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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 18:39

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben.

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1°)  Voir sur l'église de Pleyben :

 

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2°) Voir les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

 

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On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

Et enfin :

Liste des 308 articles de mon blog décrivant des vitraux 

 

 

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PRÉSENTATION.

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Parmi les Passions finistériennes, il faut distinguer les verrières comportant  des scènes de la Vie du Christ dont la Passion, ou bien des scènes successives de la Passion, ou bien de Grandes Crucifixions  occupant toute la vitre. La maîtresse-vitre de Pleyben appartient au deuxième groupe, bien que la Crucifixion viennent occuper 6 panneaux sur 16.

On peut aussi classer ces Crucifixions en deux catégories : celles où le ciel est rouge, et celles, comme ici, où le ciel est bleu.

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Mais la maîtresse-vitre de Pleyben ne répond pas du tout au style des maîtresse-vitres de la région, et nous n'y retrouvons aucune des marques caractéristiques de l'atelier Le Sodec de Quimper : aucune inscription sur les galons et les harnachements, aucune larmes aux yeux de Marie, Marie-Madeleine ou Jean, aucun de ces chevaux hilares inimitables. Et bien-sur aucune reprise de cartons des églises avoisinantes.

La qualité des visages est bien inférieure, et les profils au nez camus — celui de Marie-Madeleine au pied de la croix— sont disgracieux.

Pourtant, la composition générale des scènes de la Passion est reprise aux verrières contemporaines, de même que celle de la Crucifixion avec une lancette par croix,  Marie en pâmoison du côté du Bon Larron, et le ciel hérissé des lances des cavaliers et soldats.

De même, on retrouve la tenue vestimentaire des Larrons, avec leur chausses à crevés, ainsi que le motif de l'âme du Bon, emportée par un ange, et du Mauvais, saisie par un diable.

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Il y a aussi des rapports clairs, qui sont presque des citations, avec le grand calvaire monumental de Pleyben, ces scènes de la Passion, ces deux gibets et le Crucifié. Ce calvaire avait été édifié en 1555 par l'atelier Prigent de Landerneau.

Enfin, un des motifs des sablières de 1571, celui des soldats tirant aux dés la tunique du Christ, est présent en lancette C.

De quand dater cette verrière ? Nous pouvons nous baser, précisément, sur la date portée par une sablière du bras nord du transept, celle de 1571, tandis qu'une inscription lapidaire du transept sud date le début de "l'œuvre" en 1564. Le mur de la porte sud est daté de 1583. Le porche sud est daté de 1588 et 1591. Au total, les auteurs du Corpus Vitrearum détermine la datation vers 1570 pour cette verrière. (On notera qu'il s signalent la présence d'ornements végétaux de 1500-1510 sur le tympan de la baie 3).

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DESCRIPTION.

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Cette baie de 5,50 m de haut et 2, 80 m. de large comporte 4 lancettes en plein cintre, chacune de 4 panneaux, et un tympan à   10 ajours et  5 écoinçons. Le décor des lancettes est structuré en trois registres : un registre supérieur consacré à la Crucifixion et la Résurrection , et deux registres inférieurs présentant  8 scènes de la Passion.

La verrière a été restaurée "assez lourdement" au 4ème quart du XIXe siècle, et des compléments ont été ajoutés (par L. Plonquet selon Le Bihan). En effet, en 1879, deux verrières latérales ont été disposées autour de cette baie d'axe, probablement par Hucher, du Carmel du Mans : la baie 1 avec un Arbre de Jessé, et la baie 2 avec un Arbre apostolique.

En 1937, Jean-Jacques Gruber est venu sur place entretenir la maîtresse-vitre, puis le maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan est intervenu plus récemment (1995 ?), supprimant les plombs de casse par collage bout à bout.

Les scènes sont compartimentées par de petits dais ornés d'oves et de rideaux festonnés issant d'un mufle de lion.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LA CRUCIFIXION SUR SIX PANNEAUX. Lancettes A, B et C, registres supérieurs.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LA LANCETTE A : LE BON LARRON; LA PÂMOISON DE LA VIERGE.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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1. Le Bon Larron : son âme est emportée par un ange vers les Cieux.

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Verre vert gravé pour rendre les crevés des chausses du larron.

Notez aussi le bonnet en verre rouge gravé du soldat : ces type de verre atteste de la virtuosité des verriers finistériens du XVIe siècle.

Les jambes du condamné sont repliées :elles ont été brisées pour achever les suppliciés.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. La Pâmoison de la Vierge assistée de Jean et des Saintes Femmes .

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La Vierge s'est effondrée, et une sainte Femme lui retient la tête. Je remarque les voiles, qui pourraient évoquer des coiffes locales.

À droite, ce serait Marie-Madeleine, qui se distingue par ses cheveux blonds libérés sous une coiffe très élégante.

Et à gauche, ce serait Jean, imberbe, doigts entrecroisés, qui s'identifie par la couleur rouge de son manteau.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

 

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LA LANCETTE B : LE CHRIST EN CROIX ; MARIE-MADELEINE AU PIED DE LA CROIX.

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La croix est implanté à côté d'un crâne, rappel du nom Golgotha "lieu du Crâne", voire allusion au crâne d'Adam.

Le Christ porte dans toutes les scènes un nimbe crucifère à lobes rouges.

Le sang qui s'écoule des plaies est largement dépeint (main droite restaurée).

Deux cavaliers sont présents à la droite du Christ : l'un est Longin (au bonnet en verre rouge gravé), qui vient de percer de sa lance le flanc droit. L'autre, dissimulé, présente l'éponge de "vinaigre", ou une hallebarde.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Au pied de la Croix, qu'elle étreint, Marie-Madeleine contemple le sang qui s'écoule des plaies des pieds. Elle est la figure princeps de la dévotion au Sang du Christ, particulièrement attestée sur les verrières et sur les calvaires en pierre. Mais ici, le peintre n'a pas représenté les larmes qui, ailleurs, crée une correspondance entre le sang versé, rédempteur, et les larmes versées, de gratitude et de compassion.

La main droite est moderne.

La sainte est très élégante, avec une coiffe rouge perlée (verre gravé), sa robe de velours rouge et son surcot doré et damassé.

Le flacon d'aromate est posé à ses pieds.

Dommage que le visage soit si laid.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LA LANCETTE C : LE MAUVAIS LARRON; LA TUNIQUE TIRÉE AU SORT AUX DÉS.

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1. Le Mauvais Larron.

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Il est attaché par les bras à la traverse, et il baisse la tête (il détourne le regard du Christ) tout en tirant la langue. Un diable rouge, ailé, s'empare de son âme.

Remarquez le verre rouge gravé des chausses du condamné. 

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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2. Les soldats et les dignitaires assistent au supplice.

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Deux exemples de verre rouge gravé : le bonnet du notable et le plumet du casque  d'un soldat.

Un des cavaliers (visage restauré) porte une couronne autour d'un bonnet conique rouge. Ce serait un Juif, comme l'indiquerait le gland de passementerie de sa capuche, et le pavillon du Royaume de Jérusalem (XII-XIIIe siècle). Ce détail a-t-il été apporté par le restaurateur du XIXe siècle ?

Un autre dignitaire juif souffle dans une trompe. Il porte un bonnet conique entouré d'un turban. 

Ces deux notables sont barbus.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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3. Les soldats jouent au dés le tirage au sort de la tunique sans coutures du Christ.

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Panneau refait au XIXe siècle.

Les dés indiquent 6, 5, 4. Mais les facettes adjacentes montrent que ces dès sont faux. Un dé à jouer comporte sur une face un chiffre, et sa face opposé un chiffre complémentaire aboutissant au total de 7. Le 6 (le dé qui est pointé par l'index) ne peut avoir un 1 sur son côté adjacent. Ce qui explique le regard stupéfait du joueur de droite, et de celui qui regarde par dessus son épaule.

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Cette scène figure aussi sur les sablières du bras nord du transept de l'église de Pleyben (Maître de Pleyben, 1571), sur celles de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom (idem) et sur celles du château de Kerjean (ibidem). Les chiffres des dès ne sont visibles qu'à Pleyben.

 

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LES SCÈNES DE LA PASSION. Lancettes A, B C, et D, deux registres inférieurs.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Comparution de Jésus devant Caïphe.

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Bien conservé à l'exception d'un soldat à droite.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Comparution de Jésus devant Pilate : le lavement des mains.

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Visages de la servante et des soldats restaurés. Bonnet de Pilate en verre rouge gravé (à la molette?)

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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La Flagellation.

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Très restauré sauf le bourreau de droite. Fond rouge damassé.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Portement de Croix.

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Bien conservé sauf un soldat à gauche. Le ciel est hérissé de lances et de hallebardes. 

Bel exemple de cheval par ce verrier, avec une crinière très fournie.

Les gardes sont coiffés de casques à plumet, sauf celui, moderne, qui tient la corde du Christ et le frappe de son gourdin.

Les cuirasses sont peintes pour imiter l'acier damasquiné.

 

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LE DERNIER REGISTRE, CONSIDÉRABLEMENT CACHÉ PAR LE RETABLE.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Le Lavement des pieds.

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Restauré sauf le Christ (agenouillé, non visible sur mon cliché), saint Pierre et un autre apôtre.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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La Cène (moderne, 4ème quart XIXe).

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'agonie du Christ au Jardin des Oliviers.

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Moderne sauf quelques pièces, dont la troupe arrivant au loin, traitée en grisaille.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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L'Arrestation de Jésus.

Judas tient sa bourse.

Belle scène de cohue. Pierre a tranché de son glaive l'oreille de Malchus,  serviteur du souverain sacrificateur : Jésus tient dans sa main droite l'oreille.

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La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

La maîtresse-vitre (La Passion, anonyme, v. 1570) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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LE TYMPAN.

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F. Gatouillat et M. Hérold datent ce tympan vers 1540, sans indiquer leur critère. Cela interroge, puisque ce serait un ré-emploi d'une verrière précédent les travaux de reconstruction du transept, et précédent cette baie 0.

Les motifs des écoinçons sont modernes.

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Dieu le Père, coiffé de la tiare, bénissant et tenant l'orbe.

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Verre bleu gravé, ou du moins peint en jaune d'argent. Verre rouge gravé (nimbe et galon de la cape).

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Anges tenant les instruments de la Passion : la cuvette et le broc de Pilate, et la lanterne de l'Arrestation.

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À gauche, l'ange est de la main de l'artiste de 1570 : on reconnaît le profil à nez camus.

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant un instrument de la Passion : le roseau de la Dérision.

 

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant les instruments de la Passion : la Croix, les fouets, et le lien.

 

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant des instruments de la Passion : les tenailles de la Déposition, et les clous.

Notez les lambrequins à passementerie de la tunique.

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant un instrument de la Passion : l'échelle de la Descente de Croix.

 

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant un instrument de la Passion : la couronne d'épines.

 

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant un instrument de la Passion : le voile de Véronique.

 

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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Ange tenant un instrument de la Passion : la colonne de la Flagellation.

 

 

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Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

Le tympan de la maîtresse-vitre (anonyme, v. 1540) de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne, Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne (SHAB) pages 27 à 64.

https://www.shabretagne.com/document/article/2531/La-peinture-sur-verre-en-Bretagne-Origine-de-quelques-verrieres-du-XVIe-siecle

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008, Pleyben

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-16919163.html

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Pleyben Chapelles bretonnes.
1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 12:11

La charpente sculptée de l'église de Pleyben : les 20 abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). De singuliers  acrobates avec entraves.

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1°)  Voir sur l'église de Pleyben :

 

 

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2°) Sur les chapelles de Pleyben :

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3°) Sur la charpente de l'église de Pleyben :

 

Sur les réalisations du Maître de Pleyben (1567-1576), attribution par S. Duhem :

 

Attribution personnelle possible au Maître de Pleyben : Bodilis, Saint-Sébastien,  et Roscoff. 

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Et enfin :

 

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PRÉSENTATION.

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Le but de cet article est d'approfondir l'étude des abouts de poinçon ( voir définition et schéma ici), ces parties sculptées verticales de la charpente qui rythment le haut des lambris et qui échappent souvent à notre curiosité déjà bien absorbé par l'examen des sablières et des blochets. À Pleyben, leur nombre est considérable, je me limite au bras sud du transept.

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À Pleyben, comme à Bodilis et sur d'autres charpentes du Maître de Pleyben et d'autres charpentiers "ymagiers" (Saint-Tugen à Primelin, Grâces à Guingamp, La Roche-Maurice), ces abouts de poinçon réservent de belles surprises à l'amateur de figures profanes et truculentes. 

Ici, c'est particulièrement le motif de l'acrobate qui est richement traité, dans sa posture en renversement, bien adaptée à la forme ramassée de l'about de poinçon : le corps forme un arc de cercle et les jambes se positionnent derrière le dos, les pieds contre les épaules.

Une posture paradoxalement proche, car tout aussi compatible avec la forme de l'about,  est finalement celle de l'ange saisi en vol, lui aussi avec  les genoux repliés et les pieds à la hauteur des épaules.

Si bien que parmi les 20 abouts de poinçon du bras sud du transept, on dénombre, outre  6 fleurons et 1 vieillard lubrique, 6 anges, et 8 personnages en posture acrobatique.

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Mais ce qui fait l'originalité des acrobates de Pleyben, c'est qu'ils utilisent, pour beaucoup d'entre eux, un appareillage d'entrave, complexe et insolite, des jambes.

Je n'ai pas trouvé d'autres exemples de ces entraves ailleurs, ni pour la période contemporaine (Renaissance), ni pour la période médiévale dans l'art roman ou gothique. Ces particularités n'ont pas été signalées par les auteurs cités en bibliographie.

C'est dire l'intérêt majeur  de ces figures. Mais leur examen est difficile, car, pour les observer, il faut multiplier les points de vue dans l'église.

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Liste ( en partant de la périphérie de la croisée) :


 

20. Le masque : homme à bonnet rouge à rabats se caressant la barbe.

19. Ange tenant un cartouche à cuir découpé à enroulement avec une inscription peinte de 1858.

14 à 18 : fleurons.

13. Ange en robe bleue jouant d'un luth à trois cordes.

12. Deux musiciens (trompette et battement de mains) ayant les pieds entravés par un joug.

11. Acrobate aux chevilles liées et se tenant à un baquet blanc.

10. Fleuron percé de deux orifices (suspension).

9. Acrobate ou contorsionniste sur un chevalet complexe.

8. Ange tenant un panneau ovale : ébauche de luth ?

7. Ange à robe bleue ourlée d'or,  bras croisés sur la poitrine.

6. Deux hommes (acrobates) liés par la taille, tenant chacun un gourdin et saisissant de l'autre main leur cheville.

5. Ange aptère à jupe bleue et or jouant (??) d'une trompe (brisée).

4. L'acrobate bleu et brun tenant sa cheville dans une pince.

3.L'ange à la tunique vert-d'eau et aux ailes dorées.

2. Un fleuron

1. Le joueur de percussion.


 

 

 

Sur la figure de l'acrobate, voir :

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Sur les acrobates sculptés en pierre  sur les crossettes ou les porches :

 

 

—Les acrobates sculptés en bois sur les charpentes ou les miséricordes: 

 


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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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20 Le masque : homme à bonnet rouge à rabats se caressant la barbe.

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La figure du vieillard se caressant la barbe est déjà présente dans les modillons romans, son geste passant comme lubrique. Elle est largement reprise dans la sculpture sur pierre et sur bois du XVe siècle.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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19. Ange tenant un cartouche à cuir découpé à enroulement avec une inscription peinte.

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L'inscription indique :

PEINT EN 1858 PAR PIERRE SAVARY GOURMELIN BATISTE.

Je n'ai pu trouver des renseignements sur ces peintres. Ils ont repeint les sculptures  qui restent, elles, du XVIe siècle.

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L'ange est aptère, j'aurai pu le décrire comme une jeune femme en corsage jaune à manches courtes très bouffantes et jupe bleue. Les manches rappellent fortement celles des anges qui tiennent les cartouches des sablières des années 1571.

 

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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14 à 18 : fleurons.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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13. Ange en robe bleue jouant d'un luth à trois cordes pincées.

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L'instrument est représenté de façon schématique (luth, guiterne, mandore/mandole...), sans ouïe, sans chevillier, mais le geste des deux mains est précisément rendu, notamment pour la main droite pinçant la corde basse entre pouce et index, sans plectre.

La femme est si gracieuse que je la qualifie d'ange, d'autant que ses manches courtes, amples, bouffantes en plis concentriques sont semblables à celles des anges présentant, sur les sablières de Pleyben, Kerjean et Sainte-Marie-du-Menez-Hom, les cartouches.

Son cou tendu, son visage inspiré rendent presque audible son jeu.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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12. Deux acrobates, l'un jouant de la trompette et l'autre battant la mesure,  ayant  les pieds entravés par un joug.

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C'est l'une des figures énigmatiques d'acrobates ; les deux personnages portent des bonnets et sont imberbes et joufflus, ils sont fusionnés comme des siamois, si bien qu'ils ont en commun une seule paire de jambes, à pantalons blancs et pieds nus : ce sont ces jambes qui sont réunis par une entrave verte, dont on perd le contour.

Les couleurs des coiffures (verte et jaune) et des plastrons (jaune et verte) sont croisés, et ce mélange de couleurs assez mal vues dans la société, du moins médiévale (cf. Michel Pastoureau) renforce l'idée que ces musiciens sont des saltimbanques.

Du bassin du personnage vêtu de jaune part un rouleau enroulé en tours de spires, comme une couverture roulée, dont il est difficile de comprendre la signification.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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11. Acrobate aux deux chevilles liées, tenant un baquet blanc.

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Nouvelle énigme avec ce personnage barbu, à la tête engoncée dans les épaules  et aux grands yeux au regard lourd, qui, vu de face, semble tenir sous lui par des poignées une sorte de baquet blanc à flanc crénelé.

Vu de l'arrière, les jambes apparaissent très fléchies derrière les épaules, et les chevilles sont entravées par un joug bilobé dont on perd, vers le dos, le contour.

Le personnage porte un pantalon troué au niveau des genoux par des taillades.

La couleur verte de cet acrobate n'est pas innocente et souligne sa marginalité ; mais les couleurs d'origine ont-elles été retrouvées et respectées lors de la restauration de 1858 ?

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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10. Fleuron, percé de deux orifices (suspension ?).

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Ce fleuron peut servir de poulie pour la suspension d'un lustre, ou d'un accessoire liturgique.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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9. Acrobate ou contorsionniste.

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La tête de cet acrobate est semblable à celle du précédent : barbe en bouc et grands yeux lourds. Elle est encadrée par deux bras nus, qu'on peine à rattacher au reste du corps, peint en vert. En arrière, deux jambes nues s'achèvent par des pieds en position peu anatomique, tournés vers l'intérieur, et dont la pointe s'appuie (ou est bloquée) par un chevalet qui se prolonge vers les bras. 

Est-ce là la performance d'un contorsionniste ?

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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8. Ange tenant un panneau (ou instrument ?) ovale.

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Cet ange (ou du moins cette femme, saisie en vol avec sa robe modelée par l'élan) est proche de celui de l'about n°13, et ce qu'il porte sur lui est sans doute l'ébauche d'un luth : on retrouve le geste assez précis de pincement des cordes.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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7. Ange à robe bleue ourlée d'or,  bras croisés sur la poitrine.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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6. Deux hommes (acrobates) liés par la taille, tenant chacun un gourdin et saisissant de l'autre main leur cheville.

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On retrouve la couleur verte d'un des deux bateleurs. Ils sont tous les deux barbus, et vêtus d'une tunique à manches bouffantes aux épaules. L'un porte un bonnet, l'autre, vêtu de marron, est tête nue.  Les jambes sont nues mais les pieds sont chaussés. 

Ils s'écartent et semblent vouloir se frapper mutuellement de leur gourdin, même s'ils ne se regardent pas.

