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9 janvier 2024 2 09 /01 /janvier /2024 11:18

Les 14 jeunes musiciens des stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival, dont un joueur de serpent. Remonté dans la chapelle des Cordeliers de Nancy.

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Cet article appartient à trois catégories :

1. Celle  sur les Termes gainés, cariatides et atlantes (ou "supports anthropomorphes") :

-Sculpture en pierre :

-Sculpture en bois :

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2. Celle sur l'étude des instruments sur les sculptures et vitraux ("anges musiciens") et particulièrement sur l'iconographie du serpent :
 

3. Celle sur l'étude des stalles : quoique celles de Salival n'offre pas un grand intérêt dans le décor des miséricordes et appuie-bras, elles peuvent renseigner par ses statues de la musique de la fin du XVIIe siècle :

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 En Bretagne par ordre chronologique :

 

Hors Bretagne :

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PRÉSENTATION.

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Je renvoie à la notice de Pierre-Hyppolite Pénet pour le Musée Lorrain:

https://musee-lorrain.nancy.fr/les-collections/catalogues-numeriques/nancy-capitale-des-ducs-de-lorraine/xviie-siecle/lambris-et-stalles-de-lavant-choeur-des-chanoines-de-labbaye-des-premontres-de-salival

Je me contente d'en citer cette introduction :

"Fondée par la comtesse Mathilde de Salm-Hombourg, entre 1140 et 1157, l’abbaye des Prémontrés de Salival (Moselle) dut son nom (en latin Salina vallis) à la présence des nombreuses sources salées de la Seille qui contribuèrent à sa grande richesse. Après avoir été dévastée en 1590 lors des guerres de Religion, l’abbaye fut principalement reconstruite à partir de 1670. Les travaux furent commencés par l’abbé Antoine Collart et poursuivis par Rémi Josnet qui orna somptueusement l’intérieur de l’église. C’est sous son abbatiat (1681-1720) que furent mises en place les stalles de l’avant-chœur des chanoines, datées de 1695, complétées en 1776 par les boiseries du sanctuaire exécutées par Joseph François Brêche dit la Bonté (v.1717-1784) également chargé du buffet d’orgue. Après la nationalisation des biens du clergé en 1789, les bâtiments de l’abbaye furent mis en vente en 1796. Jugée dangereuse, l’église fut finalement démolie en 1823."

 

Les stalles de l'abbaye de Salival ont donc  été démontées, dispersées, et une partie de celles-ci et de leurs lambris ont été recomposées pour s'adapter à la chapelle des Cordeliers de Nancy. 

 Vingt-cinq travées de lambris en chêne sont aujourd’hui séparées alternativement par douze pilastres cannelés corinthiens et par quatorze "putti", dont dix sont des termes. On désigne sous ce nom, ou plutôt sous celui de supports anthropomorphes, des statues de forme humaine (atlantes, termes, télamons cariatides), servant de support vertical soutenant un entablement, et dont la partie inférieure n'est pas humaine, mais architecturale, proche des bornes , et souvent fusiforme vers le bas. Même pour la partie supérieure, le respect de l'anatomie humaine n'est que partielle, et notamment les bras sont parfois réduits à des moignons en spirale.

Ces dix termes et les quatre personnages intègres ont pourtant un point commun, celui de représenter des garçons (j'évite le terme de "putti" qui désigne des petits enfants souvents nus) ou adolescents, dont dix jouent des instruments de  musique et quatre, au centre, pourraient être des chanteurs. Au total, ils composent donc un ensemble musical, ce qui est cohérent avec la fonction des stalles abbatiales, où les moines se réunissaient pour chanter les offices, parfois accompagnés à l'orgue ou au serpent.

On pourrait, si les vêtements de ces garçons n'évoquaient pas plutôt des pâtres, y voir des membres d'une psallette, ou école de musique attachée à une église, autrement dit, des enfants de chœur au sens littéral. Mais les instruments représentés sont inhabituels dans ce cadre : ainsi, à la cathédrale de Metz en 1790, on ne signale que des organistes, des joueurs de serpent, de basse continue et violoncelles, et de bassons, ainsi que 14 chantres et sous-chantres (adultes) et 8 enfants de chœur. Enfin ces psallettes n'existaient pas dans les abbayes. 

Le cartel de la chapelle des Cordeliers donne pour ces stalles la date de 1691 ; la notice du musée lorrain celle de 1695.

Le premier rang de stalles aurait été rajouté vers 1980. 


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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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Au centre, le lutrin en fer forgé, qui servait à accueillir les livres de plain-chant, provient de la basilique Saint-Epvre de Nancy. Il se compose "d’un double pupitre mobile orné, sur une face, d’un médaillon portant l’inscription : « 1752 / AMETZ » et, sur l’autre, d’un second médaillon portant le chiffre « JC ». Le pupitre est surmonté de quatre aigles dorés aux ailes déployées et d’une croix à double traverse. Selon le Père Eugène, celle-ci aurait remplacé un petit globe primitif ce qui nous semble peu probable. Le lutrin repose sur un imposant pied tripode, orné sur chaque face d’un nouveau cartouche portant les chiffres : « GD », « LL » et « ES »." (P.-H.Pénet)

Lutrin de 1752. Photographie lavieb-aile 2024.

Lutrin de 1752. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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Liste des musiciens et chanteurs.

N.B la détermination des instruements est de moi, elle est sujette à caution.

1. Le jeune joueur de flûte traversière piccolo, en support anthropomorphe.

2. Le jeune joueur de chalemie (rauschpfeife, cornet, hautbois..), en support anthropomorphe.

3. Le jeune joueur de cymbales.

4. Le jeune joueur de tambourin ou "bedon", en support anthropomorphe.

5. Le jeune joueur de douçaine (basson baroque?).

6. Un jeune homme en support anthropomorphe.

7. Un jeune homme bras croisé en support anthropomorphe.

8. Un jeune homme main gauche levée,  en support anthropomorphe.

9. Un jeune homme sans bras, en support anthropomorphe.

10. Un joueur de serpent.

11. Un joueur de violon en support anthropomorphe.

12. Un jeune joueur de triangle.

13. Un jeune joueur de trompette en support anthropomorphe.

14. Un jeune joueur de trompe de chasse en support anthropomorphe.

 

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1. Le jeune joueur de flûte traversière piccolo, en support anthropomorphe.

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Il porte, comme un jeune berger, une tunique dénudant l'épaule droite et ses cheveux bouclés sont noués par un ruban au dessus du front.

C'est un terme, dont la tête soutient l'entablement, et son support qui se termine paer une volute est feuillagé.

La flûte, courte, dont mon point de vue ne permet pas de voir les trous, se termine par une virole plus large.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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2. Le jeune joueur de chalemie (chalumeau, rauschpfeife, cornet, hautbois..), en support anthropomorphe.

Sa tête joufflue est couronné de laurier, sa tunique courte s'envole; le support est feuillagé.

J'ai des hésitations pour désigner l'instrument (doté d'une anche), toute aide sera la bienvenue.

 

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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3. Le jeune joueur de cymbales.

Il porte sur sa tunique une sur-tunique aux lambrequins à glands, ornée de rinceaux. Une écharpe est nouée sur son côté.

Ce n'est pas un terme, puisque ses deux jambes et ses pieds nus sont bien visibles, mais il prend appui sur un petit support anthropomorphe dont le tronc aux moignons d'épaules adopte la forme d'une feuille libérant des rameaux.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Les 14 putti musiciens des stalles de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival.
Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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4. Le jeune joueur de tambourin ou "bedon", en support anthropomorphe.

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 Albert Jacquot définit le bedon comme "un long et gros tambourin du moyen âge, qui se frappait comme la grosse-caisse, à l’aide d’un ou de deux bâtons courts, munis d’un tampon", et en donne en illustration ce joueur de Salival.

Le bâton tenu par la main gauche est brisé.

Il porte une tunique aux manches courtes ; le support est feuillagé.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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5. Le jeune joueur de douçaine (basson baroque?).

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La tunique, plus longue que les précédentes, et fendue, s'orne d'une petite rose. Le genou droit fléchi et le pied soulevé donne un bel élan à ce personnage.

Nouvelle hésitation pour désigner l'instrument. Le "bocal" est brisé, mais l'anche est bien visible dans la bouche du garçon. Le tuyau de perce n'est pas conique, mais cylindrique, à peine éffilé vers les extrémités.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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Exemple des chutes de fruits et fleurs placés sous chaque personnage. On reconnait ici des pommes et des poires, une grenade, des raisins, et des petits fruits (cerises ?).

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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6. Un jeune homme en support anthropomorphe.

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Ce terme est privé de bras, il est vêtu d'une tunique nouée sur l'épaule droite, une guirlande de fruit forme un baudrier. Il a la tête tournée vers sa gauche, et donc vers le centre des stalles. Sa bouche est entrouverte, laissant penser qu'il s'agit d'un chanteur.

Le support est une feuille lancéolée.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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7. Un jeune homme bras croisé en support anthropomorphe.

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Il peut s'agir d'un chanteur, les bras expressivement croisés sur la poitrine. La tunique dégage l'épaule droite.

 

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le blason au dessus de la cathèdre.

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Ce sont les armes du duché de Lorraine à partir d'Antoine Le Bon. Le blason aurait été ajouté en 1962 et proviendrait de la devanture de la fameuse librairie du collectionneur René Wiener (1855-1939) à Nancy.

https://en.m.wikipedia.org/wiki/File:Armoiries_Lorraine-Vaud%C3%A9mont.png

Voir aussi la planche gravée  de La musique en Lorraine d'Albert Jacquot p. 29.

On les comparera à celles de son père René II de Lorraine, où manquent les deux lions affrontés sur le Bréviaire de René II, BnF arsenal MS-601-res f.44r, datant du XVe siècle. Les enluminures de ce bréviaire montrent de nombreux instruments en usage sous René II.

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Bréviaire de René II, BnF, f. 44r, Gallica.

 

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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8. Un jeune homme main gauche levée,  en support anthropomorphe.

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Sa tunique frangée  est ceinturée d'une guirlande. On peut supposer qu'il est en train de chanter, avec cette gestuelle propre à la rhétorique baroque.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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Nouvel exemple des chutes de fruits et fleurs assemblées autour d'un linge noué.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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9. Un jeune homme sans bras, en support anthropomorphe.

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La tunique serrée par une ceinture et une sangle  laisse l'épaule droite dénudée. Le jeune homme a le visage tourné vers le centre des stalles. 

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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10. Un joueur de serpent.

 

 

 

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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C'est l'instrument le plus attesté en accompagnement du chant liturgique et du chœur dont il renforçait la partie grave lors des offices religieux et  il fut donc, pendant plus de deux siècles, essentiellement voué au soutien des formations vocales religieuses. En témoignent les inscriptions gravées sur le dossier des stalles bretonnes.

Albert Jacquot présente cet instrument ainsi :

"SERPENT. Instrument à vent, en bois recouvert de cuir ou en cuir bouilli, inventé, au XVIe siècle, par Edme Guillaume, chanoine d’Auxerre. Il servait de basse aux cors ; il est à l’unisson des hautbois, il a six trous et quelquefois plusieurs clefs. On s’en servait encore, il y a quarante ans, dans les musiques militaires et dans les églises. Il y en a une grande variété : le serpent militaire, celui de cavalerie, qui permettait de passer le bras et de le maintenir facilement. Il y en eut aussi en fer. Parmi les sculptures du portail de la cathédrale de Strasbourg, on remarque, du côté droit, un joueur de serpent, qu’un sculpteur du XVIIe siècle y sculpta, pour remplacer une statue détruite, qui représentait, sans doute, un autre musicien. Cet artiste ne vit aucun inconvénient d’y mettre un type d’instrument si fort en vogue dans les églises, au XVIIe siècle. La figure ci-contre représente cette intéressante sculpture. Un. autre personnage, jouant aussi du basson, se voit aux boiseries du chœur de l’église de Salival, transférées à l’église des Cordeliers de Nancy. C’est aussi du XVIIe siècle. L’Ophicléide, aujourd’hui abandonné, remplaça le serpent. Une embouchure d’ivoire terminait le tube d’insufflation. Le nom de l’ophicléide vient du grec ophis, serpent, et cléïdes, clefs."

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L'instrument représenté à Salival montre au moins dix trous, dont certains occultés par les doigts du serpent (nom du joueur). Il est suspendu par une sangle noué autour de l'instrument.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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11. Un joueur de violon en support anthropomorphe.

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Le joueur porte une tunique courte dont on admirera la ceinture dont la boucle est joliement détaillée.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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12. Un jeune joueur de triangle.

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Sa sur-tunique serrée par un cordon à glands de passementerie est frappée de lys. La tunique elle-même est un surplis garni de broderies ou de dentelle en partie inférieure.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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13. Un jeune joueur de trompette en support anthropomorphe.

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Il est coiffé d'une sorte de casque et ses épaules sont couvertes d'une pièce d'armure, sur son torse nu. Main gauche sur la taille dans une posture martiale, il sonne de la trompette, dont seule l'embouchure est conservée. Il porte sur les reins une jupe à lanières. Le support est  sculpté d'une chute de fruits et fleurs.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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14. Un jeune joueur de trompe de chasse en support anthropomorphe.

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Il est tourné, comme son homologue de l'extrémité droite des stalles, vers la nef. Et, comme lui également, ses cheveux bouclés sont noués d'une rosette frontale. Sa tunique se rassemble en un gros nœud à l'arrière.

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Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

Stalles (1691) de l’avant-chœur des chanoines de l’abbaye des Prémontrés de Salival. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

— DECOMPS (Claire)

https://core.ac.uk/download/pdf/19545758.pdf

—JACQUOT (Albert), 1886, Dictionnaire pratique et raisonné des instruments de musique anciens et modernes

https://www.luthiers-mirecourt.com/jacquot1.htm

—JACQUOT (Albert), 1882, La Musique en Lorraine, étude rétrospective d'après les archives locales. Paris : Quantin et Fischbacher, 1882.

https://archive.org/details/lamusiqueenlorra00jacq/page/84/mode/2up

—MUSEE LORRAIN

https://musee-lorrain.nancy.fr/les-collections/catalogues-numeriques/nancy-capitale-des-ducs-de-lorraine/xviie-siecle/lambris-et-stalles-de-lavant-choeur-des-chanoines-de-labbaye-des-premontres-de-salival

—SITE PHILIDOR

https://philidor.cmbv.fr/Publications/Bases-prosopographiques/MUSEFREM-Base-de-donnees-prosopographique-des-musiciens-d-Eglise-en-1790/Moselle

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30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 16:01

Les stalles (chêne, atelier picard, 1492-1500) de l'abbaye Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

 En Bretagne par ordre chronologique :

 

Hors Bretagne :

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PRÉSENTATION

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L'abbaye Saint-Lucien est une ancienne abbaye bénédictine située sur le territoire de la commune de Beauvais (Oise). Fondée à la fin du VIe siècle, plusieurs fois détruite (par les wikings) ou brûlée (Guerre de Cent ans), ou dévastée (en 1472), elle fut restaurée par son premier abbé commendataire Antoine du Bois, qui la dote, après 1492 d' un jubé sculpté en bois ainsi que de stalles et de nouveaux vitraux. Le 20 décembre 1790, l'abbaye est dissoute et les moines dispersés. Les biens de l'abbaye nationalisés sont mis en vente d'abord le 19 janvier 1791  L'abbaye est acquise par Michel de Boislisle, négociant à Beauvais. Les reliques de saint Lucien et de ses compagnons sont transférés à la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais avant leur destruction en 1793. Dès 1791, la destruction de l'abbatiale est entamée. Les autres bâtiments conventuels sont détruits en 1810. Les bâtiments sont en grande partie ) détruits dans le courant du XIXe siècle.

