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Les sablières (1641-1675) de la chapelle Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic. II. Les sablières sud, et leurs blochets.
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Voir sur la commune de Saint-Nic :
— L'église :
L'église Saint-Nicaise à Saint-Nic III. La Pietà en kersanton polychrome par les frères Prigent.
Saint Côme et saint Damien sur le cadran solaire de 1614 de l'église de Saint-Nic (Finistère).
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— La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien :
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— La chapelle Saint-Jean :
— L'église de Trégarvan (sablières de 1570 par le Maître de Saint-Nic) :
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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.
Voir article sur les sablières nord de la nef.
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Les sablières occupent les espaces entre deux entraits, mais du coté sud, certaines sont manquantes. Catherine Toscer nous donne l'explication de ces interruptions :
"Dans la nef, la lumière provient essentiellement de la fenêtre haute construite sur la deuxième pile sud de la nef ; son intention manifeste était d'éclairer la chaire située face à elle, et donc le prédicateur, en un principe cher à la Contre-Réforme. Deux autres fenêtres hautes devaient être ouvertes au niveau de la deuxième et de la quatrième arcades sud ; leur emplacement est signalé par l'existence dans la charpente de liens [sic] obliques amortis par des blochets, et par l'interruption des sablières."
Les sablières nord sont datées par inscription de 1641 et 164[6]. Les sablières sud ne portent pas de date, mais sur le mur coté collatéral des arcades sud de la nef, au dessus d'un trou de boulin, une inscription lapidaire dans un cartouche nous signale :
CES : 4 : DERNIERS PILIERS
FVRENT BASTIS 1645. MRE
GVIL. PERFEZOU. R[ecteur].
"Ces quatre derniers piliers furent bâtis en 1645, messire Guillaume Perfezou étant recteur".
La charpente a pu être posée vers 1646.
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Pour la commodité de ma description, je nommerai les sablières, ou les espaces manquant entre les entraits, de la nef S1 à S5 du fond vers le chœur.
CLIQUEZ sur les photos puis revenez au texte.
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La première sablière S1 du mur ouest jusqu'au premier entrait. Deux dragons, un homme en costume breton présentant le cartouche IHS, et un ange.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Un ange .
Nous voyons un visage réjoui, et ce qui correspond au buste couvert de plumes et à l'aile d'un ange.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Un homme en costume breton présentant le monogramme IHS dans un cartouche radié.
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L'homme est vêtu de bas en haut de chaussures, de bas, de braies plissées, bragou en breton, serrées par une ceinture, d'une chemise, d'un gilet boutonné, et d'un gilet court aux pans en pointe, boutonné également, et enfin de manches longues plissés. Il lève les bras de part et d'autre de sa tête, qui est inclinée pour nous faire face.
C'est le costume — pas spécialement régional en vérité — d'un paysan endimanché.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Il tient le cartouche en forme de soleil rayonnant dans lequel s'inscrivent les trois lettres IHS du monogramme christique IEHUS. Les lettres manquantes sont compensées par un tilde (~) sur le H, mais, selon une habitude bien établie, ce tilde est transformée en la traverse d'une croix, renforçant la valeur du monogramme.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Puis vient le motif largement exploité sur les sablières nord, des deux dragons liés par un anneau. Mais ici, la tête de l'un est reliée à la queue de l'autre. Et pourquoi pas ?
Le dragon de gauche avale sa queue, dans une sorte d'ouroboros.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Deuxième espace S2 : entre premier et deuxième entrait. Deux blochets : anges tenant les instruments de la Passion.
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Blochet B1. Ange présentant le cœur et les clous de la Passion.
Un blochet étant l'extrémité d'une pièce de charpente recevant le pied de l'arbalétrier (Viollet-le-Duc), il possède donc avant la taille une forme proche de celle des entraits, et l'artiste doit faire entrer son sujet dans cette forme quadrangulaire. Les ailes de l'ange ne sont donc pas déployées, mais rognées en rectangle dans son dos comme un dosseret de vitrier ou d'ardoisier.
