Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 22:19

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs.

.

 

.

Sur ces peintures, voir : 

 

 

 

.

PRÉSENTATION.

.

Les peintures murales de l'église de Sillegny sont d'une richesse extraordinaire. J'en poursuis la description, parmi les 45 peintures énumérées ci-dessous, en abordant celles des saints et saintes, tout en écartant le cycle du Credo apostolique.

Je partirai du fond de la nef à gauche (au  nord), gagnerai le chœur et reviendrai vers le fond de la nef au sud.

Copyright - Olivier PETIT - Patrimoine de Lorraine - 2021 © Tous droits réservés

.

 

.

.

LE CÔTÉ NORD DE LA NEF.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

CÔTÉ NORD : SAINT ANTOINE, SAINT MARTIN ET SAINT FIACRE.

.

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT ANTOINE.

.

Saint Antoine le Grand est le patron des Antonins dont la communauté se consacrait aux soins du Mal des ardents, ou Feu saint-Antoine, ce qui explique les flammes représentées au pied du saint. 

Il tient d'une main le livre (témoin de la fondation de l'Ordre des Antonins) et de l'autre le bâton terminé par un Tau, l'un de ses attributs avec le cochon à clochette et le chapelet, ici absents (à moins de voir une cloche suspendue à son poignet gauche). 

 

https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-19015/feu-de-saint-antoine/

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Quatre donateurs ou pèlerins dont un infirme.

.

Le mal des ardents ou ergotisme ou feu sacré se répandait par des épidémies dues à la consommation de seigle ou d'autres céréales contaminées par un champignon, l'ergot de seigle claviceps purpura. Il génèrait  des sensations de brûlures intenses (d'où son nom), mais aussi la gangrène des extrémités.

Les hommes et femmes représentés agenouillés en partie basse de l'ensemble des peintures, les uns derrière les autres pourraient être des villageois donateurs,  mais ils m'évoquent plutôt des pèlerins, par leur nombre, et l'absence de répartition claire par couple ou famille. L'église Saint-Martin de Sillégny était-elle un lieu de pèlerinage ? Ce n'est attesté qu'à la fin de la Guerre de Trente ans, au XVIIe siècle.

En marge du côté gauche se lit l'inscription IACO PALMAR, qui pourrait être le nom d'un donateur ou édile de Sillegny, "Jacques Palmar". Le patronyme est attesté en France mais non en Moselle, il est plus souvent retrouvé en Angleterre et aux Pays-Bas.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

L'amputé de jambe appareillé et sa béquille.

.

Est-il suivi de ses parents et d'un frère plus jeune? L'appareillage (un pilon fixé à un plateau) compense-t-il la perte de la jambe, voire de la cuisse, ou bien est-il fixé à la jambe, le genou étant fléchi, pour éviter le contact avec le pied gangréné?

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LA CHARITÉ DE SAINT MARTIN.

.

Saint Martin, évêque  de Tours au IVe siècle, est le patron de l'église. C'est aussi l'un des saints patron secondaire de France avec saint Michel et saint Denis.  Sa fête le 10 novembre célèbre la lumière, c' est l'une des plus importantes du calendrier.

La scène représentée est celle, ultra célèbre, de la Charité de saint Martin, où il est représenté sur son cheval, comme officier de l'armée romaine, partageant son manteau rouge, ou cape, avec un mendiant aux portes d'Amiens, durant un hiver particulièrement rude.

La cape, envoyée en relique à la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle, est à l'origine du mot "chapelle".

Ici, il monte un cheval gris pommelé. Vêtu comme un noble du XVIe siècle et coiffé du bonnet à plumet, il  s'apprête à couper sa cape rouge doublée de vert en se tournant vers sa gauche. Mais le mendiant souvent figuré en infirme, n'est pas représenté.

Par contre, un couple de pèlerins (ou donateurs) est agenouillé, mains jointes, comme s'ils prononçaient l'invocation de l'inscription. Ils sont tous les deux richement et chaudement habillés selon la mode de l'époque, le milieu du XVIe siècle.

.

Inscription : SANCTE MARTINE ORA PRO NOBIS ("saint Martin priez pour nous")

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

ÉPISODES DE LA VIE DE SAINT FIACRE.

.

Voir :

.

Rappel :

Saint Fiacre est issu d'une famille noble d’Irlande ; il fut ordonné prêtre, et établit un ermitage où il vécut pendant de nombreuses années en menant une vie très austère mais attirant les visites de nombreux malades et disciples du fait de son habileté médicinale.

Accompagné de sa sœur Sira et de quelques disciples, saint Fiacre débarque en Normandie, et atteint Meaux où il est accueilli à l'hospice pour pèlerins fondé par l'évêque Saint Faron. Saint Fiacre décide toutefois de garder le silence sur ses origines nobles et s'établit auprès de Saint Faron. C'est alors que son parent, saint Kilian, en faisant un pèlerinage à Rome, s'arrête dans ce même hospice et dévoile le rang de saint Fiacre qui se prépare à repartir. Saint Faron lui demande de ne pas quitter l'endroit où il a trouvé la paix, et lui propose de fonder un monastère près de Meaux  ; Il y érige un oratoire en l’honneur de Marie puis un monastère, et cultive ses plantes médicinales pour y exercer ses talents d'herboriste afin de soigner les pèlerins et à soulager des malades notamment ceux atteints du « fic » ou « mal Saint Fiacre », les hémorroïdes.

Le terrain devint vite trop petit et saint Fiacre demanda de nouveau des terres. Saint Faron promit de lui concéder autant de terres adjacentes qu'il pourrait défricher en un jour.

Saint Fiacre n'eut aucun mal à dégager une grande surface en l'espace d'une journée, bien des arbres se laissant abattre avec facilité. Voyant cela, une femme nommée « Becnaude » ira l'accuser  de sorcellerie à l'évêché. Saint Faron  affirma alors que ce miracle témoignait de la sainteté du moine.

Toutefois marqué par cet incident, saint Fiacre aurait décrété l'interdiction de l'accès du monastère aux femmes, qui perdure jusqu'à nos jours, peut-être en s'inspirant de la règle des moines irlandais, et de saint Colomban.

Fort apprécié déjà de son vivant, saint Fiacre est vénéré comme saint patron des maraîchers et des jardiniers.

Ses attributs sont la pelle et la bêche.

Si sa vie ne  se trouve pas dans la Légende dorée de Jacques de Voragine (XIIIe siècle), elle figure dans des  ouvrages enluminés, comme le Bréviaire de Charles V BnF 1052 (1364-1370), dans les Festes nouvelles de Jean Golein [BnF fr.242 f.314v du début du XVe siècle et Genève Ms. fr.57 f.460r],  ou des Livres d'heures |BnF latin 10538 f 225r ] du début du  XVe siècle , ou plus tardif au XVe siècle Avignon BM ms. 2595.

Dans l'enluminure d'une Légende dorée de 1470, provenant de Flandres, le Macon-BM-ms.003 attribuée à l'entourage de Willem Vrelant, le saint est représenté agenouillé face à l'évêque de Meaux Faron,  devant la porte de son ermitage, tandis qu'une autre scène de la même miniature le montre bêche en main devant la Becnaude .On retrouve ce personnage dans le Livre d'Heures de Charles le Téméraire Paul Getty Museum, Ms. 37 f. 38 enluminé par le peintre flamant Liewen van Lathem d'Anvers en 1469.

.

.

Description.

Au centre, saint Fiacre est représenté devant son ermitage, tenant en main droite un livre où est inscrit  et la vi aperta  (?) et en main gauche sa bêche. Il porte l'habit monastique à scapulaire noir des cisterciens.

L'ermitage est semblable à ceux représentés sur les enluminures. L'abbé Schnabel voyait (p.37) dans ces édifices " de style roman" un argument pour l'origine italienne ou espagnole des artistes, mais les peintres auraient très bien pu recevoir des commanditaires des copies d'illustrations.

.

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Le côté gauche : saint Fiacre et la Becnaude.

Du côté gauche, sous l'inscription CÕMENT HYRNA RANCUSA SANCT FIACRE A SANCT FERON, on voit la Becnaude dénoncer saint Fiacre à l'évêque Féron.

Devenons à l'inscription.

"Hyrna", qui semble bien ici désigner la femme, est un nom en norvégien moyen signifiant "coin". En islandais, c'est un surnom signifiant "la cornue" appliquée à la femme du premier colon Wiking vers 890, Thorunn Hyrna. Ailleurs, elle est nommée Becnaude, ou Baquenaude, qui est devenue, notamment à Meaux, un qualificatif pour les femmes médisantes.

"Rancusa" : le verbe rancuser est attesté en patois de Franche-Comté et en Champagne avec le sens "dénoncer,médire", mais aussi en patois lorrain avec le sens "accuser". Selon l'abbé Schnabel, il existe en patois mosellan sous la forme "ranqueser". On le trouve employé par Pergaud dans "La guerre des boutons".

Devant la bêche de saint Fiacre, mais en échelle plus petite, un couple est représenté, agenouillé et mains jointes, dans la même tenue vestimentaire que dans la peinture de saint Martin.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Du côté droit, l'évêque Féron assiste au miracle du défrichement par saint Fiacre de ses terrains : par le contact de sa bêche, les arbres sont déracinés.

.

L'inscription indique : CÔMENT SANCT FERON FIT SASER SANCT FIACRE.

Comment comprendre "saser" ?  On trouve "sasser", "cribler, passer au sas" qui a donné "ressasser". Ce qui est peu satisfaisant.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE BRAS GAUCHE DU TRANSEPT.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT JOSEPH.

.

Il porte la verge fleurie qui le désigna, parmi tout les prétendants, pour épouser la Vierge.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

DANS SA PRISON, SAINTE MARGUERITE, COURONNÉE,  S'ÉCHAPPE DU DRAGON QUI L'A AVALÉE GRÂCE À SON CRUCIFIX.

.

De nombreux saints invoqués ici sont des saints guérisseurs, comme saint Antoine ou des "saints auxiliaires", (efficaces contre toutes les catastrophes et la mort subite) comme saint Christophe, saint Eustache [Hubert], saint Georges, et les sainte Marguerite (contre les difficultés de la grossesse et de l'enfantement, et, en lien avec cet épisode de sa Vie, de la délivrance) et Barbe (foudre, mort subite). On peut alors s'étonner de l'absence de sainte Catherine, puisque le trio Catherine, Marguerite et Barbe est incontournable dans les Livres d'Heures, notamment ceux des femmes.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINTE BARBE ET SA TOUR AUX TROIS FENÊTRES RAPPEL DU DOGME DE LA TRINITÉ.

.

Comme toujours, sainte Barbe est très élégamment habillée, avec une robe à décolleté carré et des manches à crevées, et un manteau vert ; elle tient le livre témoignant de ses connaissances éprouvées en théologie.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Les pèlerins.

.

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT ÉVÊQUE.

.

L'abbé Schnabel a déchiffré l'inscription : SANCTA MARGARITA SANCTA BARBARA SANCTE MARTINE  ORA PRO NOBIS OMNIBUS, qui est l'invocation collective du cortège des dix pèlerins. Il en déduit que l'évêque est saint Martin en évêque de Tours.

Il a lu aussi le nom du premier des pèlerins, si richement vêtu de rouge : SIMONE BEDER

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.
.

Les pèlerins.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT GEORGES (?).

.

Ce chevalier en armure tient un oriflamme aux bandes rouge, blanche et rouge, et un écu de gueules à la bande d'or. C'est, par exemple, le blason de Robert V d'Auvergne. J'en rapproche les armes de l'Alsace, inverses de celles de la Lorraine, d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent. Mais ce sont sans doute des armoiries de fantaisie.

L'écu et la bannière de saint Georges sont blanches à la croix rouge.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Les trois pèlerins.

.

Le premier est précédé de l'inscription, sur le cadre gris : JACQ HUAR.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT ÉVÊQUE.

Saint Nicolas ?

Quatre pèlerins de taille croissante sont agenouillés devant lui.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Quatre pèlerins.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

NOTRE-DAME DE LORETTE.

.

Jusqu’à la fin du XIII°siècle, les chrétiens faisaient le pèlerinage à Nazareth pour visiter la sainte Maison de la Vierge Marie, celle où, selon la tradition, l'Annonciation fut faite à la Vierge Marie et où vécut Jésus, après que sainte Hélène l'ait fait restaurer vers 326-328. Saint François d’Assise et Saint Louis en furent les pèlerins les plus illustres. Rapportée de Terre sainte en 1291 par les anges lors de sa Translation vers la ville de Trsat, la "Sainte Maison" ou Santa Casa fut ensuite transportée près de Recanati dans les Marches d'Ancône. 

Ou bien, une maison de Nazareth ou des territoires nabatéens aurait été démontée en 1291 et transportée sur les côtes dalmates, puis en 1294 en Italie à Loreto, où elle fut donnée au pape Boniface VIII pour qu'elle soit placée en terres pontificales.

Le sanctuaire devint  le premier sanctuaire marial international consacré à la Vierge Marie, et  pendant près de trois siècles il fut le principal centre de pèlerinage en Occident,  avant Rome, Canterbury et Saint-Jacques-de-Compostelle, notamment via la route Lauretana.

.

Nous voyons donc ici, sous l'inscription NOSTRE DAM DE LORET, la Vierge donnant le sein à l'Enfant, au dessus du toit de la maison soutenue par deux anges. 

 

L'artiste s'appuie ici sur les gravures disponibles dans les incunables et livres imprimés diffusés, et notamment sur celle d'un best-seller ecrit par le recteur de Loreto paru vers 1475 , Translatio miraculosa ecclesie beate Marie virginis Loreto dont de multiples exemplaires sont conservés  dont ceux 64 incunables dans le monde citons ceux  conservés à Munich à la Bayerische Staatsbibliothek-(datés entre 1480 et 1500 et en 1521), en République Tchèque à la Bibliothèque nationale (1500) et à Rome à la Bibliothèque Centrale (1521).

.

Saint-Sulpice Rés. P. 1

 

 

.

Munich, Bayerische Staatsbibliothek avant 1500.

 

.

 

 

.

.

 

 

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

DÉPLORATION, "NOTRE-DAME DE PITIÉ".

.

Cette Déploration à six personnages (le Christ, Marie, Jean, deux saintes femmes et Marie-Madeleine) se situe juste en dessous de la peinture de Notre-Dame de Loàrette.