 

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Cette longue rangée de sièges solidaires entre eux a été commandée par l’abbé Antoine du Bois (1492-1507) pour l’abbaye de Saint-Lucien de Beauvais.

"Un texte indique que ces stalles et le jubé furent commencés Ie 25 novembre 1492 et achevés en 1500. Ce texte fondamental est celui d'un moine de l'abbaye du XVIIe siècle, Dom Porcheron, et vaut la peine d'être reproduit puisque c'est pour l'instant notre seul élément de datation:

"des qu'il fut reconnu abbé de Saint-Lucien, il commença a travailler à la décoration de 1'abbaye. II n'y avait pas six mois que Jean de Villiers estoit mort lorsqu'il entreprit les chaises du chœur et le jubé. Cet ouvrage fut commence Ie 25 novembre de l'an 1492 et ne put estre achevé qu'en l'an 1500. Quiconque l'aura vu ne sera point surpris qu'il ait cousté huit ans. Le jubé surtout estonne tous les connoisseurs, quay qu'il ne soit que de bois.

 CIaire Fons note très justement que Dom Porcheron avait du lire des inscriptions apposées sur l'une ou 1'autre partie de l'ensemble. On peut supposer par exemple que les phylactères sculptes au bas de chaque jouée portaient de telles inscriptions; cependant, on doit se rappeler que 1'on ne pourrait entièrement se fier a ces inscriptions, même si elles existaient toujours, pour dater à coup sur l'ensemble, comme le montrent d'autres exemples. Dans Ie même temps (1492-1500), il fit donc réaliser un jubé de bois, dont il ne nous reste aucune trace, probablement parce qu'il avait été remplacé avant la Révolution par un nouveau jubé de marbre." (Le Pogam)

Elles ont été acquises par le Musée de Cluny en 1914 (N° Inventaire : Cl. 19601 à 19682 ; Cl. 19730 à 19732 ; Cl. 19755, Cl. 19756, Cl. 19776) : 

"L'abbaye fat détruite à partir de 1791, mais la démolition dut etre assez lente puisqu'en 1803, Ie préfet Cambry pouvait encore décrire les stalles. Ces demières furent d'ailleurs sauvées par 1'intervention de celui-ci. Originaire de Lorient, Cambry fut un des membres fondateurs de 1'Académie celtique (future Société des Antiquaires de France) avec Louis Millin et Alexandre Lenoir. Premier préfet de 1'Oise, il se signale par sa lutte contre le vandalisme et sauve de nombreux objets de la destruction.

II les décrit en 1803 (Description du département de I'Oise) et certains se trouvent aujourd'hui au musée du Moyen Age (les stalles de Saint-Lucien mais aussi une valve de miroir representant le Dieu d'amour) ou dans d'autres collection publiques (crosse d'Yves de Chartres dans la collection Carrand puis au Bargello à Florence). Cambry voulait fonder un musée à Beauvais pour exposer ces oeuvres, mais il dut finalement les emporter à Paris (dont les stalles?) ou il mourut en 1807.

Un compatriote injustement oublie aujourd'hui, Ie comte de Saint-Morys (1782-1817), acheta ces objets et bien d'autres, pour constituer une des premières collections d'objets médiévaux. Membre de 1'Academie celtique et ami des personnages mentionnés ci-dessus quoique leur cadet, il lança en particulier I'idee d'Antiquites nationales. II acheta les stalles de Saint-Lucien sur les conseils d'Hugues Barraud, ami de l'abbé Millin, conseiller de Mgr de La Rochefoucauld, 1'évêque de Beauvais, puis collectionneur pour lui-même après la Révolution.

Saint-Morys exposa les stalles dans le château qu'il se fit construire a Hondainville (vers Clermont-en-Beauvaisis) par Debret et Lebas a partir de 1814, dans le style néo-gothique, donc très en avance sur son temps. 

 

Les stalles sont alors vendues par sa veuve à son architecte et ami Debret en 1820 (apres une tentative infructueuse auprès d'un Anglais) pour la somme de 1900F (somme que Debret déclare inférieure au coût de stalles neuves... ) pour le choeur de Saint-Denis.

A Saint-Denis, les stalles de Saint-Lucien, ainsi que celles de Gaillon et les boiseries de la chapelle de Picardie, sont restaurées et remaniées probablement plusieurs fois par les architectes successifs de l'abbatiale, notamment Debret et Viollet-le-Duc. En particulier, on sait que Debret avait tendance à recomposer et découper les éléments anciens pour les réadapter, comme il 1'a fait pour les stalles et les boiseries de Gaillon. Plus respectueux du passé, Viollet-le-Duc déposa en 1873 dans les magasins de Saint-Denis de nombreux elements qui ne pouvaient prendre place parmi Ie mobilier de 1'abbaye, dont une grande partie des stalles de Saint-Lucien.

Tout ces éléments, sauf les stalles proprement dites de Gaillon, une rangée de stalles de Saint-Lucien et la chaire épiscopale composée à partir d'éléments de Saint-Lucien, sont attribués en bloc au musée de Cluny en 1889-1890 par la Commission des Monuments historiques (dont Ie musée dépendait alors comme la basilique). Ces pièces ne furent cependant pas exposées et furent déposées par Edmond Saglio, conservateur du musée de 1893 à 1903 au Louvre aupres de Molinier. Edmond Haraucourte les revendique cependant en 1907 et son successeur après de longs pourparlers, les oeuvres regagnent Cluny en 1913 et sont inventoriées progressivement.

Les 361 pièces appartenant aux trois ensembles sont inventoriées pêle-mêle (Cl. 19601 aCl. 19962), car on avait apparemment perdu toute connaissance sur leur provenance (1'inventaire remarque seulement que certaines oeuvres devaient provenir de Gaillon).

Une miséricorde, probablement volée ou égarée au cours du XIXe siècle et trouvée dans le commerce à Saint-Denis, est donnée au musée en 1919 (don Richter). D'autres éléments sont donc restés é Saint-Denis, incorporés dans la chaire épiscopale, qui est un bel exemple du processus de la création néo gothique, puisqu'elle comporte à la fois des morceaux des stalles de Saint-Lucien, des copies d'éléments authentiques et des créations originales. La miséricorde (un maréchal-ferrant) est ainsi la copie inversée et complétée de la miséricorde Cl. 16619. ; les deux appuie-mains (ange et personnage encapuchonné) sont des copies respectivement de Cl. 19659 (mais le décor de I'écoinçon est pris sur un autre motif) et de Cl. 19672. Les deux statuettes qui surmontent les montants, un prélat et un architecte, sont par contre des inventions du XIXe siecle, ce que traduit a la fois le choix des sujets et le style. II s' agit probablement de representer Antoine Du Bois et Ie maitre d'oeuvre des stalles, et à travers eux les figures emblématiques du commanditaire religieux et de 1'ouvrier laïque telles qu'elles se dessinent dans 1'oeuvre de Viollet-le-Duc." (Le Pogam)

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Les miséricordes mesurent au maximum 28 cm de haut,  les piliers des stalles au maximum 150 cm.

Elles ont été décrites par Pierre-Yves Le Pogam, dans un article auquel je ferai de fréquents emprunts.

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Rappel de quelques définitions générales .

Les stalles sont les sièges d'une communauté ecclésiastique (au Moyen Age, les cathédrales, les collégiales et les abbatiales sont dotées d'un clergé nombreux qui célèbre I'office sept fois par jour). On les rencontre généralement pour les grandes communautés, anciennes et riches, mais on connait aussi des exemples pour les institutions plus modestes. Disposées dans Ie chœur de 1'eglise, de chaque coté et se faisant face Ie long des murs nord et sud, elles sont Ie plus souvent réparties sur deux rangs dont le second domine le premier (stalles hautes et basses) et possèdent assez fréquemment un retour du coté de la nef Ie long du jubé. Normalement le siège de l'évêque ou de 1'abbé (qui se trouvait du côte de 1'evangile, donc a gauche au premier emplacement en haut, sur Ie retour) était plus solennel que les autres (chaire sculptée et ornée plus abondamment; dais proéminent).

Les stalles, souvent appelées "formes" ou "fourmes" dans les textes anciens, sont installées sur un bâti de bois ou charpente, lui-même normalement ancré dans le pavement de 1'eglise (mais les stalles étant rarement situées à leur emplacement originel, on ne peut guère l'observer, à moins de fouilles archéologiques).

Chaque stalle se compose d'un siège mobile, d'un dossier ou fond et est séparée des stalles voisines par une parclose qui comporte un appuie-mains, servant à se relever lorsqu'on est en position assise. Les parcloses supportent visuellement des accotoirs ou accoudoirs (ou encore museaux), qui prennent matériellement appui sur Ie bâti du fond, ou l'on s'appuie en position debout. Le dossier des stalles basses peut servir de prie-dieu aux stalles hautes. Le dossier de ces dernières monte plus haut pour former un dorsal, support privilégié du décor sculpté et peint.

Les miséricordes aussi pouvaient être peintes (cf. par exemple une miséricorde au Musée des Antiquités de la Seine-Maritime à Rouen). Les stalles hautes sont aussi pourvues de dais, au-dessus des dorsaux, qui ont souvent disparu. Aux extrémités latérales des stalles hautes et basses, ainsi qu'au milieu des stalles basses (car une interruption y est normalement ménagé pour faciliter l'accès aux stalles hautes), les parcloses font place à des jouées, panneaux de bois sculptées de scènes en bas-relief.

Le siège lui-même, lorsqu'il est relevé, permet une position presque assise, grâce a une tablette supportée par une console sculptée. Cet ensemble (tablette et console), parallèle au plan du siège, est nomme miséricorde ou patience, ce qui correspond bien à sa fonction. II faut savoir que la position assise pendant les offices, même temporaire, était déjà un tolérance de 1'Eglise, contre laquelle certaine prélats austères s'élevaient (Pierre Damien, XIe siècle). L'amélioration qui consiste à adjoindre au siège des stalles une miséricorde est par conséquent une tolérance supplémentaire. La miséricorde est donc un élément traditionnel des stalles des XIIIe-XVIe siècles, au point que la console est généralement pourvue d'un décor sculpté, lequel devait devenir a son tour la cible neuf que des critiques des réformateurs. Les stalles constituaient une richesse essentielle des églises et, parmi le mobilier, c'était sans doute un des éléments les plus soignes et les mieux entretenus.  Les stalles se rencontrent partout en Europe, de l'Italie à la Suède et du Portugal à la Pologne, mais les miséricordes sont normalement absentes  des stalles italiennes (sauf dans certains cas nordiques, Aoste qui se rattachent aux domaines des due de Savoie).

On a recense environ 3500 miséricordes en Angleterre et 4500 en France." (P.Y. Le Pogam)

 

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LE PREMIER RANG DE DOUZE STALLES. 

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1. L'orfèvre.

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Cette miséricorde montre un homme qualifié d'orfèvre, bien qu'on le voit frapper de la monnaie sur une enclume, à califourchon sur son établi. Il porte un bonnet à pans rabattus, un manteau à larges revers d'encolure et de manches, et des bottes à bout rond et tige évasée.

À Saint-Lô au Moyen-Âge, "La matière première : lingots, anciennes monnaies, vaisselle, orfèvrerie… est fondue dans des fours. Les feuilles ou lames sont ensuite martelées. On y découpe des flans (de la taille des pièces)  avec de grands ciseaux.  Les flans étaient ensuite frappés au marteau, à l’aide de coins. Un échantillon est envoyé à Paris pour le jugement ou vérification. Plusieurs femmes travaillaient dans ces ateliers de province : les tailleresses. Elles avaient un statut rare dans la société du Moyen-âge. Autour du maître de l’atelier, on trouvait aussi : l’essayeur ; le tailleur-graveur ; les recuiteurs(ses) qui recuisent les flans avant la frappe ; les ajusteurs, et les maîtres monnayeurs qui frappent les flans. Mais aussi des gardes (officiers de contrôle), un procureur du roi, un greffier et des sergents. Tous jouissent de privilèges, dont le port de l’épée."

Les ateliers monétaires de l'Oise sont connus.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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2. L'albalétrier.

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Cet arbalétrier penché en avant bande son arme (appuyée contre sa ceinture) à l'aide d'un accessoire arciforme, crénelé au centre, l'étrier,  tiré des deux mains jusqu'à ce que la corde ne soit retenue par la "noix".

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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3. Un cavalier barbu à cheval.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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4. Un couple enlacé, dans une voiture à bras,  tractée par un homme coiffé d'un chaperon.

 

Au centre, un arbre s'élève, peut-être non sans allusion à un arbre de vie, du bassin de la femme.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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5. Un forgeron.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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6. L'ivresse de Noé.

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On connaît l'histoire, souvent représentée dans les cycles de la Genèse des porches bretons, et vue par saint Augustin comme prophétique du Christ outragé tandis que la vigne préfigure l'Eucharistie : Noé (Gn 9 20:27) ayant goûté avec trop de zèle à la vigne qu'il avait planté, s'est endormi sous sa tente, exhibant ses humbles génitoires. Son fils Cham le voit, et s'en moque et appelle ses frères, Sem et Japhet. Ceux-ci,  au contraire,  le couvrent (hébreu kacah) d'un manteau (simlah en hébreu) en marchant à reculons pour ne pas s'exposer à la vue de la honteuse nudité paternelle, et à la déchéance de sa fonction paternelle  : "ils ne la virent point".

À son réveil, Noé maudit Canaan (fils de Cham) qu'il condamne à être l'esclave de Sem et Japhet.

On notera que le geste de (se) couvrir d'un manteau est associé dans la Bible à l'idée de pardonner, ou d'expier (Livre de Jonas : Yom Kippour).

On notera aussi que les jambes croisées de Noé se retrouvent sur la scène homologue des porches bretons, comme expression du verbe "chanceler" lié à l'ivresse.

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Les moulures (kersanton, atelier du Maître de Plougastel, 1606-1617) du porche sud de Guimiliau . Photographie lavieb-aile.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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7. Femme ramenant son mari ivre dans une brouette.

