Verrière recomposée des anciens vitraux de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Beaune exposée dans le Musée.
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Voir sur Beaune :
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L'intérêt.
Cet ensemble qualifié de "macédoine" réuni des fragments des anciens vitraux de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Beaune et de fragments provenant du legs Humbert. Une inscription précise que la mise en plomb a été assurée par "messires Defrance et C. Chenot de Dijon en 1912". Ceux-ci ont travaillé ensemble comme peintres-verriers en Côte d'Or (exemple)
Le défaut de cette recomposition est de mélanger des œuvres disparates sans connaître leur provenance exacte, les ensembles qu'ils formaient entre eux, et, surtout, la part de "restitution" à laquelle il a pu être procédé.
L'avantage est évident néanmoins, qui est de sauvegarder des pièces précieuses, et assez homogènes malgré tout puisqu'on y trouve une majorité de vitraux en verre blanc, peint à la grisaille et au jaune d'argent, voire à la sanguine, sur des thèmes principalement religieux puisque beaucoup provenaient de la chapelle : Nativité de la Vierge, Annonciation, calvaire, Vierge à l'Enfant, sainte Madeleine, saint Michel, saint Christophe. Deux scènes historiques non identifiées proviennent peut-être du fonds Humbert.
L'intérêt est également grand pour les amateurs d'ensembles emblématiques, puisqu'on y reconnaît la devise et les emblèmes du chancelier Nicolas Rolin et de son épouse (fondateurs de l'Hôtel-Dieu), associées à un autre ensemble qui pose une énigme excitante.
Les dimensions en sont :H = 180 ; la = 143,5 (dimensions totales) ; Christ en croix : d = 17.7 ; saint Christophe : d = 20.5 ; sainte Madeleine : d = 17.5 ; saint Michel : d = 10.8 ; Annonciation : d = 20 et 19.1 ; scène avec pape : d = 22.3 ; scène avec empereur : d = 21.8 ; Vierge à l'Enfant assise : h = 17.2 ; naissance de la Vierge : h = 23.7, la = 19.3
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Vue d'ensemble.
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Partie supérieure.
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Tympan de l'ogive : visage de sainte (?) au bandeau.
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Vierge à l'Enfant, couronnée, nimbée, assise sur une cathèdre.
Blason à bordure rouge, fond bleu, figures en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc.
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Saint Christophe traversant le gué en portant le Christ enfant.
Médaillon de verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent.
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Calvaire ; monogramme H A (?)
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Calvaire sur un médaillon de verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent. Inscription A*NUS * DEI * QUI * TOLIS * PECATA * MONDI * --RE NOBIS.
Monogramme en grisaille H et A (ou B et A) ornées de filigrane.
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Saint Michel terrassant le dragon.
médaillon de verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent.
Deux visages : a priori portrait de personnages historiques (donateurs) en verre transparent peint en grisaille et jaune d'argent et (à droite, sanguine).
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Scène romanesque ou légendaire : un chevalier furieux frappe de son épée une ceinture et un fourreau portant l'inscription CO-TA MORI devant un pape offusqué et un paysan qui a lâché sa bêche.
Selon Pop-culture, "ce pourrait être une allégorie de la guerre avec au centre un seigneur guerroyant, à gauche le pape le désapprouvant et à droite un paysan effrayé ".
Grisaille et jaune d'argent sur verre transparent.
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Deuxième scène romanesque ou légendaire : un chevalier ayant ôté sa cuirasse et son casque se transperce de son épée devant le pape et un autre chevalier.
Grisaille et jaune d'argent sur verre transparent.
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La Nativité de la Vierge.
Anne, la Vierge enfant, une servante et Joachim.
Grisaille et jaune d'argent sur verre transparent.
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Bordure de gauche : la devise SANS DEPARTIR sur une banderole entourant une tige à feuilles de saule avec ses racines. raccordé dans le carreau supérieur avec une tête de chardon
En dessous : trois chardons et leurs feuilles découpes. Putto tenant une S. Putto tenant un sautoir engrêlé.
La devise SANS DEPARTIR fait l'objet d'une notice de la base DEVISE et attribuée à Louis de Beauvau, 1409 †1462 Capitaine d’Angers, gouverneur de Lorraine, sénéchal d’Anjou (1445 et 1448), grand sénéchal de Provence. Seigneur de Beauvau, de Sermaise et de la Roche-sur-Yon, fils de Pierre de Beauvau et de Jeanne de Craon, Epoux 1) en 1427, Marguerite de Chambley 2) en 1440, Jeanne de Baudricourt 3) Anne de Culant
https://devise.saprat.fr/embleme/gaffes#footnote-7
On la trouve enrubannant des gaffes crochetées en marge du Diurnale Franciscanum peint pour Louis de Beauvau vers 1455 : Bnf NAL 3195.
