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14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 08:41

Les vitraux de Notre-Dame-du-Crann (Intron Varia ar C'Hrann) à Spézet : l'oculus du Christ sortant du tombeau (XVe siècle).

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Voir aussi :

Les retables de la Vierge et de la Trinité (XVIe) de la chapelle Notre-Dame-du-Crann de Spézet (Finistère).

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Ce fragment d'un vitrail de la seconde moitié du XVe siècle, le plus ancien de la chapelle, a été remonté en 1912 par Albert Bonnot dans l'oculus du pignon occidental, de 0,60 m . Il provient soit de l'édifice précédent, soit de l'une des sept chapelles de Spézet, en ruine au début du XXe siècle. On y voit le Christ tenant l'étendard de la Victoire sur la Mort, nimbé de rouge, et bénissant. Il franchit la cuve du tombeau entre les lances des soldats endormis. Son manteau ou linceul blanc ourlé d'or (jaune d'argent) laisse voir la plaie de son flanc droit. La tête de l'un des soldats endormis a été restaurée.

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Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

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Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

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Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

Oculus du Christ ressuscité, chapelle Notre-Dame du Crann, Spézet, photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

 —ABGRALL (chanoine Jean-Marie), 1909, Chapelle de N.-D. du Crann en Spézet, Quimper, Leprince, 1909,  et Société Archéologique du Finistère - 1909 tome 36 - Pages 244 à 254.

http://soc.archeo.dufinistere.org/bulletin/index.php?gr=1909&art=saf1909_0294_0304#

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, paroisse de SPEZET, Notice extraite de : Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988.

http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/1f826f4f6843f882615f0b205d5a0d99.pdf

PERENNES (chanoine), 

http://www.saintgoazec.com/public/upload/file/bd129a3e102efe309069ffc860992d51.pdf

ARLAUX (Claire),  1991, 2006,  La chapelle de Notre-Dame du Krann à Spézet, Keltia graphic, Spézet, 46 p.

— Site infobretagne :

http://www.infobretagne.com/spezet-chapelle-notredameducrann.htm

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Published by jean-yves cordier - dans Chapelles bretonnes. Vitraux
5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 11:18

Le vitrail de l'Arbre de Jessé de la cathédrale de Soissons.

 

      Voir dans ce blog lavieb-aile des articles consacrés aux Arbres de Jessé de Bretagne:  

Les sculptures :

Et les vitraux : 

Et en comparaison avec les œuvres bretonnes :

 

Ce vitrail, je ne l'ai pas vu, et lors de ma visite de la cathédrale, ayant été accueilli par des explications sur la façon dont la cathédrale avait été dépouillée de ses verrières, bêtement, j'ai manqué ce rendez-vous.

Néanmoins, afin d'enrichir la comparaison avec les autres Arbres de Jessé, j'ai réuni ici les éléments de documentation que j'ai pu trouver. 

Il s'agit de la lancette en arc brisé de la Baie 100 (maîtresse-vitre ou baie axiale haute) divisée par les barlotières en douze registres eux-mêmes divisés en trois compartiments, soit, si je compte bien, 36 panneaux dont 13 ont été refaits. Elle mesure 9,50 m. de haut et 2,20 m. de large. Le vitrail qui daterait de 1212 est semblable aux Arbres de Saint-Denis (1144), Chartres (1150), Le Mans, Amiens et Beauvais dans sa disposition avec l'alignement vertical de Jessé, de trois rois, de la Vierge et du Christ dans la rangée médiane, et de dix prophètes encadrant latéralement les personnages centraux. Le personnage de Jessé manque actuellement. La tête du Christ était peut-être jadis entourée de colombes, qui auraient été supprimées ; selon Grodecki et al. 1978, le Christ serait de 1727. 

  J'en trouve les images en ligne sur le site de l'Inventaire général de la Région Picardie avec la mention Copyright : (c) Région Picardie - Inventaire général.Droits de communication et de reproduction : reproduction soumise à autorisation du titulaire des droits d'exploitation. Numéro d'immatriculation : 2013 02 1 NUC2 AQ. Auteur du phototype : Lefébure ThierrySoissons, Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; place Cardinal-Binet. Verrière figurée (maîtresse-vitre, verrière royale) : l'Arbre de Jessé (baie 100). 

Ma première constatation est que, là encore, comme dans les autres cathédrales, l'Arbre de Jessé a mérité la toute première place, en situation axiale, mais ici dans les verrières hautes de l'abside éclairant le chœur et non dans la chapelle axiale du déambulatoire. Cette situation d'élection  répétée sans exception (sauf à Chartres où le vitrail de Jessé est placé à l'extrémité occidentale de l'axe) ne peut être observée sans que nous ne prenions conscience de la très haute valeur que les commanditaires attribuaient à la représentation de la lignée royale de Christ et de la prédiction de sa conception virginale.

 En second lieu, je constate que parmi les personnages latéraux figurent, outre Isaïe et Jérémie, Daniel, Michée, Osias et Ézéchiel, deux Sibylles, éléments féminins vétéro-testamentaires qui ne figuraient pas dans les verrières antérieures. 

                                             

                                        

 

  Curieusement, alors que les Services Publics sont plutôt avares en documentation sur les verrières que les citoyens peuvent facilement admirer dans les sites prestigieux, ici, un dossier très complet est mis à notre disposition. J'en donne la copie, afin d'en faciliter la consultation sans basculer sur un nouveau lien :

"Historique

Datation(s) principale(s) : 1er quart 13e siècle ; 4e quart 19e siècle

Datation(s) en années : 1890

Justification de la (des) datation(s) : daté par source ; porte la date

Auteur(s) de l'oeuvre : Didron Édouard (peintre-verrier restaurateur)

Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Philippe II (donateur)

Justification de la (des) attribution(s) : attribution par source ; signature

Nom actuel ou historique du lieu d'exécution : lieu d'exécution: ; lieu d'exécution:

Commentaire historique :

"La verrière où est représenté l'Arbre de Jessé a été réalisée dans le premier quart du 13e siècle, probablement aux alentours de 1212, date de prise de possession du chœur par le chapitre. Elle est traditionnellement considérée comme un don du roi Philippe Auguste. Comme le rapporte le chanoine Claude Dormay vers le milieu du 17e siècle, le Roy Philippe Auguste [...] donna la grande vitre que l'on void à la teste du Chœur. Dormay emprunte sans doute cette information au martyrologe de la cathédrale qui conserve le souvenir du généreux don de 30 livres parisis, fait par le roi au chapitre, et destiné à l'exécution rapide (et sans doute locale) de la maîtresse-vitre. Le thème iconographique de l'arbre de Jessé, qui se développe à partir du milieu du 12e siècle et connaît une grande faveur au 13e siècle, est une préfiguration de l'Incarnation du Christ, qui, ici, domine en majesté depuis le haut de la verrière. Cette thématique en fait donc un des principaux sujets développés dans les verrières axiales. En outre, cette représentation des rois de Juda est particulièrement adaptée à un don royal.

Par la suite, rien de précis n'est connu sur l'histoire de cette verrière jusqu'au début du 19e siècle.

L'ensemble des verrières de la cathédrale souffre d'un manque d'entretien pendant la Révolution et profite d'une restauration vers 1807, à l'aide de panneaux de vitraux provenant de l'église abbatiale Saint-Jean-des-Vignes qu'on commence à détruire. Gravement endommagées par l'explosion de la poudrière du bastion Saint-Remy, le 13 octobre 1815, puis par un ouragan en décembre 1815, les verrières sont réparées en 1816 ou 1817, intégrant au besoin des panneaux ou des verres provenant cette fois de l'église abbatiale de Braine, en cours de démolition partielle. En ce qui concerne l'Arbre de Jessé, le devis de l'expert Louis Duroché signale que dix panneaux, sur les trente-six de la verrière, sont à refaire à neuf. Les verrières de l'abside sont alors complètement remaniées, les manques étant comblés par des scènes ou des personnages empruntés à d'autres verrières de la cathédrale, ou aux édifices précédemment cités. Enfin, le vitrier restaurateur installe au centre de l'Arbre de Jessé un crucifix sur fond violet qu'il vient de créer, dans le but probable de remplacer un panneau détruit.

Le baron Ferdinand de Guilhermy, qui visite la cathédrale de Soissons à plusieurs reprises vers le milieu du 19e siècle, décrit l'aspect de cette verrière avant que soit entreprise la restauration méthodique du vitrage de l'édifice après 1850. Son rapport signale la présence du crucifix moderne, qui interrompt la chaîne des sujets et gâte l'ensemble. Le bas de la fenêtre est alors confus. Le vitrail est occupé par des personnages assis ou debout, ces derniers portant des banderoles. Au centre, se trouve un roi assis, puis le Christ assis, la tête peut-être environnée de colombes. Un autre personnage est assis au-dessus du Christ, impensable composition qui témoigne du déplacement des panneaux. L'aspect de la verrière est tel, que le visiteur - qui excelle pourtant en iconographie - n'arrive pas à reconnaître le sujet traité. Dans la fenêtre voisine (baie 102), également très confuse, le baron de Guilhermy remarque le buste d'un roi nimbé, assis dans des branches, ainsi que la Vierge, également assise entre des branches, personnages dans lesquels il reconnaît enfin des éléments d'un arbre de Jessé. D'autres éléments sont peut-être exilés à l'époque dans d'autres baies de l'abside et des chapelles absidales Saint-Pierre et Saint-Paul. En effet, dans la verrière centrale de la chapelle Saint-Pierre, sont alors placés les morceaux d'un grand personnage portant une banderole où l'on peut lire EZEC (sans doute Ezéchiel). La première fenêtre de la chapelle Saint-Paul accueille la partie supérieure du prophète Habacuc, tandis que la deuxième renferme celle du prophète Joël.

La restauration des verrières de l'abside commence vers 1865 par la verrière 104 consacrée à la mort de la Vierge. Puis le projet de rétablir les quatre verrières voisines émerge progressivement. Ces verrières et les verrières absidales sont déposées en 1882, puis mises en caisses, tandis que les baies sont bouchées par une maçonnerie de brique. Il faut attendre quelques années pour que la fabrique accepte de participer financièrement à cette restauration. En 1889, alors que la somme nécessaire à la remise en état d'une verrière a pu être rassemblée, la restauration du vitrail central (baie 100) est confiée au peintre-verrier parisien Édouard Didron, dont la soumission est la plus avantageuse. La verrière est restaurée en 1889-1890 (elle est datée et signée dans la bordure inférieure), et, au milieu de l'année 1890, Édouard Didron soumissionne à nouveau pour restaurer les trois autres verrières de l'abside. Mais cette fois, le marché est emporté par Félix Gaudin, qui a consenti le rabais le plus important. L'échelonnement du travail dans le temps et son morcellement ont privé Didron d'un certain nombre de panneaux originaux, lors de la réparation de la verrière axiale, en particulier du roi et de la Vierge qui se trouvaient dans la verrière voisine (baie 102). Édouard Didron n'a donc pu que retirer les éléments étrangers à la composition d'origine, recomposer et restaurer les personnages subsistants, et créer dans le style du début du 13e siècle plusieurs panneaux et personnages manquants (un motif décoratif à la place de Jessé endormi, un roi, le prophète Ezéchiel, une Sibylle, enfin la Vierge).

Pendant la Première Guerre mondiale, cette verrière est déposée en deux campagnes, en 1915 pour le tiers inférieur, puis en 1917 pour les panneaux restants. Quelques photographies réalisées par le service des Monuments historiques témoignent que ce vitrail a été peu victime des bombardements et n'a rien subi d'irréparable.

À l'issue du conflit, le chœur, moins atteint que la nef, est rapidement restauré. La réparation de l'Arbre de Jessé est confiée au peintre-verrier parisien Emmanuel Daumont-Tournel (9 rue François Bonvin), et achevée en 1923 ou au tout début de 1924. Déposé une nouvelle fois en 1939, et conservé pendant toute la Seconde Guerre mondiale au musée des Monuments français, le vitrail a été restauré par le peintre-verrier parisien Georges Bourgeot (3 rue des Gobelins) et reposé en 1946.

La Vierge et la partie supérieure d'un roi de Juda, que Guilhermy avait remarqués dans la verrière 102, ont quitté définitivement les fenêtres de la cathédrale en 1890. Ces panneaux devenus superflus, écartés des trois dernières verrières lors de leur restauration par Félix Gaudin, ont été donnés ou vendus au cours des années suivantes, soit par le verrier, soit par décision de la fabrique. La Vierge a été acquise par le Kunstgewerbemuseum de Berlin dans le commerce d'art, en 1904 ou 1905 semble-t-il, puis a été détruite par un bombardement ou une explosion à la fin du second conflit mondial. La partie supérieure du roi (qu'on surnomme "le roi de Bourges") a été achetée en 1921 par le collectionneur américain Raymond Pitcairn, après avoir appartenu à d'autres amateurs privés. Le panneau est actuellement conservé au Glencairn Museum de Bryn Athyn en Pennsylvanie (USA)."

 

"La verrière prend place dans une baie libre en forme de grande lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de douze registres superposés de trois panneaux, accueillant (en l'état actuel) quinze personnages juxtaposés et superposés. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" rehaussées de grisaille. Comme souvent, le verre rouge, qui est un verre doublé, présente un aspect hétérogène.

Précision sur la représentation :

L'arbre de Jessé, au sens strict, occupe la colonne centrale. À la base, à la place de Jessé endormi, se trouve une composition ornementale, formée de deux dragons vus de profil et adossés. Ils tiennent dans leur gueule du feuillage et un arum. L'arbre se développe à partir de l'espace libre entre leurs deux queues enroulées, et forme des volutes de feuillages sur lesquelles se détache la généalogie terrestre du Christ.

En partant du bas, dans la colonne centrale, prennent place trois rois assis de face, couronnés et nimbés, tenant un sceptre. Au-dessus, est assise la Vierge, elle-aussi de face, couronnée et nimbée, les deux mains ouvertes vers l'observateur. Elle est surmontée du Christ, assis de face, portant l'auréole crucifère. Il tient un livre de la main gauche et bénit de la droite.

Les deux colonnes latérales sont réservées aux prophètes et aux Sibylles qui ont annoncé la venue de la Vierge et la naissance du Christ, ainsi qu'à des anges. Les prophètes et les Sibylles sont debout et de face, sous un arc en plein cintre qui repose sur deux consoles feuillagées. Chacun porte un phylactère sur lequel son nom est inscrit. Leur tête est tournée vers les personnages centraux, et plusieurs font un geste de la main ou du doigt qui symbolise la prise de parole ou l'enseignement. Un ange de profil et les mains jointes surmonte chacune des deux Sibylles. Une frise de feuillage entoure la verrière.

De nombreux auteurs ont rapproché avec pertinence l'iconographie de cette verrière et une miniature de même sujet se trouvant dans le psautier d'Ingeburge de Danemark, épouse du roi Philippe-Auguste et reine de France, conservé à Chantilly. Les différences qu'on remarque sur la verrière peuvent provenir de la rangée supplémentaire de personnages qui y a pris place. Elles peuvent aussi résulter des restaurations successives du 19e siècle. Les divergences principales consistent dans la présence de deux Sibylles au lieu d'une, dans l'absence de la colombe du Saint-Esprit ou des sept colombes qui symbolisent ses dons, et surtout dans le décalage de hauteur qui existe entre les personnages de la colonne centrale et les personnages latéraux, et qui fait buter le Christ sous l'ogive de la baie."

