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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 10:57

La Crucifixion et 3 autres scènes d'une Passion (3ème quart du XVIe siècle) de la maîtresse-vitre de l'église de Ploudiry.

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Voir aussi sur Ploudiry :

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PRÉSENTATION : LES 28 PASSIONS FINISTÉRIENNES.

À la fin du XVe et surtout au XVIe siècle, les paroisses du Finistère choisirent, pour leurs églises qui, souvent, étaient en pleine reconstruction, une baie d'axiale consacrée à la Passion du Christ. On en estime le nombre à une cinquantaine, dont 27 sont conservées, complètes ou par vestiges.  Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper et partagent des caractères stylistiques communs, ou parfois même des cartons identiques. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie .

Dans les verrières les plus anciennes,  les lancettes sont découpées par registres en une douzaine de scènes successives de la Passion (Locronan, 18 scènes ; Lanvénégen ; Ergué-Gabéric; Braspart) . Cette répartition en damier ne sera pas abandonnée.

D'autres, plus tardivement au milieu du XVIe siècle, placent la Crucifixion dans un grand tableau central de 3 lancettes, tandis que les épisodes qui la précèdent (Cène, Lavement des pieds, Agonie, Arrestation, Comparutions, Flagellation, Couronnement d'épines,) ou la suivent (Déposition, Mise au Tombeau, Sortie du Tombeau) sont de nombre réduit, et repoussés en position périphérique.  C'est le cas à Saint-Mathieu de Quimper dès 1535, puis à La Roche-Maurice (1539), La Martyre (1540) et Ploudiry (ces trois églises voisines appartenant alors à la même paroisse de Ploudiry) ou à Tourc'h. C'est aussi le cas à Gouezec  (v. 1550) où trois lancettes entières montrent la Crucifixion et une la Déposition, et à Guengat (1550) avec trois lancettes pour la Crucifixion, une pour la Passion préalable, une pour la Déposition et une pour la Résurrection.

Enfin, d'autres paroisses choisissent de consacrer toute la verrière à la Crucifixion.

Dans ce groupe à grande Crucifixion centrale, certaines ressemblances montrent la reprise des mêmes cartons. C'est le cas pour Ploudiry et ses trèves de La Roche-Maurice et de La Martyre (*). Un quart de siècle plus tard, ces poncifs sont repris à l'église Saint-Ouen de Quéménéven, en nord de Cornouaille. C'est ce regroupement, ce sont ces comparaisons iconographiques et cette compréhension d'une évolution dans la composition de l'espace et de la structuration du récit de la Passion  qui rendent la découverte d'une nouvelle verrière si passionnante malgré la répétition des séquences.

(*) Une autre trève, Tréflévénez, possède les restes d'une maîtresse-vitre de la Passion de 1560-1570, mais ne provenant pas de l'atelier quimpérois.

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et dans le Morbihan :

 

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

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DESCRIPTION.

La baie 0, en un simple arc brisé, mesure 2,60 m de haut et 1,60 m de large et son décor s'organise en deux registres. La partie la plus basse est cachée par le dais du retable d'autel.

Cette Crucifixion est le reste d'une grande Passion du 3ème quart du XVIe siècle, postérieure à celle de La Martyre (v. 1540) et celle de la Roche-Maurice (1539). Elle résulte du remontage des panneaux de l'ancienne maîtresse-vitre de la Passion lorsque le chevet et le collatéral sud furent reconstruits en 1700. Par contre, lorsque l'église actuelle fut construite sur les plans de l'architecte Le Bigot entre 1854 et 1856, en conservant l'abside et le porche de l'ancien édifice, les baies latérales furent supprimées, mais la baie 0 est demeurée.

Elle bénéficia d'une importante restauration au XIXe siècle, puis en 1923 et 1934 par Labouret, puis en 1990 par Jean-Pierre Le Bihan de Quimper. Les deux scènes latérales du registre inférieur ont été interverties lors de l'une de ces interventions.

Louis le Guennec y signalait l'effigie d'un seigneur de Rohan du XVIe siècle (comme à La Martyre où il s'agit de René Ier de Rohan).

En résumé, ce que nous voyons ne reflète pas fidèlement l'aspect de la maîtresse-vitre initiale, ce qui tempère la valeur des comparaisons avec les autres verrières, elles-mêmes souvent recomposées.

Selon Le Bihan 1991, la date de 1567 figurait sur l'une des vitres. Il cite en référence Cyrille Pennec et son "Dévot Pèlerinage du Folgoët", mais l'examen de cette source ne confirme pas cette donnée. Par contre, Miorcec de   Kerdanet, éditeur de ce dernier ouvrage, signale la date de 1567 dans la paroisse de Ploudiry, mais sur l'une des verrières de La Martyre, alors une trève de Ploudiry , "au dessous du Père Eternel", dans son édition annote de la Vie des saints d'Albert le Grand.

Jean-Pierre Le Bihan ne reprend pas cette information dans les articles des années 2010 de son blog consacrée à cette Crucifixion de Ploudiry, mais l'estime postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice, donc postérieure à 1540.

Je ne  valide donc pas cette date de 1567 et je m'en tiens à l'estimation de Gatouillat et Hérold : "Troisième tiers du XVIe siècle".

En 1957, Léa et Job Guével réalisèrent les verrières des baies latérales 1 et 2.

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VUE GÉNÉRALE.

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On remarquera :

— sur le plan stylistique, l'emploi de verres rouges (et bleus) doublés et gravés à l'outil. La vue des remparts de Jérusalem, en grisaille sur verre bleu. Le motif du damassé à quatre couronnes autour d'un point, leitmotiv de l'atelier Le Sodec tout autant que les chevaux hilares. L'absence d'inscriptions sur les galons des vêtements.

Le verre gravé relie cette verrière à d'autres dans le Léon (auquel s'ajoute Pont-Croix en Cornouaille) : "Ce groupe serait donc composé de : Cuburien, La Roche-Maurice, Ploudiry, La Martyre (Jessé), Pont-Croix et de Lannédern." (R. Barrié).

— sur le plan documentaire, les vêtements des larrons à crevés ou taillades, comme à La Roche-Maurice, relevant d'une mode en usage sous François Ier voire Henri II.

— sur le plan technique, le travail du verrier Le Bihan, qui a remplacé les plombs de casse par un collage bout à bout des verres brisés.

Je procéderai à plusieurs comparaisons avec le groupe St-Mathieu de Quimper/La Roche-Maurice/La Martyre/Quéménéven, mais je laisserai le lecteur prolonger cette démarche grâce à ces liens :

 

http://www.lavieb-aile.com/2020/03/la-maitresse-vitre-de-saint-mathieu-a-quimper.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/09/la-maitresse-vitre-de-l-eglise-saint-yves-de-la-roche-maurice.html

http://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-vii.les-vitraux-du-choeur.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/01/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre-vii-les-vitraux-du-choeur.la-baie-0.html

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LA GRANDE CRUCIFIXION SUR TROIS LANCETTES. 18 PERSONNAGES, 5 CHEVAUX ET 1 CHIEN.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LE CHRIST EN CROIX ENTRE LES LARRONS.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Christ en croix.

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Verre rouge gravé pour le nimbe.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Comparaison :

Par rapport à La Roche-Maurice et La Martyre, je remarque la disparition des plaies de la Flagellation sur le torse, sans doute par suite des restaurations, et le pâlissement de l'écoulement du sang le long des avant-bras, tandis que celui des pieds le long de la croix a complètement disparu. Le casque à ouverture en hublot des soldats, si particulier, n'est plus apparent. L'encadrement par les deux chevaux, les étendards et la lance de Longin se retrouve, sauf le jeu des diagonales en croix du coté droit. À Quéménéven, le schéma est conservé malgré quelques différences.

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La Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Passion, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion (3ème quart XVIe) de l'église Saint-Ouen de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Bon Larron, dont l'âme est emportée par un ange vers les Cieux.

Tête et ange restaurés.

La comparaison avec les verrières de Saint-Mathieu (1896, qui serait une copie de Tourc'h 1550), de La Roche-Maurice est de celle de La Martyre est éloquente : les couleurs des vêtements ou leurs taillades ainsi que la posture jambe fléchie sont reprises à l'identique. Malgré l'importance de la restauration, on retrouve à Quéménéven la culotte verte à taillade, et la jambe gauche brisée par les soldats.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le Bon Larron, in la Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Le bon larron, lancette A, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion (3ème quart XVIe) de l'église de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Mauvais Larron, dont l'âme est emportée par un démon gris.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Comparaisons :

 

Le Mauvais Larron, lancette droite de la Crucifixion (1539), maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Le mauvais larron, lancette C, baie 0, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion (3ème quart XVIe) de l'église de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le verre rouge gravé à la molette en lignes et olives , repeintes au jaune d'argent, de la culotte du larron.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LES CAVALIERS ; LA VIERGE ENTOURÉE DE JEAN ET DES SAINTES FEMMES; MARIE-MADELEINE.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Marie éplorée soutenue par Jean et une sainte femme.

Les silhouettes élancées, les traits des visages et les plis cassés des voiles semblent sortir d'un dessin à la pierre noire ou d'une gravure  rhénane.

Motif en fleur ou étoile à 4 couronnes du damassé.

Beau tapis de fleurs, peint au jaune d'argent sur verre bleu (gravé ? non signalé par Roger Barrié).

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Longin transperçant de sa lance le flanc du Christ.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix.

C'est presque le point crucial de la Crucifixion, puisque Marie-Madeleine, bras écartés paumes vers le haut en extase douloureuse devant le sang qui s'écoule le long de la croix est celle qui est proposée comme modèle de participation mystique aux souffrances du Rédempteur à chaque fidèle. 

Sa robe rouge est remarquable par le verre rouge gravé des petits quadrilobes habituels qui sont  peints au jaune d'argent. 

"La coloration jaune des gravures est obtenue par l'application locale, à l'extérieur, de sulfure d'argent qui pénètre le verre à la cuisson ; mais les exemples ne manquent pas où cette teinture n'a pas pris. Le jaune d'argent possède un rayonnement qui respecte les limites de l'écran rouge qui le circonscrit : ainsi l'effet somptueux gagne en netteté. A la dextérité du graveur s'ajoute un maniement habile du jaune d'argent." (R. Barrié)

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Le Centenier converti.

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Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Grande Crucifixion. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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1. L'Agonie du Christ au Mont des Oliviers. Panneau A1.

Nimbe en verre rouge gravé. Têtes du Christ et de l'apôtre de gauche restaurées.

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Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Agonie de Jésus. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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2. La Cène. Panneau B1.

Le moment représenté est celui où Jésus désigne Judas comme devant bientôt le trahir :   c'est celui à qui il va donner à manger. Jésus se tourne vers Pierre pour lui parler à voix basse tandis qu'il tend un morceau de pain vers la bouche de Judas. Saint Jean, allongé contre Jésus, a tendu le bras vers le plat contenant l'agneau de la fête de pâques

Très restauré à gauche (les verres les plus blancs).

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La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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Comparaison.

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La Cène, maîtresse-vitre de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice. Photographie lavieb-aile septembre 2017.

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Fragment de Cène, Baie 1, chœur de l'église Saint-Salomon de La Martyre. Photographie lavieb-aile.

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Passion de l'église de Quéménéven. Photo lavieb-aile.

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La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

La Cène. Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 0 (vers 1550-1575) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LA REMISE DES CLEFS À SAINT PIERRE EN BAIE 1 PAR LÉA ET JOB GUÉVEL  EN 1957.

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Ces verrières me permettent de découvrir cet atelier de Pont-Aven grâce à un article du Télégramme de 2014. Job Guével était Léonard d'origine.

 

"Michel Guével sera l'invité de l'association des Amis du Musée de Pont-Aven, samedi 31 mai 2014. Il commentera l'oeuvre de son père, le maître verrier Job Guével, dans l'église de Nizon.

La conférence se déroulera dans ce lieu, qui abrite de magnifiques vitraux de cet artiste familier du paysage pontaveniste. Elle promet d'être d'autant plus intéressante que Michel a longtemps accompagné la démarche artistique de son père.

Chez les Guével, l'art du verre est une affaire de famille. Job Guével (1911-2000) est né à Pleyber-Christ dans une famille de négociants en vin. De vocation artistique précoce, il intègre l'École nationale des Beaux-Arts de Paris. Sa rencontre avec Léa Hette, issue d'une lignée de souffleurs de verre de Bohême, est déterminante. Il a réalisé de nombreuses oeuvres d'art sacré. On dénombre 300 vitraux de ce « sculpteur de lumière » en Bretagne. Les édifices de Pont-Aven et de Nizon n'ont pas été oubliés. Novateur dans la technique, le style et la recherche de la couleur, son travail introduit de la modernité dans un art resté un peu conventionnel.

Installés à Pont-Aven durant la Guerre, les Guével font bâtir en 1947 la maison-atelier aux hautes verrières, derrière le square Botrel.

Sur les pas de son père, Michel, maître verrier de talent, développe une oeuvre originale dans son atelier du moulin de Valmondois. Fidèle à la ville de sa jeunesse, il y a gardé un pied-à-terre et de nombreux amis.

Le rond-point Job Guével, nommé ainsi sur proposition des Amis du musée, sera officiellement inauguré ce même jour. Trois oeuvres de l'artiste, offertes à la ville, y sont dressées. Elles rappellent ainsi aux visiteurs qu'ils entrent dans la Cité des Arts."

Voir aussi https://www.ouest-france.fr/bretagne/pont-aven-29930/une-conference-consacree-aux-vitraux-de-job-guevel-2577869

 

Un autre article mentionne une installation à l'Haÿ-les-Roses, où il réalise les vitraux de l'église Saint-Léonard, et son décès dans cette ville en 2000.

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Baie 1 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 1 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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LE COURONNEMENT DE LA VIERGE EN BAIE 2 PAR LÉA ET JOB GUÉVEL  EN 1957.

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Baie 2 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

Baie 2 (1957) de l'église de Ploudiry. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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BARRIÉ (Roger), "Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale" , Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1976  83-1  pp. 35-44

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796

COUFFON, 1945

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COUFFON, (René) LE BARS (Alfred), 1988, "Ploudiy", 

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/PLOUDIRY.pdf

"Vitraux : maîtresse vitre provenant de l'ancienne église (C.). Elle comprend à la partie supérieure une grande Crucifixion inspirée de celle de La Martyre mais plus tardive et affaiblie (XVIIe siècle). On sent le calque, car il n'y a pas de modelé et le dessin du centurion est même très mauvais. L'artiste a de plus alourdi la composition en ajoutant des personnages et en supprimant à gauche des chevaux qui l'équilibraient. Au-dessous, Notre Seigneur au Jardin des Oliviers, la Cène, l'Arrestation. Dans les deux autres fenêtres du chevet, vitraux de Job Guével représentant l'Assomption et les Clés de saint Pierre. "

GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum vol. VII, Presses Universitaires de Rennes, page 162.

FAVÉ (Abbé Antoine), 1899, Au retour d'une excursion (Landerneau-Châteaulin), Bulletin de la Société archéologique du Finistère 

 

LE BIHAN (Jean-Pierre), 1991, La maîtresse-vitre de l'église Saint-Pierre de Ploudiry, Bulletin de la Société archéologique du Finistère pages 189 à 202.

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2008, Ploudiry, une Crucifixion du XVIe, blog du 28 février 2008

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-17156286.html

"PLOUDIRY Eglise Saint-Pierre.    Edifice reconstruit en 1856-1857.
« Dans le devis de la construction de l‘église actuelle en 1700, il était prévu que les vitraux de l’ancienne église seraient replacés dans la nouvelle. Les armoiries du duc de Rohan figuraient en première place dans quatre vitraux. Ceux de la famille de Bresal dans 4 vitraux au-dessous de celle de Rohan. La famille de Rosnivien ne se voyait que dans une fenêtre, d‘autres armoiries, non identifiées, figuraient dans les vitraux.» Commission extra-municipale des affaires culturelles de Ploudiry.
La verrière du chevet, qui est une Crucifixion, est le reste d’une grande Passion, postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice. Restaurée en 1990 par l'atelier Jean-Pierre Le Bihan de Quimper, photo avant restauration avec la résille de plombs de casse; Le Guennec, historien, 1878-1935, y signale le duc de Rohan en donateur.
En 1700, il y a 3 vitraux derrière le grand autel, et  le chanoineAbgrall, au début du XX° siècle,dans ses notes manuscrites, voit 2 fenêtres figuratives dont le Couronnement de la Vierge du côté de l’épître et Jésus remettant à saint Pierre les clefs, du côté de l’évangile.

Verrières probablement disparues entre le relevé d’Abgrall et la pose de vitraux neuf en 1957, par l'atelier Guèvel de Pont-Aven. ce dernier a quasiment repris les mêmes sujets, Assomption et Clés de saint Pierre.

-1677. Kerautret, maître peintre et vitrier, met des vitres aux lucarnes de l’église et accommode toutes les autres vitres.

-1690, Alain Bourriquen, sieur du Jardin, peintre vitrier, accommode les vitres pour 6 livres et 4 sols.

-1700, église rebâtie.

-1708-1712. Jacques de Kergrach, maître vitrier, fournit des vitrages. Est dit de Landerneau.

-1755, François Michelot, maître vitrier, 90 livres.

-1856-1857. reconstruction sous Bigot.

 

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2010, Des gravures repères de l'église de Ploudiry , article de blog du 10 février 2010.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-des-gravures-reperes-de-caudan-sa-chapelle-et-ploudiry-son-eglise-44669961.html

"PLOUDIRY La Crucifixion du XVI° est beaucoup remaniée à la suite de nombreuses restaurations d'un même atelier et probablement d'un même peintre. Elle comprend quinze panneaux dont  trois panneaux du bas, A2,  A3  et A4 de la lancette de gauche, possèdent des gravures, une par panneau,un A pour 3 La
 La gravure de repère du panneau avec anges a deux gravures 1 rouge,  Le panneau  avec Jésus Christ a deux gravures 2 rouge. Le panneau avec Saint Jean a une gravure, 3rouge.
Une Crucifixion du XVI° qui est  très remaniée à la suite de nombreuses restaurations d’un même atelier et probablement d’un même peintre, comprenant 15 PANNEAUX dont les 3 supérieures ont le X et les 3 inférieurs proviennent d’une grande Passion
La première lancette de gauche a une gravure A2rouge sur le second panneau, ainsi que lsur les troisième A3 rouge et quatrième A4 rouge
La seconde lancette a une gravure sur B4 rouge le quatrième panneau
La troisième lancette a une gravure en C3 .rouge.
 Il s’agit ici d’un enlevé au bois sur le dépoli de la face extérieure, le verre n’étant plus protégé, la marque est plus visible étant plus attaquée.
Pour les panneaux A2 et A3 l’explication de l’utilité de la gravure a un sens. La lettre est seule au milieu du panneau de vitrail. Il s’agit ici d’une numérotation un peu semblable à aux  nôtres."

LE BIHAN (Jean-Pierre), 2011, "Eglise Saint-Pierre ;1856-1857 Dossier Vitraux XV et XVIe Photos baies nef, sur papier dans dossier." Article du 3 avril 2011 

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-ploudiry-70914249.html

 

« dans le devis de la construction de l‘église actuelle en 1700, il était prévu que les vitraux de l’ancienne église seraient replacés dans la nouvelle. Les armoiries du duc de Rohan figuraient en première place dans quatre vitraux. Ceux de la famille de Bresal dans 4 vitraux au-dessous de celle de Rohan La famille de Rosnivien ne se voyait que dans une fenêtre, d‘autres armoiries, non identifiées, figuraient dans les vitraux.» Commission extra-municipale des affaires culturelles de Ploudiry.  La verrière du chevet, une Crucifixion, est le reste d’une grande Passion, postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice que les vitraux de l’ancienne église seraient replacés dans la nouvelle.

Les armoiries du duc de Rohan figuraient en première place dans quatre vitraux. Ceux de la famille de Bresal dans 4 vitraux au-dessous de celle de Rohan La famille de Rosnivien ne se voyait que dans une fenêtre, d‘autres armoiries, non identifiées, figuraient dans les vitraux.» Commission extra-municipale des affaires culturelles de Ploudiry. La verrière du chevet, une Crucifixion, est le reste d’une grande Passion, postérieure à celles La Martyre et de la Roche-Maurice. Le Guennec y signale le duc de Rohan en donateur.

En 1700, il y a 3 vitraux derrière le grand autel, et Abgrall, dans ses notes manuscrites, voit 2 fenêtres figuratives dont le Couronnement de la Vierge du côté de l’épître et Jésus remettant à saint Pierre les clefs, du côté de l’évangile. Verrières probablement disparues entre le relevé d’Abgrall et la pose de vitraux neufs par Guével qui a quasiment repris les mêmes sujets, Assomption et Clés de saint Pierre.

-1677. Kerautret, maître peintre et vitrier, met des vitres aux lucarnes de l’église et accommode toutes les autres vitres.

-1690, Alain Bourriquen, sieur du Jardin, peintre vitrier, accommode les vitres pour 6 livres et 4 sols.

-1700, église rebâtie.

-1708-1712. Jacques de Kergrach, maître vitrier, fournit des vitrages. Est dit de Landerneau.

-1755, François Michelot, maître vitrier, 90 livres.

-1856-1857. reconstruction sous Bigot.

Abgrall, fonds Bibliothèque Quimper. Description de la baie du chevet et signale un Couronnement de la Vierge du côté de l’Epître et côté Evangile la remise des clés ."

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LE BIHAN (Jean-Pierre), 2006, Des diverses poses de la Madeleine, article du 10 octobre 2006.

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-4114062.html

Les diverses poses des Marie-Madeleine au pied de la Croix, dans les  Passions et Crucifixions du XVI° siècle  en Bretagne.  Iconographie de Marie-Madeleine.
Elle porte la chevelure dénouée et flottante, à cause de sa vie déréglée et parce qu'elle essuya les pieds du Seigneur. Elle  se pare d'un  collier de perles, souvenir de sa vie mondaine .Les larmes, le vase de parfums, d'onguent, les cheveux libres depuis le XIVe siècle, sont le signe de la pécheresse et de l?amante. Elle est vêtue de beaux  et riches atours 

-Bieuzy les Eaux, 56,
  Eglise,           Vitrail milieu XVI°  Du côté droit de la Croix,  La main droite enserrant, par derrière, la Croix . La main gauche plus bas.A genoux Robe bleue à manches vertes. Manteau rouge à damas en enlevés jaunes. L'église offre plusieurs baies sur la vie de Marie Madeleine

-Douarnenez, 29 Chapelle Sainte-Hélène Vitrail fin XVI°  Entièrement à droite de la Croix A genoux Mains jointes à la hauteur des pieds du Christ
Genou gauche à terre et sur le devant. Robe bleue à manche Manteau rouge.Pas de nimbe, le Christ non plus.Cheveux pris par un foulard long sur le dos ;
-Le Faouët, 56 Chapelle Saint-Fiacre, Vitrail seconde moitié XVI°A droite de la Croix Penchée vers Marie en Pâmoison Robe rouge à damas. Foulard blanc
 Nimbe verticale jaune.
Cheveux libres mais serrés
-Gouézec ,29 Chapelle N.D de Tréguron, Vitrail seconde moitié XVI°
                    Du côté droit
                    Derrière la Croix.
                    Mains et bras écartés
                    Robe verte
                     Manteau rouge
                    Chemisier blanc
                    Pas de nimbe
               Cheveux longs dans le dos, en boucles sur                         visage
                    Coiffure avec rangée de perles.
                    Vase à parfum sur la droite
Guengat , 29 Eglise Saint-Fiacre    Vitrail 1571   
                    Du côté droit
                    Mains jointes
                    Bras enserrant la croix.
                    Robe verte avec manches
                    Manteau rouge.   
                    Foulard blanc.
                    Nimbe vertical jaune.
                    Cheveux serrés par  deux cordelettes
-Guimiliau, 29 Eglise Saint-Miliau, Vitrail seconde moitié  XVI°,
                     A droite, en arrière ;
                     Mains jointes et bras enserrant la Croix.
                      Genou
                    Robe bleu à manches vertes à crevés
                    Manteau rouge.
                    Collet blanc
                    Pas de bonnet
                    Nimbe
-Langast, 22     Eglise            Crucifixion seconde moitié XVI°,
                    Seule au pied de la Croix
                    Marie et Jean dans autres panneaux
                    Assis sur talons
                    Bras enserrant la Croix sous les pieds
                    Robe verte à manches rouges
                    Manteau rouge doublée bleu
                    Foulard serrée autour du cou
                    Cheveux en queue dans le dos.
              Nimbe rouge soucoupe à étoile et filet jaunes                     en gravure.

-Locarn. 22        Vitrail XVI° Eglise   très restauré
                    A gauche de la Croix
                    Vue de dos
                    Cheveux longs jusqu'a là ceinture
         Robe tons chauds, bas, larmes faites avec des  enlevés blancs                     sur rouge.

-La Martyre.29   Eglise Saint-Salomon, Vitrail 1535 ,
                      Derrière, visage à droite de face
                       Mains écartées, celle de droite touche la                            Croix.
                       Genou gauche relevé à droite
                       Robe bleu à crevés et poignets verts
                       Elément de tissus vert partant des                                     poignées le long de la Croix.
                        Chemisier blanc
                        Manteau rouge
                        Pas de nimbe
                        Coiffure bonnet à rangées de perles
                        Cheveux en mèches à droite et gauche du                         visage
                        Vase de parfum à droite.
-Plemet,56      
Eglise        Crucifixion. Ne reste que le haut.
                        A droite de la Croix.
                        Tête à hauteur des genoux du Christ
                        Main droite prenant la jambe droite du                             Christ
                        Main gauche prenant la croix à hauteur                             des   pieds
                        Robe jaune d?argent
                         Chemisier blanc
                        Foulard blanc sur cheveux   
Pleyben , 29          Eglise Saint-Germain Vitrail fin XVI° Très restauré
                A droite, au pied de la Croix.
                Les mains et les bras enlacent la Croix
                Bien au-dessous des pieds du Christ.
                Genou gauche relevé du côté gauche
                Robe jaune à manches et feston rouges
                Chemisier ou collet blanc
                Chevelure ondulée
                Pas de nimbe
                Vase à onguent du côté gauche.
           
Ploëven, 29.  Chapelle Sainte-Barbe Vitrail fin XVI°
                A genoux à droite, de profil
                Le visage levée vers le Christ
                Mains levés le long de la Croix
                Robe jaune, haut blanc
-Ploudiry.29    Eglise Saint-Pierre  Vitrail fin XVI°
Du côté droit, derrière la Croix.
Mains et bras écartés
Robe verte et bleu
 Manteau rouge avec damas en enlevés.
Nimbe jaune horizontal
Cheveux serré par turban
Vase de parfum, côté droit de la Croix
-Plouvorn Chapelle Saint-Trémeur    Vitrail XVI°   
            seule une tête de Marie-Madeleine
            Provenance église
            Visage tournée vers la droite
            Mèches à droite et à gauche du visage
            Bonnet blanc
-Pouldreuzic, Chapelle N.D. de Lababan. Vitrail 1573       
            Côté droit
            Main  et bras droit enserrant la Croix
            Main gauche accrochée à la Croix.
            Jambe gauche en avant ;
            Robe
            Manteau
            Bonnet à double rangée de perles
             Cheveux tombant dans le dos
             Pas de nimbe
Quéménéven        Eglise Saint-Ouen    Vitrail seconde moitié XVI°
            côté droit
            Mains jointes enserrant la Croix
            Robe bleue
            Décolleté et bustier jaune
            Manteau rouge
            Bonnet noir a deux rangées de perles et étoiles                 blanches
            Nimbe entourant la tête ;

-Quimper, musée Breton Passion Vitrail seconde moitié XVI°   
            Du côté droit, derrière
            Jambes écartées enserrant la Croix
            Mains et bras croisés sur la Croix.
            Genou droit relevé
            Robe verte avec manches et crevés
            Chemise blanche ;
            Manteau rouge.
            Collet blanc
            Pas de nimbe.
            Cheveux dans coiffe noire à filet de perles
            Vase à onguent à gauche

-La Roche-Maurice    Eglise Saint-Maurice Vitrail seconde moitié XVI°
            Visage de face levé vers le Christ  du côté droit
            Corps derrière
            Mains écartés et levés, la droite touchant la Croix
            Robe bleu violet à poignée vert
            Manteau rouge
            Pas de nimbe
            Deux mèches de cheveux à droite et à gauche duvisage serré par bonnet blanc à rangée de perles             et lacets
            Vase de parfum en bas à droite.
-Saint-Goazec.    Eglise Saint-Pierre    1573 Crucifixion
            A genoux, de profil prostrée du côté droit
            Genou gauche en avant du à position
            Mains jointes
            Tête penchée
            Robe bleu
            Manteau blanc à pois jaunes d?argent
            Cheveux au vent en boucles sur visage
            Nimbe entourant la tête.
            Pas de pot de parfum
-Saint-Nic Eglise Saint-Nicaise, seconde moitié du XVI°
  Vitrail très restauré
            Côté droit, affalée par terre
            Bras et mains enserrant la Croix.
            Robe bleu à crevés
            Manteau rouge
            Petit nimbe
            Cheveux roux longs, en mèches sur le corps.
-Spézet Eglise Saint-Pierre    Vitrail seconde moitié XVI°   
            A droite de la croix
            Fait pendant à Vierge en pâmoison
            A genoux
            Mains levées, hauteur mi-corps du Christ.
            Robe bleu à crevés
            Manteau rouge
            Cheveux dans le dos
            Nimbe horizontal.
- Pontivy, Eglise de Stival, 56    Crucifixion
            Devant la Croix, avachie
            Tête levée vers le Christ.
       
-Tourc'h. 29 Eglise Saint-Cornély Vitrail seconde moitié XVI°       

Derrière la Croix. Mains et bras écartés
Genou gauche levé
Robe bleu, manches à crevés blanc.
Manteau rouge
Bonnet à deux rangées de perles.
Nimbe jaune soucoupe.

-Tréflevénez.    Eglise Saint-Pierre  seconde moitié XVI°   
.   Vitrail très restauré. Affalé du côté droit derrière contre la Croix. Bras et main gauche enserrant la Croix et pendants . Genou droit levé.Robe rouge. Manteau.  Vase de parfum au pied  de la Croix.
           
-Tréguennec.29 Eglise Notre-Dame    Vitrail Très peu d?informations car vitrail très mal restauré. Par contre tête  dans baie 1 pouvant être celle de Marie-Madeleine. Cheveux longs non peignés Décolleté.

 

LE GUENNEC (Louis), 1981 Le Finistère monumental II, Brest et sa région. Ed. de la Société des Amis de Louis Le Guennec (Quimper), 591 p.  Louis Le Guennec (1878-1935) érudit finistérien  a publié de nombreux articles, réunis das les trois tomes du Finistère monumental par ses Amis. Page 493-494

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/eacd0a2ed3929e4b775beec287004c84.pdf


 

— NDODUC

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm1/eg_StPierre@Ploudiry.htm

—PENNEC (Cyrille) 1634, Le dévot pèlerinage de Notre-Dame du Folgoët. Edité en 1888 par Daniel Miorcec de Kerdanet chez J.-B. Lefournier (Brest).

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/0a34d3c4989512e9f444662b79e57a7b.pdf

— MIORCEC DE KERDANET (Daniel-Louis), 1837,  La Vie des saints d'Albert le Grand annoté par ...

https://books.google.fr/books?id=YSvBi_0z3gsC&pg=PA505&lpg=PA505&dq=%221567%22+ploudiry&source=bl&ots=H2nmQl0aMI&sig=ACfU3U0hfjQz5LWD0qzFkeHJ966udXcDQQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjX8siJkffoAhV4A2MBHcbGAqoQ6AEwBHoECAsQLA#v=onepage&q=%221567%22%20ploudiry&f=false

 
 

 

 

 
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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 17:45

Le vitrail de l'Arbre de Jessé (vers 1530, Le Sodec) en baie 0 de l'église Notre-Dame de Confort-Meilars.

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Voir dans ce blog :

 

Liste des 225 articles de ce blog décrivant les vitraux.

LES ARBRES DE JESSÉ

 

En Bretagne, selon l'ordre chronologique:

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Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :

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Voir sur cette église de Confort-Meilars :

 

 

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PRÉSENTATION.

La maîtresse-vitre de  Notre-Dame de Confort mesure 4,30 m de haut et 1,70 m de large et dispose de  3 lancettes de six panneaux, —que je désigne de gauche à droite par A, B, C, et de bas en haut de 1 à 4, —  et d'un tympan à 3 ajours. Elle a été murée sur la hauteur d'un panneau en sa partie inférieure.

Elle est consacrée à  un Arbre de Jessé  ; un autre vitrail est consacré à la Vie de Jésus (avec une date :1554), et un troisième présente deux panneaux d'une Résurrection incomplète.

 

 

  Malgré sa proximité avec celui de Kerfeunteun à Quimper datant d'environ 1520, cet Arbre de Jessé est bien différent par une composition en dix-huit panneaux clairement structurés, chacun présentant un personnage pour former un ensemble de cases bien lisibles. On découvre de bas en haut et de gauche à droite les  donateurs et Jessé, puis les douze Rois de Juda, pour culminer avec la Vierge, le Christ et Saint Jean. Les douze Rois sont : Ezechias, David, Joram, Salomon, Acham, Joatan, Roboam, Ozias, Assa, Josaphat, Abia et  Manassé.

 .

Sachant que le chœur à trois pans de l'église a été édifié en 1528 par donation d'Alain de Rosmadec et de son épouse, et que les donateurs figurent sur le bas du vitrail, les auteurs des Vitraux de Bretagne pour le Corpus Vitrearum la datent de 1530 (Gatouillat et Hérold). Roger Barrié avait proposé la date de 1550.

On y reconnaît le style de l'atelier quimpérois des Le Sodec.

Je l'ai décrit une première fois en 2011. C'était alors, après la verrière de l'église de Kerfeuteun à Quimper,  ma deuxième description d'une série sur les Arbres de Jessé qui s'est amplifiée depuis. Je reprends ma description avec de nouvelles photos et un texte actualisé.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  La verrière a subi une restauration, jugée "absurde" par Abgrall puis J.J. Grüber, en 1840 par le vitrier-peintre quimpérois  Cassaigne, qui en a détruit le bel ordonnancement, et c'est Jean-Pierre Le Bihan, restaurateur de vitraux à Quimper, qui a du lui rendre une cohérence en 1995 : tous les détails peuvent se trouver ici : 

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-16659536.html

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  J'en retiens que les panneaux A2 et A6 (Ezechias et la Vierge) sont l'oeuvre de l'atelier Le Bihan.

  Pendant la dernière guerre, comme beaucoup de vitraux des églises de France (mais, selon Jean Lafond, trop peu d'églises en Normandie), ces verrières ont été démontées et mises à l'abri en 1939 et replacées en 1951.

  Elles ont été examinées par Roger Barrié dans le cadre de sa thèse parue en 1978; le même auteur a procédé avec Claude Quillivic à son évaluation pour l'inventaire général 1981. Dans le cadre de cet inventaire, une datation a été proposée : 1540 pour les verrières latérales, 1550 pour l'Arbre de Jessé. 

 Protection juridique : La verrière est classée au titre d'objet à la date du 10 11 1906.

 

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SOURCES D'INTÉRÊT.

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Cette verrière offre de très nombreuses sources d'intérêt :

— historique et héraldique : par la présence d'Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel. Relation avec les autres commandes de ce couple, comme la verrière  de Pont-Croix, portant les mêmes portraits de donateurs.

— stylistique  illustrant l'art de l'atelier quimpérois de Le Sodec, très présent en Finistère au XVIe siècle.

— technique pour l'art du vitrail : emploi  du jaune d'argent (déjà ancien), du verre rouge doublé et gravé, et de la sanguine. Des vues rapprochées des visages permettront cette étude.

— technique, pour les techniques de restauration des vitraux (suppression des plombs de casse au profit d'un collage bout à bout).

— histoire du vêtement : présence de crevés (ou taillades) propres aux règnes de François Ier et de Henri II, confirmant une datation vers 1530. Voir Cast, Conversion de saint Hubert vers 1525.

— Représentation des personnages bibliques avec indication codée de leur appartenance hébraïque : barbes longues, bonnet conique, franges, glands de passementerie.

— Iconographie des Arbres de Jessé. Je renvoie à la liste des articles de mon blog. Nous avons ici un schéma en chandelier à trois branches culminant par un Calvaire, comme à Quimper (Kerfeuten, 1520) et Le Faouët (Saint-Fiacre ) .

— Inscriptions des galons des vêtements dans la peinture, que ce soit la peinture au chevalet, l'enluminure ou la peinture sur verre : ces inscriptions le plus souvent dénuées de sens mentionnent parfois des oraisons (comme ici l'incipit du Pater), parfois le nom du personnage, mais de nombreux auteurs ont cédés à la tentation d'y voir des signatures, quitte à modifier les séquences de lettre. L'histoire de cet usage d'inscriptions décoratives dépourvues de sens reste, à ma connaissance, à écrire dans la Peinture du XV et XVIe siècle. Pourtant, un pseudo peintre-verrier "R. de Loubes" est toujours validé comme auteur de ce vitrail par le site Pop-culture!

Je reprendrai quelques thèmes en fin d'article.

 

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PRÉSENTATION PANNEAU PAR PANNEAU DE BAS EN HAUT.

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Registre inférieur : Jérémie, Jessé et Isaïe ; les donateurs.

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Cinq personnages sont placés sur une même scène, sous une grande tente ou un dais dont les deux prophètes Jérémie et Isaïe tiennent les coins, découvrant ainsi Jessé endormi. Ce dais rouge aux mouchetures blanches et doublé de satin bleu réunit les trois panneaux. La partie basse est manquante.

La zone inférieure a été complétée en 1994. La tête du donateur a été complétée.

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 1°) Case A1: Alain de Rosmadec présenté par Jérémie.

 

 

 

 

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  Le prophète Jérémie.

  C'est lui qui présente le donateur. Son nom n'est pas inscrit mais c'est habituellement lui qui, avec Isaïe, entoure Jessé . Il lève la main vers le sommet du vitrail pour montrer que c'est le Christ qui réalise la prophétie.

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  Inscriptions. 

  a) L'inscription principale est le phylactère où est écrit CREAVIT DEUS CELOM TERA

  Cela correspond à l'Incipit de la Vulgate, les premiers mots latins de la Bible qui débute par Genèse, 1, 1 : In principio creavit Deus caelum et terram, au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

Pourquoi cette citation ? Sans-doute pour souligner que le Christ du registre supérieur vient accomplir non seulement la prophétie d'Isaïe présentée sur le phylactère de gauche, mais la totalité de l'Ancien Testament depuis le début des Temps.

  J'admire la calligraphie aux lettres capitales très variables de forme, de taille ou d'inclinaison mais qui réalisent un ensemble très équilibré et élégant.

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b) On trouve aussi sur l'épaule et les manches de Jérémie les lettres suivantes : 

-MNOE avec N rétrograde

- VdICREN, avec d en onciale, N rétrograde. On voudrait y trouver un sens...Judiciem... cela ne donne rien.

- NoRI, avec un O en forme de 9, un N rétrograde. 

- M MNIB . NORI. N avec N rétrogrades. J'essaye Numinibus, pluriel datif de nomen, inis, la puissance agissante d'un dieu.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le donateur Alain de Rosmadec.

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   Le donateur, qu'on imagine agenouillé puisqu'on ne voit que la partie supérieure, les mains jointes, est Alain II de Rosmadec (18 août 1508-30 janvier 1560), d'une famille originaire de Telgruc, en presqu'île de Crozon avant d'obtenir la prééminence sur Pont-Croix, et que les guerziou (chansons populaires bretonnes) ont fait rentrer dans la mythologie bretonne en les présentant comme descendant des anciens rois de Bretagne; une des familles les plus illustres de la région par les fonctions occupées par ses membres et par leurs constructions à Quimper, Pont-Croix, Landudec et Confort, ou par ses alliances avec les grandes familles:

  "Alain, sire de Rosmadec, II du nom, de Tyvarlan, de Pont-Coix, baron de Molac, de La Chapelle, et de Sérent, vicomte de Bignan, maréchal de camp aux armées du roi en Bretagne, capitaine d'une compagnie de gens d'armes, de la noblesse et de la côtes de Basse-Bretagne. 

    Étant demeuré mineur à la mort de son père, sa mère lui servit de tutrice.

    L'an 1528, il épousa Jeanne du Chastel, fille aînée de feu Tanguy, sire du Chastel, de Poulmic, de Leslein, de Kersalio, et de Marie dame du Juch, du Mur, de Coëtivy, et de Kersimon, laquelle dame eut pour partage la terre et châtellenie de Kerlourenan, maison qui à eu ses seigneurs particuliers et chevaliers anciens. 

    L'an 1532, il assista parmi les barons aux États tenu en la ville de Vannes, où le duché de Bretagne fut uni à la couronne de France à la requête des États de ladite province, et ensuite il se trouva à Rennes, à l'entrée de François dauphin, et y porta le second bâton de poile, ainsi qu'il lui appartenait le droit héréditaire, comme seigneur de Molac. 

    L'an 1539, en la réformation de la coutume de Bretagne, il fut le premier député en l'ordre de la noblesse de la part des États, pour l'assemblée avec des commissaires du roi. 

    Il rendit son aveu au roi, qui se trouve en la chambre de comtes en date du 4 avril 1541. Il exerça l'Office de Maréchal de Camp en l'armée du roi en Bretagne, commandée par Monsieur le duc d'Étampes, gouverneur dudit pays l'an 1543. 

    Dame Jeanne de La Chapelle était décédée l'an 1544, Henry fils aîné du roi dauphin de Viennois, et duc de Bretagne, lui fit don de rachat en considération de ses services, par lettres données au Camp de Viennes le 10 octobre audit an.     

    Il mourut le 30 janvier l'an 1560 et fut déposé dans le tombeau des seigneur de Molac, en la chapelle de Notre-Dame de Lermain en la paroisse de Molac."

    Il eut 6 enfants :

-Tanguy de Rosmadec, dont le fils Sébastien II de Rosmadec ( 1566-1613) reçut le titre de marquis, et fit bâtir le fameux marquisat de Pont-Croix, l'actuel musée du patrimoine

- Marc,

- Claude,

-Marie,

- Louise,

- Jeanne.

  Signalons deux évêques, Bertrand de Rosmadec (1417-1455)  évêque de Quimper et bâtisseur de la cathédrale (c'est un demi-frère de Jean Ier, ancêtre de notre Alain II ) et Sébastien de Rosmadec, évêque de Vannes de 1624 à 1646, issu d'un Jean de Rosmadec seigneur de Plessis-Josso.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Il s'agit d'un des plus beaux visages peints des vitraux du Finistère. Il associe une coloration en lavis d'une sanguine brun clair, avec des traits fins de sanguine plus sombre, et de traits blancs qui procèdent d'un "enlevé" par la pointe du manche du pinceau.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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   Les armoiries portées par Alain de Rosmadec :

Le donateur est vêtu comme un gentilhomme de la Renaissance : en 1528 (le mariage avec Jeanne du Chastel a lieu le 8 mai 1528, et la chapelle dédicacée en août 1528), sous François Ier, 3 ans après le désastre de Pavie et la captivité du roi en Espagne, la mode est au port de la barbe, aux cols qui commencent à présenter à la place du décolleté de François Ier en 1525 une fraise dont les godrons restent encore discrets, un pourpoint court, et les crevés viennent fendre les belles étoffes, les brocarts, les velours et les soies pour faire apparaître la lingerie sous-jacente. Ce sont les Rois qui, comme des Rois de carte à jouer, vont nous présenter la mode Renaissance.

  Alain porte un corselet de cuirasse et des pièces d'armure protégeant les avant-bras, mais cette tenue militaire est recouverte d'une tunique légère (en soie ?) dont les couleurs ne sont autres que celles de son blason : étudions-les.

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  Les Rosmadec "portent palé d'argent et d'azur de six pièces", c'est à dire que leur blason est fait de trois bandes verticales blanches (argent) alternant avec trois bandes bleues (azur). Leur devise est : "BON ESPOIR".

  Alain porte ces armoiries, mais en débutant par l'azur de la manche, soit un palé d'azur et d'argent. Elles sont associées à un lion blanc  dressé sur ses pattes sur fond bleu : traduit en terme d'héraldique, il porte "d'azur au lion d'argent rampant". La langue est de la même couleur que le corps, il n'est donc pas "lampassé". 

  Le sire de Juch porte d'azur au lion d'argent, lampassé et armé de gueules (aux griffes rouges), ce ne sont donc pas ses armes, bien que Jeanne du Chastel soit de cette Maison.

  En 1406, ces armes avaient été partagées après un accord entre le sire du Juch et Jean de Rosmadec qui dut se contenter en signe de juveigneurie du Juch de porter "d'azur au lion d'argent morné", c'est-à-dire dépourvu de griffes, de langue et parfois de queue. Le juveigneur est, dans la noblesse bretonne, un cadet sans distinction d'ordre de naissance ; les armes plaines sont réservées au chef de famille, et les armes brisées (incomplètes), au cadet.

  Ce sont ces armes, devenues celles de Pont-Croix qui apparaissent dans le blason de Sébastien de Rosmadec :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_S%C3%A9bastien_de_Rosmadec.svg

  Mais ici, Alain de Rosmadec porte un lion qui n'est pas "morné" du tout, mais doté d'une belle langue et d'une belle queue.

  Comme il est sire de Pont-Croix, je penche pourtant pour y voir les armoiries correspondantes à son titre, au prix d'une erreur du dessinateur du carton du vitrail.

  C'est, avec son épouse, le commanditaire de ce vitrail, ce qui veut dire que c'est eux qui ont choisi ce thème ; l'arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunten a été réalisé en 1525-1530, et Alain de Rosmadec et Jeanne de Chastel, mariés en 1528, ont fait construire l'église de Confort en la même année de 1528 : le thème choisi pour Kerfeunten les a obligatoirement influencé.

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Les mêmes armoiries se voient dans la verrière sud de l'église de Pont-Croix, où le couple avait financé la modification du chœur. Mais c'est un palé d'argent et d'azur (si on intègre la manche dans le blasonnement) , plus correct, qui s'y voit sur le donateur.

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La baie 10 (vers 1530 ; v. 1544 ; v.1560) de la chapelle du Rosaire de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix. Photo lavieb-aile

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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2°) Case B1 : Jessé songeant, assis sous un pavillon.

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Présence de verre rouge gravé. Zone inférieure complétée.

 

 

S'est-il assoupi alors qu'il lisait une lecture pieuse à la rubrique D enluminée ? Mais non, bien-sûr : il songe, et c'est de ce songe que va naître sa vision prophétique d'une lignée royale. Il est déjà vieux, la barbe chenue, les mains ridées, mais ses traits sont sereins.

