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7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 13:06

Les vitraux de l'église Saint-Mathieu à Quimper : les baies latérales 1 et 2 du chœur (1535, 1896) et leurs éléments héraldiques anciens.

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Voir :

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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Présentation : lire mon premier article sur la baie 0.

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LA BAIE I. SCÈNES DE LA VIE DE JÉSUS.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème de la Vie du Christ en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Nativité et 2. Jésus parmi les docteurs.

3. Baptême du Christ et 4. La Vocation de sait Matthieu.

5. La Résurrection de Lazare et 6. La Cène.

Un soubassement contient deux blasons.

Le tympan présente sept blasons, dont certains sont anciens (début XVIe), provenant de la baie du bas-coté nord.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : DEUX BLASONS.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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À gauche, les armes  d'argent losangé d'argent et  de sable à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé  d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier de même sont celles de la famille L'Honoré de Kerambiquet.

À droite : en haut, d'argent à trois hures de sable ; en bas d'azur au griffon d'argent

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite :

de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Nativité (J.P. Florence, 1896).

Verre rouge et verre bleu gravés.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Jésus, enfant, enseigne aux docteurs de la Loi (J.P. Florence, 1896).

Verre bleu gravé.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le Baptême du Christ (J.P. Florence, 1896).

Verres rouges gravés.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Vocation de saint Mathieu (J.P. Florence, 1896).

 

Gatouillat et Hérold n'avaient pas identifié ce sujet, pour lequel il proposait "le denier du centurion?". Mais la balance placé au dessus de Matthieu est l'attribut de cet apôtre et évangéliste, car il rappelle son métier de collecteur d'impôts. La scène illustre le texte de Matthieu 9:9  « Étant sorti, Jésus vit en passant, un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : “Suis-moi !” Et, se levant, il le suivit. »

Le sujet est donc en rapport avec le saint patron de cette église.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Résurrection de Lazare (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Cène (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Trois soufflets supérieurs : trois blasons (J.P. Florence 1896)

 

—En haut, les armes de Bretagne. 

— Deuxième rang à gauche : armoiries de la ville de Quimper, d'azur au bélier passant d'argent accordé et onglé d'or, au chef d'hermines.

— Deuxième rang à droite , armoiries de Penfentenyo: burelé de gueules et d'argent de dix pièces. Alphonse-Louis Marie de Penfentenyo de Kervéréguin, chanoine titulaire de Quimper, curé-archiprêtre de la cathédrale, était recteur de Saint-Mathieu de 1864 à 1877.

 

 

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang : 2 blasons de la famille Le Baud en alliance (Début XVIe).

Les écus anciens (provenant des baies des bas-cotés) sont présentés par des anges modernes. On trouve les armes de ces familles dans le soubassement de la baie 0.

—À gauche ; en 1, d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud), en 2 d'argent aux trois trèfles d'azur (De Lagadec de Mézedern).

— À droite : en 1, d'azur au sautoir d'or cantonné de quatre croisettes de même, en 2 au d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud)  .

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 les armes de L'Honoré déjà décrites.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 d'azur à la croix pattée d'argent.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA BAIE 2. APPARITIONS DU CHRIST.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème des Apparitions du Christ à ses disciples ( Vie Glorieuse du Christ) en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Apparition à Marie-Madeleine (Noli me tangere) et 2 Apparition aux Pèlerins d'Emmaus.

3. Incrédulité de saint Thomas et 4. Apparition à saint Pierre.

5. Ascension et 6. Pentecôte.

Un soubassement renferme deux blasons.

Le tympan  comporte, parmi 6 ajours aux blasons de fantaisie, le réemploi d'un écu des Le Baud dans un chapeau de triomphe sur fond coloré, datant du premier quart du XVIe siècle et provenant de la baie sud de l'ancienne église.

 

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Soubassement.

Deux blasons non décrits parmi les blasons de l'ancienne église. Ecus de fantaisie ??

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche.

Mi-parti d'argent aux deux lévriers de sable ; en 2 de sable à l'épi d'argent, cantonné de deux étoiles de même ?

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

 

Mi-parti en 1 d'or au chevron d'azur cantonné de trois étoiles de sable ; en 2 ---

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

 

ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

Fenêtre du côté Sud. 

Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

Fenêtre du côté Nord. 

Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

.— COUFFON et LE BRAS,1988  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 184.

LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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-Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.

-Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.

-Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html 

PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110

LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 —PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

 

 

 

 

Les vitraux de Saint-Mathieu à Quimper.
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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique Quimper
3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 09:26

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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PASSIONS FINISTÉRIENNES.

 Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

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PRÉSENTATION.

 

 

Au XIIe siècle, la construction d'une église paroissiale est attestée,  implantée sous l'actuelle église Saint-Mathieu ; elle témoigne de l'existence d'un point de fixation de population hors du centre urbain développé autour des premières cathédrales de Quimper, ceci à partir du Xe siècle, sur la Terre-au-Duc, deuxième noyau urbain après la cité épiscopale qui en est séparée par le Steir.

Selon P. Peyron, le cartulaire 56 de Saint-Corentin nous apprend qu'en 1209 l'archevêque de Tours confirma la cession que le comte de Bretagne avait faite, à l'évêque de Quimper, du droit de patronage qu'il avait dans l'église de Saint-Mathieu. Dix ans plus tard, Renaud, n'étant encore qu'évêque élu de Cornouaille, considérant la modicité des revenus de l'église cathédrale, fit don au chapitre de l'église de Saint-Mathieu. Par cette concession, datée du vendredi après la fête, de la Madeleine 1220, fut fondée la prébende canoniale de Saint-Mathieu, un chanoine en demeura titulaire jusqu'à la Révo­lution avec le titre de recteur primitif de la paroisse, qui était administrée par un vicaire perpétuel nommé par le chanoine prébendé; au siècle dernier, les revenus de la prébende de Saint-Mathieu étaient si minimes que le chanoine titulaire en avait fait l'abandon au vicaire perpétuel, qui prit, dès lors, le titre de recteur.
Le vicaire perpétuel était assisté, pour l'administration de la paroisse, de sept chapelains, dont l'élection et les fonctions furent réglées  par une ordonnance de Mgr Le Prestre, en 1636.

La nouvelle église gothique du XVe siècle avait été consacrée en 1514 par le recteur Guillaume le Baud, docteur en droit, Recteur  de Ploezinec, chanoine de Cornouaille et vicaire de Saint-Mathieu, mort en 1535 alors qu'il était chanoine de la cathédrale de Tréguier, , dont les armes se voyaient en plusieurs endroits (Peyron 1893, p.22 et Abgrall ibid. p. 204-205). 

Adossée à l'église, coté nord, la chapelle  Notre-Dame-de-Paradis (ou du Parvis) fut construite en 1528. Elle servit aux dames Ursulines de 1627 à 1679 et fut démolie, vers 1830, en même temps que la tour du XVe accolée au portail. 

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L'édifice actuel  a été rebâti de 1894 à 1897 par l'architecte Le Bigot, mais ses vitraux anciens avaient été soigneusement décrits par trois auteurs : Philippe-Lavallée en 1847, Auguste André en 1877 et, juste avant leur restauration et réorganisation, par Jean-Marie Abgrall en 1893, avec à chaque fois une analyse héraldique attentive. On trouvera en Sources et Liens les transcriptions de ces publications.

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Les anciens vitraux (XVIe siècle).

—Une fenêtre du fond du bas-coté nord, timbrée aux armes des L'Honoré conservait quelques éléments figurés, un saint solitaire (Fiacre) avec 2 personnages agenouillés, et 2 scènes de la vie de saint Yves avec une longue inscription.

—Une baie du coté sud comportait des écus de la famille Le Baud en alliance.

—La maîtresse-vitre de la Passion, marquée par les écus de Rosmadec (et ses alliance de Pont-Croix et Quélennec) placée sous les armes royales et ducales [ Louis XII et Anne de Bretagne : avant 1514 ; François Ier et Claude de France entre 1514 et 1524, etc.]  se trouvait alors endommagée, amputée de ses registres inférieurs et de son Christ en croix, auxquels avaient été substitués des bouche-trous sans doute étrangers à l'édifice, un Baptême du Christ et un Arbre de Jessé — avec le Calvaire comme à Kerfeunteun (v. 1525) de Quimper et à Confort-Meilars (v.1528-1530). 

Pour Abgrall, cette Passion était comparable à celle de Tourch (après 1550) et en partageait les cartons. Pour Le Bihan, elle se compare à celles de La Martyre (vers 1535) et de La Roche-Maurice (1539), toutes attribués à l'atelier Le Sodec de Quimper.

Pour Gatouillat et Hérold, qui la date vers 1535, la Passion de Quimper serait un peu plus ancienne que celle de La Roche-Maurice et serait, avec celle de Daoulas (perdue), le prototype d'un groupe qui comprend bien d'autres vitraux de la région.

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Les vitraux actuels.

Les vitraux actuels du chœur  (baies 0, 1 et 3) ont été décrits en 2005 par Gatouillat et Hérold dans Les vitraux de Bretagne, volume VII du Corpus Vitrearum .

La plupart des vitraux de l'ancienne église ont été remployés à la fin du XIXe siècle dans le chœur reconstruit. Selon Gatouillat et Hérold, la verrière centrale ou baie 0 confiée à Jean-Prosper Florence, de Tours en 1896 (inscr. lancette C) reçut des compléments inspirés, pour la Crucifixion,  de la Passion de Tourch (après 1550) et pour les scènes manquantes de la Passion, de celle de l'église  d'Ergué-Gabéric (1516).

Note  : comme l'a remarqué Le Bihan, et comme on le verra plus loin par de nombreux exemples, cette Crucifixion reproduit aussi les Passions des églises de La Martyre (1535) et de La Roche-Maurice (1539).

De part et d'autre (baie 1 et 2), l'atelier tourangeau plaça une Vie du Christ totalement neuve, mais en intégrant dans le tympan des restes d'armoiries provenant des chapelles latérales.

Les scènes de la Vie de saint Yves du bas-coté nord sont conservées depuis 1914 dans la chapelle privative de l'Évêché de Quimper (Yves donnant son chaperon à un pauvre / un ange rend au saint son chaperon)  : leur facture parait contemporaine de la consécration de 1514. Inscription COMAIN S. Y. DONNE SON CHAPOUROY A UNG POUVRE HOME POUR DIEU ET NAVOIT AULTRE QUE CREUT DOUUEZ (cf Dieu fit paroistre, par plusieurs miracles, combien luy estoit agreable la charité dont S. Yves assistoit ses membres. Nous avons dit cy-dessus, que, trouvant un jour un pauvre en son chemin, n'ayant que luy donner, il luy donna son chapperon, mais Dieu le luy remist sur la teste, avant qu'il fust arrivé en l'Eglise où il alloit".) On évaluera la valeur du terme CHAPOUROY, qui ne semble pas attesté en moyen- français ailleurs.

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Les baies 3 à 10 ont été confiées à divers ateliers comme Lepêtre, de Rouen, Charles Champigneulle de Paris, Florence de Tours, et Laumonnier de Vannes.

La maîtresse-vitre a été déposée en 1942 puis reposée par Jean-Jacques Gruber en 1947-1948. 

Elle a été à nouveau déposée par l'entreprise de Pierre Floch pour la pierre et Bournigual pour la serrurerie,  et restaurée en 2007 par Antoine Le Bihan.

 

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DESCRIPTION.

La baie 0 ou maîtresse-vitre mesure 7,50 m de haut et 3,60 m de large. Elle comporte 5 lancettes et un tympan à 11 ajours. Il s'agit d'une verrière de la Passion, en 9 scènes périphériques (5 en bas, 2 de chaque coté) autour d'une grande Crucifixion centrale sur trois lancettes.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : INSCRIPTIONS ET COMPOSITIONS HÉRALDIQUES.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les inscriptions (lancettes B et D) :

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" Reconstruction de l'église 1894-1896.

Recteur : Y. Le Roy, chanoine] hon[oraire]. Fabriciens : MM. Laimé, président, De Couesnongle, trésorier, De Coatgoureden, secrétaire, Magré et De Chabre, membres du conseil."

 

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Yves-Marie Le Roy fut recteur de Saint-Mathieu en 1886.

L'adjudication des travaux eut lieu en 1893, les membres du conseil étant alors. M. LAIMÉ, président ; M. Y. LE ROY, recteur ; M. ASTOR, maire ; M. H. DE COUESNONGLE, trésorier ; M. DE COATGOUREDEN, secrétaire ; M. ALIX ; M. MAGRÉ.

Joyaut de Couesnongle :

JOYAUT DE COUESNONGLE. 20333. - (BRETAGNE). - De gueules à une urne d'or, accostée de 2 branches de lys d'argent et surmontée de 4 étoiles du mesme, en orle. Louis Joyaut, ne put faire reconnaître sa noblesse en 1668, son petit-fils : François, laissa de Jeanne Aveline qu'il avait épousée en 1734 : Pierre Augustin Joyaut de Couesnongle (? 1743-1794) allié à Melle Barbier et pere de : Augustin Marie Joyaut de Couesnongle (1765-1847) Anobli en 1815, qui épousa en 1813 Félicité Gabrielle de Silguy, leur fils aîné : Augustin (1820-1902) mourut sans postérité de Melle Péan de Pontfilly ; leur fils cadet : Charles Marie Joyaut de Couesnongle, Chr. de la L.H.. (1823-1878) épousa en 1854 Melle Dangé d'Orsay dont il eut deux fils : André Paul, et Stephen, l'aîné continua. (Révérend Restauration 4. - La Messeliere 3.)

http://palisep.fr/bibliotheque/jougla/tome_04.pdf

https://gw.geneanet.org/wikifrat?lang=en&pz=honore+gabriel&nz=de+riqueti+de+mirabeau&p=andre+augustin+paul+marie+charles&n=joyaut+de+couesnongle

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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"Principaux donateurs : Mme veuve Bonnemaison, la commune de Quimper, l'État, Mme Perrotin, la famille Soudry, etc."

Une souscription fut lancée en 1882. Madame de Bonnemaison est mentionnée par Yves le Roy : "Le devis primitif de tous les travaux montait à 218.150 fr. 00. Au règlement définitif des comptes, il a été payé 250.343 fr. 02 [Note : Les paroissiens de Saint-Mathieu, si heureux de leur église, ne sauraient oublier que la vénérable Mme Bonnemaison a un droit tout particulier à leur reconnaissance et à un souvenir dans leurs prières. Sans sa grande générosité, l'oeuvre de la reconstruction de l'église n'aurait pas pu être tentée de si tôt."

Il s'agit de Louise de Bonnemaison, qui contribua aussi à la restauration de la chapelle Saint-Nicolas de la cathédrale, en imposant le nouveau vocable de Chapelle Saint-Frédéric , en hommage à son défunt mari, et en imposant pour le vitrail le sujet de la Vie de saint Frédéric.

Remarques marginales. Le seul "de Bonnemaison" connu à Quimper, outre cette donatrice, est un botaniste dont la Place du Marché porte le nom. Mes recherches sur "Frédéric de Bonnemaison" au XIXe siècle restent vaines

Théophile de Bonnemaison fut un botaniste distingué, descripteur du Narcisse des Glénans, et célèbre aussi pour ses descriptions d' algues. Parmi les Rhodophytes ou Algues rouges, Ordre des  Bonnemaisoniales, famille des Bonnemaisoniaceae, C. Agardh lui dédia en 1822  le genre Bonnemaisonia,  Woodhart & C. Agardh nommèrent en son honneur l'espèce La Plume épineuse rouge Bonnemaisonia asparagoides.

https://doris.ffessm.fr/Especes/Bonnemaisonia-asparagoides-Plume-epineuse-rouge-2001

La médiathèque de Quimper conserve son imposant herbier (9000 plantes dont 2000 algues), et donne sa biographie :

 

"Théophile Armand Constant Bonnemaison est né en 1774 à Quimper. Il suit les traces de son père, maître apothicaire, et devient pharmacien en 1805. Il exerce dans l’armée à Brest puis s’installe à Quimper, où il tient une officine rue Kéréon. Sa profession, qui consiste à utiliser les plantes à des fins thérapeutiques, l’amène, comme nombre de ses collègues, à s’intéresser à la botanique. Il s’adonne à cette discipline avec passion et rigueur, excelle dans le domaine et est un précurseur en Bretagne. On décrit un homme savant, persévérant et modeste. Durant toute sa carrière, il herborise le Finistère et collecte des milliers de plantes aussi bien terrestres que marines. Il assiste aux cours du célèbre naturaliste Lamarck au Muséum national d’histoire naturelle et est correspondant de plusieurs sociétés savantes (Société Philomathique, Société Linéenne de Paris et de Caen, Société Polymathique du Morbihan, Société Naturelle). Il meurt en 1829 à l’âge de 54 ans, laissant deux filles en bas âge et des travaux inachevés. Son herbier et ses différentes études restent aujourd’hui encore des références dans toute l’Europe. Extrait de son éloge dans le compte rendu de la Société polymathique du Morbihan : « Les naturalistes qui visitaient la Bretagne ne manquaient jamais de consulter un homme qui en avait étudié toutes les productions, et s’en retournaient également étonnés de sa modestie et de l’étendue de ses connaissances. Ce savant a été enlevé au moment où il allait enrichir la science du fruit de ses observations. Etc... »

http://mediatheques.quimper-communaute.fr/DocInterQuimper/Media/CATALPAT/HERBIER2014.pdf

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Jules Soudry (1843-1918), avoué à Quimper, fut conseiller général entre 1895 et 1901.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les ensembles héraldiques.

Ils correspondent tous les trois à ceux d'A. André a décrit en 1878 dans la baie sud.

Le premier et le dernier sont placés dans une guirlande.