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Les stalles préservent-elles la disposition d'origine ? Dans ce cas, cette scène doit être interprétée en tenant compte de son voisinage à l'Ivresse de Noé ; la femme protégerait son mari en le dissimulant à l'opprobre publique ; mais on ne constate, chez le bourgeois obèse, aucun signe d'ivresse, et pas d'avantage de signes de honte ou de remords.

Il ne faut pas se hâter à y voir la dénonciation du vice d'intempérance, mais plutôt une "drôlerie" semblable à celle que les chanoines souhaitent trouver sur leurs stalles, comme ils s'en égayaient sur les marches de leurs pieux manuscrits.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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8. Le mari, armé d'un épieu, cherche l'amant de sa femme caché dans le four domestique. L'amant s'échappe vers la niche du chien, qui ronge son os.

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Sous le regard bien contrit de son épouse, un homme s'approche de la bouche d'un four, armé d'une pique. Il est d'usage de lire cette scène en considérant que le mari trompé découvre l'amant, et va se venger. Mais ce dernier est si bien dégagé de cette épineuse situation  à l'extérieur du four (par quel orifice ?) qu'il me semble qu'il va s'échapper, et que la morale vaudevillesque, qui rit au dépens des cocus, va être sauve.

L'amant est-il tonsuré, ou bien coiffé d'un bonnet? La tête en bas (par renversement des valeurs), il s'apprête à saisir un objet dans la niche du chien, laquelle sert de soubassement au four.

Quelle histoire !

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L0G4U6

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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9. Homme soufflant sur les ailes de son moulin.

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Le motif pourrait vouloir faire rire au dépens d'un meunier bien benêt se préoccupant de faire tourner par son souffle les ailes de son moulin à vent, mais Le Pogam évoque le vieux dicton picard destiné aux bavards qui sont des vrais moulins à parole : "ch'meulin i torn".

" Ainsi, l'homme soufflant sur les ailes d'un moulin pourrait être interprété comme une illustration de la folie; mais il n'illustre peut-être qu'une métaphore picarde: "Ch'meulin i'tourne",  ce qu'on peut rendre par "il fait tourner son moulin à paroles". Cette simple image populaire reste cependant étrange, précisément dans la mesure où elle visualise le jeu de mots, à la manière des Proverbes de Breughel."

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E6E6E

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10. La lutte au bâton à bouillie.

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Vue générale, en enfilade, des quatre stalles qui suivent :
 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0N493TK

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Photo RMN

 

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La lutte au bâton est fréquemment représentée, notamment en Bretagne sur les sablières.

Selon Fanch Peru, qui rappelle l'adage « Jeux de bâtons, jeux de Bretons » , les Celtes en général et les Bretons en particulier semblent avoir eu une sorte de prédilection pour les jeux de bâtons, notamment lors des pardons. On en décrit essentiellement deux, le bâton à bouillie (ar vazh-yod) et le bâton par le bout (ar vazh-a-benn).

 Le bâton à bouillie (ar vazh-yod)  met en présence deux concurrents assis par terre, face à face, les pieds calés contre une planche fixée à chant et tenant à deux mains par le travers un gros bâton. Pour gagner il faut amener l'adversaire de son côté ou l'obliger à lâcher le bâton.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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11. Le mendiant à la jambe de bois frappant à une porte.

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Vue des trois stalles (RMN) :

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RMN

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Il ne s'agit pas à proprement parler d'une prothèse, et l'homme n'est peut-être pas amputé (ou alors seulement sous le tiers inférieur de jambe) mais par l'effet de quelque gangrène, de quelque mal perforant ou autre pied bot, il ne peut appuyer son pied au sol : il pare à cela en utilisant une "échasse" soigneusement ficelée à la jambe par des lanières : l'articulation du genou est pliée et c'est elle, avec le haut de la jambe, qui s'appuie sur la console en berceau surmontant un pilon. Cette orthèse était légère et maniable.

Il vient peut-être  dans cette maison pour mendier, à moins que ce soit une représentation du "Messager boiteux", "der Hinkende Bote" (Hinckende Bothe) décrit en 1589 par Georg Rollenhagen dans une satire, avant que le personnage, tenant en main une lettre ne vienne illustrer les almanachs éponymes.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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12. Le Fou s'adressant à sa marotte.

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Ce Fou se reconnaît aux grelots placés aux extrémités des manches exagérément longues de son manteau. Il tient devant lui, comme s'il y contemplait son double, sa marotte, ce bâton singeant les sceptres, et surmonté d'une tête grotesque encapuchonnée comme lui.

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E7ZW6

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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 Motifs hauts de la jouée.

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Un femme élégante devant sa maison. Sainte Anne ??

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L'emplacement au dessus des jouées est traditionnellement réservé aux thèmes religieux. Faut-il voir ici sainte Anne, devant sa maison (ou devant la Porte Dorée), attendant le retour de Joachim parti garder ses troupeaux ?

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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Paysage montagneux où paissent des troupeaux. Joachim ?

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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Vue générale du premier rang de stalles.

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 La jouée de ce rang de stalles. l'abbé Antoine du Bois en prière devant saint Antoine ermite. 

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L'abbé de Saint-Lucien, commanditaire de ces stalles, et qui ne porta jamais l'habit monastique, est représenté en jeune et riche seigneur agenouillé devant saint Antoine, qui lui prend les mains de sa main droite. Saint Antoine est identifiable par son ermitage (rochers et crucifix), par sa canne en tau et par son chapelet. En arrière-plan, une église, une chaumière et une forêt se rapportent sans-doute à l'abbaye.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_du_Bois

"Aux tentatives infructueuses d'accession d'Antoine du Bois à l'évêché de Beauvais (par opposition du chapitre) succéda celle de sa nomination comme premier abbé commendataire de Saint-Lucien de Beauvais, il devint ainsi le premier abbé séculier désigné par le roi et non pas élu par les moines.

Il deviendra évêque de Béziers de 1504 à 1537.

Antoine du Bois, né en 1471, meurt le 17 avril 1537, son cœur fut rapporté à l'abbaye Saint-Lucien de Beauvais, les religieux le firent solennellement inhumer au côté droit du grand autel de leur église et placèrent sur sa tombe un marbre blanc, taillé en cœur.

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Sur les jouées des stalles :

 "II existe six jouées conservées et deux attestées par la littérature. Ce nombre, plus le fait que deux d'entre elles possèdent un revers sculpté, atteste bien que les stalles formaient un ensemble important, à deux niveaux et probablement avec une ouverture au niveau des stalles basses. Ces jouées semblent avoir constitue deux cycles (repartis peut-être sur les deux cotes du chœur?), l'un consacre à saint Lucien, patron de l'abbaye, et ses compagnons et l'autre à saint Antoine, patron du commanditaire. Au musée se trouvent une jouée basse de chacun des deux cycles: envoi de saint Lucien et de ses compagnons par saint Pierre pour évangéliser les Bellovaques (la province gallo-romaine de Beauvais): Antoine Du Bois en prière devant son saint patron, Ie premier représenté sans supercherie comme un riche laïc. 

L'iconographie des jouées conservées a Saint-Denis comporte deux autres épisodes de chaque légende. Pour Ie cycle de saint Antoine: saint Antoine rencontre un centaure et l'ermite saint Paul (avec paysage au revers); saint Antoine voit 1'ame de saint Paul monter au ciel.

Dans la première de ces deux jouées, saint Paul est étrangement représenté comme un homme sauvage, ce qui vient probablement d'une contamination de cette iconographie courante à la fin du Moyen Âge.

Pour l'autre cycle: saint Lucien délivrant un possédé; exécution des saints Lucien, Maxien et Julien (avec paysage au revers).  Dans cette dernière jouée, on remarquera que, des deux compagnons de saint Lucien, l'un est représenté en prêtre, le second en diacre, contrairement à la chasse du musée, ou ils sont tous deux représentés en diacres. On a vu plus haut que cette hésitation iconographique, comme celle sur Ie nom des compagnons, correspond bien aux hésitations de 1'hagiographie. Par ailleurs, sur la jouée, le compagnon diacre est déjà en train de porter sa tête, ce qui montre que le miracle de "céphalophorie" est étendu de Lucien à ses deux compagnons, comme l'atteste aussi la chasse du musée.

D'après la description de 1803, il semble aussi qu'il existait au moins deux autres jouées: saint Antoine tente par une femme; saint Antoine agresse par deux démons. Les phylactères places au bas de chaque jouée devaient porter des explications peintes aujourd'hui disparues. Je reviendrai plus loin sur le sens de cette iconographie à propos des miséricordes. On peut par ailleurs se poser la question de savoir s'il existait aussi des dorsaux peints ou sculptes." (Le Pogam)

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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LE DEUXIÈME RANG DE ONZE STALLES.

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Photo de la salle dans l'ancienne disposition avant restauration du musée

RMN

 

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RMN

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 Deuxième jouée  : Envoi de saint Lucien et de ses compagnons Julien et Maxien par le pape pour évangéliser les Bellovaques (la province gallo-romaine de Beauvais).

 

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Le pape est assis sur une cathèdre et coiffé de la tiare. En arrière-plan, un paysage boisé et un pont. Saint Lucien est agenouillé sur un tapis, tête nue, l'aumônière à la ceinture, devant ses compagnons Lucien et Maxien. Ils portent la tonsure et une robe monastique à cordelière. Pour Y-P. Le Pogam, le pape serait saint Pierre lui-même.

Lucien de Beauvais, patron de l'abbaye qui en détenait les reliques, vécut au IIIe siècle et fut le premier évêque de Beauvais.

Originaire d’une famille romaine, il s’appelait Lucius comme son père mais changea en Lucien lors d’une prédication de saint Pierre. Il parcourt alors l’Italie pour prêcher. Vers 250, il est ordonné évêque par le pape qui l’envoie en Gaule : il s'installe à Beauvais et s'attache à évangéliser le Beauvaisis avec ses compagnons Julien et Maxien. Ses vertus, ses actions de chair et les miracles qu’il aurait accomplis dans la région auraient contribué à la conversion de près de 30 000 hommes.

 

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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13. Décembre : la tuée du cochon.

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Dans les calendriers des Livres d'Heures, ou des médaillons des cathédrales, le mois de décembre est illustré par l'abattage du cochon.

 

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14. Deux enfants nus jouant à s'affronter en tournois sur leur cheval-bâton.

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Ces deux enfants s'affrontent sur leur cheval-bâton dont plusieurs représentations sont disponibles au Moyen-Âge. Notamment sur une Présentation de Jésus au Temple exposée à Cluny.

 

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Heures d'Antoine le Bon, duc de Lorraine, exécutées en 1533.Folio 22v.

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E7M2T

 

Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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15. Le joueur de cornemuse.

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Ce joueur est assis. Jean-Luc Matte indique : "un bourdon d'épaule au pavillon endommagé, hautbois conique et court implanté de manière inhabituelle, porte-vent brisé".

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E7UJC

Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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Vue générale des trois premières stalles de cette rangée.

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16. Acrobate en renversement postérieur sur la pointe d'une épée.

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Il s'agit bien entendu d'un exercice particulièrement périlleux. 

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RMN

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RMN

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17. Homme faisant rouler le Monde (globe terrestre) .

 

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Photo RMN

 

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18. Jeune homme transportant une futaille dans une brouette .

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L0G6NJ

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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19 . Homme soutirant du vin d'un tonneau.

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20. Moine découpant une pièce de viande.

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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21. Un rôtisseur devant ses broches.

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L0GWB3

Photo RMN

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22. Moine barattant du beurre.

 

 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L0G2K6

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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23. Un acrobate ou bateleur à la tunique feuillagée.

 

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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24.Un moine prêchant.

 

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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25. Un homme (chasseur ?) armé d'une pique.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L04E1C

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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LES APPUIS-MAINS.

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"Les appuie-mains représentent soit des personnages normaux voire positifs (anges, femmes/sibylles, hommes/prophètes) tenant souvent des livres ou des phylactères, symboles d'enseignement et d'autorité; soit au contraire des êtres grotesques (monstres, personnages contournés, obscènes, etc.). " (Le Pogam)

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Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.
Les stalles de Saint-Lucien de Beauvais exposées au Musée de Cluny.

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AUTRES MISÉRICORDES, NON EXPOSÉES : PHOTOS RMN.

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Deux ensembles de trois stalles étaient jadis exposés dans la chapelle de l'Hôtel de Cluny.

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Trois stalles  de Saint-Lucien de Beauvais, leurs quatre appui-mains et et leurs miséricordes : Truie et renard à l'orgue, porc jouant de l'orgue, feuillage.

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/trois-stalles-porc-jouant-de-l-orgue-feuillage_bois-matiere

 

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Trois stalles exposées (quand?) à Cluny. Photo RMN

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Une truie, coiffée d'un chaperon joue d'un orgue positif, et un renard actionne le soufflet.

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https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/misericorde-porcs-jouant-orgue.html

 

https://musicastallis.huma-num.fr/fiche.php?id=279

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Un porc ( ?) portant l'aumusse des chanoines joue de l'orgue positif. Personne n'actionne le soufflet.

L'orgue comporte 9 tuyaux. L'échine hérissée et le museau pointu me font douter de l'identification de l'animal.

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/trois-stalles-porc-jouant-de-l-orgue-feuillage_bois-matiere

Cliché RMN Michel Urtado.

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Feuillage : deux feuilles (vigne ?, acanthe ?) séparées par une tige.

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https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/trois-stalles-porc-jouant-de-l-orgue-feuillage_bois-matiere

Photo RMN

 

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Trois stalles : Femme au miroir, homme...

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RMN

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Femme richement vêtue face au miroir, dénonciation de la coquetterie et du luxe.

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RMN

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Homme assis sur un coussin examinant un sac ou un vêtement (pantalon?).

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RMN

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Deux femmes discutant, l'une assise.

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RMN

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Une femme s'inclinant en écartant les mains, face à un homme portant un drapeau sur l'épaule droite.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E66HH

 

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Photo RMN

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Acrobate prenant son pied droit dans sa main, et se tournant vers l'arrière.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E9MOT

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Moine  implorant à genou un homme barbu (un seigneur) richement vêtu.

Ou bien sollicitant un prêt.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L04DG3

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Photo RMN

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Deux miséricordes relevées : l'homme pousse le monde et un bateleur faisant le pont.
 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0N491PX

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Photo RMN

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Acrobate en renversement postérieur sur une épée.

 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E7QTJ

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Photo RMN

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Un couple richement vêtu chevauchant , suivi d'un écuyer (?) ou homme portant un fouet.

 

 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU05E621Y

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Photo RMN

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Saint Eustache traversant le torrent : à gauche et à droite, un lion et un loup enlèvent les deux enfants du saint.

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Voir sur ce thème hagiographique :

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L04UNH

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Photo RMN

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Un barbier.

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RMN

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Un manœuvre remplissant sa manne

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0L0GLCM

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Miséricorde des stalles provenant de l'église Saint-Lucien de Beauvais.
Vers 1492-1500.

Hauteur : 0.27 m

Rôtisseur

Mendiant

Un  homme tenant une pique

Le mari, la femme et l'amant caché dans le four

Moine débitant de la viande

manoeuvre remplissant sa manne

Moine prêchant : moine prêchant en chaire.