Elle m'intéresse car Marie-Madeleine y est représentée essuyant les pieds de Jésus de ses cheveux alors qu'elle y a versé le contenu d'un flacon, de parfum ou d'onguent.

Ce geste reprend celui de la femme pécheresse citée dans l'évangile de Luc 7:36-38  qui lors du repas chez le pharisien Simon, mouille les pieds de Jésus de ses larmes, les essuie de ses cheveux, les baise et les oint de parfum.

Or, bien que Marie-Madeleine soit, dans l'iconographie des Déplorations, représentée presque systématiquement à proximité des pieds du Christ, et presque systématiquement encore tenant un flacon d'aromates, il est très rare de la voir faire ce geste d'essuyage avec ces cheveux.

Cette représentation m'intéresse également car ce geste participe à un soin d'embaumement, comme ceux dont j'ai réunie l'iconographie ici :

.

 

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE CHOEUR, VUE GÉNÉRALE.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT PIERRE DANS LE CHOEUR.  Charles-André Malardot, 1845-1865.

.

.

Les peintures murales (XIXe siècle) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (XIXe siècle) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LA VOÛTE : LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.

.

Inscription sur les phylactères SANCTE MATTHEE (ange), SANCTE MARCE (lion), SANCTE JOHANNES (aigle), SANCTE LUCA (taureau ailé).

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE CÔTÉ SUD DU CHOEUR : SAINT DIDIER ET SAINT AUGUSTIN.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT DIDIER CÉPHALOPHORE, ET COUPLE DE DONATEURS.

.

L'identité du saint est indiqué par l'inscription SANCTE DECIDERI, et confirmée par le prénom du donateur.

Saint Didier, évêque de Langres au IVe siècle aurait subi le martyre après avoir proposé sa tête au roi des Vandales "pour le troupeau confié à ses soins". Au Musée de Langres, un bas-relief en calccaire provenant de la chapelle Saint-Didier et datant vers 1230-1260 le présente tenant sa tête.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Le couple de donateurs.

Le nom du donateur est clairement indiqué, avec sa fonction : il s'agit de DIDIE LE MOUCHA MAISTRE ECHEVIN.

Le site Geneanet indique un Jean MOUCHAT né en 1600, décédé à Metz en 1668. Le patronyme est donc attesté en Moselle.

On notera chez le maître-échevin la pélerine à large colerette, sur une tunique courte et des chausses ajustés, et chez son épouse la coiffe au voile descendant sur les épaules, la robe  à décolleté carré,  très larges manches fendues et à traine bouffante. Le manteau du mari et la robe de la femme sont de même couleur, un rouge foncé (lie-de-vin , carmin ou tomette) qui se retrouve très souvent employé dans les habits des pèlerins et donateurs.

.

 

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT AUGUSTIN, ET COUPLE DE DONATEURS.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Le couple de donateurs.

Le nom du donateur est ESIENE BARA, ou ETIENE BARA

D'autres ont lu Estene Bara. Pas de rapport avec Jérôme de Bara.

Le couple est vêtu comme le couple précédent. L' épouse tient un chapelet.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE BRAS DROIT DU TRANSEPT.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE CHRIST APPARAISSANT À SAINT SÉBASTIEN.

.

Inscription SANCTE SEBASTIANE

Pas d'image. Voir :

https://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/2021/07/sillegny-57-eglise-saint-martin-la.html

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT FRANÇOIS RECEVANT LES STIGMATES.

.

Sur le mur sud du bras droit du transept, nous trouvons en partie gauche saint François et sainte Geneviève.

Saint François d'Assise est peint agenouillé dans sa cellule devant le crucifix, un livre ouvert et un crâne, et il reçoit miraculeusement les stigmates, par des rayons partant des parties homologues du crucifix.

Il tient en main gauche sur la poitrine une croix.

Inscription SANCTE FRANCISCE

.

 

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Les pèlerins ou donateurs sont ici très nombreux, ils forment une file de 12 personnes en partie basse des deux peintures, dirigée vers le chœur.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINTE GENEVIÈVE.

.

L'attribut de sainte Geneviève est le cierge, symbole de la Foi. Dans d'autres représentations, on assiste à un combat entre un ange qui l'allume et un diable qui l'éteint de son soufflet. Ici, la sainte allume elle-mêem le cierge. Les moutons ou brebis rappellent que selon la tradition Geneviève gardait les troupeaux de son père à Nanterre au Ve siècle avant de se vouer à Dieu et de protéger Paris contre les Huns.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Les pèlerins.

On note la stéréotypie des costumes et personnages.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE RETABLE EN PIERRE DU XVe SIÈCLE.

.

Une petite digression pour décrire , puisqu'il apparaît ici dans mon parcours autour de la nef côté sud, ce retable long de 2,25 m, à décor d'arcatures trilobées qui est en pierre avec restes de polychromie. On distingue dans les niches trois personnages nimbés, dont une sainte.

À l'écoinçon des lobes sont sculptés des anges, dragons et coquilles.

 

https://collectif-objets.beta.gouv.fr/objets/152350

.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

Le retable (XVe) de l'église Saint-Martin de Sillegny . Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SAINT CSAIRE.

.

 

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

DÉTAIL SCULPTÉ : BLASON AUX ARMA CHRISTI.

.

Croix, trois clous, sur fond rouge.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LE MARTYRE DE SAINTE AGATHE.

.

Sainte Agathe, la poitrine dénudée jusqu'à la taille est suspendue à une traverse par les cheveux, et ses mains y sont liées ou clouées. Deux bourreaux arrachent ses seins avec des pinces.

L'attitude corporelle très déliée voire dansante des bourreaux, et le costume jaune (couleur réprouvée ou marginale) fendue de nombreuses taillades de l'un d'eux est propre à cette fonction, fréquemment mise en scène dans les représentations de la Passion.

.

Voir dans ce blog :

 

.

 

Cathédrale de Rouen, La baie 55 : sainte Agathe (1468-1469 Guillaume Barbe). Photo lavieb-aile.

 

.

 

 

 

Voir : 

— TIXIER (Frédéric), 2010, Sainte Agathe de Catane au regard de l'iconographie médiévale 

"Les occurrences iconographiques les plus courantes du martyre d’Agathe :

La sainte est le plus souvent figurée attachée à une colonne (ou à une poutre), entre ses deux tortionnaires. Ces derniers utilisent des instruments coupants — généralement des tenailles — pour sectionner les seins d’Agathe. De telles représentations se retrouvent fréquemment dans le domaine de la peinture, de la fresque ou encore de la sculpture. L’une des toutes premières illustrations de ce type appartient au cycle décoratif d’un manuscrit byzantin, dit le Menologium de Basile II, daté de la fin du Xe siècle ou du début du XIe siècle et conservé à la Bibliothèque Vaticane de Rome. L’enluminure développe en deux épisodes, la torture et l’emprisonnement de la sainte par les gardes. Il est intéressant de souligner que chaque bourreau possède son propre objet de supplice, puisque l’un tient dans ses mains un flambeau (pour brûler le corps d’Agathe ?) et l’autre, un poignard à la lame eilée. De même, le célèbre graduel de l’abbaye de Fontevrault, des années 1250-1260, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque municipale de Limoges, consacre une enluminure au martyre d’Agathe : selon une tradition iconographique maintenant bien établie, la miniature présente la vierge martyre et ses deux bourreaux tenant de grandes pinces métalliques, objets du supplice qui deviendront les attributs traditionnels de la sainte sicilienne.

Plusieurs autres représentations identiques du même épisode de la Passion de la sainte peuvent encore être signalées, comme par exemple, dans le très beau Livre d’images de Madame Marie des années 1300 ou encore dans le décor du tombeau dédié à sainte Agathe dans la cathédrale de Vérone. La présence d’une telle œuvre majeure dans le nord-est de la péninsule italienne s’explique en partie par l’importance et surtout l’ancienneté du culte de la martyre dans la région de la Vénétie. Dès lors, la représentation du martyre de sainte Agathe dans la partie sommitale du monument sculpté  ne laisse aucun doute, quant à la destinataire de la dévotion. Commandé en 1353 par l’évêque Pietro della Scala, le tombeau devait en effet conserver des ossements retrouvés de la martyre de Catane afin de les honorer avec le plus de magnificence possible. Il s’agit ici d’une mise en image traditionnelle du supplice puisque la sainte, attachée avec les bras en croix, est torturée par les deux bourreaux qui lui arrachent l’extrémité des seins avec les tenailles. Ce même schéma iconographique se retrouve fréquemment au cours des XVe et XVIe siècles, qu’il s’agisse de l’ornementation de manuscrits de dévotion (des livres d’Heures notamment), de verrières ou encore de fresques. Dans l’église Saint-Martin de Sillegny en Moselle, par exemple, l’important décor mural daté entre la fin du XV esiècle et le début du siècle suivant, illustre le martyre d’Agathe, selon une formulation maintenant habituelle. De même, le vitrail consacré à la sainte de Catane de l’ancienne église Saint-Jean-au-Marché de Troyes du second quart du XVIe siècle (baie 6) propose un cycle narratif en deux séquences avec d’une part, la flagellation de la sainte — référence directe à celle du Christ — et d’autre part, son supplice avec la présence du consul Quintilien. Les deux tortionnaires tiennent quant à eux, d’imposantes pinces de fer devant les seins d’Agathe, elle-même enchaînée à une colonne."

.

Psautier à l'usage de Reims, 1433-1466, BM Carpentras ms 77 f.178v. "... l’acte de tordre les seins d’Agathe puis celui de les sectionner avec un objet tranchant: la sainte, attachée et dénudée, est torturée par deux hommes, tenant chacun un outil constitué d’une longue corde et d’un manche, permettant de tordre les seins d’Agathe." (F. Tixier)

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

LA TRISTESSE DU CHRIST.

.

Inscription TRISTUS EST ANIMA MEA USQUE AD MORTEM.

Il s'agit d'une citation de l'évangile de Matthieu 26:38 décrivant la nuit passée par le Christ au Jardin de Gethsémani  avec les apôtres Pierre, Jacques et Jean.

Tunc venit Jesus cum illis in villam, quae dicitur Gethsemani, et dixit discipulis suis: Sedete hic donec vadam illuc, et orem. Et assumpto Petro, et duobus filiis Zebedaei, coepit contristari et moestus esse. Tunc ait illis: Tristis est anima mea usque ad mortem: sustinete hic, et vigilate mecum.

"Là-dessus, Jésus arriva avec eux en un lieu appelé Gethsémané. Il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je vais prier là-bas. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée. Il commença à être envahi d’une profonde tristesse, et l’angoisse le saisit. 38 Alors il leur dit : Je suis accablé de tristesse, à en mourir. Restez ici et veillez avec moi !"

 

Le Christ, nimbé, sur un arrière-plan montagneux où un clocher peut rappeler Jérusalem, est soutenu par les apôtres Pierre et Jean devant deux autres personnages (dont Jacques le Majeur sans doute).

C'est une image rare, la plus fréquente étant l'agonie du Christ tandis que les apôtres sont endormis.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

Inscription au dessus du prêtre tonsuré (vraisemblablement le curé de la paroisse) agenouillé mains jointes, en soutane et surplis :

IN TE IESUS SPES / MEA RECOMBIT

Cette oraison, "en toi Jésus je place mon espoir" n'est pas connue par ailleurs.

.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

Les peintures murales (vers 1540) de l'église Saint-Martin de Sillegny .V. Les saints, les saintes et les donateurs. Photographie lavieb-aile 2024.

.
.
LES PEINTURES DU XIXe SIÈCLE.

.

Elle se trouve dans le chœur autour de l'autel.

.

L'agonie au mont des Oliviers. Charles-André Malardot, 1845-1865.

.

 

Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

.

La Crucifixion. Charles-André Malardot, 1845-1865.

.

Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

Peinture de Charles-André Malardot, 1845-1865. Photographie lavieb-aile 2024.

.

.

SOURCES ET LIENS.

.

— ASSOCIATION SIXTINE DE LA SEILLE.

https://www.sixtinedelaseille.com/

— BASE PALISSY

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00107006

—BASTIEN (René), PIRUS (Jean-Marie), 2019, "Les peintures de Sillegny", Paraige Patrimoine, 40 pages.

—HANS-COLLAS (Ilona) 2004, CONFÉRENCES (sans publication) 2004, 19 juin : Sillegny (Moselle) : La place de la peinture murale en Lorraine aux XVe et XVIe siècles. L’église Saint-Martin de Sillegny : miroir de la piété médiévale.

https://grpm.asso.fr/wp-content/uploads/2018/07/Travaux-Hans-Collas-2020-06.pdf

https://www.etudes-touloises.fr/archives/104/art4.pdf

— PETIT (Olivier), Patrimoine de Lorraine

https://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/2021/07/sillegny-57-eglise-saint-martin-la.html

— RUSSO (Daniel), 2005,  « Peintures murales médiévales », Presses universitaires de Dijon, et  Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA [En ligne], 10 | 2006, mis en ligne le 15 septembre 2006, consulté le 17 janvier 2024. URL : http://journals.openedition.org/cem/328 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cem.328

https://www.persee.fr/doc/hista_0992-2059_2006_num_58_1_3127

—SCHNABEL (Abbé), 1858, « Rapport sur les peintures murales de Sillegny », Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle,‎ 1858.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33403f/f43.item

—SCHNABEL (Abbé), 1865, « Rapport sur les peintures murales de Sillegny », Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle,‎ complété par M. de Tinseaux pages 35-36 par la mention des peintures de saint François et de sainte Geneviève gardant ses troupeaux. Plusieurs illustrations aux pages précédentes.

https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_d_arch%C3%A9ologie/OqZCAAAAYAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22sainte+genevi%C3%A8ve%22+%22sillegny%22&pg=RA4-PA35&printsec=frontcover

— Fiche Préfecture de la région Lorraine avec les données de la LRMH précisant les diverses restaurations en 1854, 1911, 1945-1955, et après 2002

https://www.saarland.de/SharedDocs/Downloads/DE/LDA/Fiches/2008-Fiches-Lorraine-L_eglise_Saint-Martin_de_Sillegny.pdf?__blob=publicationFile&v=2

 

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2021 3 27 /10 /octobre /2021 10:09

Les peintures murales (XVIe siècle, vers 1590) du porche de l'église Notre-Dame et Saint-Tugen de Brasparts.


Voir sur Brasparts :

 

 

.

