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2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 22:19

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs.

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Sur ces peintures, voir : 

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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Les peintures murales de l'église de Sillegny sont d'une richesse extraordinaire. J'en poursuis la description, parmi les 45 peintures énumérées ci-dessous, en abordant celles des saints et saintes, tout en écartant le cycle du Credo apostolique.

Je partirai du fond de la nef à gauche (au  nord), gagnerai le chœur et reviendrai vers le fond de la nef au sud.

Copyright - Olivier PETIT - Patrimoine de Lorraine - 2021 © Tous droits réservés

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LE CÔTÉ NORD DE LA NEF.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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CÔTÉ NORD : SAINT ANTOINE, SAINT MARTIN ET SAINT FIACRE.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT ANTOINE.

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Saint Antoine le Grand est le patron des Antonins dont la communauté se consacrait aux soins du Mal des ardents, ou Feu saint-Antoine, ce qui explique les flammes représentées au pied du saint. 

Il tient d'une main le livre (témoin de la fondation de l'Ordre des Antonins) et de l'autre le bâton terminé par un Tau, l'un de ses attributs avec le cochon à clochette et le chapelet, ici absents (à moins de voir une cloche suspendue à son poignet gauche). 

 

https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19015/feu-de-saint-antoine/

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Quatre donateurs ou pèlerins dont un infirme.

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Le mal des ardents ou ergotisme ou feu sacré se répandait par des épidémies dues à la consommation de seigle ou d'autres céréales contaminées par un champignon, l'ergot de seigle claviceps purpura. Il génèrait  des sensations de brûlures intenses (d'où son nom), mais aussi la gangrène des extrémités.

Les hommes et femmes représentés agenouillés en partie basse de l'ensemble des peintures, les uns derrière les autres pourraient être des villageois donateurs,  mais ils m'évoquent plutôt des pèlerins, par leur nombre, et l'absence de répartition claire par couple ou famille. L'église Saint-Martin de Sillégny était-elle un lieu de pèlerinage ? Ce n'est attesté qu'à la fin de la Guerre de Trente ans, au XVIIe siècle.

En marge du côté gauche se lit l'inscription IACO PALMAR, qui pourrait être le nom d'un donateur ou édile de Sillegny, "Jacques Palmar". Le patronyme est attesté en France mais non en Moselle, il est plus souvent retrouvé en Angleterre et aux Pays-Bas.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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L'amputé de jambe appareillé et sa béquille.

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Est-il suivi de ses parents et d'un frère plus jeune? L'appareillage (un pilon fixé à un plateau) compense-t-il la perte de la jambe, voire de la cuisse, ou bien est-il fixé à la jambe, le genou étant fléchi, pour éviter le contact avec le pied gangréné?

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LA CHARITÉ DE SAINT MARTIN.

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Saint Martin, évêque  de Tours au IVe siècle, est le patron de l'église. C'est aussi l'un des saints patron secondaire de France avec saint Michel et saint Denis.  Sa fête le 10 novembre célèbre la lumière, c' est l'une des plus importantes du calendrier.

La scène représentée est celle, ultra célèbre, de la Charité de saint Martin, où il est représenté sur son cheval, comme officier de l'armée romaine, partageant son manteau rouge, ou cape, avec un mendiant aux portes d'Amiens, durant un hiver particulièrement rude.

La cape, envoyée en relique à la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, est à l'origine du mot "chapelle".

Ici, il monte un cheval gris pommelé. Vêtu comme un noble du XVIe siècle et coiffé du bonnet à plumet, il  s'apprête à couper sa cape rouge doublée de vert en se tournant vers sa gauche. Mais le mendiant souvent figuré en infirme, n'est pas représenté.

Par contre, un couple de pèlerins (ou donateurs) est agenouillé, mains jointes, comme s'ils prononçaient l'invocation de l'inscription. Ils sont tous les deux richement et chaudement habillés selon la mode de l'époque, le milieu du XVIe siècle.

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Inscription : SANCTE MARTINE ORA PRO NOBIS ("saint Martin priez pour nous")

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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ÉPISODES DE LA VIE DE SAINT FIACRE.

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Voir :

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Rappel :

Saint Fiacre est issu d'une famille noble d’Irlande ; il fut ordonné prêtre, et établit un ermitage où il vécut pendant de nombreuses années en menant une vie très austère mais attirant les visites de nombreux malades et disciples du fait de son habileté médicinale.

Accompagné de sa sœur Sira et de quelques disciples, saint Fiacre débarque en Normandie, et atteint Meaux où il est accueilli à l'hospice pour pèlerins fondé par l'évêque Saint Faron. Saint Fiacre décide toutefois de garder le silence sur ses origines nobles et s'établit auprès de Saint Faron. C'est alors que son parent, saint Kilian, en faisant un pèlerinage à Rome, s'arrête dans ce même hospice et dévoile le rang de saint Fiacre qui se prépare à repartir. Saint Faron lui demande de ne pas quitter l'endroit où il a trouvé la paix, et lui propose de fonder un monastère près de Meaux  ; Il y érige un oratoire en l’honneur de Marie puis un monastère, et cultive ses plantes médicinales pour y exercer ses talents d'herboriste afin de soigner les pèlerins et à soulager des malades notamment ceux atteints du « fic » ou « mal Saint Fiacre », les hémorroïdes.

Le terrain devint vite trop petit et saint Fiacre demanda de nouveau des terres. Saint Faron promit de lui concéder autant de terres adjacentes qu'il pourrait défricher en un jour.

Saint Fiacre n'eut aucun mal à dégager une grande surface en l'espace d'une journée, bien des arbres se laissant abattre avec facilité. Voyant cela, une femme nommée « Becnaude » ira l'accuser  de sorcellerie à l'évêché. Saint Faron  affirma alors que ce miracle témoignait de la sainteté du moine.

Toutefois marqué par cet incident, saint Fiacre aurait décrété l'interdiction de l'accès du monastère aux femmes, qui perdure jusqu'à nos jours, peut-être en s'inspirant de la règle des moines irlandais, et de saint Colomban.

Fort apprécié déjà de son vivant, saint Fiacre est vénéré comme saint patron des maraîchers et des jardiniers.

Ses attributs sont la pelle et la bêche.

Si sa vie ne  se trouve pas dans la Légende dorée de Jacques de Voragine (XIIIe siècle), elle figure dans des  ouvrages enluminés, comme le Bréviaire de Charles V BnF 1052 (1364-1370), dans les Festes nouvelles de Jean Golein [BnF fr.242 f.314v du début du XVe siècle et Genève Ms. fr.57 f.460r],  ou des Livres d'heures |BnF latin 10538 f 225r ] du début du  XVe siècle , ou plus tardif au XVe siècle Avignon BM ms. 2595.

Dans l'enluminure d'une Légende dorée de 1470, provenant de Flandres, le Macon-BM-ms.003 attribuée à l'entourage de Willem Vrelant, le saint est représenté agenouillé face à l'évêque de Meaux Faron,  devant la porte de son ermitage, tandis qu'une autre scène de la même miniature le montre bêche en main devant la Becnaude .On retrouve ce personnage dans le Livre d'Heures de Charles le Téméraire Paul Getty Museum, Ms. 37 f. 38 enluminé par le peintre flamant Liewen van Lathem d'Anvers en 1469.

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Description.

Au centre, saint Fiacre est représenté devant son ermitage, tenant en main droite un livre où est inscrit  et la vi aperta  (?) et en main gauche sa bêche. Il porte l'habit monastique à scapulaire noir des cisterciens.

L'ermitage est semblable à ceux représentés sur les enluminures. L'abbé Schnabel voyait (p.37) dans ces édifices " de style roman" un argument pour l'origine italienne ou espagnole des artistes, mais les peintres auraient très bien pu recevoir des commanditaires des copies d'illustrations.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le côté gauche : saint Fiacre et la Becnaude.

Du côté gauche, sous l'inscription CÕMENT HYRNA RANCUSA SANCT FIACRE A SANCT FERON, on voit la Becnaude dénoncer saint Fiacre à l'évêque Féron.

Devenons à l'inscription.

"Hyrna", qui semble bien ici désigner la femme, est un nom en norvégien moyen signifiant "coin". En islandais, c'est un surnom signifiant "la cornue" appliquée à la femme du premier colon Wiking vers 890, Thorunn Hyrna. Ailleurs, elle est nommée Becnaude, ou Baquenaude, qui est devenue, notamment à Meaux, un qualificatif pour les femmes médisantes.

"Rancusa" : le verbe rancuser est attesté en patois de Franche-Comté et en Champagne avec le sens "dénoncer,médire", mais aussi en patois lorrain avec le sens "accuser". Selon l'abbé Schnabel, il existe en patois mosellan sous la forme "ranqueser". On le trouve employé par Pergaud dans "La guerre des boutons".

Devant la bêche de saint Fiacre, mais en échelle plus petite, un couple est représenté, agenouillé et mains jointes, dans la même tenue vestimentaire que dans la peinture de saint Martin.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Du côté droit, l'évêque Féron assiste au miracle du défrichement par saint Fiacre de ses terrains : par le contact de sa bêche, les arbres sont déracinés.

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L'inscription indique : CÔMENT SANCT FERON FIT SASER SANCT FIACRE.

Comment comprendre "saser" ?  On trouve "sasser", "cribler, passer au sas" qui a donné "ressasser". Ce qui est peu satisfaisant.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE BRAS GAUCHE DU TRANSEPT.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT JOSEPH.

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Il porte la verge fleurie qui le désigna, parmi tout les prétendants, pour épouser la Vierge.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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DANS SA PRISON, SAINTE MARGUERITE, COURONNÉE,  S'ÉCHAPPE DU DRAGON QUI L'A AVALÉE GRÂCE À SON CRUCIFIX.

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De nombreux saints invoqués ici sont des saints guérisseurs, comme saint Antoine ou des "saints auxiliaires", (efficaces contre toutes les catastrophes et la mort subite) comme saint Christophe, saint Eustache [Hubert], saint Georges, et les sainte Marguerite (contre les difficultés de la grossesse et de l'enfantement, et, en lien avec cet épisode de sa Vie, de la délivrance) et Barbe (foudre, mort subite). On peut alors s'étonner de l'absence de sainte Catherine, puisque le trio Catherine, Marguerite et Barbe est incontournable dans les Livres d'Heures, notamment ceux des femmes.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINTE BARBE ET SA TOUR AUX TROIS FENÊTRES RAPPEL DU DOGME DE LA TRINITÉ.

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Comme toujours, sainte Barbe est très élégamment habillée, avec une robe à décolleté carré et des manches à crevées, et un manteau vert ; elle tient le livre témoignant de ses connaissances éprouvées en théologie.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les pèlerins.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT ÉVÊQUE.

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L'abbé Schnabel a déchiffré l'inscription : SANCTA MARGARITA SANCTA BARBARA SANCTE MARTINE  ORA PRO NOBIS OMNIBUS, qui est l'invocation collective du cortège des dix pèlerins. Il en déduit que l'évêque est saint Martin en évêque de Tours.

Il a lu aussi le nom du premier des pèlerins, si richement vêtu de rouge : SIMONE BEDER

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les pèlerins.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT GEORGES (?).

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Ce chevalier en armure tient un oriflamme aux bandes rouge, blanche et rouge, et un écu de gueules à la bande d'or. C'est, par exemple, le blason de Robert V d'Auvergne. J'en rapproche les armes de l'Alsace, inverses de celles de la Lorraine, d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent. Mais ce sont sans doute des armoiries de fantaisie.

L'écu et la bannière de saint Georges sont blanches à la croix rouge.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les trois pèlerins.

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Le premier est précédé de l'inscription, sur le cadre gris : JACQ HUAR.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT ÉVÊQUE.

Saint Nicolas ?

Quatre pèlerins de taille croissante sont agenouillés devant lui.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Quatre pèlerins.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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NOTRE-DAME DE LORETTE.

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Jusqu’à la fin du XIII°siècle, les chrétiens faisaient le pèlerinage à Nazareth pour visiter la sainte Maison de la Vierge Marie, celle où, selon la tradition, l'Annonciation fut faite à la Vierge Marie et où vécut Jésus, après que sainte Hélène l'ait fait restaurer vers 326-328. Saint François d’Assise et Saint Louis en furent les pèlerins les plus illustres. Rapportée de Terre sainte en 1291 par les anges lors de sa Translation vers la ville de Trsat, la "Sainte Maison" ou Santa Casa fut ensuite transportée près de Recanati dans les Marches d'Ancône. 

Ou bien, une maison de Nazareth ou des territoires nabatéens aurait été démontée en 1291 et transportée sur les côtes dalmates, puis en 1294 en Italie à Loreto, où elle fut donnée au pape Boniface VIII pour qu'elle soit placée en terres pontificales.

Le sanctuaire devint  le premier sanctuaire marial international consacré à la Vierge Marie, et  pendant près de trois siècles il fut le principal centre de pèlerinage en Occident,  avant Rome, Canterbury et Saint-Jacques-de-Compostelle, notamment via la route Lauretana.

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Nous voyons donc ici, sous l'inscription NOSTRE DAM DE LORET, la Vierge donnant le sein à l'Enfant, au dessus du toit de la maison soutenue par deux anges. 

 

L'artiste s'appuie ici sur les gravures disponibles dans les incunables et livres imprimés diffusés, et notamment sur celle d'un best-seller ecrit par le recteur de Loreto paru vers 1475 , Translatio miraculosa ecclesie beate Marie virginis Loreto dont de multiples exemplaires sont conservés  dont ceux 64 incunables dans le monde citons ceux  conservés à Munich à la Bayerische Staatsbibliothek-(datés entre 1480 et 1500 et en 1521), en République Tchèque à la Bibliothèque nationale (1500) et à Rome à la Bibliothèque Centrale (1521).

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Saint-Sulpice Rés. P. 1

 

 

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Munich, Bayerische Staatsbibliothek avant 1500.

 

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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DÉPLORATION, "NOTRE-DAME DE PITIÉ".

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Cette Déploration à six personnages (le Christ, Marie, Jean, deux saintes femmes et Marie-Madeleine) se situe juste en dessous de la peinture de Notre-Dame de Loàrette.