Moine implorant un homme barbu

Couple tiré en cariole ou voiture à bras

Acrobate en renversement postérieur sur une épée

 Saint Eustache traversant le torrent : à gauche et à droite, un lion et un loup enlèvent les deux enfants du saint.

Joueur de cornemuse

jeune homme poussant sa brouette chargée d'une futaille.

Lutte au bâton

Homme prenant un pied dans sa main.

L'abattage du cochon décembre

Fou et marotte

Femme promenant dans une brouette un gros homme qui boit

Une femme et un homme portant un drapeau sur l'épaule droite

couple chevauchant et ecuyer

Homme soufflant pour faire tourner les ailes d'un moulin

Enfants nus jouant au tournoi

 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— Site ICONO-STALLA Misericordia

https://www.ru.nl/rich/networks/misericordia-international/

https://www.ru.nl/rich/networks/misericordia-international/publications/profane-arts-middle-ages/vol-vi-1-1997/

— FONS (Claire), 1975, L'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais : étude historique et archéologique . Non consulté

—HAMON (Etienne), 2016,« ‘Figurer et portraire pour passer le temps’. Dessin, homicide et rémission sur le chantier des stalles de Saint-Lucien de Beauvais » . La pensée du regard. Études d'histoire de l’art du Moyen Âge offertes à Christian Heck, Brepols, p. 201-212. non consulté.

— LE POGAM (Pierre-Yves), 1997,  Les stalles au musée national du Moyen-Age de l'hôtel de Cluny. The Profane Arts / les arts profanes, les stalles de Picardie, Misericordia International vol. VI n°1. 

https://www.ru.nl/rich/networks/misericordia-international/publications/profane-arts-middle-ages/vol-vi-1-1997/

— AUTRE LIENS.

https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/stalles-saint-lucien-beauvais.html

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/onze-stalles-provenant-de-l-eglise-saint-lucien-de-beauvais_bois-matiere

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Stalles_st_LuCien_32476.jpg

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:0_Le_sommelier_-_Stalles_de_St-Lucien._de_Beauvais_-_Mus%C3%A9e_de_Cluny_%C3%A0_Paris.JPG

 

https://www.facebook.com/watch/?v=1309809592419916

https://twitter.com/idnum/status/1533505843496460289?lang=ar

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Sur les stalles en général :

 

— ALEXANDRE-BIDON (Danièle), 2001, « L’iconographie des stalles : partage et transmissions des modèles (enluminures, gravures...) », in K. Lemé-Hébuterne (dir.), Autour des stalles de Picardie et Normandie. Tradition iconographique au Moyen Âge, Amiens, Encrage, 2001, p. 149-166.

https://docplayer.fr/68588694-Les-motifs-des-stalles-tout-particulierement-des-misericordes-sont-pour-une.html

 

—  BILLIET (Frédéric) 2001, « Un mobilier pour le chant. La vie musicale dans les stalles d’Amiens », Autour des stalles de Picardie et de Normandie. Traditions iconographiques au Moyen Âge, (ed. K. LEME-HEBUTERNE), actes du 4e colloque international de Misericordia International, Amiens, septembre 1999, Amiens, Encrage, 2001, p. 29).

http://docplayer.fr/62357535-L-es-etudes-relatives-a-l-iconographie-des-stalles-de-choeur-ne-peuvent-ignorer.html

file:///F:/chapelles/Saint%20Pol%20de%20L%C3%A9on%20stalles/Stalles%20blog/05_billiet_frederic_un_mobilier_pour_le_chant_la_vie_musicale_dans_les_stalles_de_la_cathedrale_dami.pdf

 

—  BILLIET (Frédéric)  Le miroir des miséricordes: XIIIe-XVIIe siècle : actes du colloque Université de Toulouse-Le Mirail. Images et sociétés, Université de Toulouse-Le Mirail. Section d'histoire de l'art Centre européen d'art et de civilisation médiévale, 1996 - 262 pages

 

.—  BLOCK (Elaine C.), 2003,Corpus of medieval misericords. France. XIII - XVI  century, Turnhout, Brepols, 2003,444 p. 

— E. C. Block: 'Proverbs on Choir Stalls in the Rhineland', ProfaneA. Mid. Ages, v/1 (1996), pp. 25–45

.—  BLOCK (Elaine C.), BILLIET (Frédéric)  Stalles de la cathédrale de Rouen (Les)

https://books.google.fr/books?id=7tThdObk0qwC&pg=PA78&lpg=PA78&dq=stalles+saint-pol-de-l%C3%A9on&source=bl&ots=tth0hiC8_3&sig=zZ9bwe1_Qj7cICq9VvvVWu8EHyY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiMjJnC-IvYAhXDDcAKHcx-DRk4FBDoAQhEMAU#v=onepage&q=stalles%20saint-pol-de-l%C3%A9on&f=false

 

http://www.stalles-dg.info/Acc/durdescrip.htm

 

 — KRAUS (Dorothy et Henry), 1968, Le monde caché des miséricordes. Suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France. Paris, 263 p. Les éditions de l'amateur.

— MISERICORDIA INTERNATIONAL MEDIEVAL ICONOGRAPHY

http://misericordia-international.blogspot.fr/

— LANGLOIS (E.-H.) 1827, Notice sur les bas-reliefs des stalles de la cathédrale de Rouen et sur le Lay d'Aristote, E.-H. Langlois, Rev. de la ST. Lib. d'Em. de la S.-I., 1827, p.12.
— LANGLOIS (E.-H.)  1838, Stalles de la cathédrale de Rouen, E.-H. Langlois, 1838.

— LEMÉ (K.) 1994,  Stalles de Haute-Normandie, K. Lemé, Etudes Normandes, 1994/3, p. 21.
—  LEMÉ (Khristiane), 1993, Images de la société à travers les stalles du nord-ouest de la France, XIVe

 http://www.theses.fr/1993PA040260

— LEMÉ (Kristiane) : Le costume au début du XVI°siècle à travers les stalles de la cathédrale d'Amiens. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 4° trimestre 1996

— LEME-HEBUTERNE, (Kristiane). Les Stalles de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens. Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Paris : Picard, 2007, tome XXVI. p. 17-44 ; p. 57-114 ; p. 168-173

— PRIGENT (Christiane)   Sculptures de danseurs et de jongleurs dans les édifices religieux, à l’époque romane et à l’époque gothique. « Représentations sculptées de danseurs et de jongleurs comme manifestation de la culture laïque dans les édifices religieux à l'époque romane et à l'époque gothique », in M.S.H.B., tome LXXI, 1994, p. 279-313.

https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/MondeRomainMedieval/Prigent.pdf

 

— TOURTIER, Guy (de), PRACHE, Georges. Les Stalles de la cathédrale d’Amiens, XVIème siècle. Lyon : Lescuyercz, 1970.

— JOURDAIN (Edouard) et DUVAL (Charles) : Les stalles de la cathédrale d'Amiens. Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Amiens, Duval et Herment 1843.

 

— SOISSONS

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/serie-de-82-stalles/a873a336-a6d3-42a7-888e-e7f1a5ef3caa

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Miséricordes. Sculptures Beauvais
14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 14:37

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PRÉSENTATION (D'APRÉS LES CARTELS EXPOSÉS ET AUTRES SOURCES).

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L'aître Saint-Maclou est un ancien aître charnier datant du XVIe siècle, situé 186, rue de Martainville à Rouen. Il constitue un des rares exemples d'ossuaire de ce type subsistant en Europe. L'aître Saint-Maclou fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862

L'ossuaire se compose de quatre galeries encadrant une place centrale ; il est large de 32 mètres pour une longueur de 48 mètres. Les trois premières galeries sont réalisées en pans de bois au-dessus d'un soubassement en pierre, les fûts des colonnes sont sculptés de décors de la première Renaissance. La galerie du sud du XVIIe siècle est en revanche dépourvue de soubassement et de sculptures. Les galeries sont fermées par des cloisons en pans de bois maçonnés et des fenêtres lors de la construction d'un étage au XVIIIe siècle.

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Cliquez sur les images.

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"Le conseil de fabrique de la paroisse de saint Maclou décide, dès 1526, la construction de trois galeries qui entoureraient le cimetière : à l’Ouest, au Nord et à l’Est. La galerie Ouest mesure 45,50 mètres, 31,90 mètres pour celle du côté Nord et 44,35 mètres pour la galerie de l’Est. La décision n’a pas été envisagée sans lien avec les terribles épidémies de peste des années 1521 et 1522 qui ont ravagé le pays, la Normandie mais surtout sa capitale : Rouen, et qui fut particulièrement meurtrière.

Les galeries ont été édifiées les unes à la suite des autres de 1527 à 1533 par les maçons, ymagiers et huchiers placés sous la direction des maçons Jehan Louvel et Guillaume Ribert. Le corps de bâtiment situé à l’Ouest ouvrit le chantier, puis celui du Nord, et enfin les travaux se terminèrent par celui de l’Est. "

 

En 1526, la paroisse décide la construction de trois galeries ouvertes sur le cimetière, formant un U autour de celui-ci. Les travaux débutent en 1527 par la galerie ouest (celle qui permet d’aller de la rue Géricault à la rue Martainville). S’ensuivent l’édification de la galerie nord achevée en 1529 puis de la galerie est, dont la fin des travaux est estimée à 1533. La galerie nord possède une chapelle située à son extrémité du côté de la galerie ouest, la chapelle des Trépassés. Des messes y étaient données pour les morts.

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"L’Aître Saint-Maclou se présente comme un parallélogramme presque régulier, limité, dans sa plus grande longueur, par la rue Martainville à l’ouest et sur un petit côté par la rue Géricault (ancienne rue du Chaudron) au nord. La première entrée se faisait par la porte de l’ancienne rue du Sac ou du Chaudron (actuelle rue Géricault), cette porte disparaît en 1924. Les galeries entourent l’espace central du cimetière où les morts, au Moyen Age, sont ensevelis en pleine terre. Des restes osseux sont mis au jour à mesure que l’on ouvre de nouvelles fosses au sein du terrain déjà utilisé. Par respect pour les défunts, ces restes, des ossements rendus à l’anonymat par la décomposition du corps, peuvent être entreposés dans les charniers. Dans ce cas, sous la toiture à double pan, munie de lucarnes, les os sont empilés sur le plancher des combles.

Au centre de l’Aître s’ouvraient des fosses individuelles, comme le montrent les enluminures de l’Office des Morts.

Lors des inhumations successives, ou lors de la levée des restes après disparition des chairs, les os sont disposés au-dessus des galeries. Ainsi se remplissent les charniers, sortes de galetas reposant sur des piliers de bois. Les empilements d’ossements montent jusqu’à la charpente du toit à double pente, ouverte, de place en place, par des lucarnes. Cette disposition, similaire à celle du charnier des Innocents à Paris, se retrouve au cimetière de Montvilliers, près du Havre, ou à celui de Vienne à Blois. Un autre cimetière à galeries, datant de la fin des XVe et XVIe siècles, existe encore à Montfort-Lamaury, dans les Yvelines. Mais le décor de l’Aître Saint-Maclou est unique, par la richesse et la complexité de son programme iconographique, et surtout par l’ensemble des motifs ornant les sablières et les potelets de bois. " (Bethmont-Gallerand)

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© Kosept. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

© Kosept. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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L'image qui suit permet de comprendre la disposition du décor sculpté : des colonnes  en pierre soutiennent une galerie ajourée.

— Les maisons à pans de bois associent deux éléments : 1. le colombage désigne l' ensemble des poutres formant la charpente d'un mur. Cette ossature de bois est constituée de pans de bois dont les poutres délimitent des compartiments appelés carreaux ; 2. le hourdage, qui forme les murs et qui a un rôle de remplissage et de raidisseur.

—Les poutres horizontales supérieures et inférieures portent le nom de "sablières" dans le vocabulaire propre à la construction des maisons à pans de bois (ou à colombage). Ces sablières sont, pour les demeures des notables en milieu urbain, et ici  en particulier, le support de sculptures en bas ou moyen-relief.

— Les montants verticaux ou "potelets" assemblés aux sablières, sont régulièrement aussi le support de sculptures.

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Les sculptures des colonnes, hélas très dégradées, portent une remarquable Danse macabre  qui fera l'objet d'un second article, et des chapiteaux souvent décorés de grotesques. 

Les sablières et potelets reçoivent des frises de symboles macabres, certes communs et répétitifs (crânes et os entrecroisés), mais aussi plus divers et plus originaux, ce qui justifie leur examen détaillé le long des quatre galeries.

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"À cette époque, l’élévation des galeries se compose d’un soubassement en pierre, rythmé par des colonnes sculptées, surmonté d’une ossature en pan-de-bois servant de comble. Cette ossature forme une grille constituée de deux poutres horizontales nommées sablières et de potelets verticaux. L’ossuaire prend place dans ces combles. D’anciennes recherches (Laquerrière) donnent une interprétation de l’aspect de cet ossuaire : un espace ajouré, rythmé de petites colonnes en bois, où les ossements sont apparents ; au-dessus une toiture percée de lucarnes permettant au fossoyeur d’accéder à ce "grenier" au moyen d’une échelle. Toutefois, les archives et les recherches archéologiques récentes ne permettent pas de confirmer pleinement cette hypothèse. "

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Hypothèse d’élévation d’une des galeries de l’aître Saint-Maclou. Dessin d’Anatole Laquerrière, 1909. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Hypothèse d’élévation d’une des galeries de l’aître Saint-Maclou. Dessin d’Anatole Laquerrière, 1909. Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Seuls les galeries ouest, nord et est datent de 1526-1533. Les éléments sculptés de la galerie sud sont bien plus tardifs ( 1650-1652), mais reprennent le même vocabulaire macabre.

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"L'AILE SUD. La construction de l’aile sud ferme la cour de l’aître Saint-Maclou en 1652. Elle est réalisée grâce à des donations dont la plus importante est due à Robert Duchesne, prêtre de la paroisse Saint-Maclou. Le chêne sculpté sur la façade rappelle peut-être ce donateur. Une volonté d’harmonisation avec les galeries antérieures se ressent : usage de matériaux semblables, colonnes, ossature en pan-de-bois, décor similaire. Quelques différences toutefois : le bâtiment est conçu avec un étage ; les colonnes ne reposent pas sur un soubassement et leurs sculptures restent, pour une raison inconnue, inachevées. Il comprend des logements sur plusieurs niveaux destinés aux prêtres, dont l’accès se faisait à l’arrière du côté de la cour des prêtres, ainsi qu'une galerie sur cour. Une chapelle dédiée à saint Michel est aménagée dans cette galerie du côté ouest." (Métropole)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Une vue de l'Aître au XVIe siècle, imaginée par Langlois (1833).

