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3 juillet 2025 4 03 /07 /juillet /2025 19:35

Où je retrouve Antonietta Gonzales à l'exposition ANIMAL!? de Landerneau dans une aquarelle de Marie Bovo.

Comment je remonte, dans mes souvenirs, vers son père Pedro, sa sœur Maddalena, son frère Enrico, tous atteints d'hypertrichose (hyperpilosité).

 

Visitant l'exposition ANIMAL!? du FHEL de Landerneau, je découvre cette aquarelle de Marie Bovo portant le titre Mi ange mi bête, 2024.

Cette aquarelle de la photographe Marie Bovo appartient à une série de 10 , où des fleurs sont jetés sur des journaux pliés, des fruits y sont posés  dans un travail en trompe-l'œil, tandis que des insectes y déambulesnt, des papillons se posent, parfois à côté d'un rouge-gorge mort .

La référence aux enluminures du miniaturiste  Joris Hoefnagel (Anvers 1562-Vienne 1600) m'y semble évidente (je lui ai consacré 15 longs articles ici), et la présence des textes imprimés des journaux (la confrontation  de l'écrit avec les éléments naturels) évoque plus particulièrement le Schriftmusterbuch  et ses 127 pages de modèles d'écriture de Georg Bocksay , ou surtout le Mira calligraphiae monumenta, réalisé vers 1590 à la cour de Rodolph II à Prague.

 

 

 

Mi ange mi bête, Marie Bovo, aquarelle, 2024. FHEL Landerneau, cliché lavieb-aile juillet 2025.

Mi ange mi bête, Marie Bovo, aquarelle, 2024. FHEL Landerneau, cliché lavieb-aile juillet 2025.

Je peux comme chacun identifier ici la branche de figuier ficus carica (comme ici dans les Quatre élements d'Hoenagel) et  les figues, entières et mures (comme au folio 39 de Mira calligraphiae), — mais l'une coupée en deux —, ainsi probablement qu'un hanneton Melolontha melolontha entrouvrant ses elytres. Une mouche se promène sur le papier imprimé. Chacun de ces éléments naturels projette son ombre sur le papier, selon le procédé des miniaturistes de l'école Bruges-Gand dans les marges des  Livres d'Heures depuis la fin du XVe siècle.

La tige fleurie sort de mes compétences, mais elle sera facilement identifiée par un botaniste. J'aimerai qu'il s'agisse de Lilium calchédonicum, que Hoefnagel a représenté au folio 43 de Mira calligraphiae, mais je n'y crois pas trop, ou Lychnis calchedonica du folio 37 (où le trompe-l'œil est poussé jusqu'à feindre que la tige passe par un gousset de velin, et représentée à l'envers de la feuille).

Mais bien entendu, mon regard est happé par les pages de journaux.

Il y en a quatre.

Un grande photo non identifiable. 

Une autre page, du Monde des idées, où je lis Toutes les latitudes ... [socié]ès traditionnelles sur maitrise.. L'occasion de la .

Il s'agit d'un article de Catherine Vincent paru dans Le Monde du 12 juin 2014 : "

Culture. La nuit sous toutes les latitudes.

En Amérique latine, en Afrique ou dans le Grand Nord, les sociétés traditionnelles ont des manières bien différentes de l’Occident de traverser les heures obscures. Tour du monde à l’occasion de la nuit la plus courte de l’année.

Cet article est si interessant que je comprends que Marie Bovo l'ait découpé, et conservé pendant 10 ans. J'ai envie de vous laisser là pour aller le lire, et écouter les ethnologues Aurore Monod-Becquelin et Anne-Gaël Bilhaut,  Guy Bordin, ou Marie-Paule Ferry me parler des indiens Otomi du Mexique, des indiens Zapara d' Equateur, des Inuits et des sorciers du Sénégal. 

Le troisième article, également à l'envers,  a été publié dans Le Monde du 20 juin 2023. Je lis :  "les glaciers de l'Himalaya pourraient disparaître. Jusqu'à 80 % des réserves pourraient fondre d'ici à la fin..." Il est signé d'Audrey Garric.

Mi ange mi bête, Marie Bovo, aquarelle, 2024. FHEL Landerneau, cliché lavieb-aile juillet 2025.

Mi ange mi bête, Marie Bovo, aquarelle, 2024. FHEL Landerneau, cliché lavieb-aile juillet 2025.

On comprend — si cela n'était pas apparu immédiatement en regardant cette Nature morte, Still life des anglais— que le propos de Marie Bojo est une méditation sur le temps, sa nature éphémère, son passage irrémédiable, la mélancolie propre à toute beauté. Comme l'écrivait en légende Joris Hoefnagel au dessus de ses compositions de Lis martagon et de libellules en citant Erasme, FLOS CINIS, "la fleur terminera en cendre" (planche LXIII de l'Archetypa). Ou sur la planche 56 d'Ignis, orné seulement de fleurs de roses l'une en bouton, et l'autre fanée, et citant Ausone, De Rosis nascentibus vers 33-34 :  Haec aperit primi fastigia Celsa obelisci , mucronem absolvens purpurei capitis, Haec modo qua toto rutilanerat Igne Comarum,  pallida collapsis, descritui folijs    "Elle ouvre le sommet de son premier bouton Et libère à son faîte une tête vermeille " / Telle dont flamboyait la chevelure en feu, / Ses pétales tombés l’abandonnent livide."

