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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 14:45

Les sablières (1641-1675)  de la chapelle Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic. I.  Les sablières nord de la nef.

 

 

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Voir sur la commune de Saint-Nic :

— L'église :

 

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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :

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— La chapelle Saint-Jean :

 

— L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :

 

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VUES GÉNÉRALES DE LA CHARPENTE DE LA NEF.

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La charpente de la nef diffère fondamentalement, dans sa structure, de celle du chœur et des transepts.

Rappel : 

Les charpentes armoricaines ont été étudiées par Corentin Olivier.

Glossaire ici.

On distingue :

 

- Les charpentes dites à chevrons formant fermes : les chevrons en vis-à-vis de chaque rampant sont reliés entre eux au niveau du faîtage et par un faux-entrait (pièce horizontale). Cet ensemble forme ainsi un « triangle indéformable » appelé ferme. Les fermes se répètent tous les 60 cm et servent de support à la fixation des liteaux permettant la pose des ardoises. 

http://inventaire-patrimoine.regioncentre.fr/files/live/sites/inventaire_patrimoine/files/contributed/images/Articles_actu/IVR24_20170000003NUDA.jpg
Les charpentes dites à fermes et à pannes : les fermes, beaucoup moins nombreuses mais plus robustes, supportent un ou plusieurs rangs de pannes soutenant elle(s)-même les chevrons dont la section peut alors être amoindrie. Ce principe constructif est bien moins consommateur en bois. 

Celle du chœur appartiendrait aux charpentes "à fermes et à pannes" (voir les explications dans mon article sur Landevant.

 

Au contraire, le maillage serré des fermes (autrement dit, des arbalétriers ) de la nef avec son aspect en carène de bateau renversé incite à y voir une charpente à chevrons formant fermes.

Je compte cinquante fermes au total dans le nef.

 

N.B La charpente serait récente et résulte d'une restauration complète. La charpente du transept a été détruite par les bombardements de l'été 1944

La nef est divisée sur le plan architectural par cinq piliers et cinq arcades, et, pour la charpente, par cinq entraits, ces poutres transversales. Ces entraits sont, tous les cinq, engoulés (comme sortant de la gueule d'un dragon de part et d'autre) et bagués au centre par deux têtes de dragons adossées. On trouve un entrait toutes les dix fermes.

Ces entraits découpent la panne sablière ou corniche en cinq pièces, — cinq "sablières" —, du moins du coté nord car les sablières sud sont interrompues à plusieurs niveaux.

D'autres éléments sculptés de la charpente sont à observer : les abouts de poinçon,, sur la ligne médiane du sommet de la nef, et les culots, sur les arbalétriers à mi-distance entre le sommet, et la base.

Comme ces abouts de poinçon et ces culots sont placés sur une ferme sur deux, cela ferait 25 abouts de poinçon et cinquante culots, soit 75 pièces sculptées à photographier et à décrire. Je n'ai pas vérifié sur place cette estimation...

Enfin, six blochets (pièce de bois oblique formant jambe de force avec le pied d'un arbalétrier)  sont présents sur le coté sud de la nef (et d'autres sont disposés sur les deux bas-cotés). Ce sont, avec les sablières, les éléments sculptés les plus importants.

 

 

Pour la commodité de ma description, je nommerai les sablières nord de la nef N1 à N5. 

CLIQUEZ sur l'image au besoin.

La nef vue de l'ouest.

 

Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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La nef vue de la croisée du transept.

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Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Charpente sculptée de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Plan de la chapelle (in C. Toscer).

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Plan in Toscer http://www.shabretagne.com/scripts/files/54947131089936.59874395/1997_24.pdf

Plan in Toscer http://www.shabretagne.com/scripts/files/54947131089936.59874395/1997_24.pdf

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 LES SABLIÈRES DE LA NEF.

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I. LE COTÉ NORD.

Description de l'ouest (fond de l'église) vers l'est et le chœur.

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 Du mur jusqu'au premier entrait.

 

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Première sablière N 1. Quatre dragons liés deux à deux repoussés par des anges. 

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Cette sablière est construite en deux motifs symétriques autour d'un masque central dans lequel je propose de reconnaître Dieu dans ses nuées. En effet, c'est un visage barbu, souriant, encadré par des cheveux en U, au centre de deux demi cercles qui sont soit sa robe, soit le ciel ou des nuages.

Sous la pièce principale se déroule une frise faite de rangs obliques de trois perles alternant avec les spires d'un ruban. À l'extrême droite débute  un troisième registre, en dessous des autres, et portant une inscription, DICI IUSQV, qui sera décrit avec N 2.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Autour de Dieu le Père, deux anges  le présentent d'une main, et écartent l'autre bras. Leurs visages, ronds, identiques à celui du masque sans sa barbe, sont souriants. Les pupilles sont percées au foret. Le menton de l'ange de  gauche forme une boule formant avec les deux arcs de cercle des bajoues un dessin en brioche renversée. Ce "menton en godet" va s'avérer caractéristique du style du ou des menuisiers sculpteurs de la chapelle, et nous le retrouvons à Trégarvan (1676).

L'ange de gauche est bien lisible : nous distinguons parfaitement l'aile, le corps et les bras zébrés d'entailles comme pour figurer des plumes, et les mains possèdent cinq doigts.

