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19 août 2024 1 19 /08 /août /2024 13:23

La baie 6 de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen : la verrière des Œuvres de Miséricordes (vers 1525 par Jean et Engrand Le Prince).

 

Voir :

  Liste des 304 articles de ce blog décrivant les vitraux.

Voir sur les vitraux de Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen :

 

 

Voir aussi  sur Rouen :

sur les vitraux de  cathédrale de Rouen :

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Et encore

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Voir sur l'atelier des verriers  Le Prince de Beauvais :

 À la cathédrale de Beauvais :

En l'église Saint-Etienne de Beauvais :

Ailleurs en Haute Normandie :

 

PRÉSENTATION.

"Le vitrail des Œuvres de miséricorde possède une iconographie peu commune. Quatre tableaux allégoriques illustrent les bienfaits de la Charité. Jean et Engrand Le Prince y déploient tout leur talent dans des panneaux hauts en couleurs. Celui du bas a subi une restauration après le saccage de Rouen par les protestants en 1562. Et l'atelier Duhamel-Marette fit une restauration générale en 1869.
Les registres regorgent d'inscriptions nommant les personnages ou expliquant ce qu'ils font : le thème devait être difficile à cerner.
-Le registre du bas est une allégorie du Mauvais riche. Celui-ci a pris place au centre de la table, habillé d'un manteau au col de fourrure très luxueux. À droite, on voit Suffisance, debout, dans sa belle robe rouge aux manches vertes ; à gauche se tient une nonne (les Le Prince voulaient-ils rappeler par là que les couvents étaient riches?). Trois pauvres tendent la main et se font rabrouer. Le quatrième, Lazare, est étendu par terre, au premier plan. Lui aussi tend la main ostensiblement.

-Le registre du dessus montre la punition de l'ingratitude. La cause des riches, en vêtements luxueux, est défendue par Pitié auprès du Christ, qui refuse de s'apitoyer sur leur sort : une inscription porte la mention : «Qu'ils souffrent de la faim comme les chiens». Dans ce panneau, les riches sont clairement désignés comme des ingrats. Une inscription à la base les appelle d'ailleurs «les riches ingrats». Cette notion d'ingratitude est ici surprenante. Qu'ont fait les    pauvres pour ce riche? En quoi est-il leur débiteur? Il faut connaître la mentalité des gens du Moyen Âge à partir du XIIe siècle et le sens qu'on y donnait alors au mot pauvreté. Pour ce faire, on se reportera au développement proposé ci-dessous. Disons simplement que l'existence des indigents était, d'une certaine manière, considérée comme la source de la fortune des riches. Un riche qui ne pratiquait pas la charité était donc un ingrat : il ne rendait pas aux pauvres ce que les pauvres lui avaient donné eux-mêmes. Sur la gauche, la Mort perce un riche de sa lance.

-Au registre au-dessus, Richesse, une femme élégante parée d'une robe peinte au jaune d'argent., repousse Nécessité qui mendie pour ses enfants. Derrière, Charité secourt des pauvres, dont un boiteux. Au premier plan, à droite, une scène plus ambiguë : Aumône éteint le feu qui menace Péché. Ce symbole se traduit aisément : le secours aux pauvres réduit le pouvoir du Malin en ôtant les hommes secourus à son influence.

-Au registre supérieur enfin, le Christ , sous un dais richement décoré, promet de nourrir tous ceux qui viennent à lui. "
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

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Cette baie en arc brisé de 6, 70 m. de haut et 1,22 m de large est organisée en 4 registres, soit quatre tableaux des Œuvres de Miséricorde.

On nomme ainsi dans la tradition catholique (qu'on pense aux "bonnes œuvres", aux "œuvres de charité") des actions bienfaisantes que chaque chrétien doit accomplir par amour de son prochain, et on distingue les sept œuvres de miséricorde corporelles et les sept œuvres relevant de l'esprit.

Ce sont les Œuvres corporelles qui sont traitées ici, telles qu'elles ont été énumérées par Matthieu Mt 25:34 : donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accueillir les pèlerins ; assister les malades ; visiter les prisonniers ; et ensevelir les morts.

Ou plutôt, le discours moral est centré sur une mise en garde envers les Riches, s'ils ne se soucient pas de nourrir et d'assister les Pauvres.

 

L'auteur de cette baie est Engrand Le Prince et son parent Jean, qui sont les auteurs de la baie 3 ou Verrière des Chars. La signature d'Engrand Le Prince apparaît seule dans la baie 5 ou Vie de saint Jean-Baptiste. 

 

 

Les baies 5 et 6  de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2024.

Les baies 5 et 6 de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2024.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen.

 

En bas : Le festin du Mauvais Riche. 

Restauré en 1562. La moitié inférieure du panneau inférieur a été aux trois-quarts refaite en 1869 par Duhamel-Marette aux frais de M. de Genouillac et Ernest Le Picard, marguilliers de l'église Saint-Vincent selon Baudry.

 

Inscription LE POURE COM[M]UN au dessus d'un pauvre homme en guenille, qui est présenté au riche par une religieuse afin qu'il le nourrisse.  Un autre pauvre, infirme, un dont les jambes sont peut-être paralysées, est à demi allongé par terre.

 

Deux autres pauvres tendent la main vers le riche, du côté droit. Le maître de maison fronce les sourcils, détourne la tête  et fait un geste de rejet. Deux femmes (son épouse et une servante ?) sont debout près de lui.

On lit le mot  SUFISANCE dans un cartouche au dessus de la femme richement vêtue en bout de table. Souffisance ou Suffisance est le terme alors opposé à Pauvreté et pourrait se traduire par Aisance. Un jeune  domestique noir de petite taille et  qui porte une boucle en or tient la traîne de son manteau rouge.

 

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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les inscriptions des arcades.
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INFIRMATA EST IN PAUPERTATE VIRTUS MEA

Je lis Frematta

Citation du psaume 31 verset 11 "ma force est épuisée à cause de mon iniquité, et mes os dépérissent."

Au dessus, un paysage urbain à remparts et clocher en grisaille et jaune d'argent sur un verre bleu très clair.

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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

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FRANGE ESURIENTI PANEM TUUM "Partage ton pain pour celui qui a faim", Isaïe 58:7
La suite de ce verset dit : "et fais entrer dans ta maison les indigents et les sans-abri : alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et ta justice précédera ta face."

Arrière-plan de ruines de murailles et peut-être une Tour de Babel.

Entre les arcades, des candélabres à figures nues.

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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

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Tous les auteurs signalent qu'on lit "sur les clefs des arcs au registre inférieur" les monogrammes des peintres verriers Jean et Engrand Le Prince. Mais je n'ai pu retrouver ces initiales sur mes photos. Je vois bien, au dessus du cartouche de restauration, un entrelacs masqué par une toile d'araignée de plombs de casse.

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En bas à droite se lit l'inscription de restauration de 1869.

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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

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Registre suivant. "Pas de pitié pour les riches".
 

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La Pitié (inscription) intervient auprès du Christ en faveur de trois personnages, les "riches ingras", en lui demandant Die ilti lapides panem fiat (Mt 4:3), "ordonne que ces pierres deviennent des pains" mais en vain, car le Christ répond : famem patientur in canes (Ps 58:15) "Ils souffriront de la faim comme des chiens".