Cet article sera court, pour une fois. En effet, son intérêt reposera principalement sur ses photographies. Je n'ai pas trouvé beaucoup de documentation sur ces peintures polychromes où dominent l'ocre, le noir et le blanc, qui couvrent la voûte d'arêtes du porche. Un cartel du porche indique qu'on y voit l'Agneau Divin entouré des quatre évangélistes. J'ai bien retrouvé le médaillon central représentant l'Agneau barré de la hampe de l'étendard de la Résurrection. Et, sur le voûtain sud-ouest, le médaillon bien conservé  d'un personnage barbu.

Selon Abgrall, en 1904 :

"La voûte est divisée en huit triangles par un arc doubleau et quatre arcs ogives. Les compartiments de la voûte sont ornés de peintures qui doivent dater d'une époque rapprochée de la construction et qui sont encore assez reconnaissables : 1. — Au centre, le buste de Notre-Seigneur portant le globe du monde et bénissant, entouré de nuages. 2. — L'Agneau de l'Apocalypse ouvrant le livre scellé de sept sceaux et portant l'étendard orné d'une croix ; il est entouré d'une auréole rayonnante. 3. — Personnage prenant deux panneaux ; le bas de son corps est revêtu d'une robe longue, dans le haut la tête n'est plus visible, mais on remarque deux ailes qui le font reconnaître pour un ange. 4. — Dans les quatre triangles extrêmes sont les quatre Evangélistes, assis dans des fauteuils et tenant leurs livres ouverts."

.

 

Elles sont très probablement contemporaines du porche lui-même, daté de 1589 et, sur une statue, de 1592. Elles complètent alors le programme iconographique des 12 apôtres (murs latéraux) réunis autour du Christ Sauveur (au dessus de la porte d'accès à l'intérieur de l'église).

Le Forum de Brasparts montre des photos anciennes, noir et blanc.

.

J'ai pensé immédiatement aux peintures de la voûte du porche de La Martyre :

.

 

Voilà, c'est tout, mais cela incitera peut-être les visiteurs à penser, en traversant les porches, à lever le nez.

.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

Peintures murales (XVIe siècle) de l'église de Brasparts. Photographie lavieb-aile 25 juillet 2021.

.

.

SOURCES.

ABGRALL (Jean-Marie), 1904, ABGRALL, " Brasparts." Notices des paroisses du diocèse de Quimper et de Léon. Dans : Bulletin de la commission diocésaine d´architecture et d´archéologie, vol. I, 1904, p. 269-310. 


https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/a9bcd85954569ead5bea76e10871c65e.pdf

 

BRETANIA 

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/enclos-paroissial-et-eglise-notre-dame-et-saint-tugen-brasparts/1a009404-b5ab-4141-aedd-1f76c635168e

CIRÉFICE (Patrice), Forum de Brasparts, 

https://ville-brasparts.forum-actif.net/t1497-le-porche-de-l-eglise-de-brasparts

 

Infobretagne :

 http://www.infobretagne.com/brasparts.htm

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Brasparts, in  Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles , Quimper : Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/BRASPART.pdf

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales
23 décembre 2020 3 23 /12 /décembre /2020 15:59

Les peintures de la voûte du porche sud de l'église de La Martyre.

 

.

Voir :

L'église Saint-Salomon de La Martyre V . Les peintures murales du chœur (vers 1450).

 

.

— Sur La Martyre, voir sur ce blog :

— Peintures murales : voir sur ce blog :

.

Je découvre ces peintures par hasard, en passant. J'ignore tout d'elles. Et je ne peux pas interpréter grand chose de ce qu'elles représentent, à partir des formes bleues qui occupent le centre de chaque voutain. La Vierge et des Apôtres ?

Elles m'emportent dans une sorte de rêve, où de grands yeux me fixent, comme sur les tâches aléatoires des lambris de mes chambres d'enfance.

Je les confie à mes lecteurs, qui sauront peut-être les faire parler.

Ces bleus sont très beaux.

.

 

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Voûte du porche de l'église de La Martyre. Photographie lavieb-aile 21 décembre 2020.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales
30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 21:22

La Chasse de saint Hubert (peinture murale, seconde moitié du XVIe siècle ?) de la chapelle Saint-Clément d'Elven.

 

.

Le sujet et les photos de cet article m'ont été adressés par monsieur Louis EDY, que je remercie.

.

 

Voir dans ce blog, sur la Conversion de saint Hubert :



.

Après avoir décrit la Chasse de Saint Hubert de Cast dans le Finistère, groupe en pierre (kersanton) datant de 1525-1530 et avoir imprudemment affirmé après d'autres auteurs qu'il s'agissait de l'unique exemple de ce sujet en Bretagne, Monsieur Louis Edy m'indique qu'il existe au moins deux autres exemples. L'un, sous forme d'une peinture murale, en la chapelle Saint-Clément d'Elven, daterait de la seconde moitié du XVIe siècle. L'autre, un bas-relief en bois du XVIe siècle, est conservé dans la chapelle Saint-Jacques de Plémet.

.

 

.

LA PEINTURE MURALE DE LA CHAPELLE SAINT-CLÉMENT d'ELVEN.

"La chapelle Saint-Clément  en Elven  est située en bordure du chemin qui va de Treffléan à Elven. Sa période de construction généralement admise est XVème-XVIème sans plus de précision. Cependant la présence d'une baie fleurdelisée au chevet, avec un entourage à simple ébrasement droit, permet de dater la construction de la partie chœur de la première moitié du XVIème voir premier quart.  Nous sommes ici sur le puissant fief de Largoët, sous Jean IV de Rieux." (L. Edy)

.

.

LA PEINTURE MURALE DE LA CHAPELLE SAINT-CLÉMENT d'ELVEN.

"La chapelle Saint-Clément  en Elven  est située en bordure du chemin qui va de Treffléan à Elven. Sa période de construction généralement admise est XVème-XVIème sans plus de précision. Cependant la présence d'une baie fleurdelisée au chevet, avec un entourage à simple ébrasement droit, permet de dater la construction de la partie chœur de la première moitié du XVIème voir premier quart.  Nous sommes ici sur le puissant fief de Largoët, sous Jean IV de Rieux." (L. Edy)


 

.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

 

.

La partie XVème va de la lucarne sud au pignon ouest :

Photo : la porte du pignon ouest.

.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

.

.

Photo suivante : la porte du mur gouttereau sud).

.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

.

.

La peinture murale de la Conversion de saint Hubert .

"Elle est située sur le mur nord à cheval entre la nef (XVème) et le choeur (début XVIème) donc réalisée courant XVIème. La marque IHS peut sans doute aider à la dater."(L. Edy)

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert. Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Conversion de saint Hubert (détail). Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

 

.

 

.

La photo suivante représente la fresque au-dessus de l'autel.

Ce décor d'autel représente l'Annonciation et la Crucifixion 

 

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

Chœur de la chapelle Saint-Clément d'Elven (56). Photographie Louis Edy.

 

.

.

Saint Georges.

La dernière photo montre la peinture située mur sud entre la porte et la lucarne du chœur.

.

 Elven, Chapelle Saint-Clément. Tableau représentant Saint-Georges, mur sud de la nef. Photo Louis Edy.

Elven, Chapelle Saint-Clément. Tableau représentant Saint-Georges, mur sud de la nef. Photo Louis Edy.

.

.

ANNEXE.

Diego Mens, conservateur du patrimoine au Conseil Départemental du Morbihan et Conservateur des objets d'art du Morbihan, a partagé en ligne deux publications sur les Décors en trompe-l'œil du pays d'Elven, Muzillac et Questembert (colloque du GRPM, Pontivy 2016 et 2017) dans le cadre des restaurations réalisées par Géraldine Fray.

Les peintures murales de la chapelle Saint-Clément y sont commentées. D'une part le Saint-Georges, qui se voit datée de la seconde moitié du XVIIe siècle. Et d'autre part la Conversion de saint Hubert, dont les monogrammes IHS sont attribués à un atelier local actif aussi à Berric (Chapelle de Kercohan, dates1553/54 sur les sablières) et Sulniac (Chapelle Saint-Roch dates 1588-1604 sur sablière) et pratiquant aussi des décors géométriques. Cela conduit à dater la Conversion de "la seconde moitié du XVIe siècle" (premier extrait) ou de 'la toute fin du XVe et début du XVIe", (deuxième extrait analysant les monogrammes).

 


 

"[C’est le cas pour la chapelle Saint-Nicolas de Trédion, avec une représentation de saint Yves. Cette iconographie, assez répandue sous forme statuaire, est peu présente dans le sud de l’évêché, sous format peint, à l’exception de la chapelle Saint-Yves de Vannes, construite à la fin du XVIIe siècle. La scène est ici amputée et seul le pauvre figure au côté du saint breton. Un second tableau représente saint Jean Baptiste prêchant dans le désert . Ces deux tableaux ne forment pas un ensemble iconographique cohérent, mais sont à l’évidence de la même main. ]

Faut-il y voir des commandes faites au peintre par des notables, souhaitant illustrer leur saint patron ? La question est similaire dans le cas de la chapelle Saint-Clément à Elven, avec un tableau représentant saint Georges, sur le mur sud de cette chapelle, construite à la fin du XVe siècle. Culte peu fréquent à cette période, le saint est illustré de manière équestre, portant une lance à oriflamme. Affirmation d’un saint patron ? Prototype du chevalier ou représentation de la victoire sur le protestantisme en lien avec la ligue ? La question demeure, pour cette composition datant de la seconde moitié du XVIIe siècle. Elle pourrait être le pendant d’un décor  contemporain de qualité, qui était sur le mur opposé de la chapelle. Détruit en 1976 par une « restauration », celui-ci représentait sans doute la Passion du Christ. Il a été effacé afin de mettre en évidence un décor antérieur, illustrant le saint patron de la chapelle.

Maladroit, ce premier décor peint, de deux scènes datant probablement de la seconde moitié du XVIe siècle, n’avait que pour seule qualité une piètre représentation de l’église primitive d’Elven à côté de saint Clément et la représentation de la conversion de saint Hubert , avec derrière une architecture castellaire, évoquant peut être le château de Largoët."

.

Le monogramme IHS.

"Le monogramme IHS de la Conversion de saint Hubert à la chapelle Saint-Clément d'Elven est comparable à ceux de Berric ou de Sulniac .

Le cas de la chapelle de Berric constitue un cas de figure intéressant pour l’étude de ces décors d’architecture, par la variété qu’elle offre. Elle est d’un plan rectangulaire, avec un chevet à trois pans, caractéristique du XVIe siècle. Son fondateur est Bertrand de Quifistre,Sieur de Tremouar, château voisin, qui a inscrit la date 1554 sur la sablière du chœur et dont les armes sculptées figurent sur l’abside. Le décor sculpté est développé dans le chœur, avec crédence, piscine et consoles. Outre les faux appareils précédemment évoqués, des décors peints en festons soulignent les éléments sculptés, mais aussi les sablières du chœur. Dans une gamme chromatique assez simple, ces décors sont complétés par une série de monogrammes IHS, dans des cercles à rayons, également triangulaires. Ces derniers, qui ne doivent pas être confondus avec des croix de consécration, forment avec les faux appareils et les rehauts d’éléments sculptés, le travail d’un seul atelier. Anonyme, ce peintre a œuvré dans plusieurs autres édifices, à la toute fin du XVIe siècle et dans le premier quart du suivant, soit près de 50 ans, après la fondation de cet édifice. Cette datation est confirmée par la présence de monogrammes similaires à la chapelle Saint-Roch de Sulniac, dont la sablière porte les dates de 1588 et 1604."



.

Diapo de l'exposé de Diégo Mens. Copyright D. Mens.

.

.

Berric, Chapelle de Notre-Dame dela Vérité. (au-dessous) : Détail du monogramme à la chapelle Saint-Clément d ’ Elven. (Cl. D.Mens, copyright)

.

 

.

.

La Chasse saint Hubert de la chapelle Saint-Jacques de Plémet .

 

 


Elle est présentée par l'Inventaire Général : cette œuvre en bois monoxyle foncé de 58 cm de haut, 230 cm de long et 11 cm de profondeur est placé dans le chœur de la chapelle Saint-Jacques. Elles est classée Mh depuis 1974. 

La proximité de la composition et des détails vestimentaires ou d'harnachement est grande avec la Chasse de Cast (malgré l'absence des "crevés".

Saint Hubert accompagné de son écuyer, son cheval et ses chiens, est agenouillé devant un cerf ; la figure du Christ en croix a disparu.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM22002672

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/bas-relief-la-chasse-de-saint-hubert-saint-jacques-plemet-fusionnee-en-les-moulins-en-2016/4c702d8a-1486-4fb5-aaf0-8191f0085b6f/illustration/1

.

Vue générale du bas relief de saint Hubert (dans le choeur) Photo Guy Artur Norbert Lambart (c) Inventaire général, ADAGP

.

Bas relief (bois, XVIe) de saint Hubert (daétail : saint Hubert). Photo Guy Artur Norbert Lambart (c) Inventaire général, ADAGP

 

.

Conclusion.

Si ces éléments de datation se confirment pour les peintures murales d'Elven, les trois Conversions de saint Hubert de Bretagne sont toutes du XVIe siècle.

 

.

.

.

SOURCES ET LIENS.

https://monumentum.fr/chapelle-saint-clement-croix-monolithe-sur-placitre-pa00091176.html

 

 .

MENS (Diego), 2015, Décors d'architecture XVII et XVIIIe siècles dans les pays d'Elven, Questembert et Muzillac, Analyse territoriale et chronologique des décors peints d'accompagnement d'architecture dans 14 communes et 17 sites du Sud-Est du Morbihan. Colloque GRPM 2016, Rennes Pontivy.

https://www.academia.edu/28934400/D%C3%A9cors_darchitecture_XVII_et_XVIIIe_si%C3%A8cles_dans_les_pays_dElven_Questembert_et_Muzillac

— MENS (Diego), 2017 Etude des Décors en trompe-l'oeil du pays d'Elven, Muzillac et Questembert XVIIe et XVIIIe siècles.

https://www.academia.edu/31958632/Etude_des_D%C3%A9cors_en_trompe-loeil_du_pays_dElven_Muzillac_et_Questembert_XVIII_e_et_XVIII_e_si%C3%A8cles

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales
7 juillet 2019 7 07 /07 /juillet /2019 20:55

.

1. Bannière de procession :   saint Sébastien.

Velours rouge brodé. Inscription ST SEBASTIEN PRIEZ POUR NOUS.

