Les sablières (1663), l'entrait (1667) et les statues de la chapelle de Lanjulitte exposées dans l'église Saint-Magloire à Telgruc.
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Sur Telgruc, voir :
Sur les sablières, voir :
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PRÉLUDE.
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On connaît le mythe de Pygmalion ("poing" — grec qui a donné aussi Pygmée—), sculpteur qui tombe amoureux de la statue qu'il a créé ; il l'étreint et l'embrasse, et aussitôt Aphrodite lui confère la vie sous le nom de Galathée ("blanche comme lait"). Il l'épouse, et cette alliance de la force du poignet et de la grâce de la beauté devient féconde.
Je pourrais en proposer la version suivante : une poignée d'amateurs, séduits par la beauté des trésors d'une chapelle, les ressuscitent et leur passion anime désormais ces sculptures de la vie propre aux belles choses. Ils se nomment, entre autre, Auguste Dizerbo, Dominique de Lafforest, Marie Bideau, Maurice Keravel, Louis Dagorn, Breiz Santel, EOST, Eric Blanc, ou Christian Moureaux : le récit de leur amour opiniâtre (sous la plume de Didier Cadiou) est magnifique. Le rôle d'Aphrodite serait tenu par la restauratrice d'art Hélène Champagnac .
Mais il faudrait disposer d'un autre mythe où le simple touriste tombe amoureux d'une statue et la voit venir l'embrasser de ses lèvres mignardes. C'est mon histoire, et mes yeux sont encore brûlants de l'azur du regard de la belle Julitte. Ses deux yeux bleus, deux flambeaux de ma vie, dessus les miens foudroyant leur clarté, ont esclavé ma vieille liberté. Elle m'a rendu la vie et mort d'amour je suis. Transformé en un âne brayant.
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PRÉSENTATION.
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"Chapelle de la fin du 15e siècle construite sur les terres des Rosmadec. Deux socles de statue du transept sud portent des blasons : l'un d'un ecclésiastique ; l'autre, aujourd'hui muet, était peut-être peint aux armes des Rosmadec. La mise en oeuvre en petits moellons réguliers du transept sud ainsi que ses baies (avec remplage gothique) et celles du choeur témoignent de l'ancienneté de l'édifice. En 1677, la chapelle est partiellement reconstruite, notamment le pignon ouest et la charpente, à l'initiative du recteur François de Kerscao, du curé Horellou et du fabricien Jacques Le Monze dont le nom figure sur une pierre remployée à la croisée du transept et sur le pignon ouest, avec la date. C'est sans doute à cette époque que la baie du transept sud est partiellement bouchée pour mettre en place un retable. La fenêtre percée dans le mur sud du choeur est transformée en porte pour accéder à une sacristie construite après 1831, autrefois couverte en appentis. Les ruines de la chapelle ont été consolidées en 2000.
Chapelle construite en moellon de grès et de schiste avec encadrements de baies en granite. Plan en croix latine asymétrique avec aile sud profonde et petite aile au nord. Nef courte sans bas-côtés et chevet plat. Tour carrée avec chambre des cloches ajourée. Au sud, petite pièce accolée au choeur à usage probable de sacristie.
Seule chapelle de la commune conservée après la Révolution sur les quatre existantes, Sainte-Julitte possédait un riche décor de poutres sculptées et de statues en bois polychrome dont un groupe sculpté de sainte Julitte et saint Cyr, classé M.H. en 1994. Après la dernière messe célébrée en 1955, elle est laissée à l'abandon. Les ruines de la chapelle ont été restaurées par l'association Eost de Telgruc grâce à des subventions obtenues par la municipalité en 2000." (Judith Tanguy-Schröer)
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La chapelle a été restaurée au XVIIe siècle sur un édifice précédent du XIVe ou XVe siècle. Son historique a été remarquablement décrit par Didier Cadiou (Avel Gornog 2018) avec une précision de détective, et un dossier iconographique et bibliographique complet.