Hoefnagel, Ignis pl. LVI, Getty Museum

 

 

Venons-en à la quatrième page de journal, la plus visible. C'est encore une page du Monde, du 17 février 2023, signé  Fabrice Gabriel (Collaborateur du « Monde des livres »), et c'est le compte-rendu d'un livre de Mario Pasa : « L’Infante sauvage »  portrait d’une fillette mi-ange mi-bête. "Mario Pasa donne voix au petit personnage velu d’un tableau oublié du XVIe siècle." 

Mi ange mi bête, Marie Bovo, aquarelle, 2024. FHEL Landerneau, cliché lavieb-aile juillet 2025.

Mi ange mi bête, Marie Bovo, aquarelle, 2024. FHEL Landerneau, cliché lavieb-aile juillet 2025.

Pour des raisons mystérieuses (erreur ou difficultés à obtenir les droits), l'article est accompagné d'un portrait d'Antonietta Gonzales, troisième fille de Pedro Gonzales, alors que le livre de Mario Pasa parle de sa sœur aînée Maddalena, et que son ouvrage, édité par Acte Sud porte en couverture le portrait de cette dernière.

 

Le père, les deux  sœurs et le frère Enrico ont tous le visage couvert de longs poils, en raison de cette affection héréditaire, l'hypertrichosa lanuginosa, persistance du lanugo qui couvre le corps du foetus et du nouveau-né.

C'est bien-sûr cet aspect animal troublant de cette famille qui après avoir fasciné leurs contemporains, justifie la présence de cette aquarelle de Maria Bovo dans l'exposition ANIMAL!? de Landerneau.

Je connais bien le portrait d'Antonietta Gonzales, pour l'avoir contemplé au château de Blois encore tout récemment.

 

Portrait d'Antonietta Gonzales par Fontana Lavino

Portrait d'Antonietta Gonzales par Fontana Lavino

Un peu d'histoire (d'après M. Vogel)

En 1547, un garçon de dix ans originaire de Tenerife fut présenté au roi de France Henri II.

Il souffrait d'une maladie rare caractérisée par une pilosité excessive (hypertrichose) sur tout le corps, particulièrement prononcée au niveau du crâne. Après la conquête espagnole des îles Canaries, les Guanches, habitants de Tenerife, furent vendus comme esclaves par les Espagnols, et il est probable que le garçon soit arrivé en France par cette voie. Henri II entretenait une relation ambivalente avec cet enfant. Il le nomma Pierre, issu de la famille Gonsalvez (également appelé Gonsalvus en latin), déjà baptisé de force dans la religion catholique par les Espagnols à Tenerife.

Pierre est un mot qui peut également être utilisé pour désigner une pierre et peut faire allusion au fait que les Guanches de Tenerife vivaient parfois dans des grottes. Henri II fit construire une grotte à Pierre dans son jardin afin que l'enfant puisse vivre dans ce qu'il considérait comme son habitat naturel.
Parallèlement, Henri II veilla à ce que Pierre apprenne le latin, lui apprenant ainsi la langue des érudits et se familiarisant avec les beaux-arts. À la cour de France, Pierre était traité non pas comme une créature sauvage dont la fourrure rappelait celle d'un animal, mais comme un être humain. Ainsi, après avoir appris à lire et à parler le latin, Pierre participa aux rituels de la cour et servit du pain au roi lors de ses repas. Les porteurs de pain à la cour étaient appelés sommeliers de panneterie-bouche. Le fait que Pierre, autrefois un homme sauvage ayant vécu dans une grotte, puisse parler latin et apprendre les rituels de la cour faisait de lui une créature encore plus exotique.

 

Après la mort d'Henri II, son épouse Catherine (née Médicis) prit soin de Pierre. En 1573, Catherine arrangea le mariage de Pierre avec une Française nommée Catherine, qui était probablement l'une de ses servantes. Le couple eut sept enfants. Cinq d'entre eux, nommés Maddalena (née en 1575), Enrique (né en 1576), Francesca (née en 1582), Antonietta (née en 1588) et Orazio (né en 1592), souffraient également d'hypertrichose. 

Tognina (ou Antonietta ou Antonia ?) Gonsalvus, ou encore Conzalves ou Conzales ou Gonzalez est née vers 1588 en France. Née à la cour de France, elle a ensuite vécu auprès de Donna Isabella Pallavicina, marquise de Soragna (Province de Parme). On considère que sa famille représente le cas d'hypertrichose le plus ancien à avoir été décrit de façon certaine chez l'être humain en Europe. 