La jambe droite de l'homme en vert manque, comme par un phénomène de fusion.

Leur geste de préhension de leur cheville est si caractéristique des acrobates et autres personnages licencieux des monuments du XV et XVIe siècle qu'il leur est une sorte d'attribut. Dans le contexte de cette série, il peut passer pour une contrainte que s'impose les protagonistes pour faire preuve de leur virtuosité, comme, ailleurs, les entraves.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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5. Ange aptère à robe bleue et tunique or jouant  d'une trompette (brisée).

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La jeune femme lève la main droite pour exprimer le message ou la convocation qu'elle diffuse en soufflant dans sa trompe. On retrouve les bras nus émergeant de manches courtes bouffantes des anges précédents.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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4. L'acrobate bleu et brun saisissant sa cheville grâce à une pince.

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Un acrobate apporte toujours avec lui ses valeurs ou contre-valeurs de rupture avec l'ordre conventionnel et de pratique ludique alors condamnée, comme le théâtre et les arts de tréteaux, par l'Église. Mais cette dernière tolérait cette transgression, et mieux, elle lui donnait une place, notamment dans les hauteurs de ses sanctuaires, sans que l'on puisse dire jamais si il s'agit d'un exutoire, d'une condamnation de Mal, ou d'une capacité à conjoindre les contraires pour mieux proclamer la gloire divine. Je renvoie à Michael Bakhtine et la carnavalisation médiévale, ou à la Fête des Fous instituée à la Sainte Chapelle pour les enfants de chœur, etc., 

 Le geste de la préhension des pieds très fréquemment représenté sous forme de crossettes, et auparavant sous forme de modillons romans en sculpture sur pierre. Il possède manifestement une valeur érotique. Ici, notre acrobate réussit un spectaculaire renversement postérieur associé à une rotation du tronc, mais surtout, il s'impose deux contraintes : la préhension de sa cheville, du côté où il est tourné, mais aussi la préhension de la cheville gauche, plus éloignée, par l'intermédiaire d'une grande  pince : un nouvel exemple d'entrave.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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3. L'ange à la tunique vert-d'eau et aux ailes dorées.

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Il vole, une main sur le chœur et l'autre dressée, inspirée et déclamative.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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2. Un fleuron vert et rouge.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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1. Le homme tenant un vase et une coupe.

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J'avais précédemment pensé qu'il s'agissait d'un musicien dansant en agitant des boites à rythme, car j'interprétais les objets blancs resserrés au centre qu'il tenait comme deux petits tambours, la partie évasée me semblant recouverte d'une peau. Je retrouvais le bonnet  de musicien (voir le sonneur de cornemuse du blochet sud de la nef). La tunique bleu-gris est rayée sur le torse comme la livrée d'un domestique, serrée à la taille avant de se terminer par une fronce charmante, caractéristique du sculpteur (voir les anges présentateurs de cuir à Kerjean, par exemple).

Mais en multipliant les point de vues, je découvre qu'il tient dans la main droite un pichet saisi par une anse. Ce serait un joyeux buveur , et ce serait une coupe qu'il tiendrait de la main gauche pour la rapprocher de ses lèvres.

Il est, comme les acrobates et les anges, très cambré, ses jambes couvertes par la robe bleue atteignant l'arrière des épaules.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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0. L'élément central de la croisée  : quatre anges du Jugement sonnant de la trompe.

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Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Les abouts de poinçon du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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BONUS : L'ENTRAIT DE LA CROISÉE SUD ET SON NOEUD : DEUX ANGES, JAMBES ECARTÉES, DANS DES CUIRS À ENROULEMENT.

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Vue du côté sud.

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L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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Vue depuis le centre de la croisée.

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L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

L'entrait du bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Le bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

Le bras sud du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

La charpente de la croisée du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

La charpente de la croisée du transept (Maître de Pleyben, v.1571). Photographie lavieb-aile 2022.

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DISCUSSION : LES ACROBATES DANS LES ÉGLISES : ACROBATIE ET ART SACRÉ.

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Lorsqu'on découvre un acrobate à l'intérieur ou l'extérieur d'un édifice religieux médiéval ou Renaissance, on tend à penser qu'il s'agit d'un élément anecdotique, une licence que s'est permis l'artisan , private joke ou pied de nez qui ne serait aperçu que des initiés et échapperait à l'attention du clergé, des pieux paroissiens ou aux commanditaires. 

Ou bien, on les considère comme l'intrusion de la culture du monde laïc dans les sanctuaires (Keenan-Khedar 1986).

Ou encore, (C. Prigent), les acrobates, comme les jongleurs, les ivrognes, les joueurs de dès, les monstres diaboliques seraient placés là pour dénoncer les vices et instruire la postérité.

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Mais la répétition de ces acrobates dans la plupart des sanctuaires, le caractère  parfois très ostensible de leur emplacement (même si, ici, les abouts de poinçon ne sont visibles qu'avec un bon éclairage et des jumelles), leur étroite association avec des anges, obligent à remettre en cause ces points de vue.

Il faudrait pouvoir remettre en cause nos jugements de valeurs et a priori acquis et formés par la fréquentation de monuments religieux décorés depuis plusieurs siècles (depuis le XVIIe siècle ?) pour admettre que ces acrobates témoignent d'une expression du sacré.

C'est très difficile puisque tous les auteurs ont souligné que les musiciens, les danseurs, les acteurs de théâtre et les saltimbanques étaient condamnés par l'Église.

Néanmoins, ce rapport entre acrobatie et expression sacrée est bien attestée dans le monde païen de l'Antiquité. L'examen de la réalité de ces liens pourrait nous inciter à une conversion de nos opinions. En outre, la fréquence de la présence des acrobates sur les modillons romans atteste de la précocité de leur représentation dans les édifices chrétiens.

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Je réunis ici les copié-collés du site de la BnF consacré à ce sujet (les illustrations sont accesibles par les liens) :

 

 

Au cours de la période Antique, à Sumer, en Égypte ou aux confins de l’Indus, la pratique de l'acrobatie est souvent liée à des cérémonies funéraires. Le saut, l'équilibre ou la souplesse ont une fonction conjuratoire en opposant à la mort présente une succession de figures représentant une vitalité irrépressible. En dominant symboliquement son corps, l’acrobate est une figure de progrès : nul renversement n’échappe à son rétablissement, source de renaissance et traduction d’une transition d’un monde à l’autre

Contorsion

Liés à des pratiques chamaniques, certains exercices acrobatiques s’apparentent à des rites primitifs.  Acrobates ou danseurs attendent d'un affranchissement de la pesanteur, poussé à l’extrême, qu’ils les livrent à la force d’un pouvoir divin créateur. L’acrobatie symbolise l’accession à une condition surhumaine. Elle est une extase du corps. Et tout ce qui pare la chair – fard, huile, peau ou plumes – contribue à faire s’épanouir le mystère de l’élévation et de la transcendance. Aujourd’hui, les contorsionnistes asiatiques ou occidentaux poursuivent cette tradition dans un registre profane et spectaculaire.

http://expositions.bnf.fr/cnac/grand/cir_0391.htm

Art italiote : Hydrie à figures rouges Vème siècle av. J.C

Les convives des banquets dionysiaques, entraînés par le rythme effréné des danses, atteignaient le paroxysme de l’enthousiasme et de l’excitation au spectacle des performances acrobatiques extrêmes des danseurs et danseuses, les kybistétères. En appui sur les mains ou sur les coudes, comme ici, le corps arrondi en arc, à la limite de la culbute, les équilibristes attrapent avec leurs pieds, des objets ou des coupes pleines qu’ils soulèvent jusqu’à leurs lèvres ou offrent autour d’eux. Souvent accompagnés par la musique des crotales (pièces de bois à deux lamelles articulées) ou de l’aulos (flûte à deux corps), ils sautent, en tourbillonnant sur leurs deux jambes ou le corps disloqué en contorsion, au-dessus d’épées plantées au sol, pointes dressées.

Art de la Grande Grèce : Dionysos masqué, assistant à un spectacle avec un acrobate et un grotesque

Rite de Dionysos. Vase (phlyaque) provenant de Paestum, Campanie (Italie), IVe siècle avant J.-C.

http://expositions.bnf.fr/cnac/grand/cir_0398.htm

L’acrobate figuré sur ce cratère grec illustre la permanence des postures acrobatiques codifiées dès l’Antiquité et auxquelles les multiples civilisations qui les ont associées à des cérémonies sacrées ou profanes ont donné un sens en lien avec leurs besoins respectifs. Parfois considérée comme purement ornementale, la figure de l’acrobate possède néanmoins un potentiel d’interprétation qui s’accorde bien à de multiples représentations en Orient comme en Occident, des figurines Han aux sculptures en haut-relief des églises romanes ou gothiques.

Art romain : acrobate contorsionniste Italie, IIe siècle avant J.-C.

http://expositions.bnf.fr/cnac/grand/cir_0401.htm

Dieu grec de la marge et de la transgression mais également de la joie brute et du renouveau extatique, Dionysos inspire des comportements extrêmes adoptés par les Romains, de la danse exaltée des processions aux orgies sans fin des banquets. Les interprètes des danses dionysiaques enchaînent tourbillons et virevoltes effrénés opérés par des corps cambrés, parés de voiles mouvants et de leurs longs cheveux lâchés, ou poses acrobatiques sensuelles des corps enroulés sur eux-mêmes. Ici, la danseuse de terre cuite s’offre, entièrement nue, corps bandé comme un arc, chevelure absente, sans doute érodée par le temps.

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Enfin je citerai ce sermon de saint Bernard de Clairvaux comparant l'ascèse des cisterciens et les tours de force des jongleurs, et l'inversion de leur posture :

" Aux yeux des autres, nous  [les moines] avons l’air d’effectuer de véritables tours de force. Tout ce qu’ils désirent, nous le fuyons, et tout ce qu’ils fuient, nous le désirons, comme ces jongleurs et ces danseurs qui, la tête en bas, les pieds en l’air, dans une posture inhumaine, marchent sur les mains et attirent sur eux le regard de tous "

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

ABGRALL (Jean-Marie),  et Le Coz Y., 1908 “Pleyben : église, ossuaire, calvaire,” A. de Kerangal, Quimper, 31 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), ou PEYRON, 1923, Notice sur Pleyben, BDHA Quimper.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1923.pdf

ABGRALL (Jean-Marie), 1897,  Livre d'or des églises de Bretagne Pleyben Brasparts page 2

http://www.bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_201/pleiben__brasparts.pdf

 — COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p. 

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLEYBEN.pdf

"L'intérieur, du type à nef obscure, est lambrissé, couverture avec sablières sculptées imitées de Kerjean et entraits apparents. Une des plus intéressantes charpentes de la Bretagne. Le lambris n'en laisse voir que les entraits engoulés, dépourvus de poinçons, et les sablières sculptées. Il affecte la forme d'un berceau surbaissé, dans la nef et dans le transept, dont la mutuelle pénétration produit une sorte de voûte d'arêtes à la croisée, et d'un demi berceau brisé dans les bas côtés. Il imite enfin, sur le choeur, une voûte d'ogives qui rayonnent autour d'une clef. Sauf un curieux blochet dans lequel on a sculpté un démon portant un phylactère qui est placé à l'extrémité orientale du bas-côté sud, il n'y a rien à noter dans les collatéraux. Mais dans la nef, la saillie des clefs qui décorent habituellement l'intersection de la lierne centrale et des aisseliers courbes frappera au premier examen. Ce sont de véritables clefs pendantes, dont la multiplicité choquait Palustre, mais dont l'extrême variété nous ramène aux fantaisies des sculpteurs du moyen âge. Nous retrouvons d'ailleurs quelques sujets de ce temps aux sablières , que je ne crois pas antérieures à la seconde moitié du XVIe siècle. Du côté nord, de l'ouest à l'est, la décoration est ainsi composée : têtes plates et figures couchées alternées; hommes nus, tenant des cartouches, mascarons cornus et figurines alternés; hommes nus et lions tenant des cartouches ; un groupe où M.Abgrall reconnaît saint Philippe expliquant à la reine Candace les prophéties d'Isaïe lues par son eunuque; encore des masques et des personnages alternés; enfin un cadavre sculpté, analogue aux représentations notées par M.Mâle entre 1520 et 1557 et encastrées dans des murs de chapelle à Gisors, à Clermont (Oise), à Moulins. A l'exception de la tour sud, elle date du milieu (?) du XVIe siècle. En 1497 dépenses pour le "rétablissement" et l'entretien de la charpente, des murs, des vitraux. En 1531 consécration de six autels, l'église ayant été souillée par une rixe avec effusion de sang. Inscription de 1504 à l'angle du choeur concernant l'abside et croisillon sud. L'inscription de 1571, sur la charpente du croisillon Nord concerne la couverture du transept (De la Barre de Nanteuil)"

 

— LECLERC (Guy), 2007, Pleyben, son enclos et ses chapelles, éditions Jean-Paul Guisserot, 31 pages pages 18 et 19.

https://books.google.fr/books?id=hWctwxQfyhgC&pg=PA18&lpg=PA18&dq=sibylles+pleyben&source=bl&ots=kzc-VMkVBx&sig=29B6LVXN1nHu2s5hEpHEt3en1vA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiI596WxpfVAhXH2xoKHQ5WDd4Q6AEIQjAF#v=onepage&q=sibylles%20pleyben&f=false

 

— Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Enclos_paroissial_de_Pleyben

SUR LES ACROBATES :

BNF / CNAC,  La contorsion.

http://cirque-cnac.bnf.fr/fr/acrobatie/au-sol/la-contorsion

 

— DUHEM (Sophie), 1997, Les sablières sculptées en Bretagne: images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospérité bretonne (XVe-XVIIe s.), Presses universitaires de Rennes, 1997 - 385 pages.

— DUHEM (Sophie), 2012  "Impudeurs et effronteries dans l'art religieux breton (xve siècle - xviiie siècle)", éditions Le Télégramme, 2012.

—GAIGNEBET (Claude) , 1985, Art profane et Religion populaire au Moyen Age, Presses Universitaires de France, 364 pages

 

—KENAAN‐KEDAR (Nurith), DEBIES (Marie-Hélène),1968, « Les modillons de Saintonge et du Poitou comme manifestations de la culture laïque », in Cahiers de Civilisation romane, XXXIXe année, 1986, pp. 311‐330,

 

https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1986_num_29_116_2341

"les modillons constituent un élément autonome de la sculpture romane et expriment par leur iconographie et leur style des tendances laïques qui s'écartent de l'art officiel ecclésiastique."

 

 

PRIGENT (Christiane), Sculptures de danseurs et de jongleurs dans les édifices religieux à l'époque romane et à l'époque gothique.

https://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/MondeRomainMedieval/Prigent.pdf

Le monde des jongleurs.

http://jalladeauj.fr/musiciensetjongleurs/styled-4/

— RIO (Bernard), "Le cul-bénit amour sacré et passions profanes", 25 €, aux éditions Coop Breizh,

 

WIKIPEDIA, Iconographie des modillons romans.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Iconographie_des_modillons_romans

 

— Acrobates des modillons romans :

http://chapiteaux.free.fr/TXT_acrobates.html

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Published by jean-yves cordier - dans Sablières Acrobate Anges musiciens Pleyben Sculptures
31 octobre 2022 1 31 /10 /octobre /2022 15:45

Les deux Vierges de Pitié (kersantite, v. 1555) de l'arc de triomphe (1725) de l'église de Pleyben.

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1°) Voir sur l'église de Pleyben :

 

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2°) Voir sur les Pietà ou Vierges de Pitié du Finistère :

et hors blog: 

 

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PRÉSENTATION.

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À l'entrée ouest de l'enclos paroissial, à gauche de l'ossuaire, l'arc de triomphe ou "porte triomphale" est une porte monumentale datée de 1725. Elle est surnommée  en breton porz ar maro "porte de la mort" car c'est par elle que pénétrait le cortège funéraire, pour accéder au cimetière  : elle s'intègre au  mur de l'enclos entourant le cimetière.

L'arc monumental est en plein cintre surmontée d'un fronton courbe avec une niche sur chacune de ses faces. Sur la face est, on peut admirer une Vierge de Pitié ou Pietà encadrée de deux anges, et sur la face ouest, une sainte Trinité dont la colombe du saint Esprit a disparu (plus exactement, elle se retrouve de l'autre côté, indice précieux de la recomposition).

L'arc est surmonté d´une croix qui présente sur sa face est, un Christ en croix, et sur sa face ouest, une Vierge de Pitié.

Cet arc  Triomphal"  porte une inscription datée :  "Nouel Favennec Fabrique 1725". Mais la date indiquée est celle d'une reconstruction, ou d'une recomposition, incluant des éléments du XVIe siècle, ce qui explique la présence de deux Pietà sur le même édifice. On rapprochera cette date de celle de la restauration de l'ossuaire ou chapelle funéraire en 1733.

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Si l'objet principal de mon article est l'étude comparative de ces Vierges de Pitié avec celles des sculpteurs de kersanton de Landerneau, l'examen des autres éléments sculptés réserve de passionnantes surprises.

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I. LA PORTE MONUMENTALE, CÔTÉ OUEST, VUE DE L'EXTERIEUR. LA VIERGE DE PITIÉ AUX TROIS LARMES.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription de 1725.

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Je lis :

H : NO/VEL-FAVENN

EC. FAB/RIQVE 1725 (avec une hésitation avec 1705)

Soit : "Honorable Nouel Favennec, fabrique (fabricien) pour l'année 1725".

Il s'agit vraisemblablement de Noël FAVENNEC, né le 7 juillet 1668 à Kermenguy, Pleyben (le prénom de l'acte de baptême est "Nouel"), fils de , et décédé le 8 décembre 1735 à l'âge de 67 ans.

Kermenguy (graphie de la carte de Cassini  à la fin de l'Ancien Régime) devient Kerminguy sur la carte d'Etat-Major puis aujourd'hui Kervingui, à 1 km au nord du bourg. Il est amusant de constater que la carte Maps indique pour ce lieu "Favennec Sabrina, fermé temporairement."

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https://gw.geneanet.org/mcharoupis?n=favennec&oc=&p=noel

Noël Favennec est le fils de Guillaume (1642-1714) et de Marie Goff (1643-1696). Il a comme parrain son oncle le prêtre Nouel Favennec, décédé en 1716 . Il épousa Marie GUILLOU en 1685. Leur fils Germain est né en 1703.

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 Il appartient à une famille dont les membres sont très souvent cités sur les inscriptions de  Pleyben, soit comme fabriciens, soit comme prêtres (Hierosme Le Favennec en 1595, Nouel Favennec  entre 1695 et 1724), soit comme architectes et maçons ( maîtres François et son frère Germain Favennec,  tous deux de Pleyben en 1718, reconstruisirent le croisillon sud du transept , puis Paul), soit comme habitants. Un François Favennec demeurait à Lelesguen. Le nom de la famille FAVENNEC apparaît souvent dans les inscriptions lapidaires de l'église ( l'inscription du pignon Sud énonce "JAN FAVENNEC GRAND FABRICE 1718") et de la chapelle Saint-Laurent  ("FAIT FAIRE PAR I. FAVENNEC F[abricien]. 1731.").  En 1694, la partie haute du clocher de l'église, frappée par la foudre s'écroula sur le croisillon sud, qui fut reconstruit par François et Germain Favennec.

Le calvaire du XVIe siècle de  Garsaliou (Atlas n° 1465)  porte une inscription avec le nom FAVENNEC, et un écu au calice identifiant ici un prêtre .

 

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Note : remarquez la colombe du Saint-Esprit de la clef de voûte de la porte. Elle n'a ici aucun sens, mais provient vraisemblablement de la Trinité souffrante de la niche intérieur. L'Arc actuel a dû succéder à un arc d'entrée antérieur dont les éléments ont été réemployés.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Le buste d'ange (kersanton, v.1725 ?)