Elle m'intéresse car Marie-Madeleine y est représentée essuyant les pieds de Jésus de ses cheveux alors qu'elle y a versé le contenu d'un flacon, de parfum ou d'onguent.

Ce geste reprend celui de la femme pécheresse citée dans l'évangile de Luc 7:36-38  qui lors du repas chez le pharisien Simon, mouille les pieds de Jésus de ses larmes, les essuie de ses cheveux, les baise et les oint de parfum.

Or, bien que Marie-Madeleine soit, dans l'iconographie des Déplorations, représentée presque systématiquement à proximité des pieds du Christ, et presque systématiquement encore tenant un flacon d'aromates, il est très rare de la voir faire ce geste d'essuyage avec ces cheveux.

Cette représentation m'intéresse également car ce geste participe à un soin d'embaumement, comme ceux dont j'ai réunie l'iconographie ici :

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE CHOEUR, VUE GÉNÉRALE.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT PIERRE DANS LE CHOEUR.  Charles-André Malardot, 1845-1865.

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Les peintures murales (XIXe siècle) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (XIXe siècle) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LA VOÛTE : LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.

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Inscription sur les phylactères SANCTE MATTHEE (ange), SANCTE MARCE (lion), SANCTE JOHANNES (aigle), SANCTE LUCA (taureau ailé).

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE CÔTÉ SUD DU CHOEUR : SAINT DIDIER ET SAINT AUGUSTIN.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT DIDIER CÉPHALOPHORE, ET COUPLE DE DONATEURS.

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L'identité du saint est indiqué par l'inscription SANCTE DECIDERI, et confirmée par le prénom du donateur.

Saint Didier, évêque de Langres au IVe siècle aurait subi le martyre après avoir proposé sa tête au roi des Vandales "pour le troupeau confié à ses soins". Au Musée de Langres, un bas-relief en calccaire provenant de la chapelle Saint-Didier et datant vers 1230-1260 le présente tenant sa tête.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le couple de donateurs.

Le nom du donateur est clairement indiqué, avec sa fonction : il s'agit de DIDIE LE MOUCHA MAISTRE ECHEVIN.

Le site Geneanet indique un Jean MOUCHAT né en 1600, décédé à Metz en 1668. Le patronyme est donc attesté en Moselle.

On notera chez le maître-échevin la pélerine à large colerette, sur une tunique courte et des chausses ajustés, et chez son épouse la coiffe au voile descendant sur les épaules, la robe  à décolleté carré,  très larges manches fendues et à traine bouffante. Le manteau du mari et la robe de la femme sont de même couleur, un rouge foncé (lie-de-vin , carmin ou tomette) qui se retrouve très souvent employé dans les habits des pèlerins et donateurs.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT AUGUSTIN, ET COUPLE DE DONATEURS.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Le couple de donateurs.

Le nom du donateur est ESIENE BARA, ou ETIENE BARA

D'autres ont lu Estene Bara. Pas de rapport avec Jérôme de Bara.

Le couple est vêtu comme le couple précédent. L' épouse tient un chapelet.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE BRAS DROIT DU TRANSEPT.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE CHRIST APPARAISSANT À SAINT SÉBASTIEN.

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Inscription SANCTE SEBASTIANE

Pas d'image. Voir :

https://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/2021/07/sillegny-57-eglise-saint-martin-la.html

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT FRANÇOIS RECEVANT LES STIGMATES.

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Sur le mur sud du bras droit du transept, nous trouvons en partie gauche saint François et sainte Geneviève.

Saint François d'Assise est peint agenouillé dans sa cellule devant le crucifix, un livre ouvert et un crâne, et il reçoit miraculeusement les stigmates, par des rayons partant des parties homologues du crucifix.

Il tient en main gauche sur la poitrine une croix.

Inscription SANCTE FRANCISCE

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les pèlerins ou donateurs sont ici très nombreux, ils forment une file de 12 personnes en partie basse des deux peintures, dirigée vers le chœur.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINTE GENEVIÈVE.

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L'attribut de sainte Geneviève est le cierge, symbole de la Foi. Dans d'autres représentations, on assiste à un combat entre un ange qui l'allume et un diable qui l'éteint de son soufflet. Ici, la sainte allume elle-mêem le cierge. Les moutons ou brebis rappellent que selon la tradition Geneviève gardait les troupeaux de son père à Nanterre au Ve siècle avant de se vouer à Dieu et de protéger Paris contre les Huns.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Les pèlerins.

On note la stéréotypie des costumes et personnages.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE RETABLE EN PIERRE DU XVe SIÈCLE.

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Une petite digression pour décrire , puisqu'il apparaît ici dans mon parcours autour de la nef côté sud, ce retable long de 2,25 m, à décor d'arcatures trilobées qui est en pierre avec restes de polychromie. On distingue dans les niches trois personnages nimbés, dont une sainte.

À l'écoinçon des lobes sont sculptés des anges, dragons et coquilles.

 

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/152350

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Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

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Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

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SAINT CSAIRE.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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DÉTAIL SCULPTÉ : BLASON AUX ARMA CHRISTI.

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Croix, trois clous, sur fond rouge.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LE MARTYRE DE SAINTE AGATHE.

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Sainte Agathe, la poitrine dénudée jusqu'à la taille est suspendue à une traverse par les cheveux, et ses mains y sont liées ou clouées. Deux bourreaux arrachent ses seins avec des pinces.

L'attitude corporelle très déliée voire dansante des bourreaux, et le costume jaune (couleur réprouvée ou marginale) fendue de nombreuses taillades de l'un d'eux est propre à cette fonction, fréquemment mise en scène dans les représentations de la Passion.

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Voir dans ce blog :

 

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Cathédrale de Rouen, La baie 55 : sainte Agathe (1468-1469 Guillaume Barbe). Photo lavieb-aile.

 

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Voir : 

— TIXIER (Frédéric), 2010, Sainte Agathe de Catane au regard de l'iconographie médiévale 

"Les occurrences iconographiques les plus courantes du martyre d’Agathe :

La sainte est le plus souvent figurée attachée à une colonne (ou à une poutre), entre ses deux tortionnaires. Ces derniers utilisent des instruments coupants — généralement des tenailles — pour sectionner les seins d’Agathe. De telles représentations se retrouvent fréquemment dans le domaine de la peinture, de la fresque ou encore de la sculpture. L’une des toutes premières illustrations de ce type appartient au cycle décoratif d’un manuscrit byzantin, dit le Menologium de Basile II, daté de la fin du Xe siècle ou du début du XIe siècle et conservé à la Bibliothèque Vaticane de Rome. L’enluminure développe en deux épisodes, la torture et l’emprisonnement de la sainte par les gardes. Il est intéressant de souligner que chaque bourreau possède son propre objet de supplice, puisque l’un tient dans ses mains un flambeau (pour brûler le corps d’Agathe ?) et l’autre, un poignard à la lame eilée. De même, le célèbre graduel de l’abbaye de Fontevrault, des années 1250-1260, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque municipale de Limoges, consacre une enluminure au martyre d’Agathe : selon une tradition iconographique maintenant bien établie, la miniature présente la vierge martyre et ses deux bourreaux tenant de grandes pinces métalliques, objets du supplice qui deviendront les attributs traditionnels de la sainte sicilienne.

Plusieurs autres représentations identiques du même épisode de la Passion de la sainte peuvent encore être signalées, comme par exemple, dans le très beau Livre d’images de Madame Marie des années 1300 ou encore dans le décor du tombeau dédié à sainte Agathe dans la cathédrale de Vérone. La présence d’une telle œuvre majeure dans le nord-est de la péninsule italienne s’explique en partie par l’importance et surtout l’ancienneté du culte de la martyre dans la région de la Vénétie. Dès lors, la représentation du martyre de sainte Agathe dans la partie sommitale du monument sculpté  ne laisse aucun doute, quant à la destinataire de la dévotion. Commandé en 1353 par l’évêque Pietro della Scala, le tombeau devait en effet conserver des ossements retrouvés de la martyre de Catane afin de les honorer avec le plus de magnificence possible. Il s’agit ici d’une mise en image traditionnelle du supplice puisque la sainte, attachée avec les bras en croix, est torturée par les deux bourreaux qui lui arrachent l’extrémité des seins avec les tenailles. Ce même schéma iconographique se retrouve fréquemment au cours des XVe et XVIe siècles, qu’il s’agisse de l’ornementation de manuscrits de dévotion (des livres d’Heures notamment), de verrières ou encore de fresques. Dans l’église Saint-Martin de Sillegny en Moselle, par exemple, l’important décor mural daté entre la fin du XV esiècle et le début du siècle suivant, illustre le martyre d’Agathe, selon une formulation maintenant habituelle. De même, le vitrail consacré à la sainte de Catane de l’ancienne église Saint-Jean-au-Marché de Troyes du second quart du XVIe siècle (baie 6) propose un cycle narratif en deux séquences avec d’une part, la flagellation de la sainte — référence directe à celle du Christ — et d’autre part, son supplice avec la présence du consul Quintilien. Les deux tortionnaires tiennent quant à eux, d’imposantes pinces de fer devant les seins d’Agathe, elle-même enchaînée à une colonne."

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Psautier à l'usage de Reims, 1433-1466, BM Carpentras ms 77 f.178v. "... l’acte de tordre les seins d’Agathe puis celui de les sectionner avec un objet tranchant: la sainte, attachée et dénudée, est torturée par deux hommes, tenant chacun un outil constitué d’une longue corde et d’un manche, permettant de tordre les seins d’Agathe." (F. Tixier)

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LA TRISTESSE DU CHRIST.

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Inscription TRISTUS EST ANIMA MEA USQUE AD MORTEM.

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Matthieu 26:38 décrivant la nuit passée par le Christ au Jardin de Gethsémani  avec les apôtres Pierre, Jacques et Jean.

Tunc venit Jesus cum illis in villam, quae dicitur Gethsemani, et dixit discipulis suis: Sedete hic donec vadam illuc, et orem. Et assumpto Petro, et duobus filiis Zebedaei, coepit contristari et moestus esse. Tunc ait illis: Tristis est anima mea usque ad mortem: sustinete hic, et vigilate mecum.

"Là-dessus, Jésus arriva avec eux en un lieu appelé Gethsémané. Il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je vais prier là-bas. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée. Il commença à être envahi d’une profonde tristesse, et l’angoisse le saisit. 38 Alors il leur dit : Je suis accablé de tristesse, à en mourir. Restez ici et veillez avec moi !"

 

Le Christ, nimbé, sur un arrière-plan montagneux où un clocher peut rappeler Jérusalem, est soutenu par les apôtres Pierre et Jean devant deux autres personnages (dont Jacques le Majeur sans doute).

C'est une image rare, la plus fréquente étant l'agonie du Christ tandis que les apôtres sont endormis.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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Inscription au dessus du prêtre tonsuré (vraisemblablement le curé de la paroisse) agenouillé mains jointes, en soutane et surplis :

IN TE IESUS SPES / MEA RECOMBIT

Cette oraison, "en toi Jésus je place mon espoir" n'est pas connue par ailleurs.

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Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

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LES PEINTURES DU XIXe SIÈCLE.

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Elle se trouve dans le chœur autour de l'autel.

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L'agonie au mont des Oliviers. Charles-André Malardot, 1845-1865.

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Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

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La Crucifixion. Charles-André Malardot, 1845-1865.

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Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

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SOURCES ET LIENS.

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— ASSOCIATION SIXTINE DE LA SEILLE.

https://www.sixtinedelaseille.com/

— BASE PALISSY

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00107006

—BASTIEN (René), PIRUS (Jean-Marie), 2019, "Les peintures de Sillegny", Paraige Patrimoine, 40 pages.

—HANS-COLLAS (Ilona) 2004, CONFÉRENCES (sans publication) 2004, 19 juin : Sillegny (Moselle) : La place de la peinture murale en Lorraine aux XVe et XVIe siècles. L’église Saint-Martin de Sillegny : miroir de la piété médiévale.

https://grpm.asso.fr/wp-content/uploads/2018/07/Travaux-Hans-Collas-2020-06.pdf

https://www.etudes-touloises.fr/archives/104/art4.pdf

— PETIT (Olivier), Patrimoine de Lorraine

https://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/2021/07/sillegny-57-eglise-saint-martin-la.html

— RUSSO (Daniel), 2005,  « Peintures murales médiévales », Presses universitaires de Dijon, et  Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 10 | 2006, mis en ligne le 15 septembre 2006, consulté le 17 janvier 2024. URL : http://journals.openedition.org/cem/328 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cem.328

https://www.persee.fr/doc/hista_0992-2059_2006_num_58_1_3127

—SCHNABEL (Abbé), 1858, « Rapport sur les peintures murales de Sillegny », Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle,‎ 1858.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33403f/f43.item

—SCHNABEL (Abbé), 1865, « Rapport sur les peintures murales de Sillegny », Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle,‎ complété par M. de Tinseaux pages 35-36 par la mention des peintures de saint François et de sainte Geneviève gardant ses troupeaux. Plusieurs illustrations aux pages précédentes.

https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_d_arch%C3%A9ologie/OqZCAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22sainte+genevi%C3%A8ve%22+%22sillegny%22&pg=RA4-PA35&printsec=frontcover

— Fiche Préfecture de la région Lorraine avec les données de la LRMH précisant les diverses restaurations en 1854, 1911, 1945-1955, et après 2002

https://www.saarland.de/SharedDocs/Downloads/DE/LDA/Fiches/2008-Fiches-Lorraine-L_eglise_Saint-Martin_de_Sillegny.pdf?__blob=publicationFile&v=2

 

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30 octobre 2023 1 30 /10 /octobre /2023 17:18

La Vierge allaitante (bois polychrome et or, XVIe siècle) de la chapelle de Kermaria an Iskuit à Plouha (22).

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—Voir sur cette chapelle :

 

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—Voir sur ce thème :

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PRÉSENTATION.

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La seule description spécifique de cette statue se trouve sur la base Palissy sous le titre "Vierge à l'Enfant allaitant" : il y est seulement indiqué qu'elle est en bois et date du XVIe siècle, qu'elle a été restaurée, et classée depuis le 13 octobre 1960. La notice est illustrée d'une photo noir et blanc (de 2013?).