Dimension(s) :  h = 1002 ; la = 250. Ces mesures proviennent du mémoire des travaux de restauration effectués par Emmanuel Daumont-Tournel. Un panneau central mesure 78 sur 77 cm.

Inscriptions, marques, emblématiques et poinçons : inscription donnant l'identité du modèle ; peint ; sur l'oeuvre ; latin ; partiellement illisible ; lecture incertaine ; inscription concernant une restauration ; connu par document

Précisions sur les inscriptions, marques, emblématique et poinçons : Les noms latins de certains personnages sont peints à la grisaille sur un phylactère. Seuls les personnages superposés sur les deux côtés de la verrière sont nommés, les personnages de la partie centrale n'étant accompagnés d'aucune inscription. Les photographies des panneaux, réalisées après la Première Guerre mondiale, facilitent la lecture des noms, l'obscurcissement des verres originaux rendant cette opération presque impossible aujourd'hui in situ. Noms des personnages de la colonne de gauche, de bas en haut : YSAIAS, DANIEL, MICHEAS, SIBILLA. Noms des personnages de la colonne de droite, de bas en haut : JEREMIAS, OSIAS P, EZECHIEL, SIBILLA. Plusieurs historiens du vitrail mentionnent que le peintre-verrier restaurateur Edouard Didron a signé son travail et inscrit la date de 1890 dans la bordure inférieure de la verrière. Cette inscription est invisible depuis le sol.

 AN. Série F ; Sous-série F 19 (Cultes) : F 19, carton 7890 (Travaux exécutés dans la cathédrale de Soissons au cours de la période concordataire ; 1887-1893).

Rapport de l'architecte Paul Gout, en date du 1er août 1889.

AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 195. Réparations diverses (1923).

Dossier Travaux 1923 (Mémoire des travaux de réparation de vitraux exécutés sous la direction de M. Brunet).

AMH (Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine). Série 81 : 81/02, carton 205. Soissons, cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, dommages de guerre (1945-1950) ; travaux (1953-1979).

Dossier 17 : travaux de 1945 à 1950 (Mémoire des travaux de pose de vitraux anciens exécutés par Monsieur Bourgeot).

A. Evêché Soissons. Série L (temporel) ; Sous-série 6 L : 6 L Soissons 1815-1818 (travaux de la cathédrale, à la suite de l'explosion).

2e dossier, devis de l'architecte Duroché, daté du 8 février 1816.

BnF (Cabinet des Manuscrits) : naf 6109 (collection Guilhermy, 16). Description des localités de la France (Soissons).

folios 255 v°, 256 r°, 257 r°-258 r°.

 

Bibliographie

 

ANCIEN, Jean. Vitraux de la cathédrale de Soissons. Réédition du livre du 24 juillet 1980. Neuilly-Saint-Front : imprimerie Lévêque, 2006. p. 104-112. 

BINET, chanoine Henri. De Paris à Notre-Dame de Liesse par Villers-Cotterêts et Soissons. Souvenirs de voyage de l'année 1644. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1908, Troisième séance, Lundi 2 mars 1908, p. 29-38. p. 35.

BRUNET, Émile. La restauration de la cathédrale de Soissons. Bulletin monumental, 87e volume, 1928. p. 68-71, p. 91. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1920-1921, 4e série, t. 1, séance du lundi 6 décembre 1920. p. XXIII.

C. L. Soissons. - Carême de 1892. - Travaux à la Cathédrale. La Semaine religieuse du Diocèse de Soissons et Laon, 1892, n° 14, samedi 2 avril 1892. p. 219.

CARLIER, Claude. Histoire du duché de Valois, ornée de cartes et de gravures, contenant ce qui est arrivé dans ce pays Depuis le temps des Gaulois, & depuis l'origine de la Monarchie Françoise, jusqu'en l'année 1703. Paris : Guillyn, Libraire ; Compiègne : Louis Bertrand, Libraire-Imprimeur du Roi & de la Ville, 1764. 3 vol. t. 2, p. 235.

CAVINESS, Madeline Harrison. Stained Glass before 1700 in American Collections : New England and New York. Corpus Vitrearum Checklist 1. Studies in the History of Art, volume 15, Monograph Series I. Washington (D.C.) : National Gallery of Art, 1985. p. 40, 64, 97.

CAVINESS, Madeline Harrison. Stained Glass before 1700 in American Collections : Mid-Atlantic and Southeastern Seabord states. Corpus Vitrearum Checklist 2. Studies in the History of Art, volume 23, Monograph Series I. Washington (D.C.) : National Gallery of Art, 1987. p. 28, 29, 109, 111.

COLLET, Émile. L'Explosion de la Poudrière de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 2e série, t. 4, 1872-1873, séance du 3 février 1873, p. 219-238.

COLLET, Émile. Le siège de Soissons et l'occupation allemande dans le Soissonnais 1870-1871. 2e édition, Soissons : Eug. Ebel éditeur, 1901. p. 184.   

DORMAY, chanoine Claude. Histoire de la ville de Soissons, et de ses rois, ducs, comtes et gouverneurs. Avec une suitte des Evesques, & un Abbregé de leurs actions : diverses remarques sur le clergé, & particulierement sur l'Eglise Cathedrale ; et plusieurs recherches sur les vicomtez & les Maisons Illustres du Soissonnois. Soissons : Nicolas Asseline, 1663-1664, 2 vol. t. 2, p. 194.

[Exposition. New-York, The Metropolitan Museum of Art. 1982]. Radiance and reflection : medieval art from the Raymond Pitcairn collection. Réd. Jane Hayward, Walter Cahn. New-York : The Metropolitan Museum of Art, 1982. p. 140-142.

FRANCE [sous la direction de GRODECKI (Louis), PERROT (Françoise), TARALON (Jean)]. Corpus Vitrearum Medii AeviLes vitraux de Paris, de la Région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais. Recensement des vitraux anciens de la France, vol. 1. Paris : éditions du CNRS, 1978.p. 171.

GRODECKI, Louis. "Un vitrail démembré de la cathédrale de Soissons". Gazette des Beaux-Arts, 1953, série 6, volume XLII, p. 169-176.

GRODECKI, Louis, BRISAC, Catherine. Le vitrail gothique au XIIIe siècle. Fribourg (Suisse) : Office du Livre, 1984. p. 30, p. 37 (ill. 25), p. 38, p. 261.

GRODECKI, Louis. Les vitraux soissonnais du Louvre, du musée Marmottan et des collections américaines. La Revue des Arts, 1960, t. 10, n° 4-5, p. 163-178. p. 171-172.

GRODECKI, Louis. Fragments de vitraux de Soissons à Washington. Bulletin monumental, t. CXVII, 1959, p. 77-78.

 https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1959_num_117_1_4043_t1_0077_0000_1

GUILHERMY, Ferdinand de. Didron. Annales archéologiques, tome vingt-cinquième, 1865, p. 377-395. p. 393.

LECLERCQ DE LAPRAIRIE, Jules-Henri. Notes sur les vitraux de la cathédrale de Soissons. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. 5, 1851, 5e séance, 6 mai 1851, p. 102-106.

LEFÈVRE-PONTALIS, Eugène. Soissons. Monuments religieux. Cathédrale. In Congrès archéologique de France. LXXVIIIe session tenue à Reims en 1911 par la Société française d'Archéologie. Paris : A. Picard, Caen : H. Delesques, 1912, t. 1, p. 318-337. p. 335-336.

LÉPAULART, Dom Nicolas. Journal de D. Lépaulart, religieux du monastère de St Crépin-le-Grand de Soissons, prieur de Ste Geneviève, curé de Cœuvres, sur la prise de cette ville par les Huguenots en 1567. Édité aux frais et par les soins de la Société historique, archéologique et scientifique de Soissons. Laon : Imprimerie d'Ed. Fleury, 1862.p. 34, 56.

LUNEAU, Jean-François. Félix Gaudin, peintre-verrier et mosaïste (1851-1930). Collection Histoires croisées. Clermont-Ferrand : Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2006.

MIGEON, Gaston. La donation Octave Homberg au musée du Louvre. Gazette des Beaux-Arts, 50e année, 1908, 1er semestre.p. 117-118.

PÉCHENARD, Monseigneur Pierre-Louis. La grande guerre. Le Martyre de Soissons (Août 1914-Juillet 1918). Paris : Gabriel Beauchesne, 1918.p. 85, 131, 191, 263, 345-346.

PERROT, Françoise. Un vitrail démembré de la cathédrale de Soissons : la verrière de Saint Nicaise et de Sainte Eutropie. Bulletin monumental, 1984, t 142-IV, p.455-456.

POQUET, abbé Alexandre, DARAS, abbé Louis-Nicolas. Notice historique et archéologique de la cathédrale de Soissons, avec la biographie de ses évêques. Soissons : Voyeux-Solin, 1848.p. 62-68.

SANDRON, Dany. La cathédrale de Soissons, architecture du pouvoir. Paris : Picard éditeur, 1998.p. 43, 61.

SUIN, Auguste. Procès-verbal devant notaires, du 28 avril 1568, constatant le sac de la cathédrale par les huguenots. Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. 12, 1858, 5e séance, lundi 3 mai 1858, p. 66-70.

Soissons. - Les Cloîtres de Saint-Jean. - Les Verrières de la Cathédrale. La Semaine religieuse du Diocèse de Soissons et Laon, 1889, n° 50, samedi 15 décembre 1889.p. 901-902."

   La lecture de ce document m'incite à m'intéresser au Psautier d'Ingeburge de Danemark , l'épouse de Philippe-Auguste qui est tenu comme le donateur de ce vitrail : le manuscrit est conservé au musée Condé de Chantilly et dont je trouve des images en ligne ©RMH: Il s'agit du Ms9 folio 14v daté du début du XIIIe siècle. Ce manuscrit a été décrit par Léopold Delisle (Léopold Delisle Notice sur le psautier d'Ingeburge. Bibliothèque de l'école des chartes 1867  Volume 28 pp. 201-210, Persee ). Ici, on trouve au dessus de Jessé allongé un premier roi jouant de la vièle (comme à Amiens), un second roi jouant de la harpe, la Vierge tenant un livre fermé (comme à Amiens), puis le Christ bénissant de la main droite et tenant un livre ouvert. Le Christ est encadré par deux anges qui l'honorent, la Vierge par un prophète et une sibylle, les autres par des prophètes. Les prophètes, nimbés, et la Sibylle, sont inspirés par une colombe dont le bec s'approche de leur oreille. Sept colombes entourent le Christ pour témoigner des Dons dont il dispose et, par l'oiseau supérieur descendant verticalement, de son lien avec le Père.

 Les photographies disponibles ne permettent pas de lire les phylactères et d'identifier les prophètes. 

Note. En octobre 2022, je reçois ce message de David Critchley qui a pu lire les phylactères dans le Psautier d'Ingeburge de Danemark, f14v.

Ils sont les suivants: Gauche Supérieur, “Ecce veniet et quis stabit ad videndum eum ?” (Malachi 3 :1-2) / Droit Supérieur, “omnia cessabunt, tellus confracta peribit” (Sibylle) / Droit Milieu, “Vidi portam clausam, et ecce dominus per eam procedebat” (Ezekiel, 44:1-3) / Gauche Milieu, “Vidi lapidem abscisum de monte sine montibus, et crevit, et factus est quasi mons magnus” (Daniel 2:34) / Droit Inférieur, High Priest, Pas de phylactère / Gauche Inférieur. “Qui edificat in celo ascensionem, dominus nomen eius” (Amos 9:6) 

Je remercie David Critchley.

La phrase associée à la Sibylle est extraite du Judicii signum  ou acrostiche sibyllin de la Cité de Dieu de saint Augustin, XVIII, XXIII. Cela renverrai aà la sibylle d'Érythrée ou de celle de Cumes.

 

 

 

 

D'autre part, le site de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons donne accès sur son site au calque ou carton de deux panneaux restaurés par Didron en 1891 puis "vendus frauduleusement" et, pour celui de la Vierge, détruit par un bombardement. 

 

 

 

Cathédrale de Soissons, verrière de l'Arbre de Jessé.

 

Cathédrale de Soissons, verrière de l'Arbre de Jessé

 

Sources et liens.

 

— Société Archéologique, Historique et Scientifique de Soissons, Cathédrale de Soissons. En ligne 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Vitraux Arbre de Jessé. Arbre de Jessé
4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 19:34

La légende de saint Nicolas dans les vitraux de la cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Sées (Orne).

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Voir :

la liste de mes 155 articles sur les vitraux

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   Il s'agit des trois baies 13, 15 et 17 qui éclairent la chapelle Saint-Nicolas, l'une des quatre chapelles rayonnantes du déambulatoire autour de la chapelle axiale de la Vierge. Leur numéros impairs indiquent qu'elles sont placées au nord, à gauche du chœur.

Je les décrirai pour un visiteur qui vient de l'entrée et découvre les baies dans l'ordre 17, 15  puis 13, c'est à dire en apprenant d'abord qui est le donateur, puis en contemplant un premier épisode de la Légende de saint Nicolas de Bari, le fameux miracle des trois clercs ressuscités, puis un épisode moins connu où il sauve trois jeunes femmes de la prostitution à laquelle les livre leur père.

Alors que la cathédrale a été d'abord vitrée entre 1270 et 1280, deux chapelles ont reçu leur vitrage entre 1370 et 1375, celle de Saint-Nicolas et celle de Saint-Jean-Baptiste : toutes deux possèdent des vitraux d'un art très raffiné évoquant celui de la cour royale de Charles V, que l'on retrouve aussi à Rouen. L'habileté à manier le jaune d'argent s'y exerce de façon remarquable pour colorer les cheveux, les damas, les orfrois et parfois les yeux. (L'utilisation du jaune à l'argent débute vers 1300 à Paris puis en Normandie à Rouen, Jumièges, Dives-sur-Mer, Mesnil-Villeman en 1330).

       A Sées, les vitraux sont disposés "en litre", les panneaux colorés prenant place sous forme d'une bande horizontale, la litre, au milieu d'une vitre en verre blanc seulement divisée par un réseau de grisaille décorative, et encadrée d'une bordure colorée. Cette disposition assure à l'édifice une clarté avantageuse, et au spectateur une lisibilité lumineuse du vitrail. 

   Les vitraux des chapelles autour du chœur ont beaucoup plus souffert de la corrosion que les verrières hautes, et  ont été restaurés entre 1879 et 1895 par Leprévost qui replaça les grisailles d'origine (ou ce qui en restait) par des copies. Les verres d'origine ont été vendus et se retrouvent dans des collections américaines, où Meredith Lillich (1990) les a étudiés avec soin, attribuant ceux de la chapelle qui nous concernent à un "Maître de Saint-Nicolas" : ils sont conservés au Glencairn Museum, Bryn Athyn, P.A en deux panneaux de grisaille, l'un avec des ancolies et l'autre avec des lierres (cf Lillich fig.3 page 165). M. Lillich a constaté que cette grisaille n'était pas traitée comme un élément secondaire laissé à une "seconde main", mais qu'elle était réalisé par le maître-verrier qui réalisait les panneaux colorés, ces éléments décoratifs étant différents selon chaque artiste. Si ceux de la chapelle axiale étaient raffinés et recherchés, ceux de la chapelle Saint-Nicolas étaient, selon ses termes, seulement "corrects, relevant d'une certaine "routine" correspondant au style contenu du peintre de cette chapelle".

 

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I. Baie 17.