1. D'azur au sautoir d'or, accompagné de 4 croisettes de même.

Présent également, en plein ou en alliance dans la baie 1. Non identifié.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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2. Lancette C : écartelé complexe placé dans un collier de l'Ordre de Saint-Michel à aiguillettes ou lacs d'amour (version avant 1516); avec heaume et tortil de baron.

L'écu date du XVIIe siècle comme en témoigne l'emploi d'émaux. On reconnait

 

— à gauche : les armes a) du Quélennec d'hermines, au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'or, en alliance avec d'azur au lion d'or (Le Faou) b)  d'argent à la croix d'or, en alliance avec   d'argent à la fasce de sable  Et brochant sur le tout  un blason d'argent aux trois têtes de loup ou aux trois hures de sable (au lambel de gueules).

—à droite : les armes  de Tréanna  d'argent à une macle de sable, et Le Baud (*) d'argent à une quintefeuille de gueules,

Il correspond à la description de deux fragments d'un grand écusson de la baie sud décrit avant la restauration des vitraux,

" supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : écarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

 

(*) Baud (Le) Kerautret, Casteven, Trévegant d’argent, à une quintefeuille de gueules : Armorial de Briant de Laubrière https://www.tudchentil.org/spip.php?article684 .

Les Le Baud étaient seigneur de Crec'hmarc'h, paroisse de Saint-Mathieu.

 Un Jehan Le Baud est le seul  noble de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481, "pour Olivier son fils, archer en brigandine" (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II, et Tudchentil), et un  Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siège, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur. En 1514-1524, Guillaume Le Baud, docteur en droit,  était chanoine de Cornouailles et vicaire de St-Mathieu. En 1542, Jehan le Baud contribue pour un enfant au "droit de poullage" pour les tombes du cimetière.

Inscription VERRIERE RESTAURÉE PAR FLORENCE À TOURS 1896

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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3. Blason avec  les armes en 1 d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 crossettes de même, et en 2 d'or au croissant d'azur accompagné de 3 molettes de gueules.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : 5 SCÈNES DE LA PASSION.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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1. Agonie du Christ au Mont des Oliviers avec les Apôtres Pierre, Jacques et Jean.

Copie de 1896 d'après le vitrail de l'église d'Ergué-Gabéric (1516-1517).

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Ergué-Gabéric, maîtresse-vitre (1516). Photographie lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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2. Baiser de Judas et arrestation du Christ.

Copie de 1896 d'après le vitrail de l'église d'Ergué-Gabéric.

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Ergué-Gabéric, maîtresse-vitre (1516-1517). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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3. Comparution devant Caïphe.

Bien conservé. Panneau signalé par Philippe-Lavallée et par A. André sur le vitrail avant restauration.

Les fonds des panneaux d'origine sont soit à rouelle, soit à croisillons en losange. Exactement comme à La -Roche-Maurice, mais pas pour les mêmes scènes.

Comparez avec La Roche-Maurice ; il ne manque que le petit chien.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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4. Flagellation.

Bien conservé, sauf le Christ, restauré. Comparez avec La Roche-Maurice  (1539) :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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5. Couronnement d'épines.

panneau supérieur bien conservé. Comparez avec La Roche-Maurice.

 

 

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LES REGISTRES INTERMÉDIAIRE ET SUPÉRIEUR : 4 SCÈNES DE LA PASSION ET UNE GRANDE CRUCIFIXION CENTRALE.

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Registre intermédiaire, à gauche. 6. Comparution devant Pilate.

Panneau bien conservé. Comparez avec La Roche-Maurice (1539).

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre supérieur, à gauche. 7. Portement de croix.

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"Bien conservé" (Gatouillat et Hérold) ; le visage du Christ me parait restauré.

 

Verre rouge gravé pour le nimbe crucifère.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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8. Grande crucifixion centrale à 9 panneaux (1896, J.P. Florence, copie de Tourc'h [et la Roche-Maurice 1539].

Examen lancette par lancette (B, C et D), sauf la partie inférieure qui forme une séquence horizontale, les soldats se disputant la tunique du Christ : elle sera présentée à la fin.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette B. Le Bon Larron. Marie soutenue par Jean et les Saintes Femmes.

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1. Le Bon Larron.

Son âme est emportée vers le Ciel par un ange. Comparez avec La Roche-Maurice :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539).

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Et comparez avec La Martyre. (vous avez accès à ma description en cliquant sur l'image. Je ne donnerai pas à chaque fois la scène correspondante de La Martyre).

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Maîtresse-vitre (1535) de l'église de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Marie et les Saintes Femmes.

Les larmes, notamment de saint Jean, sont bien présentes ici, mais moins visible qu'à La Roche-Maurice :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette C. Le Crucifié. Les deux cavaliers. Sainte Marie-Madeleine.

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Cette partie centrale a été restituée d'après la baie 0 de Tourc'h ; mais la scène homologue de La Roche-Maurice est comparable.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Marie-Madeleine au pied de la Croix.

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Comparez avec La Roche-Maurice ; depuis ma description de ce panneau en 2017, j'évalue mieux l'importance de la dévotion au sang de la croix fontaine-de-vie, indissociable de la vénération portée à Marie-Madeleine : voir la fin de mon article sur le Puits de Moïse de Champmol  (vers 1399) et celui sur le calvaire (1544) de Sainte-Marie du Ménez-Hom.

Dès lors, je donne toute son importance à la façon dont le peintre a peint à la sanguine le sang qui s'écoule des mains, des pieds et du flanc,  mais aussi des plaies soigneusement dessinées des verges, dont il en montre les ruisselets descendant le long de la croix, passant devant les yeux et le corps en extase de la sainte, avant d'atteindre le sol où, hasard ou pas, une boule rouge (pomme?) puis une scène est figurée, le versement criminel du sang. Cette long écoulement illustre le dogme du sang rédempteur du Christ, rachat de la faute originelle. (À La Roche-Maurice, le crâne d'Adam est placé au pied de la Croix ; à Saint-Mathieu (mais dans une copie du XIXe siècle), il est un peu éloigné.

Au même titre, l'importance donné à Longin, le lancier responsable de la plaie du flanc droit, est remarquable.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette D. Le Mauvais Larron, trois cavaliers, des soldats.

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On remarquera le paysage hierosolymite (et oui, on ne le place pas tous les jours) peint en grisaille sur verre bleu ... comme ) La Roche-Maurice. Il s'observait aussi sur les deux lancettes précédentes.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La mort du Mauvais Larron.

Comparez avec La Roche-Maurice : J. P. Florence n'a pas repris la technique de verre rouge gravée de ces prédécesseurs pour la culotte du larron.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les commentaires et discussions du grand-prêtre, des membres du Sanhédrin (à cheval), et des lanciers.

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Comparez avec La Roche-Maurice. Là encore, les verres rouge gravés du chapeau conique ou de la robe à quadrilobes n'ont pas été imités. 

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les chevaux de l'atelier quimpérois dit "de Sohec" sont immédiatement identifiables, tant pour leur harnachement que pour leur gueule hilare.

Mais une autre caractéristique de cet atelier réside dans les inscriptions dépourvues de sens, ou citant des oraisons mariales. Elles sont présentes à profusion à Kerfeunteun, à Plogonnec, ou à Confort.

On les trouve aussi sur le galon de la robe du cavalier de la scène homologue de La Martyre (v. 1535) :

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Maîtresse-vitre (1535) de l'église de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Ici, nous ne trouvons qu'une inscription, sur la bride du cheval du même cavalier. Elle porte les lettres NOS VEOR. Comme nous ignorons si le verrier de 1896 a copié un modèle précis ou bien s'il s'est inspiré librement des productions quimpéroises, il n'y a pas lieu de chercher à leur donner une signification.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les soldats se disputant la tunique du Christ (avant de la jouer aux dés ?)

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre intermédiaire, à droite. 9. Mise au tombeau.

restauré, mais présent sur la vitre originelle.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre supérieur, coté droit. 10. Résurrection.

Peu restauré. Les dais sont modernes. Emploi de verre rouge gravé pour les rais venant du Ciel.

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Comparez avec Plogonnec (1520), ou, ci-dessous, La Roche-Maurice.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN À 11 AJOURS.

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Il correspond exactement aux descriptions de 1849 et 1878 préalables à la restauration par Florence.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La partie supérieure:

-au sommet Dieu le Père en buste, bénissant, coiffé de la tiare et tenant le globe.

-4 ajours : anges présentant les Instruments de la Passion : un vase sacré  sur un plateau ; la tunique sans couture, les dés, la croix, la tenaille, le marteau, la lance et l'éponge d'hysope ; la colonne de la Flagellation, l'oreille de Malchus serviteur du grand-prêtre, l'épée (sabre) de saint Pierre ; les verges et les fouets de la Flagellation;   la lanterne de l'Arrestation. XVIe siècle, bien conservé.

-2 mouchettes : 2 anges (partiellement conservés) présentant les écus de France et parti France-Bretagne, entourés du collier de l'Ordre de Saint-Michel dans sa version d'avant 1516. Les lys sont montés en chef d'œuvre.

Auguste André remarquait, avant même la restauration de 1895,  les  figures des deux anges latéraux  "particulièrement remarquable pour la grâce de la pose et la pureté du dessin".

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La quatrième rangée d'ajours et ses 4 blasons.

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Ils appartiennent tous  à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque de Quimper (Bertrand) et deux gouverneurs. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C dans cette période que la vitre fut peinte.

De gauche à droite :

1. Ajour latéral : blason supporté par deux anges. (peu restaurés). Le blason est en partie restitué, la moitié supérieure étant la seule ancienne à gauche. C'est un  écartelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 pièces,(Rosmadec); au 2° d'azur au lion d'argent, ( Pont-Croix); au 3e d'azur au château cantonné  de trois pièces d'or (Tyvarlen) ; au 4 de sable à trois jumelles d'or (de Lespervez).

Guillaume de Rosmadec, fils de Jean de Rosmadec et d'Alix de Tyvarlan et de Pont-Croix, a épousé Jeanne de Lespervez.

2. Parti au 1  de Rosmadec (*), au 2 de Thomelin (**)

(*) Guillaume de Rosmadec mort en 1426, portait un écartelé en 1 et 3 palé d'argent et d'azur de six pièces (Rosmadec), et en 2 et 4 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix)

(**)Thomelin porte écartelé d'azur et de gueules, l'azur étant chargé de cinq billettes d'argent, deux en chef, une en fasce et deux en pointe" (Le Roy d'armes)

Jean II de Rosmadec, fils de Guillaume, épousa en 1438  Jeanne de Thomelin. Il décéda après 1469 et fut inhumé en l'église de Pont-Croix. Son fils Alain I épousa Françoise de Quélennec.

3. Ecartelé  au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces (Rosmadec); au 2 de gueules à 4 macles d'argent, ( Molac) ; au 3 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix) ; au 4 de gueules à la bande d'hermines (La Chapelle) 

Alain II de Rosmadec (v.1509-1560), sieur de Tyvarlen, baron de Molac,  réunit dans ses armoiries celles de son père Jean (Rosmadec et Pont-Croix) et celles de sa mère Jeanne de la Chapelle Molac. Marié à Jeanne du Chastel en 1528, il favorisa de ses donations l'église de Confort (Confort-Meilars) et celle de Pont-Croix. Il eut comme fils Tanguy /Marguerite de Beaumanoir, d'où Sébastien I de Rosmadec/Françoise de Montmorency puis Sébastien II.

4. Ecartelé : en 1 palé d'argent et d'azur de six pièces (Rosmadec), en 2 d'azur au lion d'or (Le Faou), en 3 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix), au 4 d'hermines au chef de gueules chargé de trois lys d'or (Quellenec) 

Jean III de Rosmadec, , de Tyvarlen , de Pont-Croix , de Lespervez et de Pratheir -1515, Seigneur de Glomel , sénéchal héréditaire de Rohan (1510-1515), capitaine des gentilshommes du Ban et arrière Ban et de la côte de Basse-Bretagne. (1513). Il est le père d'Alain II de Rosmadec, qui précède.

Jean, sire de Rosmadec, III du nom, de Tyvarlan, de Pont-Croix, de Lespervez de Pratheir, de Glomel, et autres lieux, capitaine des gentilshommes du Ban et arrière Ban et de la côte de Basse-Bretagne.

    Le roi Charles VIII lui donna les droits de rachats a lui échus pas le trépas de son père par lettre patentes du 6 avril 1491 comme fit aussi Jean vicomte de Rohan et de Léon, comte de Porhoët, comme à son cousin, pour les fiefs et seigneurie qu'il tenait de lui, les lettres sont du 4 desdits mois et an. Le 6 avril 1491, étant à Nantes, le roi de France ordonna une fabrication de monnaie en Bretagne pareille à la sienne, afin de faciliter le commerce de cette province avec le reste du royaume. Conformément à cette ordonnance, on y fabriqua non-seulement des écus d'or, mais des espèces do billon telles qu'on les faisait dans les autres provinces du royaume; on grava sur toutes ces espèces des hermines, qui étaient les armes des ducs de Bretagne.

    Le 19 février 1505 dans le château de Blois, en présence du roi Louis XII et de la reine Anne duchesse de Bretagne, fut fait son mariage avec Jeanne de La Chapelle, seconde fille d'Allain, sire de La Chapelle, de Molac, de Sérent et de Pestivien, vicomte de Bignon chambellan des ducs de Bretagne, et l'un des lieutenants généraux dans leur armée, et de Louise de Malestroit sa femme.

    Cette femme tenait son origine des plus illustres maisons de cette province et dehors et en la remontant par les mères au neuvième degré, elle sortait de la maison royale de France, elle venait en ligne directe d'Olivier Baron de La Chapelle, chevalier et maréchal de Bretagne en l'an 1318 qui était son cinquième aïeul, son aïeule Marguerite de Malestroit était sœur de Jean baron de Malestroit, maréchal de Bretagne, sa bisaïeule Béatrice de Penhoët, fille de Jean sire de Penhoët amiral de Bretagne, et de Jeanne du Perier fille d'Allain sire du Perier, maréchal de Bretagne, et de Plesou de Quintin issue des maisons de Penthièvre, Avaugour et par conséquent des princes de Bretagne.

    L'an 1513, il fut institué capitaine des gentilshommes, et côtes de Basse-Bretagne par Jean sire de Rieux, et de Rochefort, maréchal de Bretagne et Jean de Rohan, sire de Landal, grand maître de Bretagne, lieutenant généraux audit pays pour le roi et duc, aussi était il cousin né de germain dudit sire de Rieux et beau frère dudit de Rohan qui avait épousé Ysabeau de La Chapelle sœur aînée de ladites Jeanne, et par la mort de laquelle advenue l'an 1519 sans enfants, toute la succession universelle desdites Maisons de Molac, La Chapelle, et autre lui échurent, et par elle entrèrent dans le nom et famille de Rosmadec.

    Il mourut l'an 1515 ayant auparavant fait testament en son château de Tyvalan le 22 septembre audit an, et fut inhumé au tombeau de ses prédécesseur en l'église de Notre-Dame de Pont-Croix.

 

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"Puis, on trouvait un écu mi parti France Bretagne, avec 2 anges et même cordon et même couronne, puis les écus de Rosmadec et de Pont-Croix. Le tympan, en dehors d’un Père Eternel et des instruments de la Passion, présentait au moins quatre écussons des familles de Rosmadec, La Chapelle, Molac, Le Sénéchal de Carcado. Certains  remaniés, d’autre refaits à la fantaisie du vitrier, deux-ci étaient entourés du collier de l’épi."Le Bihan

1° un écusson appartenant à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque et deux gouverneurs. L'écu représenté ici est écarlelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces, qui est de Rosmadec; au 2° d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch); au 3e coupé d'or et de gueules au chef d'hermines (ceci est sans doute une erreur de l'ouvrier qui a réparé les vitraux; ce quartier de l'écu devait être de gueules à la fasce d'hermines, qui est de La Chapelle, une des alliances des Rosmadec); au 4e d'hermines (on ne sait d'où vient ce 4" quartier; c'est peut-être encore une réparation maladroite);

2° autre écusson des Rosmadec, écartelé au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces; au 2e de gueules. à 4 macles d'argent, qui est de Molac; au 3e d'azur au lion d'argent; au 4e de gueules à la bande d'hermines (ce 4e quartier paraît encore faussement rajusté). On vient de dire que le 3° quartier de cet écusson, de gueules à 4 macles d'argent, était de Molac. Toussaint de Saint-Luc, en donnant les armes de Rosmadec, attribue aux Molac neuf macles d'argent sur champ de gueules, au lieu de quatre; mais ces 4 macles d'argent se retrouvent attribuées aux Molac dans la généalogie de Sébastien, marquis de Rosmadeuc, baron de Molac et gouverneur de Quimper, donnée par d'Hozier en tête de l'Histoire de Bretagne de Lebaud. Les 9 macles figurent aussi dans cette généalogie, mais comme venant des Rohan. Ce sont, en effet, les armes bien connues de cette illustre famille, avec des émaux différents. Au reste, il y a nombre d'armoiries dans lesquelles la quantité des figures a varié avec le temps. Peut-être aussi ces 4 macles étaient-elles les armes primitives de la famille de Molac, qui n'aurait pris les 9 macles qu'après son alliance avec la famille Le Sénéchal de Carcado, à qui elles appartenaient comme ramage de Rohan; 

3° ce dernier écusson est entièrement indéchiffrable; on y voit une fleur de lys d'azur sur champ d'argent, et d'autres signes plus ou moins héraldiques. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C'est donc dans cette période que la vitre fut peinte.

