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Voir aussi :
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Kleier Kemper : les cloches de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper.
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Saint Yves entre le Riche et le Pauvre, bois polychrome du XVIe siècle de la cathédrale de Quimper.
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Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper. I. Le rond-point du chœur.
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Vitraux du chœur II : Les fonds damassés des vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper (vers 1417). Baie 100 et 109.
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Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper V : la baie n°103.
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Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper VI : la baie n°107.
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Les vitraux du cœur de la cathédrale de Quimper VII : la baie n° 111.
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Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper VIII : la baie n° 104
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Iconographie de saint Christophe dans les vitraux de la cathédrale de Quimper. Une synthèse des cinq exemples étudiés. (Baies 113, 114, 116, 126 et 128)
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Orphano tu eris adiutor : des armoiries épiscopales dans la cathédrale de Quimper.
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Les vitraux du chœur de la cathédrale de Quimper IX : la baie n° 105 de Bertrand de Rosmadec.
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L'ENTRÉE DE LA SACRISTIE.
"Le bas-côté nord du chœur est divisé dans sa longueur en cinq travées qui correspondaient autrefois à autant de chapelles latérales. Mais comme on a au XVe siècle, établi dans la dernière de ces travées du côté de l’est, une porte pour entrer de l’église dans la sacristie construite par l’évêque Bertrand de Rosmadec, le nombre des chapelles a été réduit à quatre.
Comme on l’a déjà dit, il n’y a pas de chapelle dans la cinquième travée du bas-côté nord du chœur. C’est dans le mur de cette travée qu’est pratiquée la porte par laquelle on entre de l’église dans la sacristie. On voit au-dessus de cette porte un écusson timbré d’une mitre et portant les armes de l’évêque Bertrand de Rosmadec : pallé d’argent et d’azur avec sa devise : En bon espoir. C’est en effet ce prélat qui fit construire la sacristie supprimée, il y a quelques années, par Mgr Sergent. La nouvelle sacristie a été bâtie de 1857 à 1859, sur les plans de M. A. Durand, architecte à Paris. Les piliers et les arcades des deux galeries dont elle est accostée, sont des copies de ceux, du cloître, aujourd’hui détruit, des Cordeliers de Quimper, construit au XIIIe siècle. " (Le Men)
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LA CHAMBRE DE PÉNITENCE.
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" Entre cette porte et celle d’un petit escalier à vis, qui conduit aux galeries de l’église on remarque une fenêtre de forme rectangulaire garnie d’un solide grillage en fer, au milieu duquel est une porte carrée, aussi en fer, de vingt-cinq centimètres de côté, qui s’ouvrait en tournant autour d’un axe qui la traverse dans sa partie médiane, et que l’on fermait à l’aide d’un fort cadenas. Le pourtour extérieur de cette fenêtre est orné d’une guirlande de ceps de vigne, sculptée avec une grande délicatesse. À droite et à gauche sont deux colonnettes dont les chapiteaux servaient de support à des statuettes. Au-dessus est un cercle ou couronne de fleurs de lys, dont l’intérieur contenait des armoiries qui ont été grattées. Cette fenêtre éclairait une petite salle d’environ un mètre soixante-dix centimètres de côté, voûtée sur croisée d’ogives, et dont la porte ouvrait sur le couloir qui reliait la sacristie à l’église.
Les nervures de la voûte avaient leur point d’appui sur des corbelets formés par des angelots sculptés avec soin, et portant des cartouches ou devises, sur lesquelles il y avait, sans doute, des inscriptions. L’un d’entre eux est armé d’un bâton noueux, c’est, peut-être, un emblème de la correction.
Diverses hypothèses ont été émises sur la destination présumée de cette pièce. Comme aucune ne me paraît satisfaisante, je m’abstiendrai de les rapporter. Sa situation vis-à-vis du sanctuaire, pourrait faire supposer que c’était une cellule, dans laquelle on se renfermait volontairement pendant un temps déterminé pour faire pénitence. Dans ce cas, si on en juge par le soin et la recherche de sa décoration intérieure et extérieure, elle devait être réservée à des personnages d’une certaine distinction.
Il est regrettable que cette petite pièce, qui avait été construite au XVe siècle, et à laquelle se rattachait probablement quelque coutume intéressante du moyen âge, ait été détruite.
On a heureusement conservé la fenêtre et les nervures des voûtes. Ces dernières ont été utilisées dans le vestibule de l’escalier de la nouvelle sacristie. On voyait dans le vitrail placé au-dessus de cette fenêtre, les armes de Claude de Rohan, évêque de Quimper de 1501 à 1540. Ces armes sont : de gueules à sept alias neuf macles d’or."