Les trois riches, vêtus selon la mode François Ier/Henri II de vêtements à crevés, et drapés dans de beaux manteaux, se campent fièrement, les mains sur les hanches.

À gauche, au dessus du titre Le riche et le pauvre, la Mort, nue sous son suaire et au sourire grimaçant plante son javelot (sa flêche) dans la poitrine du riche,  étendu au premier plan  à côté d'un pauvre à demi-nu. L'inscription dit : Simul unum dives et pauper (Ps 58:3) "le même sort pour les riches et les pauvres".

Au fond, en grisaille sur le fond bleu, une architecture imaginaire évoquant un château. Ces arrière-fonds sont tout à fait caractéristiques de l'atelier de Beauvais.

 

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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

 

Registre suivant : La Nécessité, la Richesse, et la Charité.

 

Du côté gauche, une femme tenant sa quenouille, pousse ses deux (ou trois) enfants vers une femme richement vêtue d'un manteau et d'une robe damassée d'or ; elle est désignée comme l'allégorie de la Richesse. Cette femme à la quenouille, pauvre, est l'allégorie de la Nécessité (inscription en bas), elle  est surmontée d'une inscription disant Parvuli peturierunt panem nec est qui frangat eis, "Le petits enfants demandent du pain et personne ne leur en donne", une citation des Lamentations de Jérémie, Lamentations 4:4.

Devant les enfants (qui sont vêtus comme de petits seigneurs) se lit l'inscription  Divites eguerunt et esurierunt Psaume 33:11 "Les lionceaux éprouvent la disette et la faim" (mais ceux qui cherchent l'Eternel de sont privés d'aucun bien").

En arrière et au centre, une autre femme riche, habillée de rouge et de bleu, est sollicitée d'une aumône par trois pauvres (inscription Les poures), dont l'un est infirme. L'inscription dit :  Pauperes saturabo panibus, "Je rassasierai les indigents" (Psaume 131:15). Et effectivement, cette femme tend une pièce de monnaie aux pauvres.

 

Du côté droit, une troisième femme vêtue en violet et nommée Omosne (Aumône) est placée sous l'inscription ; Elle tient d'une main une poche bien remplie, et verse de l'autre le contenu d'une cruche vers le sol devant un pauvre qui est allongé à terre. Le liquide tombe sur  une vive flamme. Les auteurs du Corpus écrivent qu'elle verse de l'eau sur un brasier qui menace un homme étendu, le Péché. C'est effectivement ce terme  qui est inscrit sur le cartouche qui accompagne cet homme, aux traits pourtant bien souffrants.

Au dessus d'Omosne, on lit la citation qui fournit l'explication : Sicut  aqua extinguit ignem, ita elemosina 1 extinguit peccatum : "de même que l'eau éteint le feu, de même l'aumône éteint le péché". Il s'agit d'une citation de l'Ecclesiastique III :30

1.Du latin ecclésiastique eleemosyna, lui-même emprunté au grec ecclésiastique ἐλεημοσύνη, eleêmosúnê(«don charitable»).

Enfin, le magnifique fond architecturé accumule les tourelles à rotondes invraisemblables, mais si constantes dans les peintures des Le Prince que ces constructions mériteraient une étude spécifique.

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La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le Christ distribuant du pain.

Jésus, assis sur une cathèdre enveloppé dans un manteau bleu, est entouré par les inscriptions suivantes :

Surgite postquam sederitis qui manducatis panem venite ad me omnes qui laboratis et onerati estis et ego reficiam vos. Matthieu 11:28 : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes."

Nous lisons ensuite Cibabis nos pa/bus  puis Medicare exubesco (j'ai honte de mendier) puis repleti prius pro panibus se locaverunt (I Samuel 2:5).

Le Christ distribue du pain à une foule de douze  personnages formant plusieurs groupes de deux, désignés par les inscriptions suivantes :

Les penite[n]s  (les pénitents), au dessus d'un moine : utilisation du carton renversé du même moine écoutant la prédication de Jean-Baptiste dans la baie 5, qui sort du même atelier Le Prince.

[Les inno?]cens accompagnent deux jeunes souriants en faisant des gestes.

Les indige[n]s  (les indigents)

---- au dessus d'une femme assise et de son fils

Un homme désigne le Christ  à son compagnon qui tend la main (cartouche Besoing ) avec les mots  Ipohus [Ihesus ?] ad vadentes (?) : "---à ceux qui errent", et en dessous Lamy tainct.

Les mots Les plus fors dominent un travailleur torse nu,  portant une hotte (carrier ?)

Un personnage est désigné par Vieillesse.

Une femme et un enfant illustrent une inscription Fodere non valleo,  mendicare erubesco, Luc 16:3 "Je n'ai plus la force de creuser des sillons (de labourer), j'ai peur de mendier".

Les inscriptions du cartouche inférieur sont en parties effacées, on reconnaît les mots du Pater noster :

Panem nostrum da nobis quotidianum 

 

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

La baie 6 ou verrière allégorique des Œuvres de Miséricordes (Le Prince v. 1525) de Sainte-Jeanne-d'Arc à Rouen. Photographie lavieb-aile 2020.

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SOURCES ET LIENS.

 

BAUDRY (Paul), 1875, L'Église paroissiale de Saint-Vincent de Rouen, par Paul Baudry. Description des vitraux (1875) pages 60-64.

— BLONDEAU (Caroline), "L'escu de voirre", le vitrail à Rouen 1450-1530

— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 495

— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 154.

— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.

LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page 131 et  359.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&q=Anne#v=snippet&q=Anne&f=false

— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 71-73

— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .

RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— TANGUY (Jacques) 2003. Rouen-histoire.com

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/fenetre_06.htm

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Renaissance Rouen Vitraux : Rouen
16 août 2024 5 16 /08 /août /2024 14:20

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ —ses Apparitions après sa résurrection —, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

 

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Voir :

  Liste des 304 articles de ce blog décrivant les vitraux.

Voir sur les vitraux de Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen :

 

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Voir aussi  sur Rouen :

sur les vitraux de  cathédrale de Rouen :

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Et encore à Rouen 

 

 

PRÉSENTATION.

Cette baie n°12 est la quatrième du pan gauche de la grande voûte, et par son décor —la Vie Glorieuse du Christ — elle achève la série qui a débuté avec l'Enfance  et la Vie Publique du Christ (n°9), puis  la Passion (n°10), et la Crucifixion (n°11). Elle mesure 6,60 m de haut et 3,24 m de large. Elle est datée de 1520-1530.  Elle se compose de 4 lancettes trilobées e d'un tympan à 6 soufflets et 6 mouchettes. Le décor des lancettes se répartit en deux registres présentant en haut la Déposition de croix, et la Mise au tombeau, la Résurrection   et les Sainte Femmes au tombeau, et au registre inférieur les apparitions du Christ ressuscité  à sa Mère, puis à Marie-Madeleine, aux Pèlerins d'Emmaüs et enfin à saint Thomas).

Au soubassement, le donateur anonyme s'est fait représenter en transi, nu et dévoré par les vers, sous l'imploration Jesus, sis mihi Jesus, "Jésus, sois pour moi Jésus [et tient ta promesse de résurrection]", une oraison jaculatoire souvent reprise dans les textes de préparation à la mort. Ce même motif, sans cette inscription, mais avec des précisions sur les donateurs, se retrouve dans une verrière de l'Annonciation de 1532 de l'église de Saint-Patrice de Rouen, dans la baie 12 de la Cène de 1546 de Conches-en-Ouche (27) , dans la baie 3 de la Résurrection de 1531 de l'église de  Saint-Mards (76) et sur la baie 1 de la Vie de la Vierge de 1551 en l'église Notre-Dame de Buchy (76). 