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  Il me semble que ce qu'il porte autour du cou, avec des rayures noires et blanches  est un talith, un châle de prière muni de franges (tsitsits), vêtement rituel pour la prière juive du matin. Il vient peut-être de lire Nombres, 15, 37-41 : "Et l'Eternel dit à Moïse : parles aux enfant d'Israël et dis-leur qu'ils se fassent, de générations en générations, des tsitsits aux bords de leurs vêtements". Il pense à la transmission du culte générations après générations, et il se sent comme un vieux tronc d'olivier noueux et tors mais à la sève puissante, il sent ces générations futures monter de sa propre colonne et fructifier. Il est âgé mais sa foi est forte, elle lui survivra.

  Derrière lui, effectivement, le tronc de l'Arbre de Jessé s'élève. Il peut sentir ses enfants, petits-enfants et arrière-petits enfants jouer dans les branches à chat-perché sur des générations et des générations. Il les voit ; ils ont des tsitsits aux quatre coins du vêtement dont ils se couvrent. Pas de souci, il peut s'endormir.

Inscriptions :

-sur la manche : NOPV

- sur le drap vert du fond : AMN...HEd...IAR...ONC...MA...NO

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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3°) Case C1 : Jeanne de Chastel et Isaïe.

 

"Panneau bien conservé, déplacé en haut de la lancette gauche pour remplacer un roi dans le montage précédent, et lui-même remplacé par le fragment de Couronnement de la Vierge réutilisé en baie 3." (Gatouillat)

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le prophète Isaïe.

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Jeanne du Chastel est présentée par Isaïe. Le prophète tient le dais d'une main, tandis que l'autre désigne le ciel en un geste jumeau de celui de Jérémie. Mais quelque chose ne va pas, et une observation attentive constate que la main à l'index dressé est en supination excessive pour une main gauche dont le bras est croisé devant la poitrine ; et puis l'avant-bras est trop long. On pense à une inversion des morceaux d'un puzzle. Revenant à la case A1, je vois bien que la main gauche de Jérémie est en réalité une main droite (voir infra, case A3 la main gauche correcte de Salomon). Les auraient-on interverties ?

Inscriptions:

-sur le phylactère (la partie supérieure en case C2): EGREDIET VIRGAd ER (DICE) : IESSE / ISAIA : c'est la citation d'Isaïe, 11, 1 dans la traduction latine de la Bible ou Vulgate :

                             Et egredietur virga de radice

                             Et flos de radice ejus ascendet,

  Un rameau sortira de la bouche de Jessé, et un surgeon sortira de ses racines.

  On note le mélange de lettres capitales et d'onciales (e initial,d, g), l'inversion de deux S alors que celui d'ISAIA est conforme, l'équilibre de la calligraphie, et on observe que le phylactère est écrit à son endroit, et à son envers pour IESSE.

- sur les étoffes : néant

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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  Jeanne de Chastel  est issue de la branche aînée de la Maison du Chastel, famille appartenant à la haute noblesse bretonne et occupant le deuxième rang de la hiérarchie nobiliaire après les Rohan. Établie autour du chateau de Trémazan en Landunvez, elle voit se succéder Tanneguy du Chastel I , Tanguy ou Tanneguy III (1370-1458), Tanguy IV, Tanguy V (+ 29/05/1477), mais aussi Tanguy du Chastel (+1521) le père de Jeanne :

  -son père :Tanguy du Chastel Seigneur du Chastel et du Ploumic, Leslein et Kersalio  épousa en troisième noce le 23 juin 1501  Marie du Juch. Les armes de la Maison du Chastel sont "fascié d'or et de gueules de six pièces", soit un blason alternant trois bandes verticales jaunes et trois rouges. La devise est Marc car Doué ( s'il plaît à Dieu), ou Da vad teui (tu verras bien), ou Vaillance du Chastel.

- sa mère : Marie, dame et baronne du Juch (1533), dame du Coëtivy, du Forestic, du Mur, du Menault, du Leslein, de Kersimon. Les armes de la Maison du Juch sont, nous l'avons vu, "d'azur au lion d'argent et lampassé de gueules"; leur devise est: La Non-pareille.

- sa fratrie : de cette union nacquit Guillaume du Chastel, Jeanne, Olivier qui fut recteur d'Argol (+1550), Prégent, René et Jacques seigneur du Juch.

  Ce qui me surprend, c'est de ne trouver aucune trace des armoiries de la donatrice. Elles devaient se trouver sur le panneau muré.

  J'admire sa robe damassée, sa chemise blanche à col montant, ses bijoux (collier, broche, bagues à tous les doigts), ses manches réalisées avec ce verre rouge gravé de la robe de Jessé.

 

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Nous la comparerons au panneau de la baie 10 de Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix, où elle porte ses armes :

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Jeanne du Chastel, baie 10 de Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix. Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Deuxième registre : les rois Ézéchias, David et Joram.

 

 

4°) Case A2 : Ezechias (Le Bihan, 1994).

 

  

 

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    J'apprécie beaucoup le travail de rénovation de l'atelier Le Bihan, mais ce panneau ne suscite pas l'émotion que je ressens devant l'oeuvre originale et ses mystères. Pas d'inscription, j'en profite pour écouter la belle histoire de la guérison miraculeuse du roi Ézechias. (Isaïe, 38 : 2-22)

   Car Ézechias, treizième roi de Juda fut un bon souverain, qui fit plaisir à son Eternel en chassant les idolâtres. Mais un jour, il tomba gravement malade, et il se tourna vers le mur, il appela Yahvé pour lui rappeler combien il avait été un bon et pieux serviteur. Et il pleura, tant et si bien que Yahvé lui fit dire : "j'ai vu tes larmes. Je vais te guérir ; dans trois jours tu monteras au Temple de Yahvé. J'ajouterai quinze années de ta vie. Voilà que je vais faire reculer l'ombre des degrés que le soleil a descendu sur les degrés de la chambre haute d'Achaz dix degrés en arrière."  

  Vous ne me croirez pas si je vous dis ce qui est pourtant l'exacte vérité : c'est que le soleil recula de dix degrés, sur les degrés qu'il avait descendu.

  Yahvé qui ne leva pas le petit doigt pour son serviteur Job et qui le laissa sur son fumier à gémir de douleur, voilà ce qu'il donna à Ézechias : quinze années gratuites!

  Je ne le regrette pas, car cela nous a valu ce cantique d'Ézechias, qui est admirable de poésie :

  Je disais : au midi de mes jours, je m'en vais

                  Aux portes du Shéol je serai gardé pour le reste de mes ans. 

Je disais : Je ne verrai pas Yahvé sur la terre des vivants

               Je n'aurai plus un regard pour personne parmi les habitants du monde.

Ma demeure est arrachée, jetée loin de moi, comme une tente de berger.

Comme un tisserand j'ai enroulé ma vie, il m'a séparé de ma chaîne.

Du point du jour jusqu'à la nuit tu m'as achevé.

J'ai crié jusqu'au matin ; comme un lion, c'est ainsi qu'il broie tous mes os,

du point du jour jusqu'à la nuit tu m'as achevé.

Comme l'hirondelle, je pépie, je gémis comme la colombe,

mes yeux faiblissent à regarder en haut. Seigneur, je suis accablé, viens à mon aide.

Comment parlerai-je et que lui dirai-je ? Car c'est lui qui agit. 

Je m'avancerai toutes mes années durant dans l'amertume de mon âme.

Le Seigneur est sur eux, ils vivent et tout ce qui est en eux est vie de son esprit.

Tu me guériras, fais-moi vivre.

Voilà que mon amertume se change en bien-être. C'est toi qui as préservé mon âme de la fosse du néant, tu as jeté derrière toi tous mes péchés.

Ce n'est pas le  shéol qui te loue, ni la mort qui te célèbre. Ils n'espèrent plus en ta fidélité, ceux qui descendent dans la fosse.

Le vivant, le vivant lui seul te loue, comme moi aujourd'hui. Le père à ses fils fait connaître ta fidélité.

Yahvé, viens à mon aide et nous ferons résonner nos harpes tous les jours de notre vie dans le Temple de Yahvé." 

   C'est beau, non ? avec l' hirondelle et la colombe qui gémissent,  avec la vie qui s'arrache comme une tente de berger, et le lion qui broie les os, c'est mieux qu'un psaume de David, nom d'un Yahvé, non?

   Et Yahvé fut de mon avis : il envoya Isaïe pour lui faire dire :"qu'on apporte un pain de figues, qu'on l'applique sur l'ulcère, et il vivra".

   Un pain de figues ! Sur l'ulcère ! Et il vivra !

 Alleluia !

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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5°) Case B2 : le roi David.

 

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On reconnaît le psalmiste à sa harpe.

Inscriptions :

DAVID : je note l'utilisation systématique de l'onciale pour la lettre D.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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6°) Case C2 : Le roi Joram.

 

  Il porte tous les attributs royaux : barbe, sceptre, collier, couronne, et un camail de verre gravé à mouchetures et à pois.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Inscriptions : Outre JORAM, on lit :

MOPUS RDILONBESNPVM(O).

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Cette inscription a fait couler plus d'encre que les précédentes, après que René Couffon se soit avisé qu'il s'agissait de la signature du maître-verrier quimpérois R. de Loubes, un artisan que l'on trouve mentionné dans tous les bons ouvrages, notamment le Dictionnaire des artistes et artisans de Bretagne de Yves-Pascal Castel, le Patrimoine Religieux de Bretagne, histoire et inventaire de Maurice Dilasser et Claude Berger (2006)  mais qui ne s'y trouve peut-être que parce que son nom a été découvert ici même. C'est ce nom qui est donné comme auteur du vitrail par R. Barrié dans l'Inventaire Régional de 1981 réf 29002964 après avoir relevé l'inscription "OPUS R. DE LOUBES". Dans un Bulletin de la Société d'archéologie de Bretagne de 1951, on signale l'existence au XVIIe d'un chanoine de Saint Corentin, la cathédrale de Quimper, portant le nom de J. de Loubes, présenté comme un possible descendant du maître-verrier. 

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  La mention se trouve publiée dans : René Couffon et Alfred Le Bars, Répertoire des églises du diocése de Quimper et de Léon, 1959, réédité après mise à jour en 1988 sous le titre Diocése de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles (p. 204 de cette édition).

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  Or il se trouve que Jean Pierre Le Bihan, qui a restauré le vitrail, a écrit en 2006 dans l'article de son blog intitulé "une famille de peintre vitriers cornouaillais du XVIème siècle" la note suivante :

  "inclure des initiales est chose fréquente chez les verriers. A Rouen, les frères Le Prince signant ILP pour Jean, ELP pour Engrand ou encore plus prés de chez nous, en plus des Le Sodec [voir : l'arbre de Jessé de Kerfeunteun] VI DI pour Vincent Desportes. Mais personne n'est à l'abri d'une erreur. Pour Notre-Dame de Confort en Meilars, Monsieur René Couffon donnait de Loubes comme auteur de l'arbre de Jessé. Une restauration postérieure révéla Raimondi Lombes".

  Tout me porte à croire que c'est Jean-Pierre Le Bihan lui-même qui a relevé ce nom et qui propose de lire Raimondi Lombes.

  Tout ceci me surprend, puisque je lis MOPUS et non OPUS (ouvrage, oeuvre), RdILONBESNPVM sans ponctuation permettant de lire la lettre R comme initiale d'un prénom, que la lettre qui suit le dILO est distinctement un N, et un N rétrograde comme tous les N de ce vitrail et non un U (comme dans Loubes) ni un M (comme dans Lombes). En outre, les lettres présentent de nombreuses anomalies, comme les lettres P en onciale, le D en onciale (ou minuscule) certes comme pour toutes les lettres D de ce vitrail, mais aussi le E proche d'un F, le second S inversé et qui s'apparente plutôt à un deux-points de ponctuation qu'à un S rétrograde, le V pointe en haut, comme si le diable carnavalesque de la dérision s'était déchaîné sur cette inscription.

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   Est-ce raisonnable de déterminer une signature sur ces éléments ?

  Si je reprends l'article que Jean-Pierre Le Bihan consacre à l'atelier Le Sodec, je lis qu'il peut attribuer à cet atelier quimpérois des œuvres reconnaissables par des particularités de style comme "une façon d'appréhender certains muscles comme celui au dessus du sourcil" , muscle très protubérant et marqué qu'il surnomme "à la banane" et qu'il a reconnu à Confort-Meilars, et par le traitement des veines des mains et des pieds en "graphisme losangé", graphisme qui m'a surpris en examinant en la case A2 les mains de Jessé.

  Plutôt que de considérer que l'auteur du vitrail est connu, le fait de renoncer à une attribution...contestable peut relancer les hypothèses et les rapprochements.

  Enfin, d'autres affirmations de René Couffon ne se sont pas trouvées confirmées, comme l'attribution de la Passion de La Martyre à Jost de Necker (voir : J.P. le Bihan, Jost de Necker, un mythe qui a la vie dure, 14 janvier 2009). Cela confirme la citation donnée en page de titre du Nouveau Répertoire des Eglises : "La science est faite d'erreurs patiemment corrigées" R. Couffon.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Troisième registre : les rois  Salomon, Acham et Joatan.

 

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7°) Case A3 : le roi Salomon.

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On remarque que l'inscription de son nom donne SALAMON (avec le N rétrograde).

 

Il porte le turban entourant un casque,  un camail gris-métal évoquant une cuirasse, une robe jaune damassée de motifs de feuillages, et ses manches roses à crevés portent les inscriptions PVSR à droite et MdVI à gauche.

  Sur son épaule, le pied botté  du roi Roboam conduit à l'inscription de la robe, MOPVR.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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8°) Case B3 : le roi Acham.

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Acham est une forme ancienne pour Achab, roi d'Isrël entre 874 et 863, c'est un roi impie que son épouse Jézabel détourne de Yavhé au profit du dieu cananéen Baal. Ce n'est donc pas un roi de Juda ( qui est alors Josaphat, qui part en guerre avec Achab contre Aram) et il n'a pas sa place dans la généalogie du Christ. Que lui vaut cette place centrale dans l'arbre ?

  Si on compare les rois du vitrail de Confort-Meilars et ceux de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Chartres, on constate que ceux sont les mêmes, hormis que c'est Achaz qui figure à Chartres : il est alors évident qu'il faut lire ici Achaz et non Acham ; la lettre M d'Acham est clairement inscrite, ce n'est pas une erreur de lecture, mais une faute de transcription à l'origine ou lors d'une restauration entre ce M et un Z. 

Il porte la barbe, un turban, un sceptre, et un collier à chaînon rectangulaire. Sa manche droite porte les lettres NOPI et PVRI, le V étant inversé pointe en bas.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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9°) Case C3 : le roi Joatan.

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Inscriptions:

  -JOATAN et son N rétrograde.

 - manche droite : PNRVO

 - manche gauche : NDMEO (ou , NdMEQ)

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Quatrième registre : les rois  Roboam, Ozias et Assa.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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10°) Case A4 : le roi Roboam.

Inscriptions :

- épaule : N...ONDN

- écharpe : MOP

- Manche droite : PVRN et MITRIT

              gauche : NOBIV

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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11°) Case B4 : le roi Ozias.

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 Installé en position de "chevalier servant" sur un rameau de l'arbre, sous les pieds d'Abbia, il dispose des mêmes attributs que les autres, barbe, couronne, collier de chaîne, épée, sceptre, vêtements à crevés, mais il ne désigne pas le ciel du doigt, se contentant de lever les yeux d'un air pensif. On ne lit aucune lettre sur ses vêtements.

  Ozias, ou Osias, ou Azarias, fut le dixième roi de Juda de -783 à -740. Son règne fut aussi prospère que celui de Salomon et sa conduite, sous les admonestations du prophète Zacharie, fut pieuse et fidèle à Yahvé. Mais "lorsqu'il fut puissant, son cœur s'éleva pour le perdre. Il pécha contre l'Eternel, son Dieu, il entra dans le temple de l'Eternel pour brûler des parfums" (Second Livre des Chroniques, 26,16), ce qui était le privilège des prêtres : pour s'être emporté contre les sacrificateurs consacrés, il fut frappé au front de la lèpre;" il fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée comme lépreux." C'est son fils Jotham qui prit sa place à la tête de la maison du Roi.

  En regardant bien, on peut voir un anneau tuméfié rond à la racine du nez du visage d' Ozias ; c'est le remords qui le mord. On comprend son regard triste.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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12°) Case C4 : le roi Assa.

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Son étiquette le nomme en inversant les S. Ses vêtements sont prodigues en inscriptions, dont il garde le secret :

 - sur le camail rouge aux motifs blancs gravés, on lit : NE   et  NOMINID. On peut faire dériver ce nominid, attesté en latin au IIIème siècle, de nomenis, ou bien le rapprocher du MNIB trouvé en A1 ; qu'en faire? Les N sont rétrogrades, bien-sûr.

- sur la manche droite, MNEO, et sur la manche gauche ONBRVSO , qu'on peut rapprocher du latin umbrosa, la pénombre. Le N de MNEO est conforme, celui de ONBRVSO est rétrograde.

- sur le galon de la tunique, PATERNOS(T) ...NIBID, avec N rétrogrades et lettre d en onciale. Le premier élan est de lire le début du Pater Noster (qui es in caeli, sanctificetur nomen tuum), mais le NIBID ne s'y intègre pas.

  Assa ou Asa est le fils d'Abia, le petit fils de Roboam, et le père de Josaphat ; il a régné 41 ans, quarante-et-une année de bons et loyaux services auprès de l'Eternel son Dieu, sans un faux pli, sans un mouvement de colère ou de prétention pour l'entacher de la lèpre, rien que de louables persécution contre les hiérodules (un mot toujours plaisant à placer), de destruction des autels et stèles en l'honneur d' Ashera, de Baal, du soleil et de la lune et de toutes les figures de l'horoscope.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Cinquième registre : les rois  Josaphat, Abia et Manassé.

 

 

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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13°) Case A5 : le roi Josaphat.

 

Inscription:

- JOSAPHAT, à noter le h en onciale.

- NOBI

- sur l'écharpe violette : PTER(M)18LDI

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14°) Case B5 : le roi Abia.

 

 La broche qui orne son chapeau est gravée sur verre rouge, ce qui est  un travail original avec les quatre pois qui l'encadrent.

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Inscriptions :

-ABIA et le deux point.

-sur le galon de la tunique : (O)IRANT BE (I)MODPES

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15°) Case C5 : le roi Manasses.

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Inscriptions :

-MANASSES et non Manassé.

- collier : NRM(IO)

- galon de tunique : C (inversé) ILONSO MD ANTOIH:IBIVOT, si j'interprète le S inversé et couché comme une ponctuation. Qui trouvera un verrier du nom d' Ilonso Antoine Ibiuot ?

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le sixième  registre : la Vierge, le Christ en croix et saint Jean.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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16°) Case A6 : la Vierge.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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17°)Case B6 : le Christ.

 

   Le titulus semble récent; le bras droit a du être restauré. Les anges de quatre couleurs sont les mêmes que ceux du vitrail de Kerfeunteun.

  On peut admirer le traitement en grisaille du visage, et l'emploi de la sanguine dans son indication idéale.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Il faut remarquer combien le peintre a soigneusement et abondamment montré le sang qui s'écoule des plaies des mains, des pieds, de la tête couronnée d'épines, et du flanc droit.

 

  Lors d'une visite, j'entendais une touriste (les autres visiteurs des sites sont toujours des touristes) demander à son mari si cette plaie signifiait que le cœur du Christ était placé à droite. " Sans-doute" répondit prudemment le conjoint.

  Précisons donc que cette plaie est conforme au texte de l'évangile de Jean 19, 31-34:

     Comme c'était la Préparation, les Juifs, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat - car ce sabbat était un grand jour-, demandèrent à Pilate qu'on leur brisât les jambes et qu'on les enlevât.

    Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui.

    Venus à Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes.

   Mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le coté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau.

   La tradition veut que ce coup de lance ait porté sur le flanc droit, elle dit aussi que le soldat se nommait Longin, que c'était un centurion, et qu'il se convertit.

  On peut remarquer aussi que la croix semble issue du tronc de Jessé, naissant comme sa branche maîtresse à la division de deux branches latérales.

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La peinture de cet écoulement sanguin ne relève pas d'une tendance morbide, mais d'une vénération des "Cinq Plaies" et d'un courant de méditation spirituelle sur le Sang du Christ, très répandu depuis le Moyen-Âge mais qui reste très important à la Renaissance en Finistère notamment pour les sculpteurs de calvaires.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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18°) Case C6 : Saint Jean.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  Il s'agit de Saint Jean l'Évangéliste, le disciple préféré de Jésus. On remarque qu'il est assis sur un rameau de l'arbre de Jessé.

Inscriptions:

- sur l'encolure du manteau : M...IPOI

- sur le galon du manteau :à droite : N..IIP.O...PIORHT: IRI.VOP..

                                       à gauche : NOV:RI ou NOVSRI

-sur le galon de la robe bleue : OSPRdEN.

Tout cela reste incompréhensible ; je remarque la similitude de la séquence ORTH : IRIVO avec celle de Manessé en case C5 : ANTOIH : IBIVO, avec le même H au graphique particulier.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le tympan.

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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  19°) soufflet, ange à la lyre.

On constate que presque toute la peinture au jaune d'argent est partie.

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Le vitrail (ca 1530) de l'Arbre de Jessé de l'église de Confort-Meilars.

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20°) Tympan, ange avec luth.

 

  Là encore, le jaune d'argent n'a pas tenu, sauf pour la belle boucle d'or, peut-être gravée.

 

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile 2020.

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21°) Soufflet, élément central : cœur enflammé (1994).

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Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile .

Maîtresse-vitre (1530) de Notre-Dame de Confort. Photographie lavieb-aile .

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C . Une particularité technique: l'utilisation de verres gravés.

 

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  a) le verre rouge plaqué ; le vitrail gravé.

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Un vitrail est fabriqué par l'ajustement de verres blancs ou colorés, épais de 1,5 à 5 mm qui sont ensuite peints à l'aide de "grisaille" avant d'être associés entre eux au moyen de baguettes de plomb. Les verres colorés sont, ici, de 8 teintes : bleu-clair, bleu foncé, violet, vert pâle, jaune, rose et rouge.

  Le verre, un mélange de sable et de potasse auquel on ajoute depuis le Xe siècle de la chaux, est coloré par l'adjonction à la pâte de verre d'oxydes métalliques : sels de cobalt du "bleu de Chartres"; oxyde de cuivre pour le vert, le jaune ; oxyde de manganèse pour le pourpre, avec des teintes différentes selon la concentration et la température de cuisson. On obtient ainsi des verres teintés dans la masse. Le verre rouge est obtenu avec le protoxyde cuivrique, mais avec une teinte si foncée qu'il faut utiliser des verres très fins pour que la couleur soit suffisamment claire ; dés lors, ce verre est trop fragile, et on le plaque sur un verre transparent. En outre, ce verre rouge n'est pas coloré dans la masse. 

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   Si l'artiste veut faire figurer des détails de couleur qu'il ne peut peindre en grisaille, il doit découper un verre coloré et le sertir de plombs, ce qui représente un gros travail ; impossible d'écrire des lettres, ou de décorer un vêtement avec des motifs réguliers de cette façon.

  Pour palier à cette difficulté, les verriers eurent l'idée de décaper par abrasion la couleur rouge des verres plaquées pour créer des motifs transparents ; le verre est gravé au tour (dit encore  "à l'archet"),comme on le faisait pour graver le cristal de Bohème avec une roue dentée et un mélange huile-eau-abrasif pour réaliser des motifs : lignes droites, pois, formes géométriques.

  Si on en trouve les premiers exemples au début du XIVe, le verre rouge gravé ne devint répandu qu'à la fin du XVème siècle.

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  b) la peinture au "jaune d'argent".

  Au XIVe siècle, avant la "découverte" du verre rouge gravé, est apparu une nouvelle façon de colorer un verre blanc sans devoir découper et sertir de plomb une nouvelle pièce : l'application sur la face externe de la vitre  d'un "cément" de sulfure (ou de chlorure ou de nitrate) d'argent, en quantité si minime qu'on le mélange à de l'ocre pour faciliter l'application au pinceau, ocre qu'on retire après cuisson. Les sels d'argent réagissent chimiquement avec les composants du verre et donnent des teintes jaunes, orangé ou ambre si facilement qu'à partir de là, tous les personnages eurent tendance à être blonds ! Engrand le Prince est connu comme l'un des plus talentueux utilisateurs de ce jaune d'argent.

  Cette peinture, lorsqu'elle est appliquée sur le verre gravé, étend le registre de couleur des motifs gravés.

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c) L'article de Roger Barrié.

  En 1976, Roger Barrié (que nous retrouverons case C3) fait paraître Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIè siècle en Bretagne Occidentale, in Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, Tome 83, n°1, 35-44. Il y dresse la liste des verrières à verre gravé du Finistère, retrouvé en onze sites, dont l'église Notre-Dame de Confort à "Meilars". Étudiant les motifs gravés, il recense des liserés simples ou doubles, des pois, des fuseaux, des mouchetures, des carrés et des bonnets, et note à Confort l'emploi des mouchetures et les lignes. Il constate que le recours à la gravure survient lorsque le verrier veut souligner la "somptuosité" d'une scène : le thème des rois de Juda est l'occasion d'y recourir pour rendre compte du faste des costumes royaux.

  En conclusion, Roger Barrié écrit :" A partir de 1530-1540, les ateliers bretons ont usé avec succès de la gravure des verres doublés, surtout pour enrichir les effets colorés de leur production, bien qu'il faille reconnaître un certain épuisement à la fin du siècle" ..." la verrière de l'Arbre de Jessé à Confort fait sentir la limite du procédé[...] avec le risque de détruire la signification même de l'objet ou du personnage dans un éclaboussement de vibrations colorées", et cela d'autant plus que les verres gravés ont mieux vieillis que les verres peints et gardent une netteté gênante.

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d) ma visite à la recherche de ce rouge gravé :

   Il n'est pas nécessaire de rechercher longtemps ces verres rouges aux découpes rondes jaunes et blanches dont la régularité des bords signe le travail de gravure : je les retrouve sur 10 des 18 panneaux de la vitre maîtresse de Confort, sous le forme de mouchetures comme l'a vu R. Barié ( 5 panneaux) et  de liserés bordant les vêtements ( 7 exemples), mais aussi de pois (Joram, Manassé) et de fuseaux stylisant les "crevés" des costumes renaissance ( 4 exemples, David, Abia, Manassé et Josaphat), déployant donc toute la "grammaire" décrite par R. Barrié sur le Finistère. Ce sont tout-de-même les mouchetures qui prédominent, utilisées pour le grand dais qui réunit les trois panneaux du registre inférieur, pour la robe de Jessé, les manches de la donatrice, le camail de Joram, ou le manteau d'Acham.

  L'utilisation de la gravure pour dessiner des croisillons d'ornementation de manche et surtout pour tracer des inscriptions (NOBI sur Josaphat, NOMINID sur Assa) est plus originale.

  Enfin de nombreuses zones gravées ont été laissées blanches ( ou bien, comme l'indique R. Barié, la peinture n'a pas prise), mais certaines (manche et coiffure d'Abia) sont traitées au sulfure d'argent.

 

 

 

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gros-plans 3421c        gros-plans 3354c

 

 

gros-plans 3351c   gros-plans 3348c

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D. La peinture du verre : grisaille et sanguine.

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a) la technique :

Lorsque le verre n'est pas gravé ou coloré au jaune d'argent il est peint sur la face interne avec la "grisaille", peinture vitrifiable faite d'un mélange d'oxyde de fer ou de cuivre comme pigment, et de poudre de verre comme fondant qui sera provisoirement associé à un liquide (vin, vinaigre, urine) et un liant (gomme arabique) pour faciliter l'application au pinceau. Après cuisson à 650°, on obtient un résultat résistant et durable.

  Les techniques médièvales du vitrail ont été remarquablement décrites par un moine du XIIe siècle, Théophile, dans son Schedula diversum artum. Il explique dans ses chapitres 19  et 20 que chaque trait doit être exécuté en trois traits d'épaisseur et de valeurs différentes : prenons en exemple le sourcil, ou la lèvre, on effectuera un trait opaque principal avec la grisaille noire, le contour ; et deux traits avec un lavis plus ou moins foncé mais moins sombre que le trait de contour, pour les ombres et les demi-teintes, les modelés. C'est la technique des "trois couleurs pour les lumières du verre", complétée par des jeux de traits paralléles plus fins ou des hachures qui rendent le volume. Les contours sont tracés au pinceau aux poils longs et fins. Les modelés en lavis sont passés aux pinceaux aux poils courts et fournis nommés "putois" , voire en utilisant les poils de martre ou d'écureuil. 

    Au XV et XVIe siècle le travail des modelés évolue, et on passe un lavis uniforme qui, une fois égalisé en grandes plages au blaireau, va faire l'objet d'enlevage sur la grisaille juste sèche à l'aide de brosses dures en soies de porc, de pointes de métal, de bois ou de plume.

  Au XIVe siècle, on dispose de trois sortes de grisailles, noir, brun et sépia ; au XVe, en plus de grisailles rousses, rouges ou noires, des grisailles colorées sont disponibles, nommées "sanguines " et "couleur bois".

  Entre "grisaille" et "émail", les céments à base d'hématite (sanguine, du brun chaud au rouge vif) ou de peroxyde ou sulfate de fer ( jeancousin, du rosé au brun chaud) sont utilisés sous le nom de "carnation" pour réaliser les chairs des visages, le modelé d'une chevelure ou d'une barbe rousse, le volume des parties dénudées du corps, les mains.

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Joatan:

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gros-plans 3350c

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Josaphat :

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gros-plans 3354c

gros-plans 3356c

gros-plans 3408cc

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Acham (Achab)

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gros-plans 3423c

 

David :

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gros-plans 3424c

 

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  L'ancêtre de tous : Jessé :

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gros-plans 3421c

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b) l'application au vitrail de Confort-Meilars :

  Le seul but de ces notes de mes lectures est d'étudier à leur lumière les visages des rois de Juda (et des prophètes) de l'Arbre de Jessé : d'y apprécier le travail de grisaille, la technique des trois traits de Théophile, les contours et les modelés, l'enlevage et l'utilisation des carnations:

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L'un des plus beaux visages, et l'une des barbes les plus rousses : celui de Salomon :

gros-plans 3357c

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  Superbe aussi : Assa :

gros-plans 3348c

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gros-plans 3356c

 

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Isaïe :

gros-plans 3353c

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Jérémie :

gros-plans 3358c

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Joram :

gros-plans 3351c

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Manessé :

gros-plans 3346c

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E. Les lettres rétrogrades ou inversées.

a) Sur les phylactères:

Douze noms de rois, et deux citations de la Bible sont visibles sur des rouleaux. L'un d'entre eux, Ezechias, est contemporain et sort de mon étude. Parmi les autres, toutes les lettres N et une partie des lettres S sont écrites "à l'envers" ou, plus justement, de façon rétrograde : soit trois N (Manassés, Joatan, Salomon) et 7 S ( Manassés, Assa, et Jessé dans la citation d'Isaïe).

   Le titulus de la croix du Christ porte INRI sans inversion du N, mais l'inscription semble récente.

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b) sur les vêtements :

Parmi les lettres inscrites sur les vêtements, tous les N (au nombre de 28) sont rétrogrades. Des V sont inscrits pointe vers le haut. 

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Le thème de l'arbre de Jessé.

  Je redonne ici, pour la commodité du lecteur, ce que j'ai déjà exposé dans mon article sur l'arbre de Jessé de Kerfeunteun à Quimper, avec lequel ce vitrail vient en comparaison : Le vitrail de l'Arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunteun :

voir aussi : L'arbre de Jessé de l'église Notre-Dame de Saint-Thégonnec.

             Ce thème iconographique de l'Occident chrétien médiéval se développe au XIe siècle ( il est habituel d'y voir l'influence de Suger) en la cathédrale Saint-Denis où un premier vitrail de 1144 sert de modèle à celui de la cathédrale de Chartres en 1145-1150. Le thème de l'arbre de Jessé devient populaire et se répand au XIIe siècle dans les verrières, les Bibles et Psautiers ou en sculpture, et ne déclinera qu'au XVIe siècle après la Contre-Réforme.

      Ce qui est l'ancêtre des arbres généalogiques est né de l'application d'une formule de l' Ancien Testament dans la bouche du prophète Esaîe (ou Isaïe) à la généalogie de Jésus dans les Évangiles. La phrase d'Esaïe est celle-ci (en latin puisque c'est ainsi qu'on l'a trouve inscrite sur les vitraux): Esaïe, 11, 1-2 et 11, 10.

      Egredietur virga de radice Jesse et flos de radice ejus ascendet.

     " Un rejeton sortira de la bouche de Jessé, un surgeon sortira  de ses racines.Sur lui reposera l'esprit de Yahvé, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahvé"

       " Ce jour-là, la racine de Jessé, qui se dresse comme un signal pour les peuples sera recherchée par  les nations et sa demeure sera glorieuse " (Bible de Jérusalem).

le texte latin de la Septante parle d'un Isaï, mais comme on peut confondre cet Isaï, le père de David, un berger ou éleveur ovin de Béthléem, avec le prophète Isaïe, le nom de Jessé, traduction grecque d'Isaï, a été préféré pour le désigner.

 Au IIe siècle Tertullien donna l'interprétation théologique suivante : "la branche qui sort de la racine, c'est Marie, qui descend de David. La fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie."

  Dans les Évangiles, deux textes  proposent une généalogie de Jésus et détaillent par quelle filiation il est "fils de David, fils d'Abraham" : Matthieu I, 1-17 (soit l'incipit de l'Évangile de Matthieu), d'Abraham à Joseph, l'époux de Marie ; et Luc, III, 23-28, d'Adam à Joachim, père de Marie. Les généalogies sont donc  différentes et divergent à partir de David, Matthieu optant pour la descendance de l'un des fils de David, le roi Salomon alors que Luc choisit la descendance de Nathan, autre fils de David. 

  Matthieu faisant passer sa filiation par Joseph, cela posait un problème ardu aux théologiens, non pas parce que Joseph "ne connût point Marie", car le lien agnatique attribue la filiation à un enfant adopté, mais parce que cela donnait un rôle effacé à Marie, censée être "la fleur qui naît de la tige". Au Moyen-Age, le culte de Joseph est quasi inexistant, on ne rencontre ni toponyme, ni chapelle qui lui soient dédiés, pas d'avantage de représentations artistiques en dehors des Nativités qui n'apparaissent qu'au XIIIe siècle, il n'a pas de culte officiel avant le XVe siècle, est absent des prédications, et survit dans l'ombre de Marie jusqu'à ce que Gerson puis les franciscains lui donnent une place à part entière. Rien à voir avec le Saint Joseph chef de la Sainte Famille qui a été si honoré au XIXe et au XXe siècle, où tant de garçons ont été prénommés de son nom, et tant de filles baptisées Marie-Joseph ou  Joséphine, et sa fête le 19 janvier n'a été instituée qu'en 1480, pour ne devenir fête de précepte qu'en 1621. Absent ou transparent au Moyen-Age, il acquiert une place ambiguë à la fin de cette période, celle d'un vieillard saturnien, d'un travailleur manuel rustre, un béjaune qu'on affuble de la couleur jaune ou de rayures (Michel Pastoureau) pour monter en dérision sa place de dindon de la fable, voire de mari trompé.(Paul Paysan, l'image ambiguë de Saint Joseph à la fin du Moyen-Age, Médiévales, 2000, volume 19 n° 39: 96-111)

                     Feste n'a en ce monde-cy

                     Mais de lui

                     va le cri :

                     c'est Joseph le rassoté. (Eustache Deschamps (1346-1406) Oeuvres complètes) 

   

   Pourtant, c'est  la généalogie de Matthieu que les artistes médiévaux préférèrent, et chacun accepta de ne pas voir Joseph, mais Marie se placer au sommet d'une généalogie issue de Jessé par Salomon. C'est donc celle que je vais développer . Elle s'étend sur quatorze générations d'Abraham à David, puis quatorze générations de David à la déportation à Babylone, jusqu'à Jéchonias, et sur quatorze autres générations encore de Jéchonias et ses frères jusqu'à Jacob, puis Joseph. Bien-sûr, les miniaturistes et les verriers ne représentèrent pas les quarante-deux aïeuls du Christ, et choisirent parmi les rois de Juda en un florilège variable selon chacun.

Matthieu I, 1 : Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham :

  I, 2 : Abraham engendra Isaac ;Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères.

  I, 6 : ...Isaï engendra David ; David engendra Salomon de la femme d'Urie.

  I, 7 : Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abia ; Abia engendra Asa.

  I, 8 : Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Jozias.

  I, 9 : Ozias engendra Joatham ; Joatham engendra Achaz : Achaz engendra Ezèchias.

  I, 10 : Ezéchias engendra Manassé ; Manassé engendra Amon ; Amon engendra Josias

  I, 11 : Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone.

  I, 12 : Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel. Salathiel engendra Zorobabel.

[...]

  I, 15 : Eliud engendra Eléazar ; Eléazar engendra Matthan ; Matthan engendra Jacob.

  I, 16 : Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.

  I, 16 : Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis david jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations de la déportation à Babylone jusqu'au Christ.

  L'idée forte est d'associer les deux textes pour créer une métaphore, celle de l'arbre qui croît verticalement et dont chaque rameau donne, comme un fruit, un ancêtre, mêlant une représentation originale du temps orienté vers le haut et animé d'une croissance et d'un projet à celle de la transmission générationnelle. Cet arbre généalogique qui nous est si familier et cette conception linéaire et orientée du temps n'a rien d'évident en soi mais construit un de ces paradigmes sur lesquels sont bâtis notre pensée occidentale. En même temps, elle rassemble en une seule image une synthèse de la théologie chrétienne, du projet de Dieu dans la continuité/rupture entre Ancien et Nouveau Testament, et de la réalisation des prophéties bibliques dans la personne du Christ rédempteur par sa mort sur la Croix.

  La même idée est développée sous une forme iconographique proche dans la Légende de la Vraie Croix, telle qu'elle est représentée par exemple par Pierro della Francesca à Arezzo vers 1450.  Dans le Paradis poussait l'Arbre de Vie ; lorsque Adam et Ève en furent chassés, et lorsqu' Adam mourût, l'archange Michel apporta une graine de cet Arbre  que Seth fils d'Adam plaça dans la bouche de son père, pour le racheter du péché originel. De la graine poussa un arbre, sur la tombe situé à Jérusalem. Salomon fait abattre l'arbre pour en faire une poutre pour le Temple, puis cette poutre est réutilisée pour bâtir un pont à Siloé, avant d'être enfouie en terre. C'est cette poutre qui est utilisée pour dresser la Croix du Christ, plantée sur le Golgotha (araméen gulgulta, le crâne) : sur  la tombe et le crâne d'Adam. Ainsi la mort de Jésus sur cette croix-arbre vient-elle racheter Adam et sa race du péché.

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SOURCES ET LIENS.

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—ABGRALL (Jean-Marie), 1904

— COUFFON (René) & LE BARS (Alfred), 1988, Notices de Meilars-Confort.

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/MEILARS.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum vol. VII, Presses Universitaires de Rennes, page 147.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-16659536.html

— PARCHEMINOU (Corentin), 1933, Meilars-Comfort, son hitoire, ses monuments, BDHA,page 90

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/295fd408ca344ed8913a9ae63b8516cd.pdf

— ROLLAND (abbé J. )1922, La chapelle  Notre-Dame de Comfort, Saint-Brieuc.

http://www.infobretagne.com/meilars-confort-chapelle.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Arbre de Jessé Vitraux Chapelles bretonnes.
7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 13:06

Les vitraux de l'église Saint-Mathieu à Quimper : les baies latérales 1 et 2 du chœur (1535, 1896) et leurs éléments héraldiques anciens.

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Voir :

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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Présentation : lire mon premier article sur la baie 0.

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LA BAIE I. SCÈNES DE LA VIE DE JÉSUS.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème de la Vie du Christ en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Nativité et 2. Jésus parmi les docteurs.

3. Baptême du Christ et 4. La Vocation de sait Matthieu.

5. La Résurrection de Lazare et 6. La Cène.

Un soubassement contient deux blasons.

Le tympan présente sept blasons, dont certains sont anciens (début XVIe), provenant de la baie du bas-coté nord.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : DEUX BLASONS.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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À gauche, les armes  d'argent losangé d'argent et  de sable à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé  d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier de même sont celles de la famille L'Honoré de Kerambiquet.

À droite : en haut, d'argent à trois hures de sable ; en bas d'azur au griffon d'argent

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite :

de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Nativité (J.P. Florence, 1896).

Verre rouge et verre bleu gravés.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Jésus, enfant, enseigne aux docteurs de la Loi (J.P. Florence, 1896).

Verre bleu gravé.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Le Baptême du Christ (J.P. Florence, 1896).

Verres rouges gravés.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Vocation de saint Mathieu (J.P. Florence, 1896).

 

Gatouillat et Hérold n'avaient pas identifié ce sujet, pour lequel il proposait "le denier du centurion?". Mais la balance placé au dessus de Matthieu est l'attribut de cet apôtre et évangéliste, car il rappelle son métier de collecteur d'impôts. La scène illustre le texte de Matthieu 9:9  « Étant sorti, Jésus vit en passant, un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. Il lui dit : “Suis-moi !” Et, se levant, il le suivit. »

Le sujet est donc en rapport avec le saint patron de cette église.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Résurrection de Lazare (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La Cène (J.P. Florence, 1896).

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Trois soufflets supérieurs : trois blasons (J.P. Florence 1896)

 

—En haut, les armes de Bretagne. 

— Deuxième rang à gauche : armoiries de la ville de Quimper, d'azur au bélier passant d'argent accordé et onglé d'or, au chef d'hermines.

— Deuxième rang à droite , armoiries de Penfentenyo: burelé de gueules et d'argent de dix pièces. Alphonse-Louis Marie de Penfentenyo de Kervéréguin, chanoine titulaire de Quimper, curé-archiprêtre de la cathédrale, était recteur de Saint-Mathieu de 1864 à 1877.

 

 

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang : 2 blasons de la famille Le Baud en alliance (Début XVIe).

Les écus anciens (provenant des baies des bas-cotés) sont présentés par des anges modernes. On trouve les armes de ces familles dans le soubassement de la baie 0.

—À gauche ; en 1, d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud), en 2 d'argent aux trois trèfles d'azur (De Lagadec de Mézedern).

— À droite : en 1, d'azur au sautoir d'or cantonné de quatre croisettes de même, en 2 au d'argent au quintefeuille de gueules (Le Baud)  .

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Troisième rang.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 les armes de L'Honoré déjà décrites.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

mi-parti en 1 de sable au chevron d'argent accompagné de trois annelets d'or, en 2 d'azur à la croix pattée d'argent.

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Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 1 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LA BAIE 2. APPARITIONS DU CHRIST.

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Cette baie de deux lancettes et un tympan à sept ajours mesure 7,50 m de haut et 1, 80m de large. Elle a été créée par le verrier J.P. Florence, de Tours, en 1896, lors de la reconstruction de l'église, sur le thème des Apparitions du Christ à ses disciples ( Vie Glorieuse du Christ) en six scènes en trois registres horizontaux :

1. Apparition à Marie-Madeleine (Noli me tangere) et 2 Apparition aux Pèlerins d'Emmaus.

3. Incrédulité de saint Thomas et 4. Apparition à saint Pierre.

5. Ascension et 6. Pentecôte.

Un soubassement renferme deux blasons.

Le tympan  comporte, parmi 6 ajours aux blasons de fantaisie, le réemploi d'un écu des Le Baud dans un chapeau de triomphe sur fond coloré, datant du premier quart du XVIe siècle et provenant de la baie sud de l'ancienne église.

 

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Soubassement.

Deux blasons non décrits parmi les blasons de l'ancienne église. Ecus de fantaisie ??

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de gauche.

Mi-parti d'argent aux deux lévriers de sable ; en 2 de sable à l'épi d'argent, cantonné de deux étoiles de même ?

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Blason de droite.

 

Mi-parti en 1 d'or au chevron d'azur cantonné de trois étoiles de sable ; en 2 ---

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Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 2 de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

 

ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

Fenêtre du côté Sud. 

Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

Fenêtre du côté Nord. 

Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

.— COUFFON et LE BRAS,1988  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 184.

LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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-Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.

-Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.

-Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html 

PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110

LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 —PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

 

 

 

 

Les vitraux de Saint-Mathieu à Quimper.
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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique Quimper
3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 09:26

La maîtresse-vitre (vers 1535, atelier Le Sodec, et 1896, J. P. Florence) de l'église Saint-Mathieu à Quimper.

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PASSIONS FINISTÉRIENNES.

 Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

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PRÉSENTATION.

 

 

Au XIIe siècle, la construction d'une église paroissiale est attestée,  implantée sous l'actuelle église Saint-Mathieu ; elle témoigne de l'existence d'un point de fixation de population hors du centre urbain développé autour des premières cathédrales de Quimper, ceci à partir du Xe siècle, sur la Terre-au-Duc, deuxième noyau urbain après la cité épiscopale qui en est séparée par le Steir.

Selon P. Peyron, le cartulaire 56 de Saint-Corentin nous apprend qu'en 1209 l'archevêque de Tours confirma la cession que le comte de Bretagne avait faite, à l'évêque de Quimper, du droit de patronage qu'il avait dans l'église de Saint-Mathieu. Dix ans plus tard, Renaud, n'étant encore qu'évêque élu de Cornouaille, considérant la modicité des revenus de l'église cathédrale, fit don au chapitre de l'église de Saint-Mathieu. Par cette concession, datée du vendredi après la fête, de la Madeleine 1220, fut fondée la prébende canoniale de Saint-Mathieu, un chanoine en demeura titulaire jusqu'à la Révo­lution avec le titre de recteur primitif de la paroisse, qui était administrée par un vicaire perpétuel nommé par le chanoine prébendé; au siècle dernier, les revenus de la prébende de Saint-Mathieu étaient si minimes que le chanoine titulaire en avait fait l'abandon au vicaire perpétuel, qui prit, dès lors, le titre de recteur.
Le vicaire perpétuel était assisté, pour l'administration de la paroisse, de sept chapelains, dont l'élection et les fonctions furent réglées  par une ordonnance de Mgr Le Prestre, en 1636.

La nouvelle église gothique du XVe siècle avait été consacrée en 1514 par le recteur Guillaume le Baud, docteur en droit, Recteur  de Ploezinec, chanoine de Cornouaille et vicaire de Saint-Mathieu, mort en 1535 alors qu'il était chanoine de la cathédrale de Tréguier, , dont les armes se voyaient en plusieurs endroits (Peyron 1893, p.22 et Abgrall ibid. p. 204-205). 

Adossée à l'église, coté nord, la chapelle  Notre-Dame-de-Paradis (ou du Parvis) fut construite en 1528. Elle servit aux dames Ursulines de 1627 à 1679 et fut démolie, vers 1830, en même temps que la tour du XVe accolée au portail. 

