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3 octobre 2020 6 03 /10 /octobre /2020 20:23

 Les vitraux du XVIe siècle de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux (35).  I. La maîtresse-vitre (1539-1541) de la Crucifixion et de l'Extase de Marie-Madeleine.

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Voir sur cette église :

 

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N.B : la version en allemand de l'encyclopédie Wikipedia consacre un article et 4 photos à ce vitrail, dans le cadre de sa catégorie "Vitraux du département d'Ille-et-Vilaine". Mais la description de référence est celle de Gatouillat et Hérold 2005.

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LA MAÎTRESSE-VITRE OU BAIE 0 (Gilles de la Croix-Vallée, 1539-1541).

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Cette verrière d'axe haute de 6,40 m de haut et 3,70m de large comporte 5 lancettes et un tympan de 11 ajours.

 

Elle a succédé à une première verrière, peut-être contemporaine de la construction du chœur avant le milieu du XVe siècle, et qui avait été restaurée entre 1516 et 1518 par Thomas Faverie, peintre verrier de Vitré.

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La verrière actuelle résulte  d'une donation à la collégiale par Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine, qui, après ou en même temps qu'ils dotaient l'église de 54 stalles, et avant d'y commander vers 1551 leur tombeau dans le chœur, commandèrent un ensemble de verrières. Les comptes de fabrique  de 1539-1541 font connaître le versement d'une  quarantaine de livres en trois paiements à   l'ymagier, painctre et vitrier Guillequin, que Gatouillat et Hérold identifient comme étant Gilles de la Croix-Vallée, installé à Vitré, et également actif à Louvigné-de-Bais (Transfiguration et Résurrection) pour les mêmes donateurs.  La participation du chapitre à la commande de verrières entre 1538 et 1550 est attestée par les comptes de la fabrique : Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, série 1 G 456. H. COUZY, « Collégiale La Madeleine… » p. 69.  Guyon Collin, associé de Gilles de la Croix-Vallée à Louvigné, reçut d'ailleurs vingt sol à Champeaux en 1545 pour des travaux non identifiés.

 

Jusqu'à leur destruction pendant la Révolution, les armes des donateurs et de leurs ascendants se voyaient sur les lancettes latérales au dessus de leur portraits, comme le rapporte le maître vitrier Collin, de Vitré, dans un procès verbal de 1716 établi pour la prise de possession de la seigneurie d'Espinay. Elle était disposée sur trois registres et sous les armes pleines d'Espinay,  répétées, figuraient celles de Simon II , grand chambellan de Bretagne et de Marguerite de Chateaubriand (vivant vers 1430), de Guy Ier et d'Ysabeau Gouyon (fin du XVe), de Richard marié en 1435 à Béatrice de Montauban, et enfin celles des donateurs.

En 1880, un atelier  a réalisé les ornements placés dans les lancettes latérales tout en conservant les parties originales qui subsistaient après la destruction des armoiries.

Entre 1908 et 1913, l'atelier parisien d' Emmanuel et Charles Tournel restaurèrent l'ensemble des fenêtres de l'église. Plus récemment est intervenu Hubert de Sainte-Marie, entre 

Elle a été restaurée en 2016 par l'atelier Helmbold de Corps-Nuds (35) avec doublage de protection de la verrière, Olivier Weets étant architecte en chef des Monuments historiques.

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La verrière est dissimulée, dans sa partie basse et centrale, par une grande statue dont il est très difficile de se dégager pour observer la scène, pourtant capitale dans l'ancienne collégiale de la Madeleine, de l'Extase de Marie-Madeleine à Sainte-Baume, un thème précieux par sa rareté.

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LES POINTS FORTS.

1. Un nouvel exemple du mécénat de Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine (les stalles après 1530, leur tombeau après 1551), représentés en donateurs.

2. l'Extase de Marie-Madeleine, sujet iconographique rare, très précoce en peinture, et unique sans doute en vitrail. Un dossier y sera consacré en annexe.

3. Une grande Crucifixion centrale sur trois lancettes, disposition en rupture avec l'art des vitraux mais qui apparaît en même temps en Finistère dans ce deuxième quart du XVIe siècle.

4. Au tympan, une Trinité Souffrante au centre du chœur des anges en cercles colorés.

5. Dans les lancettes périphériques, deux panneaux de la Première Renaissance bretonne avec les monogrammes G & L des donateurs reliés par des lacs d'amour (comme sur leur tombeau et les boiseries de la porte de sacristie). 

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE TYMPAN

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Cet ensemble, bien conservé malgré quelques pièces remplacées, montre dans la mouchette sommitale la Trinité souffrante. Celle-ci domine une série de sept cercles concentriques d'anges orants, successivement blanc et or, rouge, bleu, vert, orangé et bleu.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'élément sommital est une Compassion du Père : Dieu le Père, barbu, couronné, assis sur un trône devant un drap d'honneur bleu damassé, vêtu d'un manteau rouge sur une tunique  bleue, est accompagné par la colombe de l'Esprit, posée sur son épaule droite.

Il tient sur ses genoux le Fils, déposé de la Croix, dans un suaire, dans la posture commune aux Pietà.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le premier cercle est jaune, avec les anges (verre gravé) en blanc, mains jointes ou bras croisés.