Elle a été restaurée , selon Baudry en 1868 ou 1870 grâce aux souscriptions recueillies par la fabrique.

Elle occupait jadis la baie n° 2 de l'ancienne église Saint-Vincent de Rouen, détruite en 1944, alors que les verrières avaient été mises à l'abri.  avant d'être réinstallée

 

 

Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent de Rouen.

 

Situation :

Plan annoté des vitraux de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

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Eglise Jeanne d'Arc de Rouen. Photo lavieb-aile.

 

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

LE REGISTRE SUPÉRIEUR : LA MORT DU CHRIST.

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 1. Déposition de la Croix.

Joseph d'Arimathie sur une échelle, et Nicodème descendent le cadavre dont ils viennent d'ôter les clous de la crucifixion (tenailles, marteau).  La couronne d'épines a été accrochée à la traverse. Remparts de Jérusalem en grisaille sur le verre bleu. Jean soutient la Vierge au visage éploré.

Inscriptions de lettres aléatoires sur le galon de Joseph d'Arimathie et de Nicodème (--NQA-), une caractéristique des ateliers de l'Ouest de la France au XVIe siècle largement reprise dans les Passions du Finistère.

Tête de la Vierge et buste du Christ restaurés.

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La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

2. Mise au Tombeau.

Les personnages déposent le corps sur le tombeau en marbre orné de deux médaillons à l'antique, devant une grotte peinte en arrière-plan. Remparts de Jérusalem en grisaille sur le verre bleu clair. Deux exemples de verres rouges gravés (la tunique de Nicodème, portant les pieds du Christ, et la toque de Joseph d'Arimathie portant la tête). Jean et Marie ont les mains jointes, les Saintes Femmes sont derrière eux.

Martine Callias Bey  fait remarquer que la tête du personnage en bas à droite est réalisée d'après le même carton que celle de l'apôtre Thomas  de la lancette D du registre inférieur.

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

3. Résurrection, Sortie du Tombeau.

Nouveaux exemples de verres rouges gravés. Murailles de Jérusalem en grisaille et jaune d'argent sur le ciel bleu clair.

On retrouve les médaillons à l'antique du Tombeau.

Comme le veut l'iconographie de cette scène, un soldat est endormi, les deux autres sont éblouis par le corps radieux du Ressuscité et se protègent d'un geste de la main.

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

4. Les Sainte Femmes devant le tombeau vide.

On reconnait Marie-Madeleine au premire plan par le luxe de sa parure et la longueur de sa chevelure blonde. Elle pose le pot d'aromates destinés à l'embaumement sur la dalle du tombeau, où ne reste que le suaire, alors que l'ange annonce aux visiteuses du Lundi de Pâques que le Christ est ressuscité :

"Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes: Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est point ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit." Matthieu 28 5-7.

La tête de Marie-Madeleine est réalisée d'après le même carton que dans l'apparition du Christ à la sainte ; sa tenue vestimentaire est également semblable dans les deux cas avec le manteau bleu dont le pan se fixe sous le poignet par la troussière, la robe de fine toile blanche sur le buste, et d'étoffe d'or damassée pour la jupe, les fraises se déployant aux poignets, et les manches bouffantes rouges des épaules.

Il est difficile de préciser si la sainte est en larmes, ou si le verre est altéré par des coulées.

Toute la robe blanche de l'ange est damassée, par un très délicat usage de la grisaille.

Architecture en grisaille sur le ciel bleu. Savants dégradés des verts des feuillages.

Ces panneaux ont été très restaurés, notamment le panneau inférieur.

Inscriptions de lettres sur le galon du manteau (d'or à damassés de rinceaux) de Marie-Madeleine. Cette dernière porte des chaussures (rouges)  à crevés, alors à la mode à la cour royale sous Henri II.

 

 

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

LE REGISTRE  INFÉRIEUR : LES APPARITIONS DU CHRIST RESSUSCITÉ.

 

Voir sur ce thème, notamment à Louviers par le Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste, vers 1505-1510 :

 

Les Saintes Femmes ont constaté que le tombeau était vide, preuve indirecte de la Ressurection et ont entendu l'annonce de l'Ange. Puis le Christ est apparu à Marie-Madeleine (comme jardinier au jardin près du tombeau), puis aux Saintes Femmes, puis aux apôtres réunis (Thomas étant absent) Lc 24:36, puis aux apôtres en présence de Thomas Jn 20 :26-29, puis/et à saint Pierre Lc 24:34, à 7 disciples dont Pierre Jn 21:1-2 et aux Pèlerins sur le chemin d'Emmaüs Lc 24:13-15. Au total, l'Église reconnaît dix apparitions du Christ dans son corps glorieux, représenté dans l'iconographie couvert du manteau rouge, tenant l'étendard rouge frappé d'une croix et montrant ses cinq stigmates.

L'apparition du Christ à sa Mère n'est pas mentionnée dans les Évangiles, mais cette scène est décrite dans les Méditations sur la Vie de Jésus Christ du Pseudo Bonaventure vers 1336 à 1364. Discussion et références ici.

 

 

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

5. Apparition du Christ glorieux à sa Mère.

Martine Callias Bey indique que ces panneaux s'inspirent de la la scène homologue de la Petite Passion de Dürer, datant de 1511. Le titre donné par l'article Wikipédia (Apparition à Marie-Madeleine) est erroné, et n'est pas repris sur le site du Louvre.

La Vierge est agenouillée au prie-dieu dans sa chambre, en prière, devant son lit à baldaquin ou ciel de lit (ici avec une tenture dorée damassée au motif de candélabre), mais elle est ici représentée frontalement. Autre différence, le Christ est accompagné de huit anges orants.

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Albert Dürer, Petite Passion, n°30, gravure sur bois.

 

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La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

6. Apparition du Christ à Marie-Madeleine, ou Noli me tangere.

Dans un jardin clos de pallisade, le Christ apparaît à Marie-Madedleine qui, agenouillée, semble lui tendre en offrande le pot d'onguent. Les murailles de Jérusalem sont peintes en grisaille sur le ciel. Teintes variées de vert pour les feuillages et pour le tronc de l'arbre qui, vertical et parallèle au corps du Christ s'affirme en métaphore. Verre rouge gravé pour la croix de l'étendard.

L'accent est mis sur l'apparition, et non sur l'injonction Noli me tangere ("ne me touche pas"), et l'élan d'amour de Marie-Madeleine ou le retrait du Christ sont traités de façon atténuée. Il persiste néanmoins l'échange des regards, et la tendresse de la posture du Christ, en contraposto, tête inclinée.

On notera le détail des aiguillettes fixant les manches ; les lettres NMVEAE... sur le galon du manteau ; et le motif en tête grotesque du damassé de la robe.

Tête et main gauche du Christ restaurés.

