sculptés de la galerie sud sont bien plus tardifs ( 1650-1652), mais reprennent le même vocabulaire macabre.

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"L'AILE SUD. La construction de l’aile sud ferme la cour de l’aître Saint-Maclou en 1652. Elle est réalisée grâce à des donations dont la plus importante est due à Robert Duchesne, prêtre de la paroisse Saint-Maclou. Le chêne sculpté sur la façade rappelle peut-être ce donateur. Une volonté d’harmonisation avec les galeries antérieures se ressent : usage de matériaux semblables, colonnes, ossature en pan-de-bois, décor similaire. Quelques différences toutefois : le bâtiment est conçu avec un étage ; les colonnes ne reposent pas sur un soubassement et leurs sculptures restent, pour une raison inconnue, inachevées. Il comprend des logements sur plusieurs niveaux destinés aux prêtres, dont l’accès se faisait à l’arrière du côté de la cour des prêtres, ainsi qu'une galerie sur cour. Une chapelle dédiée à saint Michel est aménagée dans cette galerie du côté ouest." (Métropole)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Une vue de l'Aître au XVIe siècle, imaginée par Langlois (1833).

© Bibliothèque municipale de Rouen (Est.A.Langlois 124 12301)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"LES AMÉNAGEMENTS DU 18e SIÈCLE Face au nombre croissant d’enfants fréquentant les écoles, un étage est ajouté aux galeries ouest, nord et est, de 1745 à 1766, afin d’y accueillir des classes. L’avancée des travaux se fait peu à peu selon les ressources financières dont dispose le curé Adam Charles Esmangard, celui-ci ayant décidé de prendre personnellement en charge ce coût. En 1758 un incendie touche l’angle sud-ouest de l’aître freinant les travaux. Quatre escaliers extérieurs couverts sont installés aux angles des galeries. Ils permettent d’accéder à l’étage (l’escalier à l’angle sud-est de la cour a été démoli au début du 20e siècle puis plus tard celui situé à l’angle sud-ouest). Cette surélévation suppose la destruction des combles servant d’ossuaire. Les ossements ont été préalablement retirés et enterrés dans le cimetière en 1705. Les galeries seront ensuite peu à peu fermées du 18e à la fin du 19e siècle." (Métropole)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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LES PHOTOGRAPHIES DE MA VISITE (2020).

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"UN FUNÈBRE DÉCOR.

 Le décor de l’aître illustre son activité. Sur les sablières et sur les potelets, se déroulent des frises d’objets macabres, aperçu de l’univers quotidien d’un charnier : ossements (crânes, mâchoires, fémurs, omoplates, côtes, os iliaques) ; instruments liés à la cérémonie religieuse de l’office des morts (étoles*, missels*, croix, cierges, ciboires*, bénitiers, cloches), instruments de la Passion (clous et fouets) ; outils du fossoyeur (pelle, pioche, bêche, cercueil). …" (Métropole)

 

 

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Sur la photographie qui suit, nous avons successivement :

-Un cercueil entrouvert

-Un fémur entrecroisé avec un tibia.

-Un os iliaque

-Un crâne et sa mandibule

-Une mandibule (brisée).

 

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Un potelet montant orné d'une couronne de laurier à l'antique où figure un buste. Galerie ouest (1526-1533).

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Ces potelets au décor Renaissance sont tous centrés par une couronne à l'antique et enrubannée, rappelant la  pratique de déposer dans la tombe des couronnes de fleurs fraîches, ou bien de lierre ou de laurier, semper virens, comme le préconise Guillaume Durand, évêque de Mende au XIIe siècle.

Les couronnes reçoivent soit des instruments de fossoyeurs parfois entrecroisés ; soit des ossements ; soit des bustes, qui ne sont pas des portraits d’êtres vivants, mais le rappel des formes antiques de portraits funéraires.

Un autre rappel de l’Antiquité, des têtes de putti ailés ornent les chapiteaux."

 Sur la sablière haute, un tibia. Sur la sablière basse, une côte, et un livre.

Les bases des potelets sont constamment sculptés d'une tête de mort, motif qui se retrouvent moins constamment sur le chapiteau, où on trouve parfois des ossements, comme ici avec cette mandibule, ou des têtes de putti ailés.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Frise d'une sablière inférieure, galerie sud (1651). 

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Flambeau et instrument croisés,

Mandibule dentée,

Cercueil fermé,

Côte.

Fémur et tibia entrecroisés.

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Le flambeau (on en trouve ailleurs, entrecroisés) rappelle ceux qui accompagnent le corps porté en procession jusqu’à l’église, puis ensuite jusqu’à la terre bénite du cimetière.

Voir la procession des Charitons aux Andelys :

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Verrière de la Création et de la Procession des charitons, 150-1560 en baie 120 de l'ancienne collégiale du Grand-Andelys. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

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Voir l'Office des Morts des Heures d'Etienne Chevalier :

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Office des Morts, Jean Fouquet, Heures d'Etienne Chevalier.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte  de la galerie sud (1651). Crâne  démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent fémur et tibia puis  deux houes.

n.b "démantibulé", étymologiquement "démandibulé", sans mandibule.

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On trouve ailleurs des pioches, des pelles, des bêches et des louchets à fer plus allongé. "Les fossoyeurs figurent souvent dans les illustrations non bibliques de l’office des morts. Ils ramassent les os, les rassemblent dans les ossuaires. Dans les cimetières situés autour des églises, ils les déposent sous les gouttières. L’eau ruisselant du toit de l’édifice saint est bénite, ceux qui ne peuvent bénéficier d’une sépulture à l’intérieur de l’édifice en profitent." (Bethmont-Gallerand)

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os indistincts puis une côte et un os iliaque.

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À la différence d'autres pièces sculptées où la précision anatomique des ossements est remarquable et laisse supposer que les sculpteurs disposaient des modèles du charnier, les os sont moins bien rendus. L'os iliaque, semblable à une palette de peintre, se reconnaît au trou obturateur. Les côtes thoraciques ont toujours une large tête arrondie, et la tubérosité n'est jamais omise.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os indistincts puis un sablier, symbole du temps qui passe (Tempus fugit) et une faux symbolisant la Mort.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os (fémur et tibia stylisés) puis une pelle et une houe.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Potelet  dont la couronne est ornée d'une mandibule. Galerie ouest (1526-1533).

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La couronne enrubannée est suspendue à un anneau, et supporte ensuite des rameaux de chêne avec leurs glands.

Sur la sablière inférieure autour du crâne central, une pelle à bout carré  et une bêche à bout triangulaire renforcé par une ferrure ; une côte ; un fémur et un tibia entrecroisés.

Sur la sablière haute, autour du crâne central, un fémur et une pioche  puis un fémur et une côte.

Cette image montre la précision anatomique des fémurs, où la tête fémorale, le col, le grand et le petit trochanter ainsi que les deux condyles sont parfaitement rendus. Sur d'autres exemples, la qualité anatomique des tibias est également remarquable, avec les plateaux tibiaux à une extrémité, et la malléole externe bien sculptée de l'autre.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Potelet  dont la couronne est ornée d'un crâne. Galerie ouest (1526-1533).

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Ce crâne est singulier. Eustache-Hyacinthe Langlois y voyait « une tête de mort à triple face entourée d’une couronne », mais pour Sylvie Bethmont-Gallerand, " en fait, il n’en est rien, les trous des maxillaires aussi réguliers que les orbites donnent l’illusion d’une triple face".

Sous la couronne, un groupe végétal : des chardons?

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Sur la sablière supérieure : un fémur, deux côtes affrontées ; une omoplate (scapula) ; une houe ; un fémur et un tibia entrecroisés ; une mandibule ; une pelle .

Sur la sablière inférieure : deux côtes affrontées (comme sur le grill costal), deux torchères, une cloche symbolisant les heures. Puis après le crâne central viennent un goupilllon et le seau d'eau bénite, puis une croix de procession.

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— La cloche est un rappel du Temps, et de la dernière heure de survenue incertaine, mais S. Bethmont-Gallerand pense aussi aux sonnailles des morts et cloches à l’usage des crieurs des morts, ou crieurs des corps, ou des "clocheteurs". Le tintinabulum est une petite clochette agitée par le crieur, mais il y a aussi les tinterelles, petites cloches portées en tête des processions, pour accompagner le viatique et alerter les passants. La mort est annoncée par le glas et par les crieurs, salariés qui « crient le pater noster » et le nom du défunt, en invitant à la prière. Comme la croix, ces clochettes, parfois agitées par des anges dans les images aux marges des manuscrits, servent à faire fuir le diable. "

— Le goupillon ou "aspersoirs, aspergès"  est identifié par S. Bethmont-Gasserand : "Ces objets servent aux aspersions nombreuses qui précédent la mort et lui succèdent. Avant d’être incorporé à la terre bénite le corps est longuement aspergé. Des vases à eau bénite peuvent faire partie du mobilier funéraire, plantés dans la terre du cimetière, à proximité de la tombe.".

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Sablières de la Galerie ouest (1526-1533).

Sixièmes sablières depuis l'entrée à l'angle nord-ouest.

Sablière haute : Croix de procession, potelée ; côte ; fémur ; scapula. Crâne central. Cercueil entrouvert ; croix ; reliquaire ; fémur.

Sablière basse : Fémur et houe croisés ; cloche ; étole et instrument de procession ; côte ;  crâne central ; pioche et pelle croisées ; livre ouvert ; cercueil fermé ; côte ou mandibule.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Escalier de l'angle nord-est.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant (détail) de cet escalier : crâne, fémurs croisés, pelles.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

 

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POST-SCRIPTUM.

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J'aurai aimé photographier tous les motifs funéraires de ces sablières et de ces potelets. Je ne l'ai pas fait, mais j'ai retrouvé dans mes photos une incitation à bénéficier d'une visite virtuelle de l'Aître. 

Elle est remarquable, et permet de se livrer, comme je l'ai fait, à une recension du décor de chacune des sablières, de chaque potelet, de chaque colonne, et d'en faire pour des fins privés une belle série de captation d'écran.

Mais pourquoi vouloir être exhaustif ?

Je dirai seulement qu'en numérotant chaque sablière dans le sens anti-horaire à partir de l'entrée (angle nord-est) par S1, S2, S3 etc. j'ai repéré d'autres motifs que ceux que j'ai présenté ici :  en S2 un calice, en S3 un miroir, en S5 un reliquaire, en S10 et S12 un globe crucigère, etc...Ou qu'en désignant selon le même procédé chaque potelet (P1, P2, etc.), j'ai vu se succéder dans les couronnes de ces potelets des écus, des mandibules, des crânes, des os croisés, et en P10 des peaux de tanneurs, et ailleurs le visage rond d'un personnage sans doute féminin, etc.

Donc, je ne peux que conseiller à chacun de vivre cette très passionnante et très riche expérience :

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

 et souligner la qualité   de l'article de Sylvie Bethmont-Gallerand, qui est accompagné de quelques illustrations.

Merci aux organisateurs du site, et à leurs remarquables cartels d'exposition, car il est rare que le visiteur soit aussi bien guidé.

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SOURCES ET LIENS.

— AÎTRE SAINT-MACLOU

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/

EXPO VIRTUELLE

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre

 

https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr

https://books.openedition.org/purh/7437

LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.

« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,

 

—LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument,deux volumes I p.10-30, II p.10-61.Non consulté.

 

LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er  au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.

 

LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.

—MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.

— METROPOLE

https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf

PAVIA (Amélie), 2011,  L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (LEUTRAT E. dir.), Rennes 2, 2011, 633 p. Voir p.30 à35 :

https://www.academia.edu/31770552/La_symbolique_macabre_dans_les_sabli%C3%A8res_de_la%C3%AEtre_saint_Maclou_%C3%A0_Rouen

 

 

PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.

PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.

VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen,  73 p. Non consulté.

LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.

 

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/76013

— Maison à colombage vocabulaire :

https://books.openedition.org/pufr/7923

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Renaissance Sculpture Stalles
17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 23:14

La charpente sculptée ( sablières, engoulants et abouts de poinçons) de l'église Saint-Fiacre de Guengat.

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Sans craindre le travers de la méticulosité, nous avons plutôt tendance à penser que seule la minutie est vraiment amusante. Thomas Mann, "La montagne magique", 1924.

 

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PRÉSENTATION.

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Si les premières mentions de scènes des sablières de Guengat datent de 1891 avec la tentative d'interprétation de H. Diverrés qui y voient des armes parlantes (Lièvre blanc = Guengat, sanglier pistant un renard = Saint Alouarn), puis de 1911, date à laquelle le chanoine Abgrall reprend ces interprétations, et décrit les scènes les plus remarquables, et si ces sablières ont été ensuite rapidement décrites par Couffon en 1959 (réed. 1988) et étudiées mais non décrites par Sophie Duhem dans sa thèse générale sur les sablières de Bretagne (17 références dans l'index), leur première description  exhaustive, et prudente dans ses interprétations, est donnée par Christian Jouin dans son remarquable site "Tout sur Guengat". Mon article de 2014 tendait vers l'exhaustivité (sans y parvenir), reprenait comme argent comptant les interprétations de la littérature, et donnait aux internautes un premier relevé photographique du corpus. En 2019, un album sur les Trésors cachés des sablières de Bretagne proposait, pour les scènes les plus pittoresques, quatre photographies rutilantes  d' A. P. Standford.

Je souhaite aujourd'hui donner un nouveau relevé photographique, cette fois-ci complet et détaillé, des pièces sculptées, et y associer les autres éléments sculptés figuratifs de la charpente que sont les engoulants du bas-côté nord et les abouts de poinçon du chœur. 

Je veux aussi, après avoir décrit une trentaine de sablières de Bretagne, reprendre d'un œil plus critique les interprétations qui en sont données.

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Datation.

"Fin XVIe-début XVIIe siècle" selon S. Duhem.  J'aurai opté pour une datation plus précoce, en raison du bestiaire très médiéval, de la quasi absence d'influence de la Renaissance, et de la ressemblance des dragons avec ceux du Maître de Plomodiern (vers 1564), mais sur un mode moins poussé. On rêve d'une étude dendrologique.

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Restauration (sous réserve).

-En 1838 (d'après C. Jouin) 

-En 1991.

-En 2010 par l'entreprise Savina de Plouhinec.

-Hiver-printemps 2012, restauration complète de la charpente de la chapelle du Rosaire par Le Ber (Sizun). Dossier iconographique 25 clichés.

-En 2021, "mise en place d'une étude sur la rénovation du mobilier" demandée par la DRAC, Matthieu Bargain, conseiller au patrimoine, pour 17 statues classées (priorité pour saint Ivy et sa niche), un retable, un panneau peint et divers mobiliers.

Toute la charpente est lambrissée et peinte en bleu clair avec des nervures soulignées d'un bleu plus foncé et sculptées en frise de motifs géométriques rouges et noirs.

Les pièces de sablière sculptées se trouvent des deux cotés de la nef, dans une chapelle sud dédiée au Rosaire (quatre pièces) et dans la chapelle Saint-Roch  (deux pièces) au nord du chœur.

Remarque : D'une façon générale, nous ne pouvons nous fier aux couleurs actuelles, qui ne doivent pas être les couleurs d'origine. Il nous faudrait un rapport d'expertise dressé lors d'une restauration. 

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Description.

Je débuterai par la périphérie et le coté sud...
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I. LES SABLIÈRES DE LA CHAPELLE DU ROSAIRE OUVRANT DANS LE BAS-CÔTÉ SUD.

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Les deux côtés est et ouest de la chapelle  sont ornés de sablière. De chaque côté,  un entrait engoulé sépare les sablières en deux pièces. 

Chaque pièce est soulignée à sa partie inférieure par une frise de godrons rythmée par des têtes d'angelots ailés.

D'après le dossier de l'atelier Le Ber, la part de la restauration de novo en 2012 est considérable, tant pour la charpente proprement dit que pour les éléments sculptés ornementaux, mais j'ignore quels sont les relevés de l'état pré-restauration.

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LE COTÉ OUEST.

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Le côté ouest, première pièce. Quatre "chevaux" autour d'une rosace.

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Le blochet  en forme de volutes est sculpté de manière non figurative.

Quatre animaux entourent une rosace centrale. Malgré une facture grossière, on reconnaît à gauche deux chevaux, séparés par une cloison de stalle d'écurie ; celui de droite semble doté d'un panier dont rien n'indique qu'il est suspendu à la tête, mais qui peut faire office de mangeoire à grains.

Les deux queues sont différentes, celle de l'animal de gauche est excessivement longue, celle de celui de droite est retroussée.

Les oreilles sont dressées et longues à gauche.

Le ventre du cheval de droite, dilaté, pourrait indiquer une jument ; le sexe de celui de gauche n'est pas représenté.

Aucune pièce d'harnachement n'est figurée.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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De l'autre coté de la rosace, nous pouvons hésiter entre chevaux, ânes ou mulets. Les robes sont différentes. Le "cheval" de droite est un mâle. Les pattes postérieures de celui de gauche sont à demi fléchies, ce qui a pu inciter à voir là une scène d'accouplement.

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Conclusion. 

Nous ne pouvons tirer de ces quatre "chevaux" aucune interprétation renvoyant à une saynète, un proverbe, une légende, etc. La réunion de ces quatre équidés n'a aucun sens, elle est une décoration animalière, tout au plus  à visée  de distraction des fidèles en rapport avec leur environnement rural.

 

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le côté ouest, deuxième pièce. Un homme (chasseur ?), un chien (de chasse ?), une oie (?) / Un taureau et une vache.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Du coté gauche de la rosace. Un homme portant un objet allongé et un chien.

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Les vêtements de l'homme ne sont pas détaillés. Il pourrait être nu, mais à cela s'oppose le fait qu'il semble chaussé de sabots. Il est imberbe et porte les cheveux longs, couleur auburn. Sa jambe gauche est avancée, dans l'attitude de la marche.

 

L'objet qu'il tient est élargi en crosse à l'extrémité tenue par la main droite. L'autre extrémité est soutenu par la main gauche. L'hypothèse d'un fusil est plausible. Ce serait alors un chasseur, accompagné par son chien.

Le chien ne porte pas de collier, ce qui est conforme au style général où les détails d'habillement et harnachement sont absents. Les oreilles longues sont cohérentes avec l'hypothèse d'un chien de chasse.

Ce chien fait face à une oie (ou à un gibier d'eau, palmipède, mais l'attitude face à face ne plaide pas pour une poursuite ou à un arrêt).

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Du coté droit de la rosace, un taureau et une vache ; un lapin (ou lièvre).

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Aucune suite logique avec la partie de gauche, hormis le thème animalier. Aucune cohérence non plus dans la confrontation de la vache avec un lapin.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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LE COTÉ EST.

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Le blochet sud-est. Un homme aux bras écartés.

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Le personnage est remarquable et pittoresque, mais il est néanmoins impossible de l'identifier. Cet homme barbu, cheveux longs, aux mains écartées comme un "ravi" de crèche, nous intrigue par son chapeau semblable à un fez oriental. Ce chapeau, la tunique mi-longue et les braies sont rouges, seuls deux boutons et un col sont verts.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Première pièce à l'est. Arabesque de feuillages autour d'un masque d'homme barbu.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Deuxième pièce à l'est. Animaux et blason des Guengat.

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Coté droit. Un coq mangeant un tas de [grains ?] ; un animal [renard ??] mangeant un objet [poisson ? poule ?].

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On pense à un coq en raison de la queue aux plumes faisant éventail. Il se penche sur un objet  pyramidal marron.

Le quadrupède est doté d'une queue très long s'achevant par une boucle. La peinture forme des taches sombres sur cette queue et des rayures sur la crinière. Les oreilles sont longues et dressées. L'animal aux pattes postérieures fléchies tient par ses antérieures une proie qui ressemble autant à une poule (si c'est un renard) ou un poisson. En réalité, les caractéristiques sont trop incohérentes pour identifier un animal précis si on ne s'aide pas, avec les risques que cela comporte, de son intuition.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le blason des Guengat.

L'indentification est assurée, car les trois paumes caractéristiques s'inscrivent dans un écu, et que ces armes sont bien connues ici tout comme à Plogonnec.  Ce sont celles des seigneurs de Guengat, d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal. Mais les couleurs du fond (marron et non bleu) et des paumes (rose chair et non blanches) ne respectent pas les données de l'héraldique.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Coté gauche. Un animal sonnant de la trompe. Une croix pommée verte et jaune à l'extrémité d'un "calvaire" vert à trois degrés.

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L'animal est identique à celui du coté droit. Ceux qui ont opté alors pour un renard peuvent reprendre ici leur interprétation. Il souffle dans une trompe qui peut être rapprochée, si on veut, d'une trompe de chasse.

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Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Engoulant de l'entrait.

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Engoulant de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Engoulant de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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About de poinçon faisant fonction de poulie.

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About de poinçon de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

About de poinçon de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

About de poinçon de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

About de poinçon de la chapelle du Rosaire de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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II.  LA CHAPELLE DE SAINT-MICHEL   AU SUD DU CHOEUR.

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Sablière du coté oriental. Frise végétale semblable à la première pièce orientale de la chapelle du Rosaire, mais dont des parties ont été remplacées par des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Blochet sud-est. Tête d'homme coiffé d'un bonnet et montrant les dents.

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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Blochet sud-ouest. Masque de deux têtes masculines jumelées, bouche ouverte sur une langue rouge.

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La partie haute ou "bonnet" forme presque un culot.

 

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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Sablière du coté occidental. Frise végétale symétrique à la pièce orientale  : deux feuilles d'acanthe encadrent, de part et d'autre de l'entrait engoulé,  des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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About de poinçon : une tête de dragon montrant les dents.

Tous les abouts de poinçon de la charpente sont peints en bleu dans la même teinte que le lambris.

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Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Pièces de charpente de la chapelle Saint-Michel de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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III. LA SABLIÈRE ET L'ENTRAIT DE LA CHAPELLE DE SAINT-ROCH   AU NORD DU CHOEUR.

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Au dessus de l'arcade séparant le chœur de la chapelle Saint-Roch se trouve une première pièce. Il s'agit d'un entrait à engoulant, transformé et intégré à la cloison. Un masque d'homme  barbu crache des rinceaux serpentiformes délimitant des loges à éventails floraux.

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Entrait  de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait  de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait  de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait  de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Entrait de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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La sablière du mur ouest de la chapelle : deux dragons à queue céphalisée menacent de dévoration une femme nue aux cheveux blonds. 

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Les dragons au corps verruqueux (coups de gouge en V) sont dotées de pattes-nageoires et d'appendices supérieures en plume. Le museau de leur gueule largement ouverte sur une copieuse dentition est retroussé. La langue est tendue vers la proie. Les oreilles sont rondes. La queue se transforme en une deuxième tête identique à la tête principale.

Tous ces caractères sont ceux des dragons des sablières du Finistère, et notamment de celles de l'atelier du Maître de Plomodiern actif à Plomodiern, Saint-Nic, Pont-Croix et Cap-Sizun au milieu du XVIe siècle, mais tous les traits stylistiques de cet atelier (cartouches ...) ne se retrouvent pas à Guengat, et les transformations végétales des dragons sont ici plus timides.