Il me semble qu'on puisse la décrire davantage. On peut d'abord la rapprocher de la quinzaine de statues de "Vierge au sein", "Vierge à l'Enfant allaitant" ou Virgo lactans décrits dans mes liens, principalement en Finistère, mais aussi, pour les Côtes d'Armor, à Châtelaudren.

On peut ensuite en mentionner le propos théologique, car ces représentations d'allaitement permettent de mettre en scène la double nature, divine et humaine du Christ. Selon les cas, ce sera le premier aspect qui sera souligné, et l'Enfant sera représenté tourné vers le sein, y posant tendrement la main, voire le têtant. Ou au contraire, comme ici, l'Enfant s'en détournera plus ou moins ostenciblement pour se tourner vers le Monde et sa mission de Salut de l'Humanité.

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Rappel du thème scripturaire selon Séverine Ferraro 2012 :

 

Le récit de la Nativité livré par l’Évangile selon saint Luc ne fait pas mention de l’allaitement de l’Enfant par la Vierge. Cependant, l’auteur y fait allusion plus tardivement lorsqu’il relate certains enseignements que Jésus prodigue au peuple, juste après le repas chez Marthe et Marie. Enthousiasmée par ses paroles, une femme s’écrie alors : « […] Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées ! » .

Au contraire de l’évangile canonique, plusieurs sources textuelles font état de l’allaitement de l’Enfant dans le cadre du récit de la Nativité. Parmi les évangiles apocryphes relatifs à l’Enfance du Christ, cet aspect particulier est mentionné par le Protévangile de Jacques, puis par la Vie de Jésus en arabe et l’Évangile arménien de l’Enfance, le dernier précisant, en outre, que le nouveau-né s’est assis de lui-même après avoir pris le sein de sa mère.

Il convient de mentionner ici l’existence d’un autre évangile apocryphe, contemporain du Protévangile, qui évoque le thème de l’allaitement de l’Enfant. Il s’agit d’un texte connu sous l’appellation d’Ascension d’Isaïe, qui se compose de deux parties distinctes. La première relate le martyre du prophète tandis que la seconde révèle ses visions, dont celle de la naissance du Christ. L’auteur précise que Jésus « […] tétait comme un enfant, il tétait selon l’usage, afin de ne pas être connu » . Dans ce texte, l’allaitement ne constitue pas un geste naturel mais un acte délibéré destiné à cacher aux yeux du monde la divinité du nouveau-né.

Le thème de l’allaitement est ensuite réutilisé d’une manière plus allusive par Maxime le Confesseur dans sa Vie de la Vierge. L’auteur précise qu’après avoir été emmailloté dans des bandelettes, « Celui qui nourrit tout était nourri de lait […] » .

D’une manière analogue, l’Arbre de vie de saint Bonaventure indique que l’Enfant était « nourri de lait virginal » sans pour autant évoquer l’acte de l’allaitement en lui-même.

 

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On peut aussi rappeler que ces images peuvent faire l'objet d'une contemplation mystique d'Imitation du Christ, et d'aspiration à être nourri métaphoriquement par la Vierge, dans cet élan de spiritualité illustré par la scène de la Lactation  de saint Bernard de Citeaux.

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Retable de Palma de Majorque, 1290

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Lactation de saint Bernard , Recueil de droit canon, XVe s. Le pape Clément V y est représenté entre deux moines cisterciens ; celui de gauche est saint Bernard, en prière devant la vierge : l'Enfant Jésus se détourne du sein de sa mère et Bernard reçoit quelques gouttes de lait. Cote Troyes - BM - inc. 041

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DESCRIPTION.

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La Vierge est assise sur une cathèdre recouverte de son manteau bleu clair. Sa tête est légèrement inclinée et penchée vers la tête de son Fils, et elle lui présente son sein droit, tenant le mamelon entre index et majeur selon un geste souvent retrouvé dans l'iconographie.

Ses cheveux bruns sont recouverts d'un voile blanc qui passe derrière sa nuque, regroupant ainsi ses nattes avant que celles-ci s'échappent devant les épaules : ce "bandeau rétro-occipital" (pour lui donner un nom) est très fréquemment retrouvé sur les Vierges à l'Enfant bretonnes  du XVIe siècle.

Le visage est serein et attentif, les traits sont tendres et maternels, malgré le front et les sourcils épilés conforment à la mode de l'époque. La posture d'allaitement est parfaitement saisie, dans toute son humanité.

Le manteau bleu revient en pans qui révèlent leur revers rouge. La robe est toute dorée, avec un décolleté carré (lancé par Anne de Bretagne), une ceinture bleue nouée, et un revers rouge identique à celui du manteau. C'est l'aspect actuel après restauration, il faudrait disposer du dossier technique de celle-ci pour savoir quels étaient les indices renseignant sur l'état et les pigments d'origine.

Les solides chaussures noires, habilement dévoilées par le plissé et l'alliance des couleurs bleu, rouge et or, sont propres à l'art du XVIe siècle, et on les retrouve aussi sur les groupes d'Anne trinitaires.

L'Enfant témoignent de son tendre attachement à sa Mère par son bras droit et sa main posée sur son cou, mais son visage et son regard se détournent tandis que la main gauche s'interpose entre sa bouche et le sein maternel.  Les jambes croisées accentuent cet élan de refus, comme s'il s'apprêtait à s'éloigner.

Il est vêtu d'une tunique rouge à revers sombre, entrouvert sur son corps nu, et aux manches retroussées.

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La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.
La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.
La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.
La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.
La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.
La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.
La Vierge allaitante de Kermaria an Iskuit.

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SOURCES ET LIENS.

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AUBERT (Octave Louis), [1928] , La chapelle de Kermaria-Nisquit, édition de la Bretagne touristique, 16 pages.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/items/show/3460

BÉGULE (Lucien), 1909, La chapelle Kermaria-Nisquit et sa Danse des morts, H. Champion, Paris, 1909, 52 p. 

— CHARDIN (Paul), 1894, La chapelle de Kermaria-Nisqit en Plouha, Revue archéologique 1, pages 246-259

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203636c/f249.item

COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939. p. 374-375

COUFFON, René. Quelques notes sur Plouha. Saint-Brieuc : Francisque Guyon éditeur, 1929. p. 27-35

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3346690r

— FERRARO (Séverine), 2012. Les images de la vie terrestre de la Vierge dans l’art mural (peintures et mosaïques) en France et en Italie : des origines de l’iconographie chrétienne jusqu’au Concile de Trente. Art et histoire de l’art. Université de Bourgogne, 2012. 

https://theses.hal.science/tel-00841816/document

LE LOUARN-PLESSIX (Geneviève ) , 2013, Plouha, Chapelle de Kermaria an Iskuit Mémoires SHAB

https://m.shabretagne.com/scripts/files/5f464c1e917b93.94134739/2013_50.pdf

https://docplayer.fr/108538314-Plouha-chapelle-de-kermaria-an-iskuit.html

LÉVY (Tania), 2015, « La chapelle Kermaria-an-Isquist. Les peintures murales », Congrès archéologique de France. 173e session. Monuments des Côtes-d'Armor. « Le Beau Moyen Âge ». 2015, Société française d'archéologie, pp. 303-311 (ISBN 978-2-901837-70-1).

PICHOURON ( Patrick) - L'HARIDON ( Erwana) 2005, La chapelle de Kermaria-an-Isquit Inventaire général ; Dossier IA22005349

"La chapelle Kermaria-an-Isquit a été fondée au cours de la 1ère moitié du 13ème siècle par Henry d'Avaugour, comte de Goëlo. Elle a été agrandie au 15ème siècle...

THIBOUT (Marc), 1949, « La chapelle de Kermaria-Nisquit et ses peintures murales », Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949, Société française d'archéologie, 1950, p. 70-81.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k32118665/f72.item

 

—Base Palissy

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM22000937

—Collection Musée de Bretagne, carte postale

http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMjo166162

—Photo titrée "pietà" sur Wikipedia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_de_Kermaria_an_Iskuit#/media/Fichier:Kermaria_2_Pi%C3%A9t%C3%A0.JPG

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Published by jean-yves cordier - dans Vierges allaitantes Sculptures Chapelles bretonnes.
14 juin 2022 2 14 /06 /juin /2022 22:23

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix.

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Voir sur l'église de Plourin-lès-Morlaix :

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.. Voir les œuvres de Roland Doré :

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION.

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Le beau calvaire de Plourin-lès-Morlaix, de mémoire d'homme, n'a jamais été connu que sous la  forme des diverses statues qui le composaient, d'abord éparpillées, puis regroupées pour six d'entre elles (qui ont conservées leur polychromie) dans l'ancien ossuaire, et pour les autres, sur le mur d'enceinte de l'enclos. Il avait été détruit à la Révolution, et le crucifix "a été soustrait par un particulier" (Castel).

Mais le style du sculpteur est si facilement identifiable (notamment sur les deux Vierges) qu'on peut l'attribuer au meilleur sculpteur breton de kersantite (une roche remarquable par la finesse de son grain et sa résistance à l'altération), Roland Doré, actif de 1618 à 1663, et auteur d'une petite centaine de croix et calvaires des paroisses de Léon, de Cornouaille et du Trégor.

Nos calvaires ne font presque jamais l'objet d'études monographiques, si on excepte les calvaires monumentaux comme ceux de Pleyben, Plougonven ou Plougastel. A fortiori lorsque ces calvaires sont réduits à l'état de vestiges.

C'est bien dommage, puisqu'à Plourin-Lès-Morlaix sont conservées de très belles pièces : trois des quatre groupes géminés, soit six personnages, qui occupaient les croisillons (la Vierge / saint François d'Assise, Marie-Madeleine / saint Paul, et saint évêque / saint Yves [groupe qui n'est pas signalé par Le Seac'h 2014 mais qui est décrit par Castel :les personnages ont été désunis, saint Yves étant conservé dans la nef et l'évêque (?) dans l'ossuaire], six statues en ronde-bosse (les quatre évangélistes, saint Grégoire et un saint évêque), deux groupes qui occupaient sans doute les nœuds des croisillons (la Vierge de Piété et la Fuite en Égypte). 

Soyons juste, Yves-Pascal Castel consacre 4 doubles pages de son catalogue d'exposition Roland Doré et les enclos paroissiaux aux photographies de ces statues, et y signale leurs mensurations en légende. 

C'est bien dommage que ces œuvres n'aient pas été étudiées et décrites une par une, mais cela m'a permis d'apporter mon grain de sel (ou de sénevé), et de découvrir un détail truculent sur la Fuite en Égypte. Et il faut bien que mon blog ait un peu de grain à moudre, non ?

 

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Les deux cartels explicatifs (pléonasme?) sont néanmoins remarquables, et fournissent de précieux renseignements.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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Le père Y.-P. Castel avait publié une proposition de reconstitution, avec deux croisillons (afin de placer les statues géminées) et une console pour la Fuite en Égypte, tandis qu'il imaginait que les quatre évangélistes encadraient le piètement du fût . Il signale des "corrections" auxquelles je n'ai pas eu accès.

Le Seac'h indique une reconstitution dessinée par Jean-Michel Le Goff, et en donne une illustration partielle, qui ne diffère pas du schéma de Castel.

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CASTEL (Yves-Pascal) 1985, La reconstitution du calvaire de Plourin-Lès-Morlaix, .  articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 2 11 85.

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I. SUR LE MUR D'ENCEINTE, À DROITE DU MONUMENT AUX MORTS.

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1. LA FUITE EN ÉGYPTE À LA VIERGE ALLAITANTE.

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Kersanton . H= 67 cm, l = 67 cm, pr = 25 cm.

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La Vierge est assise transversalement sur le bât de l'âne, les pieds appuyés sur un repose-pieds. Elle est recouverte d'un manteau très couvrant, laissant à peine voir l'extrémité des chaussures, et formant entre les jambes des plis en V. Elle est coiffée de ce qui semble être une couronne.

Son visage très rond et les fossettes des commissures labiales, sont caractéristiques de Roland Doré, et on retrouve cela sur le visage de l'Enfant. Le hiératisme de l'ensemble rappelle de l'artiste est un élève du Maître de Plougastel.

La Mère ne regarde pas son enfant, mais chacun d'eux fixe le lointain, devant eux. Pourtant, le geste de la main droite, qui présente le mamelon du sein dénudé entre index et majeur, permet de constater qu'elle s'apprête à allaiter son Fils.

Ce thème, un épisode de la Fuite, est connu depuis le XVIe siècle, et répond au titre de "Le Repos pendant la Fuite en Égypte".

On peut créer une sous-division de ce thème sous le titre : "La Vierge allaitant pendant le Repos (la Halte) de la Fuite en Égypte". Il est très représenté en peinture, et le dossier Wikipédia réunit 71 fichiers en rapport avec ce sujet.

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Madonna_lactans_of_the_Rest_on_the_Flight_into_Egypt?uselang=fr

 Plusieurs peintures ont été réalisées par le peintre flamand Gérard David en 1490 puis en 1512-1515.

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Paintings_of_Madonna_lactans_of_the_Rest_on_the_Flight_into_Egypt?uselang=fr#/media/File:1490_David_Maria_mit_dem_Kinde_anagoria.JPG

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Paintings_of_Madonna_lactans_of_the_Rest_on_the_Flight_into_Egypt?uselang=fr#/media/File:Gerard_david_(attr.),_riposo_durante_la_fuga_in_egitto,_1515_ca._01.JPG

https://fr.wikipedia.org/wiki/Repos_pendant_la_fuite_en_%C3%89gypte_(G%C3%A9rard_David)#:~:text=Le%20Repos%20pendant%20la%20fuite,of%20Art%20%C3%A0%20New%20York.

Ou par un artiste de l'école hollandaise vers 1500.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Repos_pendant_la_fuite_en_%C3%89gypte#/media/Fichier:Netherlandish_School_-_Rest_on_the_Flight_into_Egypt_-_Google_Art_Project.jpg

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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2.  LA VIERGE AU PIED DU CALVAIRE (Géminée avec Saint François d'Assise).

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Kersanton . H= 67 cm, l = 24 cm, pr = 24 cm.