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L'édifice actuel  a été rebâti de 1894 à 1897 par l'architecte Le Bigot, mais ses vitraux anciens avaient été soigneusement décrits par trois auteurs : Philippe-Lavallée en 1847, Auguste André en 1877 et, juste avant leur restauration et réorganisation, par Jean-Marie Abgrall en 1893, avec à chaque fois une analyse héraldique attentive. On trouvera en Sources et Liens les transcriptions de ces publications.

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Les anciens vitraux (XVIe siècle).

—Une fenêtre du fond du bas-coté nord, timbrée aux armes des L'Honoré conservait quelques éléments figurés, un saint solitaire (Fiacre) avec 2 personnages agenouillés, et 2 scènes de la vie de saint Yves avec une longue inscription.

—Une baie du coté sud comportait des écus de la famille Le Baud en alliance.

—La maîtresse-vitre de la Passion, marquée par les écus de Rosmadec (et ses alliance de Pont-Croix et Quélennec) placée sous les armes royales et ducales [ Louis XII et Anne de Bretagne : avant 1514 ; François Ier et Claude de France entre 1514 et 1524, etc.]  se trouvait alors endommagée, amputée de ses registres inférieurs et de son Christ en croix, auxquels avaient été substitués des bouche-trous sans doute étrangers à l'édifice, un Baptême du Christ et un Arbre de Jessé — avec le Calvaire comme à Kerfeunteun (v. 1525) de Quimper et à Confort-Meilars (v.1528-1530). 

Pour Abgrall, cette Passion était comparable à celle de Tourch (après 1550) et en partageait les cartons. Pour Le Bihan, elle se compare à celles de La Martyre (vers 1535) et de La Roche-Maurice (1539), toutes attribués à l'atelier Le Sodec de Quimper.

Pour Gatouillat et Hérold, qui la date vers 1535, la Passion de Quimper serait un peu plus ancienne que celle de La Roche-Maurice et serait, avec celle de Daoulas (perdue), le prototype d'un groupe qui comprend bien d'autres vitraux de la région.

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Les vitraux actuels.

Les vitraux actuels du chœur  (baies 0, 1 et 3) ont été décrits en 2005 par Gatouillat et Hérold dans Les vitraux de Bretagne, volume VII du Corpus Vitrearum .

La plupart des vitraux de l'ancienne église ont été remployés à la fin du XIXe siècle dans le chœur reconstruit. Selon Gatouillat et Hérold, la verrière centrale ou baie 0 confiée à Jean-Prosper Florence, de Tours en 1896 (inscr. lancette C) reçut des compléments inspirés, pour la Crucifixion,  de la Passion de Tourch (après 1550) et pour les scènes manquantes de la Passion, de celle de l'église  d'Ergué-Gabéric (1516).

Note  : comme l'a remarqué Le Bihan, et comme on le verra plus loin par de nombreux exemples, cette Crucifixion reproduit aussi les Passions des églises de La Martyre (1535) et de La Roche-Maurice (1539).

De part et d'autre (baie 1 et 2), l'atelier tourangeau plaça une Vie du Christ totalement neuve, mais en intégrant dans le tympan des restes d'armoiries provenant des chapelles latérales.

Les scènes de la Vie de saint Yves du bas-coté nord sont conservées depuis 1914 dans la chapelle privative de l'Évêché de Quimper (Yves donnant son chaperon à un pauvre / un ange rend au saint son chaperon)  : leur facture parait contemporaine de la consécration de 1514. Inscription COMAIN S. Y. DONNE SON CHAPOUROY A UNG POUVRE HOME POUR DIEU ET NAVOIT AULTRE QUE CREUT DOUUEZ (cf Dieu fit paroistre, par plusieurs miracles, combien luy estoit agreable la charité dont S. Yves assistoit ses membres. Nous avons dit cy-dessus, que, trouvant un jour un pauvre en son chemin, n'ayant que luy donner, il luy donna son chapperon, mais Dieu le luy remist sur la teste, avant qu'il fust arrivé en l'Eglise où il alloit".) On évaluera la valeur du terme CHAPOUROY, qui ne semble pas attesté en moyen- français ailleurs.

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Les baies 3 à 10 ont été confiées à divers ateliers comme Lepêtre, de Rouen, Charles Champigneulle de Paris, Florence de Tours, et Laumonnier de Vannes.

La maîtresse-vitre a été déposée en 1942 puis reposée par Jean-Jacques Gruber en 1947-1948. 

Elle a été à nouveau déposée par l'entreprise de Pierre Floch pour la pierre et Bournigual pour la serrurerie,  et restaurée en 2007 par Antoine Le Bihan.

 

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DESCRIPTION.

La baie 0 ou maîtresse-vitre mesure 7,50 m de haut et 3,60 m de large. Elle comporte 5 lancettes et un tympan à 11 ajours. Il s'agit d'une verrière de la Passion, en 9 scènes périphériques (5 en bas, 2 de chaque coté) autour d'une grande Crucifixion centrale sur trois lancettes.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE SOUBASSEMENT : INSCRIPTIONS ET COMPOSITIONS HÉRALDIQUES.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les inscriptions (lancettes B et D) :

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" Reconstruction de l'église 1894-1896.

Recteur : Y. Le Roy, chanoine] hon[oraire]. Fabriciens : MM. Laimé, président, De Couesnongle, trésorier, De Coatgoureden, secrétaire, Magré et De Chabre, membres du conseil."

 

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Yves-Marie Le Roy fut recteur de Saint-Mathieu en 1886.

L'adjudication des travaux eut lieu en 1893, les membres du conseil étant alors. M. LAIMÉ, président ; M. Y. LE ROY, recteur ; M. ASTOR, maire ; M. H. DE COUESNONGLE, trésorier ; M. DE COATGOUREDEN, secrétaire ; M. ALIX ; M. MAGRÉ.

Joyaut de Couesnongle :

JOYAUT DE COUESNONGLE. 20333. - (BRETAGNE). - De gueules à une urne d'or, accostée de 2 branches de lys d'argent et surmontée de 4 étoiles du mesme, en orle. Louis Joyaut, ne put faire reconnaître sa noblesse en 1668, son petit-fils : François, laissa de Jeanne Aveline qu'il avait épousée en 1734 : Pierre Augustin Joyaut de Couesnongle (? 1743-1794) allié à Melle Barbier et pere de : Augustin Marie Joyaut de Couesnongle (1765-1847) Anobli en 1815, qui épousa en 1813 Félicité Gabrielle de Silguy, leur fils aîné : Augustin (1820-1902) mourut sans postérité de Melle Péan de Pontfilly ; leur fils cadet : Charles Marie Joyaut de Couesnongle, Chr. de la L.H.. (1823-1878) épousa en 1854 Melle Dangé d'Orsay dont il eut deux fils : André Paul, et Stephen, l'aîné continua. (Révérend Restauration 4. - La Messeliere 3.)

http://palisep.fr/bibliotheque/jougla/tome_04.pdf

https://gw.geneanet.org/wikifrat?lang=en&pz=honore+gabriel&nz=de+riqueti+de+mirabeau&p=andre+augustin+paul+marie+charles&n=joyaut+de+couesnongle

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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"Principaux donateurs : Mme veuve Bonnemaison, la commune de Quimper, l'État, Mme Perrotin, la famille Soudry, etc."

Une souscription fut lancée en 1882. Madame de Bonnemaison est mentionnée par Yves le Roy : "Le devis primitif de tous les travaux montait à 218.150 fr. 00. Au règlement définitif des comptes, il a été payé 250.343 fr. 02 [Note : Les paroissiens de Saint-Mathieu, si heureux de leur église, ne sauraient oublier que la vénérable Mme Bonnemaison a un droit tout particulier à leur reconnaissance et à un souvenir dans leurs prières. Sans sa grande générosité, l'oeuvre de la reconstruction de l'église n'aurait pas pu être tentée de si tôt."

Il s'agit de Louise de Bonnemaison, qui contribua aussi à la restauration de la chapelle Saint-Nicolas de la cathédrale, en imposant le nouveau vocable de Chapelle Saint-Frédéric , en hommage à son défunt mari, et en imposant pour le vitrail le sujet de la Vie de saint Frédéric.

Remarques marginales. Le seul "de Bonnemaison" connu à Quimper, outre cette donatrice, est un botaniste dont la Place du Marché porte le nom. Mes recherches sur "Frédéric de Bonnemaison" au XIXe siècle restent vaines

Théophile de Bonnemaison fut un botaniste distingué, descripteur du Narcisse des Glénans, et célèbre aussi pour ses descriptions d' algues. Parmi les Rhodophytes ou Algues rouges, Ordre des  Bonnemaisoniales, famille des Bonnemaisoniaceae, C. Agardh lui dédia en 1822  le genre Bonnemaisonia,  Woodhart & C. Agardh nommèrent en son honneur l'espèce La Plume épineuse rouge Bonnemaisonia asparagoides.

https://doris.ffessm.fr/Especes/Bonnemaisonia-asparagoides-Plume-epineuse-rouge-2001

La médiathèque de Quimper conserve son imposant herbier (9000 plantes dont 2000 algues), et donne sa biographie :

 

"Théophile Armand Constant Bonnemaison est né en 1774 à Quimper. Il suit les traces de son père, maître apothicaire, et devient pharmacien en 1805. Il exerce dans l’armée à Brest puis s’installe à Quimper, où il tient une officine rue Kéréon. Sa profession, qui consiste à utiliser les plantes à des fins thérapeutiques, l’amène, comme nombre de ses collègues, à s’intéresser à la botanique. Il s’adonne à cette discipline avec passion et rigueur, excelle dans le domaine et est un précurseur en Bretagne. On décrit un homme savant, persévérant et modeste. Durant toute sa carrière, il herborise le Finistère et collecte des milliers de plantes aussi bien terrestres que marines. Il assiste aux cours du célèbre naturaliste Lamarck au Muséum national d’histoire naturelle et est correspondant de plusieurs sociétés savantes (Société Philomathique, Société Linéenne de Paris et de Caen, Société Polymathique du Morbihan, Société Naturelle). Il meurt en 1829 à l’âge de 54 ans, laissant deux filles en bas âge et des travaux inachevés. Son herbier et ses différentes études restent aujourd’hui encore des références dans toute l’Europe. Extrait de son éloge dans le compte rendu de la Société polymathique du Morbihan : « Les naturalistes qui visitaient la Bretagne ne manquaient jamais de consulter un homme qui en avait étudié toutes les productions, et s’en retournaient également étonnés de sa modestie et de l’étendue de ses connaissances. Ce savant a été enlevé au moment où il allait enrichir la science du fruit de ses observations. Etc... »

http://mediatheques.quimper-communaute.fr/DocInterQuimper/Media/CATALPAT/HERBIER2014.pdf

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Jules Soudry (1843-1918), avoué à Quimper, fut conseiller général entre 1895 et 1901.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les ensembles héraldiques.

Ils correspondent tous les trois à ceux d'A. André a décrit en 1878 dans la baie sud.

Le premier et le dernier sont placés dans une guirlande.

1. D'azur au sautoir d'or, accompagné de 4 croisettes de même.

Présent également, en plein ou en alliance dans la baie 1. Non identifié.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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2. Lancette C : écartelé complexe placé dans un collier de l'Ordre de Saint-Michel à aiguillettes ou lacs d'amour (version avant 1516); avec heaume et tortil de baron.

L'écu date du XVIIe siècle comme en témoigne l'emploi d'émaux. On reconnait

 

— à gauche : les armes a) du Quélennec d'hermines, au chef de gueules chargé de trois fleurs de lys d'or, en alliance avec d'azur au lion d'or (Le Faou) b)  d'argent à la croix d'or, en alliance avec   d'argent à la fasce de sable  Et brochant sur le tout  un blason d'argent aux trois têtes de loup ou aux trois hures de sable (au lambel de gueules).

—à droite : les armes  de Tréanna  d'argent à une macle de sable, et Le Baud (*) d'argent à une quintefeuille de gueules,

Il correspond à la description de deux fragments d'un grand écusson de la baie sud décrit avant la restauration des vitraux,

" supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : écarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

 

(*) Baud (Le) Kerautret, Casteven, Trévegant d’argent, à une quintefeuille de gueules : Armorial de Briant de Laubrière https://www.tudchentil.org/spip.php?article684 .

Les Le Baud étaient seigneur de Crec'hmarc'h, paroisse de Saint-Mathieu.

 Un Jehan Le Baud est le seul  noble de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481, "pour Olivier son fils, archer en brigandine" (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II, et Tudchentil), et un  Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siège, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur. En 1514-1524, Guillaume Le Baud, docteur en droit,  était chanoine de Cornouailles et vicaire de St-Mathieu. En 1542, Jehan le Baud contribue pour un enfant au "droit de poullage" pour les tombes du cimetière.

Inscription VERRIERE RESTAURÉE PAR FLORENCE À TOURS 1896

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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3. Blason avec  les armes en 1 d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 crossettes de même, et en 2 d'or au croissant d'azur accompagné de 3 molettes de gueules.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : 5 SCÈNES DE LA PASSION.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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1. Agonie du Christ au Mont des Oliviers avec les Apôtres Pierre, Jacques et Jean.

Copie de 1896 d'après le vitrail de l'église d'Ergué-Gabéric (1516-1517).

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Ergué-Gabéric, maîtresse-vitre (1516). Photographie lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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2. Baiser de Judas et arrestation du Christ.

Copie de 1896 d'après le vitrail de l'église d'Ergué-Gabéric.

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Ergué-Gabéric, maîtresse-vitre (1516-1517). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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3. Comparution devant Caïphe.

Bien conservé. Panneau signalé par Philippe-Lavallée et par A. André sur le vitrail avant restauration.

Les fonds des panneaux d'origine sont soit à rouelle, soit à croisillons en losange. Exactement comme à La -Roche-Maurice, mais pas pour les mêmes scènes.

Comparez avec La Roche-Maurice ; il ne manque que le petit chien.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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4. Flagellation.

Bien conservé, sauf le Christ, restauré. Comparez avec La Roche-Maurice  (1539) :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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5. Couronnement d'épines.

panneau supérieur bien conservé. Comparez avec La Roche-Maurice.

 

 

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LES REGISTRES INTERMÉDIAIRE ET SUPÉRIEUR : 4 SCÈNES DE LA PASSION ET UNE GRANDE CRUCIFIXION CENTRALE.

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Registre intermédiaire, à gauche. 6. Comparution devant Pilate.

Panneau bien conservé. Comparez avec La Roche-Maurice (1539).

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre supérieur, à gauche. 7. Portement de croix.

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"Bien conservé" (Gatouillat et Hérold) ; le visage du Christ me parait restauré.

 

Verre rouge gravé pour le nimbe crucifère.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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8. Grande crucifixion centrale à 9 panneaux (1896, J.P. Florence, copie de Tourc'h [et la Roche-Maurice 1539].

Examen lancette par lancette (B, C et D), sauf la partie inférieure qui forme une séquence horizontale, les soldats se disputant la tunique du Christ : elle sera présentée à la fin.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette B. Le Bon Larron. Marie soutenue par Jean et les Saintes Femmes.

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1. Le Bon Larron.

Son âme est emportée vers le Ciel par un ange. Comparez avec La Roche-Maurice :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539).

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Et comparez avec La Martyre. (vous avez accès à ma description en cliquant sur l'image. Je ne donnerai pas à chaque fois la scène correspondante de La Martyre).

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Maîtresse-vitre (1535) de l'église de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Marie et les Saintes Femmes.

Les larmes, notamment de saint Jean, sont bien présentes ici, mais moins visible qu'à La Roche-Maurice :

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette C. Le Crucifié. Les deux cavaliers. Sainte Marie-Madeleine.

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Cette partie centrale a été restituée d'après la baie 0 de Tourc'h ; mais la scène homologue de La Roche-Maurice est comparable.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Marie-Madeleine au pied de la Croix.

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Comparez avec La Roche-Maurice ; depuis ma description de ce panneau en 2017, j'évalue mieux l'importance de la dévotion au sang de la croix fontaine-de-vie, indissociable de la vénération portée à Marie-Madeleine : voir la fin de mon article sur le Puits de Moïse de Champmol  (vers 1399) et celui sur le calvaire (1544) de Sainte-Marie du Ménez-Hom.

Dès lors, je donne toute son importance à la façon dont le peintre a peint à la sanguine le sang qui s'écoule des mains, des pieds et du flanc,  mais aussi des plaies soigneusement dessinées des verges, dont il en montre les ruisselets descendant le long de la croix, passant devant les yeux et le corps en extase de la sainte, avant d'atteindre le sol où, hasard ou pas, une boule rouge (pomme?) puis une scène est figurée, le versement criminel du sang. Cette long écoulement illustre le dogme du sang rédempteur du Christ, rachat de la faute originelle. (À La Roche-Maurice, le crâne d'Adam est placé au pied de la Croix ; à Saint-Mathieu (mais dans une copie du XIXe siècle), il est un peu éloigné.

Au même titre, l'importance donné à Longin, le lancier responsable de la plaie du flanc droit, est remarquable.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Lancette D. Le Mauvais Larron, trois cavaliers, des soldats.

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On remarquera le paysage hierosolymite (et oui, on ne le place pas tous les jours) peint en grisaille sur verre bleu ... comme ) La Roche-Maurice. Il s'observait aussi sur les deux lancettes précédentes.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La mort du Mauvais Larron.

Comparez avec La Roche-Maurice : J. P. Florence n'a pas repris la technique de verre rouge gravée de ces prédécesseurs pour la culotte du larron.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les commentaires et discussions du grand-prêtre, des membres du Sanhédrin (à cheval), et des lanciers.

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Comparez avec La Roche-Maurice. Là encore, les verres rouge gravés du chapeau conique ou de la robe à quadrilobes n'ont pas été imités. 

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les chevaux de l'atelier quimpérois dit "de Sohec" sont immédiatement identifiables, tant pour leur harnachement que pour leur gueule hilare.

Mais une autre caractéristique de cet atelier réside dans les inscriptions dépourvues de sens, ou citant des oraisons mariales. Elles sont présentes à profusion à Kerfeunteun, à Plogonnec, ou à Confort.

On les trouve aussi sur le galon de la robe du cavalier de la scène homologue de La Martyre (v. 1535) :

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Maîtresse-vitre (1535) de l'église de La Martyre. Photo lavieb-aile.

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Ici, nous ne trouvons qu'une inscription, sur la bride du cheval du même cavalier. Elle porte les lettres NOS VEOR. Comme nous ignorons si le verrier de 1896 a copié un modèle précis ou bien s'il s'est inspiré librement des productions quimpéroises, il n'y a pas lieu de chercher à leur donner une signification.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Les soldats se disputant la tunique du Christ (avant de la jouer aux dés ?)

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre intermédiaire, à droite. 9. Mise au tombeau.

restauré, mais présent sur la vitre originelle.

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La Roche-Maurice, maîtresse-vitre (1539). Photo lavieb-aile.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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Registre supérieur, coté droit. 10. Résurrection.

Peu restauré. Les dais sont modernes. Emploi de verre rouge gravé pour les rais venant du Ciel.

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Comparez avec Plogonnec (1520), ou, ci-dessous, La Roche-Maurice.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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LE TYMPAN À 11 AJOURS.

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Il correspond exactement aux descriptions de 1849 et 1878 préalables à la restauration par Florence.

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La partie supérieure:

-au sommet Dieu le Père en buste, bénissant, coiffé de la tiare et tenant le globe.

-4 ajours : anges présentant les Instruments de la Passion : un vase sacré  sur un plateau ; la tunique sans couture, les dés, la croix, la tenaille, le marteau, la lance et l'éponge d'hysope ; la colonne de la Flagellation, l'oreille de Malchus serviteur du grand-prêtre, l'épée (sabre) de saint Pierre ; les verges et les fouets de la Flagellation;   la lanterne de l'Arrestation. XVIe siècle, bien conservé.

-2 mouchettes : 2 anges (partiellement conservés) présentant les écus de France et parti France-Bretagne, entourés du collier de l'Ordre de Saint-Michel dans sa version d'avant 1516. Les lys sont montés en chef d'œuvre.

Auguste André remarquait, avant même la restauration de 1895,  les  figures des deux anges latéraux  "particulièrement remarquable pour la grâce de la pose et la pureté du dessin".

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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La quatrième rangée d'ajours et ses 4 blasons.

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Ils appartiennent tous  à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque de Quimper (Bertrand) et deux gouverneurs. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C dans cette période que la vitre fut peinte.

De gauche à droite :

1. Ajour latéral : blason supporté par deux anges. (peu restaurés). Le blason est en partie restitué, la moitié supérieure étant la seule ancienne à gauche. C'est un  écartelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 pièces,(Rosmadec); au 2° d'azur au lion d'argent, ( Pont-Croix); au 3e d'azur au château cantonné  de trois pièces d'or (Tyvarlen) ; au 4 de sable à trois jumelles d'or (de Lespervez).

Guillaume de Rosmadec, fils de Jean de Rosmadec et d'Alix de Tyvarlan et de Pont-Croix, a épousé Jeanne de Lespervez.

2. Parti au 1  de Rosmadec (*), au 2 de Thomelin (**)

(*) Guillaume de Rosmadec mort en 1426, portait un écartelé en 1 et 3 palé d'argent et d'azur de six pièces (Rosmadec), et en 2 et 4 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix)

(**)Thomelin porte écartelé d'azur et de gueules, l'azur étant chargé de cinq billettes d'argent, deux en chef, une en fasce et deux en pointe" (Le Roy d'armes)

Jean II de Rosmadec, fils de Guillaume, épousa en 1438  Jeanne de Thomelin. Il décéda après 1469 et fut inhumé en l'église de Pont-Croix. Son fils Alain I épousa Françoise de Quélennec.

3. Ecartelé  au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces (Rosmadec); au 2 de gueules à 4 macles d'argent, ( Molac) ; au 3 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix) ; au 4 de gueules à la bande d'hermines (La Chapelle) 

Alain II de Rosmadec (v.1509-1560), sieur de Tyvarlen, baron de Molac,  réunit dans ses armoiries celles de son père Jean (Rosmadec et Pont-Croix) et celles de sa mère Jeanne de la Chapelle Molac. Marié à Jeanne du Chastel en 1528, il favorisa de ses donations l'église de Confort (Confort-Meilars) et celle de Pont-Croix. Il eut comme fils Tanguy /Marguerite de Beaumanoir, d'où Sébastien I de Rosmadec/Françoise de Montmorency puis Sébastien II.

4. Ecartelé : en 1 palé d'argent et d'azur de six pièces (Rosmadec), en 2 d'azur au lion d'or (Le Faou), en 3 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix), au 4 d'hermines au chef de gueules chargé de trois lys d'or (Quellenec) 

Jean III de Rosmadec, , de Tyvarlen , de Pont-Croix , de Lespervez et de Pratheir -1515, Seigneur de Glomel , sénéchal héréditaire de Rohan (1510-1515), capitaine des gentilshommes du Ban et arrière Ban et de la côte de Basse-Bretagne. (1513). Il est le père d'Alain II de Rosmadec, qui précède.

Jean, sire de Rosmadec, III du nom, de Tyvarlan, de Pont-Croix, de Lespervez de Pratheir, de Glomel, et autres lieux, capitaine des gentilshommes du Ban et arrière Ban et de la côte de Basse-Bretagne.

    Le roi Charles VIII lui donna les droits de rachats a lui échus pas le trépas de son père par lettre patentes du 6 avril 1491 comme fit aussi Jean vicomte de Rohan et de Léon, comte de Porhoët, comme à son cousin, pour les fiefs et seigneurie qu'il tenait de lui, les lettres sont du 4 desdits mois et an. Le 6 avril 1491, étant à Nantes, le roi de France ordonna une fabrication de monnaie en Bretagne pareille à la sienne, afin de faciliter le commerce de cette province avec le reste du royaume. Conformément à cette ordonnance, on y fabriqua non-seulement des écus d'or, mais des espèces do billon telles qu'on les faisait dans les autres provinces du royaume; on grava sur toutes ces espèces des hermines, qui étaient les armes des ducs de Bretagne.

    Le 19 février 1505 dans le château de Blois, en présence du roi Louis XII et de la reine Anne duchesse de Bretagne, fut fait son mariage avec Jeanne de La Chapelle, seconde fille d'Allain, sire de La Chapelle, de Molac, de Sérent et de Pestivien, vicomte de Bignon chambellan des ducs de Bretagne, et l'un des lieutenants généraux dans leur armée, et de Louise de Malestroit sa femme.

    Cette femme tenait son origine des plus illustres maisons de cette province et dehors et en la remontant par les mères au neuvième degré, elle sortait de la maison royale de France, elle venait en ligne directe d'Olivier Baron de La Chapelle, chevalier et maréchal de Bretagne en l'an 1318 qui était son cinquième aïeul, son aïeule Marguerite de Malestroit était sœur de Jean baron de Malestroit, maréchal de Bretagne, sa bisaïeule Béatrice de Penhoët, fille de Jean sire de Penhoët amiral de Bretagne, et de Jeanne du Perier fille d'Allain sire du Perier, maréchal de Bretagne, et de Plesou de Quintin issue des maisons de Penthièvre, Avaugour et par conséquent des princes de Bretagne.

    L'an 1513, il fut institué capitaine des gentilshommes, et côtes de Basse-Bretagne par Jean sire de Rieux, et de Rochefort, maréchal de Bretagne et Jean de Rohan, sire de Landal, grand maître de Bretagne, lieutenant généraux audit pays pour le roi et duc, aussi était il cousin né de germain dudit sire de Rieux et beau frère dudit de Rohan qui avait épousé Ysabeau de La Chapelle sœur aînée de ladites Jeanne, et par la mort de laquelle advenue l'an 1519 sans enfants, toute la succession universelle desdites Maisons de Molac, La Chapelle, et autre lui échurent, et par elle entrèrent dans le nom et famille de Rosmadec.

    Il mourut l'an 1515 ayant auparavant fait testament en son château de Tyvalan le 22 septembre audit an, et fut inhumé au tombeau de ses prédécesseur en l'église de Notre-Dame de Pont-Croix.

 

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"Puis, on trouvait un écu mi parti France Bretagne, avec 2 anges et même cordon et même couronne, puis les écus de Rosmadec et de Pont-Croix. Le tympan, en dehors d’un Père Eternel et des instruments de la Passion, présentait au moins quatre écussons des familles de Rosmadec, La Chapelle, Molac, Le Sénéchal de Carcado. Certains  remaniés, d’autre refaits à la fantaisie du vitrier, deux-ci étaient entourés du collier de l’épi."Le Bihan

1° un écusson appartenant à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque et deux gouverneurs. L'écu représenté ici est écarlelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces, qui est de Rosmadec; au 2° d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch); au 3e coupé d'or et de gueules au chef d'hermines (ceci est sans doute une erreur de l'ouvrier qui a réparé les vitraux; ce quartier de l'écu devait être de gueules à la fasce d'hermines, qui est de La Chapelle, une des alliances des Rosmadec); au 4e d'hermines (on ne sait d'où vient ce 4" quartier; c'est peut-être encore une réparation maladroite);

2° autre écusson des Rosmadec, écartelé au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces; au 2e de gueules. à 4 macles d'argent, qui est de Molac; au 3e d'azur au lion d'argent; au 4e de gueules à la bande d'hermines (ce 4e quartier paraît encore faussement rajusté). On vient de dire que le 3° quartier de cet écusson, de gueules à 4 macles d'argent, était de Molac. Toussaint de Saint-Luc, en donnant les armes de Rosmadec, attribue aux Molac neuf macles d'argent sur champ de gueules, au lieu de quatre; mais ces 4 macles d'argent se retrouvent attribuées aux Molac dans la généalogie de Sébastien, marquis de Rosmadeuc, baron de Molac et gouverneur de Quimper, donnée par d'Hozier en tête de l'Histoire de Bretagne de Lebaud. Les 9 macles figurent aussi dans cette généalogie, mais comme venant des Rohan. Ce sont, en effet, les armes bien connues de cette illustre famille, avec des émaux différents. Au reste, il y a nombre d'armoiries dans lesquelles la quantité des figures a varié avec le temps. Peut-être aussi ces 4 macles étaient-elles les armes primitives de la famille de Molac, qui n'aurait pris les 9 macles qu'après son alliance avec la famille Le Sénéchal de Carcado, à qui elles appartenaient comme ramage de Rohan; 

3° ce dernier écusson est entièrement indéchiffrable; on y voit une fleur de lys d'azur sur champ d'argent, et d'autres signes plus ou moins héraldiques. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C'est donc dans cette période que la vitre fut peinte.

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Conclusion : le blason le plus tardif dans l'ordre généalogique est celui d'Alain II de Rosmadec (vers 1509-1560), qui figure comme donateur avec son épouse dans deux autres verrières issues du même atelier quimpérois, celle (vers 1528) de Confort à Confort-Meilars et celle ( vers 1530) de Roscudon à Pont-Croix. Si on admet que la verrière de Saint-Mathieu date vers 1535, ces trois baies sont alors fortement réunies. 

On note l'absence des armes de Jeanne du Chastel sur le tympan de Saint-Mathieu.

Nous retrouvons les Rosmadec dans l'histoire de Saint-Mathieu au XVIIe siècle :

"Les Ursulines furent  établies dès 1621 dans la paroisse de Saint-Mathieu par le marquis de Rosmadec ; elles  dispensaient aux fillettes du peuple une instruction élémentaire absolument gratuite. Le 12 mars 1639, le corps d'une jeune jouvencelle de très noble race vint dormir de son dernier sommeil sous les dalles de la chapelle Notre-Dame du Paradis. C'était celui de « haulte et puissante damoyselle Françoise de Rozmadec, damoiselle de Moullac », fille du gouverneur de Quimper, Messire Sébastien de Rosmadec." Le Guennec

"Sébastien, marquis de Rosmadec bâtit en 1623 le couvent des Dames Ursulines dont sa sœur Madeleine fut la première Supérieure de 24 religieuses."

 

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Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

Baie 0 (v. 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photographie lavieb-aile 2019.

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SOURCES ET LIENS.

— ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1893, Saint-Mathieu de Quimper, description du monument. Bull. Société archéologique du Finistère pages 198-205.

 

"Déjà M. l'abbé Peyron a publié dans notre bulletin, 1e et 2e livraisons de 1893, une notice historique très détaillée sur l'église de Saint-Mathieu. Maintenant que cette église est sur le point de disparaître pour faire place à un monument nouveau d'une plus grande importance: il est bon de lui faire nos derniers adieux et de lui adresser, en le retournant un peu, le vieux salut dès vieux athlètes: Morituram te salutant. . Mais elle ne mourra pas toute entière; il y a dans cette vieille église des éléments dignes d'intérêt et vraiment artistiques, ils retrouveront leur place dans le nouvel édifice: et l'œuvre des ouvriers du XVIe siècle aura comme une nouvelle floraison à la fin du XlXe. L'objet de cette note est de les passer en revue .

Extérieur.

Autrefois le clocher de Saint-Mathieu, était attenant au {côté nord de l'église, vers la partie du couvent des Ursulines qui sert maintenant de prison. Ce clocher était entièrement rejeté à l'extérieur, et la circulation pouvait se faire au-dessous, par deux grandes arcades ouvertes. Les hommes de cette génération ne l'ont vu qu'à l'état de ruine, avec ses grands contreforts massifs, quelques petites baies étroites, des colonnettes frustes: et son beffroi inachevé, mal couronné par une lourde toiture en ardoise. C'est cet aspect, sur. deux façades différentes, que donne la phototypie annexée à ce numéro; nous le devons à un relevé fait par M. Roussin . père, et reproduit par M. Serret de Notre-Dame-du-Paradis. La façade ouest actuelle, avec deux travées du côté midi et trois du côté nord, a été refaite à l'époque où l'on a reconstruit cette façade on a reconstitué les éléments anciens: la porte principale encadrée de quatre rangs de colonnettes et de voussures et de deux guirlandes de feuilles de vigne et de chal'don, puis les deux contreforts avec niches surmontées de dais à pinacles. Le clocher, œuvre de M. Bigot père, sera replacé, dans la nouvelle construction et exhaussé à la demande des plans dressés par l'architecte, fils du précédent, et qui se fait un devoir de respecter les productions qui sont la gloire de sa famille.

La façade nord compte quatre fenêtres à deux baies et deux plus larges à quatre et cinq baies, toutes surmontées de pignons aigus ornés de crosses végétales. Vers le milieu de cette façade est une jolie porte entourée de colonnettes et de nervures prismatiques et couronnée d'une accolade feuillagée au-dessus de laquelle court une frise à feuilles de chardon. Plus haut, une niche dont le dais est accosté d'un cartouche portant en caractères gothiques l'inscription suivante: EN LAN 1558 FUT FAICT . Au pied de deux meneaux de la grande fenêtre extrême, on voit un écusson que nous retrouverons dans les vitraux d'une fenêtre du côté midi: d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud). Les Le Baud étaient seigneurs de Crec'hmarc'h, paroisse de Saint-Mathieu.

La fenêtre absidale, ornée d'une verrière ancienne, a le bas de ses baies bouché par une maçonnerie jusqu'à une hauteur de 1 m. 60. Une autre fenêtre à quatre baies, derrière l'autel du fond du bas-côté sud, se trouve aussi complètement aveuglée par une maçonnerie de moellon qui laisse cependant deviner l'élégance des dessins du tympan. Sur le côté midi on compte cinq fenêtres à trois baies, une à quatre baies et une porte autrefois richement sculptée mais actuellement fort dégradée.

Intérieur.

A l'intérieur l'église se compose d'une nef et de deux collatéraux séparée par une série de six colonnes de chaque côté, quatre cylindriques et les autres octogonales supportant les arcades à nervures déliées qui viennent y pénétrer sans chapiteaux intermédiaires . L longueur totale de la grande nef, à partir du clocher, est de 39 mètres, la largeur 6 m 85. La largeur du bas-côté nord, 4 m. 50 ; celle du bas-côté sud 4 m. 10; largeur totale, 15 m. 45. , . L'église avait autrefois des poutres ouvrées, des sablières sculptées et un lambris à nervures saillantes. Les poutres ont été coupées, ce qui a déterminé l'écartement des murs de la nef; les sablières ont été remplacées par une pauvre corniche en plâtre et le lambris par un plafond informe et tout fendillé. En fait de mobilier, il ne reste aucune pièce ancienne; et comme statues, seulement une Notre-Dame des Portes et une sainte Marguerite en bois, d'environ 1 mètre de hauteur, mais de peu de valeur artistique. Deux bénitiers sculptées, près des portes latérales peuvent attirer l'attention, ainsi que quelques pierres tumulaires bien faites, parsemées dans le pavé .

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 VITRAUX

Les documents les plus intéressants sont les restes de vitraux, avec leurs blasons; encore ceux-ci ont-ils été bien maltraités et dénaturés dans une restauration datant de quelque quarante ans.

La maîtresse-vitre est une belle page de la peinture sur verre au XVIe. siècle. 'Elle provient du même atelier que celle de l'église de Tourc'h, et l'on peut même reconnaître que cc sont les mêmes cartons qui ont servi pour la composition, de sorte que pour reconstituer les scènes de la baie du milieu qui ont été détruites à Saint-Mathieu et remplacées par des fragments d'un Arbre de Jessé, il suffira d'aller à Tourc'h copier le modèle dessiné par le vieux peintre-verrier. Cette fenêtre composée de 5 baies et maçonnée à 1 m. 60 de sa hauteur, comme je l'ai déjà dit, devait contenir autrefois plusieurs scènes de la vie de Notre-Seigneur et ne renferme maintenant que des scènes de sa passion, sauf celle de son baptême par saint Jean, mais qui est interpolée.

1.Notre-Seigneur devant Caïphe. Le pontife est coiffé de la mitre, vêtu d'une robe verte et d'un riche manteau rouge, doublé d'hermine, Notre~Seigneur a les bras chargés de liens et un soldat lui donne un soufflet; (sic respondes pontifici ?)

. 2. Baptême de Notre-Seigneur par saint Jean. Sujet qui n'est pas à sa place.

3. Couronnement d'épines. Les soldats coiffés de toques à plumets ont des expressions étranges de férocité.

4. Flagellation.

5. Notre-Seigneur condamné à mort. Pilate se lave les mains.

6.Notre-Seigneur portant sa croix. Au haut de la même baie.

. Le crucifiement, comprenant les trois baies, du milieu. - Malheureusement les personnages de la baie centrale ont disparu et ont été très inhabilement remplacés. En les reconstituant d'après ce qui existe à Tourc'h, nous aurons : Notre-Seigneur en croix; saint Longin à cheval lui perce le côté de sa lance; la Madeleine au pied de la croix. Sous le larron de droite on voit la Vierge éplorée, soutenue par saint Jean et par une sainte femme; à l'arrière-plan, deux juifs debout, puis un soldat casqué et un pharisien à cheval. Sous le larron de gauche, un centurion au costume très riche, monté sur un magnifique cheval, et au second plan, le prince des prêtres et un pharisien aussi à cheval. Le bon larron rend le dernier soupir, et son âme sous la forme d'un petit enfant nu, est portée au ciel par un ange, tandis que celle du mauvais larron est emportée par un démon hideux .

. Mise au tombeau. La Sainte-Vierge tient la main gauche de son divin Fils, en même temps que l'une des saintes femmes tient la droite et oint de parfums le corps sacré. Joseph d'Arimathie et N'icodème soutiennent la tète et les pieds en le déposant respectueusement dans le sépulcre. Derrrière on reconnaît saint Jean, une des trois Marie, et Marie-Madeleine qui essuie ses larmes.

Résurrection, Notre-Seigneur sort glorieux du tombeau. On voit les gardes endormis ou renversés.

Le tympan.

Au sommet du tympan, dans le soufflet supérieur, le Père-Eternel, en tiare et chape, bénissant de la main droite et tenant de la main gauche le globe du monde.

Plus bas, les instruments de la passion: la croix, la lance, l'éponge, le marteau, les tenailles et le manteau de pourpre, puis la colonne de la flagellation, les verges, le fouet, un autre marteau et le glaive de saint Pierre.

Dans les côtés, un ange tenant une aiguière sur son plateau, un autre ayant en main une lanterne.

Six des soumets de ce tympan contiennent des blasons. (C'est à l'obligeance de M. Ducrest de Villeneuve que je dois ces notes sur les blasons des vitraux de Saint-Mathieu.). .

N° 1. L'écu de France, soutenu par deux anges, entouré du cordon de l'Ordre de Saint-Michel et surmonté d'une couronne non fermée, à fleurons fleurdelisés.

N°2. Mi-parti de France et de Bretagne, supporté par deux anges: avec le même cordon et la même couronne.

N°3. Ecartelé, 1 pallé de 6 pièces d'argent et d'azur ,Rosmadec). 2 d'azur au lion d'argent (Pont-Croix). Les deux autres pièces sont frustes.

N°3 Ecartelé, 1 pallé d'argent et d'azur (Rosmadee). 2, (remanié, 3 d'azur au lion d'argent. 4, remanié.

N° 5. Ecartelé, 1 et 3, les mêmes, les autres pièces remaniees.

N°6 . Ecartelé. 1 d'azur au léopard d'or contourné . 2 et :3 refaits à la fantaisie du vitrier. 4, d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or (du Quélennec). Ces quatre derniers écus sont entourés du collier de l'ordre de l'épi.

 

 Verrière nord. 

Au haut de cette fenêtre sont trois panneaux historiés.

-Saint Yves, vêtu d'une robe bleue ou violette, sur laquelle est un autre vêtement blanc, plus court, en forme de surplis et camail, avec mouchetures d'hermines. Devant lui, à genoux, un pauvre portant besace. Au-dessous est une longue inscription gothique.

-Saint Yves, costumé comme précédemment, à genoux . devant un ange vêtu d'une robe bleue, avec ailes vertes.

-Un saint solitaire, probablement saint Fiacre, prêchant deux petits personnages agenouillés à ses pieds. Les blasons qui surmontent ces scènes sont: En supériorité, de Bretagne. Au-dessous: 1 Un écu portant de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or . Plus bas, dans le même panneau, un autre écu mi parti de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et losangé d'argent et de sable (L'Honoré). 2. Ecu brisé, et au-dessous un autre écu portant parti: de sable à un demi-chevron d'argent et à un annelet et demi d'or et d'azur à une demi croix pattée d'argent.

Verrière sud

N° 1, Ecu surmonté d'un heaume à cimier très orné taré de face, portant parti, au premier: coupé 1 d'argent à la macle de sable (Lohéac), 2 d'argent à la quintefeuille de gueules (Le Baud): au 2e ; écartelé d'azur au lion passant d'or, 2 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys (Quélennec) ; d'argent à la fasce de sable (?) ; 4 d'azur à la croix d'or (Lesongar?) ; chargé au cœur d'un écussonnet portant d'argent à 3 trèfles d'azur, (Lagadec?)

N° 2. D'azur au sautoir d'or, cantonné de quatre croisettes d'or.

N° 3. Parti du précédent et d'or au croissant d'azur.

N° 4. D'argent a la quintefeuille de gueules (Le Baud).

N° 5. Parti d'argent à une demi quintefeuille de gueules et d'argent à un trèfle et demi d'azur (Le Baud et Lagadec).

N° 6. Parti d'azur à un demi sautoir d'or cantonné d'une croisette et deux demi-croisettes de même, et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 

Date de la consécration de l'église.

Lorsque l'ancien autel en pierre fut démoli, pour faire place au maître-autel actuel, on trouva dans le sépulcre des reliques une boîte en plomb de 0 m. 10 de 1ongueur sur 0m. 08 de largeur et 0 m. 038 de hauteur, portant sur son couvercle deux écussons ayant la quintefeuille de Le Baud, l'un frappé à l'estampille, l'autre gravé au trait . Le dessous de cette cassette porte, gravée au burin en l'inscription suivante. Anno Dni millesimo quingentesimo Decimo quarto die vigesima octava Mensis octobri fuit hec basilica Consecrata procurante dno Guillelmo Le Baud canonico corisopiten islius Parochie vicario et originario. L'inscription se termine encore par la quintefeuille des Le Baud, et ceci nous explique aussi la présence de ces armes au bas des meneaux de la grande fenêtre nord et dans les vitraux du côté midi. Cette date de 1514 assignée à la consécration de l'église semblerait indiquer que le chiffre de 1558 qui surmonte la porte nord est la date d'une adjonction postérieure.

— ANDRÉ (Auguste), 1877, "De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne",  Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine, Volumes 11 à 12 tome IX, Rennes Ch. Catel, 1877 page 309 et sv

https://books.google.fr/books?id=Q8wwAQAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

"L'église Saint-Mathieu de Quimper présente aussi des vitraux du plus grand prix. M. Philippe-Lavallée a également procédé à leur description détaillée, avec le développement nécessaire à raison de leur mérite particulier et de l'intérêt des sujets qu'ils représentent. On ne saurait, sans priver les lecteurs de cette importante source d'instruction, ne point donner ici ce travail en entier:

« Il n'y a dans l'église Saint-Mathieu à s'occuper que de trois fenêtres. Une seule, celle du fond du chœur, est entièrement garnie de ses anciens vitraux; deux autres, celles qui éclairent ce qu'on appelle le transept, n'ont conservé que les vitres qui en décoraient le tympan. On va les décrire l'une après l'autre.

 Fenêtre du fond du chœur. 

La partie rectangulaire comprise entre l'appui et la base du tympan a environ 2 mètres 50 de largeur sur une hauteur de 3 mètres; quatre meneaux droits la partagent en cinq panneaux terminés par de petits arcs cintrés, excepté celui du milieu, qui se relève en accolade.

Le tympan, formé par une ogive surbaissée, haut d'un peu moins de 2 mètres, est découpé en flammes et en cœurs ; cinq flammes assemblées comme les pétales d'une fleur en occupent le milieu; les cœurs remplissent le reste de l'espace.

Le sujet général contenu dans les cinq panneaux droits de la fenêtre est la Passion. L'artiste en a distribué, comme bordure, dans le bas de chacun d'eux et dans toute la hauteur des deux panneaux extérieurs, les différents épisodes : Jésus devant le grand-prêtre ; le Couronnement d'épines ; la Flagellation ; Jésus chez Pilate ; le Portement de croix ; la Mise au tombeau; la Résurrection glorieuse. 

Le panneau du milieu se distingue du reste de la verrière par le style sec du dessin, par le peu de richesse du coloris et un agencement moins pittoresque des figures; il représente l'arbre de la croix portant le corps de Notre-Seigneur, et accosté de six personnages debout, placés deux par deux les uns au-dessus des autres, et dont les deux plus élevés sont la Sainte Vierge et saint Joseph. Ce panneau paraît être du xv° siècle. On doit, au surplus, se référer ici à l'observation faite relativement à la maîtresse vitre de la cathédrale. Par contraste, les deux panneaux adjacents semblent les plus beaux de cette fenêtre. Dans celui de gauche, le bon larron en croix, et, au pied de la croix, les saintes femmes; au-dessus de la tête du bon larron, dont l'attitude et la physionomie expriment la résignation calme que la tradition lui attribue, un ange emporte vers les cieux l'âme du pécheur converti, sous la figure d'un jeune enfant. L'âme du mauvais larron, dans l'autre panneau, est aussi emportée sous la figure d'un enfant, mais par un démon. Le corps raidi, les membres contournés, le visage furieux du réprouvé, accusent on ne peut mieux son désespoir et la malédiction qu'il subit. Les soldats entourent le pied de la croix. Toute cette composition, exception faite du panneau central dont il a été parlé tout-à-l'heure, porte les caractères du xvie siècle. Outre la richesse du coloris et les costumes qui appartiennent à cette époque, on retrouve dans la largeur et la correction du dessin, dans la disposition habile des groupes, dans l'étude et l'exécution exacte des détails, le système des artistes verriers qui, ne se préoccupant plus alors de subordonner leur composition à l'ensemble architectonique du monument qu'ils décoraient, faisaient de leur travail une œuvre d'art particulière et complète par elle-même; leur objet principal n'était plus, comme aux siècles précédents, de modifier d'une certaine manière la lumière répandue sur les lignes architecturales, pour les mieux faire ressortir, mais d'étaler aux yeux de véritables travaux qui faisaient oublier l'architecte pour ne plus laisser paraître que le peintre et le dessinateur. Qu'il y eût en cela progrès ou dégénérescence, c'est une question qu'il n'y a point à décider ici. On ne décrira pas avec plus de détail les différents épisodes de la Passion reproduits sur la vitre dont on s'occupe; les motifs en sont trop connus et trop fréquemment traités pour fournir des observations nouvelles et intéressantes.