Les portraits de la famille Gonzalvus
En 1580 ou 1582, les portraits individuels de la famille Gonzalvus (ou Gonzalez) et de leurs deux premiers enfants velus (Maddalena et Enrique) arrivèrent à Munich, à la cour de l'archiduc Guillaume V de Bavière. Aucune source n'indique que ces portraits aient également été réalisés à Munich. Zapperi suppose, en se basant sur la fraise portée par Pierre et ses enfants, que les peintures pourraient avoir été réalisées à la cour de France. L'auteur de ces tableaux est toujours inconnu. Ces portraits  ont été offerts par Guillaume V à l'archiduc Ferdinand II du Tyrol pour son cabinet de curiosités au château d'Ambras près d'Innsbruck. Les cabinets de curiosités (Kunstkammer) sont apparus au XVIe siècle comme collections privées de nobles : princes, ducs ou rois. L'un des premiers cabinets de curiosités (Kunstkammer) a été créé à Munich, à la cour du duc Albert V de Bavière, où travaillait Hoefnagel. L'érudit Samuel Quiccheberg, qui y travaillait, a décrit en 1565 que les cabinets de curiosités devaient contenir des objets des domaines suivants : artificialia, naturalia, scientifica, mirabilia et exotica. Les tableaux de la famille velue Gonsalvus étaient donc prédestinés à être inclus dans un cabinet de curiosités, car ils répondaient à tous les critères. D'une part, ils étaient créés par un être humain, donc un artefact ; D'autre part, les images illustrent une variation inattendue de la nature (naturalia). La famille Gonsalvus a suscité un intérêt scientifique (scientifica) dès son vivant, car elle a été étudiée par deux des médecins les plus célèbres de l'époque.
De plus, on peut certainement les qualifier de miracles (mirabilia), et quoi qu'il en soit, ils l'étaient. 

 

Anonyme, portrait de Pedro Gonsalvus , v1580, huile sur toile 111 x 92 cm, château d' Ambras Innsbruck

 

Anonyme, portrait de Catherine Gonsalvus , v1580, huile sur toile 111 x 92 cm, château d' Ambras Innsbruck
Anonyme, portrait de Maddalena Gonsalvus à lâge de 7 ans environ , v1580, huile sur toile 111 x 92 cm, château d' Ambras Innsbruck
Anonyme, portrait d'Enrico Gonzales à l'âge de 3 ans environ , v1580, huile sur toile 111 x 92 cm, château d' Ambras Innsbruck

 

 

Vers 1582, Joris Hoefnagel qui a travaillé à Munich de 1577 à 1590, d'abord comme peintre de cour du duc Albert V, puis de son successeur Guillaume duc de Bavière, a peint en miniature ces portraits, sur deux feuilles de velin  de 14,3 x 18,4 cm, (donc en miniature), dans le premier volume, Ignis, de ses Quatre éléments, achevés vers 1590 et offerts alors à l'archiduc Rodolphe II, empereur du Saint-Empire germanique depuis 1575, dont Hoefnagel rejoint sa cour à Prague. Ces quatre volumes d'un luxe inoui appartenaient sans doute au  fameux Kunstkammer impérial. Hoefnagel a peut-être peint ces miniatures lors d'une visite au château d'Ambras. 

Ce qui est curieux, c'est que les portraits de Pedro et de Catherine et ceux de Madalena et d'Enrico (dont on voit bien qu'ils sont très inspirés des huiles sur toile de 1580, les tenues vestimentaires et les bijoux en attestent) inaugurent la vaste série des miniatures du volume IGNIS (Feu), de 79 planches, consacré ...aux animalia rationala et aux insecta. Ils ne sont pas placés en introduction du volume Terra des "Quadrupèdes et reptiles". Et ce sont les 4 seuls êtres humains de ce vaste recensement des Animaux de la Nature. (Les deux autres volumes sont consacrés aux Oiseaux, et aux Poissons). En fait, on peut penser que les 4 membres de la famille Gonzales sont ceux qui composent les Animalia rationalia, les Animaux rationels :  la définition de l'Homme comme "animalia rationalia" se fait  en lien avec Abelard (homo est animalum informum rationale et mortalitate), et annonce Hobbes et son homo est corpus animatum rationale.

Dans le cadre de l'exposition ANIMAL!?, on peut donc admirer l'attitude des érudits européens, qui   reconnaissent aux êtres velus  une humanité "rationnelle", comme  en témoigne l'accueil qu'ils ont reçus et l'enseignement dont ils ont bénéficié.

Cette première place se justifie aussi à mon sens comme un inventaire des collections zoologiques du Cabinet de Curiosité et de la Ménagerie des ducs de Bavière et de l'Empereur. Les membres de la famille Gonzales sont considérés comme objets de prestige et de curiosité, peut-être les objets les plus précieux et dignes d'inaugurer ce "catalogue". Ce sont des Curiosité, des énigmes troublantes. Des objets de connaissance (notamment pour les médecins comme Platter et Aldrovandi), et des sujets d'étude qui peuvent être placés dans l'ovale peint à l'or qui entourent chaque miniature, en tant que spécimens.

