Le retable de sainte Anne trinitaire (vers 1660) de l'église de Lampaul-Ploudalmézeau. Le groupe incomplet de Saint Yves entre le Riche ...(manque le Pauvre).
Sur sainte Anne trinitaire (avec la Vierge et Jésus) , voir
Voir aussi :
GROUPES DE SAINTE ANNE TRINITAIRE de BRETAGNE.
- Groupes dits de Sainte-Anne Trinitaire : l'ensemble de la vallée de l'Aulne
- Anne trinitaire de l'église de Guimaëc.
- Anne trinitaire de l'église de Plougasnou.
- Sainte-Anne trinitaire du Musée départemental de Quimper.
- L'église du Vieux Bourg à Lothey : Anne trinitaire.
- La chapelle Sainte-Anne à Daoulas.
- Anne trinitaire de l'église Saint-Thomas de Landerneau.
-ailleurs :
.
Sur Lampaul-Guimiliau :
- La "Descente de croix" ou mieux Déploration à six personnages (chêne polychrome, XVIe siècle) de l'église de Lampaul-Guimiliau.
- La Poutre de Gloire de l'église de Lampaul-Guimiliau et ses douze Sibylles.
.
Voir encore, sur saint Yves:
- Le groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre (bois, XVIIe siècle) de la cathédrale de Tréguier.
- Le groupe de saint Yves entre le Riche et le Pauvre de la chapelle de Quilinen à Landrévarzec. Bois, XVIe siècle.
-
Saint Yves entre le Riche et le Pauvre, bois polychrome du XVIe siècle de la cathédrale de Quimper.
-
Saint Yves entre le Riche et le Pauvre, chapelle Saint-Adrien de Plougastel XVIIe siècle
-
L'église Sainte-Marie-Madeleine de Dinéault V : Le triptyque de saint Yves entre le Riche et le Pauvre. (XVIIe siècle)
-
La statue de saint Yves sur le calvaire de saint Exupère à Dinéault.
-
Les vitraux de l'église de Moncontour. I. La baie 7 : la verrière de la vie de saint Yves (1537).
.
.
.
Le chanoine Jean-Marie Abgrall a décrit dès 1891 ce retable, ainsi que l'ensemble de l'église, avec cette précision qui témoigne de sa passion pour notre patrimoine. Un siècle plus tard, René Couffon ne trouve rien à y ajouter.
" Autel de Sainte-Anne. Dans le retable, on trouve d'abord, en grandes statues, le groupe de sainte Anne et de la Sainte Vierge portant l'Enfant-Jésus ; puis, dans les côtés, saint Joseph et saint Joachim. Au haut, un saint Évêque, sainte Barbe et sainte Marguerite. Dans les petites niches du bas, les statuettes de saint Hervé l'aveugle, avec son loup traditionnel et Guic'haran, son guide. Saint Yves assis, portant surplis, camail et bonnet carré. Le Riche de saint Yves, tenant sa bourse et son argent ; le Pauvre de saint Yves manque. Enfin, saint Cadou, vêtu en moine, portant un livre et une cloche." (Abgrall 1891 et 1916)
- "Bas-côté sud : l'autel de sainte Anne avec retable à quatre colonnes lisses fin XVIIe: dans la niche centrale, groupe de sainte Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus ; de part et d'autre, statues de saint Joachim et de saint Joseph. - Dans les niches de l'entablement, statues de sainte Barbe, d'un saint évêque et de sainte Marguerite. Au bas du retable , dans de petites niches, statuettes : saint Hervé, saint Yves, le Riche, saint ermite à clochette (Cadou ?)" (Couffon 1988)
.