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Il répond à une tête ailée identique du côté intérieur, et il est semblable à de nombreux autres angelots de l'église. Il  une chevelure très abondamment frisée, et un amict à deux replis au dessus d'une collerette. Les pupilles sont creusées (comme le fait aussi Roland Doré)

Une analyse pétrographique des différents faciès de kersantite permettrait peut-être de remettre de l'ordre dans ce puzzle.

Ma proposition de datation tient compte du fait qu'un ange identique se retrouve, non seulement sur le côté est de cette porte, mais aussi sur la sacristie (1680-1690).

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de Pitié du côté ouest. Prigent ?, kersantite, XVIe siècle.

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Elle occupe une niche à coquille pas parfaitement adaptée à son volume. 

Elle est assise et tient le corps de son Fils sur ses genoux et soutient la tête de la main droite et le bras gauche de la main gauche. Les jambes du Christ se croisent; une jambe a été refaite.

Comme c'est très souvent le cas, le corps forme une diagonale et le bras droit, vertical, contraste avec le bras gauche horizontal.

Le corps de Marie est droit, hiératique, et ses traits sont figés.

Le détail émouvant est de retrouver ici les trois larmes si souvent rencontrées dans les Pietà de Bastien et Henri Prigent. Ces sculpteurs de Landerneau réalisèrent en kersanton le calvaire monumental en 1555, ainsi que la statue de saint Germain, et les deux personnages de l'Annonciation du porche sud. À la chapelle Saint-Laurent de Pleyben, ils sont l'auteur du calvaire (avec les trois larmes sous les paupières de Marie et de Jean).

Un autre élément stylistique des Prigent est le voile épais formant des plis cassés au dessus et autour du visage.

Néanmoins, dans son catalogue raisonné des sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne, E. Le Seac'h ne s'est pas prononcée sur l'attribution de ces deux Vierges de Pitié de l'arc triomphal, qu'elle ne mentionne pas.

La kersantite est d'un faciès assez médiocre, gris clair, de grain fin mais ponctué d'éléments minéraux altérés qui laissent par leur départ une miliaire de trous. Cela se retrouve sur la Trinité souffrance de la niche opposée.

Un deuxième article présentera la Vierge de Pitié sculptée par les Prigent pour le calvaire monumental.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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II. LA PORTE MONUMENTALE VUE DE L'EXTERIEUR : LE CALVAIRE. SAINT SEBASTIEN (?) ET SAINT GERMAIN-L'AUXERROIS.

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Au dessus du fronton, un calvaire d'1,20  m de haut, daté du XVe siècle par Yves-Pascal Castel,  a été placé ici par ré-emploi. La Vierge et Jean, placé de profil, sont agenouillés au pied de la croix.

Les deux personnages appartiennent au même bloc de kersanton, tout comme la Vierge de Pitié de l'Est et les deux saints des côtés.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Saint Sébastien.

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Le saint protecteur de la peste était particulièrement honoré à Pleyben, puisqu'il figure, sous saint Laurent, sur la bordure gauche de la chape de la statue de Saint Germain placée au dessus du porche sud.

On le reconnait à sa posture, les bras noués dans le dos à une colonne, à son pagne, à sa carrure athlétique, mais ici, aucune flèche, — ou aucun  orifice de flèche— n'est visible. Son pied droit est, curieusement, posé sur une sphère, tandis qu'une tête joufflue voisine son pied gauche.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Saint Germain l'Auxerrois.

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C'est du moins un saint évêque, mitré, bénissant et tenant la crosse, qu'on assimile de manière logique au saint patron de l'église. Les chaussures (ou pantoufles) sont à bout pointues.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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III. LA PORTE MONUMENTALE VUE DE L'INTÉRIEUR : LE TRÔNE DE GRÂCE DU FRONTON.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%B4ne_de_gr%C3%A2ce#:~:text=Le%20Tr%C3%B4ne%20de%20gr%C3%A2ce%20est,verticale%20de%20la%20Sainte%20Trinit%C3%A9.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Le buste d'ange identique à celui du côté ouest.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Le Trône de grâce (ou Trinité souffrante).

On désigne ainsi la représentation de Dieu le Père assis sur une cathèdre et tenant entre ses genoux son Fils crucifié. Il manque ici la colombe (parfois sculptée entre la bouche du Père et la tête du Fils). Mais nous l'avons vue sur le côté ouest.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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III. LA PORTE MONUMENTALE VUE DE L'INTÉRIEUR : LA VIERGE DE PITIÉ DU CALVAIRE, ET SES ANGES DE TENDRESSE.

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La Vierge assise est encadrée par deux anges debout, de trois quart, dont l'un soutient la tête du Christ tandis que l'autre pose tendrement la main sur son genou.

Ce thème se retrouve sur le calvaire de la chapelle de Lanridec à Pleyben, mais avec un seul ange.

Ces anges entourant la Vierge de Pitié trouvent leur origine dans les quatorze pietà du Maître du calvaire de Tronoën (Saint-Jean-Trolimon, en Cornouaille) vers 1470. Sur ce calvaire, deux anges aptères soulèvent le voile de Marie dans un geste de tendresse qui a conduit Emmanuelle Le Seac'h à les qualifier d'anges de douceur. Ces 14 pietà du XVe siècle  sont en granite.

Sept autres Pietà également recensées par Le Seac'h  reprennent ce motif des anges autour de la Vierge et du Fils, cette fois-ci au XVIe siècle. Cinq se trouvent en Finistère, et j'ai décrit dans ce blog celle de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou (en calcaire polychrome), ou celle de l'église Saint-Sauveur du Faou (à 3 anges et en granite polychrome). Aucune des sept  n'est en kersanton.

 

L'inventaire de ces anges apportant leur aide et leur tendresse à la scène de la Vierge de Pitié n'est pas clos ; on peut citer ainsi le calvaire de Plovan, non loin de Saint-Jean-Trolimon. (Atlas Plovan 2449), et sa Pietà de kersanton.

 

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Un gros plan permet de s'assurer de l'absence de larmes sur ce visage.

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Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

Arc de triomphe ouest de l'enclos de Pleyben. Photographie lavieb-aile.

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Note.

L'Atlas des croix et calvaires du Finistère signale également une autre Vierge de Pitié sur la commune de Pleyben, sur le calvaire de  Le Drevers, datant du XVIè siècle (atlas n°1463)

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (Jean-Marie), 1904, L'Architecture bretonne, Quimper, de Kerangal éditeur

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/f20eb990fd763d232327db92aeeb6869.pdf

" A quelque distance de cet ossuaire, une porte monumentale ou une sorte d'arc-de-triomphe formait l'entrée du cimetière. Sur la face Ouest, une niche abrite la statue de N.-D. de Pitié, et le fronton courbe qui en forme le couronnement est surmonté d'un Christ en croix accosté des statues de la Sainte-Vierge et de saint Jean. Une inscription donne la date de ce petit monument : NOVEL. FA VENNEC. FABRIQVE. 1725."

 

—ABGRALL (Jean-Marie),  et Le Coz Y., 1908 “Pleyben : église, ossuaire, calvaire,” A. de Kerangal, Quimper, 31 pages

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

—CASTEL (Yves-Pascal), Les pietà du Finistère

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

 

 

CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère 

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/pleyben.html

"1476. Pleyben, enclos no 1, sur la porte de l’ouest. k. 1,20 m. XVè s. Croix à fleurons carrés, crucifix, Vierge et Jean agenouillés au pied de la croix. Au revers, groupe de N.-D. de Pitié, sur les côtés, saint Germain et saint Sébastien."

CASTEL (Yves-Pascal), 2001, Les Pietà du Finistère.( Revue bilingue breton-français  Minihy-Levenez n°69 de juillet-août 2001)

http://patrimoine.du-finistere.org/art2/ypc_pieta.html

 

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice de Pleyben, Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988, 551 p. 

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/PLEYBEN.pdf

 

—— COUFFON R., 1961, "L'évolution de la statuaire en kersanton" Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc t. LXXXIX, 1961 p. 1-45. 

"Arc de triomphe, dit "Porz-ar-Maro" : il porte l'inscription : "H. NOVEL. FAVENN/EC. FABRIQVE. 1725." Sur la face ouest du fronton cintré, dans une niche, statue en pierre d'une Pietà encadrée de deux anges aptères. Sur le sommet du fronton, groupe de la Crucifixion."

DEBIDOUR (Victor-Henri), 1953,  La sculpture bretonne, étude d'iconographie religieuse populaire, Rennes, Plihon, pages 118-130

DEBIDOUR (Victor-Henri), Croix et calvaires de Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_149/Croix_et_Calvaires_de_Bretagne__.pdf

DEBIDOUR (Victor-Henri), La Vierge en Bretagne, photos de Jos Le Doaré

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_146/La_Vierge_en_Bretagne__.pdf

 

 

LECLERC (Guy), 2007, Pleyben, son enclos et ses chapelles, éditions Jean-Paul Guisserot, 31 pages pages 18 et 19.

https://books.google.fr/books?id=hWctwxQfyhgC&pg=PA18&lpg=PA18&dq=sibylles+pleyben&source=bl&ots=kzc-VMkVBx&sig=29B6LVXN1nHu2s5hEpHEt3en1vA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiI596WxpfVAhXH2xoKHQ5WDd4Q6AEIQjAF#v=onepage&q=sibylles%20pleyben&f=false

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre de Basse-Bretagne. Les ateliers  du XVe au XVIIe siècle, PUR éditions, page 193.

MONUMENTUM http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/pleyben/pleyben.html

Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Enclos_paroissial_de_Pleyben

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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 20:44

La chapelle Notre-Dame de Lannélec en Pleyben, le calvaire du XVIe siècle.

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Voir aussi sur Pleyben :

L'église

Les chapelles :

 Les calvaires bretons :

 

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Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

 

 

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LE CALVAIRE.

Même si les parties les plus anciennes de la chapelle datent de 1490 (inscription en lettres gothiques sur la pilier sud-est), dans son ensemble, la chapelle date du 16e et du 17e siècle ainsi que les sablières, les autels et les verrières. C'est dire si le calvaire, qui relève globalement du même style que le calvaire monumental de Pleyben (Bastien Prigent, 1555), ou du calvaire de la chapelle Saint-Laurent (Bastien Prigent, vers 1555) mérite d'être examiné avec soin comme l'un des  témoins précoces de l'intervention des sculpteurs à Lannélec. Il n'a pas (encore) été attribué à un atelier précis, mais c'est par la mise en ligne de documents iconographiques que les regroupements stylistiques pourront se poursuivre.

Il a bénéficié de deux descriptions, par Yves-Pascal Castel en 1980, puis par le Service de l'Inventaire Général.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire/7f8828b9-e51d-48f2-96c9-6cf5fc2eacf6

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Le Crucifix entouré de deux anges  recueillant le sang des mains et du flanc.

Titulus INRI. Croix à fleurons en boules. 

Couronne à 2 brins tressés parallèles. Tête inclinée à droite, yeux fermés, bouche à peine ouverte, barbe. Cheveux dont les longues mèches pendent devant les épaules. Thorax aux côtes horizontales. Nombril en bouton. Pagne noué uniquement à gauche.

Ange de droite tenant deux calices, pour la main et pour le flanc.

Ange de gauche tenant des deux mains le calice sous la main gauche.

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Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Le bon larron.

Il tourne son visage vers le Christ. Ses jambes fléchies illustrent le fait qu'elles ont été, selon le texte de l'évangile, brisées par les soldats lors de la Passion.

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Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Le Mauvais larron

Il tire la langue et détourne son regard.

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Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Le Christ aux liens.

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Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

— Service de l'Inventaire Général.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire/7f8828b9-e51d-48f2-96c9-6cf5fc2eacf6

— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper.

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

1474. Lannélec, g. k. s. 5 m. XVIè s. Soubassement élevé. Fût à pans, griffes. Croisillon, consoles, gibets des larrons (deux statues manquent). Croix, fleurons-boules, crucifix, anges aux calices, Vierge à l’Enfant, écu muet. [YPC 1980]

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben
19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 14:58

               Vierges allaitantes


         La chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben

     Troisième partie :  le retable de la Vierge ; les autres statues ; le mobilier.

  • le retable du maître-autel
  • les statues 
  • la chaire à prêcher
  • les sablières.

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Je reprends un article de 2012 en le complétant de commentaires et de photos de 2019.

1°) Cet article appartient dans ce blog  à la série des Vierges allaitantes (avec 4 articles consacrés à Lannélec):

 

 

 

2°) Il appartient aussi à la série consacrée à Pleyben et ses chapelles :

 

L'église

Les chapelles :

3°) Voir aussi :

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I. Le retable du maître-autel.

Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant trois panneaux en bas-relief représentant  l'Apparition du Christ à sa Mère, la Dormition et l' Assomption.

 

"Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant 3 panneaux en bas-relief représentant l'ensevelissement de la Sainte Vierge, la mort de la Sainte Vierge, son Assomption." (H. Pérénnès 1938)

"Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle." (R.Couffon, 1988)

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1°) l'Apparition du Christ ressuscité à sa Mère.

Le Christ torse nu sous le manteau du Ressuscité, apparaît à sa Mère dans des nuées ; il tenait peut-être en main gauche son étendard. Marie, à droite, mains croisées sur la poitrine, devant le lutrin où est posé un livre saint,  manifeste sa surprise, exactement comme dans l'Annonciation, mais elle est ici coiffée d'un voile.

Ce thème assez rare resitue 2 des 3 scènes dans celle des Joies de la Vierge, au nombre de 5, ou de 7, ou de 15, avec l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'Adoration des bergers, l'Adoration des Rois, la Présentation au Temple, le Baptême de Jésus, l'Ascension, voire le Couronnement de la Vierge.

On le trouve illustré au XVe siècle dans le Retable des sept joies de la Vierge, du Maître de la Sainte Parenté Le Jeune, vers 1480, Louvre.

"En position ouverte, le retable montre de gauche à droite des scènes de la vie de Marie : l'Annonciation, La Nativité sur les volets extérieurs, l'Adoration des mages, puis la Présentation de Jésus au Temple au centre, suivi de l'Apparition du Christ à la Vierge ; sur les volets extérieurs enfin l'Ascension et pour finir l'Assomption. "

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-de-la-sainte-parente-le-jeune_retable-des-sept-joies-de-la-vierge_huile-sur-bois-f700c351-aea4-4a14-9e13-b03f9550569b

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_la_Sainte_Parent%C3%A9_le_Jeune#/media/Fichier:Retable_des_sept_joies_DD_face_Gm31.jpg

 

Il figure au XVIe siècle sur le retable en albâtre des Sept Joies, vers 1522-1526, de la chapelle de la Vierge de Saint-Nicolas de Tolentin à Brou :

 

"L'autel de la chapelle de Marguerite d'Autriche, dédiée à la Vierge Marie, est surmonté du monumental retable des Sept Joies de la Vierge, d'une hauteur totale 5,50 m environ et d'une longueur de 3,25 m, célèbre pour la richesse et la beauté de son décor sculpté. Pour sa réalisation, on a utilisé un albâtre veiné de gris et une pierre noire. il a également été sculpté par l'atelier brabançon travaillant à Brou.

L'Annonciation et la Visitation sont représentés dans le registre inférieur. Au centre figure l'Assomption encadrée de la Nativité, l'Adoration des mages, l'Apparition du Christ à la Vierge et de la Pentecôte dans les compartiments latéraux. "

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Nicolas-de-Tolentin_de_Brou#/media/Fichier:Eglise_de_Brou8_chapelle_de_marguerite.jpg

Il figure sur la baie 20 des vitraux de Louviers vers 1505-1510 : (j'étudie longuement ce thème dans mon article, § 6), dans une autre série, celle des 8 Apparitions du Christ après sa mort.

http://www.lavieb-aile.com/2018/11/la-verriere-des-apparitions-du-christ-de-l-eglise-de-louviers.html

On le trouve, plus près de Pleyben, en vitrail sur la baie 2 de La Martyre vers 1540 : j'ai placé dans ma description un catalogue iconographique, repris dans les Sources et Liens

http://www.lavieb-aile.com/2017/01/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-x-les-vitraux-du-choeur.la-baie-2.html

 

On ne confondra pas cette scène avec celle de la Seconde Annonciation, où un ange apparaît à Marie pour lui annoncer sa mort, mais la disposition de la pièce et des protagonistes, ainsi que le costume de la Vierge aux cheveux voilés, l'évoque obligatoirement.

Heures d'Etienne Chevalier folio 9

https://www.photo.rmn.fr/archive/02-006563-2C6NU0G5IEYU.html

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.
Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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2°) La Dormition.

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Les apôtres entourent la Vierge allongée, légèrement tournée vers nous. Certains tiennent un livre. Jean, le plus près de la tête de Marie, ne tient pas (ou a perdu) la palme que, selon la tradition, l'archange saint Michel lui a remis pour être portée à son enterrement. On ne voit aucun détail anecdotique, mais à défaut, l'artiste a su animer ses apôtres de postures corporelles et de gestes variés.

http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Les_deux_retables_flamands_de_la_Vierge_%C3%A0_Ternant_et_Kerd%C3%A9vot

Voir la Dormition du vitrail de La Martyre (3eme quart XVIe) 

http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-xi-le-vitrail-de-la-dormition-de-la-vierge-et-du-jugement-dernier-la-baie-3.html  

Voir la Dormition des vitraux de Notre-Dame-du Crann en Spezet : vers 1535-1540.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'Assomption.

Quatorze anges accompagnent Marie vers une ascension glorieuse dans les nuées. 

lannelec 9250c

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Discussion.

Devons-nous suivre René Couffon dans sa datation du XVIIe siècle, qu'il ne justifie pas ? 

Voir ma description du retable de la chapelle de Kerdevot en Ergué-Gabéric (officiellement, 1480-1490 , mais avec des bois coupés vers 1430, + 4ans de séchage, et très proche du retable de Tournant daté de 1430-1440).

http://www.lavieb-aile.com/article-le-retable-de-kerdevot-en-ergue-gaberic-29-124584535.html

Les thèmes présents ici, notamment la Dormition et l'Assomption, sont majeurs dans la production des retabliers flamands et brabançons.

Faut-il juger ce retable sur son état actuel ? ceux de Kerdevot et ceux de la cathédrale de Rennes avaient été grossièrement repeints et "restaurés", ont été pillés, et ne dévoilent que maintenant leur magnificence.

Bien-sûr, le retable de Lannédec, malgré sur structure en T et la profusion d'or seulement rompue par les carnations, le noir des chevelures et le bleu du manteau de la Vierge, est principalement un moyen-relief, sans mise en place de statuettes en ronde-bosse, sans effet de profondeur par des sols inclinés, sans mise en scène dans des dais gothiques ou des résilles, sans utilisation de sgraffito, ou de brocarts, sans multiplication de personnages secondaires et de détails anecdotiques et truculents, sans finesse de décors et d'accessoires.

Il n'empêche qu'avant de le classer, comme il l'a été jusqu'à présent, comme une œuvre secondaire et assez tardive, j'aurais bien aimé pouvoir consulter l'avis des experts, connaître la date des restaurations, le résultat des investigations  (nature des bois, assemblages, marques d'ateliers, nature des pigments). 

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II. Les statues.

1. Saint André

  La statue était abritée dans une niche avec l'inscription Saint André P.P.N. 1667. (H. Pérénnés, 1938)

 

lannelec 9257c

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2. Saint évangéliste : Saint Matthieu.

  Kersanton polychrome.

Ce personnage qui trempe sa plume dans un encrier présenté par un ange et dans lequel il trouve la divine inspiration ne peut être qu'un des quatre évangélistes. On le désigne comme étant St Matthieu, dont l'ange est l'attribut. N'ayant pas réussi à déchiffrer le nom qui est inscrit sur le socle, et ne lisant de l'inscription que ...TVRVS EST M (ce n'est pas l'article du Credo apostolique de Matthieu, qui est Sanctam ecclesiam catholicam), je fais confiance à H. Pérennés qui indique Inde Venturus est iudicare. Problème, c'est là l'article de l'apôtre Philippe.