Le deuxième cercle est rouge, le troisième est bleu, et les anges y tournoient, allongés dans le sens du cercle : ils y sont peints à la grisaille.

Cette représentation évoque fortement la manière propre à l'atelier tourangeau de Jean Fouquet et ses successeurs, où les anges sont peints en camaieu d'or sur le fond bleu, rouge, etc. Plusieurs exemples peuvent être trouvés en ligne, comme La Toussaint des Heures d'Etienne Chevalier par Jean Fouquet (aujourd'hui à Chantilly).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d%27heures_d%27%C3%89tienne_Chevalier#/media/Fichier:La_Trinit%C3%A9_et_tous_les_saints.jpg

Un autre exemple est celui-ci :

Maître du retable Beaussant de la cathédrale d'Angers (vers 1480-1490), Le Louvre:

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/maitre-du-retable-beaussant_la-trinite_rehauts-d-or_parchemin_peinture-sur-papier-2ace0e2a-6217-4884-9f0f-6bdade1a2b73

Mais on peut trouver ces légions d'anges en  nuées concentriques ici même, à Champeaux, sur la verrière de la Pentecôte, réalisé vers 1529 et attribué à Jean Adrien.

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La Pentecôte (1529), baie 8, collégiale La Madeleine de Champeaux. Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'ensemble coloré en arc en ciel fonctionne comme un tourbillon lumineux aspirant le regard, et peut-être l'âme, certes vers la souffrance d'un père, mais, par cette expérience, vers le divin.  

J'aurais dû terminer par ce tympan, puisque cette Trinité souffrante est placée au dessus de la Crucifixion.

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Chaque cercle s'élargit obligatoirement, et dans le dernier, en bleu, les anges ne sont plus alignés en rang ou en bancs, mais réunis par groupes de trois  à six, tournés vers le centre.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES LANCETTES.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : EXTASE DE MARIE-MADELEINE À LA SAINTE-BAUME, CONTEMPLÉE PAR GUY D'ESPINAY ET LOUISE DE GOULAINE.

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Tout le registre inférieur est réuni sous un élément architectural formé essentiellement d'une longue architrave en faux marbre rythmé d'anges tenant des guirlandes. Au centre, le massif de la Sainte-Baume atteint par son sommet  — pour ce qu'on peut en voir derrière la statue — cette architecture.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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1°) Les donateurs.

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a) Louise de Goulaine à gauche.

Il manque la partie inférieure.

Louise de Goulaine, épouse de Guy III d'Espinay depuis 1528, et veuve en 1551,  et qui décéda le 8 février 1568 à Champeaux où elle fut inhumée. Elle figure ici  sous un haut dais de velours vert à glands d'or et tenant son livre de prières, et (a priori) agenouillée. 

Le dais ressemble à des baldaquin avec un ciel de lit  (détail d'un pan retroussé et suspendu dans une poche).

Elle est accompagnée par un abbé portant l'habit franciscain, et par une femme jeune vêtue d'un manteau bleu à fermail, et portant un vase ; cette dernière semble jeter un coup d'œil en passant. Ils ne sont pas nimbés. Les visages sont restaurés. À la différence des solides conventions régissant les figures de donation des vitraux du XVIe,  ou, pour ce couple, de la baie 4 (v.1540)  de Louvigné-les-Bais — où Louise est présentée par saint Louis —, ces personnages ne sont pas  des saints patrons présentant les seigneurs, mais ils semblent s'intégrer dans la scène centrale. Il n'y a pas de coupure entre la scène de donation et la scène sacrée, qui sont réunis par le même ciel et le même portique. Comment les identifier ? Il est peu probable que Louise de Goulaine soit  figurée avec son confesseur, par exemple, et sa suivante. 

Une hypothèse plus complexe peut se rapporter à la légende de Marie-Madeleine, à son iconographie, et à celle de Marie l'Egyptienne (qui s'y fond) dans laquelle c'est un prêtre ou abbé qui assiste miraculeusement au transport de la sainte par les anges. On peut penser aussi à Jean Cassien, abbé de Saint-Victor, ou à un abbé cassianiste (Jean Cassien aurait découvert les restes de sainte Madeleine et en aurait confié les reliques à la communauté de Cassianistes qu'il avait fondé au Ve siècle à Saint-Maximin. Les tombeaux de Marie-Madeleine et de saint Maximin ont été redécouverts au XIIIe siècle.

Louise de Goulaine ou Guy III d'Espinay se sont-ils rendus en pèlerinage à Sainte-Baume ? Cela n'est pas relaté, mais ces proches de la cour royale ou leurs parents (Guy II fut échanson d'Anne de Bretagne, et Christophe de Goulaine fut gentilhomme ordinaire de la chambre de Louis XII et François Ier) ont pu y accompagner les rois et reines. 

En 1503, Anne de Bretagne alla à Sainte-Baume et fit modifier la chasse contenant le crâne de Marie-Madeleine pour la montrer soulevée par quatre anges, par dévotion pour la légende du Transport angélique de la sainte. 