L'ange de droite serait plus difficile à identifier si son collègue ne nous y aidait pas. L'aile ? Imaginons que c'est cette feuille nervurée près de la tête. Le bras ? Ce tube hachuré qui part sur le coté. Mais la main ? Elle est transformée en une vague fleur de lys, comme si l'apprenti n'avait pas bien compris le modèle qui lui avait été confié. Ça peut arriver.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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De chaque coté, deux dragons sont représentés accouplés par un anneau autour d'un pilier évasé central. Leurs corps aux sinuosités de serpents sont parcourues d'une ligne de pustules et de scrofules. La gueule largement ouverte expose les dents acérées et la langue infecte.

La queue forme une boucle, qui étrangle la tête d'une malheureuse victime. C'est celle des âmes, captives des démons.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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À gauche, le bois rongé par la vrillette oblige l'œil à un effort de repérage, où il se perd comme en un labyrinthe avant de retrouver le fil du dessin initial. L'ange, de sa main, renvoie vers les Ténèbres ces puissances animales , et la tête du dragon se démantibule et se démandibule. Ses deux yeux vides s'écarquillent en vain.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Du coté droit, où la main de l'ange nous échappe, le contour des dragons est clairement accessible.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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En conclusion, sur la première pièce nord de la nef, nous trouvons le combat victorieux de la  puissance divine contre les forces démoniaque du Mal, menaçant les âmes des paroissiens. 

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La sablière N2, après le premier entrait. Quatre dragons, dont deux bicéphales. Début de la première inscription nord.

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1°) L'inscription de N2 et N3. 

Elle court sous les sablières N2 et N3, mais je l'étudie ici :

D'ICI IVSQVES A L'AVTRE ESCRITEAV A ESTE BOISE L'AN 164- PAR IAC : POLESEC ET OL : GVILLOCSOV MRE GVIL : PERFEZOV ESTANT RECTEVR DE SCT NIC ET I : BORGNE FAB : DE CEANS

Notes :

-Les inscriptions ont été déchiffrées par C. Parcheminou,  R. Couffon, A. Mussat, M. Dilasser,  C.Toscer et S.Duhem.  Aucun relevé n'est exact sur le plan épigraphique, le plus fidèle étant celui de Sophie Duhem. 

-Le quatrième chiffre de la date est peu ou pas lisible. 

-C. Parcheminou et R. Couffon ont omis "L'AN 164-".

-A. Mussat et C. Toscer ont lu "L'AN 1646" alors que S. Duhem écrit prudemment "164[6]", sans doute en se fondant sur les précédants.

L'inscription  se lit ainsi : "D'ici jusque à l'autre écriteau a été boisé l'an 164[6] par Jacques Polesec et Olivier Guillosou, Messire Guillaume Perfezou étant recteur de Saint-Nic et Jean Borgne fabricien de céans".

a) L'inscription, aérée et très lisible,  est en lettres capitales romaines très régulières, dignes d'un typographe, aux fûts droits et aux empattements constants. La ponctuation séparative par deux-points n'est utilisée qu'e pour signaler une abréviation (celle des prénoms et de "fabricien"). La lettre U est en forme de V. Les lettres suscrites des abréviations de Messire et de Sainct sont soulignés d'un point ou trait.

La qualité d'exécution des lettres suggère que ce travail a été sous-traité par les charpentiers à un artisan spécialisé, membre ou non de leur atelier.

Cette graphie se retrouve sur les autres inscriptions des sablières, mais aussi sur l'inscription des sablières de Trégarvan, ce qui suggère l'intervention du même atelier.

b) Nous pouvons penser que "l'écriteau" désigne l'inscription suivante, sous la sablière N4. En effet, ce mot est défini par le Dictionnaire de l'Académie de 1694 comme "Certaine inscription en grosse lettre que l'on met sur un papier, sur du bois, &c. pour faire connoistre quelque chose au public."

c) Le verbe "boiser" peut être traduit par "mis en charpente", nous le trouvons aussi sur l'inscription des sablières de Grâces à Guingamp ou celle de Pluvigner en 1603 et à Tréminou à Plomeur 1665. Il est plus souvent  remplacé, dans la même acceptation, par "faire le bois" de l'église (Ploéren 1467, Plourac 15--,Plouhinec 1519, Tréffléan 1524, Daoulas 1529, Pluméliau 1533, Elven 1536, Moréac 1545, Le Croisty 1553, Plumélec 1554 Guénin 1577,  Loguivy-Plougras 1551 et 1557, Sulniac 1547 et 1565, Theix sd.,  Canihuel 1595, ). Il est intéressant de noter, puisque cette charpente évoque celle des navires, que le verbe est aussi utilisé, dans cette acceptation,  dans le vocabulaire marin spécialisé dans un sens comparable, celui de dresser sur la quille les couples, ou membrures

BOISER, v. a. C'est composer la carcasse d'un bâtiment en montant sur la quille les couples, tous les membres; remplir par de nouveaux couples,appelés couples de remplissage, les espaces qui séparent ceux de levée, pour compléter la membrure ou carcasse d'un bâtiment en construction." Dictionnaire de marine par le vice-amiral Willaumez,  1831 page 84.

BOISAGE, s. m. Travail de boiser un bâtiment en élevant les couples sur sa quille.

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d) La date ne peut être celle de 1641, puisque cette inscription  comporte  le nom du fabricien, I. Borgne,alors que ceux de l'année 1641 étant mentionnée en N4-N5.  Elle ne peut être antérieure (1640), puisque "l'écriteau" de N4 est mentionné. Mon examen de la partie restante du dernier chiffre ne donne pas d'argument pour valider la date de 1646, qui supposerait que la charpente ait débuté par le centre et se soit poursuivie vers l'ouest. Du coté sud de la nef, une inscription donne la date de 1649 pour la partie en vis-à-vis de N1 à N4. Le bas-coté nord est plus tardif, en 1675.

e) Jacques Polesec et Olivier Guillocsou sont mentionnés comme charpentiers, puisqu'ils ont boisé cette partie de l'église, mais rien ne permet d'affirmer qu'ils sont aussi les sculpteurs ymagiers qui ont réalisés les sculptures des sablières, ou l'inscription.