Il est vêtu d'une aube plissée ; il tient un cœur dans la main gauche et deux clous dans la main droite.
Le motif iconographie des anges présentant quelques-uns des instruments de la Passion (et en premier la Couronne d'épines) abonde sur les sablières, un peu plus tardives, réalisées par le Maître de Pleyben entre 1570 et 1580 à Kerjean , Pleyben, Sainte-Marie-du Ménez-Hom, Saint-Divy, Bodilis ou Roscoff. Voir par exemple ici.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Blochet B2. Ange tenant le marteau et la couronne d'épines de la Passion.
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Les ailes ne sont bien visibles que de trois-quart. Le marteau est indiscutable, la Couronne se réduit à un cercle de cordage. L'ange, vêtu d'une aube plissée au col très serrée, a la bouche entrouverte sur un sourire. Nous retrouvons le trait stylistique du "menton en godet" déjà noté au nord (et à Trégarvan), et qui va s'exprimer mieux encore ici.
Le "détail amusant" réside dans les deux anneaux qui retiennent les cheveux, avec cette coiffure à barrettes de fillette qui donne un accent de vérité tout à fait charmant à ce blochet.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Troisième espace S3. Sablière S3. Rinceau et monogramme christique IHS.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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La sablière est sculptée d'un rinceau dont les tiges trouvent leur origine, au centre, dans la queue de deux animaux fantastiques. Issus du mariage du dragon et du lapin, ils tirent la langue, sont coiffés de plumes au dessus des longues oreilles, et leur corps est décoré de ces écailles à ponctuations typiques des dragons du coté nord. Leur queue s'épanouit en un triple panache.
Le plus curieux, c'est qu'ils entourent avec beaucoup d'irrespect le monogramme christique, et qu'ils en atténuent ou conteste le caractère sacré.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Le quatrième espace entre entrait S4. Sablière S4 et blochets B3 et B4.
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Sablière S4 : un dragon.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Blochet B3 : femme, bouche ouverte, mains sous la poitrine.
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Selon la tradition locale, ce personnage avec d'autres blochets de la chapelle, se tiennent le ventre des deux mains car ils sont atteints de coliques. On y voit une relation avec le fait que les deux patrons de la chapelle, l'un médecin et l'autre chirurgien, pouvait faire des miracles face à ces dysenteries.
Certes ils ont la bouche entrouverte et se penchent en avant comme ces gargouilles vomisseuses qui dénoncent, dans leurs hautes sphères, les péchés de gloutonnerie et d'ivresse.
Mais ces mains pourraient être croisées par dévotion, et cette bouche s'ouvrir pour prier.
Rien, par ailleurs, sur les sablières et autres pièces sculptées de la charpente, ne se réfère au culte de Côme et Damien. C'est d'ailleurs un fait général pour les sculptures des charpentes de Basse-Bretagne, et à la différence des vitraux et de la statuaire, de ne pas être consacrées à l'hagiographie.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Blochet B4.
Il garde également son mystère. Est-il coiffé d'une barrette de clerc ? Il porte la moustache et la barbichette, c'est là le premier exemple franc de la présence de la mode contemporaine, avec cet accessoire capillaire Louis XIII. Tiens, si c'était le cardinal Richelieu ? Mazarin ?
Mais sous Louis XIII, les hommes ne portent plus la fraise, mais un collet de dentelle, rectangulaire tombant sur les épaules. Et des cheveux longs et frisés qui font faire place aux perruques.
Mystère. Un de plus.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Le cinquième espace : blochet B5, blochet B6 et sablière B5 .
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Encadrement de la lucarne : deux blochets B5 et B6.
Le blochet B5. Visage d'un homme aux traits démoniaques.
Ce visage est coiffé de quatre oreilles, ou de deux oreilles et deux cornes ; il émerge d'une crinière et d'une collerette de plumes.
Le menton "en godet" est volontairement outré, trapézoïdal, cerné par le prolongement des sillons naso-géniens.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Le blochet B6. Visage d'un personnage aux traits démoniaques.