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

7. Apparition du Christ glorieux aux pèlerins d'Emmaüs.

Dans une espace fermé (l'auberge) d'architecture Renaissance en perspective avec plafond à caisson, médaillons à l'antique et pilastres aux sculptures en bas-relief, le Christ , assis, rompt le pain, dans un geste qui le fait reconnaître à ses compagnons de route. Ceux-ci portent le costume des pèlerins de Compostelle, avec le bourdon, la besace dont la sangle passe sur l'épaule, et surtout le chapeau rejeté derrière la nuque et portant les bourdonnets (en os ou en ivoire, et croisés par paires souvent autour de la coquille). Ces bourdonnets sont gravés sur le verre rouge.

Curieusement, le personnage en premier plan porte ce chapeau derrière la tête, mais tient également un chapeau, bleu cette fois, et portant (gravés sur verre blleu) les bourdonnets et la coquille.

Le Christ tient également le bourdon de pèlerin.

 

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

8. Apparition du Christ glorieux à saint Thomas.

Il s'agit de la scène de l'Incrédulité de saint Thomas, où le Christ fait toucher à l'apôtre, qui doutait de la réalité de la résurrection, la plaie de son flanc droit.

La posture des personnages ne correspond pas bien à cette scène, et le bras de Thomas me semble avoir été très modifié entre l'épaule et la main. Ne s'agissait-il pas au départ d'une Apparition à saint Pierre, modifiée avec repeint de la main sur la plaie ? Voir le panneau homologue de Louviers.

En détail, les délicates architectures en grisaille sur verre bleu.

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

LE TYMPAN.

Il comporte six mouchettes et six soufflets et est consacré à la  Trinité entourée de la cour céleste. Au sommet, Dieu le Père tient le globe crucifère. En dessous, s'inscrivant dans un triangle avec le Père, le Fils et l'Esprit se répondent en miroir, assis de trois-quart et enveoloppé dans le même manteau écarlate que le Père au dessus d'une robe blanche brodée d'or. Mais le Christ tient la croix tandis que le Saint-Esprit, aux traits restaurés, est figuré sous des traits humains et tient la colombe dont il écarte en croix les ailes.

En dessous, deux anges tiennent une banderole avec l'inscription GLORIA PATRI ET FILIO ET SPVI, "Gloire à Dieu, au Fils et au Saint-Esprit".

 

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

 

LE SOUBASSEMENT : LE DONATEUR EN TRANSI.

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Posé sur une longue dalle de marbre blanc et intégré à la composition des quatre Apparitions, un homme nu à l'exception d'un pagne, livide, barbu, aux cheveux en désordre et aux traits émaciés est étendu, et on comprend vite qu'il s'agit d'un cadavre car sa chair est dévorée par des vers roses qui se repaissent.

On peut hésiter un moment à y voir le cadavre du Christ lui-même, mais cet homme est un "transi de vie", un trépassé, donnant à voir le terrible spectacle de la décomposition des corps après la mort pour convaincre le public — les fidèles, ses frères — de se souvenir de leur destinée : memento mori.

Plus exactement, ce cadavre prend la parole et dit, par des mots inscrits sur le phylactère qui le domine JESUS, SIS MIHI JESUS. Il s'adresse, non aux spectateurs du vitrail, mais au Christ qu'il implore : "Jésus, sois un Jésus pour moi", autrement dit ressuscite-moi comme tu as ressuscité toit-même. Il s'adresse à ce Christ qui est apparu dix fois à ses disciples en leur apportant la preuve de la réalité de sa victoire sur la mort et réclame sa participation à cette victoire, dans une imploration à la fois pleine d'espérance et pleine d'inquiétude.
 

 

La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..
La baie n°12 ou verrière de la Vie Glorieuse du Christ, au dessus du donateur en transi (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen..

 

Émile Mâle nous donne le commentaire suivant :

"A partir de 1400 ces tombeaux forment une suite presque continue. En 1412, le cardinal Pierre d'Ailly fut représenté dans la cathédrale de Cambrai sous l'aspect d'un mort couché dans son linceul1 ; en 1424 Jacques Germain fut sculpté sur sa pierre tombale enveloppé d'un suaire tragique ; en i434,on fit graver sur la plate-tombe qui devait recouvrir les restes de Richard de Chancey, conseiller de Bourgogne, et ceux de sa femme, deux squelettes Gaignières, Pe 1 m, f°8a.; en 1437, les enfants de Jacques Cœur élevèrent à leur mère, dans l'église Saint-Oustrille de Bourges, un monument funèbre surmonté dune figure nue de la morte' ; vers 1467, on marqua la place de la sépulture du chanoine Yver, enseveli à Notre-Dame de Paris, par le fameux bas-relief où se voit le cadavre déjà décomposé du défunt; vers 1490 ou 1500, on plaça sur le sarcophage de Jean de Beauveau, évêque d'Angers, une image décharnée qui porte la mitre et la crosse .

"Le XVIe siècle manifesta un goût plus vif encore que le XVe siècle pour ce genre de représentations. Exemples de cadavres couchés sur des tombeaux du XVI° siècle : tombeau de la comtesse de Cossé aux Jacobins d Angers (1536), Gaignières, Pe 2, f° 10; tombeau de Claude Gouffier à Saint-Maurice d'Oyron, Gaignières, Pe 7, f° 11 (après 1570).

" Les cadavres ne se montrent pas seulement alors sur les tombeaux : on en voit jusque dans les vitraux. En Normandie, les morts sont quelquefois représentés au bas des verrières que leurs veuves ont offertes en leur nom. A Saint-Vincent de Rouen, une sorte de momie parcheminée est étendue au bas d'un grand vitrail consacré aux scènes de la Résurrection; le pauvre mort implore encore, et il crie du fond de son néant : Jésus, sis mihi Jésus, « Jésus, sois pour moi Jésus », c'est-à-dire : « Jésus, tiens ta promesse, et, puisque tu as triomphé de la mort, fais que j'en triomphe à mon tour. » A Saint-Patrice de Rouen, un cadavre est couché au bas du vitrail de l'Annonciation ; à Conches, sous les pieds du Christ célébrant la Cène, on aperçoit encore un mort : il est étendu au milieu des pavots et des jonquilles, et sa veuve prie à ses côtés. Ces œuvres étranges se placent entre 1520 et 1560. Le vitrail de Saint-Patrice, qui seul est daté, porte la date de 1538."

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Je décrirai dans un prochain article  la verrière de la Cène  de la baie 12 de 1546 de Conches-en-Ouche (27), mais en voici deux clichés . L'inscription identifie le personnage, Louis-Duval-Martel et la date de 1546. 

Le transi est pâle, maigre, son visage aux yeux clos est émacié et grimaçant, mais il n'y a ni décomposition des chairs, ni présence de vers. Les fleurs tempèrent l'aspect macabre de la présentation.

 

verrière de la Cène  de la baie 12 de 1546 de Conches-en-Ouche (27), photo lavieb-aile.
verrière de la Cène  de la baie 12 de 1546 de Conches-en-Ouche (27), photo lavieb-aile.

 

 

À Saint-Patrice de Rouen, la baie 15 de l'Annonciation offerte en 1540 par Guillaume de Planes et sa femme montre au soubassement le couple de donateurs et leurs filles agenouillés à leur prie-dieu et entourant le transi, sans-doute le donateur lui-même. Pour le site patrimoine-histoire "Au soubassement, l'ordonnancement des donateurs ne rend pas l'interprétation aisée. On voit en effet, à gauche, une femme agenouillée et sa fille, au centre un transi, et à droite un homme vêtu de noir en oraison devant un prie-Dieu. Qui sont réellement les donateurs? Sont-ce le transi, la dame et sa fille? Le priant de droite est-il le deuxième mari de la dame?"