La partie basse du buste du personnage central est détruite. La tête est rasée mais une natte (ou corde ?) l'entoure du côté gauche. On peut deviner un bras gauche dressé et les épaules.

Les personnages dont la tête est placée entre les gueules de deux dragons abondent dans la production du Maître de Plomodiern et autres sculpteurs de sablières, et on en trouve aussi un très bel exemple sur le coté sud de la nef.

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Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablière de la chapelle Saint-Roch de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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IV. SABLIÈRES DE LA NEF ET DU CHOEUR, CÔTÉ NORD.

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Description du chevet vers la nef, et donc de la droite vers la gauche.

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Frise de rinceaux fleuris (roses ?) sculptée ou en partie peinte. Quatrefeuilles peint.

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Note. Les quatrefeuilles se retrouvent à intervalles réguliers, toutes les quatre nervures, et me semblent peints sur les sections d'anciennes poutres (entraits) qui auraient été supprimées, puisqu'on les retrouve au même endroit du coté sud.

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Les sablières de l'église de Guengat.
Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Deux licornes affrontées autour d'un feuillage stylisé en arbre.

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Ces deux licornes, qu'on retrouve en vis à vis du coté sud, sont encadrées par des feuillages stylisés en petits arbres(come sur les peintures sur verre et enluminures médiévales), et s'affrontent de part et d'autre d'une tige fleurie, dotée de deux branches repliées en bras, autour d'un ovale. Cette tige, légèrement anthropomorphe, ou évoquant un emblème symbolique, peut être vue comme un arbre de la symbolique médiévale, comme celui du Paradis, et, du moins, interpelle par ses particularités.

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Dans son ouvrage, Sophie Duhem décrit la présence de ce thème des licornes sur les sablières bretonnes :

"Ce que nous avons observé pour la sirène [ provenant de l'imagerie bas-médiévale européenne] s'avère valable pour les centaures et les licornes.

Ces dernières apparaissent sur une trentaine de sablières sous l'apparence commune de chevaux dotés de cornes frontales. Si quelques licornes sont représentées isolées (chapelle Saint-Hervé à Gourin, Malestroit, Plouaret, chapelle Saint-Eloi en Saint-Nicolas-du-Pélem, chapelle de Burtulet en Saint-Servais ), la plupart sont insérées dans des saynètes classiques de l'iconographie médiévale.

L'image de la licorne affrontée au lion, qui apparaît par exemple sur la célèbre tapisserie conservée au Musée de Cluny, orne également les sablières bretonnes : à Châtelaudren, Grâces-Guingamp, Trémeur et Locmalo (Ch. De Kerlénat). Le thème est toujours d'actualité un siècle plus tard, repris en 1652 à Ploërdut par l'artiste de la chapelle de Crénénann. Sur quelques poutres, le lion est remplacé par une hydre ou un dragon, comme à Kerpert, Grâces-Guingamp et Saint-Gilles-Pligeaux (Ch. Saint-Laurent) .Une autre variante existe à Lanmérin, sous la forme d'une licorne pourchassée par une meute de chiens.

Les artisans actifs autour de Kerlénat ont préféré la représentation moins classique de deux licornes affrontées, disposées de part et d'autre d'un homme en buste tenant leur barbiches.

Ce thème est illustré sur les charpentes de Locmalo, de Bieuzy, de Baud, de Guern (Chapelle Saint-Jean), et il semble qu'il ait également inspiré les sculpteurs de Cléguérec (chapelle de la Trinité), de Melgven (chapelle de la Trinité), de Guengat et du Tréhou. La plupart des représentations sont donc relativement stéréotypées, et conformes aux sujets en circulation à partir de la fin du XVe siècle. Deux exemples, qu'il faut rattacher aux nouveautés du répertoire renaissant, s'écartent des modèles habituels : à Confort-Meilars, l'animal sort d'une corne d'abondance, et, à Pleyben, son corps est végétalisé. "(S. Duhem p. 169 et notes p. 199)

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Remarques :

—Je n'ai pas su voir de licorne sur les sablières lors de ma visite de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Je doute de sa présence à Confort-Meilars où je ne l'ai pas reconnue. La "licorne " de Pleyben est en réalité un cheval dont l'oreille est saillante.

—Une très belle scène d'affrontement de deux licornes attelées est présente sur les sablières de Bodilis.

— Je peux reprendre ici ce que j'ai écrit à propos des licornes affrontées des sablières de Le Tréhou :

"Je remarque que cette scène n'a rien de commun avec le thème (religieux ou mystique issu du Physiologus)  de la Licorne de l'Annonciation, ni avec celui de la Chasse de la Licorne, tous deux en relation avec la croyance que la licorne, pour être chassée, devait être "appâtée" par une jeune fille vierge.

Voir l'Annonciation à la licorne ou  Chasse mystique de Schongauer à Colmar (v.1480) et 

Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Sens.

Au contraire, nous sommes ici dans le domaine profane et ornemental qui recherche dans les créatures chimériques, imaginaires ou exotiques des sujets distrayants propres à séduire l'imagination. Malgré notre avidité à trouver du sens à ces images, et malgré notre réticence à accepter que le sacré voisine avec les drôleries (ou les obscénités), nous sommes invités à accepter les changements de point de vue et  à découvrir ceux de  nos ancêtres : ce n'est pas la moindre des aventures auxquelles la visite d'une église bretonne nous convie."

—Voir :

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Un sanglier, un chien et un lapin blanc devant un feuillage.

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C'est ce groupe qui a incité H. Diverrès en 1891 à décrire "un lièvre blanc, par allusion au nom de Guengat" puis "un sanglier suivant un renard à la piste" en considérant qu'il s'agit "d'une plaisanterie du nom de saint Alouarn, l'un des seigneurs de l'endroit, qui portait des hures de sanglier  San ar louarn ("sent le renard").

Ces propositions ont été reprises par tous les auteurs.

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Pourtant, la première proposition doit être tempérée par le fait qu'on trouve des lapins blancs sur d'autres sablières (comme à Trémalo) sans qu'ils ne trouvent leurs justifications sur un jeu de mots : c'est une figure courante du bestiaire de l'iconographie. D'autre part, je ne suis pas sûr que les seigneurs de Guengat aient apprécié ce jeu. L'étymologie du toponyme Guengat serait bien fantaisiste, et Deshayes indique que le nom est composé avec le terme -cat, "combat".

Pour l'autre proposition, la principale critique , outre qu'il est rare que les sangliers pistent les renards, est que le deuxième animal est un chien. Même chez un sculpteur animalier aussi peu enclin à s'inspirer des  modèles naturalistes, comme nous l'avons vu sur le bas-côté sud, un renard se reconnaît à sa queue, longue (70% de la longueur de son corps), épaisse, duveteuse et touchant le sol lorsqu'il est debout. Ajoutons à ce portrait-type le pelage roux,  les oreilles dressées et pointues et le museau fin.

L'animal ici présent est de pelage fauve (clair) tacheté de noir, son museau est carré, ses oreilles arrondies, et, surtout, sa queue est dressée en fouet au dessus de son dos. Ses pattes portent une fourrure. C'est un mâle (comme le "lapin" d'ailleurs).

Même le "sanglier" est fort étonnant. Au lieu d'une queue de cochon, sa queue est longue et traîne presque jusqu'au sol. Surtout, son échine est hérissée de spicules, jusqu'à la queue, comme certaines représentations de dragons, mais sans rapport avec les soies des sangliers.

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Je n'ai pu trouver l'expression" sant al louarn" attestée en langue bretonne. F. Favereau donne pour sant : 1 "saint" et 2. "Sensation".

Le chanoine Abgrall, pourtant très averti, aggrave les choses en parlant des deux grands seigneurs de la paroisse, dont "Guengat, dont les armes portaient des hures de sanglier", ce qui est erroné.

Couffon recopie Diverrès : "On y distingue en effet au nord des animaux affrontés, un lièvre blanc (Guengat) un sanglier (armes des Saint-Alouarn : hures de sangliers) poursuivant un renard ("sant al louarn" "sur la piste du renard" ).

Sophie Duhem écrit "Une des sablières, sculptée en 1660 par Yan Hamoun, représente un lièvre blanc (en breton Gwen Gat, à l'origine du nom de la paroisse) flairant l'arrière-train d'un renard".

Christian Jouin est à la fois plus précis et plus prudent : "-Un sanglier. Il peut être une allusion aux ALÉNO, seigneur de SAINT-ALOUARN, qui blasonnait : « D'argent à trois hures de sanglier de sable, arrachées de gueules »,- Un renard. Il peut être une allusion aux SAINT-ALOUARN : « louarn » en breton = renard, - Un lièvre. Il peut être une allusion aux DE GUENGAT : en breton « gwenn » = blanc et « gad » = lièvre. "

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En outre, il ne me semble pas que les seigneurs, très scrupuleux sur leur renom, sur la figuration de leurs armes sur les vitraux, au titre de leurs prééminences, ou sur leurs gisants et sur les multiples écus placés sur les lieux stratégiques du sanctuaire, puissent admettre que leur nom, ou les meubles de leurs armes, soient détournées pour amuser la galerie, surtout sur un lieu aussi peu noble que les sablières.

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Émile Mâle, dans L'art religieux du XIIIe siècle en France, page 64 nous a  jadis avertis « Il ne faut pas chercher partout des symboles ...Jamais nos vieux artistes ne furent aussi ingénieux que leurs exégètes modernes. ». En tout cas, nous constatons que les "exégèses" des érudits les dispensent d'une description attentive des œuvres, et qu'elles fonctionnent de façon virale en se reproduisant d'auteur en auteur sans remise en cause.

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Nous devons nous contenter de décrire ici  une séquence de trois animaux (ou cinq pour l'ensemble de la pièce), naturels ou fantastiques, pas toujours identifiables et encore moins  en terme naturaliste (lièvre ou lapin ?), dont rien n'indique un contexte cynégétique ou une relation signifiante  réunissant les animaux.

Au mieux, lorsque sera constitué un corpus iconographique complet des motifs sculptés des sablières, numérisé et indexé, que les traits stylistiques pourront définir, précisément ou non, des ateliers, que ce corpus pourra être comparé à une recension identique du bestiaire des sculptures sur pierre (crossettes par exemple), nous pourrons repérer (comme S. Duhem l'a fait pour les licornes) des répétitions de motifs identiques et leurs réunions en saynètes signifiantes.

Nous avons affaire à Guengat, jusqu'à preuve du contraire, à la juxtaposition d'éléments isolés d'un bestiaire commun aux ymagiers (donc ne trouvant pas sa justification au niveau local), et où nos rares clefs solides d'interprétation basées sur les fables et les proverbes ne fonctionnent pas.

Il nous faut apprendre à observer avant d'interpréter, et à admirer et être touché par le cœur plus que par l' intelligence raisonneuse, qui fait obstacle à nos sens. 

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Pièce suivante. Cinq personnages et un tonneau. Inscription.

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Cette pièce, la plus connue, semble vouloir me donner tort dans ma prudence d'interprétation. Et pourtant, il faut soumettre les  écrits des auteurs de référence à une critique semblable.

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Un des éléments remarquables, et pleins de promesse, et l'inscription gravée IAN HAMOUN.

Il s'agit bien évidemment d'un patronyme, et IAN renvoie à notre Jean moderne. On pense à un Jean Hamoun, forme peut-être de Jean Hamon.

Sophie Duhem considère que les noms inscrits sur les sablières sont ceux des sculpteurs. Cette opinion est largement reprise (Monumentum, Wikipedia, Maurice Dilasser, C. Jouin ...). Pourtant, je ne peux la suivre que dans les cas où le nom est suivie d'une mention explicite de sa profession, ou de sa revendication ("a fait", "a sculpté"), car en sculpture sur pierre, les noms sont le plus souvent ceux des fabriciens, et après le XVIe siècle, parfois de leurs recteurs.