Nous pourrions décrire ce masque de façon similaire au précédent, mais les cornes appartiennent plus lisiblement à une coiffe, ou un bonnet dans lequel le dessin des oreilles est dessiné. Des cheveux taillés courts au dessus du front laissent flotter une ambiguïté : une femme ? un moine ?
La collerette emplumée est mieux stylisée, et le menton n'est plus en godet, mais carrément en bourses scrotales, qu'aucune hypertrophie des faisceaux conoïdes du Musculus mentalis, aucune tuméfaction de la Houppe du menton, aucun déficit de fusion des deux hémi-mandibules fœtales formant la symphyse mentonnière, ne sauraient justifier. La caricature, l'hubris d'héritage médiéval sont délibérés.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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La sablière S5 est identique — aux variations près —, aux pièces N4 et N5 qui lui fait face au nord. Nous y trouvons le même rinceau à fleurs larges, le même personnage central ailé et nu (se présentant de face comme en N5), et deux "anges" ou putti, l'un de face et l'autre s'accrochant à une tige.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Charpente du sud de la nef de la chapelle Saints Côme-et-Damien, Saint-Nic. Photographie lavieb-aile juin 2018.
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Conclusions.
Sur le plan thématique.
Le décor de la charpente du coté sud se caractérise comme au nord :
- par son organisation en deux registres, l'un figuré, d'une vingtaine de centimètres, et l'autre sous-jacent en frise ornementale étroite en spires à ruban et perles (comme au nord) puis en carrés pleins et creux.
- par la reprise, partiellement en S1 et totalement en S5, mais aussi en S3, de motifs symétriques au coté nord, avec trois dragons végétalisés dont deux liés par un anneau, quatre anges démoniaques, des rinceaux.
Il diffère du coté nord :
- par son absence d'inscription, et donc de datation.
- par deux motifs liturgiques christiques identiques, le monogramme IHS,
- par la présence de six blochets, deux clairement liturgiques et christiques — les anges portant les instruments de la Passion —, deux autres plus énigmatiques, et deux relevant (en plein milieu du XVIIe siècle) de la tradition médiévale démoniaque et carnavalesque.
Sur le plan stylistique.
Les critères d'unité par un même atelier, énumérés brièvement dans le premier article, se retrouvent ici, mais les blochets donnent l'occasion au sculpteur d'exacerber son goût pour le menton en godet, les cous larges, les collerettes en pétales de marguerite, tandis que la technique d'ornementation par perforation à la tarière est réservée aux animaux, ou aux pupilles.
Il nous reste à aller examiner les sablières des bas-cotés : y retrouverons-nous les mêmes motifs thématiques ? Les mêmes traits stylistiques ?
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SOURCES ET LIENS.
— BASE MERIMÉE, Notice :
http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IA00005244
— COUFFON (1988)
http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/SAINTNIC.pdf
CHAPELLE SAINT-COME ET SAINT-DAMIEN (C.)
En forme de croix latine, cet édifice, de construction soignée en pierres appareillées, comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés, un transept et un choeur peu saillant à chevet plat. Elle remonte au XVIe siècle ou même fin XVe siècle mais dans son état actuel elle est en grande partie du XVIIe siècle ainsi que l'indiquent de très nombreuses inscriptions.
Sur la sablière nord de la nef : "DICI IVSQVES AV PREMIER PILIER A ESTE BOISE AVX FRAIS DE VENER PERESONE Mre GVIL PERFEZOV RECT DE St NIC 1641."
Plus loin : "DICI IVSQVES A LAVTRE ESCRITEAV A ESTE BOISE PAR IAC POLESEC ET OL GVILLOSSOV Mre GVILL PERFEZOV ESTANT RECTEVR DE St NIC ET I. BORGNE. FAB. DE CEANS."
Sur les sablières des bas-côtés : "M. G. PERFEZOV. R. G. MARZIN. F. 1661" (au sud), "AL. ROIGNANT FAB. ET CHARP. 1670" (au nord).
Au-dessus de la porte nord : "AL. ROIGNANT. F. 1675 (ou 1673 ?)."