 

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012

.

.

2. Bannière de procession :  la Vierge.

Velours bleu brodé ; décor d'hermines.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012.

.

.

3. Statue de saint Sébastien.

Nef, coté sud.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

.

4. Statue d'évêque.

Extrémité ouest du bas-coté sud de la nef.

Saint Corentin ? Saint Guénolé ?

..

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

 

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

 

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

5. Confessionnal.

Confessionnal d'angle (?), à toit plat, à deux loges latérales ouvertes et loge centrale munie d'une porte au décor sculpté ajouré à type de palmette ou coquille et frise de rosettes. Hauteur 2,10 m, largeur 2,00 m, profondeur 90 cm. Classé au titre d'objet 2008/11/17.

 

.

 

 

Inscription : N : MRE : G : LEON : BACHELIER : DE SORBONNE : RECTR 1766.

"Noble messire G. Léon, bachelier de Sorbonne, recteur, 1766."

1756-1774. Guillaume Le Léon, bachelier en Sorbonne, originaire de Pleyben. — Il fit restaurer la chapelle de Lannélec, celles du Cloître-Pleyben et de Saint-Sébastien en Saint-Ségal, où son nom se rencontre.

« Le 9 Mars 1757, à une heure après-midi, les notaires royaux Kerbrat et Periou se rendaient à l'église paroissiale, accompagnés de vénérable et discret Messire Guillaume Le Léon, bachelier de Sorbonne, ci-devant recteur de Lennon. Celui-ci revêtu du surplis et de l'étole, en mains ses provisions accordées par Mgr de Cuillé, évêque de Quimper, entre en l'église dont il prend possession librement par prise d'eau bénite; après*y avoir entré, prières à Dieu devant le grand autel; ouverture du tabernacle, bénédiction du Saint Sacrement, son des cloches, touche du pupitre, visitation des fonts baptismaux, séance cn la place rectorale, et généralement faites et observées toutes les autres cérémonies en tel cas requises et accoutumées pour bonne, valable et canonique possession prendre et acquérir. » Laquelle ainsi prise sans trouble, empêchement ni opposition quelconque, a été par le notaire Kerbrat, lue et publiée au peuple assemblé en la dite église, tant en francais qu'en breton, avec les provisions ci-devant datées, en présence des recteurs voisins, et des pretres et curé de Pleyben. » La même cérémonie est répétée en l'église paroissiale de Saint-Ségal : acte est dressé par le notaire des (feux prises de possession, enregistré à Châteaulin, et une copie remise au recteur dûment installé.

On notera que le titre de bachelier de Sorbonne — a priori en théologie—, pour être méritant, est inférieur à celui de Docteur en théologie d'Yves Coquet, recteur qui fit réaliser la chaire à prêcher et les retables.

PÉRENNÈS (Henri)  https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/8c56d47066d5bc94bb64f58549386360.pdf

https://gw.geneanet.org/nlegrand?lang=fr&pz=raymond+jean+louis&nz=le+grand&p=guillaume&n=le+leon&oc=1

Voir  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM29002237

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

 

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

.

 Vitrail de la baie axiale.

.

"On voit, dans les soufflets du haut, nombre d'anges, et au centre Saint Sébastien percé de flèches par un archer. Ces motifs datent de la ·construction de la chapelle. Les scènes qui se déroulent au-dessous ont été exécutées dans des ateliers modernes, et sont inférieures aux motifs des soufflets. On y voit l'Annonciation, la Nativité, l'Epiphanie, la Purification, Jésus retrouvé au temple, la Fuite en Egypte, l'Institution de l'Eucharistie, Jésus portant sa croix, Mort du christ en croix Jésus sur la pierre de l'onction, Résurrection de Jésus, . Résurrection d'autres morts qui sortent pleins de vie de la gueule d'un monstre." (Yves Madec 1915)

.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012.

.

Tympan du vitrail du bras sud du transept.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2012.

.

.

Les peintures murales.

.

Peinture murale à la détrempe sur mortier de chaux, où prédomine l'ocre rouge.

Elles ont été restaurées par Géraldine Fray et Mélodie Bonnat en 2007.

a) une inscription du mur nord de la nef permet d'en dater une partie de 1817 et du rectorat de MEVEL.

FAIT FAIRE PAR GABRIEL MEVEL RECTEVR 1817.

 

 

.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

.

b) Mais ce cartouche est peint sur un enduit qui se détache et laisse apparaître une couche sous-jacente également peinte. C'est à celle-ci qu'appartiennent vraisemblablement le reste du décor.

Voir aussi les photos de Florent Maillard et de Bernard Bègne pour l'Inventaire

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092909282nuca/b67e3915-8634-4ebf-b176-d073355718b4

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092900494nuca/f5468b8c-b813-4b4c-8fa7-239ca42f6c8b

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/illustration/ivr5320092900495nuca/c15968a4-7b06-4f80-9e43-3a9ea5ecf2de

Je ne dispose d'aucune conclusion d'études, et on restera circonspect sur mes descriptions. Je lis seulement que  "Les vestiges de peintures murales du choeur [?] sont analogues aux deux chapelles distantes de quelques kilomètres, la chapelle de Notre-Dame du Ménez-Hom (1544-1742) en Plomodiern et  la chapelle voisine de Saint-Aubin (Port-Launay).".

Je vois une association de rinceaux, de bouquets et de cartouches rectangulaires à thème hagiographique et héraldique.

 

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

Les murs-pignon des bras des transepts.

.

1. Transept nord.

Inscription S. CAROLUS.

Trois cartouches :

 

 

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

.

à gauche de la baie : Saint François recevant les stigmates

.

je suis tenté de rapprocher cette représentation de la fréquence du prénom François dans la famille de Kergoët.

Mais on remarquera :

a) que saint François recevant les stigmates est représenté en sculpture, debout,  sur l'arc de triomphe de la chapelle.

b)  que saint François recevant les stigmates est représenté en sculpture, à genoux,  sur le calvaire du bourg de Saint-Ségal.

c) que les deux scènes de saint Sébastien transpercé par les flèches et de saint François transpercé par les rayons divins ont en commun à la fois le motif de la blessure sacrée (par où ils sont vénérables pour les patients frappés par les maladies), mais bien-sûr aussi leur renvoi à la Passion, et donc à la contemplation du Christ souffrant.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

.

À droite de la baie : armoiries de Kergoët.

L'écu est tenu par deux lions en supports, et est surmonté d'un cimier.

Les armes sont d'argent à cinq fusées de gueules posées en pal surmontées  de quatre roses de même  (5 losanges rouges sur fond blanc et 4 roses rouges au dessus)

.

Au dessus, l'inscription S. CAROLUS ("Saint Charles") commente le cartouche supérieur, qui est placé en symétrie avec celui de saint François.

Ce cartouche ne montre plus qu'une croix, et un personnage recouvert d'un manteau rouge (cardinal ?) avec peut-être un chapeau rouge posé au sol.

On peut supposer que la famille de Kergoët, qui détient la prééminence dans cette chapelle, a voulu honorer les deux saints patrons d'un ou de plusieurs de leurs membres.

Mon meilleur candidat serait Charles-François de Kergoët, baptisé le 24 août 1693, fils de René-François de Kergoët (1668-1705) et de Marie du Dresnay.

 

1693. — « Le vingt et quatriesme jour du mois d'Aoust mil six cents quatre-vingts et treize ont esté faites les cérémonies dans l'église paroissiale de Lothey par Jean-Baptiste de Moreau, docteur de Sorbonne, prieur du Relec au diocèse de Léon, du baptesme de Charles-François, fils naturel et légitime de haut et puissant Seigneur René-François, chef de nom et d'armes du Kergoët, et de haute et puissante Marie du Dresnay, dame du Kergoët, né le trante et uniesme de Mars au dit an, baptisé dans la chapelle du Guilly par le soubsigné recteur au dit jour trante et uniesme de Mars. Les parrain et marraine ont estés : Charles Feydeau, sieur de Saint-Remy, demeurant au chasteau de Tresséol, paroisse de Plonévez-Porzay, et Marie du Chastel de Kerlerc'h, épouse du sieur Le Nobletz, conseiller du Roy en tous ses conseils, et demeurant lors au chasteau de Lescuz, paroisse de Plomodiern. Ainsi signé au registre : Marie du Chastel de Kerlec'h, Jeanne-Corantine du Guergoët, Mathurin de Rosily, C. Feydeau, Jean-Baptiste de Moreau, prieur du Relec, René-François du Kergoët du Guilly, Marie du Dresnay, François Créis, recteur ».  

Ce Charles-François est décédé rapidement (pas de date de décès), mais cela n'empêche pas ses parents d'honorer sa mémoire.

Le prénom de François est beaucoup plus répandu dans la famille que celui de Charles, soit chez le grand-père de ce dernier François de Kergoët (1610-1693), soit chez René-François (1668-1705), soit chez François Jean-Baptiste (1689-1726), dont les armoiries ornent le chœur.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

.

2. Transept sud.

Un motif héraldique  est visible mais non lisible. De même, un cartouche où se voit une croix doit correspondre à un motif hagiographique.

La disposition et le projet devait être symétrique à ceux du transept nord.

.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.

Chapelle Saint-Sébastien en Saint-Ségal. Photographie lavieb-aile 2019.


 

SOURCES ET LIENS.

CASTEL (Yves-Pascal), LECLERC, (Guy), s.d,  La chapelle Saint-Sébastien , son calvaire, ses retables, ed. Commune de Saint-Ségal.

— COUFFON, René, LE BARS, Alfred. Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles. Quimper : Association Diocésaine, 1988. p. 418-419

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0ffd39bdf24d89d00ff35b034d2685b0.pdf

— INVENTAIRE GENERAL Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel), enquête 2009.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-saint-sebastien-saint-sebastien-saint-segal/3161081b-4d98-4287-a98a-4abeed58a9dc

— MADEC (Yves), 1915, Saint-Sébastien en Saint-Ségal

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/fc72b7a373375935ed358e8dbd9c8cd4.pdf

.

 

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Saint-Ségal Bannières. Peintures murales
1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 20:05

Iconographie de saint Christophe : La peinture murale de saint Christophe à Louviers (vers 1510).

 

 

.

— Sur les peintures murales, utiliser l'onglet "rechercher"

Sur l'iconographie de saint Christophe : Voir :

 

 

.

Comparer aussi au Saint-Christophe peint en fresque vers 1540, également de très grande taille, et également à l'entrée de la nef mais à gauche, près des fonts, dans l'église de Sillégny (Moselle)

.

Lorsque je me suis rendu à Louviers pour visiter l'église Notre-Dame, j'ai passé un très long moment près des fonts baptismaux — la première chapelle à droite de l'entrée— d'une part pour attendre la fin de l'office alors en cours, puis pour photographier les baies 24 et 26. J'eus donc largement le temps d'observer les lieux. Pourtant, ce n'est qu'au moment de quitter l'église que je m'avisais que le fond très sombre de la chapelle des Fonts  était occupé par une peinture dont je devinais vaguement les formes. Focalisant mon attention, j'y reconnus avec émotion un monumental saint Christophe, semblable à celui que j'avais observé, dans des conditions d'éclairage à peine meilleure, et dans la même situation à droite de l'entrée, dans la cathédrale de Burgos.

N'ayant aucun éclairage à ma disposition, je photographiai cette paroi obscure en sensibilité maximum.

.

 

La peinture murale de saint Christophe à Louviers : au secours !

.

Une fois rentré chez moi, j'ai consulté les données disponibles en ligne, pour m'apercevoir que les rares clichés (trois sur le même site de la SEDLR) de cette peinture murale étaient tous aussi sombres que les miens. La fresque est dans un état déplorable et rien n'est fait pour la mettre en valeur. 

Le GRPM — Groupement de Recherche en Peinture Murale— s'en est-il ému ? Je ne trouve en ligne que ses mentions de peinture de saint Christophe en Champagne (à Arsonval, Cussangy, Metz-Robert, Nogent-en-Orthe, Chappes), en Rhone-Alpes à Saint-Antoine-l'Abbaye.

D'autres sont découvertes en  Bourgogne sous des badigeons à Asnois et Diennes-Aubigny (Nièvre). D'autres encore attendaient sous le badigeon à Montferrand-du-Périgord, à Saint-Christophe-sur-le-Nais, en Charente-Maritime à Archingeay,  en Charente à Saint-Artémy de Blanzac, en Vienne à Civaux et à Thollet,  en Belgique à Malines .

Mon but n'est pas ici d'en dresser un inventaire, mais de souligner que partout, elles font l'objet de restaurations, d'attention et d'études, et d'émerveillement.

L'état d'abandon de la peinture de Louviers  était déjà signalé en 1893, lorsque Charles Dubourg en donna la première description  (et la seule à ma connaissance) pour attirer l'attention sur son intérêt.

.

Quelques données :

Selon le Congrès archéologique de France 1984, la peinture a été offerte vers 1519 par Jehan de Challenge, écuyer, licencié es droit, bailli de Louviers, membre d'une éminente famille lovérienne d’hommes de loi enrichis et anoblis, et qui offrit en 1526 à son église un vitrail. Guillaume de Chalenge, bailli de Louviers en 1407 avait édifié une chapelle où figure ses armes de gueules à trois soleils d'or.

— Précision janvier 2024 , que m'apporte Patrick Thiennot, que je remercie : 

"Il s'agit de la famille Chalenge, de gueules à trois soleil d'or, certes, fondatrice de la Chapelle, mais concernant les armoiries à la croix d'argent, il s'agit de sa branche cousine, Chalenge de saint Julien de la Liègue, d'azur à la croix d'argent, cantonnée de 4 têtes de hures (tête de sanglier) d'or, à la défense d'argent. Cette branche cousine s'est vue confier le patronage de la chapelle pendant quelque temps lorsque les descendants de la branche fondatrice sont devenus protestants... Ils ont sans doute profité de cette période pour rajouter leurs armoiries. La croix s'explique par la croisade effectuée par un aïeul et qu'il a inclue dans ces armoiries nouvellement crées vers 1400. "


 

La peinture a  été recouverte par un badigeon à la fin du XVIIIe siècle, redécouverte au XIXe et a longtemps été masquée par un tableau, copie de la Vierge de Foligno de Raphaël.