Ici, il me semble prudent de ne pas qualifier ce Ian Hamoun de sculpteur (il faudrait retrouver son nom sur d'autres œuvres, ou dans les archives, ou dans une pièce paroissiale précisant sa profession), mais sans aller plus loin pour lever le doute.

Les données généalogiques ne donnent aucune donnée à Guengat ou à Plogonnec avant le XVIIIe siècle avec le patronyme Hamon ou celui d'Hamoun.

https://gw.geneanet.org/pjcv?n=hamon&oc=&p=etienne

En élargissant au Finistère, on obtient avec Jean Hamon 28 données.

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Albert Deshayes ne mentionne pas la forme HAMOUN en Bretagne, mais HAMON, HAMOUNIC (dans le Léon), HAMONOU.

En conclusion, cette inscription ouvre à plus d'incertitudes que de renseignements.

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le tonneau est de belle taille (longueur =deux fois celle des humains), c'est (?) un foudre (800 à 1000 litres), ses douelles sont entièrement cerclés aux collets — comme ceux du bas-relief de Colonzelle (Drôme)— par des gaulis généralement en noisetier. Le robinet inséré dans le trou de perce, visible à droite, est bizarrement placé en haut du récipient. Il est légitime de penser que ce tonneau est rempli de vin.

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Un homme en costume traditionnel se tient face à nous, main droite sur la hanche mais la main gauche placé contre le fond du foudre. Il est coiffé d'un chapeau rond noir, porte une veste bleue, cintrée et courte, et des hauts de chausse (les fameux bragou braz) noirs, plissés et bouffants descendant sous les genoux. On imagine ensuite des housseaux et on voit bien les sabots noirs.

Je peux, au mieux, imaginer qu'il se livre ici à une farce : l'homme, en obturant la bonde de son doigt, dissimulé par le ventre du tonneau, empêche la femme de remplir son pichet. Ce serait très comique, mais est-ce plausible ?

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Une femme remplit un broc métallique au robinet en se penchant légèrement. Elle porte la coiffe courte et blanche, un gilet bleu à manches longues, et une robe plissée blanche, sans le tablier traditionnel. Elle est chaussée de sabots (ou de souliers noirs ?).

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On comparera cette scène au tonneau, non pas aux multiples buveurs à tonnelets, mais à la sablière nord de l'église Saint-Thomas de Landerneau et de Bodilis , ainsi qu'à la chapelle du Grouanec à Plouguerneau, où , dans les trois cas, une truie tente de débonder le foudre.

Mais ici, comme si toute la production de ce sculpteur se voulait être issue d'une pensée blanche, objective se dérobant à toute interprétation, il n'y a aucune anecdote, aucune leçon ou description d'ivrognerie, aucune narration.

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Vient en suite un deuxième homme, de face comme le premier, et de tenue assez analogue ; mais ses cheveux sont longs, il porte une petite barbiche, et tient la poignée de son épée, suspendue au côté gauche. En outre, il n'a pas de bragou braz, mais des hauts de chausse ajustés au dessus de bas rouge. C'est donc un seigneur.

R. Couffon a vu "un sac d'écus", que je ne vois pas.

Il n'accomplit aucune autre action que celle de nous regarder, comme un acteur qui se présente ;  encore une fois, il ne participe à aucune narration. Il est là.

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Son voisin est un prêtre, puisqu'il tient son attribut, le calice, et son bréviaire, et qu'il porte la barrette des recteurs, ou bonnet carré des docteurs en théologie. Lui aussi tient sa place dans cette galerie de personnages.

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Enfin, fermant le rang, le dernier personnage est saint Fiacre, patron de l'église. Il s'identifie non seulement à sa bêche (ce pourrait être un jardinier), mais aussi à sa tonsure monastique, à son épais livre relié, et à sa robe, serrée par une ceinture. 

Toujours pas d'autre action, il se montre afin que nous le reconnaissions.

Christian Jouin fait remarquer que cette galerie est celle des trois Etats (le couple de paysans ou bourgeois représentant le Tiers-État, puis la Noblesse, et enfin le Clergé). C'est en tout cas une condensé de la paroisse et de ses notables derrière son saint patron.

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Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières nord du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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V. SABLIÈRES DE LA NEF ET DU CHOEUR, CÔTÉ SUD.

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Description de l'est vers l'ouest, du chœur vers la nef.

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Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Première pièce. Frise de rinceaux produisant des épillets (ou grappes) sculptée. Quatrefeuilles peint.

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La pièce est identique à celle du nord, mais les "roses" que j'y voyais sont des grappes ou épillets.

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Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Deuxième pièce. Deux licornes affrontées. Lapin blanc crachant un feuillage. Un chien ; un sanglier.

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Cette pièce est la copie (ou inversement) de son homologue au nord, mais on peut jouer au jeu des sept erreurs. Le lapin "crache" les feuillages ; le chien a un museau plus proche de celui d'un renard (mais toujours sa queue en fouet). Le "sanglier" n'a plus l'échine dentelé (mais sa queue est toujours longue et non en tire-bouchon).

 

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Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Troisième pièce. Tête d'un homme, dont les oreilles sont menacées par les gueules de deux dragons.

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Nous retrouvons le motif de a sablière de la chapelle Saint-Roch, mais la femme laisse la place à un homme, imberbe, coiffé d'un chapeau noir. Ses oreilles sont protégées de la dentition gloutonne des monstres par une épaisse tignasse. Le chapeau en tronc de cône explique un peu mieux la forme en fez du blochet de la chapelle du Rosaire.

Les dragons ont une queue longue et effilée, mais non céphalique. Les écailles du corps sont traitées soigneusement par des "pointes de diamant". Les échines sont hérissées de dent (comme le "sanglier" du nord). Le sourcil du dragon de droite est délicatement sculpté de fines rides.

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Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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Dernière  pièce. Frise géométrique centrée par des médaillons d'entrelacs.

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C'est l'un des rares motifs trahissant l'influence de la Renaissance, comme l'indique Sophie Duhem : " influence possible d'un maître italien tel que Nicoletta da Modena [1480-1538], apprécié des ornemanistes."

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Un Nicolas de Modène a travaillé à Fontainebleau pour François Ier.

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Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

Sablières sud du chœur de l'église de Guengat. Photographie lavieb-aile 2022.

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VI . LES ABOUTS DE POINÇONS DU CHOEUR.

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Parmi la douzaine d'abouts de poinçon de la nef et du chœur, les premiers sont des feuillages. Puis vient une rosace délicatement travaillée, puis un support de poulies dont l'extrémité est sculpté en mâchoires se fermant sur une tête d'enfant , puis un écu au lion rampant, puis un dernier abouts dont l'écu porte les trois paumes des de Guengat. La nervure médiane s'achève au dessus de la maîtresse-vitre sur une tête d'homme.

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Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ecu au lion.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_au_Griffon#/media/Fichier:Madier_de_Montjau.svg

On attendrait ici plutôt le griffon de la famille de Saint-Alouarn (d'azur au griffon d'argent), bien visible sur le gisant de l'enfeu nord. Mais les ailes du griffon ne sont pas visibles. 

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Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

Abouts de poinçon du chœur. Photographie lavieb-aile 2022.

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VII . LES ENTRAITS ENGOULÉS DU BAS-CÔTÉ NORD.

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Entraits engoulés du bas-côté nord. Photographie lavieb-aile 2022.

Entraits engoulés du bas-côté nord. Photographie lavieb-aile 2022.

Entraits engoulés du bas-côté nord. Photographie lavieb-aile 2022.

Entraits engoulés du bas-côté nord. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES SABLIÈRES ET BLOCHETS : SYNTHÈSE.

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Les blochets :

Le blochet sud-est. Un homme aux bras écartés.

Blochet sud-est. Tête d'homme coiffé d'un bonnet et montrant les dents.

Blochet sud-ouest. Masque de deux têtes masculines jumelées, bouche ouverte sur une langue rouge.

 

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Chapelle du Rosaire au sud.

Le côté ouest, première pièce. Quatre "chevaux" autour d'une rosace.

Le côté ouest, deuxième pièce. Un homme (chasseur ?), un chien (de chasse ?), une oie (?) / Un taureau et une vache.

Première pièce à l'est. Arabesque de feuillages autour d'un masque d'homme barbu.

Deuxième pièce à l'est. Animaux et blason des Guengat.

Coté droit. Un coq mangeant un tas de [grains ?] ; un animal [renard ??] mangeant un objet [poisson ? Poule ?].

Coté gauche. Un animal sonnant de la trompe. Une croix pommée verte et jaune à l'extrémité d'un "calvaire" vert à trois degrés.


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La chapelle Saint-Michel au sud-est.

 

Sablière du coté oriental. Frise végétale semblable à la première pièce orientale de la chapelle du Rosaire, mais dont des parties ont été remplacées par des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.

Sablière du coté occidental. Frise végétale symétrique à la pièce orientale  : deux feuilles d'acanthe encadrent, de part et d'autre de l'entrait engoulé,  des panneaux peints d'écu à motif floral, fantaisiste.

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La chapelle Saint-Roch au nord-est

Au dessus de l'arcade séparant le chœur de la chapelle Saint-Roch se trouve une première pièce. Il s'agit d'un entrait à engoulant, transformé et intégré à la cloison. Un masque d'homme  barbu crache des rinceaux serpentiformes délimitant des loges à éventails floraux.

La sablière du mur ouest de la chapelle : deux dragons à queue céphalisée menacent de dévoration une femme nue aux cheveux blonds. 

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Nef et chœur, coté nord (du chœur vers la nef)

Frise de rinceaux fleuris (roses ?) sculptée ou en partie peinte. Quatrefeuilles peint.

Deux licornes affrontées autour d'un feuillage stylisé en arbre.

Un sanglier, un chien et un lapin blanc devant un feuillage.

Cinq personnages et un tonneau : un homme, une femme, un « seigneur », un prêtre, et saint Fiacre. Inscription non datée Ian Hamoun.

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Nef et chœur, coté sud (du chœur vers la nef)

 Frise de rinceaux produisant des épillets (ou grappes) sculptée. Quatrefeuilles peint.

Deux licornes affrontées autour d'un feuillage stylisé en arbre.

Lapin blanc crachant un feuillage. Un chien ; un sanglier.

Tête d'un homme, dont les oreilles sont menacées par les gueules de deux dragons.

Frise géométrique centrée par des médaillons d'entrelacs.

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Décompte.

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25 animaux au total :

-11 Animaux domestiques :

4 chevaux. 3 chiens ; une oie ; un taureau ; une vache ; un coq ;

-2 Animaux sauvages :

2 sangliers.

-4 animaux non classés :

2 quadrupèdes (renards ou chiens ou autre ?). 2 lapins (domestiques ou sauvages?)

-8 animaux fantastiques

4 licornes . 4 dragons ;

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10 personnages sur les sablières:

5 hommes ( 1 chasseur, un homme près du tonneau ; un seigneur ; un prêtre ; saint Fiacre)

1 femme près du tonneau

trois têtes d'hommes, dont deux masques

un buste de femme.

3 têtes d'hommes et un homme en pied sur les blochets.

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5 frises végétales

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Un écu armorié identifiable (Guengat.

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Conclusion.

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On peut conclure à la prévalence des animaux sur les humains et les végétaux. 

Les 8 animaux fantastiques composent des tableaux où ils sont affrontés par paires spéculaires, les 4 dragons participant à des tableaux de menace de dévoration autour d'un humain.