La fin du XVIIe siècle correspond, à Lampaul-Guimiliau, à une période de construction et de décoration . La construction de l'ossuaire (ou chapelle de la Trinité) date de 1667-1669, l'Arc de triomphe porte la date de 1668, et la sacristie est construite en 1673-1679 ; une fontaine dite Feunteun-Bol, est datée de 1661. En 1676, le sculpteur Anthoine réalise et signe la Mise au Tombeau en pierre ; en 1684, François Lerrel réalise les lambris sud du chœur. Et l'église conserve encore aujourd'hui la bannière de saint Paul Aurélien tissée en 1667.
C'est à la même époque que le chœur et les chapelles reçoivent les sept retables. Leur datation précise n'est pas connue. Néanmoins, dans le cas de ce retable de sainte Anne, nous pouvons remarquer que le tableau dit de la Sainte Famille, placé au-dessus de la porte sud provient selon Couffon "du retable du midi de la chapelle Sainte-Anne". Or, il est signé et daté : "FLOCH. FECIT. 1662".
.
Le tableau de N. Floch, 1662.
La Vierge présente son Fils à sainte Anne, en présence de Joachim et de Joseph, avec au sommet dans la nuée, Dieu le Père la tête encadrée du triangle trinitaire. Deux anges tendent des couronnes de fleurs.
L'inscription de signature est N. FLOCH, 1662.
Nicolas Floch, sieur de Porzmorvan (vers 1616-Landerneau, 1683) et.st un peintre vitrier de Landerneau, connu pour avoir penit une image de sainte Anne, de Notre-dame et de saint Joseph pour l'église de Plougastel en 1632, puis de saint Jean, saint Nicolas et sainte Catherine pour Locronan en 1638. Il intervient en 1656 sur un autel à Saint-Thomas de Landerneau, et en 1376 sur le lambris de Saint-Divy, en 1671 à l'hôpital de Landerneau, en 1680 sur un tableau de Saint-Thomas de Landerneau, et en 1682 à l'église Saint-Houardon de Landerneau (Hamoury, 2010).
.
Sainte Famille, Tableau de Nicolas Floch (1662), église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 30 mars 2019.
Sainte Famille, Tableau de Nicolas Floch (1662), église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 30 mars 2019.
.
.
Le retable de sainte Anne.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
1°) La niche centrale : groupe de sainte Anne trinitaire.
Sainte Anne, à droite, tient dans la main gauche une fleur d'or, symbole de la pureté, tandis qu'elle place sa main droite derrière le dos de sa fille, la Vierge Marie. Celle-ci porte l'Enfant-Jésus vêtu d'un pagne et tenant le globe le qualifiant comme Sauveur.
Les deux femmes sont debout, elle ne se regardent pas, elles ont en commun non seulement la robe gris taupe serrée par une ceinture dorée très haute, sous la poitrine, mais aussi une posture droite, fière ou hautaine, et la sévérité de leurs traits. Comme c'est la règle, l'artiste différencie la grand-mère, avec sa guimpe et son voile ne laissant paraître le moindre cheveu, et la fille aux cheveux libres sur les épaules, sous un petit voile blanc.
On sait ce que ce thème est une défense ou une illustration de la conception immaculée de Marie, et aussi de l'élection prédestinée d'Anne, qui fut conçue et enfanté sans péché. Placée à la charnière entre Ancien et Nouveau Testament (comme Jean-Baptiste et Elisabeth), Anne prend place dans l'étude typologique des Écritures. Enfin, c'est une modulation terrestre et féminine du thème de la Trinité.
Tout cela, que j'ai exploré dans mes différents articles sur ce thème, est désormais clairement exposé dans le travail d'Annie Cloulas Brousseau et dans l'article Wikipédia
http://ste.anne.trinitaire.online.fr/introduction.php
ttps://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Anne_trinitaire
Mais nous sommes loin, ici, des charmantes compositions des groupes trinitaires de la vallée de l'Aulne, avec leurs femmes assises, les différences de taille accentuées entre mère et fille, les regards et gestes complices, et l'enfant situé comme divin objet transitionnel entre elles.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
LES STATUETTES DE L'ÉTAGE INFÉRIEUR.