 

Deux donateurs (un couple ?) sont agenouillés au pied de la peinture, accompagnés à gauche d'un blason d'azur à la croix (engreslée ?) d'argent.  [Daillon : d'azur à la croix engrêlée d'argent : donateur d'un vitrail à Gisors]. Complément 2024 : donc, armoiries Chalenge de Saint-Julien-de-la-Liègue (Eure).

La taille monumentale du saint (souvent 3 à 4 mètres) rappelle que Christophe est, dans la Légende, un Géant. Cette tradition correspond au début des représentations iconographiques et disparaîtra ensuite.

L' emplacement à la droite immédiate de l'entrée, soulignent sa valeur de protection lors du franchissement des seuils, les passages, les transitions et donc les voyages.

La situation près des fonts baptismaux est très fréquente et relève de la même symbolique du passage, mais aussi de la conversion du saint : par son baptême, le chrétien est appelé à devenir christophore, porteur du Christ. 

Signalement par le n°14 sur le plan d'un circuit de découverte où elle est qualifiée de "fresque noircie":

 

 

 

.

Droits réservés Office du Tourisme Seine-Eure

 

.

Description générale.

 

Le saint marche vers la gauche, pieds dans l'eau car  traversant un gué, portant le Christ enfant sur ses épaules et s'aidant d'un bâton. Il est guidé par un ermite dont nous ne voyons bien que sa lanterne, à droite ; son ermitage doit correspondre à la grande église qui se détache sur l'horizon. Tous ces éléments sont conformes à l'iconographie établie à cette époque en France. L'ensemble est surmonté, en haut de l'ogive, par Dieu le père au milieu d'une gloire.

.

Je vais présenter mes mauvaises photos, en multipliant les vues de détails un peu plus explicites;

.

Vue générale. 

Premier repère : le bâton tenu en haut par la main droite du saint. J'indique la tête du géant et celle de l'Enfant.

Il m'est impossible de voir si le bâton est refleuri, selon le miracle et la métaphore de la reverdie/conversion.

.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

Les donateurs.

Une inscription est visible (un euphémisme) sur une seule ligne à la base de la peinture OFFERTE--.

Rien ne peut être dit des donateurs, sauf qu'ils sont agenouillés, mains jointes, et que celui de droite est peut-être un clerc car une capuche est rabattue dans son dos.

Des armoiries, nous ne voyons que la croix blanchâtre. J'ai déjà évoqué les armes de la famille Daillon. ans mes recherches, je note que les armoiries de Jumièges sont  D'azur, à la croix d'argent , avec une crosse en pal, cantonnée de quatre clefs tournées à dextre.

.

Nous en profitons pour examiner les jambes nues du saint qui traverse la rivière, et le sol où poussent des joncs et d'autres plantes aquatiques. Je ne discerne ni vaguelettes, ni poissons. Peut-être une barque, si ce n'est pas un artefact.

.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

Il me semble compter en réalité trois blasons.

.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

L'examen de la tranche suivante  de la peinture, en forçant les paramètres, montre que le saint est vêtu d'un pagne bleu frangé d'or, et que le bâton écoté donne naissance à quelques feuilles.

Le manteau rouge descend en diagonale vers la droite, après un pan qui descend à gauche, tenu par la main qui tient le bâton.

 

 

 

.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

C'est au même niveau que j'ai découvert la fameuse lanterne si fréquemment représentée ailleurs entre les mains du bon ermite.

.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

À l'église Saint-Jean de Malines, c'est sur l'autre rive qu'il attend le voyageur.

.

Peinture murale de Malines . Droits réservés Marjan Buyle et Anna Bergmans

 

.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

La tranche suivante nous montre :

une ligne d'horizon avec paysage rocheux à gauche et église à droite.

la main de Christophe tenant le bâton qui se termine par une (sorte de ) croix.

La tête du saint. Son front est entouré du bandeau si important dans l'iconographie. Les traits de son visage sont grossiers, vultueux, soulignant la nature du Géant à la force jusque là non jugulée. La bouche est entrouverte. Les yeux sont tournés vers l'arrière, mais non vers le Christ. Je crois voir une barbe, bien probable.

Le Christ juché sur les épaules : cf infra.

Dieu le père, barbu, bénissant, tenant un livre (inscription) et envoyant depuis ses nuées les rayons de son approbation et de sa puissance.

 

.

 

 

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

Saint Christophe traversant le gué, 1519, chapelle des Fonts, église Notre-Dame de Louviers. Photographie lavieb-aile 27 août 2018.

.

Le Christ enfant est représenté bénissant, tenant le globus cruciger à longue hampe, vêtu du manteau rouge de la Résurrection, et nimbé de rayons sinueux.

Les pans du manteau qui s'envolent en vagues sur les cotés relèvent, comme les éléments précédents mais de façon encore plus évidente, d'une fidélité aux modèles du XVe siècle.

Je place en annexe quelques descriptions de peintures murales qui montreront comment cette représentation du saint christophore est codifiée.

.

.

La peinture murale de saint Christophe à Louviers : au secours !

.

 

 

 

 

Le bailli Jehan de Challenge fit exécuter vers 1519 la fresque de saint Christophe à la chapelle des fonts baptismaux

Jehan Challange

à Louviers, un acte de 1526 précise que feuJehan Challenge, membre d'une éminente famille lovérienne d'hommes

à Louviers, un acte de 1526 précise que feu Jehan Challenge, membre d’une éminente famille lovérienne d’hommes de loi enrichis et anoblis, avait payé « une vitre en l’église de la ville » et que, selon un accord passé, la ville devait payer une ferraille pour protéger le vitrail105.

Vitraux Rouen 394 de Tilly, Le Roux d'Esneval et de Challenge; il datait du premier quart du XVr s. ChristopheLe Picart de Radeval et son épouse Anne Basset avaient offert la verrière de la baie sud de l'abside, dont un ... renouvelle en 1888 les encadrements ornementaux des verrières de la Passion et de la Vie de saint Jean-Baptiste

Jehan Challenge, escuier, licencié en loix, bailly dudit Loviers, 

 

 

                                    

 Louis du Vivier D'azur à la croix d'argent cantonnée de quatre aigles du

 

.

ANNEXE I. LA DESCRIPTION DE CHARLES DUBOURG (1893)

 

SAINT CHRISTOPHE

        " II existe dans l'église Notre-Dame de Louviers, vis-à-vis les fonds baptismaux, une vieille peinture murale, apparaissant comme à travers un voile, et représentant un géant habillé dans le goût du XVe siècle. L'artiste, qui a exécuté cette déco­ration, a pris pour sujet la légende de Saint Christophe.

        Ce fut sans doute aussitôt après la construction de cette partie de l'église, c'est-à-dire vers 1500, qu'elle fut faite(1). C'était le moment où ce saint était le plus en honneur.

        Du reste, la manière dont l'artiste a traité son sujet, indique la fin du XVe siècle. Le saint, vêtu d'une tunique à plis garnie de fourrure, est armé d'un bâton noueux et tient sur sa puissante épaule l'enfant Jésus, qui appuie sur la tête du géant le globe du monde surmonté d'une croix très longue. Tout en haut de l'ogive, Dieu le père, au milieu d'une gloire, contemple la scène. Dans le lointain se trouvent encore les traces d'un paysage très compliqué et notamment à droite on aperçoit une église parfaitement dessinée, dans le goût du XVe siècle.

       M. Barbe a signalé comme se trouvant visible encore en 1877 le portrait des donateurs : une mère et son fils. Les armoiries étaient, autant qu'on pouvait les contrôler, d'azur à la croix d'argent.

       Nous avons remarqué des analogies avec quelques autres fragments de peinture murale, qui se trouvent dans plusieurs parties de l'église, et nous supposerions volontiers que tout l'inté­rieur a dû être décoré vers cette époque.

       Les plis du vêtement ne sont plus drapés, comme au com­mencement du siècle ; ils sont droits et sentent, pour ainsi dire, la Renaissance, dont l'aurore se lève.

       Le culte du saint ne date, en effet, que du Moyen-Age. Sa figure, regardée par le P. Martin comme la plus ancienne, et attribuée au XIIe siècle, est une peinture sur verre de la cathédrale de Strasbourg, dans le transept méridional.

       Les premiers essais connus de la gravure en relief antérieurs et précurseurs de l'imprimerie représentent des Saints Christo­phe (2). Le plus ancien est daté de 1418 et un autre de 1423.

        La légende actuelle du saint est relativement récente. Il ne s'en trouve aucune trace, ni dans le ménologe de l'empereur Bazile, ni dans la lithurgie Hispano-Gothique, d'où il faut con­clure que les monuments écrits n'en sont pas la vraie source. Le nom du martyr et sa haute stature fournirent aux artistes la donnée principale ; un géant portant l'enfant Jésus, le Kristojos  des Grecs, devint au Moyen-âge Christoferus ou Christum fereus, se trouvant par là traduit aux gens pour l'Occident comme pour l'Orient (Documents fournis par M. Georges ROHAUT  DE  FLEURY.).

        Les plus célèbres figures de ce saint datent surtout des derniers temps du Moyen-Age. L'intention des artistes qui les exécutaient, n'était pas seulement de rappeler la stature presque monstrueuse de Saint Christophe, mais aussi de le rendre plus visible de loin à tous les regards.         Il paraît avoir été reçu vers le XVe siècle, que voir Saint Christophe, c'était une garantie contre tout accident fâcheux durant la journée mais surtout un préser­vatif assuré contre le danger de mort subite ou de rage : On disait :  

Christophorum videas pastea tutus eris.

 

        Primitivement, on plaçait ces colosses en dehors des églises pour qu'on puisse les apercevoir de loin, mais lorsque, sans doute pour éviter les dégradations, on les fit entrer dans l'intérieur des édifices, on les mit au bas de la nef, c'est ainsi que les repré­sentent du moins quelques vieilles estampes assez  rares (4).

        La place qui leur fût assignée au bas de la nef, semblait assez bien correspondre à celle d'où on était forcé de les retirer pour les mettre à l'abri des injures du temps et surtout des hommes.

        Parmi les plus célèbres statues, il faut citer celle d'Auxerre qui datait de 1539 et que le chapitre fit démolir en 1768, et celle de la cathédrale de Paris qui fut condamnée par le chapitre en 1784 et qui datait de 1413. Le premier de ces colosses avait vingt-neuf pieds de haut et seize de largeur d'une épaule à l'autre.

       Le sort des images de saint Christophe subit à une époque un cruel revers de fortune : « Une véritable guerre d'extermination » s'éleva contre ces curieux vestiges d'une civilisation mal appréciée du reste par ceux qui faisaient leur procès. Ces gigantesques figures, restées sans défenseurs, tombèrent sous l'accusation de barbarie superstitieuse, et si leur cause ne fut pas suffisamment instruite peut-être, il y a du moins ceci à la décharge des juges et des destructeurs, c'est que les peuples n'étaient plus  en état de rien comprendre à ces colossales figures. » (5)

        Ce n'est pas à dire que nous regrettions tout ce que le Moyen-Age a rêvé, pensé et surtout exécuté sans exception, jusqu'à ces figures fantastiques et hideuses, qui le sont encore plus depuis que nous ne savons plus ce qu'elles signifient, mais nous regret­tons les destructions, les prétendues améliorations, les répa­rations maladroites et inintelligentes. Pourquoi dénaturer, pourquoi défigurer un monument d'une époque quelle qu'elle soit ? C'est le fait de préventions, de passions en délire ou d'une ignorance impardonnable. On doit respecter tout : vitraux, jubés, statues, gargouilles, sculptures, peintures, ameublements, tout doit rester à sa place et être entretenu avec une religieuse exactitude. Détruire ou dénaturer sont deux actes de barbarie à peu près semblables, et nous oserions presque avancer qu'il vaudrait mieux détruire que défigurer. Les ruines n'empêchent pas de retrouver parfois tout ou partie des formes primitives, mais un monument défiguré, dénaturé, ne peut plus servir ni à l'étude, ni à l'histoire de l'art.

Il n'y a pas eu de procès fait en règle contre les images de saint Christophe pas plus que contre bien d'autres objets à nous légués par le Moyen-Age.

        Ceux qui, les premiers, mirent le marteau sur les monuments, furent des iconoclastes furibonds qui invoquaient la religion pour tromper la multitude ignorante et lui montraient du doigt ce qu'il fallait détruire sous le spécieux mot de ralliement : à bas la superstition ! La raison du plus fort fut toute l'instruction et la destruction générale fut sérieusement méditée et arrêtée (6).

        Nous ne savons si les chanoines de l'église de Louviers connaissaient la guerre d'extermination entreprise contre le saint, mais ils ne se préoccupaient certes pas de conserver son image et lors du badigeonnage général de l'église, à la fin du siècle dernier, il disparut ainsi que les peintures polychromes dont les traces subsistent dans diverses parties de l'église. Toute­fois, grâce à la différence du procédé d'exécution, nous devons la conservation de la peinture primitive exécutée soit à la détrempe, soit à la cire; celle-ci était plus solide et le badigeon s'effritant, nous laissa le saint Christophe à peu près intact.

       Pendant longtemps, il fut caché presque entièrement par la copie de la Vierge de Foligno, de Raphaël, aujourd'hui reléguée dans la chapelle des Chalenge.

       En signalant à la Société d'Etudes diverses, cette figure colossale, nous espérons que longtemps encore, nous pourrons contempler ce curieux spécimen de la peinture décorative de la fin du XVe siècle."

1 - La construction de cette partie de l'église fut achevée en 1496. — L. MARCEL Les Rues de Louviers, page 198

2 - Vicomte Henry DELABORDE (gravure).

3 - Documents fournis par M. Georges R.OHAUT  DE  FLEURY.

4 - Molanus, Hilfor. imag, sacr,, page 319.

5 - Vitraux de Bourges. P. cahier, i vol. in-fol..Notes.

6 - Guénébault. Dictionnaire d'Iconographie religieuse, édit. par l'abbé Migne.

 

.

.

ANNEXE II. QUELQUES DESCRIPTIONS DE PEINTURES MURALES.

.


Saint-Jean de Malines

https://journals.openedition.org/ceroart/2822#tocto2n3

 

"Sur ce pan de mur se dessine la figure monumentale de saint Christophe, sur un fond rouge ponctué de fleurs colorées, appliquées au pochoir. Outre ce fond abstrait, on distingue également des détails assez naturalistes, comme l’environnement pittoresque,  les rives rocheuses, la rivière au milieu -encore à peine visible-, la chapelle dont sort l'ermite et quelques arbres isolés, à droite.