 

Le portrait de Pedro Gonzales et de son épouse par Hoefnagel

Petrus Gonsalvus est représenté aux côtés de son épouse, qui pose sa main droite sur l'épaule gauche de son mari. Le vêtement de Petrus Gonsalvus diffère de celui de la peinture à l'huile ayant servi de modèle et se compose d'un tissu gris plus simple. Par-dessus, Pedro (Petrus) porte un manteau bleu. Lui et son épouse se tiennent derrière un rocher qui masque leurs jambes (et peut rappeler les grottes del Viento de Tenerife, et ses profondeurs vers d'éventuelles origines).

Le caractère exotique de cet homme sauvage, qui vivait dans une grotte, est accentué par le contraste des vêtements de cour festifs. Pour les trois membres de la famille, les seules zones de peau visibles sont la tête et les mains. Une pilosité excessive est visible sur la tête et le visage du père, de son fils et de sa fille. L'épouse de Petrus Gonsalvus, également représentée, avait une pilosité normale.  La femme ne porte pas de vêtements de cour, mais ses habits et sa coiffure indique une origine bourgeoise.

Joris Hoefnagel, série Animalia Rationalia et Insecta (Ignis) : Planche II, portrait de Pierre et Catherine Gonzales aquarelle et peinture dorée sur parchemin 14,3 x 18,4 cm, Getty Museum

Cette planche est placée en regard d'une page de gauche dont j'ai décrit en 2015 les inscriptions ainsi

a) En haut :

Pronaq [ue] cum spectent Animalia cetera terram: / os homini sublime dedit, Coelumq [ue] Tueri / Iubit, et erectos annonce Sydera tollere vultus « l'homme, distingué des autres animaux dont la tête est inclinée vers la terre, put contempler les astres et fixer ses regards sublimes dans les cieux. », début des Métamorphoses d'Ovide, Livre I.

Parmi les animaux de la Création, l'Homme est celui qui contemple les astres et lève la tête vers les Cieux : dans la logique de louange et d'action de grâce sous laquelle Hoefnagel a placé son œuvre, il est celui pour qui  l'observation (dans laquelle le rôle de la vision est central) ne se dissocie pas de l'admiration. Placé au dessus du portrait de Pedro Gonzales, cette inscription ne laisse aucune ambiguïté sur la place qui est faite au couple comme représentant de l'Humanité, où ils figurent presque comme couple primordial

b) inscription de la page de gauche :

PETRVS GONSALVS Alumnus REGIS GALLORVM. Ex Insulis Canariae ortus : Me Teneriffa tulit: villos sed Corpore toto Sparsit opùs mirúm naturae: Gallia, mater Altera, me púerùm nútruit adusque virilem Aetatem: docúitque feros deponere mores Ingenúasque artes, lingúam que sonare latinam. Contigit et forma praestanti múnere Diúúm Coniúnx, et Thalami charissima pignora nostri. Cernere naturae licet hinc tibi múnera: nati Qúod referúnt alij matrem formaque colore, ast alij patrem vestiti crine sequuntur.

Conparuit Monachij boiorum A°: 1582:

 

— Tentative de traduction « Petrus Gonsalvus fils adoptif du roi de France. Je suis né aux Îles Canaries et originaire de Tenerife ; mais des poils recouvrent tout mon corps, œuvre prodigieuse de la nature ; la France, mon autre Mère, m'a élevé jusqu'à l'âge adulte, et m'a enseigné les bases de la morale, des arts libéraux, et la langue et les sonorités latines. Puis j'ai épousé ma très chère et incomparable épouse, cadeau des dieux. Ici, vous pouvez voir les cadeaux de la nature: certains de mes enfants ressemblèrent à leur mère, et d'autres héritèrent de la pilosité de leur père. Il est venu à Munich en Bavière durant l'année 1582. »

 — Commentaire :

Comme spécimen de la race humaine, Hoefnagel présente, par un choix qui demande à être analysé, l'un de ses "monstres", terme qui, en latin, voisine avec monstrare "montrer" et qui exprime qu'à l'époque, ce qui est atypique relève du merveilleux, du prodige ou du miracle et témoigne de la grandeur insondable de Dieu. 

  Ce texte est une déclaration qui est censée être rédigée par l'homme dont le portrait se trouve à la page voisine. Elle adopte le même style que les lettres que des personnages semblables (comme sa fille Antonieta, infra) tiennent sur leur portrait pour se présenter. Cette homme est Pedro Gonzales, latinisé en Petrus Gonsalvus. 

 Pedro Gonzales est né vers 1537 à Tenerife, dans les îles Canaries dans une famille de la noblesse locale ; il était atteint d'une maladie héréditaire —sous le mode autosomique dominant— rarissime dont il est le premier cas connu,  l'hypertrichose (ou hypertrichosis lanuginosa), bien différente de l'hirsutisme : son visage et tout son corps était couvert de longs poils lui conférant une allure bestiale. Mais on oublie souvent de mentionner que cela s'accompagne d'un facies acromégaloïde, avec épaissisement des traits qui accentue cette apparence animale.