Comme St Jean, il est pieds nus.

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lannelec 9282c

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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3. La Vierge et Saint Jean

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      Saint Jean  : il tient son évangile et il est vêtu de son habituel manteau rouge qui est ici doublé de vert et à larges manches. Il est pieds-nus conne tout bon apôtre. Sa belle robe d'or, son air inspiré et surtout peut-être son front très dégagé par la mode de l'épilation de cheveux qui sont laissés très longs en arrière, lui confèrent une allure d'un clerc d'origine noble. On indique une date à son propos : 1661.

lannelec 9290c

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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4. Saint Corentin ?

 En tout cas un saint-évêque mitré qui a oublié ses chirothèques. Noter la petite moustache fine complétée de la virgule sous le menton, très à la mode dans le clergé à une époque (XVIIe ?) que je n'ai pas encore pu déterminer précisément.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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5. Vierge à l'enfant, 1864. 

attribuée à Le Brun . Est-ce Alphonse Le Brun, sculpteur lorientais?? Ou un de nos industriels qui vont inonder nos églises des chefs d'oeuvre de l'art saint-sulpicien ? Des lettres ou une inscription sont visibles sur le galon doré du manteau bleu.

  Esc-ce vraiment N.D.du Rosaire ? sans son rosaire ?

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lannelec 9295c

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III. La chaire à prêcher.

sans son abat-voix ; elle date du XVe siècle et a été restaurée en 1993 par Georges Le Ber de Sizun, menuisier et ébéniste.

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lannelec 9294c

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IV. Les sablières.

Elles sont datées "du 16 ou 17e siècle " selon l'Inventaire Général. Certaines, de style plus ancien, sont exposées non plus in situ, mais sur le lambris récent en pin du transept.

  Je ne sais pourquoi elles me font penser à des planches d'ornementation celtique.

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lannelec 9285c

lannelec 9288c

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Les sablières en place (XVIIe ?):

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Tête d'ange (collerette) menacée par deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Frise de végétaux et masques à palmettes entre deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trois têtes d'angelots et une gueule.

On retrouve les motifs— assez dépourvus d'intérêt—  des sablières de la chapelle Saint-Laurent.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Deux têtes d'angelots entre deux gueules de dragons ; deux blochets.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LANNELEC

Dite autrefois de Trefnescop, elle est construite dans un ouvrage de terre fort ancien.

En forme de tau, elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et deux chapelles en ailes dans l'alignement du chevet. Sur la dernière colonne, du côté de l'épître, on lit l'inscription gothique : "LAN MILL CCCCIIIIXX ET X (1490) FUST FONDE CESTE EGLISE.", et, au-dessus de la porte nord, cette autre : "FAIT. FAIRE. PAR. F. LE. ROVX. FABRIQVE. LAN MDCCLXIV." (n'existe plus en 1989, date d'une réfection). La flèche date de 1883. Du type à nef obscure, l'édifice est lambrissé ; sur le lambris de la chapelle sud, inscription : "F. FAIR. P. M. LEON. RECTEVR. DE. PLEIBEN. M. GVILLAVME. LE. BORN. GAN (= Germain). PALANT. MATHIAS. DIRESON. FABRIC. FAIT. LAN. 1772. YVES. RIOVAL. FABRIC." Le lambris de la charpente avait été refait au début du XXe siècle ; on n'avait pas conservé l'inscription de 1772. Nouveau lambris en 1993.

Les ailes du transept ont conservé leurs sablières sculptées presque complètes et leur entrait engoulé ; à l'angle du bas-côté sud, un blochet pittoresque : un prêtre en chape et bonnet carré, les initiales F. et R. lisibles sur la chape et la date de 1619 au bas. Deux autres blochets représentent des têtes d'évêques, dans le bas-côté nord.

Sacristie construite en 1741, d'après l'inscription : "IA. PLASSART. FABRIQVE. 1741." Sur la porte intérieure en bois, date de 1742. La porte de la longère nord date de 1993 ; on n’y a pas réintégré les deux bas-reliefs de l’ancienne (donateur à genoux avec la banderole : « MATER :DEI :ORA :PRO :ME. » ; l’inscription relevée autrefois sur cette dernière porte « FAIT.FAIRE.PAR.F.LE.ROUX.FABRIQVE.L’AN.MDCCLXIV » n’existait déjà plus (en 1989). Les deux bas-reliefs ont été intégrés dans un autel latéral.

Mobilier :

Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle.

Deux niches à volets historiés avec leurs statues en pierre polychrome du XVIe siècle : Vierge Mère allaitant, portant sur le rebord du manteau l'inscription : "Nre. dAME MRCIS PE. POVR...", sur la plinthe de la niche : "NOSTRE DAME de LANNELEC" ; sur l'unique volet, en bas-relief, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité.

- Sainte Barbe revêtue d'un riche manteau sur lequel on lit la date de 1578 ; sur les volets, six bas-reliefs représentant la vie de la sainte ; sur la plinthe de la niche : "GRANDE et PVISSANte Ste BARBE." Chaire à prêcher du XVIIe siècle, en très mauvais état en 1989, l'escalier est détruit et il n'y a plus d'abat-voix.

- Deux panneaux sculptés dans la porte latérale nord, représentant, à genoux devant la Vierge à l'Enfant, un donateur, avec une banderole à inscription : "MATER. DEI. ORA. PRO. ME", XVIe siècle.

- A la sacristie, armoire à quatre portes du XVIIIe siècle. Elle a été volée.

Statues - en kersanton : Vierge au Calvaire ;

- en pierre : saint Matthieu tenant une banderole où l'on peut lire : "INDE VENTVRVS EST IVDIC...", 1667 ;

- en bois polychrome : autre Vierge Mère dite aussi Notre Dame de Lannélec, autre Vierge dite Notre Dame des Sept Douleurs, XVIIe siècle, saint André, saint Jean l'Evangéliste, saint Germain (a perdu sa polychromie), saint Corentin, autre sainte Barbe, toutes du XVIIe siècle, et une Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Rosaire (1864). Notre Dame des Douleurs et saint Jean ont fait partie d'un groupe de Crucifixion.

- les statues de sainte Barbe et de la seconde Notre Dame de Lannélec (chapelle nord) ont été volées.

Dans la porte de la longère nord, qui n'était pas d'origine, bas-relief : Vierge Mère avec, à ses pieds, un donateur à genoux, "MATER:DEI:ORA:PRO:ME", et une deuxième inscription, datée de 1772, citée plus haut. Une porte neuve installée en 1993 ne porte plus ce bas-relief.

Armoire, bois, XVIIIe siècle.

Vitraux : dans la maîtresse vitre, armes de Bretagne et mi-parti France-Bretagne, de Charles VIII et Anne de Bretagne, et armes de Kergoët pleines et mi-parti du Desnay. De l'ancienne Crucifixion subsistent les panneaux représentant la Vierge Marie et saint Jean au pied de la croix, une belle Pietà et sainte Barbe ("SANCTA BARBARA O. P. N."), dont la tête a été détruite au XXe siècle. - Dans le vitrail de l'aile nord, sainte Véronique avec sainte Face moderne.

Cloche datée 1764 (C.). 

Sur le placitre (site inscrit), calvaire du XVIe siècle, en kersanton : Crucifix avec anges au calice, larrons en croix sur les consoles, Vierge ... l'Enfant au revers.

INVENTAIRE GENERAL

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-lannelec/5e9eca66-2134-4fd9-8d43-bb9416344296

 

PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Vierges allaitantes
17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 14:54

La chapelle de la Trinité (An Dreïnded) de Lanridec en Pleyben.

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Voir aussi sur Pleyben :

L'église

Les chapelles :

 

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PRÉSENTATION.

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Lanridec ou Lanrideg  se trouve à 5,6 km au nord du bourg de Pleyben, à égale distance de celui-ci avec ceux de Braspart et de Lopérec. La chapelle occupe une situation élevée, à 124 m d'altitude, sur une ligne de crête entre deux ruisseaux descendant se jeter dans la Douffine 50 m  plus bas.

À une centaine de mètres au nord, la carte IGN indique les lieux-dits Pennod (un promontoire surplombant à 113 m. la  Douffine), et Meilh Pennod (le moulin en contrebas), tandis que Nevez Pennod se trouve légèrement plus à l'ouest, et que, sur la route de Lopérec, Croaz Pennod indique au sud l'embranchement vers la chapelle : ces toponymes deviennent, sur la carte d'Etat-Major 1822-1866, Pennaut, Moulin de Pannault et Penahout, ou Pennant sur la carte de Cassini. On retrouve ce toponyme Pennod/Pennault à Lothey au dessus de l'Aulne. Il signifie "le sommet de la falaise", le suffixe gaulois -enn (ennus, enna) ici associé au suffixe oronymique -aod "falaise" se retrouvant  souvent pour désigner des hauteurs (Jacques Lacroix 2004).  Il est relié au radical celtique et breton -penn "tête, extrémité, qu' on le trouve tout autour du site de Pennod sous les formes Pennfeunteun, Penhoaden, Penn ar c'hoad, Penn an Neac'h, Pennawern indiquant que c'est tout le massif dominant au nord de la paroisse de Pleyben la boucle de la Douffine qui constitue une pointe en cul de sac à l'ouest de la route Pleyben-Braspart. En 1822-1866, un pont du Dour Du permet le passage de la route Lopérec-Pleyben, et la carte indique au nord le pont de Ruis.

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En effet, la chapelle a été probablement construite au XVIe siècle pour les seigneurs de Pennault (dont on trouve les armoiries sur le chevet au dessus de la maîtresse-vitre, et sur la tour), puisque d'après Pérénnès, Pierre de Coatrediez, sieur de Pennault en revendiquait le patronage dans un aveu de 1603 conservé aux Archives Départementales. En 1654, selon les archives paroissiales, il y célébrait un mariage. 

La tour et et la chambre de cloches datent du 17e siècle. La chapelle a été restaurée en 1675 (date portée sur le linteau d´une porte bouchée au niveau du chevet), puis en 1726 (date portée sur le clocheton ainsi que l´inscription « CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQUE LAN 1726 »), et enfin en 1881 (intervention globale). La sacristie a été ajoutée au 19e siècle.

Le plan est en croix latine ; des  contreforts sont présents aux angles nord-ouest et sud-ouest ainsi que sur le mur sud de la nef. Le pignon ouest est appareillé en pierre de taille de granite surmonté d´une tour à une chambre de cloches.

Le toponyme An Dreïnded est la forme bretonne de La Trinité. Je n'ai pu établir si le toponyme Lanridec, par ailleurs non attesté, est une forme contractée d'An Dreïndec.

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La nef, le bras sud du transept, vue du sud-ouest.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le pignon ouest, la nef, le bras sud du transept, vue du sud-ouest.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le chevet et les deux bras du transept, vue de l'est.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Situation parmi les autres chapelle de Pleyben:

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le chevet, vue de l'accès principal à la chapelle.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LES ARMOIRIES.

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Ces armes se retrouvent  sur le mur du chevet (sous un larmier).

"Un autre Alain de Tyvarlen, petit-fils probablement du précédent, épousa Sybille de Kersaeou.Il fut père d'Alain de Tyyarlen qui décéda en 1384 et laissa de son mariage avec Plézou de Pennault ( Fille et héritière de Guillaume, seigneur de Pennaut (en Pleyben) et de Hazevis de Meylar, elle mourut en 1421, âgée de 70 ans, au château de Rosmadec et fut inhumée dans l'église dès Cordeliers, sous l'habit des frères. (Bibl. Nat. F. ms; 22.351), un fils de même nom, mort sans postérité en 1404, et deux filles dont la cadette, Margilie, fut mariée au seigneur de Coetrédrez ( Margilie de Tyvarlen eut en partage la seigneurie de Pennaut pour laquelle son fils Yvon de Coëtredrez rendit aveu au duc, en 1454)" (Conen de Saint-Luc, Notice de Landudec, Bull. SAF 1917)

1°) Jean de Coétredrez (1352-1392) fut le  père de Roland de Coetredrez qui épousa/ Marguerite de Tyvarlen :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=roland&n=de+coetredrez

https://www.myheritage.fr/person-5078508_151331621_151331621/jean-de-coetredrez

https://www.myheritage.fr/person-5078505_151331621_151331621/marguerite-de-tyvarlen-de-coetredrez

Les armes pleines de Coetredrez sont un écartelé de gueules à la fasce d'argent et de gueules au lion d'argent. Elles se voyaient en l'église de Trédrez.

http://www.infobretagne.com/tredrez-eglise-preeminences.htm

Elles sont associées ici dans l'écusson de droite à d'autres armes en alliance, qu'il m'est difficile de lire.

2°) Yves de Coetredrez (1417) fils des précédents épousa Jeanne de Poulmic dont les armoiries figuraient sur la maîtresse-vitre.

3°) Yves de Coétredrez vers 1495-1546,  leur fils épousa Marie Le Moine (d'argent à trois coquilles de gueules)

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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On  retrouve aussi l'écu de gauche  sur le clocheton, où la pierre a été placée à l'envers, sommet vers le bas (peut-être par négligence récente) . Les armoiries de Coetredrez sont associées, au quatrième quartier, à celles à trois poissons qui se retrouvaient soit sur le vitrail, soit sur le bénitier. Pérénnès les qualifie de saumons.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Pérénnès et Couffon  les signalent aussi  sur la maîtresse vitre (sur le remplage selon Couffon) :

Sur la maîtresse-vitre, Pérénnès décrit : 

La maîtresse vitre a des armoiries : un écusson parti au 1er de trois saumons, au 2 d'un léopard, aux 3 et 4 des mêmes à l'inverse. — Un autre écusson divisé verticalement en deux parties : celle de gauche subdivisée en deux horizontalement. La partie de droite représente un damier de trois carrés sur chaque rang, verre blanc alternant avec verre rouge. Le haut de Ia partie de gauche est formé de trois bandes horizontales, une blanche entre deux rouges ; le bas renferme un léopard. Le premier écusson est reproduit à l'extérieur à la base du clocher, au-dessus du porche et se retrouve également au fronton de l'abside, accosté du second écusson. Ce sont les armoiries du sieur de Pennaut.

Le "léopard" doit être le lion d'argent des Coetredrez. On reconnaît dans le damier blanc et rouge les armes des Poulmic, une alliance également présente à Trédrez :

http://www.infobretagne.com/tredrez-eglise-preeminences.htm

 

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=yves&n=de+coetredrez

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Enfin, on voit deux poissons sur les pans du bénitier de la porte sud.  Selon Pérénnès, ces deux saumons se voyaient aussi sur le chapiteau d'une croix, brisée par la tempête en 1892. Rien ne plaide pour leur appartenance à l'héraldique.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La date de 1675 à l'abside du chevet.

Si nul renseignement n'existe sur la fondation de la chapelle, et si, nous l'avons vu Pierre de Coetredrez , seigneur de Pennaut, réclamait son patronage avant de célébrer un mariage en 1654, les dates inscrites à l'extérieur et à l'intérieur témoignent d'une période d'activité entre 1664 et 1675 :  A l'intérieur : 1664, sur l'armoire de la sacristie ; 1666, sur un ancien confessionnal.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L´inscription « CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQUE LAN 1726 » relevée par Couffon.

Le texte s'inscrit en réserve, en lettres romaines majuscules, sur deux lignes séparées par une réglure. Elle occupe l'angle de la face sud de base de la tour du clocher, sous la chambre des cloches.  Je lis plutôt, avec ces variantes de graphie qui donnent à ces inscriptions lapidaires toute leur saveur, :

CRISTOPHE LE BRIS

FRABRIQVE LAN

La date (qui devait être portée de l'autre coté de l'angle) n'était déjà pas retrouvée par Pérénnès, mais ce dernier a retrouvé dans les archives l'année à laquelle Christophe Le Bris était fabricien : l'année 1726.

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La chapelle fut restaurée en 1727 : un pavé y fut placé : le montant des travaux fut de 319 livres 10 sols. En 1737, le peintre-doreur Meziven-Grall, de Landerneau, reçoit 200 livres pour travaux de peinture et d'embellissement. Les offrandes annuelles montaient à près de 300 livres, et ne différaient pas de celles des autres chapelles.

 

Vendue nationalement au moment de la Révolution au sieur Yves Lanniel, fils, du bourg de Pleyben le 25 Thermidor an IV, elle fut cédée avec cimetière et placitre et dépendances, Ie 30 Fructidor an VI (16 Septembre 1798) à Pierre Cozic, du manoir de Pennaut  [celui des anciens seigneurs de lieu] pour 120 francs. Ce dernier, à son tour, la céda au fabrique de l'église paroissiale. La Trinité avait son chapelain ou matinalier qui recevait 24 livres par an pour son office. La chapelle sert, à son tour, de chapelle de secours, pour Ies messes du dimanche. Le pardon s'y célèbre le dimanche même de la Trinité. (Pérénnès, 1938)

Yves Lanniel :   https://gw.geneanet.org/nlegrand?lang=fr&n=lanniel&oc=0&p=yves

Un acte désigne Pierre COZIC comme maître d'hôtel propriétaire du manoir de Pennaut. Il a épousé en 1774 à Brest Marie Jeanne Grall, puis en 1791 Jeanne Marie Le Gorrec, avant de décédé en 1816.

https://gw.geneanet.org/jangirault?n=cozic&oc=2&p=pierre

La chapelle fut entièrement réparée en 1881 : on y dépensa 3.559 fr. 65.

L'édifice, comme toutes les chapelles communales de Pleyben, a été restauré en 1993 grâce au don de Madame Le Douzen - les vitraux ont été réalisés par Alain Ronan de l'atelier C. Robert.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LE CALVAIRE DU PLACÎTRE : SA PIETÀ À L'ANGE DE TENDRESSE.

 

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C'est à mes yeux le plus bel ornement de cette chapelle, placé en son sud devant la porte principale. 

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Sur un emmarchement à trois degrés en moellon de schiste et de grès arkosique, et un socle carré chanfreiné s'élève un  fût rond à écots en granite avec chapiteau, croix à branches arrondies et Christ en croix en kersantite de la fin du 19e ou au début du 20e siècle.

Mais on remarque surtout la Pietà en kersanton, datée du XVI ou XVIIe siècle, la tête de l'ange ayant été très récemment refaite par un artiste local.

Cette Vierge de Pitié assise est légèrement penchée et le visage tournée vers son Fils. Sa tête est couverte par son manteau formant voile, manteau dont le pan gauche s'écarte pour laisser passer le bras. 

Le Fils repose sur les deux genoux de sa Mère, le genou droit étant plus haut ; son visage barbu est tourné vers elle. Le corps et la tête  forment une ligne horizontale qui se brise perpendiculairement aux genoux ; les pieds sont croisés. Le bras droit tombe verticalement, exposant la large paume marquée du clou de la Crucifixion, tandis que le bras gauche, soutenu par la main de la Vierge, est parallèle au corps.

À gauche des deux jambes de la Vierge et de ses chaussures à bouts ronds est figuré le montant du fauteuil, et, en bas, ce qui ressemble parfaitement au flacon d'onguent de Marie-Madeleine, bien qu'elle soit absente ici.

L'élément le plus remarquable est l'ange, ailé, placé à la tête du Christ, qu'il soutient. Son visage très joufflu et ses cheveux bouclés en triangle ne témoignent pas du style de l'artiste d'origine, et ont peut-être été inspirés au sculpteur du XXIe siècle par les œuvres de Roland Doré.