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Conclusion : le blason le plus tardif dans l'ordre généalogique est celui d'Alain II de Rosmadec (vers 1509-1560), qui figure comme donateur avec son épouse dans deux autres verrières issues du même atelier quimpérois, celle (vers 1528) de Confort à Confort-Meilars et celle ( vers 1530) de Roscudon à Pont-Croix. Si on admet que la verrière de Saint-Mathieu date vers 1535, ces trois baies sont alors fortement réunies. 

On note l'absence des armes de Jeanne du Chastel sur le tympan de Saint-Mathieu.

Nous retrouvons les Rosmadec dans l'histoire de Saint-Mathieu au XVIIe siècle :

"Les Ursulines furent  établies dès 1621 dans la paroisse de Saint-Mathieu par le marquis de Rosmadec ; elles  dispensaient aux fillettes du peuple une instruction élémentaire absolument gratuite. Le 12 mars 1639, le corps d'une jeune jouvencelle de très noble race vint dormir de son dernier sommeil sous les dalles de la chapelle Notre-Dame du Paradis. C'était celui de « haulte et puissante damoyselle Françoise de Rozmadec, damoiselle de Moullac », fille du gouverneur de Quimper, Messire Sébastien de Rosmadec." Le Guennec

"Sébastien, marquis de Rosmadec bâtit en 1623 le couvent des Dames Ursulines dont sa sœur Madeleine fut la première Supérieure de 24 religieuses."

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 

"Déjà M. l'abbé Peyron a publié dans notre bulletin, 1e et 2e livraisons de 1893, une notice historique très détaillée sur l'église de Saint-Mathieu. Maintenant que cette église est sur le point de disparaître pour faire place à un monument nouveau d'une plus grande importance: il est bon de lui faire nos derniers adieux et de lui adresser, en le retournant un peu, le vieux salut dès vieux athlètes: Morituram te salutant. . Mais elle ne mourra pas toute entière; il y a dans cette vieille église des éléments dignes d'intérêt et vraiment artistiques, ils retrouveront leur place dans le nouvel édifice: et l'œuvre des ouvriers du XVIe siècle aura comme une nouvelle floraison à la fin du XlXe. L'objet de cette note est de les passer en revue .

Extérieur.

Autrefois le clocher de Saint-Mathieu, était attenant au {côté nord de l'église, vers la partie du couvent des Ursulines qui sert maintenant de prison. Ce clocher était entièrement rejeté à l'extérieur, et la circulation pouvait se faire au-dessous, par deux grandes arcades ouvertes. Les hommes de cette génération ne l'ont vu qu'à l'état de ruine, avec ses grands contreforts massifs, quelques petites baies étroites, des colonnettes frustes: et son beffroi inachevé, mal couronné par une lourde toiture en ardoise. C'est cet aspect, sur. deux façades différentes, que donne la phototypie annexée à ce numéro; nous le devons à un relevé fait par M. Roussin . père, et reproduit par M. Serret de Notre-Dame-du-Paradis. La façade ouest actuelle, avec deux travées du côté midi et trois du côté nord, a été refaite à l'époque où l'on a reconstruit cette façade on a reconstitué les éléments anciens: la porte principale encadrée de quatre rangs de colonnettes et de voussures et de deux guirlandes de feuilles de vigne et de chal'don, puis les deux contreforts avec niches surmontées de dais à pinacles. Le clocher, œuvre de M. Bigot père, sera replacé, dans la nouvelle construction et exhaussé à la demande des plans dressés par l'architecte, fils du précédent, et qui se fait un devoir de respecter les productions qui sont la gloire de sa famille.

La façade nord compte quatre fenêtres à deux baies et deux plus larges à quatre et cinq baies, toutes surmontées de pignons aigus ornés de crosses végétales. Vers le milieu de cette façade est une jolie porte entourée de colonnettes et de nervures prismatiques et couronnée d'une accolade feuillagée au-dessus de laquelle court une frise à feuilles de chardon. Plus haut, une niche dont le dais est accosté d'un cartouche portant en caractères gothiques l'inscription suivante: EN LAN 1558 FUT FAICT . Au pied de deux meneaux de la grande fenêtre extrême, on voit un écusson que nous retrouverons dans les vitraux d'une fenêtre du côté midi: d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud). Les Le Baud étaient seigneurs de Crec'hmarc'h, paroisse de Saint-Mathieu.

La fenêtre absidale, ornée d'une verrière ancienne, a le bas de ses baies bouché par une maçonnerie jusqu'à une hauteur de 1 m. 60. Une autre fenêtre à quatre baies, derrière l'autel du fond du bas-côté sud, se trouve aussi complètement aveuglée par une maçonnerie de moellon qui laisse cependant deviner l'élégance des dessins du tympan. Sur le côté midi on compte cinq fenêtres à trois baies, une à quatre baies et une porte autrefois richement sculptée mais actuellement fort dégradée.

Intérieur.

A l'intérieur l'église se compose d'une nef et de deux collatéraux séparée par une série de six colonnes de chaque côté, quatre cylindriques et les autres octogonales supportant les arcades à nervures déliées qui viennent y pénétrer sans chapiteaux intermédiaires . L longueur totale de la grande nef, à partir du clocher, est de 39 mètres, la largeur 6 m 85. La largeur du bas-côté nord, 4 m. 50 ; celle du bas-côté sud 4 m. 10; largeur totale, 15 m. 45. , . L'église avait autrefois des poutres ouvrées, des sablières sculptées et un lambris à nervures saillantes. Les poutres ont été coupées, ce qui a déterminé l'écartement des murs de la nef; les sablières ont été remplacées par une pauvre corniche en plâtre et le lambris par un plafond informe et tout fendillé. En fait de mobilier, il ne reste aucune pièce ancienne; et comme statues, seulement une Notre-Dame des Portes et une sainte Marguerite en bois, d'environ 1 mètre de hauteur, mais de peu de valeur artistique. Deux bénitiers sculptées, près des portes latérales peuvent attirer l'attention, ainsi que quelques pierres tumulaires bien faites, parsemées dans le pavé .

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 VITRAUX

Les documents les plus intéressants sont les restes de vitraux, avec leurs blasons; encore ceux-ci ont-ils été bien maltraités et dénaturés dans une restauration datant de quelque quarante ans.

La maîtresse-vitre est une belle page de la peinture sur verre au XVIe. siècle. 'Elle provient du même atelier que celle de l'église de Tourc'h, et l'on peut même reconnaître que cc sont les mêmes cartons qui ont servi pour la composition, de sorte que pour reconstituer les scènes de la baie du milieu qui ont été détruites à Saint-Mathieu et remplacées par des fragments d'un Arbre de Jessé, il suffira d'aller à Tourc'h copier le modèle dessiné par le vieux peintre-verrier. Cette fenêtre composée de 5 baies et maçonnée à 1 m. 60 de sa hauteur, comme je l'ai déjà dit, devait contenir autrefois plusieurs scènes de la vie de Notre-Seigneur et ne renferme maintenant que des scènes de sa passion, sauf celle de son baptême par saint Jean, mais qui est interpolée.

1.Notre-Seigneur devant Caïphe. Le pontife est coiffé de la mitre, vêtu d'une robe verte et d'un riche manteau rouge, doublé d'hermine, Notre~Seigneur a les bras chargés de liens et un soldat lui donne un soufflet; (sic respondes pontifici ?)

. 2. Baptême de Notre-Seigneur par saint Jean. Sujet qui n'est pas à sa place.

3. Couronnement d'épines. Les soldats coiffés de toques à plumets ont des expressions étranges de férocité.

4. Flagellation.

5. Notre-Seigneur condamné à mort. Pilate se lave les mains.

6.Notre-Seigneur portant sa croix. Au haut de la même baie.

. Le crucifiement, comprenant les trois baies, du milieu. - Malheureusement les personnages de la baie centrale ont disparu et ont été très inhabilement remplacés. En les reconstituant d'après ce qui existe à Tourc'h, nous aurons : Notre-Seigneur en croix; saint Longin à cheval lui perce le côté de sa lance; la Madeleine au pied de la croix. Sous le larron de droite on voit la Vierge éplorée, soutenue par saint Jean et par une sainte femme; à l'arrière-plan, deux juifs debout, puis un soldat casqué et un pharisien à cheval. Sous le larron de gauche, un centurion au costume très riche, monté sur un magnifique cheval, et au second plan, le prince des prêtres et un pharisien aussi à cheval. Le bon larron rend le dernier soupir, et son âme sous la forme d'un petit enfant nu, est portée au ciel par un ange, tandis que celle du mauvais larron est emportée par un démon hideux .

. Mise au tombeau. La Sainte-Vierge tient la main gauche de son divin Fils, en même temps que l'une des saintes femmes tient la droite et oint de parfums le corps sacré. Joseph d'Arimathie et N'icodème soutiennent la tète et les pieds en le déposant respectueusement dans le sépulcre. Derrrière on reconnaît saint Jean, une des trois Marie, et Marie-Madeleine qui essuie ses larmes.

Résurrection, Notre-Seigneur sort glorieux du tombeau. On voit les gardes endormis ou renversés.

Le tympan.

Au sommet du tympan, dans le soufflet supérieur, le Père-Eternel, en tiare et chape, bénissant de la main droite et tenant de la main gauche le globe du monde.

Plus bas, les instruments de la passion: la croix, la lance, l'éponge, le marteau, les tenailles et le manteau de pourpre, puis la colonne de la flagellation, les verges, le fouet, un autre marteau et le glaive de saint Pierre.

Dans les côtés, un ange tenant une aiguière sur son plateau, un autre ayant en main une lanterne.

Six des soumets de ce tympan contiennent des blasons. (C'est à l'obligeance de M. Ducrest de Villeneuve que je dois ces notes sur les blasons des vitraux de Saint-Mathieu.). .

N° 1. L'écu de France, soutenu par deux anges, entouré du cordon de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'une couronne non fermée, à fleurons fleurdelisés.

N°2. Mi-parti de France et de Bretagne, supporté par deux anges: avec le même cordon et la même couronne.

N°3. Ecartelé, 1 pallé de 6 pièces d'argent et d'azur ,Rosmadec). 2 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix). Les deux autres pièces sont frustes.

N°3 Ecartelé, 1 pallé d'argent et d'azur (Rosmadee). 2, (remanié, 3 d'azur au lion d'argent. 4, remanié.

N° 5. Ecartelé, 1 et 3, les mêmes, les autres pièces remaniees.

N°6 . Ecartelé. 1 d'azur au léopard d'or contourné . 2 et :3 refaits à la fantaisie du vitrier. 4, d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or (du Quélennec). Ces quatre derniers écus sont entourés du collier de l'ordre de l'épi.

 

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 

Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

— ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

"L'église Saint-Mathieu de Quimper présente aussi des vitraux du plus grand prix. M. Philippe-Lavallée a également procédé à leur description détaillée, avec le développement nécessaire à raison de leur mérite particulier et de l'intérêt des sujets qu'ils représentent. On ne saurait, sans priver les lecteurs de cette importante source d'instruction, ne point donner ici ce travail en entier:

« Il n'y a dans l'église Saint-Mathieu à s'occuper que de trois fenêtres. Une seule, celle du fond du chœur, est entièrement garnie de ses anciens vitraux; deux autres, celles qui éclairent ce qu'on appelle le transept, n'ont conservé que les vitres qui en décoraient le tympan. On va les décrire l'une après l'autre.

 Fenêtre du fond du chœur. 

La partie rectangulaire comprise entre l'appui et la base du tympan a environ 2 mètres 50 de largeur sur une hauteur de 3 mètres; quatre meneaux droits la partagent en cinq panneaux terminés par de petits arcs cintrés, excepté celui du milieu, qui se relève en accolade.

Le tympan, formé par une ogive surbaissée, haut d'un peu moins de 2 mètres, est découpé en flammes et en cœurs ; cinq flammes assemblées comme les pétales d'une fleur en occupent le milieu; les cœurs remplissent le reste de l'espace.

Le sujet général contenu dans les cinq panneaux droits de la fenêtre est la Passion. L'artiste en a distribué, comme bordure, dans le bas de chacun d'eux et dans toute la hauteur des deux panneaux extérieurs, les différents épisodes : Jésus devant le grand-prêtre ; le Couronnement d'épines ; la Flagellation ; Jésus chez Pilate ; le Portement de croix ; la Mise au tombeau; la Résurrection glorieuse. 

Le panneau du milieu se distingue du reste de la verrière par le style sec du dessin, par le peu de richesse du coloris et un agencement moins pittoresque des figures; il représente l'arbre de la croix portant le corps de Notre-Seigneur, et accosté de six personnages debout, placés deux par deux les uns au-dessus des autres, et dont les deux plus élevés sont la Sainte Vierge et saint Joseph. Ce panneau paraît être du xv° siècle. On doit, au surplus, se référer ici à l'observation faite relativement à la maîtresse vitre de la cathédrale. Par contraste, les deux panneaux adjacents semblent les plus beaux de cette fenêtre. Dans celui de gauche, le bon larron en croix, et, au pied de la croix, les saintes femmes; au-dessus de la tête du bon larron, dont l'attitude et la physionomie expriment la résignation calme que la tradition lui attribue, un ange emporte vers les cieux l'âme du pécheur converti, sous la figure d'un jeune enfant. L'âme du mauvais larron, dans l'autre panneau, est aussi emportée sous la figure d'un enfant, mais par un démon. Le corps raidi, les membres contournés, le visage furieux du réprouvé, accusent on ne peut mieux son désespoir et la malédiction qu'il subit. Les soldats entourent le pied de la croix. Toute cette composition, exception faite du panneau central dont il a été parlé tout-à-l'heure, porte les caractères du xvie siècle. Outre la richesse du coloris et les costumes qui appartiennent à cette époque, on retrouve dans la largeur et la correction du dessin, dans la disposition habile des groupes, dans l'étude et l'exécution exacte des détails, le système des artistes verriers qui, ne se préoccupant plus alors de subordonner leur composition à l'ensemble architectonique du monument qu'ils décoraient, faisaient de leur travail une œuvre d'art particulière et complète par elle-même; leur objet principal n'était plus, comme aux siècles précédents, de modifier d'une certaine manière la lumière répandue sur les lignes architecturales, pour les mieux faire ressortir, mais d'étaler aux yeux de véritables travaux qui faisaient oublier l'architecte pour ne plus laisser paraître que le peintre et le dessinateur. Qu'il y eût en cela progrès ou dégénérescence, c'est une question qu'il n'y a point à décider ici. On ne décrira pas avec plus de détail les différents épisodes de la Passion reproduits sur la vitre dont on s'occupe; les motifs en sont trop connus et trop fréquemment traités pour fournir des observations nouvelles et intéressantes.

LE TYMPAN

On passera donc au tympan de cette fenêtre. On a fait connaître plus haut la disposition des cœurs et des flammes qui composent le réseau de ce tympan. Pour plus d'ordre et de clarté dans l'examen des sujets qu'ils contiennent, il faut supposer ces compartiments partagés en quatre rangées horizontales. La première, en commençant par le haut, se composera d'un compartiment; la deuxième de deux ; la troisième de quatre; la quatrième de quatre; puis on décrira successivement dans chaque rangée les compartiments dont elle se compose, en commençant par la gauche. 

Première rangée, point central et supérieur de la vitre : le Père-Éternel en bénédiction. 

 Deuxième rangée : 1° divers instruments de la Passion : la croix, la lance, l'éponge, le marteau, les tenailles, la tunique; 2° les autres instruments de la Passion : la colonne, les cordes, les verges, le marteau, le sabre, l'oreille de Malchus.

Troisième rangée : 1° un ange assis portant des vases sacrés; 2° l'écusson de France porté par deux anges; 3° l'écusson mi-parti de France et de Bretagne, porté de même; 4° un ange assis portant des emblèmes religieux. Cette figure est, ainsi que celle qui lui correspond, particulièrement remarquable pour la grâce de la pose et la pureté du dessin.

 Quatrième rangée :

1° un écusson appartenant à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque et deux gouverneurs. L'écu représenté ici est écarlelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces, qui est de Rosmadec; au 2° d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch); au 3e coupé d'or et de gueules au chef d'hermines (ceci est sans doute une erreur de l'ouvrier qui a réparé les vitraux; ce quartier de l'écu devait être de gueules à la fasce d'hermines, qui est de La Chapelle, une des alliances des Rosmadec); au 4e d'hermines (on ne sait d'où vient ce 4" quartier; c'est peut-être encore une réparation maladroite);

2° autre écusson des Rosmadec, écartelé au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces; au 2e de gueules. à 4 macles d'argent, qui est de Molac; au 3e d'azur au lion d'argent; au 4e de gueules à la bande d'hermines (ce 4e quartier paraît encore faussement rajusté). On vient de dire que le 3° quartier de cet écusson, de gueules à 4 macles d'argent, était de Molac. Toussaint de Saint-Luc, en donnant les armes de Rosmadec, attribue aux Molac neuf macles d'argent sur champ de gueules, au lieu de quatre; mais ces 4 macles d'argent se retrouvent attribuées aux Molac dans la généalogie de Sébastien, marquis de Rosmadeuc, baron de Molac et gouverneur de Quimper, donnée par d'Hozier en tête de l'Histoire de Bretagne de Lebaud. Les 9 macles figurent aussi dans cette généalogie, mais comme venant des Rohan. Ce sont, en effet, les armes bien connues de cette illustre famille, avec des émaux différents. Au reste, il y a nombre d'armoiries dans lesquelles la quantité des figures a varié avec le temps. Peut-être aussi ces 4 macles étaient-elles les armes primitives de la famille de Molac, qui n'aurait pris les 9 macles qu'après son alliance avec la famille Le Sénéchal de Carcado, à qui elles appartenaient comme ramage de Rohan; 

3° ce dernier écusson est entièrement indéchiffrable; on y voit une fleur de lys d'azur sur champ d'argent, et d'autres signes plus ou moins héraldiques. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C'est donc dans cette période que la vitre fut peinte.