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Elle est composée de deux lancettes et d'un tympan ajouré et atteint 6,00 m de haut sur 1,20 m de large. La bordure alterne les carrés bleu, bleu clair et pourpre avec des carrés blancs recevant un décor (losange où s'inscrit un quatre-feuilles) et traités au jaune d'argent.

Deux personnages de haute taille, l'un en habit bleu, l'autre pourpre, sont accompagnés sous une niche architecturée à trois lobes par un personnage de taille plus réduite, et dont la couleur de l'habit est inversé, formant un ensemble homogène à la symétrie équilibrée, très aérée et très lisible.

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1. Lancette de gauche : saint Nicolas et donateur (1370).

 

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a) Inscription de donation.

Une inscription en lettres gothiques fournit l'identité du donateur et la date de donation ; je la déchiffre imparfaitement: OUDI : P~BR : TRE~CEN : CAPELLANus: ~I : PUNCRECTE :I: SIGILITus : SAGIENTIS : ...COPus : FECIT : IN HONORE BEATI NICOLAUs....ANNO DOMINI : MILEO : CCC : LXX.

*Soit  Oudin presbyter trecensis capellanus in ..... sagientis episcopus fecit in honore beati Nicolaus anno domini mileo CCC LXX.

 Un docte prédécesseur, lors d'une excursion de 1914 de la Société historique et archéologique de l'Orne publiée dans son Bulletin tome 34  déchiffrait pour sa part : "? ? ? ? oudi ; pbr. trecen Capellan : i : puti Ecle : Sigilis Sagien ? cop' : fecit iieri in honore : bi Nicolaya ? no : dni mileo : ccc° txxv ? " 

Soit : " Oudin prêtre de Troyes chapelain ....évêque de Sées fit  en l'honneur du Bienheureux Nicolas l'année du Seigneur 1370."

 

Le chapelain (Nicolas ?) Oudin de Troyes était secrétaire de l'évêque Guillaume de Rances (48e évêque de Sées de 1364 à 1384 et confesseur de Jean le Bon) et était venu à Sées vers 1363. Rances se trouvant dans l'Aube au nord-est de Troyes, Guillaume de Rances et Oudin de Troyes sont donc des compatriotes. 

Guillaume de Rances sur Wikipédia : "Guillaume ou Jean de Rancé, né à Rances et mort en 1378 , est un évêque de Séez du xive siècle. Guillaume est entré dans l'ordre des dominicains. Devenu confesseur du roi Jean, il accompagne ce prince en Angleterre après qu'il a été fait prisonnier à la bataille de Poitiers (1356) et n'est de retour en France avec lui qu'au mois d'octobre 1360. Le roi Jean le nomme en 1364, l'un de ses exécuteurs testamentaires conjointement avec l'évêque de Beauvais, et le comte de Tancarville. Guillaume tient en 1369 un synode diocésain, où il fait plusieurs statuts pour la réformation de la discipline ecclésiastique dans son diocèse. Il unit à l' abbaye de Saint-Martin en 1372 les prieurés de Coulonges du Gast près Tanville et de l'hermitage de Chaumont dans la forêt d'Écouves. Guillaume de Rancé serait aussi l'auteur de quelques ouvrages de piété savoir: Repertoriurn Scripturse sacrze, Soliloquum et Homiliae, tous restés manuscrits."

 

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saint-nicolas 3673c

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      b) Description.

 

Niche hexagonale, dont les piédroits sont ornés de moulures en sifflet, et dont le pinacle central culmine avec un fermaillet à croix. Bordure alternant des verres de couleur (bleu et lie-de-vin) et des verres blancs décorés à la grisaille et au jaune d'argent de losanges à quadrilobe.

Saint Nicolas : nimbe rouge ; mitre orfrayée ; chasuble bleue à revers vert ; surplis blanc orné de broderies or ; pas de gants, à moins que ceux-ci n'apparaissent que par le galon d'or du poignet ; bague d'or sur les deux majeurs ; pantoufles épiscopales ;  crosse dont la volute est ornée de crochets et se termine en feuille, et dont le nœud retient un linge blanc parallèle à la hampe, le sudarium.

L'élément le plus remarquable, avec les damas,  réside dans les pupilles rehaussées au jaune d'argent. (cliquez sur l'image pour agrandir), mais on admirera aussi avec quelle précision le jaune d'argent est peint sur les pierres ou pièces qui décorent la chasuble, sur le décor à crochets de la mitre, sur la broderie à aigle éployé de la partie médiane de l'aube, etc.

Oudin, tonsuré, porte une chasuble pourpre à l'orfroi traité au jaune d'argent, un manipule vert, et un surplis blanc.

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                  saint-nicolas 3672c

 

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2. Lancette de droite : éducation de la Vierge.

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Sainte Anne, la tête dans une guimpe, tenant un  livre enveloppé dans son manteau, fait l'éducation de la Vierge, cheveux longs, robe bleue, qui tient également un livre. Les deux femmes se tiennent par la main.

Têtes de sainte Anne et de la Vierge restaurées. Même fond damassé or à feuillages et oiseaux. 

 

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                   saint-nicolas 3674c

 

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L'existence d'une chapelle vouée à Saint-Nicolas est sans-doute liée à la possession de reliques du saint évêque, reliques qui devaient être placées sur un autel de la chapelle. Ces reliques sont mentionnées dans un serment prononcé en 1153 : " serment prêté sur l'eucharistie et sur toutes les reliques de la cathédrale de Sées : «sur le bois de la Sainte-Croix et sur le sang de saint Gervais et de saint Protais et sur les reliques de saint Maurice et de saint Georges  saint Cammundus et saint Nicolas, sur le bras de saint Laumer et sur toutes les autres reliques de l'église de Sées:" (Marais et Beaudouin p.49) .

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Dans les deux lancettes se remarque le fond damassé or (jaune d'argent sur fond blanc) aux oiseaux affrontés : ce motif vient des lampas (tissus de soie broché d'or) de Lucques en Italie. Il sert de fond, par exemple, au retable dit de Flémalle (v.1430). On le retrouve dans un décor analogue de feuillage (en enlevé sur lavis de grisaille) sur la maîtresse-vitre de Saint-Jacques de Merléac (22) créée en 1402 par G. Béart, et ces couples d'oiseaux italianisants figurent aussi sur la maîtresse-vitre de la cathédrale de Quimper. On retrouve dans ces deux cas le rehaut des yeux au jaune d'argent. A l'ancienne abbatiale Saint-Sever-Calvados, un verre du début du XVe siècle montre un perroquet sur un sarment de vigne. Des oiseaux affrontés se retrouvent aussi sur les fonds damassés de la Sainte-Chapelle de Bourges de Jean de Berry, aujourd'hui replacés dans la crypte de la cathédrale et datant de 1395-1400. Un motif à dragons affrontés est présent aussi à la cathédrale d'Évreux, sur les fonds damassés des baies 209 et 210 ("Verrière royale") datant de 1390-1400, et un damas à perroquets verts se voit dans la baie 19 (vers 1360-1370 et après 1387) .  Tous ces vitraux se regroupent donc dans la fourchette 1370-1402, même si on retrouve les dragons affrontés sur la baie 10 de Saint-Lô qui date de 1420-1425, sur la baie 30 de la cathédrale de Bourges (avant 1415), etc. Ils relèvent tous de l'art de cour, liés aux règnes de Charles V (qui fut duc de Normandie de 1355 à 1364), Charles VI (1380-1422) et à l'exercice de la régence par les oncles de Charles VI Jean de Berry et Philippe II de Bourgogne. 

Les ornements liturgiques médiévaux étaient, au XIVe et XVe, de somptueuses draperies de soies, d'or et d'argent ou de velours, comme l'attestent les inventaires du trésor  de Notre-Dame-de-Paris (M. Beaulieu 1967). Mais alors qu'il existait des ateliers de soieries à Troyes, Paris, Reims, Poitiers, les inventaires ne mentionnent qu'une seule origine : la ville de Lucques en Italie, réputée pour ses lampas et camocas. L'inventaire du mobilier de Charles V énumère les "chapelles" (ensemble coordonné d' ornements liturgiques avec chape, chasuble, tunique, dalmatique, aube, amict, étole, fanons, parements d'autel, couverture de lutrin, dossiers,  ...)  de samit,  de satanin (satin), camocas d'oultremer,  diapré ondé, cendal et sortail dont le registre décoratif est proche de celui des vitraux. parmi ces motifs sont mentionnés des papegaux, ou perroquets.

 

 

 

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II. Baie 15.

      Elle est composée comme la précédente de deux lancettes et d'un tympan ajouré et atteint 6,00 m de haut sur 1,20 m de large. La bordure de carrés bleu porte des rosettes blanches et jaunes. La grisaille décorative reçoit dans un réseau de losanges des feuilles trilobées qui se développent à partir d'une tige centrale

  Au centre de la chapelle en absidiole, cette baie se consacre à l'épisode le plus légendaire de la Vie de saint Nicolas, celui qui, bientôt, va si bien effacer tous les autres que l'on identifiera le saint à la seule vue d'un personnage vêtu en évêque accompagné de trois enfants sortant d'un saloir : la résurrection des trois clercs  qu'un aubergiste a tué pour leur dérober leur argent. 

  La verrière est donc un stade intermédiaire entre les vitraux légendaires dont les nombreux médaillons relatent tous les épisodes de la Vie de saint Nicolas telle qu'elle est fixée par la Légende Dorée de Jacques de Voragine, et ceux où il suffit de représenter le saint avec son attribut, les trois "enfants" levant les bras et s'éveillant en sortant d'un baquet. Ici, c'est la scène qui précède le miracle de résurrection, celle du meurtre des trois clercs dans leur sommeil, qui est  représentée : l'homme qui a noué un tablier à la taille, lève sa hache au dessus des trois étudiants (une vision rapprochée montre qu'ils portent la tonsure des clercs) tandis que son épouse, à droite, tend une chandelle.

Que trois panneaux de la lancette de droite soient consacrés à la tavernière, à sa coiffure en barbette  et ses cheveux ramassés sous une résille, à sa grande blouse blanche au dessus d'une robe bleue montrent que l'accent est mis sur sa responsabilité dans le meurtre, comme complice. 

La leçon théologique est donc bien différente puisqu'elle insiste sur le crime commis et la responsabilité partagée des époux, alors que la scène suivante, celle du pardon par saint Nicolas est omise, et que la fameuse scène où les clercs bondissent hors du tonneau dans une belle image de renouveau donc de baptême n'est pas encore d'actualité.

Comparer avec un vitrail de 1416 :  Vitrail de Chartres : Grisaille du Miracle de saint Nicolas Baie n° 10.

 

 

                saint-nicolas 3581c

 

 

                            saint-nicolas 3582v

 

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      Anecdote : en 1876, dans leur Essai historique page 426, Marais et Beaudouin décrivait cette verrière en y voyant l'histoire de saint Julien-l'Hospitalier tuant par erreur son père et sa mère couchés dans leur lit conjugal tandis que la comtesse sa femme tenant une lumière éclaire peut-être les pauvres qu'il a passé sur sa nacelle. Sic. 

 

 

 

 III. Baie 13. 

Elle est composée de deux lancettes et d'un tympan ajouré et atteint 6,00 m de haut sur 1,20 m de large. La bordure rouge  accueille des "castilles" (châteaux stylisés) . La grisaille du verre blanc périphérique est à motifs de feuilles de lierre à fermaillets (ces carreaux en losanges  qui servent de points colorés réguliers dans le panneau de grisaille) à fleurs de lys. Cette grisaille et ces fermaillets ont été refaits, le verre original se trouvant au Glencairn Museum.

 Le sujet de cette verrière est l'un des premiers épisodes de la Vie de saint Nicolas telle que la relate la Légende dorée : 

 

   À la mort de ses parents, devenu très riche, il chercha un moyen d’employer ses richesses, non pour l’éloge des hommes, mais pour la gloire de Dieu. Or un de ses voisins, homme d’assez noble maison, était sur le point, par pauvreté, de livrer ses trois jeunes filles à la prostitution, afin de vivre de ce que rapporterait leur débauche. Dès que Nicolas en fut informé, il eut horreur d’un tel crime, et, enveloppant dans un linge une masse d’or, il la jeta, la nuit, par la fenêtre, dans la maison de son voisin, après quoi il s’enfuit sans être vu. Et le lendemain l’homme, en se levant, trouva la masse d’or : il rendit grâces à Dieu, et s’occupa aussitôt de préparer les noces de l’aînée de ses filles. Quelque temps après, le serviteur de Dieu lui donna, de la même façon, une nouvelle masse d'or. Le voisin, en la trouvant, éclata en grandes louanges, et se promit à l’avenir de veiller pour découvrir qui c’était qui venait ainsi en aide à sa pauvreté. Et comme, peu de jours après, une masse d'or deux fois plus grande encore était lancée dans sa maison, il entendit le bruit qu’elle fit en tombant. Il se mit alors à poursuivre Nicolas, qui s’enfuyait, et à le supplier de s’arrêter, afin qu’il pût voir son visage. Il courait si fort qu’il finit par rejoindre le jeune homme, et put ainsi le reconnaître. Se prosternant devant lui, il voulait lui baiser les pieds ; mais Nicolas se refusa à ses remerciements, et exigea que, jusqu’à sa mort, cet homme gardât le secret sur le service qu’il lui avait rendu.

 

 

 

                                                                                                                                                                                saint-nicolas 3658c

 

      Dans le panneau de gauche, un homme est allongé, à moitié recouvert d'un drap rouge à revers or ; il a placé sa main sous sa tempe, d'un air songeur, tandis qu'une des trois femmes lui soutient la tête et le front d'un geste énigmatique, mi-tendre et mi-apaisant. Cet homme est le père confronté à une telle misère qu'il envisage (c'est l'explication de son attitude songeuse) de prostituer ses filles. Mais des pièces d'or, grosses comme des oranges, parviennent à travers une ouverture du mur et circulent de main en main, d'une fille à l'autre, jusqu'au père. On remarque la coiffure des trois jeunes filles, une résille réunissant les cheveux en un turban, et celle du père, un bonnet ou chaperon retenu par une sangle mentonnière.

Dans le panneau de droite, Nicolas, anonyme bienfaiteur, fait parvenir une autre pièce d'or par la fenêtre d'une tourelle à porte verte. Il porte une mitre de soie blanche dont les fanons flottent sur la nuque, une chasuble, une dalmaticelle et une aube blanche, le manipule au bras gauche (damas vert aux franges bleues) le bâton pastoral et les pantoufles, mais pas de gants (les ongles des longues mains sont visibles).

Le visage de chaque personnage est réalisé en un verre vieux rose sensible à l'altération.

Chaque scène est surmontée par une arcature trilobée. Le fond est bleu, en alternance avec le fond rouge de la baie 15. 

De l'ensemble de la scène se dégage une ambiance paisible dont toute condamnation agressive de la conduite morale du père est absente.

 

 

 

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saint-nicolas 3663v

 

 

 

Sources et liens.

 

— CALLIAS BEY (Martine, DAVID (Véronique), 2006,  Les vitraux de Basse-Normandie, Corpus Vitrearum VIII, Presses Universitaires de Rennes 2006, page 225-226.