© Bibliothèque municipale de Rouen (Est.A.Langlois 124 12301)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"LES AMÉNAGEMENTS DU 18e SIÈCLE Face au nombre croissant d’enfants fréquentant les écoles, un étage est ajouté aux galeries ouest, nord et est, de 1745 à 1766, afin d’y accueillir des classes. L’avancée des travaux se fait peu à peu selon les ressources financières dont dispose le curé Adam Charles Esmangard, celui-ci ayant décidé de prendre personnellement en charge ce coût. En 1758 un incendie touche l’angle sud-ouest de l’aître freinant les travaux. Quatre escaliers extérieurs couverts sont installés aux angles des galeries. Ils permettent d’accéder à l’étage (l’escalier à l’angle sud-est de la cour a été démoli au début du 20e siècle puis plus tard celui situé à l’angle sud-ouest). Cette surélévation suppose la destruction des combles servant d’ossuaire. Les ossements ont été préalablement retirés et enterrés dans le cimetière en 1705. Les galeries seront ensuite peu à peu fermées du 18e à la fin du 19e siècle." (Métropole)

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Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

Cartel de l' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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LES PHOTOGRAPHIES DE MA VISITE (2020).

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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"UN FUNÈBRE DÉCOR.

 Le décor de l’aître illustre son activité. Sur les sablières et sur les potelets, se déroulent des frises d’objets macabres, aperçu de l’univers quotidien d’un charnier : ossements (crânes, mâchoires, fémurs, omoplates, côtes, os iliaques) ; instruments liés à la cérémonie religieuse de l’office des morts (étoles*, missels*, croix, cierges, ciboires*, bénitiers, cloches), instruments de la Passion (clous et fouets) ; outils du fossoyeur (pelle, pioche, bêche, cercueil). …" (Métropole)

 

 

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Sur la photographie qui suit, nous avons successivement :

-Un cercueil entrouvert

-Un fémur entrecroisé avec un tibia.

-Un os iliaque

-Un crâne et sa mandibule

-Une mandibule (brisée).

 

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Un potelet montant orné d'une couronne de laurier à l'antique où figure un buste. Galerie ouest (1526-1533).

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Ces potelets au décor Renaissance sont tous centrés par une couronne à l'antique et enrubannée, rappelant la  pratique de déposer dans la tombe des couronnes de fleurs fraîches, ou bien de lierre ou de laurier, semper virens, comme le préconise Guillaume Durand, évêque de Mende au XIIe siècle.

Les couronnes reçoivent soit des instruments de fossoyeurs parfois entrecroisés ; soit des ossements ; soit des bustes, qui ne sont pas des portraits d’êtres vivants, mais le rappel des formes antiques de portraits funéraires.

Un autre rappel de l’Antiquité, des têtes de putti ailés ornent les chapiteaux."

 Sur la sablière haute, un tibia. Sur la sablière basse, une côte, et un livre.

Les bases des potelets sont constamment sculptés d'une tête de mort, motif qui se retrouvent moins constamment sur le chapiteau, où on trouve parfois des ossements, comme ici avec cette mandibule, ou des têtes de putti ailés.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Frise d'une sablière inférieure, galerie sud (1651). 

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Flambeau et instrument croisés,

Mandibule dentée,

Cercueil fermé,

Côte.

Fémur et tibia entrecroisés.

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Le flambeau (on en trouve ailleurs, entrecroisés) rappelle ceux qui accompagnent le corps porté en procession jusqu’à l’église, puis ensuite jusqu’à la terre bénite du cimetière.

Voir la procession des Charitons aux Andelys :

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Verrière de la Création et de la Procession des charitons, 150-1560 en baie 120 de l'ancienne collégiale du Grand-Andelys. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

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Voir l'Office des Morts des Heures d'Etienne Chevalier :

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Office des Morts, Jean Fouquet, Heures d'Etienne Chevalier.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte  de la galerie sud (1651). Crâne  démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent fémur et tibia puis  deux houes.

n.b "démantibulé", étymologiquement "démandibulé", sans mandibule.

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On trouve ailleurs des pioches, des pelles, des bêches et des louchets à fer plus allongé. "Les fossoyeurs figurent souvent dans les illustrations non bibliques de l’office des morts. Ils ramassent les os, les rassemblent dans les ossuaires. Dans les cimetières situés autour des églises, ils les déposent sous les gouttières. L’eau ruisselant du toit de l’édifice saint est bénite, ceux qui ne peuvent bénéficier d’une sépulture à l’intérieur de l’édifice en profitent." (Bethmont-Gallerand)

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os indistincts puis une côte et un os iliaque.

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À la différence d'autres pièces sculptées où la précision anatomique des ossements est remarquable et laisse supposer que les sculpteurs disposaient des modèles du charnier, les os sont moins bien rendus. L'os iliaque, semblable à une palette de peintre, se reconnaît au trou obturateur. Les côtes thoraciques ont toujours une large tête arrondie, et la tubérosité n'est jamais omise.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os indistincts puis un sablier, symbole du temps qui passe (Tempus fugit) et une faux symbolisant la Mort.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant vertical encadrant une porte de la galerie sud (1651). Crâne démantibulé "crachant" un ruban où s'entrecroisent deux os (fémur et tibia stylisés) puis une pelle et une houe.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Potelet  dont la couronne est ornée d'une mandibule. Galerie ouest (1526-1533).

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La couronne enrubannée est suspendue à un anneau, et supporte ensuite des rameaux de chêne avec leurs glands.

Sur la sablière inférieure autour du crâne central, une pelle à bout carré  et une bêche à bout triangulaire renforcé par une ferrure ; une côte ; un fémur et un tibia entrecroisés.

Sur la sablière haute, autour du crâne central, un fémur et une pioche  puis un fémur et une côte.

Cette image montre la précision anatomique des fémurs, où la tête fémorale, le col, le grand et le petit trochanter ainsi que les deux condyles sont parfaitement rendus. Sur d'autres exemples, la qualité anatomique des tibias est également remarquable, avec les plateaux tibiaux à une extrémité, et la malléole externe bien sculptée de l'autre.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Potelet  dont la couronne est ornée d'un crâne. Galerie ouest (1526-1533).

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Ce crâne est singulier. Eustache-Hyacinthe Langlois y voyait « une tête de mort à triple face entourée d’une couronne », mais pour Sylvie Bethmont-Gallerand, " en fait, il n’en est rien, les trous des maxillaires aussi réguliers que les orbites donnent l’illusion d’une triple face".

Sous la couronne, un groupe végétal : des chardons?

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Sur la sablière supérieure : un fémur, deux côtes affrontées ; une omoplate (scapula) ; une houe ; un fémur et un tibia entrecroisés ; une mandibule ; une pelle .

Sur la sablière inférieure : deux côtes affrontées (comme sur le grill costal), deux torchères, une cloche symbolisant les heures. Puis après le crâne central viennent un goupilllon et le seau d'eau bénite, puis une croix de procession.

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— La cloche est un rappel du Temps, et de la dernière heure de survenue incertaine, mais S. Bethmont-Gallerand pense aussi aux sonnailles des morts et cloches à l’usage des crieurs des morts, ou crieurs des corps, ou des "clocheteurs". Le tintinabulum est une petite clochette agitée par le crieur, mais il y a aussi les tinterelles, petites cloches portées en tête des processions, pour accompagner le viatique et alerter les passants. La mort est annoncée par le glas et par les crieurs, salariés qui « crient le pater noster » et le nom du défunt, en invitant à la prière. Comme la croix, ces clochettes, parfois agitées par des anges dans les images aux marges des manuscrits, servent à faire fuir le diable. "

— Le goupillon ou "aspersoirs, aspergès"  est identifié par S. Bethmont-Gasserand : "Ces objets servent aux aspersions nombreuses qui précédent la mort et lui succèdent. Avant d’être incorporé à la terre bénite le corps est longuement aspergé. Des vases à eau bénite peuvent faire partie du mobilier funéraire, plantés dans la terre du cimetière, à proximité de la tombe.".

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Sablières de la Galerie ouest (1526-1533).

Sixièmes sablières depuis l'entrée à l'angle nord-ouest.

Sablière haute : Croix de procession, potelée ; côte ; fémur ; scapula. Crâne central. Cercueil entrouvert ; croix ; reliquaire ; fémur.

Sablière basse : Fémur et houe croisés ; cloche ; étole et instrument de procession ; côte ;  crâne central ; pioche et pelle croisées ; livre ouvert ; cercueil fermé ; côte ou mandibule.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Escalier de l'angle nord-est.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

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Montant (détail) de cet escalier : crâne, fémurs croisés, pelles.

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L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

L' Aître de Saint-Maclou. Photo lavieb-aile août 2020.

 

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POST-SCRIPTUM.

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J'aurai aimé photographier tous les motifs funéraires de ces sablières et de ces potelets. Je ne l'ai pas fait, mais j'ai retrouvé dans mes photos une incitation à bénéficier d'une visite virtuelle de l'Aître. 

Elle est remarquable, et permet de se livrer, comme je l'ai fait, à une recension du décor de chacune des sablières, de chaque potelet, de chaque colonne, et d'en faire pour des fins privés une belle série de captation d'écran.

Mais pourquoi vouloir être exhaustif ?

Je dirai seulement qu'en numérotant chaque sablière dans le sens anti-horaire à partir de l'entrée (angle nord-est) par S1, S2, S3 etc. j'ai repéré d'autres motifs que ceux que j'ai présenté ici :  en S2 un calice, en S3 un miroir, en S5 un reliquaire, en S10 et S12 un globe crucigère, etc...Ou qu'en désignant selon le même procédé chaque potelet (P1, P2, etc.), j'ai vu se succéder dans les couronnes de ces potelets des écus, des mandibules, des crânes, des os croisés, et en P10 des peaux de tanneurs, et ailleurs le visage rond d'un personnage sans doute féminin, etc.

Donc, je ne peux que conseiller à chacun de vivre cette très passionnante et très riche expérience :

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

 et souligner la qualité   de l'article de Sylvie Bethmont-Gallerand, qui est accompagné de quelques illustrations.

Merci aux organisateurs du site, et à leurs remarquables cartels d'exposition, car il est rare que le visiteur soit aussi bien guidé.

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SOURCES ET LIENS.

— AÎTRE SAINT-MACLOU

https://www.aitresaintmaclou.fr/histoire/un-cimetiere-a-galeries/

EXPO VIRTUELLE

https://my.matterport.com/show/?m=kjUCC7ra6RC

— BETHMONT-GALLERAND (Sylvie), 2003, "Un autre travail du bois à Rouen : Les sablières de l’aître saint-Maclou", in Les stalles de la cathédrale de Rouen, C. Elaine Block, Frédéric Billiet p. 199-220 Presses universitaires de Rouen et du Havre

 

https://books.openedition.org/purh/7435?lang=fr

https://books.openedition.org/purh/7437

LANGLOIS (E.-Hyacinthe ), 1833, "Rouen au XVIe siècle et la danse des morts", Bulletin de la Société libre d’émulation de Seine-Maritime, 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 70. Non consulté.

« Dans les statuettes du cimetière de Saint-Maclou, tantôt la mort se montre dans une action d'entraînement plus ou moins brusque; tantôt, affectant une pose tranquille, elle parait employer le raisonnement plutôt que la violence. Sur quelques colonnes des plus mutilées, on retrouve des pieds décharnés dont l'élévation au-dessus du plan sur lequel posaient les figures atteste que plusieurs de ces cadavres symboliques gambadaient en s'emparant de leurs victimes. Quant à ces derniers personnages, ils montrent généralement, par leurs poses simples et calmes, plus de résignation que de résistance, » Langlois,

 

—LANGLOIS (Eustache-Hyacinthe), 1837, réed 1852, Essai historique, philosophique et pittoresque sur les Danses des Morts. Rouen, Lebrument,deux volumes I p.10-30, II p.10-61.Non consulté.

 

LEVASSEUR (P.), 2003, « Observations sur l’iconographie de l’aître saint-Maclou : une synthèse de l’art macabre et des apports de la Renaissance », Actes du onzième congrès international d’études sur les Danses Macabres et l’art macabre en général , Rouen du 1er  au 5 octobre 2003,éditions Danses Macabres d’Europe, p. 41. Non consulté.

 

LOTH (Julien), 1910, L'Aître de Saint-Maclou, Rouen, Léon Gy, 28 p. Non consulté.

—MÂLE (Emile) 1922, L’art religieux de la fin du Moyen-Age en France, étude sur l’art religieux du Moyen Age et sur ses sources d’inspiration, Paris, Armand Colin, 1922, p. 253-sq.

— METROPOLE

https://www.metropole-rouen-normandie.fr/sites/default/files/publication/2020/Focus-aitre-st-maclou.pdf

PAVIA (Amélie), 2011,  L’aître Saint-Maclou de Rouen. Monographie historique et technique d’une construction à pans de bois du XVIe siècle. Étude stylistique et iconographique de ses sablières Mémoire de master 2 en histoire de l’art moderne, (LEUTRAT E. dir.), Rennes 2, 2011, 633 p. Voir p.30 à35 :

https://www.academia.edu/31770552/La_symbolique_macabre_dans_les_sabli%C3%A8res_de_la%C3%AEtre_saint_Maclou_%C3%A0_Rouen

 

 

PILLET ( Maurice ), 1924, L'Aître Saint-Maclou : ancien cimetière paroissial de Rouen, Paris, Édouard Champion, 1924, 224 p. Non consulté.

PREVOST (Chanoine Louis), 1970 Histoire de la paroisse et des curés de Saint-Maclou, depuis la Fondation jusqu'à nos jours (1219-1966), Rouen, Éditions Maugard. Non consulté.

VENOT ( Bernard), MOUILLESEAUX (Jean-Pierre), 1980,, L'Aître Saint-Maclou de Rouen : petit guide à l'usage des habitués du lieu et de ceux qui le découvrent, Rouen,  73 p. Non consulté.

LAQUERRIÈRE) (A.), 1986, « L'aître Saint-Maclou et les anciens charniers », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Rouen, Société des amis des monuments rouennais, 518 p., p. 323-330 Non consulté.

 

THOMANN (Aminte), CHAPELAIN DE SEREVILLE-NIEL (Cécile), « Rouen – Aître Saint-Maclou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 04 juin 2021, consulté le 12 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/76013

— Maison à colombage vocabulaire :

https://books.openedition.org/pufr/7923

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Renaissance Sculpture Stalles
13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 18:59

L'enclos paroissial de Saint-Herbot en Plonevez-du-Faou IX . Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) et leurs miséricordes.

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1°) Voir dans ce blog d'autres articles sur Saint-Herbot :

 


 

 

2°) Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

 En Bretagne par ordre chronologique :

 

Hors Bretagne :

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INTRODUCTION.

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Voici un article qui est parfaitement inutile voire déplacé, puisque ces stalles ont été parfaitement décrites par Florence PIAT dans une thèse de 2012 intégralement disponible en ligne, et que ses photographies, bien plus complètes et attentives que les miennes, sont numérisées et disponibles dans son article de l'Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne.

Voici un article qui est un plagiat ou un patchwork de copier-coller du travail de Florence Piat.