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Cet ange entourant la Vierge de Pitié trouve son origine dans les quatorze pietà du Maître du calvaire de Tronoën (Saint-Jean-Trolimon, en Cornouaille) vers 1470. Sur ce calvaire, deux anges aptères soulèvent le voile de Marie dans un geste de tendresse qui a conduit Emmanuelle Le Seac'h à les qualifier d'anges de douceur. Le Christ est très semblable à celui de Lanridec, mais ces 14 pietà du XVe siècle diffèrent de celle-ci car elles sont en granite, que les plis du manteau entre les genoux forment une série de V, ou encore que l'ange tient le voile maternel.

Sept autres Pietà également recensées par Le Seac'h  reprennent ce motif des anges autour de la Vierge et du Fils, cette fois-ci au XVIe siècle. Cinq se trouvent en Finistère, et j'ai décrit dans ce blog celle de la chapelle Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou (en calcaire polychrome), ou celle de l'église Saint-Sauveur du Faou (à 3 anges et en granite polychrome). Aucune des sept  n'est en kersanton.

 

L'inventaire de ces anges apportant leur aide et leur tendresse à la scène de la Vierge de Pitié n'est pas clos ; on peut citer ainsi le calvaire de Plovan, non loin de Saint-Jean-Trolimon. (Atlas Plovan 2449), et sa pietà de kersanton.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'INTÉRIEUR.

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Dans cet édifice de plan en croix latine, le vaisseau unique est éclairé au sud par une porte en plein cintre et une fenêtre. Deux portes en plein cintre, de part et d´autre du chevet, ont été bouchées (fonction initiale indéterminée). Les baies du chevet et des bras de transept en arc brisé comportent des remplois de réseaux du XVIe siècle. Le lambris de couvrement est peint en bleu, tandis que le sol est couvert de dalles de schiste.

 

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L'édifice possède un mobilier religieux ancien important dont une statue de saint Michel, un groupe de la Trinité en kersantite, et une armoire de sacristie datée 1664 .

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Vierge à l'Enfant.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Sainte Catherine d'Alexandrie tenant sa roue et la palme du martyre.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Charles Borromée, évêque de Milan.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trinité souffrante. Deux blocs de kersanton polychrome.

C'est une œuvre qui retient l'attention, notamment parce que son style rappelle les statues des évangélistes des autres chapelle de Pleyben : saint Marc et son lion à Saint-Laurent, saint  Matthieu et son ange.

La colombe de l'Esprit Saint a disparu. Le Père vêtu comme un pape, tient son Fils crucifié.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Michel archange terrassant le dragon.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La cloche.

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Tentative de déchiffrage :

 

MARIE JACQUELINE DE LA

BENITE LE 15 JUIN 1946

PARRAIN JACQUES RANNOU

DE PENNAVERN SAINT SULIAU

MARRAINE MARIE ANNE DREAU

DE PENNARVERN

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LOUIS BOLLEE ET SES FILS FONDEURS A ORLEANS

 

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Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de la Trinité à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

" CHAPELLE DE LA TRINITE Edifice en forme de croix latine. Dans un aveu de 1603, le seigneur de Panaot ou Pennault en revendique le patronage. L'édifice actuel a été restauré au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle : la fenêtre flamboyante de l'aile nord paraît un remploi. On lit sur le mur du chevet la date de 1675 et sur le clocheton : "CHRISTOPHE LE BRIS FABRIQVE LAN (1726?)." Ce clocheton amorti par un dôme est timbré des armes des Pennault. Ces armes se retrouvent aussi sur le mur du chevet (sous un larmier), sur le remplage de la maîtresse vitre et sur le bénitier encastré de la porte sud.

L'édifice a gardé des traces de restauration : les deux colonnes à tailloir aux deux angles du choeur ne portent plus rien ; deux fenêtres ont été murées dans les pans nord et sud du choeur ; sur le pan nord se lit la date de 1675. La longère sud a été étayée par des contreforts ; sur l'un d'eux, date de 1820.

L'inscription "ASSELIN 1882", lisible sur le lambris de la nef, rappelle une restauration de la chapelle.

 

Mobilier : Le maître-autel ... quatre colonnes est de la fin du XIXe siècle, mais les deux niches à colonnes corinthiennes et pots à feu qui encadrent la fenêtre d'axe sont anciennes. Armoire de sacristie portant la date de 1664, et le confessionnal actuel ne porte aucune date ; celle de 1666 concerne un confessionnal aujourd’hui disparu. La balustrade porte l'inscription : "L. 1651. P. Y."

A la croisée du transept, poinçon de charpente qui rappelle celui de la chapelle Saint-Laurent.

Statues - en pierre : sainte Trinité, le Père présentant son Fils en croix ;

- en bois polychrome : autre groupe de la Trinité, Vierge à l'Enfant, sainte Catherine, la roue à la main gauche, saint Charles Borromée, sainte Anne seule, saint Michel terrassant le dragon, quatre blochets. * Sur le placitre, croix mutilée par la tempête de 1892 : l'ancien fût écoté de granit porte depuis un Crucifix en kersanton ; l'ange qui soutient la tête du Christ dans le groupe de la Pietà est mutilé. "

— INVENTAIRE GENERAL

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-de-la-trinite/a234e4df-c8c7-45f8-a769-1274d59e0d73

 

 

—PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

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1 août 2019 4 01 /08 /août /2019 13:52
Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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CHAPELLE DE GUENILY Dédiée à Notre Dame de Vrai Secours.

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"L'édifice actuel, en forme de croix latine avec chevet à pans coupés, a été reconstruit en 1689 (date inscrite sur le chevet). Vendu comme bien national le 25 thermidor An IV, il fut racheté par un groupe d'habitants le 28 avril 1804 et donné par eux à la paroisse. Dans la longère sud de la nef, l'on a conservé d'un précédent édifice un fenestrage flamboyant ; le pignon ouest est surmonté d'un petit clocheton gothique à une chambre et sans galerie, refait au XIXe siècle." (Couffon)

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"Cette chapelle Notre-Dame de Guenily (ou Guennili), dite jadis Guern-ilis Penity ou Ilis-ar-Vern, sous le vocable de Notre-Dame de Vrai-Secours, est située au bord de l’ancienne route de Châteaulin à Pleyben, à cinq kilomètres du bourg, en l’ancien fief de Treffzéguidy.

Rien de précis sur la fondation de cet édifice : d’après une tradition, elle serait due à un voeu fait par l’un des seigneurs du château voisin de Trézéguidy durant sa captivité pendant les Croisades ! On croit généralement aussi qu’il y a eu, à l’origine, à Guernilis, un prieuré : le village proche de la chapelle, appelé le Moustoir (moustier, de monasterium), où encore jadis le manoir du Guern, indiquerait le lieu de résidence des religieux desservant ce prieuré. Ce village aurait donné son nom à la chapelle : Guern-ilis, Ilis-ar-Vern.

La date la plus ancienne concernant la chapelle nous est fournie par un ancien soubassement de calvaire gisant dans l'enclos. Cette date est : 1577, surmontée d’une autre : 1821, rappelant apparemment une restauration du calvaire.

Les registres paroissiaux, à la date du 25 Janvier 1655, font mention d’une célébration de mariage en la chapelle, après licence obtenue de l’officialité de Cornouaille.

L’édifice, menaçant ruine, fut rebâti en 1689, comme l’indique la date inscrite au pignon de l’abside.

Le seigneur baron de Tréziguidy (ou Trézéguidy), comme premier prééminencier de la chapelle, fit les avances d’argent nécessaires à la reconstruction, que lui soldèrent, dans la suite, les fabriciens de la chapelle.

En 1691 et en 1699, des, travaux de lambrissage et d’embellissement y furent exécutés par Jean le Séven et Jean Cévaër, artisans de Pleyben, qui sculptèrent les autels.

Jadis on y célébrait plusieurs pardons par an : le 19 Mars, fête de saint Joseph, le 1er Mai, fête des saints apôtres Jacques et Philippe, le 25 Août, fête de saint Barthélémy, et aux jours de fête de Notre-Dame, spécialement le 25 Mars.

La messe des jours de pardon était tarifiée 5 sols pour la messe basse ou matinale, 10 sols pour la messe chantée.

Des nombreux pardons qui se célébraient autrefois à Guennili, deux se maintinrent après la Révolution : celui du premier dimanche de Mai, et celui du 8 Septembre. Ce dernier a été supprimé vers 1842.

La chapelle de Notre-Dame de Guennili fut vendue comme bien national, le 25 Thermidor an IV, à Guillaume Moulin, cultivateur de Kergogan, qui la revendit le 28 Floréal an XII (28 Avril 1804), à Allain Hascoët de Kerdreux, François le Léon, de Moguen et autres, contre la somme de 60 francs, montant des francs l’achat avancés par lui, ce pour en empêcher la profanation. Les nouveaux acquéreurs remirent la chapelle et ses dépendances à la commune, qui les restitua à l'Église.

Notre-Dame de Guennili était desservie les jours de dimanche et fêtes par un prêtre, chapelain ou auxiliaire, rétribué pour ce service, et résidant d’ordinaire dans le voisinage même de la chapelle." (H. Pérennès)

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les trois autels, timbrés à leur sommet des armes de Paul de Kerlec'h et de Catherine-Françoise Fouquet, Seigneur et Dame de Trézéguidy, furent exécutés en 1698 par Jean Cévaër, sculpteur, et Jean Le Séven, menuisier.

Le retable du maître-autel a été restauré en 2002.

 

Les armes de Trézéguidy se voient dans l'une des fenêtres en alliance avec celles de Montdragon, rappelant l'alliance de Troïlus de Montdragon et de Françoise de la Palue, vers 1520.

Voir le gisant de Troïlus de Montdragon :

http://www.lavieb-aile.com/2017/08/le-gisant-de-troilus-de-mondragon-au-musee-departemental-breton-de-quimper.html

Statues en bois polychrome : Vierge à l'Enfant dite Notre Dame de Guenily, dans le retable à quatre pilastres cannelés du maître-autel .

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Paul de Kerlec'h.

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Selon La Garancière, "La famille de Kerlec'h est d'antiquité chevaleresque, issue en juveigneurie de la maison du Chastel, originaire de la paroisse de Ploudalmézeau, la famille de Kerlec'h fut l'une des plus illustres du pays de Léon. Lors de la réformation de 1671 elle fut reconnue noble et d'ancienne extraction chevaleresque, avec onze générations. Vivaient au milieu du XVIIème siècle : Messire René de Kerlec'h, chevalier seigneur de Tressiguidy, marié à demoiselle Françoise Hay de Coëtlan ; — Paul, son fils, marié : 1° à Vincente de Kerguézay, et 2° à [Catherine] Fouquet ; — Messire François de Kerlec'h, seigneur du Plessix, frère de René. — Messire Alain de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à demoiselle Renée de Lannion, dont : Pierre-Claude de Kerlec'h, chevalier, seigneur du Rusquec, marié à Louise de Kersulguen, et Renée de Kerlec'h qui fut mariée à Claude du Perrier, seigneur du Menez ; etc..

Cette famille est éteinte dans toutes ses branches.

Armes anciennes : D'azur à dix sonnettes d'argent, 4. 3. 2. 1. Armes modernes : Du CHASTEL. (Fascé d'or et de gueules de six pièces) surmonté d'un lambel d'azur."

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Mais les armoiries représentées ici ne comportent pas des fasces, mais des burelles, et elles sont dépourvues du lambel.

Paul de Kerlech naît le 9 avril 1637 et est décédé après le 20 mai 1669 . Il est le fils de René de Kerlech †1665/1669 , baron de Trésiguidy, seigneur du Plessix et de Françoise Hay de Coetlay . Il est le jumeau de Magdalaine (qui épouse en 1663 Morice de Kermoesan). 

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Paul de Kerlec'h , baron de Trezeguidy, épousa Vincente de Kerguezay  puis Catherine-Françoise Fouquet de La Bouchefolière, née le 21 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, baptisée le 30 janvier 1668 – Saint-Germain,Rennes, décédée à Pleyben en 1726 à l'âge de 58 ans , fille de François Fouquet, seigneur de La Bouchefolière ca 1632-1679 et de Françoise Oriot, dame de Kergoët †1668, veuve de Paul de Kerlec'h et remariée le 1er mars 1706 avec Maurice-Joseph Avril, sieur de La Chauvière 1678-1748 (sans postérité) . http://www.cgf-forum.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=10295 

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La tradition orale le dit présent à la noyade accidentelle sur l'Aulne, au moulin de Tréziguidy, en 1693, de 61   victimes. Ce drame est rappelé dans le vitrail réalisé en 1993 par Jean-Pierre Le Bihan de Quimper.

"Désireux de rentrer chez eux, après les processions religieuses ayant eu lieu dans la journée à Lothey, des centaines de paroissiens empruntent chaque année une embarcation depuis le vieux bourg de Lothey pour rejoindre Trésiguidy (et les installations du moulin facilitant l'embarquement), plutôt que d'emprunter le chemin plus long et abrupt menant au plateau de Pleyben.  Mais en ce soir du 26 juillet 1693, l’embarcation est déséquilibrée et elle coule dans l'Aulne, et avec elle 61 paroissiens de Pleyben et 16 paroissiens de Saint Ségal et Lopérec soit 80 passagers - environ - dont des familles entières."

 

 

http://traezhhatevenn.blogspot.com/2017/07/1693-naufrage-sur-laulne-tresiguidy.html



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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LA STATUAIRE.

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"Les statues en vénération à Guennili sont celles de Notre-Dame de Vrai-Secours, dominant le maître-autel, de saint Joseph, de saint Barthélemy, travesti en saint Antoine !, de saint Paul, de saint Philibert ! (jadis saint Philippe), de sainte Catherine d'Alexandrie, de saint Nicodème, de saint Eloi." (Pérénnès)

On remarque une coïncidence troublante :  les statues de Notre-Dame-de Vrai-Secours, de saint Nicodème  et de saint Éloi se retrouvent aussi à la chapelle Saint-Nicodème de Ploéven. Et, dans les deux cas, on y garde le souvenir de  dons de produits agricoles ; mais à la différence de Saint-Nicodème, ceux-ci proviennent ici moins de l'élevage de vaches et de chevaux (avec le crin et le beurre) que des cultures de céréales et de légumes.

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-ix-le-retable-de-saint-eloi-et-sa-statue-dans-la-chapelle-saint-nicodeme.html

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/ploeven-x.le-retable-de-saint-isidore-et-sa-statue-dans-le-transept-nord-de-la-chapelle-saint-nicodeme.html

"Les offrandes des fidèles étaient de diverses natures : les unes, constituées en espèces, provenaient surtout des « testaments » ou legs volontaires, dont on compte 47 en 1694. On relève parmi les autres oblations celles de chemises, légumes, habits, bride de cheval, lattes et tuiles, puis de pierres forinales (à four), de la valeur de 12 livres deux sols.

Il y avait aussi la « renderie » ou quête de fil, lin et chanvre, dont le revenu était variable suivant les époques, de 10 à 27 livres par an. Les collecteurs du fil recevaient, en 1688, 24 sols, en dédommagement « d’avoir amassé le dict fil », à travers les villages de la trêve.

Les revenus de la chapelle étaient importants : en 1689, de 490 livres, en 1782, de 917 livres, 10 sols, 4 deniers. En 1734, le Pape Clément XII accordait à la chapelle le bénéfice d’une indulgence plénière, par bref du 18 Août, conservé aux archives paroissiales." (Pérénnès)

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Nicodème, habillé en notable Juif, tient la couronne d'épines.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Éloi.

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Vêtu du tablier de maréchal-ferrand, il tient dans la main gauche la patte de cheval qu'il doit ferrer.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Barthélémy et son couteau de dépeçage.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Paul.

"Les statues  de saint Paul et de sainte Catherine, surmontant les autels latéraux, y ont été placées par les seigneurs de Trézéguidy, Paul de Kerlec'h et Catherine-Françoise Fouquet, en l'honneur de leurs patrons respectifs. Les armoiries de ces donateurs sont reproduites au sommet des trois autels de la chapelle.".(Pérénnès)

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Philibert.

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Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La cloche MARIE JEANNE JOSEPHINE  a été fondue à Quimper

On y lit le nom de LEVAREC DU MENONT.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle de Guénily en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Pleyben
31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 14:23
La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. L'édifice (XVIe, 1662, 1731, 1776, 1808,...)

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SITUATION. LECTURE DU PAYSAGE.

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La chapelle de Saint-Laurent,  en forme de croix avec un petit clocheton mur, est située à 1,500 mètres au Nord-Ouest du bourg de Pleyben , à une altitude de 85m. La fontaine alimente un ruisseau formant la rivière du Vernic, affluent de l'Aulne qui s'écoule du nord-est vers le sud-ouest. 

On retrouve donc une situation fréquente, où le sanctuaire domine à près de 100 mètres d'altitude un cours d'eau boisé (Saint-Côme et Saint-Jean à Saint-Nic, Saint-Dispar à Dinéault,  le bourg ou la chapelle Saint-Sébastien de Saint-Ségal, la chapelle Saint-Nicodème à Ploéven, etc...) qui se jette vers l'Aulne ou vers la mer. Il succède souvent à un premier sanctuaire, voire à un ermitage, dont les traces sont suspectées plutôt que patentes.

http://www.sage-aulne.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=4&Itemid=143

Ces vallons souvent émaillés de moulins servaient de voies de communications, et la route actuelle qui relie la chapelle avec Pleyben  suit le tracé du ruisseau.

La situation dominante du lieu est marquée par le toponyme du lieu bâti le plus proche, celui de Rozalghen (2019) dont les cartes donnent les variantes  Rosalaguer (1820-1866), Rosalguen ?? (Cassini, v. 1770), Rosaleguen (1950), puisque la racine roz ou ros signifie colline  (vieux-breton "tertre, hauteur"). C'est le cas de Rozarnou à Dinéault pour la chapelle Saint-Dispar.

"Le mot roz, signifiant montagne à pente généralement uniforme, sert à désigner Roz du (Botmeur), Roz ar yar (Plounéour), Roz an eol (La Feuillée), Roz ampaou (Brasparts). Les collines granitiques appelées roz forment une sorte de gradin entre les sommets et les bas-fonds marécageux. Ces roz étaient, à cause de la pente moins forte, les seules terres que l'homme pût cultiver au centre de l'Arrée. Ainsi depuis Botcador (en Botmeur) jusqu'à Tréludon s'étire une traînée de villages entourés d'un peu de verdure et de maigres champs. Par ex. le village de Kerbruc est abrité par trois roz : roz du, roz uihan et roz vras. Menez, c'est-à-dire la montagne au sommet arrondi, est moins fréquent : Les Menez et Menez quilliou en Plounéour. Reun est employé quand on considère la pente moyenne régulièrement inclinée : Le Reuniou (Berrien). "

Annik Toberne, La toponymie forestière des Monts d'Arrée , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1954  61-2  pp. 407-415 https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1954_num_61_2_1970

 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-3.983676&y=48.228033&z=14&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

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PRÉSENTATION.

Notice en ligne par l'enquête de l'Inventaire Général.

 

Édifice de plan en croix latine, avec bras de transept très allongés et chevet peu saillant. Chevet et bras nord étayés par d´imposants contreforts. Nef éclairée au nord par une seule ouverture en arc brisé. Bras de transept accessibles par des portes (en arc brisé au sud, plein cintre mouluré au nord) et éclairés par des fenêtres (deux au sud, une au nord) en arc brisé à réseau flamboyant. Maîtresse-vitre en arc brisé à réseau flamboyant. Porte de la sacristie dans-oeuvre en arc brisé. Sol couvert de dalles de schiste. Sablières sculptées (sauf dans la nef). Charpente à arbalétriers courbes et entraits retroussés à engoulants, clés pendantes sculptées (fleurons, têtes d´angelots). Blochets figurant des anges portant les instruments de la Passion à la croisée du transept.