— LABARTE, Jules, 1879 Inventaire du mobilier de Charles V, roi de France: Impr. Nationale

https://archive.org/stream/inventairedumobi00laba#page/n5/mode/2up

 — LAFOND Jean  1955 Les Vitraux de la cathédrale de Sées, Paris, Société française d'archéologie.‎

 — LAUTIER Claudine, 2000   "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise"  in Bulletin Monumental    Volume   158  pp. 89-107 Persée 

— LILLICH (Meredith Parsons) 1990  "Les vitraux de la cathédrale de Sées à Los Angeles et dans d'autres Musées américains" in  Annales de Normandie Volume 40  pp. 151-175 in Persée 

 

 — LILLICH (Meredith Parsons) The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325 Google, extraits.

— MARAIS (H.) BEAUDOUIN (H.) 1876 Essai historique sur la cathédrale et le chapitre de Séez  Thomas et Mention : Alençon . xxx, 449 p. Archive.org

— MAZET Jean-François 2010, Saint Nicolas, le boucher et les trois petits enfants: Biographie d'une légende en ligne.

— PERROT (Françoise) 1996  "La couleur et le vitrail" Cahiers de civilisation médiévale Volume   39 pp. 211-215  

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 09:59

L'église Saint-Fiacre de Guengat (29) : I. Les vitraux.

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Voir sur les 28 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

 

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On attribue aussi à l 'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

Liste des 225 articles de mon blog décrivant des vitraux 

 

      Vitraux classés MH 1902.

Introduction.

      Si l'église a été édifiée avant 1450, elle a été agrandie vers 1500, et c'est à cette époque qu'elle a reçu ses vitraux actuels ; mais leur disposition d'origine a été bouleversée lors d'une restauration, sans-doute celle effectuée entre 1840 et 1845 par Michel Cassaigne sur ce qui était en 1839  quatre vitraux. Aux vitraux d'origine ont été alors joints six panneaux d'un Jugement Dernier des années 1520, d'origine extérieure, mais vraisemblablement réalisé par l'atelier de Quimper auteur des vitraux de Plogonnec, Ergué-Gabéric, etc.

 

I. La Baie 0 ou Maîtresse-vitre : la Passion (v.1550).

Le chevet de l'église est ouvert dans le chœur par une baie de 4,50 m de haut et 3,50 m de large divisée par des meneaux en six lancettes (que je désigne de A à F de gauche à droite) et un tympan de 20 ajours .

La division en registre n'est franche que pour les deux lancettes extrêmes, A et F, où une partie inférieure organisée en niche abrite le Christ à gauche et saint Fiacre à droite, et la partie haute les deux scènes introductive et de conclusion de la Passion, le Portement de croix, et la résurrection. Les quatre lancettes médianes forment un seul ensemble sur le plan vertical. L'effet de symétrie des deux niches latérales est renforcé par la masse bleue de la Vierge éplorée, deux fois représentée en B et en E.

Le style et les damas sont deux du groupe des verrières de la Passion de La Roche-Maurice, La Martyre, Pleyben, Bannalec, Saint-Matthieu de Quimper, Notre Dame de Quillidoaré en Cast, etc, mais les cartons s'en distinguent. Ceux des quatre lancettes centrales se retrouvent dans les maîtresses-vitres un peu plus jeune des églises de Gouézec et de Guimiliau. 

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Lancette A. Christ à la colonne et le Portement de Croix.

Dans la niche architecturée, le Christ à la Colonne de Flagellation; Mais cette identification d'un panneau très restauré pose problème ; d'une part, les mains portent les plaies de la crucifixion, alors que l'épisode de flagellation précède bien-sûr la crucifixion ; d'autre-part, la colonne ne correspond pas à l'archétype iconographique, mais évoque l'arbre de la Croix ; le Christ n'est pas lié par des cordes, main dans le dos, mais fait un geste incertain, main près de la bouche. Le Corpus Vitrearum se contente de décrire "un apôtre ou Christ muni d'une croix verte". Le seul apôtre à avoir été crucifié est saint Pierre.

Le Portement de Croix est semblable à celui des autres Passion finistérienne, le Christ est vêtu de la robe violette-pourpre de son supplice, il est tiré en avant par une corde qui enserre sa taille, et il tourne un visage souffrant vers l'arrière, où se trouve sa mère. Les mains jointes de celle-ci ne correspondent pas au contexte. L'arrière-plan est un pèle-mêle de fragments architecturaux inhomogènes dans lesquels je vois moins les remparts de Jérusalem s'effondrant lors de la mort du Christ qu'un puzzle de restaurateur.

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Lancette B. Crucifixion 1.

Partie droite d'une Crucifixion  où on trouve, selon le schéma habituel, Marie en pâmoison assistée de Jean l'Évangéliste, deux saintes femmes au second plan (Marie Cléophas et Salomé selon la tradition ; saint Jean 19, 25 ne parle que "sa mère et la sœur de sa mère, Marie de Clopas, et Marie la Magdaléenne"). Puis des soldats, des cavaliers et enfin le Bon Larron, dont l'âme est accueillie par un ange.

En armure sous un manteau rouge, à cheval, un personnage tend la lance qui va porter le coup de grâce dans le flanc droit du Christ (ou, plus exactement, qui va vérifier que le supplicié est décédé). C'est, selon la tradition, Longin.

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Lancette C. Crucifixion 2.

 Sur le fond d'un ciel rouge, point commun de nombreuses Passions locales, et sous le titulus INRI, le Christ mort sur la croix est entouré des éléments de sa Passion, la lance de Longin, l'éponge imbibée de vin aigre, et une autre lance.  

On note le nimbe crucifère en lévitation comme une soucoupe bleue au dessus de la tête, selon un type retrouvé par exemple à Plogonnec.

En dessous, deux cavaliers, celui de droite étant Longin de la lancette précédente. 

Puis sainte Madeleine éplorée, conforme à l'archétype avec sa longue chevelure blonde (mais, ici, ramassée derrière la tête par un lien), ses riches atours, ses yeux révulsés vers son Seigneur, ses bras enlaçant la croix d'un geste éloquent et ses mains croisées en une supplication éperdue.

Au dessous d'elle, un soldat (notez son bonnet rouge à plumet) tire sur l'extrémité de la tunique pourpre du Christ, alors que deux autres soldats se battent pour sa possession : l'un, à terre, tente de dégainer son sabre alors que l'autre le tient par les cheveux et menace de lui couper la tête de son glaive. Selon l'Écriture,  "Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux : Ne le déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera" 

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 Lancette D. Crucifixion 3.

Dans la partie inférieure, la plus lisible, un officier, à cheval, contemple la scène du supplice et fait un geste éloquent de la main gauche. Il porte le manteau rouge du commandement, au dessus d'un camail violet et d'une courte tunique  vert d'eau. On remarque une courte fraise autour du cou. Son couvre-chef est retenu par une jugulaire. Il peut s'agir du centurion converti, ou de Pilate, ou selon certains de Joseph d'Arimathie.

L'hypothèse que je propose est d'y voir ce centurion, plus tard confondu avec Longin, qui, à la vue des prodiges accompagnant la mort du Christ, s'écrit "Vraiment, cet homme était fils de Dieu".

Sur le harnachement de son cheval sont inscrit les lettres IOSVCCM...GVOE(X)...SVEMCVS.

  "Sur le harnachement de ce cheval et les bordures des vêtements des personnages, sont des semblants d'inscriptions, composées d'une suite de lettres sans liaison ni sens, telles qu'on les voyait encore, avant le dernier quart du XIXème siècle, sur les habits des paysans de la région de Pont-l'Abbé " (Chanoine Abgrall, 1911)

Près du cheval, un chien aboie vers les soldats en train de se disputer la tunique. Un chien identique dans la Passion de La Roche-Maurice.

La partie supérieure est plus confuse ; on y attend le mauvais larron, dont on voit la traverse de la croix, et le démon s'apprêtant à emporter l'âme damnée. Mais d'autres éléments sont incohérents avec cette représentation.

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Lancette E.

En bas, la Vierge éplorée soutenue par saint Jean auprès d'une femme en pleur alors que Marie-Madeleine porteuse d'aromates lève le regard vers la Croix fait doublon avec la même scène du coté gauche. Au dessus, dans la macédoine de pièces, on reconnaît des morceaux d'armures (lettres MOSVOE et SVE sur l'une) ou le corps du Christ descendu de croix (un linge le soutient par les aisselles), et Joseph d'Arimathie et Nicomède, de profil, participant à cette descente de Croix.

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Lancette F. Saint Fiacre (patron de l'église). Mauvais larron.

Depuis le XIX,  les chanoines Pérennes, Abgrall et Perron ont pu lire la date de 1571 dans ce panneau, au dessous de saint Fiacre ; c'est, pour les auteurs du Corpus Vitrearum, la date d'une restauration, la tête et la main du saint datant de cette époque.

Le saint patron de la paroisse et des jardiniers, est représenté sous une niche, tonsuré, vêtu d'une robe blanche et d'un scapulaire et capuce rouge. Il tient ses deux attributs,  un livre ouvert et une bêche de jardinier. 

Au dessus, le Christ ressuscité, debout devant le tombeau ouvert, fait le geste de bénédiction et tient de la main gauche une longue hampe terminée par une croix d'où flotte un oriflamme blanc. Il porte encore le perizonium et le manteau pourpre, au lieu du manteau rouge de la gloire de la résurrection. Nimbe crucifère à quatre "pétales" bleus.

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Le tympan.

Il a été restauré et remanié en 1840. La verrière était cimée de six écus armoriés dont ne subsistent plus que les chapeaux de triomphe.

Une fleur centrale de six mouchettes renferment des écussons ou des rosaces ; l'élément sommital contient le monogramme moderne CS en chef d'œuvre surmonté d'une couronne de comte. Puis viennent deux rosaces entourées de banderoles avec l'inscription LES ARMES. Puis encore trois écussons avec des blasons vide ou sans signification, ceints des banderoles LES ARMES DE : MO et BON ESPOER EN DIEU. Au centre,  l'agneau mystique portant l'oriflamme bleu à croix blanche : c'est un rappel de l'importance du culte du Précurseur, Jean-Baptiste.

Les quatorze autres ajours de ce tympan sont occupés par des anges portant la tunique du Christ ou les instruments de la Passion : lance et lanternes, croix, colonne de flagellation, couronne d'épines, clous, échelle (x2), marteau, tenailles.

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Restauration et marques.

restauration en 1984 par Jean-Pierre Le Bihan "sauf le réseau qui a été oublié dans les crédits".

Au bas de la lancette A, on lit la date très discrète 1984 (à gauche), puis AO....FA...

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II. La Baie 2 du chevet : saint Michel et saint Jean-Baptiste entourant la Vierge (v.1500).

      Cette baie haute de 2,60 m et large de 1,90 m et constituée de 3 lancettes trilobées et d'un tympan de 4 ajours éclaire l' autel du bas-coté sud, lui-même encadré par les statues de saint Michel à gauche et de saint Yvi à droite.

La qualité remarquable du dessin a fait évoquer une origine venant de Flandre, d' Italie ou d'Allemagne, ou rappeler les verriers de Paris ou de la Vallée de la Loire, influencée par les Flamands. Il est pour René Couffon, en rapport étroit avec les œuvres de Nuremberg.

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Saint Michel terrassant un dragon.

Le vitrail est réalisé avec un verre gris clair sur lequel la grisaille est peinte. Le même carton est retrouvé à Brennilis, baie 2 (avec une différence de bras). Fond damassé bleu. Le saint a les cheveux bouclés, porte une cuirasse, et un manteau de commandement rouge resserré par un fermail d'or, ainsi qu' un écu. La croix à longue hampe devient une lance par laquelle il maîtrise un dragon vert gris à langue rouge.

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Vierge à l'Enfant.    

Fond rouge, Vierge couronnée, robe rouge, manteau bleu à fermail ; Enfant bouclé, vêtu d'une tunique restée incolore, et semblant tenir un objet dans la main gauche.

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Saint Jean-Baptiste.    

      Pied nu, barbu, cheveux longs, vêtu d'une peau de bête recouverte d'un fin et long manteau. Il tient l'Agneau qu'il désigne de la main droite, chacun étant censé connaître la phrase de l' Évangile de Jean (1,29-31 et 1,35-36) qu'il mime ainsi :

Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait à lui, et il dit: Voici l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. 30 C'est celui dont je disais: Il vient après moi un homme qui est au-dessus de moi, car il était avant moi. 31 Et pour moi, je ne le connaissais pas; mais je suis venu baptiser d'eau, afin qu'il soit manifesté à Israël.

 35 Le lendemain, Jean était encore là avec deux de ses disciples, 36 Et voyant Jésus qui marchait, il dit: Voilà l'agneau de Dieu.

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III. La Baie 1 du chevet Vie du Christ et fragments d'un Jugement Dernier (v. 1500 et v. 1525): 

Cette baie située au nord-est mesure 2,56 m de haut et 1, 80 m de large.

Je citerai ici la thèse de Roger Barrié : 

 Elle possède, à l'intérieur comme à l'extérieur un double embrasement plat et concave  encadré de baguettes munies sur les cotés de petits chapiteaux cylindriques et de socles moulurés. Le volume et le traitement de ces détails ornementaux se retrouvent au porche méridional ainsi qu'au chœur de Kerdévot et au porche d'Ergué-Gaberic. Les trois lancettes trilobées sont surmontées de quatre écoinçons. C'est dans ce cadre formel, inhabituel et délicat  que les fragments de deux verrières différentes ont été regroupées en trois registres : trois demi-panneaux composés à partir d'un Jugement Dernier, trois saints et quatre donateurs et trois scènes de la Vie du Christ   couronnés d'éléments d'architecture gothique. (R.B). 

Restauration et Conservation.

Le montage actuel de cette verrière, effectué au XVIIIe siècle, résulte de déplacements anciens. La Vie du Christ occupait, comme à Ergué-Gabéric et à Penmarc'h, la baie axiale où elle fut remplacée, peut-être après destruction partielle, par une grande Crucifixion datée de 1571. ; quand au Jugement Dernier, il garnissait une des baies méridionales qui furent endommagées par la chute du clocher en 1706. A cette époque, on assembla dans la baie 1 rectangulaire ces fragments dont quelques-uns, du Jugement Dernier, servent de bouche-trous dans la baie 4 au sud-est. Au XIXe siècle, l'état de la baie 1 est moins inquiétant — comme le signale Bigot aîné, architecte départementale, « dans celui de gauche, il manque peu de pièces »— que celui des trois autres vitraux qui sont en lambeaux.

Ce vitrail fut restauré en 1839 comme les autres. L'intérêt du devis* dressé à cette occasion par Bigot aîné dépasse le cadre de l'étude monographique des vitraux de Guengat ; ce document donne une idée précise tant des opérations qu'un restaurateur au XIXe siècle que de l'esprit qui présidait à la conservation des vitraux anciens et qui, malgré certaines pratiques comme l'abus de bouche-trous anciens, n'est pas éloigné des conceptions modernes. Cassaigne, de Quimper, fut chargé de ce travail ; après une dépose à l'aide de papier collé, les verres sont nettoyés à «  l 'esprit de vin » complétés, et remis en plombs avec joints neufs.

Les événements historiques firent ajourner la restauration prévue en 1940 et provoquèrent la dépose en 1942 malgré l'opposition de la mairie de Guengat. Jean-Jacques Gruber remit en place les vitraux des baies 0, 1, 2, 4 en 1950 et a été dernièrement chargé de la vitrerie d'art des autres baies de l'édifice.