Après ce coup de gourdin envers mon article, il me reste à lui tendre la main pour le défendre un peu. D'une part, il rendra hommage aux sites en ligne de cette  auteure. D'autre part,  il viendra compléter mes articles précédents sur les stalles bretonnes, et ma série sur la chapelle Saint-Herbot. Et puis le site de l'Inventaire, remarquable comme je l'ai dit, nécessite de cliquer séparément sur chaque stalle sans pouvoir en faire dérouler l'ensemble. Enfin, mon article sera associé à la description de la clôture elle-même. Tout cela pour ne pas avouer que j'éprouve du plaisir à le publier avec mes propres photos : c'est bien bas. Et je m'en excuse auprès de madame Piat.

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PRÉSENTATION (D'APRÈS F. PIAT).

 

 

"L’ancien duché de Bretagne conserve aujourd’hui dix ensembles de stalles, majoritairement situés dans la partie nord de la région : celles de la cathédrale de Dol-de-Bretagne (77 stalles), de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne (18), de la collégiale de Champeaux (54), de la cathédrale de Tréguier (48), de l’église de Boquého (8), de la chapelle Saint-Quay de Plélo (8), de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon (66), celles provenant du château de Kerjean (6), celles conservées dans l’église SaintSymphorien de Couëron et provenant de l’abbaye Notre-Dame de Buzay (10), et enfin, celles de l’église Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou (15) . Ces dix groupes, réalisés entre la fin du XIVe siècle et le premier quart du XVIe siècle, offrent un aperçu qualitatif original de ce mobilier liturgique à la fin du Moyen Âge." (F. Piat, thèse)

 

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Ces 15 stalles font partie d'un chancel à claire-voie et balustres tournés, précédemment décrit, et surmonté d'une crucifixion ;elles sont  disposées en U à l'intérieur de ce chancel, mais le tombeau de saint Herbot occupe l'emplacement d'une stalle, sur le côté Nord de l'entrée Ouest du chancel ; tous les appui-mains sont identiques (arabesque ou  volute à l’intérieur de laquelle se trouve une tête à feuilles ) et les dossiers portent un décor en cuvette.
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Les stalles se trouvant dans la chapelle Saint-Herbot sont les plus tardives du corpus des stalles de Bretagne étudié par Florence Piat, avec une datation comprise entre 1550 et 1570. (Les dix groupes recensés sur le territoire de l’ancien duché de Bretagne se caractérisent par une relative homogénéité dans leur période de réalisation. En effet, si les stalles de Dol-de-Bretagne, de Buzay et de Boquého sont les plus anciennes, conçues entre la fin du XIVe siècle et le milieu du XVe siècle, les sept autres groupes ont tous été commandés et confectionnés dans le premier quart du XVIe siècle, exception faite des stalles de Saint-Herbot qui datent du milieu de ce même siècle.)

Leur style appartient complètement au répertoire de la Renaissance et une commande seigneuriale pourrait être à l´origine de leur réalisation. Cette chapelle, auparavant église, était le lieu d´un pèlerinage important en raison de la présence du tombeau de saint Herbot, saint que l´on invoquait - et que l´on invoque toujours - pour la protection des troupeaux. Des autels votifs sont ainsi disposés devant le chancel à balustres tournées qui clôture le chœur et dans lequel sont intégrées les quinze stalles de cette chapelle. L´ensemble est surmonté d´une Crucifixion qui fut rajoutée en 1659. Les portes et le couronnement du chancel sont sculptés de motifs totalement renaissants avec des putti, des grotesques, des masques, mais aussi les douze Sibylles et les Apôtres.

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Pénétration du vocabulaire de  la Renaissance, plus tardive en Basse-Bretagne (Saint-Herbot) qu' Champeaux et LaGuerche de Bretagne.

Le répertoire décoratif italien est expérimenté en Bretagne sensiblement à la même époque que dans le royaume de France, ce dont témoigne des œuvres telles que le tombeau de Thomas James (1507), son missel (1484), le portail de la chapelle du Saint-Sacrement à Vannes (1515-1531), ainsi que la présence, dans la péninsule, d’artistes venus expressément des régions transalpines pour travailler auprès de mécènes influents. Comme dans beaucoup d’autres régions, ce nouveau vocabulaire s’intègre et se mêle jusqu’aux années 1520-1530 à l’architecture et aux images médiévales, sans pour autant profondément modifier les structures issues du Gothique. Dans les stalles de l’ancien duché, le tournant s’opère effectivement en l’espace d’une décennie et, alors qu’un ensemble comme celui de Tréguier réalisé au début des années 1510 présente  encore toutes les caractéristiques iconographiques médiévales, les stalles de La Guerche-de-Bretagne, réalisées à la fin de cette même décennie développent largement de nouveaux motifs directement inspirés de l’art italien. En l’espace d’une dizaine d’années, ces thèmes pénètrent donc le vocabulaire décoratif et iconographique des sculpteurs sous l’action combinée de grands mécènes, comme les Laval et Espinay, la diffusion de gravures provenant de Flandres, d’Allemagne et également du bassin ligérien.

Cependant, cette arrivée des thèmes de la Renaissance ne se fait pas au même rythme partout en Bretagne et une distinction entre la partie occidentale et orientale du duché doit être faite. En effet, si l’on constate que les exemples de stalles situés en Haute-Bretagne et plus généralement le long des marches de Bretagne accueillent ces motifs dès les années 1515-1520, il semble qu’en Basse-Bretagne, ce répertoire ne s’implante véritablement que dans la seconde moitié de ce même siècle, par le biais de la seconde Renaissance comme dans la chapelle de Saint-Herbot. Ainsi, quatre groupes de stalles bretons présentent des éléments décoratifs empruntés à ce nouveau répertoire, cependant associés à des motifs déjà employés dans les exemples de la fin du XVe siècle : les stalles de la chapelle Saint-Quay de Plélo, celles de la collégiale de La Guerche-de-Bretagne, de la collégiale de La Madeleine de Champeaux et, enfin, celles de la chapelle de Saint-Herbot. (F. Piat)

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Ces quinze stalles constituent probablement l’ensemble le plus complet du corpus breton grâce à la présence de ce chancel. Cependant, il n’est pas exclu qu’une partie d’entre elles aient été remaniées à la fin du XVIe siècle, au fur et à mesure de la construction de la clôture ou encore au moment où le tombeau en granit de saint Herbot fut élevé en table, monté sur quatre piliers et accolé à l’entrée du chancel, occupant ainsi la première stalle N.O . (Le sol de cette chapelle fut exhaussé au XVIIIe siècle et il est probable que les piliers aient été ajoutés à cette occasion. Cependant, la tombe, datant du XVe siècle a été délibérément intégrée au chancel car côté nef, on constate que le panneau du soubassement lui correspondant est monté sur des charnières (d’origine). Cette ouverture permettait aux fidèles de toucher le gisant du saint. Avant la construction de ce chancel, ce tombeau se trouvait à l’extérieur de la clôture. J.-J. RIOULT, « Plonévez-du-Faou, chapelle Saint-Herbot », in Congrès Archéologique de France. Finistère, 2007, p. 203-208. )

Plusieurs des quinze miséricordes représentent des vases ornementaux, tous différents. Une femme et un homme sont également représentés en buste sur deux miséricordes. Il pourrait s´agir des commanditaires de l´ouvrage bien que leurs bras, se finissant en feuillages, indiqueraient plutôt qu´il s´agit de silvani. Un autre personnage masculin, torse nu et allongé, tient dans sa main un fruit et enfin, une des miséricorde montre un Maure, coiffé d´un turban extravagant, des grelots aux oreilles, en train de chanter. Cette dernière miséricorde justifie à elle seule l´inclusion de cet ensemble dans le corpus des stalles « médiévales » de l´ancien duché de Bretagne. En effet, ce motif du Maure chantant est également présent sur les ensembles de La Guerche-de-Bretagne, de Saint-Pol-de-Léon et sur les stalles provenant de Kerjean et conservées à Saint-Pol. Les stalles de Saint-Herbot permettent donc d´apprécier la diffusion d´un motif, d´un modèle à travers une région.

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Ces sièges étaient réservé aux prêtres carmes qui desservaient la chapelle (qui serait un ancien prieuré ducal des Carmes de Rennes, attiré par les seigneurs de Rusquec), et que dirigeait un prêtre-gouverneur.

 

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Les stalles forment un ensemble plutôt bien conservé et entretenu, malgré des problèmes sur plusieurs charnières des battants des sièges (manquantes ou cassées), polychromie dans la partie supérieure du chancel.

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Sur le bord intérieur du chancel, faisant face à l'autel du chœur, un rang médian du coté ouest,  doté de 7 sièges (5 à 11) de part et d'autre de la porte principale de la clôture, est encadré par deux bras latéraux, nord et sud, de quatre sièges chacun.

On accède aussi au chœur par des portes latérales :  une jouée basse débute la série (coté externe de la stalle n°1) est sculpté  sur toute sa hauteur d'un saint André portant sa croix, tandis que la jouée nord, sur le coté externe de la stalle n°15, est sculpté d'unn saint Pierre tenant une clef à longue hampe.

 

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Plan par Florence Piat.

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I. Stalles situées sur le côté sud du chancel : n°1 à 4.

 

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Miséricorde de la stalle n°1. Un vase.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-01/c7526a30-ce63-41c4-a99b-83e2e11a9a38

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C'est le premier exemple d'une série de vase —ou urne— à deux anses en forme de S, ici assez grossièrement taillé sans polissage.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°2. Un vase.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-02/c83bc727-24f7-4472-a4da-c92eaaa3994a

Dans ce deuxième exemple de vase  à deux anses en forme de S, la base est faite de feuillages finement dentelés tout comme le sommet, tandis que le corps est composé de deux renflements, celui du bas étant comme entouré d'une bande de tissu, comme les turbans. Les formes sont soigneusement polies, et les anses, ou le corps, est orné de rouelles par marquage avec un outil rond.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°3. Un homme allongé.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-03/ca8304aa-7481-457b-bda9-89cb0e772ece

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"Un homme est représenté en buste, tourné vers sa droite. Il est barbu, les cheveux courts et bouclés, et porte une sorte de toge, nouée sur l'épaule gauche et dont l'extrémité flotte derrière lui. Ses bras ont été remplacés par des feuillages. Il lève les sourcils et son front est barré d'une grande ride. Une arabesque s'enroule derrière lui, au-dessus de son épaule droite." (F. Piat)

On retrouve l'usage de poinçon en O. Il s'agit d'un personnage hybride associant des traits humains et des accessoires végétaux, (voire animaux si "l'écharpe " est vue comme une aile  de chiroptère ), thème typiquement Renaissance en rapport avec le goût de l'époque pour les métamorphoses, et déjà très présent à La Guerche-de-Bretagne et à Champeaux.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°4. Bouc crachant des feuillages et fruits.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-04/09b0144d-2c75-4744-8225-c75f94551c37

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"Tête de bouc mangeant des herbes et des fruits. L'animal possède de longues cornes recourbées aux extrémités et qui occupent toute la longueur de la miséricorde. Son front est recouvert de poils frisés et son museau est fin et allongé." (F. Piat)

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Les fruits (poires, coings) ou légumes piriformes sont issus des décors en stuc et en bois (Scibec de Capri) de la salle François Ier à Fontainebleau.

https://www.lavieb-aile.com/2020/12/les-lambris-sculptes-par-scibec-de-capri-a-la-galerie-francois-ier-de-fontainebleau.html

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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II. COTE OUEST, au sud de la porte .

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Miséricorde de la stalle n°5. Bucrane hybride.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-05/79f73e7d-f427-45b7-8dcb-ed35801e95f0

"Les cornes d'un bucrane stylisé sont remplacées par deux têtes de lions qui viennent mordre des feuillages sortant des yeux du bovin. Les têtes de lions et la courbure des feuillages forment deux cercles de chaque côté du bucrane." (F. Piat)

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C'est encore un bel exemple du goût pour les métamorphoses, et les compositions chimériques entre règne animal et végétal. Le passage entre le bucrane et les deux petites têtes de lions (ou de boucs ?) est très progressif, tout comme celui entre le bord du crâne et les feuilles. On peut même voir, dans les lanières ponctuées de l'extérieur, l'introduction d'un autre "règne", celui des artéfacts ou productions de l'artisanat humain.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°6. Un vase.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-06/4f80994f-d58e-4b1e-8e14-e0d7e62c4cb9

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"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé de deux renflements qui semblent contenus par des bandes de tissu et resserrés au milieu." (F. Piat)

Voir la miséricorde n°2.

 

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°7. Visage d'homme barbu.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-07/ae23fd63-ca24-4306-b588-2ed64e004cee

"Un homme est vu en buste, de face. Il est barbu, a la bouche entrouverte et regarde vers le bas. Les pupilles sont creusées. Il porte un chapeau plat orné d'une plume et un costume à manches bouffantes, à la mode sous François Ier. Deux volutes se développent derrière lui, l'enroulement tourné vers sa tête. Des feuilles et des fruits sont sculptés derrière ses épaules." (F. Piat)

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C'est, par une ambiguïté subtile,  un décor intermédiaire entre la métamorphose humain/feuillage, et un buste seulement orné de feuillages.

 

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Chapelle Saint-Herbot : stalle 07 - Miséricorde : homme en buste. Cliché F. Piat.

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Miséricorde de la stalle n°8.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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COTE OUEST, au nord de la porte à coté du gisant de saint Herbot

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Miséricorde de la stalle n°9. Un chanteur moresque.

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F. Piat identifie ici un "chanteur moresque" qu'elle rapproche du Maure du jeu de cartes de Jean Le Dale (Lyon, dernier quart XVe siècle), et qui est  représenté aussi sur les stalles de Saint-Pol-de-Léon (n°65), de Kerjean (n°2) et de La Guerche-de-Bretagne (n°15), ce qui "rattache encore ce groupe de stalles à une certaine tradition médiévale et à des exemples plus anciens".

Elle se base sur le nez épaté, le bandeau (mais qui est peut-être le bord d'un bonnet à plume) et la bouche entrouverte.

Mais les  grelots suspendus à chaque oreille ne pourraient-ils pas aussi nous orienter vers la piste du Fou?