Les éléments de datation sont :
-1595 : une ancienne maison de prêtre est signalée au Lez voisin de Lanjulitte, avec sur le linteau de la porte nord une inscription, un calice (signalant la demeure d'un prêtre) et cette date.
-Une date de 1618 se trouve sur une pierre posée à l'envers (c'est donc un réemploi) à la base et au revers du clocheton avec la mention "G : HOREL/LOV : 1618."
-l'inscription lapidaire du linteau de la maison voisine portant le nom de "M.G. CADIOV" avec la date de 1646. Il s'agit vraisemblablement de maître Guillaume Cadiou, mentionné dans un acte de 1682 comme redevable d'une chefrente (rente perpétuelle payable en argent ou en nature au seigneur suzerain par le détenteur d'un héritage noble) à Eustache Joseph Marie du Han.
-l'inscription des sablières avec IACQUES FABRI et la date de 1663.
-D. Cadiou signale la date de 1663 sur une pierre de taille du chevet avec l'inscription GVIL. BOVSS/ART FAB 1663 soit "Guillaume Boussart fabricien en 1663". [un Guillaume Le Boussart (1652-1721) est mentionné par les généalogistes comme laboureur à Porslous, à moins de 1 km au sud-ouest de Lanjullite. Il avait épousé Jeanne Le Monze. Il peut s'agir du fils du fabricien].
-Une inscription lapidaire est brisée, le chronogramme est absent, on ne lit plus que IACQVESL / FABRI : L, comme sur la sablière de 1663.
-l'inscription lapidaire de la porte d'entrée, dont le plein cintre associe la date de 1677 sur la clef de voûte et les inscriptions gravées I LE MONZE sur le claveau de gauche et FA --- sur le claveau de droite.
-l'inscription de l'entrait associant le nom du recteur François de Kerscao . Il n'était plus recteur de Telgruc en 1679.
-l'inscription d'un autre entrait, signalé par Dizerbo et photographié, portait l'inscription F: PAR . MOY : IACQVES : LE : MONZE : F : 1677 (Fait par moi Jacques Le Monze fabricien l'an 1677.)
-le pennon généalogique provenant de la chapelle, avec les armes de René de la Porte et Anne-Marie du Han, dont le mariage date de 1656.
-le nom du recteur Monfort sur la cloche : Maurice Monfort (1816-1890) fut recteur de Telgruc de 1865 à 1889.
-le millésime 1880 gravé sur un granite de la face sud du clocheton signalant la date de sa reconstruction.
-Une autre inscription lapidaire est brisée, le chronogramme est absent, on ne lit plus que IACQVESL / FABRI:L, comme sur la sablière de 1663.
On peut conclure, avec Didier Cadiou, de ce qui précède que la chapelle de Lanjulitte a fait l'objet d'une première restauration en 1618, à la fin des guerres de la igue, et qu'elle a ensuite été restaurée de façon plus importante entre 1663 et 1677. "On imagine qu'une première tranche de travaux, en 1663, a concerné l'aile sud-est et le chœur, tandis qu'une seconde tranche, en 1677, a concerné le chœur et le clocher" (D. Cadiou). Ces travaux ont été supervisés par les fabriciens Guillaume Boussart et Jacques Le ? en 1663. Ils ont été exécutés alors que René de la Porte et Anne Marie Le Han étaient les seigneurs du lieu.
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I. LES SABLIÈRES SCULPTÉES (1663).
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Les sablières sont des pièces de bois horizontale qui, à la jonction entre les murs et la charpente, reçoivent l'extrémité inférieure des chevrons dans un pan de toiture.
Celles de Lanjulitte n'ont pas été étudiées par Sophie Duhem, auteure de référence sur les sablières de Bretagne par sa thèse de 1997, puisque ces sablières de Lanjulitte n'étaient alors ni restaurées ni présentées.
Elles sont aujourd'hui présentées dans l'aile sud de l'église Saint-Magloire.
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Première sablière. Deux dragons crachant un rinceau.