LE TYMPAN

On passera donc au tympan de cette fenêtre. On a fait connaître plus haut la disposition des cœurs et des flammes qui composent le réseau de ce tympan. Pour plus d'ordre et de clarté dans l'examen des sujets qu'ils contiennent, il faut supposer ces compartiments partagés en quatre rangées horizontales. La première, en commençant par le haut, se composera d'un compartiment; la deuxième de deux ; la troisième de quatre; la quatrième de quatre; puis on décrira successivement dans chaque rangée les compartiments dont elle se compose, en commençant par la gauche. 

Première rangée, point central et supérieur de la vitre : le Père-Éternel en bénédiction. 

 Deuxième rangée : 1° divers instruments de la Passion : la croix, la lance, l'éponge, le marteau, les tenailles, la tunique; 2° les autres instruments de la Passion : la colonne, les cordes, les verges, le marteau, le sabre, l'oreille de Malchus.

Troisième rangée : 1° un ange assis portant des vases sacrés; 2° l'écusson de France porté par deux anges; 3° l'écusson mi-parti de France et de Bretagne, porté de même; 4° un ange assis portant des emblèmes religieux. Cette figure est, ainsi que celle qui lui correspond, particulièrement remarquable pour la grâce de la pose et la pureté du dessin.

 Quatrième rangée :

1° un écusson appartenant à la famille des Rosmadec, qui a fourni à Quimper un évêque et deux gouverneurs. L'écu représenté ici est écarlelé : au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces, qui est de Rosmadec; au 2° d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch); au 3e coupé d'or et de gueules au chef d'hermines (ceci est sans doute une erreur de l'ouvrier qui a réparé les vitraux; ce quartier de l'écu devait être de gueules à la fasce d'hermines, qui est de La Chapelle, une des alliances des Rosmadec); au 4e d'hermines (on ne sait d'où vient ce 4" quartier; c'est peut-être encore une réparation maladroite);

2° autre écusson des Rosmadec, écartelé au 1er palé d'argent et d'azur de 6 piéces; au 2e de gueules. à 4 macles d'argent, qui est de Molac; au 3e d'azur au lion d'argent; au 4e de gueules à la bande d'hermines (ce 4e quartier paraît encore faussement rajusté). On vient de dire que le 3° quartier de cet écusson, de gueules à 4 macles d'argent, était de Molac. Toussaint de Saint-Luc, en donnant les armes de Rosmadec, attribue aux Molac neuf macles d'argent sur champ de gueules, au lieu de quatre; mais ces 4 macles d'argent se retrouvent attribuées aux Molac dans la généalogie de Sébastien, marquis de Rosmadeuc, baron de Molac et gouverneur de Quimper, donnée par d'Hozier en tête de l'Histoire de Bretagne de Lebaud. Les 9 macles figurent aussi dans cette généalogie, mais comme venant des Rohan. Ce sont, en effet, les armes bien connues de cette illustre famille, avec des émaux différents. Au reste, il y a nombre d'armoiries dans lesquelles la quantité des figures a varié avec le temps. Peut-être aussi ces 4 macles étaient-elles les armes primitives de la famille de Molac, qui n'aurait pris les 9 macles qu'après son alliance avec la famille Le Sénéchal de Carcado, à qui elles appartenaient comme ramage de Rohan; 

3° ce dernier écusson est entièrement indéchiffrable; on y voit une fleur de lys d'azur sur champ d'argent, et d'autres signes plus ou moins héraldiques. Alain de Rosmadec, capitaine du ban et arrière-ban des gentilshommes de Cornouaille, épousa en 1505 Jeanne, dame de La Chapelle et de Molac. C'est donc dans cette période que la vitre fut peinte.

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Fenêtre du côté Sud. 

— Il reste fort peu de chose à dire pour terminer la description des vitraux de Saint-Mathieu. Les deux fenêtres qui sont encore a examiner n'ont conservé de leurs anciens vitraux que ceux qui en garnissent le tympan. Le réseau de cette fenêtre se compose de huit compartiments, occupés, à l'exception d'un seul, par des armoiries ou des fragments d'armoiries. On va décrire successivement chacun d'eux, en suivant le même ordre que pour la grande fenêtre du chœur, et en les désignant par les lettres A, B, C, etc.

— A. Ce compartiment, placé en supériorité, ne contient que les instruments de la Passion.

— B. et C. Deux fragments d'un grand écusson supporté par deux lions, timbré d'un casque de face d'argent grillé d'or et entouré du cordon de Saint-Michel; on peut le blasonner ainsi : êcarlelé au 1er d'argent à une macle d'azur, qui est Tréanna; au 2e parti d'azur au lion d'argent et d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys d'or, qui est Quélennec; au 3° d'argent à la quintefeuille de gueules; au 4° parti d'argent à la fasce de sable et de sinople à la croix d'or; sur le tout d'argent à 3 trèfles d'azur, qu'on croit être Lagadec. 

— D. Écusson : d'azur au sautoir d'or accompagné de 4 croisettes de même.

 — E. Écusson : parti du précédent et d'or au croissant d'azur accompagné de 2 croisettes de même.

— F. Écusson : d'argent à la quintefeuille de gueules. 

— G. Écusson : parti du précédent et d'argent à 3 trèfles d'azur. 

— H. Écusson : parti d'azur au sautoir d'or et d'argent à la quintefeuille de gueules.

 On manque de documents pour établir ici autre chose que la description sèche que l'on vient de lire. Pourtant, s'il était permis d'émettre quelque conjecture, on ferait remarquer que les armoiries qui se répètent le plus souvent dans ces divers écussons, et qui par conséquent peuvent jusqu'à un certain point désigner la famille à laquelle elles se rattachent toutes, sont d'argent à la quintefeuille de gueules. Ces armes peuvent appartenir à plusieurs familles, mais ici elles semblent convenir plus particulièrement à celle de Le Baud, à laquelle Guy Leborgne et MM. L. de Laubrière et Pol de Courcy s'accordent à attribuer cette quintefeuille de gueules sur champ d'argent. Cette conjecture ne paraît point trop hasardée, lorsque l'on considère qu'un Jehan Le Baud figure parmi les nobles de Saint-Mathieu dans la montre de l'évêché de Cornouaille, de 1481 (Fréminville, Antiquités du Finistère, t. II), et qu'on se rappelle ce Guillaume Le Baud, sénéchal du Présidial de Quimper en 1590, qui paraît avoir été dans le parti royal l'un des plus rudes adversaires du chanoine Moreau, conseiller au même siége, lequel tenait pour la Ligue et le duc de Mercœur.

Toute la partie inférieure de la fenêtre est remplie par une vitrerie moderne.

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Fenêtre du côté Nord. 

— Cette fenêtre, dont le réseau est fort simple, ne présente que trois écussons, savoir :

1° en supériorité, d'hermines plein surmonté de la couronne ducale, entouré de la cordelière. Cette cordelière et l'époque à laquelle la vitre se rapporte par le choix des sujets, et qui ne peut être que le xve siècle, indiquent que ces armes sont celles de la reine Anne. On peut s'étonner de lui voir attribuer les armes pleines de Bretagne, au lieu de l'écu parti de France et de Bretagne, puisque la cordelière, signe distinctif des veuves, selon Vulson de la Colombière, n'a pu accompagner les armes de cette princesse qu'après son mariage et après la mort, en 1498, de son premier mari, le roi Charles VIII; mais on l'a sans doute considérée ici seulement comme duchesse de Bretagne;

2° le deuxième écusson est parti de sable au chevron d'argent, accompagné de 3 annelets d'or et lozangè d'argent et de sable chargé d'une colice de gueules; le canton dextre de ce parti paraît chargé de figures qu'on n'a pu distinguer. On peut présumer que ce sont les armes des Lhonoré sieurs de Kérambiquet, famille distinguée de Quimper, qui portait : losangè d'argent et de sable, à la cotice de gueules, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier du même

3° le troisième écusson est : parti de sable au chevron d'argent accompagné de 3 annelets d'or et d'azur à la croix pattée d'argent

Les trois autres compartiments de la vitre contiennent divers épisodes de la vie de saint Yves, official de Tréguier, mort en 1303. Dans le premier, le saint, revêtu de son costume d'official, donne son capuchon à un pauvre qui lui demandait l'aumône (Albert Legrand, Vies des Saints de Bretagne, p. 161). Le second le représente vêtu de même, à genoux devant un ange. Dans le troisième, deux personnages sont à genoux devant lui; derrière le saint on aperçoit une maison ; ce sujet rappelle sans doute la charité de saint Yves, qui logeait et nourrissait les pauvres dans ses presbytères de Trédrez et de Lohannec'h, et qui fonda pour eux un hôpital dans son manoir de Kermartin (ibid.). Ainsi qu'on l'a dit plus haut, le style du dessin, l'agencement des figures, le coloris de cette vitre lui assignent la date de la fin du xv° siècle !. »

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— COUFFON et LE BRAS,  http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/Quimper.pdf

"Elle comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés doubles, un transept et un choeur de deux travées avec bas-côtés doubles également et chevet à trois pans. Construite par l'entreprise Hardi sur les plans de l'architecte Bigot fils, elle fut commencée en février 1895 et consacrée le 21 septembre 1897. La tour et la flèche octogonale cantonnée de quatre clochetons avaient été construites en 1846-1847 sur les plans de l'architecte Joseph Bigot puis démontées et surhaussées par son fils. C'est un édifice de style flamboyant.

La nef soutenue par des arcs-boutants est éclairée directement par des fenêtres et de faux triforium. Les arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers cylindriques. Le porche ouest, sous la tour, s'ouvre par une arcade trilobée à voussures profondes et accolade à fleuron. Au droit de la première travée, chapelle des fonts à trois pans au nord et chapelle identique au sud.

3. Vitraux : maîtresse vitre du XVIe siècle représentant la Passion d'après le carton de Jost de Negker (C.). La scène de la Crucifixion, au centre, fut reconstituée en 1897 d'après le vitrail de Tourc'h sensiblement contemporain et dû au même atelier. Neuf scènes de la Passion accompagnent la Crucifixion dans le registre inférieur et dans les lancettes extrêmes. Les deux fenêtres qui encadrent la grande verrière ont des vitraux représentant des scènes de la vie du Christ et sont datées de 1896 (sans mention d'atelier). Les autres fenêtres : atelier Lepètre de Rouen, déambulatoire, 1896 ; - atelier Saint-Clément de Nantes au transept sud (Couronnement de la Vierge, 1898) ; - atelier Champigneulle au transept nord (Apparition du SacréCoeur) ; - atelier Florence de Tours dans les bas-côtés, 1897-1900."

- Chapelle Notre-Dame du Paradis ou du Parvis, touchant l'église Saint-Mathieu, détruite vers 1830. Construite vers 1528, elle servit aux Ursulines de 1627 à 1679 ; elle fut l'objet d'un long procès entre les religieuses et la fabrique de Saint-Mathieu. Le clocheton est remonté au fond du jardin de l'ancien évêché

— FAUJOUR (Marc), 2016, L'héraldique des seigneurs de Kergournadec'h et des familles alliées dans le haut-Léon 1275-1721, Ed. Marc Faujour, Nantes, 205 p. Voir la généalogie des Rosmadec.

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

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"D'avant la date de la démolition de l’ancienne église, nous   possédons plusieurs descriptions de vitraux anciens qui s’y   trouvaient. Dès le début du XIXe siècle, plusieurs « antiquaires » de l’époque s’y sont intéressés.
Cette fenêtre du chevet, actuellement une Passion fortement restaurée, présentait des panneaux de vitraux des XVe et XVIe siècle. Ces derniers étaient, semble-t-il, peu nombreux,
Il est à noter,qu'à une certaine époque,  cette fenêtre axiale avait le bas de ses lancettes bouché par de la maçonnerie jusqu’à 1, 60m.
 Du XVe siècle, on relevait un Christ en croix accosté de six personnages debout placé deux par deux, les uns au-dessus des autres, les plus élevés étant la Vierge et saint Joseph. Auguste André,livre"de la verrerie"1878;

Ce panneau central était accompagné de deux panneaux avec les deux larrons.
1893, On relève que les vitraux ont été maltraités et dénaturés par une restauration datant de quelques quarante années. Ottin dans son livre "Le Vitrail" y voit  une Circoncision qui occupe la partie inférieure de l’Arbre de Jessé. Existait donc des restes d’un Arbre de Jessé, provenant probablement d'une autre baie, qui disparut comme beaucoup d'autres lors de cette reconstruction de 1896. Le verrier restaurateur, Florence, de Tours, en du faire tout bénéfice.

Le tympan, en dehors d’un Père Eternel et des instruments de la Passion, présentait au moins quatre écussons des familles de Rosmadec, La Chapelle, Molac, Le Sénéchal de Carcado.

Dans ce tympan  on relevait  aussi au soufflet supérieur le Père Eternel dominant les Instruments de la Passion.Sur les côtés un ange tenait une aiguière sur un plateau, un autre avait une lanterne.

Dans six soufflets, on relevait l’écu de France, soutenu par 2 anges, lequel était entouré de l’ordre de Saint-Michel surmonté d’une couronne non fermée, à fleurons fleurdelisés.

Puis, on trouvait un écu mi parti France Bretagne, avec 2 anges et même cordon et même couronne, puis les écus de Rosmadec et de Pont-Croix. Certains  remaniés, d’autre refaits à la fantaisie du vitrier, deux-ci étaient entourés du collier de l’épi.

Description de la Passion.

Il s’agit d’une baie à 5 lancettes de 0, 56 centimètres de large et  de 5  mètres, 57 de haut, du moins pour les quatre lancettes entourant la lancette centrale dont la largueur varie et est de 0, 62 centimètres et la hauteur est portée à 5, 70. L’église est consacrée le 28 octobre 1514, le vitrail  est même  postérieur à 1547.

Chaque lancette est composée de six panneaux de vitraux et ne présente par contre pour les deux extérieures que trois scènes Les panneaux B1B2C1C2D1D2 ont chacun une scène figurée. Les panneaux centraux, soit B3, B4, B5, C3, ,C5,D3, D4, D5, font partie d’une même scène. Les têtes de lancettes ont tous des dais gothiques sur fonds alternés bleus et rouges. Le réseau composé de onze éléments présente des armoiries, des anges, un Père Eternel et. des instruments de la Passion.

Nous sommes bien devant une Grande Passion, XVIe, sujet que Durer,1471-1528, a énormément apprécié. Et ces gravures ont divulgué largement une iconographie déjà fixée dans ses grandes lignes, bien avant la publication des Grande et Petite Passion (1507-1511)  qui ont disparus, tel un Arbre de Jessé, une Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, une Circoncision, que cinq sujets : Jésus devant le grand prêtre, le couronnement d’épines, la flagellation, Jésus devant Pilate, le Portement de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection. De plus, le bas des lancettes est bouché par de la maçonnerie.

La restauration, le vitrail,classé Monument Historique, avec les compléments, est confiée à l’atelier Florence de Tours. . Pour remplacer les partis manquantes, cet atelier prend  le  calque  de la Marie Madeleine de la Passion de l’église de Tourc’h, et selon l’abbé Peyron, d’autres scènes sont copiées sur la Passion de l’église d’Ergué-Gabéric. Pour s’aider, ce restaurateur pouvait avoir tous les éléments indispensables avec certaines Passions, comme à La Roche-Maurice ou La Martyre. Son auteur est probablement le peintre verrier Le  Sodec de Quimper. Tout porte à y croire, entre autre ses textes.

Ce vitrail, comme tous les vitraux anciens, fut déposé et mis en lieu sûr durant la guerre 39-45.

Jardin des Oliviers, le baiser de Judas, Jésus devant le grand prêtre, la Flagellation, en partie ancienne, le Couronnement d’épines, anciennes,, pour remonter aux panneaux A3, A4,A5. Jésus devant Pilate, ancien, le Portement de Croix. Ancien, Arrivé  là c’est la grande scène de la Passion, que l’on quitte pour la Résurrection et la Mise au Tombeau., ces deux anciens.
Notes :
Chevaux proches des autres vitraux des Le Sodec avec texte NOSVEOR.

Rouges très attaqués.
Le bon larron moustache à la Henri IV, cheveux bien peignés avec cuche. Sourcils à la banane dans portement de croix. Personnage avec tache de maladie (rougeole)
Les autres baies de l'église.qui ont disparus
Une fenêtre du côté Sud ne conservait que des armoiries ou des fragments d’armoiries posés dans son tympan. Il s’agissait des familles de Tréanna, Quélennec, Lagadec et Le Baud. Le bas était rempli d’une vitrerie dite « moderne », sans aucune description. A mon avis, un travail du peintre vitrier Quimpérois Cassaigne.
Du côté Nord, encore une baie avec des armoiries dans un réseau de tympan à trois éléments avec les armes d’Anne de Bretagne pleines et celles des L’Honoré, (au-dessus)
 Les trois lancettes de cette baie présentaient divers épisodes de la vie de saint Yves, dont saint Yves donnant son capuchon à un pauvre, saint Yves à genoux devant un ange. Ailleurs il reçoit deux personnages à genoux sur un fond de maison.    Ce sujet peut rappeler la charité saint Yves. Ce vitrail était donné des années 1489-1499.
Les scènes de la vie de Saint-Yves  telles qu'elles  sont décrites ici, se trouvent actuellement depuis
1914 à l'Evêché de Quimper, dans la chapelle
 privatif de l'évêque.Comme le montre la photo
ci jointe, la première scène s'y retrouve;
Mais pour la seconde, ce n'est pas un ange mais une femme à qui il donne un vêtement.

Ces vitraux auraient été vus au XIX° siècle en place à la Cathédrale de Quimper soit dans les fond baptismaux, soit dans la chapelle des gouttes de sang;
Une autre chapelle, celle des de Kerdour contenait en 1632 un vitrail figuratif, dont on ne connaît pas le sujet. Au pignon ouest, au-dessus de la porte principale, le relevé de prééminences de Claude Bourricquen présente une baie à deux lancettes trilobées surmontées de trois jourrs, mais  ici on n’a de preuve que de 1642;dans la lancette centrale, un Christ en croix, est sur un petit Golgotha avec os et crane d’Adam.. Au pied de cette crucifixion, se voyait les armes des L’Honoré, tandis que dans le tympan, au dessous des armoiries mi-France mi-Bretagne, entourées du collier de saint Michel, sur fond rouge, on trouvait deux oculi avec personnages.Ceux-ci se révèlent être des anges musiciens annonçant probablement la Résurrection.

Après vision de clichés de la fondation Astor, cette fenêtre, lors de la démolition de l'église, possédait des vitraux kaléidoscope de Cassaigne.

Restauration en Avril 2006 par l'atelier Quimpérois le bihanvitraux

http://jeanpierrelebihan2.over-blog.com/article-18485675.html

http://lebihanvitraux.over-blog.fr/article-19178513.html

 

— PHILIPPE-LAVALLÉE , 1847 « Essai sur les vitraux existant dans les églises du canton de Quimper », dans Bulletin, Classe d'archéologie, Association Bretonne, Rennes, page 267

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2074644/f416.image.r=quimper

 

— LE GUENNEC (Louis ),1984, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Les Amis de Louis Le Guennec, 1984 - 653 pages page 110.

"Armoiries à Saint-Mathieu Dans la maîtresse-vitre on trouve : 1. France plein. 2 mi-parti France et Bretagne, au second rang 4 écussons de Rosmadec et alliances. 1 écartelé au 1 d'un pallé d'azur et d'argent qui est Rosmadec, au 2 d'azur à  lion d'azur [sic] qui est Pont-Croix, au 3 d'azur au château à 3 tours d'or qui est Tivarlen, au 4 d'or burellé de sable qui doit être Lespervez. 2. Écartelé au 1 de Rosmadec , , au 3 de Pont-Croix, au 2 et 4 d'un écartelé d'azur à 5 billettes d'argent au sautoir qui est Thomelin et de gueules plein (qui paraît être une restauration moderne). 3. Écartelé au 1 de Rosmadec, au 2 de gueules  à 4 mâcles d'argent qui est Molac, au 3 de Pont-Croix, au 4 de gueules à la fasce d'hermines qui est La Chapelle. 4 écartelé au 1 4. Écartelé au 1 de Rosmadec, au 2 d'azur au léopard  d'or, au 3 de Pont-Croix, au 4 d'hermines au chef de gueules chargé de 3 fleurs de lys qui est Quélénnec."

— LE ROY (Yves), 1898, Paroisse Saint-Mathieu de Quimper, mon clocher, Quimper.

http://infobretagne.com/quimper-saint-mathieu.htm

 

Il est permis de croire que la première église érigée, à Quimper, sous le vocable de Saint-Mathieu, l'a été à l'époque où, suivant une respectable tradition [Note : Saint Mathieu, apôtre de l'Ethiopie, y a été martyrisé, et son corps est maintenant dans l'église de Salerne, en Italie. La translation de ses restes d'Ethiopie à Salerne ne s'est pas faite directement. Les leçons du Propre du bréviaire de Salerne, pour le jour où l'église métropolitaine de cette ville célèbre la fête de la Translation du glorieux Apôtre, disent que son corps resta, pendant assez longtemps, dans le pays de Léon, en Bretagne. ? Paulinien, évêque de Léon, vers le Xème siècle, a écrit lui-même l'histoire de l'arrivée du corps de saint Mathieu en Armorique], des navigateurs bretons, venant des côtes d'Ethiopie, apportèrent avec eux, sur leur navire, le corps du saint Apôtre, et firent élever en son honneur, pour l'y déposer, à la pointe la plus avancée de la presqu'île de Léon, un monument devenu, dans la suite, la célèbre abbaye de Saint-Mathieu. C'est, vraisemblablement, vers la même époque, que fut fondée l'église de Saint-Mathieu, de Morlaix, qui a été, jusqu'à la Révolution, un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Mathieu Fin-de-terre.

 

Quoi qu'il en soit, de cette tradition et du temps, difficile à préciser, où l'événement qu'elle rapporte s'est accompli, il est certain, du moins, qu'une église, de style roman, a précédé la vieille église que nous venons de voir disparaître. Celle-ci avait été construite à la fin du XVème siècle, de 1498 à 1515. Elle n'était pas jadis telle que nous l'avons connue dans ces derniers temps. Jusqu'en 1844, une tour, indépendante de l'église, s'élevait sur le même plan que sa façade, dans son prolongement vers le Nord. Un passage existait sous cette tour. Il y avait aussi, accolé au mur Nord de l'église, un petit édifice, la chapelle de Notre-Dame du Paradis ou du Parvis [Note : Le cimetière s'appelait autrefois le paradis ; de là vient sans doute le nom donné à cette chapelle, qui se trouvait près de l'entrée du cimetière], dont l'usage fut concédé aux Religieuses Ursulines, à l'époque de leur établissement à Quimper, mais qui fut la source de bien des difficultés et de nombreux litiges entre elles et la Fabrique de Saint-Mathieu, jusqu'au jour où elles eurent leur église propre, cette modeste construction qui se remarque encore à l'extrémité de la Maison de Justice.

Les principales raisons qui, en 1844, décidèrent à abattre cette tour, étaient qu'elle menaçait ruine, et que l'église était trop petite les jours de grande solennité. On profita de la circonstance pour l'allonger d'une travée.

Dans notre nouvelle église, nous avons conservé le portail et le clocher de 1844. Avant de les démolir, on avait eu soin d'en numéroter les pierres, et on les a rétablies dans l'ordre qu'elles occupaient dans la construction, mais en ajoutant plusieurs assises de pierres neuves au portail, afin de l'exhausser, et en donnant aussi environ quatre mètres de plus d'élévation à la flèche et aux clochetons.

Notre clocher actuel est à 52 mètres au-dessus du pavé de la rue : il a 10 mètres de plus que l'ancien ; et la longueur totale de l'église, à l'extérieur, est de 54 mètres, de 47 mètres 50, à l'intérieur. Sa largeur intérieure est de 20 mètres, et sa hauteur, sous clef de voûte, d'environ 15 mètres. Les bras du transept n'ont, chacun, que 2 mètres de profondeur. L'église, bien remplie, peut contenir 1.500 personnes assises.

PRINCIPALES DATES SE RAPPORTANT A LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE.

1er Mai 1892 : Annonce de la souscription.

27 Décembre 1893 : Adjudication des travaux.

20 Janvier 1894 : Dernière messe célébrée dans la vieille église.

17 Mars 1894 : Pose de la première pierre dans les fondations.

1er Mai 1894 : Bénédiction de la première pierre par Mgr. Valleau.

13 Décembre 1896 : Prise de possession de la nouvelle église.

21 Septembre 1897 : Consécration de l'église par Mgr. Valleau.

L'architecte a été M. Gustave BIGOT, architecte honoraire du département.

ENTREPRENEURS :

M. René HARDY, de Nantes, pour la maçonnerie ;

M. KERALUM, de Quimper, pour la charpenterie ;

M. GOURMELON, de Morlaix, pour la couverture et la zinguerie ;

M. SICOT, de Quimper, pour la plâtrerie ;

M. LORIT, de Quimper, pour la serrurerie ;

M. PERRET, de Quimper. pour la vitrerie et la peinture ;

M. J.-L. NAOUR, de Quimper, pour les travaux réservés : clocher, portail, oeuvres d'art, meneaux des fenêtres.

Le devis primitif de tous les travaux montait à 218.150 fr. 00. Au règlement définitif des comptes, il a été payé 250.343 fr. 02 [Note : Les paroissiens de Saint-Mathieu, si heureux de leur église, ne sauraient oublier que la vénérable Mme Bonnemaison a un droit tout particulier à leur reconnaissance et à un souvenir dans leurs prières. Sans sa grande générosité, l'oeuvre de la reconstruction de l'église n'aurait pas pu être tentée de si tôt].

MEMBRES DU CONSEIL DE FABRIQUE lors de l'adjudication. M. LAIMÉ, président ; M. Y. LE ROY, recteur ; M. ASTOR, maire ; M. H. DE COUESNONGLE, trésorier ; M. DE COATGOUREDEN, secrétaire ; M. ALIX ; M. MAGRÉ.

MOBILIER DE L'EGLISE. Il n'y a, dans l'église neuve, de l'ancien mobilier, que le vitrail de la Passion, au fond de l'abside, les stalles du choeur, les tableaux du chemin de la croix, l'orgue, et, au bas de l'église, l'autel de la chapelle Saint-Antoine de Padoue, qui est l'ancien autel du Sacré-Coeur, moins son baldaquin et ses statues. Tout le reste a été acquis depuis la construction.

DETAIL DU MOBILIER avec les noms des artistes et fournisseurs.

VITRAUX.

MM. FLORENCE et Cie, peintres-verriers, Tours : les deux verrières neuves de l'abside et l'ancienne restaurée [Note : Ces trois verrières forment un triptyque où toute la vie de Notre-Seigneur est résumée : la verrière de gauche représente des scènes de la vie de Notre-Seigneur avant sa Passion, celle du milieu, la Passion, et celle de droite, des scènes de sa vie après sa résurrection], vitrail de Saint-Charles, vitrail de Sainte-Elisabeth, vitrail de Saint-Georges, vitrail de Saint-Martin.

M. LEPÈTRE, peintre-verrier, Rouen : les grisailles de la grande nef au-dessus du choeur, vitrail de Saint-Joseph, vitrail de Sainte-Anne, vitrail de Saint-Louis, vitrail de Saint-Yves, vitrail de Saint-Jean l'Evangéliste.

M. CH. CHAMPIGNEULLE, Paris : la grande verrière du Sacré-Coeur.

MM. GALLON et Cie, Nantes : la grande verrière de la Vierge.

M. LAUMÔNIER, Vannes : les grisailles de la chapelle des Fonts et de la chapelle Saint-Antoine de Padoue.

 

 

—PEYRON (abbé P.) 1893,  L'église Saint-Mathieu de Quimper , B.S.A.F. 1893 n° XX pages 16-39.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076230/f88.image

"M. de Courcy nous apprend que l'église actuelle de Saint­-Mathieu a été reconstruite de 1498 à 1515 , que le vitrail de la
maîtresse vitre est quelque peu postérieur à 1515, puisqu'il porte les armoiries des Rosmadec, en alliance avec celles de
la maison de la Chapelle et de Molac, dont Alain de Rosmadec épousa une fille en 1505 [sic]. M. de Courcy fait remarquer également, que les armes de Bretagne, entourées de la cordelière, qui surmontent le vitrail de saint Yves dans la fenêtre nord de l'église indiquent l'époque de veuvage de la reine Anne et feraient remonter cette vitre à l'année 1489-1499. »

 

VULSON (Marc de ), 1663,  La Science héroïque, traitant de la noblesse, de l'origine des armes, de leurs blasons, & symboles, des tymbres, bourlets, couronnes, cimiers, lambrequins, supports, & tenans, & autres ornements de l'escu ; de la devise, & du cry de guerre, de l'escu pendant & des pas & emprises des anciens chevaliers, des formes différentes de leurs tombeaux ; et des marques extérieures de l'escu de nos roys, des reynes, & enfans de France, & des officiers de la couronne, & de la maison du roy. Avec la Genealogie succincte de la maison de Rosmadec en Bretagne. Le tout embelly d'un grand nombre de figures en taille douce, sur toutes ces matières / par Marc de Vulson, sieur de La Colombiere, chevalier de l'Ordre de S. Michel, & gentilhomme ordinaire de la maison du roy. Paris, chez Sébastien Cramoisy.

Voir exemplaire BnF sur Gallica, ou bien, si maintenance :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2036294

Généalogie de la famille des Rosmadec, annexée au précédent :

http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2036294?docref=r0ZJjPT3g7AUTVQPZrXf9A

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Quimper
24 février 2020 1 24 /02 /février /2020 14:45
 

La baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit.

Verrière de la Vie de saint Gilles et de la Vie de saint Nicolas (Premier quart du XVe siècle).

 

 

 

 

  voir aussi :

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Cet article reprend celui du 15 mars 2014, avec de nouvelles photographies, et une attention plus grande aux fonds damassés aux oiseaux, pour les rapports que ceux-ci entretiennent avec les vitraux de Merléac, de la cathédrale de Quimper, et avec les baies de la cathédrale d'Évreux offertes par ... un évêque de la famille de Malestroit. 

 

Voir :

 

 

 

 

 

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PRÉSENTATION.

 

La baie 1, à gauche du chœur,  date du 1er quart du XVe siècle (1401-1425), mais elle a été restaurée en 1906 par l'atelier Hucher du Mans. C'est la plus ancienne des verrières  de Malestroit, et l'une des plus anciennes également en Bretagne, donnant un exemple des caractéristiques du gothique flamboyant : large emploi du jaune d'argent (découvert au XIVe), présence de la perspective (carrelage), fonds damassés, encadrement par des éléments architecturaux peints.

 Mesurant 6 mètres de haut et 2,40 m de large, elle comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 2 quadrilobes, 2 mouchettes, 1 soufflet et 4 écoinçons. Classé MH 1912, elle a été découverte dans la  seconde moitié du XIXe sous des parpaings.

On la divise dans sa lecture en deux registres superposées de scènes, inscrites dans de très importants encadrements architecturaux. Le registre inférieur raconte en quatre scènes la vie légendaire de Saint Gilles l'ermite (VIIe siècle), et le registre supérieur celle de saint Nicolas de Myre (IVe siècle).

Le tympan et les têtes de lancettes portent les besants d'or sur fond de gueules des seigneurs de Malestroit.

Les soubassements des deux registres et les dais du registre inférieur sont modernes : mais les couronnements et têtes de lancettes du registre supérieur conservent d'importants éléments originaux.

De même, les scènes de la première et de la quatrième lancettes sont modernes.

En résumé, les scènes anciennes sont (en désignant les lancettes A, B, C, D de gauche à droite) :

en bas pour la Vie de saint Gilles, BI , l'exorcisme, et DI, la Messe de saint Gilles.

en haut, pour la vie de saint Nicolas : BII le Saloir, et D I le Naufrage, avec leurs dais animés de personnages.

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Les verres anciens sont encadrés en rouge :

 

 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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I. LE REGISTRE INFÉRIEUR : QUATRE SCÈNES DE LA VIE DE SAINT GILLES.

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Saint Gilles est fêté depuis le XIIe siècle  le 1er septembre comme ermite,  saint abbé et martyr. Ses reliques, firent de l'abbaye Saint-Gilles du Gard un grand centre de pèlerinage et un relais sur le chemin de Compostelle.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_l%27Ermite

(Leçon des Matines (avant 1960)
Troisième leçon. Gilles, d’Athènes, et de sang royal, se livra dès sa jeunesse avec tant d’ardeur à l’étude des saintes lettres et aux œuvres de charité, qu’il semblait indifférent à tout le reste. Aussi, à la mort de ses parents, distribua-t-il aux pauvres tout son patrimoine, se dépouillant même de sa tunique, pour en revêtir un malade indigent qui fut guéri à ce simple contact. Plusieurs autres miracles ayant augmenté sa réputation, Gilles, craignant de voir son nom devenir célèbre, se rendit auprès de saint Césaire, à Arles. Il le quitta deux ans après, pour se retirer dans un désert, où il vécut longtemps dans une sainteté admirable, n’ayant pour nourriture que des racines et le lait d’une biche qui venait à lui à des heures réglées. Un jour qu’elle était poursuivie par la meute royale, cette biche se réfugia dans la grotte de Gilles, où le roi de France étant arrivé, pressa vivement le Saint de consentir à la construction d’un monastère en ce lieu. Le saint ermite, sur les instances du roi, prit à regret la direction du monastère, et après une administration pieuse et prudente de quelques années, s’endormit doucement dans le Seigneur.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 1.  Le saint retiré au désert, en prière, accompagné de la biche qui le nourrissait de son lait.

(entièrement refait);

Fond damassé bleu à rinceaux de feuilles trilobées et vrilles, comme dans le panneau suivant. 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 2 : Le saint exorcise un épileptique.

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Panneaux bien conservés, buste du malade restauré.

Fond damassé bleu à rinceaux de feuilles trilobées et vrilles.

Discret rehaut de jaune d'argent de la pupille du saint.

 

Carrelage en perspective, bicolore gris strié et jaune pâle. .

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inscription gothique : ÆGIDI  PTE CCuIOR. On attendrait S. AEGIDI PRAEDICATOR CONFESSOR

 

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L'épilepsie était considérée comme la conséquence de la possession par un démon, que l'on voit s'enfuir au dessus de la tête du malheureux.

Un élément précieux sur le plan documentaire (si elle est ancienne) repose sur les menottes imposées au malade : un bracelet métallique entoure chaque poignet, et une solide clavette les solidarise ; une goupille en permet l'ablation. Est-ce destiné à "protéger" la personne lors d'une de ses crises, ou bien à protéger l'entourage d'un acte dément, dans une confusion fréquente entre comitialité et aliénation ? On sait que, dans les asiles étaient employés les camisoles, les moufles, les chaînes, les chaises d'immobilisation et autres entraves.

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. Saint Gilles est représenté en Abbé, tenant une crosse de style gothique particulièrement ouvragée, au nœud octogonal en or et en argent et au crosseron largement découpé par des feuilles. L'embout à l'extrémité de la hampe est pointu.

 

 

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 3 : Confession de Charlemagne.

(entièrement moderne).

 Charlemagne n'osant pas avouer ses péchés, ceux-ci s'inscrivent sur un phylactère :   Superbia (Orgueil) ; Avaritia (Avarice) ; Luxuria (Luxure)   Invidia (Envie) Gula (Gourmandise) Ira (Colère) Acedia (Paresse) selon l'acronyme mnémotechnique SALIGIA. Le roi implore le saint et obtient l'absolution de ses fautes. Cet épisode (qui ne correspond pas à la légende médiévale) est relié à celui de la scène suivante.

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Le fond bleu damassé reprend le motif d'un oiseau pinçant dans son bec la tige d'un rinceau. Il serait intéressant de savoir si le restaurateur l'a observé sur des fragments anciens de la verrière, ou s'il s'est inspiré d'autres sites. C'est un point important puisque ce motif est exactement celui de la verrière des Malestroit à Évreux. Des calques ont-ils été conservés dans les archives d'Eugène Hucher, comme pour les vitraux de la cathédrale du Mans ?

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Comparer le damassé :

 

Verrière 205 de la cathédrale d'Évreux. Photo lavieb-aile.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 4. Messe de saint Gilles.

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Grisaille et jaune d'argent (orfèvrerie, couronne, ceinture, chape, sol carrelé, chevelure de l'ange) Remarquez le  rehaut des pupilles au jaune d'argent.

Fond damassé bleu à fleurs larges.

Chape damassé de fleurs d'or, à 6 pétales en étoile.

 un verre rouge en voûte du dais de la niche..

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Un roi assiste à une messe célébrée par saint Gilles et, lors de l'élévation, un ange apparaît portant un phylactère avec l' inscription ÆGIDII MTO KAROLI P~ETA REMIT. Si on se réfère à l'inscription figurant sur le tableau du Maître de Saint-Gilles, qui est Egidi merito remisa sunt peccata Karolo,  on peut déduire qu'il est écrit ici Ægidii merito Karoli Peccata rem.sunt, traduisible par "Par le mérite de Gilles les péchés de Charles sont remis (ou pardonnés)". 

L'épisode est célèbre et il est déjà représenté à Chartres dans le Vitrail de Charlemagne ou sur un pilier nord. La légende (Vita Sancti Aegidii et Vie de saint Gilles de Guillaume de Berneville, XIIe siècle) veut qu'un roi nommé Charles se confesse au saint, à l'exception d'un péché si horrible qu'il ne peut l'énoncer. Malgré les exhortations de Gilles, le roi Charles  conserve son secret.

La tradition médiévale voyait dans ce péché une relation incestueuse entre Charlemagne et sa sœur Gisèle ayant conduit à la naissance de Roland : l'Histoire poétique de Charlemagne (1865) par Gaston Paris donne deux sources à cette légende :

Source n° 1 : Karlamagnus-Saga (irlandais, fin XIIIe) I ; 36 :

Charlemagne eut à Aix un commerce illégitime avec sa sœur Gille [Gisèle ou Gisle]. Plus tard, il confessa à l'abbé Egidius tous ses péchés, mais il omit celui-là, le plus grave. L'abbé Egidius chantait la messe, quand l'ange Gabriel descendit des cieux et déposa une lettre près de la patène. Egidius l'ouvrit ; il y lut le péché du roi, et l'ordre que Dieu lui donnait de marier sa sœur à Milon d'Angers. Le fils qu'elle enfantera dans sept mois, ajoutait la lettre divine, est de l'empereur, et il devra en prendre soin. Egidius prit la lettre, l'apporta au roi, et la lui lit. Le roi s'agenouille, avoue son crime, et accomplit les ordres d'en haut : il donne sa sœur à Milon et le fait duc de Bretagne.

Source n° 2 : Légende latine ou Egidius de Provence (Boll. AA.SS  Sept.I, 299-314) dans sa traduction du XIIIe siècle ne spécifie pas la faute commise par le roi :

Entre ces coses prisa moult li rois le saint home qu'il daignast prier à nostre Seigneur pour lui : car il avoit fait I moult lait pechié que il n'avoit oncques à nului dit, ne au saint home ne l'osoit dire. Quant vint le diemence, et il cantoit le messe, il pria nostre Seigneur por le roi là où il estoit el canon. Lors s'apparut li angeles nostre Seigneur à lui, qui mist seur l'autel une chartre en qoi li peskiés le roi estoit escris tout comme il l'avoit fait, et pardonés li estoit par la prière saint Gille se il se repentoit tant seulement et le deguerpissoit... Et quand li prodrom vit le cartre, il rendist grâces à notre Seigneur ; si conta au roi ceste cose et le pechié qu'il ne li osoit dire. Li rois reconnut son pekié qu'il avoit fait, si li caï as piés, et si li pria qu'il li aidast envers nostre Seigneur par ses prieres, et li sains hom commanda que il plus ne le fesist.

 

On fit remarquer qu'il pouvait s'agir du roi Charles le Chauve, son petit-fils. Ou pour d'autres, au contraire, de Charles Martel, maire du palais, son grand-père.

En 1563, le Concile de Trente prit la décision de censurer le "péché inavoué de Charlemagne"

   

                                       

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      Comparer avec La messe de saint Gilles, v.1500 par le Maître de saint Gilles, N.G. Londres :

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En conclusion de ce cycle, on remarque que saint Gilles est celui qui dispose du pouvoir de pardonner une faute qui n'a pas été confessée , pourvu que le pêcheur en éprouve une réelle contrition : en un mot, il est le recours contre une faute inavouable.

Or, nous allons découvrir que le culte de saint Nicolas est, lui aussi, lié à la culpabilité et au pardon de fautes graves.

 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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 La pupille des yeux est rehaussée de jaune d'argent. cette particularité stylistique se retrouve dans les vitraux des chantiers commandés par le duc Jean V ou son entourage, à la cathédrale de Quimper, à Runan, à Merléac. Ou encore à la cathédarle de Dol-de-Bretagne.

 

Ce qui est très particulier, c'est l'utilisation du  jaune d'argent pour rehausser les pupilles des personnages, leur donnant un regard très intense voire surnaturel. 

Or, c'est  aussi le cas à Dol-de-Bretagne (fin du XIVe),  à Merléac en 1402, à Runan en 1423, ou à la cathédrale de Quimper vers 1410-1415, sur les chantiers du mécénat politique des grandes donations du duc Jean V. Ainsi qu'en Normandie et dans l'ouest de la France, par exemple à Saint-Lô vers 1420, au Mans vers 1435 .

Cette particularité stylistique limitée dans le temps et dans l'espace (ouest de la France) est d'autant plus remarquable qu'elle est ici associée à une autre, toute aussi précieuse : la présence de tentures damassées à oiseaux. 

 

 

A propos de la baie 217 du Mans, je notai :

 

 1. Les pupilles rehaussées de jaune d'argent, propre à l'ouest de la France en 1370-1430.

 je les ai déjà observé :

Cette particularité, qui confère aux personnages un caractère sacré de haute spiritualité, est propre à l'Ouest de la France dans la période 1370-1430. On le constate aussi à Dol-de-Bretagne (ca 1420) ou à la cathédrale de Quimper (ca 1415).

Roger Barrié, qui trouve déjà que le grand nombre de verres blancs des phylactères, des robes des anges et des architectures entraînait une impression "d'atonie", la grisaille des dessins étant trop grêle  "de sorte que leur fort rayonnement n'est réglé par aucun écran", juge que le rayonnement du jaune d'argent qui colore les pièces d'architecture est aussi envahissant que celui du blanc qui leur sert de

base colorée" et que "le scintillement [des couronnes d'or des fonds] recherché pour plus de somptuosité pulvérise cependant à distance les masses de couleur."

 

2. Les damas. Un seul atelier local exploitant un stock de cartons anciens ou récents.

J'ai détaillé les motifs des différents fonds damassés, trouvant plaisir à reconnaître les oiseaux affrontés propres aux lampas de Lucques et à les voir alterner avec des motifs à rinceaux, plus anciens et d'autres à larges fleurs. Ils témoignent des goûts vestimentaires et d'ameublement (courtines tendues dans les églises les jours de fête) pour les tissus brodés, les damas, brocarts et lampas que le développement de l'industrie textile à la fin de la guerre de Cent Ans rendait accessible. Les soieries de Lucques en Italie, d'inspiration orientale furent fabriquées dès le XIIIe siècle et si elles sont aussi imitées dans les vitraux d'Arnault de Moles à Auch (1507-1513), ces fonds se retrouvent dans les vitraux dès 1400 et pendant le premier quart du XVe siècle en Normandie à Sées, Saint-Lô, Rouen (Saint-Maclou) ou à Evreux (Cathédrale, ou église Saint-Thaurin). Ils associent des feuillages stylisées et des fleurs à des perroquets, des cygnes ou des personnages fabuleux affrontés (M. Callias Bay 2006). Plus tard, dans la seconde moitié du XVe siècle apparaissent des motifs plus grands et plus simplifiés. Ces motifs sont répétés au moyen de pochoirs rigides ou de planches dessinées ou calquées sur les tissus. Ils peuvent être peints avec les pochoirs, ou au contraire enlevés 

J'ai lu dès lors avec intérêt le commentaire qu'en fait Françoise Gatouillat (2003) :

"L'emploi d'une variété de damas plus ou moins archaïques, associé à la manière de teinter de jaune d'argent les pupilles, est l'indice que la commande de la rose a été reçue par le même atelier, que l'on peut présumer local, surtout si les verrières des deux étages ont été exécutées à un certain nombre d'années d'intervalle. Les caractères stylistiques hétérogènes de la rose prise dans son ensemble - sans les portraits rapportés - pourraient avoir pour origine les phénomènes d'association ou de sous-traitance fréquents dans le cas de chantiers importants ; ils reflètent plus certainement des pratiques usuelles, éclairées par les récentes recherches sur la genèse des œuvres de ce domaine. Comme on le sait aujourd'hui, même dans le cadre d'une commande de prestige, les peintres-verriers n'étaient pas tenus d'avoir systématiquement recours à des cartons neufs ; ils restaient libres d'exploiter, autant que faire se pouvait, les documents déjà archivés dans leur atelier, étant entendu que ceux des sujets dont les modèles ne pouvaient se trouver en stock, en particulier l' image des commanditaires, étaient dessinés pour la circonstance. Ainsi, dans la galerie de la rose, les disparités nettes entre les figures d'apôtres d'une part, et celles des donateurs princiers d'autre part, s'expliquent certainement par la nature des modèles utilisés par le ou les peintres sur verre. Les patrons des premières devaient préexister , tandis que ceux qui ont guidé l'exécution des secondes ont été produits tout spécialement. Le responsable de la réalisation a ainsi procédé à une combinaison de cartons, utilisant, selon les sujets, le travail d'un peintre contemporain ou adaptant des dessins plus anciens ayant servi pour d'autres chantiers. Il semble qu'il a agi de même avec les pochoirs à l'aide desquels ont été obtenus les damas des tentures, certainement tributaires de documents d'âges divers réunis dans son fonds d'atelier ou dans ceux de ses éventuels associés : ainsi sont juxtaposés des rinceaux de feuillage gras en usage au milieu du XIVe siècle, des « étoffes » d'inspiration lucquoise à menus motifs d'oiseaux, déjà présents bien avant 1400 à Evreux et un peu plus tard à Bourges, et d'autres à larges ramages végétaux, suivant une mode qui naît vers 1430."

 

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dais architecturé. à quatre saints orants.

Les anges se détachent sur un fond peint au jaune d'argent très foncé, orange presque brun, qui figure le verre grillagé de baies à remplages gothiques.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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II. LE REGISTRE SUPÉRIEUR : QUATRE SCÈNES DE LA VIE DE SAINT NICOLAS.

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Les différents épisodes sont aussi représentés à la cathédrale de Chartres dans deux verrières à médaillons du XIIIe siècle ; la scène du miracle du saloir y est représentée par trois panneaux du début du XVe siècle.

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1. Nicolas est intronisé évêque de Myre.

 

 Nicolas, assis, reçoit l'ordination épiscopale par deux évêques : l'un le bénit alors que l'autre le coiffe de la mitre. 

Panneau refait.