Les deux séquences sangliers-chiens-lapins peuvent difficilement s'intégrer à des scènes cynégétiques, vu l'ordre de poursuite. À l'inverse, le chien qui suit un homme armé d'un fusil semble participer à une chasse, mais à laquelle les animaux suivants ( oie, vache et taureau) sont étrangers.

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Si on excepte la "scène de village" autour du tonneau (qui n'est néanmoins pas limpide), et les scènes de dévoration par les dragons (souvent retrouvées ailleurs), les autres  compositions résistent à une interprétation honnête. Ce sont des éléments d'un discours muet, soit de façon délibérée dans un souci seulement ornemental, soit parce qu'ils se réfèrent à des mythes, des schèmes narratifs que nous ignorons.

Dans tous les cas, malgré la présence de saint Fiacre, ce monde principalement animalier reste totalement étranger au culte catholique, à sa liturgie, à son Histoire Sainte et à ses traditions. Ce lieu de transition entre ciel (toiture) et terre (murs) est un Autre Monde, dont  l'Enigme est sans doute  l'identité principale, qui se briserait de vouloir être résolue.

Surtout, l'étude de ces éléments sculptés présuppose avant toute interprétation leur relevé photographique exhaustif et numérisé, rassemblé en une base de donnée indexée, au minimum régionale. 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ABGRALL (Jean-Marie), 1911, Notice sur la paroisse de Guengat, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, BDHA, Quimper

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/e296d04e82cd30c9fa97fe5d8508bc81.pdf

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/344

"Les sablières du chœur sont ornées de sculptures assez grossières, dans lesquelles on reconnaît un lièvre blanc, guen gad, jeu de mot sur le nom de la paroisse. On y voit également : 1° un sanglier poursuivant un renard, allusion aux deux grands seigneurs de la paroisse, Guengat, dont les armes portaient des hures de sanglier, et saint Alouarn, al louarn, le renard ; 2° Un prêtre tenant d'une main un livre et de l'autre un calice ; saint Fiacre, portant un livre et une pelle ; 3° Un homme portant un sac d'écus ; 4° Un tonneau en perce des deux bouts ; d'un côté, une femme emplit un broc, de l'autre, un homme emplissant le même office."

 

— ARLAUX (Claire), 2019, Trésors cachés des sablières de Bretagne. Photographies Andrew Paul Standford. Impressions du Ponant Equinoxe, 150 pages.

CASTEL (Yves-Pascal), 1984, " Eglise Saint-Fiacre, inscriptions sur un confessionnal et sur l'autel" B.S.A.F. .

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988,  Notice sur les paroisses,...

 

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUENGAT.pdf

"L'église, du type à nef obscure, est lambrissée, sans entraits, avec sablières sculptées d'un grand intérêt. On y distingue en effet au nord des animaux affrontés, un lièvre blanc (Guengat) un sanglier (armes des Saint-Alouarn : hures de sangliers) poursuivant un renard ("sant al louarn" "sur la piste du renard" ), saint Fiacre et sa bêche, un prêtre tenant un calice (clergé), un homme avec une épée et un sac d'écus (noblesse), un homme et une femme autour d'un tonneau en perce (tiers état) et l'inscription : "IAN. HAMOUN.". Au sud, chevaux affrontés, lièvre blanc, renard, sanglier, tête entre deux crocodiles."

 

 

— DILASSER (Maurice), 1979 : Locronan et sa région (Paris, 1979)

DIVERRÈS (Henri), 1891,  "Monographie de la commune de Guengat ", Bull. S. A. F., pages 42-61).

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f115.image

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— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, pages 2 ;12 (descriptions précoces) ; 62 (illustration) ; 169 (un paragraphe et la fig. 88 : les licornes) ; 179 (nudité d'une femme accroupie qui a été varlopée) ; 191-192 (les vitraux) ; 195 (frise de motifs géométriques, figure 121, influence possible d'un maître italien tel que Nicoletta da Modena [1480-1538], apprécié des ornemanistes); 209 (« Quelques factures originales. Les décors des sablières de Trémeur, de Guengat et de la chapelle des Cieux à Huelgoat sont étonnants, constitués d'un enchevêtrement d'entrelacs et de motifs qu'on a parfois du mal à décrypter." ) ; 222; 231-234 (fig. 152 : le Noble, le Prêtre et le Paysan (ou saint Fiacre ?)) . Vêtement des laboureurs, une tunique longue serrée par une ceinture; 241 ("des chevaux s'accouplent à Guengat"); 269 (fig. 159 : figure avalée par deux dragons comme à Bieuzy, Plouhinec, Pont-Croix, etc.); 291 (figures de saints, rares sur les sablières, comme celles de "Guengat (1660) avec un saint Fiacre et une sainte Véronique").

Page 231, S. Duhem considère que IAN HAMOUN est le nom de l'artiste : "À Guengat, Ian Hamoun, sculpteur à Guengat, fait exception en choisissant de faire le portrait des représentants de la paroisse" etc.

 

— DUHEM (Sophie), 1998, « Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  105-1  pp. 53-69

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

 

 

— DUHEM (Sophie), 2012  Impudeurs et effronteries dans l'art religieux breton (xve siècle - xviiie siècle), éditions Le Télégramme, 2012.

"Une des sablières, sculptée en 1660 par Yan Hamoun, représente un lièvre blanc (en breton Gwen Gat, à l'origine du nom de la paroisse) flairant l'arrière-train d'un renard".

— DUHEM (Sophie), 2013,  Introduction, "Passeurs des âmes, passeurs des arts", Presses universitaires du Midi.

https://books.openedition.org/pumi/31428

— JOUIN (Christian), s.d, Tout sur l'histoire de Guengat.

https://www.guengat.com/

—PÉRENNÈS (Henri), 1941 : Guengat (Rennes) non consulté

— POP.CULTURE

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00089983

WAQUET (Henry ), 1957,  Guengat (S.F.A. - Congrès archéologique de France CXVe session 1957 Cornouaille.) -

"   Il y a des raisons de conjecturer que Guengat, quoique portant un nom qui était un nom d’homme, au pays de Galles, n’est pas une paroisse primitive, et qu’elle dépendit d’abord de la vaste paroisse de Plogonnec. Ainsi la 1e église n’aurait été qu’une chapelle de dévotion. Le château, aujourd’hui complètement ruiné, de la seigneurie de Guengat, s’élevait très près de la limite actuelle des 2 communes. Le seigneur comptait parmi les principaux de Cornouaille. L’un d’eux, Alain, chambellan du Roi, vice-amiral de Bretagne, capitaine de la ville et du château de Brest, combattait à Pavie au côté de François 1er ; et partagea sa captivité.
    A la fenêtre à 3 meneaux, du bras sud, du faux transept, se voient entremêlées des scènes de la vie du Christ, (divers saints), présentant des donateurs et donatrices, seigneurs et dames des familles de Kérigny, de Kerdrein, et de Bruère-Ducran. Malheureusement les incertitudes des généalogies de ces familles ne permettent pas de proposer fermement une date ; il faut s’en tenir à une approximation : environ l’an 1500."

WAQUET (Henry ), 1942, Art breton, 2è éd., 1942, pp.145-151

 

Sites divers :

http://www.guengat.com/8/eglise05.html.

Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

http://www.guengat.fr/patrimoine/leglise

— WIKILAND

https://www.wikiwand.com/fr/Guengat

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Chapelles bretonnes.
13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 11:05

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Les sablières de la nef et du chœur sont ponctuées de masques d'hommes, d'animaux et de bêtes fabuleuses, parfois associées en saynètes.

Je les date, à défaut d'autres précisions, de la date de fondation de la chapelle en 1550, inscrite sur la porte sud.

Comme le souligne Y.-P. Castel, les sablières confirment, comme la poutre à engoulant (infra), le lien étroit de l'ornemental et du structurel. Le terme de sablière dérive du mot "sable", sable de carrière à gros grains que le maçon étale sur le plat du mur qu'il achève, avant de faire place au charpentier qui installe les pièces de bois, les sablières, sur lesquelles s'assoiront les fermes de la charpente. Sur ces pièces fort utiles techniquement se grefferont à l'occasion d'épaisses planches d ornées de figures sculptées, qui reçoivent par extension le nom de "sablières" (ou "corniches").

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Le huchier (sculpteur des figures d'ornements en bois ) a choisi, non pas des frises décoratives ou des scènes continues et narratives comme le feront vers 1560-1570 le Maître de Plomodiern (Plomodiern, Saint-Nic, Roscudon de Pont-Croix ) et ses suiveurs du Cap Sizun (Confort-Meilars, Primelin Esquibien), et une vingtaine d'années plus tard le Maître de Pleyben (Pleyben, Kerjean, Sainte-Marie-du-Ménez-Hom, Saint-Divy, voire Bodilis, Saint-Sébastien en Saint-Ségal et Roscoff), en recourant largement au vocabulaire de la Seconde Renaissance (cuirs retournés)  mais des motifs espacés et indépendants reprenant la tradition médiévale.

Ainsi, une cinquantaine de motifs se succèdent au long des six travées, malgré des manques au niveau du chœur.

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Comme d'habitude, on n'y recherchera pas de motifs religieux ou symboliques, tant cet espace de transition entre murs et toiture est marginal,  comme s'il se mettait entre parenthèses de l'espace sacré (comme les miséricordes des stalles, ou, à l'extérieur, les crossettes) pour créer un lieu de récréation et d'imaginaire, voire de licence où les clercs cèdent la place au peuple.

Pour autant, la cohérence et la reprise des thèmes, dans toute la Bretagne, montrent que ce travail n'est pas le résultat d'une libre expression d'un artisan local, mais qu'il répond aux attentes des paroissiens et de la fabrique, bien au courant des "drôleries"  qui se font ailleurs, et désireux d'imitation émulative. Nous ne sommes pas étonnés de trouver ici des Acrobates exhibant leur postérieur, des Buveurs et Intempérants,  des Masques crachants, une figure animale obscène, beaucoup de dragons, et quelques anges : c'est le contraire qui aurait été surprenant.

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La description la plus attentive et la plus complète (et peut-être la seule) de ces sablières est donnée par Yves-Pascal Castel (Castel et Puget 2007). J'en citerai de nombreux extraits. Mais c'est  à sa conclusion que j'adhère le plus :

 

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"Inspection faite, on en est assuré, les cinquante figures que nous venons d'évoquer n'ont guère de lien entre elles. Si certains y ont vu l'illustration des sept péchés capitaux, l'orgueil, l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise la colère et la paresse, c'est sans plus de précision. Le sage Émile Mâle nous a naguère avertis : « Il ne faut pas chercher partout des symboles ...Jamais nos vieux artistes ne furent aussi ingénieux que leurs exégètes modernes. » (E. Mâle, L'art religieux du XIIIe siècle en France, page 64)."

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Cette critique ironique pourrait se retourner vers les interprétations parfois déroutantes que donne le père Castel, et bien-sûr vers celles que je proposerai moi-même sur la pointe des pieds. C'est de toute façon une leçon de modestie de lire, ici ou là, les conclusions des divers auteurs. Aussi le plus important est de donner à voir les images, éloquentes comme des faits.