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La chambre de pénitence.
"Quand on a passé la chapelle de Saint-Corentin, on trouve, en face de la cinquième travée du chœur, une sorte de petite abside à pans coupés où sont pratiquées différentes ouvertures: d'abord une porte donnant accès à un escalier qui conduit aux galeries, puis une embrasure profonde dans laquelle se voit un solide grillage en fer, au milieu duquel est une petite porte qui s'ouvrait autrefois, mais que la rouille a rendue désormais immobile.
Autour de ce travail de ferronnerie qui ne présente rien d'artistique, règne une décoration du meilleur goût sculptée dans le granit. L'embrasure est accostée de deux colonnettes dont les chapiteaux formant consoles, semblent réclamer des statues. Au-dessus s'ouvre une fenêtre qui n'a pas reçu de vitrail historié. Enfin, au troisième pan de l'abside est la porte de la sacristie, également surmontée d'une fenêtre garnie de verres blancs. Entre la porte et le pied- droit de cette fenêtre est un écusson aux armes de Bertrand de Rosmadec avec la devise de sa famille: En bon espoir. C'est en effet à cet évêque qu'on devait la sacristie démolie en 1857 et heureusement remplacée par la construction élégante et commode qui complète si bien la cathédrale. Plusieurs particularités frappent l'attention de l'archéologue dans cette partie de l'église Saint-Corentin. Comme pour la fenêtre de la chapelle précédente, il y a eu ici des remaniements présentant les caractères du XVe siècle: l'encadrement de la grille, la fenêtre placée au-dessous, le tympan de la porte de la sacristie sont évidemment de cette époque, tandis que les parties adjacentes sont bien du XIIIe siècle.
Était-ce bien là une chambre de reclus ou de recluse ?- Je serai tenté de le croire ; le xv• siècle est l'époque où ce genre de pénitence a été le plus pratiqué ; ainsi, _le savant dominicain Du Paz dit que Prigent, évêque de Saint-Brieuc, « fit enclore en une maison, près de l'église de Saint_-Guillaume, une religieuse nommée Roline Le François, de la ville de Fougère qui l'en requit après avoir solennellement voué entre les mains dudit prelat, viduité continence et chasteté, l'an 1460. » On comprend que la réclusion exigeât la contiguïté avec une église et l'ouverture d'une fenêtre entre la cellule et le lieu saint. On a aussi supposé que cette chambre était destinée à la distributeur des aumônes du Chapitre, qui passait par la petite porte mobile l'argent ou lés petits pains destinés aux pauvres. . On s'est même demandé si cette ouverture ne servait pas à faire passer le pain spécial, appelé pain du Chapitre, que l'on distribuait aux chanoines en plusieurs Circonstances ; mais je persiste à croire que la première hypothèse reste la plus vraisemblable." (Abbé Thomas)
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Les sculptures de ces moulures reprennent exactement celles des porches de la cathédrale, et de tous les porches des édifices bâtis par l'Atelier ducal du Folgoët sur commande du duc Jean, avec leur rinceau de vigne débutant dans la gueule d'un dragon ou d'un monstre bestial équivalent et se terminant, en haut et au centre, dans la bouche d'un drôle. On les rencontre au Folgoët, à Daoulas, à La Martyre, à Rumengol, à Saint-Herbot, etc...
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LES CHAPITEAUX DE LA BASE DES NERVURES.
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Ils sont sculptés de feuilles à trois larges indentations, et, parmi ce feuillage, un personnage encapuchonné se tient presque allongé, une main derrière la nuque.
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Il faut changer de point de vue pour constater la présence d'une colombe dont le bec est plongé dans un lieu incongru.
Nous avons là un exemple de ces obscena (la pudeur dissimule la verdeur du réel sous un voile latin) fréquents dans les chapiteaux et modillons, les sablières, les gargouilles et les crossettes, que Bernard Rio a su découvrir en Bretagne dans Le cul bénit, liaisons sacrées et passions profanes, Coop Breiz 2013. Notre oiseau y est décrit et interprété page 149.
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SOURCES ET LIENS.
— LE MEN (René-François), 1877, Monographie de la cathédrale de Quimper. Quimper, Jacob.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1e08593c46eb46336af146045b16d0f4.pdf
— RIO (Bernard), 2013, Le cul bénit, liaisons sacrées et passions profanes, Coop Breiz 2013 p. 149.
— THOMAS (abbé Alexandre), 1892, Visite de la cathédrale de Quimper, Quimper.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/c9d5dca31c276caf2782d0a4b99a85ce.pdf
— Blog
http://le-cirque-fou-des-religions.com/religions/on%20a%20retrouv%C3%A9%20le%20saint-esprit.html