Le patronyme  Polesec est déjà connu, puisque nous avons lu ce nom sur l'inscription de la chaire de la chapelle, en 1638, où "I. POLESEC" est l'un des trois artisans menuisiers : je me cite :  

"Avec ses compagnons, il est désigné (fecerunt) comme artisan et donc menuisier et non comme fabricien (commanditaire).

Un Jacques Polezec est mentionné par les généalogistes, né vers 1590 à Saint-Nic et décédé  à Saint-Nic le 16 avril 1684. Il est le parrain en 1630 de Catherine Guillamot.

Il est également mentionné comme charpentier ou menuisier sur les sablières de Saint-Côme, dans l'inscription non datée suivant celle de 1641.

Un Sébastien Polesec est mentionné comme fabricien sur le calvaire de la chapelle Saint-Jean avec la date de 1645. Et un Polesec laisse son nom comme fabricien à Ste-Marie-du-Ménez-Hom en 1573." (article sur la chaire de Saint-Côme)

Le patronyme GUILLOCSOU n'est pas attesté sous cette forme, et nous devons le rapprocher du nom GUILLOSSOU. Albert Deshayes (Chasse-Marée 1995 p. 284) le mentionne comme l'un des nombreux diminutifs de Guilloux, du breton guillous, guilloux, issu de l'ancien français guiler, "tromper", et guileor , guillor, guillour, etc "trompeur, menteur, charlatan, bateleur". Le Catholicon donne pour le breton guillous "ménestrier".

A. Deshayes atteste  les formes Guillozou à Quimper 1626, Guillossou à Quimper en 1629, Guillousou Quimper 1631, Guilouzou Meilars 1639, et Guillouzou Quimper 1696. Richard Guillousou avait ses armoiries sur la maîtresse-vitre de N-D. du Mûr à Morlaix en 1679.

La graphie GUILLOCSOU renvoie à GUILLOXOU, non attesté, et à GUILLOUXOU, mais ce patronyme n'est pas attesté dans le Finistère, mais dans le Morbihan à Lignol en 1513.

Je n'ai pu trouver un patronyme proche de celui-ci à Saint-Nic. 

f) Le Guillem ou Guillaume Perfouxou est bien connu pour sa grande activité comme recteur de Saint-Nic en 1638 (chaire de cette chapelle), 1645 et 1653 (chapelle Saint-Jean), 1641, 1645, 1646 et 1661 (sablières de saint-Côme). Je renvoie à mes articles précédents, mais sans oublier de noter le titre de Messire (MRE ne peut avoir d'autre sens dans ce contexte) qui précède son nom.

g) I. BORGNE est le fabricien de cette année, mais je n'ai pu lever l'incertitude sur son prénom (Ian, Jean, Iac et donc Jacques ?).

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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2°) La sablière N2 montre quatre dragons — les deux du centre bicéphales — affrontés.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Premier dragon de N2.

Le premier (à gauche) est ailé. Son museau est crénelé de pointes, il tire une longue langue, est doté d'oreilles d'âne, mais le reste du corps abandonne le souci de "réalisme" pour privilégier l'ornementation, à base de lignes droites ou sinueuses, d'appendices foliaires, en nous laissant libre d'y voir des pattes, des nageoires ou une queue, des nodules ou des épines, etc. 

Une attention sera portée par le décor par ponctuations régulières effectuées à la tarière en trous de diamètres constant. En effet, cette technique appartient aux caractères stylistiques de cet atelier d'artisans, et se retrouvera sur les autres sablières de Saint-Côme, mais aussi de la chapelle Saint-Jean et de l'église de Trégarvan. Ces trous étaient-ils peints d'une couleur différente ? Recevaient-ils des pierreries ou accessoires dorés ?

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Le deuxième dragon de N2.

Il n'a pas d'aile, son corps est fuselé comme celui d'un poisson, son ornementation est plus sobre. Sa tête de gauche, baissée, s'affronte au dragon précédent. 

La tête de droite, relevée, proche de celle d'un chien avec ses oreilles en besace, est colletée. Elle s'affronte au suivant.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Le troisième dragon de N2.

Il est en miroir du précédent , avec sa tête de gauche qui est colletée, affrontée autour d'un objet rond.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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L'autre tête du troisième dragon est intéressante, car elle est dotée d'une corne frontale torsadée qui l'apparente à une licorne. Bien-sûr, nous ne voyons qu'un petit tronçon, mais qui ne peut être expliqué autrement : ce n'est pas une corde, par exemple. cette corne pénètre  le dragon suivant, sans le transpercer, et sans l'affecter plus que cela.

 

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En quatrième position, nous retrouvons le dragon ailé du début.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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La sablière N3. Deux dragons ailés et deux personnages démoniaques autour d'un masque.

Elle est construite sur le même schéma que N1, avec un masque central, mais qui est bien différent.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Ce masque mi-homme, mi-animal est cornu, et affublé de trois oreilles, de deux "langues de sorcières" sortant sous sa moustache, et d'yeux exorbités. C'est manifestement une figure diabolique.