   Comme pour le nanisme (les nains de cour étaient nombreux, comme le nain Triboulet de François Ier ou ceux de la cour d'Espagne), les personnes frappés par ces difformités corporelles étaient considérées soit  comme des suppôts redoutés du Diable ou comme des  envoyés miraculeux de Dieu. Ce type de prodige étaient recherchés dans les cours princières au titre des Curiositas ou des Mirabilia dont la possession renforçaient le prestige,  et en raison de ses caractéristiques particulières, Pedro Gonzales a été offert à l'âge de 10 ans au Roi Henri II de France, qui s'enticha du jeune garçon et lui donna la meilleure éducation (assurée par les précepteurs royaux Pierre Danès, Jacques Amyot et Robert Estienne et où il apprit le latin). Surnommé alors le « sauvage du Roi », il devint, au cours des décennies suivantes, l'un des lettrés les plus fréquentés de Paris, et occupa des postes à la cour, successivement Gentilhomme de la Chambre puis Aide-Panetier royal. Le roi mit à sa disposition une partie du parc de Fontainebleau afin de lui offrir environnement naturel et protection, et où on le considéra d'abord comme un singe familier avant de s'intéresser à lui de plus en plus. Cet  « homme-singe » ou "homme sauvage" fascinant participait régulièrement aux manifestations sociales, habillé de vêtements de cour. 

  Deux cent ans plus tard, la façon dont le jeune prodige Mozart fut reçu dans les capitales européennes témoignait encore de cette curiosité ambiguë mêlée de mépris que suscitent les exceptions.

 

c) inscription inférieure :

Sed puor hec Hominis cura est, cognoscere terram / ​​Et nunc quae miranda tulit Natura, notare. « Mais le premier souci de ceux qui en sont les maîtres est de connaître la terre, et de noter les merveilles que la nature a étalées maintenant : c'est là pour nous une grande tâche, qui nous rapproche des astres célestes ». Il s'agit des vers 251-252 du poème l'Etna datant de 44-50 av. J.C. Tout est dit : les "prodiges" sont accueillis comme sujet de connaissance. 

La lecture  du texte lui-même  montre que Hoefnagel veille scrupuleusement à la cohérence de son thème du Feu, tout en poursuivant sa méditation sur la place de l'homme au sein de la création. En effet, dans ces vers, le poète, après avoir  entrepris de chanter l'Etna et la cause de ses éruptions, écarte les explications fabuleuses et  donne au phénomène une explication scientifique, due à l'existence au sein de la terre de canaux aériens, où passent des vents.  Dans les vers 537-566, il célèbre la puissance invincible du feu de l'Etna  et loue la fertilité du sol que ce feu autorise.

 

Les inscriptions de la planche I

a) Inscription centre supérieur :

Omni moraculo quod fit per Hominem maius miraculum est HOMO/ Visibilium omnium maximus est Mundus, Invisibilium DEUS/ Sed mundum esse conspicimus, Deum esse credimus : Saint Augustin De Civitate Dei, Livre X chap. 12 et Livre IX chap.4 « De tous les miracles réalisés par l'homme, le plus grand miracle est l'homme. De toutes les chose visibles, la plus grande est le monde. de toutes les invisibles, la plus grande est Dieu. Si nous voyons que le monde existe, nous croyons que Dieu existe".

Ce texte placé en chapeau au dessus du portrait de Pedro Gonzales explicite la thèse qu'il illustre. Cet homme est, pour l'esprit, une incongruité. Un miracle (latin miraculum, "chose extraordinaire, étonnante", du verbe miror "s'étonner, être surpris" qui a donné admiror "admirer") est une chose étonnante et admirable, qui incite à croire en Dieu.

b) inscription inférieure :

Homo natus de MULIERE, brevis vinens tempore / Repletur multis miserys Job. 14 (suite : qui quasi flos egreditur et conteritur et fugit velut umbra) "L'homme né de la femme vit peu ; il est rempli de misère. Il est comme une fleur qui s'épanouit, se flétrit, et qu'on écrase : il passe comme une ombre".

Reflet parfait du souci d'Hoefnagel de saisir le temps qui passe et de méditer sur la nature éphémère de tout être vivant.

 


 

Le portrait de Maddalena et Enrico Gonzales par Hoefnagel.

 

Inscription : LAUDATE PUERI DOMINUM / LAUDATE NOMEN DOMINI "Louez, enfants, le Seigneur."/Louez le nom du Seigneur. Psaume 112 (113). 

— Traduction :

b) Inscription inférieure : Laudate nomen Domini.

— Source : Psaume 112 (113).

— Traduction : ""

— Commentaire : Le Psaume 112 (113) est traduit par Louis Segond ou par la Bible du Semeur en suivant le texte hébreu Laudate servi Jehovah, Laudate nomen Jehovah d'où leur traduction où "serviteurs" remplace "enfants", et "L'Eternel" remplace "Seigneur". Mais le texte de la Septante, suivi par la Vulgate qui est cité ici,  proclame :  Laudate pueri Dominum, laudate nomen Domini : qui habitare facit sterilem in domo matrem filiorum laetantem. "Enfants, louez le  Seigneur, louez le nom du Seigneur." Le Psaume s'achève ainsi : "lui qui en sa maison fait habiter la stérile, devenue joyeuse mère d’enfants.".