 

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Chasse du chef de Marie-Madeleine, in Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence, 1818, p. 1031

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En 1516, François Ier se rendit à Sainte-Baume accompagnée de Claude de France, de Louise de Savoie, de Marguerite de Navarre, et d'un grand nombre de seigneurs.

En 1533, Eléonore d'Autriche effectua le pèlerinage à Sainte-Baume. Henri II et François II renouvelèrent les privilèges des moines de Saint-Maximin.

[notons aussi que le dominicain espagnol Vincent Ferrier  mort le 5 avril 1419 à Vannes (Bretagne), très apprécié à la cour ducale de Bretagne et qui avait prêché cette province,  a consacré son sermon de 1407 à Marie-Madeleine , disant qu’à l’heure des vêpres,  les anges élevaient Madeleine en chantant : « Dans son trésor, le roi a placé la drachme perdue ; la pierre précieuse, tirée de la fange, étincelle au soleil radieux. » Un autre saint, Bernardin de Sienne, a décrit les sept délices des élévations de Madeleine.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La donatrice est vêtue d'une robe de drap rouge à encolure carrée et à manches rapportées courtes, à taillades, au dessus d'une chemise fine à col court et frisé.

Un collier en or est sculpté de deux motifs, le croissant et le losange.

Sa coiffure est une coiffe rouge, au dessus d'un premier bonnet à bordure dorée perlée, et d'un voile translucide (en lin ?) également perlé. Cette coiffure correspond à la "coiffe bretonne" mise à la mode par Anne de Bretagne et qui superpose le béguin, le "ruban" ou second bonnet, et le "chaperon", le plus souvent noir.

https://annedebeaujeu.fr/index.php/2019/09/10/reconstitution-dune-coiffe-noble-1490-1520/

Anne de Bretagne et plus encore  Claude de France, fille d'Anne de Bretagne et reine de 1515 à 1524 (donc avant la réalisation de ce vitrail) portait une coiffe repoussée en arrière et dévoilant la chevelure temporale, divisée par une frange.

La date présumée de ce vitrail, en 1539, correspond au règne de François Ier et d'Eléonore de Habsbourg, reine de 1530 à 1547. Le portrait de la reine en 1529 montre l'encolure carré, les taillades ou crevés (apparus vers 1525), et une coiffe encore plus repoussée en arrière  et devenant plus discrète. Le portrait conservé à Chantilly (RMN)  date de 1530.

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89l%C3%A9onore_de_Habsbourg#/media/Fichier:Joos_van_Cleve_003.jpg

https://www.photo.rmn.fr/archive/06-510701-2C6NU0BMN6LY.html

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La comparaison avec les portraits présumés de Louise de Goulaine sculptés sur les boiseries des stalles (entre 1528 et 1550) est intéressante (ils accompagnent ses armoiries), mais doit tenir compte des licences de l'artiste qui idéalise son modèle et le conforme aux médaillons italiens faisant référence.

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Jouée nord des stalles de Champeaux. Photographie lavieb-aile.

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Allégorie, ou portrait idéalisé de Louise de Goulaine, boiserie de la collégiale de Champeaux (1528-1550). Photo lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le donateur Guy III d'Espinay.

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Le seigneur d'Espinay est ici mains jointes, probablement agenouillé, et tourné vers la scène centrale qu'il fixe. Il est barbu, asse jeune, et vêtu d'un pourpoint orangé.

Derrière lui, une jeune femme coiffée d'un voile tient un vase (Sainte Marie-Madeleine ???), devant un homme blond. Aucun d'eux n'est nimbé.

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Comparaison avec la baie 4 — restituée — de Louvigné-de-Bais (1540) :

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Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine en donateurs de la baie 4 de Louvigné-de-Bais (1540). Photographie lavieb-aile.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'EXTASE DE MARIE-MADELEINE.

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Cette scène qui occupe le registre inférieur des trois lancettes centrales ne peut se découvrir que panneau par panneau en se déplaçant à droite et à gauche de la fâcheuse statue.

Si nous pouvions l'observer du haut d'un échafaudage, nous verrions la sainte allongée sur le coté mais en appui sur le coude droit, la tête levée, les yeux ouverts, le buste nu (seulement couvert par les longs cheveux blonds qui sont un de ses attributs) et le bas du corps couvert par un manteau ou une couverture rouge bordeaux. Elle tient un livre dans sa main droite, indiquant que sa lecture vient de lui inspirer une vision céleste. La main gauche réunit quelques mèches de cheveux pour cacher partiellement sa poitrine.

Elle est entourée d'une quantité d'anges, dont certains la soutiennent et la soulèvent à la tête et aux pieds, tandis que d'autres, en duo ou trio, entonnent des cantiques. Ils portent des manteaux et des robes colorées, parfois damassés, avec quelques manches à crevés témoignant de la mode Renaissance. Les expressions des visages des chanteurs sont vivantes et bien observées. Quelques angelots nus se mêlent à l'assemblée.

Le regard de la sainte est dirigé vers une scène en troisième lancette (la plus cachée) où se voit, dans une grotte à proximité d'une masure, sa propre lévitation, debout, enveloppée dans un manteau rouge, soulevée par six anges.