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La Vierge, qui occupait un croisillon à la droite du crucifix, est voilée, et porte la guimpe. Sa tête est légèrement inclinée vers la droite, et ses mains sont croisées sur la poitrine (mais la main gauche n'est pas sculptée). 

Son manteau forme un pan qui tombe horizontalement du côté droit, tandis que le pan gauche est repliée en dessinant un S.

La robe est plissée et serrée par une ceinture.

Le visage est typique du style de Roland Doré, très rond malgré un menton pointu, avec un nez dont la crête acérée s'achève par des narines dilatées, et des yeux en amande dont la paupière inférieure est ourlée. Les iris sont comme des cerises, et les  pupilles en  sont creusées, ce qui est un trait stylistique vraiment caractéristique du maître sculpteur.

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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3. SAINT FRANÇOIS D'ASSISE (géminé avec la Vierge).

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Kersanton . H= 67 cm, l = 24 cm, pr = 24 cm.

 

 

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Le saint est identifié par sa bure franciscaine, sa ceinture en corde à nœuds "de capucin", et surtout par sa posture présentant les paumes trouées par les stigmates.

Nous retrouvons les caractéristiques du visage rolandéen , les yeux sont ici ourlées s'un double trait sur les deux paupières. Le creusement des pupilles est bien apparent. La bouche a ce demi-sourire crispé caractéristique, qu'encadre des sillons naso-géniens  accentués, permettant d'indiquer la masculinité de son personnage.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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II. SUR LE MUR D'ENCEINTE, À GAUCHE DU MONUMENT AUX MORTS.

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4. LA VIERGE DE PITIÉ (FRAGMENT).

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Kersanton . H= 65 cm, l = 35 cm, pr = 20 cm.

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Ce groupe est très curieux. Il est difficile de dire si la Vierge est debout, ou plutôt assise comme à la chapelle  Saint-Claude de Plougastel, dont la Pietà attire la comparaison. Par contre, il est clair que le Christ est assis sur le genou gauche de sa mère (la chaussure gauche apparaît sous la jambe de la Vierge, qui est bizarrement assimilable à une colonne, un montant). Marie le tient ainsi, appuyé flanc contre flanc, en le soutenant sous l'aisselle  par sa main gauche. Elle soutient avec une tendre sollicitude le bras droit du Christ par une élégante prise du poignet.

  Cette disposition verticale du Christ, contraire à la tradition où la Mère tient le cadavre du Fils entre ses bras, se retrouve, je l'ai dit, à la chapelle Saint-Claude, ainsi qu'à la chapelle de Sainte-Anne-La-Palud de Plonévez-Porzay. Les trois œuvres sont de Roland Doré, et sont datés par estimation  vers 1630, ou vers 1642 pour Sainte-Anne-la-Palud. Également de Roland Doré, la Vierge de Pitié de Cast reprend la même disposition, mais elle pose un genou à terre, et la tête de son Fils est placée plus bas que dans les autres exemples.

Dans tous les cas, la Vierge est penchée sur son Fils, qu'elle entoure dans l'arc de son buste et de sa tendresse.

 

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Calvaire (Kersanton, 1630, Roland Doré) de la chapelle Saint-Claude à Plougastel. Photographie lavieb-aile.

 

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Le calvaire (kersanton, vers 1642, Roland Doré) de Sainte-Anne-la-Palud. Photographie lavieb-aile juin 2020.

 

La Pietà (kersantite, Roland Doré, 1660) du calvaire de Cast. Photographie lavieb-aile mars 2020.

 

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Le Christ diffère des autres groupes (et de nombreuses Pietà) car il est placé à la gauche de sa mère. En outre, il  présente ici une particularité intrigante.

Sa main gauche repose sur un volume rectangulaire qui pourrait en abuser pour un livre. C'est en réalité l'extrémité du pan du pagne, noué à gauche.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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5. SAINTE MARIE-MADELEINE TENANT LE FLACON D'AROMATES.

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Kersanton . H= 67 cm, l = 22 cm, pr = 27 cm.

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On remarquera l'élégance du manteau, dont l'épaisse étoffe est presque palpable, et dont les pans descendent en plis symétriques sous la manche droite. 

Mais on remarquera aussi le bandeau occipital, ici large et à deux plis, cette coiffure assez propre aux sculpteurs de Basse-Bretagne au XVe-XVIIe siècle, sculpteurs qui la réservent sauf exception à la Vierge et à Marie-Madeleine, en équivalent de nos "chouchous".

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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6. SAINT PAUL ET SON ÉPÉE.

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Kersanton .

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Chacun  appréciera selon son point de vue la propagation des lichens sur nos statues. Quand à moi, je continue à être choqué par la manière dont ces dartres (c'est l'étymologie de "lichen") défigurent les saints personnages de notre patrimoine.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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III. DANS L'ANCIEN OSSUAIRE.

Six des statues de kersanton  polychromes (on corrigera le texte du cartel qui parle de granite) ont été placées dans chacune des arcades de l'ancien ossuaire, derrière des vitres, excellente protection contre les lichens et autres dégradations, et belle idée d'animation de l'ossuaire. Mais cela ne fait pas l'affaire du photographe, qui doit ruser et fractionner ses clichés.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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7.UN SAINT ÉVÊQUE.

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Kersanton polychrome. H= 85 cm, l = 26 cm, pr = 18 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

Comme tous les personnages suivants, ce saint est en train d'écrire un livre. Si on pense aux Pères de l'église, dont les textes sont fondateurs, on peut suggérer saint Augustin ou saint Ambroise. Si on veut y voir un des grands saints évêques bretons (Corentin, Pol-Aurélien), peu sont réputés être l'auteur d'ouvrages notables. 

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Les six personnages de l'ossuaire. Photo Castel, in Daniel 1988.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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8.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT MATTHIEU  ET SON ANGE.

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Kersanton polychrome. H= 84 cm, l = 39 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Chaque évangéliste est représenté en train d'écrire avec un crayon sur un phylactère. Ceux-ci portent des inscriptions peintes, qui ne correspondent peut-être pas aux textes initiaux, mais parfois à l'incipit (premiers mots) de leur évangile.

Chacun est accompagné de son attribut, l'un des quatre éléments du Tétramorphe.

Ici, Matthieu est accompagné de l'ange. On lit : PASIO DOMI[NI], renvoyant à la Passion selon saint Matthieu, (Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Evangelistam Matthaeum).

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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9.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT MARC  ET SON LION.

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Kersanton polychrome. H= 83 cm, l = 35 cm, pr = 23 cm. 

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L'inscription énonce : SEQUENTIA SAN[CTI] EVANG[ELII].

Le texte correspond à Sequentia sancti Evangelii secundum [Marcum. In illo tempore..]., "Suite de l'évangile selon saint [Marc. En ce temps là].

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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10.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT LUC ET SON TAUREAU.

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Kersanton polychrome. H= 85 cm, l = 40 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Sur le phylactère : IN ILLO TEMP [ORE].

In illo tempore (En ce temps-là) n'est pas l'incipit de Luc, qui est Quoniam quidem multi conati. Mais on trouve la formule dans les évangiles, notamment de Luc, notamment dans la séquence "En ce temps là Jésus dit à ses apôtres".

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire de Plourin-lès-Morlaix.
Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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11.L'ÉVANGÉLISTE  SAINT JEAN ET SON AIGLE.

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Kersanton polychrome. H= 82 cm, l = 34 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Inscription : IN ILLO TEMP[O]RE CUM ESS[ET]

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Matthieu 3: In illo tempore. Cum esset desponsata Mater Jesu Maria Joseph. Ou de Luc In illo tempore cum esset Iehsu in una civitatum. Ou, plutôt ici,  de Jean :  In illo tempore cum esset  sero die illo una  sabbatorum.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52000464r/f146.item

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000718s/f7.item

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Le calvaire de Plourin-lès-Morlaix.
Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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12.SAINT GRÉGOIRE PÉRE DE L'ÉGLISE EN PAPE.

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Kersanton polychrome. H= 85 cm, l = 40 cm, pr = 20 cm. Revers sculpté, trou de fixation.

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Le pape Grégoire Ier (vers 540-604) est l'un des quatre pères de l'église d'Occident avec saint Amboise, saint Augustin et saint Jérôme. Le chant grégorien a été nommé en son honneur

 

Il est également figuré, comme les évangélistes, en train d'écrire. Le livre qu'il tient ouvert dans sa main gauche ne porte pas de titre ; je choisis son Moralia in Job.

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

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IV. STATUES CONSERVÉES DANS L'ÉGLISE

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13. SAINT YVES ET LE GESTE D'ARGUMENTATION.

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— Voir  sur les groupes de Saint Yves entre le Riche et le Pauvre :

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Kersanton polychrome. Statue géminée avec une sainte femme : h = 66 cm, l = 27 cm, pr = 20 cm.

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a. Le costume.

Saint Yves porte la "barrette" ou bonnet carré (de recteur ou de docteur), le camail noir à revers rouge dont la capuche est rabattue, et le surplis au dessus de la cotte talaire. 

b. Le livre-ceinture.

Un livre (l'ouvrage de droit qu'il doit posséder comme Official, c'est à dire comme juges aux affaires ecclésiastiques du diocèse de Tréguier) est suspendue à sa ceinture ou à son poignet gauche car il est enveloppé dans un étui de transport dont il est relié. 

Cet accessoire est désigné aujourd'hui en histoire de l'art sous le terme de "livre ceinture". 
Voir mes commentaires sur celui-ci ici :https://www.lavieb-aile.com/2020/07/le-calvaire-de-motreff.html

On  trouve aussi ce livre-ceinture parfois sur les statues de saint Jean (Mellac, Motreff, Quilinen), sur  les figures des apôtres (saint Philippe sur le Calendrier des Bergers 1498), et,  porté par Yves, sur le calvaire de Pencran, sur celui de Saint-Thégonnec et sur des vestiges d'un calvaire de Guipavas. Entre autres.

Sur le calvaire de Saint-Thégonnec :

https://www.lavieb-aile.com/2021/03/le-calvaire-de-saint-thegonnec.ii-les-croix.html

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c. Le geste de l'argumentation.

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Yves de Kermartin pose la pulpe de l'index sur celle du pouce, geste précis, qui est repris dans de nombreuses représentations du saint, si bien qu'il devient un véritable attribut, le symbole de ses compétences dans la défense juridique et de sa maîtrise de la rhétorique et de l'éloquence.

 Saint Yves et le geste de l'argumentation, etc. :

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile mai 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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Cliché Castel in Daniel 1988 p.13

 

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Photo (éclaircie) Y.-P. Castel in Daniel 1988 p. 13.

 

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14. SAINTE FEMME.

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Kersanton (sans polychromie). Statue géminée avec saint Yves . Photo d'Yves-Pascal Castel dans Daniel 1988 page 13, où la légende indique "saint évêque".

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Cliché Castel in Daniel 1988.

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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15. SAINT ANNE TRINITAIRE.

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Kersanton polychrome. H= 79 cm, l = 30 cm, pr = 18 cm. Revers évidé, trou de fixation.

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Je ne reviens pas sur ce thème iconographique que j'ai largement développé dans ce blog. Ici, nous avons sainte Anne, de taille "vraisemblable", qui tient dans ses bras et assise sur le berceau de son coude gauche sa fille Marie, couronnée, mais de la taille d'une poupée. Celle-ci tient sous les aisselles le petit Jésus, seulement vêtu d'un pagne, et dont les pieds sont soutenus par la grand-mère.

Les visages, et notamment les yeux, sont à nouveau parfaitement représentatifs du style de Roland Doré.

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GROUPES DE SAINTE ANNE TRINITAIRE de BRETAGNE.

-ailleurs : 

 

Photo Yves-Pascal Castel in Daniel 1988 p. 14.

 

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Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2014.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2014.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

Le calvaire démantelé (kersanton, Roland Doré, vers 1630) de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile 2022.

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CONTREPOINT : LE MONUMENT AUX MORTS DE JEAN-GUILLAUME DONNART (1925).

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https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/30290/plourin-les-morlaix-presdeleglise/

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Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

Le monument aux morts de Plourin-lès-Morlaix. Photographie lavieb-aile juin 2022.

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SOURCES ET LIENS.

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CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère n° 2319.

https://societe-archeologique.du-finistere.org/croix/plourin_les_morlaix.html

2319. Plourin-lès-Morlaix, église, mur d’enclos et intérieur de l’église, k. Vers 1630, par Roland Doré. Ensemble de statues dont Vierge de Pitié, statues géminées: Madeleine-Paul, Vierge-François d’Assise (mur d’enclos). Statue géminée: Yves-évêque, statues: quatre évangélistes, sainte Anne, saint Grégoire (niches dans le haut du mur de la nef, intérieur église). De cet ensemble, le crucifix a été soustrait par un particulier. [YPC 1980]

CASTEL (Yves-Pascal) 1985, La reconstitution du calvaire de Plourin-Lès-Morlaix, .  articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon 2 11 85.

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/817dd792c67b867af65174754c8d2222.jpg

 

— CASTEL (Yves-Pascal), 1983,  La floraison des croix et calvaires dans le Léon sous l'influence de Mgr Roland de Neufville (1562-1613), Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1983  90-2  pp. 311-319

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1983_num_90_2_3130

— CASTEL (Yves-Pascal), 1985, Roland Doré, sculpteur du roi en Bretagne et architecte (première moitié du XVIIè siècle) , Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Pages 97 à 156.

— CASTEL (Yves-Pascal), 1996, Du nouveau sur Roland Doré

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/52e804fd7d01573ff17156ea10bcef19.jpg

COUFFON (René), 1988, Notice.Couffon, Le Bars, Nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, 1988 

https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/d280b76f0261c21ebfdd95f7a887fff9.pdf

— COUFFON, René, 1961, L'évolution de la statuaire en Bretagne après la guerre de succession du Duché - In: Mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 97 (1961) p. 1-16

 — DANIEL, (Françoise), 1988, Roland Doré et les enclos paroissiaux : [exposition, Morlaix, Musée des Jacobins, juillet 1988] / [exposition conçue et réalisée par Françoise Daniel] Jacobins, juillet 1988] 1 vol. (56 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm  D'après les travaux d'Yves-Pascal  CASTEL  .