Le saint traverse la rivière avec l’enfant Jésus sur les épaules. Christophe est représenté très grand (plus de 4 mètres de haut!). La légende nous raconte en effet qu’il était un géant. Il porte une tunique rouge à manches longues et un manteau blanc avec une doublure verte, qui flotte élégamment au vent. Son visage est serein, avec de grands yeux expressifs, une longue barbe et des cheveux ondulés, tenus par un bandeau blanc. Il se retourne vers l'enfant Jésus, qu’il porte sur son épaule et dont il tient le pied gauche. L'enfant porte une tunique bleue et lève la main droite en un geste de bénédiction. Sa main gauche repose sur un globe et il tient également un étendard en forme de croix. À gauche de la scène, l'ermite sort de sa petite chapelle. Il a l’habit d’un moine et une lanterne allumée. Il porte à sa ceinture un couteau dans une cuissarde et un petit sac rectangulaire."

.

PEINTURES MURALES www.culture.gouv.fr/content/download/110023/1276677/.../Peintures+murales.pdf

 

Archingeay (Charente Maritime)

Plus énigmatique - et difficile à dater - est le tableau peint à fresque mis au jour au droit des fonts baptismaux et consolidé d’urgence tant l’enduit était dégradé et décollé de la maçonnerie. Dans un cadre orné de fleurettes, bien distincts, une église et un arbre dépouillé de son feuillage encadrent un personnage central que son état de conservation ne permet pas de nommer avec certitude. S’agit-il d’une Charité de saint Martin, titulaire de l’église ?

C’est possible mais l’attitude du personnage et son environnement pourraient davantage correspondre à un épisode de la légende de saint Christophe. La présence de saint Christophe près des fonts n’est d’ailleurs pas saugrenue : par son baptême, tout chrétien est appelé à devenir un porteur du Christ un... christophore.

.

Saint-Arthemy de Blanzac (Charente) :

À l’entrée de l’église, sur le mur sud, le visiteur est accueilli par une immense figure (trois mètres de haut) de saint Christophe, qui se détache sur un fond paysager composé d’une église au premier plan, de végétation et d’animaux. Le saint, figuré à gauche, est barbu, nimbé et vêtu d’une grande cape rouge ; les plis des vêtements indiquent qu’il est en marche en s’aidant d’un gigantesque bâton. Il porte l’Enfant sur son épaule gauche ; son nom signifiant, en grec, le porte-Christ ou « celui qui porte le Christ dans son coeur », a induit un glissement vers un sens plus matériel dans les représentations. La tradition, popularisée au XIIIe siècle par la Légende Dorée, a conduit à imaginer saint Christophe portant le Christ sur ses épaules comme un géant, sorte d’Hercule chrétien. Il était réputé protéger les hommes de la mort subite sans confession, la « male mort » : il suffisait alors d’avoir contemplé l’image du saint dans la journée pour éloigner tout risque.

Cette croyance populaire peut expliquer le choix de l’emplacement de cette figure, ici à l’entrée de l’édifice. La partie inférieure du décor est manquante : on pourrait imaginer un cours d’eau que le saint, selon la légende, fait traverser aux pèlerins et voyageurs, tel un passeur. Dans la tradition picturale, une

rivière est souvent représentée avec, sur la rive opposée, une chapelle où un ermite tient une torche allumée pour guider saint Christophe dans sa traversée. La représentation de saint Christophe, dans l’église de Blanzac, suit toutes les conventions picturales des XVe-XVIe siècles, en adoptant un style assez naïf ou archaïque.

.

Thollet (Vienne)

Sur le mur sud, la découverte la plus intéressante réside dans la mise au jour d’une figure monumentale :

un saint Christophe portant sur ses épaules le Christ enfant. Les personnages sont placés dans un décor végétal, au milieu d’arbustes à feuilles longues et nervées. Réalisée en teinte ocre jaune et rouge, cette composition s’inscrit dans un cadre peint dont on voit la trace dans la partie haute. La figure de saint Christophe est particulièrement belle avec son visage aux traits réguliers, son expressivité, sa barbe

longue et sa chevelure abondante retenue par un bandeau blanc. Elle n’est pas sans évoquer l’atelier qui a travaillé dans la première moitié du XIVe siècle au décor de la nef de Notre-Dame d’Antigny.

.

 

.

SOURCES ET LIENS.

https://journals.openedition.org/insitu/10805

http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/patrimoine/stchristophe.htm

http://givernews.com/2007/10/05/saint-christophe/

http://www.tourisme-seine-eure.com/images/06-QUE-FAIRE/1-culture-patrimoine/B1.2-ND-Louviers/Circuit-Bilingue-EGLISE-ND-LOUVIERS.pdf

— DUBOURG (Charles), 1893, Le Saint Christophe de N.-D. Bulletin de la Société d'Etudes Diverses de Louviers et de sa région, Imp. E. Izambert., 1894 page 35 et suiv. .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k441316k/f32.image

— LE MERCIER (E.)  Monographie de l'église Notre-Dame de Louviers Ch. Hérissey et fils, 1906 - 212 pages page 149

"On avait surtout recours à l'intercession de saint Christophe en temps de peste, ce qui fut probablement le cas, à l'occasion d'une de ces terribles épidémies qui ont affligé Louviers notamment en 1521, 1552 et 1694.

Primitivement, on plaçait ces colossales figures en dehors des églises, pour qu'on put les apercevoir de loin, tel le saint Christophe de la cathédrale d'Auxerre, qui avait vingt-neuf pieds de haut et datait de 1539, tel celui de la cathédrale de Poitiers, tel celui de Notre-Dame de Paris, qui avait vingt-huit pieds et  avait été élevé en 1413, par Antoine des Essarts, pour remercier le saint de l'avoir sauvé de la fureur des Bourguignons, tel encore celui de Notre-Dame des Andelys, dont on voyait naguère le piédestal, consistant en un massif de pierre de forme pyramidal, qui intriguait les touristes et mettait à l'épreuve la sagacité des érudits.

Plus tard, on fit entrer les images de saint Christophe dans l'intérieur des églises, pour éviter, sans doute, les dégradations, et on les plaça au bas de la nef et souvent dans la chapelle des fonts baptismaux, qui était dédiée à ce saint ou à saint Jacques '. Puis arriva une époque où l'on fit à toutes ces images une véritable guerre d'extermination et longtemps avant la Révolution, le clergé, lui-même, les faisait disparaître sous le badigeon, n'y voyant plus que des vestiges d'une grossière superstition."

.

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Saint Christophe. Peintures murales
4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 12:13

Les peintures murales (fin XIVe) de la chapelle de Jean Chiffrevast de la cathédrale de Coutances.

.

 

.

Le visiteur de la cathédrale de Coutances pourrait, s'il se laissait absorber par la découverte des verrières (certaines datent de 1225 et celle du Jugement dernier de 1450 !), passer trop rapidement devant la chapelle Saint-Joseph, la première du déambulatoire sud, éclairée par un pieux vitrail de la vie de Saint-Joseph, à qui elle fut dédiée en 1864. 

"En 1864, cette chapelle a été dédiée à St Joseph par Mgr Bravard. Des deux côtés de l'autel, refait dans le style du XIIIe siècle, on voit deux inscriptions ainsi  conçues:  Allare in honorent Sancti Joseph \ sponsi B. M. V. 1864; à gauche, sont ces mots : Olim capella S. S. \ Georgii et Christophori 1384, avec les armes de Mgr Bravard et celles de Sylvestre de la Cervelle. Dans la fenêtre, au-dessus de l'autel, est une jolie verrière moderne, rappelant diverses scènes de la vie de St Joseph." (Pigeon 1876)

En effet, une grille aux épais barreaux de bois lui masque partiellement une œuvre remarquable, une peinture murale sur enduit datée du XIVe siècle (1384), fortement restaurée en 1864 puis restaurée (nettoyage, consolidation et réintégration picturale) en 2006 par Romana et Corneliu Andronescu. 

Base Palissy PM50001317.

L'abbé Delamare en a donné le relevé suivant dans une publication de 1841 : 

 

.

.

Et ce relevé correspond bien à ce que nous pouvons découvrir aujourd'hui, si nous écrasons nos joues contre les barreaux heureusement bien galbés, ou si, mieux inspirés, nous reculons de quelques mètres pour que notre ligne de vue passe au dessus de l'obstacle peint au brou de noix. Seuls alors nous échappent les deux blasons du soubassement, peints sur une fausse tenture couleur chocolat du meilleur XIXe.  Ce sont pourtant ces blasons qui nous indiquent que la chapelle, jadis vouée à saint Georges et à saint Christophe, a été fondée en 1384 par Jean de Chiffrevast (blason: bandé de sable et d’argent) et son épouse Marguerite de la Houssaye (blason  échiqueté d’argent et d’azur). Nous sommes devant la "chapelle de Chiffrevast".

.

CLIQUEZ pour éviter mes commentaires et agrandir l'image.
.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

Cette vue éloignée montre une chapelle gothique, avec ses piliers, ses nervures et sa voûte à croisée d'ogive. Le mur occidental, qui reçoit les peintures est une une large ogive subdivisée en deux lancettes ogivales secondaires. 

L'ensemble peut se décrire en trois registres à fonds bleu  étoilé en haut, ocre rouge au milieu et bleu-vert en dessous. Ce sera mon plan de description. Nous y verrons

 en haut I. Trône de grâce  entouré d’anges ;

  II. au milieu à gauche l’Annonciation, au milieu à droite St Michel contre le diable ;

 III. en bas à gauche Jean de Chiffrevast (gouverneur et capitaine de Valognes en 1378; fondateur de la chapelle en 1384) présenté à la Vierge par St Jean-Baptiste et Ste Catherine,

III. en bas à droite sa femme Marguerite de la Houssaye présentée par sainte Madeleine et sainte Marguerite.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

LE TYMPAN OU AMORTISSEMENT DE L'OGIVE : LE TRÔNE DE GRÂCE.

.

"Dans le tympan supérieur de la grande ogive est l'image de l'auguste Trinité. Le père éternel est assis sur un siège dans le genre de celui de la Ste Vierge, c'est-à-dire orné de pinacles et de petits cintres qui rappellent la Renaissance. Il montre une croix et sur sa barbe vénérable apparaît une colombe représentant le St-Esprit. Des deux côtés sont des anges qui, les ailes éployées et un genou en terre, lancent leurs encensoirs devant l'image rappelant dans son ensemble le mystère fondamental de la religion chrétienne. " (Pigeon 1876)

.

Il ne faut pas se contenter de la désignation de "Trinité, et je viens de décrire sur la baie 8 de l'église Notre-Dame de Saint-Lô une Trinité bien différente, où les trois personnes sont figurées comme trois hommes de même taille, placés sur la même ligne horizontale, côte à côte : c'est une Trinité "triandrique". François Bœspflug , l'auteur de référence sur cette iconographie, décrit aussi la "Trinité du Psautier", où le Père et le Fils sont assis côte à côte et souvent de même dimension, surmontés par la colombe.

Au contraire, l'artiste a placé ici ses trois personnes sur une ligne verticale, et seul Dieu le Père a, si je peux me permettre, forme humaine. Le Saint-Esprit est figuré dans son aspect habituel de colombe, et Dieu tient un grand crucifix où  le Christ crucifié est de moitié plus petit que le Père. C'est un Trône de Grâce. Puisque la date de 1384 est validée actuellement par les autorités de l'Inventaire pour cette peinture  (A. Pigeon la décrit comme un travail du XVIe siècle), c'est alors un exemple fort précoce de cette représentation verticale de la Trinité, l'article Wikipédia citant un retable de Bartolo di Fredi à Chambéry datant de 1396, et le très remarquable article de Jacques de Chalendar montre une enluminure du Missel de Cambrai de 1120 puis une autre de l'évangéliaire de Jully-les-Nonnains (BM de Lyon) du milieu du XIIIe avant de préciser : "Au milieu du XIVème siècle, peut-être sous l’influence de la grande peste, la peste noire ( celle qui fit 25 millions de morts en Europe en huit ans), les artistes et leurs commanditaires mettront de plus en plus souvent l’accent sur cette Trinité souffrante."

Les auteurs du site Enluminure séparent les Trônes de grâce d'une autre type de représentation où Dieu le Père tient dans ses bras, comme les Vierges des Pietà, le Christ mort déposé de la croix, et c'est à cette représentation qu'ils réservent le terme de Trinité souffrante.

Dans la crypte de Bayeux, la peinture murale de l'enfeu de Gervais de Larchamp (1447) montre un exemple de Trône de grâce géographiquement proche de Saint-Lô. Voir l'article de Michel Niqueux)

.

Copyright Michel Niqueux, ERLIS, Université de Caen Normandie

.

Sources de l'iconographie en ligne :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%B4ne_de_gr%C3%A2ce

https://itineraireiconographique.wordpress.com/2013/09/06/images-de-la-trinite-dans-lart-chretien/

— Liste des enluminures du site Enluminure pour la recherche "trinité souffrante": 

http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_2=SUJET&VALUE_2=TRINITE%20SOUFFRANTE&NUMBER=12&GRP=0&REQ=%28%28TRINITE%20SOUFFRANTE%29%20%3aSUJET%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=100&MAX3=100&DOM=All

—Liste des 137 enluminures du site Enluminure pour la recherche "trône de grâce" :

http://www.enluminures.culture.fr/public/mistral/enlumine_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_2=SUJET&VALUE_2=TRONE%20DE%20GRACE

Parmi ces dernières, seules 20 sont antérieures au XVe siècles: quelques exemples

  • Amiens - BM - ms. 0362 f.006v Etienne de Conty présenté à la Trinité par saint Etienne Novella in Decretales Gregorii VIIII 1375 , auteur Johannes Andreae
  • Arras - BM - ms. 0888 (0444) f. 077, Missel à l'usage d'Arras , XIIIe
  • Avignon - BM - ms. 0136 f. 332v, Missel dit de Clément VII/Missel d'Urbain V vers 1370
  • Avignon - BM - ms. 6733 f. 070 Livre de prières de l'antipape Clément VII/Livre de prières de Clément VII vers 1378-1383
  • Avranches - BM - ms. 0213 f. 011v. Historiae Montis S. Michaelis vers 1400
  • Cambrai, BM ms.0190 f.175, Epistolier à l'usage de Cambrai, 1266.

Voir :

La Vierge ouvrante de Notre-Dame-des-Mûrs à Morlaix (vers 1400).