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  "Après cela, l’évêque de le ville de Myre étant mort, tous les évêques de la région se réunirent afin de pourvoir à son remplacement. Il y avait parmi eux un certain évêque de grande autorité, de l’avis duquel dépendait l’opinion de tous ses collègues. Et cet évêque, les ayant tous exhortés à jeûner et à prier, entendit dans la nuit une voix qui lui disait de se poster le matin à la porte de l’église, et de consacrer comme évêque le premier homme qu’il verrait y entrer. Aussitôt il révéla cet avertissement aux autres évêques, et s’en alla devant la porte de l’église. Or, par miracle, Nicolas, envoyé de Dieu, se dirigea vers l’église avant l’aube, et y entra le premier. L’évêque, s’approchant de lui, lui demanda son nom. Et lui, qui était plein de la simplicité de la colombe, répondit en baissant la tête : « Nicolas, serviteur de Votre Sainteté. » Alors les évêques, l’ayant revêtu de brillants ornements, l’installèrent dans le siège épiscopal."

Légende dorée de Jacques de Voragine.

 

 

 

 

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

 

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 2.  Résurrection des trois enfant mis au saloir.

 

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      Nicolas ressuscite les morts, et pardonne à l'aubergiste (ou au boucher) criminel.

"Scène très restaurée, mais tête du saint ancienne" (Gatouillat et Hérold).

Ces auteurs ne précisent pas si le fond damassé bleu est ancien.

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Comparer avec : Speculum historiale de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay. Sur cette enluminure, ce sont trois clercs, tonsurés, qui sont figurés, comme dans le texte du trouvère Wace.

Mais un examen attentif du vitrail de Malestroit montre, malgré la barlotière, qu'il s'agit ici aussi peut-être aussi de clercs, car on voit une couronne de cheveux à l'arrière, alors que la partie avant du crâne est rasée, ou, du moins, dépourvue de cheveux. On comprend que de telles images aient favorisé le glissement d'un récit de trois clercs ressuscités à celui de trois petits enfants.

 

 

Peinture sur velin. Feuillet 023, recto, du manuscrit messin "Les Heures de Jean de Vy et Perrette Baudoche Metz", vers 1435-1447. La encore, malgré leur petite taille, les trois garçons nus sont tonsurés, et correspondent à des clercs.

 

 

 

 

 

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les pupilles rehaussées au jaune d'argent.

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L'église Saint-Gilles de Malestroit.  Verrière de la Vie de saint Gilles et de la Vie de saint Nicolas (Premier quart du XVe siècle).

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Le fond damassé bleu aux oiseaux.

Nous retrouvons le motif de l'oiseau (phénix) pinçant de son bec la tige du rinceau :

le même qu'en baie 15 (vers 1360-1370 et 1387-1400) de la cathédrale d'Évreux :

http://www.lavieb-aile.com/2017/10/les-vitraux-de-la-baie-15-vers-1360-1370-et-1387-1400-de-la-chapelle-du-rosaire-de-la-cathedrale-d-evreux.html

et ceux de la cathédrale de Quimper vers 1417:

http://www.lavieb-aile.com/2016/03/les-fonds-damasses-des-vitraux-du-xve-siecle-de-la-cathedrale-de-quimper.html

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Le dais.

Voûte en verre orange sombre à croisillons floraux. Boule d'or centrale à motif de feuille.

Trois anges nimbés tenant des phylactères (grisaille et jaune d'argent).

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 3 : Le saint bénit et ressuscite un pèlerin mort et remet en place le mât d'un navire (vitrail entièrement refait).

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Scène 4 : Saint Nicolas est invoqué par des marins en perdition.   

 

"scène assez bien conservée".

L'inscription énonce ce que j'ai lu comme INCASTIS ME ECCE. Il faut  lire VOCASTIS ME ECCE A[DSUM] Vous m'avez appelé : me voilà"..., ce qui renvoie à l'oraison du propre de la fête du 6 décembre citée dans le Bréviaire : 

Quadam die tempestate faevissima quasati nautae, coeperunt sanctum invocare Nicolaum : et statim cestavit tempestas. Mox illis clamantibus apparuitquidam, dicens eis : Ecce adsum, quid vocastis me ?

Voir aussi Analecta bollandiana ; Et clamantibus illis , apparuit quidam sub ipsius sancti viri schemate , dicens eis : Vocastis me , ecce adsum . Mox adjuvit eos celeri sublevatione , et cessare fecit tempestatem superveniente inæstimabili tranquillitate .

 

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Cinq marins se trouvent en perdition, leur mât rompu, dans un navire très creux, doté d'un château-avant défendu comme une tour, et, à l'arrière, d'un gouvernail d'étambot : il peut être défini comme un cogue que Wikipédia définit ainsi :

"Il s'agit d'un voilier de commerce qui fut utilisé puis armé contre la piraterie pour les échanges entre les ports de la Hanse ; on pouvait l'armer de canons. Il possédait un mât et une voile carrée. Il y avait une nacelle de vigie juste sous la pointe du mât. Les cogues présentaient dès l'origine un château à l'étambot ; au cours du xive siècle, on leur adjoignit un château à l'avant du pont, ou gaillard d'avant.

La nacelle de vigie est bien présente mais le château-arrière n'est pas représenté. On devine une construction à clin. L'étai vient se fixer sur une pièce de bois oblique établie dans le gaillard d'avant, et que l'on retrouve sur le sceau de la ville de Stralsund :         

 

                     

D'autres détails sont retrouvés, comme l'oriflamme à l'extrémité du mât (ici, à trois besants d'or), ou encore les lais verticaux de la voile.

 Saint Nicolas, dont seul le buste émerge de nuées, trace une bénédiction : il porte un anneau d'or au médius.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les oiseaux du fond damassé bleu sont ici bien différents des phénix d'inspiration sassanide (ou lucquoise) des scènes précédentes. Ce seraient des aigles aux ailes déployées, si le bec long et fort n'évoquait pas plutôt un passereau.Ils sont stéréotypés, peints par pochoir les uns au dessus des autres, sans autre motif tels que fleurs ou rinceaux.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dais 1. 

Caché à moitié par la barlotière, un détail doit nous retenir, celui de la frise du sommet de la niche architecturée (qui est conçue, comme d'habitude, comme une chapelle privée tendue d'un drap d'honneur (bleu damassé) sous une voûte à clefs pendantes. En arrière-plan au dessus du drap d'honneur, la bande rouge lie-de-vin est sommée d'une boule d'or où sont dessinés les lignes d'une feuille (de vigne ou de figuier).

La bande  rougeâtre est en réalité un verre blanc, peint à la grisaille. Puis la grisaille est enlevée pour tracer une série de M gothique et de couronnes, lesquelles sont peints ensuite au jaune d'argent très orange, presque rougeâtre (c'est une question de cuisson).

Mais peu importe ; ce que je veux faire remarquer, c'est que ces M couronnés sont les mêmes que ceux des bordures de la maîtresse-vitre de Merléac, une réalisation presque contemporaine (1402), mais commandée par les Rohan et non les Malestroit. Ce qui ajoute, avec les pupilles jaunes et les oiseaux des damas, un troisième point commun.

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Maîtresse-vitre de Merléac. Photographie lavieb-aile.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Dais 2 :

 Au dessus de la scène précédente, deux saints personnages —nimbés— sont agenouillés face au Christ Sauveur du Monde (avec le globus crucifer). Au dessus de la scène du saloir, deux anges portent des phylactères .

On remarquera aussi l'alternance de couleurs des voûtes des niches, bleus et verts, au dessus des éléments rouge lie-de-vin à décor de couronnes centrés par une boule jaune (besant ?).

Ces saints personnages habitant les dais évoquent ceux des vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux, eux-mêmes comparables à ceux de Rouen.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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III. LE TYMPAN.

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Sur un fond rouge constellé d'astres d'or, qui reprend les armoiries de gueules à neuf besants d'or des Malestroit,  le Christ du Jugement Dernier, dans le soufflet supérieur reçoit les louanges de quatre anges porteurs de phylactères :

GLORIA IN EXCELSIS DEO / ET IN TERRA PAX

HOMINIBUS BONAE VOLUNTATIS

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 1 de l'église Saint-Gilles de Malestroit. Photographie lavieb-aile 2020.

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Voir le vitrail consacré à Saint Gilles à Troyes

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SOURCES ET LIENS.

— GATOUILLAT (Françoise), HEROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes, 367 p. 375 ill. 

— LE BIHAN (Jean-Pierre)

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-19587650.html

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Arbre de Jessé
21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 18:08

Les armoiries et le sceau de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëlo,  au tympan de la maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic (22).

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Un errata et addenda de l'article La maîtresse-vitre de Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic.

 

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Dans son courriel du 19 février 2020, Marc Faujour, que je remercie, m'écris qu'il n'est pas d'accord avec l'interprétation que j'avais donné d'un blason  du tympan de Lantic, occupant la fleur de gauche, à 8 mouchettes et 3 quadrilobes. En réalité, j'étais bien incapable d'interpréter quoique ce soit, et  j'avais repris l'analyse d'Anatole de Barthélémy, telle que je l'avais trouvé sur le site poudouvre, Etudes héraldiques par Anatole de Barthélémy. J'avais écris : "

Au cinquième rang, armes d'argent à l'arbre arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello. L'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc."

 

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Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017

Tympan de la maîtresse-vitre (1460-1470) de la chapelle Notre-Dame-de-la-Cour à Lantic. Photographie lavieb-aile septembre 2017

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Je n'avais néanmoins pas suivi les auteurs du Corpus Vitrearum lorsqu'ils attribuaient — à tort— ce blason à la famille Rougeart, dont j'ai décrit récemment le blason visible en l'église de Pont-Croix (Finistère) : D'argent au pin arraché de sinople, le fût chargé d'un greslier de sable lié de même.

http://www.lavieb-aile.com/2020/01/les-blasons-de-l-autel-de-saint-joseph-de-notre-dame-de-roscudon-a-pont-croix.html
 

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J'aurai pu remarquer que sur le blason du tympan de Lantic, l'arbre était bien vert (de sinople) mais non arraché (pas de chevelu racinaire), et que le greslier (la trompe de chasse), certes de sable (noir), n'était pas lié de gueule puisque sa  sangle n'était pas rouge. Les armoiries de Salomon Mahault, seigneur de Kerangouarc'h et archidiacre de Goello n'étaient donc pas respectées. D'autant que si j'avais tenté de confirmer l'information, j'aurais trouvé, dans Genouillac 1860, et Potier de Courcy 1846, [MAHAULT , Sr de Kerangouarc'h , — de Menezhuellou. • Anc. ext. R 1671. 6 générations. R. 1426. 1536. M. 1481. 1562. Par. de Melguen, évêché de Cornouaille] que les armoiries de la famille Mahault étaient en réalité d'argent au grêlier de sable, lié et enguiché de gueules, accompagné de trois feuilles de houx de sinople renversées. Or, les dites feuilles de houx manquaient. Un Mahault a-t-il été d'ailleurs archidiacre ailleurs que sous la plume d'A. de Barthélémy ? A-t-il jamais existé un Salomon Mahault ?

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J'ai donné dans mon titre la bonne réponse, que Marc Faujour me révèle : ce sont ici les armoiries de Salomon de Kergoanac, archidiacre du Goëllo. Appréciez les ruses de l'Histoire : même prénom Salomon, même fonction ! (Rappel : l'évêché de Saint-Brieuc comportait deux archi-diaconé, celui de Penthièvre — dont le titulaire portait le titre de Grand Archidiacre— et, au nord-ouest, celui du Goëlo. Lantic appartient au Goëlo.)

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Il n'est plus grande joie pour un auteur de blog que de pouvoir bénéficier d'une observation qui l'amène à corriger son texte, surtout si celle-ci l'amène à contempler les sommets d'érudition atteints par nos meilleurs spécialistes en héraldique bretonne tels que Marc Faujour, mais aussi Martine Fabre, Paul-François Broucke, Michel Mauguin ou Thibaut le Huede.

Mais en la matière, le résultat de l'énigme importe moins que le parcours du détective. Aujourd'hui, nous allons avoir la chance  de mettre nos pas dans ceux d'un fin limier : voici le courriel de Marc Faujour : 

 

 

"A. de BARTHELEMY, dans ses « Etudes héraldiques, Paris, Lib J. B. Dumoulin, 1878 » écrit page 15 :

« Il s'agit de Notre-Dame de La Cour, située dans la commune de Lantic (Côtes-du-Nord) ; d'après la nouvelle édition du Dictionnaire d'Ogée, elle aurait succédé à une autre chapelle, plus ancienne, qui s'élevait à trois kilomètres plus loin, au lieu dit La Vieille-Cour, dans un bois voisin de Buhen.

Aucun document d'archives ne nous révèle la date de la construction de Notre-Dame de La Cour telle qu'elle est aujourd'hui; mais de nombreux blasons peints sur la maîtresse vitre nous apprennent que cette magnifique page de verre, consacrée à l'histoire de la sainte Vierge fut exécutée au milieu du quinzième siècle.

Examinons les écussons qui sont placés dans un ordre hiérarchique et dont nous donnons le dessin, grâce à l'obligeant concours que nous prête M. P. Chardin, notre ami et confrère.
Au premier rang, et seul au haut du vitrail, on voit l'écu ducal de Bretagne, avec la devise A MAVIE qui était celle du duc François Ier donnée à l'ordre de l'Hermine, fondé par lui en 1450 (n° 1).
Au second rang deux écus partis :…..
…..
Au cinquième rang sont les armes des évêques de Saint-Brieuc et de Tréguier, des abbés de Bégar et de Beauport, savoir ….
…..
Dans les rangs inférieurs plusieurs écussons manquent ; parmi ceux qui sont conservés nous notons ceux-ci : d'argent à l'arbre arraché de simple, le fût chargé d'un greslier de sable lié de gueules (n° 12). Jusqu'ici on a attribué ce blason à la famille Rougeart, de la paroisse de Plouhinec (Finistère), sans que rien ne justifiât la présence en Goëllo des armoiries d'une famille qui n'y était pas possessionnée; d'autres personnes ont voulu y retrouver les Le Roux, seigneurs de Bourgogne et Fontaine-Bouché dans les paroisses de Lantic et de Plourhan, qui portaient d'argent au houx de sinople feuille de trois pièces (n° 15); dans cette hypothèse il faudrait admettre que le greslier figure ici comme brisure, et que les armes primitives des Le Roux ont subi quelque modification. Je crois que le blason en question est celui de l'archidiacre de Goëllo dans la circonscription duquel se trouvait Lantic et qui ne pouvait manquer d'accompagner l'évêque de Saint-Brieuc. A la date où nous sommes, l'archidiaconé de Goëllo était tenu par Salomon MAHAULT, seigneur de Kerangouarc'h qui avait justement les armoiries ci-dessus décrites ( note : Anciens évêchés de Bretagne ; diocèse de Saint-Brieuc, t. I, p. 182.). »

 

 

 

 

"Je suis totalement d’accord avec l’analyse de A de Berthélemy lorsqu’il dit : « que rien ne justifiât la présence en Goëllo des armoiries d'une famille qui n'y était pas possessionnée » mais je ne le suis pas dans son identification avec les armes de la famille Mahault que Pol Potier de Courcy donne pour différentes

: MAHAULT, Sr de Minuello, par. de Melguen,— de Kerangouarc'h.
Anc. ext., réf. 1671, six gén. ; réf, et montres de 1426 à 1562, par. de Melguen, év. de Cornouailles.
D'argent au greslier de sable, lié et enguiché de gueules, accomp. de trois feuilles de houx de sinople, renversées.

 


"Les armes sont inconnues des armoriaux or la famille Rougeart !

"La clé du mystère vient de M. Fabre qui donne une référence (Martine FABRE, héraldique médiévale bretonne, Paris, ANRT, 1993. fiche 1579.) pour le sceau de Salomon de KERGOANAC, archidiacre de Goëllo dans les années 1470. Le sceau a fait l’objet d’une communication de A. de Barthélemy à la société nationale des antiquaires de France en 1876, (Bulletin de la société nationale des antiquaires de France – 1876 – p 103 – 106.) qui en donne une analyse et le dessin joint. On y voit Salomon de Kergoanac, habillé en chanoine, l’aumusse sur le bras et priant Saint Salomon, roi de Bretagne, couronné, tenant de la main droite un livre, de la gauche un sceptre. Il est revêtu d’un manteau royal semé d’hermines et ses yeux sont crevés, signe de son martyr. Le chanoine est identifié par ses armes : un grelier suspendu à une branche d’arbre, ainsi que la légende : S. SALOMONIS DE KAOGOANAC / ARCHIDIACONI GOLOVIE /. Alfred de Barthélemy précise que Salomon de Kergoanac, figure en tant que chanoine dans un acte de 1475, dans lequel sont arrêtés les statuts du chapître de St Brieuc.

"Il ne faut pas le suivre dans son essai d’attribution de ces armes, mais il faut y voir simplement les armes de la famille de Kergoanac, Sr dudit lieu en Plougourvest :

"Le marquis de Molac (BnF ms. fr. 11 551) nous apprend que Jehanne était la fille d’Yves et de Jehanne du Bois (de Cozlen, qui porte d’argent à deux fasces de sable). La famille est déjà présente à Plougourvest lors de la réformation de 1426 (Hervé TORCHET, Réformation des fouages de 1426 – Léon , Ed de la Pérenne) où Yvon Kergoannac est recensé parmi les nobles et où il sauve un métayer à Kergoanac. Salomon Kergoanac sauve un métayer à son manoir dudit lieu et un autre à Kersaliou en 1441 à Plougourvest.

"Nous trouvons un autre Yves à la montre de 1481 (Hervé de PARCEVAUX de TRONJOLY « Montre de 1481 », BSAF 2004.) à Plougourvest : Maistre Yves Kergoanac avec 50 livres de revenus nobles, vougier en brigandine à deux chevaux, puis à celle de 1503, où il se fait remplacer par Pezron Boedeuc. Molac nous précise que, devenue veuve, Jeanne se remarie avec Jan de Botquenezle. En 1512, Jehanne de Kergoanac est citée comme « dame de Kergoanac en son nom et come tutrice de Alain Kercoent son douarren Sr de Botguezle » (ADF 151 J 453-165. Minu du 18 février 1511.). Jehanne, comme héritière de Kergoanac, apportera ce lieu aux Kerhoënt de Trohéon. Ainsi, lors de de la réformation de 1536, « la maison de Kergouadnec appartient à Allain Kerhouault, noble personne et maison ». L’écriture difficile de la réformation de 1536 amène à une confusion entre les termes Kergoanac et Kergournadec’h lors de la réformation de la noblesse de 1668 pour les Kerhoent de Coatanfao « que dans la refformation de 1536, faicte des maisons, terres et herittages nobles dudict evesché de Leon, soubz le rapport de la paroisse de Guycolvest (Sans doute Guicourvest, aujourd’hui Plougourvest ; on remarquera toutefois que la maison de Kergournadech n’est pas située dans cette paroisse, mais dans celle de Cléder.), est desnommé la maison de Quergournadech, appartenant à Allain Querhouant, noble personne et maison » (ROSMORDUC), Connu plus tard sous la graphie Kervoanec, le manoir a été reconstruit au XIXe et est actuellement converti en maison de retraite. (J.Y. le GOFF, les chateaux et manoirs du canton de Landivisiau, SFHA, Quimper, 2003, p 40.)
Les armes en alliance avec Kerhoent sont présentes dans les prééminences du manoir de Trohéon en 1684 (ADF 151 J 58 - Déclaration des biens de la succession de Didier de Kercuvelen et de Catherine de Keryvon, Sr et dame de Tromeur du 5 juin 1693 – copie d’extrait du 4 décembre 1765).

"Le blason n°12 de Notre-Dame de La Cour en Lantic sont donc pour moi celles de Salomon de Kergoanac, Archidiacre du Goello et membre de la famille des Kergoanac, seigneurs de Kergoanac en Plougourvest, évêché du Léon." (Marc Faujour)

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Mais ce n'est pas tout. En consultant sur archive.org la référence donnée par Marc Faujour (A. de Barthélémy, Bulletin de la société nationale des antiquaires de France – 1876 – p 103 – 106), j'ai pu admirer le sceau de Salomon de Kergoanac (que je ne trouve pas sur la base SIGILLA).

 

Le voici, avec les armoiries du sigillant en bas à gauche :

 

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https://archive.org/details/BulletinDeLaSocieteNationaleDesAntiquaires1876/page/n117/mode/2up

https://archive.org/details/BulletinDeLaSocieteNationaleDesAntiquaires1876/page/n117/mode/2up

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Il est décrit ainsi par A. De Barthélémy :

"Le sceau que j'ai l'honneur de soumettre une empreinte à la Société représente un personnage tenant de la main droite un livre; de la gauche un sceptre ; ce personnage, couronné et revêtu d'un manteau royal semé d'hermines, est debout sous un dais richement orné.

Au-dessous on voit un chanoine à genoux, tourné à gauche, l’aumusse sur le bras ; devant lui un écusson porte un grélier suspendu à une branche d’arbre.

La légende que M. Demay a bien voulu m’aider à déchiffrer porte : S. SALOMONIS D’KAOGOANAC, ARCHIDIACONI GOLOVIE. Ce monument offre un double intérêt ; d’abord il nous donne la représentation d’un saint breton dont les archéologues de la province qui se sont occupés d’iconographie hagiologique n’avaient pas encore parlé. Ensuite il nous révèle le nom, ignoré jusqu’ici, d’un dignitaire du chapitre de Saint-Brieuc."

"L'archidiacre de Goëllo dont nous avons le sceau sous les yeux avait le saint roi breton pour patron : nous le voyons, sous le nom de Salmon de Kergoanac, figurer comme chanoine dans un acte de 1475, dans lequel sont arrêtés les statuts du chapitre ; il paraît encore dans les statuts adoptés en 1471 . Ses armes sont un grélier pendu à un arbuste ; en compulsant le Nobiliaire de Bretagne de M. Alfred de Courcy, je ne vois qu’une famille à laquelle cet archidiacre pourrait être rattaché ; c'est celle des Mahault, seigneurs de Minuello et de Kérangouarch , paroisse de Melguen, en Cornouailles; ils portaient d' argent au greslier de sable lié et enguiché de gueules , accompagné de trois feuilles de houx.

L'archidiaconé de Goëllo était l'une des deux grandes divisions ecclésiastiques du diocèse de Saint-Brieuc ; l'autre  division s’appelait l'archidiaconé de Penthièvre. Le premier comprenait 33 paroisses qui dépendaient au féodal de la seigneurie de Goëllo dont elles formaient la plus grande partie. i. Anciens évéchés de Bretagne, t. I, P- 182."

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1° Le propriétaire du sceau (ou sigillant) .

Je dois corriger légèrement la leçon de ce M. Demay, car je lis S. SALOMONIS DE KOAGOANAC / ARCHIDIACONI GOLOVIE ce qui se transcrit Signum Salomonis de Kergoanac archidiaconi Golovie, et se traduit Sceau de Salomon de Kergoanac'h, archidiacre de Goëlo.

On sait que la maîtresse-vitre est datée vers 1460-1470. Or, La présence de Salmon ou Salomon de Kergoanac ou Kergoannac comme chanoine du chapitre de la cathédrale de Saint-Brieuc est attestée en 1445 et en 1471, date à laquelle il a signé les statuts de ce chapitre. En 1471, il est cité en 4ème position, après le doyen Jean de Parthenay, Henri Cadoret, et Hervé Le Corre. Il n'appartient bien-sûr  au chapitre ni en 1529 ni en 1579. Voir Geslin De Bourgogne ( Jules-Henri ), 1855, Anciens évêchés de Bretagne: histoire et monuments, Volumes 1 page 182

Le blason montre un arbre (un peu arraché tout de même) et un grélier suspendu par sa sangle à la plus haute branche.

 

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2°) Salomon, roi de Bretagne.

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« Le personnage principal représenté en costume royal est un martyr, et son martyre est indiqué par les instruments qui accompagnent sa figure et indiquent qu’il eut les yeux crevés. Il s’agit ici de saint Salomon, roi de Bretagne, assassiné en 875 par les comtes Paskwiten et Gurwand.

Voici ce que dit la légende, d'après Albert le Grand :

"Les comtes ayans ouy la response de l'Evesque, se mirent en chemin avec leurs soldats, et, entrans en l’Eglise, trouvèrent le Roy dans le chœur priant Dieu, lequel se leva et s’assit en son siège pour les ouyr; mais les comtes, sans le saluer, commencèrent à luy reprocher le meurtre du defifunt Roy, son cousin Héruspée, et, luy ayant chanté mille vilainies et indignitez, luy dirent que l’heure estoit venue, qu'il falloit par son sang espier ce crime. Le Roy ne leur répliqua rien, sinon que la volonté de Dieu fust faite. Incontinent, ils prirent le prince Abligeon, et, l’ayant mené vers le Roy son père, le poignardèrent en sa présence ; puis jettans leurs mains sacrilèges sur le Roy, le précipitèrent de son siège, et, l’ayans jetté par terre, l’outragèrent à coups de pieds et de poings et le livrèrent ès mains d’une bande de soldats françois qui le lièrent étroittement et le trainsnèrent dans la nef de l’église où son propre filleul lui tira les yeux de la teste et les jetta par terre les foulant à ses pieds *, et lui ayant fait mille autres maux, enfin ils luy couppèrent la teste."

« Le sceau de Salomon de Kergoanac offre cet intérêt qu'il nous donne la plus ancienne représentation du roi saint Salomon : jusqu'à ce jour on ne le connaissait que par des statues assez modernes, tantôt en costume antique, avec un manteau qu'il écarte de la main gauche pour laisser voir un poignard enfoncé dans son cœur, une couronne radiée sur la tête et un sceptre dans la main droite ; tantôt assassiné par des soldats habillés à la romaine, tantôt à genoux recevant d'un ange la palme du martyre . »

Le roi Salomon est présenté par D'Argentré dans son Histoire de Bretaigne  mais aussi par Alain Bouchart dans ses Grandes Croniques de Bretaigne (1ère édition 1514); livre II chap. VI Du roy Salomon premier de ce nom, roy de Bretaigne armorique, mais ces auteurs ne mentionnent pas la légende de son martyre. Par contre, c'est, selon la tradition, l'origine du nom de la paroisse de La Martyre (près de Plougourvest, paroisse des Kergoanac) : "Le village doit peut-être ses noms breton et français à un événement qui y est survenu le 25 juin 874 : l'assassinat du roi Salomon de Bretagne qui avait trouvé refuge dans l'église (« Salomon se réfugia dans l'église d'un monastère où il fut pris et traité avec une sauvagerie inouïe. On lui arracha les yeux avec tant de violence qu'il en mourut dans la nuit »). C'est en effet l'église qui fut appelée « La Martyre » (Ar Merzher) en souvenir de cet événement pour avoir été profanée (Salaün étant le nom breton pour « Salomon ») https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Martyre

 


 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique
20 février 2020 4 20 /02 /février /2020 21:46
 
 

Le vitrail de la Passion (Maîtresse-vitre, vers 1520) de l'église Saint-Thurien de Plogonnec (29).

Cet article  reprend celui du 12 mars 2014, avec un texte corrigé, et des  photographies de février 2020. Des gros plans sur les visages montrent comment le verre blanc est dessiné  à la grisaille et coloré à la sanguine dont les lavis ou les très fines hachures  indiquent le modelé des chairs.

 

Introduction.

Cette verrière est fait partie de deux ensembles de ce blog :

1. Celui des Vitraux de l'église St-Thurien de Plogonnec :

2. Celui d'autres verrières contemporaines du Finistère, avec lesquelles existent des rapports de similitude (mêmes cartons), de thème, d'histoire (même influence des familles nobles) ou de comparaison :

Voir aussi ma liste de tous mes articles sur les vitraux.

et aussi :

Ma visite de l'église de Locronan le 3 avril 2012 (statuaire, chaire, dalle funéraire de Jacques de Névet datant de 1616, inscriptions..

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Et encore, sur Plogonnec :

 

 

 

 

 

 

 

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L'étude de ce vitrail est basée sur les travaux de Couffon (avec réserves) et surtout sur ceux de Roger Barrié qui a consacré sa thèse à cet ensemble, mais aussi sur la description de F. Gatouillat et M. Hérold pour le Corpus Vitrearum en 2005.

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Présentation d'ensemble. 

Le chevet plat à trois pignons de l'église St-Thurien a été construit aux environs de 1510 ; ses trois baies ont été alors dotées de verrières. 

La Baie 0 ou Maîtresse-vitre, ouverte sur le pignon Est, est placée au dessus du maître-autel ; elle est plus étroite que les baies latérales. La verrière de 24 panneaux, haute de 5,60 m et large de 2,50 m  est composée de quatre lancettes trilobées et d'un tympan à trois ajours. Elle est estimée (Gatouillat et Hérold) dater de 1520. Les lancettes seront numérotées de gauche à droite par les lettres A, B, C et D.

Chaque lancette est divisée en six panneaux séparés par des barlotières, mais ces panneaux ne tiennent pas compte des représentations historiées : la description ne se fera pas panneau par panneau, mais motif par motif.

Un regard éloigné distingue deux bandeaux colorés historiés séparés par des ensembles plus gris correspondants à des éléments architecturaux. Cette organisation correspond en fait à deux registres horizontaux dont le supérieur (deux panneaux et demi) correspond aux scènes de Crucifixion, Mise au tombeau et Résurrection, et l'inférieur (trois panneaux et demi) à l'interrogatoire par Pilate (Comparution) et la montée au Golgotha, encadrées par deux couples de donateurs et leur saint tutélaire.

 Si on considère au contraire chaque lancette verticalement, on la trouve formée à la base d'un soubassement architectural à modillons (ce qui soutient une corniche), où des personnages tiennent des médaillons à armoiries. Au sommet, ce sont deux angelots qui entourent une composition à tresses et sculpture.

Le fond est bleu (pour le sommet des lancettes extérieures notamment) ou rouge (sommet des lancettes centrales), les couleurs dominantes étant ce rouge et ce bleu et en troisième position le vert.

Son intérêt est iconographique (représentation de la Passion et comparaison des cartons des Passions finistériennes. Représentation des couples de donateurs au XVIe siècle),  artistique (technique de peinture sur verre du XVIe siècle ; atelier quimpérois dit "Le Sodec"), esthétique (avec de très beaux visages), historique (par exemple pour l'histoire des familles nobles) et héraldique ( 8 blasons différents, et 2 tabards armoriés). 

 


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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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 I. LE REGISTRE INFÉRIEUR. DEUX COUPLES DE DONATEURS FACE À DEUX

ÉPISODES DE LA PASSION.

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Dans chaque lancette, une niche architecturée isole soit un couple de donateurs, soit une scène de la Passion (Portement de croix et Comparution), alors que le soubassement porte les blasons des familles nobles de Plogonnec autres que celle des donateurs, l'illustre famille de Névet.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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A. Les armoiries.

Elles sont en grande partie du XVIe siècle, mais les écus armoriés datent d'une restauration de 1904 et correspondent de gauche à droite aux armes des familles de Plogonnec  Kerpaen, Kerléan, Le Guirieuc et Guenguat, sans conformité attestée avec la disposition antérieure. Elles occupent un emplacement secondaire par rapport aux armes des seigneurs prééminenciers, qui figurent en donateurs avec lesurs armes, et dont,   selon un aveu de prééminence de 1644, les armoiries  étaient en-effet en supériorité.

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B. Le soubassement à modillons.

Ce sont les éléments architecturaux qui présentent ces armoiries, deux personnages en cuirasses, mais au visage féminin, soutenant chaque blason. C'est un fin travail de dessin exécuté à la grisaille et au jaune d'argent. Un collier de perle doré terminé par un gland de même court à travers cette composition. Techniquement, c'est "un soubassement à stylobate encadré de deux pilastres et posé sur un sol fleuri. En A et D les panneaux des pilastres sont occupés de rinceaux Renaissance alors qu'un motif gothique se laisse apercevoir derrière l'écu. " (Roger Barrié).

Le sol est présenté comme une prairie parsemé de fleurs en rosettes,  aujourd'hui plus bleue que vertes.

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Lancette A :  Kerpaën (de):

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 d’argent au chêne arraché de sinople, au sanglier brochant sur le fût de l’arbre.

Potier de Courcy : Kerléan (DE), Sr dudit lieu, — de Lopéau et du Quenquis, par. de Plogonnec, — de Kerguistan, par. de Plomodiern, — de Lestréménez, par. d'Argol, — de Kersallo, par. de Cléguer. Anc. ext., réf. 1669, dix gén.; réf. et montres de 1426 à 1562, par. de Plogonnec et Plomodiern, év. de Cornouailles. Bernard, fils de Jean et de Léonore, épouse vers 1415 Jeanne de Lanvilliau.

Cette famille possédait donc le manoir de Lopéau, près de la chapelle de Saint-Théleau, hérité des Boscher en 1464.

Jehan de Kerpain (Kerpaën) est présent à la Montre de 1481 comme archer en brigandine.

Noble homme Alain de Kerpaën, seigneur de Lopézeau, fut inhumé en 1551 dans la chapelle privative des seigneurs de Guengat en la cathédrale de Quimper. (Le Men, Monographie p. 112). Seigneur de Lopéau et de Kergustant,  il avait épousé en 1544 Julienne du Parc-Locmaria, d'où un fils Jean.

Jean de Kerpaën épousa Renée Guegant, d'ouù un fils Alain.

Alain de Kerpaën épousa Jeanne Guimarho, d'où un fils, Vincent.

Vincent de Kerpaën épousa Catherine Moysan.

Vincent de Kerpaën est sr de Lopéau en 1666, alloué et lieutenant des affaires criminelles à Quimper.

 

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Ces armoiries figurent aussi au chevet et sur le calvaire  de la chapelle Saint-Sébastien à Saint-Ségal (Perrine de Kerpaën/x 1541 Jean de Kergoët, en sont les fondateurs) .

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette B : de Kerléan.

 

 

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Ici, la cimaise du stylobate est timbrée d'une tête de grotesque (ours ? lion ? ) tenant un court phylactère où est inscrit une devise  JE EC---OER. (Roger Barrié a lu JE...)

D'autre part, ce ne sont plus des chevaliers en cuirasse, mais de charmant(e)s anges blonds et nimbés qui présentent le médaillon, vêtues d'aube à ceinture dorée

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Le blason :  Kerléan (de): fascé ondé d'or et d'azur de 6 pièces ;

"possessionné en Plourin, évêché du Léon.  Sr dudit lieu et de Kervérien, par. de Plourin, — de Lanvénec, par. de Lanrivoaré, — de Kerhuon, par. de Guipavas, — de Coëtmanac'h, — de Kermeur, —de Kerhuel, — de Kerimen, — de Kerassel et du Timen, par. de Taulé, — de Poulguinan, — de Keravel. Anc. ext., réf. 1668, six gén. ; montres de 1503 à 1534, par. de Plourin et Brélès, év. de Léon. Cette famille portait anciennement le nom de Bohic, voyez BOHIC"(Potier de Courcy) 

Bohic ou Boc’hic, sr de Kerléan et de la Motte, par. de Plourin. Réf. et montres de 1427 à 1481, dite par., év. de Léon. Fascé ondé d’or et d’azur de six pièces. Hervé, conseiller du duc Jean IV, enseigna le droit à Paris et composa en 1349 un livre sur les Décrétales, imprimé en 1520. Une branche de cette famille n’a gardé que le nom de Kerléan, voyez Kerléan."

 

Un aveu du 30 septembre 1778 au marquisat de Nevet apprend que  le propriétaire de Bonezgat est messire de Kerléan, dont relèvent, à titre de ligence, les manoirs du Beuzit [ou de la Boissière] et de Coëtmorvan. Il possède les prééminences du seigneur de Cludon dans l’église paroissiale, à savoir, une chapelle avec banc et tombe, ses armes dans la grande vitre au-dessous de celles de Nevet, ses armes en bosse dans le clocher".

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette C:  Le Guirieuc.

 

 "d'azur à la fasce d'or accompagnée de trois étoiles d'argent".

 

"Guirieuc (le), sr de Bonescat, par. de Plogonnec, — du Rumain, par. de Landrévarzec, — de Kerraabeuzen, par. de Penhars.

Déb., réf. 1670; montres de 1534 à 1562, par. de Ploudiry, év. de Léon et Plogonnec, év. de Cornouaille.

D’azur à la fasce d’or, accomp. de trois étoiles d’argent.

Jean, époux en 1441 de Catherine de Botquénal ; Hervé, archidiacre de Cornouaille, puis doyen de la Guerche, † à Rome en 1471 et enterré a Saint-Yves-des-Bretons ; Jean, receveur de Landerneau en 1511." (De Courcy)

Cette famille occupa le manoir de Bonezgat (sur la route de Plogonnec à Quimper) à partir de 1562 et jusqu'en 1654.

En 1562, François Le Guirieuc est à la montre de Quimper de 1562 parmi les nobles de Plogonnec :  "François le Guirieuc, sieur de Bonnescat, presant, dict faire corselet. ". (Fréminville)

https://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Montre_de_1562_en_Cornouaille.pdf

Selon R. François Le Men  (1877) "Francoise Le Guirieuc, femme de Jehan Le Gac, et fille de noble maître Alain Le Guirieuc, et de Pezronnelle Le Baud, avait aussi sa sépulture dans la chapelle de Saint-Roch" de la cathédrale de Quimper

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Le blason inclu dans une bordure bleu clair et un médaillon rouge damassé est tenu par deux anges semblables aux précédents.

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                          la-passion-0331c.jpg

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette D :  Guengat. 

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d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal ;

​​​​​​ devise : "Trésor", et ?( sans aucune certitude ni preuve réelle) "Léal à ma f[oy ?]".

Voir le vitrail de saint Sébastien de cette église de Plogonnec, où Alain de Guengat est présenté au saint avec son épouse Marie de Tromelin.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-de-plogonnec-i-saint-sebastien-95903456.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les scènes figurées  du registre inférieur.

 

 

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1. Les donateurs de la lancette A : le seigneur et la dame de Névet.

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Le couple noble est présenté par saint Jean-Baptiste, identifié par son attribut, l'Agneau : cela peut inciter  à penser que le seigneur se prénomme Jean.

Ce dernier porte une cotte jaune ornée d'un lion rouge et signale ainsi ses armoiries d'or au léopard morné de gueules, qui est Nevet. Nous devrions donc identifier un Jean de Nevet. La consultation de l'article Wikipédia m'en propose deux : 

 1) Jean II de Névet (>1480-1493), seigneur de Nevet. Il meurt sans postérité. Son frère Hervé lui succède.

  2) Jean III de Névet (1616-1647), baron de Nevet. Il épouse en octobre 1629 Bonaventure de Liscoët. Auteur de l'aveu du 6 juin 1644.

Le premier est déjà décédé à la date où ce vitrail a été exécuté. En 1520, date (présumée) de ce vitrail, c'est Jacques de Nevet qui occupe les fonctions de seigneur de Nevet : Jacques Ier de Névet (1494-1555), de religion réformée, seigneur puis premier baron de Nevet. Il épousa Claudine de Guengat, fille d' Alain, gouverneur de Quimper, vice-amiral de Bretagne et maître-d'hôtel de la reine Claude de France, et de Marie de Tromelin. Ce dernier couple (Alain de Guengat/Marie de Tromelin) est représenté à l'église  de  Plogonnec sur le vitrail de Saint-Sébastien.

Il est logique de considérer que c'est Jacques de Nevet qui a commandité ce vitrail, et qu'il est présenté ici par un saint intercesseur qui ne correspond pas à son prénom. C'est précisément la solution qu'adopta Roger Barrié.

Néanmoins, on voit mal un adepte de la Réforme (opposée au culte des saints ou à la sanctification de la Vierge) se faire représenter, présenté par un saint.

Rappel généalogique par Le Men dans sa Monographie de la cathédrale de Quimper :

 La chapelle Saint-Corentin  de la cathédrale de Quimper  appartenait primitivement aux barons de Nevet, dont les armes : d’or au léopard morné de gueules, et la devise bretonne « PERAC » (Pourquoi ?) se voient au-dessus des portes de la cathédrale du côté de l’ouest et du nord.

Henri de Nevet était un des quatre seigneurs bretons qui portaient la chaise de l’évêque, lors de l’entrée solennelle de Guy du Bouchet, vice-chancelier de Bretagne, dans sa cathédrale, le dimanche 15 octobre 1480.

Son fils, Jean de Nevet, remplit les mêmes fonctions honorifiques, à l’entrée de l’évêque Raoul le Moël, en 1496. Le fief de cette baronnie qui jouissait du droit de haute, moyenne et basse justice, s’étendait sur la paroisse de Plogonnec, où était situé l’ancien château de Nevet, et sur seize autres paroisses. Sa juridiction s’exerçait au bourg de Pouldavid.

Dans le milieu du XVIe siècle, Jacques de Nevet, gouverneur de la ville de Quimper, et lieutenant du roi, embrasse la religion prétendue réformée, et épousa la fille du seigneur de Guengat, qui était du même parti.

René, son fils aîné, renonça au protestantisme, après la mort de son père, et lui succéda dans ses charges et dans son gouvernement.

Il mourut sans enfant et sa succession fut recueillie par Claude de Nevet, son frère (J’ai relevé dans la chapelle de Saint-Pierre, en la commune de Plogonnec, l’inscription suivante qui a trait à ce seigneur :Clavigeri templi quod longum diruit aevum, Claudius hic Nemeus prima fundamenta jecit. Tertius Henricus Francos cum jure regebat Pontifice et summo Sixto, tum prœsule Carlo, Ac humilis pastor Lodovicus sacra ministrat. 1594. Henri III, était mort depuis 1589, mais on l’ignorait probablement à Plogonnec. ) qui épousa Élisabeth d’Acigné, fille du seigneur de la Rochejégu, qui était aussi de la religion réformée.

Ils moururent pendant les guerres civiles, laissant un fils mineur [Jacques], qui épousa dame Françoise de Tréal. En 1616, il reçut l’ordre, de la régente Anne d’Autriche, de fortifier le fort de l’île Tristan, près Douarnenez, qui avait servi de repaire à La Fontenelle pendant les guerres de la Ligue, et que le roi Henri IV avait ensuite fait raser. La même année le seigneur de Nevet, s’étant rendu à Rennes pour assister aux États de la province, y fut assassiné pour avoir « soustenu les interestz du Roy et du publicq, » par le seigneur de…… qui fut exécuté à la poursuite de la dame de Tréal, veuve de la victime (1). Par contrat passé avec le chapitre, le 4 octobre 1596, Messire Jean du Marc’hallac’h ou du Marc’hallec’h, suivant l’orthographe du temps, sieur de Trelen, chanoine de Cornouaille et recteur des paroisses de Ploneis et de Plozévet, prit possession de cette chapelle, et y fit mettre ses armes, qui sont : d’or à trois orceaux de gueules, dans la vitre et dans l’arcade de l’enfeu, à la place de celles des seigneurs de Nevet. Une action intentée contre lui à ce sujet par Jean de Nevet, ne fut suivie d’aucun effet."

Voir Infra : Discussion sur les donateurs.

Les armes de Névet figurent sur la maîtresse-vitre de Locronan (1476-1479) et sur le cénotaphe du Pénity de Locronan.

http://www.lavieb-aile.com/2017/11/le-tombeau-de-saint-ronan-dans-la-chapelle-du-penity-de-l-eglise-de-locronan.html

http://www.lavieb-aile.com/2017/11/la-maitresse-vitre-de-la-passion-1476-1479-de-l-eglise-saint-ronan-de-locronan.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Voici  le panneau comparable à Guengat (baie 3) qui reprend le même carton :

http://www.lavieb-aile.com/article-l-eglise-de-guengat-29-i-les-vitraux-122885533.html

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 vitraux 0370c 

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Description.

  Le donateur.

Ce chevalier est en armure complète, et il a posé son casque près de lui ; celui-ci est surmonté d'une sorte de plumet en étoile, et sa pièce faciale montre qu'il s'agit, non pas d'un morion ou d'une salade, mais d'un heaume, d'un armet assez rétrograde. Certainement pas la coiffure d'un Jean III de Nevet.

Le chevalier a aussi ôté ses gants de fer, posés également à terre ; c'est la moindre des choses pour réciter ses prières, mains jointes, à genoux devant le prie-dieu et son livre de prières (sur lequel se remarque une lettrine D, sans-doute Dominus).

On remarque aussi les molettes de ses éperons. Voir les pièces d'armure de mon bon cousin Aux-Épaules :  Église de Sainte-Marie-du-Mont : Henri-Robert Aux-Épaules.

C'est après avoir rendu visite à Henri-Robert et m'être rappelé de sa fraise, que je constate que ce seigneur-ci en porte une également, certes très discrète et courte, mais incontestable, ce qui pourrait aider les experts à dater cette tenue (de même que la coupe de cheveux caractéristique, et l'absence de barbe qui apparut après 1521). Selon mes données, ces fraises très courtes datent de 1560.

Il porte un tabard à ses armes, d'or au léopard morné de gueules.

C'est bien un léopard car il a la tête tournée vers nous ; et il est bien "morné" car  il n'a pas de griffes , mais il eut fallu ne pas lui donner une langue si bien pendue ("morné" : Se dit des animaux dépourvus de leurs armes naturelles : sans dents, bec, langue, ou griffes (certains auteurs enlèvent aussi la queue). Enfin le léopard est "de gueules" puisqu'il est rouge.

Voir ces armes, création contemporaine sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_au_lion#/media/Fichier:Blason_fam_fr_N%C3%A9vet.svg

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le visage.

Remarquer l'utilisation de verres roses pour les carnations (comme pour la baie 4 de Guengat). Mais aussi les rehauts à la sanguine (lèvres) et au  jaune d'argent (coin de l'œil). Ou le soigneux travail de collage des fragments de verre par le restaurateur, ce qui a permis de supprimer les plombs de casse.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La donatrice.

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Madame de Nevet va peut-être nous aider également. J'admire d'abord son somptueux manteau en velours damassé pourpre, ou plus exactement son corselet à larges manches (voir ici)  puis son bustier (ou surcot ouvert) d'hermine — un accessoire vestimentaire réservé habituellement aux princesses mais visible aussi à Guengat  en baie 4 chez les donatrices —. Celui-ci est orné de rosettes et de perles en ligne verticale.

 

 

Sa robe  bleu pâle (de même couleur que le revers de la cotte de Monsieur) est serrée par une ceinture aux maillons d'or (auquel peut être suspendu par un anneau un ustencile).

 Je perds la compréhension du costume dans la partie basse, où le tissu frappé aux armes de la famille de Nevet semble traîner par terre (réemploi ?).

 Elle porte un décolleté très court, mais rond et dépourvu de collerette, cet accessoire apparu vers 1550. Elle n'a pas non plus ce décolleté carré des années 1510. Mais sa coiffure, qui évoque celle de nombreux portraits d'Anne de Bretagne, correspond pourtant à cette période, qui est celle de la datation du vitrail.