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_233/roland__dore__et__les_enclos__paroissiaux.pdf

"Doré s'est forgé un style si reconnaissable que certains amateurs se refusent à y déceler ces variations, subtiles mais réelles, qui font d'un simple praticien un artiste véritable qui s'attache à renouveler sa manière.

Les anatomies des personnages se cachent sous des étoffes lourdes, les mains sont stylisées, les pieds nus dépassant la tombée des plis des tuniques se réduisent à un rang de billes inégales... Tout cela pourrait faire illusion sur le talent de l'artiste encore que nous le verrons, on repère des exceptions.

Mais il y a les visages !

Fronts bombés, lisses ou creusés de rides, selon l'âge ou le sexe des personnages, ligne des arcades sourcilières larges et franches, pommettes pleines et arrondies, un visage de Doré se reconnaît presque toujours.

Les yeux, où se réfugient la manière et les intentions de l'artiste, tout comme ses manies et ses tics, sont particulièrement typés. Les paupières en amande ont le sillon palpébral toujours indiqué. En ceci, Doré se démarque franchement du maître du calvaire de Plougastel-Daoulas, qui , supprimant tout sillon, donne toute l'importance au globe oculaire. Au contraire, dans une option naturaliste

, Doré concentre l'intérêt sur l'iris. Il marque la pupille d'un creux expressif, dont la direction invite le regard de l'observateur à une mobilité qui participe à la vie de ces faces minérales.

Le sillon naso-labial est creusé, plus ou moins, s'articulant sur des lèvres relativement fines.

L'étonnant, dans ce traitement des visages, est qu'il contraste, mis à part les traits incisifs des chevelures et des barbes, avec l'agencement des drapés des vêtements et de leurs plis.

Des étoffes opaques qui masquent les corps, nous l'avons dit, dissimulant les anatomies, en quoi Doré s'engage dans un hiératisme qui l'éloigne du style de l'époque dans laquelle il s'insère. Encore que certaines grandes pièces, telle la Vierge de l'Annonciation de Saint-Thégonnec, invitent à tempérer ce jugement.

Les drapés, calmes et amples, se déploient en pans sculpturaux soulignant la majesté des volumes, tels ceux de la Madeleine du groupe de Notre-Dame-de Pitié si fascinant de Senven-Lehart.

Si les drapés sont stylisés, l'origine de leurs plis n'en demeure pas moins naturelle, structurant, en les animant tout à la fois, les silhouettes. Les plis, formés sur des étoffes épaisses et fermes, captent avec vigueur les ombres d'une sculpture destinée à vivre en plein vent, plus qu'à habiller des corps qui se font oublier.

Plis en becs caractéristiques sur les flancs des blocs sculptés. Plis en volutes, simples ou composés, aux lisières latérales. Plis en volutes simples à queue d'aronde, à étages et bouillonnants dans les pans des manteaux rebrassés. Plis couchés et repassés se chevauchant les uns les autres. Plis en accordéon, sur les manches ajustées. Plis en éventail sur les bras qui portent le manteau."

 

 

 

 

 

?? in Infobretagne et Monumentshistoriques

http://monumentshistoriques.free.fr/calvaires/plourin/plourin.html

 

 

 

 

— LE SEAC'H (Emmanuelle), 2014, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne. Les ateliers du XVe au XVIe siècle. Presses Universitaires de Rennes.

http://www.pur-editions.fr/couvertures/1409573610_doc.pdf

 

— LE GUENNEC(Louis), 1979, l'église de Plourin-lès-Morlaix, in Morlaix et sa région, p.60

" On remarque, en outre, plusieurs curieuses statues anciennes, dont un groupe triple de sainte Anne, saint Yves argumentant, saint Sébastien, les Evangélistes, saint Fiacre en jardinier, sainte Marguerite, etc. Le cimetière, dont les piliers d'entrée sont surmontés des statuettes mutilées d'un ancien calvaire, possède une petite chapelle, ancien ossuaire, dont la façade est percée d'une porte et d'une série d'arcades. A l'intérieur, on remarque les statues de sainte Barbe avec sa tour et de saint Mathurin, costumé en prêtre."

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19 août 2019 1 19 /08 /août /2019 14:58

               Vierges allaitantes


         La chapelle Notre-Dame de Lannélec à Pleyben

     Troisième partie :  le retable de la Vierge ; les autres statues ; le mobilier.

  • le retable du maître-autel
  • les statues 
  • la chaire à prêcher
  • les sablières.

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Je reprends un article de 2012 en le complétant de commentaires et de photos de 2019.

1°) Cet article appartient dans ce blog  à la série des Vierges allaitantes (avec 4 articles consacrés à Lannélec):

 

 

 

2°) Il appartient aussi à la série consacrée à Pleyben et ses chapelles :

 

L'église

Les chapelles :

3°) Voir aussi :

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I. Le retable du maître-autel.

Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant trois panneaux en bas-relief représentant  l'Apparition du Christ à sa Mère, la Dormition et l' Assomption.

 

"Le maître-autel est surmonté d'un retable en bois comportant 3 panneaux en bas-relief représentant l'ensevelissement de la Sainte Vierge, la mort de la Sainte Vierge, son Assomption." (H. Pérénnès 1938)

"Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle." (R.Couffon, 1988)

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1°) l'Apparition du Christ ressuscité à sa Mère.

Le Christ torse nu sous le manteau du Ressuscité, apparaît à sa Mère dans des nuées ; il tenait peut-être en main gauche son étendard. Marie, à droite, mains croisées sur la poitrine, devant le lutrin où est posé un livre saint,  manifeste sa surprise, exactement comme dans l'Annonciation, mais elle est ici coiffée d'un voile.

Ce thème assez rare resitue 2 des 3 scènes dans celle des Joies de la Vierge, au nombre de 5, ou de 7, ou de 15, avec l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'Adoration des bergers, l'Adoration des Rois, la Présentation au Temple, le Baptême de Jésus, l'Ascension, voire le Couronnement de la Vierge.

On le trouve illustré au XVe siècle dans le Retable des sept joies de la Vierge, du Maître de la Sainte Parenté Le Jeune, vers 1480, Louvre.

"En position ouverte, le retable montre de gauche à droite des scènes de la vie de Marie : l'Annonciation, La Nativité sur les volets extérieurs, l'Adoration des mages, puis la Présentation de Jésus au Temple au centre, suivi de l'Apparition du Christ à la Vierge ; sur les volets extérieurs enfin l'Ascension et pour finir l'Assomption. "

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-de-la-sainte-parente-le-jeune_retable-des-sept-joies-de-la-vierge_huile-sur-bois-f700c351-aea4-4a14-9e13-b03f9550569b

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_de_la_Sainte_Parent%C3%A9_le_Jeune#/media/Fichier:Retable_des_sept_joies_DD_face_Gm31.jpg

 

Il figure au XVIe siècle sur le retable en albâtre des Sept Joies, vers 1522-1526, de la chapelle de la Vierge de Saint-Nicolas de Tolentin à Brou :

 

"L'autel de la chapelle de Marguerite d'Autriche, dédiée à la Vierge Marie, est surmonté du monumental retable des Sept Joies de la Vierge, d'une hauteur totale 5,50 m environ et d'une longueur de 3,25 m, célèbre pour la richesse et la beauté de son décor sculpté. Pour sa réalisation, on a utilisé un albâtre veiné de gris et une pierre noire. il a également été sculpté par l'atelier brabançon travaillant à Brou.

L'Annonciation et la Visitation sont représentés dans le registre inférieur. Au centre figure l'Assomption encadrée de la Nativité, l'Adoration des mages, l'Apparition du Christ à la Vierge et de la Pentecôte dans les compartiments latéraux. "

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Nicolas-de-Tolentin_de_Brou#/media/Fichier:Eglise_de_Brou8_chapelle_de_marguerite.jpg

Il figure sur la baie 20 des vitraux de Louviers vers 1505-1510 : (j'étudie longuement ce thème dans mon article, § 6), dans une autre série, celle des 8 Apparitions du Christ après sa mort.

http://www.lavieb-aile.com/2018/11/la-verriere-des-apparitions-du-christ-de-l-eglise-de-louviers.html

On le trouve, plus près de Pleyben, en vitrail sur la baie 2 de La Martyre vers 1540 : j'ai placé dans ma description un catalogue iconographique, repris dans les Sources et Liens

http://www.lavieb-aile.com/2017/01/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-x-les-vitraux-du-choeur.la-baie-2.html

 

On ne confondra pas cette scène avec celle de la Seconde Annonciation, où un ange apparaît à Marie pour lui annoncer sa mort, mais la disposition de la pièce et des protagonistes, ainsi que le costume de la Vierge aux cheveux voilés, l'évoque obligatoirement.

Heures d'Etienne Chevalier folio 9

https://www.photo.rmn.fr/archive/02-006563-2C6NU0G5IEYU.html

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.
Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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2°) La Dormition.

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Les apôtres entourent la Vierge allongée, légèrement tournée vers nous. Certains tiennent un livre. Jean, le plus près de la tête de Marie, ne tient pas (ou a perdu) la palme que, selon la tradition, l'archange saint Michel lui a remis pour être portée à son enterrement. On ne voit aucun détail anecdotique, mais à défaut, l'artiste a su animer ses apôtres de postures corporelles et de gestes variés.

http://grandterrier.net/wiki/index.php?title=Les_deux_retables_flamands_de_la_Vierge_%C3%A0_Ternant_et_Kerd%C3%A9vot

Voir la Dormition du vitrail de La Martyre (3eme quart XVIe) 

http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-xi-le-vitrail-de-la-dormition-de-la-vierge-et-du-jugement-dernier-la-baie-3.html  

Voir la Dormition des vitraux de Notre-Dame-du Crann en Spezet : vers 1535-1540.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'Assomption.

Quatorze anges accompagnent Marie vers une ascension glorieuse dans les nuées. 

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Discussion.

Devons-nous suivre René Couffon dans sa datation du XVIIe siècle, qu'il ne justifie pas ? 

Voir ma description du retable de la chapelle de Kerdevot en Ergué-Gabéric (officiellement, 1480-1490 , mais avec des bois coupés vers 1430, + 4ans de séchage, et très proche du retable de Tournant daté de 1430-1440).

http://www.lavieb-aile.com/article-le-retable-de-kerdevot-en-ergue-gaberic-29-124584535.html

Les thèmes présents ici, notamment la Dormition et l'Assomption, sont majeurs dans la production des retabliers flamands et brabançons.

Faut-il juger ce retable sur son état actuel ? ceux de Kerdevot et ceux de la cathédrale de Rennes avaient été grossièrement repeints et "restaurés", ont été pillés, et ne dévoilent que maintenant leur magnificence.

Bien-sûr, le retable de Lannédec, malgré sur structure en T et la profusion d'or seulement rompue par les carnations, le noir des chevelures et le bleu du manteau de la Vierge, est principalement un moyen-relief, sans mise en place de statuettes en ronde-bosse, sans effet de profondeur par des sols inclinés, sans mise en scène dans des dais gothiques ou des résilles, sans utilisation de sgraffito, ou de brocarts, sans multiplication de personnages secondaires et de détails anecdotiques et truculents, sans finesse de décors et d'accessoires.

Il n'empêche qu'avant de le classer, comme il l'a été jusqu'à présent, comme une œuvre secondaire et assez tardive, j'aurais bien aimé pouvoir consulter l'avis des experts, connaître la date des restaurations, le résultat des investigations  (nature des bois, assemblages, marques d'ateliers, nature des pigments). 

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II. Les statues.

1. Saint André

  La statue était abritée dans une niche avec l'inscription Saint André P.P.N. 1667. (H. Pérénnés, 1938)

 

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2. Saint évangéliste : Saint Matthieu.

  Kersanton polychrome.

Ce personnage qui trempe sa plume dans un encrier présenté par un ange et dans lequel il trouve la divine inspiration ne peut être qu'un des quatre évangélistes. On le désigne comme étant St Matthieu, dont l'ange est l'attribut. N'ayant pas réussi à déchiffrer le nom qui est inscrit sur le socle, et ne lisant de l'inscription que ...TVRVS EST M (ce n'est pas l'article du Credo apostolique de Matthieu, qui est Sanctam ecclesiam catholicam), je fais confiance à H. Pérennés qui indique Inde Venturus est iudicare. Problème, c'est là l'article de l'apôtre Philippe.

Comme St Jean, il est pieds nus.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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3. La Vierge et Saint Jean

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      Saint Jean  : il tient son évangile et il est vêtu de son habituel manteau rouge qui est ici doublé de vert et à larges manches. Il est pieds-nus conne tout bon apôtre. Sa belle robe d'or, son air inspiré et surtout peut-être son front très dégagé par la mode de l'épilation de cheveux qui sont laissés très longs en arrière, lui confèrent une allure d'un clerc d'origine noble. On indique une date à son propos : 1661.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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4. Saint Corentin ?

 En tout cas un saint-évêque mitré qui a oublié ses chirothèques. Noter la petite moustache fine complétée de la virgule sous le menton, très à la mode dans le clergé à une époque (XVIIe ?) que je n'ai pas encore pu déterminer précisément.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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5. Vierge à l'enfant, 1864. 

attribuée à Le Brun . Est-ce Alphonse Le Brun, sculpteur lorientais?? Ou un de nos industriels qui vont inonder nos églises des chefs d'oeuvre de l'art saint-sulpicien ? Des lettres ou une inscription sont visibles sur le galon doré du manteau bleu.

  Esc-ce vraiment N.D.du Rosaire ? sans son rosaire ?

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III. La chaire à prêcher.

sans son abat-voix ; elle date du XVe siècle et a été restaurée en 1993 par Georges Le Ber de Sizun, menuisier et ébéniste.

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IV. Les sablières.

Elles sont datées "du 16 ou 17e siècle " selon l'Inventaire Général. Certaines, de style plus ancien, sont exposées non plus in situ, mais sur le lambris récent en pin du transept.

  Je ne sais pourquoi elles me font penser à des planches d'ornementation celtique.