Sur l'image disponible (infra), on voit un homme barbu, aux longs cheveux blancs, dans un linceul, et au corps nullement décomposé ou en proie à la vermine, sous réserve d'un examen plus précis des détails.

site patrimoine-histoire

https://www.patrimoine-histoire.fr/images/Patrimoine/Rouen/eStPatrice/RoueSP234.JPG

— Martine Callias Bey  signale encore deux autres vitraux du XVIe siècle avec ces donateurs en transi : celle de la baie 3 de la Résurrection de 1531 de l'église de  Saint-Mards (76) et celle de la baie 1 de la Vie de la Vierge de 1551 en l'église Notre-Dame de Buchy (76).

À Saint-Mards : Voir Callias Bey p. 417. Baie 3 de la Résurrection, datée de 1531, apparentée à la verrière de l'église de Lintot actuellement réemployée dans la baie 8 de Saint-Patrice de Rouen. Le donateur ecclésiastique, peut-être Laurent Brunel, est représenté  agenouillé devant son transi (tête restaurée).

À Notre-Dame de Buchy, sous la Vie de la Vierge, le transi est Jacques Arnoult [de la Meilleraye ?]. Son nom est inscrit sur le tombeau [CY GIST JACQUES ARNOULT], avec la date de 1551. Je ne vois pas de vers, le cadavre est nu mais non décomposé, le visage est trop altéré pour juger de son état. Le tombeau est entouré à gauche d'un couple de donateur en tenue de bourgeois marchands, et à droite d'un autre couple, de la noblesse puisque l'homme est en armure et accompagné de ses armes de gueules à trois merlettes, également figurées sur son tabard.  Voir Callias Bey page 277

Voir :

https://www.therosewindow.com/pilot/Buchy/w1.htm

https://www.therosewindow.com/pilot/Buchy/w1-1b.htm

 

Le plus ancien transi serait celui de Jean de Lagrange, mort en 1402 et conservé à Avignon

Ajoutons qu'en l'église de Gisors (Eure), un donateur s'est fait représenter  en 1526 en haut-relief dans le mur de la chapelle Saint-Clair de la nef sud de l'église ; Etienne Hamon suggère qu'il s'agit d'un sculpteur sur pierre. L'inscription en latin Quisquis ades, tu morte cades, sta, respice, plora, Sum quod eris, modicum cineris, pro me, precor, ora (*) se traduit par "Qui que tu sois, tu seras terrassé par la mort. Reste là, prends garde, pleure. Je suis ce que tu seras, un tas de cendres. Implore, prie pour moi." Et le transi de conclure, en français cette foi : "Fay maintenant ce que vouldras / Avoir fait quand tu te mourras"

On lit également IE FUS EN CE LIEV MIS / EN LAN 1526

Il s'agit cette fois d'un memento mori.

Le cadavre dont l'intimité est couvert d'un pagne sur lequel il croise les bras est très maigre, sa tête est inclinée vers la gauche, la bouche entrouverte et les yeux mi-clos. Un fémur lui sert de coussin, sous de longs cheveux bouclés. Les mains et les pieds sont décharnés, la sarcopénie sénile fait apparaître les tendons.

(*) cette inscription se retrouverait aussi sur le Tombeau de Perrinet Parpaille à Avignon.

 

Gisors, chapelle Saint-Clair. Photo lavieb-aile.

 

Le même transi se retrouve en l'église Saint-Samson de Clermont-en-Beauvaisis, avec la même citation (sans la formule en français).

 

Transi, XVIe siècle, Eglise Saint-Samson de Clermont, photo Pierre Poschadel, Wikipedia

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Au total, on peut souligner que le transi de la verrière de Saint Vincent de Rouen (aujourd'hui à Sainte Jeanne d'Arc),  témoigne d'une façon macabre de mettre en scène le donateur qui sera suivie en trois autres églises de la région durant les trente années suivantes, mais qu'il présente deux originalités, la présence de vers de décomposition d'une part, et l'invocation directe au Christ ressuscité disant son espérance de survivre à la mort. Il n'est pas un memento mori, mais un acte de foi dans la donation (cf. Cohen 1973).

Voir aussi :

Le piédestal de la croix cénotaphe (calcaire, milieu XVIe siècle chapelle des Cordeliers de Nancy, coll. Musée lorrain) de la duchesse de Lorraine Philippe de Gueldre (1464-1547).

 

— COHEN (Kathleen), 1973, Metamorphosis of a Death Symbol: The Transi Tomb in the Late Middle Ages and the late middle ages and the Renaissance, California studies in the history of art, n°15, 215 pages.

Cet ouvrage s'intéresse au tombeau à image transi, que l'auteur définit comme « un tombeau avec une représentation du défunt sous la forme d'un cadavre, représenté nu ou enveloppé dans un linceul », tombeaux particuliers à l'Europe du Nord à partir de la fin du XIVe siècle. tout au long du XVIIe siècle. Cohen remet en question la vision moderne selon laquelle l’image transi n’était qu’un simple memento mori pour les vivants. S'appuyant sur 200 exemples de tombes avec ou sans images de transi, ainsi que sur la poésie, les hymnes d'église, les prières, les sermons, les textes de cérémonie et les testaments, elle démontre qu'au cours des XVe et XVIe siècles, le sens du transi a évolué , reflétant les changements dans la vie religieuse, sociale et intellectuelle au cours de cette période.

 

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

 

 

—BAUDRY (Paul), 1875, L'Église paroissiale de Saint-Vincent de Rouen, par Paul Baudry. Description des vitraux (1875) pages 101-102.

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=LqkYuwEACAAJ&q=donatrice#v=onepage&q=vitraux&f=false

"La première fenêtre du côté de l'Épitre, représente la Résurrection du Rédempteur. Elle a été restaurée en 1868, au moyen de souscriptions recueillies par la Fabrique. Une photographie en donne la reproduction.

Dans l'amortissement de l'ogive, les trois personnes de la sainte Trinité sont entourées d'un chœur d'anges. Deux de ces messagers célestes déploient un phylactère chargé de la doxologie : GLORIA PATRI ET FILIO ET (SPIRIT) VI. Le saint Esprit, personnifié comme le Père et le Fils, par une forme humaine, tient entre les mains la colombe symbolique.

Au plan supérieur de la fenêtre, nous voyons :

1o La descente de la croix qui a pour témoin la sainte Vierge et saint Jean, dont les attitudes expriment la plus profonde douleur. Nous croyons que la figure de la sainte Vierge est de récente restitution.

2°) Joseph d'Arimathie et Nicodême déposant, en présence des deux mêmes précédents personnages, le corps de Jésus dans le tombeau.

3°) Jésus sortant vainqueur du tombeau, pendant que les gardes semblent être endormis ou frappés de stupéfaction.

4°) Un ange, assis sur la pierre renversée du tombeau, et annonçant aux saintes femmes l'accomplissement de la Résurrection. La robe de sainte Madeleine, dont les plis produisent un effet de miroitage parfaitement rendu, doit être une peinture récente, dans la presque totalité. Quelques caractères s'y remarquent ainsi que sur le vêtement de saint Jean, dans le premier tableau.