A noter l'absence de bagues. Le collier  alterne deux perles et un cercle or et argent. Noter la ressemblance de ce collier avec celui d'Anne de Bretagne sur l'enluminure de Bourdichon : fascinant, non ?

La coiffe associe un bonnet de dentelle, très ajusté, et un voile noir (ou brun-noir) brodé de perles groupées en étoile par cinq.

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En conclusion, Madame de Nevet est habillée à la mode 1510-1520, et son mari à celle de 1510-1560. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Saint Jean-Baptiste.

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      Saint Jean-Baptiste se reconnaît à ses cheveux longs, sa barbe et son vêtement en poil de chameau; ainsi que par  l'Agneau mystique tenu sur l'avant-bras gauche.

En entourant paternellement l'épaule de la donatrice, il adopte la posture du "saint patron intercédant", et sa silhouette, comme celle de sa croix de victoire à oriflamme rouge, se détachent sur le fond damassé bleu du drap d'honneur tendu derrière lui. La croix blanche de l'oriflamme est gravée sur le verre rouge, offrant le seul exemple d'emploi de cette technique sur ce vitrail.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le motif du damassé se retrouvera ailleurs ; c'est une association de palmettes et de rinceaux à tige épaisse. Il est probablement appliqué au pochoir.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La niche est coiffée par une voûte en cul de four à la base de laquelle est inscrit (sur deux verres différents) les lettres  -RAMOM/USALVE.

 

"Des arcatures en plein cintre créent une niche au dessus de chaque scène pour l'isoler de la voisine. Elles culminent en une clef de voûte en forme de bourgeon entrouvert  d'acanthes. 

L'épaisseur de l'arcade est garnie d'oves qui accentuent la perspective. Afin de garnir les écoinçons au dessous de la corniche horizontale, sont posés, sur chaque portion extérieure du plein cintre, deux motifs dont on constate la forte fréquence dans les architectures proposées tant à Plogonnec qu'ailleurs : il s'agit de deux feuilles d'acanthes opposées et liées par un anneau à rebord constituant ainsi une série symétrique de courbes et de contre-courbes.

L'arcade délimite un cul-de-four occupé par une coquille, selon une habitude de première Renaissance, et séparé du fond damassé par un bandeau décoré de couleur plus sombre. Sur le bandeau en a1 on lit ...RAMON et en c1 VEMITE ADOREMU qui est l'antienne d'invitatoire commençant l'office de matines. cette antienne est donc fort courante puisqu'elle se retrouve, outre le Bréviaire dans tous les offices où le début des Matines sert d'introduction comme celui de Noël ("Christus natus est...; adeste fideles..") ou dans celui des défunts ("Regem cui...")." Roger Barrié.

Cette découverte me passionne puisque elle rejoint d'autres constatations identiques dans le Finistère à Guenguat, à Kerfeunten (Quimper). A Plogonnec, le vitrail de la Transfiguration porte, sur la tenture qui forme le fond des niches, les lettres SALEREGI (l'antienne Salve regina) et LONREANS (considéré par beaucoup comme "Laurent [le Sodec]").

Le psaume 94 Venite adoremus et procidamus ante dominum, ou l'Adeste fideles,  Venite adoremus Dominum, pourraient donc être à l'origine de ces inscriptions.

Pour ma part, je lis dans le bandeau de la première lancette ....(O)RAMO(M)VSALVE  et dans la troisième VEMITE ....

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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Registre inférieur de la lancette B. Le Portement de croix.

 

 

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Le Christ, couronné d'épines, nimbé, vêtu d'une robe violette, ligoté au niveau de la ceinture, porte, non pas la croix, mais la traverse horizontale sur laquelle il sera cloué (cela est conforme à la réalité de ce supplice). Son corps courbé forme l'une des diagonales, prolongée par le sabre et la jambe du soldat romain qui le surveille. L'autre diagonale est formé par la poutre de bois, doublée de la hallebarde du soldat. Derrière, un homme coiffé d'un bonnet rouge porte les clous. La sensation de tension dramatique est crée par le cadrage serré et par les nombreuses armes qui viennent hérisser l'horizon, mais aussi par le caractère dense de la foule casquée.

Le visage du Christ mérite un examen rapproché (cliquer pour agrandir) : s'il était possible de le débarrasser des altérations ocres dues à la corrosion, on verrait la finesse des traits, et le réseau de pilosité que cet artiste dessine avec une grande précision, comme nous le verrons plus loin.

      N.B : les têtes des deux soldats ont bénéficié d'une restauration récente.

Le motif du  coup de genou donné par un soldat au Christ est très fréquent, sur les enluminures, les retables et les vitraux..

Le même carton a été employé à Ergué-Gaberic, dans le sens inverse .

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-anciens-de-l-eglise-d-ergue-gaberic-123229458.html

 

Maîtresse-vitre (1517) d'Ergué-Gabéric. Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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La demi-coupole de la niche : pas d'inscription, mais une série de O.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le sol : comme un tapis mille-fleurs.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

 

 

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Le registre inférieur, lancette C et D :

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                          la-passion 0340c

 

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Registre inférieur de la lancette C : la Comparution devant Pilate.

 

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Le Christ est présenté à Pilate : un personnage haut en couleur, coiffé d'un exubérant chapeau à aigrette, sorte de lansquenet aux manches retroussées, agrippe Jésus par la gorge. Un lancier en armure, poing sur la hanche, crie quelque injure. Pilate, coiffé d'un couvre-chef rose, longue barbe, longs cheveux, fixe l'inculpé des yeux en présentant ses mains au dessus d'un bassin. un serviteur y verse le contenu d'une aiguière, tout en reprenant — curieusement— la posture du "coup de genou" de la scène du Portement de croix ; en réalité, il plie le genou par référence pour son maître.

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Là encore, on retrouve le même carton repris à Lanvénégen en 1515 et à Ergué-Gabéric en 1517 :

 

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Maîtresse-vitre (1515) de Lanvénégen. Photo lavieb-aile.

 

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Maîtresse-vitre (1517) d'Ergué-Gabéric. Photo lavieb-aile.

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On comparera aussi avec la même scène de la maîtresse-vitre (1535, même atelier quimpérois) de l'église Saint-Mathieu de Quimper, avec une composition identique, mais des différences franches :

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Maîtresse-vitre de l'église Saint-Mathieu de Quimper. Photo lavieb-aile.

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Détail : le chien de Pilate.

Aux pieds de Pilate se trouve un petit chien ; dans la Passion de Guengat, on remarque aussi un chien aboyant vers la croix, au pied d'un cheval monté par un centurion. On peut trouver la source de ce détail soit dans une gravure de Dürer de 1509-1501 conservée à Lyon A16DUR000701, ou, à une date antérieure, dans un Ecce Homo de 1475-1480 de Martin Schongauer conservée à l'Unterlinden de Colmar, ou dans une autre gravure de Schongauer où figurent deux chiens.

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https://www.musee-unterlinden.com/oeuvres/ecce-homo/

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6951448r.r=pilate+schongauer.langFR

https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d%27actualit%C3%A9/christian-motifs-copper-engravings-gospel-of-matthew-photo-dactualit%C3%A9/541469005

 

 

 

Le Christ devant Pilate de Martin Schongauer (1448-1491, Germany)

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Le chien (ici, un petit caniche dont la "crinière" contraste avec le dos glabre) se retrouve aussi sur la Passion de 1520-1530 de Saint-Vincent de Rouen :

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Rouen/Rouen-Sainte-Jeanne-d-Arc.htm

 

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Il est représenté, dormant dans une corbeille,  sur les stalles de la sacristie de la cathédrale du Mans.

http://www.lavieb-aile.com/article-les-stalles-du-xvie-siecle-de-la-cathedrale-du-mans-123594149.html

J'écrivais alors dans ma description :

 J'ajoute au dossier "Chien de Pilate" d'autres références, celles de gravures de Wenceslas d'Olmütz (v.1496) ou Michel Wohlgemuth (monogramme W), inventeur de la gravure à l'eau forte : celle où Pilate est accompagné, au Prétoire, de deux chiens, et celle, qui suit la précédente, où Jésus est présenté au peuple par Pilate tandis qu'un chien montre ses dents. ici. En fait, ces gravures, comme celles de Jean de Culmbach (même référence p.383) ou d'autres d'un graveur inconnu, sont des copies de celles de la Passion de Schongauer avec un chien sur l'Ecce Homo (Unterlinden, Colmar) et deux chiens sur la Comparution. Dans cette série, le grand-prêtre est accompagné aussi par un chien.

 

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Il est présent au pied de la croix, près d'un cavalier, dans la Passion (v. 1550) de Guengat :

http://www.lavieb-aile.com/article-l-eglise-de-guengat-29-i-les-vitraux-122885533.html

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette D : le couple des donateurs présenté par saint Michel.

 

 

                                   la-passion 0330c

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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On retrouve sensiblement le même carton (Saint Michel et les donateurs) à Guengat, en A2 de la baie 1.

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 vitraux 0371c

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Saint-Michel, dans la même attitude d'intercession que saint Jean-Baptiste à gauche, présente le couple ; il est couronné, vêtu d'une cuirasse d'apparat, porte l'épée à la ceinture, et il brandit une croix à longue hampe. Ses ailes vertes sont déployées de chaque coté, sur le fond damassé violine.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Le seigneur de Nevet, identifié par les armoiries de son tabard, est identique à son vis-à-vis : même armure, même courte fraise, même coiffure, même Livre d'Heures à la tranche dorée, même lettrine D. Mais celle-ci est inversée, "comme si" on avait utilisé le carton des donateurs de droite en le renversant. Dans ce jeu des sept erreurs, le "léopard" est positionné autrement, et ce seigneur-ci porte une belle épée.

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Sa Dame est aussi la sosie de celle de gauche : même chaperon de velours noir, même collier dérobé au portrait d'Anne de Bretagne, même manteau à large manche, même robe frappé d'hermines, même alignement de boutons en marguerites de perles, même ceinture à anneau d'or, etc.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

 

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II. LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

         

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Lancette A (à gauche) : Christ en croix.

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La scène cruciale se découpe sur un fond damassé rouge. La croix est fichée au sol parmi les fleurs, à coté du crâne d'Adam.

 Marie, en pâmoison au pied de la croix, croise ses bras dans un geste des mains qui renvoie à celui qu'elle eut, face à l'ange Gabriel, lors de l'Annonciation. Mais ce geste ici se referme, comme le cycle de la Vie de Jésus. Stabat Mater dolorosa Juxta crucem lacrimosa Dum pendebat Filium...

Outre l'apôtre Jean, qui, un genou à terre, soutient la Vierge, quatre personnages, que leur tenue désigne comme des Juifs, forment un cadre où les gestes se répondent.

Le premier personnage à gauche est  Longin, qui donne le coup de lance dans le flanc droit et, de la main droite, désigne son œil.  Selon la Légende dorée, ilreçoit une goutte du sang issu de la plaie, ce qui le guérit d'un trouble (physique, mais aussi spirituel) de la vision. Il devrait alors porter la tenue de soldat romain. . A sa gauche, un cavalier désigne le Christ du doigt en s'adressant à son voisin qui le regarde. Il s'agit du Centenier lorsqu'il s'écrit (Marc,15,39) Vere filius dei erat iste, "Vraiment, celui-ci est le Fils de Dieu !".

J'ai abondamment commenté cette scène dans ce blog, tant elle est fréquemment illustrée sur les vitraux et sur les calvaires sous la forme de deux cavaliers encadrant la croix.

 

http://www.lavieb-aile.com/2019/09/le-calvaire-de-la-chapelle-sainte-marie-du-menez-hom-en-plomodiern.html

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Roger Barrié a noté l'absence, inhabituelle, de Marie-Madeleine au pied de la Croix.

Ce panneau est fondé sur le même carton que le panneau C3 d'Ergué-Gabéric, et se rapproche d'un panneau B3 de Lanvenegen.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Déposition de croix.

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La croix à titulus INRI se dresse sur un fond damassé violet.

Joseph d'Arimathie soutient le corps sans vie dans un geste d'une grande compassion. Il porte un bonnet vert, une barbe blanche, une robe rouge ouverte sur des hauts-de-chausses roses, et des bottes à revers.

 

Nicodème le bricoleur a apporté son échelle et s'est armé d'une paire de tenailles pour ôter les clous et libérer celui dont il est le disciple. On lit sur le galon or de son manteau vert les lettres  OVIERIVA, que Roger Barrié lit OLIERAV, dans laquelle, par un parti-pris hérité de Couffon, il voit "probablement une signature Olivier Le ..." [évoquant celle du maître-verrier quimpérois Olivier Le Sodec ]. Il la rapproche d'une inscription comparable à Kerfeunten, toute aussi discutable.

Les artistes oublient rarement de souligner par des codes vestimentaires la judeité d'Arimathie et de Nicodème : longue barbe, riches vêtements, chapeau rituel, vaguement conique et enturbanné,et, inévitable, l'aumônière. 

Le visage du Christ est admirable, mais on le doit à une restauration récente ; Roger Barrié notait néanmoins une facture plus rapide (que le modèle ancien d'Ergué-Gaberic), un dessin moins assuré, un modelé plus sommaire et les ailes du nez traitées différemment.  Le visage de la Vierge est plus ingrat. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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3. Mise au tombeau.

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Sur un arrière-plan composé d'arbres, de rochers et d'un fond damassé rouge, six personnages procèdent à la mise au tombeau du Christ : la Vierge, guimpe blanche, robe violette et manteau bleu ; saint Jean, en prières, mains jointes et yeux levés vers le ciel ; une sainte femme ; Marie Madeleine ;  Joseph d'Arimathie, barbe, sourcils et cheveux blancs sous un bonnet vert ; et Nicodème, coiffé d'un bonnet pointu à turban et vêtu d'une somptueuse robe en brocart purpurin, aumônière bleue à la ceinture. 

On remarque aussi la précision avec laquelle le dessin de la pilosité de l'abdomen est reproduite.

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      Cette mise au tombeau est réalisée sur le même carton que le panneau D3 de la Vie du Christ de Penmarc'h.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Sur le galon de la demi manche  de Nicodème (personnage qui porte les jambes du Christ) se lisent les lettres  ???ENTO. (VOENTO selon R.Barré).

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Sur la robe dorée de Nicodème, des bandes diagonales portent les lettres  RSEAT - AOVEI - VO.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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4. Résurrection.

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                        la-passion 0292c

 

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Sur un fond bleu damassé, le Christ se dresse en enjambant son tombeau, vêtu du manteau violet-pourpre de sa passion et non du manteau rouge de la Résurrection. Il tient une longue hampe terminée par une croix, et trace une bénédiction de la main droite. Derrière lui, deux soldats casqués, les yeux révulsés, sont terrassés par l'événement. Au premier plan, un garde au costume pittoresque semble plongé, les yeux ouverts, dans un état second. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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 Les éléments architecturaux  des têtes de lancettes trilobées.

 

Ces têtes de lancettes sont occupées chacune par un couple de "génies" blonds qui maintiennent des tresses ou guirlandes fixées à des pinacles évasés, et dont la pointe est ornée d'une couronne, d'un lys et d'un bouquet d'acanthe.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

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Les armoiries.

Ce sont les armes des familles Treanna et [Tinteniac].

 

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1. Treanna (de) : d'argent à la macle d'azur. Devise Sine macula macla

La résidence manale des Treanna se trouvait à Elliant, mais ils possédait à Plogonnec trois domaines : Coat-Morvan, Kergoff-Uhella et Kergoff-Izella. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Tinteniac ?   : "Écartelé au 1 et 4 de Treanna, au 2 et 3 d'argent au croissant (ou à la merlette) de gueules." (Chanoine Abgrall, Notice de Plogonnec).

Selon R. Barrié, c'est une restauration fautive des armes des Tinteniac après 1520, d'hermines au croissant de gueules, cette famille rentra en possession de la seigneurie de Treanna en la paroisse d'Elliant. En effet, Pierre de Tinténiac, seigneur du Porcher, qui revint en Bretagne par son mariage, en 1520, avec Françoise, dame de Quimerc'h, fille unique de Louis de Quimerc'h et de Françoise de Broons, prit alors les armes de Quimerc'h [kerimerc'h ?] qui sont : « D'hermines au croissant de gueules ». C'est en 1640 que Maurice de Tinteniac devint seigneur de Treanna.

Roger Barrié fait remarquer que les meubles des armoiries, réalisés postérieurement, sont montés en chef d'œuvre au sein d'œuvres anciennes. On appelle "sertissage en chef d’œuvre", l’incrustation d’un verre, tenu par un plomb, à l’intérieur d’un autre verre plus grand et de couleur différente. Je le remarque pour la pièce blanche au sein du losange bleu du blason des Treanna. 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

 

  

                  

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 III. LE TYMPAN.

 

 

 

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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A. Les armoiries.

Deux mouchettes.

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Des couronnes de gloire sont constituées de motifs d'acanthe à fruit, liés par les extrémités des feuilles.

Dans ces chapiteaux de triomphe , en partie conservés, se trouvent deux écus modernes.

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1. Celui de la famille Boscher, d'azur à l'aigle [éployée] d'or :

 Boscher ou Boher, sr de Lopéau, par. de Plogonnec. Réf. de 1426 à 1443, dite par., év. de Cornouaille. D'azur à l'aigle d'or (Arm. de l'Ars.). Fondu an 1464 dans Kerpaên.

 Potier de Courcy, 1890.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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2. Celui de la famille Quillou, seigneur de Keroncuff, d'argent au chef de sable.

Quiliou (du), sr dudit lieu, par. de Plougastel-Sainl-Germain,— de Keroncuff, par. de Plogonnec, év. de Cornouaille. D’argent au chef de sable (G. le B.). Moderne : le Barbu. Nobiliaire et armorial de Bretagne T. III.

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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B. La Vierge à l'Enfant.

Ce panneau provient d'une Adoration des mages, ce qui explique l'attitude de Marie, assise sur une cathèdre et celle de l'Enfant-Jésus recevant une boite précieuse en cadeau royal. La scène correspond à la taille d'une lancette.

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On peut la comparer à la scène analogue de la baie 3 (1546) de la chapelle N-D. du Crann à Spézet :

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Adoration des Mages, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

 

              

 

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Les carnations sont rendues par un verre rose (comme à Guengat et Locronan, par exemple) peint à la grisaille et au jaune d'argent, et touches de sanguine pour les lèvres et les ombres, qui sont également rendus par des hachures.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Sur le galon du manteau bleu de la Vierge se   lisent des successions de lettres que je déchiffre ainsi : (entre parenthèses les lettres douteuses)

XFAOCSODEESOVOEUVRAEVEMSOEN*R

 VERFOVRON*

*N rétrograde.

Roger Barrié y a lu OLSODEG, ce qu'il interprète comme le nom de famille Sodec ou Sodeg précédé du prénom Olivier abrégé, ou des initiales O.L, signature d'Olivier Le Sodec, le verrier quimpérois. 

Pour moi, il s'agit de séquences aléatoires de lettres, ornementales, un procédé courant dans la peinture flamande et dans les enluminures d'île de France ou de Touraine ; ou , du moins, on ne peut y isoler une séquence sous prétexte qu'on la recherche, et passer outre les lettres qui ne satisfont pas ces attentes, pour affirmer qu'il s'agit de la signature du peintre-verrier.

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Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

Maîtresse-vitre (v. 1520, atelier quimpérois) de l'église de Plogonnec. Photographie lavieb-aile.

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Restauration et conservation.

(D'après R. Barrié).

Restauration.

— Une première restauration a eu sans-doute lieu en 1622 par Yvon Bernard dit Camart : les comptes de fabrique ne précisent pas si la réfection des vitraux par ce dernier a concerné la baie 0, mais on peut le supposer au vu de la somme élevée qui a été versée à l'artisan;

— En 1634, la remise en plomb est confiée à Jean Lagneau, mais celui-ci n'effectue pas le travail, qui sera réalisé par les frères Bernard, Yvon et Mathieu.

— Du XVIIIe siècle datent les armoiries qui timbrent l'arcade des lancettes C et D.

Des restaurations de détails comme les mains de Jacques de Nevet, le sabot du cheval dans la Crucifixion, ou l'épaule gauche du Christ dans la mise au tombeau datent du XVIIIe ou du début XIXe.

— En 1845, un devis de restauration est demandé à l'architecte Bigot devant l'état très inquiétant de la verrière, puis la restauration est menée, sans-doute par Cassaigne de Quimper.

— En 1901, le rapport de Magne permet le classement du vitrail en 1904, et une campagne de restauration, au cours de laquelle de nombreux verres anciens sont remplacés, comme tous les blasons, une bonne partie des soubassements, et tous les couronnements des lancettes. Selon Roger Barrié, cela se fit par copie fidèle de l'ancien, par une technique picturale "pas mauvaise", en diminuant la mise en plomb par des pièces de verre de plus grande dimension.

— Les vitraux furent déposés en 1942 et abrités en caisse dans le presbytère, puis replacés en 1953 par Jean-Jacques Gruber après un nettoyage à l'eau claire. (Devis de M. Lisch, architecte ; somme réglée à J.J. Gruber 1.043.430 F)

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Conservation.

Celle-ci est jugée moyenne: c'est le verre incolore qui s'avère le plus attaqué lorsqu'il n'est pas protégé par le jaune à l'argent, mais qu'il comporte une grisaille à la face intérieure.

 Les verres rouges bleus et verts sont au contraire peu corrodés. Lorsqu'un damassé à la grisaille a été peint sur la face interne d'un verre rouge, comme la robe de Joseph d'Arimathie dans la descente de Croix, les tavelures extérieures suivent le dessin du damassé.

Ce sont les verres bleuté du tombeau du Christ et vieux rose du couvre-chef de Pilate, à l'extérieur irisé et indemne de toute tavelure, qui ont le mieux résisté aux attaques des agents atmosphériques et à la dégradation chimique.

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Discussion sur les donateurs.

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1. Identité des donateurs.

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Nous l'avons vu, la seule certitude est donnée par les armoiries qui sont celles de la famille de Nevet, mais la solution proposée par les différents auteurs est d'y voir Jacques 1er de Nevet (1494-1555)  et son épouse Claudine de Guengat à gauche dans la lancette A, et leur fils aîné René de Nevet (1555-1585) à droite dans la lancette D, accompagné de son épouse.

L'un des arguments avancé est que le même carton des donateurs se retrouve à Guengat (mais sans armoiries permettant une identification) sur un Jugement Dernier de 1525: chacun des époux aurait commandité un vitrail dans l'église de leur fief, Jacques de Nevet à Plogonnec et Claudine de Guengat à Guengat. Pour R. Barrié, "l'importance de ce baron premier du nom comme celle de son épouse justifie leurs donations aux églises de leur paroisse respective à cette époque".

Annuaire de la noblesse 

https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9vet

https://gw.geneanet.org/jcbo?lang=en&n=de+guengat&oc=0&p=claude

Le couple s'est marié en 1524 (Wikipédia qui cite Le Moigne), date qui est plus tardive que celle de création du vitrail (vers 1520, mais proche des vitraux de Lanvénégaen en 1515 et d'Ergué-Gabéric en 1516-1517).

Jacques de Névet est de confession réformée, ce qui n'incite pas à se faire présenté par un saint.

Le couple de droite serait, pour R. Barrié, "René de Nevet, le fils aîné de Jacques de Nevet, figuré seul avant son mariage à Guengat, et avec son épouse à Plogonnec".

D'autre part, si ce vitrail a été fait en 1520, René de Nevet  ne saurait y figurer, et encore moins son épouse.

Enfin, à la différence d'autres sites, les donateurs ne sont pas présentés individuellement, mais en couple, les épouses ne sont pas identifiables par leur armes mi-parti, et les deux couples sont identiques, et en miroir. 

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Je propose de résoudre ces difficultés ainsi : les donateurs aurait souhaité souligner que la famille de Névet se  revendique comme fondatrice de l'église de Plogonnec ; ils auraient fait figurer deux couples fictifs (les épouses ne sont pas identifiées par les armes de leur famille), en utilisant les canons de représentation des donateurs en vigueur à leur époque au début du XVIe siècle. Tant il est vrai que, sur les vitres finistériennes, tous les donateurs et, a fortiori, toutes les donatrices se ressemblent (et celles-ci ressemblent au portrait d'Anne de Bretagne). C'est aussi ce que nous constatons dans les gisants, qui ne donnent pas un portrait réaliste, mais figure le défunt idéalisé à la fleur de l'âge et en armure. Cette proposition peut expliquer la reprise d'un même carton pour deux donateurs différents, et l'absence de coïncidence avec les données généalogiques.

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2. Les saints intercesseurs.

Saint Jean-Baptiste et saint Michel, dont l'identification ne fait pas de doute, ne présentent pas les personnages portant leur nom ; on trouve bien des Jean de Nevet, mais aucun Michel de Nevet. Ils sont donc là comme saints intercesseurs, ces saints qui étaient invoqués, dans les Livres d'Heures notamment, pour leur puissance de protection contre les périls. 

 Le couple saint Jean-Baptiste / saint Michel est connu comme intercesseurs du Jugement dernier, "suivant une habitude ancienne qui revient en faveur en Allemagne à la fin du Moyen-Âge" selon R. Barrié, ce qui incite cet auteur à supposer " un grand ensemble consacré au Jugement Dernier" : les donateurs auraient été déplacés alors qu'ils trouvaient leur place à l'origine au soubassement de la verrière du Jugement Dernier, "probablement en remplacement de panneaux détruits. La tête de la donatrice en A1 est constituée par le réemploi d'une tête de damnée retournée pour l'occasion". Mais cette hypothèse est jugée non recevable par les auteurs du Corpus Vitrearum, "en raison de la parfaite intégration des panneaux de donation à l'ensemble de la baie 0, restée intacte comme la baie 1 à l'inverse des autres, perdues en tout ou parties".

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 En réalité, la visite de l'église de Guengat apporte un éclairage nouveau, car, quoique placée sous le patronage de saint Fiacre, elle consacre une place importante à saint Jean-Baptiste et à saint Michel, le premier ayant sa statue dans le chœur et le second dans la chapelle de bas-coté, et ces saint servant d'intercesseurs auprès de trois couples de donateurs, deux dans la baie 1, et un dans la baie 4. Surtout, un magnifique vitrail des années 1500, donc antérieur à celui de Plogonnec, présente les deux saints encadrant la Vierge :

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 Baie-2 0414x

 

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En outre, l'église de Guengat ne renferme pas de donateurs portant les armoiries de la famille de Guengat, alors que celle de Plogonnec montre, dans l'actuel vitrail de saint Sébastien, Alain de Guengat et Marie de Tromelin, et, dans le vitrail de la Passion, les armoiries aux trois mains de cette famille. Ces éléments incitent à s'interroger sur les liens réciproques entre les deux paroisses et leurs églises, le château de Guengat se trouvant à la limite des deux paroisses.

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SOURCES ET LIENS.

 

 

 

 — BARRIÉ (Roger)  Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle : Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper / ; sous la direction d' André Mussat, 1979  Thèse de 3e cycle : Art et archéologie : Rennes 2 : 1979. Bibliogr. f. 9-32. 4 annexes (vol. 2)

 GATOUILLAT (Françoise) HEROLD (Michel), Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum France recensement VII, Presses Universitaires de Rennes : Rennes 2005 pages 157-159.

— LE GUENNEC (Louis),   1921, L’Elégie de Monsieur de Névet et le baron Huet, Bull. SAF

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1921_0204_0213.html

 

— LE MOIGNE (Gérard), 1999,  "La seigneurie de Névet", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CXXVIII, année 1999

— PEYRON (chanoine Paul), 1900 Plogonnec, Bull. SAF, p. 24-54.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076531/f114.image

— PEYRON (chanoine Paul), 1919, "Les derniers seigneurs de Névet, 1602-1721", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1919

https://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/bdha/bdha1919.pdf

— Jean TREVIDY (Jean), 1888, Histoire de la maison de Névet racontée par Jean, baron de Névet (1664)", Bull. Société archéologique du Finistère t. XV page 351.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2081934/f436.item

 

— Base Sigilla

http://www.sigilla.org/fr/sgdb/recherche-sceau-type

— Base ARMMA

https://armma.saprat.fr/

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Héraldique
10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 11:27

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La baie 10 (vers 1530 ; v. 1544 ; v.1560) de la chapelle du Rosaire de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Voir sur l'ancienne collégiale de Pont-Croix :

 

 

— Voir  : La liste des 225 articles de ce blog  traitant des vitraux (dont plus de 120 sur les vitraux de Bretagne).

 

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PRÉSENTATION (d'après Gatouillat et Hérold 2005).

La collégiale Notre-Dame de Roscudon possédait d'après une enquête de 1403 une maîtresse-vitre figurant Sinquin de Pont-Croix (1240-1293), seigneur du lieu en 1290. Sa fille Pleslou, héritière du fief, fait entrer Pont-Croix dans la seigneurie de Landudec par son mariage avec Alain de Tyvarlan. En 1384, Alix de Tyvarlan, héritière à son tour, épouse en 1391 Jean Ier de Rosmadec (famille originaire de Telgruc). La lignée des Rosmadec va régner sur Pont-Croix jusqu'au XVIIIème siècle.

Il ne reste rien de cette verrière, et  d'ailleurs, le chevet droit où elle se trouvait jadis fut transformé en chevet polygonal par Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel entre 1528 (date de leur mariage) et 1544 (date du décès de Jeanne, Alain décèdera en 1560). Dans le même temps,  les fenestrages des chapelles méridionales furent alors refaits. 

Ces derniers s'étaient fait représenter sur un vitrail, comme l'attestent les panneaux où ils figurent en donateur, et qui ont été replacés dans la baie 10, dans la chapelle du Rosaire, ou bras méridional du transept. Cette grande baie était à l'origine toute entière dédiée à l'Enfance du Christ. Comme l'ont remarqué Abgrall (1894 et 1904) et Couffon (1951 et 1957), la parenté du décor Renaissance peuplé de putti de ces représentations avec celui de la Nativité de la chapelle du Crann en Spézet replace l'œuvre dans le contexte de la production quimpéroise autour de 1540.

http://www.lavieb-aile.com/2016/06/les-vitraux-de-notre-dame-du-crann-a-spezet-l-adoration-des-mages-et-des-bergers.html

"Vers 1850, la volonté d'"éclaircir" la chapelle fit sacrifier certains panneaux des lancettes et ceux du tympan, remplacés par du verre blanc. La fenêtre a depuis été regarnie de panneaux colorés : elle présente un regroupement de vitraux de plusieurs époques du XVIe siècle, parmi lesquels une Annonciation et des épisodes de la Passion, sans doute récupérés dans d'autres parties de l'église, abside et bras nord. En 1991, à la suite de la restauration de la verrière qui lui avait été confié en 1983, Jean-Pierre Le Bihan en a complété les ajours avec des panneaux abstraits de coloration accordée aux panneaux anciens.

Les seules restaurations modernes documentées ont été pratiquées en 1922 par Labouret puis par Gruber  1953, après les déposes de 1942." (Gatouillat et Hérold)

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Datation.

Gatouillat et Hérold donne pour la baie 10 le deuxième tiers du XVIe siècle, et pour la baie 3 qui accueille des fragments d'une Passion, à émaux bleus, le quatrième quart du XVIe siècle.

Nous avons vu que le nouveau fenestrage du transept sud, ou chapelle du Rosaire, date entre 1528 et 1544.

On reconnait dans la baie composite n°10  diverses "citations" d'autres réalisations de l'atelier quimpérois dit "des Sodec" : une Transfiguration de Plogonnec (v.1520) et du Faouët (v. 1510-1515), une Adoration des Mages de Spézet de 1546, le portrait des donateurs également présent à Confort-Meilars (v. 1530), ou encore la Passion, en lien avec la vingtaine de Passions finistériennes d'origine quimpéroise du début au troisième quart du XVIe siècle. Ces citations sont thématiques (même motif) mais aussi stylistique (même atelier, voire même carton).

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Intérêts.

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Ce vitrail composite est d'un abord un peu ingrat. Les visages, lorsqu'ils n'ont pas été remplacés par d'autres au XVIIe siècle ou plus tard sont fortement altérés par la lèpre noire des micro-organismes. Les panneaux sont incomplets, souvent amputés de leur moitié inférieure. Les macédoines de fragments anciens qui les complètent forment un galimatias visuel. 

C'est son analyse pièce par pièce qui en révèle la richesse. Le premier intérêt est de les resituer dans la production d'un atelier quimpérois prestigieux tant par son savoir-faire que par l'importance de sa production, celui des Le Sodec. Une comparaison  s'impose d'abord avec l'Adoration des Bergers et des Mages de Notre-Dame-du Crann, puisque certains  panneaux sont identiques, mais il faut aussi créer des rapprochements avec l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars, en raison de la proximité géographique des deux sanctuaires, et  du partage du même donateur, Alain de Rosmadec, ou avec celui de Kerfeunten à Quimper. L'emploi de verres rouges gravés, celui du jaune d'argent en touches sur les visages (celui de Jeanne du Chastel), l'ornementation des galons par des inscriptions peuvent retenir longtemps l'amateur.

Je note aussi l'art consommé de représentation des gestes de maniement des instruments de musique, comme à Confort-Meilars.

Le deuxième intérêt est ma découverte, dans la Fuite en Égypte, de deux modèles conjugués, une gravure de Dürer et une autre, qui n'est connue que par  un dessin plus tardif de Taddeo Zuccaro. Or, Le Bihan avait déjà repéré cette influence des gravures tant dans cette Fuite en Égypte que pour des scènes de la Passion. 

Un troisième intérêt est de voir une nouvelle fois attestées les armoiries écartelées d'Alain de Rosmadec, que j'avais déjà observées à Confort-Meilars, mais qui attendent des éclaircissements dans le champ de l'héraldique bretonne.

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Remarque.

Le travail d'iconographie comparative, particulièrement nécessaire ici,  est compliqué. Une publication par écrit se prête mal à la présentation des œuvres qu'on se propose de rapprocher. La publication numérique offre la possibilité de renvoyer, par lien hypertexte, vers d'autres articles, mais alors la confrontation des images n'est pas immédiate. J'ai choisi de placer les images comparatives avant l'image appartenant à l'œuvre étudiée, au prix d'une confusion possible entre celles-ci. Pour les différencier, les images que j'appelle en confrontation sont systématiquement plus petites et en retrait.

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DESCRIPTION.

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La baie 10 du coté sud de la chapelle du Rosaire mesure 6 m de haut et  5,80 m de large. Elle comporte 6 lancettes et un tympan de 15 ajours. 

Le registre supérieur rassemble des éléments d'une Enfance du Christ puis de la Passion

Un registre intermédiaire s'insère au milieu du registre précédent : la partie supérieure de la scène de donation par Alain de Rosmadec et son épouse y a pris place.

Le registre inférieur est une Adoration des bergers et des Mages, comme à Spézet.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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REGISTRE INFÉRIEUR : ADORATION DES MAGES ET DES BERGERS .

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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La Vierge . Première lancette.

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Elle est debout mains jointes devant plusieurs anges, dont l'un joue du luth et l'autre une harpe à montants parallèles et droits.

Ces anges sont vêtus au dessus de leur aube (blanche ou bleue) de luxueuses chasubles rouges ou vertes à parement d'or. Ils portent un diadème centré par un bijou en or. 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Le joueur de luth.

Nous comptons 5 ou six cordes. La position des doigts des deux mains est très précise.

On peut le comparer à celui de l'Arbre de Jessé  (v. 1530) de Confort-Meilars :

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Luthiste de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars. Photo lavieb-aile.

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ste de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars. Photo lavieb-aile.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Le joueur de harpe.

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Six cordes visibles. Des montants parallèles. Et à nouveau une position très crédible des doigts de l'instrumentiste. On peut le comparer à celui de l'Arbre de Jessé  (v. 1530) de Confort-Meilars :

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Ange harpiste de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars (v. 1530). Photo lavieb-aile.

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Le roi David de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars (v. 1530). Photo lavieb-aile.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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La position des doigts :

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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L'ange joueur d'orgue portatif.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Le concert des anges. Deuxième lancette.

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L'Enfant (moderne) est dans un berceau en osier, surveillé par les mufles de l'Âne et du Bœuf, et chauffé par un pot à feu. Les anges joufflus jouent du luth, de la vièle à archet, de l'orgue portatif, et d'un instrument à identifier, devant d'autres qui chantent ou prient.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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La partie inférieure est très semblable à celle de la baie 3 de Notre-Dame du Crann à Spézet, daté de 1546.

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Registre supérieur, Adoration des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

 

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Verre rouge gravé.

Pour rendre la flamme du flambeau, le maître-verrier a utilisé la savante technique du verre double gravé (deux verres fins, l'un rouge, l'autre blanc, sont accolés, et le verre rouge est meulé par endroit) .

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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L'ange joueur de luth.

Cinq cordes, cordier bien visible.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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L'ange jouant de l'orgue portatif.

À deux rangs de cinq tuyaux. La main droite est posée sur les touches, tandis que celle qui actionne le soufflet est dissimulée.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Les anges musiciens : jouant de la vièle à archet ou de la flûte.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Troisième lancette. Saint Joseph et le concert des anges.

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Saint Joseph, identifié à sa houlette souffre d'une restauration de son visage au XVIIe siècle et de modifications qui rendent sa tenue et  posture bien peu naturelle.

Derrière lui, trois joueurs de flûte et un harpiste.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Adoration de bergers offrant des colombes et des œufs. Quatrième lancette.

Un premier berger est agenouillé et offre des colombes dans un panier d'osier. Un autre offre des œufs dans un panier. En arrière-plan, un joueur de flûte et un joueur de cornemuse (tête restaurée).

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Là encore, la comparaison avec la baie 3 de la chapelle du Crann est éloquente :

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Registre supérieur, verrière de l'Adoration des Mages et des Bergers, chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Adoration des rois Melchior et Gaspard. Cinquième lancette.

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Deux têtes ont été restaurées au XVIIe siècle.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Il faut remarquer ici :

a) Les bergers qui assistent à la scène derrière une palissade : parmi ceux-ci, un joueur de cornemuse.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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b) l'emploi de verre rouge gravé (dans le "crevé" de la manche). C'est une innovation technique témoignant de la maîtrise du verrier (Cf Roger Barriè). Nous en trouvons de nombreux exemples (avec croisillons comme ici) sur l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars.

c) le motif du damas du manteau jaune d'or : c'est une "grenade" peint par trois lunules au centre et 8 petites couronnes en périphérie. Il est si stéréotypé qu'on peut le voir comme une spécificité des verriers quimpérois. Il se remarquait déjà dans les lancettes précédentes.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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d)  L'inscription du galon du scapulaire (cliché de détail infra) : AVE GRCIA PENA AVE  / INOS / IOI

dans laquelle on déchiffre l'oraison Ave [Maria] Gracia Plena. Ce type d'inscription est presque constant dans les productions quimpéroises comme sur la Passion de Plogonnec,  l'Arbre de Jessé de Kerfeunteun à Quimper, ou, à profusion, sur  celui de Confort-Meilars. Ces inscriptions qui occupent le plus souvent le bord d'un vêtement   sont parfois dépourvues de sens (les lettres aléatoires permettant à certains auteurs des supputations sur la signature des verriers), mais lorsqu'elles sont déchiffrables, c'est toujours pour citer une oraison, le plus souvent mariale. La graphie est la même.

 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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e) avec de bons yeux, vous pouvez voir la très discrète inscription suivante : REST - LE BIHAN- QUIMPER 1989. ARCHITECTE : DANIEL LEFEVRE. CONSERVATEUR : GENEVIÈVE LE LOUARN. INSPECTEUR : PHILIPPE BONNET. DOCUMENTATION : ERWAN LE BRIS DU REST ET INVENTAIRE GÉNÉRAL 1988-1989. (cliché de détail infra)

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Sixième lancette. Adoration du roi Balthazar. Un saint agenouillé.

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Panneau supérieur.

La composition générale est semblable au panneau de la baie 3 de la chapelle du Crann : un portique tiré des Antiquités romaines, une palissade avec une armée des lances et des bannières en arrière-plan, et un roi tenant dans la main droite un flacon de myrrhe et en main gauche un turban orientalisant, à ruban .  Les couleurs du vêtement sont les mêmes, et le collier en chaîne d'or fait deux fois le tour du cou.

 

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Balthazar, Adoration des Mages , chapelle Notre-Dame-du-Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

 

Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Ici, la robe rouge est un verre gravé, dont les zones meulées, en amande, ont été peintes au jaune d'argent. Ces petites navettes gravées sont communes dans les autres œuvres de l'atelier, comme par exemple, une nouvelle fois, sur l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Saint Jean agenouillé.

Ce panneau a été placé ici, mais il doit être séparé de cette séquence de l'Adoration des Mages. Le saint se détache sur un fond rouge à nuages blancs qui renvoie à une Transfiguration.

Plus précisément, ce fond évoque la Transfiguration de la baie 1 de l'église de Plogonnec, datée vers 1520 et attribuée également à l'atelier Le Sodec :

http://www.lavieb-aile.com/article-vitrail-de-plogonnec-iii-la-transfiguration-92501268.html

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Transfiguration (v. 1520) de l'église de Plogonnec. Photo lavieb-aile.

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Cette Transfiguration  est également présente à la chapelle Sainte-Barbe du Faouët :

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Le Christ entre Moïse et Elie, Baie 2 , Verrière de la Transfiguration, Chapelle Sainte-Barbe, Le Faouët, photographie lavieb-aile.

 

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On remarque dans notre vitrail de Pont-Croix,  au dessus de saint Jean, les retombées du dais architecturés, ainsi qu'un bandeau derrière le nimbe, portant en guise d'inscription une série de O (comme derrière la Vierge à l'Enfant de la baie 1 de Plogonnec.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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LE REGISTRE INTERMÉDIAIRE : LE COUPLE DES DONATEURS.

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Seule la partie haute de la scène a été conservée. A gauche, le donateur Alain de Rosmadec agenouillé en armure est présenté par un saint évêque accompagné de deux anges (les têtes sont nimbées).

Alain de Rosmadec porte un tabard à ses armes, un palé d'argent et d'azur de 6 pièces.

 

Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Le donateur Alain de Rosmadec présenté par un saint évêque.

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1. Le saint évêque.

Gatouillat et Hérold proposent de voir dans ce saint accompagné d'un enfant René d'Anjou, mais tempère cette proposition d'un point d'interrogation.

À Plogonnec, la baie 5 représente Alain de Guengat présenté à saint Sébastien par un saint évêque, dont l'identité est précisé par une inscription : S : ALLAN, forme bretonne pour saint Alain. Il est donc logique de penser qu'Alain de Rosmadec est présenté ici par son saint patron. C'est encore un rapprochement avec les vitraux de l'église de Plogonnec, datés de 1520-1525

http://www.lavieb-aile.com/article-les-vitraux-de-plogonnec-i-saint-sebastien-95903456.html

Les deux enfants ou anges sont nimbés, mais il est impossible d'expliquer leur présence ou leur identité.

 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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2. Alain II de Rosmadec.

Nous ne voyons que la partie supérieure de la scène de donation, qui répondait au canon du genre : un homme agenouillé mains jointes face à son prie-dieu (où un livre de prières est parfois ouvert) vénère une figure sacrée placée sur le panneau suivant, ou supérieur Le donateur est parfois un chanoine, parfois un bourgeois (rarement en Bretagne) mais lorsque c'est le seigneur prééminencier du lieu, il est en armure, et son tabard (ou le drap du prie-dieu) porte ses armoiries.

L'identité du personnage est précisé par ses armoiries, et, — parmi sa famille, celle de Rosmadec —, par les données historiques, qui nous apprennent que les donateurs actifs à Pont-Croix au XVIe siècle sont Alain de Rosmadec et son épouse Jeanne du Chastel, mais surtout par les armoiries de la donatrice, celles du Chastel.

a) Son père est Jean III de Rosmadec, sr de Tyvarlen (en Landudec) et de Pont-Croix, de Lesperez et de Pratheir  époux de Jeanne de La Chapelle, fille d'Alain, baron de Molac, sr. de Serent et de Pestivien. Il fut inhumé dans la tombe familiale dans l'église de Pont-Croix.

https://gw.geneanet.org/kerguelen29570?lang=fr&n=rosmadec+de&oc=0&p=jean+iii

Dans l'église Saint-Cyr et Sainte -Julitte de Molac, on relevait dans le transept les armoiries écartelées au 1 de Rosmadec, au 4 de Pont-Croix, au 2 de Chapelle, au 3 de Molac, sur le tout de Tyvarlen.

 

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b) Son arrière-grand-père est  Jean II de Rosmadec qui en 1450 avec sa femme Jeanne Thomelin fit aménager le transept de l'église de Pont-Croix de façon à édifier sur son carré le clocher actuel, construire la chapelle des fonts et transformer la chapelle à l'est de l'aile sud. Ils y fondèrent deux chapellenies et se firent inhumés dans le tombeau de ses prédécesseurs dans l'église.

c) Lui-même est né vers 1509 et décédé en 1560 :

  "Alain, sire de Rosmadec, II du nom, de Tyvarlan, de Pont-Croix, baron de Molac, de La Chapelle, et de Sérent, vicomte de Bignan, maréchal de camp aux armées du roi en Bretagne, capitaine d'une compagnie de gens d'armes, de la noblesse et de la côtes de Basse-Bretagne. 

    Étant demeuré mineur à la mort de son père, sa mère lui servit de tutrice.

    L'an 1528, il épousa Jeanne du Chastel, fille aînée de feu Tanguy, sire du Chastel, de Poulmic, de Leslein, de Kersalio, et de Marie dame du Juch, du Mur, de Coëtivy, et de Kersimon, laquelle dame eut pour partage la terre et châtellenie de Kerlourenan, maison qui à eu ses seigneurs particuliers et chevaliers anciens. 

    L'an 1532, il assista parmi les barons aux États tenu en la ville de Vannes, où le duché de Bretagne fut uni à la couronne de France à la requête des États de ladite province, et ensuite il se trouva à Rennes, à l'entrée de François dauphin, et y porta le second bâton de poile, ainsi qu'il lui appartenait le droit héréditaire, comme seigneur de Molac. 

    L'an 1539, en la réformation de la coutume de Bretagne, il fut le premier député en l'ordre de la noblesse de la part des États, pour l'assemblée avec des commissaires du roi. 

    Il rendit son aveu au roi, qui se trouve en la chambre de comtes en date du 4 avril 1541. Il exerça l'Office de Maréchal de Camp en l'armée du roi en Bretagne, commandée par Monsieur le duc d'Étampes, gouverneur dudit pays l'an 1543. 

    Dame Jeanne de La Chapelle était décédée l'an 1544, Henry fils aîné du roi dauphin de Viennois, et duc de Bretagne, lui fit don de rachat en considération de ses services, par lettres données au Camp de Viennes le 10 octobre audit an.     