Elle est vénérée par deux personnages, bien humains par leur profil, leurs mains à cinq doigts, leurs manches plissées ou leurs jambes, mais tout autant animalisés par une échine dentelée,des oreilles velues, une chevelure en crinière ou un pelage conséquent . 

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Les dragons sont remarquables par leurs ailes nervurées et leur longue queue.

Au total, la victoire des Forces du Bien, fièrement mise en scène en N1, semble ici remise en cause.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Une vue de détail permet d'apprécier la maîtrise de la technique de perçage décoratif, avec cette fois-ci deux diamètres de trous différents. Profitons en pour admirer aussi la frise, aux torves en bobines ornés de deux étoiles.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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La sablière N4. L'inscription de 1641. Rinceaux à l'ange obscène et deux autres personnages.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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1°) L'inscription de 1641.

Elle est rédigée sur deux lignes dans des cartouches moulurés.

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D'ICI IVSQVES AV PREMIER PILIER A ESTE BOISE AUX FRAIS DE VENER :

____| PERSONE M. RE GVIL : PERFEZOV RECT : DE S.CT NIC  1641 I_____

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Soit : "D'ici jusqu'au premier pilier a été boisé aux frais de Vénérable Personne Messire Guillaume Perzegou recteur de Saint-Nic 1641".

Que remarquer ? 

-la forme différente des A, puis la traverse du premier A est cassée, en V.

-L'usage des deux-points comme signal d'abréviation après VENER (pour Vénérable), GUIL (pour Guillem) et  RECT (recteur).

-Le titre du recteur, "Vénérable Personne Messire". C'est le titre en  usage, et on le trouve à Saint-Vougay ("vénérable personne missire Richard Miorcec, recteur de la paroisse" en 1635, ou "vénérable personne messire Hervé de Kermenguy, chapelain de la chapelle seigneuriale du manoir de saint-Jean dans la même paroisse, 1681), ou à N-D. du Folgoat ("vénérable personne messire Alain du Poulpry", 1591) , ou à Gouesnou en épitaphe ("noble et vénérable personne maitre Guillaume Touronce chanoine de Vannes et recteur de Saint-Gouesnou"), ou à N-D. de Recouvrance à Brest (vénérable personne feu missire de Denmat, prieur de Brest et gouverneur de la dite chapelle", pour ne glaner que quelques exemples dans la Vie des Saints d'Armorique d'Albert le Grand....

On a pu faire remarquer qu'en breton, le recteur est désigné par "ar person". Mais le titre "vénérable personne", ou "noble et vénérable personne"  n'est pas spécifiquement breton, et sert à désigner des membres du clergé dans toute la France.

-la mention "aux frais de", qui précise que le recteur Perzegou a financé lui-même les travaux, comme pour la chaire, où le premier mot latin de l'inscription, sumptibus, signifiait précisément "aux frais de".

-La date de 1641. Le roi est Louis XIII, et son principal ministre d'Etat est le cardinal  Richelieu qui se voue à assurer la centralisation monarchique contre les Protestants, et contre les Grands. Sur le plan artistique, c'est encore la période baroque, qui cédera la place au classicisme en 1660. Sur le plan religieux, c'est l'apogée de la Contre-Réforme, et, en Bretagne, ce sont  les missions menées par Michel Le Nobletz . Son successeur le père jésuite  Julien Maunoir, réalise sa première mission précisément en 1641, à Douarnenez. Ces prédications sont basées sur la conviction que les Bretons sont profondément ignorants quant aux préceptes de la foi catholique, et qu'ils se livrent à des pratiques païennes.  Les missions sont basées sur l'utilisation de tableaux pédagogiques peints, sur celle de cantiques, de processions, de mises en scène de la Passion par les paroissiens, de confessions massives, et enfin d'exposés dramatiques sur la mort, et sur l'Enfer.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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La sablière N4 est occupée par un rinceau de plantes mal définies, aux fleurs larges. Parmi les trois personnages, le plus central, quoique décentré, attire l'attention. Il est nu, jambes écartées, et montre ses fesses. Sa tête est entourée d'une coiffe radiante, comme des plumes. Deux ailes étroites se referment en crosses. Il a une forme suffisamment humaine pour qu'on distingue ses jambes, ses bras et sa tête. Comme en N3, c'est une puissance maléfique.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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À gauche un autre personnage glisse sur la tige d'une plante probablement vénéneuse. Malgré ses cheveux très longs, il a l'allure d'un paysan, vêtu d'un sarrau.

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Si ces sablières montrent aux paroissiens des démons, elles le font de manière peu pédagogique et didactique, et, disons-le, peu catholique. Rien à voir avec les tableaux édifiants des taolennou. Et, jusqu'à présent, nous n'avons rencontré aucune figure liturgique, aucun enseignement tiré du catéchisme, mais beaucoup de dragons et d'humains bestialisés qui n'expliquent pas vraiment ce qu'ils sont en train de faire dans cette charpente. Mystère, mystère, tout cela est mystère.

 

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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La sablière N5. Rinceau à cinq personnages, dont trois anges (du Mal). Un dragon.

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Cette sablière est très proche de la N4, avec le même "ange" cette fois-ci bien positionné au centre. 

Mais cette fois-ci, il ne nous présente pas ses fesses, mais son ventre nu et ombiliqué et son sexe. Ses ailes sont plus fournies de plumes à leur implantation, avant de s'achever en crosse. Ses cheveux rayonnent en couronne. Il tient dans chaque main la tige des rinceaux qui partent de chaque coté.