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Comme pour les autres pièces qui seront examinées, les identifications des animaux représentés sont imprécises. Les seules raisons de voir ici deux dragons sont d'une part la mise en perspective avec l'iconographie traditionnelle des sablières de Bretagne (et notamment du Finistère) , où les dragons sont prédominants, et d'autre part la queue de serpent. Les deux oreilles rondes sont également traditionnelles dans ces représentations ; les écailles seraient un indice précieux ... si on ne les trouvaient pas ensuite sur des animaux différents.
Mais libre à chacun d'y voir des crocodiles...
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Deuxième sablière. Inscription gravée de 1663.
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Jadis placée dans l'aile sud-est de la chapelle, elle a été restaurée jusqu'en juillet 2013 par Hélène Champagnac de l'Atelier régional de Restauration de Bignan (56), car son état nécessitait un traitement écologique contre les insectes, contre la pourriture cubique causée par les micro-champignons , et une consolidation par injection de résines époxydes.
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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L'inscription est gravée en lettres capitales avec ponctuation de séparation par le deux-points:
MESIRE : HENRI : HORELLOV
PBRE : CURE : 1663.
La graphie MESIRE pour "messire" est attestée dans les manuscrits français. PBRE est l'abréviation très courante pour "prêtre" par le latin presbyter, même sens.
Soit "Messire Henri Horellou, prêtre curé, 1663". Il ne s'agit donc pas du recteur de Telgruc, mais de son vicaire. La plupart des prêtres des paroisses en étaient natifs, mais la base Geneanet ne propose aucun individu portant ce patronyme à Telgruc avant 1663. Le nom, qui dérive du diminutif du breton horell "hochement, ébranlement" ou "balle de bois pour jouer à la crosse" est d'abord attesté à Quimper et à Primelin vers 1580, puis à Saint-Nic en 1600 et Dinéault (vers 1615).
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Troisième sablière. Trois animaux, et inscription par le fabricien de 1663.
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Inscription :
Elle n'est pas gravée, mais sculptée en réserve, en lettres capitales (sauf le Q), avec un S rétrograde, et une ponctuation de séparation des mots par le deux-points.
IACQVES :
FABRI : 1663.
Il est probable que IACQUES corresponde au prénom Jacques, et que le patronyme soit perdu. Pourtant, la partie brisée ne conserve pas la partie basse d'une inscription de complément, et, d'autre part, la disposition générale en deux lignes achevée par un feuillage n'est pas en faveur de cette hypothèse. Souvent, le prénom du fabricien est en initiale ou en abrégé (I. LE MONZE ou GVILL. Le BOUSSART). Pourtant, aucune autre lecture ne peut être proposée.
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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L'âne.
Là encore, l'identification animale n'est que probable.
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Deux autres animaux affrontés (dragon et renard).
Ils différent surtout par leur queue, large, à droite, comme celle d'un renard et longue, fine et enroulée à son extrémité à gauche, comme celle des dragons de la première pièce. D. Cadiou évoque l'hypothèse d'une genette. Aucune certitude n'est possible.
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Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Sablières (1663) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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II. L'ENTRAIT (vers 1677) DE LA NEF.
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Inscription :
NOBLE ET DISCRET M[ESS]IRE FRACOYS DE K'SCAO . RECR
Soit "Noble et discret messire François de Kerscao, recteur".
—"La famille de Kerscao est une très vieille maison qu'on voit aux anciennes réformations des XVème et XVIème siècles et dont un membre messire Maurice de Kerscao figure à celle de 1427, marié à noble demoiselle Typhaine Thomas ; ils vivaient en 1415, il était fils de messire Jean de Kerscao et de noble demoiselle Marguerite Le Long. Lors de la réformation de 1660 cette maison fut reconnue noble d'ancienne extraction avec neuf générations. Armes : D'argent à deux dauphins d’azur en pal adossés. (P. A-Grancière).
— Messire François de Kerscao apparaît dans un acte de 1679 (*) comme recteur de Quimper-Corentin, et il est qualifié en 1669 de seigneur de Penanguer.