Un amas de rochers (grisaille et jaune d'argent) forment la grotte du massif de  la Sainte-Baume, où, selon la Légende Dorée chap. 45, Marie-Madeleine s'est retirée en ermite après avoir débarquée avec son frère Lazare et sa sœur Marthe aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle y mène alors une vie solitaire de pénitence (c'est une ancienne pécheresse) et de contemplation.

Voici le texte de Jacques de Voragine (XIIIe siècle), dans la traduction et adaptation de Teodor de Wyzewa en 1910 :

 

"Cependant Sainte Marie-Madeleine, désireuse de contempler les choses célestes, se retira dans une grotte de la montagne, que lui avait préparée la main des anges, et pendant trente ans elle y resta à l’insu de tous. Il n’y avait là ni cours d’eau, ni herbe, ni arbre ; ce qui signifiait que Jésus voulait nourrir la sainte des seuls mets célestes, sans lui accorder aucun des plaisirs terrestres. Mais, tous les jours, les anges l’élevaient dans les airs, où pendant une heure, elle entendait leur musique ; après quoi, rassasiée de ce repas délicieux, elle redescendait dans sa grotte, sans avoir le moindre besoin d’aliments corporels.

Or, certain prêtre, voulant mener une vie solitaire, s’était aménagé une cellule à douze stades de la grotte de Madeleine. Et, un jour le Seigneur lui ouvrit les yeux, de telle sorte qu’il vit les anges entrer dans la grotte, prendre la sainte, la soulever dans les airs et la ramener à terre une heure après. Sur quoi le prêtre, afin de mieux constater la réalité de sa vision, se mit à courir vers l’endroit où elle lui était apparue ; mais, lorsqu’il fut arrivé à une portée de pierre de cet endroit, tous ses membres furent paralysés ; il en retrouvait l’usage pour s’en éloigner, mais, dès qu’il voulait se rapprocher, ses jambes lui refusaient leur service. Il comprit alors qu’il y avait là un mystère sacré, supérieur à l’expérience humaine. Et, invoquant le Christ, il s’écria : « Je t’en adjure par le Seigneur ! Si tu es une personne humaine, toi qui habites cette grotte, réponds-moi et dis-moi la vérité ! Et, après qu’il eut répété trois fois cette adjuration, Sainte Marie-Madeleine lui répondit : « Approche-toi davantage, et tu sauras tout ce que tu désires savoir ! ». Puis, lorsque la grâce du ciel eut permis au prêtre de faire encore quelques pas en avant, la sainte lui dit : « Te souviens-tu d’avoir lu, dans l’évangile, l’histoire de Marie, cette fameuse pécheresse qui lava les pieds du Sauveur, les essuya de ses cheveux, et obtint le pardon de tous ses péchés ? ». Et le prêtre : « Oui, je m’en souviens ; et, depuis trente ans déjà, notre sainte Eglise célèbre ce souvenir ». Alors la sainte : « Je suis cette pécheresse. Depuis trente ans, je vis ici à l’insu de tous ; et tous les jours, les anges m’emmènent au ciel, où j’ai le bonheur d’entendre de mes propres oreilles les chants de la troupe céleste. Or, voici que le moment est prochain où je dois quitter cette terre pour toujours. Va donc trouver l’évêque Maximin, et dis-lui que, le jour de Pâques, dès qu’il sera levé, il se rende dans son oratoire : il m’y trouvera, amenée par les anges ». Et le prêtre, pendant qu’elle lui parlait, ne la voyait pas, mais il entendait une voix de suavité angélique.

Il courut aussitôt vers saint Maximin, à qui il rendit compte de qu’il avait vu et entendu, et, le dimanche suivant, à la première heure du matin, le saint évêque, entrât dans son oratoire, aperçut Marie-Madeleine encore entourée des anges qui l’avaient amenée. Elle était élevée à deux coudées de terre, les mains étendues. Et, comme Saint Maximin avait peur d’approcher, elle lui dit : « Père, ne fuis pas ta fille ! ». Et Maximin raconte lui-même, dans ses écrits, que le visage de la sainte, accoutumé à une longue vision des anges, était devenu si radieux, qu’on aurait pu plus facilement regarder en face les rayons du soleil que ceux de ce visage. Alors l’évêque, ayant rassemblé son clergé, donna à Sainte Marie-Madeleine le corps et le sang du Seigneur ; et, aussitôt qu’elle eut reçu la communion, son corps s’affaissa devant l’autel et son âme s’envola vers le Seigneur. Et telle était l’odeur de sa sainteté, que, pendant sept jours, l’oratoire en fut parfumé. Saint Maximin fit ensevelir en grande pompe le corps de la sainte, et demanda à être lui-même enterré près d’elle, après sa mort."

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L'analyse de ce texte, et de ceux qui en sont la source, montre qu'il y a plusieurs scènes :

- durant sa retraite de 30 ans près d'Aix-en-Provence dans une grotte du massif de Sainte-Baume [sainte grotte en provençal], Madeleine est transportée sept fois par jours (heures canoniales) par les anges  au sommet de la montagne,  où elle entend le concert angélique de louanges. Il y a donc un transport angélique et une audition spirituelle. Ce sommet, nommé "Saint-Pilon"

-Un prêtre du voisinage, dans un rêve, a la vision par un tiers de ce transport angélique de Madeleine. La sainte lui révèle son identité. 