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Fenêtre du côté Sud. 

— Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

— A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

— B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

— D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

— F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

— H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

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Fenêtre du côté Nord. 

— Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

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— COUFFON et LE BRAS,  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

"Elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés doubles, un transept et un choeur de deux travées avec bas-côtés doubles également et chevet à trois pans. Construite par l'entreprise Hardi sur les plans de l'architecte Bigot fils, elle fut commencée en février 1895 et consacrée le 21 septembre 1897. La tour et la flèche octogonale cantonnée de quatre clochetons avaient été construites en 1846-1847 sur les plans de l'architecte Joseph Bigot puis démontées et surhaussées par son fils. C'est un édifice de style flamboyant.

La nef soutenue par des arcs-boutants est éclairée directement par des fenêtres et de faux triforium. Les arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers cylindriques. Le porche ouest, sous la tour, s'ouvre par une arcade trilobée à voussures profondes et accolade à fleuron. Au droit de la première travée, chapelle des fonts à trois pans au nord et chapelle identique au sud.

3. Vitraux : maîtresse vitre du XVIe siècle représentant la Passion d'après le carton de Jost de Negker (C.). La scène de la Crucifixion, au centre, fut reconstituée en 1897 d'après le vitrail de Tourc'h sensiblement contemporain et dû au même atelier. Neuf scènes de la Passion accompagnent la Crucifixion dans le registre inférieur et dans les lancettes extrêmes. Les deux fenêtres qui encadrent la grande verrière ont des vitraux représentant des scènes de la vie du Christ et sont datées de 1896 (sans mention d'atelier). Les autres fenêtres : atelier Lepètre de Rouen, déambulatoire, 1896 ; - atelier Saint-Clément de Nantes au transept sud (Couronnement de la Vierge, 1898) ; - atelier Champigneulle au transept nord (Apparition du SacréCoeur) ; - atelier Florence de Tours dans les bas-côtés, 1897-1900."

- Chapelle Notre-Dame du Paradis ou du Parvis, touchant l'église Saint-Mathieu, détruite vers 1830. Construite vers 1528, elle servit aux Ursulines de 1627 à 1679 ; elle fut l'objet d'un long procès entre les religieuses et la fabrique de Saint-Mathieu. Le clocheton est remonté au fond du jardin de l'ancien évêché

— FAUJOUR (Marc), 2016, L'héraldique des seigneurs de Kergournadec'h et des familles alliées dans le haut-Léon 1275-1721, Ed. Marc Faujour, Nantes, 205 p. Voir la généalogie des Rosmadec.

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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"D'avant la date de la démolition de l’ancienne église, nous   possédons plusieurs descriptions de vitraux anciens qui s’y   trouvaient. Dès le début du XIXe siècle, plusieurs « antiquaires » de l’époque s’y sont intéressés.
Cette fenêtre du chevet, actuellement une Passion fortement restaurée, présentait des panneaux de vitraux des XVe et XVIe siècle. Ces derniers étaient, semble-t-il, peu nombreux,
Il est à noter,qu'à une certaine époque,  cette fenêtre axiale avait le bas de ses lancettes bouché par de la maçonnerie jusqu’à 1, 60m.
 Du XVe siècle, on relevait un Christ en croix accosté de six personnages debout placé deux par deux, les uns au-dessus des autres, les plus élevés étant la Vierge et saint Joseph. Auguste André,livre"de la verrerie"1878;

Ce panneau central était accompagné de deux panneaux avec les deux larrons.
1893, On relève que les vitraux ont été maltraités et dénaturés par une restauration datant de quelques quarante années. Ottin dans son livre "Le Vitrail" y voit  une Circoncision qui occupe la partie inférieure de l’Arbre de Jessé. Existait donc des restes d’un Arbre de Jessé, provenant probablement d'une autre baie, qui disparut comme beaucoup d'autres lors de cette reconstruction de 1896. Le verrier restaurateur, Florence, de Tours, en du faire tout bénéfice.

Le tympan, en dehors d’un Père Eternel et des instruments de la Passion, présentait au moins quatre écussons des familles de Rosmadec, La Chapelle, Molac, Le Sénéchal de Carcado.

Dans ce tympan  on relevait  aussi au soufflet supérieur le Père Eternel dominant les Instruments de la Passion.Sur les côtés un ange tenait une aiguière sur un plateau, un autre avait une lanterne.

Dans six soufflets, on relevait l’écu de France, soutenu par 2 anges, lequel était entouré de l’ordre de Saint-Michel surmonté d’une couronne non fermée, à fleurons fleurdelisés.

Puis, on trouvait un écu mi parti France Bretagne, avec 2 anges et même cordon et même couronne, puis les écus de Rosmadec et de Pont-Croix. Certains  remaniés, d’autre refaits à la fantaisie du vitrier, deux-ci étaient entourés du collier de l’épi.

Description de la Passion.

Il s’agit d’une baie à 5 lancettes de 0, 56 centimètres de large et  de 5  mètres, 57 de haut, du moins pour les quatre lancettes entourant la lancette centrale dont la largueur varie et est de 0, 62 centimètres et la hauteur est portée à 5, 70. L’église est consacrée le 28 octobre 1514, le vitrail  est même  postérieur à 1547.

Chaque lancette est composée de six panneaux de vitraux et ne présente par contre pour les deux extérieures que trois scènes Les panneaux B1B2C1C2D1D2 ont chacun une scène figurée. Les panneaux centraux, soit B3, B4, B5, C3, ,C5,D3, D4, D5, font partie d’une même scène. Les têtes de lancettes ont tous des dais gothiques sur fonds alternés bleus et rouges. Le réseau composé de onze éléments présente des armoiries, des anges, un Père Eternel et. des instruments de la Passion.

Nous sommes bien devant une Grande Passion, XVIe, sujet que Durer,1471-1528, a énormément apprécié. Et ces gravures ont divulgué largement une iconographie déjà fixée dans ses grandes lignes, bien avant la publication des Grande et Petite Passion (1507-1511)  qui ont disparus, tel un Arbre de Jessé, une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, une Circoncision, que cinq sujets : Jésus devant le grand prêtre, le couronnement d’épines, la flagellation, Jésus devant Pilate, le Portement de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection. De plus, le bas des lancettes est bouché par de la maçonnerie.

La restauration, le vitrail,classé Monument Historique, avec les compléments, est confiée à l’atelier Florence de Tours. . Pour remplacer les partis manquantes, cet atelier prend  le  calque  de la Marie Madeleine de la Passion de l’église de Tourc’h, et selon l’abbé Peyron, d’autres scènes sont copiées sur la Passion de l’église d’Ergué-Gabéric. Pour s’aider, ce restaurateur pouvait avoir tous les éléments indispensables avec certaines Passions, comme à La Roche-Maurice ou La Martyre. Son auteur est probablement le peintre verrier Le  Sodec de Quimper. Tout porte à y croire, entre autre ses textes.

Ce vitrail, comme tous les vitraux anciens, fut déposé et mis en lieu sûr durant la guerre 39-45.

Jardin des Oliviers, le baiser de Judas, Jésus devant le grand prêtre, la Flagellation, en partie ancienne, le Couronnement d’épines, anciennes,, pour remonter aux panneaux A3, A4,A5. Jésus devant Pilate, ancien, le Portement de Croix. Ancien, Arrivé  là c’est la grande scène de la Passion, que l’on quitte pour la Résurrection et la Mise au Tombeau., ces deux anciens.
Notes :
Chevaux proches des autres vitraux des Le Sodec avec texte NOSVEOR.

Rouges très attaqués.
Le bon larron moustache à la Henri IV, cheveux bien peignés avec cuche. Sourcils à la banane dans portement de croix. Personnage avec tache de maladie (rougeole)
Les autres baies de l'église.qui ont disparus
Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.
Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.
Les scènes de la vie de Saint-Yves  telles qu'elles  sont décrites ici, se trouvent actuellement depuis
1914 à l'Evêché de Quimper, dans la chapelle
 privatif de l'évêque.Comme le montre la photo
ci jointe, la première scène s'y retrouve;
Mais pour la seconde, ce n'est pas un ange mais une femme à qui il donne un vêtement.

Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html

 

— PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

 

— LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110.

"Armoiries à Saint-Mathieu Dans la maîtresse-vitre on trouve : 1. France plein. 2 mi-parti France et Bretagne, au second rang 4 écussons de Rosmadec et alliances. 1 écartelé au 1 d'un pallé d'azur et d'argent qui est Rosmadec, au 2 d'azur à  lion d'azur [sic] qui est Pont-Croix, au 3 d'azur au château à 3 tours d'or qui est Tivarlen, au 4 d'or burellé de sable qui doit être Lespervez. 2. Écartelé au 1 de Rosmadec , , au 3 de Pont-Croix, au 2 et 4 d'un écartelé d'azur à 5 billettes d'argent au sautoir qui est Thomelin et de gueules plein (qui paraît être une restauration moderne). 3. Écartelé au 1 de Rosmadec, au 2 de gueules  à 4 mâcles d'argent qui est Molac, au 3 de Pont-Croix, au 4 de gueules à la fasce d'hermines qui est La Chapelle. 4 écartelé au 1 4. Écartelé au 1 de Rosmadec, au 2 d'azur au léopard  d'or, au 3 de Pont-Croix, au 4 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys qui est Quélénnec."

— LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 

Il est permis de croire que la première église érigée, à Quimper, sous le vocable de Saint-Mathieu, l'a été à l'époque où, suivant une respectable tradition [Note : Saint Mathieu, apôtre de l'Ethiopie, y a été martyrisé, et son corps est maintenant dans l'église de Salerne, en Italie. La translation de ses restes d'Ethiopie à Salerne ne s'est pas faite directement. Les leçons du Propre du bréviaire de Salerne, pour le jour où l'église métropolitaine de cette ville célèbre la fête de la Translation du glorieux Apôtre, disent que son corps resta, pendant assez longtemps, dans le pays de Léon, en Bretagne. ? Paulinien, évêque de Léon, vers le Xème siècle, a écrit lui-même l'histoire de l'arrivée du corps de saint Mathieu en Armorique], des navigateurs bretons, venant des côtes d'Ethiopie, apportèrent avec eux, sur leur navire, le corps du saint Apôtre, et firent élever en son honneur, pour l'y déposer, à la pointe la plus avancée de la presqu'île de Léon, un monument devenu, dans la suite, la célèbre abbaye de Saint-Mathieu. C'est, vraisemblablement, vers la même époque, que fut fondée l'église de Saint-Mathieu, de Morlaix, qui a été, jusqu'à la Révolution, un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Mathieu Fin-de-terre.

 

Quoi qu'il en soit, de cette tradition et du temps, difficile à préciser, où l'événement qu'elle rapporte s'est accompli, il est certain, du moins, qu'une église, de style roman, a précédé la vieille église que nous venons de voir disparaître. Celle-ci avait été construite à la fin du XVème siècle, de 1498 à 1515. Elle n'était pas jadis telle que nous l'avons connue dans ces derniers temps. Jusqu'en 1844, une tour, indépendante de l'église, s'élevait sur le même plan que sa façade, dans son prolongement vers le Nord. Un passage existait sous cette tour. Il y avait aussi, accolé au mur Nord de l'église, un petit édifice, la chapelle de Notre-Dame du Paradis ou du Parvis [Note : Le cimetière s'appelait autrefois le paradis ; de là vient sans doute le nom donné à cette chapelle, qui se trouvait près de l'entrée du cimetière], dont l'usage fut concédé aux Religieuses Ursulines, à l'époque de leur établissement à Quimper, mais qui fut la source de bien des difficultés et de nombreux litiges entre elles et la Fabrique de Saint-Mathieu, jusqu'au jour où elles eurent leur église propre, cette modeste construction qui se remarque encore à l'extrémité de la Maison de Justice.

Les principales raisons qui, en 1844, décidèrent à abattre cette tour, étaient qu'elle menaçait ruine, et que l'église était trop petite les jours de grande solennité. On profita de la circonstance pour l'allonger d'une travée.

Dans notre nouvelle église, nous avons conservé le portail et le clocher de 1844. Avant de les démolir, on avait eu soin d'en numéroter les pierres, et on les a rétablies dans l'ordre qu'elles occupaient dans la construction, mais en ajoutant plusieurs assises de pierres neuves au portail, afin de l'exhausser, et en donnant aussi environ quatre mètres de plus d'élévation à la flèche et aux clochetons.

Notre clocher actuel est à 52 mètres au-dessus du pavé de la rue : il a 10 mètres de plus que l'ancien ; et la longueur totale de l'église, à l'extérieur, est de 54 mètres, de 47 mètres 50, à l'intérieur. Sa largeur intérieure est de 20 mètres, et sa hauteur, sous clef de voûte, d'environ 15 mètres. Les bras du transept n'ont, chacun, que 2 mètres de profondeur. L'église, bien remplie, peut contenir 1.500 personnes assises.

PRINCIPALES DATES SE RAPPORTANT A LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE.

1er Mai 1892 : Annonce de la souscription.

27 Décembre 1893 : Adjudication des travaux.

20 Janvier 1894 : Dernière messe célébrée dans la vieille église.

17 Mars 1894 : Pose de la première pierre dans les fondations.

1er Mai 1894 : Bénédiction de la première pierre par Mgr. Valleau.

13 Décembre 1896 : Prise de possession de la nouvelle église.

21 Septembre 1897 : Consécration de l'église par Mgr. Valleau.

L'architecte a été M. Gustave BIGOT, architecte honoraire du département.

ENTREPRENEURS :

M. René HARDY, de Nantes, pour la maçonnerie ;

M. KERALUM, de Quimper, pour la charpenterie ;

M. GOURMELON, de Morlaix, pour la couverture et la zinguerie ;

M. SICOT, de Quimper, pour la plâtrerie ;

M. LORIT, de Quimper, pour la serrurerie ;

M. PERRET, de Quimper. pour la vitrerie et la peinture ;

M. J.-L. NAOUR, de Quimper, pour les travaux réservés : clocher, portail, oeuvres d'art, meneaux des fenêtres.

Le devis primitif de tous les travaux montait à 218.150 fr. 00. Au règlement définitif des comptes, il a été payé 250.343 fr. 02 [Note : Les paroissiens de Saint-Mathieu, si heureux de leur église, ne sauraient oublier que la vénérable Mme Bonnemaison a un droit tout particulier à leur reconnaissance et à un souvenir dans leurs prières. Sans sa grande générosité, l'oeuvre de la reconstruction de l'église n'aurait pas pu être tentée de si tôt].

MEMBRES DU CONSEIL DE FABRIQUE lors de l'adjudication. M. LAIMÉ, président ; M. Y. LE ROY, recteur ; M. ASTOR, maire ; M. H. DE COUESNONGLE, trésorier ; M. DE COATGOUREDEN, secrétaire ; M. ALIX ; M. MAGRÉ.

MOBILIER DE L'EGLISE. Il n'y a, dans l'église neuve, de l'ancien mobilier, que le vitrail de la Passion, au fond de l'abside, les stalles du choeur, les tableaux du chemin de la croix, l'orgue, et, au bas de l'église, l'autel de la chapelle Saint-Antoine de Padoue, qui est l'ancien autel du Sacré-Coeur, moins son baldaquin et ses statues. Tout le reste a été acquis depuis la construction.

DETAIL DU MOBILIER avec les noms des artistes et fournisseurs.

VITRAUX.

MM. FLORENCE et Cie, peintres-verriers, Tours : les deux verrières neuves de l'abside et l'ancienne restaurée [Note : Ces trois verrières forment un triptyque où toute la vie de Notre-Seigneur est résumée : la verrière de gauche représente des scènes de la vie de Notre-Seigneur avant sa Passion, celle du milieu, la Passion, et celle de droite, des scènes de sa vie après sa résurrection], vitrail de Saint-Charles, vitrail de Sainte-Elisabeth, vitrail de Saint-Georges, vitrail de Saint-Martin.

M. LEPÈTRE, peintre-verrier, Rouen : les grisailles de la grande nef au-dessus du choeur, vitrail de Saint-Joseph, vitrail de Sainte-Anne, vitrail de Saint-Louis, vitrail de Saint-Yves, vitrail de Saint-Jean l'Evangéliste.

M. CH. CHAMPIGNEULLE, Paris : la grande verrière du Sacré-Coeur.

MM. GALLON et Cie, Nantes : la grande verrière de la Vierge.

M. LAUMÔNIER, Vannes : les grisailles de la chapelle des Fonts et de la chapelle Saint-Antoine de Padoue.

 

 

—PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

"M. de Courcy nous apprend que l'église actuelle de Saint­-Mathieu a été reconstruite de 1498 à 1515 , que le vitrail de la
maîtresse vitre est quelque peu postérieur à 1515, puisqu'il porte les armoiries des Rosmadec, en alliance avec celles de
la maison de la Chapelle et de Molac, dont Alain de Rosmadec épousa une fille en 1505 [sic]. M. de Courcy fait remarquer également, que les armes de Bretagne, entourées de la cordelière, qui surmontent le vitrail de saint Yves dans la fenêtre nord de l'église indiquent l'époque de veuvage de la reine Anne et feraient remonter cette vitre à l'année 1489-1499. »

 

VULSON (Marc de ), 1663,  La Science héroïque, traitant de la noblesse, de l'origine des armes, de leurs blasons, & symboles, des tymbres, bourlets, couronnes, cimiers, lambrequins, supports, & tenans, & autres ornements de l'escu ; de la devise, & du cry de guerre, de l'escu pendant & des pas & emprises des anciens chevaliers, des formes différentes de leurs tombeaux ; et des marques extérieures de l'escu de nos roys, des reynes, & enfans de France, & des officiers de la couronne, & de la maison du roy. Avec la Genealogie succincte de la maison de Rosmadec en Bretagne. Le tout embelly d'un grand nombre de figures en taille douce, sur toutes ces matières / par Marc de Vulson, sieur de La Colombiere, chevalier de l'Ordre de S. Michel, & gentilhomme ordinaire de la maison du roy. Paris, chez Sébastien Cramoisy.