Les déplacements subis par les panneaux de la baie 1 ont généralisé les plombes de casse ainsi que la mutilation des scènes inférieures ; au registre médian, le cul de four de la niche a été retaillé pour s'adapter aux éléments gothiques du registre supérieur qui est, lui, encadré sur toute la hauteur et dont les scènes se mesurent que 46 cm de large. Étant donné l'abondance des bouches-trous confectionnés avec des pièces anciennes, le degré d'authenticité est curieusement élevé dans un ensemble aussi peu cohérent,. Certaines pièces ont été retournées, la grisaille à l'extérieur, pour compléter des manques : ainsi, la tête de Joseph, pièce ancienne dont le dessin a été repris et adapté à la scène de la nativité, ou bien ,es mains du donateur en B2. Les têtes de saint Pierre et de saint Jean-Baptiste (C2 et B2) sont des pièces anciennes mal cuites de sorte que la grisaille a complètement grippé sur la surface du verre., mais celle de pierre a été laissée en l'état, alors que celle de Jean-Baptiste a été repeinte et a reçu une couverte extérieure de grisaille ou d'émail roux qui lui donne une coloration irréelle brun mauve.

Comme à Ergué-Gabéric et à Plogonnec, on constate le même comportement variable des verres suivant leur colorant : les mauve, violet et vieux rose ont bien résisté, et c'est le verre incolore qui est le plus gravement atteint non seulement par des cratères mais aussi par des lichens épais, surtout dans la partie la plus à droite de la fenêtre, notamment les visages des donateurs et le Baptême. Sur la manche rouge du prêtre de la Circoncision, les points d'attaque extérieurs suivent le tracé du damassé à la grisaille qui a presque disparu à l'intérieur. Malgré cette importante corrosion, il suffirait d'un brossage à l'eau formolé des deux faces pour restituer au vitrail tout son éclat. (Roger Barrié).

 

* Archives Départementales du Finistère 1V 277 et 345.

En 1987, Jean-Pierre le Bihan (Quimper) procéda à une nouvelle restauration.

 

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Je décrirai successivement les trois panneaux inférieurs, de gauche à droite, puis le registre des donateurs, puis les trois panneaux supérieurs.

                                     SIX PANNEAUX D'UN JUGEMENT DERNIER.

Ils sont estimés  par Roger Barrié dater des années 1525. Les verres en sont plus translucides et paraissent plus minces que ceux de la Vie du Christ.

 Panneau A1 : Quatre apôtres.

Au premier plan, saint Pierre, identifié par les deux clefs de taille conséquente, (ce sont celle du Paradis et celle du Salut des âmes) mais aussi par sa coiffure au "toupet" caractéristique. Derrière lui, Jean l'Évangéliste, blond, imberbe, et tenant le calice d'où darde un aspic (à figure de dragon ailé), pour commémorer ce passage de la Légende Dorée où le saint boit sans dommage une coupe de poison et démontre ainsi aux Éphésiens la supériorité de son Dieu. 

Quatre autres visages ne sont pas identifiables dans cette assemblée des saints qui figurait jadis à droite du Christ-Juge du Jugement Dernier.

Je remarque le traitement particulier des yeux (de Jean, mais aussi de Pierre) tracés d'un cercle de grisaille très sombre dans lequel s'inscrit une virgule de même teinte.

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Panneau B1 Cinq bustes de saintes femmes. 

Comme celui des apôtres précédents, les regards des saintes sont dirigés vers la droite, où le Christ-Juge se trouvait. On reconnaît facilement Marie-Madeleine par son vase à onguent qu'elle entrouvre. De profil, une sainte tient une croix (sainte Catherine ??).

Comme dans la scène précédente, le visage d'un des participants se détourne de la direction générale vers son voisin, instaurant ainsi un dialogue ou une complicité dans l'adoration collective ; on a relevé le même procédé dans le groupement des rois de l'adoration des mages pour varier, à l'aide d'un élément pittoresque, la succession de figures semblables. (R. B)

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Panneau C1 : six anges adorateurs.

Même direction des regards, mêmes couleurs alternées rouge, vert, bleu ou mauve, même rendu des yeux, mêmes auréoles tracées au compas, nous sommes bien dans la même partie gauche de ce Jugement Dernier. Le premier ange mérite le titre de Buccinateur, soufflant dans la trompette annonçant le jugement.

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Panneau A2 : saint Michel présentant un donateur.

Saint Michel, en armure de chef des armées célestes, tenant de la main droite la balance de la pesée des âmes tout en présentant de la même main son protégé, dirige son regard légèrement vers le bas ; il tient de la main gauche une croix à longue hampe. Ses ailes vertes se détachent sur un fond violine.

Du donateur, seuls le visage et les mains sont bien conservés ; on l'imagine agenouillé devant le prie-dieu. On distingue une courte fraise et le brassard d'une armure.

Ce panneau est comparable à celui (inversé) du panneau D1 de la Passion de Plogonnec.

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Guengat :  vitraux 0371c 

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 Plogonnec :   la-passion 0327c

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Panneau B2 : saint Jean-Baptiste présentant un couple de donateurs.

C'est sur ce panneau que la comparaison avec le vitrail de la Passion de Plogonnec (panneau A1, v.1520)) est la plus frappante ; certes l'oriflamme change de couleur, le vêtement du saint ressemble ici plus nettement à une peau de bête, mais c'est la même posture tendue vers l'avant, le même agneau mystique, et jusque la même ceinture verte. Les donateurs portent la même tenue, sauf le décolleté rectangulaire à Guengat.

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Guengat :vitraux 0370c

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 Plogonnec:    la-passion 0311c

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Panneau C2 : saint Pierre présentant un couple de donateurs.

Alors que les deux personnages agenouillés regardent vers la droite, le saint, tenant les clefs au bout du bras gauche, tourne le visage dans la direction opposée. Cette disposition, la présence de saint Pierre parmi les apôtres au registre inférieur, ainsi qu'une différence sensible dans le dessin du nimbe et dans le style du visage, suggèrent que cette scène faisait partie d'un vitrail autre que le Jugement Dernier, peut-être la Vie du Christ dont trois scènes restent au registre supérieur. Fond uni vert. (R. B)

Pourtant les trois niches architecturées sont identiques et appartiennent au même ensemble. La tête n'est-elle pas, seule, d'une autre origine ?

 Il s'agit d'une niche en cul de four à godrons rouge (bleu dans le panneau B2) reposant sur un bandeau doré sur lequel, à Plogonnec, se déchiffre une antienne, et où, ici, on ne trouve que des successions de 0808.

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                                     TROIS PANNEAUX DE LA VIE DU CHRIST.

Ils sont datés par R. Barrié vers 1510 ; Les trois panneaux A3, B3 et C3 sont comparables à ceux d'Érgué-Gabéric (1516) en A1, B1 et C1, et pour les deux derniers à ceux de Penmarc'h (v.1510) .Les mêmes dais surmontent les trois scènes, faites chacune de trois arcades entre des colonnes.

Panneau A3 : Nativité. 

On notera le verre rouge gravé utilisé pour l'étoile des bergers. 

 

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Panneau B3 : Circoncision.

La Vierge, le Grand-prêtre, son assistant tenant un livre d'office, Joseph en arrière plan, et un témoin .

On lit sur le galon de la manche de la dalmatique du prêtre VICTORICV, et sur les galons de la fente latérale VEREREOREMUS.DEUS  et CORS .

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Panneau C3 : Baptême du Christ.

Le Christ est entré dans le Jourdain, et Jean-Baptiste, vêtu d'une peau de bête, verse sur sa tête l'eau avec une cruche. Une colombe symbolise l'Esprit de Dieu, et sa puissance est soulignée par les rayons blancs d'un verre rouge gravé.

 

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IV. La Baie 4 du bas-coté sud: Passion et 4 couples de donateurs (v.1500 et v.1525).

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Cette baie de 4,20 m de haut et 2,35 m de large comprend 4 lancettes trilobées et un tympan à 9 ajours. Les panneaux ont perdu depuis longtemps leur ordre initial, et la Passion et les donateurs proviennent peut-être "de la maîtresse-vitre qui a précédé l'actuelle" (Gatouillat 2005), alors que d'autres panneaux viennent d'un Jugement Dernier des années 1520, extérieur à Guengat. On y discerne 3 registres horizontaux. Je les décrirai à partir du registre inférieur.

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                                       I. Registre inférieur. 

Panneau A1 : Anges en adoration.

Quatre anges, les mains jointes ; un cinquième, sonnant de la trompette

Panneau B1 : Apôtres.

Trois apôtres au premier plan : saint Pierre (toupet) ; saint Paul (épée) ; saint Barthélémy (coutelas).

Panneau C1 : Saint.

Saint, à genoux, vêtu d'une peau de bête, entouré de nuées et surmonté d'un arc-en-ciel. Ce serait Noé ou le prophète Elie. Je penche plutôt pour Jean-Baptiste.

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Panneau D1 : saint Michel et couple de donateurs.

 Saint Michel, présentant un seigneur donateur et une dame. Le seigneur est vêtu d'une cotte d'hermine au chef endenché de sable. Il est en armure de chevalier, l'épée à poignée rouge au coté. Les armoiries correspondent à la famille de Kérigny de Kerdrein selon le site www.guengat.com. :

 Dans l'église de Guengat, sur un vitrail du bas-côté sud, est représenté saint Michel présentant un seigneur et une dame. Le seigneur est vêtu d'une cotte armoriée d'hermines endenchées de sable et fait partie de la famille KERIGNY DE KERDREIN. Ce doit être Maurice de Kerigny, écuyer, seigneur de Kerdrein, et sa femme Jeanne DE ROSCERF. Ces derniers n'eurent qu'une fille, qui épousa Jean DE KERHARO, dernier du nom.

On trouve effectivement dans le le Nobiliaire de Potier de Courcy :

 Kerdrein (de) , Sr dudit lieu , — de Kerbiriou , — de Trébéron. R. 1426, 1536. M[ontre] 1562. Paroisse de Crozon, évêché de Cornouailles. D'hermines au chef endenché de sable.   

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Les armoiries de la donatrice sont  parti d'hermine au chef endeuché de sable, armes de son mari,  et de gueules à annelets d'argent. Elle est vêtue d'hermine, avec un manteau bleu à revers d'hermine sur les manches et l'encolure. Sa coiffure est composée d'un voile bleu et d'un bonnet. Collier à maillons de cercles d'or avec pendentif à quatre perles et quatre gouttes d'or.

Les armes de gueules à 6 annelets d'argent sont bien  celles de la famille de Rocerf ou Roscerf 

Elles sont présentes à la chapelle de Qullinen:

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

http://www.infobretagne.com/landrevarzec.htm

Voir Congrès archéologique de France 1957 vol. 115, "Cornouaille" page 19 .

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Le 13 septembre 2014, Jean-Luc Deuffic a publié sur le forum Noblesse bretonne le message suivant :

https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/Noblesse-Bretonne/conversations/messages/36820

 L'ouvrage "Les vitraux de Bretagne" (Corpus vitrerum), Rennes, PUR, 2005, p. 133-134, au sujet des vitraux de l'église Saint-Fiacre de Guengat, précise que les armes, D'hermines au chef endenché de sable", ne sont pas identifiés (sic), ni leurs alliances à l'exception des armes de KERIGNY (références aux travaux du chanoine Pérennès, 1941). Effectivement, dans la baie 3 est représenté un couple protégé par saint Michel, l'homme portant les armoiries citées et l'épouse "de geules aux annelets d'argent".

 Dans d'autres panneaux KERIGNY porte D'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent, leurs armes traditionnelles..Depuis les travaux de Pérennès on admet que ce couple représente Maurice de KERIGNY, sr de Kerdrein, et Jeanne du Roscerf, sa femme., mais le Corpus Vitrearum ne s'aventure pas sur cette identification ...ROSCERF (DE) porte bien De gueules a six annelets d'argent, 3. 2. 1. Les armes D'hermines au chef endenché de sable sont celles des : KERDREIN (DE) : Sieur de Kerdrein, de Kerbériou et de Trébéron à Crozon. Réf. et montres de 1426 à 1562 à Crozon.Concernant KERIGNY, De Courcy donne :Kerigny (de), sr. de Kervrac'h, paroisse de Guengat, et de Kerdrein. Réformes et montres de 1426 à 1481, dite paroisse, évêché de Cornouailles. Blason : D'azur, au lion d'or. Famille fondue dans Tivarlen, qui elle-même dans Rosmadec et de Ploeuc. René de Kersauson épousa, en 1492, Catherine de Kerigny, fille de Maurice, sr. de Kerigny et de Kerdrein, et de Jeanne de Rosserf. Catherine de Kerigny dut mourir en 1503, car cinq ans après, en 1508, René de Kersauson épousa, par contrat du 29 octobre, Jeanne de Lézivy, veuve de Pierre de la Lande. Il y a bien une terre de KERDREIN en Guengat...Trouvé, sans réf. de source précise : « Les seigneurs de KERDREIN, maintenu noble en 1669, ont donné Michel qui, en 1483, équipa un navire et arma cent vingt hommes pour secourir le duc assiégé dans Nantes"...(Mém. Ste généalogique canadienne-française, 10/11, 1959, p. 162. Peut-être donc celui présenté sur le vitrail de Guengat par saint Michel ?

Le 11 septembre 2014 Jean-Luc Deuffic écrit :

 L'ancienne généalogie des ROSCERF des Blancs Manteaux (Paris, BnF Fr. 22351) [ en ligne ] donne pourtant :

Jeanne de Roscerf fille d’Olivier II esp. Morice de Kerrigui en Irvillac pres Daoulas dont =

8 Jeanne de Kerrigui femme de Jean de K/charo, dont

 9 Françoise de K/charo femme de Charles de Guer sr de la Portenouve  

 Hervé Torchet note d'après Quimper, ADF, 2G 220 : 23 décembre 1477 : « Noble écuyer Morice de Kerriguy, seigneur dudit lieu, Guillaume David, chanoine de Cornouaille, maison autrefois à Henri de la Bruière, joignant la rue Verdellet joignant maison a maitre Guillaume David, jardin a maitre Guillaume le Bécam, recteur de Treoultré » 

 Notez la présence de Bruière famille alliée aux KERIGNY ...

 La généalogie des Blanc Manteaux est-elle dans l'erreur ?

En résumé : est-ce que Jeanne de Roscerf est femme de Maurice de Kerrigui (Irvillac) ou de Maurice de Kerigny (Guengat) ? JLD


Réponse d'Hervé Torchet le 12 sept. 2014 : : 

"Oh je ne crois pas qu'il s'agisse de deux familles différentes. Si l'on regarde la notice que j'ai donnée pour la Montre de 1481, on mesure bien l'articulation : Daniel de Kerriguy, époux de Constance de Coetanezre, fit exempter un métayer au manoir de Kertourch en Plomelin en avril 1444 et un autre, nommé Hervé Kerrigui, au manoir de Kerrigui en Irvillac en mai 1444. Il mourut en mars 1449 (50) et son fils Morice présenta son rachat au receveur ducal de Quimper, notamment pour le manoir de Kerdrein en Guengat 215.

Katherine Kerriguy était épouse d’Yvon Buzic en avril 1469 76a.