Voici le commentaire qu'il fait des masques et bustes humains :

"L'espèce humaine inspire mieux la gouge de notre sculpteur. Dans ses masques, glabres, moustachus, barbus ou chevelus, on reconnaît l'étonné, le bourru, le suffisant, l'émerveillé, le béat aux oreilles décollées. Les bouches d'où sortent des feuilles passent pour symboliser la parole fleurie de l'éloquence. Les personnages en buste se succèdent. Un bonhomme, la main au chapeau, esquisse un salut. Un pêcheur empoigne un poisson vert à la nageoire caudale rouge. Les mains au menton indiquent le philosophe pensif. Les index qui écartent les commissures des lèvres, rappellent la mimique insolente de l'enfant qui se moque. Le registre de la moquerie s'augmente des jumeaux qui tirent la langue. L'inévitable acrobate est là, homme « renversé » où certains voient l'homme déchu que le Sauveur n'a pas encore remis dans sa posture normale … D'autres chroniqueurs plus prosaïques parleront du pitre qui, narquois, exhibe sa « figure de campagne ». Mais qu'expriment donc les trois bougres qui lèvent les bras au ciel ? La stupeur, l'effroi, l'émerveillement ?" (Castel et Puget 2007)

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Je propose arbitrairement de débuter la lecture par la pièce qui est placée en arrière de la traverse de la croix du "Christ Jaune", puisque celui-ci est si célèbre qu'il happe le regard du visiteur. Puis de poursuivre cette lecture de gauche à droite, dans le sens horaire. Mais sans rigueur, avec des distractions, et à qui irait y voir de près, sans doute un joyeux désordre en guise d'autoportrait.

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Liste de mon énumération (47 figures).

Un lapin.

Un masque d'homme barbu.

Une figure énigmatique.

Un ange ailé.

Un chien ? ou animal tacheté.

Un homme aux bras levés.

Un panneau héraldique : l'écu aux armes de la famille de Plessis (ou du Quinquis).

Un autre écu.

Un homme barbu (barbiche) coiffé d'une casquette.

Un ange aux cheveux blonds en boules.

Gueule d'un dragon.

Un acrobate en renversement. 

Un masque crachant des feuillages.

Deux animaux. Couple de dragons.

Un homme cornu coiffé de tresses.

Deuxième exemple d'un homme aux bras levés, montrant ses paumes.

Troisième exemple d'un homme aux bras levés, montrant ses paumes.

Feuillages.

Lapin chevauchant un animal (chien ?) et sonnant de la trompe de chasse.

Homme vomissant, les deux mains à la bouche.

Homme saluant en levant son verre.

Deux feuilles affrontées.

Homme barbu coiffé d'un bonnet.

Homme barbu aux bras levés, tenant son chapeau.

Femme mains jointes ; cheveux blonds en boule. Intention caricaturale.

Acrobate, coiffé d'un bonnet, barbu, exhibant son postérieur en levant les jambes jusqu'aux oreilles.

Masque d'une femme à coiffe.

Masque d'homme barbu, coiffé d'un bonnet, aux oreilles très larges et décollées.

Masque de deux jumeaux; coiffés d'un bonnet et  tirant la langue.

Dragon gueule ouverte et à la queue en boucle.

Aigle bicéphale noir, aux yeux et aux becs rouges.

Vigne ? Feuillages et deux grappes.

Masque crachant des feuillages informes.

Dragon gueule ouverte et à la queue en boucle.

Masque crachant des feuillages .

Masque d'homme barbu coiffé d'un bonnet.

Masque d'homme ou de femme coiffé (e) d'un bonnet.

Le coq et sa poule.

Un bouc, tête de face langue tirée.

Un dragon ailé, à queue serpentiforme formant une boucle.

Renard maîtrisant — mangeant— un serpent.

Une grenouille.

Quadrupède (chat, chien ?) mordant un phallus.

Masque féminin, cheveux blonds en boules.

Tête de dragon, langue tirée.

Tête de dragon.

Homme en buste, coiffé d'un bonnet, tenant un poisson.

 

 

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Pièce derrière le " Christ Jaune". Un lapin.

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« Les animaux , volatiles et quadrupèdes, sont interprétés par l'animalier d'une manière qui amène un certain flottement dans l'es identifications. Le confirme Sophie Duhem qui subodore ici une « incompréhension des modèles originaux «  de l'épopée animale (Les sablières sculptées de Bretagne page 215) . La bête aux trois cornes du coté nord de la nef, est-ce une chèvre ? Le volatile qui joue d'une espèce de cornemuse à petite poche est-il une caille ? En revanche se reconnaît le loup, terreur de l'enfance, à moins qu'il ne s'agisse de la docilité de la bête transformée en agneau par quelque saint breton. Hervé ou Thégonnec. Le coq et la poule de basse-cour sont là. Le crapaud, animal crépusculaire, malgré laideur et maladresse, est mentionné, dans le « Dictionnaire des symboles » de Chevalier et Gheerbrant pour être en Occident le symbole royal et solaire, antérieur à la fleur de lys. ».

Certains motifs suscitent des interprétations divergentes. Le chien tient-il dans sa gueule un os ou mord-il un pénis ? Sous le renard sont-ce serpents ou anguilles échappées au Roman de Renart ? De toutes façons, les sources littéraires véhiculées et transformées par le folklore faisait partie de l'inspiration de nos vieux « ymagiers » Ainsi, cocasse, Jeannot lapin se juche sur l'échine de l'épagneul sonnant de la trompe, faisant un beau pied de nez au chasseur." (Castel et Puget 2007)

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Ce lapin tire toute son importance — son quart d'heure de célébrité — de figurer sur un dessin préparatoire pour le Christ jaune de Gauguin de 1889, un crayon sur papier (jaune...) de 24x15 cm publié dans "Gauguin et le Christ Jaune, Musée de Pont-Aven 24 juin-2 octobre 2000, page 17 (et à nouveau dans La chapelle au Christ jaune, Amis du Musée de Pont-Aven 2007, avec une vue plus complète du lapin) . Dans la première brochure, Isabelle Kahn souligne que, si la chapelle doit sa renommée aux deux toiles de Gauguin, Le Christ jaune de 1889 (Allbright-Knox Art Gallery, Buffalo) et le Portrait de l'artiste au Christ jaune de 1890 (Musée d'Orsay), Gauguin n'a jamais mentionné la chapelle dans ses écrits et que nous ne possédons pas d'autre témoignage de son passage à Trémalo que ce dessin réalisé in situ. Comme le remarque Catherine Puget, "le Christ ainsi que les nombreux animaux et personnages grotesques sculptés sur les sablières à la manière des imagiers du Moyen-Âge ne pouvaient que plaire à l'artiste en quête de retour aux sources primitives."

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Collection Didier Imbert Art Productions, reproduit in Castel et Puget 2007.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Pièce derrière le " Christ Jaune". Un masque d'homme barbu.

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L'intention comique de ces figures caricaturales est évidente. On peut hésiter entre une chevelure sombre ou un chapeau de type chaperon.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Pièce derrière le " Christ Jaune". Une figure énigmatique.

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Jean-Claude Matté  a écarté l'hypothèse d'y voir une cornemuse. Castel avait pensé à une figure héraldique, sans succès.

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D'après Castel 2007.

D'après Castel 2007.

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Pièce derrière le " Christ Jaune". Un ange ailé.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Pièce derrière le " Christ Jaune". Un chien ? ou animal tacheté.

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Nous ne pouvons nous appuyer dans nos interprétations sur les couleurs, qui ne témoignent que de la dernière restauration.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

In Castel 2007.

In Castel 2007.

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Pièce suivante. Un homme aux bras levés.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Un panneau héraldique : l'écu aux armes de la famille de Plessis (ou du Quinquis).

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La chapelle a été fondée en 1550 par Guillaume II du Plessis et Marguerite du Rinquier du Poulguin. Les armes de Plessis sont d'argent au chêne de sinople englanté d'or ; au franc canton de gueules, chargé de deux haches d'armes adossées d'argent en pal. On voit que les couleurs ne sont pas strictement respectées.

"Si on ne connaît pas l'artisan des sablières de Trémalo, le commanditaire y a laissé sa marque. Mais contrairement à la chapelle Saint-Maudez sur la même paroisse où se signale Daniel Galliou, recteur de Nizon, il ne s'agit pas d'un nom mais d'armoiries affichées près de la dernière poutre, à l'entrée du chœur : celles des du Plessis, déjà décrites au grand vitrail. Quant à l'écu voisin, mi-sculpté mi-peint, figure à quatre pattes or sur fond d'argent, il demeure énigmatique. Bertrand Quéinec (Quéinec 1992 p.139) l'attribue à Catherine de Botigneau, femme de Guillaume du Plessis, le décrit d'azur à l'aigle éployée d'or, ce qui ne correspond guère à ce que nous avons ici sous les yeux." (Castel et Puget 2007)

 

 

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un autre écu.

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In Castel 2007.

In Castel 2007.

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Un homme barbu (barbiche) coiffé d'une casquette.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un ange aux cheveux blonds en boules.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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 Gueule d'un dragon.

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"Le domaine fabuleux a ses monstres et ses hybrides parfois difficiles à définir. Disons d'abord qu'il n'y a guère ici de vrais dragons honnêtement bâtis, dont la morphologie soit en rapport avec les quatre éléments, feu, air, terre et eau. Leur gueule à ceux là crache le feu, leurs ailes leur permettent de voler, leur queue de serpent les lie à la terre et leurs écailles à l'élément aquatique.... En face de ces dragons si communs ailleurs, les sept monstres de Trémalo se réduisent à des mâchoires hurlantes hérissées de crocs. Ils tirent la langue, ils esquissent un rictus. Le corps de ces monstres là, quand il y en a, se réduisent à une queue avec, à l'occasion, une aile de pipistrelle." (Castel et Puget 2007)

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un acrobate en renversement. 

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On peut aussi y voir, selon la formule qu'affectionne Bernard Rio, un petangueule. La encore, on ne peut être certain des couleurs d'origine, et d'une éventuelle nudité. Dans tous les cas, c'est une figure transgressive par renversement du point de vue et donc des valeurs.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.
Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un masque crachant des feuillages.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Deux animaux. Couple de dragons.

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In Castel 2007.

In Castel 2007.

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Un homme cornu coiffé de tresses.

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Les sablières de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven.

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Deuxième exemple d'un homme aux bras levés, montrant ses paumes.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Troisième exemple d'un homme aux bras levés, montrant ses paumes.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Feuillages.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Lapin chevauchant un animal (chien ?) et sonnant de la trompe de chasse.

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Évidente figure de dérision de la chasse par inversion du chasseur et du gibier.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Homme vomissant, les deux mains à la bouche.

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C'est la dénonciation ou caricature du Gros Mangeur (intempérance). Mon interprétation se fonde sur des images analogues, mais plus explicites, de la sculpture contemporaine en bois ou en pierre.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Homme saluant en levant son verre.

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Après le Mangeur intempérant, voici le Buveur intempérant.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Deux feuilles affrontées.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Homme barbu coiffé d'un bonnet.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Homme barbu aux bras levés, tenant son chapeau.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Femme mains jointes ; cheveux blonds en boule. Intention caricaturale.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile juillet 2022.

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Acrobate, coiffé d'un bonnet, barbu, exhibant son postérieur en levant les jambes jusqu'aux oreilles.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque d'une femme à coiffe.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque d'homme barbu, coiffé d'un bonnet, aux oreilles très larges et décollées.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque de deux jumeaux; coiffés d'un bonnet et  tirant la langue.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Dragon gueule ouverte et à la queue en boucle.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Aigle bicéphale noir, aux yeux et aux becs rouges.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Vigne ? Feuillages et deux grappes.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque crachant des feuillages informes.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Dragon gueule ouverte et à la queue en boucle.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque crachant des feuillages .

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque d'homme barbu coiffé d'un bonnet.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque d'homme ou de femme coiffé (e) d'un bonnet.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Le coq et sa poule.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un bouc à trois cornes et yeux rouges, tête de face langue tirée.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Un dragon ailé, à queue serpentiforme formant une boucle.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Renard maitrisant — mangeant— un serpent.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Une grenouille.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Quadrupède (chat, chien ?) mordant un phallus.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Masque féminin, cheveux blonds en boules.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Tête de dragon, langue tirée.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Tête de dragon.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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Homme en buste, coiffé d'un bonnet, tenant un poisson.