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Les sablières en place (XVIIe ?):

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Tête d'ange (collerette) menacée par deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Frise de végétaux et masques à palmettes entre deux gueules de dragons.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Trois têtes d'angelots et une gueule.

On retrouve les motifs— assez dépourvus d'intérêt—  des sablières de la chapelle Saint-Laurent.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Deux têtes d'angelots entre deux gueules de dragons ; deux blochets.

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Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec à Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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SOURCES ET LIENS.

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— CASTEL, Yves-Pascal. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Dans : Société archéologique du Finistère, 1980, Quimper. p. 185

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

 

 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

CHAPELLE NOTRE-DAME DE LANNELEC

Dite autrefois de Trefnescop, elle est construite dans un ouvrage de terre fort ancien.

En forme de tau, elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés et deux chapelles en ailes dans l'alignement du chevet. Sur la dernière colonne, du côté de l'épître, on lit l'inscription gothique : "LAN MILL CCCCIIIIXX ET X (1490) FUST FONDE CESTE EGLISE.", et, au-dessus de la porte nord, cette autre : "FAIT. FAIRE. PAR. F. LE. ROVX. FABRIQVE. LAN MDCCLXIV." (n'existe plus en 1989, date d'une réfection). La flèche date de 1883. Du type à nef obscure, l'édifice est lambrissé ; sur le lambris de la chapelle sud, inscription : "F. FAIR. P. M. LEON. RECTEVR. DE. PLEIBEN. M. GVILLAVME. LE. BORN. GAN (= Germain). PALANT. MATHIAS. DIRESON. FABRIC. FAIT. LAN. 1772. YVES. RIOVAL. FABRIC." Le lambris de la charpente avait été refait au début du XXe siècle ; on n'avait pas conservé l'inscription de 1772. Nouveau lambris en 1993.

Les ailes du transept ont conservé leurs sablières sculptées presque complètes et leur entrait engoulé ; à l'angle du bas-côté sud, un blochet pittoresque : un prêtre en chape et bonnet carré, les initiales F. et R. lisibles sur la chape et la date de 1619 au bas. Deux autres blochets représentent des têtes d'évêques, dans le bas-côté nord.

Sacristie construite en 1741, d'après l'inscription : "IA. PLASSART. FABRIQVE. 1741." Sur la porte intérieure en bois, date de 1742. La porte de la longère nord date de 1993 ; on n’y a pas réintégré les deux bas-reliefs de l’ancienne (donateur à genoux avec la banderole : « MATER :DEI :ORA :PRO :ME. » ; l’inscription relevée autrefois sur cette dernière porte « FAIT.FAIRE.PAR.F.LE.ROUX.FABRIQVE.L’AN.MDCCLXIV » n’existait déjà plus (en 1989). Les deux bas-reliefs ont été intégrés dans un autel latéral.

Mobilier :

Maître-autel en forme de tombeau galbé, retable en bois doré à trois panneaux sculptés : l'Assomption au centre, entre l'Apparition du Christ à sa Mère et la Dormition de la Vierge, XVIIe siècle.

Deux niches à volets historiés avec leurs statues en pierre polychrome du XVIe siècle : Vierge Mère allaitant, portant sur le rebord du manteau l'inscription : "Nre. dAME MRCIS PE. POVR...", sur la plinthe de la niche : "NOSTRE DAME de LANNELEC" ; sur l'unique volet, en bas-relief, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité.

- Sainte Barbe revêtue d'un riche manteau sur lequel on lit la date de 1578 ; sur les volets, six bas-reliefs représentant la vie de la sainte ; sur la plinthe de la niche : "GRANDE et PVISSANte Ste BARBE." Chaire à prêcher du XVIIe siècle, en très mauvais état en 1989, l'escalier est détruit et il n'y a plus d'abat-voix.

- Deux panneaux sculptés dans la porte latérale nord, représentant, à genoux devant la Vierge à l'Enfant, un donateur, avec une banderole à inscription : "MATER. DEI. ORA. PRO. ME", XVIe siècle.

- A la sacristie, armoire à quatre portes du XVIIIe siècle. Elle a été volée.

Statues - en kersanton : Vierge au Calvaire ;

- en pierre : saint Matthieu tenant une banderole où l'on peut lire : "INDE VENTVRVS EST IVDIC...", 1667 ;

- en bois polychrome : autre Vierge Mère dite aussi Notre Dame de Lannélec, autre Vierge dite Notre Dame des Sept Douleurs, XVIIe siècle, saint André, saint Jean l'Evangéliste, saint Germain (a perdu sa polychromie), saint Corentin, autre sainte Barbe, toutes du XVIIe siècle, et une Vierge à l'Enfant dite Notre Dame du Rosaire (1864). Notre Dame des Douleurs et saint Jean ont fait partie d'un groupe de Crucifixion.

- les statues de sainte Barbe et de la seconde Notre Dame de Lannélec (chapelle nord) ont été volées.

Dans la porte de la longère nord, qui n'était pas d'origine, bas-relief : Vierge Mère avec, à ses pieds, un donateur à genoux, "MATER:DEI:ORA:PRO:ME", et une deuxième inscription, datée de 1772, citée plus haut. Une porte neuve installée en 1993 ne porte plus ce bas-relief.

Armoire, bois, XVIIIe siècle.

Vitraux : dans la maîtresse vitre, armes de Bretagne et mi-parti France-Bretagne, de Charles VIII et Anne de Bretagne, et armes de Kergoët pleines et mi-parti du Desnay. De l'ancienne Crucifixion subsistent les panneaux représentant la Vierge Marie et saint Jean au pied de la croix, une belle Pietà et sainte Barbe ("SANCTA BARBARA O. P. N."), dont la tête a été détruite au XXe siècle. - Dans le vitrail de l'aile nord, sainte Véronique avec sainte Face moderne.

Cloche datée 1764 (C.). 

Sur le placitre (site inscrit), calvaire du XVIe siècle, en kersanton : Crucifix avec anges au calice, larrons en croix sur les consoles, Vierge ... l'Enfant au revers.

INVENTAIRE GENERAL

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-lannelec/5e9eca66-2134-4fd9-8d43-bb9416344296

 

PÉRÉNNÈS (Henri), 1938,   Pleyben (Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon). Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie,

 

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Pleyben Vierges allaitantes
8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 11:46

La Vierge allaitante dite Notre-Dame ​ de Tréguron de la chapelle Saint-Vénec de Briec au château de Kerjean (29).

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Voir :

— LES VIERGES ALLAITANTES. 12 articles.

http://www.lavieb-aile.com/article-virgo-lactens-ou-miss-nene-5-candidates-du-finistere-les-vierges-allaitantes-96615012.html

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— Exposition Il était une foi. La religion en Bretagne au XVIe siècle au château de Kerjean :

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C'était en janvier 2012. J'avais obtenu les clefs auprès d'un voisin et j'avais découvert la chapelle Saint-Vénec, sombre et glacée, délabrée, verte d'humidité. Misérable. 

(Cette incurie n'a pas changé, même au mois d'août 2015 si j'en crois ce témoignage d'une bénévole).

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Mais, comme dans l'étable de Bethléem, cette masure (en réalité un chef-d'œuvre architectural) cacahit une Vierge de toute beauté : Notre-Dame de Tréguron.

La raison de ma visite était précisément cette Vierge allaitante, objet de vénération des nourrices, comme à la chapelle de Tréguron à Gouezec dont elle emprunte l' appellation, et que j'avais visitée quelques jours auparavant pour débuter mon enquête.  

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Quatre ans après, quelle surprise ! Je retrouve cette statue en parcourant l'exposition Il était une foi. La religion en Bretagne au XVIe siècle organisée au château de Kerjean. 

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Vierge dite  Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

Vierge dite Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

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Détournant l'idée darwinienne de sélection naturelle, on peut imaginer le travail effectué par la sélection culturelle pour parvenir à cet achèvement du type de la Vierge allaitante fusionnant avec la Vierge au fruit.

Marie, nouvelle Éve, tient une pomme, mais ce n'est pas le fruit jaune et rouge de la gourmandise coupable, mais une sphère d'or, un fruit spirituel et immaculé, celui qui est issu de la racine de Jessé. Tout en accomplissant entièrement son rôle humain de mère nourricière, elle présente à son Fils cette figure de sa mission : racheter l'humanité du Péché Originel. L'Enfant, tout en tenant le sein aux rondeurs pleines, regarde la pomme et y prévoit le globe terrestre qu'il tiendra comme Sauveur du Monde. 

Un mouvement se crée en un cercle invisible mais prégnant : il débute par le regard de la Mère sur l'Enfant, se poursuit par le regard de Jésus sur la pomme, s'achève par le bras de Marie qui remonte vers le visage. Dans le fruit du jardin d'Éden, métamorphosé, fusionnent les trois métaphores de Marie, du Fils, et de l'Humanité rédemptée.

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Vierge dite Notre-Dame  de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

Vierge dite Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

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Il est possible de  se livrer à une lecture de cette sculpture en se dégageant  du contexte religieux et social qui l'a vu naître, et y voir simplement une mère archetypale, qui, tout en donnant le sein à son fils, se livre à ses pensées anticipatrices sur l'avenir dont elle rêve pour lui. N'est-ce pas ce que toute mère  fait, dans ce tendre et privilégié instant de la tétée ? Et le fruit plein et doré de ses espérances et de ses attentes se gonfle, parfaitement perceptible pour l'enfant qui s'en nourrit.

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Vierge dite Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

Vierge dite Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

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Quelle beauté ! Quelle perfection dans cette fusion des formes et de la pensée créatrice ! Ce sont les compliments que je lui adresse tout en la photographiant sous l'éclairage idéal de cette exposition, où une pièce lui est réservée. 

Mais, sans que ses lèvres ne remuent, j'entends la Dame me confier a bassa voce :

— Elle me manque.

— Qui ?

— Ma chapelle.

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Vierge dite  Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

Vierge dite Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

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Vierge dite  Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

Vierge dite Notre-Dame de Tréguron, chapelle Saint-Vénec, Briec, photographie lavieb-aile.

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— Pour un bel aperçu de l'exposition, et de très belles photographies : 

http://www.art-culture-france.com/images/pieces_jointes/saint-vougay_:_exposition__il_/DP%20Il%20etait%20une%20foi.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vierges allaitantes
4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 06:04

                     Vierges allaitantes VII

Chapelle Notre-Dame de Lannelec à Pleyben.

Chapel Itron Varia Lanneleg

                    Première partie :

               Présentation ; La Vierge.

 

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Je reprends un article de 2012 en le complétant de commentaires et de photos de 2019.

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1°) Cet article appartient dans ce blog  à la série des Vierges allaitantes (avec 4 articles consacrés à Lannélec):

 

 

 

2°) Il appartient aussi à la série consacrée à Pleyben et ses chapelles :

 

L'église

Les chapelles :

3°) Voir aussi :

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   En 1990, Madame Philomène Le Douzen, paroissienne émigrée aux États-Unis, laissa à la commune un legs important qui permit la restauration des six chapelles tréviales de Pleyben. Depuis, les fonds récoltés par  l'Association de sauvegarde lors des pardons, et les soins dont ils entourent leur chapelle permettent de découvrir un sanctuaire qui met remarquablement en valeur les trésors qu'il renferme. Je remercie ces bénévoles de l'accueil qui a rendu possible ma visite en plein mois de janvier 2012.

   Le pardon a lieu le troisième dimanche de septembre.

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                      I. Présentation

 

Voir : Florent Maillart, Chapelle de Lannelec, Pleyben, Inventaire général du patrimoine, 2009 link

        : idem, Calvaire, link

      La chapelle Notre-Dame de Lannelec, la plus grande de la paroisse de Pleyben, est l'ancienne "trève de l'évêque", trefnescop, ce qui correspondrait (sans aucun élément probant) à un ancien prieuré de Landevennec ; elle date du XVe siécle (une date mentionne sur la dernière colonne du coté droit :lan mill CCCCXX et X  ( 1490) fut fondée ceste église) et sa position surélevée indiquerait qu'elle fut bâtie sur une ancienne motte féodale arasée, bien que d'autres (H. Pérennés, Bdha 1938) parlaient d'ancien camp romain. 

   Le toponyme peut faire envisager la présence d'un de ces moines irlandais qui ont émigré pour évangéliser la Bretagne au V et VIe siècle : un certain Eleg aurait fondé ici son ermitage, Lann.

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  Sur cette trève se trouvait, ou régnait, le manoir de Keranclanff, dont le seigneur, Thomas le Roy, fonda en 1473 une chapellenie à Lannelec. (un chapelain, prêtre qui vivait au village, desservait la chapelle et percevait une rémunération). 

  Dans la première partie du XVIe siécle, le fief appartient aux de Kergoët, dont le berceau est à st Hernin. Ils blasonnaient d'argent à 5 fusées rangées et accolées de gueules, accompagnées en chef de quatre roses de même. Leur devise était : en christen mad me bev  en Doué

  En 1553, la terre passe dans la famille du Bouëtiez de Kerorguen, dont le berceau était près d'Hennebont. Ils blasonnaient d'azur à deux fasces d'argent accompagnées de six besants d'or.

  Jean du Bouëttiez prit une part si active et si violente à la Ligue que le duc de Merceur lui fit couper la tête, pour les nombreux méfaits dont il se rendit coupable sur la paroisse voisine de Guengat.

  Rappellons que la guerre de la Ligue opposait le duc de Merceur, soutenu par les paysans et qui représentait le parti catholique, contre les "royaux" d'Henri IV, récent roi de France et recemment converti au catholicisme, mais soutenu par les Réformés ou protestants. Parmi ces derniers appartenait Jacques de Guengat, homme de guerre. Le jeune Du Bouëttier aidé de vingt-cinq à trente brigandeaux, se saisit du château de Guengat, où il se retrancha. Il pilla, ravagea, faisant des prisonniers, violant et tuant comme s'il eût été en terre de conquête, tant que les ligueurs de Quimper furent contraint de l'assiéger. Il capitula à condition d'avoir la vie sauve. En ce siège mourut grand nombre de paysans ainsi qu'Allain de Marhallat. (Chanoine Moreau, Histoire de Bretagne, chap. V)

 D'après le rôle des contributions de 1751, la seigneurie de Keranclanff s'étendait sur 18 villages de Pleyben.