Ainsi, les versets qui accompagnent le portrait des deux filles de Pedro Gonzales au visage déformé par la maladie sont des louanges adressées à Dieu pour rendre grâces de la naissance d'enfants.

 

 

 

 

Joris Hoefnagel, série Animalia Rationalia et Insecta (Ignis) : Planche II, portrait de Maddalena et Enrico Gonzales aquarelle et peinture dorée sur parchemin 14,3 x 18,4 cm, Getty Museum


Examens médicaux de la famille Gonzales
Les membres de la famille Gonzales, présentant une pilosité anormale, furent examinés scientifiquement par deux des médecins les plus renommés de l'époque.

1. Le premier examen médical fut réalisé en 1591 par le médecin Felix Platter, qui a examiné  Maddalena et Enrico  à Bâle. Felix Platter (également appelé Platerus en latin) vécut de 1536 à 1614 et fut professeur de médecine à l'Université de Bâle. En 1614, son ouvrage en trois volumes sur les observations (observationes), dans lequel il décrit les maladies humaines, fut publié à Bâle. Le troisième volume, page 553, contient une section intitulée : Pilosi hirsuti admodum hominis quidam (pilosité excessive chez certains humains).

  "Il y avait à Paris, à la cour du roi Henri II, un tel homme, exceptionnellement poilu sur tout le corps, auquel le roi tenait beaucoup. Son corps était entièrement recouvert de longs poils, son visage aussi, à l’exception d’une petite partie sous les yeux, et les poils de ses sourcils et du front étaient tellement longs qu’il devait les relever pour voir. Après avoir épousé une femme non-velue, qui était comme toute autre femme, il eut avec elle des enfants, velus eux-aussi, qui furent envoyés au duc de Parme en Flandres. Je vis la mère et les enfants, un garçon de neuf ans et une fille de sept ans, lorsque, en chemin vers l’Italie, ils s’arrêtèrent à Bâle en 1583, et je commandai leur portait. Ils avaient le visage velu, surtout le garçon, la fille un peu moins, mais celle-ci était extrêmement velue dans la région dorsale le long de la colonne vertébrale." Felix Platter, Observationum Felicis Plateri…libri tres, (Basilea, 1680), Lib. III, p. 572.

Dans ce livre, Platter décrit des personnes atteintes d'hypertrichose. À la page 554 suivante, Platter décrit ensuite le père et ses deux enfants (probablement Maddalena et Enrique) Gonsalvus, qui avaient voyagé de Paris via les Flandres. Platter différencie la pilosité excessive de cette famille de celle des cannibales ou des indigènes d'Amazonie. Il souligne déjà que, contrairement à d'autres formes d'hypertrichose, chez la famille Gonsalvus, la pilosité anormale du crâne facial autour des oreilles est particulièrement prononcée. À la fin de ses descriptions des enfants de la famille Gonsalvus, Platter mentionne qu'il est erroné de décrire les personnes présentant une pilosité anormalement importante comme des sauvages, car la quantité massive et l'étendue anormale de la pilosité ne sont qu'une anomalie esthétique.

 Les enfants de Petrus Gonsalvus ne sont pas représentés dans le livre de Platter. Platter aurait apparemment employé un peintre qui a probablement peint les enfants Maddalena et Enrique, mais son nom est inconnu et les peintures sont considérées comme perdues.

2. Aldrovandi

En 1591, la famille Gonsalvus arriva à la cour des Farnèse à Parme, après avoir été offerte au duc de Parme. Pierre, son fils Henri et deux de ses filles ont été examinés par Ulisse Aldrovandi à Bologne vers 1593. 