Fontaine bâtie dans les années 1640 (date en partie illisible), remontée,  couverte d´une voûte en plein cintre abritant une statue moderne..

granite , schiste , grès pierre de taille , moellon 

L´édifice, comme toutes les chapelles communales, a bénéficié du don de Madame Le Douzen pour sa restauration (mobilier compris) en 1992. Vitraux réalisés en 1992 par M. Le Bihan de Quimper. Mobilier de grande qualité et d´intérêt patrimonial.

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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I. L'HISTOIRE : LES INSCRIPTIONS.

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1°) La bulle d'indulgence de 1500 : une première restauration d'un édifice plus ancien.

On ne connaît rien de la fondation de la chapelle, mais elle doit remonter au-delà du XVIème siècle, puisqu’en l'an 1500, il était question de faire d’importantes réparation, comme en fait foi une bulle d’indulgences découverte aux Archives départementales et signée de 22 cardinaux, diacres et évêques.

Dans cette bulle, la chapelle est dite de Saint-Tugdual : on y signale les fêtes de Saint Marc, évangéliste, de Saint Tugdual, de Saint Laurent, de Saint Roch, comme y étant célébrées. La bulle est obtenue par Noble Fiacre Leinloët, clerc du diocèse de Quimper, en faveur des restaurations à effectuer à la dite chapelle.

Elle conserve de cette époque  le plan en croix  ainsi que plusieurs éléments (niche crédence nord, portes nord, sud et est, porte de la sacristie).

 

2°) Deuxième  mention en 1652, registre paroissial.

On relève aux registres paroissiaux de l'an 1652 qu’on trouva sur l’autel de la chapelle « ung enffant emmailloté dans des drapeaux, dont on ne cognoit ny père ny mère, et qui estoit une fille ».

 

3°)  En 1662, un document d'archive signale une nouvelle restauration : la chapelle est grandement reconstruite.

La bulle de 1500 fut utilisée à nouveau en 1662, lors d’une nouvelle restauration ; elle fut alors retranscrite, et la chapelle y est, cette fois, dite de « Monsieur Saint Laurent ».

Ce sanctuaire a porté les noms de Saint-Pabu ou Tugdual et de Saint-Laurent indifféremment, jusqu’en 1756, où elle s’est appelée définitivement chapelle de Saint-Laurent.

 

Le recteur de Pleyben était alors (de 1662 à 1682) Jean-Baptiste de Kerret, sieur du Carpont.

— Fils de Philippe de Kerret et de dame Julienne de Boisguehenneuc, seigneurs de Quillien, le Birit et autres lieux, Messire Jean-Baptiste de Kerret continua l'oeuvre d'ornementation, et d'embellissement commencée par Messire Coffec.

Il fit construire par les frères Le Déan, de Quimper, en 1666, le magnifique retable à tourelles du maître-autel, fit fondre sur place 4 cloches par Maître Hervé Léonard, fondeur, de Nantes.

En 1679, il passait marché avec le sieur Jégouïc, du Haut-Corlay, pour une grande horloge à placer dans la grande tour. Il eut soin également des âmes qui lui étaient confiées, en leur faisant donner deux missions par le Père Maunoir, en 1665 et 1676.

Il fit reconstruire, en 1662, la chapelle de Saint-Pabu (Saint-Laurent).

Les deux missions du père jésuite Julien Maunoir à Pleyben sont importantes à considérer, pour l'influence qu'il exerça sur la pratique religieuse, et, sans doute, sur les choix iconographiques qui s'ensuivirent. En 1665, il était accompagné de 50 missionnaires. Il mourut en 1683, et parmi les guérisons miraculeuses que G. Le Roux lui attribut après sa mort, il faut citer à Pleyben celle de Jean Pezron, qui avait été 13 ans sans marcher, de Louise Cozan, qui avait perdu la parole,  et surtout celle du recteur René de Kerret (cf. infra), qui " avait été pendant trois ans entiers fort incommodé d'une fluxion à la gorge , sans pouvoir trouver de remède ; il se voua au P. Maunoir ; il commença une neuvaine à son cœur au collège de Quimper , et le troisième jour de la neuvaine il se trouva parfaitement guéri. Il signa sa déposition à Plevin , le 21 de Juin 1685". Ce qui démontre combien le clergé de Pleyben avait été fasciné par le missionnaire. (Source)

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3°) Réfection de la charpente en 1686, Guillaume Coadour étant fabricien.

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La première inscription est celle inscrite sur la sablière (ou corniche) du bras nord du transept. Elle signale la réfection de la belle charpente en carène inversée sous la direction  du  fabricien, Guillaume Coadour  en même temps que les baies est.

On lit, gravé en creux  dans un cartouche  orné de volutes:

GVIL : COADOVR

FABRI : 1686

Soit Guillaume Coadour, fabricien en 1686.

Il s'agit sans doute de Guillaume Coadour, né en 1615, époux de Catherine PAIGE et père le 20 décembre  1642 d'Yvon  et en 1644 de Marie Coadour (Généalogie Michel Charoupis). Les parrain et marraine d'Yvon étaient Yvon LE BORGNE et Margaritte Coadour.

 

Le recteur était alors René de Kerret, frère du recteur précédent, Matthieu de Kerret, et fils d'Alexandre de K. et de Claude Mahaut, seigneur et dame de Chasteaunoir en Braspart.

René de Kerret était né à Pleyben le 10 mars 1657, il fut recteur de Pleyben de 1685 à 1690 avant d'être nommé à Plouarzel. Il commanda à Thomas Dallam de nouvelles orgues pour l'église de Pleyben. 

https://gw.geneanet.org/basset8?lang=fr&n=de+kerret&nz=basset&ocz=0&p=alexandre&pz=veronique+jeanne+camille+agnes&type=fiche

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=en&p=mathieu&n=de+kerret

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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4°) Réfection du pignon ouest en 1731 par I. Favennec.

L'inscription et la date sont portées au dessus de la porte ouest. La même année, le clocheton fut refait, avec obstruction de l´oculus.

L'inscription en lettres capitales romaines est en réserve dans un cartouche carré sur quatre lignes séparées par des réglures

FAITFA.

IREPAR. I .

FAVENN

ECF 1731

Soit FAIT FAIRE PAR I. FAVENNEC F 1731, soit Fait faire par I. Favennec, fabricien en 1731.

On peut suspecter le prénom IAN (Jean). Il appartient à une famille très souvent citée à Pleyben, soit comme fabricien (Nouel Favennec, fabrique de l'église Saint-Germain  en 1725, inscrit son nom sur l'arc de triomphe), soit comme prêtre (Hierosme Le Favennec en 1595, Nouel Favennec  entre 1695 et 1724), soit comme architecte et maçon ( maîtres François et son frère Germain Favennec, architecte et maçon, tous deux de Pleyben en 1718, puis Paul), soit comme habitant.

François Favennec demeure à Lelesguen.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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On comparera cette inscription avec celle conservée sur le linteau à coté  de l'Office du Tourisme de Pleyben, autour d'un calice indiquant que son auteur est un prêtre ( Noël Favennec) :

FAIT : FAIRE : PAR

MIRE : N : FAVENNEC

PTRE : CVRE : LAN 1709.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Inscription de la cloche de 1776.

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La date est signalée par Couffon, je n'ai pu la lire sur mes photos.

J'AI ETE FONDUE A BREST EN [1776]

[YVES CANSOT] CURE ET RECTEUR DE SAINT LAURANT EN PLEYBEN 

/ STE ---EUR MICHEL RANNOU FABRICIEN

Décor : un crucifix.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'inscription au dessus de la maîtresse-vitre : FAIT FAIRE PAR GUILLAUME LE MOULIN 1808 : 

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Vendue pendant la Révolution, la chapelle de Saint-Laurent fut remise à la commune le 21 nivôse an X [janvier 1802], par Françoise le Gall, veuve de Guillaume le Moulin, de Kergogant, qui s’en était rendu acquéreur en secondes mains, le premier acquéreur se nommant Jacques Kergoat, de Botlan. Guillaume le Moulin l’avait achetée à ce dernier dans l’intention d’en empêcher la profanation.

Je n'ai pas photographié cette inscription.

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De 1724 à 1781, la chapelle reçut de fréquentes et coûteuses réparations : en 1861, elle était à peu près écroulée, et on dut la reconstruire en partie pour un devis de 2.500 francs.

Jadis il était de tradition que la procession du Saint-Sacrement se rendît du bourg à la chapelle, le dimanche dans l'octave du Sacre, où avait lieu le pardon de Saint Papu ou Tugdual. Aujourd’hui, seule la procession des Rogations s’y rend.

La chapelle était desservie par un chapelain, qui recevait 18 livres 15 sols par an pour ses fonctions.

Le pardon de Saint-Laurent a lieu le deuxième dimanche d'Août, aux environs de la fête du saint diacre (10 Août).

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LA STATUAIRE.

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On  compte dans la chapelle abrite les statues de Saint-Laurent, la Vierge-Mère, saint Pierre, saint Pabu, saint Cado et saint Suliau, pour la plupart placés autour des trois autels de pierre.

Le maître-autel est accosté de deux niches soit enguirlandées de festons, soit munies de statuettes des apôtres .

 

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La statue de saint Pabu et sa niche : bois polychrome, XVIe siècle.

Saint Pabu, c'est saint Tugdual ou Tuwal, l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne ; il aurait débarqué à Trébabu au VIe siècle avec 72 religieux du Pays de Galles pour évangéliser les Bretons, il aurait fondé son ermitage à Saint-Pabu, etc...

 Saint Pabu est représenté en évêque de Tréguier, dont il fut le premier prélat en 550.

La bordure de sa chape pluviale est ornée des figures en bas-relief de saint Etienne, saint Jean-Baptiste, un saint évêque, et saint Fiacre.

Sa niche comporte les figures en moyen-relief les douze apôtres ; on voit à gauche de bas en haut saint Thomas et son équerre, saint Simon et sa scie, saint Barthélémy et son coutelas, saint Jean et son calice, saint André et sa croix, saint Pierre et sa clef. À droite, saint Jacques et son bâton de foulon, un saint (Thaddée Jude ?) et son bâton, saint Matthieu et sa lance,  saint Philippe et sa croix, saint Jacques le Majeur et son bourdon, et saint Paul avec son épée, en face de saint Pierre.

Au sommet, trois masques à linges et palmettes.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent et sa niche. Bois polychrome, XVIIe.

Il porte la dalmatique de diacre, tient un livre, la palme du martyr et le grill de son supplice.

Niche à guirlandes.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent, son livre, sa palme  et son grill. Bois polychrome, XVIIe.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Laurent et son grill. Bois polychrome.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La Vierge à l'Enfant. Bois polychrome, fin XVe.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Cadou en abbé, XVIIIe (Couffon).

Ce gallois  fonda l'abbaye de Llancarfan (où furent formés saint Brandan et saint Malo) et vint en Bretagne au VIe siècle avant de devenir évêque de Bénévent en Italie, où il fut assassiné par les Barbares.

Selon le BDHA, les statues de Saint Sulliau et de Saint Cadou proviennent de deux chapelles tombées en ruines et dédiées au culte de ces deux saints bretons.

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Saint Suliau, bois polychrome, XVIe-XVIIe siècle.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Un des quatre évangélistes rédigeant son évangile,  sans son symbole. Bois polychrome.

Il s'agit vraisemblablement de saint Marc, dont  la fête  était célébrée ici, comme l'atteste  une bulle de 1500.

 

 

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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L'évangéliste Marc et son lion. Kersantite polychrome.

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C'est, avec celle de la Vierge, la statue la plus remarquable. Saint Marc est assis sur un siège dont nous ne voyons que le montant gauche, montant à degrès sur lequel Marc pose le pied gauche.

Il est coiffé d'un bonnet rond singulier, puisqu'il se prolonge devant la poitrine par deux pointes et entoure le cou sous la barbe. Ce bonnet s'intègre à un camail plissé.

Il caresse son lion, qui est dressé sur ses postérieures tandis que les antérieures s'appuient sur le bras du fauteuil, et celui de l'évangéliste. La queue du lion, droite et longue, passe entre l'arrière-train en diagonale sur les pieds de Marc.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Inscription S. MARC PRIE POVR NOVS

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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LA CHARPENTE, SES ABOUTS DE POINÇON, SES BLOCHETS ET SES SABLIÈRES.

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Voir sur les sablières bretonnes :

 

— Sur les sablières et sculptures du Maître de Pleyben :

 

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Les sablières du Maître de Saint-Nic (1641-1675:

 

 

 

Pour s'en tenir à Pleyben et aux paroisses voisines, cette charpente datée de 1686 se place un siècle après celle de l'église de Pleyben et de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal, de la chapelle Sainte-Marie-du Ménez-Hom sculptées par les Maître de Pleyben entre 1570 et 1580 environ. Elle est postérieure à celle de l'église de Plomodiern (Brélivet 1564), . Par contre, elle se rapproche des dates de celle de la chapelle Saint-Côme à Saint-Nic, réalisée entre 1641 et 1675, ou de la chapelle Saint-Jean de Saint-Nic, datée de 1653, ou de celle de Trégarvan (1670), dont les sablières sont de la même main .

On  retrouve ici, pour les éléments figurés,  un style altéré mais néanmoins évocateur du sculpteur de ces chapelles, avec  les angelots sculptés de face et les visages bilobés. Mais le décor y est fruste, répétitif. L'admirable travail du charpentier n'est pas, par bonheur, caché par un lambris.

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"A la croisée du transept, beau poinçon de charpente, sculpté et peint (des têtes d'anges sur les côtés, des armoiries à six besants en dessous) et deux blochets sur quatre conservés (anges porteurs de la croix et de la couronne d'épines). Seul le transept a gardé sa charpente ancienne, ses entraits engoulés et ses sablières sculptées ; sur l'une de celles-ci, à gauche du choeur, inscription : "GVIL. COADOVR/ FABRI. 1686". Au chevet, fenêtre flamboyante et, au pignon du transept sud, porte en anse de panier. Charpente en carène renversée avec sablières et anges-blochets." (Couffon)

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La clef pendante de la croisée du transept.

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Quatre anges présentent une couronne contenant, dans deux palmes, un blason à six besants.

Ces armoiries n'ont pas été attribuées. Elles diffèrent de celles de la famille du Bouëtiez de Kerorguen, qui posséda en 1553 la trève de Lannélec en Pleyben. Ils blasonnaient d'azur à deux fasces d'argent accompagnées de six besants d'or.

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Les anges, qui sont coiffés d'un diadème, ont un visage bilobé, en cosse d'arachide.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les blochets de la croisée du transept : deux anges.

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1°) Ange présentant la croix.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Ange présentant un livre.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Les sablières et leur décor d'angelots.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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La charpente.

On comparera la charpente du transept avec celle de la nef.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

Chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

ABGRALL

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/a0a5651f868070445ed8e54fb7eecff8.pdf

 

 

 


 


 

https://gw.geneanet.org/edouardpareja?lang=en&iz=3&p=gilles&n=coadour

https://gw.geneanet.org/coadour?n=coadour&oc=1&p=yvon

Guillaume Le Moulin (1620-1687), notaire royal

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&n=le+moulin&oc=1&p=guillaume

 

SOURCES ET LIENS.

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PEYRON, Paul, . Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, 1938

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

 

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel),

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-laurent/1e9b5ce0-97b9-4c88-8458-e7734af71ac5

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Chapelles bretonnes. Sablières
30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 15:46

La chapelle Saint-Laurent de Rozalghen en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Voir aussi sur Pleyben :

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Voir aussi d'autres œuvres de Bastien ou Henry Prigent:

 

et : La Déploration à 6 personnages de Plourin par les Prigent  Les 3 larmes.

Attribution personnelle hors catalogue Le Seac'h :

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« Le trait commun aux deux Prigent se repère à un détail qui devient leur signe distinctif : trois larmes en relief roulent sur les joues de leurs Vierges éplorées au calvaire, de leurs Vierges de Pitié, et de Saint Jean et de Marie-Madeleine quand ils lui sont associés. L'appartenance au même atelier de Bastien et Henri Prigent se reconnaît à quelques autres traits : l'arcade sourcilière nette, et les visages pointus." (Le Seac'h p. 140)

 

 

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PRÉSENTATION.

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Parmi les 24 croix et calvaires repérés à Pleyben, (y compris ceux  dont ne subsistent que les socles, à Guénily (1577 et 1821) et à Keryunet (1633),  19 sont des croix, cinq des calvaires. Ils sont répartis de manière à peu près uniforme sur l'ensemble du territoire communal, à l'exception du quart nord-ouest et de la frange centrale est qui en sont dépourvus.

Les cinq calvaires datent du 16e siècle. Quatre d'entre eux  sont composés de plusieurs personnages sur croisillon, ceux des  chapelles de  Garz Maria, de Lannélec et et de la chapelle Saint-Laurent à Rozalghen,  et celui de Kerflouz. Quant au calvaire monumental de l´ enclos paroissial, réalisé par l'atelier Prigent en 1555,  une trentaine de scènes de l´Évangile couronnent et surplombent le grand massif architecturé reposant sur quatre imposants contreforts.

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La chapelle Saint-Laurent (autrefois consacrée à saint Pabu et à Saint Tugdual) est située à 1,5 km du bourg de Pleyben. On ne connaît rien de sa fondation, mais elle doit remonter au-delà du XVIème siècle, puisqu’en l'an 1500, il était question de faire d’importantes réparation, comme en fait foi une bulle d’indulgences découverte aux Archives départementales et signée de 22 cardinaux, diacres et évêques. Elle est mentionnée dès 1550, restaurée en 1662 et reconstruite en 1731.

Le calvaire est certainement le principal témoin encore visible de la construction du XVIe siècle,  plus spectaculaires que la niche crédence nord, ou les portes nord, sud et est qui sont conservés dans la chapelle.

Il est attribué à un atelier de sculpture de la pierre de Kersanton, établi à Landerneau et actif entre 1522 et 1577, celui de Bastien Prigent, et de son fils (ou frère) Henri. L'un des critères les plus sûrs de cette attribution est la présence des larmes qui s'écoulent des joues de la Vierge et de Jean au pied du Crucifix. Si on se base sur le fait, bien documenté, que cet atelier a construit le calvaire monumental de l'église de Pleyben en 1555, après avoir fait celui de Plougonven en 1554, ou encore que leur compagnon Fayet, qui partage les mêmes caractéristiques stylistiques, a fait celui de Lopérec (à 10 km de Pleyben) en 1552, il est raisonnable de dater celui de la chapelle Saint-Laurent des années 1550-1560.

Il se trouve que ces trois larmes figurent aussi sur les deux  calvaires de Saint-Ségal (une ancienne trève de Pleyben), celui du bourg et celui de la chapelle Saint-Sébastien daté entre 1541 et 1554. Ces larmes forment donc un motif récurrent, un fil rouge de reconnaissance d'un artiste dont il faut savoir examiner de près la production.

 

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

 

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DESCRIPTION

Sur un emmarchement en moellon de schiste à trois degrés hauts, puis sur un socle cubique, un fût rond à écots en granite porte le croisillon aux deux statues géminées (Vierge - saint Laurent et saint Jean - saint évêque) entourant le Christ en croix avec au revers le Christ ressuscité ; ces parties figurées sont  en kersantite, dont la couleur sombre se repère aisément. Le calvaire atteint 6 m de haut.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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LA FACE OCCIDENTALE DU CALVAIRE : LA VIERGE ET JEAN AUTOUR DU CRUCIFIÉ.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Le Crucifié est au centre sous le titulus (le panonceau portant les lettres INRI) et au dessus de deux anges recueillant le sang s'écoulant des pieds dans un calice qu'ils tiennent ensemble.

Un autre ange est agenouillé mains jointes au sommet de la croix, comme un gentil oiseau venu se poser là ; hélas, il a perdu la tête, et des lichens foliacés grisâtres tentent maladroitement de le consoler. On remarquera la façon dont il a fait bouffer sa robe au dessus de la ceinture, en plis godronnés charmants.