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       La chapelle comprend sous une forme en tau une nef centrale à quatre travées, deux bas-cotès, deux transepts, une abside droite, une sacristie. Elle renferme cinq autels de pierre. 

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lannelec 9199x

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Le CALVAIRE.

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Voir CASTEL (Yves-Pascal), 1980, Atlas des croix et calvaires du Finistère Pleyben 1474

http://croix.du-finistere.org/commune/pleyben.html

Voir aussi 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/calvaire/7f8828b9-e51d-48f2-96c9-6cf5fc2eacf6

Ce calvaire du XVIe siècle de 5 m. de haut associe emmmarchement en moellon de grès arkosique et de schiste à un degré, un soubassement  en pierre de taille de grès arkosique, un socle carré en grès arkosique, un fût chanfreiné en granite, et une croix, et des parties sculptées en kersantite.

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Copyright Inventaire Général Florent Maillard.

Copyright Inventaire Général Florent Maillard.

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Sur la croix à fleurons-boules, le Christ est entouré de deux anges hématophores, recueillant dans leur calice le sang s'écoulant des plaies des mains et du flanc. 

 

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Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le Christ a la tête incliné et les yeux clos, il est couronné d'épines aux brins parallèles, les cheveux tombent en mèches devant les épaules, les bras en V étirent les côtes à l'horizontale, le nombril est en bouton, le pagne à olis croisés est noué à gauche par un nœud volumineux, tous critères relevant du style de Bastien et Henri Prigent de Landerneau, sans que cela suffise à leur attribuer ce calvaire bien qu'ils aient été fort actif à Pleyben dont ils sculptèrent le calvaire de l'église en 1555.

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Vierges allaitantes VII : Chapelle de Lannelec à Pleyben, la Vierge.

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Sur le croisillon à droite du Christ, Dimas ou Dismas (du grec dysme, "crépuscule"), le bon larron, les bras  liés à la traverse d'une crux comissa, lève son regard vers le Crucifié. Cf Luc 23:42-43. Ce fut le premier à entrer au Paradis, il fut canonisé.

Son pagne est lisse, sans plis ni nœud.

Les jambes sont fléchies, selon une tradition générale à la Bretagne et qui rappelle que, dans l'évangile de Jean 19:31-32, les larrons eurent les jambes brisées (afin de s'assurer de leur mort et pour éviter que les corps restent en croix un jour de sabbat particulièrement solennel).

 

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Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Le mauvais larron Gesmas baisse la tête et tire la langue au Christ.

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g. k. s. 5 m. XVIè s. Soubassement élevé. Fût à pans, griffes. Croisillon, consoles, gibets des larrons (deux statues manquent). Croix, fleurons-boules, crucifix, anges aux calices, Vierge à l’Enfant, écu muet. [YPC 1980]

Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Sur l'autre face, tournée vers l'est, est représenté un Christ au lien, comme à Saint-Sébastien de Saint-Ségal, au calvaire de Saint-Ségal, ou à la chapelle Saint-Laurent de Pleyben.

Curieusement, Yves-Pascal Castel décrit ici en 1980 une Vierge à l'Enfant.

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Le nœud du calvaire (entre les croisillons) a dû être mal orienté au remontage, car sur cette face orientale se trouvent les deux anges recueillant le sang des pieds du Christ crucifié de la face occidentale. Inversement, le nœud qui devait se trouver sous le Christ aux liens est un blason, muet.

 

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Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Calvaire de la chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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LES INSCRIPTIONS DE DATATION (par ordre chronologique).

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1°) Inscription de fondation : 1490.

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Une inscription en français en caractères gothiques, placée sur le premier pilier sud-est, nous apprend l'époque où fut construire la chapelle :  LAN . MILL .  CCCC . IIIIXX . ET. X FUT . FONDE . CESTE . EGLISE.

"lan mill CCCCIIIIXX et X fust fondé ceste esglise ».

Cette date est proche de la mention en 1473   d'une chapellenie (cf. supra) . 

On peut regretter qu'un peintre zélé l'ai badigeonné au blanc, quand on connaît la beauté du grain de kersanton, sa faculté à prendre la lumière et avec un estampage, à augmenter sa lisibilité.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092900303nuca/e4a782c7-97f0-4612-85de-6ec38946b794

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Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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Il faut attendre 50 ans pour les datations suivantes.

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  •  1546, MATER : DEI : ORA : PRO:  ME (Mère de Dieu priez pour moi) : panneaux sculptés de l'ancienne porte nord. Un donateur est agenouillé devant le prie-dieu face à la Vierge à l'Enfant et adresse à elle sa prière..

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  • une inscription disparue sur cette porte (dont deux panneaux sculptés ont été conservés et sertis dans un encadrement moderne) est citée par Guy Leclerc : 1546 FUST/ FAICT P G FAVENNEC. Or, on lit actuellement sur une pierre placée dans le mur intérieur d'un transept : V. C  PAVENE.I ( un Jacques Favennec né en 1610, est attesté à Pleyben) .

    On pense à Germain FAVENNEC, maçon et architecte avec son frère François, mais ceux-ci intervinrent à Pleyben en 1718. 

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  • la  statue de sainte Barbe est datée par inscription de  1578 . Celle de Notre-Dame de Lannélec relève approximativement de la même date.

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Puis s'écoulent près de cent ans avant la pose de deux statues d'apôtres en 1667, celles de (St André) et de St Matthieu..

 

La chapelle de Lannélec reçut au cours des âges des restaurations et des embellissements : les sablières et  les blochets  les statues, les autels portent diverses dates : 1578, 1619, 1664, 1667, 1742.

  • 1742 sur la porte de sacristie 

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lannelec 9278c

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Puis :

  • F. FAIRE PAR F. LE ROUX Fabriqve LAN MDCCLXIV (1764) au dessus de la porte nord.
  • F (fait) fair par M. Léon, recteur : de : Pleiben : M. : Guillaume : Le : Born. Gan : Palant : Mathias : Direson : fabric : fait lan 1772. Yves Rioual fabric. sur les lambris de l'un des transepts. Le recteur  Guillaume Léon a aussi mis son nom au confessionnal de la chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal.

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La sacristie de 1741.

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  La sacristie porte l'inscription de sa construction : IAQ : PLASSART : FABRIQVE : 1741

La généalogie de Louis Le Brun indique Jacques PLASSARD, né le 19 février 1717 à Menez Guenn à Pleyben, fils de Jan Plassard et de Françoise LE PAIGE (1687-1733).

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&iz=1542&p=jacques&n=plassard

Sauf homonymie, Menez- Guen se trouve à l'est de Lannélec, sur le Cloître-Pleyben

On sait qu'à la suite du Concile de Trente, et surtout d'un édit royal, les églises et chapelles firent construire une sacristie afin de protéger les revenus de la fabrique ou les objets de valeur ; c'est donc une pièce protégée des effractions par des fenêtre à barreaux et une forte serrure. Le conseil de fabrique est tenu de s'y réunir. Elle ne doit pas être trop humide, et doit donc se trouver au sud ou à l'est. Elle doit disposer d'un lavabo et d'un oratoire pour le desservant.

L'église de Pleyben fit construire sa sacristie en 1680-1690 ; elle fut reconstruite en 1719. Celle de Gars-Maria date de 1729. A Lanridec, la chapelle dispose d'une armoire de sacristie datée de 1664.

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lannelec 9193c

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On signale aussi : 

  • le 19 février 1764 fut bénite une cloche baptisée Marie
  • La flèche du clocher date de 1883

 

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 L'élément décoratif majeur est le maître autel surmonté de la maîtresse-vitre et encadré par les deux niches gothiques : celle de la Vierge à l'enfant du coté de l'évangile, celle de Sainte Barbe du coté de l'épître.

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Pour conclure cette présentation, je reprendrai la notice de l'Inventaire Général :

"La chapelle a été construite dans une enceinte aujourd´hui arasée qui pourrait se rapporter au Moyen Age. Les parties les plus anciennes de l´édifice datent de 1490 (inscription en lettres gothiques sur le pilier sud-est). Mais, dans son ensemble, la chapelle date du 16e et du 17e siècle ainsi que les sablières, les autels et les verrières (restaurées au 19e siècle). Vestiges de vitraux anciens dans la maîtresse-vitre dont cinq blasons pouvant correspondre à ceux des seigneurs de Ker-an-Claff ou Kerc'hlany, prééminenciers supposés de la chapelle. Elle a été restaurée en 1764 par le fabricien F. Le Roux (date et inscriptions portées au dessus de la porte nord, date également portée sur la cloche). La flèche date de 1883. Sacristie construite en 1741 à l'initiative de Jacques Plassart, fabricien (date et inscription sur le linteau d´une des fenêtres), avec un vantail de porte daté 1742."

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"Édifice de plan en T à chevet plat. Nef à quatre travées séparée des bas-côtés par des piliers octogonaux en arc brisé, moulurés à pénétration directe. Bas-côtés éclairée au nord et au sud par une porte en plein cintre et une fenêtre en arc brisé à réseau. Bras de transept éclairés au nord et au sud, mais aussi à l´ouest par deux fenêtres en arc brisé. Cinq autels sont conservés : le maître-autel, deux dans les chapelles latérales, et deux dans les bas-côtés. Sol couvert de grandes dalles de schiste. Sablières et blochets sculptés (dans le transept et le choeur). Lambris de couvrement. Massif occidental avec chambre de cloches surmontée d´une flèche. Sacristie hors-oeuvre de forme hexagonale."

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II. Notre-Dame de Lannélec

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C'est la Vierge allaitante dont la présence motive ma visite. 

Elle est présentée dans une niche à gauche de l'autel en vis-à-vis d'une autre niche dédiée à Sainte Barbe : c'est ce que l'on retrouve encore à Kerlaz (face à Saint-Germain), à St-Venec en Briec (face à Saint Venec), et c'était peut-être aussi le cas à Quillidoaré, voire dans les autres chapelles abritant des Virgo Lactans. Dés lors, je suis amené à penser que Sainte Barbe a été la patronne ou la co-patronne de la chapelle, mais je n'ai pas rencontré cette mention chez les auteurs de monographie.

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  La niche et son volet historié.

  La niche historiée est l'une des mieux conservées qu'il m'a été donné de voir ; mais  seul le volet droit est présent. Elle porte l'inscription NOSTRE. DAME. DE. LANNELEC en un mélange de lettres capitales et minuscules ; les deux N sont conjoints, le C final est sus-inscrit, sans qu'on devine la raison de cette abréviation puisque le calligraphe ne manquait pas de la place nécessaire.

  Des pampres de vigne et des grappes de raisin dorées  grimpent en bas relief sur les cotés pour atteindre le linteau, décoré de nouvelles grappes peintes et d'entrelacs de feuillage. Au centre, où se trouve souvent un emblème (armoiries, symbole) est peint un personnage en prière, mains jointes.

Au sommet vient se placer un haut élément à trois pans encadrés par des pilastres, des panneaux ajourés comme des moucharabiehs d'or _ des grilles de confessionnal, des claustra_ par des ornements gothiques aux reflets vermeils. Et cet échafaudage culmine en un dernier placard, tout aussi doré, mais dont l'artiste a pris la peine de travailler les ajours pour dessiner des croix enchevêtrées.

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Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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 Le volet aux trois panneaux :

 

 1. l'Annonciation

   La représentation est classique : l'ange Gabriel trace de la main droite une bénédiction (Tu es bénie, Marie) et prononce les paroles  Ave Maria gratia plena Dominus tecum, qui viennent s'enrouler autour d'un sceptre fleurdelisé lui même placé au dessus d'un bouquet de lis martagon placé dans un vase : cet axe médian entre l'espace divin à gauche et l'espace profane de droite est aussi l'axe vertical qui relie Dieu-le-père avec la terre, signifiant sa décision d'incarnation.

   Cet alignement surabondant de symboles semble réciter les Litanies :

  • le vase : vas spirituale, ora pro nobis, vas honorabole, o.p.n, vas insigne devotionis, o.p.n (litanies de Lorette)
  • le lis, emblème de virginité : sicut lillium interspinas, comme le lis au milieu des épines (O Sanctissima, ou Cantique des Cantiques)
  • la colonne : Colonne immaculée de notre foi (Litanies de l'Immaculée Conception)

  La Vierge, traditionnellement vêtue de bleu, les cheveux sagement couverts d'un voile, recule par stupeur dans un geste et une posture qui parvient à associer l'acceptation et la surprise.

 Dieu coiffé de la tiare tient le globe terrestre, et bénit de la main droite tandis que son souffle de lumière  divine envoie la colombe de l' Esprit Saint féconder l'Immaculée avec le même entrain qu'un convive de la Saint-Sylvestre soufflant dans une langue de belle-mère.

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 2. La Visitation. 

 La sculpture en bas-relief obéit encore à l'iconographie traditionnelle; l'espace est soigneusement construit par les deux arcades, la ligne horizontale du mur, et l'angle du bâtiment ; la perspective est approximative. Sainte Élisabeth, habillée de sa robe verte traditionnelle, pose sa main sur le ventre de Marie et se réjouit de la naissance à venir sous les yeux de Zacharie, coiffé d'un turban.

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 3. la Nativité.

  L'image est si conventionnelle qu'il est inutile de la commenter, sauf à considérer les chausses de Joseph, témoin du costume du XVIe siècle, et le pot à feu, symbole de Vie ou de Charité.

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NOTRE-DAME DE LANNÉLEC

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La statue et la niche  ont été restaurées en 1977.

Cette statue en pierre polychrome (kersanton, selon Amamiya) mesure 1,86 m.

C'est une Vierge Allaitante tout à fait semblable à celles que j'ai déjà présenté, mais les vêtements de celle-ci sont particulièrement riches et colorés. Les couleurs sont les mêmes qu'à Kerlaz (manteau) ou qu'à Kergoat (robe) :  large manteau drapant bleu frappé de motifs dorés, au revers rouge, et dont le pan gauche est retenu par l'annulaire ; corselet doré dont l'ouverture s'entrebaille sur un soufflet de même étoffe : robe largement élargie sous la taille par une sorte de vertugadin, et qui se compose d'une première robe-tablier plus épaisse qui se soulève et fait retour vers la ceinture pour dévoiler un revers soyeux de couleur verte (qu'on retrouve aux manches), et de la robe elle-même qui tombe sur le sol, ne laissant apparaître qu'un bout de chaussure rouge.