    Il mourut le 30 janvier l'an 1560 et fut déposé dans le tombeau des seigneur de Molac, en la chapelle de Notre-Dame de Lermain en la paroisse de Molac."    Il eut 6 enfants :

-Tanguy de Rosmadec, dont le fils Sébastien II de Rosmadec ( 1566-1613) reçut le titre de marquis, et fit bâtir le fameux marquisat de Pont-Croix, l'actuel musée du patrimoine.

- Marc,

- Claude,

-Marie,

- Louise,

- Jeanne.

  Signalons deux évêques, Bertrand de Rosmadec (1417-1455)  évêque de Quimper et bâtisseur de la cathédrale (c'est un demi-frère de Jean Ier, ancêtre de notre Alain  II ) et Sébastien de Rosmadec, évêque de Vannes de 1624 à 1646, issu d'un Jean de Rosmadec seigneur de Plessis-Josso.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Alain II est également représenté par le même peintre-verrier comme donateur sur l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars  (v. 1530) où le vitrail est mieux respecté ; il y est présenté par le prophète Jérémie :

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Alain de Rosmadec présenté par Jérémie sur l'Arbre de Jessé (vers 1530) de Confort-Meilars

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Son portrait est parfaitement exécuté à la grisaille et sanguine, nous permettant d'imaginer ce qui manque au panneau altéré de Pont-Croix.

 

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Alain II de Rosmarec, verrière de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars. Photo lavieb-aile.

 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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https://books.google.fr/books?id=tC5NAAAAMAAJ&pg=PA307&dq=alain+de+rosmadec+armoiries+%C3%A9cartel%C3%A9es&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjd3rzt_sLnAhXt1uAKHQbHAy8Q6AEIKTAA#v=onepage&q=alain%20de%20rosmadec%20armoiries%20%C3%A9cartel%C3%A9es&f=false

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Les armoiries.

Elles sont ici écartelées, en 1 et 3 palé d'argent et d'azur de 6 pièces, qui est Rosmadec, et en 2 et 4 d'azur au lion d'argent, qui est de Pont-Croix (ou du Juch).

Voir les armoiries du vitrail (vers 1535) de l'église Saint-Mathieu de Quimper.

Lors de ma description de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars, j'écrivais :

"Le donateur, qu'on imagine agenouillé puisqu' on ne voit que la partie supérieure (existait-il un panneau inférieur ?), les mains jointes, est Alain II de Rosmadec (18 août 1508-30 janvier 1560), d'une famille originaire de Telgruc, en presqu'île de Crozon avant d'obtenir la prééminence sur Pont-Croix, et que les guerziou (chansons populaires bretonnes) ont fait rentrer dans la mythologie bretonne en les présentant comme descendant des anciens rois de Bretagne; une des familles les plus illustres de la région par les fonctions occupées par ses membres et par leurs constructions à Quimper, Pont-Croix, Landudec et Confort, ou par ses alliances avec les grandes familles:

 

 

   Les armoiries portées par Alain de Rosmadec :

Le donateur est vêtu comme un gentilhomme de la Renaissance : en 1528 (le mariage avec Jeanne du Chastel a lieu le 8 mai 1528, et la chapelle dédicacée en août 1528), sous François Ier, 3 ans après le désastre de Pavie et la captivité du roi en Espagne, la mode est au port de la barbe, aux cols qui commencent à présenter à la place du décolleté de François Ier en 1525 une fraise dont les godrons restent encore discrets, un pourpoint court, et les crevés viennent fendre les belles étoffes, les brocarts, les velours et les soies pour faire apparaître la lingerie sous-jacente. 

  Alain porte un corselet de cuirasse et des pièces d'armure protégeant les avant-bras, mais cette tenue militaire est recouverte d'une tunique légère (en soie ?) dont les couleurs ne sont autres que celles de son blason : étudions-les.

  Les Rosmadec "portent palé d'argent et d'azur de six pièces", c'est à dire que leur blason est fait de trois bandes verticales blanches (argent) alternant avec trois bandes bleues (azur). Leur devise est : "BON ESPOIR".

  Alain porte ces armoiries, mais elles sont associées à un lion blanc  dressé sur ses pattes sur fond bleu : traduit en terme d'heraldique, il porte "d'azur au lion d'argent rampant". La langue est de la même couleur que le corps, il n'est donc pas "lampassé". 

  Le sire de Juch porte d'azur au lion d'argent, lampassé et armé de gueules (aux griffes rouges), ce ne sont donc pas ses armes, bien que Jeanne du Chastel soit de cette Maison.

  En 1406,ces armes avaient été partagées après un accord entre le sire du Juch et Jean de Rosmadec qui dut se contenter en signe de juveigneurie du Juch de porter "d'azur au lion d'argent morné", c'est-à-dire dépourvu de griffes, de langue et parfois de queue. Le juveigneur est, dans la noblesse bretonne, un cadet sans distinction d'ordre de naissance ; les armes plaines sont réservées au chef de famille, et les armes brisées (incomplètes), au cadet.

  Ce sont ces armes, devenues celles de Pont-Croix qui apparaissent dans le blason de Sébastien de Rosmadec :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_S%C3%A9bastien_de_Rosmadec.svg

  Mais ici, Alain de Rosmadec porte un lion qui n'est pas "morné" du tout, mais doté d'une belle langue et d'une belle queue.

  Comme il est sire de Pont-Croix, je penche pourtant pour y voir les armoiries correspondantes à son titre, au prix d'une erreur du dessinateur du carton du vitrail.

  C'est, avec son épouse, le commanditaire de ce vitrail, ce qui veut dire que c'est eux qui ont choisi ce thème ; l'arbre de Jessé de l'église de la Sainte-Trinité à Kerfeunteun a été réalisé en 1525-1530, et Alain de Rosmadec et Jeanne de Chastel, mariés en 1528, ont fait construire l'église de Confort en la même année de 1528 : le théme choisi pour Kerfeunteun les a obligatoirement influencé."

Je précise aujourd'hui que Jean Ier de Rosmadec (5 générations au dessus d'Alain II) avait épousé Alix de Tyvarlen et dame héritière de Pont-Croix. Alain II est seigneur de Pont-Croix. 

Par ailleurs, sur ce panneau, le lion est dépourvu de langue : il est morné.

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Ci-après, mes lignes rouges montrent le blason écartelé.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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La tête d'Alain de Rosmadec à Pont-Croix : verre altéré, brisé et recomposé. Les plombs de casse ont été remplacé par un collage. On devine une barbe. Le travail à la sanguine est attesté.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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L'ange accompagnant saint Alain : un beau portrait à la grisaille.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Jeanne du Chastel présentée par saint Jean l'évangéliste (et deux saintes femmes ?).

 

 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

 

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1. Saint Jean tenant la coupe de poison, entre deux saintes.

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Il est vêtu d'une robe d'or à ceinture rouge, et d'un manteau bleu clair agrafé.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Son visage est l'un des mieux conservés de cette baie, et permet d'admirer la maîtrise de la peinture sur verre à la grisaille et au jaune d'argent. Le visage imberbe et les cheveux longs, bouclés et blonds sont un deuxième attribut du saint.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Il tient la coupe d'où sort un serpent, signifiant qu'il s'agit de la coupe de poison de sa confrontation à Éphèse au grand-prêtre du temple : c'est là un de ses attributs les plus constants et qui permettent de l'identifier avec fiabilité.

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Une sainte femme ? coiffée d'un turban.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Une autre sainte.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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2. La donatrice Jeanne du Chastel.

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Comparez avec le panneau correspondant de l'Arbre de Jessé de Confort-Meilars où la donatrice est placée sous le prophète Isaïe:

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Jeanne du Chastel présentée par Isaïe sur l'Arbre de Jessé (vers 1530) de Confort-Meilars.

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Le visage est comparable, avec la coiffe noire portée très en arrière et ornée d'un large bandeau brodé de perles et de fils d'or.On retrouve aussi la chaîne aux maillons d'or, privilège de la noblesse par son prix exorbitant qui permet un bel investissement. On retrouve aussi le manteau d'or damassé d'un motif à la grenade, de belles épaules de soei bleue, et la dentelle des poignets.

Mais la principale et la plus précieuse différence est qu'à Pont-Croix, Jeanne porte sur le haut de sa robe les armoiries de la famille du Chastel, un fascé d'or et de gueules.

 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Le visage  de la donatrice nous permet de constater le rehaut par des touches au jaune d'argent sur les cheveux bien-sûr, mais aussi  sur les sourcils, le nez et le menton, un usage que j'avais déjà remarqué sur les vitraux de la cathédrale de Quimper.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
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III. LE REGISTRE SUPÉRIEUR : LA VIE DE LA VIERGE ET DE JÉSUS.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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1. La Fuite en Égypte. Des anges cueillent des pommes et les remettent à Joseph.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

 

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Cette cueillette de pomme n'est pas courante dans une Fuite en Égypte.

Le site Enluminures n'en montre aucun exemple parmi les 100 réponses à "Fuite en Égypte".

Taddeo Zuccaro (1529-1566) a dessiné une scène équivalente ; mais la Vierge tend l'Enfant vers les anges et leurs pommes; d'autre part, l'âne est seul, sans être accompagné par le bœuf. Enfin, la date estimée du vitrail est antérieure à l'exécution estimé du dessin. Cornelis Cort a ensuite  gravé 2 fois cette estampe en 1566 et 1571.

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/taddeo-zuccaro_sainte-famille-servie-par-les-anges-pendant-la-fuite-en-egypte_encre-dessin

https://fr.muzeo.com/reproduction-oeuvre/etude-pour-une-fuite-en-egypte/taddeo-zuccaro

https://www.ader-paris.fr/lot/81938/7276315?npp=150&

 

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Taddeo Zuccaro Sainte Famille servie par les anges, pendant la Fuite en Egypte Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP Musée du Louvre

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Ici, deux anges voletant sous les branches d'un pommier cueillent les fruits rouges (ou jaune) et les placent dans le chapeau que leur tend Joseph.

Au dessus de la tête de l'ange de gauche, les pommes sont réalisées "en chef d'œuvre" : le verre rouge est serti dans une découpe du vert blanc.

Gatouillat et Hérold indiquent que ce panneau peut être daté vers 1540.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Par contre, la gravure de la Fuite en Égypte par  Dürer (1504-1505) a servi de modèle pour tout, sauf pour l'anecdote de la cueillette des pommes. La posture de la Vierge, son chapeau, la présence de l'âne et du bœuf dont les têtes suivent très exactement la gravure, la posture de Joseph, son habillement, sa coiffure, son bâton, etc sont une copie fidèle de Dürer.

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Albrecht Dürer, La Fuite en Egypte vers 1504-1505. planche 14 de la Vie de la Vierge. Bartsch 89. Gravure sur bois Bibliothèque Nationale de France, département des Estampes et de la Photographie

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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La scène se prolonge dans la tête de lancette, couronnée, comme les cinq suivantes, de dais à arabesques peuplés de putti adossés

Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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2. Annonciation.

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Elle est datée par Gatouillat et Hérold du 3ème quart du XVIe siècle mais a été très restaurée, et son soubassement est formé de bouche-trous. 

Le visage de l'ange est un réemploi peu approprié. Le phylactère est d'origine, avec son inscription AVE MARIA GRATIA PLENA DOMinum / TEcuM.

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La colombe est bien présente, dans une pièce ronde de verre blanc peint en grisaille et jaune.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
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Dans la même lancette :

 

Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

 

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Tête de la 2ème lancette: dais et guirlandes. Anges écrivant sur une tablette de cire. 

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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3. Le couronnement d'épines  du Christ.

vers 1550 ? très restauré

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
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Tête de la 3ème lancette: dais et guirlandes.

 

Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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4. La Comparution. Pilate se lave les mains du sort de Jésus.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
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Tête de la 4ème lancette: dais et guirlandes.

 

Le personnage à chaperon rouge qui fait son curieux du haut des cieux est certainement un réemploi (d'une Nativité ?). On le voit aussi sur la baie 5 de Plogonnec (Saint Sébastien) et à la chapelle N-D du Crann.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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5. Flagellation (fragments).

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
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Tête de la 5ème lancette: dais et guirlandes.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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6. Crucifixion.

Le ciel hérissé de lances, les chevaux au harnachement caractéristique et les visages des différents acteurs (centurion, lancier, prêtres) sont ceux de toutes les Passions finistériennes de cet atelier quimpérois . En voir un exemple, et la liste avec les liens vers les œuvres, ici :

http://www.lavieb-aile.com/2017/10/la-passion-de-la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-gouezec.html

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.
Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

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Tête de la 6ème lancette: dais et guirlandes, pommes et pommier.

On retrouve ici le pommier de la première lancette.

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Les vitraux anciens de l'église Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix.

 

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SOURCES ET LIENS.

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ABGRALL (Jean-Marie) 1894, L'église de Pont-Croix (B.S.A.F. 1894) page 234

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207627h/f312.image

 

— BARRIÉ (Roger), 1976,. Les verres gravés et l'art du vitrail au XVIe siècle en Bretagne occidentale. In: Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 83, numéro 1, 1976. pp. 35-44; doi : https://doi.org/10.3406/abpo.1976.2796 https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1976_num_83_1_2796

— BARRIÉ (Roger),1978, Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle, Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper, Université de Haute Bretagne, Rennes.

— BARRIÉ (Roger), 1978 : Eglise Notre-Dame de Roscudon, les vitraux de J.-J. Gruber (B.S.A.F. 1978)

 

 

 

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988  Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, par René Couffon, Alfred Le Bars, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/996

 

— COUFFON (René)

 

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_82/Notre_Dame_de_Roscudon_et_lAtelier_de_Pont_Croix_.pdf

https://m.shabretagne.com/scripts/files/51d0571f3eb5e5.73808665/1951_01.pdf

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— LE  BIHAN (Jean-Pierre), 2010,  Les gravures de repère  dans les vitraux de Roscudon de Pont-Croix. Blog

— LE  BIHAN (Jean-Pierre), 2006, Le vitrail dans le Cap. Blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-3617457.html

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-7093514.html

"De cette verrière, il pourrait encore subsister un panneau dans la verrière du bras sud du Transept du même édifice. Il s'agit d'un saint Jean qui provient d'une Transfiguration dont les pièces de verre sont gravées, au dos, de signes de repères.

Le XVIe siècle. Notre-Dame de Roscudon, dans la même fenêtre, nous offre un panorama presque complet et très riche de la créativité de cette époque. Ici, ont été rassemblés les restes des diverses verrières de l?édifice. On peut découvrir : une Nativité des années 1546 et antérieure à celle de Notre-Dame du Crann en Spézet, qui n'en est qu'une copie, une Fuite en Egypte, d'après une gravure de Durer, et deux Passions de styles différents dont une aux émaux bleus, que l'on se doit de dater  après 1560. Dans le puzzle des pièces, il existe aussi des éléments d'une Dormition de la Vierge du milieu du XVIe siècle. Quant aux portraits des deux donateurs, cités plus haut, Alain de Rosmadec et Jean du Chastel, ils ne peuvent dater qu'avant 1544, fin des travaux d'agrandissement de cette église."

 

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-les-gravures-de-repere-a-notre-dame-de-roscugon-de-pont-croix-44531698.html

— LE  BIHAN (Jean-Pierre), 6 sept. 2007, Pont-Croix, Notre-Dame de Roscudon, travaux de 1403 à l'an 2000.. Blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-7093514.html

"Sur les XV et XVIième siècles  ,époque riche de vitraux figuratifs, pas de renseignements écrits sur leurs auteurs, on en connaît cependant les donateurs : des seigneurs locaux. De cette belle époque du vitrail, il ne reste plus que la baie sud et quelques éléments dans une baie nord. Sur la première, les portraits des donateurs,
Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel sont encore en place. Pour cette baie, il est plus que possible que l'auteur en soit l'atelier quimpérois Le Sodec
.. 1403, Procès verbal du 8 décembre. Dans la maîtresse vitre,  disparue, dont le sujet des vitraux nous est inconnu, on voyait le portrait de  Sinquin de Pont-Croix , seigneur du lieu, offrant à la Vierge l'édifice qu'il avait fait agrandir vers 1280. Il était représenté à genoux et portait dans ses mains une forme de chapelle, « en semblance qu'il était fondateur d'icelle église ».
,Un saint Jean est actuellement visible dans la baie sud, il a toutes les caractéristiques d'une oeuvre du début XV°.

1528-1546, Alain de Rosmadec et Jeanne du Chastel agrandissent le chevet . Les fenestrages des chapelles sont refaits  et des vitraux probablement posés, dont il reste la baie ouest . Leur portrait en donateurs y sont visibles, ou du moins des éléments, Cette baie recevra à une certaine époque, probablement au XVII° siècle, des vitraux d'autres baies.La Nativité qu'on y trouve est très proche , et du même atelier que celle de Spézet

1652, le 17 novembre, un aveu de Jean de Rospiec et de Marie du Disquay, son épouse, indique la présence de l'écusson de leur maison dans la chapelle Sainte-Marguerite proche du choeur. Il est aussi signalé que les écussons des Quenechbeuzec sont dans les vitres au côté de la maîtresse vitre.
Des seigneurs et de leur présence dans les vitraux de cette église, passons aux acteurs de l'entretien et fourniture des vitraux.de cet édifice.
 Nous ne sommes plus aux XVII° , aux verrières figuratifs, Plus de 150 églises ou chapelles ont subi des transformations dans le Finistère au XVIIe siècle. C?est un constat qui est parlant pour la survie ou perte de nombreux vitraux.  On les déplace plus ou moins bien, on les regroupe, on en fait un patchwork de couleurs et de sujets, c'est ici le cas de la baie sud .Il y a ensuite un analphabétisme  qui commence à se résorber. Les paroissiens, pas tous, mais de plus en nombreux, suivent la messe en lisant dans leur missel.L'invention de Gutemberg est passée par là. D'où une demande de plus de clarté dans les églises.On supprime le réseau de la baie sud La catéchisation qui  se faisait avec le vitrail n'est plus nécessaire

Le Concile de Trente apporte un changement de mentalité et une conception architectural différente. Il jette lentement mais sûrement  le discrédit sur les scènes représentées par les anciens vitraux qui sont jugées grotesques, indécentes, ridicules et voir hérétiques, parfois licencieuses. La verrière traditionnelle aux couleurs vives devient inadaptée.

Qui sont ces peintres vitriers qui travaillent sur cet édifice ?
Le premier que les archives relatent,  est Charles Le Marchand, maître peintre et vitrier,  En 1656-1657,il fournit trois panneaux de vitre(vitraux) en la chapelle de la Madeleine et un à la lucarne sur le grenier, pour 17 livres 30sols. L'année suivante il plombe et accommode 19 panneaux de la vitre de Saint-Jean. En 1658-1659,accommode un panneau de vitre pour 2 livres. En1660-1661, apparait son fils Guillaume Le Marchand,  qui accommode les vitres qui étaient  toutes rompues et brisées au su de l'un et chacun des habitants, moyennant 33 livres.
.Le même en 1666-1667 reçoit 33 livres pour avoir accommodé les vitres et panneaux de l?église. Ces deux peintres vitriers ont peut-être un ancêtre en Le Marchand, Mathieu, que l'on trouve en  1639-1640,  à Cléden-Cap-Sizun, 29, en la chapelle Saint-They,où il remplace 2 vitres,<< l'une dans le grand autel de la chapelle , l'autre devant sainte Barbe.
Il semblerait que ces travaux soient une campagne de restauration de l'ensemble des vitraux qu'un Marchand Charles commence et qu'un Madec poursuivra.
En 1706, Pierre Vincent accommode trois panneaux puis un peu plus tard, avec Jean Dubois, plombent de neuf la vitre du Rosaire pour 180 livres Les mêmes, en 1750, accommodent la vitre de Sainte-Marguerite et fournissent une vitre neuve à la chapelle deSainte-Barbe. Un an plus tard , Jean Dubois, peintre vitrier,  plombe la maîtresse vitre.
1764, Arrive Sébastien René le Roux  maître vitrier de Quimper possédant une maison rue du Sallé, qui, plombe et raccommode les vitraux pour 51 livres . En 1776, fait des travaux de vitrage pour 9 livres 16 s . Il est père de 18 enfants. Travaille sur le vitraux de Plogonnec.

1790, Clet Stéphan peintre vitrier, est noté deux fois pour des  travaux à l?église
1792, la direction de la ville échut à un ancien huissier ivrogne et incapable du nom de Louis Le Corre qui laissa perpétré maintes exactions dont le bris de vitraux.
1793, prélèvement de vitraux à Lochrist en Beuzec-Cap-Sizun pour remplacer, en l?église de Pont-Croix,  les vitraux armoriés, sacagés le 29 mai de la même année par un nomme Cabestran, l?un des volontaires de la ville, qui monté sur une échelle se mit à devoir briser les vitraux. Il faillit se rompre le cou et se faire écharper par les femmes.ref : Gargadennec.

Vers 1850, les têtes de lancettes et les soufflets du tympan de la  baie du bras sud du transept, portant des armoiries, auraient été déposé pour donner plus de lumière et remplacé par des vitraux kaléidoscope, puis par du losange en 1839 et 1898 sous la direction de Just Lisch.
Des vitraux auraient été enterrés et enfouis derrière le choeur avant le dix-neuvième. Aussi en 1973, lors de travaux en cet endroit, le recteur surveille les fouilles mais en vain.
Dans la fenêtre du bras sud, nous trouvons des panneaux de vitraux  provenant de diverses fenêtres de l'église et de diverses époques , entre autres deux Passions, une Transfiguration, un Jugement dernier, une Vie de la Vierge : avec Annonciation, une adoration des mages et des bergers, une fuite en Egypte et une Dormition de la Vierge, ils seront restauré dans les dernières années du XX° siècles par l'atelier Le Bihan vitraux de Quimper. Les éléments de la seconde Passion d'après Durer ont rejoints la baie 3 du côté nord.

Pour conclure,J'allais oublié François Viel sieur de Villereux, maître vitrier à Quimper et Rogeron qui en 1735 font quelques travaux, puis un peu plus tard, avec Jean Dubois, plombent de neuf la vitre du Rosaire pour 180 livres Les mêmes, en 1750, accommodent la vitre de Sainte-Marguerite et fournissent une vitre neuve à la chapelle de Sainte-Barbe."

 

 — GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Inventaire général du patrimoine culturel ; Rennes : Presses universitaires de Rennes , pages 166-168

— LE TELEGRAMME 17 février 1997.

 

 

https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=19970217&article=1709912&type=ar "Il existe à Pont-Croix, une collégiale construite entre le milieu du XIIe siècle et la première moitié du XVIe siècle par les seigneurs de Pont-Croix, puis les sires de Rosmadec, forts de leur richesse et de leurs appuis à la cour des rois de France. Ils ont ainsi apporté au bout du monde, les dernières nouveautés techniques et stylistiques, ce qui se faisait de mieux à la cour en matière d'architecture, sculpture, mobilier et vitrail... C'est sans doute le cas d'un petit vitrail sauvé de l'oubli grâce à un concours organisé par le Pélerin Magazine et intitulé « Un patrimoine pour demain ».

Depuis 1982, quatre panneaux d'un vitrail, classé par les monuments historiques, avaient été descendus des verrières de la collégiale Notre-Dame de Roscudon, et entreposés chez un maître verrier, M. Le Bihan, à Quimper, en attendant le financement de leur restauration. Sur proposition d'Isabelle Gargadennec, conservatrice des antiquités du Finistère, la mairie de Pont-Croix a présenté un dossier, monté par Françoise Decourchelle. Le petit vitrail a été sélectionné et le prix (40.000 F) paiera la moitié de la restauration. L'autre moitié sera subventionnée par l'État, la région, le département, la commune et la paroisse.

Une restauration délicate.

Le maître verrier a sorti de l'ombre les quatre panneaux et commencé à analyser le travail à réaliser. Malgré leur lecture rendue difficile par des restaurations malhabiles, les quatre panneaux laissent apparaître un thème : la Passion. En très mauvais état, les verres d'origine seront répertoriés. Les motifs seront recollés, soutenus par des verres transparents. Seuls les contours d'origine seront cernés de plomb, ce qui les rendra plus lisibles.

Une copie de Dürer.

Beaucoup de pièces sont à reconstituer et en cherchant des exemples sur le sujet, M. Le Bihan est certain que des gravures du peintre et graveur allemand A. Dürer ont servi de modèle. On sait qu'Anne de Bretagne avait fait appel à lui pour des projets de vitraux. Elle avait aussi encouragé l'art des maîtres verriers bretons.

Autre intérêt de ce petit vitrail : on y constate une technique nouvelle pour l'époque « l'émail bleu », associé ou non à la sanguine pour colorer le verre du bleu au violet. Par déduction, on est arrivé à dater approximativement le vitrail. Il aurait été commandé vers 1528 par Alain II, sire de Rosmadec, et son épouse, Jeanne de Chastel.

Autre temps autres techniques.

Une équipe envoyée par le Pélerin Magazine est venue à Pont-Croix filmer la petite verrière où viendront prendre place les vitraux. Ils se sont également rendus chez le maître verrier afin de filmer le travail de restauration. Par images virtuelles, ils vont remettre les vitraux dans leur cadre comme si la restauration était terminée. Le petit film sera projeté lors de la remise des prix qui aura lieu le 24 mars à l'auditorium du Louvre. Douze lauréats sur toute la France ont été retenus dont trois Bretons : pour un vitrail à Pont-Croix, une barrière à Plougourvest et un retable à Ploudiry. Le maître verrier Jean-Pierre Le Bihan en compagnie de Claude Labourbe, réalisateur, et de Stéphane Le Bon, opérateur."

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Roger Gargadennec Monographie sommaire de Pont-Croix Pages 63 à 105 , Bull. SAF 1964

 

 

TEFANY (Auguste), 1901, : Notice sur Pont-Croix (Quimper, 1901). 

—  L'église de Pont-Croix Notre-Dame de Roscudon visitée en dix minutes

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/bc0540526e9f4a26544d92d18f560ddb.pdf

Bibliographie de Couffon: 

 

 

- E. Lefèvre-Pontalis et L. Lécureux : Les influences poitevines en Bretagne dans l'église de Pont-Croix (S.F.A. B.M. 1909)

- R. Couffon : Notre-Dame de Roscudon et l'atelier de Pont-Croix (Mém. Soc. Hist. Arch. Bret., 1951) ; Pont-Croix, Notre-Dame de Roscudon (S.F.A. C.A. 1957)

- R. Grand : L'art roman en Bretagne (1958)

- Ass. Bret. : Congrès de Douarnenez, 1965

- G. Savina : Notre-Dame de Roscudon, Pont-Croix (Châteaulin, 1972)

- M.-M. Tugorès : Eglise Notre-Dame de Roscudon, le retable de saint Joseph (B.S.A.F. 1978).

- R. Barrié : Eglise Notre-Dame de Roscudon, les vitraux de J.-J. Gruber (B.S.A.F. 1978) - R. Gargadennec : Contribution à la datation de l'église de Pont-Croix (B.S.A.F. 1979) ; Le sculpteur Paul de la Haye (B.S.A.F. 1982)

- L.-M. Tillet : Bretagne romane (Coll. Zodiaque, 1982)

- J. Chardronnet : Pont-Croix (Rennes, 1983).

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
31 janvier 2020 5 31 /01 /janvier /2020 17:54

Les vitraux du XVe siècle de la cathédrale d'Évreux : la baie 129 (vers 1413-1418) de la nef, offerte par l'évêque Guillaume de Cantiers en 1400 .

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Voir  les vitraux du XVe siècle de la cathédrale d'Évreux :

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Voir aussi les vitraux du XIVe :

 

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PRÉSENTATION.
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Cette baie haute du coté nord de la nef (la quatrième en partant de l'ouest) mesure 8 m. de haut et 3,80 m. de large. On lui compte 4 lancettes trilobées, sous un tympan à 1 octolobe, 2 trilobes et écoinçons. Bien qu'elle ne suive pas la disposition "en litre" des vitraux du chœur du XIVe avec leur rangs de vitreries géométriques en verre transparent, mais qu'au contraire toute la place est occupée par le décor figuratif, elle est néanmoins très claire, car les sept grands personnages sont pour la plupart vêtus de blanc, et sont placés dans des niches architecturales en verre blanc.

L' inscription qui court à la base affirme qu'elle a été offerte " en l'honneur du joyeux avènement" de l'évêque Guillaume de Cantiers, un événement daté de 1400. Le vitrail est néanmoins daté de 1413-1418 ? par François Gatouillat.

À gauche, l'évêque est présenté par sainte Catherine à la Vierge à l'Enfant de la deuxième lancette. Les deux lancettes suivantes montrent une Annonciation détournée, puisque l'ange Gabriel, debout, présente à Marie un donateur, identifié par ses armoiries à Jean de la Ferté-Fresnel, maréchal de Normandie. 

Le registre inférieur contient 4 écus armoriés.

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Batissier a relevé l'inscription suivante : 

ANo D'O M° CCCC° G DE CATER (Cantiers) ELECTUS FUIT IN EPM EJUS ECCLEE, dont le complément est dans la 3ème verrière PER CAPLM QI CONSECRATUS I... ADVENTU VIRGINIS ME HAC DEDIT VITREAM

Lebeurier donne page 10 la description suivante :

"La verrière de la fenêtre 12 porte, à sa partie supérieure, trois écussons. En haut, de France à trois fleurs de lys; au-dessous deux écussons semblables écartelés au 1 e et 4 d'azur, à une fleur de lys d'or et à la bordure componée d'argent et de gueules; au 2 et au 3 d'azur, à trois bandes d'or, orlé de gueules.

Les quatre formes renferment chacune un sujet : 1° un évêque à genoux devant la Vierge qui occupe la 2e forme; derrière lui, Ste Catherine couronnée tenant, de la main gauche, une roue brisée, et , de la main droite, une palme avec la mitre et la crosse de l'évêque. Au-dessous, les armes de l'évêque (Guillaume de Cantiers), fascé d'argent et de gueules de cinq pièces, à l'aigle de sable becquetée et armée d'or ; 2° une Vierge debout tenant dans ses bras l'enfant Jésus auquel elle donne un baiser. Au-dessous un écusson d'azur, à la bande d'argent, chargée de 3 tourteaux de gueules et accompagnée d'une étoile d'or au canton senestre.

La 3e et la 4e forme représentent une Annonciation. En avant de l'ange, qui porte une banderolle chargée des mots: AVE GRATIA PLENA , se trouve un personnage à genoux vêtu d'une tunique écarlate doublée de fourrures. Au-dessous, deux écussons: l'un écartelé au 4 et 4 d'argent à l'aigle de gueules, au 2 et 3 de sable au lion d'argent ; l'autre d'or, à la bande d'azur, chargée de trois anneaux d'argent.

Au bas du vitrail, sur une seule ligne, l'inscription ANO DOI M° CCCC G. DE CA'TER ELECTFUIT l' EP'M HUI' ECCLESIE [PER] CA'PLM QI CONSECRAT9 In EI9 IOCU9 D'AVENTTU VIRGINI M'E HA'C DEDIT VITREAM.

Ce qui veut dire : Guillaume de Cantiers fut élu évêque de cette église par le chapitre en 1400. Après sa consécration, il a donné pour son joyeux avènement cette vitre à la Vierge Marie."

L'inscription complétée de ses abréviations par les 9 (pour -us-) et tilde (pour -n-) donne   Anno domini 1400 Guillelmus de Canteriis electus fuit in episcopum ejus ecclesiae per capitulum qui consecratus in ejus jucundo adventu virgini Mariae hanc dedit vitream 

 

 

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n15/mode/2up

 

Le Joyeux avénement.

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La "perle " de l'inscription est l'expression jucundo adventu, ou "joyeux avènement" qualifiant la première entrée (primum ingressus) de l'évêque. Cette entrée solennelle d'un évêque dans sa cathédrale est l'occasion de festivités et solennités réglées par un protocole précis (coutumier et indépendant du droit canon), et d'échanges de cadeaux prestigieux (contre-don pour les vassaux), mais dont les descriptions sont rares ( Bourges (1482), Paris (1495 et 1503) et Rouen (1494),),

La « première entrée », primum ingressus, lors du « joyeux advenement », jocundus adventus, est l’étape ultime du parcours que doit accomplir l’évêque, selon un rituel établi, pour prendre solennelle possession de l’Église en sa cité après avoir été élu par le chapitre cathédral.. Les différents corps constitués, le clergé régulier et séculier, le chapitre cathédral ainsi que, parfois, la population sont là pour l’accueillir. 

En Cornouaille (B. Yeurc'h), l'évêque est accueilli par des nobles dont c'est le privilège de mener le cheval par la bride, aider à descendre de ce cheval, servir à table, etc. Les vassaux épiscopaux reçoivent en échange de cette manifestation d'allégeance des contre-dons. Il serait intéressant de tenter de savoir si les quatre blasons du registre intérieur ne correspondraient pas à ce protocole.

 

Lire Véronique Julerot La première entrée de l'évêque : réflexions sur son origine, dans Revue historique 2006/3 (n° 639), pages 635 à 675.

https://www.cairn.info/revue-historique-2006-3-page-635.htm#

Lire Bertrand Yeurc'h, Les cérémonies d'intronisation en Bretagne ducale 

https://www.academia.edu/27163212/Les_c%C3%A9r%C3%A9monies_dintronisation_en_Bretagne_ducale_-_publication_papier

 

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En 1968, Grodecki, rendant compte des travaux de Dubuc sur l'héraldique, souligne les nombreux points curieux ou énigmatiques de ce vitrail :  

"L'étude des vitraux du XVe et du XVIe siècle, par M. R. Dubuc, apporte moins de contestations de thèses admises, mais — surtout sur le plan de l'héraldique et de l'histoire — des précisions utiles sur plusieurs vitraux. Ce qu'il dit du vitrail de Guillaume de Cantiers, évêque élu en 1400, est admirablement documenté, mais n'aboutit pas à la solution de tous les problèmes. Cette verrière, installée dans une fenêtre du XIIIe siècle de la nef, est  « signée et datée » et — fait heureux— répond dans ses détails héraldiques aux dessins de Gaignières (Bouchot, n° 2348 et 6731). L'évêque est représenté à genoux devant une Vierge à l'Enfant, présenté (on ne sait pas pourquoi) par sainte Catherine, qui a poussé la complaisance jusqu'à porter à la main, en plus de la palme de son martyre, la mitre épiscopale ; mais le vitrail offre une seconde figure de donateur, présenté à la Vierge par l'ange de l'Annonciation (ce qui n'est pas habituel).

Les blasons qui accompagnent ce personnage semblent se rapporter à la famille de La Ferté-Fresnel ; mais on ne sait pas quelle est la raison de la présence de ce personnage (peut-être Jean, fils d'un autre Jean, maréchal de Normandie), ni la signification d'une fleur de lis sur son épaule... En plus, les armes de France, de Philippe le Hardi de Bourgogne et de Jean sans Peur ornent le réseau ... Il y a là un faisceau de problèmes historiques, presque politiques, à résoudre... Le style de la verrière est également inhabituel (ce n'est pas l'atelier des « vitraux royaux » qui l'exécuta), la merveilleuse clarté de la verrière s'opposant aux teintes plus montées, plus dramatiques, des vitraux des princes d'Évreux-Navarre."

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Gaignières en donna le relevé, mais avec de fortes modifications, associées à une fidélité aux nombreux détails aujourd'hui visibles sur l'inscription. Ainsi, Catherine ne tient ni la mitre, ni la crosse de l'évêque, et le second donateur (qui ne porte pas l'étoile à l'épaule) est présenté au Christ Sauveur. 

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BnF fr. 20878-20889 f.189

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LES LANCETTES A ET B : GUILLAUME DE CANTIERS PRÉSENTÉ À LA VIERGE À L'ENFANT.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La première lancette (à gauche) : sainte Catherine présentant l'évêque Guillaume de Cantiers à la Vierge.

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Cantiers est une commune de l'Eure, à 68 km au nord-est d'Évreux.

Guillaume de Cantiers était Conseiller-clerc au parlement de Paris et chanoine d'Evreux, lorsqu'il fut  élu évêque, après le 23 avril 1400, en succession de Guillaume de Valence. Le samedi 25 février 1401, il siège au conseil du roi de France Charles VI.

"Guillaume de Cantiers, né dans le Vexin-normand, était conseiller-clerc au Parlement de Paris dans les années 1392-95-98 et 99. Dans cette dernière année., le chapitre de l'église d'Evreux, dont il était chanoine, le députa à l'assemblée de l'église de France qui devait se tenir à Paris. L'année suivante, Guillaume de Cantiers fut élu par le chapitre, promu et sacré évêque d'Evreux par Benoît XIII, et à son avènement, il donna à l'église une magnifique verrière sur laquelle est inscrite la date de son élection, 1400."

 Le concile général de l'église de France le délégua en 1408 avec Guillaume, évêque de Lisieux, pour adjuger l'archevêché de Rouen, que se disputaient Louis de Harcourt demandé par le chapitre et Jean d'Armagnac, archevêque d'Auch, nommé par Benoît XIII. Guillaume se prononça pour Louis de Harcourt. L'année suivante, il se rendit au concile de Pise.


En 1410, le Parlement de Paris termina une querelle qui avait éclaté entre Guillaume de Cantiers et son chapitre au sujet de la juridiction, de l'exemption et autres chefs.

Député par le clergé de France au concile de Constance, le 10 novembre 1414, Guillaume de Cantiers fut, au mois de juillet suivant, chargé par le concile et par l'empereur Sigismond d'une mission auprès du roi très-chrétien et de l'Université; il fut arrêté dans le duché de Bar avec ses collègues par Henri de la Tour, dépouillé, retenu en captivité et fort maltraité. Le coupable frappé d'anathème par le concile relâcha ensuite les députés. Guillaume fut plusieurs fois chargé par le roi de France de missions importantes auprès des deux papes de Rome et d'Avignon et auprès du duc de Bourgogne.

"A la fin de 1415, alors que Charles II, duc de Lorraine, qui venait de prendre part à la néfaste expédition d’Azincourt, regagnait son duché, les gens d’armes de sa suite, dans le trajet de Provins à Troyes, avaient fait main-basse sur cinquante-trois chevaux et sur un char ferré, attelé de quatre chevaux, sans parler du menu butin. Quelques mois auparavant, au moment où Guillaume de Cantiers, évêque d’Évreux, Géraud du Puy, évêque de Carcassonne, Guillaume de Marie, doyen de Senlis, se rendaient du concile de Constance à Paris, avec une escorte de quatre-vingts personnes, le maréchal de Lorraine, ce même Charlot de Deuilly dont nous parlions tout à l’heure, Henri et Winchelin de La Tour, Jean de Chauffourt, soudoyés secrètement par le duc de Bourgogne Jean sans Peur, n’avaient pas craint de tendre à ces hauts personnages un véritable guetapens ; ils les avaient attaqués à main armée au passage de la Meuse, entre Foug et Void ; ils avaient fait les deux évêques prisonniers, après avoir tué le chapelain de l’évêque deCarcassonne, blessé et dévalisé quelquesuns des familiers des deux prélats. L’impunité des malfaiteurs avait presque égalé le scandale du méfait ; il avait fallu raser la forteresse de Sancy, près de Briey, appartenant à Henri de La Tour et frapper d’interdit le diocèse de Toul tout entier, pour obtenir la mise en liberté des victimes de cet audacieux coup de main. Revue des Deux-Mondes  https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1885_-_tome_69.djvu/73

En 1416 il fait ouvrir dans l'église de Saint-Taurin  la châsse de saint Gaud, évêque primitif du diocèse, pour en reconnaître les reliques.

Deux ans après, les Bourguignons étant entrés dans Paris, Guillaume fut saisi, jeté en prison comme partisan des Armagnacs, puis mis à mort le 12 juin 1418 dans une émeute excitée par les Bourguignons.

 

"Guillaume de Cantiers qui étoit encore au Concile , ayant eu nouvelle qu'Evreux étoit pris & occupé par les Anglois, en fut fort affligé autant pour la désolation que ces ennemis de la France alloient porter dans son Diocèse ; que parce qu'il ne vouloit point changer de maître ; il revint sur la fin de cette année à Paris, où dans une sédition excitée par les gens de la fastion du Duc de Bourgogne, il fut tué avec plusieurs autres Archevêques & Evêques & grands Seigneurs bons serviteurs du Roy, le 11  Juin de l'année 1418. Les Anglois de leur côté pillerent tous ses meubles dans sa maison Episcopale à Evreux ; Guillaume de Cantiers portoit à ses armes de gueule à l'aigle déployé de sable paré d’or , comme on le voit encore aujourd’hui au bas de la représentation, qui est dans une vitre qu'il donna dans le temps de son joyeux avènement, & qui est au côté gauche de la nef de l'Eglise Cathédrale au-dessus de la chaire à prêcher. " (Histoire civile et ecclesiastique du comte d'Evreux,  par Pierre Le Brasseur 1722)

Enfin,  en septembre  1418, après la prise d'Evreux par les Anglais, en 1417,   le roi d'Angleterre, désormais maître de la ville, accorde au chapitre d'Evreux le pouvoir d'élire l'évêque qui succédera à Guillaume V de Cantiers, assassiné le 12 juin précédent.

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Contexte historique : nous sommes ici au cœur de trois événements historiques : la Guerre de Cent Ans (1337-1435), le  conflit entre Armagnacs et Bourguignons (1407-1415), et le Grand schisme d'Occident (1378-1417) ! La folie du roi Charles VI a conduit à sa mise sous tutelle et à une situation de régence. Entre l'année 1400, date de l'avènement de l'évêque , et 1418, date de son décès, la période est marquée en 1407 par l'assassinat du duc d'Orléans par le duc de Bourgogne Jean Sans Peur (qui cherche à prendre le pouvoir du royaume et s'allie aux Anglais), en 1409 par le concile de Pise, en 1414 par le concile de Constance et l'élection du pape Martin V, et en 1415 par  la bataille d'Azincourt. Sur le plan politique et religieux, la terre tremble !

Quinze jours avant l'assassinat de Guillaume de Cantiers, le dauphin Charles, futur Charles VII, venait d'échapper aux hommes de main de Jean Sans Peur à Paris en se réfugiant à Bourges.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Nous pouvons avec Louis Grodecki, nous étonner que ce soit une sainte qui présente un donateur. Pourtant, Gaignières montre le dessin d'un vitrail d'Évreux où sainte Marie-Madeleine présente l'évêque Philippe de Cahors (fin XIIIe).

Sans fournir d'explication, nous pouvons considérer que sainte Catherine est, avec saint Michel, celle dont Jeanne d'Arc entendit l'injonction de sauver le royaume vers 1425.  Catherine, fille de roi et assimilée à une reine (elle porte la couronne)  passe donc pour la grande protectrice du Roi de France. 

L'évêque, tonsuré, vêtu d'une chape à fermail en étoffe blanche brodée de motifs jaune à couronne, est agenouillé mains jointes. 

Hormis le fond rouge, et le nimbe vert, les verres sont blancs et peints au jaune d'argent et à la grisaille.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Détail de la crosse : le couronnement de la Vierge et un ange musicien.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième lancette : la Vierge à l'Enfant.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LES LANCETTES C ET D : DONATEUR DANS UNE ANNONCIATION.

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Comment comprendre le dessin donné par Gaignières ? On ne peut supposer qu'il n'avait pas accès à la verrière, lorsqu'on voit la précision avec laquelle il a rendu l'inscription. Le donateur y est rendu avec plus de précision d'habillement que le vitrail lui-même, et il porte un habit de velours rouge fourré d'hermines. Il porte une aumônière à la ceinture, comme un riche bourgeois. 

Si ce donateur est Jean III de la Ferté-Fresnel, maréchal de Normandie, on peut s'étonner qu'il ne soit pas représenté en armure.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La tête de l'ange et les pseudo-inscriptions du nimbe. 

(restauré)

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Détail du dais.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de l'Annonciation de la lancette D.

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La Vierge reçoit le Saint-Esprit sur le haut du front. Elle témoigne de sa surprise en écartant les bras, dans un geste qui peut aussi s'adresser au donateur.

Elle porte un manteau blanc frappé d'hermines.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : LES QUATRE BLASONS.

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1.  Armoiries de Guillaume de Cantiers.

Placées devant un drap d'honneur bleu, elles sont fascé d'argent et de gueules de cinq pièces, à l'aigle de sable becquetée et armée d'or .

Je n'ai pu vérifier cette identification : les armoiries qui sont attribuées à l'évêque le sont par référence à ce vitrail. Seule la pointe d'une crosse en pal est visible, sans crosseton ni mitre ni fanons.

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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2. Armoiries indéterminées.

Elles sont  blasonnées ainsi par Lebeurier.:

d'azur, à la bande d'argent, chargée de 3 tourteaux de gueules et accompagnée d'une étoile d'or au canton senestre.

 

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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3. Armoiries de Jean III de la Ferté-Fesnel.

Elles sont tendues devant un drap d'honneur vert.

Pour Lebeurier :

écartelé au 4 et 4 d'argent à l'aigle de gueules, au 2 et 3 de sable au lion d'argent . (n.b : le lion est armé d'or et sa queue est fourchue)

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/La-Ferte-Fresnel_Chambray.pdf

 

"Ancienne baronnie au diocèse d’Evreux, subdivisée en 2 branches, l’aînée de ce nom et la cadette au titre de Chambray par parage à 6 degrés de consanguinité. Chambray sur les bords de l’Yton, branche cadette sous l’usage normand du parage par lignage jusqu’en 1528."

La terre de Chambray est aujourd'hui sur la commune de Gouville-sur-Iton, à26 km au sud-ouest d'Évreux. Celle de La Ferté-Fresnel est à 50 km à l'ouest d'Évreux.

La Ferté-Fresnel : «(D’argent ?), à une aigle éployée de gueules, becquée & onglée d’azur»

La Ferté-Fresnel, Maréchal de Normandie : écartelé de Meulan (à partir de Jean III, au XIV° siècle), soit  «Ecartelé : aux 1 & 4, d’argent, à l’aigle de gueules, membrée & becquée d’azur; aux 2 & 3, de sable, au lion d’argent».