"La magnifique charpente de la nef en forme de carène renversée, repose sur des sablières et des entraits engoulés. La charpente du transept a été détruite par les bombardements de l'été 1944. Le lambris a disparu ; il portait autrefois des peintures représentant la vie de saint Côme et saint Damien datées 1694 ; elles furent détruites en 1880."
— DILASSER (Maurice), 1979, La chapelle Saint-Côme in Un pays de Cornouaille Locronan et sa région. Paris, Nouvelle Librairie de France. pages 632-636
— DUHEM (Sophie) 1998, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 390 pages. Saint-Nic pages 19, 24, 25, 29, 36, 95, 100, 113, 119, 143, 146 (les sculpteurs de Saint-Nic), 147, 183 (médaillons), 218, 242, 257 (les évangélistes de la chapelle Saint-Jean), 283 (chap. St-Jean), 299, 321 et 334.
http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=781
Les sculpteurs de Saint-Nic 1641-1670.
"L'étude stylistique des sablières de la chapelle des Saints Côme-et-Damien à Saint-Nic met en évidence la participation d'un atelier composé de trois sculpteurs, ayant exercé leur activité entre 1641 et 1670 sur la demande du recteur de la paroisse, Guillaume Perfezou. Les décors les plus anciens, localisés dans la nef, portent les signatures de deux artisans employés à l'édification de la charpente dans cette partie de l'édifice ; une première date précise qu'elle fut commencée en 1641 et terminée ... « l'an 1646 par Iac Bolesec et ol(ivier) Guillocsou ». les noms des deux sculpteurs sont donc connus : il s'agit de Jacques Bolésec et d'Olivier Guillosou. Le programme qu'ils élaborent est inventif, composé de thèmes variés où prédominent les images de dragons végétalisés, les frises de végétaux soutenus par des putti ailés, les mascarons et des grylles monstrueux. La réalisation est correcte comme le montre la taille en haut-relief des sculptures, mais l'étude de détails trahit une connaissance peu maîtrisée des règles de la composition, des proportions , du rendu des gestes et des expressions, que dissimule une abondante décoration de surface. Il est en réalité difficile de dissocier la participation respective des deux ouvriers à l'ouvrage car la facture de l'ensemble est très homogène et ne révèle pas de différence stylistique notable. La seule que nous voyons se résume à quelques points de détails qui tendent à distinguer d'un coté les reliefs sculptés des sablières et de l'autre les sculptures en ronde-bosse des faux culots de poinçons et des blochets."
Un autre compagnon se joint aux ouvriers une dizaine d'année plus tard, pour exécuter un ouvrage de même goût dans le bas-coté sud de l'église. Une poutre précise l'époque (nous sommes en 1661) et l'une des factures identifie le nouvel artisan : il s'agit d'Alain Roignant, qui reproduit fidèlement les thèmes sculptés par ses compagnons mais pour un résultat plus médiocre que tente de camoufler une excessive décoration de stries, d'encoches et de points. L'artisan a visiblement été formé aux « méthodes » des sculpteurs et familiarisé avec les images de l'atelier. Son activité ne débute pas en 1661 puisqu'il exerce déjà son métier en 1653. il réalise à cette époque les décors sculptés de la chapelle Saint-Jean, toujours pour le recteur Guillaume Perfezou. Ses déplacements le conduisent à quelques kilomètres de là, dans la paroisse de Trégarvan qui l'emploie à l'ornementation de la charpente. La date de réalisation de cet ensemble n'est pas connue ; elle est probablement contemporaine des travaux de Saint-Nic et de l'achèvement des reliefs du bas-coté nord en 1670.
— MUSSAT (André), 1957, Congrès archéologique de France vol. 115; A. Picard, page 133..
— OLIVIER ( Corentin), 2014, Les charpentes armoricaines : inventaire, caractéristiques et mise en œuvre d’un type de charpente méconnu, Mémoire de master 2, Université Rennes 2, sous la direction de Pierre-Yves Laffont et Vincent Bernard, 2014, 410 p.