.
LE GROUPE INCOMPLET DE SAINT YVES ENTRE LE RICHE ET LE PAUVRE (vers 1660 ?).
.
1°) Le Riche.
Il porte les cheveux longs et la moustache torsadée et la barbiche en pointe à la Louis XIII. Ce style capillaire a disparu sous Louis XIV. Ce personnage date plutôt de 1645, car, plus tard, en 1655, la barbiche se réduisit à une petite touffe en mouche avant de disparaître en 1660. Mais cela ne nous donne pas la date de la statue, car l'artiste a pu choisir de montrer un seigneur du temps jadis.
Il s'est choisi une toque du plus beau rouge, à bords hauts, relevés et évasés. Et il a placé au centre un bijou doré, un médaillon à trois épaisseurs ; celle du centre, polyédrique, correspond peut-être à un joyau.
Son habillement comporte :
Une chemise blanche, à petit col en pointe, et dont les poignets sont dorés.
Un pourpoint bleu sans manches, s'élargissant pour laisser voir la chemise, en deux pans (sans bouton pour la moitié inférieure) dont les pointes ne descendent pas plus bas que l'aine. Ce pourpoint n'est pas un justaucorps, avec ses poches et ses boutons (jusqu'à 46) ; or c'est vers les années 1660 qu'il décline, pour disparaître vers 1680.
Une aumônière dorée, munie d'une sangle passée autour de la taille. Les angles du fond s'ornent de glands.
Une culotte (chausse) dorée, descendant une main au dessus des genoux, plissée en épais plis : on peut parler de rhingrave, à la mode en 1660-1670. Les auteurs de l'article Rhingrave soulignent sa persistance en Bretagne sous la forme des bragou-braz, mais le seigneur de Lampaul-Ploudalmezeau porte bien une rhingrave. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhingrave_(v%C3%AAtement)
Des hauts de chausse bleus
Des bas blancs serrés par des galants dorés noués sur le coté extérieur.
Une paire de souliers de couleur beige, souples, longs et fins, sur une semelle bien différenciée, un talon bottier, dont les quartiers se prolongent en rubans noués en rosette (et non en aile de moulin), et une languette qui dessine sa langue bien visible devant la cheville.
Mais le plus extraordinaire est son manteau. Il n'a pas de manches, mais seulement des fentes par où passent les bras. De couleur vermillon, il est fermé par cinq boutons dorés sur le tiers supérieur, puis, au dessus d'un passant également doré, il s'évase en un pan si long qu'il couvre les talons, mettant en évidence la doublure blanche, surement de soie.
Au niveau des épaules, rembourrées, ou grâce à deux boutons décoratifs des manches, son habit montre à qui veut le voir que son propriétaire aime l'or.
S'il tend au juge de Tréguier, l'Official du diocèse, une pièce d'or, il en remet une bonne poignet dans son escarcelle.
.
Au total, mise à part la moustache et sa barbiche, désuète, l'ensemble est cohérent pour une datation avant 1670-1680, et donc vers, ou un peu avant 1660.
A une époque où la majorité (50 à 75 % ?) des habits étaient noirs, et où des lois somptuaires ne permettaient pas de porter n'importe quelle couleur, la tenue rouge et or de cet homme signe son extraction noble d'un milieu hors du commun. Ce n'est pas un petit juge qui va s'opposer à son ascension, et, à défaut de manches, il a le bras long.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
.
Saint Yves.
Le Riche ? Il ne le regarde même pas ! Assis comme il se doit dans le cadre de ses fonctions, il se tourne vers le Pauvre. Le sculpteur lui fait porter l'habit de recteur de Louannec, avec la barrette (à houppe) — qui est aussi alors le bonnet carré des docteurs en théologie, des juges et des avocats —, le camail, le surplis, et la cotte talaire. Yves de Kermartin n'aurait pas apprécié que le peintre ajoute toutes ces touches de couleur or un peu partout.