Du Christ, nous remarquons tous les détails qui font le style de Bastien Prigent, et dont il faut énumérer à chaque fois la litanie. La couronne est tressée en brins parallèles et non croisés ; la barbe est peignée drue avec des mèches radiantes ; les cheveux tombent sur les épaules (devant les épaules de chaque coté, et non en avant à droite et en arrière à gauche comme chez Doré) en laissant un espace entre le cou et les grosses baguettes des mèches ; les yeux sont clos, la bouche entrouverte, la tête inclinée à droite, mais ce n'est guère spécifique ; les côtes sont étirés horizontalement par le supplice des bras crucifiés ; le nombril est un petit bouton ; le pagne forme trois plis horizontaux en vague qui se nouent sur le coté gauche ; et les jambes à peine fléchies sont fixées par un seul clou, pied droit au dessus.

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Le bras de la croix s'achève par des cylindres bien frustes, sans fleuron ni boule à godrons.

Rien oublié ? On continue.

 

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La Vierge.

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Avant tout (mais il faut parfois l'observer aux jumelles), il faut remarquer les fameuses trois larmes, en pendeloque, celle du milieu plus longue que les deux autres. 

Puis, le voile bien reconnaissable, mais qu'Emmanuelle Le Seac'h ne décrit que par l'adjectif "coqué" que le CNRTL ou l'Académie ignorent. Je ne sais pas ce qu'est un "voile coqué", j'imagine une coque de noisette coupée en deux, le Wiktionnaire renvoie au renfort de l'extrémité d'une chaussure, mais avec un peu d'intuition et la confrontation aux images qu'elle commentent, je comprends que Le Seac'h souligne le coté rigide, et la forme en boite presque carrée du voile.

Mon repère stylistique est plutôt le repli de l'étoffe au dessus de la tête.

On peut passer rapidement sur les yeux "en amande" (guère significatif) ou la bouche entrouverte. Le visage est figé, peu expressif, ce qui, paradoxalement, est bien expressif de la déréliction et  de l'anéantissement émotionnel de Marie.

Il faut ensuite remarquer la guimpe, cette pièce de toile cachant la poitrine et remontant sur le cou jusqu'à la gorge.

Sous le manteau à étoffe épaisse mais animé à droite de plis en courbes, la robe est très simple, juste serrée à la taille par une ceinture d'étoffe nouée. Le pied droit qui s'avance compense par son mouvement timide l'allure sévère et triste de la Vierge.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Saint Jean.

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Il contraste avec Marie par sa posture redressée, la tête levée et tournée vers le visage du Christ, et par ses deux bras écartés.

De même, son costume attire le regard par ses accessoires.

Mais à tout seigneur... les trois larmes, bien-sûr !

Et puis l'arcade sourcilière découpée comme par un tranchet sur de l'argile, les yeux en pruneaux, les narines qui hument le vent, la bouche entrouverte, les cheveux mi-longs qui moutonnent sur le front, le visage rectangulaire au dessus d'un petit menton pointu.

Prigent aime les boutons et les boutonnières en S. Il s'en prive ici au profit de l'attache du manteau, et du plumier d'écrivain glissé dans la ceinture avec son encrier au bout de deux cordons. C'est l'attribut du rédacteur de l'évangile (et de l'Apocalypse). Il remplace ici, et c'est mieux choisi, le livre que Jean tient sous son aisselle à Plougonven.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Bastien Prigent a donné ici la même statue que pour le calvaire de Pleyben : un autre indice pour dater ce calvaire de 1555 environ.

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Calvaire de Pleyben (B. Prigent, 1555). Photo lavieb-aile

 

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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LA FACE ORIENTALE DU CALVAIRE : LE CHRIST, SAINT LAURENT ET SAINT GERMAIN/PABU.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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1°) Le Christ ressuscité montrant ses plaies.

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On trouve  beaucoup plus souvent au revers du Crucifié de l'atelier Prigent le Christ aux liens, ou la Vierge à l'Enfant, ou une pietà. Cette sculpture est originale car si le Christ montre sa plaie du flanc et celle de sa paume gauche (comme dans les Apparitions, notamment à Thomas), ce n'est pas un Christ Ressuscité, au nimbe crucifère, vêtu du manteau, portant l'étendard de sa victoire, ou enjambant le tombeau. Il porte encore le pagne ou perizonium de la Croix, (exactement le même qu'au verso).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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Saint Laurent.

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Le seul indice affirmant qu'il s'agit bien de lui est sa tenue de diacre (la dalmatique). Que ne tient-il pas son grill, ou du moins la palme, plutôt que ce chapelet ! Et pourquoi se tenir les coudes, laissant croire que ses bras sont liés ? Tels sont les mystères qui donnent à l'iconographe tout le charme de sa tâche : point de routine !

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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[Saint Germain ou] saint Pabu .

C'est, objectivement,  un évêque ou un abbé, et même, puisqu'il accède au croisillon d'un calvaire, un saint évêque ou un saint abbé. Guénolé ? Corentin ? 

Mais nous sommes à 1,5 km à vol d'ange du calvaire de l'église de Pleyben, dédiée à saint Germain. Je serai prêt à parier ma souris ou mon clavier (j'ai jeté le plumier et l'encrier aux orties) qu'il s'agit donc ici du patron de la paroisse, au coté du patron de la chapelle. Celui dont Bastien Prigent a sculpté la statue (aujourd'hui au dessus du porche de l'église).

Oui, mais sitôt entré dans la chapelle, nous trouvons, dans le chœur, les statues de saint Laurent à droite et de saint Pabu à gauche : ce dernier y est représenté en évêque, et son nom est clairement inscrit sur la niche qui l'abrite.

Tout réfléchi, je vote pour saint Pabu, premier titulaire de la chapelle.

 

Il est mitré (les fanons de la mitre couvrent ses épaules), il porte la chape, et tient la crosse, brisée au dessus du nœud. Il bénit le bon peuple.

Les yeux ovales et vides de pupilles, l'arcade sourcilière bien franche, le visage carré au dessus du triangle du menton qui s'affirme, la petite bouche charnue nous permettent de réciter encore une fois le vocabulaire des Prigent.

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

 

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Les sculptures du croisillon.

Les faces latérales des croisillons sont sculptés, et, de loin, on parlerait volontiers rapidement de feuillages. Mais en s'y attardant, on découvre de véritables dragons, ailés, ou un masque humain   crachant  sa tige d'une large feuille, ou le motif — qu'on voit à foison sur les sablières de Pleyben— de deux dragons dont les cous sont attachés par un collier commun.

Ces dragons, ces masques, si on les voit sur les sablières, se trouvent surtout , pour notre propos, dans les porches décorés par Henri et Bastien Prigent : ceux de Landivisiau, de Pencran, de Guipavas que j'ai déjà eu l'occasion de décrire dans ce blog.

C'est le moment d'ouvrir l'œil !

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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La chapelle Saint-Laurent en Pleyben. Le calvaire (Bastien Prigent, vers 1555).

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ANNEXE. L'ART DE SCULPTER LE KERSANTON DE L'ATELIER PRIGENT.

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Outre les porches de Pencran (1553),  de Landivisiau (1554-1565), de Guipavas (1563), outre les statues isolées de divers porches ou sanctuaires, outre le gisant de Laurent Richard à Plouvien , outre les calvaires monumentaux de Plougonven (1554) et de Pleyben (1555), on conserve de l'atelier des Prigent 6 croix et 23 calvaires dont 13 sont complets. Sur ces 29 œuvres, 23 sont dans le diocèse du Léon, 6 dans celui de Cornouaille et 1 seul dans celui de Tréguier.

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Les 10  croix et calvaires complets :

Les croix et calvaires peuvent être classés en :

1°) Croix à revers figuré. Le Crucifié avec la Vierge à l'Enfant au revers .

-Le Tréhou, croix de l'ouest du bourg 

-Guimiliau, croix de Laguen de 1572, signée des Prigent, avec  le Crucifié avec une pietà :

-Lanhouarneau, croix de Kerlaouérat, attrib.Henri Prigent.

2°) Calvaire à un croisillon et 3 personnages. Le Christ crucifié est entouré de la Vierge et Jean sur le croisillon.

- Saint-Servais, calvaire du sud du bourg.

2°) Calvaire à un croisillon et 5 personnages (statues géminées du croisillon) ou 6 personnages (toutes les statues sont géminées, y compris celles du centre ).

-Saint Derrien, 1557 ?, C, V, J, saint Georges et pietà.

-Lanhouarneau, Croas-ar-Chor, saint Hervé au revers du Crucifié, le guide et le loup géminé avec la Vierge. Saint Houarneau sous le Crucifié

-Pleyben, chapelle Saint-Laurent, 6 personnages : Crucifié/Christ ressuscité, Vierge / Laurent, Jean/évêque. On reconnaît ici le style de Bastien Prigent.

-Bourg-Blanc, calvaire du cimetière, Crucifié/Christ aux liens, et croisillon à 3 peronnages Vierge, Jean et Marie-Madeleine géminées aux trois acteurs de saint Yves entre le Riche et le Pauvre.

-Saint-Divy, croisillon vide, le Crucifié/Christ aux liens et pietà en dessous., attribué à Henri Prigent.

3°) Calvaire à deux croisillons.

-Loc-Brévalaire, église : Jean/Yves et Madeleine / Brévalaire, Christ aux liens/ pietà, selon le style délié de Bastien Prigent.

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Les 17 vestiges de croix et calvaires :

 

-Brignogan : calvaire de la chapelle de Pol : le Crucifié et l'ange orant, attribués à Henry Prigent  Dans la chapelle elle-même, d'autres statues de Prigent, qui faisaient partie du calvaire, sont représentées dos à dos : cellesde Saint Paul Aurélien et d'un saint non identifié, ainsi que de saint Nicolas une pietà et un "Christ ressuscité" .

-Dinéault, Calvaire de l'église Sainte Marie Madeleine. les Prigents ont travaillé sur le piédestal supportant le calvaire, Bastien Prigent a sculpté Marie-Madeleine, la tête levée vers Jésus sur la croix et Jean-l'Évangéliste debout, la tête baissée et le front plissé, tandis que François d'Assise est représenté et, à l’avant du piédestal, un bas-relief représentant un moine tenant un tissu sur lequel est gravé un visage sacré. Ces œuvres datent de 1550. Les statues sur la traverse ne sont pas de l'atelier des Prigent, mais datent de 1696 et représentent géminées des statues de la Vierge jumelées à Saint Sébastien, un évêque soutenu par un pietà, Marie-Madeleine agenouillée soulève le couvercle de son pot à onguents et Jean l'évangéliste s'associe à Saint Pierre, tandis que la sculpture de Jésus crucifié renversé avec un "Christ aux liens" est attribuée à l'atelier de Roland Doré. Ce calvaire a une hauteur de 6,00 mètres. D'autres sculptures de Prigent peuvent être vues dans l'église Sainte Marie Madeleine elle-même

 

-Guiclan, calvaires de la Croix-Neuve et de Kersaingilly. Il y a deux calvaires dans la région de Guiclan. Parmi les sculptures impliquées dans le calvaire de la Croix-Neuve, seules la statue de Sainte Véronique et la Vierge Marie avec bébé sont de l'atelier Prigent. Le calvaire est simple et contient des statues de Sainte Véronique et de la Vierge Marie avec un enfant placé de chaque côté de la représentation du Christ crucifié. Le calvaire de Kersaingilly présente des représentations de Saint Yves, le Christ crucifié inversé avec la Vierge Marie avec son enfant et Saint Gilles. L'atelier des Prigent ne travaillait que sur la statue de Saint Yves. Bastien Prigent est attribué au travail. Saint Yves est représenté dans la robe d'un avocat. Cette statue venait de La Roche-Maurice et a été ajoutée au calvaire lors de sa restauration en 1889 par Yan Larhantec.

-Guissény calvaire du cimetière de l'église. Il est inscrit "J. Habasc gouver (neur) 1555" et les statues sont attribuées à Henry Prigent. Le calvaire était à l'origine situé à la chapelle Saint-Yves à Kervézennec, mais après le pèlerinage de 1920 ("mission"), il a été érigé à Guissény par le restaurateur Donnart. Le calvaire a une représentation de la Vierge Marie adossée à une représentation de saint Yves, du Christ crucifié inversé avec un "Christ lié" et de Jean l'évangéliste soutenu d'une représentation d'un évêque. La tête de Jean l'évangéliste a disparu et la tête de l'évêque n'est pas la tête d'origine.

-Kerlouan : Croix Saint-Sauveur : Trinité de Bastien Prigent.

-La Forest-Landerneau : cimetière haut statues géminées Jean/autre saint et Vierge/Madeleine et Pietà : présence des 3 larmes.

-La Forest-Landerneau : cimetière bas : Marie-Madeleine agenouillée au pied de la Croix.

-Landerneau : Le calvaire de la Croix-de-la-Vierge Il y a une pietà de Henry Prigent mélangée à d'autres statues qui datent de 1681.

-Lanneufret : Calvaire de l'église Des statues géminées de l'atelier Prigent de la Vierge, associées à un "Christ liė", une pietà et à Jean l'évangéliste, associées à un moine, sont associées à une crucifixion du XXe siècle. 

-Le Folgoët Calvaire de l'église Notre Dame La pietà de l'atelier Prigent sur la face ouest du calvaire est associé à une représentation du cardinal de Coëtivy par le maître du Folgoët et à une crucifixion attribuée à la Maître de Plougastel.

-Le Folgoët, musée  : vestige d'un Crucifié par Bastien Prigent.

-Plonevez-Porzay : Calvaire de l'église Le Crucifié et d'un ange portant un titulus est attribuée à l'atelier de Prigent. 

-Ploudaniel, calvaire de l'église : Dans la chapelle Saint-Éloi se trouvent les restes de deux calvaires. Il y a une statue géminée de Jean/un autre saint et un "Christ aux outrages". 

-Ploudaniel : calvaire de la chapelle Saint-Pétronille de attribué à l'atelier de Prigent avec les statues de Saint-Pétronille et de Jean l'évangéliste de Bastien Prigent et près du corps de la croix, une Marie-Madeleine attribuée à l'atelier.

-Quimper, jardin du cloître de l'église Notre-Dame de Locmaria de Quimper, restes d'un calvaire et l'atelier Prigent est attribué à une statue géminée de la Vierge/Saint-Pierre.

-Plouider, calvaire à Brondusval : Il ne reste plus grand chose du calvaire mais les statues de saint Yves, de saint Fiacre et d'un saint non identifié sont attribuées à l'atelier de Prigent. 

-Plouhinec, calvaire de la "Maison du sculpteur Quillivic" Il s’agit d’un calvaire contemporain où l’image du Christ crucifié est remplacée par la partie supérieure du cadre d’une fenêtre gothique. Le calvaire a des statues géminée de la Vierge /saint Yves et Jean

-Plouvorn, calvaire de la chapelle de Lambader : des statues de la Vierge Marie et de Marie Madeleine sont de l'atelier des Prigent qui ont également sculpté le blason d'Audren de Kerdrel et l'emblème des "Cinq-Plaies" .

 

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Les  croix et calvaires de Fayet :

A cette liste, on peut ajouter les calvaires de Fayet, un compagnon des Prigent au style « si proche de celui des sculptures des Prigent qu'il est parfois difficile de le différencier », s'il n'avait signé de son nom le calvaire de Lopérec avec la date de 1552.

Il rentre dans la liste des calvaires à deux croisillons avec la Vierge/Pierre et Jean/Marie-Madeleine en bas, les deux cavaliers de la Passion sur le 2ème croisillon et le Crucifié au dessus, avec le Christ aux liens au revers et deux anges au calice sous le Crucifié. Marie-Madeleine est au pied de la croix.

E. Le Seac'h lui attribue aussi :

-Le haut du calvaire du cimetière du calvaire de Laz : le Crucifié, les anges au calice, et l'Ecce Homo au revers.

-Le Christ mutilé de Coat-Nant en Irvillac.

-Le vestige du Crucifié du jardin du Doyenné au Folgoët.

-Le vestige du Crucifié du pignon de l'école Notre-Dame du Tromeur de Landerneau

 

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LA STYLISTIQUE « REALISTE » DE L'ATELIER PRIGENT.

Henri (frère ou fils de Bastien) est le moins habile. Bastien, par sa manières plus souple, qui produit un effet expressionniste, voire maniériste, contraste avec le hiératisme , la raideur des réalisations d' Henri.

a) Le Crucifié :

Les yeux en amande à l'arcade sourcilière cassée

Les mèches de cheveux qui ne sont pas collés au cou, laissant un vide = un espace ajouré entre les mèches de cheveu et le visage.

La couronne tressée 

Les yeux clos

Les grandes narines
La bouche charnue aux lèvres entrouvertes.

Une barbe étagée ou bifide

un torse étiré, aux côtes horizontales déployées en éventail ; le nombril en forme de bouton

Un pagne volant, noué sur le coté par une brande boucle

b) La Vierge

Elle porte une guimpe montant jusqu'au menton et un voile coqué.

Trois ou cinq larmes coulent sur la joue , en forme de patte d'oiseau avec une larme plus grande au milieu

Vierge de pietà : agenouillée, se tenant bien droite, le visage impassible, elle tient son Fils dans ses bras, le corps de celui-ci renversé en diagonale, en appui sur le genou de sa mère.

Marie-Madeleine agenouillée (Pleyben et Plougonven, Bastien Prigent) : tête inclinée en arrière, elle porte une robe aux plis lourds et harmonieux. Son voile a glissé sur son dos.

Par ailleurs

Visages rectangulaires ou ovales. Arcades sourcilières « aiguisées ». Les yeux sont taillés en un petit losange horizontal. Les drapés sont fluides.

 

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Fayet se distingue par :

un style sévère avec des Crucifiés raides

l'association de la statuaire gothique et d'un décor renaissance, avec les fleurons godronnés entourés d'un galon décoratif, des consoles moulurées et des feuilles d'acanthe sur les culots.

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SOURCES ET LIENS.

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BDHA 1938

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, article. 

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ed6c2bc160f40c8aa6e03dc9f0bdccb1.jpg

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des Croix et Calvaires du Finistère, SAF.

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

 

 

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 2005, Guide des sept grands calvaires bretons, Minihy-Levenez

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f0824151eb305fc701d19c07bec6270b.pdf

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

 

 

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel),

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-laurent/1e9b5ce0-97b9-4c88-8458-e7734af71ac5

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Chapelles bretonnes. Calvaires
20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 08:14

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PRÉSENTATION.

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On ne rencontre pas tous les jours des "sacraires" ; mais sait-on au moins ce que c'est ? Du latin sacrarium, c'est, d'après le Thresor de la langue française de Jean Nicot (1606), " le lieu où on met les choses sacrées". C'est vague. 

Le dictionnaire de l'Académie et le CNRTL ignore ce terme. Godefroy rejoint Nicot.

Viollet-le-Duc est plus précis : 

SACRAIRE, s. m. Petite pièce voûtée, située près du chœur des églises, où l’on renfermait les vases sacrés. Dans un grand nombre d’églises, la sacristie servait de sacraire ; c’était dans la sacristie que l’on déposait les vases sacrés. Cependant on signale de véritables sacraires annexés à des chœurs d’églises du moyen âge. L’ancienne cathédrale de Carcassonne possède deux sacraires à droite et à gauche du sanctuaire (voy. Cathédrale, fig. 49), qui sont voûtés très-bas et munis d’armoires à doubles vantaux. Ces sacraires datent du XIVe siècle. Nous en trouvons également dans la cathédrale de Châlons-sur-Marne, qui datent du XIIe siècle. Ces réduits n’ont pas d’issues sur l’extérieur, et s’ouvrent sur l’église par des portes étroites et bien ferrées. Dans certaines églises conventuelles, le sacraire, c’est-à-dire le dépôt des vases sacrés, consistait en un édicule en pierre ou en bois placé près de l’autel. Cette disposition était observée autrefois dans l’église abbatiale de Cluny, dans celle de Saint-Denis, en France.  https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Sacraire

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On y plaçait "les vases sacrés" ?  Mais encore ? Il faut entendre par là "les principaux récipients utilisés dans la liturgie : le calice et sa patène, le ciboire, l'ostensoir, la pyxide, la custode, les ampoules ou burettes destinées à contenir les saintes huiles".