Morice, seigneur de Kerriguy, a fait des fondations à la cathédrale en septembre 1472 99 et décembre 1477 122bis. Il au paru a sujet d’une maison à Quimper en décembre 1477 122bis. Il obtiendra maintenue sur des vitres, tombes et armoiries dans l’église paroissiale de Guengat en juin 1482 372. Il a épousé Jehanne de Roscerff et en a une fille Jehanne, mariée avec Jehan de Kerharo 484c. Il périra en 1498 et Charles de Guer et Françoise de Kerharo, seigneur et dame entre autres de Kerriguy présenteront son rachat au receveur ducal de Quimper, notamment pour le manoir de Kerdrein en Guengat215.

La superposition chronologique des prénoms des personnages successifs est trop parfaite pour qu'il s'agisse d'une coïncidence. Je serais donc surpris qu'il existe suffisamment d'indices pour proposer l'existence de deux lignages distincts, mais si je me trompe je le reconnaîtrai, ce qui, encore une fois, me semble improbable." Hervé Torchet.

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                                    II. Registre médian.

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Panneau A2 : Baiser de Judas

 

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Panneau B2 : sainte Marie-Madeleine présentant un couple de donateurs.

12° Sainte Marie-Madeleine, présentant un seigneur et une dame, portant d'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent. Ce sont, peut-être, les armes de Kerigny, Sr. de Kervrac'h. 

Les armoiries de la donatrice sont, dans la moitié antérieure de la jupe, celle de son époux (d'azur au lion rampant d'or) ; pour la partie postérieure, soit on considère (Corpus Vitrearum) qu'elles ont été remplacées par du verre rouge, soit on les décrit de gueules à losanges d'argent, armoiries retrouvées en D2.

 

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Panneau C2. Sainte Catherine présentant un couple de donateurs.

Sainte Catherine, présentant un seigneur et une dame. La cotte du seigneur est armoriée d'hermines au chef endenché de sable. Le Corpus Vitrarum signale " jupe de la donatrice refaite avec emploi d'émail bleu; panneau complété, autrefois fragmentaire et élargi d'un fond de losanges".

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Panneau D2. sainte Barbe présentant un couple de donateurs.

  Sainte Barbe, présentant un seigneur et une dame. Le seigneur porte une cotte de gueules à trois losanges d'argent, 2 et 1. La dame a une robe d'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent.

Selon le site www.guengat.com

  Dans le même vitrail, est représentée Sainte Barbe présentant un seigneur et une dame. Le seigneur porte sur son corselet un écusson à trois losanges d'argent, 2 et 1 (« de gueules à trois losanges d'argent, 2 et 1 » ). Une charte du 8/X/1434 mentionne Henri DE BRUÈRE  qui blasonne 3 losanges accompagnés en chef d'un lambel à trois pendants. La dame a « une robe d'azur au lion rampant d'or, couronné et lampassé d'argent ». Ceci nous démontre donc l'alliance d'un DE BRUYÈRE avec les KERIGNY.

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                                        III. Registre supérieur.

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Panneau A3 : Comparution du Christ.

Fond damassé jaune.

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Panneau B3 : Le Christ et la colonne de flagellation.

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Panneau C3 : Christ en croix.

Tête du Christ restaurée. Le Bon Larron ("Saint Dismas") a les yeux bandés, mais sa tête est tournée vers le ciel alors que celle du Mauvais Larron ("Gesmas") pend vers le sol.

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Panneau D3 : Résurrection. 

Le Christ a revêtu le manteau rouge de la gloire de la résurrection et bénit un des gardes, qui est ébloui.

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                                      IV . Le tympan.

 Restauré en 1840 : deux anges jouant de la viole (vers 1500) ; croix, échelle, deux écussons à hermines. oculus. 

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 Cette baie 4 a été restaurée en 1840, puis en 1987 par le maître-verrier Jean-Pierre Le Bihan de Quimper.

 

V. Les panneaux isolés.

Baie Ouest.

Cette baie  à trois lancettes et un tympan à cinq ajours est haute de 2,50 m et large de 2,30 m. Elle accueille une vitrerie dans laquelle sont insérés deux panneaux anciens :

Panneau issu d'une Vie de Saint Fiacre : 

les auteurs parlent ici de Saint Fiacre et la Becnaude, mais je ne vois qu'une maison du XVe avec pignon percé d'un oculus vitré d'un vitrail monté en losange ; trois petites ouvertures rectangulaires, et un porche en anse de panier. Autour, une macédoine de fragments colorés.

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Sainte Véronique montrant le voile et la Sainte Face.

Fond rouge, XVIe siècle. Véronique a ce geste si familier des femmes qui plient les draps, pour présenter le linge où la sainte Face s'est imprimé ; curieusement, la couronne d'épine y figure aussi, en couleur.

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Baie 5.

Véronique déployant son voile. v. 1500.

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Baie 3.

 

Cette baie de 3,50 m de haut et 2,00 m de large est formée de trois lancettes et un tympan de six ajours et quatre  écoinçons. Elle a été réalisée par Le Bihan et Gruber en 1972, mais conserve des fragments anciens dans le tympan, et un panneau fragmentaire. En effet, la lancette centrale renferme un panneau très restauré datant vers 1550 et considéré comme une rencontre de saint Fiacre et de saint Faron.

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"Un évêque en chape et mitre, ayant devant lui un moine portant la tonsure monacale, les mains jointes, vêtu d'une robe blanche et d'un scapulaire bleu. Ce pourraient être saint Faron, évêque de Meaux, et saint Fiacre, auquel il concéda des terres (M. Abgrall, 1911)"

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Tympan 

On y trouve quatre chapiteaux de triomphe proche de ceux du tympan de la baie 0, et entourés comme eux d'un phylactère, où on lit ici ...DIEU. Les armoiries anciennes sont perdues. Au dessous, des anges chanteurs et musiciens. les écoinçons contiennent des phylactères  et des fleurs.

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 Le tympan de la Baie 7.

Baie de deux lancettes trilobées et tympan à trois soufflets de 1,50 m de haut et 0,90 m de large, occupée par une vitrerie de losanges, hormis deux anges musiciens dans les ajours du tympan.

 

            Synthèse personnelle ; place du culte de saint Michel et saint Jean Baptiste à Guengat.

  Si l'on tente de mettre de l'ordre dans ces vitraux qui ont été bouleversés par des modifications successives, on reconstitue la succession suivante :

1°) 1500. Agrandissement de l'église qui date de 1450.

a) Vitrail de la Vie du Christ  avec ses trois couples de donateurs présentés par Jean-Baptiste, saint Michel et saint Pierre. Pas d'armoiries identifiables.

b) Vitrail Baie 2 de saint Michel, la Vierge et saint Jean-Baptiste. 

c) Vitrail primitif de la Passion (en Baie 4 actuellement) avec 4 couples de donateurs présentés par saint Michel, sainte Catherine, sainte Barbe, sainte Marie-Madeleine. Armoiries des de Kerdrein et de Kerigny et de Bruère-Ducran.

2°) 1525. 

a) Jugement Dernier (étranger à l'église pour les auteurs du Corpus, ou intrinsèque pour R. Barrié). Actuellement réparti en deux ensembles en Baie 1 et Baie 4.

3°) 1550.

a) Passion occupant la maîtresse-vitre. 

 

 Je m'étonne de l'absence des armoiries de la famille éponyme de la paroisse, de Guengat au moment même où vit le membre le plus illustre, Alain de Guengat ( existe en 1528) et ses épouses successives, la troisième étant Marie de Tromelin.

Je constate la place importante des deux saints Jean-Baptiste et Michel, non seulement dans les vitraux (en Baie 1, Baie 2 et Baie 4), mais aussi dans la statuaire soit dans le chœur (Jean-Baptiste) soit dans la chapelle du chevet (Michel). La famille de Guengat possédait la chapelle saint-Michel (devenue plus tard Saint-Joseph) en la cathédrale de Quimper.

Je remarque que les saints qui présentent les donateurs ne sont pas choisis en fonction du prénom de l'interessé, mais parce qu'ils appartiennent aux grands saints intercesseurs, soit lors du Jugement Dernier, où Saint Michel pèse les âmes et où Jean-Baptiste et la Vierge sont invoqués, mais aussi face aux grands périls de la foudre et de la mort subite (sainte Barbe), de la grossesse ou de la mort subite (Sainte Catherine d'Alexandrie).

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LIENS ET SOURCES.

— GATOUILLAT (Françoise)  et HÉROLD ( Michel), Les Vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum – France, « Recensement des vitraux anciens de la France » VII, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005 ; 367 p., 371 fig. (grand in 4°).

— BARRIÉ (Roger) [(R.B)] 1978, Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle: Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper Thèse, Rennes 604 pages  I. p.54, II p. 33-40.

— ABGRALL Jean-Marie, Architecture bretonne, Quimper 1904 p. 325

ABGRALL (Jean-Marie) et PEYRON "Paroisse de Guengat, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper", Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, 11e année, 1911, p. 78-86, 107-112., 

ABGRALL (Jean-Marie) "Excursion archéologique du 10 mai 1914", Bull. Société archéologique du Finistère 1914 pp. 224-227.

 — COUFFON et LE BARS - Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper 

— Site Tout sur l'église : http://www.guengat.com/8/eglise07.html

— Site Infobretagne : http://www.infobretagne.com/guengat.htm

   —  Site Topic-Topos, La Passion : http://fr.topic-topos.com/la-passion-guengat

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 23:33

Église Saint-Vigor de Carolles (Manche):

           les vitraux (1933-1934) de Jacques Simon.

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VOIR:

Liste de 200 articles sur les vitraux.

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  Les vitraux du choeur de l'église Saint-Vigor ont été réalisés en 1933-34 par le maître-verrier Charles Lorin sur des cartons du peintre carollais Jacques Simon (voir les éléments de sa biographie : Les vitraux de Jacques Simon de Quettreville-sur-Sienne.)

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  Le maître-verrier :

Les ateliers Lorin ont été fondés à Chartres par Nicolas Lorin en 1863 au pied de la cathédrale ; il effectua de nombreux vitraux à Chartres, Paris, Lyon, New-York, Saïgon, Vienne, etc..., employant 53 personnes en 1878 lors de l'Exposition Universelle. Charles Lorin reprit l'atelier à la fin du XIXe siècle. Il a été chargé par le Ministère des Beaux-Arts de la restauration des verrières de la cathédrale et de l'église Saint-Pierre de Chartres, puis de plusieurs cathédrales et monuments historiques français. François Lorin travailla avec son père avant de poursuivre seul jusqu'à son décès en 1972 l'activité de maître-verrier. J'ai déjà admiré le travail de Charles Lorin à Élliant : Costumes bretons d'Elliant : vitrail et statues.

 

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  Carolles, station balnéaire, ses vitraux :

 L'église, façade sud :

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L'église, façade nord :

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La date 1750 du pignon ouest :

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.  Comme l'explique l'érudit carollais Marius Dujardin dans sa monographie Carolles, station balnéaire et touristique, son histoire et ses sites, La Chaumine 1957 :

"Carolles, dont le charme alliciant attire chaque année un nombre sans cesse croissant de touristes, d'artistes et d'estivants, est une modeste commune du littoral avranchinais, située au point précis où la côte occidentale du Cotentin devient la rive orientale de la Baie du Mont saint-Michel.

  Ses coordonnées géographiques : 48°45'04'' (54,168 grade) de latitude Nord et 1° 33' 32'' (1,732 grade) de longitude ouest de Greenwich, correspondent à peu près à la latitude de Stuttgart, Stalingrad, Sakhaline et Terre-Neuve, et à la longitude de Nexcastle, Bayonne, Tlemcen, Tombouctou et Sainte-Hélène." 

  Autant de détails précieux à celui qui, dédaignant le charme alliciant de son transat déployé sur la digue devant l'alignement des cabines, provisoirement lassé de la pêche aux bouquets ou de la baignade dans les rouleaux, parcourt la campagne où "grâce au Gulf Stream, dont les eaux chaudes viennent baigner son rivage, Carolles" voit pousser en pleine terre "le mimosa, le camélia, l'arbousier et même le palmier chamérops", sans oublier le cyclamen europaeum.

   Dans ce paradis des familles, ce jardin des hespérides des peintres qui y ont leur Vallée, se trouve Un Arbre de Vie, central, capital : l'if multicentenaire de l'église ; et si vos pas vous ont mené près de son tronc chenu, observez l'église, guidés par l'incontournable Marius : " En 1933-34, des travaux considérables ont profondéments modifié la vieille église : l'ancien choeur fut démoli, puis reconstruit dans le style ogival, agrandi de deux spacieuses chapelles, sur les plans de l'architecte André Cheftel ; un chevet original, orné d'une fenêtre à trois lancettes, et trois pointes sur les bas-cotés s'harmonisent avec la vieille tour. Les baies du choeur et des chapelles sont garnies de onze verrières dues à un artiste carollais, le maître Jacques Simon ; ces jolis vitraux dont la description détaillée a été publiée dans la Revue de l'Avranchin de mars 1937 tamisent la lumière sans assombrir et donnent un jeu de couleurs variées selon les diverses heures du jour."

  L'if séculaire :

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I. LES BAS-COTÉS DU CHOEUR:

  Les verrières des bas-cotés évoquent différents saints : saints locaux comme saint Gaud ou Saint Clair qui ont évangélisés la région, soit des saints particulièrement honorés à l'époque où le programme a été élaboré : Bernadette de Lourdes, Jeanne d'Arc ; La sainte Famille est également honorée, ainsi que la Vierge en ses différents vocables : N.D. de Vire, du Cap Lihou, du Voeu à Cherbourg. 

A. Bas-coté Nord : 

 

1. Sainte Bernadette

En bas, sainte Bernadette Soubirous  priant tout en gardant ses moutons 

Au milieu, l'apparition de la Vierge à Bernadette.

En haut, Soeur Marie-Bernard (sainte Bernadette) à Nevers.

  Bernadette Soubirous (1844-1879) fut béatifiée le 14 juin 1925 avant d'être canonisée le 8 décembre 1933. Cette canonisation est donc d'une actualité brulante lors de la réalisation du programme de vitraux de l'église de Carolles qui furent entiérement terminés le 15 septembre 1934, mais débutés en 1933 et donc commandités vers 1932. On comprend que le "premier" vitrail ( situé immédiatement à gauche de la porte d'entrée nord ) lui soit consacré.

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     2. Scènes de la Sainte Famille

 Vitrail en mémoire de la famille Duferier.

  Si, en 1924, la villa Le Gris-Logis appartenait à M. Ourbak, La Croix-Paqueray à M. le chanoine Frécourt, Le Roc-Fleuri à Madame Richart, si La Jannine dominait toute la vallée du Lude, si encore la Revue de l'Avranchin et du pays de Granville, volume 21 mentionnait  celles de M. Hurten ou du docteur Lizaret, elle précise que la villa Jeanne d'Arc appartenait à Mademoiselle Duferrier. C'est dire que cette dédicace aurait été plus approprièe pour le vitrail consacré à Jeanne d'Arc.

   Cette villa remarquable, située sur le Pignon Butor, fut réquisitionnée en 1940 par les Allemands, avant de d'accueillir après-guerre les colonies de vacances de la ville de Pontoise. 

  Ce vitrail culmine avec une représentation rare : la mort de Saint Joseph.

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      3. Trois sanctuaires dédiés à la Vierge : 

 

Notre-Dame sur Vire (en bas),

  A La Chapelle-sur-Vire, (Tessy-sur-Vire), à 14 km de St-Lô fut édifiée un sanctuaire  après qu'en 1197 Robert de Troisgots eut appelé les moines de l'abbaye d'Hambye à y fonder un prieuré sur un très ancien lieu de pélerinage païen. Depuis, Notre-Dame-sur-Vire y est vénérée avec ferveur, sa statue du XVe siècle méritant en 1886 le gand honneur du Couronnement.