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Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les sablières (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

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LES POUTRES À ENGOULANTS.

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"Selon un schéma répandu dans maints vaisseaux des chapelles bretons, couvertes non de voûtes en pierre mais de lambris de bois, les poutres de Trémalo, de section octogonale, se terminent par des gueules monstrueuses qui semblent les avaler, justement nommées "poutres à engoulants".

L'épaisseur donné parle charpentier à la partie insérée dans le mur est destiné à pallier les effets conjugués de la vermine et de l'humidité. Cette nécessité technique conduit à l'ornement en forme de gueules où se plante l'épieu du chasseur ancestral qui maîtrise sa proie. Les symbolistes y verront l'image des forces maléfiques jugulées par les spirituelles, une conjonction qui concourt à la stabilité de l'édifice.

Ici, les figures monstrueuses des extrémités se doublent de celles qui sont sculptées dans le mitan des poutres. 

Pour ce qui est du tourillon qui pend au milieu de celle du chœur, il faut y voir une pièce faite pour suspendre un lustre qui a disparu". (Castel et Puget 2007)

Voir aussi : 

https://www.eure.gouv.fr/content/download/5106/31060/file/32%20Les%20engoulants%20des%20%C3%A9glises%20de%20l'Eure.pdf

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On admirera comment un éclairage judicieux a su le mettre en valeur.

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Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2022.

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Notez l'étayage de la charpente du bas-côté.

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Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

Les poutres (vers 1550) de la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Photographie lavieb-aile 2021.

 

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SOURCES ET LIENS.

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— Association de sauvegarde

https://www.pontaven.fr/Association-de-sauvegarde-et-de

 

CASTEL (Yves-Pascal), PUGET (Catherine), 2007 La chapelle de Trémalo,  Association des amis du musée de Pont-Aven éditeur au profit de l'Association de sauvegarde de la chapelle de Trémalo, 60 pages couleurs.

Un ouvrage coécrit par Catherine Puget, ancien conservateur du musée des Beaux-Arts de Pont-Aven et Yves Pascal Castel, docteur en histoire de l'art et ancien vicaire de la paroisse de Pont-Aven, de 1952 à 1955. Photos de Michel Thersiquel

Les bénéfices de la vente de cet ouvrage serviront à la restauration de la chapelle. Cet ouvrage est le premier livre complet sur la chapelle; outre les très belles photos des sablières et des oeuvres réalisées par des peintres des XIX e et XX e siècles inspirés par la chapelle, le lecteur peut y découvrir l'histoire de la chapelle, l'étude de l'architecture et la statuaire.

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20070422&article=20070422-730986&type=ar

 

COUFFON (René), LE BARS (Alfred) 1980,  Notice sur Nizon, Nouveau répertoire des églises et chapelles,  Diocèse de Quimper et Léon Quimper, 1988

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/7ef28aa3252c41c6080f5f943dd7dfa1.pdf

 

— DANIEL (Tanguy) Pont-Aven, chapelle Notre-Dame de Trémalo, Sauvegarde  de l'Art Français 

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/pont-aven-chapelle-de-tremalo/

" La voûte est couverte d’un lambris de bois, et la solidité de l’ensemble est assurée par des entraits engoulés reliés entre eux, en haut des murs, par des sablières ornées de nombreuses sculptures représentant des animaux, réels ou fabuleux, et des têtes de personnages aux expressions les plus diverses."

 

DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages, page 215.

"Dans la chapelle de Trémalo à Pont-Aven, Renart  écrase des serpents tandis que l'homme est représenté seul sur la pièce suivante, tenant des poissons à la main."

DUHEM (Sophie), 1998, « Quant li goupil happe les jélines... », ou les représentations de Renart dans la sculpture sur bois bretonne du XVe au XVIIe siècle Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1998  105-1  pp. 53-69

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1998_num_105_1_3972

"À l'inverse, la simplification excessive du schéma originel apparaît dans les représentations où les deux sujets sont juxtaposés : à Lanvénégen et Pont-Aven (Ch. de Trémalo), où les animaux sont comprimées à l'intérieur de médaillons, les poules sont juchées sur le dos des renards" (page 63 et illustration 16 page 69 de la sablière de Lanvénégen)

 

DUHEM (Sophie), 2012  "Impudeurs et effronteries dans l'art religieux breton (xve siècle - xviiie siècle)", éditions Le Télégramme, 2012, non consulté.

 

GUEGUEN, Michel, 1997, "Pont-Aven. Nizon. Chapelle de Trémalo" in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Vol. CXXVI, , p.154-155.

— MATTE (Catherine et Jean-Luc), Iconographie de la cornemuse

http://jeanluc.matte.free.fr/fichpr/pontaven.htm

"La représentation citée par S. Duhem, op. cit. p.247 note 149 n'est pas une cornemuse ." Photo Joël Jubin

MONUMENTUM

https://monumentum.fr/chapelle-notre-dame-tremalo-pa00090288.html

"Poutres et sablières sont sculptées de figures de grotesques représentant, entre autre, les péchés capitaux."

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00090288

 — Ouest France, 2016. "Bilan mitigé pour les sablières"

https://www.ouest-france.fr/bretagne/pont-aven-29930/chapelle-de-tremalo-bilan-mitige-pour-les-sablieres-4434998

PERENNES, Henri, 1938, "Notices sur les paroisses : Nizon" in Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Vol. 37, 

"Les poutres sont ornées de sablières sculptées"

http://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

Pont-Aven-Nizon, bulletin communal juillet 2006.

https://fr.calameo.com/read/002543322996922075012

Pont-Aven-Nizon, bulletin communal décembre 2013.

https://fr.calameo.com/books/002543322c6a51fe49f82

 

PUGET (Catherine), 2000, "La chapelle de Trémalo en Nizon", in "Gauguin et le Christ jaune",  Musée de Pont-Aven, Pont-Aven, 31 pages. Plaquette de l'exposition éponyme  du Musée de Pont-Aven.

https://www.google.fr/books/edition/Gauguin_et_le_Christ_jaune/PKZNAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=%22Guilquenquis%22&dq=%22Guilquenquis%22&printsec=frontco

— RIO (Bernard), "Le cul-bénit amour sacré et passions profanes", 25 €, aux éditions Coop Breizh,

https://www.historia.fr/voyage/les-dessous-%C3%A9rotiques-des-chapelles-bretonnes-enfin-r%C3%A9v%C3%A9l%C3%A9s

"Il existe dans la chapelle de Trémalo, à Pont-Aven - là où Paul Gauguin peignit le fameux Christ jaune -, une surprenante bande dessinée du XVIe siècle : les poutres de la charpente sont en effet sculptées de personnages dans des positions grotesques, les uns le cul par-dessus tête, les autres tirant la langue, ouvrant des oreilles difformes ou levant les bras au ciel. Ce qui est vrai pour les hommes l'est aussi des animaux : un lapin sonnant du cor, un chien tenant dans sa gueule... un phallus. La confusion avec un os à ronger est d'autant moins possible qu'une scène similaire figure dans le choeur de la chapelle Saint-Hervé, à Gourin. Cette matière qui s'offre au regard du visiteur peut sembler anecdotique et d'autant plus incompréhensible qu'elle est absente des ouvrages d'art chrétien. Ce sont pourtant des milliers de telles scènes qui illustrent les sanctuaires de Bretagne depuis la période romane jusqu'au XVIIIe siècle."

 

https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-aven/bernard-rio-un-autre-regard-sur-les-cultes-16-05-2015-10630805.php

https://www.letelegramme.fr/finistere/pont-aven/bernard-rio-rendez-vous-a-tremalo-en-2017-06-01-2017-11353599.php

— WIKIPEDIA consulté le 9 janvier 2022

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Notre-Dame_de_Tr%C3%A9malo

Divisé en trois vaisseaux par dix piliers supportant des arcs brisés, le volume intérieur est homogène, rythmé par les poutres à engoulants de la nef centrale et orné des motifs polychromes des sablières.

Les poutres sablières portant la voute lambrissée en châtaignier sont décorées de figures grotesques, masques d'hommes et d'animaux dans la tradition des images populaires. L'une des sablières montre, sculptée, un animal serrant entre ses dents un sexe masculin.

Les armoiries de Guillaume du Plessis et de son épouse Catherine de Botigneau y figurent près du chœur.


— WIKIPEDIA en consulté le 9 janvier 2022

https://commons.wikimedia.org/wiki/Pont-Aven

https://commons.wikimedia.org/wiki/Pont-Aven#/media/File:2012-09-23_Pont-Aven,_La_Chapelle_Tremalo_(6).jpg

 

— WITKOWSKI Gustave Joseph - L'art profane à l'église; ses licences symboliques, satiriques et fantaisistes. TOME 1 (1908).pdf

http://www.theologica.fr/!_Archeologie&Symbolisme/WITKOWSKI/WITKOWSKI%20Gustave%20Joseph%20-%20L'art%20profane%20a%20l'eglise;%20ses%20licences%20symboliques,%20satiriques%20et%20fantaisistes.%20TOME%201%20(1908).pdf

« Trémalo. Chapelle. — La Chronique médicale sous la signature G.-R. Dalimier, mentionne la représentation très nette y d'un chat en train de lécher un phallus », sur la corniche de la nef du côté gauche. Cet animal est perdu « au milieu des têtes d'anges joufflus chantant ore rotundo des colombes célestes et des autres accessoires ordinaires de la décoration religieuse ». L'auteur ignore si cette « troublante allégorie » symbolise un acte naturel, une perversion... ou une perversité ; il donne vraiment sa langue au chat. Bien qu'il existe une étroite affinité entre cet animal et le phallus, il peut se faire que ce chat ne soit qu'un chien qui dévore un os à ou sans moelle. « 

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Chapelles bretonnes.
29 septembre 2021 3 29 /09 /septembre /2021 10:03

Les sablières, entraits et poutres sculptées de l'église de Guimiliau.

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Voir : tous mes articles sur les sablières et pièces de charpente sculptées de Bretagne.

et 

 

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Descriptions antérieures :

-Couffon : "L'intérieur de l'église est du type à nef obscure et lambrissée. Les grandes arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers cylindriques. Pas d'entraits, mais quelques sablières portant masques, animaux et fleurs."

-Sophie Duhem , Les sablières de Bretagne page 71, 215, 253 et 277. Elle décrit page 71 un joueur de biniou en bragou braz et gilet à boutons, puis signale page 215 l'association, répandue, de la poule et du renard, et page 277 le motif des crânes dont les orbites libèrent des serpents ou des vers, comme à Landerneau et Bodilis. Page 314, elle relève l'inscription nommant les fabriciens.

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Datation.

Aucun chronogramme ne précise la datation de la charpente et de ses sculptures. La thématique ( dont  un masque à palmette Renaissance) la placerait après 1570, vers 1580-1620.

Repères :

Calvaire monumental : 1581-1588.

L'église date de plusieurs époques ; le clocher, dû à l'atelier Beaumanoir, date de la première moitié du XVIe siècle, le reste du XVIIe siècle. Le porche en kersanton porte à l'intérieur la date de 1606 ; sur la façade, près de la clef de voûte, on lit la date de 1617 et sur le rampant du gable de la chapelle qui suit, à l'est, celle de 1642.  Le chevet à noues multiples porte sur le clocheton d'un contrefort la date de 1664. Sur la seconde porte, au nord, inscription  avec la date de 1633.

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Etat et restauration.

Je ne dispose d'aucune précision sur une éventuelle restauration. Le décor en bas-relief de certaines parties sont détruites par la vrillette.

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LE BAS-COTÉ SUD.