— OLIVIER ( Corentin), 2016, « L’archéologie des charpentes anciennes (xive -xvie siècles) au service de la connaissance des forêts du Massif armoricain », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t XCIV, 2016, p. 109- 121.
— PARCHEMINOU ( Corentin), 1930 “Saint-Nic : une paroisse cornouaillaise pendant la Révolution : ses monuments religieux,”
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3082c766c9392bec4684ec9de6920595.pdf
"Chapelle de Saint-Côme.
Située à un kilomètre environ au Sud du bourg, non loin de la Lieue-de-Grève, cette chapelle est l'une des plus intéressantes du diocèse de Quimper. Elle est dédiée à Saint Côme et Saint Damien. L'édifice actuel, dont les plus vieilles parties remontent au xve siècle, a dù être bâti après une des épidémies de peste qui firent tant de ravage dans notre pays, au cours des XIVe et xve siècles, et il. est probable que la famille de Rosmadec, dont le château existait non loin de là, en Telgruc, n'a pas été étrangère à sa construction. [...]
Saint-Côme fut autrefois un lieu de pèlerinage très fréquenté, ce qui explique les belles dimensions de la chapelle, plus grande que l'église paroissiale. Une petite porte au Sud et certains chapiteaux sont du début du XVI" siècle. Une autre porte, sur la face Ouest du croisillon Sud, a les caractères de vers 1540, avec arc en anse de panier et mouluration prismatique continue. Les remplages sont tous du milieu du xvie siècle. Un très beau clocher à galerie, plus jeune que son entourage, complètè l'édifice.
A l'intérieur, cinq travées, un transept et un chœur rectangulaire en légère saillie, nef obscure. Le sol, de simple terre battue, est en légère pente de l'Est à l'Ouest. Ce qui frappe surtout dans cette chapelle, c'est la voûte de la nef qui est, dans le pays, à peu près unique en son genre.
On voit là toute une forêt de poutres sculptées. La charpente apparente est fortifiée par des tirants ou poutres en bois dont les extrémités sont mordues par des gueules monstrueuses. Les chevrons, les contre-fiches, les sablières, les entraits, tout est œuvré avec la plus curieuse fantaisie. Pas un mètre de bois qui ne soit ciselé et fouillé : chimères, monstres, bustes représentant toutes sortes de personnages. On a remarqué que tous ces personnages ont l'air dolents et se tiennent le ventre des deux mains, comme s'ils souffraient de maux d'entrailles. Certains croient qu'à Saint-Côme il y eut autrefois une maladrerie ou léproserie. Ceux qui ont commandé et exécuté ce travail l'ont signé, car on lit sur les frises du côté gauche : D'ici : iusques : au : premier : pilier a esté : boisé : aux frais : de : vénérable : personne Guil : Perfézou : rect. de St Nic. 1641. Une autre inscription au bas de la nef dit : D'ici: iusques : à l'autre : escriteau : a: été: boisé: par : Alain : Polézec : et: OH : Guillosou : et : estait : recteur : M" : Guil; Perfézou. Sur la boiserie du bas-côté droit : M. G. Perfézou, R. G. Marzin F. 1661. - Ces : quatre: derniers: piliers : furent: bastis : 1649, lW" Grzill: Perfézou, R"~ Sur le mur Nord, à l'intérieur et à l'extérieur : Al: Roignant: Fab. en charg. 1675.
Le chœur était autrefois couvert d'une charpente.encore plus ouvragée que celle de la nef. On a, malheureusement, dû la démolir, il y a une cinquantaine d'années [vers 1880], à cause de son mauvais état. C'est d'autant plus regrettable que des peintures la couvraient, qui représentaient plusieurs scènes de la vie de S. Côme et de S. Damien. Elles portaient la date: 1694. "
—TOSCER (Catherine), 1997, La chapelle Saint-Côme et Saint-Damien en Saint-Nic,Mémoires de la Société d'Histoire et d'archéologie de Bretagne vol. 75, pages 371-377.
http://www.shabretagne.com/scripts/files/54947131089936.59874395/1997_24.pdf