Le visiteur peut y découvrir une statue d'Anne trinitaire datant du XIIe siècle, date particulièrement précoce pour ce type iconographique: elle mesure une trentaine de centimètres et est en pierre blanche.

  link

  Cette statue nous interesse particulièrement puisqu'elle explique l'image que le vitrail nous donne à voir. La légende raconte en effet qu'au XIIe siècle des pêcheurs sur la Vire ramenèrent dans leur filet une statue représentant sainte Anne, la Vierge et l'Enfant-Jésus : cette découverte favorisa l'institution d'un pélerinage voué à sainte Anne. Puis, une seconde statue fut trouvée par un berger vers la fin du XIIIe siècle (ou fin XVIe) : celle-là est une statue en bois de 90 cm de la Vierge portant à gauche l'Enfant-Jésus tenant une colombe. Elle relança le pélerinage en l'honneur de Marie.

 

 

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Notre-Dame du Voeu 1145 (au milieu),

  L'abbaye Notre-Dame-du-Voeu est située à Cherbourg-Octeville ; elle fut construite sur la décision de Mathilde l'Emperesse, épouse d'Henri V du Saint-Empire Germanique, en 1145. Cette petite fille de Guillaume le Conquérant, prise dans une terrible tempête entre Angleterre et Normandie, aurait fait voeu d'ériger une église là où elle débarquerait.

Notre-Dame de Lihou (en haut).

  En 1113, après que des marins eurent trouvé une statue de la Vierge dans leur filet, une chapelle fut construite au Cap Lihou ; Puis l'édifice fut agrandi : c'est l'origine de l'église Notre-Dame du Cap-Lihou de Granville, à une quinzaine de kilomètres de Carolles.

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                               carolles 5606c

Voir en fin d'article la photo intacte !

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B. Bas-cotés du coté Sud : 

1. La vie de Saint Gaud :

En mémoire des familles Gosse et Tanqueray.

 

Saint Gaud, évêque d'Évreux vers l'an 400, vint finir sa vie dans la forêt de Scissy, forêt mythique qui aurait occupé l'actuelle Baie du Mont-Saint-Michel après qu'un raz de marée de l'an 709 soit venu la détruire pour punir les païens qui y vivaient. On pense même que saint Gaud avait sa cellule à Saint-Pair-sur-Mer, commune voisine de Carolles, et qu'il y fut enterrer, son tombeau attirant les foules en pélerinage à Saint-Pair.

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                             carolles 5617c

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"Saint Germain, évêque de Rouen  fait sacrer Saint Gaud évêque en 445, en présence de "Sigibole" l'évêque de Sées et de Ereptiole évêque de Coutances". Saint Sigisbold fut le second évêque de Sées vers 460 et Saint Ereptiole (Ereptiolus) le premier évêque de Coutances vers 430-473.

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Saint Gaud convertit les idolâtres de la forêt de Scissy.

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Au dessus, St Pair (ou saint Paterne), premier abbé de l'abbaye de Scissy assiste saint Gaud à ses derniers moments en 491.

 

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2. Vitrail dédié à saint Clair : 

1. Saint Clair, né à Rochester, s'embarque pour aller évangéliser la Neustrie. 

2. Saint Clair à l'Abbaye de Maudune.

3. Martyre de saint Clair 894.

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3. Vitrail de Jeanne d'Arc.

  Cette verriére est dédiée à Lucette Briens 1906-1926. Mr et Mme Briens ont tenu une charcuterie dans le bourg de Carolles au nord de l'église dans les années 1960.

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Le panneau inférieur représente Jeanne d'Arc à Domrémy gardant ses moutons et entendant les voix de sainte Marguerite, de saint Michel et de sainte Catherine lui demandant de rester pieuse, de libérer le Royaume de France et de conduire le dauphin sur le trône. 

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Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacrée roi de France à Reims  par l'évêque Renaud de Chartres : Jeanne d'Arc en armure assiste au sacre, tenant son étendard où est inscrit Jésus Marie.

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Carolles 128

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Le panneau suivant rappelle que Jeanne d'Arc, née en 1412 et brulée vive à Rouen en 1431 après un procés en hérésie, a été canonisée le 16 mai 1920. Comme nous l'avons vu pour sainte Bernadette canonisée en 1933, cette canonisation de Jeanne d'Arc est donc, lors de la création de ces vitraux en 1933, d'actualité.

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II. La maîtresse-vitre du chevet :

   Elle est composée de trois lancettes ogivales. elle est structurée par une croix rappellant le grand "Jubilé de la rédemption" de 1933 où l'Église a commémoré le 19ème centenaire de la Passion et de la Ressurection du Christ. C'est aussi en 1933-34 que l'église de Carolles a été transformée :démolition de l'ancien choeur et de l'ancienne sacristie, réinstallation du cimetière à l'écart du placître, dans un but d'accroissement  de la capacité d'accueil des fidèles, capacité qui a été doublée.

 

                   carolles 5611c

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La lancette de gauche

est consacrée à la vie de Marie, avec de bas en haut l'Annonciation, la Vierge de Compassion ou Pietà, et , au sommet, l'Assomption.

En supériorité se trouvent les armoiries épiscopales de Monseigneur Louvard, évêque du diocèse de Coutances -et-Avranches (1924-1950). L'éveque de Coutances disposait, jusqu'en 1978, d'un privilège, celui du port du pallium, réservé habituellement au pape, aux patriarches, archévêques et primats (sur le pallium, voir la statue de Saint Germain à Kerlaz : Vierges allaitantes IV : Kerlaz, les statues et inscriptions.)

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La devise est Sub tuum Maria praesidium

                      Propter opus Christi

La première partie est l'incipit d'une prière à Marie : Sous ta protection nous nous réfugions, Marie. En 1911, cette priére fut décryptée, en grec, sur un papyrus égyptien dit papyrus Rylands. En 1938, Lobels data ce document entre 250 et 280, ce qui place cette invocation comme la plus ancienne prière mariale, devançant l'Ave Maria de plusieurs siècles.

Une version latine du texte grecque donnerait ceci :Sub tuam misericordiam confugimus, Dei Genitrix ! nostras depreciationes ne despicias in necessitabus sed a perditione salva nos sola pura, sola benedicta. ( Sous ta miséricorde nous nous réfugions, Mère de Dieu ! Nos prières, ne les méprises pas dans les nécessités, mais du danger délivre-nous, seule pure, seule bénie).link La seconde devise est une citation de l'épître aux Philippiens, 2,30 : Quoniam propter opus Christi  usque ad mortem accesit, "car il s'est trouvé tout proche de la mort pour avoir voulu servir à l'oeuvre de Jésus-Christ..."

  En dessous, l'ancre de l'espérance (Spes) est un qualificatif de Marie dans les Litanies de la Vierge.

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La lancette du centre est consacrée à la Vie de Jésus.

De bas en haut : Baptême par Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain, la Cène, la Crucifixion, et le Christ en gloire.

Les armoiries sont celles du pape Pie XI (1922-1939), d'or à l'aigle de sable, parti d'argent à trois tourteaux de gueules.

 

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      Le tétramorphe réunit les quatre attributs des évangélistes qui ont repris les quatre "êtres vivants" du char de la vision d'Ezechiel. 

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       Le vitrail porte une inscription : En mémoire de l'abbé Lecomte, curé de Carolles. L'abbé Gabriel Lecomte (curé à partir de 1884) fut le premier à être inhumé en 1914 dans le nouveau cimetière que le Conseil Municipal avait créé au lieu-dit La Roque-au-Maire sur la route de Sartilly. Le curé et maître d'oeuvre pendant la mise en place des vitraux était l'abbé Milcent (1930-1935).

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La lancette de droite est consacrée au patron de la paroisse, Saint Vigor.

    Les armoiries sont celles de Mgr Grente, évêque du Mans et bienfaiteur de l'église de Carolles.

      Né le 05-05 1872 à Percy (Manche), Georges  Grente fut évêque du Mans en 1918 archevêque en 1943 et cardinal en 1953 jusqu'à son décès le 4 mai 1959. Il fut nommé en tant qu'historien et essayiste à l'Académie Française en 1936 au fauteuil 32. Ses armoiries sont  :Coupé denché : 1) d'azur à la croix recroisettée et rayonnante d'argent chargé en coeur d'une couronne d'épines de sable -2) d'or à trois bandes de gueules.

      Les devises sont Dieu aide et Notre-Dame

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                            Dux utinam exemplar

En dessous, le pélican, symbole Christique et eucharistique car il était considéré comme nourrissant ses petits de sa propre chair.

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    Saint Vigor dompte le serpent:

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Saint Vigor prie à Réviers près de Bayeux pour convertir les idolâtres :

  C'est le moment d'ouvrir à nouveau la monographie de Marius Dujardin : 

D’après les « Acta Sanctorum » des Bollandistes, VIGOR naquit à Arras d’une famille noble et pieuse . il fit de solides études sous la direction de saint Vaast ; à la fin de son adolescence, il s’enfuit de la maison paternelle en compagnie d’un jeune camarade nommé Théodomir ; tous deux se fixèrent à Reviers (à 4 km. de Bayeux), et Vigor fit des prédications aux habitants de la région. Peu à peu,  des bruits se répandirent au sujet de miracles attribués à Vigor : un enfant ressuscité, la vue rendue à des aveugles, l’ouïe à des sourds, le mouvement à des paralytiques, etc...

« Un seigneur, nommé Volusien, pria Vigor de venir dans une de ses « forêts où vivait un énorme serpent qui faisait d’affreux ravages ; Vigor  « se rendit au repaire du monstre, leva la main et fit le signe de la croix : « la  bête tomba, terrassée ; il lui mit son étole autour du cou et la remit, « ainsi  enchaînée, aux mains de Théodomir qui l’emmena et la noya. En « reconnaissance, Volusien fit don à Vigor du lieu dit « Cerisy » où « s’était  passé le miracle. Vigor y fonda un monastère et y construisit « une église (qui fut ultérieurement détruite par les Normands, mais « reconstruite par Robert 1er duc de Normandie, qui la dédia à saint « Vigor ; les sceaux de l’abbaye de Cerisy, gravés au XVIIe siècle, « représentent le miracle ».

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Le jeune Vigor est revigoré par Saint Waast évêque d'Arras.

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 III. La chapelle latérale Notre-Dame-de-la Mer coté nord.

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IV. La chapelle latérale Saint-Michel du  coté sud.

 En mémoire de la famille Delarue.

  Dans les années 1910, Mr et Mme Delarue tenaient une boucherie (Boucherie Delarue-Morel) à Carolles.

  L'invocation à Saint Michel Archange rappelle bien-entendu la présence du Mont, cher au cœur de Jacques Simon comme à celui de tous les Carollais.

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  Une fine inscription porte la date du 15 septembre 1934:

M.Dano, Noële Simon, Bouceron De Schneder Reverdy Chauffou Gustave Blanchet dit BSS ont collaboré à la réussite de ce vitrail. Priez pour eux et pour Jacques Simon. Charles Lorin.

Comme l'indique cette inscription, l'atelier a fait également appel, au moins pour cette verrière,  à Marthe Dano, première femme ayant participé à la production chez Lorin , et également mentionnée pour les cartons de trois vitraux de la collégiale Saint-Pierre de Douai en 1934 ( F. Baligand, Les vitraux de la Collégiale de Douai, Les Amis de Douai juin 2020 t.XVII n°2) ou pour le mémorial des batailles de la Marne de Dormans en 1930.

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Une autre inscription précise l'achèvement du vitrail:

  "Ce vitrail et ceux du choeur ont été terminés le 15 septembre 1934 avec la collaboration de Mlle Marthe Dano, de M. Schneider, ... Re(verd)y Chauffour Blanchet et Noële Simon Jacques Simon.

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V Le vitrail de sainte Anne par Noële Simon

dans la tour, coté sud .

Vitrail SANCTA ANNA "in mémorial Paul Labbé", sans date, signé Ch. Lorin et Gle.

  Paul Labbé : sans-doute s'agit-il du Paul Labbé dont la note nécrologique est parue dans les Annales de géographie de 1945 : né à Arpajon en 1867, il fut, après des études au lycée Michelet, des études de droit et l'obtention du diplome de l'École des Sciences Politiques, l'un des premiers français qui, parlant le russe, voyagèrent en Russie et en Asie à la fin du XIXe siècle. Explorant la Russie, la Sibérie, le Turkestan, les steppes kirghizes, la Mongolie et la Mandchourie, il procura au Museum d'Histoire Naturelle ou au Musée Guimet des documents de premier intérêt, de par sa curiosité pour le chamanisme. Il fut par la suite secrétaire de la Société géographique commerciale puis de l'Alliance Française (1919-1935). Il est l'auteur de : Les Russes en Extrème-Orient (1904), Sur les grandes routes de Russie (1905), Un bagne russe, l'île de Sakhaline ( 1905), Les Lamas de Sibérie (1909), La vivante Roumanie (1913), L'histoire d'un jeune Serbe (1918).  

Paul Labbé est décédé à Carolles en 1940 (?) ou plutôt en 1943.

 

Mme Paul Labbé fut membre du Conseil Municipal en 1953.

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Détail : Anne trinitaire. On sait (  Les vitraux de Jacques Simon de Quettreville-sur-Sienne.) que ce thème a déjà été illustré par Jacques Simon. Il est ici repris par sa fille. Deux symboles, le chandelier à sept branches en haut à droite et la croix en bas à gauche, témoignent de la place d'Anne et de Marie, pour l'Église,  dans la transition entre Judaisme et Christianisme. 

  Bien-sûr, cette Anne trinitaire renvoie aussi à celle de La Chapelle-Sur-Vire que nous avons découverte sur le vitrail des sanctuaires mariales de la Manche.

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  VI. LES VITRAUX DE LA NEF.

      En 1897, le curé avait fait réaliser six verrières peintes. Lors des travaux de 1933, trois de ces vitraux du XIXe ont été déposés et entreposés dans le grenier du presbytère ; trois verrières figuratives et un oculus sont encore en place.  Il s'agit de trois vitraux en grisaille et jaune d'argent de l'atelier Duhamel-Marette datant de 1897:

  Louis-Gustave Duhamel, formé à l'Ecole des Beaux-Arts de Rouen puis à l'atelier du maître-verrier Bernard, également à Rouen, s'associa vers 1860 à un "peintre-verrier" d'Évreux, Jean-Gabriel Marette dont il épousa la fille Marie-Adeline. Sous le nom de Duhamel-Marette, cet atelier ébroïcien devint l'un des principaux artisans de renouveau de l'art du vitrail en Normandie, actif aussi bien dans la restauration de vitraux anciens que dans la création de verrières dans le style du Moyen-Âge et de la Renaissance et sa production fut exportée bien au-delà des limites régionales. Au début du XXe siècle, un associé, Maurice Muraire prit la succession et dirigea l'atelier jusqu'à sa mort au champ d'honneur en 1914.

  L'atelier Duhamel-Marette-Muraitre à Évreux, 1844-1914, a exécuté les vitraux de très nombreuses églises de Normandie, ou en a restauré les verrières anciennes à commencer par la cathédrale du Havre ou l'Abbaye de Le Breuil-Benoît, mais aussi  à Rouen, Donville, etc...