Voir exemplaire BnF sur Gallica, ou bien, si maintenance :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2036294

Généalogie de la famille des Rosmadec, annexée au précédent :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2036294?docref=r0ZJjPT3g7AUTVQPZrXf9A

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Quimper
24 février 2020 1 24 /02 /février /2020 14:45
 

La baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit.

Verrière de la Vie de saint Gilles et de la Vie de saint Nicolas (Premier quart du XVe siècle).

 

 

 

 

  voir aussi :

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Cet article reprend celui du 15 mars 2014, avec de nouvelles photographies, et une attention plus grande aux fonds damassés aux oiseaux, pour les rapports que ceux-ci entretiennent avec les vitraux de Merléac, de la cathédrale de Quimper, et avec les baies de la cathédrale d'Évreux offertes par ... un évêque de la famille de Malestroit. 

 

Voir :

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION.

 

La baie 1, à gauche du chœur,  date du 1er quart du XVe siècle (1401-1425), mais elle a été restaurée en 1906 par l'atelier Hucher du Mans. C'est la plus ancienne des verrières  de Malestroit, et l'une des plus anciennes également en Bretagne, donnant un exemple des caractéristiques du gothique flamboyant : large emploi du jaune d'argent (découvert au XIVe), présence de la perspective (carrelage), fonds damassés, encadrement par des éléments architecturaux peints.

 Mesurant 6 mètres de haut et 2,40 m de large, elle comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 2 quadrilobes, 2 mouchettes, 1 soufflet et 4 écoinçons. Classé MH 1912, elle a été découverte dans la  seconde moitié du XIXe sous des parpaings.

On la divise dans sa lecture en deux registres superposées de scènes, inscrites dans de très importants encadrements architecturaux. Le registre inférieur raconte en quatre scènes la vie légendaire de Saint Gilles l'ermite (VIIe siècle), et le registre supérieur celle de saint Nicolas de Myre (IVe siècle).

Le tympan et les têtes de lancettes portent les besants d'or sur fond de gueules des seigneurs de Malestroit.

Les soubassements des deux registres et les dais du registre inférieur sont modernes : mais les couronnements et têtes de lancettes du registre supérieur conservent d'importants éléments originaux.

De même, les scènes de la première et de la quatrième lancettes sont modernes.

En résumé, les scènes anciennes sont (en désignant les lancettes A, B, C, D de gauche à droite) :

en bas pour la Vie de saint Gilles, BI , l'exorcisme, et DI, la Messe de saint Gilles.

en haut, pour la vie de saint Nicolas : BII le Saloir, et D I le Naufrage, avec leurs dais animés de personnages.

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Les verres anciens sont encadrés en rouge :

 

 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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I. LE REGISTRE INFÉRIEUR : QUATRE SCÈNES DE LA VIE DE SAINT GILLES.

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Saint Gilles est fêté depuis le XIIe siècle  le 1er septembre comme ermite,  saint abbé et martyr. Ses reliques, firent de l'abbaye Saint-Gilles du Gard un grand centre de pèlerinage et un relais sur le chemin de Compostelle.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_l%27Ermite

(Leçon des Matines (avant 1960)
Troisième leçon. Gilles, d’Athènes, et de sang royal, se livra dès sa jeunesse avec tant d’ardeur à l’étude des saintes lettres et aux œuvres de charité, qu’il semblait indifférent à tout le reste. Aussi, à la mort de ses parents, distribua-t-il aux pauvres tout son patrimoine, se dépouillant même de sa tunique, pour en revêtir un malade indigent qui fut guéri à ce simple contact. Plusieurs autres miracles ayant augmenté sa réputation, Gilles, craignant de voir son nom devenir célèbre, se rendit auprès de saint Césaire, à Arles. Il le quitta deux ans après, pour se retirer dans un désert, où il vécut longtemps dans une sainteté admirable, n’ayant pour nourriture que des racines et le lait d’une biche qui venait à lui à des heures réglées. Un jour qu’elle était poursuivie par la meute royale, cette biche se réfugia dans la grotte de Gilles, où le roi de France étant arrivé, pressa vivement le Saint de consentir à la construction d’un monastère en ce lieu. Le saint ermite, sur les instances du roi, prit à regret la direction du monastère, et après une administration pieuse et prudente de quelques années, s’endormit doucement dans le Seigneur.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 1.  Le saint retiré au désert, en prière, accompagné de la biche qui le nourrissait de son lait.

(entièrement refait);

Fond damassé bleu à rinceaux de feuilles trilobées et vrilles, comme dans le panneau suivant. 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 2 : Le saint exorcise un épileptique.

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Panneaux bien conservés, buste du malade restauré.

Fond damassé bleu à rinceaux de feuilles trilobées et vrilles.

Discret rehaut de jaune d'argent de la pupille du saint.

 

Carrelage en perspective, bicolore gris strié et jaune pâle. .

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inscription gothique : ÆGIDI  PTE CCuIOR. On attendrait S. AEGIDI PRAEDICATOR CONFESSOR

 

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L'épilepsie était considérée comme la conséquence de la possession par un démon, que l'on voit s'enfuir au dessus de la tête du malheureux.

Un élément précieux sur le plan documentaire (si elle est ancienne) repose sur les menottes imposées au malade : un bracelet métallique entoure chaque poignet, et une solide clavette les solidarise ; une goupille en permet l'ablation. Est-ce destiné à "protéger" la personne lors d'une de ses crises, ou bien à protéger l'entourage d'un acte dément, dans une confusion fréquente entre comitialité et aliénation ? On sait que, dans les asiles étaient employés les camisoles, les moufles, les chaînes, les chaises d'immobilisation et autres entraves.

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. Saint Gilles est représenté en Abbé, tenant une crosse de style gothique particulièrement ouvragée, au nœud octogonal en or et en argent et au crosseron largement découpé par des feuilles. L'embout à l'extrémité de la hampe est pointu.

 

 

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 3 : Confession de Charlemagne.

(entièrement moderne).

 Charlemagne n'osant pas avouer ses péchés, ceux-ci s'inscrivent sur un phylactère :   Superbia (Orgueil) ; Avaritia (Avarice) ; Luxuria (Luxure)   Invidia (Envie) Gula (Gourmandise) Ira (Colère) Acedia (Paresse) selon l'acronyme mnémotechnique SALIGIA. Le roi implore le saint et obtient l'absolution de ses fautes. Cet épisode (qui ne correspond pas à la légende médiévale) est relié à celui de la scène suivante.

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Le fond bleu damassé reprend le motif d'un oiseau pinçant dans son bec la tige d'un rinceau. Il serait intéressant de savoir si le restaurateur l'a observé sur des fragments anciens de la verrière, ou s'il s'est inspiré d'autres sites. C'est un point important puisque ce motif est exactement celui de la verrière des Malestroit à Évreux. Des calques ont-ils été conservés dans les archives d'Eugène Hucher, comme pour les vitraux de la cathédrale du Mans ?

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Comparer le damassé :

 

Verrière 205 de la cathédrale d'Évreux. Photo lavieb-aile.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 4. Messe de saint Gilles.

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Grisaille et jaune d'argent (orfèvrerie, couronne, ceinture, chape, sol carrelé, chevelure de l'ange) Remarquez le  rehaut des pupilles au jaune d'argent.

Fond damassé bleu à fleurs larges.

Chape damassé de fleurs d'or, à 6 pétales en étoile.

 un verre rouge en voûte du dais de la niche..

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Un roi assiste à une messe célébrée par saint Gilles et, lors de l'élévation, un ange apparaît portant un phylactère avec l' inscription ÆGIDII MTO KAROLI P~ETA REMIT. Si on se réfère à l'inscription figurant sur le tableau du Maître de Saint-Gilles, qui est Egidi merito remisa sunt peccata Karolo,  on peut déduire qu'il est écrit ici Ægidii merito Karoli Peccata rem.sunt, traduisible par "Par le mérite de Gilles les péchés de Charles sont remis (ou pardonnés)". 

L'épisode est célèbre et il est déjà représenté à Chartres dans le Vitrail de Charlemagne ou sur un pilier nord. La légende (Vita Sancti Aegidii et Vie de saint Gilles de Guillaume de Berneville, XIIe siècle) veut qu'un roi nommé Charles se confesse au saint, à l'exception d'un péché si horrible qu'il ne peut l'énoncer. Malgré les exhortations de Gilles, le roi Charles  conserve son secret.

La tradition médiévale voyait dans ce péché une relation incestueuse entre Charlemagne et sa sœur Gisèle ayant conduit à la naissance de Roland : l'Histoire poétique de Charlemagne (1865) par Gaston Paris donne deux sources à cette légende :

Source n° 1 : Karlamagnus-Saga (irlandais, fin XIIIe) I ; 36 :

Charlemagne eut à Aix un commerce illégitime avec sa sœur Gille [Gisèle ou Gisle]. Plus tard, il confessa à l'abbé Egidius tous ses péchés, mais il omit celui-là, le plus grave. L'abbé Egidius chantait la messe, quand l'ange Gabriel descendit des cieux et déposa une lettre près de la patène. Egidius l'ouvrit ; il y lut le péché du roi, et l'ordre que Dieu lui donnait de marier sa sœur à Milon d'Angers. Le fils qu'elle enfantera dans sept mois, ajoutait la lettre divine, est de l'empereur, et il devra en prendre soin. Egidius prit la lettre, l'apporta au roi, et la lui lit. Le roi s'agenouille, avoue son crime, et accomplit les ordres d'en haut : il donne sa sœur à Milon et le fait duc de Bretagne.

Source n° 2 : Légende latine ou Egidius de Provence (Boll. AA.SS  Sept.I, 299-314) dans sa traduction du XIIIe siècle ne spécifie pas la faute commise par le roi :

Entre ces coses prisa moult li rois le saint home qu'il daignast prier à nostre Seigneur pour lui : car il avoit fait I moult lait pechié que il n'avoit oncques à nului dit, ne au saint home ne l'osoit dire. Quant vint le diemence, et il cantoit le messe, il pria nostre Seigneur por le roi là où il estoit el canon. Lors s'apparut li angeles nostre Seigneur à lui, qui mist seur l'autel une chartre en qoi li peskiés le roi estoit escris tout comme il l'avoit fait, et pardonés li estoit par la prière saint Gille se il se repentoit tant seulement et le deguerpissoit... Et quand li prodrom vit le cartre, il rendist grâces à notre Seigneur ; si conta au roi ceste cose et le pechié qu'il ne li osoit dire. Li rois reconnut son pekié qu'il avoit fait, si li caï as piés, et si li pria qu'il li aidast envers nostre Seigneur par ses prieres, et li sains hom commanda que il plus ne le fesist.

 

On fit remarquer qu'il pouvait s'agir du roi Charles le Chauve, son petit-fils. Ou pour d'autres, au contraire, de Charles Martel, maire du palais, son grand-père.

En 1563, le Concile de Trente prit la décision de censurer le "péché inavoué de Charlemagne"

   

                                       

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      Comparer avec La messe de saint Gilles, v.1500 par le Maître de saint Gilles, N.G. Londres :

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En conclusion de ce cycle, on remarque que saint Gilles est celui qui dispose du pouvoir de pardonner une faute qui n'a pas été confessée , pourvu que le pêcheur en éprouve une réelle contrition : en un mot, il est le recours contre une faute inavouable.

Or, nous allons découvrir que le culte de saint Nicolas est, lui aussi, lié à la culpabilité et au pardon de fautes graves.

 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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 La pupille des yeux est rehaussée de jaune d'argent. cette particularité stylistique se retrouve dans les vitraux des chantiers commandés par le duc Jean V ou son entourage, à la cathédrale de Quimper, à Runan, à Merléac. Ou encore à la cathédarle de Dol-de-Bretagne.

 

Ce qui est très particulier, c'est l'utilisation du  jaune d'argent pour rehausser les pupilles des personnages, leur donnant un regard très intense voire surnaturel. 

Or, c'est  aussi le cas à Dol-de-Bretagne (fin du XIVe),  à Merléac en 1402, à Runan en 1423, ou à la cathédrale de Quimper vers 1410-1415, sur les chantiers du mécénat politique des grandes donations du duc Jean V. Ainsi qu'en Normandie et dans l'ouest de la France, par exemple à Saint-Lô vers 1420, au Mans vers 1435 .

Cette particularité stylistique limitée dans le temps et dans l'espace (ouest de la France) est d'autant plus remarquable qu'elle est ici associée à une autre, toute aussi précieuse : la présence de tentures damassées à oiseaux. 

 

 

A propos de la baie 217 du Mans, je notai :

 

 1. Les pupilles rehaussées de jaune d'argent, propre à l'ouest de la France en 1370-1430.

 je les ai déjà observé :

Cette particularité, qui confère aux personnages un caractère sacré de haute spiritualité, est propre à l'Ouest de la France dans la période 1370-1430. On le constate aussi à Dol-de-Bretagne (ca 1420) ou à la cathédrale de Quimper (ca 1415).

Roger Barrié, qui trouve déjà que le grand nombre de verres blancs des phylactères, des robes des anges et des architectures entraînait une impression "d'atonie", la grisaille des dessins étant trop grêle  "de sorte que leur fort rayonnement n'est réglé par aucun écran", juge que le rayonnement du jaune d'argent qui colore les pièces d'architecture est aussi envahissant que celui du blanc qui leur sert de

base colorée" et que "le scintillement [des couronnes d'or des fonds] recherché pour plus de somptuosité pulvérise cependant à distance les masses de couleur."

 

2. Les damas. Un seul atelier local exploitant un stock de cartons anciens ou récents.

J'ai détaillé les motifs des différents fonds damassés, trouvant plaisir à reconnaître les oiseaux affrontés propres aux lampas de Lucques et à les voir alterner avec des motifs à rinceaux, plus anciens et d'autres à larges fleurs. Ils témoignent des goûts vestimentaires et d'ameublement (courtines tendues dans les églises les jours de fête) pour les tissus brodés, les damas, brocarts et lampas que le développement de l'industrie textile à la fin de la guerre de Cent Ans rendait accessible. Les soieries de Lucques en Italie, d'inspiration orientale furent fabriquées dès le XIIIe siècle et si elles sont aussi imitées dans les vitraux d'Arnault de Moles à Auch (1507-1513), ces fonds se retrouvent dans les vitraux dès 1400 et pendant le premier quart du XVe siècle en Normandie à Sées, Saint-Lô, Rouen (Saint-Maclou) ou à Evreux (Cathédrale, ou église Saint-Thaurin). Ils associent des feuillages stylisées et des fleurs à des perroquets, des cygnes ou des personnages fabuleux affrontés (M. Callias Bay 2006). Plus tard, dans la seconde moitié du XVe siècle apparaissent des motifs plus grands et plus simplifiés. Ces motifs sont répétés au moyen de pochoirs rigides ou de planches dessinées ou calquées sur les tissus. Ils peuvent être peints avec les pochoirs, ou au contraire enlevés 

J'ai lu dès lors avec intérêt le commentaire qu'en fait Françoise Gatouillat (2003) :

"L'emploi d'une variété de damas plus ou moins archaïques, associé à la manière de teinter de jaune d'argent les pupilles, est l'indice que la commande de la rose a été reçue par le même atelier, que l'on peut présumer local, surtout si les verrières des deux étages ont été exécutées à un certain nombre d'années d'intervalle. Les caractères stylistiques hétérogènes de la rose prise dans son ensemble - sans les portraits rapportés - pourraient avoir pour origine les phénomènes d'association ou de sous-traitance fréquents dans le cas de chantiers importants ; ils reflètent plus certainement des pratiques usuelles, éclairées par les récentes recherches sur la genèse des œuvres de ce domaine. Comme on le sait aujourd'hui, même dans le cadre d'une commande de prestige, les peintres-verriers n'étaient pas tenus d'avoir systématiquement recours à des cartons neufs ; ils restaient libres d'exploiter, autant que faire se pouvait, les documents déjà archivés dans leur atelier, étant entendu que ceux des sujets dont les modèles ne pouvaient se trouver en stock, en particulier l' image des commanditaires, étaient dessinés pour la circonstance. Ainsi, dans la galerie de la rose, les disparités nettes entre les figures d'apôtres d'une part, et celles des donateurs princiers d'autre part, s'expliquent certainement par la nature des modèles utilisés par le ou les peintres sur verre. Les patrons des premières devaient préexister , tandis que ceux qui ont guidé l'exécution des secondes ont été produits tout spécialement. Le responsable de la réalisation a ainsi procédé à une combinaison de cartons, utilisant, selon les sujets, le travail d'un peintre contemporain ou adaptant des dessins plus anciens ayant servi pour d'autres chantiers. Il semble qu'il a agi de même avec les pochoirs à l'aide desquels ont été obtenus les damas des tentures, certainement tributaires de documents d'âges divers réunis dans son fonds d'atelier ou dans ceux de ses éventuels associés : ainsi sont juxtaposés des rinceaux de feuillage gras en usage au milieu du XIVe siècle, des « étoffes » d'inspiration lucquoise à menus motifs d'oiseaux, déjà présents bien avant 1400 à Evreux et un peu plus tard à Bourges, et d'autres à larges ramages végétaux, suivant une mode qui naît vers 1430."

 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dais architecturé. à quatre saints orants.