Certains l'assimilent à l'armoire eucharistique, et le définissent comme un tabernacle ménagé dans le mur, à gauche du chœur, le côté noble. Il pouvait en effet contenir, dans les "vases sacrés" et  les hosties consacrées.

C'est en quelque sorte une petite sacristie, et les sacraires cesseront d'être construits lorsque le Concile de Trente (1545-1563) préconisa qu'une sacristie de bonne taille soit placée en appendice des chapelles et églises ; ce qui prendra un siècle, au bas-mot.

Il en est de grand, comme à Pleyben, et de modeste, comme à Locarn. Bertrand Bonvoisin en a recensé une vingtaine en Pays de Brocéliande. Couffon en décrit cinq ou six dans les Côtes d'Armor. La base patrimoine.bzh-gertrude donne une trentaine d'exemples, parfois redondants, mais ignore Pleyben (et le Finistère). 

En Finistère, on se rendra à Brennilis, à Locmélar, à la chapelle Saint-Eutrope de Plonévez-du-Faou, , au Moustoir de Châteauneuf-du-Faou, à la chapelle de Quilinen de Landrévarzec, à Edern, à Briec-de l'Odet, que sais-je !

Mais pourquoi allez au diable puisque le sacraire de l'église de Pleyben est l'un des plus beaux et des plus intéressants ?

La construction de l'église Saint-Germain a commencé en 1530, le calvaire  date de 1555, les transepts datent de 1564 et 1571, le porche sud de 1583 et le clocher débute en 1588. Le sacraire doit trouver sa datation dans la seconde moitié du XVIe, d'autant que la sacristie n'a été construite qu'en 1680-1690, et reconstruit en 1719.

Je n'ai pas trouvé d'autre description que celle de Couffon : "Sacraire en bois polychrome du XVIe siècle, à gauche du maître-autel : porte triangulaire , arabesques dorées ; sur les bords, petits personnages en bas-relief. Ce sacraire servait d'armoire aux saintes huiles, d'après l'inscription latine".

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Un regard plus attentif au détail sera, comme d'habitude, fort récompensé. La première récompense  sera d'y découvrir, comme les santons de nos crèches, une pleybennoise et un pleybennois en costume du dimanche. Un entrelacs Renaissance inspiré  d' Androuet du Cerceau (1563) réjouira les amateurs . Ceux qui aiment les drôleries marginales découvriront les dragons, les  masques-feuilles et les animaux insolites. 

Les amateurs d'énigmes trouveront ici des personnages à identifier.

Mais tout d'abord, on remarquera l'inscription qui donnera la clef de l'usage qui, ici, était réservé à celle d' y placer les saintes huiles. Mais quelles sont-elles ? On l'apprendra.

Enfin, le regard faisant des va-et-vient entre les sculptures du sacraire et celles des sablières ne cessera de découvrir des relations passionnantes entre ces deux réalisations sans doute contemporaines.

Pourtant, le plus passionnant pour moi fut de confirmer ici les rapports entre le thème principal du décor, celui des Cinq Plaies, et la présence ici de saint Sébastien, comme je l'avais déjà constaté à la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal (alors incluse dans la paroisse de Pleyben) : le corps transpercé de flèches de l'Athlète du Christ introduit au thème de la blessure sacrée, ou rédemptrice.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le panneau supérieur forme un fronton encadré par deux pilastres.

Le fronton est consacré aux Cinq Plaies : le cœur rouge est au centre (il renvoie à la plaie du flanc), les deux pieds et les deux paumes transpercés par les clous encadrent une croix entourée de la couronne d'épines.

Ce motif des Cinq Plaies est plusieurs fois représenté à Pleyben ou à Saint-Sébastien .

On trouve aussi par exemple  présenté par un ange, un retable en kersanton, des Cinq Plaies à Logonna-Daoulas.

Autour, des lys, ou palmes.

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Sablière de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile juillet 2019.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Un homme tient deux dragons ailés portant des colliers.

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Ce motif des dragons ailés à colliers se retrouve à plusieurs reprises sur les sablières, à Pleyben ou sur les autres chantiers du sculpteur anonyme, nommé " Maître de Pleyben. Il est aussi rencontré, en sculpture sur pierre, sous le ciseau des frères Prigent, auteurs du calvaire de Pleyben.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'inscription peinte

Elle énonce :

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S. OLEUM S. CHRISMA

O. INFIRMORUM

Soit : "Sanctum oleum, sanctum chrisma, oleum infirmorum".

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On distingue en effet trois sortes d'huiles: l'huile des malades (O.I, oleum infirmorum), celle des cathécumènes (O.C, Oleum Catechumenorum), et le Saint-Chrême (S.C. Sanctum Chrisma) , huile parfumée "utilisée pour les onctions de consécration : après l’immersion ou l’aspersion baptismale, sur le sommet de la tête ; au moment essentiel du sacrement de la confirmation, sur le front ; après l’ordination épiscopale, sur le sommet de la tête du nouvel évêque ; après l’ordination sacerdotale, dans les paumes des mains du nouveau prêtre ; lors de la dédicace des églises et des autels, il est répandu sur les tables d’autel et sur les croix de consécration. " (Dict. de Liturgie)

Elles sont consacrées lors de la messe chrismale, le Lundi Saint ou pendant la Semaine Sainte.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La porte, fermée à clef, porte un décor d'entrelacs Renaissance or sur fond rouge .

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Les modèles utilisés par les ornemanistes ont été diffusés par Jacques Androuet du Cerceau (1511-1586), architecte huguenot de la duchesse d'Este, bien connu pour son architecture, ses ornements, son mobilier et son travail du métal et pour d'autres gravures décoratives et qui est  le fondateur de la dynastie Androuet Du Cerceau. Son corpus éclectique et abondant, clairement influencé par le maniérisme de l’École de Fontainebleau  comprend des plans explicites et des vues aériennes des jardins dans  Les plus excellents bastiments de France  (1576-1579). On sait que son art a pénétré le Finistère par la famille Barbier, pour leur château de Kerjean à Saint-Vougay, et on sait aussi que cette influence est marquante pour le Maître de Pleyben, auteur des sablières et éléments de charpente de Kerjean tout comme de l'église de Pleyben, entre 1570-1580.

Ces entrelacs ou séries de nœuds dans un cadre rectangulaire ont participé  à la renaissance de l'art des jardins à la française, créée vers 1550 et développée entre 1570 et 1610, par l'art des parterres. Mais les travaux d'Androuet du Cerceau   étaient aussi destinés à la ferronnerie, [comme en témoigne le titre des ouvrages de Jacques Androuet  « Balustrades ou petits nielles », recueil de quarante-et-une petites gravures d’ornement destinés  à « des balustrades extérieures pour lucarnes, fenêtres, etc. » ] mais aussi à l'art du parquetage et de la marqueterie  [« Parquets ou mosaïques », 26 gravures].

 

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Jacques Androuet du Cerceau, Parquets et mosaïques

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http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Images/INHA-4R88BIndex.asp

http://architectura.cesr.univ-tours.fr/Traite/Notice/INHA-4R84B.asp?param=

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Les dix statuettes latérales.

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1°) Couple de paroissiens de Pleyben en costume.

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La femme :

Petite coiffe blanche ; robe noire ourlée d'or ; tablier bleu et or.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'homme.

Chapeau rond noir ; cheveux mi-longs ;  chemise blanche ; veste (chupenn) noire non fermée non boutonnée, à galon or ; gilet ( giletenn) blanc croisé ; large ceinture dorée (gouriz) ;  hauts de chausse bouffants (bragou braz) ; guêtres ou houseaux ; chaussures noires ; chapelet.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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3°) Un saint apôtre (Paul).

Attribut : un rouleau de papier (codex). Saint Paul ? (en raison de sa calvitie et car il formerait  un couple avec saint Pierre).

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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4°) L'Ange et la Vierge .

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La Vierge.

Manteau bleu, robe blanche à ceinture. Pieds nus.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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5°) Ange aptère ou homme tenant un morceau de bois, courbe, à multiples trous.

Musicien ? Branche à écots ?

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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6°) A gauche de l'inscription : ange agenouillé tenant un phylactère.

D'une main moins habile que les statues précédentes ?

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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7°) À droite de l'inscription : femme agenouillée : Marie-Madeleine ? Vierge ?

Dans la main gauche, elle tient un globe, qu'elle désigne de son index droit. Ce geste rappelle, en sculpture sur pierre,  celui d'argumentation énumérative de  saint Yves (calvaire de Saint-Sébastien en Saint-Ségal, calvaire du bourg de Saint-Ségal) ou de différents personnages du calvaire de Pleyben, dans les trois cas par l'atelier Prigent.

Un bandeau occipital ou "chouchou" plissé retient ses cheveux. Là encore, ce "détail" est fréquent sous le ciseau des frères Prigent à Pleyben ou dans la région, soit pour des Vierges — et notamment des Vierges à la Démone— soit pour Marie-Madeleine.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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9°) Saint Pierre, son livre et sa clef.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Jean et son calice.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Les montants latéraux.

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Du coté droit (qui semble consacré aux vices)

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Tête d'homme barbu coiffé d'un bonnet . 

Prophète ??

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Un lièvre, pattes antérieures appuyées sur une console.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Autre masque, crachant des feuilles.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Du coté gauche.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Fleur et ange, puis Saint Thomas, apôtre, et son équerre.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Angelot.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Un masque barbu.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Saint Sébastien lié à un tronc d'arbre, sous une coquille.

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Sa présence ici peut s'expliquer par la simple existence d'une chapelle Saint-Sébastien sur le territoire de la paroisse (actuellement en Saint-Ségal), en relation à l'épidémie de peste dont le saint est protecteur. Mais l'existence dans cette chapelle d'un blochet à l'ange présentant les Cinq Plaies, ou l'insistance sur le motif de saint François recevant les stigmates, incite à approfondir la réflexion au thème de la blessure sacrée , la plaie transfixiant le corps du martyr, du saint voire du fidèle devenant une imitation participative à la Passion.

Il faut admettre que le saint tient une place importante, puisqu'il est représenté sur la bordure de chape de saint Germain, patron de la paroisse, sur la statue placée aujourd'hui au dessus du porche sud (mais qui appartenait auparavant au calvaire de 1555 par les Prigent. Il y est placé au dessus de saint Laurent, patron de la chapelle voisine de l'église et dont le calvaire est (à mon sens) également de la main des frères Prigent.

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Si le saint est largement représenté dans l'ancienne paroisse de Pleyben, le motif des Cinq Plaies, et celui des Instruments de la Passion tient également une place majeure dans la sculpture sur bois du Maître de Pleyben sur l'ensemble de ses chantiers : Pleyben, Saint-Sébastien en Saint-Ségal, Sainte-Marie-du Ménez-Hom, Bodilis, Saint-Divy, Kerjean en Saint-Vogay, et Roscoff. Outre les Cinq Plaies, on retrouve en leitmotiv la couronne d'épines, soit présentée par un ange, soit entourant la croix comme sur ce sacraire.

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Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Sacraire du chœur de l'église de Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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DISCUSSION.

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La séquence des images présentées convaincra facilement que nous avons affaire à une œuvre de premier plan, qui mérite, lors d'une visite de l'église, de ne pas être négligée. Au contraire, il est essentiel d'en faire jouer les facettes avec le décor qui l'environne, pour retrouver, sur les sablières et abouts de poinçon du chœur et du transept, l'ensemble des représentations des Cinq Plaies, de la Couronne d'épines, ou des autres Instruments de la Passion. On comprend dès lors que le recteur qui a participé à l'élaboration de l'ornementation (notamment Alain Kergadalen, 1564-1587, dont le nom s'inscrit à droite du chœur avec la date de 1564) s'est appuyé sur une pensée théologique profonde et cohérente, pensée qui devait d'ailleurs être celle de tout le clergé de l'époque, au moins dans le diocèse de Cornouailles et de Léon. Il faudrait mieux connaître les prédications et les convictions  d'alors, et évaluer le rôle des personnalités fortes, comme celle de Roland de Neufville, évêque de Léon, qui a provoquer sous son épiscopat (1562-1613) une floraison de calvaires.

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

Il faut aussi évaluer le rôle du Concile de Trente, qui s'est achevé en 1563. Mais c'est au contraire sous son influence que d'une part les sacraires vont être remplacés (comme les jubés), et que le culte des saints, et notamment de celui des Grands Intercesseurs comme saint Sébastien, va être réorienté vers celui du Christ.

 

Quoiqu'il en soit, ce thème est encadré par les apôtres Pierre, Paul, Jean et Thomas, par la Vierge, par le martyr saint Sébastien  tandis que des dragons, des masques et des animaux introduisent le contrepoint (ou l'antithèse) habituel aux sablières .

L'entrelacs de rubans place ce sacraire dans la Renaissance bretonne, initiée à Dol (cénotaphe de Thomas James) mais surtout au château de Kerjean en 1570-1580 et qui s'exprime largement dans les sablières du Maître de Pleyben par les cuirs à enroulement, les mascarons, les frises végétales issus de l'école de Fontainebleau .

L'ensemble de ces éléments crée des relations profondes entre ce sacraire et l'ornementation sculptée de la charpente (sablières, blochets et abouts de poinçon), amenant à s'interroger : le sacraire est-il aussi l'œuvre du Maître de Pleyben ?

 

 

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ÉBAUCHE DE CATALOGUE DES SACRAIRES BRETONS.

On notera la proximité de thèmes du sacraire de Pleyben avec celui de Maxent.

  • Landrévarzec, CHAPELLE DE QUILINEN (I.S.) : Maître-autel à pavillon, sans doute de la fin du XVIIè siècle (C.). Les huit niches du retable ont perdu leurs statuettes. Sur le coffre de l'autel, panneau peint de la Vierge à l'Enfant, avec l'inscription : "JANUA CAELI ORA PRO NOBIS.". Piscine de style flamboyant et sacraire double, la partie supérieure ayant conservé sa porte de chêne. Dans la chapelle latérale, deux autels en pierres de taille, sans boiseries. Sacraire et piscine gothique. Dans la sacristie, crédence ancienne à trois portes et deux tiroirs.
  • Châteauneuf du Faou : CHAPELLE DU MOUSTOIR Au-dessus du sacraire, côté évangile, bas-relief en kersanton du Christ n croix. Un autre sacrairedans l'aile sud, à l'autel latéral, a perdu ses boiseries.
  • Église Saint-Envel de Loc-Envel : À gauche de l'autel, la porte du sacraire du xvie siècle représente la messe au cours de laquelle saint Grégoire a une vision du Christ sortant du tombeau. Un sacraire est une niche abritant les objets sacrés, et notamment le ciboire, qui contient les hosties consacrées. Les sacraires disparaissent peu à peu à partir du concile de Trente (1545) : le tabernacle, disposé au-dessus du maître-autel, met mieux en valeur la présence eucharistique.
  • SAINT-PEVER,  chapelle Notre-Dame d'Avaugour (1454-1504) : Le sacraire, en bois polychrome et oeuvre de Roland Le Neindre, date de 1576. On y trouve plusieurs inscriptions : sur le le baldaquin : P. Morvan me fit faire 1576 ; sur un médaillon : P. F. Rolland Le Neindre ; enfin sur le socle : Sancta Trinitas, unus Deus, miserere nobis. 
  • EDERN, chapelle Notre Dame de Lannien : Dans le choeur, sacraire et deux piscines, l'une couronnée d'une arcature à crochets ; autre piscine gothique dans la chapelle en aile. 
  • Briec-de-l'Odet : Chapelle saint Corentin. 
  • Plufur : chapelle Saint-Nicolas, vue intérieure, maitre-autel et niche-crédence ou sacraire.
  • Brennilis : des fonts baptismaux et du sacraire, bois sculpté, sans polychromie, fin du XVIe siècle 
  • Longaulnay XVIIIe
  • MAXENT +++ (22), en tuffeau , remonté en tabernacle : Christ , Instrument de la Passion , Sainte Face saint Pierre ,saint Paul, saint Jean ,saint Jean-Baptiste, ange , chien , angelot , représentation végétale http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/demi-reliefs-saint-jean-baptiste-saint-pierre-et-saint-paul-portant-le-voile-de-la-sainte-face-christ-portant-les-instruments-de-la-passion-saint-jean/9129d245-8760-4a58-93ac-fa1af6ad4976
  • Chapelle de Landugen (Duault) SAINT-JEAN DE LANDUGEN. Sacraire en pierres du xvie siècle. Il est surmonté d'un Christ montrant ses plaies entre deux anges, l'un portant les clous et l'autre la couronne d'épines. En bas, de chaque côté de la porte, saint Pierre et saint Paul.
  • Chapelle Notre-Dame de Légevin (Nostang)
  • Ploubezre, chapelle de Kerfons : , sacraire de style gothique flamboyant 
  • Chapelle Saint Gildas-du-Pré, Saint-Gildas (Saint-Gilles-Pligeaux)
  • BONEN CHAPELLE DE LOCMARIA-GAUDIN. — Ancienne église tréviale de Plouguernével.  Sacraire en pierre el piscine du xive siècle. Statues anciennes de la. sainte Vierge, sainte Anne, saint Michel, saint Jean-Baptiste, saint Yves, et plat avec lêle de saint Jean-Baptiste.
  • GURUNHUEL (T.)EGLISE NOTRE-DAME. sacraire en pierre et piscines du xve siècle.
  • HÉNANSAL (ST-B.) .EGLISE ET SAINT-JEAN-BAPTISTE. — Eglise lambrissée en forme de croix latine. Elle date du début du xvie siècle ainsi que l'indiquait sur le sacraire l'inscription suivante (1509): L'an mil cinq cenl neuf fut faicl ce pignon tout neuf parle seigneur d'Lzel el de la Soraye ; mais a été presqu'entièrement reconstruite au xixe siècle.
  • PLONEVEZ-DU-FAOU CHAPELLE DU QUILLIOU Dédiée à saint Eutrope, c'est l'église de l'ancienne paroisse du Quilliou rattachée à Plonévez en 1820 ; Dans le mur nord, sacraire en kersanton, de style flamboyant et surmonté d'un bas-relief, en kersanton aussi, représentant le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean. Sur la porte de bois avec ferrures du XVIe siècle, représentation en bas-relief peu prononcé de la Passion : le Christ entre les deux larrons, la Vierge, Madeleine et Jean au pied de la croix .
  • Mais aussi : : Breteil, Clayes, Iffendic, La Nouaye, La Chapelle-du-Lou et Pleumeleuc

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SOURCES ET LIENS.

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— COUFFON (René), 1988, Notice sur Pleyben.

https://www.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ccac16d54f79e16e3a756360112f92a7.pdf

— Monvoisin, Bertrand), 2007, Sacraires dans le pays de Brocéliande [Texte imprimé] : XVe-XVIe siècles ; suivi d'un Catalogue des sacraires dans les églises et chapelles des départements de l'Ouest / Bertrand Monvoisin  Rennes : B. Monvoisin, 2007 35-Cesson-Sévigné : Impr. Identic 1 vol. (102 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 21 cm  Publié à l'occasion d'une exposition itinérante, Écomusée de Montfort-sur-Meu, Abbaye de Paimpont, Office du tourisme de Gaël, Mairie de Montauban-de-Bretagne, avril-septembre 2007. - Bibliogr. p. 93 

Il a recensé avec Raymond Lecrocq une vingtaine de sacraires : Breteil, Clayes, Iffendic, La Nouaye, La Chapelle-du-Lou et Pleumeleuc, etc

— INVENTAIRE GENERAL

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=sacraire+&render=liste&type=&start=2

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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