 

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 1. Premier vitrail coté sud, venant du choeur : Sainte Famille, avec Jean-Baptiste.

Inscription : "Donné par Madame des Aigremonts".

  Blason couronné d'hermine à trois chaînes d'or et surmonté de la couronne de marquis: 

  Marius Dujardin mentionne dans son Histoire des bains de mer, qu'à la veille de la guerre de 1870, trois nouvelles villas furent construites à Carolles, dont l'une sur la Hogue du Baisier par "M. DES AIGREMONTS, propriétaire à Avranche". Par aileurs, je trouve mention de Mme Charles du Tertre des Aigremonts, demeurant maison Lechevretel en 1902 (à Avranches ?). 

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Détail, le médaillon.

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2. Deuxième vitrail coté sud : Jésus bénissant les enfants. 

Inscription : "L'enfant qui aime Jésus est et sera heureux".

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Signature du verrier :

Duhamel-Marette, peintre-verrier à Évreux".

 

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3. Vitrail du coté nord : Saint Vigor guérissant les malades.

 Inscription: " Donné par M. A. Lecomte, curé de Carolles 1897". Nous avons déjà mentionné l'abbé Gabriel Lecomte, curé de Carolles à partir de 1884, et décédé en 1914.

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VII. Autres objets remarquables :

1. Tableau : Le Mariage mystique de sainte Catherine de Sienne avec saint Sébastien.

Copie, selon le Registre paroissial 1884-1913, par Jacques Sage du tableau d'Antonio Allegri, dit Le Corrège (1489-1534) exposé au Louvre Aile Denon, Premier étage), qui date de 1526-1527. L'Enfant-Jésus, qui tient l'anneau nuptial dans la main droite, s'apprête à le glisser à l'annulaire droit de la sainte, sous le regard intéressé de saint Sébastien, dont on voit le martyr en arrière-plan. Cette scène est inspirée de la Légende Dorée de Jacques de Voragine.

  Cette peinture à l'huile encadrée daterait du XVIIIe siècle.

  On peut rapprocher cette copie de celle réalisée en 1889 par Céline de Gonzalva pour l'église de Bordère-Louron (65), et placée dans celle de St-André d'Ausillon : link .

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L'original :link, Lettres.ac-Rouen.fr : 

 

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  2. Les Fonts baptismaux.

  Ils dateraient du XIV-XVe siècle, sur un support de 1750. Granit, couvercle en bois.

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3. La statue de saint Vigor avec le dragon, Pierre, XVe :

  La statue, qui avait peut-être été cachée pendant la Révolution, a été retrouvée lors de travaux en 1933.

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4. Statue de saint Mathurin, Pierre calcaire, XVe siècle :

  Le diacre est représenté exorcisant la princesse Théodora, qui rejette la diable qui la possédait. 

 

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   La statue est accompagnée d'une petite pancarte portant ces mots : "Selon la Légende Dorée, saint Mathurin est originaire du Gâtinais au IVe siècle. Il exorcise la princesse Théodora, fille de l'empereur Maximilien. Celle-ci est représentée vomissant le diable. Il n'est pas étonnant que saint Mathurin soit invoquée contre l'épilepsie, les états d'anémie et la dépression, contre toute maladie mentale, mais encore contre le rabonissement des mégères et autres mauvaises langues."

 

  Ce "rabonnissement des mégères" a toujours fait notre bonheur. "Rabonir", c'est "bonifier, rendre meilleur", et le terme était plus souvent utilisé, comme par Balzac dans Eugénie Grandet, à propos du vin que les bonnes caves amélioraient, jusqu'à ce que Louis Réau, dans son Iconographie de l'art chrétien (1955) ne l'applique aux talents de saint Mathurin à l'égard des méchantes femmes. Quand aux "mégères", femmes acariâtres et méchantes, elles englobaient les mauvaises épouses, les belles-mères ou les belles-filles, ce qui laisse à penser que nombreux sont ceux qui souhaitaient invoquer le saint à l'intention d'une parente proche...

  On sait en général que Mathurin est natif de la commune de Larchant, et qu'après sa conversion au christianisme, il  fut ordonné prêtre par l'évêque Polycarpe. Il développa vite un don particulier pour chasser les démons des possédés et hystériques. Lorsqu'à Rome, tous les éxorcistes s'avérèrent incapable de soigner  Théodora de sa folie, et que le démon lui-même, lors d'une séance, eut déclaré "Je ne sortirai point, si Mathurin le sénonais ne me chasse ; et c'est lui qui délivrera le peuple romain de la pestilence présente", on convoqua le saint. Il imposa les mains, fit avaler une cuillère d'huile, et Théodora fut guérie.

  Mais ce que l'on connaît moins, c'est Saint Pipe. Le compagnon de Mathurin, un simple diacre qui accéda à la sainteté après la mort du saint exorciste  pour avoir ramené le corps de son ami de Rome à Larchant. Lui-même mourût le 2 octobre 306. On ne le prie pas assez. 

 

 

Carolles, baie nord, trois sanctuaires : Notre-Dame-sur-Vire (La Chapelle-sur-Vire), Notre-Dame-du Vœu (Cherbourg-Octeville), Notre-Dame-de-Lihou (Granville).

Carolles, baie nord, trois sanctuaires : Notre-Dame-sur-Vire (La Chapelle-sur-Vire), Notre-Dame-du Vœu (Cherbourg-Octeville), Notre-Dame-de-Lihou (Granville).

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 22:33

             Église de Quettreville-sur-Sienne

              Les vitraux de Jacques Simon

 

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VOIR AUSSI

Liste de 200 articles sur les vitraux.

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Ces vitraux datent de 1949, ils relèvent de la campagne de reconstruction du patrimoine religieux après les destructions de la Seconde Guerre Mondiale.

  Ils sont consacrés à trois thèmes différents :

  • La légende de Sainte Agathe.
  • Sainte Anne.
  • Les sept sacrements et les sept péchés capitaux.

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I. La légende de sainte Agathe.

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Ste Agathe refusant d'adorer les faux dieux est martyrisée sur les ordres de Quincianus.

  Il est amusant de constater la ressemblance de la légende de sainte Agathe, rapportée par la Légende Dorée de Jacques de Voragine, avec celle de Sainte Barbe Vierges allaitantes VII : Chapelle de Lannelec à Pleyben, Ste Barbe. . Comme elle, Agathe vécut au IIIe siècle dans une famille noble, comme elle, la jeune fille était très belle et refusait de se marier pour consacrer sa virginité au nouveau dieu, au monothéisme trinitaire de la religion chrétienne. Mais au lieu de se passer au Liban actuel, l'histoire se déroule en Sicile, à Catane, et Agathe y est courtisé par le proconsul Quintien. Devant son refus, Quintien l'envoie dans un lupanar dans la tenancière Aphrodisie est chargée, en vain, de la faire renoncer à ses croyances ; la jeune fille est opiniâtre, et le proconsul la jette en prison et la fait torturer, les bourreaux lui arrache les seins à l'aide de  tenailles, mais l'apôtre Pierre vient en personne la visiter dans sa cellule et guérir ses blessures ! "elle se trouva guérie par tout son corps et sa mamelle était rétablie en sa poitrine ". Cela déplut à Quintien qui donna l'ordre de parsemer la place de pots cassés, que sur ces tessons on répandit des charbons ardents puis qu'on la roulât toute nue dessus. "Je vais voir si le Christ te guérira !".

  Mais à ce moment survint un terrible tremblement de terre ; deux conseillers sont écrasés sous les ruines du palais, et le peuple se révolte et dit que le ciel se venge de l'extrême cruauté avec laquelle Agathe est torturée. Ramenée dans sa prison, Agathe pousse un grand cri et meurt, "vers l'an du Seigneur 253, sous l'empire de Dèce.  Quintien compte faire l'inventaire des richesses de la Sainte pour s'en emparer, mais "deux de ses chevaux prirent le mors au dents et se mirent à ruer ; l'un le mordit et l'autre le frappa du pied et le fit tomber dans un fleuve, sans qu'on pût jamais retrouver son corps."

 

Depuis, elle est fêtée le 5 février : on verra ici que ce n'est pas un hasard :   8 février : premier papillon ! ou le réveil de l'Ours . On l'invoque pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et des incendies.Les nourrices la prient de leur accorder beaucoup de lait.

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 1.  Les seins de Sainte Agathe :

 

 

 "Alors le consul la fit jeter en prison, parce qu'elle le confondait publiquement par ses discours. Elle y alla avec une grande liesse et gloire, comme si elle fût invitée à un festin ; et elle recommandait son combat au Seigneur. Le jour suivant, Quintien lui dit : "Renie le Christ et adore les dieux" Sur son refus, il la fit suspendre à un chevalet et torturer. Agathe dit : "Dans ces supplices, ma délectation est celle d'un homme qui apprend une bonne nouvelle, ou qui voit une personne longtemps attendue, ou qui a découvert de grands trésors. Le froment ne peut être serré au grenier qu'après avoir été  fortement battu pour être séparé de sa balle ; de même mon âme ne peut entrer au paradis avec la palme du martyre que mon corps n'ait été déchiré avec violence par les bourreaux." Quintien en colère lui fit tordre les mamelles et ordonna qu'après les avoir longtemps tenaillées on le lui arrachât. Agathe lui dit : "Impie, cruel et affreux tyran, n'as-tu pas honte de mutiler dans une femme ce que tu as sucé toi-même dans ta mère ? J'ai dans mon âme des mamelles toutes saines avec lesquelles je nourris tous mes sens ; et que j'ai consacrées au Seigneur dès mon enfance". Et toc !

Jacques de Voragine, Légende Dorée, 

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2. Agathe secourue par Saint Pierre :

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3. "Ste Agathe menacée de nouveaux supplices, la ville de Catane est détruite par un tremblement de terre.

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4. "Les habitants de Catane sauvent leur ville en présentant devant les flammes le voile de Ste Agathe.

"Un an après, vers le jour de la fête de  sainte  Agathe, une montagne très haute qui est près de la ville [l'Etna] fit éruption et vomit du feu qui descendait comme un torrent de la montagne, mettait en fusion les rochers et la terre, et venait avec impétuosité sur la ville. Alors une multitude de païens descendirent de la montagne, coururent au sépulcre de la sainte, prirent le voile dont il était couvert et le placèrent devant le feu. Le jour du martyre de cette vierge le feu s'arrêta subitement et ne s'avança pas." (Légende Dorée)

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5. "Un ange suivi de cent enfants apporte une inscription lors de la sépulture de Ste Agathe."

 "Au moment où les fidèles ensevelissaient son corps avec des aromates et le mettaient dans le sarcophage, apparut un jeune homme vêtu de soieries, accompagné de plus de cent autres hommes fort beaux, ornés de riches vêtements blancs, qu'on avait jamais vu dans le pays ; il s'approcha du corps de la sainte, à la tête de laquelle il plaça une tablette de marbre ; après quoi il disparut aussitôt. Or, cette tablette portait cette inscription : "Âme sainte, généreuse,honneur de Dieu, et libératrice de sa patrie."  (Légende Dorée)

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      6. "Des chevaliers normands revenant de Sicile rapportent à Quettreville le culte de Ste Agathe."

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      II. Ste Anne

1 "Ste Anne et son époux St Joachim présentent au temple la Vierge Marie "

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      2. Groupe  de Sainte Anne trinitaire.

Sainte Anne tient comme un enfant la Vierge Marie qui tient elle-même un Enfant Jésus minuscule, mais auréolé et ouvrant les bras en croix : par similitude avec la Trinité divine, ces trois personnages constituent la Trinité humaine*.

On trouve ces groupes représentés en sculpture dans le Finistère, où la moyenne vallée de l'Aulne en offre des témoignages dans la chapelle Notre-Dame de Tréguron en Gouezec, Vierges allaitantes I : N.D de Tréguron à Gouezec, la chapelle et ses saints., mais aussi dans la chapelle Notre-Dame de Châteaulin, dans l'église du Vieux Bourg en Lothey, dans celle de Saint-Thois, de Chateauneuf du Faou, dans la chapelle Sainte-Anne de Daoulas ou en l'ossuaire de Saint-Hernin, en la chapelle de la  Madeleine de Moustoir en St Goazec.**.

  Plus loin, c'est en Belgique, en pays mosan, qu'on peut voir à l'église Saint-Willibrord de Maamechelen ou à l'église Saint-Antoine de Oosthoven des Trinités humaines.

Citons aussi : de très nombreux exemples ici : link

 ou bien :http://culture-religieuse-sainte-anne.over-blog.com/pages/Sainte_Anne-4399574.html

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Ailleurs, comme en Sainte-Marie du Menez-Hom, elle est représentée seule, tenant un livre en attribut, ou encore accompagnée de Sainte Marie à qui elle enseigne la lecture des Saintes Écritures.

* L. Reau, Iconographie de l'art chrétien, Paris, 1955-1959, tII, p. 146-159.

** Guy Leclerc, Groupe de Sainte Anne trinitaire, Bull. Société Arch. Finist 1991, pp 150-154.

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      Châteaulin, chapelle Notre-Dame :

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Chapelle Notre-Dame de Trèguron à Gouezec :

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Daoulas, chapelle Sainte-Anne:  La chapelle Sainte-Anne à Daoulas.

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L'église Notre-Dame à Chateauneuf du Faou :  L'église Saint-Julien et Notre-Dame à Châteauneuf du Faou.

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      III. Les sacrements.

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      Les péchés capitaux :

  en verre gravé :

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V. Statue de Saint Gaud :

 

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   VI.   Le peintre Jacques Simon

      Jacques Roger Simon est un peintre-paysagiste, orientaliste, aquarelliste, aquafortiste, lithographe, illustrateur et cartonnier français né à Paris le 21 novembre 1875 et décédé à Carolles (Manche) en 1965. Il a vécu la fin de sa vie, jusqu'à 90 ans, dans son atelier carollais de "la Bellengerie"* situé dans la rue qui porte désormais son nom. 

* du nom de son épouse Isabelle Bellenger, fille du graveur sur bois Albert Bellenger

 

 Fils du peintre orientaliste reconnu Ernest Simon, et lui-même élève de Bouguereau et de Gabriel Ferier, de Cotte et Maignan, de l'académie Julian et de l'école des Beaux-Arts de Paris, il acréé les vitraux de l'église de Carolles et de celle de Marquillies (Nord).

  A Carolles, il est connu comme peintre de la nature, du bocage normand, il figure parmi la quarantaine d'artistes de la Vallée des Peintres et il est réputé pour ses peintures et aquarelles du Mont Saint-Michel, pour les lithographies illustrant les livres qui évoquent le Mont, Granville, Carolles ou l'Avranchin, ou qui traitent, comme Les belles foires de la Manche ou La Manche vue par les écrivains, du département entier. Il illustre bien-sûr le livre Carolles, Manche de 1949, Une journée au Mont (1950), 

 Peintre normand ?  Jean de La Varende en était convaincu, mais ce serait un erreur d'oublier sa valeur de peintre orientaliste, épris de la Kabilie. Il visite l'Espagne et Tanger en 1901, la Tunisie en 1903, Abd-el-Tif et l'Algérie en 1908, le Maroc après 1918. En 1928 en Algérie il est un admirateur de Marquet. Il fut membre de la Société des peintres orientalistes français.

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  Sa fille et élève Noële Simon (1916-2005) est l'auteure du vitrail de Sainte Anne pour l'église de Carolles.

Source :http://memoiredesartistes.free.fr/Dictionnaire.htm

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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