-Saint Maximin, l'un des 72 disciples de Jésus et premier évêque d'Aix, assiste à une lévitation de Madeleine entourée d'anges.

-Huit jours avant sa mort, sa sœur Marthe entendit le chœur des anges qui emportaient l' âme de Marie-Madeleine au Ciel (Légende Dorée Chap. 104).

 

Je  trouve la relation de ce récit dans la Légende dorée traduite par Jean de Vignay et copiée en 1404 (BnF fr. 414 , au folio 206r et suivants, dans une version en moyen français bien plus savoureuse et émouvante.

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La scène peinte à Champeaux montre bien le transport par les anges (Madeleine est soulevée et portée), ainsi que le concert spirituel, et  la lévitation reportée en hauteur et en plus petit comme un autre temps du récit.

 

On trouvera en annexe une discussion qui montre que cette "Extase de Marie-Madeleine" est rarement peinte avant cette peinture de Champeaux. Je la trouve sur 2 enluminures (XIV et XVe siècle), sur un panneau d'Aix-la-Chapelle) de la fin du XVe, et sur une gravure de Cranac'h en 1506. Je n'en ai trouvé aucun exemple  en peinture sur verre avant la période moderne. L'intérêt exceptionnel de ce thème justifierait de plus amples investigations.

N.B : voir les belles photos de Stéphane Mahot sur Flickr, qui donnent un meilleur aperçu de cette scène.

 

 

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Vue partielle de la partie gauche.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Vue partielle de la partie droite.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La lévitation de la sainte .

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Deux anges en adoration sur des nuages.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le concert angélique.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE REGISTRE SUPÉRIEUR. LA CRUCIFIXION (lancettes B, C et D).

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J'ai présenté ces grandes Crucifixions qui font leur apparition dans le vitrail breton au second quart du XVIe siècle ici :

http://www.lavieb-aile.com/2020/08/la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-guimiliau.html

Elle prend place ici sous trois dais à angelots tenant des guirlandes.

Bien que d'un style différent des Crucifixions finistériennes issues de l'atelier quimpérois, elle en reprend les éléments principaux (qui se retrouvent d'ailleurs dans les enluminures et peintures).

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Au centre, le Christ en croix, dont le sang est recueilli dans des calices par trois anges hématophores. Les jets de sang sont rendus par des verres rouges très minces et longs, ce qui souligne l'importance de leur représentation à une époque où la dévotion du Précieux Sang est grande. Elle est d'autant plus grande à la collégiale de La Madeleine  que le grand modèle de cette dévotion est Marie-Madeleine, toujours figurée au pied de la croix qu'elle étreint, contemplant l'écoulement qui rejoint les pieds sanguinolents, et la terre.

La même dévotion s'exprime par le détail très visible ici (sur la lancette de gauche) de Longin, qui transperce le flanc droit du Christ :nous le voyons mettre la main devant ses yeux, rappelant la légende par laquelle, atteint par le sang ruisselant le long de la lance, il fut guéri d'un trouble de la vue.

On remarquera que la croix est un tronc écoté, reprenant la symbolique de la croix-arbre.

En dessous du Christ, et du ciel hérissé de lances et d'étendards rouges à aigle bicéphale noirs, la foule associe les soldats, un centurion sur son cheval et les dignitaires Juifs, ou Pharisiens.

Marie-Madeleine est richement coiffée et vêtue, et témoigne par son élégance, et sa compassion parfois éplorée de la tradition iconographique qui va de plus en plus céder la place au personnage  de la Madeleine pénitente et retirée presque nue à Sainte-Baume, ou de la Madeleine méditant sur la Mort.

 

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le Bon larron est ici montré crucifié, mais et pieds cloutés (et non bras liés sur la traverse et jambes liées ou fléchies, en Finistère). Il a rendu l'âme, qu'un ange emporte vers les Cieux.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Autre détail, outre la hallebarde, celui d'un homme monté sur une échelle. Juste en dessous, Longin la main droite sur les yeux.

En dessous, Jean et deux  Saintes Femmes (Marie-Salomé ou Marie-Jacobé) soutiennent Marie en pâmoison. Mais on s'étonne que Jean soit ici barbu.

La Sainte Femme qui est au premier plan pourrait, par son élégance, être aussi Marie-Madeleine ; quoiqu'il en soit, son habillement et sa coiffe se rapprochent de ceux de Louise de Goulaine.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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En lancette D, l'âme du Mauvais Larron est emportée par un diable.

Sous la croix, un cavalier très expressif, bouche ouverte, l'index levé vers le Christ, est le Bon Centenier qui s'esclame Vere Filius Dei erat iste, "celui-ci était vraiment le Fils de Dieu".

Sa barbe, sa toque de velours rouge orné d'un médaillon d'or, sa veste damassée d'or et aux manches à crevés en font un portrait des nobles cavaliers sous François Ier .

Au sol, l'inévitable chien blanc (ici plutôt caramel), rarement omis de ces Crucifixions.

 

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES PANNEAUX LATÉRAUX : LE CHIFFRE DES DONATEURS.