"Dans tous ces exemples, même si le traitement varie, des caractéristiques inamovibles peuvent être repérées. Ainsi, seule la tête est sculptée à chaque fois, le personnage porte un turban, ses traits sont africains et il ouvre toujours la bouche, laissant voir ses dents. De notre point de vue, ce personnage est en train de chanter, ce qui pourrait le rapprocher des morisques, ces danseurs et chanteurs professionnels qui se produisaient  lors des grandes fêtes et foires. Vêtus d’habits bigarrés, ils pouvaient également porter des grelots, à l’image de l’homme représenté sur la miséricorde de Saint-Herbot dont les oreilles sont ornées de deux gros grelots. C’est d’ailleurs ainsi qu’Erasmus Grasser le représente, vers 1480, dans la série de danseurs morisques conservée au Stadtmuseum de Munich. Présent sur quatre des dix ensembles de stalles bretons, le motif du chanteur moresque étonne par sa pérennité qui n’a de pair que l’adaptation iconographique dont il est l’objet. Car, de prime abord, il est malaisé de faire le lien entre la sobriété de la miséricorde de La Guerche et l’exubérance du costume du chanteur de Saint-Herbot. Si des caractères généraux restent donc employés dans toutes ces figures, le traitement du sujet semble revenir au choix du sculpteur" (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°10. Un vase.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-10/e848dde0-c2e5-459a-8b86-3c6292b19a00

"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé d'un renflement qui semblent contenus par des bandes de tissu. Le centre et le sommet du corps sont composés d'une partie du fût et du chapiteau d'une colonne polygonale." (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°11. Bouc mangeant des feuillages.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-11/57e304c2-0b31-4b4c-a084-9cad3b940a7e

"Tête de bouc mangeant des herbes et des fruits. L'animal possède de longues cornes recourbées aux extrémités et qui occupent toute la longueur de la miséricorde. Son front est recouvert de poils frisés et son museau est fin et allongé. Sur le rebord de la sellette, des pointillés sont creusés en arrondi au-dessus de sa tête." (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°12. Vase ornemental.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-12/6eab6078-3ce3-412a-b339-5b0fa2520986

"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé de deux renflements qui semblent contenus par des bandes de tissu et resserrés au milieu." (F. Piat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Coté nord.

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Miséricorde de la stalle n°13. Un acrobate.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-13/65f681f5-57c7-490a-8904-c0430ab636f0

"Un homme barbu, torse nu est représenté couché sur le flanc, tourné vers la droite de la miséricorde. Il porte une culotte bouffante à crevées et à la braguette protubérante. Il appuie sa tête sur sa main gauche et tient un fruit ou une fleur dans sa main droite. Ses jambes sont repliées derrière lui de manière acrobatique, de sorte que les dessous des deux pieds sont visibles. Les cheveux de l'homme sont courts et bouclés." (F. Piat)

" Le personnage possède  de larges crevées. S’arrêtant à mi-cuisses, la braguette ou brayette est très proéminente, détail qui renvoie à la mode des années 1550."

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°12. Buste de femme.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-14/4ed0a2f1-0215-437d-bcd0-f45c1b3fadab

 "Une femme est représentée en buste, de face. Elle est richement vêtue d'une robe à décolleté carré, mais dont la poitrine est recouverte par un voilage plissé. Les manches semblent bouffantes mais ses bras ont été remplacés par des végétaux. Elle est coiffée d'un casque ou d'un chapeau à larges rebords en forme d'oreille. Quelques mèches de cheveux dépassent et viennent onduler le long du visage. Deux grandes gerbes de feuilles et de fleurs jaillissent derrière elle, au niveau de son cou. Son visage est joufflu et elle ne sourit pas." (F. Piat)

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C'est encore une figure hybride, humaine/végétale, malgré la richesse de sa coiffure et de sa robe.

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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Miséricorde de la stalle n°15. Vase ornemental.

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http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-stalle-15/963fd489-22cc-43d5-8f6f-d8dfb09c056c

"Vase ou urne à deux anses en forme de S. La base est faite de feuillages tout comme le sommet. Le corps est composé de deux renflements qui semblent contenus par des bandes de tissu et resserrés au milieu." (F. PIat)

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Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

Les 15 stalles (chêne ciré, vers 1560-1575) de Saint-Herbot et leurs miséricordes. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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Source principale : 

 

 

 

 PIAT (Florence), 2012, Les stalles de l’ancien duché de Bretagne, de la fin de la guerre de Succession jusqu’au concile de Trente, [thèse : Histoire de l’art], Rennes, Université de Rennes 2, 2012, 2 vol.2.

 https://www.academia.edu/34924613/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_Les_stalles_de_lancien_duch%C3%A9_de_Bretagne._De_la_fin_de_la_guerre_de_Succession_jusquau_concile_de_Trente

Volume 2 Annexes :

https://www.academia.edu/34924818/THESE_UNIVERSIT%C3%89_RENNES_2_-_Volume_2_-_Annexes

 PIAT (Florence), 2006, Ensemble de stalles dans la chapelle Saint-Herbot (côté Ouest, Nord et Sud du choeur, contre les parois intérieures du chancel) Dossier IM29005184 réalisé en 2006

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ensemble-de-stalles-dans-la-chapelle-saint-herbot-cote-ouest-nord-et-sud-du-choeur-contre-les-parois-interieures-du-chancel/ef019ff1-4a00-4a00-ae8d-597ce576ee46

Compléments :

— ABGRALL, J.-M. Le mobilier artistique des églises bretonnes. Bulletin de la Société Archéologique du Finistère. Tome 25, Quimper : S.A.F., 1898, pp. 3-13.

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon, Nouveau Répertoire des Eglises et Chapelles. Quimper : Association Diocésaine de Quimper, 1988.

— ​​​​​​​COUFFON, René. L'église de Saint-Herbot, in Bulletin Monumental, tome CXI, 1953, pp. 37-50.

 

 

 

 

— COUFFON (René), 1953,  L'église de Saint-Herbot. In: Bulletin Monumental, tome 111, n°1, année 1953. pp. 37-50

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_1_3732

 

"De la seconde moitié du xvie siècle, il clôt le chœur sur trois côtés et comprend une série de panneaux sculptés en haut et en bas, séparés par des balustres tournés formant claire-voie. Les panneaux du bas sont décorés d'arabesques Renaissance. Sur ceux du haut regardant la nef sont figurés les douze apôtres en dix panneaux séparés par des cariatides et, sur les faces latérales, au nord les petits prophètes, au sud les sibylles. A l'intérieur, seize stalles font corps avec le chancel. Les panneaux qui les surmontent sont décorés, dans la partie centrale, de douze saints et saintes en dix panneaux séparés par des cariatides et, sur les côtés, de motifs décoratifs. Les jouées d'extrémité des stalles supportent un entablement formant baldaquin décoré de dix-huit bustes des évangélistes, des prophètes et des docteurs. En avant du chancel, deux tables de pierre servent à déposer les offrandes le jour du pardon, d'un côté les crins, de l'autre les mottes de beurre. Une restauration récente a mis au jour l'inscription suivante se rapportant à la Crucifixion qui le couronne : [.'AN 1659 O VOS OMNES QUI TRANSITIS PER VIAM ATTENDITE ET VIDETE SI EST DOLOR SICu(t) DOLOR Me(us) O : VOUS TOUS PASSANS ARRESTEZ VOUS E VOYEZ SIL EST UNE DOULEUR SEMBLABLE A LA MIENNE : LAM..."

— COUFFON (René), 1959, Notice de Plonévez-du-Faou, Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/4bc495e8ae261523262138b91718a386.pdf

— MONUMENTS HISTORIQUES.

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/herbot/herbot.html

— PEYRON (chanoine), 1910, Notice, Bull. SAF page 164-167

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1910_0216_0242.html

— RIOULT (Jean-Jacques), CASTEL (Yves-Pascal), BONNET (Philippe), DUCOURET, 2010, Chapelle Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou),  Inventaire général, région Bretagne

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-herbot-plonevez-du-faou/7310520a-35ca-4784-91b8-578f98ea65d6

—   BONNET (Philippe), RIOULT (Jean-Jacques), 2010,  « Saint-Herbot. Chapelle Saint-Herbot », dans Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, Paris, Picard, coll. « Les Monuments de la France gothique », 2010, 485 p.

—  RIOULT (Jean-Jacques), 2009, « Plonévez-du-Faou, chapelle Saint-Herbot », Congrès archéologique de France « Finistère 2007 »,‎ 2009, p. 203-208 

— CASTEL (Yves-Pascal),  DUCOURET, 1966, 1972 et 1986, Dossier IA00005154 Inventaire général, région Bretagne

http://inventaire-patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/public/annexes/IA00005154_01.pdf

 

 

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Bibliographie complémentaire :

 ALEXANDRE-BIDON (Danièle), 2001, « L’iconographie des stalles : partage et transmissions des modèles (enluminures, gravures...) », in K. Lemé-Hébuterne (dir.), Autour des stalles de Picardie et Normandie. Tradition iconographique au Moyen Âge, Amiens, Encrage, 2001, p. 149-166.

 

—  BILLIET (Frédéric) 2001, « Un mobilier pour le chant. La vie musicale dans les stalles d’Amiens », Autour des stalles de Picardie et de Normandie. Traditions iconographiques au Moyen Âge, (ed. K. LEME-HEBUTERNE), actes du 4e colloque international de Misericordia International, Amiens, septembre 1999, Amiens, Encrage, 2001, p. 29).

http://docplayer.fr/62357535-L-es-etudes-relatives-a-l-iconographie-des-stalles-de-choeur-ne-peuvent-ignorer.html

file:///F:/chapelles/Saint%20Pol%20de%20L%C3%A9on%20stalles/Stalles%20blog/05_billiet_frederic_un_mobilier_pour_le_chant_la_vie_musicale_dans_les_stalles_de_la_cathedrale_dami.pdf

 

—  BILLIET (Frédéric)  Le miroir des miséricordes: XIIIe-XVIIe siècle : actes du colloque Université de Toulouse-Le Mirail. Images et sociétés, Université de Toulouse-Le Mirail. Section d'histoire de l'art Centre européen d'art et de civilisation médiévale, 1996 - 262 pages

 

.—  BLOCK (Elaine C.), 2003,Corpus of medieval misericords. France. XIII - XVI  century, Turnhout, Brepols, 2003,444 p. 

— E. C. Block: 'Proverbs on Choir Stalls in the Rhineland', ProfaneA. Mid. Ages, v/1 (1996), pp. 25–45

.—  BLOCK (Elaine C.), BILLIET (Frédéric)  Stalles de la cathédrale de Rouen (Les)

https://books.google.fr/books?id=7tThdObk0qwC&pg=PA78&lpg=PA78&dq=stalles+saint-pol-de-l%C3%A9on&source=bl&ots=tth0hiC8_3&sig=zZ9bwe1_Qj7cICq9VvvVWu8EHyY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiMjJnC-IvYAhXDDcAKHcx-DRk4FBDoAQhEMAU#v=onepage&q=stalles%20saint-pol-de-l%C3%A9on&f=false

— BOURNOT-DIDIER (Nancy) , 2000, André Sulpice et les stalles du Rouergue Thèse de doctorat en Histoire de l'art soutenue à Toulouse 2

 

— CHARLES (Olivier ), 2004, Chanoines de Bretagne, carrières et cultures d'une élite cléricale au siècle des Lumières, Presses Universitaires de Rennes

http://books.openedition.org/pur/17414

 

—  DURAND (Georges) : Monographie de l'église Notre Dame, cathédrale d'Amiens. Tome II . Yvert et Tellier, 1903.

http://www.stalles-dg.info/Acc/durdescrip.htm

 — KRAUS (Dorothy et Henry), 1968, Le monde caché des miséricordes. Suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France. Paris, 263 p. Les éditions de l'amateur.

— MISERICORDIA INTERNATIONAL MEDIEVAL ICONOGRAPHY

http://misericordia-international.blogspot.fr/

— SITES PHOTO

http://tchorski.morkitu.org/14/stpol-01.htm

— PELAD-OLIVIER (Monique), L'emplacement et l'organisation des stalles de la cathédrale de Rouen des origines à nos jours.

http://docplayer.fr/62033271-L-emplacement-et-l-organisation-des-stalles-de-la-cathedrale-de-rouen-des-origines-a-nos-jours.html

http://www.rouen-histoire.com/Cathedrale/Stalles/Index.htm

— PEYRON (Paul), 1901,  La Cathédrale de Saint-Pol et Le Minihy Léon, Quimper, Imprimeur de l’Évêché, 1901, 248 p. (lire en ligne) ou archive.org

https://archive.org/stream/lacathdraledesa00peyrgoog#page/n12/mode/2up/search/psallette

— PRIGENT (Christiane)   Sculptures de danseurs et de jongleurs dans les édifices religieux, à l’époque romane et à l’époque gothique. « Représentations sculptées de danseurs et de jongleurs comme manifestation de la culture laïque dans les édifices religieux à l'époque romane et à l'époque gothique », in M.S.H.B., tome LXXI, 1994, p. 279-313.

https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/MondeRomainMedieval/Prigent.pdf

— LANGLOIS (E.-H.) 1827, Notice sur les bas-reliefs des stalles de la cathédrale de Rouen et sur le Lay d'Aristote, E.-H. Langlois, Rev. de la ST. Lib. d'Em. de la S.-I., 1827, p.12.
— LANGLOIS (E.-H.)  1838, Stalles de la cathédrale de Rouen, E.-H. Langlois, 1838.

— LEMÉ (K.) 1994,  Stalles de Haute-Normandie, K. Lemé, Etudes Normandes, 1994/3, p. 21.
—  LEMÉ (Khristiane), 1993, Images de la société à travers les stalles du nord-ouest de la France, XIVe http://www.theses.fr/1993PA040260

— LEMÉ (Kristiane) : Le costume au début du XVI°siècle à travers les stalles de la cathédrale d'Amiens. Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie. 4° trimestre 1996

— LEME-HEBUTERNE, Kristiane. Les Stalles de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens. Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Paris : Picard, 2007, tome XXVI.

p. 17-44 ; p. 57-114 ; p. 168-173

— TOURTIER, Guy (de), PRACHE, Georges. Les Stalles de la cathédrale d’Amiens, XVIème siècle. Lyon : Lescuyercz, 1970.

Kristiane Lemé-Hébuterne, Les stalles de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, Paris, Picard, 2007, 28 cm, 248 p., 213 fig. en n. et b. et en coul., carte, plans, dessin. – ISBN : 978-2-7084-0792-3

— JOURDAIN (Edouard) et DUVAL (Charles) : Les stalles de la cathédrale d'Amiens. Extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Amiens, Duval et Herment 1843.

 — AMIENS. 1509 et 1522.

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/stalle-du-choeur-decor-en-bas-relief-d-une-jouee-la-vierge-des-litanies/08160568-5bd4-486b-8dce-04262e6e6f4e

https://inventaire.hautsdefrance.fr/recherche/globale?texte=Amiens+stalles

 

https://www.richesses-en-somme.com/cath%C3%A9drale-insolite-int%C3%A9rieur/stalles-de-la-cath%C3%A9drale/

 La visite virtuelle des stalles peut se faire sur le site  http://www.stalles-dg.info/Pag/accueil.htm

— BEAUVAIS : Inscription sur la 10ème stalle du côté gauche en haut sur une miséricorde : DE avec étoile et lune

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/ensemble-de-83-stalles/afd61497-aa6e-4021-b20b-5c2f92980865

— SOISSONS

https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/serie-de-82-stalles/a873a336-a6d3-42a7-888e-e7f1a5ef3caa

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Published by jean-yves cordier - dans Stalles Sculpture Chapelles bretonnes. Renaissance
14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 22:42

Les stalles (vers 1518-1525) de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. IIb, le coté nord, les haut-dossiers et les pendentifs du dais.