Ulisse Aldrovandi naquit à Bologne en 1522 et étudia d'abord le droit, les mathématiques et la philosophie à Bologne. À partir de 1545, il étudia la médecine à la célèbre faculté de Padoue et obtint son doctorat en médecine à Pise en 1553. À partir de 1561, il était professeur d'histoire naturelle à l'université de Bologne. Français Ulisse Aldrovandi était aussi appelé l'Aristote de Bologne. Aldrovandi possédait une importante collection d'histoire naturelle comptant plus de 18 000 objets, qu'il léguait à la ville de Bologne en 1603.  Aldrovandi a écrit un ouvrage en treize volumes sur des sujets d'histoire naturelle, notamment les plantes, les insectes, les animaux et les humains. Le dernier volume, intitulé Monstrorum historia, a été publié à titre posthume en 1642 par son élève Ambrosinus. Cependant, Aldrovandi lui-même avait en grande partie achevé le texte en 1600. Ce livre contient également des gravures sur cuivre avec des représentations des membres de la famille Gonsalvus. Aldrovandi a fait appel à trois peintres connus : Lorenzo Bennini de Florence, Cornelius Svintus de Francfort et Jacobo Ligozzi de Vérone, pour réaliser les illustrations de ses livres. Leurs œuvres n'étant pas signées, ces trois gravures sur cuivre représentant des membres poilus de la famille Gonsalvus ne peuvent être définitivement attribuées à aucun de ces artistes. La gravure représentant l'homme poilu de quarante ans et son fils poilu de vingt ans représente probablement Pedro Gonzales et son fils Enrico. Tous deux présentent également une nette ressemblance avec le portrait de Pedro Gonzales conservé au château d'Ambras. Comme dans ce portrait d'Ambras, dans le livre d'Aldrovandi, Pedro et son fils sont représentés en tenue de fête. Il est possible que l'information sur l'âge soit inexacte, ce qui n'est pas totalement surprenant pour un livre imprimé 38 ans après la mort de l'auteur. Si l'examen a eu lieu en 1593, comme le décrit Wiesner-Hanks, Enrique n'avait alors que treize ans. Enrico avait été offert à la cour du cardinal Odoardo Farnèse à Rome à l'âge de dix-huit ans par Ranuccio Farnèse, le frère d'Odoardo. L'âge de Pedro Ganzales, né en 1537, était déjà de 56 ans en 1893, ce qui indique une fois de plus que les informations sur l'âge figurant dans le livre d'Aldrovandi ne sont pas nécessairement correctes.

Aldovandi, Ulysse „Monstrorum Historia“, Bononiae (Bologna) 1642

 

 



Il en va de même pour l'âge de la jeune fille velue représentée page 17, qui est donnée comme âgée de 12 ans.  D'après les informations sur l'âge, cette personne ne pouvait pas être Maddalena, la sœur aînée d'Enrique, née en 1575, ni Antonietta, la sœur cadette, née en 1588. Maddalena avait déjà 18 ans en 1593, s'était mariée à Parme, avait reçu une maison en cadeau de la famille Farnèse et avait déjà un enfant qui souffrait à son tour d'hypertrichose. D'après son âge, Francesca Gonsalvus, née en 1582, serait la jeune fille représentée à la page 17 du livre d'Aldrovandi, qui souffrait également d'hypertrichose. (M. Vogel)

 

 

 

 La sœur de cette jeune fille velue est probablement Antonietta, née en 1588, représentée à la page 18 du livre d'Aldrovandi. Il est prouvé qu'Aldrovandi a examiné Antonietta, la jeune fille de Parme. Antonietta était également hébergée près de Bologne chez la marquise Isabella di Pallavicina à Soragna. (M. Vogel)

"Une après-midi de l’an 1594, le scientifique, collectionneur et médecin italien Ulisse Aldrovandi se rendit chez l’un de ses riches amis de Bologne. Parmi les invités dans cette élégante demeure se trouvait Isabella Pallavicina, marquise de Soragna, une ville des environs de Bologne. La marquise était accompagnée d’Antonietta Gonzales, fille de Petrus Gonzales. Aldrovandi étudia la petite fille en détail et en fit la description suivante :

« Le visage de la petite fille, à l’exception des narines et des lèvres autour de la bouche, était complètement recouvert de poils. Les poils sur le front étaient plus longs et drus que ceux qui recouvraient ses joues mais plus doux au toucher que sur le reste du corps, elle était poilue sur le haut du dos, et hérissée de poils jaunes jusqu’à la naissance des reins ».

 

 

Il existe deux représentations picturales d'Antonietta qui nous sont parvenues : une peinture à l'huile et un dessin, tous deux créés par Livinia Fontana (Fig. 10 et 11). Le portrait à l'huile (Fig. 10) montre Antonietta à l'âge d'environ cinq ou six ans. La pousse anormale des cheveux sur sa tête est clairement visible.

Il est possible que Lavinia Fontana, amie d’Aldrovandi et peintre bolonaise connue pour ses tableaux de nobles et d’enfants, ait été présente ce jour-là également car elle fit plus tard un portrait à l’huile d’Antonietta qui est aujourd’hui exposé au château de Blois, en France. 

Dans ce portrait, Antonietta tient à la main un papier donnant quelques détails sur sa vie :

« Don Pietro, homme sauvage découvert aux îles Canaries, fut offert en cadeau à Son Altesse Sérénissime Henri roi de France, puis de là fut offert à Son Excellence le duc de Parme. Moi, Antonietta, je viens de là et je vis aujourd’hui tout près, à la cour de madame Isabella Pallavicina, honorable marquise de Soragna. »

Nous voilà revenu au portrait du château de Blois.

Lavinia Fontana dessina également un croquis au crayon d’une petite fille velue, peut-être Antonietta, mais peut-être aussi sa sœur aînée Francesca, car elle ne ressemble pas tout à fait à la fille du tableau à l’huile.