(*)1679 , à Pluguffan : Mariage de fermiers demeurant au manoir de Kerascouët. Ont signé François de Kerscao, recteur de Quimper-Corentin, Alain de Goulhezre, Jeanne et Anne de Goulhezre, René Louis de Cornouaille." ( AVENEAU DE LA GRANCIÈRE, 1895 -Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan, Revue historique de l'Ouest - Volume 11 - Page 585)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k67171p/f590.item.r=kerscao
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Entrait (1677 ?) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Extrémité à engoulant de la poutre : une gueule de lion ou de dragon.
Je privilégie l'hypothèse du dragon puisque c'est cet animal qui est le plus fréquemment trouvé aux extrémités des entraits des charpentes bretonnes.
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Entrait (1677 ?) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Nœud de l'entrait : un cœur enflammé dans un cartouche à enroulement stylisé.
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Entrait (1677 ?) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Extrémité à engoulant de la poutre : une gueule de lion ou de dragon.
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Entrait (1677 ?) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Entrait (1677 ?) de la chapelle de Lanjulitte, église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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DISCUSSION SUR LA CHARPENTE SCULPTÉE.
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Les 4 pièces (3 sablières et 1 entrait) sont datées par inscription de 1663 pour les premières, et par estimation de 1677 pour la dernière. Si on compare ce créneau de la seconde moitié du XVIIe avec les dates des charpentes sculptées encore conservées en Presqu'île de Crozon et Aulne Maritime, nous constatons que celle de Lanjulitte sont trop tardives pour être attribuées au Maître de Pleyben (auteur des sablières de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom vers 1575) ou au Maître de Plomodiern (auteur des sablières de l'église de Plomodiern en 1564 et de celle de Saint-Nic en 1561-1566).
Par contre, cette charpente est contemporaine de celles de l'église de Landévennec (v.1659), de Trégarvan, et des chapelle Saint-Jean (1653) et Saint-Côme (1641-1675) de Saint-Nic. Pourtant, alors que les sculptures de ces 4 charpentes ont de manifestes points communs stylistiques, — au point que j'ai proposé de les attribuer à un atelier nommé par convention celui du Maître de Saint-Nic), ces caractères stylistiques ne sont par retrouvés à Lanjulitte.
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.Les sablières de la chapelle Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic. I.
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Les sablières (1641-1675) de la chapelle Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic. II.
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Les culots de la charpente de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic.
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Peut-être cela est-il dû au trop faible nombre de pièces conservées ici, mais néanmoins et inversement, les sablières de Lanjulitte ont des particularités que nous ne trouvons pas ailleurs :
- importance des représentations animales.
-dessin grossier voire naïf, pauvre en détails anatomiques.
-contraste bicolore entre le fond blanc et le bois (du moins dans la présentation actuelle, mais qui se retrouve sur les photos des sablières avant restauration)
-surtout, remplissage de toute la surface des animaux par des encoches creusées à la gouge (et, dans le cas d'un "dragon", de stries parallèles)pour rendre les écailles des dragons et/ou le pelage de l'âne et du "renard" .
Ce procédé répétitif et invariant quelque soit le sujet est primitif, mais il excelle pourtant à obtenir par le contraste du bois sur le fond blanc un effet décoratif et une lisibilité remarquables.
Nous devons donc, sous réserve d'autres découvertes, conclure à une œuvre isolée (sans équivalent ailleurs), qui pourrait être attribuée à un menuisier local si nous ne constations pas la maîtrise de la réalisation.
Mais nous ne disposons plus des sablières des autres chapelles de Telgruc (celles de Luzéoc, de Saint-Thomas à Kérédan et de la Vierge-Noire à Penhoat-Jardin, déjà absentes du cadastre de 1831), de l'église paroissiale (du XVIe-XVIIe mais détruite par un bombardement en 1944), ou de nombreux édifices religieux des communes voisines, qui auraient pu témoigner d'une activité plus riche de ce sculpteur.
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III. LA STATUAIRE.