La frise inférieure a changé, elle porte un pampre dépourvu de grappes.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Vers la gauche, nous trouvons un ange (ou du moins un personnage ailé), vêtu d'une tunique boutonnée à manches longues. Il tient la tige voisine comme s'il s'y accrochait.

Son homologue, moins vêtu, lui répond sur le coté droit. 

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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À l'extrême gauche, un homme ébahi  tient par sa main droite une feuille digitée, et dans sa main gauche un objet qui repose sur son épaule. Quel objet ? Un panier, un épi, une aile ? Aucune proposition ne me convient.

L'homme est vêtu d'une tunique boutonnée à manches longues bouffantes.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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À l'extrême droite, un visage est sculpté, coiffé d'un bandeau, le cou serré par une fraise. Le menton "en godet" sous les deux joues bien pleines est caractéristique.

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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La pièce se termine par la moitié de la tête d'un dragon, animal qui trouve son prolongement sur une dernière pièce de bois, avec ses nageoires et sa queue en feuillage. 

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Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

Sablières nord de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.

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Le commentaire de Sophie Duhem.

"Les sculpteurs de Saint-Nic 1641-1670.

L'étude stylistique des sablières de la chapelle des Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic met en évidence la participation d'un atelier composé de trois sculpteurs, ayant exercé leur activité entre 1641 et 1670 sur la demande du recteur de la paroisse, Guillaume Perfezou. Les décors les plus anciens, localisés dans la nef, portent les signatures de deux artisans employés à l'édification de la charpente dans cette partie de l'édifice ; une première date précise qu'elle fut commencée en 1641 et terminée ... « l'an 1646 par Iac Bolesec et ol(ivier) Guillocsou ». les noms des deux sculpteurs sont donc connus : il s'agit de Jacques Bolésec et d'Olivier Guillosou. Le programme qu'ils élaborent est inventif, composé de thèmes variés où prédominent les images de dragons végétalisés, les frises de végétaux soutenus par des putti ailés, les mascarons et des grylles monstrueux. La réalisation est correcte comme le montre la taille en haut-relief des sculptures, mais l'étude de détails trahit une connaissance peu maîtrisée des règles de la composition, des proportions , du rendu des gestes et des expressions, que dissimule une abondante décoration de surface. Il est en réalité difficile de dissocier la participation respective des deux ouvriers à l'ouvrage car la facture de l'ensemble est très homogène et ne révèle pas de différence stylistique notable. La seule que nous voyons se résume à quelques points de détails qui tendent à distinguer d'un coté les reliefs sculptés des sablières et de l'autre les sculptures en ronde-bosse des faux culots de poinçons et des blochets." S. Duhem 1998 page 146.

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Conclusion.

L'étude de ces sablières nord est passionnante à divers titres.

-Elles contiennent des documents épigraphiques très précieux par les attestations de vocabulaire, de graphies et de tournures expressives, ou par les renseignements sur deux noms d'artisans charpentiers ou sculpteurs, sur le rôle de mécène-commanditaire d'un recteur très actif à Saint-Nic, et sur celui d'un fabricien. Ce seul champ d'étude pourrait faire l'objet de recherches dans les archives afin de préciser ces relations entre artisans, clergé issu de familles influentes ( il faudrait approfondir la connaissance des Perfezou d'Argol), et fabriques paroissiales.

-Leur contenu thématique est riche :

N 1. Quatre dragons liés deux à deux repoussés par des anges.

N2.  Quatre dragons, dont deux bicéphales.

N3. Deux dragons ailés et deux personnages démoniaques autour d'un masque.

N4. Rinceaux à l'ange obscène et deux autres personnages.

N5. Rinceau à cinq personnages, dont trois anges (du Mal). Un dragon.

Les onze dragons ne surprennent pas, tant ils sont abondants sur les sablières, les crossettes et autres décors sculptés des sanctuaires bretons, mais aucun ne ressemble à l'autre. Le motif des dragons affrontés et liés ensemble par un anneau cervical est fréquent dans la sculpture sur pierre et sur bois en Basse-Bretagne, mais en est-il spécifique ? Où trouve-t-il sa source ? Quel sens lui donner ? De vastes études iconographiques sont nécessaires pour développer celles de la thèse de Sophie Duhem en 1997.

Pourquoi tant d'anges infâmes, obscènes ou délurés ? Le mystère de chaque personnage résiste (c'est tout son charme) aux tentatives d'interprétations.

- L'unité stylistique est soulignée par S. Duhem, et va conduire à tenter de définir un atelier actif à Saint-Côme, à Saint-Jean et à Trégarvan entre 1641 et 1676, atelier anonyme d'un "Maître de Saint-Nic", ou au contraire  atelier dont les artisans sont Jacques Polesec, Olivier Guillossou et Alain Roignant.

J'ai noté les éléments stylistiques suivants, faciles à reconnaître :

  • Utilisation de perforations à la tarière, en ornementation, et pour les pupilles.
  • Menton "en godet".

- Il faudra replacer ces sablières dans leur contexte historique et religieux (Contre-Réforme, Missions jésuites d'évangélisation des bretons considérés comme païens, parution d'un catéchisme en breton en 1659 par J. Maunoir), mais cette clef ne m'a pas semblé très opérante, et le décor, qui ne reprend même pas les motifs Renaissance, témoigne au contraire d'une mythologie chrétienne médiévale riche en animaux fabuleux et s'amusant sans censure à se faire peur ou à projeter le Ça d'un inconscient collectif dans cet espace intermédiaire entre l'espace liturgique au sol, et le clocher tendu vers les cieux.