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Sur l'ancienne collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, voir :

 

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Voir dans ce blog la description d'autres stalles :

 

 

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Sur les bas-reliefs des panneaux au décor Renaissance en Bretagne, voir :

 

Sur d'autres exemples de grotesques, voir :

 

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PRÉSENTATION : voir les articles sur les stalles sud.

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Le but est d'étudier cette manifestation précocement florissante de l'art de la première Renaissance bretonne, inspirée peut-être  des fresques de la Domus Aurea découvertes à Rome vers 1480 , ou des ornemanistes de la première Ecole de Fontainebleau (pourtant plus tardive car postérieure à 1526), et inspirée certainement du tombeau de Thomas James à Dol-de-Bretagne (1508).

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Le but est aussi, au contraire, d'admirer la singularité de cette production, dont on lit parfois qu'elle a trouvé ses modèles dans des recueils de gravures. Mais ceux-ci sont pour la plupart  postérieures aux années 1530. Les estampes d'Étienne Delaume, de style maniériste, un artiste qui miniature les rinceaux peuplés de mascarons et chimères tirés du vocabulaire bellifontain de Primatice et de ses collègues, datent ainsi de 1561-1583. 

Pour ne pas retarder la présentation des stalles, je développerai en Discussion mon hypothèse selon laquelle  la source principale de ces stalles, et notamment de ces dossiers ou "dorsaux" est la chapelle haute (1508-1509) du château de Gaillon, commanditée par Georges Ier d'Amboise.

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Comme les neuf haut-dossiers des stalles sud, et comme la partie haute des jouées, les neuf dossiers des stalles nord ont toutes globalement la même construction basée sur les volutes et contre-volutes en deux S affrontés en miroirs. "Structurellement, la prolifération des grotesques se réalise sur deux axes : l’axe vertical par les empilements de la construction en candélabre ; l’axe horizontal par les volutes et les contre volutes des suites de rinceaux habités."

Mais ici, au nord, les deux cotés droit et gauche sont identiques par symétrie en miroir, alors que pour la plupart des panneaux du sud les deux cotés différaient par les caractères des personnages qui s'y trouvaient et qui composaient des duos.

Florence Piat notait pour sa part que "Les panneaux des dorsaux diffèrent également entre rangs nord et sud. Côté sud, les rinceaux qui habillent les deux tiers des dorsaux sont peuplés de nombreux personnages livrant batailles, dansant, jouant de la musique, des animaux fantastiques, de putti et de nombreux grotesques. Au nord, si l’on retrouve bien les rinceaux et quelques hybrides qui forment un arrangement léger et gracieux, la composition est beaucoup moins chargée et la figure humaine très peu représentée. " [...] Le nu est envisagé comme un principe décoratif, témoignant d’une esthétique nouvelle : s’il est encore utilisé avec plus ou moins de méfiance sur les panneaux du rang sud (plusieurs personnages sont partiellement dévêtus), il est complètement assumé sur le rang nord."

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Comme du coté sud, un panneau héraldique est présent, mais ce blason est muet. 

Entre chaque dossier, le montant vertical est l'occasion pour l'artisan de proposer à chaque fois un motif décoratif différent. Au sommet de ce montant, une statuette en ronde-bosse représente un personnage tenant un phylactère, comme dans les Credo apostolique. C'est le seul élément religieux d'un décor essentiellement trivial et ludique.

Tout est raffiné, et la double frise d'ove qui court en haut des dossiers est complétée d'un filet médian, fait  d'un toron central où s'enfilent des perles en formes de noyau de datte, chacune finement travaillée, tandis qu'une étoffe torsadée enveloppe partiellement ce toron.

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Stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°10. Six dragons.

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En partie supérieure, deux dragons aptères aux allures de lézards.

Dans la partie inférieure, quatre dragons ailés dont la crête en épi acéré prend parfois l'allure d'une corne.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320063517907nuca/238839d9-7084-48f4-a004-ca80d0c591c3

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°10. Personnage biblique présentant un livre.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°11. Un coq au triangle, et deux hybrides.

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En haut, rompant la symétrie spéculaire, un coq tient dans son bec un triangle. En l'absence de baguette, nous ne pouvons affirmer qu'il s'agisse de l'instrument de musique, parfaitement attesté dès le Moyen-Âge (7 exemples sur les stalles au XVe et XVIe siècles sur Musicastallis) mais souvent doté d'un ou plusieurs anneaux. 

Au dessous, les deux hybrides qui forment deux E affrontés débutent, au milieu, par une tête humaine de profil ; chacune de celles-ci s'empanache de rinceaux et  d'un corps de dragon, et se prolonge vers le bas par un corps de reptile, dont les spires s'achèvent par une nouvelle tête de dragon.

La façon dont les dragons crochètent leurs naseaux et déroulent leurs langues relève parfaitement de l'humour désinvolte de l'art des grotesques.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320063517908nuca/9a639e43-c532-4830-b928-80a3055e3820

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°11.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°12. Un joueur de cor, deux dragons et deux gueules feuillagées.

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Au centre, un homme nu , assurément masculin, joue d'un cor dont le tube fait un tour sur lui-même comme une trompe de chasse. Mais la nature réaliste de l'instrument est démentie par la volute de feuillage qui naît de l'embouchure.

Ses deux pieds prennent appui sur les têtes de deux dragons ailés. Ceux-ci, qui se font face, tiennent entre leurs pattes antérieures un blason fantaisiste, vaguement en forme de cuir, et centré par une forme ovoïde, décourageant toute lecture héraldique. 

Comme ils en ont l'habitude sur ces panneaux, ces dragons au corps feuillagé dressent leur queue en l'effilant, et celle-ci génère un faisceau de rinceaux. L'un de ceux-ci s'achève par une gueule montrant les dents, sur un cou enfeuillagé.

Les volutes et contre-volutes supérieures sont purement végétales.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°12. Un apôtre ou prophète tenant un phylactère. La tête a été bûchée.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°13. Deux "dauphins", quatre dragons, et un masque de lion.

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Au registre supérieur, ce sont deux "dauphins" (nom donnés à ces poissons des grotesques Renaissance) qui sont dotés de nageoires-feuilles et qui donnent naissance par leur queue aux rinceaux en double volute. Ils entourent un motif stylisé central, à boules enrubannées.

Les arabesques atteignent le registre central en s'enrichissant de feuilles et de fleurons  conduisant notre regard vers deux petits dragons ailés et cornus qui croisent leurs becs et leurs pattes.

En suivant le parcours sinueux des tiges, nous parvenons à deux grands dragons ailés et barbus, front contre front au dessus d'un masque léonin. La caractéristique la plus notable de ces dragons est leur corps, entortillé en quatre à sept épaisses spires.

 

 

 

 

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320063517911nuca/92700ff5-ec48-47e0-87a8-fb21a84e635a

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°13. Personnage biblique coiffé d'un bonnet, tenant un phylactère formant une boucle autour de la main gauche.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°14. Buste féminin feuillagé central , deux masques feuillagés crachant des fruits, rinceaux à deux pendentifs de perles suspendus par une boucle, un aigle aux ailes déployées.

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Au centre, une femme nue nous regarde, de face, mais ses bras et jambes sont remplacées par des feuilles ; celles des jambes, larges et charnues, donnent naissance aux rinceaux d'arabesques qui fleurissent à l'étage inférieur. Ces sur ces tiges que deux pendentifs de perles sont accrochés par une boucle, et même si leurs perles peuvent évoquer des pois ou des baies, ces pendentifs introduisent dans ce décor un rare motif artificiel, fait par l'homme.

En bas, l'aigle déployant ses ailes est l'un des rares animaux à échapper à l'hybridation.

Au registre supérieur, à l'extrémité de l'arabesque, deux masques-feuilles, de profil, crachent des fruits en forme de poire.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320063517914nuca/9727c842-8e67-43ac-830f-6943df5a860c

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°14. Personnage biblique tenant son phylactère, et  vêtu d'une cape au dessus d'une robe à la ceinture nouée. La tête a été bûchée.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°15. Quatre dragons, deux hommes nus, trois masques.

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Commençons en haut et au milieu avec  le masque aux oreilles d'âne qui tient entre ses dents un collier où pend une perle.

Au registre supérieur, deux dragons ailés participent à l'arabesque en courbant leur cou et leur queue en boucles. Ces dragons sont tenus, sur le coté, par des hommes nus, bedonnant et hilares.

Au registre inférieur, les tiges copieusement feuillues mènent soit à des fleurs, soit  à deux masques ailés, posés sur des vasques, soit, plus bas, à deux dragons affrontés. Ces dragons hybrides  entrecroisent leur tête, au profil humain.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320063517912nuca/a2775670-2f21-4bec-b55b-45f5cfded890

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre supérieur.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre inférieur.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°15. Personnage biblique tenant un phylactère du coté droit.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°16. Trois flèches et six dragons.

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Au centre, trois flèches réunis en croix par une bague forme  un nouvel exemple de motif artificiel ; mais deux de ces flèches sont feuillagées.

Les deux dragons ailés du registre supérieur forment avec leur très long cou et leur très longue queue des boucles.

Les deux dragons ailés affrontés au centre du registre intermédiaire autour de la pointe des flèches sont à classer parmi les grylles, en raison des têtes, un peu léonines, de l'extrémité de leur abdomen.

Enfin les dragons du registre inférieur n'ont pas d'ailes, mais un corps de reptile au cou formant boucle. Le bec  du dragon de gauche est bridé par un anneau, ce qui ne l'empêche pas d'ouvrir largement une gueule dentée et de rire.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°16. Personnage vêtu d'un habit monastique à courte pèlerine (camail) et tenant son phylactère en diagonale.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Détail de la frise.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°17. Deux tenants en costume de chœur tenant un blason muet, et entourés de masque-feuilles et de deux aigles dans une vasque.

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Ce panneau héraldique n'est pas placé en face du dossier n° 5 des stalles sud, qui portait un blason où se reconnaissaient les armes des seigneurs d'Alençon. Mais, de  toute façon, l'ordre initial des stalles a été modifiée au XIXe siècle. 

Néanmoins, nous ne voyons sur ce blason  aucune trace ni de bûchage, ni d'armoiries, comme s'il est encore dans son état d'origine. Les armes étaient-elles peintes ? S'agissait-il de celle du chapitre collégial (tel que nous le connaissons par les sceaux du chapitre), représentant l'Assomption de la Vierge ? Ou bien des armes épiscopales d'Yves Mahyeuc ? Ou, répétées au nord, du duc d'Alençon ?

"Le dorsal présente deux chanoines portant un écu complètement vide. La cordelière qui ceint leurs tailles se retrouve également dans la partie inférieure du panneau. Il s’agit d’un meuble héraldique bien connu et associé au clergé. Il est probable que ce blason présentait à l’origine les armes du chapitre ou encore celle du doyen." (F. Piat)

Les tenants de ce blason ne sont pas des anges, et évoquent plutôt des chantres ou autres desservants en costume de chœur, avec leur aube de cérémonie aux manches larges et leur amict, mais au lieu de présenter la tonsure en couronne ils portent des cheveux longs et bouclés. Nous remarquons surtout leur ceinture aux beaux glands frangés.

Ce cordon se retrouve au centre du registre inférieur, noué en rosette.

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Au registre supérieur, les arabesque entourent deux masques-feuilles de profil, et deux masques-feuilles de face.

Au registre inférieur, de chaque coté, un aigle déploie ses ailes en émergeant à demi d'une coupelle florale formant vasque.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°17. Personnage vêtu d'une cape sur une tunique serrée par une ceinture ; il tient un phylactère.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Haut-dossier de la stalle n°18. Blason muet, crâne animal, grylles, enfants nus, hybrides oiseau/humain, et masque humain.

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L'élément central du registre supérieur est un cuir à découpes polycycliques, qui rappelle la forme des blasons épiscopaux (Thomas James à Dol-de-Bretagne, Georges Ier d'Amboise à Gaillon). Mais d'une part il ne porte pas d'armes, d'autre part il ne sembla pas avoir été bûché, et, enfin, il s'agrémente de houppettes fantaisies.

Il est entouré de grylles, dont la face de poupon se prolonge par un corps en trompe et s'achève par une gueule de dragon.

Le registre intermédiaire est centré par un crâne dont les orbites sont traversées par les rinceaux. Est-ce celui d'un bœuf ou bucrane (mais ses cornes sont à peine ébauchées), ou celui d'un bélier ou aegicrane (même remarque) ? Des serpents s'échappent du front, et des dragons-reptiles se croisent sous son museau.

Il rappelle celui qui orne la miséricorde n° 1 des stalles sud, qui était dépourvu de cornes et dont les orbites laissaient s'échapper des serpents.

Les rinceaux qui entourent ce crâne sont tenus, latéralement, par deux enfants nus qui s'y balancent.

"La position des personnages nus, accrochés à des rinceaux sur le panneau n°18 n’est d’ailleurs pas sans rappeler les compositions des marges de certains manuscrits italiens, comme celui qu’Attavante réalise pour Thomas James et que nous mentionnons plus bas." (F. Piat)

 

Un registre inférieur est centré par un demi masque-feuille anthropomorphe, de face, mais le plus curieux est le couple d'oiseaux à longs becs épais (on pense à ceux des pélicans ou des toucans), puisque nous voyons que leur cou se greffe sur un ventre et des jambes nus et parfaitement humains. Ces ventres sont sexués, masculin à gauche et féminin à droite.

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http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320063517915nuca/2eb4b0b4-c2b1-4e2c-ac09-46ef0b9f0df4

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La statuette n°18. Personnage biblique tenant un phylactère. Le visage a été bûché, mais on distingue une coiffure en couronne. Le manteau se ferme en haut par un bouton rond.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dorsaux des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LES PENDENTIFS DU DAIS NORD.

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Ces anges du dais complètent ceux du dais sud, dont trois présentaient des Instruments de la Passion (éponge et voile de Véronique), deux tenaient un écu, et trois jouaient d'un instrument.

 

Liste :

  • Pendentif n°10. Ange portant les Arma Christi : la lance de Longin.
  • Pendentif n°11. Ange portant un blason muet.
  • Pendentif n°12. Ange portant les Arma Christi : le marteau de la Crucifixion.
  • Pendentif n°13. Ange portant les Arma Christi : la colonne de la Flagellation.
  • Pendentif n°14. Ange portant les Arma Christi : la lanterne de son arrestation.
  • Pendentif n°15. Ange portant un blason muet.
  • Pendentif n°16. Ange portant les Arma Christi : la croix.
  • Pendentif n°17. Ange musicien joueur de trompe marine ?? .
  • Pendentif n°18. Ange musicien joueur de luth (?).

 

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Pendentif n°10. Ange portant les Arma Christi : la lance de Longin.

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Pendentifs  des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne collégiale de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Pendentifs des stalles nord (chêne, vers 1518-1525) de l'ancienne&#