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Statue de sainte Julitte. Bois polychrome du XVIIe siècle, de 105 cm de haut, restaurée en 2001 à Kerguehennec.
Classement MH 1991/11/14.
Il pourrait s'agir d'une œuvre des ateliers de la Marine de Brest.
Un cliché ancien (de 1994 ?) de la Médiathèque du Patrimoine montre qu'il s'agissait à l'origine d'un groupe de Sainte Julitte avec son fils saint Cyr.
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29001304
Elle tenait un objet (la palme du martyre ?) dans sa main droite ; sa main gauche est posée sur un livre. Un voile est visible sur sa tête, et il passe ensuite derrière sa nuque. Saint Cyr portait une pèlerine à larges rabats, et boutons antérieurs, et une besace.
Sainte Julitte et son fils saint Cyr, âgé de 3 ou 4 ans, subirent le martyre à Tarse au IVe siècle.
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Copyright Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (objets mobiliers), tous droits réservés https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29001304
Statue de sainte Julitte provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Statue de sainte Julitte provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Statue de sainte Julitte provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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On peut comparer ce groupe à celui de la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers : mais moi, j'ai ma préférée.
Cette cathédrale possède les reliques de saint Cyr et de sa mère depuis la fin du VIIIe siècle.
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Statue de sainte Julitte provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Vierge allaitante ou Virgo lactans, bois polychrome de 75 cm de haut, XVIe siècle, restaurée en mai 2012.
Vierge couronnée, présentant à travers une fente de sa robe le sein droit à son Fils.
Ce thème est répandu en Bretagne, notamment en Finistère :
Virgo lactans ou miss Néné ? Les candidates du Finistère. Les Vierges allaitantes.
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Vierges allaitantes IX : Chapelle de Bonne-Nouvelle à Locronan.
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Vierges allaitantes X : La chapelle St-Denis de Seznec à Plogonnec.
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Chapelle Sainte-Marine à Combrit : la Vierge allaitante et la bannière Le Minor.
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Vierge allaitante : Notre-Dame de Kergornec à La Forest-Fouesnant.
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La Vierge allaitante de la chapelle de la Présentation, cathédrale de Burgos.
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La Vierge allaitant de la chapelle de Languivoa à Plonéour-Lanvern (29).
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La Vierge allaitante de la chapelle de Notre-Dame-du-Tertre à Châtelaudren.
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La Vierge allaitante de Saint-Vénec au château de Kerjean (29).
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Le retable de Notre-Dame-du-Bon-Secours, église de La Roche-Maurice (29).
Statue de la Vierge allaitante provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Statue de la Vierge allaitante provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Saint Marc. Bois polychrome (4 niveaux successifs), XVIe siècle, restaurée en mars 2014 par l'ARR de Kerguehennec à Brignan.
Inscrit MH au 21012/12/20
Le saint évangéliste tient un livre dans la main gauche . Il a perdu l'objet qu'il tenait en main droite et qui était peut-être un calame ou une plume de rédacteur. Il s'identifie par le lion du Tétramorphe à ses pieds. Ce qui est particulier, c'est le bonnet de docteur dont il est coiffé. On retrouve cela en sculpture sur pierre, soit par Le Maître de Plougastel (statue en kersantite de saint Matthieu du Grand calvaire de Plougastel vers 1602 ; statue en kersantite de saint Marc du calvaire de Guipronvel), ou par Roland Doré (statue en kersantite de saint Marc su la façade ouest de Cast).
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29004260
http://www.lavieb-aile.com/2020/04/la-fin-d-une-epidemie-le-calvaire-monumental-de-plougastel.html
http://www.lavieb-aile.com/2020/03/le-calvaire-de-l-eglise-de-cast.html
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Statue de saint Marc provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Statue de saint Marc provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Saint- Yves. Bois polychrome du XVIIe siècle de 107 cm de haut, 34 cm de large et 26 cm de profondeur.
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Inscrit MH 1992/01/21.