Les anges se détachent sur un fond peint au jaune d'argent très foncé, orange presque brun, qui figure le verre grillagé de baies à remplages gothiques.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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II. LE REGISTRE SUPÉRIEUR : QUATRE SCÈNES DE LA VIE DE SAINT NICOLAS.

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Les différents épisodes sont aussi représentés à la cathédrale de Chartres dans deux verrières à médaillons du XIIIe siècle ; la scène du miracle du saloir y est représentée par trois panneaux du début du XVe siècle.

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1. Nicolas est intronisé évêque de Myre.

 

 Nicolas, assis, reçoit l'ordination épiscopale par deux évêques : l'un le bénit alors que l'autre le coiffe de la mitre. 

Panneau refait.

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  "Après cela, l’évêque de le ville de Myre étant mort, tous les évêques de la région se réunirent afin de pourvoir à son remplacement. Il y avait parmi eux un certain évêque de grande autorité, de l’avis duquel dépendait l’opinion de tous ses collègues. Et cet évêque, les ayant tous exhortés à jeûner et à prier, entendit dans la nuit une voix qui lui disait de se poster le matin à la porte de l’église, et de consacrer comme évêque le premier homme qu’il verrait y entrer. Aussitôt il révéla cet avertissement aux autres évêques, et s’en alla devant la porte de l’église. Or, par miracle, Nicolas, envoyé de Dieu, se dirigea vers l’église avant l’aube, et y entra le premier. L’évêque, s’approchant de lui, lui demanda son nom. Et lui, qui était plein de la simplicité de la colombe, répondit en baissant la tête : « Nicolas, serviteur de Votre Sainteté. » Alors les évêques, l’ayant revêtu de brillants ornements, l’installèrent dans le siège épiscopal."

Légende dorée de Jacques de Voragine.

 

 

 

 

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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 2.  Résurrection des trois enfant mis au saloir.

 

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      Nicolas ressuscite les morts, et pardonne à l'aubergiste (ou au boucher) criminel.

"Scène très restaurée, mais tête du saint ancienne" (Gatouillat et Hérold).

Ces auteurs ne précisent pas si le fond damassé bleu est ancien.

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Comparer avec : Speculum historiale de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay. Sur cette enluminure, ce sont trois clercs, tonsurés, qui sont figurés, comme dans le texte du trouvère Wace.

Mais un examen attentif du vitrail de Malestroit montre, malgré la barlotière, qu'il s'agit ici aussi peut-être aussi de clercs, car on voit une couronne de cheveux à l'arrière, alors que la partie avant du crâne est rasée, ou, du moins, dépourvue de cheveux. On comprend que de telles images aient favorisé le glissement d'un récit de trois clercs ressuscités à celui de trois petits enfants.

 

 

Peinture sur velin. Feuillet 023, recto, du manuscrit messin "Les Heures de Jean de Vy et Perrette Baudoche Metz", vers 1435-1447. La encore, malgré leur petite taille, les trois garçons nus sont tonsurés, et correspondent à des clercs.

 

 

 

 

 

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les pupilles rehaussées au jaune d'argent.

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L'église Saint-Gilles de Malestroit.  Verrière de la Vie de saint Gilles et de la Vie de saint Nicolas (Premier quart du XVe siècle).

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Le fond damassé bleu aux oiseaux.

Nous retrouvons le motif de l'oiseau (phénix) pinçant de son bec la tige du rinceau :

le même qu'en baie 15 (vers 1360-1370 et 1387-1400) de la cathédrale d'Évreux :

http://www.lavieb-aile.com/2017/10/les-vitraux-de-la-baie-15-vers-1360-1370-et-1387-1400-de-la-chapelle-du-rosaire-de-la-cathedrale-d-evreux.html

et ceux de la cathédrale de Quimper vers 1417:

http://www.lavieb-aile.com/2016/03/les-fonds-damasses-des-vitraux-du-xve-siecle-de-la-cathedrale-de-quimper.html

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le dais.

Voûte en verre orange sombre à croisillons floraux. Boule d'or centrale à motif de feuille.

Trois anges nimbés tenant des phylactères (grisaille et jaune d'argent).

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 3 : Le saint bénit et ressuscite un pèlerin mort et remet en place le mât d'un navire (vitrail entièrement refait).

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 4 : Saint Nicolas est invoqué par des marins en perdition.   

 

"scène assez bien conservée".

L'inscription énonce ce que j'ai lu comme INCASTIS ME ECCE. Il faut  lire VOCASTIS ME ECCE A[DSUM] Vous m'avez appelé : me voilà"..., ce qui renvoie à l'oraison du propre de la fête du 6 décembre citée dans le Bréviaire : 

Quadam die tempestate faevissima quasati nautae, coeperunt sanctum invocare Nicolaum : et statim cestavit tempestas. Mox illis clamantibus apparuitquidam, dicens eis : Ecce adsum, quid vocastis me ?

Voir aussi Analecta bollandiana ; Et clamantibus illis , apparuit quidam sub ipsius sancti viri schemate , dicens eis : Vocastis me , ecce adsum . Mox adjuvit eos celeri sublevatione , et cessare fecit tempestatem superveniente inæstimabili tranquillitate .

 

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Cinq marins se trouvent en perdition, leur mât rompu, dans un navire très creux, doté d'un château-avant défendu comme une tour, et, à l'arrière, d'un gouvernail d'étambot : il peut être défini comme un cogue que Wikipédia définit ainsi :

"Il s'agit d'un voilier de commerce qui fut utilisé puis armé contre la piraterie pour les échanges entre les ports de la Hanse ; on pouvait l'armer de canons. Il possédait un mât et une voile carrée. Il y avait une nacelle de vigie juste sous la pointe du mât. Les cogues présentaient dès l'origine un château à l'étambot ; au cours du xive siècle, on leur adjoignit un château à l'avant du pont, ou gaillard d'avant.

La nacelle de vigie est bien présente mais le château-arrière n'est pas représenté. On devine une construction à clin. L'étai vient se fixer sur une pièce de bois oblique établie dans le gaillard d'avant, et que l'on retrouve sur le sceau de la ville de Stralsund :         

 

                     

D'autres détails sont retrouvés, comme l'oriflamme à l'extrémité du mât (ici, à trois besants d'or), ou encore les lais verticaux de la voile.

 Saint Nicolas, dont seul le buste émerge de nuées, trace une bénédiction : il porte un anneau d'or au médius.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les oiseaux du fond damassé bleu sont ici bien différents des phénix d'inspiration sassanide (ou lucquoise) des scènes précédentes. Ce seraient des aigles aux ailes déployées, si le bec long et fort n'évoquait pas plutôt un passereau.Ils sont stéréotypés, peints par pochoir les uns au dessus des autres, sans autre motif tels que fleurs ou rinceaux.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dais 1. 

Caché à moitié par la barlotière, un détail doit nous retenir, celui de la frise du sommet de la niche architecturée (qui est conçue, comme d'habitude, comme une chapelle privée tendue d'un drap d'honneur (bleu damassé) sous une voûte à clefs pendantes. En arrière-plan au dessus du drap d'honneur, la bande rouge lie-de-vin est sommée d'une boule d'or où sont dessinés les lignes d'une feuille (de vigne ou de figuier).

La bande  rougeâtre est en réalité un verre blanc, peint à la grisaille. Puis la grisaille est enlevée pour tracer une série de M gothique et de couronnes, lesquelles sont peints ensuite au jaune d'argent très orange, presque rougeâtre (c'est une question de cuisson).

Mais peu importe ; ce que je veux faire remarquer, c'est que ces M couronnés sont les mêmes que ceux des bordures de la maîtresse-vitre de Merléac, une réalisation presque contemporaine (1402), mais commandée par les Rohan et non les Malestroit. Ce qui ajoute, avec les pupilles jaunes et les oiseaux des damas, un troisième point commun.

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Maîtresse-vitre de Merléac. Photographie lavieb-aile.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dais 2 :

 Au dessus de la scène précédente, deux saints personnages —nimbés— sont agenouillés face au Christ Sauveur du Monde (avec le globus crucifer). Au dessus de la scène du saloir, deux anges portent des phylactères .

On remarquera aussi l'alternance de couleurs des voûtes des niches, bleus et verts, au dessus des éléments rouge lie-de-vin à décor de couronnes centrés par une boule jaune (besant ?).

Ces saints personnages habitant les dais évoquent ceux des vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux, eux-mêmes comparables à ceux de Rouen.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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III. LE TYMPAN.

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Sur un fond rouge constellé d'astres d'or, qui reprend les armoiries de gueules à neuf besants d'or des Malestroit,  le Christ du Jugement Dernier, dans le soufflet supérieur reçoit les louanges de quatre anges porteurs de phylactères :

GLORIA IN EXCELSIS DEO / ET IN TERRA PAX

HOMINIBUS BONAE VOLUNTATIS

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Voir le vitrail consacré à Saint Gilles à Troyes

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SOURCES ET LIENS.

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes, 367 p. 375 ill. 

— LE BIHAN (Jean-Pierre)

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-19587650.html

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Arbre de Jessé
21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 18:08

Les armoiries et le sceau de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëlo,  au tympan de la maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic (22).

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Un errata et addenda de l'article La maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic.

 

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Dans son courriel du 19 février 2020, Marc Faujour, que je remercie, m'écris qu'il n'est pas d'accord avec l'interprétation que j'avais donné d'un blason  du tympan de Lantic, occupant la fleur de gauche, à 8 mouchettes et 3 quadrilobes. En réalité, j'étais bien incapable d'interpréter quoique ce soit, et  j'avais repris l'analyse d'Anatole de Barthélémy, telle que je l'avais trouvé sur le site poudouvre, Etudes héraldiques par Anatole de Barthélémy. J'avais écris : "

Au cinquième rang, armes d'argent à l'arbre arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello. L'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc."

 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017

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Je n'avais néanmoins pas suivi les auteurs du Corpus Vitrearum lorsqu'ils attribuaient — à tort— ce blason à la famille Rougeart, dont j'ai décrit récemment le blason visible en l'église de Pont-Croix (Finistère) : D'argent au pin arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de même.

http://www.lavieb-aile.com/2020/01/les-blasons-de-l-autel-de-saint-joseph-de-notre-dame-de-roscudon-a-pont-croix.html
 

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J'aurai pu remarquer que sur le blason du tympan de Lantic, l'arbre était bien vert (de sinople) mais non arraché (pas de chevelu racinaire), et que le greslier (la trompe de chasse), certes de sable (noir), n'était pas lié de gueule puisque sa  sangle n'était pas rouge. Les armoiries de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello n'étaient donc pas respectées. D'autant que si j'avais tenté de confirmer l'information, j'aurais trouvé, dans Genouillac 1860, et Potier de Courcy 1846, [MAHAULT , Sr de Kerangouarc'h , — de Menezhuellou. • Anc. ext. R 1671. 6 générations. R. 1426. 1536. M. 1481. 1562. Par. de Melguen, évêché de Cornouaille] que les armoiries de la famille Mahault étaient en réalité d'argent au grêlier de sable, lié et enguiché de gueules, accompagné de trois feuilles de houx de sinople renversées. Or, les dites feuilles de houx manquaient. Un Mahault a-t-il été d'ailleurs archidiacre ailleurs que sous la plume d'A. de Barthélémy ? A-t-il jamais existé un Salomon Mahault ?

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J'ai donné dans mon titre la bonne réponse, que Marc Faujour me révèle : ce sont ici les armoiries de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëllo. Appréciez les ruses de l'Histoire : même prénom Salomon, même fonction ! (Rappel : l'évêché de Saint-Brieuc comportait deux archi-diaconé, celui de Penthièvre — dont le titulaire portait le titre de Grand Archidiacre— et, au nord-ouest, celui du Goëlo. Lantic appartient au Goëlo.)

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Il n'est plus grande joie pour un auteur de blog que de pouvoir bénéficier d'une observation qui l'amène à corriger son texte, surtout si celle-ci l'amène à contempler les sommets d'érudition atteints par nos meilleurs spécialistes en héraldique bretonne tels que Marc Faujour, mais aussi Martine Fabre, Paul-François Broucke, Michel Mauguin ou Thibaut le Huede.

Mais en la matière, le résultat de l'énigme importe moins que le parcours du détective. Aujourd'hui, nous allons avoir la chance  de mettre nos pas dans ceux d'un fin limier : voici le courriel de Marc Faujour : 

 

 

"A. de BARTHELEMY, dans ses « Etudes héraldiques, Paris, Lib J. B. Dumoulin, 1878 » écrit page 15 :

« Il s'agit de Notre-Dame de La Cour, située dans la commune de Lantic (Côtes-du-Nord) ; d'après la nouvelle édition du Dictionnaire d'Ogée, elle aurait succédé à une autre chapelle, plus ancienne, qui s'élevait à trois kilomètres plus loin, au lieu dit La Vieille-Cour, dans un bois voisin de Buhen.

Aucun document d'archives ne nous révèle la date de la construction de Notre-Dame de La Cour telle qu'elle est aujourd'hui; mais de nombreux blasons peints sur la maîtresse vitre nous apprennent que cette magnifique page de verre, consacrée à l'histoire de la sainte Vierge fut exécutée au milieu du quinzième siècle.

Examinons les écussons qui sont placés dans un ordre hiérarchique et dont nous donnons le dessin, grâce à l'obligeant concours que nous prête M. P. Chardin, notre ami et confrère.
Au premier rang, et seul au haut du vitrail, on voit l'écu ducal de Bretagne, avec la devise A MAVIE qui était celle du duc François Ier donnée à l'ordre de l'Hermine, fondé par lui en 1450 (n° 1).
Au second rang deux écus partis :…..
…..
Au cinquième rang sont les armes des évêques de Saint-Brieuc et de Tréguier, des abbés de Bégar et de Beauport, savoir ….
…..
Dans les rangs inférieurs plusieurs écussons manquent ; parmi ceux qui sont conservés nous notons ceux-ci : d'argent à l'arbre arraché de simple, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules (n° 12). Jusqu'ici on a attribué ce blason à la famille Rougeart, de la paroisse de Plouhinec (Finistère), sans que rien ne justifiât la présence en Goëllo des armoiries d'une famille qui n'y était pas possessionnée; d'autres personnes ont voulu y retrouver les Le Roux, seigneurs de Bourgogne et Fontaine-Bouché dans les paroisses de Lantic et de Plourhan, qui portaient d'argent au houx de sinople feuille de trois pièces (n° 15); dans cette hypothèse il faudrait admettre que le greslier figure ici comme brisure, et que les armes primitives des Le Roux ont subi quelque modification. Je crois que le blason en question est celui de l'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic et qui ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc. A la date où nous sommes, l'archidiaconé de Goëllo était tenu par Salomon MAHAULT, seigneur de Kerangouarc'h qui avait justement les armoiries ci-dessus décrites ( note : Anciens évêchés de Bretagne ; diocèse de Saint-Brieuc, t. I, p. 182.). »

 

 

 

 

"Je suis totalement d’accord avec l’analyse de A de Berthélemy lorsqu’il dit : « que rien ne justifiât la présence en Goëllo des armoiries d'une famille qui n'y était pas possessionnée » mais je ne le suis pas dans son identification avec les armes de la famille Mahault que Pol Potier de Courcy donne pour différentes

: MAHAULT, Sr de Minuello, par. de Melguen,— de Kerangouarc'h.
Anc. ext., réf. 1671, six gén. ; réf, et montres de 1426 à 1562, par. de Melguen, év. de Cornouailles.
D'argent au greslier de sable, lié et enguiché de gueules, accomp. de trois feuilles de houx de sinople, renversées.

 


"Les armes sont inconnues des armoriaux or la famille Rougeart !

"La clé du mystère vient de M. Fabre qui donne une référence (Martine FABRE, héraldique médiévale bretonne, Paris, ANRT, 1993. fiche 1579.) pour le sceau de Salomon de KERGOANAC, archidiacre de Goëllo dans les années 1470. Le sceau a fait l’objet d’une communication de A. de Barthélemy à la société nationale des antiquaires de France en 1876, (Bulletin de la société nationale des antiquaires de France – 1876 – p 103 – 106.) qui en donne une analyse et le dessin joint. On y voit Salomon de Kergoanac, habillé en chanoine, l’aumusse sur le bras et priant Saint Salomon, roi de Bretagne, couronné, tenant de la main droite un livre, de la gauche un sceptre. Il est revêtu d’un manteau royal semé d’hermines et ses yeux sont crevés, signe de son martyr. Le chanoine est identifié par ses armes : un grelier suspendu à une branche d’arbre, ainsi que la légende : S. SALOMONIS DE KAOGOANAC / ARCHIDIACONI GOLOVIE /. Alfred de Barthélemy précise que Salomon de Kergoanac, figure en tant que chanoine dans un acte de 1475, dans lequel sont arrêtés les statuts du chapître de St Brieuc.

"Il ne faut pas le suivre dans son essai d’attribution de ces armes, mais il faut y voir simplement les armes de la famille de Kergoanac, Sr dudit lieu en Plougourvest :

"Le marquis de Molac (BnF ms. fr. 11 551) nous apprend que Jehanne était la fille d’Yves et de Jehanne du Bois (de Cozlen, qui porte d’argent à deux fasces de sable). La famille est déjà présente à Plougourvest lors de la réformation de 1426 (Hervé TORCHET, Réformation des fouages de 1426 – Léon , Ed de la Pérenne) où Yvon Kergoannac est recensé parmi les nobles et où il sauve un métayer à Kergoanac. Salomon Kergoanac sauve un métayer à son manoir dudit lieu et un autre à Kersaliou en 1441 à Plougourvest.