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La nef communique avec les bas-côtés par six arcades au nord, et cinq arcades et demi au sud. 

Ce bas-côté débute à l'est par une première chapelle recevant le retable de Saint-Miliau et saint Joseph, puis vient une deuxième chapelle (confessionnal) dont les sablières ne sont pas sculptées, puis — communiquant avec elle par deux arcades ogivales  — vient une troisième chapelle, séparée d'une quatrième par un pilier. Ces troisième et quatrième chapelles sont celles dont les sablières et les poutres sont sculptées, et qui font l'objet de ce chapitre.

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TROISIÈME CHAPELLE EN PARTANT DE L'EST.

 

Un entrait (poutre horizontale reliant la base des albalétriers) est disposé dans la largeur du bas-côté, et sert d'appui à la charpente lambrissée. Il s'agit en fait de deux poutres, soutenues en son point de jonction par une colonne cylindrique au chapiteau rectangulaire portant une inscription. Ces deux  poutres sont sculptées de six masques crachant des volutes ou de têtes d'anges, ailés, et d'un masque à palmette, réunis par une frise géométrique. L'inscription nommant les fabriciens en exercice y est sculpté, hélas sans date. La partie inférieure est également sculptée de masques crachant des volutes, tout comme le chanfrein qui reçoit une frise grecque. Un seul blochet, représentant un ange,  est placé entre bas-côté en nef. 

Au dessus de ces poutres sont disposées les sablières, également sculptées, ce qui, par la superposition de la sablière et de la poutre,  donne l'impression d'un seul ensemble décoratif, à deux registres. Le registre formé par les sablières est dominé, au sud, par une poursuite d'animaux domestiques ou sauvages.

Le lambris peint en bleu clair, rythmé par les nervures sombres, s'élève puis retombe, du coté est, au dessus des arcades ogivales séparant la deuxième chapelle : la liaison entre le mur et le lambris comporte une sablière sculptée, avec notamment une chasse au cerf et au sanglier.

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 ENTRAIT ET SABLIÈRES DU COTÉ OUEST.

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LA MOITIÉ GAUCHE (AU SUD DU PILIER)

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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La poutre : entrelacs, tête d'ange et masque. 

 

La poutre est décorée, autour de la tête d'un ange ailé,  de deux masques crachant des tiges qui forment les extrémités d'une frise à entrelacs géométriques.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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La  sablière : Chiens de chasse et animaux sauvages ; le renard et la poule.

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Description à rebours de la séquence des animaux,  de la gauche vers la droite.

Après une tête d'ange ailée, viennent un bouc ou du moins un animal à épaisse toison, et aux cornes recourbées, puis un "renard" ou du moins un animal dont la longue queue s'élargit à son extrémité. Ils sont poursuivis par un chien portant un collier, au museau fin, aux oreilles courtes et dont la queue longue revient en courbe sur le dos (ce qui exclurait le Saint-Hubert ou le Beagle et le Lévrier ).

Puis, à droite de la tête d'ange, nous trouvons un coq (distingué de la poule par l'importance de sa crète et par sa queue en faucille, mais la destruction par les insectes xylophages impose la prudence), puis le renard (tête détruite),  puis un chien portant un collier (chien d'arrêt ? aux oreilles courtes, et au fouet recourbé sur le dos).

Enfin, vient une tête, très frisée, d'ange ailé.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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Le renard et la poule (coq?).

Les scènes associant le Renard et une poule (ou un coq) sont nombreuses sur les sablières, et se réfèrent parfois clairement au Renard prêchant aux poules, à la différence d'ici.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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Le chien de chasse ; élément végétal et tête d'ange ailée.

 

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L'inscription lapidaire du pilier.

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 [V] G :MADEC

 I : COL : F.

Le F. final correspond à l'abréviation habituellement en usage pour désigner les fabriciens. Les deux patronymes sont donc ceux des membres de la fabrique paroissiale élus pour l'année. La recherche sur Geneanet ne retrouve aucun MADEC dont le prénom débute par G. au XVI et XVIIe siècle. Et le patronyme COL est ignoré en Finistère, et n'apparaît pas dans le Dictionnaire de Deshayes pour la Bretagne. Une abréviation pour COLIN ??

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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LA MOITIÉ DROITE (AU NORD DU PILIER).

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L'inscription de la poutre.

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Elle s'inscrit dans un cartouche rectangulaire à "poignées" trapézoïdales (comme ceux du Maître de Plomodiern, mais cet indice stylistique est faible).

 

[Y]  PICART  F DVR

[Y] BRAS F DV ROS

 

a) Il existe une incertitude pour le caractère débutant les deux lignes . Est-ce un Y, qui ne serait pas tracé en lettre majuscule comme le reste, et dont la minuscule formerait une boucle entre les branches du Y ? Est-ce un signe de début de ligne, ou une ornementation ?

b) Les deux F sont-ils une abréviation pour "fabricien" ou bien pour le prénom ?

c) Les généalogistes signalent à Guimiliau un François PICART (1594-1674), habitant Mesgouez à son décès. Et une Jeanne BRAS (1620-1694), également décédée à Mesgouez.  Je ne trouve aucun ROS, ou aucun DU ROS. L'inscription ne peut être transcrite, et encore moins interprétée de façon satisfaisante.

https://gw.geneanet.org/alighan?n=picart&oc=2&p=francois

https://gw.geneanet.org/oberthele?n=bras&oc=1&p=jeanne

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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Le décor de la poutre : tête d'ange, masque à palmette et rinceaux.

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Il comporte deux anges ailés de chaque coté et un masque à palmettes au centre, reliés par des fleurs en rosette et des rinceaux torsadés.

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Le masque à palmette.

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Cet élément  ornemental de la Seconde Renaissance se retrouve dans les productions de l'atelier "du Maître de Pleyben" et de la chapelle du château de Kerjean (après 1571). On le trouve sur les charpente sculptées de Pencran, Dirinon, Landerneau, Bodilis et Le Tréhou, ou sur le jubé de La Roche-Maurice, édifices du Léon proches de Guimiliau.

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La sablière : têtes barbues et dauphins.

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Il s'agit de l'étroite partie supérieure de l'image, au dessus de la poutre.

Son décor est fort détérioré, alors que son trait s'avère très élégant, et que son motif — lorsqu'on parvient à le discerner — est original et passionnant. Une restauration s'impose.

Des paires de têtes d'hommes barbus, affrontés, alternent avec des paires de "dauphins" (au sens de l'ornementation grotesque) également affrontés.

Les têtes sont reliées entre elles par une tige partant du front, mais dont il ne persiste qu'un  trajet en pointillé ; cette "tige" correspondait peut-être à l'extrémité de la queue des dauphins.

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Les "dauphins" sont feuillagés d'appendices sur le front, le sourcil la crinière et la gorge, et entaillés d'écailles par coup de gouge. L'œil est en amande et son contour est doublé. Les queues, en partie détruites semblent se diviser et produire des appendices foliacés.

Un artiste, le "Maître de Plomodiern", a produit des décors semblables pour les sablières de  Plomodiern, Saint-Nic, et Pont-Croix entre 1544 et 1566, et son style a été imité ensuite dans le Cap-Sizun, jusqu'au premier quart du XVII siècle. 

https://www.lavieb-aile.com/2019/10/tous-mes-articles-sur-les-sablieres-et-pieces-de-charpentes-sculptees-de-bretagne.html 

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À l'extrémité droite, la pièce s'interrompt et cède la place à une seconde, d'un motif complètement différent (mais très attesté dans les sablières du Finistère) de vigne alternant ses grappes et ses feuilles au dessus des sarments courant en frise.

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LA FACE INFÉRIEUR DES POUTRES.

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Entre les deux frises grecques des biseaux, les faces inférieures des poutres associent des rinceaux de vigne portant leurs grappes, des cartouches de cuirs découpés à enroulement (trait stylistique de la Seconde Renaissance introduit en Léon au château de Maillé vers 1550-1570 puis de Kerjean vers 1571), une tête d'ange ailée et frisée, ou des masques crachant des volutes.

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 TROISIÈME CHAPELLE : ENTRAIT ET SABLIÈRES DU COTÉ EST.

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La partie gauche : trois anges crachant des volutes.

 

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La partie droite : chasse d'un sanglier et d'un cerf par des chiens.

 

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À gauche : deux chiens poursuivent un sanglier. Le chien le mieux conservé porte un collier et est de même race que sur la sablière placée en vis-à-vis.

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Deux chiens chassant un sanglier.

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Deux chiens poursuivant un cerf.

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Un blochet  : un ange portant un écu ou les instruments (clous ?) de la Passion.

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DEUXIÈME CHAPELLE DU BAS-COTÉ SUD.

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Le blochet : un paysan breton en bragou braz, tenant un objet rectangulaire (cartouche ? chapeau ??).

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LES SABLIÉRES DU BAS-COTÉ NORD.

Décrites depuis le fond de la nef d'ouest en est.

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Première pièce : masques et oiseaux.

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Deuxième pièce : masques et bustes d'hommes barbus affrontés.

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Troisième pièce : masques couronnés crachant des volutes ; masque aux orbites traversées par des serpents.

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Blochet : personnage présentant un écu ou placard.

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Quatrième pièce : masques couronnés, masques et volutes ; petit personnage nu de face.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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Dernière pièce : masques et volutes.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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LES BLOCHETS DU CHOEUR.

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Personnage tenant un calice.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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Personnage aux bras coupés.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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Personnage tenant un linge.

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Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

Les sablières et poutres sculptées (anonyme, fin XVIe-début XVIIe) de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2016-2021.

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CONCLUSION.

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Je ne peux conclure que par un constat de carence, d'insuffisance et d'échecs face à ce corpus sculpté dont la valeur est manifeste, et la conservation menacée.

La carence est celle de la documentation disponible, puisque l'auteur de référence sur les sablières de Bretagne, Sophie Duhem, ne fait que quatre brèves mentions de des sablières, et ne les distingue pas des poutres. Existe-t-il des études auxquelles je n'ai pas eu accès, car non numérisées ? C'est aussi la carence d'archives, ou de données sur l'identité des fabriques de Guimiliau, et, sans doute, le manque de données généalogiques pour la période de datation présumée.

L'insuffisance est la mienne, c'est celle de mes compétences, notamment celle de pouvoir établir des rapprochements stylistiques avec d'autres œuvres. Pour ne rien dire de mes piètres photographies.

 

Les échecs sont multiples : échec de déchiffrage correcte et d'interprétation des deux inscriptions ; échec d'établissement de la datation ; échec de l'étude stylistique.

Cet article se veut donc être une incitation à reprendre, avec plus de compétence et de moyens, l'étude des charpentes sculptées de Guimiliau.

Néanmoins, il procurera aux amateurs le relevé iconographique du corpus, permettant par exemple l'analyse comparatives des représentations animales et cynégétiques sur les sablières de Bretagne, et celle des motifs grotesques ("dauphins") ou de la Seconde Renaissance : cartouches en cuir découpé, masques à palmettes et crâne traversé par des serpents. 

 

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SOURCES ET LIENS

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— COUFFON (René), 1988, https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/GUIMILIA.pdf

 

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne, XVe-XVIIe s. ... préface d'Alain Croix. , Rennes :Presses universitaires de Rennes, 1997 : thèse de doctorat en histoire sous la direction d'Alain Croix soutenue à Rennes2 en 1997.  pages 142 à 146.

— PHOTOTHÈQUE

http://phototheque-patrimoine.bretagne.bzh/jcms/dev_103768/phototheque?histstate=1&text=sabli%C3%A8res&cids=&cids=&cids=cri_31320&cids=&cids=&selectedCouleur=

https://www.atraverslobjectif.com/photos/guimiliau.html

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