Le saint est représenté en juriste (comme avocat ou comme Official) avec la barrette de docteur, le livre de droit en main droite, le rouleau de plaidoirie ou un "placet" (requête de justice) dans la main gauche, la cotte talaire (recouvrant les talons), le surplis, et le camail couvrant les épaules et dont la capuche entoure le cou. Les manches du surplis blanc ont des revers rouges.
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— Voir aussi sur l'iconographie de saint Yves :
- Le groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre de la chapelle de Quilinen à Landrévarzec. Bois, XVIe siècle.
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Saint Yves entre le Riche et le Pauvre, bois polychrome du XVIe siècle de la cathédrale de Quimper.
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Saint Yves entre le Riche et le Pauvre, chapelle Saint-Adrien de Plougastel XVIIe siècle
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L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault V : Le triptyque de saint Yves entre le Riche et le Pauvre. (XVIIe siècle)
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La statue de saint Yves sur le calvaire de saint Exupère à Dinéault.
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Les vitraux de l'église de Moncontour. I. La baie 7 : la verrière de la vie de saint Yves (1537).
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Statue de saint Yves provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
Statue de saint Yves provenant de la chapelle de Lanjulitte, exposée dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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Pennon généalogique provenant de la chapelle de Lanjulitte et restauré en avril 2016 par Gilles Mantoux.
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Ce pennon armorié était autrefois accroché au dessus du maître-autel de Lanjulitte. Il est en châtaignier polychrome et mesure 96 cm de haut, 105 cm de large et 12 cm d'épaisseur.
Les armoiries présenté de deux aigles sont timbrés d'une couronne de marquis, et sommée d'une tête d'ange ailée entourée de volutes.
A.H. Dizerbo et D. Cadiou l'ont décrit écartelé au 1 du Han — d'argent à la bande fuselée de sable soutenant un lion morné de sable —, au 2 Le Méneust — d'or à la fasce de gueules chargée d'un léopard d'argent et accompagné de trois roses de gueules—, au 3 d'Artois —de sable au greslier enguiché d'argent — et en 4 de Goulaine —mi-parti d'Angleterre et de France—, sur le tout de la Porte — de gueules au croissant d'hermines —.
Ce sont les armes de René de la Porte, vicomte d'Artois, conseiller au Parlement de Bretagne, qui a épousé en 1656 Anne Marie du Han, fille de Jean du Han et de Claude de Goulaine et petite fille de Le Meneust. C'est elle qui a hérité du comté de Crozon et de la seigneurie de Rosmadec.
Comme on le constate, les émaux (couleurs) d'origine n'ont pas été respectés, et tous les meubles ont été peints en or sauf le croissant central, bleu-gris sur fond blanc.
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Pennon généalogique provenant de la chapelle de Lanjulitte et exposé dans l' église de Telgruc. Photographie lavieb-aile juillet 2020.
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SOURCES, LIENS ET REVUE DE PRESSE.
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— CADIOU (Didier) 2018, Les restaurations de la chapelle de Lanjulitte, n°27 de la revue Avel Gornog : Dossier Telgruc-sur-Mer (Terrug) de juillet 2018 pages 83-95.
— CHAURIS (Louis), 2018, La chapelle de Lanjulitte : polylithisme maîtrisé, n°27 de la revue Avel Gornog : Telgruc-sur-Mer (Terrug) pages 96-98.
— COUFFON (René) & LE BARS (Alfred), 1988, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8a73db67e2598582bf4670b1179c0215.pdf
CHAPELLE SAINTE-JULITTE A Lanjulitte. Edifice en forme de croix latine avec aile sud profonde, aujourd'hui en ruines. La poutre de gloire portait l'inscription : " FAICT PAR MOI IACQVES LE MONZE. 1677. ", mais la chapelle a gardé une partie de son fenestrage du XVe siècle. Le mobilier, qui a pu être sauvé, a été transporté à l'église paroissiale (autel de l'aile nord, Crucifix du XVIe siècle de la sacristie, statue de saint Yves) et au presbytère (statues en mauvais état de sainte Julitte, saint Marc, saint Sébastien imberbe, Virgo Lactans). Chapiteau monumental ancien, au presbytère.