"Nous trouvons un autre Yves à la montre de 1481 (Hervé de PARCEVAUX de TRONJOLY « Montre de 1481 », BSAF 2004.) à Plougourvest : Maistre Yves Kergoanac avec 50 livres de revenus nobles, vougier en brigandine à deux chevaux, puis à celle de 1503, où il se fait remplacer par Pezron Boedeuc. Molac nous précise que, devenue veuve, Jeanne se remarie avec Jan de Botquenezle. En 1512, Jehanne de Kergoanac est citée comme « dame de Kergoanac en son nom et come tutrice de Alain Kercoent son douarren Sr de Botguezle » (ADF 151 J 453-165. Minu du 18 février 1511.). Jehanne, comme héritière de Kergoanac, apportera ce lieu aux Kerhoënt de Trohéon. Ainsi, lors de de la réformation de 1536, « la maison de Kergouadnec appartient à Allain Kerhouault, noble personne et maison ». L’écriture difficile de la réformation de 1536 amène à une confusion entre les termes Kergoanac et Kergournadec’h lors de la réformation de la noblesse de 1668 pour les Kerhoent de Coatanfao « que dans la refformation de 1536, faicte des maisons, terres et herittages nobles dudict evesché de Leon, soubz le rapport de la paroisse de Guycolvest (Sans doute Guicourvest, aujourd’hui Plougourvest ; on remarquera toutefois que la maison de Kergournadech n’est pas située dans cette paroisse, mais dans celle de Cléder.), est desnommé la maison de Quergournadech, appartenant à Allain Querhouant, noble personne et maison » (ROSMORDUC), Connu plus tard sous la graphie Kervoanec, le manoir a été reconstruit au XIXe et est actuellement converti en maison de retraite. (J.Y. le GOFF, les chateaux et manoirs du canton de Landivisiau, SFHA, Quimper, 2003, p 40.)
Les armes en alliance avec Kerhoent sont présentes dans les prééminences du manoir de Trohéon en 1684 (ADF 151 J 58 - Déclaration des biens de la succession de Didier de Kercuvelen et de Catherine de Keryvon, Sr et dame de Tromeur du 5 juin 1693 – copie d’extrait du 4 décembre 1765).

"Le blason n°12 de Notre-Dame de La Cour en Lantic sont donc pour moi celles de Salomon de Kergoanac, Archidiacre du Goello et membre de la famille des Kergoanac, seigneurs de Kergoanac en Plougourvest, évêché du Léon." (Marc Faujour)

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Mais ce n'est pas tout. En consultant sur archive.org la référence donnée par Marc Faujour (A. de Barthélémy, Bulletin de la société nationale des antiquaires de France – 1876 – p 103 – 106), j'ai pu admirer le sceau de Salomon de Kergoanac (que je ne trouve pas sur la base SIGILLA).

 

Le voici, avec les armoiries du sigillant en bas à gauche :

 

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https://archive.org/details/BulletinDeLaSocieteNationaleDesAntiquaires1876/page/n117/mode/2up

https://archive.org/details/BulletinDeLaSocieteNationaleDesAntiquaires1876/page/n117/mode/2up

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Il est décrit ainsi par A. De Barthélémy :

"Le sceau que j'ai l'honneur de soumettre une empreinte à la Société représente un personnage tenant de la main droite un livre; de la gauche un sceptre ; ce personnage, couronné et revêtu d'un manteau royal semé d'hermines, est debout sous un dais richement orné.

Au-dessous on voit un chanoine à genoux, tourné à gauche, l’aumusse sur le bras ; devant lui un écusson porte un grélier suspendu à une branche d’arbre.

La légende que M. Demay a bien voulu m’aider à déchiffrer porte : S. SALOMONIS D’KAOGOANAC, ARCHIDIACONI GOLOVIE. Ce monument offre un double intérêt ; d’abord il nous donne la représentation d’un saint breton dont les archéologues de la province qui se sont occupés d’iconographie hagiologique n’avaient pas encore parlé. Ensuite il nous révèle le nom, ignoré jusqu’ici, d’un dignitaire du chapitre de Saint-Brieuc."

"L'archidiacre de Goëllo dont nous avons le sceau sous les yeux avait le saint roi breton pour patron : nous le voyons, sous le nom de Salmon de Kergoanac, figurer comme chanoine dans un acte de 1475, dans lequel sont arrêtés les statuts du chapitre ; il paraît encore dans les statuts adoptés en 1471 . Ses armes sont un grélier pendu à un arbuste ; en compulsant le Nobiliaire de Bretagne de M. Alfred de Courcy, je ne vois qu’une famille à laquelle cet archidiacre pourrait être rattaché ; c'est celle des Mahault, seigneurs de Minuello et de Kérangouarch , paroisse de Melguen, en Cornouailles; ils portaient d' argent au greslier de sable lié et enguiché de gueules , accompagné de trois feuilles de houx.

L'archidiaconé de Goëllo était l'une des deux grandes divisions ecclésiastiques du diocèse de Saint-Brieuc ; l'autre  division s’appelait l'archidiaconé de Penthièvre. Le premier comprenait 33 paroisses qui dépendaient au féodal de la seigneurie de Goëllo dont elles formaient la plus grande partie. i. Anciens évéchés de Bretagne, t. I, P- 182."

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1° Le propriétaire du sceau (ou sigillant) .

Je dois corriger légèrement la leçon de ce M. Demay, car je lis S. SALOMONIS DE KOAGOANAC / ARCHIDIACONI GOLOVIE ce qui se transcrit Signum Salomonis de Kergoanac archidiaconi Golovie, et se traduit Sceau de Salomon de Kergoanac'h, archidiacre de Goëlo.

On sait que la maîtresse-vitre est datée vers 1460-1470. Or, La présence de Salmon ou Salomon de Kergoanac ou Kergoannac comme chanoine du chapitre de la cathédrale de Saint-Brieuc est attestée en 1445 et en 1471, date à laquelle il a signé les statuts de ce chapitre. En 1471, il est cité en 4ème position, après le doyen Jean de Parthenay, Henri Cadoret, et Hervé Le Corre. Il n'appartient bien-sûr  au chapitre ni en 1529 ni en 1579. Voir Geslin De Bourgogne ( Jules-Henri ), 1855, Anciens évêchés de Bretagne: histoire et monuments, Volumes 1 page 182

Le blason montre un arbre (un peu arraché tout de même) et un grélier suspendu par sa sangle à la plus haute branche.

 

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2°) Salomon, roi de Bretagne.

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« Le personnage principal représenté en costume royal est un martyr, et son martyre est indiqué par les instruments qui accompagnent sa figure et indiquent qu’il eut les yeux crevés. Il s’agit ici de saint Salomon, roi de Bretagne, assassiné en 875 par les comtes Paskwiten et Gurwand.

Voici ce que dit la légende, d'après Albert le Grand :

"Les comtes ayans ouy la response de l'Evesque, se mirent en chemin avec leurs soldats, et, entrans en l’Eglise, trouvèrent le Roy dans le chœur priant Dieu, lequel se leva et s’assit en son siège pour les ouyr; mais les comtes, sans le saluer, commencèrent à luy reprocher le meurtre du defifunt Roy, son cousin Héruspée, et, luy ayant chanté mille vilainies et indignitez, luy dirent que l’heure estoit venue, qu'il falloit par son sang espier ce crime. Le Roy ne leur répliqua rien, sinon que la volonté de Dieu fust faite. Incontinent, ils prirent le prince Abligeon, et, l’ayant mené vers le Roy son père, le poignardèrent en sa présence ; puis jettans leurs mains sacrilèges sur le Roy, le précipitèrent de son siège, et, l’ayans jetté par terre, l’outragèrent à coups de pieds et de poings et le livrèrent ès mains d’une bande de soldats françois qui le lièrent étroittement et le trainsnèrent dans la nef de l’église où son propre filleul lui tira les yeux de la teste et les jetta par terre les foulant à ses pieds *, et lui ayant fait mille autres maux, enfin ils luy couppèrent la teste."

« Le sceau de Salomon de Kergoanac offre cet intérêt qu'il nous donne la plus ancienne représentation du roi saint Salomon : jusqu'à ce jour on ne le connaissait que par des statues assez modernes, tantôt en costume antique, avec un manteau qu'il écarte de la main gauche pour laisser voir un poignard enfoncé dans son cœur, une couronne radiée sur la tête et un sceptre dans la main droite ; tantôt assassiné par des soldats habillés à la romaine, tantôt à genoux recevant d'un ange la palme du martyre . »

Le roi Salomon est présenté par D'Argentré dans son Histoire de Bretaigne  mais aussi par Alain Bouchart dans ses Grandes Croniques de Bretaigne (1ère édition 1514); livre II chap. VI Du roy Salomon premier de ce nom, roy de Bretaigne armorique, mais ces auteurs ne mentionnent pas la légende de son martyre. Par contre, c'est, selon la tradition, l'origine du nom de la paroisse de La Martyre (près de Plougourvest, paroisse des Kergoanac) : "Le village doit peut-être ses noms breton et français à un événement qui y est survenu le 25 juin 874 : l'assassinat du roi Salomon de Bretagne qui avait trouvé refuge dans l'église (« Salomon se réfugia dans l'église d'un monastère où il fut pris et traité avec une sauvagerie inouïe. On lui arracha les yeux avec tant de violence qu'il en mourut dans la nuit »). C'est en effet l'église qui fut appelée « La Martyre » (Ar Merzher) en souvenir de cet événement pour avoir été profanée (Salaün étant le nom breton pour « Salomon ») https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Martyre

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique
20 février 2020 4 20 /02 /février /2020 21:46
 
 

Le vitrail de la Passion (Maîtresse-vitre, vers 1520) de l'église Saint-Thurien de Plogonnec (29).

Cet article  reprend celui du 12 mars 2014, avec un texte corrigé, et des  photographies de février 2020. Des gros plans sur les visages montrent comment le verre blanc est dessiné  à la grisaille et coloré à la sanguine dont les lavis ou les très fines hachures  indiquent le modelé des chairs.

 

Introduction.

Cette verrière est fait partie de deux ensembles de ce blog :

1. Celui des Vitraux de l'église St-Thurien de Plogonnec :

2. Celui d'autres verrières contemporaines du Finistère, avec lesquelles existent des rapports de similitude (mêmes cartons), de thème, d'histoire (même influence des familles nobles) ou de comparaison :

Voir aussi ma liste de tous mes articles sur les vitraux.

et aussi :

Ma visite de l'église de Locronan le 3 avril 2012 (statuaire, chaire, dalle funéraire de Jacques de Névet datant de 1616, inscriptions..

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Et encore, sur Plogonnec :

 

 

 

 

 

 

 

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L'étude de ce vitrail est basée sur les travaux de Couffon (avec réserves) et surtout sur ceux de Roger Barrié qui a consacré sa thèse à cet ensemble, mais aussi sur la description de F. Gatouillat et M. Hérold pour le Corpus Vitrearum en 2005.

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Présentation d'ensemble. 

Le chevet plat à trois pignons de l'église St-Thurien a été construit aux environs de 1510 ; ses trois baies ont été alors dotées de verrières. 

La Baie 0 ou Maîtresse-vitre, ouverte sur le pignon Est, est placée au dessus du maître-autel ; elle est plus étroite que les baies latérales. La verrière de 24 panneaux, haute de 5,60 m et large de 2,50 m  est composée de quatre lancettes trilobées et d'un tympan à trois ajours. Elle est estimée (Gatouillat et Hérold) dater de 1520. Les lancettes seront numérotées de gauche à droite par les lettres A, B, C et D.

Chaque lancette est divisée en six panneaux séparés par des barlotières, mais ces panneaux ne tiennent pas compte des représentations historiées : la description ne se fera pas panneau par panneau, mais motif par motif.

Un regard éloigné distingue deux bandeaux colorés historiés séparés par des ensembles plus gris correspondants à des éléments architecturaux. Cette organisation correspond en fait à deux registres horizontaux dont le supérieur (deux panneaux et demi) correspond aux scènes de Crucifixion, Mise au tombeau et Résurrection, et l'inférieur (trois panneaux et demi) à l'interrogatoire par Pilate (Comparution) et la montée au Golgotha, encadrées par deux couples de donateurs et leur saint tutélaire.

 Si on considère au contraire chaque lancette verticalement, on la trouve formée à la base d'un soubassement architectural à modillons (ce qui soutient une corniche), où des personnages tiennent des médaillons à armoiries. Au sommet, ce sont deux angelots qui entourent une composition à tresses et sculpture.

Le fond est bleu (pour le sommet des lancettes extérieures notamment) ou rouge (sommet des lancettes centrales), les couleurs dominantes étant ce rouge et ce bleu et en troisième position le vert.

Son intérêt est iconographique (représentation de la Passion et comparaison des cartons des Passions finistériennes. Représentation des couples de donateurs au XVIe siècle),  artistique (technique de peinture sur verre du XVIe siècle ; atelier quimpérois dit "Le Sodec"), esthétique (avec de très beaux visages), historique (par exemple pour l'histoire des familles nobles) et héraldique ( 8 blasons différents, et 2 tabards armoriés). 

 


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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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 I. LE REGISTRE INFÉRIEUR. DEUX COUPLES DE DONATEURS FACE À DEUX

ÉPISODES DE LA PASSION.

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Dans chaque lancette, une niche architecturée isole soit un couple de donateurs, soit une scène de la Passion (Portement de croix et Comparution), alors que le soubassement porte les blasons des familles nobles de Plogonnec autres que celle des donateurs, l'illustre famille de Névet.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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A. Les armoiries.

Elles sont en grande partie du XVIe siècle, mais les écus armoriés datent d'une restauration de 1904 et correspondent de gauche à droite aux armes des familles de Plogonnec  Kerpaen, Kerléan, Le Guirieuc et Guenguat, sans conformité attestée avec la disposition antérieure. Elles occupent un emplacement secondaire par rapport aux armes des seigneurs prééminenciers, qui figurent en donateurs avec lesurs armes, et dont,   selon un aveu de prééminence de 1644, les armoiries  étaient en-effet en supériorité.

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B. Le soubassement à modillons.

Ce sont les éléments architecturaux qui présentent ces armoiries, deux personnages en cuirasses, mais au visage féminin, soutenant chaque blason. C'est un fin travail de dessin exécuté à la grisaille et au jaune d'argent. Un collier de perle doré terminé par un gland de même court à travers cette composition. Techniquement, c'est "un soubassement à stylobate encadré de deux pilastres et posé sur un sol fleuri. En A et D les panneaux des pilastres sont occupés de rinceaux Renaissance alors qu'un motif gothique se laisse apercevoir derrière l'écu. " (Roger Barrié).

Le sol est présenté comme une prairie parsemé de fleurs en rosettes,  aujourd'hui plus bleue que vertes.

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Lancette A :  Kerpaën (de):

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 d’argent au chêne arraché de sinople, au sanglier brochant sur le fût de l’arbre.

Potier de Courcy : Kerléan (DE), Sr dudit lieu, — de Lopéau et du Quenquis, par. de Plogonnec, — de Kerguistan, par. de Plomodiern, — de Lestréménez, par. d'Argol, — de Kersallo, par. de Cléguer. Anc. ext., réf. 1669, dix gén.; réf. et montres de 1426 à 1562, par. de Plogonnec et Plomodiern, év. de Cornouailles. Bernard, fils de Jean et de Léonore, épouse vers 1415 Jeanne de Lanvilliau.

Cette famille possédait donc le manoir de Lopéau, près de la chapelle de Saint-Théleau, hérité des Boscher en 1464.

Jehan de Kerpain (Kerpaën) est présent à la Montre de 1481 comme archer en brigandine.

Noble homme Alain de Kerpaën, seigneur de Lopézeau, fut inhumé en 1551 dans la chapelle privative des seigneurs de Guengat en la cathédrale de Quimper. (Le Men, Monographie p. 112). Seigneur de Lopéau et de Kergustant,  il avait épousé en 1544 Julienne du Parc-Locmaria, d'où un fils Jean.

Jean de Kerpaën épousa Renée Guegant, d'ouù un fils Alain.

Alain de Kerpaën épousa Jeanne Guimarho, d'où un fils, Vincent.

Vincent de Kerpaën épousa Catherine Moysan.

Vincent de Kerpaën est sr de Lopéau en 1666, alloué et lieutenant des affaires criminelles à Quimper.

 

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Ces armoiries figurent aussi au chevet et sur le calvaire  de la chapelle Saint-Sébastien à Saint-Ségal (Perrine de Kerpaën/x 1541 Jean de Kergoët, en sont les fondateurs) .

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette B : de Kerléan.

 

 

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Ici, la cimaise du stylobate est timbrée d'une tête de grotesque (ours ? lion ? ) tenant un court phylactère où est inscrit une devise  JE EC---OER. (Roger Barrié a lu JE...)

D'autre part, ce ne sont plus des chevaliers en cuirasse, mais de charmant(e)s anges blonds et nimbés qui présentent le médaillon, vêtues d'aube à ceinture dorée

..

Le blason :  Kerléan (de): fascé ondé d'or et d'azur de 6 pièces ;

"possessionné en Plourin, évêché du Léon.  Sr dudit lieu et de Kervérien, par. de Plourin, — de Lanvénec, par. de Lanrivoaré, — de Kerhuon, par. de Guipavas, — de Coëtmanac'h, — de Kermeur, —de Kerhuel, — de Kerimen, — de Kerassel et du Timen, par. de Taulé, — de Poulguinan, — de Keravel. Anc. ext., réf. 1668, six gén. ; montres de 1503 à 1534, par. de Plourin et Brélès, év. de Léon. Cette famille portait anciennement le nom de Bohic, voyez BOHIC"(Potier de Courcy) 

Bohic ou Boc’hic, sr de Kerléan et de la Motte, par. de Plourin. Réf. et montres de 1427 à 1481, dite par., év. de Léon. Fascé ondé d’or et d’azur de six pièces. Hervé, conseiller du duc Jean IV, enseigna le droit à Paris et composa en 1349 un livre sur les Décrétales, imprimé en 1520. Une branche de cette famille n’a gardé que le nom de Kerléan, voyez Kerléan."