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Parmi les panneaux latéraux, deux sont d'origine et portent les initiales G et L reliées par des lacs d'amour. Le G de Guy et le L de Louise sont ainsi reliées sur le tombeau des époux à gauche du chœur (Delespine 1551) ou sur les boiseries encadrant la porte de la chapelle sud, associées à leurs armoiries.

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LES TÊTES DE LANCETTE.

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Il est possible de reconnaître dans des édicules à colonnes, coquilles et putti un roi et deux prophètes (Enoch et Élie selon Brune 1846) .

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Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

Maîtresse-vitre (1539-1541) de l'ancienne collégiale La Madeleine de Champeaux. Photographie lavieb-aile août 2020.

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ICONOGRAPHIE DE L'EXTASE DE MARIE-MADELEINE.

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A. Enluminure.

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 — BnF latin 757 f. 343vMissale et horae ad usum Fratrum Minorum. 1301-1400 origine italienne

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8470209d/f690.item

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BnF latin 757 f. 343vMissale et horae ad usum Fratrum Minorum. 1301-1400 Droits Gallica BnF

 

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— Arsenal ms 661 Res f. 153v (détail). Scènes de la légende provençale de Marie Madeleine Évangéliaire à l’usage d’Amiens 1489-1490 Parchemin enluminé, 182 feuillets Paris, BnF, Bibliothèque de l’Arsenal  Evangeliarium cum notis (Amiens). [Évangéliaire à l'usage d'Amiens. Musique notée. Les Ms-661 et 662 sont appariés]. Meister des Dresdner Gebetbuches. Enlumineur. Date d'édition :   1475-1505 .

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550092747/f312.item
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Droits Gallica BNF

 

 

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B. Gravures.

Lucas Cranach l'Ancien , 1506, gravure sur bois:

http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/calmeil-extase-extrait-de-encyclographie-des-sciences-medicales-repertoire-general-de-ces-sciences-au-xixe-siecle-london-tome-13-exe-fur-1837-pp-12-14

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Lucas Cranach l’ancien (allemand, 1472-1553), l’Extase de Sainte Marie Madeleine, 1506, gravure sur bois

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C. Peinture de chevalet.

 

— Élévation de Marie Madeleine par les anges : panneau peint à l'huile sur bois, fin du XV, musée Suermondt-Ludwig, Aix-la-Chapelle (Allemagne)

http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Charles-II-d-Anjou-a-Marie-Madeleine

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Élévation de Marie Madeleine par les anges : panneau peint à l'huile sur bois, fin du XV, musée Suermondt-Ludwig, Aix-la-Chapelle (Allemagne).

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Le Caravage, en 1606. Diverses copies.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Madeleine_en_extase#/media/Fichier:Mary_magdalene_caravaggio.jpg

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Francesco del Cairo

http://www.artnet.com/artists/francesco-del-cairo/lextase-de-sainte-marie-madeleine-entour%C3%A9e-danges-UKKdux_M-Je6vnJ_MZSpgw2

— Rubens en 1618-1620, Beaux-arts de Lille

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte_Marie-Madeleine_en_extase_(Rubens)#/media/Fichier:Lille_Pdba_rubens_marie_madeleine.JPG

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Rubens, Marie-Madeleine en extase, Lille.

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Simon Vouet v. 1640

https://utpictura18.univ-amu.fr/GenerateurNotice.php?numnotice=A4450

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Simon Vouet, Marie-Madeleine soutenue par deux anges

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Sources scripturaires et bibliographie.

 

 

—JACQUES DE VORAGINE, La Légende dorée / Jacques de Voragine ; traduction de J.-B. M. Roze chronologie et introduction par le Révérend Père Hervé Savon Jacques de Voragine1228?-1298; Roze, Jean-Baptiste-Marie <1810-1899> ; Savon, Hervé

—GAZAY (Joseph) 1939, Étude sur les légendes de sainte Marie-Madelaine et de Joseph d'Arimathie 

Annales du Midi  Année 1939  51-201  pp. 5-36

—DUSCHENE (L. )1893, La légende de Sainte Marie-Madeleine  Annales du Midi  Année 1893  5-17  pp. 1-33

https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1893_num_5_17_3094

 « Mais d’une riens li grieve fort / Et mout en a grant desconfort, / Que il ne sot ne o ne non / A dire coument ele ot non » (v. 1165-1168, ibid., p. 520).

— https://www.saintsdeprovence.com/les-textes/vie-de-marie-madeleine/

— http://www.saintsdeprovence.com/wp-content/uploads/2013/10/vie-Marie-madeleine.gif

— https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_du_Saint-Pilon

— PINTO-MATHIEU (Elisabeth), 1992,Marie-Madeleine dans la littérature du Moyen Age, thèse en 1992. :Sainte Marie-Madeleine dans la littérature latine et vernaculaire du Moyen Âge, sous la direction d'Alain Michel et Michel Zink (Paris-IV).

https://books.google.fr/books?id=uxE2XmpHrcYC&pg=PA35&dq=%22saint+vincent+ferrier%22+%22marie-madeleine%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjlmOPJtpXsAhXQzoUKHeJTByoQ6AEwAHoECAUQAg#v=onepage&q=%22saint%20vincent%20ferrier%22%20%22marie-madeleine%22&f=false

 

 

 

 