Ce sont donc les armoiries de Jean III :
 

 

"Jean III de La Ferté-Fresnel + peu après 1389 chevalier banneret, baron de La Ferté-Fresnel, vicomte de Fauguernon, baron de Neufbourg et de Gacé, seigneur des Planches, Maréchal de France dépendant du Roi et de Normandie dépendant du duc de Normandie, sert en Flandres contre les Anglais (cité dans les rôles du Trésorier des Guerres Guillaume d’Ensernet entre 01/03/1382 et 28/02/1383), Capitaine en Normandie (montre de Saint-Sauveur-Le-Vicomte 01/06/1383), sert en Guyenne (rôles de Jean Flamand, Trésorier des Guerres en 1387/88), (montre de Carentan 01/09/1387) (aveu 06/04/1389 de sa terre de Chambray à Agnès des Essarts, en vertu du parage exercé sur Yon, seigneur de Chambray, son parent ; écartèle ses armes de Meulan : «de sable au lion d’argent rampant à la queue fourchue) ép. Béatrix de Rosny "

On remarquera qu'un autre maréchal de Normandie  est représenté, avec son épouse Jeanne du Bec-Crespin  dans une verrière de la cathédrale, la baie 213 dite des Trois Marie :

http://www.lavieb-aile.com/2020/01/les-vitraux-du-xve-siecle-de-la-cathedrale-d-evreux-la-baie-213.html

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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4. Écu armorié de Renaud de Trie, amiral de France.

d'or, à la bande d'azur, chargée de trois anneaux d'argent.

https://gw.geneanet.org/arnac?lang=fr&n=de+trie&oc=2&p=renaud

https://www.geni.com/people/Renaud-de-Trie-Amiral-de-France/6000000032647615530

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Si la datation proposée par F. Gatouillat est exacte, Renaud de Trie, décédé en 1406, est honoré ici à titre posthume.

 

"Renaud de Trie, seigneur de Sérifontaine, fils de Mathieu de Trie, dit Lohier, [fol. 178] et de Jeanne de Blaru, était, lors de l'avénement de Charles VI, chambellan du duc d'Anjou, régent du royaume, qui lui assigna en récompense de ses services 100 livres de rente sur les biens de Robert de Picquigny, partisan du roi de Navarre ces lettres de don, datées du 27 octobre 1380, furent confirmées par Charles VI le 26 janvier 1381 (Arch. nat., JJ 118, nos 41 et 267). Renaud de Trie devint bientôt chambellan du roi; c'est à ce titre qu'il prit part, le 3 mai 1389, au tournoi donné en l'honneur des princes d'Anjou armés chevaliers et qu'il assista au mois d'août suivant à l'entrée solennelle d'Isabeau de Bavière à Paris (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 597; Kervyn de Lettenhove, Chr. de Froissart, t. XIV, p. 24). Par lettres du 16 mai 1390, Charles VI gratifia son chambellan de 2,000 francs, et le 11 août de la même année l'envoya auprès du duc de Berry, avec une allocation de 200 francs pour subvenir aux frais de ce voyage (Bibl. Nat., cab. des titres, pièces originales). Le même Renaud est cité par Froissart au nombre des « quatre chevaliers d'onneur » auxquels fut provisoirement confiée la garde du malheureux roi tombé en démence le 5 août 1392 (Kervyn de Lettenhove, Chr. de Froissart, t. XV, p. 46). Il obtint en 1394 la charge de grand maître des arbalétriers, et après la mort de Jean de Vienne, en 1396, fut nommé amiral de France aux gages de 2,000 francs par an. Renaud de Trie était en même temps capitaine du château de Rouen et recevait en cette qualité mille livres par an de pension (Arch. nat., K 54, n° 28 ; Bibl. Nat., cab. des titres, pièces originales). Au mois d'octobre 1401, il se fit décharger d'une rente de 32 livres Parisis qu'il devait au domaine sur la justice de Fontenay, en compensation d'une rente équivalente qu'on lui servait annuellement sur les recettes de Chaumont en Bassigny et de Troyes, dont il lui était dû 640 livres d'arrérages (Arch. nat., JJ 157, n° 36). Vers la même époque, ce seigneur dut se démettre de la capitainerie de Saint-Malo que se disputèrent Olivier de Mauny, investi de cet office en septembre 1404, et le Borgne de la Heuse, appelé au même poste; après de longs débats, le Parlement décida le 17 février 1406 que la question serait réservée et soumise au roi lorsque sa santé serait rétablie (Arch. nat., X1A 1478, fol. 254 v°; X1A 4787, fol. 265 r°). Il était encore amiral de France le 14 janvier 1405, comme le montre une quittance de cette date pour 200 livres Tournois dont le roi lui fit present (Bibi. Nat., cab. des titres, pièces originales). Atteint d'une maladie incurable, il abandonna sa charge d'amiral à Pierre de Breban, dit Clignet, favori du duc d'Orléans, mais ce ne fut point à titre gratuit et bénévole; en effet, Monstrelet (t. 1, p. 127) nous apprend que Renaud de Trie s'en dessaisit « moyennant une grant somme d'argent qu'il en avoit receu par le pourchas du duc d'Orléans. » Le Religieux de Saint-Denis, plus explicite, dit qu'il ne consentit à résigner ses fonctions que contre le payement de 15,ooo écus d'or. Renaud de [fol. 178] Trie occupe une certaine place dans l'histoire littéraire du xive siècle, il fut l'un des auteurs du recueil poétique intitulé Livre des Cent Ballades; marié à Jeanne de Bellangues dès 1395 (Arch. nat., JJ 149, n° 315), il mourut en 1406, sans laisser de descendance directe; sa veuve contracta un nouveau mariage avec Jean Malet, sire de Graville, grand maître des arbalétriers. "

http://corpus.enc.sorbonne.fr/testaments/testament_072

L'article Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_Trie  

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La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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L'oculus de l'octolobe accueille les armoiries de France, tandis que les trilobes contiennent les armes de Bourgogne. Faut-il y voir une évocation de la mission éffectuée par l'évêque d'Évreux auprès de Jean Sans Peur en 1413 ?

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 129 de la nef de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Verri%C3%A8re_des_%223_Marie%22_-_Pierre_de_Br%C3%A9z%C3%A9_et_Robert_de_Flocques_sous_Marie-Madeleine_Notre-Dame,_%C3%89vreux.JPG

 

— Stained-glass windows of Cathédrale Notre-Dame d'Évreux

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Stained-glass_windows_of_Cath%C3%A9drale_Notre-Dame,_%C3%89vreux?uselang=fr

— BATISSIER, 1849, "Description des vitraux de la cathédrale d'Évreux", Revue de Rouen et de Normandie, volume 17.

https://books.google.fr/books?id=2L5DAAAAYAAJ&dq=%22MARTINUS%22+%22cath%C3%A9drale+d%27%C3%A9vreux%22+vitraux&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— DUBUC (René), 1983, "Problèmes héraldiques de la cathédrale d'Évreux", Normandie, Etudes archéologiques. Congrès national des sociétés savantes, Caen

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

 — GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

 — GAIGNIÈRES (de), 1650-1700,  Manuscrit : Recueil de pièces, la plupart en copies ou en extraits, avec des dessins de sceaux et de tombeaux, pour servir à l'histoire des archevêques et des évêques de France, par Roger de Gaignières. Evreux. BnF fr. 20878-20889. folio 189.

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525038493/f191.item.zoom

— GATOUILLAT (Françoise), "Note sur les verrières royales", Connaissance de l'Eure, n°88, p. 33-34.

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf

— GRODECKI Louis, 1968, Baudot et Dubuc "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in Bulletin monumental, 1968,. 

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1968_num_126_1_4898

 

— LEBEURIER (Pierre-François), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868, pages 26-27.

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31

— LE BATELIER d'AVIRON, édition 1865 Le mémorial historique des évêques, ville et comté d'Évreux, écrit au XVIIe et publié pour la première fois par l'abbé P.F. Lebeurier...P. Huet, page 132.

https://books.google.fr/books?id=jvVAAAAAcAAJ&dq=reliques+des+Saintes+Marie+Jacob%C3%A9+et+Marie+Salom%C3%A9+Floques+%C3%A9vreux&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

— LE BRASSEUR (Pierre), 1722; Histoire civile et ecclésiastique du comté d'Évreux.

https://books.google.fr/books?id=KjRDAAAAcAAJ&dq=Guillaume+de+Floques&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Évreux
19 janvier 2020 7 19 /01 /janvier /2020 10:38

Les vitraux du XVe siècle de la cathédrale d'Évreux  : la baie 213 (1450) "des trois Marie" offerte par Pierre de Brézé et Robert de Floques.

 

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Après 22 articles sur les vitraux du XIVe, j'explore les vitraux du XVe siècle de la cathédrale, en suivant peu ou prou  l'ordre chronologique des datations de ces verrières. Je suis guidé pas à pas par les publications de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2001, auquel j'emprunte toutes les données techniques.

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Voir :

 

 

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Voir aussi :

.— Sur les vitraux du XVe siècle de la cathédrale d'Évreux :

— Sur les fonds damassés  outre les articles sur les baies 15, 17 et 19 cités supra : 

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Voir La verrière des Trois Marie de Louviers (1510-1515)

Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.(plutôt 225 maintenant !)

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PRÉSENTATION.

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La baie 213 est la première baie du coté nord du haut-chœur, et l'une des 3 du XVe siècle (avec les baies 203 et 205 offerte par Thibaut de Malestroit, plus précoces puisque datées vers 1409-1415). Elle date de 1450 (environ) et tranche avec les baies antérieures dont les registres figurés s'encadraient dans une vitrerie géométrique claire. Ici, les trois registres figurés et colorés occupent toute la hauteur..

Elle mesure 6, 50 m de haut et 3,60 m de large et comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 1 pentalobe, 2 trilobes et 9 écoinçons. 

Elle a été peu restaurée, sans-doute par Duhamel-Marette avant 1868.

Elle a été offerte par Pierre de Brézé  et Robert de Floques, libérateur d'Évreux en 1441, en l'honneur de l'entrée dans le trésor de la cathédrale des reliques des saintes Marie Salomé et Marie Jacobé en 1449 : elle date donc de 1450, ou un peu plus tard.

La première description date de 1868 : elle est de l'abbé Pierre-François Lebeurier, qui fut archiviste-paléographe (1845-1846), professeur de dogme à la Faculté de théologie de Bordeaux, archiviste du département de l'Eure, curé de Huest et de Gravigny, (Eure) et, c'est important, chanoine titulaire d'Évreux.

 

"La fenêtre 45. se distingue de toutes les autres fenêtres du chœur en ce que ses menaux sont du style flamboyant. Ses formes contiennent :

1. Sainte Marie-Madeleine tenant de la main droite un vase de parfums et de la gauche un livre. Au-dessous deux personnages à genoux, qui sont Pierre de Brezé et Robert de Floques. On les reconnaît à leurs cottes d'armes armoriées, savoir pour Brezé d'azur, à l'écusson d'argent, accompagné de crossettes d'or ; et pour de Floques : de gueules, à 3 bandes d'argent ; au-dessous encore trois autres personnages à genoux, qui sont sans doute des membres de la famille des précédents ;

2. Sainte Marie Cléophas avec ses quatre enfants: S. Jacques, S. Simon, S. Jude et S. Joseph. Au-dessous le Dauphin, duc de Normandie, qui fut depuis Louis XI, agenouillé, les mains jointes devant un pupitre qui porte un livre ouvert. Sa cotte d'armes est armoriée de France et de Dauphiné; au- dessous encore trois personnages à genoux ;

3. La Sainte Vierge portant  l'enfant Jésus. Au-dessous le pape Eugène IV à genoux et portant la tiare ; au-dessous encore trois personnages à genoux, savoir : un évêque en chappe ayant la mitre et la crosse et deux chanoines dont le premier tient une crosse. Ils doivent représenter l'évêque d'Evreux, Guillaume de Floques, l'abbé du Bec, premier chanoine de la cathédrale, et Robert Cybole, doyen ;

4.Sainte Marie Salomé et ses deux enfants , S. Jacques et S. Jean ; au-dessous, le roi de France, Charles VII, à genoux, devant un pupitre qui porte un livre ouvert; il est revêtu d'une cotte d'armes, d'azur semé de fleurs de lys; au-dessous encore trois personnages à genoux, l'épée au côté , qui sont sans doute des officiers du roi.

[...]

Cette verrière , qui est une œuvre d'art fort remarquable , paraît avoir voulu rappeler le souvenir de trois événements d'un haut intérêt : la fin du grand schisme d'Occident sous Eugène IV, la rentrée de la Normandie entière sous l'autorité de Charles VII, précédée du recouvrement d'Evreux par Pierre de Brezé et Robert de Floques ; mais elle fut faite directement à l'occasion du don fait à Guillaume de Floques et à son église par René d'Anjou, roi de Sicile, des reliques des Saintes Marie Jacobé et Marie Salomé. Le Brasseur dit (page 290) que Pierre de Brezé les fit mettre dans une châsse d'argent, où sont gravés son nom et celui de Catherine Crespin , sa femme. Le Mémorial des évêques d'Evreux, p, 430, ajoute qu'il présenta cette châsse à Robert Cibole, doyen (1).

La claire-voie du triforium est ornée, dans la partie supérieure des ogives, de trois écussons. Le premier parti de Floque et de Crespin (fuselé d'argent et de gueules) ; le second parti de Brezé et de Crespin ; le troisième de Floques.

Nous devons l'interprétation de cette magnifique verrière à Monseigneur l'évêque d'Evreux. Sa Grandeur l'a fait restaurer et admirablement graver." (Lebeurier)

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Je ne lui trouve pas d'intérêt particulier sur le plan technique, son emploi du jaune d'argent est, depuis plus de 100 ans, banalisé, et ses damassés sont, pour ce que je peux en voir, simples. Elle est riche en données héraldiques, surtout en y ajoutant le tympan de la baie 113 qu'elle domine. Elle est passionnante sur le plan historique (et elle a d'ailleurs été qualifiée de "verrière historique") en réunissant un roi, un dauphin, un pape, un évêque, et deux héros de la libération d'Évreux des mains des Anglais, vingt ans après la mort de Jeanne d'Arc : elle marque la fin de la Guerre de Cent Ans.

Mais ce qui m'a ému, et qui en est peut-être le fil rouge, c'est de découvrir que les deux héros (le sénéchal, comte d'Évreux, et le grand bailli d'Évreux sont beaux-frères. Ils ont épousé les deux filles de Guillaume X du Bec-Crespin, descendant de Guillaume VI ( connétable héréditaire de Normandie depuis 1262) et époux de Jacqueline d'Auvricher, Maréchale héréditaire de Normandie. Les armoiries losangés d'argent et de gueules sont présentes deux fois dans la baie du triforium.  L'importance pour les intéressés de cette alliance avec Jeanne Crespin et Jacqueline Crespin est aussi soulignée par leurs présences comme donatrices en registre inférieur.

La place des femmes dans cette verrière est bien évidemment majeure aussi par la représentation de trois saintes femmes autour de Marie en registre supérieur :  c'est le seul exemple d'une baie où aucun homme ne figure parmi les saints personnages de grande taille des lancettes. Le plus passionnant est de comprendre que, derrière le don des reliques de Salomé et Jacobé à la cathédrale, se cache la tradition d'une Sainte Parenté, équivalent généalogique féminin du thème d l'Arbre de Jessé, et que le culte des Trois Marie est, dans les oraisons des livres d'Heures de la noblesse, celui  «des trois sœurs de noble lignage par ce nom Marie nommées». Ce culte fut entretenu par Jeanne d'Évreux au XIVe siècle, comme modèle de conduite pour des vies exemplaires d’épouses, de mères ou de veuves, et modèle de piété, de sagesse et de bonne entente."

Toute la baie s'organise donc sur cet hommage aux femmes de noble lignage : lignage royal pour la Vierge couronnée, lignage de sainteté pour les Sainte Femme, lignage de haute noblesse normande pour Jeanne et Jacqueline Crespin.

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Baies 213 et 113 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baies 213 et 113 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR.

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Les quatre lancettes sont occupées de gauche à droite par sainte Marie-Madeleine, sainte Marie-Jacobé avec ses quatre fils, la Vierge et l'Enfant, et sainte Marie-Salomé avec ses deux fils. Autrement dit, Marie est entourée des trois saintes femmes présentes lors de la Passion selon Marc 16:1, notamment pour embaumer le corps de Jésus, et qui constatèrent que le tombeau était vide. Ce qui fait d'elles les premières témoins de la Résurrection. "Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala [assimilée ensuite sous le nom de Marie-Madeleine  à Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare], Marie mère de Jacques et Salomé achetèrent des aromates afin d'aller embaumer Jésus."

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1°) Les Trois Marie : Madeleine, Salomé et Jacobé.

Les quatre lancettes sont occupées de gauche à droite par sainte Marie-Madeleine, sainte Marie-Jacobé avec ses quatre fils, la Vierge et l'Enfant, et sainte Marie-Salomé avec ses deux fils. Autrement dit, Marie est entourée des trois saintes femmes présentes lors de la Passion selon Marc 16:1, notamment pour embaumer le corps de Jésus, et qui constatèrent que le tombeau était vide. Ce qui fait d'elles les premières témoins de la Résurrection. "Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala [assimilée ensuite sous le nom de Marie-Madeleine  à Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare], Marie mère de Jacques et Salomé achetèrent des aromates afin d'aller embaumer Jésus."

La tradition a voulu que ces trois Marie, chassées de Palestine, aient débarqué en Provence (aux Saintes-Marie-de-la-Mer) avec Marthe, Lazare et Maximin. Marie-Madeleine, retirée comme ermite dans le massif de la Sainte-Baume.

Les reliques de ces premiers disciples eurent une importance considérable. Celles de sainte Marie-Madeleine fit tout le succès de Vézelay. Celles de Lazare furent vénérées en la cathédrale d'Autun. Marie-Salomé et Marie-Jacobé suscitèrent le pèlerinage des Saintes-Marie-de-la-Mer, mais ce n'est qu'en 1447 que René d'Anjou, comte de Provence, obtint des bulles du pape Nicolas V pour procéder des fouilles dans l'église appelée alors Notre-Dame-de-la-Mer (et qui deviendra église des Saintes-Maries-de-la-Mer) et, suite à la découverte de trois corps, procéder  à l'invention de leurs reliques (1448), les conserver dans des chasses et en propager le culte jusqu'en Anjou. Dès décembre 1449, René d'Anjou fit don d'une partie de ces reliques (des fragments de côtes) à la cathédrale d'Évreux. Comment expliquer ce privilège ébroïcien ?

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2. Les Trois Marie : la Vierge, Jacobé et Salomé.

Il faut comprendre que la tradition a ensuite réunit "les trois Marie" (cette fois, la Vierge, Marie Jacobé et Marie Salomé) pour en faire les trois filles successives (par trois mariages) de sainte Anne : Anne et Joachim eurent (miraculeusement) la Vierge Marie, Anne et Cléophas eurent Marie Jacobé,   et Anne et Salomas eurent Marie Salomé. 

La Vierge Marie,  mariée à Joseph engendra miraculeusement Jésus.

 Marie Jacobé eut de son époux Alphée saint Jacques le Mineur, Joseph le Juste (le seul qui ne soit pas un apôtre), saint Simon et saint Jude-Thaddée.

Marie Salomé eut de son mari Zébédée les apôtres saint Jacques le Majeur et saint Jean.

 La descendance d'Anne constitue, selon une tradition apocryphe rapportée par la Légende Dorée au XIIIe siècle, "la Sainte Parenté", où Marie Jacobé et Marie Salomé sont les sœurs de la Vierge Marie. Cette Sainte Parenté fit l'objet d'une riche iconographie, comme par exemple l'enluminure des Heures d'Etienne Chevalier peinte par Jean Fouquet vers 1452-1460, donc à peu près en même temps que notre vitrail. On y voit sainte Anne et ses trois filles. Comme déjà vers 1450 par le Maître de Jouvenel dans les Heures d'Angers BnF NAL 3211 p.27, avec la prière "Trois sœurs de noble lignage par ce nom Marie nommées".

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Parent%C3%A9#/media/Fichier:Sainte_Anne_et_les_trois_Marie.jpg

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025446v/f29.image

 

 

 

 

Les historiens ont pu mettre en évidence le thème de ce vitrail (Marie-Madeleine + les Trois Marie) avec le don des reliques de Marie Salomé et Marie Jacobé, en décembre 1449, à la cathédrale d'Évreux.

"An 1452. Et a son instance [...] de Guillaume de Floques ], Pierre René d'Anjou, roy de Hierusalem et de Sicile, comte de Provence, fit present au chapitre d'Evreux de deux parties notables des costes de Stes Marie Jacobé et Marie Salomé, attestées en parolles de roy avoir esté tirées de leurs corps, apportées au Mont de Ste Catherine de Rouen le quatre de decembre 1449, et qui avoient esté transportées, a la priere de Sa Majesté, d'une petite bourgade au diocese d'Arles, par la permission du cardinal de Foy, legat du St Pere le pape et archevesque d'Aix, le premier de decembre 1448" (Le Batelier d'Aviron)

Mais c'est Claudia Rabel qui a montré en 2007 le lien entre la Sainte Parenté et la reine Jeanne d'Évreux (fille du comte d'Évreux).

 

"Cette nouvelle promotion des saintes est peut-être directement liée à l’entrée en scène de la reine Jeanne d’Evreux qui va devenir la véritable bienfaitrice des carmes parisiens. De même, ce n’est sans doute pas un hasard si l’essor de la sainte parenté d’Anne eut lieu en France, au moment même où les descendants par les femmes étaient exclus de la succession au trône. En 1325, en effet, Jeanne d’Evreux, arrière--petite-fille de saint Louis, devint la troisième femme de Charles IV qui espérait enfin obtenir d’elle un fils héritier . Mais comme sainte Anne, la reine n’eut que trois filles. ...

Contrairement à la grand-mère du Christ et des apôtres, le lignage royal féminin fut donc refusé à Jeanne d’Evreux. Mais pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort en 1371, la dernière reine capétienne sera la doyenne, estimée et respectée, de toutes les femmes de caractère qui gravitent à la cour de France au XIVe siècle, artisane de la paix dans le conflit entre les Valois et les Evreux-Navarre. Ces reines et princesses, souvent devenues veuves jeunes, sont citées en exemple de bon gouvernement aux princes qui se querellent et se combattent. Dans ce contexte, Jean de Venette ne dut guère avoir de mal à gagner le soutien de Jeanne d’Evreux pour promouvoir le culte des Trois Maries, «sœurs de noble lignage», modèle de conduite pour des vies exemplaires d’épouses, de mères ou de veuves, et modèle de piété, de sagesse et de bonne entente." (C. Rabel)

 

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J'ai souligné, dans les premiers articles sur les vitraux du XIVe de la cathédrale, l'importance du mécénat de Jeanne d'Évreux soit par son Livre d'Heures illustré par Jean Pucelle, soit par la statue en argent de la Vierge, offerte à la cathédrale.

 

"Les verrières de la cathédrale d’Evreux. Après Charles V et Charles VI, leurs successeurs continuent à être associés à la dévotion aux Trois Maries, protectrices des rois Valois, cette fois-ci publiquement, dans des verrières de la cathédrale d’Evreux en Normandie. L’ambiguïté de l’identité des Trois Maries: filles de sainte Anne ou Saintes Femmes des Evangiles, est résolue dans les quatre lancettes de la «verrière historique», qui se situe du côté nord dans la travée reliant le transept au chœur de la cathédrale. Elle a été offerte par les vainqueurs de la bataille de Formigny en 1450, Pierre de Brèze et Robert de Floques. La verrière commémorait cette victoire, qui marqua la fin de la guerre de Cent Ans, et honorait l’entrée au trésor de la cathédrale des reliques des saintes Marie Jacobé et Marie Salomé. Ces reliques avaient été données en 1449 à l’évêque d’Evreux, Guillaume de Floques, par René Ier duc d’Anjou. Ce prince également comte de Provence vénérait les deux Maries, dont il venait de retrouver les corps, comme il vénérait aussi leur compagne Marie-Madeleine et sainte Marthe, dans le cadre de sa politique menée dans le Midi de la France.

A l’arrivée de leurs reliques à Evreux, les deux Maries sont de nouveau réinterprétées comme demi-sœurs de la Vierge et mères des apôtres. En même temps, les donateurs de la verrière préservent leur identification aux Saintes Femmes au Tombeau, en choisissant Madeleine pour la première des quatre lancettes (La même solution a été adoptée dans un livre d’heures parisien enluminé dans l’entourage du Maître de Bedford, où l’ange de la Résurrection apparaît au tombeau vide du Christ à quatre Saintes Femmes: Lisbonne, Musée Calouste-Gulbenkian, LA 141, f. 217v. ).

En dessous des saintes, les places d’honneur aux pieds de la Vierge et de Marie Salomé, reviennent au pape Nicolas V —L’identification du pape à Eugène IV, avancée par Les vitraux de Haute-Normandie, semble impossible, ce pape étant mort en 1447, avant les événements conduisant à la réalisation de la verrière. — et au roi de France Charles VII, alors que le dauphin et les deux donateurs sont agenouillés derrière le pontife.

Comme un siècle plus tôt après la guérison miraculeuse de Pierre de Nantes, les saintes Maries provençales sont désinvesties de leur rôle de premiers témoins de la Résurrection du Christ, trop proches du mystère insaisissable de Pâques. Suivant une évolution générale de la piété à la fin du Moyen âge, elles sont «descendues sur terre», pour devenir des saintes plus proches des fidèles. Ces derniers invoquaient en elles des mères à la tête de familles modèles, bénies de nombreux fils illustres. Tout laïc en désirait, le roi de France en tête comme les deux donateurs, dont les familles se déploient dans le registre inférieur de la verrière. Il en allait de même pour le fils et successeur de Charles VII. Devenu roi, Louis XI voua une dévotion particulière à Notre-Dame d’Evreux. Peu après 1465 il fi t magnifiquement rebâtir la chapelle axiale dédiée à la Vierge et la fit orner d’un ensemble de verrières réalisées vers 1467-1469. Parmi elles, nous retrouvons encore une fois les Trois Maries, mais disposées sur deux verrières qui se font face. Au Nord, au sein du vitrail consacré à l’histoire de sainte Anne, une lancette est occupée par ses deuxième et troisième filles accompagnées de leurs fils. L’insistance sur sainte Anne et sa descendance s’explique à un moment où Louis XI, avant la naissance de son fils Charles en 1470, se souciait de sa succession et avait cherché en vain à l’assurer à sa fille aînée Anne. En face, côté Sud, dans une des lancettes du vitrail du «Triomphe de la Vierge», une Mater omnium protège sous son manteau un petit groupe d’hommes où Louis XI est «empereur en son royaume», agenouillé directement face au pape Paul II suivi du cardinal Jean Balue, évêque d’Evreux (Gary BLUMENSHINE, «Le vitrail du triomphe de la Vierge d’Evreux et Louis XI. Le patronage artistique des Valois dans la Normandie du XVe siècle», dans Annales de Normandie, 40, nos 3-4, 1990, p. 177-214 ). Ici encore, iconographie et politique, démographie et parenté se trouvent étroitement liées." (Claudia Rabel)

Lire aussi le blog pecia  http://blog.pecia.fr/post/2011/11/28/Pierre-de-Nantes-et-les-trois-Marie

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Sainte Marie-Madeleine tenant le flacon d'aromates.

Fond rouge uni.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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 Marie-Jacobé avec ses quatre fils, Jacques le mineur, Joseph le Juste, Simon-Thaddée et Jude.

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Fond jaune orangé damassé (rinceaux). La sainte est nimbée, voilée et porte la guimpe.

 

 

 

 

Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge Marie portant son Fils.

Fond lie-de-vin à rinceaux polycycliques.

Elle est nimbée, couronnée et voilée. La Mère et son Fils se penchent vers les donateurs du registre inférieur.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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 Marie-Salomé avec ses deux fils saint Jacques et saint Jean.

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Fond jaune-orangé à rinceaux. La sainte est nimbée, voilée et porte la guimpe. Elle remet un livre à l'un de ses fils, le premier ayant déjà un livre en main. Les pieds des enfants sont nus, ce qui rappelle qu'ils furent des apôtres.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LES DEUX REGISTRES DES DONATEURS.

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Première Lancette.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Pierre de Brézé et Robert de Flocques.

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Les deux hommes, sensiblement du même âge, sont beaux-frères, puisqu'ils ont épousé chacun l'une des deux filles de Guillaume Crespin (ou Bec-Crespin). Ce sont des compagnons d'armes, puisqu'ils sont, en septembre 1441, les libérateurs d'Évreux  (ils reçurent en 1442 pour cet exploit 6000 écus d'or du roi Charles VII), puisque vers 1443 Robert de Floques reçut ses gages de grand bailli et capitaine d'Évreux tandis qu'en 1441 Pierre de Brézé, déjà grand sénéchal,  avait été fait comte d'Évreux. 

1. Pierre de Brézé (1410-1465).

Il est représenté agenouillé en armure recouverte d'un tabard à ses armes d'azur, à l'écusson d'argent, accompagné de crossettes d'or.

 

Rappel Wikipédia :

Pierre de Brézé, né vers 1410 ou 1412 et mort le 16 juillet 1465 à Montlhéry, est un soldat, courtisan et homme de gouvernement au service des rois de France Charles VII et Louis XI qui s'est illustré au cours de la guerre de Cent Ans.

Pierre de Brézé entre très tôt au service du roi de France Charles VII. Il est déjà suffisamment renommé à la cour à l'été 1433 lorsqu'il apporte son soutien à la belle-mère du roi et duchesse douairière d'Anjou Yolande d'Aragon et au connétable Arthur de Richemont quand ces derniers écartent de la cour le puissant favori Georges de La Trémoille. Adoubé dès 1434 par Charles IV du Maine, Brézé entre rapidement au Conseil royal, puis est nommé grand sénéchal d'Anjou en 1437 et de Poitou en 1440. Brézé soutient ainsi de manière décisive le roi Charles VII contre son fils le dauphin de France Louis et les grands féodaux au cours de la Praguerie entre février et juillet 1440, ce qui lui portera préjudice quelques décennies plus tard.

Brézé s'évertue au cours des années 1440 à chasser les Anglais du royaume de France, au cours de la dernière phase de la guerre de Cent Ans. Il participe de ce fait aux hostilités en Normandie dès 1440 et en Aquitaine dès 1442. En récompense de son rôle joué dans la défense de Pontoise contre les Anglais menés par Richard d'York, le roi le crée comte d'Évreux en 1441. Brézé bénéficie de l'appui total de la maîtresse du roi Agnès Sorel, devient chambellan du roi et assoit son autorité sur le Conseil royal au détriment de ses anciens alliés, tels Arthur de Richemont ou Charles IV du Maine. Les années de son ascension spectaculaire au sein du gouvernement, entre 1444 et 1450, se révèlent être les plus glorieuses du règne de Charles VII.

Malgré des accusations formulées en 1448 par son farouche ennemi le dauphin Louis qui résultent en un procès qui l'exonère complètement, Pierre de Brézé garde la confiance de Charles VII et joue un rôle majeur dans la reconquête du duché de Normandie. Il prend part à la prise de Verneuil en 1449 ainsi qu'à la décisive bataille de Formigny en 1450, qui scelle la fin de la présence anglaise en Normandie. En remerciement de ses efforts, le roi lui attribue la charge de grand sénéchal de Normandie, et ce en dépit de la mort de son alliée Agnès Sorel et du déclin de son influence à la cour. Brézé exerce depuis la Normandie de fructueux actes de piraterie contre les vaisseaux anglais et parvient même à conduire un raid contre le port de Sandwich en 1457.

À la mort de Charles VII en 1461, Brézé tombe en disgrâce auprès du nouveau roi Louis XI et est immédiatement emprisonné. Il est pourtant libéré dès 1462 et prépare promptement une expédition dans le cadre de la Guerre des Deux-Roses dans le Northumberland en faveur de Marguerite d'Anjou, épouse du roi de la Maison de Lancastre Henri VI d'Angleterre, renversé l'année précédente par Édouard IV de la Maison d'York. L'invasion conduite par Marguerite d'Anjou à l'automne 1462 en concertation avec l'Écosse et la France se révèle cependant inefficace. Contraints de se replier en Écosse, Marguerite et Brézé mènent plusieurs expéditions dans le Nord de l'Angleterre qui échouent et doivent finalement se réfugier en France à l'été 1463.

L'agitation du duc François II de Bretagne inquiète Louis XI, qui nomme Brézé capitaine de Rouen en 1464 en lui confiant la défense de la Normandie1. Fidèle au roi, Brézé le soutient lors de la Ligue du Bien public et meurt au combat à la bataille de Montlhéry le 16 juillet 1465. Son tombeau, un enfeu de style flamboyant de la fin du xve siècle, se trouve dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen. Il y est enterré avec sa femme Jeanne du Bec-Crespin, dame du Bec-Crépin, de Mauny et de Maulévrier.  "

 

 

2. Robert de Floques. 

Il est agenouillé derrière son compagnon. 

 

Le 15 septembre 1441, escaladant les murs de la porte de Chartraine, depuis leurs barques, et avec l'aide de deux pêcheurs, l'homme de guerre Robert de Flocques et environ trois cents de ses compagnons d'armes entrent dans l'enceinte de la ville. Ils parviennent à libérer Evreux des mains des Anglais qui, malgré les barricades installées rue Grande, sont rapidement écrasés et massacrés. Le roi reprend ainsi le contrôle de la ville. Il reçoit pour cela 6000 écus (avec Pierre et Jean de Brézé), puis reçoit ses gages de grand-bailli et capitaine d'Evreux. Son fils est nommé évêque d'Évreux.

Robert de Flocques (date de naissance inconnue, vers 1411 - mort le 7 décembre 1461 à Évreux, Normandie), dit Flocquet, est un homme de guerre français, seigneur de Grumesnil, bailli royal d'Évreux, maréchal héréditaire de Normandie (par son mariage), conseiller et chambellan du roi.  

L'article Wikipédia signale ceci : "De basse noblesse picarde, Robert de Flocques participe aux combats de la Guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons (1407-1435) dans le camp armagnac. Il se lie de fidélité au roi Charles VII, pratique l'écorcherie dans les territoires bourguignons et vit de la guerre jusqu'en 1444, où il reçoit une lettre de rémission pour toutes ses exactions. En 1441, il reprend Évreux aux Anglais et devient le bailli de la ville. En 1445, il est intégré à l'armée permanente de Charles VII comme capitaine d'Ordonnance. En 1449-1450, il participe à la conquête de la Normandie.

Sa carrière se poursuit avec sa participation à la bataille de Formigny qui clôt la récupération de la Normandie par le roi de France. Au terme d'une trajectoire exceptionnelle, Robert de Flocques meurt dans son lit à Évreux en 1461, passé d'un petit soudard picard à un bailli et capitaine reconnu comme un des meilleurs de son temps."

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les membres des familles de Pierre de Brézé et/ou de Robert de Floques.

On peut penser que la famille de Pierre de Brézé, le premier sur le registre du dessus, occupe ce panneau, et que celle de Robert de Flocques occupe la suivante. Ce n'est qu'une hypothèse, invérifiable, et peu importe, sauf pour ma présentation.

 

Fond lie de vin damassé à rinceaux.

Un homme portant le chaperon blanc sur l'épaule droite.

Son épouse à large coiffe blanche et robe rouge.

Un deuxième homme, chaperon rouge sur l'épaule droite.

L'épouse de Pierre de Brézé est Jeanne (selon les généalogistes, mais Catherine selon P. Le Brasseur et les autres auteurs) Crespin, "dame de Mauny, Maulévrier et du Bec-Crespin (succède à ses frères) (le Roi lui accorde 400 £ de pension avant 1455) épouse Pierre de Brézé, baron de Maulévrier, seigneur de La Varenne +X 16/07/1465 (Montlhéry) (fils de Pierre 1er et de Clémence Carbonnel) (vendent ensemble les Trois-Villes de Saint-Denis assise en la Forêt de Lyons, à Louis d’Harcourt)"

http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Crespin.pdf

Elle eut trois enfants dont un fils, Jacques, marié en 1461.

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=jeanne&n=crespin&oc=12#note-wed-2

 

. https://fabpedigree.com/s037/f284105.htm

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les registres inférieurs de la deuxième lancette.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Le Dauphin.

le Dauphin, duc de Normandie, (qui deviendra  Louis XI en 1461), est agenouillé, les mains jointes devant un pupitre qui porte un livre ouvert. Sa cotte d'armes est armoriée de France et de Dauphiné;

Fond rouge  damassé à rinceaux.

 

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Trois donateurs (deux hommes et une femme).

La femme porte un hennin double (à deux cornes), comme Isabelle de Portugal sur ce portrait de 1445-1450 :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Isabelle_de_Portugal_(1397-1471)#/media/Fichier:Rogier_van_der_Weyden_workshop_-_Portrait_of_Isabella_of_Portugal_-_without_frame.jpg

Les hommes portent une tunique courte, serrée par une ceinture, et fourrée au col et aux poignets. 

Fond jaune orangé damassé à rinceaux.

Si cette famille est celle de Robert de  Flocques, c'est le moment de signaler que son épouse Jacqueline Crespin est la jeune sœur de Jeanne [Catherine], épouse de Pierre de Brézé. "Jacqueline Crespin ° ~1415 + 20/01/1484 (inhumée à Gonfreville-L'Orcher) épousa 1) Robert de Floques dit «Floquet» ° 1411 + 07/12/1461 Bailli d’Evreux, puis  2) Pierre d'Ercambourg." http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Crespin.pdf

Le couple eut une fille, Jeanne, née vers 1430, mariée à Gilles de Rouvroy, et décédée vers 1480.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les registres inférieurs de la troisième lancette.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Le pape Eugène IV, pape de 1431 à 1447.

Il porte une chape rouge à orfrois d'or, et la triple tiare papale, aux deux fanons. Il est identifié par ses armoiries d'azur à la bande d'argent placées au tympan. Pourtant, il n'est plus en vie à la date du don des reliques de Salomé et Jacobé le 4 décembre 1449. On pourrait donc y voir le pape Nicolas V, dont le pontificat s'étend de 1447 à 1455, mais dont les armoiries de gueules à la clef d'argent posé en bande et à la clef d'or posée en barre toutes deux liées d'un cordon d'azur, sont absentes.

Fond bleu damassé de rinceaux.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'évêque d'Evreux, Guillaume de Floques, l'abbé du Bec, premier chanoine de la cathédrale, et Robert Cybole, doyen

 

Fond vert damassé à rinceaux.

Guillaume de Floques évêque d'Évreux  est agenouillé en habit épiscopal devant Robert Cybole,  doyen du chapitre cathédral, et Jean de Rouen abbé du Bec jusqu'en 1452, et premier chanoine d'Évreux.

Guillaume de Floques, moine bénédictin, fils de Robert, fut évêque d'Évreux  jusqu'à sa mort le 25 novembre  1464. Il obtint ce poste  par appui du roi  après que Pasquier de Vaux évêque d'Évreux de 1439 à 1443, ardent défenseur des anglais, ait été  suspendu en 1442 de tous ses biens pour avoir refusé de reconnaître le roi de France,  et soit transféré par le pape à  Lisieux, toujours sous domination anglaise.  Eugène IV avait nommé en succession de Pasquier de Vaux Pierre Estrillac (ou de Treigac) de Comborn, mais le lendemain même de son élection, le 10 juillet 1443, Guillaume de Flocques est élu évêque d'Évreux sur l'insistance de son père. Le 16 juin 1445, il prit possession par procuration de l'évêché malgré les fonctions de Pierre de Comborn. Le 24 août 1446, il prête serment de fidélité au roi à Bourges. En 1447, Pierre de Comborn lui intente un procès devant le Parlement de Paris, mais le perd. Et le 5 septembre 1447, Guillaume de Flocques prend possession de l'évêché. Le 29 janvier 1456, trop âgé pour exercer ses fonctions, il se retire et devient abbé du pontificat. Pierre de Comborn lui succède enfin.

 

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Jean de la Motte fut abbé du Bec de 1446 à sa mort le 17 novembre 1452 à Rouen. Il était le fils d'un bourgeois de Rouen, docteur en décrets de l'Université de Paris. Il peut être identifié par la crosse abbatiale, tenue sur l'épaule droite. Il porte un grand manteau blanc plissé (de bénédictin ?).

 

 

Robert de Cibole (1403-1458), ou de Ciboule, Cybolle, Cybole, doyen d'Évreux. Chancelier de Notre-Dame de Paris en 1451 et proviseur du collège de Navarre, célèbre pour ses sermons, particulièrement pour celui sur la Passion prononcé le 30 mars 1442 à Saint-Jacques-la-Boucherie dont il était le curé (Notice BNF) et camelier de Nicolas V. "On a vû fleurir de son temps Robert de Cibole Doyen de l'Eglise Cathédrale d'Évreux. Il étoit de Breteüil, Docteur en Théologie, Chancelier de l'Université de Paris, Camerier du Pape Nicolas V. Il a écrit un Commentaire sur les Epîtres de S. Paul, dont le manuscrit étoit il n'y a pas encore bien longtemps, dans la Bibliothèque du Chapitre d'Evreux, avec llIl que le Pape Nicolas lui envoya de Rome en 1454. portant la permission de tenir tels bénéfices qu'il voudroit , fans être obligé à la résidence, & même de choisir le lieu le plus sain pour sa santé & le plus commode pour ses études. " (P. Le Brasseur p. 294)

 

Il prononça un plaidoyer en défense de Jeanne d'Arc. Voir aussi biographie

Voir  http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/7235/9751

Il porte, bien-sûr la tonsure. Son vêtement de chœur est doublé au col et aux poignets d'une fourrure dorée. L'étoffe pliée sur son avant-bras droit est l'aumusse des chanoines.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les registres inférieurs de la quatrième lancette.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Le roi Charles VII.

Fond à rinceaux en trois bandes verticales rouge, verte et blanche.

Il est agenouillé devant son prie-dieu où son livre de prières est ouvert. Il porte la couronne, l'armure complète, l'épée au coté,  et un tabard à ses armes d'azur fleudelysé.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Trois hommes en armure.

Fond jaune d'or, à grands feuillages.

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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"Les compartiments supérieurs sont ornés de six écussons. :

En haut celui d'Eugène IV, d'argent, à la bande d'azur, surmonté de la tiare.

Au second rang deux blasons surmontés de la couronne de France : l'un de France, l'autre parti de France et d'Anjou. Ce dernier doit appartenir à Marie d'Anjou, femme de Charles VII : cependant, il diffère notablement de celui que lui attribue le Père Anselme et se rapproche davantage de celui de René d'Anjou, donateur des reliques, sans lui être absolument conforme. On peut le blasonner ainsi pour Anjou , tiercé : au 1er fascé d'argent et de gueules de 6 pièces ; au 2 d'azur, semé de fleurs de lys d'or ; au 3 d'argent, à la croix potencée d'or, soutenu de la pointe: au 4 d'azur semé de fleurs de lys d'or; au 5 d'azur, à 2 barbeaux adossés d'or, au 6 d'or à la bande d'argent.

Au troisième rang l'écusson du dauphin : écartelé de France et de Dauphiné.

Au quatrième rang l'écusson de Robert de Floques : de gueules, à 3 bandes d'argent ; et  celui de Pierre de Brezé : d'azur, à l'écusson d'argent enclos dans un trécheur d'or et à 8 croisettes d'or, en orle." (Lebeurier)

 

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Baie 213  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 213 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La baie 113 du triforium.

"La claire-voie du triforium est ornée, dans la partie supérieure des ogives, de trois écussons. Le premier parti de Floque et de Crespin (fuselé d'argent et de gueules) ; le second parti de Brezé et de Crespin ; le troisième de Floques." (Lebeurier)

Les trois baies géminées à 2 lancettes trilobées, tympan à 1 soufflet et 4 écoinçons portent dans les lancettes une vitrerie géométrique ponctuée de soleils ondés et de monogramme du Christ, C'est dans le tympan que se trouvent 3 écus armoriés, de France à gauche, puis de Robert de Floques, de son épouse Catherine Crespin et de la famille de Brézé parti Crespin. (Gatouillat)

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Baie 113  du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 113 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Verri%C3%A8re_des_%223_Marie%22_-_Pierre_de_Br%C3%A9z%C3%A9_et_Robert_de_Flocques_sous_Marie-Madeleine_Notre-Dame,_%C3%89vreux.JPG

 

— Stained-glass windows of Cathédrale Notre-Dame d'Évreux

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Stained-glass_windows_of_Cath%C3%A9drale_Notre-Dame,_%C3%89vreux?uselang=fr

— BATISSIER, 1849, "Description des vitraux de la cathédrale d'Évreux", Revue de Rouen et de Normandie, volume 17.

https://books.google.fr/books?id=2L5DAAAAYAAJ&dq=%22MARTINUS%22+%22cath%C3%A9drale+d%27%C3%A9vreux%22+vitraux&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— DUBUC (René), 1983, "Problèmes héraldiques de la cathédrale d'Évreux", Normandie, Etudes archéologiques. Congrès national des sociétés savantes, Caen

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

 — GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

 — GATOUILLAT (Françoise), "Note sur les verrières royales", Connaissance de l'Eure, n°88, p. 33-34.

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf

— GRODECKI Louis, 1968, Baudot et Dubuc "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in Bulletin monumental, 1968, p. 55-73. 

"Le vitrail « des Trois Marie », dans le chœur, a déjà été souvent commenté et expliqué dans ses nombreux portraits de chanoines et dignitaires, comme aussi dans sa signification « politique ». « Cet admirable ensemble, écrit M. Dubuc, postérieur à la bataille de Formigny (15 avril 1450) qui marquait l'expulsion définitive des Anglais hors de la France, commémorait aussi, outre la fin du Grand Schisme d'Occident (1429), la donation au chapitre d'Évreux par René d'Anjou, roi de Jérusalem et de Sicile..., de deux parties notables des côtes des saintes Marie- Jacobé et Marie-Salomé en décembre 1449. » "

— LEBEURIER (Pierre-François), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868, pages 26-27.

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31

— LE BATELIER d'AVIRON, édition 1865 Le mémorial historique des évêques, ville et comté d'Évreux, écrit au XVIIe et publié pour la première fois par l'abbé P.F. Lebeurier...P. Huet, page 132.

https://books.google.fr/books?id=jvVAAAAAcAAJ&dq=reliques+des+Saintes+Marie+Jacob%C3%A9+et+Marie+Salom%C3%A9+Floques+%C3%A9vreux&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

 

— LE BRASSEUR (Pierre), 1722; Histoire civile et ecclésiastique du comté d'Évreux.

https://books.google.fr/books?id=KjRDAAAAcAAJ&dq=Guillaume+de+Floques&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— NEVEUX (François), 1987, Evreux à la fin du moyen âge: André Plaisse, La baronnie du Neubourg. Essai d'histoire agraire, économique et sociale ; L'évolution de la structure agraire dans la campagne du Neubourg ; Charles, dit le Mauvais, comte d'Evreux, roi de Navarre, capitaine de Paris ; Un chef de guerre du XVe siècle, Robert de Flocques, bailli royal d'Evreux ; La vie municipale à Evreux pendant la guerre de Cent Ans ; Evreux et les Ebroïciens au temps de Louis XI [compte-rendu]Annales de Normandie  Année 1987  37-1  pp. 83-87

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1987_num_37_1_2029

— RABEL (Claudia), 2009, des histoires de famille la dévotion aux trois maries en france du xive au xve siècle textes et images Revista de historia da arte n.º 7 - Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS) Paris – Orléans

https://run.unl.pt/bitstream/10362/16651/1/RHA_7_ART_6_CRabel.pdf

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Évreux

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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