Le geste des deux mains est celui qui est déjà noté sur d'autres groupes de saint Yves : une paume levée, saisi dans l'éloquence de la plaidoirie ou de l'audience, l'autre tournée vers le plaideur (ou tenant le rouleau de parchemin).
.
Enfin, le Pauvre est jugé in absentia, depuis longtemps, car sa statuette était déjà absente en 1891 lors de la visite de l'abbé Abgrall. Mais on l'imagine très bien.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
.
Saint Hervé, son jeune guide et son loup apprivoisé.
On sait que saint Hervé, venu de Grande-Bretagne et fondateur d'un monastère à Lanhouarneau, était aveugle : il a ici les yeux mi-clos et marche avec un bâton, conduit par le jeune Guic'haran . On sait aussi qu'après qu'un loup ait mangé son chien, Hervé l'obligea à le remplacer.
Saint Hervé est figuré en habit de Frère Prêcheur, avec la tunique blanche (dont on voit la ceinture), la bande centrale du scapulaire, et le manteau noir à capuce. Comme pour saint Yves, les rehauts de peinture or sont dus au zèle d'un artiste rénovateur.
Le garçon, vêtu en petit paysan breton avec la culotte, la tunique, ...et le chapeau rond, porte un bissac sur l'épaule droite.
.
L'élément anecdotique amusant, c'est la muselière et le double collier servant de harnais pour le loup. On retrouve cela au Musée du Loup de Le Cloître- Saint-Thégonnec.
Saint Hervé est, avec saint Yves, le saint le plus vénéré en Bretagne. On trouve sa statue un peu partout, mais notamment tout près d'ici, sur le retable de Guimiliau.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
Saint Antoine.
L'abbé Abgrall y a reconnu saint Cadou , mais je ne trouve pas de confirmation que la cloche soit son attribut. C'est par contre celui de saint Antoine. Le livre est cohérent pour ce fondateur de l'Ordre des Antonins. Je présume qu'il tenait jadis dans la main droite la canne en T ou en tau qui confirmerait mon hypothèse.
.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
.
LES STATUETTES LATÉRALES DE L'ÉTAGE PRINCIPAL : LES MARIS.
.
À notre gauche , à coté de la Vierge: saint Joachim, père de Marie et époux d'Anne.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
.
À notre droite , à coté de sainte Anne : saint Joseph, époux de Marie.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
.
LES TROIS STATUETTES DE L'ÉTAGE SUPÉRIEUR.
.
1. Au centre : un saint évêque. Saint Augustin ?
C'est vous qui voyez. Mais l'évêque d'Hippone est l'auteur de De Trinitate (De la Trinité), thème central ici.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
.
2. Sainte Barbe et sa tour.
Barbe ou Barbara, vierge et martyre, milita pour le dogme de la Trinité de façon spectaculaire, en faisant ouvrir une troisième fenêtre dans la tour où elle avait été enfermée. Cette tour aux fenêtres triples est devenu, avec la palme du martyr, son attribut.
Avec de bonnes jumelles, nous pourrions voir aussi ce qui lui est également caractéristique : son élégance (elle rivalise avec sainte Marie-Madeleine) et son origine orientale ; nous verrions son voile noué en turban, ses boucles d'oreilles et son collier de perles dorées. Son surcot très sexy découpe le contour de ses seins, soit pour reprendre, en l'exagérant, le costume de sainte Anne et de la Vierge avec sa ceinture remontant la poitrine, soit pour souligner qu'elle eut les seins arrachés par ses bourreaux. Un peu des deux, non?
On l'invoque contre la foudre, ou contre la mort subite.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
3. Sainte Marguerite issant de son dragon.
Elle possède, coté nord, un retable rien que pour elle, mais la dévotion pour l'une des 14 grand Intercesseurs (féminin = ?) est immense, aussi grande que celle portée à sainte Barbe.
.