-Et enfin les replacer dans le contexte ornemental de la chapelle, d'abord de sa charpente (sablières sud et des bas-cotés, entraits engoulés, blochets, culots et abouts-de-poinçons), mais ensuite de sa statuaire, de son mobilier, de son calvaire), et dans le projet de mécénat du recteur Perfezou.

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SOURCES ET LIENS.
 

— BASE MERIMÉE, Notice :

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA00005244

— COUFFON (1988)

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf

CHAPELLE SAINT-COME ET SAINT-DAMIEN (C.)

En forme de croix latine, cet édifice, de construction soignée en pierres appareillées, comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés, un transept et un choeur peu saillant à chevet plat. Elle remonte au XVIe siècle ou même fin XVe siècle mais dans son état actuel elle est en grande partie du XVIIe siècle ainsi que l'indiquent de très nombreuses inscriptions.

Sur la sablière nord de la nef : "DICI IVSQVES AV PREMIER PILIER A ESTE BOISE AVX FRAIS DE VENER PERESONE Mre GVIL PERFEZOV RECT DE St NIC 1641."

Plus loin : "DICI IVSQVES A LAVTRE ESCRITEAV A ESTE BOISE PAR IAC POLESEC ET OL GVILLOSSOV Mre GVILL PERFEZOV ESTANT RECTEVR DE St NIC ET I. BORGNE. FAB. DE CEANS."

Sur les sablières des bas-côtés : "M. G. PERFEZOV. R. G. MARZIN. F. 1661" (au sud), "AL. ROIGNANT FAB. ET CHARP. 1670" (au nord).

Au-dessus de la porte nord : "AL. ROIGNANT. F. 1675 (ou 1673 ?)."

Une pierre aux armes des Rosmadec, sans doute celles de Bertrand de Rosmadec, évêque de Quimper (1416-1444), et provenant de l'ancien édifice a été conservée dans le nouveau ; l'inscription en caractères gothiques est très effacée. Les arcades en tiers-point de la nef pénètrent directement dans les piliers octogonaux ; à la base de ceux-ci, bancs de pierre.

La magnifique charpente de la nef en forme de carène renversée, repose sur des sablières et des entraits engoulés. La charpente du transept a été détruite par les bombardements de l'été 1944. Le lambris a disparu ; il portait autrefois des peintures représentant la vie de saint Côme et saint Damien datées 1694 ; elles furent détruites en 1880.

La tour avec contreforts aux angles porte une galerie en fort encorbellement ; à la base de la flèche octogonale à crochets, gables ajourés et lanternons sommés de pinacles aux angles. Au coin S.-E. du chevet, sacristie basse avec toiture à six pans. Une fenêtre flamboyante à quatre lancettes éclaire le maître-autel.

Mobilier : Maître-autel en pierre revêtu de boiseries peintes, en mauvais état ; on n'y voit plus l'écu aux armes de Tréanna : d'argent à la macle d'azur. Sur le retable bas et le tabernacle à triple étage, niches à cariatides. - Clôture de choeur à balustres et pendentifs. - Deux autels latéraux en pierre ; celui de l'aile nord a gardé ses gradins et son tabernacle ; deux piscines de la fin du XVe siècle.

Chaire à prêcher d'époque Louis XIII ; de forme octogonale, elle a des panneaux pleins surmontés d'une petite balustrade. La rampe de l'escalier est à grands balustres tournés. Longue inscription : "SVMPTIB. VENERAB. VIRI. D. D. GVILLEIL. PERFEZOV. SACERD. AC. RECTOR. HVIVS. ECCLESIAE. / ANNO. 1638. FECERVNT. I. POLESEC. IO. ET. OL. KMORGAN."

Petit coffre du XVIe siècle à la sacristie, il a gardé ses ferrures et sa serrure anciennes. Statues anciennes - en pierre : saint Côme, décapité, et saint non identifié, sur l'autel d'offrandes de la nef ; - en bois polychrome : Christ en croix (nef), Vierge à l'Enfant du XVe siècle, Notre Dame de Pitié, les saints patrons Côme et Damien (niches à colonnes corinthiennes aux angles du chevet), saint Sébastien, saint Herbot, saint Jean l'Ev., dont la niche, disparue en 1984, portait l'inscription : "M. FR. HVCHET. RE. DE. St NIC / CL. LE. DROF. F. 1689."

Vitrail du transept sud consacré à la vie des saints Côme et Damien, par H. de Sainte-Marie, 1955.

 Dans le placitre (site inscrit), petit calvaire mutilé (I.S.) : Christ de Roland Doré et, sur le socle triangulaire, statues en pierre de l'Apôtre saint Pierre et des saints Jean et Madeleine géminés, toutes décapitées. Fontaine en contrebas dans la prairie : voûte à fronton, statues des deux saints mutilées. L'eau passait pour guérir les maux de tête. »

 

 

DILASSER (Maurice), 1979, La chapelle Saint-Côme in Un pays de Cornouaille Locronan et sa région. Paris, Nouvelle Librairie de France. pages 632-636


DUHEM (Sophie) 1998, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes,  390 pages. Saint-Nic pages 19, 24, 25, 29, 36, 95, 100, 113, 119, 143, 146 (les sculpteurs de Saint-Nic), 147, 183 (médaillons),  218, 242, 257 (les évangélistes de la chapelle Saint-Jean), 283 (chap. St-Jean), 299, 321 et 334.

http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=781

 

Les sculpteurs de Saint-Nic 1641-1670.