Au plan inférieur :

1°) Jésus apparaît à la sainte Vierge, qui est agenouillée devant un livre ouvert. L'édifice à l'intérieur duquel la scène se passe est appuyé sur des colonnes de style grec. Des draperies, aux couleurs éblouissantes, descendent d'un splendide baldaquin. Des anges remplissent les vides du tableau.

2°) Jésus, portant les plaies de la Passion, se fait voir à sainte Marie-Madeleine, qui tient le vase de parfums précieux et se prosterne. La sainte femme, richement parée, offre certains points de ressemblance avec celle qui, dans la verrière précédente, figure le même personnage.

3°) Jésus, à table, s'entretient avec les disciples d'Emmaüs et est reconnu d'eux à la fraction du pain. Les trois personnages ont chacun un bourdon de pélerin. Une arcade ouverte, ornée de deux gracieux médaillons de la Renaissance, ménage une belle perspective d'architecture.

4° L'apôtre incrédule, saint Thomas, est aux pieds du divin Sauveur, qui lui fait toucher son côté ouvert. De même que dans le troisième tableau de l'étage supérieur, et dans les premier et deuxième de l'étage inférieur, Jésus tient une croix; et, ici comme dans la Résurrection, et dans l'Apparition à sainte Madeleine, la croix est surmontée d'une oriflamme portant aussi une petite croix.

Sur les tableaux de cette verrière, le Rédempteur est couronné du nimbe commun, au lieu de l'être du nimbe crucifère, son attribut distintif.

Le donateur, rappelant celui de l'un des vitraux de l'église Saint-Patrice, est représenté mort, au bas de la fenêtre. Etendu dans un tombeau, son cadavre est déjà décomposé. Une banderole le couvre dans toute la longeur, avec l'inscription : Jesus sis mihi Jesus, qui devrait régulièrement se formuler ainsi : Jesu sis mihi Jesus."

— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 406-407.

— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

 

— FAVREAU (Robert), 1989, Fonctions des inscriptions au moyen âge, Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1989  32-127  pp. 203-232

https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1989_num_32_127_2440#:~:text=SU%20M%20QUOD%20ERIS%2C%20MODICUM,%2Dtoi%2C%20regarde%2C%20pleure.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 154.

— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.

—LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page  371.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&q=Anne#v=snippet&q=Anne&f=false

— MÂLE (Emile), 1925, L'art religieux de la fin du moyen âge en France: étude sur l'iconographie du moyen âge et sur ses sources d'inspiration, A. Colin, 1925 - 512 pages, pages 432 et suiv.

https://archive.org/details/lartreligieuxdel00mluoft/page/432/mode/2up

— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 71-73

— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .

—RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— TANGUY (Jacques) 2003. Rouen-histoire.com

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/fenetre_12.htm

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux : Rouen Renaissance. Rouen Macabre
29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 20:28

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

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Voir :

  Liste des 304 articles de ce blog décrivant les vitraux.

Voir sur les vitraux de Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen :

 

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Voir aussi  sur Rouen :

sur les vitraux de  cathédrale de Rouen :

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Et encore à Rouen 

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PRÉSENTATION.

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Cette baie n°9 est la première du pan droit de la grande voûte, et par son décor —l'Enfance  et la Vie Publique du Christ —, elle débute la série qui va se poursuivre vers la droite jusqu'à la baie n°12 avec la Passion, la Crucifixion et la Vie Glorieuse du Christ. Elle mesure 6,60 m de haut et 3,20 m de large. Cinq armoiries du registre inférieur indique qu'il s'agit d'un don de la famille Le Roux de Bourgtheroulde avec leurs ailliances. Elle est datée de 1520-1530, ce qui la rend assez contemporaine de l'édification de l'hôtel de Bourgtheroulde de Rouen par Guillaume II Le Roux et Jeanne Jubert puis par Guillaume III Le Roux, dit l'abbé d'Aumale, et par son neveu Claude Ier Le Roux (né en 1494).

Elle a été restaurée en 1873 grâce au financement de l'abbé Dumesnil, comme en témoignait une inscription lue par Baudry en 1875.

Dans l'église Saint-Vincent, elle occupait la baie n°3 :

 

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Emplacement des vitraux dans l'ancienne église Saint-Vincent.

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Plan annoté des vitraux de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

 

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Les baies de droite de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les baies de droite de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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1. La Vierge de l'Ascension et les citations d'oraisons.

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La Vierge de l'Immaculée Conception (selon Callias Bey et coll.) ou plutôt  de l'Ascension est guidée par quatre anges vers les Cieux où l'attend la Sainte Trinité, occupant les têtes de la lancette. 

Des inscritptions en latin sont portées sur les phylactères et les galons de la robe. Ce sont elles qui renvoient à la dévotion bien connue des Rouennais pour l'Immaculée Conception.

Sur les phylactères : 

1. Tuta pulchra es amica mea et macula non est in te , "Tu es toute belle, mon aimée, et il n'est point de tache en toi". 

Citation extraite du Cantique des Cantiques.

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2. Regi/ li letare alta quia ques /resurres /cut dixi /ta : soit Regina celi letare alta quia [...] ressurexit sicut dixit alta.

Il s'agit d'une citation du Regina Cæli, qui  est la plus récente des Antiennes mariales (XIVè siècle) destinées à terminer l’office. Pendant le temps pascal, le Regina Cæli ne parle plus de vallée de larmes comme dans l’Antienne Salve Regina mais de résurrection et de ciel, dont Marie est la reine auprès de son Fils .

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Texte en latin

Regína caéli, lætáre, Allelúia!
Quia quem meruísti portáre, Allelúia!
Resurréxit, sicut dixit, Allelúia!
Ora pro nóbis Deum, Allelúia!

Traduction : "Reine du ciel, réjouis-toi, car le Seigneur que tu as porté, est ressuscité comme il l’avait dit, "

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Sur les galons.

Salve sancte maria Ave Maristella dei mater ave maria  Beata mater et int[acta virgo]

Il s'agit d'une citation du Salve Regina :

Salve regina mater  misericordiae

 [vita] dulcedo Spes nostras salve

https://fr.wikipedia.org/wiki/Salve_Regina

Salve, Regina,
Mater misericordiæ,
vita dulcedo et spes nostra, salve.

On trouve aussi sur le galon des lettres en désordre SOVA /RXOMSV / BQEANBOIRZ

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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2. La Nativité (et l'adoration des bergers).

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La tête de Joseph  a été restauré.

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Sous un ange portant le phylactère Gloria in excelsis deo, et sous les arcades d'une construction à l'antique aux pilastres Renaissance, la Vierge s'exstasie devant l'Enfant déposé dans un berceau (frise à putti Renaissance) et adoré par des angelots.

Saint Joseph les éclaire de sa bougie, comme sur la Nativité de Robert Campin.

Le galon de la robe de Marie porte des lettres "pseudocoufiques" ou du moins incompréhensibles.

Au dessus, deux bergers observent la scène, tandis que leurs troupeaux sont gardés par deux retardataires : le traditionnel joueur de cornemuse, et le non moins traditionnel berger ébloui se protégeant les yeux devant l'apparition de l'ange messager.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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3. L'adoration des Mages.

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La tête d'un roi a été restaurée.

En haut, la tête de lancette accueille l'étoile qui a guidée les rois. Elle surplombe des remparts à tours crénelées, en grisaille sur verre bleu, et un paysage boisé; la crèche est une construction urbaine, en pierre, à ouvertures cintrées, en ruine.