  Cette vierge est couronnée par un attribut peint sur un ciel bleu constellé et ondoyant.

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Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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  L'inscription :

Le long du bord de la robe court une inscription  qui a été déchiffrée

  • par H. Pérennés comme : Nostre Dame de M.R.I.C.S (miséricorde ?) PE pour nous, 
  • et par René Couffon comme :Nre : dAME MRCIS PE : POVR, 
  • par Guy Leclerc comme : N(o)TRE DAME DE M(e)RCIS P(ri)E POUR
  • alors que je lis N˜RE : dAME : dE : M˜RICO˜/PE : POVR

  Les tildes abréviatifs transforment N˜RE en NOTRE et M˜RIC.. en MISERICOR/PE

Sachant que les D sont ici, comme c'est souvent le cas, écrit en onciale et non en notre D majuscule (voir : dAME), je pense que ce que nous lisons PE est en réalité dE, la lettre d étant verticalisée pour prendre moins de place : donc nous pouvons  lire MISERICORdE.

Je lis donc NOTRE DAME DE MISERICORDE POUR (NOUS ?).

  Cette inscription est semblable à celle de N.D. de Bonne Nouvelle à Quillidoaré, mais la dédicace à N.D de Miséricorde est étonnante car cette Vierge n'a aucun rapport avec l'allaitement ou la naissance, que son culte est très rare dans le Finistère ( Monastère de N.D de Miséricorde à Pont-L'Abbé) et en Bretagne.

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vierge 9237c

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Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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L'enfant Jésus, une pomme à la main,  tient en l'air par l'opération du Saint-Esprit, car il ne repose pas sur la main de sa mère. L'enfant ne tête pas, comme il le fait à Gouézec ou Saint-Briec, mais sa main droite est posée sur la poitrine recouverte du coté gauche. 

 Marie présente le mamelon entre le majeur et l'annulaire, dans un geste plein d'élégance et de grâce. Son visage n'a pas la grâce de celui des Vierges de Kerluan, de St-Venec ou de Kergoat, le front est épilé de manière radicale, mais on retrouve la chevelure maintenue par le bandeau occipital  de tissu froncé avant de libérer sur les épaules son flux onduleux. La métaphore du Fleuve de lait se poursuit à travers les boucles et les volutes du décor peint en arrière-plan.

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Il faut noter deux détails :

 

1.. Le corselet ouvert en V selon le modèle désormais habituel présente la particularité d'un laçage entre des oeilletons, très précisément représenté.

 

2. le pan gauche du manteau est relevé et tendu par les deux derniers doigts de la main. 

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Nous avons la chance de disposer de la description donnée par Christiane Prigent dans sa thèse (non diffusée) par l'intermédiaire d'H. Amamiya :

"L'échancrure du corsage laisse passer le sein droit que la Vierge presse entre le medius et l'annulaire de sa main droite. [...] Production d'un atelier probablement installé à Pleyben, utilisant une quinzaine d'années après les modèles de l'atelier de Locronan. La Vierge, datée des années  1578 par comparaison avec la statue de sainte Barbe de même édifice offre de nombreuses analogies avec la chapelle de Quillidoaré, et l'église de Kerlaz . Nous voyons ici la pénétration vers le sud des ateliers morlaisiens et leur rencontre avec un atelier local de sculpture sur pierre."

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Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

 

 

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Mais ce qui caractérise cette Virgo Lactans parmi toute les autres, c'est qu'elle maîtrise de ses pieds un démon aux allures féminines  qui tient la pomme fatale dans la main gauche. Sous le pied de l'Archange, de Saint-Georges ou de la Vierge, les dragons, monstres, démons et autres avatars du Malin ne sont jamais morts, tout-au-plus dominés, mais ils bougent encore, battent de la queue, crient au scandale, et ils relèvent la tête, les impudents ! Les plus optimistes pensent que la vouivre hurle ou grimace de douleur.

  Je retrouve dans cette créature habillée d'écaille celle qui apparaissait en dessous de Jessé dans l'Arbre de St Thégonnec : L'arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec.

Nous avons donc une statue qui appartient à la série des Vierges allaitantes, mais aussi à celle des Vierges à la Démone, dont le catalogue a été dressé en Bretagne par Louis Le Thomas puis par Iroko Amamiya.

Les plus proches exemples se trouvent à la chapelle de Gars-Maria en Pleyben (accès interdit par le propriétaire) et de Saint-Sébastien de Saint-Ségal (jadis appartenant à la paroisse de Pleyben):

http://www.lavieb-aile.com/2019/06/la-chapelle-saint-sebastien-en-saint-segal-la-vierge-a-la-demone-et-le-retable-nord.html


Voir d'autres Vierges à la démone de Bretagne dans les articles suivants :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5319822200139va/6a84908d-7360-40ec-b2e7-0350abc13e37

 

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H. Amamiya en donne 35 exemples, et décrit celle de Lannélec page 98 de son ouvrage. Elle décrit la Démone ainsi :

Couchée sur le coté sous le pied droit de la Vierge, tête à droite, buste légèrement redressée. Chauve. Visage très expressif avec un rictus marqué sur la bouche grande ouverte. Son buste nu est plat [retouche d'une poitrine trop provocante par bûchage ]. Une pomme jaune rougeâtre dans la main gauche, la droite posée sur le sol. La partie inférieure du corps a la forme d'une queue de serpent squameuse qui s'enroule une fois sur elle-même  avant de pointer vers le haut. Le bout manque."

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Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

Chapelle de Lannélec en Pleyben. Photographie lavieb-aile 17 juillet 2019.

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La bannière de procession (Le Minor, 2008) de Notre-Dame de Lannélec :

  Récemment, le comité de sauvegarde de la chapelle a fait réaliser par les établissements Le Minor de Pont-L'Abbé une superbe bannière. Le qualificatif n'est pas complaisant, et les paroissiens peuvent être fiers d'une telle réalisation dont le carton me semble  rivaliser en qualité avec celle, très réputée, des brodeurs. On trouve au verso le nom du cartonnier : J. Derouet, celui ou celle qui a fait preuve ici d'un joli talent.

  La Vierge est fièrement campée et affiche crânement sa maternité. L'artiste a été fidèle au modèle, mais il a affiné le visage, et transformé l'enfant Jésus en un petit hercule malicieux et sympathique. La magnificence du costume et de la coiffure est parfaitement rendue. La démone n'en mène pas large.

Un feuillet épinglé dans la chapelle reproduit le Certificat d'authenticité :

  "Cette bannière a été brodée en 2008 aux ateliers Le Minor à Pont-L'Abbé par J.M. Perennec d'après un carton de Jackez Derouet à la demande du Comité "La Chapelle de Lannelec", Monsieur l'abbé Guillaume Gonidou étant curé de Pleyben. Le 28 juin 2008."

Jean-Michel Perennec, brodeur chez Le Minor depuis 20 ans, a passé trois mois a réaliser ce  travail, utilisant 155 écheveaux pour 22 couleurs.

  Je trouve Jakez Derouet cité sur la toile :

  • comme représentant de la Ligue Celtique...en 1964,
  • comme artiste ayant participé à la conception du blason de Pluguffan,
  • comme artiste qui a réalisé le logo de l'association de défense de la langue bretonne Mervent,
  • comme concepteur du logo bigouden,
  • comme créateur du dragon rouge qui figure sur le drapeau breton du Trégor, sur fond jaune à croix noire,
  • étant "de Plomelin", etc...

En juillet 2010, Jean-Michel Perennec a réalisé une autre bannière sur un carton de Jakez Derouet : celle de la chapelle de la Madeleine à Penmarc'h. La première bannière réalisée chez Le Minor avait été dessinée par Pierre Toulhoat  pour la Tromènie de Locronan, en 1953. Celle de Lannelec était la 31ème, celle de la Madeleine la 34ème.

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Voir la liste et la description des 45 bannières Le Minor sur mon blog :

Les bannières Le Minor.

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vierge 9415c

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  Le verso de la bannière : L'arbre de Vie et l'Apocalypse.

  C'est la partie originale, avec un thème qui doit être un hapax en matière de bannière.

  Pour une raison que j'ignore, l'artiste ou les commanditaires ont choisi d'illustrer le verso de la bannière par un Arbre de Vie, au pied duquel un couple, à priori le couple originel, émerge des eaux et prend appui sur des formes rouges. Une colombe s'apprête à se poser sur une branche ; le soleil apparaît derrière une porte, qui pourrait être celle de l'arche de Noé.

   L'arbre de Vie est celui que mentionne la Genèse 2, 9 :

           L'Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

   et puis, après la Chute, dans Genèse 3,24 :

              C'est ainsi qu'il chassa Adam ;et il mit à l'Orient du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l'arbre de vie. ( Trad. Louis Ségond)

  Il confère l'immortalité, mais il est aussi symbole de vie bien-sûr, donc de croissance, de vitalité voire de fécondité ou de prospérité : placé au revers de la Vierge allaitante, il apparaît alors comme le qualificatif spirituel le plus adapté pour qualifier Maria Lactans, comme dans ces Méditations sur les litanies de la Vierge de 1701 link : Quelles louanges ne devons-nous pas aux excellentes dispositions de votre âme, Ô arbre de vie, qui nous avez donné le véritable fruit vivifiant !

   L' olivier est souvent l'arbre choisi pour le représenter, quand ce n'est pas le figuier sycomore.

La conjonction de l' olivier, de la colombe et de l'arche évoque un autre premier jour de l'humanité,  Genèse 8, 11 :

  La colombe revint à lui sur le soir ; et voici, une feuille d'olivier était dans son bec. Noé connut ainsi que les eaux avaient diminué sur terre (Trad. Louis Ségond)

 

  Alors que l' arbre de Jessé  relie Marie à l'arbre de la connaissance, celui du péché originel (c'est le symbole de Notre-Dame de Miséricorde foulant le démon et sa pomme sur la statue de Lannelec) à travers l'arbre de la Croix, le choix de l'arbre de vie tourne le dos à cette problématique du Péché et ouvre l'esprit du fidèle à un monde neuf, primesautier, un premier matin du monde inondé de soleil. Marie Arbre de Vie redonne accès à l'arbre du milieu du jardin de l'Eden.

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vierge 9417c

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 L'arbre de vie est celui de la Genèse, mais aussi celui de l'Apocalypse. Or, c'est ce texte de Saint Jean qui est cité en broderie autour et en dessous de la bannière : Apocalypse, 7, 14 :

       Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville !

  Ce verset est précédé dans le texte par celui-ci, qui en explicite le sens :

   Je lui dis : Mon seigneur tu le sais. Et il me dit : ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. (Trad. Louis Ségond)

  Il sera suivi de celui-ci :

  Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. (Apocalypse 22, 2 : id)

 

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III. La fontaine près de Lannelec, et le culte pour la guérison des enfants.

  - En 1910, l'abbé Peyron signale que le pardon se déroule "le dimanche le plus rapproché de la fête de saint-Matthieu" (21 septembre) et qu'à cette occasion " l'on y demande plus spécialement la santé des enfants, et à la procession du pardon, plusieurs mères, le cierge à la main, y conduisent leurs petits enfants. Non loin de la chapelle est une fontaine dite de Saint Vendal où les parents plongent leurs enfants atteints de rhumatismes."

  Le chanoine Pérennés donne à cette fontaine le nom de Saint-Venec et signale qu'elle est dépourvue d'édicule.

  Les cartes IGN, Cassini ou d'Etat-Major ne signalent pas de fontaine. L'office du tourisme de Pleyben signale cette fontaine Saint-Venec dans son site.

 

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SOURCES ET LIENS.

.— AMEMIYA (Hiroko) 2005, Vierge ou démone, exemple dans la statuaire bretonne, Keltia éditeur, Spézet. 269 p. page 68-69. Version remaniée de la thèse de 1996.

— AMEMIYA (Hiroko), 1996,  Figures maritimes de la déesse-mère, études comparées des traditions populaires japonaises et bretonnes . Thèse de doctorat d'études littéraires, histoire du texte et de l'image  Paris 7 1996 sous la direction de Bernadette Bricout et de Jacqueline Pigeot. 703 pages Thèse n° 1996PA070129 . 

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLEYBEN.pdf

 

 

Mobilier :

Deux niches à volets historiés avec leurs statues en pierre polychrome du XVIe siècle : Vierge Mère allaitant, portant sur le rebord du manteau l'inscription : "Nre. dAME MRCIS PE. POVR...", sur la plinthe de la niche : "NOSTRE DAME de LANNELEC" ; sur l'unique volet, en bas-relief, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité.

 

— INVENTAIRE GENERAL

 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-lannelec/5e9eca66-2134-4fd9-8d43-bb9416344296

 

 

 

— LE THOMAS (Louis), 1961 "Les Démones bretonnes, iconographie comparée et étude critique", Bulletin de la société Archéologique du Finistère t. 87 p. 169-221.

 

— PRIGENT, Christiane. 1981, Etude de quelques sculptures bretonnes influencées par les modes venues des pays nordiques. Dans : Bulletin de la société archéologique du Finistère, t. CVIII, 1981.

 — PRIGENT, Christiane, 1982, . Les statues des vierges à l'enfant de tradition médiévale: XVe- XVe siècles dans l'ancien diocèse de Cornouaille  Prigent, Christiane. - [Université de Rennes] (1982)

 

— LECLERC (Guy), 2009, La statuaire de la Vierge au sein, Pleyben, chapelle de Lannelec, Bulletin Société Archéologique du Finistère Tome CXXXVII, 2008-2009 p. 411-412.

 

PERENNES (Henri ) , 1938, , Notice sur Pleyben , Bulletin Diocésain d'histoire et d'Archéologie 1938:

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/3c650c05ef86fe15d59ddb6b528d5f93.pdf

Bretagne sacrée :

http://archive.wikiwix.com/cache/?

http://kergranit.free.fr/Textes/Lannelec.htm

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