 

 

—  BAZIN, (René) , 1927.

https://www.biblisem.net/etudes/bazisain.htm

 

— ORTENBERG (Veronica), 1992,Le culte de sainte Marie Madeleine dans l'Angleterre anglo-saxonne. In: Mélanges de l'École française de Rome. Moyen-Age, tome 104, n°1. 1992. pp. 13-35;

—FAILLON  É.-M. 1848,  Monuments inédits sur l'apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence, et sur les autres apôtres de cette contrée, saint Lazare, saint Maximin, sainte Marthe, les saintes Maries Jacobé et Salomé, publiés par M. l'abbé Migne, 2 tomes, Paris, 1848, xlviii p. + 1558 col. + 1668 col. 

https://archive.org/stream/monumentsindits00failgoog#page/n8/mode/2up

https://archive.org/stream/monumentsindits00failgoog#page/n48/mode/2up/search/anges

— Marie Madeleine, la passion révélée, exposition 2017 monastère de Brou, dossier de presse

https://presse.monuments-nationaux.fr/view/pdf/1665641

—L'Evangélisation de la Provence

http://www.spiritualite-chretienne.com/provence/evangelisation.html

http://www.spiritualite-chretienne.com/provence/sainte-baume.html

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LA PROXIMITÉ AVEC SAINTE MARIE L'EGYPTIENNE OBSERVÉE EN LÉVITATION  PAR L'ERMITE ZOSIME.

"Certains auteurs se sont demandé si Marie-Madeleine et Marie l'Égyptienne n'étaient pas une seule et même personne, et si La vie érémitique de Marie Madeleine (récit du ixe siècle) n'était pas directement inspirée de celle de la pénitente du désert, eu égard aux nombreux points communs que l'on retrouve dans leur hagiographie :

  • Elles portent le même prénom ;

  • Elles sont toutes les deux pécheresses repenties ;

  • Elles se sont toutes deux retirées au désert (à la Sainte Baume pour Marie Madeleine) durant trente ans ;

  • Toutes deux ont reçu la communion des mains d'un ermite ;

  • Leur représentation iconographique est très semblable : nudité, longs cheveux en guise de vêtement.

Mais d'autres détails comme les trois pains, le visage émacié sont propres à Marie l'Égyptienne souvent représentée comme une vieille femme (tableaux de Ribera)."

Il faut ajouter que dans les deux cas, un prêtre ou l'ermite Zosime est le spectateur de l'élévation de la sainte par les anges., puis celle-ci lui révèle son identité.

—Ludmilla Evdokimova, La version « X » de la Vie de sainte Marie l'Égyptienne. Entre la prose et le vers : du style sublime au style moyen Romania  Année 2000  471-472  pp. 431-448

https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_2000_num_118_471_1537

 

 

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— Dans la Légende dorée traduite par Jean de Vignay et copiée en 1404 (BnF fr. 414 ),le  chapitre consacré à sainte Marie l'Egyptienne,  relate au folio 121r cette  lévitation. La sainte apparait soulevée de terre devant les yeux du moine Zosimas.

— La même scène est illustrée dans le Miroir historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay, manuscrit vers 1370-1380 BnF NAF 15942 f. 89v

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55000813g/f818.image

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84496928/f186.image

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Lévitation de Marie l'Egyptienne. BnF NAF 15942 f. 89v Droits Gallica BNF

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Voir aussi le le Miroir historial de Vincent de Beauvais traduit par Jean de Vignay manuscrit de 1332-1335, Arsenal ms 5080 f .406v, 

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droits réservés Gallica BNF

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LIENS ET SOURCES.

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BOESPFLUG (François), 2006, La Trinité en théologie et dans l'art  à la fin du Moyen-Âge( 1400-1460).Presses universitaires de Strasbourg

https://books.openedition.org/pus/12732?lang=fr

COUFFON (René), 1969, « La collégiale de Champeaux. Contribution à l’étude de la première Renaissance en Bretagne » dans Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, tome XCVIII, 1969, pp. 15-49 .

— COUZY (H), 1968, Collégiale La Madeleine de Champeaux, Congrès archéologique de France, 126e session, Haute-Bretagne, p.60-73

GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Inventaire général du patrimoine culturel ; Rennes : Presses universitaires de Rennes , impr. 2005

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1880-1886, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1904, "Les seigneurs de Champeaux, leur collégiale et leur château", Revue de Bretagne, de Vendée & d'Anjou, Volumes 31 à 32 page 385-

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k453834v/f383.image.r=champeaux

— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

— MAHOT (Stéphane), dossier photo sur Flickr

https://www.flickr.com/photos/29248605@N07/sets/72157718992961092/

—MOIREZ (Denise), 1975, Vitraux de Champeaux et de Louvigné-de-Bais, Mémoires de la SHAB

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f461a0de8f9e7.95056646/1975_14.pdf

— RIOULT ( Jean-Jacques ), ORAIN (Véronique), 1979,L'ancienne collégiale de Champeaux, Dossier IA00130695 (c) Inventaire général ; (c) Conseil général d'Ille-et-Vilaine

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/ancienne-collegiale-actuellement-eglise-sainte-marie-madeleine-place-de-la-collegiale-champeaux/d2fdc8a2-dd6b-4bea-83c6-91455faf82e9