La Vierge est assise, tenant sur ses genoux l'Enfant qui bénit le roi Melchior agenouillé devant lui.

Trois rapprochements sont possibles avec des verrières du Finistère : celle de Plogonnec (1520-1525), celle de Pont-Croix (vers 1540), et celle de N-D du Crann à Spézet (1546).

Voir aussi Altdorfer, vers 1530 : le modèle iconographique est bien établi.

Melchior (le plus âgé, comme l'indique ses cheveux blancs) a posé sa couronne et son coffret d'or à terre. Il porte une robe dorée et damassée, une aumônière rouge (verre gravé) et un camail portant paradoxalement l'inscription GASPARREX (réemploi ? restauration?).

Au dessus de la Vierge apparaît un personnage qui devait être saint Joseph mais à qui une restauration donne l'apparence d'un seigneur, ou même d'un roi. Mais les deux rois Gaspard et Balthasar lui font face.

Ils sont couronnés et tiennent leur vase d'orfévrerie. 

Gaspard est en costume vert et rouge avec un chapeau rouge (médaillon en verre gravé).

Balthasar se reconnaît à ses deux attributs : la peau noire et la boucle d'oreille. Il désigne de l'index l'étoile.

 

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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4. La Présentation au Temple.

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Le panier d'osier aux cinq tourterelles montrent qu'il ne s'agit pas d'une Circoncision.

Au sommet, au dessus d'une clef pendante, Moïse tenant les tables de la Loi montrent que Marie et Joseph obeissent à la loi juive :  "tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur (Exode 13:2, 11-13).

Joseph tient le cierge. La Vierge tend les bras à son Fils qui s'échappe des bras du grand prêtre.

Le galon de la robe de Marie porte l'inscription

NRWDNPAREQVR N 

LARE VEBXRFDNIOYNABER

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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5. La Fuite en Égypte.

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En arrière-plan, le miracle du blé levé.

Jésus et ses parents, Marie et Joseph, rencontrent un paysan en train de semer. Jésus jette une poignée de blé dans le champ. Le blé lève miraculeusement. Le paysan est déjà en train de faucher lorsque des soldats d'Hérode lui demandent s'il a vu passer une femme portant un enfant. Il répond qu'ils sont passés quand il ensemençait son champ. Les soldats renoncent alors à poursuivre les fugitifs qui doivent être déjà très loin.

On voit les soldats, et le paysan devant le champ où le blé est haut.

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'inscription du galon :

R/VE/MARIAMATERGRATIE

ELLAS ENVIE DESSE FOY CARTROPTEH/RI/OAV

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Héraldique.

À gauche, se voient les armes de la famille Le Roux, d'azur au chevron d'argent accompagné de trois têtes de léopard d'or.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Le_Roux

La famille Le Roux est une famille normande dont plusieurs membres ont été présidents à mortier du Parlement de Normandie. Probablement originaire des environs de Louviers, la famille Le Roux appartenait à la noblesse de robe. Très riche, la famille Le Roux fit construire, à Rouen, l'hôtel de Bourgtheroulde, (Guillaume et Claude Ier au début du xvie siècle), acquit le château de Boissey-le-Châtel (vers 1499) et le remplaça par le château actuel (Robert Ier et Robert II Leroux fin de xvie, début du xviie siècle). Elle possédait des domaines importants, notamment à Saint-Aubin-d'Écrosville, Acquigny et dans le pays de Caux. Elle s'illustra surtout dans la magistrature, où elle réalisa l'essentiel de ses alliances.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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À droite, nous retrouvons les armes des Le Roux, en alliance avec une autre famille non identifiée dont les armes sont d'argent à trois croissants et une étoile de gueules, au dessus d'une portion non lisible et de bouche-trous.

Ce blason mi-parti n'est pas celui des principaux membres de la famille en 1520-1530 et de leur épouse, ni de leurs ancêtres. Ce blason, et ceux qui vont suivre, répondrait à des  alliances avec les Du Four, les Legras, les Blancbaston et les Bonshoms qui sont des présidents et conseillers du Parlement de Normandie.

 

 

 

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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6. Jésus parmi les docteurs de la Loi.

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Trois têtes ont été restaurées, celle de Jésus et celles de deux assistants à gauche et en bas à droite.

Les pilastres du temple sont ornés de sculptures Renaissance semblables à celles, alors toutes récentes, du château de Gaillon ou du tombeau de Thomas James à Dol-de-Bretagne.

Le gallon du camail d'un des docteurs porte l'inscription EORVM/REX-OANSTA.

Son voisin porte sur sa manche les lettres BILLO[T

 

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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7. Les Noces de Cana.

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La pièce est sculptée de motifs Renaissance. Un vaissellier porte des pièces en verre bleu gravé pour "effacer" le bleu et permettre l'application de jaune d'argent. C'est aussi le cas des vases du coin inférieur droit.

Le Christ porte une inscription JESVS CHRISTVS FILI DEI. Le galon de la Vierge porte des lettres sans signification TQDPWO.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Blason des Le Roux en alliance avec de gueules au lion de sable /d'argent et autre à préciser.

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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8. Adieu du Christ à sa mère.

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La scène porte ce titre, mais il pourrait s'agir d'une prédication du Christ à ses disciples, en présence de sa mère et des apôtres (Jean et Pierre) et de Marie-Madeleine probablement.

M. Callias Bey fait remarquer que le même carton pour le visage de la Vierge a été repris trois fois, ici, sur les Noces de Cana et sur la Fuite en Egypte.

Les galons portent des séquences de lettres dépourvues de signification.

Dans le fond, un paysage montagneux où un berger garde ses troupeaux, un lac à barque et cygnes, et des remparts avec une entrée fortifiée.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

Inscriptions :

Ce sont a priori des lettres dépourvues de sens.

SOMEW3SORVENXZSOPIEC

ROVA3E

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les blasons :

à gauche : armoiries de Le Roux en alliance avec de gueules à la fleur de lys d'or et au ... ; lambel d'argent.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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À droite : armoiries de Le Roux en alliance avec de gueules à la tête  de cerf d'or et au chien (?) d'argent.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE TYMPAN.

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Les trois soufflets supérieurs, où le Christ de Pitié est entouré de la Vierge et de Jean, est selon M. Callias Bey un thème apparenté à une gravure sur bois  au burin de la Petite Passion de Dürer, datant de 1511. La consultation de cette Petite Passion retrouve surtout une inspiration par le Christ de la page de titre.

Dans les mouchettes, 6 anges adorateurs reprennent des cartons symétriques deux à deux.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le Christ de pitié (restauré).

Il est assis sur un rocher, seulement vêtu d'un pagne, tenant le roseau de dérision et couronné d'épines.

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Page de titre de la Petite Passion d'Albrecht Dürer (1511)

 

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les trois soufflets inférieurs représentent l'Annonciation.

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Le phylactère de l'ange Gabriel porte l'inscription AVE GRATIA DÑS.

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La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La baie n°9 ou verrière de l'Enfance et la Vie publique du Christ (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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SOURCES ET LIENS.

 

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BAUDRY (Paul), 1875, L'Église paroissiale de Saint-Vincent de Rouen, par Paul Baudry. Description des vitraux (1875) pages 101-102.

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=LqkYuwEACAAJ&q=donatrice#v=onepage&q=vitraux&f=false

— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 406-407.

— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 154.

— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.

LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page  371.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&q=Anne#v=snippet&q=Anne&f=false

— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 71-73

— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .

RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— TANGUY (Jacques) 2003. Rouen-histoire.com

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/fenetre_09.htm

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Rouen Renaissance. Héraldique
20 avril 2023 4 20 /04 /avril /2023 15:34

La baie 8 ou verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen.

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Voir :

  Liste des 304 articles de ce blog décrivant les vitraux.

Voir sur les vitraux de Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen :

 

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Voir aussi  sur Rouen :

sur les vitraux de  cathédrale de Rouen :

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Et encore à Rouen 

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PRÉSENTATION.

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Cette baie n°8 est disposée en dessous de, et en continuité avec la baie n°7. Très étroite, elle mesure 1,36 m der large pour 6,85 m de haut, et le décor de ses deux lancettes trilobées se répartit en trois registres consacrés aux saints Vincent et Jacques, Claude? et Nicolas, Jean-Baptiste et Anne éducatrice, sous forme de six grands personnages debout deux à deux dans des encadrements d'architecture. Un couple de donateurs non identifiés est figuré, vraisemblablement d'une famille de marchands de Rouen.

Dans l'église Saint-Vincent, dont elle provient, elle occupait la baie n°9.  Elle y avait été restaurée vers 1873 par l'atelier Duhamel-Marette, grâce aux dons de la famille Le Picard. 

 

 

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Plan annoté des vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent.

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Plan annoté des vitraux de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le tympan : Dieu le Père bénissant, dans une nuée orange, et la colombe de l'Esprit.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Registre supérieur : saint Vincent et saint Jacques le Majeur.

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Le décor Renaissance est particulièrement riche  avec un arc doublé d'une douelle cannelée supportant deux angelots et deux putti portant des oriflammes ainsi que des pots à feu ;  des pilastres et colonnes garnis de balustres ; et à l'arrière-plan un paysage urbain.

Ce décor évoque celui du château transformé en palais (v.1509) du cardinal  Georges d'Amboise à Gaillon.

On lit les lettres MA sur un cartouche du pilastre de gauche et HS sur le pilastre de droite. (Monogrammes de Marie et IHS ?)

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Saint Vincent.

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Il s'identifie par les trois épées qu'il tient en main droite, et par le cartouche portant l'inscription S. VINCENT.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Saint Jacques le Majeur.

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Son nom est indiqué dans le cartouche, abrégé par un tilde : S. IA~Q3.

Il porte le chapeau à larges bords des pèlerins, ainsi que le bourdon auquel est suspendue une besace. Sous la pèlerine rouge à revers verts, une courte tunique laisse voir la jambe droite nue.

Il tient en main gauche un livre.

 

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Registre intermédiaire : saint Claude (?) et saint Nicolas.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Saint Claude ?.

Le saint porte la chape, la mitre, et les gants d'un évêque et trace la bénédiction propre à ce type de représentation, mais son bâton pastoral porte une croix simple. Rien n'indique son identité.

Les deux couronnes crénelées du fermail de la chape sont utilisées ici en bouche-trou : elles datent du XIVe siècle.

Une inscription AR (initiales ?) se lit dans un cartouche apposé sur l'arcade.

 

 

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Saint Nicolas et les trois clercs (tonsure) ressuscités du saloir.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Registre inférieur : couple de donateurs présentés par saint Jean-Baptiste et par sainte Anne.

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Les pilastres portent les inscriptions nominatives S. IEHAN et S. ANNE.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Saint Jean-Baptiste.

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Le choix du saint pourrait suggérer le prénom du donateur, tout comme la présence de sainte Anne suggérerait le prénom de son épouse. Mais l'existence d'une verrière de saint Jean-Baptiste et d'une autre de sainte Anne dans l'église Saint-Vincent peut laisser aussi penser que ce couple se met sous la protection des saints particulièrement vénérés ici.

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On notera le décor parfaitement Renaissance de putti ailés soutenant des guirlandes.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le donateur agenouillé à son prie-dieu.

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Il est vêtu au dessus d'une chemise fine  d'une robe bleu sombre,  doublée de rouge, associé à un chaperon assorti, et il est chaussé de chaussures rouges. Il porte trois anneaux d'or sur la main droite.

C'est un homme âgé, comme l'indique sa canitie.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les armoiries du donateur : un quatre de chiffre (inversé à la pose ?).

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Ce  choix confirme l'hypothèse que nous avons affaire ici à un marchand.

"Ce signe était commun à un grand nombre de corporations, et il se retrouve en particulier dans un grand nombre de marques d'imprimeurs, de tailleurs de pierres, de peintres de vitraux, etc. Ce signe était en relation directe avec les initiations du métier. Le quatre de chiffre est un symbole courant au xve siècle. " (wikipedia)

—Bozellec (Jean-Pierre), 2017, Colloque des graffitis anciens. Photo d'un quatre de chiffre gravé sur le montant d'une porte rue Eau de Robec à Rouen.

https://www.calameo.com/read/000324095af2b75802663

—GHENO (Pierre),  “Les marques typographiques en France des origines à 1600”, Cultura, Vol. 33 | 2014, 75-95.

https://journals.openedition.org/cultura/2372?lang=en

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On comparera ce panneau à celui de la verrière de Saint-Claude à Louviers, datant de la même époque. Le donateur en est Claude Ier Le Roux.

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Sainte Anne éducatrice apprenant à lire à la Vierge.

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La mère de la Vierge est nimbée, elle porte le voile et la guimpe, et un manteau bleu à revers rouge. Elle tend un livre à la jeune Marie, tout en posant sa main sur sa nuque.

La Vierge lit en s'aidant d'un stylet. Elle porte une couronne sur ses cheveux blonds dénoués, et une robe blanche à décolleté carré. Les motifs de damas, au jaune d'argent, sont sans doute dessinés au pochoir.

La tête de la Vierge a été restaurée après 1562, tout comme celui de la donatrice, puisqu'on remarque l'emploi d'émaux pour les lèvres.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La donatrice agenouillée à son prie-dieu devant son livre d'Heures.

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Elle porte une petite coiffe, une chemise plissée, une robe rouge à très larges manches doublées de fourrure.

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La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

La verrière des saints (1520-1530), de l'église Sainte-Jeanne-d-Arc de Rouen. Photographie lavieb-aile août 2020.

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SOURCES ET LIENS.

 

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BLAISE (Alexandra), Le représentations hagiographiques à Rouen à la fin du Moyen Age (vers 1280-vers 1530), Thèse d'histoire de l'art Paris IV sous la dir. de Fabienne Joubert.

 

BAUDRY (Paul), 1875, L'Église paroissiale de Saint-Vincent de Rouen, par Paul Baudry. Description des vitraux (1875) pages 101-102.

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=LqkYuwEACAAJ&q=donatrice#v=onepage&q=vitraux&f=false

— CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 406-407.

— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 154.

— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 67-68.

LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page  371.

https://books.google.fr/books?hl=fr&id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&q=Anne#v=snippet&q=Anne&f=false

— PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

— PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 71-73

— PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), Presses universitaires de Rennes, coll. Corpus Vitrearum .

RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— TANGUY (Jacques) 2003. Rouen-histoire.com

http://www.rouen-histoire.com/SteJA/fenetre_07.htm

 

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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