Les statues de l'église Saint-Jacques de Locquirec

Le Trône de grâce de Châteauneuf du Faou (grès, XVe)

Trône de grâce du musée de Toul, 1er tiers XVe

.

Le choix de cette représentation de la Trinité est  une prise de position dogmatique, ou l'expression d'un passage liturgique (ou choral, comme Qui procedis at utroque d'Adam de St-Victor, XII), ou d'un thème de prédication,  mettant l'accent sur l'histoire du Salut et de la Rédemption plutôt que sur l'égalité des trois personnes divines. La riche complexité de ce sujet peut être découverte à la lecture de F. Bœspflug et Zaluska 1994.

Il faudrait étudier ce thème dans la toponymie de la Manche, et l'influence de l'ordre des Trinitaires ou Mathurins fondé en 1194 pour le rachat des prisonniers des Maures : cette influence est mentionnée pour la commune de La Trinité au sud de Villedieu-les-Poêles, notée apud sanctam trinitatem en 1186. 

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

La Trinité est assise sur une large cathèdre gothique ( il y aurait largement la place pour trois comme elle), siège où elle reçoit les encensements de deux anges thuriféraires. 

Le Père y est vêtu d'un ample manteau rouge bordé d'or, et d'une robe gris ou chamois. Ses pieds nus sont largement écartés, notamment à droite. Son visage nimbé est christique (*), jeune, encadré de longs cheveux blonds ondulants. La barbe est  absente, et le menton s'appuie sur le sommet de la poutre verticale (stipes) du crucifix. Le regard est tourné vers le bas, et donc vers le Fils. Des traces noirâtres pourraient faire croire à des larmes.

(*) la « règle du christomorphisme » de la représentation de Dieu voulait que l’on ne donnât pas au Père d’autres traits que ceux du Christ, par respect du « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9). (F. Bœspflug)

 

À la différence de la peinture de Bayeux, le Père tient la traverse de la croix des deux mains, les bras largement étendus.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

La colombe descend verticalement encadrée par les pans du manteau, ses ailes sont proches de celles d'une hirondelle, sa queue est étroite et trifide. Son axe laisse penser qu'elle est l'émanation ou la concrétisation du souffle ou du Verbe, échappé des lèvres roses entrouvertes. Elle forme un trait d'union entre ces lèvres (sur la statue de Châteauneuf-du-Faou, la queue de l'oiseau sort vraiment de la bouche divine) et le Christ, et elle s'inscrit dans le rectangle vertical de et la branche haute de la croix, là où se trouve habituellement le titulus.

Pour François Bœspflug, dans la miniature du missel de Cambrai,  "le tracé des ailes de la Colombe, qui joint avec minutie les bouches du Père et du Fils en croix, traduit selon toute vraisemblance le dogme occidental de la procession de l'Esprit ab utroque".  Le Saint-Esprit procède du Père et du Fils  ab utroque, "par les deux". 

 

Cambrai, BM ms.0190 f.175, Epistolier à l'usage de Cambrai, 1266. cliché IRHT.

 

 

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

À gauche et à droite, un ange thuriféraire lance son encensoir vers la Trinité.

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

LE REGISTRE SUPÉRIEUR : L'ANNONCIATION et SAINT MICHEL.

.

"Dans le tympan des deux ogives, on voit d'un côte la salutation angélique. La Ste Vierge est debout, l'ange est à genoux, tenant un phylactère où l'on voit ces mots : Ave, Maria, gratia plen. Dom*. tecum. L'ange est séparé de la Ste Vierge par un vase renfermant une fleur où apparaissent encore les armes de Jean de Chiffrevast, premier fondateur de cette chapelle. De l'autre côté se trouve saint Michel, debout et terrassant le démon qu'il transperce de sa lance."

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

À gauche : l'Annonciation.

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

À droite : saint Michel terrassant le démon.

.

Le détail remarquable est le démon, qui repousse de sa patte l'archange et qui le menace d'un fouet.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

III. LE REGISTRE PRINCIPAL : LES DONATEURS PRÉSENTÉS À LA VIERGE PAR LEURS SAINTS PATRONS.

.

"Au premier plan, à gauche du spectateur, mais à droite, dans le tableau, est Jean de Chiffrevast, à genoux, la tête nue et les mains jointes. Il est présenté à la Ste Vierge par St Jean-Baptiste et Ste Catherine. Ces deux personnages sont debout et regardent la Vierge qui, assise dans un grand fauteuil du commencement du XVIe siècle, paraît accueillir assez favorablement le jeune chevalier qu'on lui présente. Elle tient dans ses bras l'enfant Jésus, qui semble sourire à Guillotte ou Marguerite de la Houssaye, femme de Jean de Chiffrevast, et qui lui est également présentée, à genoux, par ses deux patronnes, Ste Marguerite et Ste Madeleine." (Pigeon 1876)

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

 

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

1°) À gauche : Jean de Chiffrevast présenté par sainte Catherine et par Jean-Baptiste à la Vierge.

.

La Vierge est couronnée, vêtue d'une robe bleue et d'un manteau pourpre, et assise sur un trône. Elle regarde le donateur avec bienveillance.

La présence de saint Jean s'explique par le prénom du donateur, mais celle de sainte Catherine d'Alexandrie est justifiée par le fait que celle-ci est constamment invoquée dans les Livres d'Heures ou convoquée comme intercesseur dans les vitraux où les donateurs sont des seigneurs du lieu. C'est néanmoins le plus souvent la donatrice qui est présentée par sainte Catherine.

Catherine, couronnée,  est vêtue d'un surcot ouvert au dessus de sa robe bleue : cette couronne souligne son statut de princesse, et ce surcot  la noblesse de son extraction. On retrouvera ce dernier porté par la donatrice.

Voir mon étude du surcot ouvert en annexe de cet article :

et voir aussi :

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

Jean de Chiffrevast est représenté à genoux et mains jointes devant la Vierge, vêtu d'une tunique portant ses armoiries à bandes de sable (noires) et d'argent (blanches). Son blason est à ses pieds, sommé d'un heaume coiffé d'un tortil à ses couleurs et cimé d'une tête et d'un col de bouc.

Selon Rodovid.org, il est le fils de Nicol de Chiffrevast (n.v. 1310),  Seigneur de Chiffrevast  à Tamerville (50), capitaine de Cherbourg 1354 - 1356 , et dont le premier Château de Chiffrevast fut détruit par Jean d'Harcourt entre 1353 et 1354.

http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article11931

Tamerville se situe au nord immédiat de Valognes

Jean ou Jehan de Chiffrevast ou de Siffrevast était né vers 1330, et fait chevalier vers 1350, date à laquelle il était  seigneur de Chiffrevast, Tamerville, Huberville, Ivetot (Yvetot), Prétreville, Bunchon, Val-de-Sie (Le Valdécie), etc. Il fut Écuyer du Roi, Chambellan de Philippe de Bourgogne, fils de France, Capitaine et gouverneur des villes et Château de Valognes. En 1395 il fut confirmé dans ses propriétés par Charles VI.

Il épousa Guillotte [Marguerite] de la Houssaye  née vers 1330 . Leur fille Huguette épousa Robert de Percy.
Ce fut  en 1384, que Sylvestre approuva la fondation des chapelles St. Georges (dit le jeune), et St.-Christophe, faite à un même autel , par Jehan de Siffrevast ou de Chiffrevast .
.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

2°) À droite : Marguerite de Houssaye présentée par sainte Madeleine et sainte Marguerite.

Guillotte de Houssaye était issue d'une ancienne noblesse de Normandie connue depuis les années 1200. Elle est la fille d'Eustache de Houssaye et de Tomasse de Beaumanoir.

Elle est présentée en premier lieu, selon l'inscription placée en dessous, par sainte Madeleine (S. MAGDALENA), mais j'ignore si cette inscription est due à un restaurateur. En effet, Marie-Madeleine est rarement représentée les cheveux recouverts par un voile. 

La seconde sainte serait sainte Marguerite d'Antioche, dont les attributs , un crucifix et un dragon dont elle s'extrait, sont absents ici. Guillotte est un diminutif de Marguerite.

La donatrice est vêtue d'un surcot ouvert rouge fourré d'hermines sur un surcot fermé rose ou pourpre. Elle est coiffée du touret et ses cheveux sont ramassés sur la tempe en deux volumineux chignons.

 

 

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

C'est l'examen de mes photos qui me permet de voir un détail singulier. La donatrice est tournée vers la Vierge, qui lui tourne le dos tandis que c'est l'Enfant qui dans un charmant mouvement, se libère des bras maternels pour tendre les siens vers dame Guillotte. Je m'aperçois qu'il lui tend (ou qu'il reçoit d'elle ?) un objet (qui m'a d'abord évoqué une tétine !). Est-ce une bague ? 

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

IV LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES BLASONS DES CHIFFREVAST ET HOUSSAYE.

.

"Sur un fond d'azur devenu verdâtre, mais encore semé de lis d'or apparaissent les armoiries des deux époux, le premier écu est bandé d'argent et de sable de six pièces; ces dessins et ces couleurs se retrouvent sur le vêtement de Jean de Chiffrevast, qui était alors gouverneur de Valognes. Les autres armes appartiennent à la jeune épouse, et sont échiquetées d'argent et d'azur." (Pigeon 1876)

.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

Peintures murales (v. 1384) de la chapelle de Chiffrevast, cathédrale de Coutances. Photographie lavieb-aile septembre 2018.

.

SOURCES ET LIENS.

— BOESPFLUG (François), 2009, , « La Trinité dans l’art breton (xve-xviiie siècle) », Revue des sciences religieuses [En ligne], 83/4 | 2009, mis en ligne le 15 novembre 2013, consulté le 04 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/rsr/441 ; DOI : 10.4000/rsr.441

— BOESPFLUG (François), La Trinité dans l’art d’Occident (1400-1460). Sept chefs d’oeuvre de la peinture, préface de Roland Recht, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, 22006.

— BOESPFLUG (François), « La Trinité dans l’art alsacien (XIIe-XVe siècle). À propos de quelques oeuvres, du Hortus Deliciarum à la tapisserie de Saint-Jean-Saverne », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, XL, 1997, p. 99-123.

— BOESPFLUG (François), ZALUSKA ( Yolanta) , Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe Concile du Latran (1215)  Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1994  37-147  pp. 181-240.

— DELAMARE (Abbé), Essai sur la véritable origine et les vicissitudes de la cathédrale de Coutances, Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, Volume 12, 1841

https://books.google.fr/books?id=SvdbAAAAcAAJ&vq=chiffrevast&dq=band%C3%A9+d%27argent+et+de+sable+de+six+pi%C3%A8ces+chiffrevast&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— PIGEON (A), 1876,  Histoire de la cathédrale de Coutances. Imprimerie de E. Salettes Fils, Libraire-Éditeur, 392 pages

https://books.google.fr/books?id=rLEVAAAAYAAJ&pg=PA340&dq=%22peintures+murales%22+chiffrevast++coutances&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiT8qul7ufdAhVLXRoKHSAoCzsQ6AEIKDAA#v=onepage&q=%22peintures%20murales%22%20chiffrevast%20%20coutances&f=false

— TOUSTAIN DE BILLY (René), XVIIe siècle, publié en 1874 et 1180, Histoire ecclésiastique du diocèse de Coutances.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36191f.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36192s/f3.item.r=chiffrevast

— 

http://le50enlignebis.free.fr/spip.php?article10246

 

http://fr.rodovid.org/wk/Personne:585638

http://cathedralecoutances.free.fr/chapelles.htm

Fiche pdf Cathédrale de Coutances :

http://www.discip.ac-caen.fr/aca/serviceseducatifs/pdf/coutances_cathedrale_fiche.pdf

Partager cet article
Repost0
Published by jean-yves cordier - dans Peintures murales
19 septembre 2017 2 19 /09 /septembre /2017 20:43

.

 

.

Le fruit d'une remarquable restauration.

.

La chapelle Saint-Jacques, située dans le petit hameau de Saint-Léon à Merléac, est un joyau d'architecture religieuse parmi les plus remarquables de Bretagne. Datant du XIVe siècle, elle fut ornée le siècle suivant d'un ensemble exceptionnel de peintures murales, d'une voûte lambrissée peinte et d'une somptueuse maîtresse-vitre. 

 

En 1853, A. Marteville et P. Varin en donne une description  dans leur nouvelle édition du Dictionnaire d'Ogée page 30 : elle ne parle pas des peintures murales, mais signale la menace de ruine de la chapelle :

"La chapelle de Saint-Léon est un monument remarquable. Elle a environ 20 m . de longueur, sur 12 m de large ; sa plus grande hauteur sous voûte est de 12 mètre. Elle se partage en trois nefs régulières que séparent huit colonnes formées par un assemblage de quatre colonnettes, excepté l'une d'elles, qui en a douze, parce qu'elle soutient une partie de la tour. Chaque colonne a pour pendant une colonnette engagée dans le mur. Les arcades et les fenêtres sont à ogives : derrière le maître-autel est une rosace ornée de vitraux coloriés, ainsi que toutes les autres ouvertures. Cette chapelle est ornée de peintures sur bois dont quelques-unes sont remarquables et bien conservées : elle demande de grande réparations, et mérite à tous égards qu'on la sauve de la destruction qui la menace."

 

En 1859, Pol Potier de Courcy louait "dans la paroisse de Merléac, la belle chapelle qu'on y voit encore, si remarquable par ses vitraux et ses peintures sur bois," mais ne signalait pas les fresques de la nef.

Mais en 1861 et 1865, J. Geslin de Bourgogne, qui présida la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, mentionne bien "les fresques de la Passion de S-Léon à Merléac" (Anciens évêchés de Bretagne vol.3 p. clxv). Dans  un rapport de 1860, il  avertit de l'état de dégradation des toitures, des charpentes et des lambris. Malgré ce rapport, expédié au Ministère, et sans attendre la visite de l'architecte Lambert, la commune commença la démolition des toitures mais, ne possédant pas les ressources nécessaires pour continuer les travaux, l'édifice resta sans protection jusqu'à ce que Geslin de Bourgogne fasse démonter d'urgence les vitraux et les lambris. D'après le devis de l'architecte Lambert les toitures de la nef furent refaites entre 1864 et 1865, et les lambris refixés sur des planches neuves. Lire : J. Geslin de Bourgogne, "Église Saint-Jacques à Saint-Léon, en Merléac", dans Bull, et mém. de la Soc. d'émul. des Côtes-du-Nord, II, 1865, p. 1-17.