 

Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonzales, vers 1595, huile sur toile, château de Blois. Cliché lavieb-aile 2025

Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonzales, vers 1595, huile sur toile, château de Blois. Cliché lavieb-aile 2025

Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonzales, vers 1595, huile sur toile, château de Blois. Cliché lavieb-aile 2025

Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonzales, vers 1595, huile sur toile, château de Blois. Cliché lavieb-aile 2025

Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonzales, vers 1595, huile sur toile, château de Blois. Cliché lavieb-aile 2025

Lavinia Fontana, Portrait d'Antonietta Gonzales, vers 1595, huile sur toile, château de Blois. Cliché lavieb-aile 2025

SOURCES ET LIENS

 

 

— Voir mes articles sur Hoefnagel :


 

—GHADESSI (Touba) 2018, Portraits of Human Monsters in the Renaissance: Dwar aits of Human Monsters in the Renaissance: Dwarves, Hirsutes, and Castrati as Idealized Anatomical Anomalies Touba Ghadessi Wheaton College, 

https://scholarworks.wmich.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1000&context=mip_mpd

—LEGEAIS (Benoîte), 2015, Le pilocentrisme de la France d’Ancien Régime Évolution des représentations de la pilosité de François 1er à Louis XVI par Benoîte Legeais Département d’histoire / Faculté des arts et sciences Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3 / École Doctorale 268 Langage et langues Cotutelle de thèse présentée à la Faculté des arts et sciences et à l’École Doctorale 268 en vue de l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.) en histoire Université de Montréal Octobre 2015

https://core.ac.uk/download/pdf/151554662.pdf

 

—VIGNAU-WILBERG (Théa) , « Le Museum de l'empereur Rodolphe II et le cabinet des arts et curiosités » in Haupt, Herbert et alii, Le bestiaire de Rodolphe II. Cod. min. 129 et 130 de la bibliothèque nationale d'Autriche, Paris, Citadelles, 1990, p. 38.

— VIGNAU-WILLBERG (Théa) 1994, Archetypae studiaque Patris Georgii Hoefnagelii 1592. Natur, Dichtung und Wissenschaft in der kunst um 1600. München, Staatl.

— VIGNAU-WILLBERG (Théa) Lee Hendrix, Thea Vignau-Wilberg, Mira Calligraphiae Monumenta: A Sixteenth-Century Calligraphic Manuscript Inscribed by Georg Bocksay and Illuminated by Joris Hoefnagel, Volume 1, Getty Publications, 13 Aug, 1992, p. 15-28

— VIGNAU-WILLBERG (Théa) Lee Hendrix and Thea Vignau-Wilberg, Nature Illuminated: Flora and Fauna from the Court of the Emperor Rudolf II, Getty Publications, 1997

— VOGEL (Michael), 2023  Darstellungen von behaarten Menschen mit Ambras Syndrom in Kunstwerken. Eine Schnittstelle zwischen Kunst und Medizin.

https://www.kunstgeschichte-ejournal.net/607/2/Vogel_FINAL16.05.pdf

— WELLS (Christophe William) 2018,« Monstres » de cour : la difformité dans les cours royales d'Europe occidentale entre 1500 et 1700, Préternature : études critiques et historiques sur le surnaturel (2018) 7 (2) : 182–214.

— WIESNER HANKS  (Merry) 2014, Les Gonzales, famille sauvage et velue.

https://journals.openedition.org/apparences/1268#ftn46

 

Iconographie

— ALDROVANDI  (Ulisse) Ulyssis Aldrovandi Patricii Bononiensis Monstrorum historia cum paralipomenis historiae omnium animalium Bartholomaeus Ambrosinus,...labore, et studio volumen composuit. Marcus Antonius Bernia in lucem edidit propriis sumptibus , (Bononiae)  1642

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1091013k

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1091013k/f29.item.zoom#

https://archive.org/details/vlyssisaldrouan00aldra

— HOEFNAGEL  dans la National Gallery of Art

https://www.nga.gov/artwork-search?keywords=Joris%20Hoefnagel&page=1

— HOEFNAGEL  au Rijks Museum

https://www.rijksmuseum.nl/en/search?q=hoefnagel&v=&s=objecttype&ii=0&p=1

— HOEFNAGEL  sur RKDhttps://rkd.nl/en/explore/images#filters[kunstenaar]=Hoefnage

— HOEFNAGEL  à la Bibliothèque Nationale Autrichienne :

http://search.obvsg.at/primo_library/libweb/action/search.do?ct=facet&fctN=facet_creator&fctV=Hoefnagel%2c+J&rfnGrp=1&rfnGrpCounter=1&fn=search&indx=1&vl(1UI0)=contains&dscnt=0&tb=t&mode=Basic&vid=ONB&ct=search&search=1&srt=rank&tab=default_tab&dum=true&vl(freeText0)=hoefnagel&dstmp=1515514348627

https://darkfairytales.wordpress.com/2016/05/02/real-beast-and-her-beauty-petrus-and-catherine-gonsalvus/

WIKIPEDIA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joris_Hoefnagel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pedro_Gonzales

https://de.wikipedia.org/wiki/Tognina_Gonsalvus?oldid=52700935

 

 

 

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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