— DIZERBO (A.-H.), 1980, Monuments et objets d'art du Finistère. Telgruc, le chapiteau. Bulletin de la Société archéologique du Finistère. tome CVII p.262-264
—DIZERBO, A. Monuments et objets d'art du Finistère - Etudes, découvertes, restaurations. Telgruc, le chapiteau. Société archéologique du Finistère, tome CXXV, 1995, p. 166 et 521-522.
— DOUARD (Christel), 2011, L'église Saint-Magloire, dossier IA29004999 de l'Inventaire.
— DUHEM (Sophie), 1997, Sablières sculptées de Bretagne : images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.) sous la direction d'Alain Croix, Rennes 2.
— MÉDIATHÈQUE DU PATRIMOINE : la statue de sainte Julitte et de saint Cyr en 1994, 29W04774. Hauteur h =105 ; XVIIe siècle (?). Il pourrait s'agir d'une œuvre des ateliers de la Marine (de Brest). Classé au titre d'objet 1991/11/14
— TANGUY-SCHRÖER (Judith), 2011, Dossier de l'Inventaire général IA29005013 .
"Chapelle de la fin du 15e siècle construite sur les terres des Rosmadec. Deux socles de statue du transept sud portent des blasons : l'un d'un ecclésiastique ; l'autre, aujourd'hui muet, était peut-être peint aux armes des Rosmadec. La mise en oeuvre en petits moellons réguliers du transept sud ainsi que ses baies (avec remplage gothique) et celles du choeur témoignent de l'ancienneté de l'édifice. En 1677, la chapelle est partiellement reconstruite, notamment le pignon ouest et la charpente, à l'initiative du recteur François de Kerscao, du curé Horellou et du fabricien Jacques Le Monze dont le nom figure sur une pierre remployée à la croisée du transept et sur le pignon ouest, avec la date. C'est sans doute à cette époque que la baie du transept sud est partiellement bouchée pour mettre en place un retable. La fenêtre percée dans le mur sud du choeur est transformée en porte pour accéder à une sacristie construite après 1831, autrefois couverte en appentis. Les ruines de la chapelle ont été consolidées en 2000.
Chapelle construite en moellon de grès et de schiste avec encadrements de baies en granite. Plan en croix latine asymétrique avec aile sud profonde et petite aile au nord. Nef courte sans bas-côtés et chevet plat. Tour carrée avec chambre des cloches ajourée. Au sud, petite pièce accolée au choeur à usage probable de sacristie.
Seule chapelle de la commune conservée après la Révolution sur les quatre existantes, Sainte-Julitte possédait un riche décor de poutres sculptées et de statues en bois polychrome dont un groupe sculpté de sainte Julitte et saint Cyr, classé M.H. en 1994. Après la dernière messe célébrée en 1955, elle est laissée à l'abandon. Les ruines de la chapelle ont été restaurées par l'association Eost de Telgruc grâce à des subventions obtenues par la municipalité en 2000."
— TANGUY-SCHRÖER (Judith), 2011, Telgruc-sur-mer, Présentation de la commune. Dossier de l'Inventaire général IA29004998
— FONDATION DU PATRIMOINE : Les sablières de la chapelle Sainte-Julitte.
— PRESQU-ILE-DE-CROZON.COM
https://www.presqu-ile-de-crozon.com/telgruc-sur-mer/chapelle-de-lanjulitte-001.php
— WIKI-BREST
http://www.wiki-brest.net/index.php/Chapelle_Sainte-Julitte_de_Telgruc-sur-Mer
— Ouest-France avril 2016. Le blason de la chapelle Sainte-Julitte a été restauré :
— Ouest-France mars 2014. La statue Saint-Marc a été restaurée.
— Le Télégramme 27 juillet 2013
— Le Télégramme 2016
— Le Télégramme 11 septembre 2017
— Le Télégramme 22 décembre 2017
— LE Télégramme février 2019
— Le Télégramme mars 2020