"L'étude stylistique des sablières de la chapelle des Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic met en évidence la participation d'un atelier composé de trois sculpteurs, ayant exercé leur activité entre 1641 et 1670 sur la demande du recteur de la paroisse, Guillaume Perfezou. Les décors les plus anciens, localisés dans la nef, portent les signatures de deux artisans employés à l'édification de la charpente dans cette partie de l'édifice ; une première date précise qu'elle fut commencée en 1641 et terminée ... « l'an 1646 par Iac Bolesec et ol(ivier) Guillocsou ». les noms des deux sculpteurs sont donc connus : il s'agit de Jacques Bolésec et d'Olivier Guillosou. Le programme qu'ils élaborent est inventif, composé de thèmes variés où prédominent les images de dragons végétalisés, les frises de végétaux soutenus par des putti ailés, les mascarons et des grylles monstrueux. La réalisation est correcte comme le montre la taille en haut-relief des sculptures, mais l'étude de détails trahit une connaissance peu maîtrisée des règles de la composition, des proportions , du rendu des gestes et des expressions, que dissimule une abondante décoration de surface. Il est en réalité difficile de dissocier la participation respective des deux ouvriers à l'ouvrage car la facture de l'ensemble est très homogène et ne révèle pas de différence stylistique notable. La seule que nous voyons se résume à quelques points de détails qui tendent à distinguer d'un coté les reliefs sculptés des sablières et de l'autre les sculptures en ronde-bosse des faux culots de poinçons et des blochets."

Un autre compagnon se joint aux ouvriers une dizaine d'année plus tard, pour exécuter un ouvrage de même goût dans le bas-coté sud de l'église. Une poutre précise l'époque (nous sommes en 1661) et l'une des factures identifie le nouvel artisan : il s'agit d'Alain Roignant, qui reproduit fidèlement les thèmes sculptés par ses compagnons mais pour un résultat plus médiocre que tente de camoufler une excessive décoration de stries, d'encoches et de points. L'artisan a visiblement été formé aux « méthodes » des sculpteurs et familiarisé avec les images de l'atelier. Son activité ne débute pas en 1661 puisqu'il exerce déjà son métier en 1653. il réalise à cette époque les décors sculptés de la chapelle Saint-Jean, toujours pour le recteur Guillaume Perfezou. Ses déplacements le conduisent à quelques kilomètres de là, dans la paroisse de Trégarvan qui l'emploie à l'ornementation de la charpente. La date de réalisation de cet ensemble n'est pas connue ; elle est probablement contemporaine des travaux de Saint-Nic et de l'achèvement des reliefs du bas-coté nord en 1670.

 

 

— MUSSAT (André), 1957, Congrès archéologique de France vol. 115; A. Picard, page 133..

 

— OLIVIER ( Corentin), 2014, Les charpentes armoricaines : inventaire, caractéristiques et mise en œuvre d’un type de charpente méconnu, Mémoire de master 2, Université Rennes 2, sous la direction de Pierre-Yves Laffont et Vincent Bernard, 2014, 410 p.

OLIVIER ( Corentin), 2016, « L’archéologie des charpentes anciennes (xive -xvie siècles) au service de la connaissance des forêts du Massif armoricain », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t XCIV, 2016, p. 109- 121.

— PARCHEMINOU ( Corentin), 1930  “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,” 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf

"Chapelle de Saint-Côme.

Située à un kilomètre environ au Sud du bourg, non loin de la Lieue-de-Grève, cette chapelle est l'une des plus intéressantes du diocèse de Quimper. Elle est  dédiée à Saint Côme et Saint Damien. L'édifice actuel, dont les plus vieilles parties remontent au xve siècle, a dù être bâti après une des épidémies de peste qui firent tant de ravage dans notre pays, au cours des XIVe et xve siècles, et il. est probable que la famille de Rosmadec, dont le château existait non loin de là, en Telgruc, n'a pas été étrangère à sa construction. En effet, on voit le blason de cette famille sur une vieille pierre en granit bleu, accôtée au mur du bas-côté gauche, vers le bas de l'édifice : palé d'argent et d'azur de six pièces. Timbrée d'une mitre et d'une crosse qui a sa volute tournée vers la gauche, elle offre, à n'en pas douter, les armoiries de Bertrand de Rosmadec, évêque de Quimper, de 1416 à 1445, qui contribua sans doute .à la construction. Une légende sans fondement veut aussi que la chapelle ait été bâtie par les Anglais. Les matériaux pour la construire seraient venus par mer ...

Saint-Côme fut autrefois un lieu de pèlerinage très fréquenté, ce qui explique les belles dimensions de la chapelle, plus grande que l'église paroissiale. Une petite porte au Sud et certains chapiteaux sont du début du XVI" siècle. Une autre porte, sur la face Ouest du croisillon Sud, a les caractères de vers 1540, avec arc en anse de panier et mouluration prismatique  continue. Les remplages sont tous du milieu du xvie siècle. Un très beau clocher à galerie, plus jeune que son entourage, complètè l'édifice.

A l'intérieur, cinq travées, un transept et un chœur rectangulaire en légère saillie, nef obscure. Le sol, de simple terre battue, est en légère pente de l'Est à l'Ouest. Ce qui frappe surtout dans cette chapelle, c'est la voûte de la nef qui est, dans le pays, à peu près unique en son genre.