Retable de sainte Anne trinitaire, chapelle sud, église de Lampaul-Guimiliau. Photographie lavieb-aile 16 mars 2019.
.
SOURCES ET LIENS.
—ABGRALL (Jean-Marie), 1891, Notice sur l'église de Lampaul-Guimiliau , Bulletin de la Société archéologique du Finistère .
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207615d/f92.image
— ABGRALL (Jean-Marie), 1916, Notice sur l'église de Lampaul-Guimiliau, B.D.H.A. page 65.
https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eb8a12b7e12798d2ef6eea2b182e7115.pdf
— COUFFON (René), LE BARS ( Alfred), 1988, Notice sur Lampaul-Guimiliau , Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm. ISBN 978-2-950330-90-1.
http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/ffdece473d8b2cacb3b0124f2e647d77.pdf
— COUFFON (René), 1964, Quelques considérations sur la sculpture religieuse en Basse-Bretagne du 12e au 19e siècle In: Bulletins et mémoires. Société d'Emulation des Côtes-du-Nord vol. 92 (1964) p. 21-52
http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_77/La_sculpture_religieuse_en_Basse_Bretagne_.pdf
— HAMOURY (Maud), 2010, La peinture religieuse en Bretagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, Presses Universitaires de Rennes.
.
SALET ( Francis), Thirion Jacques, 1955, . Sculptures bretonnes de la fin du XVIIe siècle. In: Bulletin Monumental, tome 113, n°3, année 1955. p. 218; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1955_num_113_3_8185_t1_0218_0000_1
"Notre confrère M. Couffon a apporté des précisions intéressantes sur la sculpture du Finistère au XVIIe siècle. Etudiant certaines Vierges à l'Enfant de la région, il remarque qu'elles ressemblent aux figures de la Mise au tombeau de Lampaul- Guimiliau, exécutée en 1676 par Anthoine, et aussi à celles du baptistère de Plonevez-du-Faou qu'il attribue, du fait des analogies de facture avec le tombeau de Henri de Lorraine, à l'église Saint-Roch de Paris, à Nicolas Renard, qui devint chef de l'atelier des sculpteurs de la Marine, à Brest, en 1697.
Un grand nombre de statues du Finistère seraient donc l'œuvre de ces artistes envoyés par Colbert, qui constatait qu'il n'y en avait pas alors dans la région qui fussent capables de traiter de grandes figures. M. Debidour, dans son ouvrage récent sur La sculpture bretonne, arrivait, de son côté, à la même conclusion.
Couffon montre encore que quatre statues de l'Hôpital-Camfrout — un Crucifix, la Vierge, saint Jean, saint Yves — doivent être données à Anthoine. Elles datent de 1684. Au total, l'auteur groupe autour du nom de cet artiste un ensemble de quinze statues. D'autres, moins bien traitées, sont des travaux de son atelier. Ces productions des sculpteurs de la Marine tranchent sur ce qu'on faisait avant eux dans la région.
Les retables nombreux dus aux frères Le Déan, de Quimper, ou à Maurice Leroux, de Landernau, se font remarquer par l'excellence de leur sculpture décorative et la faiblesse de leurs statues, ce qui vérifie les dires de Colbert.
Pourtant, il y avait à Morlaix de très bons sculpteurs : Jean Berthoulous, Louis Palmay, Nicolas Halleguen, qui travaillaient dans la première moitié du xviie siècle.
A la fin du siècle, et en dehors des artistes de la Marine, quelques sculpteurs bretons se font remarquer au pays de Léon : Jacques Lespaignol, à Morlaix, avec la Mise au tombeau de Saint-Thégonnec, son œuvre maîtresse ; les Lerrel, à Landivisiau, avec la chaire de SaintThégonnec ; Jean Cevaër, à Pleyben, qui imite la manière d' Anthoine ; Olivier Daniel, à Quimper. — Mémoires de la Société d'émulation des Côtes- du- Nord, 1955."
.