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Elle est associée à ses armoiries Ecartelé au 1 et 4 d’argent à quatre lionceaux de gueules (Beauvau), au 2 et 3 losangé d’or et de gueules (Craon), surmontant la belle LOS EN CROISSANT qui est la devise de l'Ordre du Croissant dont il était chevalier.
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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452809j/f119.image
La BnF le présente ainsi : Louis de Beauvau (Paris 1418-Rome 1462) entre 1430 et 1470. Ce personnage est décrit comme Poète. - Capitaine de la ville d'Angers, sénéchal d'Anjou. - L'adaptation du "Filostrato" de Boccace est incertaine entre Pierre de Beauvau, son fils Louis de Beauvau ou un cousin, Jean de Beauvau. On lui attribue le Roman de Troyle et Criseida (vers 1453-1455), adaptation "par Beauvau, seneschal d'Anjou" du "Filostrato" de Boccace (attribution incertaine entre Pierre de Beauvau, son fils Louis de Beauvau ou un cousin, Jean de Beauvau, 1380-1435). La devise déclarerait son titulaire serviteur sans départir de René d'Anjou.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Beauvau
https://www.arlima.net/il/louis_de_beauvau.html
L'explicit du Romant de Troïlus (conservé dans 14 manuscrits) est : "que en le lisant vueillent avoir aucune compassion du tourment et du martire que amours jusques ycy me ont fait endurer, et je mettray cueur, corps et pensee a les servir loyaulment jusques a la mort et sans departir. Amen. Explicit le romant de Troïlus. Deo dicamus gratias."
La devise se retrouve dans le premier feuillet, en guise de dédicace : "Sans despartir tant que seray en vie a vous, mes dames, me suis entier donné …angl personne ay mon cœur et pensée ente se et voulente pour parvenir aponoi acquerir la grace de bons contes et entre – principallement endont laquelle sans m-- mespriser fut par mes yeulx et… [mains romans et mains livres entre lesquelz en ..]." BnF fr.1501
L'explicit du Romant de Troïlus (conservé dans 14 manuscrits) est : "que en le lisant vueillent avoir aucune compassion du tourment et du martire que amours jusques ycy me ont fait endurer, et je mettray cueur, corps et pensee a les servir loyaulment jusques a la mort et sans departir. Amen. Explicit le romant de Troylle. ."
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Bordure de droite, en haut : devise SEULE * (Seule étoile) sur une banderole entourant une tige à feuilles lobées, munie de ses racines et produisant une fleur à deux pétales et trois étamines. Emblème de Nicolas Rolin.
Bordure de droite, en bas : reprise de la devise SANS DEPARTIR et de sa plante : motif à 5 points en quinconce.
Bordure inférieure : putti aux armoiries d'or au sautoir engrêlé ou portant le mot JATENS.
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Devise et emblèmes du chancelier Rolin.
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On la trouve un peu partout à l'Hôtel-Dieu de Beaune, sur les tentures, les pavements.
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On la trouve sur un pavement de quatre carreaux de terre cuite vernissée polychrome de 1451 du tuilier Denis Le Geot de l'atelier d'Aubigny-en-Plaine (également responsable de la toiture à tuile vernissée des Hospices) sur un quatre estampes sculptées sur bois du tailleur d'images Jehannin Fouquerel (commande sur les comptes de Jehannot Bar) en 1448. La devise, sur quatre carreaux, se compose d'un centre où sont apposées les initiales G et N enlacées figurant les époux Guigone de Salins et Nicolas Rolin. De ce motif émerge un arbuste, avec ses racines et ses branches donnant des feuilles lobées interprétées comme celles du chêne, symbole de fidélité et de pérennité de leur mariage. L'encadrement circulaire reprend la devise SEULE * (seule étoile) soulignant en un sens galant la fidélité et l'amour que Nicolas porte à Guigone.
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Voir MAERTEN (Michel)
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Elle est reprise partiellement par le cardinal Jean Rolin, par exemple sur les deux coins supérieurs du cadre de la Nativité de Jean Hey exposée au Musée Rolin d'Autun : la devise change (Deum Time, "crains Dieu") mais l'arbuste est le même.
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Le cardinal Jean Rolin la reprend dans le Livre des Trois-Marie BnF français 24311 (c'est la même plante aux étamines dressées) avec la devise ED NEIB RE MA, interprètée comme DE BIEN AIMER.
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Médaillon de l'Annonciation
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Médaillon de l'Annonciation ; visage d'un chantre et d'un clerc.
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