On voit là toute une forêt de poutres sculptées. La charpente apparente est fortifiée par des tirants ou poutres en bois dont les extrémités sont mordues par des gueules monstrueuses. Les chevrons, les contre-fiches, les sablières, les entraits, tout est œuvré avec la plus curieuse fantaisie. Pas un mètre de bois qui ne soit ciselé et fouillé : chimères, monstres, bustes représentant toutes sortes de personnages. On a remarqué que tous ces personnages ont l'air dolents et se tiennent le ventre des deux mains, comme s'ils souffraient de maux d'entrailles. Certains croient qu'à Saint-Côme il y eut autrefois une maladrerie ou léproserie. Ceux qui ont commandé et exécuté ce travail l'ont signé, car on lit sur les frises du côté gauche : D'ici : iusques : au : premier : pilier a esté : boisé : aux frais : de : vénérable : personne  Guil : Perfézou : rect. de St Nic. 1641. Une autre inscription au bas de la nef dit : D'ici: iusques : à l'autre : escriteau : a: été: boisé: par : Alain : Polézec : et: OH : Guillosou : et : estait : recteur : M" : Guil; Perfézou. Sur la boiserie du bas-côté droit : M. G. Perfézou, R. G. Marzin F. 1661. - Ces : quatre: derniers: piliers : furent: bastis : 1649, lW" Grzill: Perfézou, R"~ Sur le mur Nord, à l'intérieur et à l'extérieur : Al: Roignant: Fab. en charg. 1675.

Le chœur était autrefois couvert d'une charpente.encore plus ouvragée que celle de la nef. On a, malheureusement, dû la démolir, il y a une cinquantaine d'années, à cause de son mauvais état. C'est d'autant plus regrettable que des peintures la couvraient, qui représentaient plusieurs scènes de la vie de S. Côme et de S. Damien. Elles portaient la date: 1694. L'autel principal, très fouillé, possède quelques statuettes en bois finement ouvragées. Sur le tabernacle de l'autel latéral gauche, on voit un petit écusson aux: armes de Tréanna, d'argent à la macle d'azur.

Statues. - Les deux frères Côme et Damien, qui étaient médecins de profession et qui furent martyrisés à Eches, en Cilicie, vers la fin du m• siècle, occupent les côtés du chœur, coiffés tous deux du bqnnet de docteur et tenant, l'un une boîte à médicaments, l'autre une fiole à onguent. Au-dessous de chacun, il y a un écusson martelé ; celui qui est sous Saint Damien semble être celui des Hirgarz : d'or à trois pommes de pin d'azur.

Du côté de l'Evangile : statues de Sainte Barbe, de la Sainte Vierge avec l'Enfant-Jésus et de Saint Sébastien. Celle de Ia Sainte Vierge semble être du xve siècle. Du côté de l'Epître : Pieta extraordinairement douloureuse, Saint Herbot en moine franciscain, Sainte Marguerite. Certains guides signalent des peintures murales. Elles n'existent plus. Ont disparu également les armoiries des sieurs de Brénalen, du nom de Tyvarlen : d'azur au château d'or, qui timbraient encore un vitrail vers 1850. 

Ceux qui ont visité la chapelle de Saint-Côme ont dù être intrigués par une faucille - ou plutôt ce qui fut une faucille, car elle est en grande partie rongée par la rouille - suspendue au mur du chœur. En voici l'histoire : Un jour - il y a de cela bien longtemps, l'état de la faucille le montre - un paysan d'un village de Plomodiern, tout proche de la chapelle; esprit fort ou acharné travailleur, au lieu de venir au pardon de Saint-Côme, s'en alla travailler aux champs. La punition ne tarda guère. Pendant qu'il travaillait, il se fit avec sa faucille une blessure tellement profonde que· personne ne put arracher l'instrument de la plaie. Le paysan comprit sa faute et vint au plus vite prier les deux Saints médecins, Côme et Damien, de le prendre en pitié. Dès qu'il se fut agenouillé au pied de leurs statues, la faucille tomba d'elle-même et la blessure guérit aussitôt. Le paysan repentant, plein de reconnaissance, laissa sa faucille à la chapelle comme ex voto. Et chacun peut l'y voir encore aujourd'hui.

Devant la chapelle se dresse un petit calvaire mutilé, transporté à cet endroit, il y a quelques années, de derrière le chevet de l'église, où il gênait la circulation. C'est une vieille croix entourée de saints personnages et montée sur une base triangulaire. On reconnaît Saint Pierre tenant une clef, et Saint Côme broyant un remède dans un mortier. Un autre personnage tient une bourse dont il serre le col. Au pied de la croix est un écusson aux armes de Hirgarz en alliance avec celles d'une autre famille.

A une centaine de mètres de la chapelle coule une· jolie fontaine gothique contenant les statues de Saint Côme et de Saint Damien. L'une des statues n'a plus de tête. L'eau de cette fontaine passe pour guérir les maux de tête ; on l'emploie mélangée au suc d'une plante qui fleurît aux abords, en Juillet et Août.

 Le pardon a lieu chaque année, le lundi de la Pentecôte, pardon pieux et calme, inconnu des romanichels et des touristes, semblable à ces pardons chers à André Chevrillon. Pour ma part, je ne connais rien de touchant, rien de pittoresque comme la procession de Saint Côme s'avançant après vêpres, face à l'Océan, à travers les jeunes blés verts que fait onduler la brise marine aux senteurs de sel et de varech ..."

 

 —TOSCER (Catherine), 1997, La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien en Saint-Nic,Mémoires de la Société d'Histoire et d'archéologie de Bretagne vol. 75, pages 371-377.

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