Le classement de la chapelle intervint en 1908.

En 1987, Javier Barral I Altet déplorait encore la dégradation des peintures : 

Les vestiges d'un grand programme iconographique à Merléac .

"L'église Saint-Jacques, située dans le hameau de Saint-Léon, à 2 km de Merléac, était en construction en 1317 et en cours de décoration en 1402, date inscrite sur la grande verrière de l'église. Les sources ne mentionnent pas souvent cet édifice, avec lequel on met en relation l'évêque de Saint-Pol-de-Léon (1428) et de Vannes (1433), mort en 1448, Jean Validire, originaire de Saint-Léon. On lui attribue habituellement la commande du décor de l'église Saint-Jacques sans que l'on puisse apporter d'autres preuves à cette attribution que le lieu d'origine de cette personnalité.

La chapelle Saint-Jacques est un édifice de plus de 20 m de long qui forme un grand rectangle divisé dans le sens de la longueur en trois nefs, dont la centrale double la largeur des latérales. Une très grande baie vitrée ouvre le chevet plat à l'est. Les murs intérieurs de l'édifice et les arcades brisées qui séparent les nefs étaient ornés de peintures murales. Des lambris peints couvraient les trois voûtes, depuis le mur de façade jusqu'au chevet. Cet ensemble exceptionnel qui combine les peintures murales, les lambris peints et les vitraux, dans un édifice au plan régulier et homogène, dénote probablement une exécution rapide. [...] L'ensemble était complété par le décor peint de la nef principale, aujourd'hui pratiquement perdu, mais qui comportait un cycle de la Passion figurant au moins les épisodes compris entre l'entrée à Jérusalem et la Résurrection. Dans l'état actuel de conservation de ce décor, il est difficile de proposer une date précise." Barral I Altet, 1987

En 1996, les bas-cotés furent restaurés, mais malgré cela, jusqu'en 2010, le constat était bien triste : l' intérieur,  très humide, était recouvert d'une couleur verdâtre, la  voûte lambrissée se dégradait et les fameux vitraux de 1402 étaient  en piteux état. La chapelle a alors  bénéficié de 2010 à 2017 d'une restauration complète pour restaurer la voûte, les  peintures murales et les vitraux.  Le coût des deux tranches de travaux s'est élèvé  à 753.820 €, dont 150.764 € est à la charge de la commune. 

En juillet 2017, les travaux de restauration de la chapelle  ont été inaugurés en grande pompe en présence du Préfet  Yves Le Breton, du président du conseil départemental Alain Cadec, du député Marc Le Fur, de  Christine Jablonski, conservatrice des Monuments historiques à la direction régionale des affaires culturelles de Bretagne.  Le père Laurent Le Meilleur, curé de Loudéac a béni le sanctuaire. 

   Lors de cette restauration, les fresques ont été complètement dégagées et  se sont révélées d'un intérêt  exceptionnel. Aussi leur découverte lors des Journées du Patrimoine 2017 constitue un grand moment.

.

.

 

 

Vue générale du chœur de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Vue générale du chœur de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Vue générale du chœur de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

Vue générale du chœur de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

.

DESCRIPTION.

Les murs surmontant les cinq grandes arcades sont ornés de peintures consacrées à 11 scènes du cycle de la Passion du Christ. 

Plan :

1. Les Rohan en donateurs face à la Vierge. Dernière scène du coté nord.

2. Les six premières scènes de la Passion, coté nord de la nef, de l'ouest à l'est. 

  • L'Entrée à Jérusalem

  • La Cène.

  • L'agonie au Jardin des Oliviers

  • L'Arrestation du Christ et le Baiser de Judas

  • La Comparution devant Pilate

  • La Flagellation

3. Les cinq scènes de la Passion du  coté sud de la nef, d'est en ouest.

  • Le Portement de Croix.

  • La Crucifixion

  • La Mise au Tombeau

  • La Résurrection

  • Les Saintes Femmes au Tombeau

 

    .

     

     

    Peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

     

     

    1. LES ROHAN EN DONATEURS DEVANT LA VIERGE À L'ENFANT.

     

    .

    Attention, toutes les allégations d'identifications me sont personnelles, car je n'ai pas trouvé de documentation valide sur cette peinture à fresque, hormis l'identification d'Alain IX de Rohan. Or, je n'ai aucune compétence sur ces sujets. À vos pincettes !

    D'autre part, j'ai du, pour une meilleure lisibilité des images, les contraster au maximum, au dépens de la fidélité à l'aspect des peintures sur place, vues du sol.

    .

    Il faut remarquer d'abord que les intrados des arcs sont ornés des armoiries des Rohan : de gueules à neuf macles d'or, ce qui conforte l’appartenance médiévale de la paroisse au vicomté de Rohan et au diocèse de Quimper, associées aux hermines qui renvoient à l'alliance avec la Maison de Bretagne,  ou plus précisément au mariage d'Alain IX de Rohan avec Marguerite de Bretagne, en 1407. 

    .

     

     

     

     

    Intrados des arcades, aux armes de Rohan et de Bretagne,  chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Intrados des arcades, aux armes de Rohan et de Bretagne, chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Voici la scène des donateurs devant la Vierge. Elle occupe l'extrémité du mur nord de la nef, juste avant le pignon qui forme le chœur, c'est à dire la place d'honneur "du coté de l'évangile" et elle ferme, avec la maîtresse-vitre, le coin nord-est de ce chœur. Elle montre un couple et leurs deux enfants, chacun présentés par un saint ou une sainte, agenouillés devant la Vierge et son Fils, à l'intérieur d'une vaste pièce rythmée par trois fines colonnes soutenant des arcades en anse de paniers. Au dessus du plafond aux solives apparentes, on entrevoit à droite de possibles maisons. Nous pouvons imaginer être dans une chapelle seigneuriale.

     

    .

    Les Rohan en donateurs devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Les Rohan en donateurs devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    La Vierge à l'Enfant.

    .

    Elle est assise, n'est pas couronnée mais nimbée, elle porte un voile sur ses cheveux et un manteau. Sa tête, vue de trois-quart, est penchée vers son fils.

    L'Enfant, cheveux bouclés, vêtu d'une longue robe,  porte un nimbe crucifère. Il lève la main droite en signe d'accueil ou de bénédiction du donateur et de sa famille. Je ne distingue pas clairement la main gauche.

    .

    la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.
    la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Alain IX de Rohan devant la Vierge.

     L'identification de ce personnage aurait été affirmée par des travaux récents de la DRAC auxquels je n'ai pas accès.

    Alain IX de Rohan ( vers 1382- 1462 ), fils de Alain VIII de Rohan, portera à partir de 1429 le titre de vicomte de Rohan, et de seigneur de Léon. Il resserra les liens avec la Maison de Bretagne par son premier mariage en 1407 avec Marguerite de Bretagne (1392 -1428), fille du duc  Jean IV de Montfort. De cette union naissent un fils et quatre filles : Alain de Rohan (1408-1449 au siège de Fougères) ; Béatrix de Rohan (????-1418), morte jeune ; Marguerite de Rohan (vers 1412-1497) ; Jeanne de Rohan (1415 – après 1459) ; Catherine de Rohan (vers 1425 – après 1471).

    Puisqu'Alain IX est accompagné ici  de son épouse, d'un fils d'une dizaine d'année et d'une fille plus grande, j'en déduis que  la scène se passe vers 1418, mais la jeune fille me pose quelques difficultés.

    .

    Les Rohan en donateurs devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Les Rohan en donateurs devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Saint Georges (?) présentant Alain IX.

    Ce saint est ou semble barbu, il porte une armure recouverte d'un tabard à croix rouge. Il tient dans la main gauche le fanion aux armes des Rohan à neuf macles. J'ai cru que le nombre de macles des Rohan n'était passé de sept à neuf que dans la branche des Rohan-Gié, mais il semble que ce nombre n'est lié qu'à la forme des blasons, la pointe étroite initiale ne permettant d'en loger qu'une seule. Puisque les fanions sont ici rectangulaires, les neuf macles trouvent facilement place.

    A propos des macles des Rohan, voir :

    http://www.lavieb-aile.com/2017/08/la-chiastolite-une-andalousite-de-sainte-brigitte-56-a-l-origine-des-macles-des-rohan.html

    Voir aussi René Ier de Rohan donateur du vitrail de La Martyre.

    On pourrait s'attendre à voir Alain IX présenté par saint Alain ou Alan, un ermite devenu le quatrième évêque de Quimper au 6ème ou 7ème siècle, mais, à l'évidence, ce n'est pas ici un saint évêque .

    Dans la cathédrale de Quimper, la baie 109 (qui a été vitrée vers 1417, et qui est donc assez contemporaine de ces peintures de Merléac) montre deux saints en armure et tabard orné d'une croix : saint Georges, et peut-être saint Julien. 

    .

    Alain IX de Rohan en donateur devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Alain IX de Rohan en donateur devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Alain IX est agenouillé devant un coffre bas et rectangulaire sur lequel il a posé son casque. C'est un bassinet à visière articulée conique ("museau"), qui "resta en usage jusqu'à la fin du XVe siècle" (Wikipédia). Il dispose de pièces protégeant la gorge (gorgerin). Voir les casques des deux saints chevaliers de la baie 109 de Quimper, assez similaires.

    Il porte sur son armure un tabard à ses armes, puisque un, ou peut-être deux losanges sont visibles. Ses cheveux sont longs. 

    .

     

     

    Alain IX de Rohan en donateur devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Alain IX de Rohan en donateur devant la Vierge à l'Enfant, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Marguerite de Bretagne, épouse d'Alain IX, présentée par sainte Marguerite.

    L'identification de la sainte (nimbée, vêtue d'un corsage et d'une robe recouverts par une cape) ne repose que sur la fleur qu'elle tient ostensiblement comme son attribut. Certes, ce n'est pas là l'attribut officiel de Marguerite d'Antioche, mais je n'ai pas mieux dans mon jeu.

    L'identification de la femme découle de celle d'Alain IX, et de la présence sur les arcades des hermines de la Maison de Bretagne. Comme son époux, elle est agenouillée derrière un coffre, mains jointes. Elle porte un bustier à décolleté arrondi, sans ceinture, s'évasant sous la taille sur une robe rouge frappée de quatre macles bien visibles. Elle porte donc les armes des Rohan, mais le pan jaune dissimule peut-être une ou deux hermines.

    Sa coiffe à cornes est remarquable mais difficile à détailler.

     

    Marguerite de Bretagne, épouse d'Alain IX présentée par sainte Marguerite, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Marguerite de Bretagne, épouse d'Alain IX présentée par sainte Marguerite, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

     

    Marguerite de Bretagne, épouse d'Alain IX présentée par sainte Marguerite, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Marguerite de Bretagne, épouse d'Alain IX présentée par sainte Marguerite, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Dans la salle, un peu en arrière des parents, voici les deux enfants. Le premier est un garçon.

    .

     

    La famille de Rohan devant la Vierge, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    La famille de Rohan devant la Vierge, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Alain de Rohan, fils d'Alain IX, en armure, présenté par un saint chevalier en armure (saint Georges ?).

    Le saint qui tient la bannière à neuf macles est bien revêtu d'une armure, et sa tunique est marquée d'une bande verticale jaune divisée en carrés, mais formant une croix avec la  bande rouge horizontale.Est-ce à nouveau saint Georges, comme pour le papa ?

    .

    Alain de Rohan présenté par un saint chevalier,  peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Alain de Rohan présenté par un saint chevalier, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Le fiston, aux cheveux coupés court, "au bol", fait tout comme son père : même armure, même casque, même coffre en guise de prie-dieu, mêmes mains jointes, et même surcot rouge au dessus de l'armure. Les quatre macles sont bien visibles.

    Alain de Rohan , né en 1408, vicomte de Porhoët  épousera en 1443 sa cousine Yolande de Montfort-Laval , avant de mourir en 1449 au siège de Fougères. 

    .

     

    Alain de Rohan présenté par un saint chevalier,  peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Alain de Rohan présenté par un saint chevalier, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    Marguerite de Rohan présentée par sainte Marguerite d'Antioche.

     

    Derrière le jeune vicomte de Porhoët vient une sainte présentant un crucifix. C'est sans hésitation sainte Marguerite d'Antioche, qui usa de son crucifix comme d'un canif pour sortir du ventre du dragon qui en avait fait son souper. Et qui s'en repentit.

    En toute logique, la sainte présente sous son patronage non pas la fille aînée du couple de Rohan, prénommée Beatrix, et morte en 1418, mais la deuxième, qui porte le prénom de Marguerite. Cette Marguerite de Rohan, qu'on ne confondra pas avec ses homonymes, est née vers 1412. Elle est habillée exactement comme sa mère, et ce serait une erreur de se fonder sur cette représentation pour évaluer son âge à la date où fut peinte cette fresque. Je peux lui annoncer qu'elle épousera en 1449 Jean de Valois-Orléans dit « Jean II de Valois-Angoulême » (1399-1467), comte d'Angoulême et de Périgord. Le frère de notre grand poète Charles d'Orléans ! Mieux encore, je vais lui prédire qu'elle sera la grand-mère d'un roi de France, et lequel ! François Ier.  

    Son livre d'Heures est posé devant elle sur le banc. 

    Sa coiffure est mieux visible que celle de sa mère. Les  cheveux, ramenés en arrière du front, et emmaillotés dans une résille  forment deux lobes latéraux, au dessous d'un escoffion carré (une construction rembourrée d'étoupes, entourée de riches étoffe orné en son centre d'un bijou.

     

    La jeune Marguerite de Rohan présentée par sainte Marguerite,   peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    La jeune Marguerite de Rohan présentée par sainte Marguerite, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

     

    La jeune Marguerite de Rohan présentée par sainte Marguerite,   peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    La jeune Marguerite de Rohan présentée par sainte Marguerite, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .

    .

    2. LES SIX SCÈNES DE LA PASSION DU COTÉ NORD.

    Le  cycle de la Passion démarre immédiatement à gauche du portail d'entrée, sur le mur de gauche.

    .

    Premières scènes de la Passion, coté nord de la nef,   peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    Premières scènes de la Passion, coté nord de la nef, peintures murales de la chapelle Saint-Jacques à Saint-Léon, Merléac. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

    .