 

Un aveu du 30 septembre 1778 au marquisat de Nevet apprend que  le propriétaire de Bonezgat est messire de Kerléan, dont relèvent, à titre de ligence, les manoirs du Beuzit [ou de la Boissière] et de Coëtmorvan. Il possède les prééminences du seigneur de Cludon dans l’église paroissiale, à savoir, une chapelle avec banc et tombe, ses armes dans la grande vitre au-dessous de celles de Nevet, ses armes en bosse dans le clocher".

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette C:  Le Guirieuc.

 

 "d'azur à la fasce d'or accompagnée de trois étoiles d'argent".

 

"Guirieuc (le), sr de Bonescat, par. de Plogonnec, — du Rumain, par. de Landrévarzec, — de Kerraabeuzen, par. de Penhars.

Déb., réf. 1670; montres de 1534 à 1562, par. de Ploudiry, év. de Léon et Plogonnec, év. de Cornouaille.

D’azur à la fasce d’or, accomp. de trois étoiles d’argent.

Jean, époux en 1441 de Catherine de Botquénal ; Hervé, archidiacre de Cornouaille, puis doyen de la Guerche, † à Rome en 1471 et enterré a Saint-Yves-des-Bretons ; Jean, receveur de Landerneau en 1511." (De Courcy)

Cette famille occupa le manoir de Bonezgat (sur la route de Plogonnec à Quimper) à partir de 1562 et jusqu'en 1654.

En 1562, François Le Guirieuc est à la montre de Quimper de 1562 parmi les nobles de Plogonnec :  "François le Guirieuc, sieur de Bonnescat, presant, dict faire corselet. ". (Fréminville)

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Montre_de_1562_en_Cornouaille.pdf

Selon R. François Le Men  (1877) "Francoise Le Guirieuc, femme de Jehan Le Gac, et fille de noble maître Alain Le Guirieuc, et de Pezronnelle Le Baud, avait aussi sa sépulture dans la chapelle de Saint-Roch" de la cathédrale de Quimper

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Le blason inclu dans une bordure bleu clair et un médaillon rouge damassé est tenu par deux anges semblables aux précédents.

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                          la-passion-0331c.jpg

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette D :  Guengat. 

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d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal ;

​​​​​​ devise : "Trésor", et ?( sans aucune certitude ni preuve réelle) "Léal à ma f[oy ?]".

Voir le vitrail de saint Sébastien de cette église de Plogonnec, où Alain de Guengat est présenté au saint avec son épouse Marie de Tromelin.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-de-plogonnec-i-saint-sebastien-95903456.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les scènes figurées  du registre inférieur.

 

 

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1. Les donateurs de la lancette A : le seigneur et la dame de Névet.

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Le couple noble est présenté par saint Jean-Baptiste, identifié par son attribut, l'Agneau : cela peut inciter  à penser que le seigneur se prénomme Jean.

Ce dernier porte une cotte jaune ornée d'un lion rouge et signale ainsi ses armoiries d'or au léopard morné de gueules, qui est Nevet. Nous devrions donc identifier un Jean de Nevet. La consultation de l'article Wikipédia m'en propose deux : 

 1) Jean II de Névet (>1480-1493), seigneur de Nevet. Il meurt sans postérité. Son frère Hervé lui succède.

  2) Jean III de Névet (1616-1647), baron de Nevet. Il épouse en octobre 1629 Bonaventure de Liscoët. Auteur de l'aveu du 6 juin 1644.

Le premier est déjà décédé à la date où ce vitrail a été exécuté. En 1520, date (présumée) de ce vitrail, c'est Jacques de Nevet qui occupe les fonctions de seigneur de Nevet : Jacques Ier de Névet (1494-1555), de religion réformée, seigneur puis premier baron de Nevet. Il épousa Claudine de Guengat, fille d' Alain, gouverneur de Quimper, vice-amiral de Bretagne et maître-d'hôtel de la reine Claude de France, et de Marie de Tromelin. Ce dernier couple (Alain de Guengat/Marie de Tromelin) est représenté à l'église  de  Plogonnec sur le vitrail de Saint-Sébastien.

Il est logique de considérer que c'est Jacques de Nevet qui a commandité ce vitrail, et qu'il est présenté ici par un saint intercesseur qui ne correspond pas à son prénom. C'est précisément la solution qu'adopta Roger Barrié.

Néanmoins, on voit mal un adepte de la Réforme (opposée au culte des saints ou à la sanctification de la Vierge) se faire représenter, présenté par un saint.

Rappel généalogique par Le Men dans sa Monographie de la cathédrale de Quimper :

 La chapelle Saint-Corentin  de la cathédrale de Quimper  appartenait primitivement aux barons de Nevet, dont les armes : d’or au léopard morné de gueules, et la devise bretonne « PERAC » (Pourquoi ?) se voient au-dessus des portes de la cathédrale du côté de l’ouest et du nord.

Henri de Nevet était un des quatre seigneurs bretons qui portaient la chaise de l’évêque, lors de l’entrée solennelle de Guy du Bouchet, vice-chancelier de Bretagne, dans sa cathédrale, le dimanche 15 octobre 1480.

Son fils, Jean de Nevet, remplit les mêmes fonctions honorifiques, à l’entrée de l’évêque Raoul le Moël, en 1496. Le fief de cette baronnie qui jouissait du droit de haute, moyenne et basse justice, s’étendait sur la paroisse de Plogonnec, où était situé l’ancien château de Nevet, et sur seize autres paroisses. Sa juridiction s’exerçait au bourg de Pouldavid.

Dans le milieu du XVIe siècle, Jacques de Nevet, gouverneur de la ville de Quimper, et lieutenant du roi, embrasse la religion prétendue réformée, et épousa la fille du seigneur de Guengat, qui était du même parti.

René, son fils aîné, renonça au protestantisme, après la mort de son père, et lui succéda dans ses charges et dans son gouvernement.

Il mourut sans enfant et sa succession fut recueillie par Claude de Nevet, son frère (J’ai relevé dans la chapelle de Saint-Pierre, en la commune de Plogonnec, l’inscription suivante qui a trait à ce seigneur :Clavigeri templi quod longum diruit aevum, Claudius hic Nemeus prima fundamenta jecit. Tertius Henricus Francos cum jure regebat Pontifice et summo Sixto, tum prœsule Carlo, Ac humilis pastor Lodovicus sacra ministrat. 1594. Henri III, était mort depuis 1589, mais on l’ignorait probablement à Plogonnec. ) qui épousa Élisabeth d’Acigné, fille du seigneur de la Rochejégu, qui était aussi de la religion réformée.

Ils moururent pendant les guerres civiles, laissant un fils mineur [Jacques], qui épousa dame Françoise de Tréal. En 1616, il reçut l’ordre, de la régente Anne d’Autriche, de fortifier le fort de l’île Tristan, près Douarnenez, qui avait servi de repaire à La Fontenelle pendant les guerres de la Ligue, et que le roi Henri IV avait ensuite fait raser. La même année le seigneur de Nevet, s’étant rendu à Rennes pour assister aux États de la province, y fut assassiné pour avoir « soustenu les interestz du Roy et du publicq, » par le seigneur de…… qui fut exécuté à la poursuite de la dame de Tréal, veuve de la victime (1). Par contrat passé avec le chapitre, le 4 octobre 1596, Messire Jean du Marc’hallac’h ou du Marc’hallec’h, suivant l’orthographe du temps, sieur de Trelen, chanoine de Cornouaille et recteur des paroisses de Ploneis et de Plozévet, prit possession de cette chapelle, et y fit mettre ses armes, qui sont : d’or à trois orceaux de gueules, dans la vitre et dans l’arcade de l’enfeu, à la place de celles des seigneurs de Nevet. Une action intentée contre lui à ce sujet par Jean de Nevet, ne fut suivie d’aucun effet."

Voir Infra : Discussion sur les donateurs.

Les armes de Névet figurent sur la maîtresse-vitre de Locronan (1476-1479) et sur le cénotaphe du Pénity de Locronan.

http://www.lavieb-aile.com/2017/11/le-tombeau-de-saint-ronan-dans-la-chapelle-du-penity-de-l-eglise-de-locronan.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/11/la-maitresse-vitre-de-la-passion-1476-1479-de-l-eglise-saint-ronan-de-locronan.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Voici  le panneau comparable à Guengat (baie 3) qui reprend le même carton :

http://www.lavieb-aile.com/article-l-eglise-de-guengat-29-i-les-vitraux-122885533.html

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 vitraux 0370c 

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Description.

  Le donateur.

Ce chevalier est en armure complète, et il a posé son casque près de lui ; celui-ci est surmonté d'une sorte de plumet en étoile, et sa pièce faciale montre qu'il s'agit, non pas d'un morion ou d'une salade, mais d'un heaume, d'un armet assez rétrograde. Certainement pas la coiffure d'un Jean III de Nevet.

Le chevalier a aussi ôté ses gants de fer, posés également à terre ; c'est la moindre des choses pour réciter ses prières, mains jointes, à genoux devant le prie-dieu et son livre de prières (sur lequel se remarque une lettrine D, sans-doute Dominus).

On remarque aussi les molettes de ses éperons. Voir les pièces d'armure de mon bon cousin Aux-Épaules :  Église de Sainte-Marie-du-Mont : Henri-Robert Aux-Épaules.

C'est après avoir rendu visite à Henri-Robert et m'être rappelé de sa fraise, que je constate que ce seigneur-ci en porte une également, certes très discrète et courte, mais incontestable, ce qui pourrait aider les experts à dater cette tenue (de même que la coupe de cheveux caractéristique, et l'absence de barbe qui apparut après 1521). Selon mes données, ces fraises très courtes datent de 1560.

Il porte un tabard à ses armes, d'or au léopard morné de gueules.

C'est bien un léopard car il a la tête tournée vers nous ; et il est bien "morné" car  il n'a pas de griffes , mais il eut fallu ne pas lui donner une langue si bien pendue ("morné" : Se dit des animaux dépourvus de leurs armes naturelles : sans dents, bec, langue, ou griffes (certains auteurs enlèvent aussi la queue). Enfin le léopard est "de gueules" puisqu'il est rouge.

Voir ces armes, création contemporaine sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_au_lion#/media/Fichier:Blason_fam_fr_N%C3%A9vet.svg

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le visage.

Remarquer l'utilisation de verres roses pour les carnations (comme pour la baie 4 de Guengat). Mais aussi les rehauts à la sanguine (lèvres) et au  jaune d'argent (coin de l'œil). Ou le soigneux travail de collage des fragments de verre par le restaurateur, ce qui a permis de supprimer les plombs de casse.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La donatrice.

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Madame de Nevet va peut-être nous aider également. J'admire d'abord son somptueux manteau en velours damassé pourpre, ou plus exactement son corselet à larges manches (voir ici)  puis son bustier (ou surcot ouvert) d'hermine — un accessoire vestimentaire réservé habituellement aux princesses mais visible aussi à Guengat  en baie 4 chez les donatrices —. Celui-ci est orné de rosettes et de perles en ligne verticale.

 

 

Sa robe  bleu pâle (de même couleur que le revers de la cotte de Monsieur) est serrée par une ceinture aux maillons d'or (auquel peut être suspendu par un anneau un ustencile).

 Je perds la compréhension du costume dans la partie basse, où le tissu frappé aux armes de la famille de Nevet semble traîner par terre (réemploi ?).

 Elle porte un décolleté très court, mais rond et dépourvu de collerette, cet accessoire apparu vers 1550. Elle n'a pas non plus ce décolleté carré des années 1510. Mais sa coiffure, qui évoque celle de nombreux portraits d'Anne de Bretagne, correspond pourtant à cette période, qui est celle de la datation du vitrail.

A noter l'absence de bagues. Le collier  alterne deux perles et un cercle or et argent. Noter la ressemblance de ce collier avec celui d'Anne de Bretagne sur l'enluminure de Bourdichon : fascinant, non ?

La coiffe associe un bonnet de dentelle, très ajusté, et un voile noir (ou brun-noir) brodé de perles groupées en étoile par cinq.

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En conclusion, Madame de Nevet est habillée à la mode 1510-1520, et son mari à celle de 1510-1560. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean-Baptiste.

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      Saint Jean-Baptiste se reconnaît à ses cheveux longs, sa barbe et son vêtement en poil de chameau; ainsi que par  l'Agneau mystique tenu sur l'avant-bras gauche.

En entourant paternellement l'épaule de la donatrice, il adopte la posture du "saint patron intercédant", et sa silhouette, comme celle de sa croix de victoire à oriflamme rouge, se détachent sur le fond damassé bleu du drap d'honneur tendu derrière lui. La croix blanche de l'oriflamme est gravée sur le verre rouge, offrant le seul exemple d'emploi de cette technique sur ce vitrail.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le motif du damassé se retrouvera ailleurs ; c'est une association de palmettes et de rinceaux à tige épaisse. Il est probablement appliqué au pochoir.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La niche est coiffée par une voûte en cul de four à la base de laquelle est inscrit (sur deux verres différents) les lettres  -RAMOM/USALVE.

 

"Des arcatures en plein cintre créent une niche au dessus de chaque scène pour l'isoler de la voisine. Elles culminent en une clef de voûte en forme de bourgeon entrouvert  d'acanthes. 

L'épaisseur de l'arcade est garnie d'oves qui accentuent la perspective. Afin de garnir les écoinçons au dessous de la corniche horizontale, sont posés, sur chaque portion extérieure du plein cintre, deux motifs dont on constate la forte fréquence dans les architectures proposées tant à Plogonnec qu'ailleurs : il s'agit de deux feuilles d'acanthes opposées et liées par un anneau à rebord constituant ainsi une série symétrique de courbes et de contre-courbes.

L'arcade délimite un cul-de-four occupé par une coquille, selon une habitude de première Renaissance, et séparé du fond damassé par un bandeau décoré de couleur plus sombre. Sur le bandeau en a1 on lit ...RAMON et en c1 VEMITE ADOREMU qui est l'antienne d'invitatoire commençant l'office de matines. cette antienne est donc fort courante puisqu'elle se retrouve, outre le Bréviaire dans tous les offices où le début des Matines sert d'introduction comme celui de Noël ("Christus natus est...; adeste fideles..") ou dans celui des défunts ("Regem cui...")." Roger Barrié.

Cette découverte me passionne puisque elle rejoint d'autres constatations identiques dans le Finistère à Guenguat, à Kerfeunten (Quimper). A Plogonnec, le vitrail de la Transfiguration porte, sur la tenture qui forme le fond des niches, les lettres SALEREGI (l'antienne Salve regina) et LONREANS (considéré par beaucoup comme "Laurent [le Sodec]").

Le psaume 94 Venite adoremus et procidamus ante dominum, ou l'Adeste fideles,  Venite adoremus Dominum, pourraient donc être à l'origine de ces inscriptions.

Pour ma part, je lis dans le bandeau de la première lancette ....(O)RAMO(M)VSALVE  et dans la troisième VEMITE ....

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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Registre inférieur de la lancette B. Le Portement de croix.

 

 

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Le Christ, couronné d'épines, nimbé, vêtu d'une robe violette, ligoté au niveau de la ceinture, porte, non pas la croix, mais la traverse horizontale sur laquelle il sera cloué (cela est conforme à la réalité de ce supplice). Son corps courbé forme l'une des diagonales, prolongée par le sabre et la jambe du soldat romain qui le surveille. L'autre diagonale est formé par la poutre de bois, doublée de la hallebarde du soldat. Derrière, un homme coiffé d'un bonnet rouge porte les clous. La sensation de tension dramatique est crée par le cadrage serré et par les nombreuses armes qui viennent hérisser l'horizon, mais aussi par le caractère dense de la foule casquée.

Le visage du Christ mérite un examen rapproché (cliquer pour agrandir) : s'il était possible de le débarrasser des altérations ocres dues à la corrosion, on verrait la finesse des traits, et le réseau de pilosité que cet artiste dessine avec une grande précision, comme nous le verrons plus loin.

      N.B : les têtes des deux soldats ont bénéficié d'une restauration récente.

Le motif du  coup de genou donné par un soldat au Christ est très fréquent, sur les enluminures, les retables et les vitraux..

Le même carton a été employé à Ergué-Gaberic, dans le sens inverse .

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-anciens-de-l-eglise-d-ergue-gaberic-123229458.html

 

Maîtresse-vitre (1517) d'Ergué-Gabéric. Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La demi-coupole de la niche : pas d'inscription, mais une série de O.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le sol : comme un tapis mille-fleurs.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

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Le registre inférieur, lancette C et D :

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                          la-passion 0340c

 

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Registre inférieur de la lancette C : la Comparution devant Pilate.

 

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Le Christ est présenté à Pilate : un personnage haut en couleur, coiffé d'un exubérant chapeau à aigrette, sorte de lansquenet aux manches retroussées, agrippe Jésus par la gorge. Un lancier en armure, poing sur la hanche, crie quelque injure. Pilate, coiffé d'un couvre-chef rose, longue barbe, longs cheveux, fixe l'inculpé des yeux en présentant ses mains au dessus d'un bassin. un serviteur y verse le contenu d'une aiguière, tout en reprenant — curieusement— la posture du "coup de genou" de la scène du Portement de croix ; en réalité, il plie le genou par référence pour son maître.

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Là encore, on retrouve le même carton repris à Lanvénégen en 1515 et à Ergué-Gabéric en 1517 :

 

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Maîtresse-vitre (1515) de Lanvénégen. Photo lavieb-aile.