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-d-epinay-ancien-chateau-de-la-riviere-champeaux/380ed73c-19d0-4e1e-8082-64d1b7934c77

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35000276

https://monumentum.fr/chateau-epinay-ancien-chateau-riviere--pa00090518.html

— SITE DECOUVRIR CHAMPEAUX

https://www.champeaux35.fr/decouvrir-champeaux/histoire-et-patrimoine/collegiale-2/

— WIKIPEDIA, La collégiale Sainte-Marie-Madeleine de Champeaux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A9giale_Sainte-Marie-Madeleine_de_Champeaux

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
16 septembre 2020 3 16 /09 /septembre /2020 13:07

Le vitrail des Chars ou verrière du Triomphe de la Vierge (Jean et Engrand Le Prince, v.1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen, provenant de l'église Saint-Vincent.

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Voir sur l'atelier des verriers  Le Prince de Beauvais :

 Cathédrale de Beauvais :

Église Saint-Etienne de Beauvais :

Ailleurs en Haute Normandie :

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Voir aussi :

 La liste de mes articles sur les vitraux..

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PRÉSENTATION.

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Le vitrail.

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Les 13 verrières provenant du chœur de l'église Saint-Vincent de Rouen  et magnifiquement remontées  en 1979 dans l'église Sainte-Jeanne d'Arc, sont parfaitement présentées en ligne sur le site patrimoine-histoire.fr. La description de référence est celle du volume du Corpus Vitrearum consacré aux Vitraux de Haute-Normandie.

Parmi ces 13 verrières, trois, provenant de la chapelle Sainte-Anne du sud du déambulatoire de Saint-Vincent, sont consacrées à la Vierge et à sa mère. Ce sont les baies 2 (verrière de sainte Anne), 3 (Triomphe de la Vierge) et 4 (Arbre de la Parenté de la Vierge). Le thème de la Vierge, nouvelle Ève conçue sans tache et ne participant pas du Péché originel était déjà évoqué dans deux autres verrières de Saint-Vincent : les Litanies de la Vierge au tympan de la verrière du martyre de saint Vincent (baie 13 de Sainte Jeanne d'Arc) et l'image de l'Immaculée-Conception aujourd'hui intégrée dans la baie 9 de l'Enfance du Christ. 

La consécration officielle de la doctrine de l'Immaculée Conception par le pape Sixte 4 en 1476 (avant d'obtenir le statut de Dogme en 1854) avait contribué au développement de son culte. La confrérie rouennaise de l'Immaculée Conception fonda en 1486 un concours de poésie, le "Puy des Palinods", où la Vierge était honorée par des poèmes dont on encourageait la transcription en images. 

 

Je complète ces descriptions  par l'étude des inscriptions (traduction, sources, analyse) et par  mes photographies commentées.

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Les Triomphes de Pétrarque.

Dans l'Antiquité romaine, les héros des conquêtes étaient acclamés, monté sur un char, lors de défilés.

  En 1374, Pétrarque avait publié I Trionfi, suite de six poèmes, où chaque personnage, allégorie du sujet, défilait dans un char triomphal au sein d'un cortège. Dans un  songe où il revit son célèbre amour cruel pour Laure à Avignon, la  première allégorie figure sur son char le Triomphe de l’Amour qui se trouve vaincu par le Triomphe de la Chasteté dont le visage est celui d’une Laura inaccessible. Pour le grand malheur du poète, la Chasteté est à son tour vaincue par le Triomphe de la Mort. Cette dernière ne survit pas au Triomphe de la Renommée qui garde vie à ceux que l’on a aimés. Mais la Renommée ne peut résister au Triomphe du Temps qui dévore tout. Le Temps lui-même n’aura pas le dernier mot, puisqu’il est supplanté par l’Éternité, belle promesse d’un paradis où le poète retrouvera sa bien-aimée.

L'œuvre va avoir un immense succès et va susciter de très nombreuses illustrations sous formes d'enluminures, de tapisseries ou de sculptures.

En 1502, une femme commande pour illustrer le poème de Pétraque le superbe vitrail des Triomphes pour l'église d'Ervy-le-Châtel (Aube).

L'engouement pour le thème des Chars va être considérable à la Renaissance, y compris sous la forme d'entrées triomphales des princes dans leurs villes, des spectacles mis en scènes par les plus grands artistes qui se chargeaient aussi de la réalisation des décors.

 

Le thème des Triomphes à Rouen au début du XVIe siècle.

a) Le cardinal Georges d'Amboise fit réaliser en 1500-1505 pour l'offrir à Louis XII, un luxueux manuscrit d'une traduction, par un rouennais, des Triomphes de Pétrarque : BnF fr. 594. Il le fait enluminer par un artiste (nom de convention Maître des Triomphes de Pétraque) sous forme de sept doubles pages. On pense que cet artiste (rouennais ou parisien ?) appartenait à l'atelier parisien de Jean Pichore, et on lui attribue les Petites Heures d'Anne de Bretagne BnF NAL 3027, daté vers 1500-1505 et vraisemblablement offert par Georges d'Amboise à Anne de Bretagne. On lui attribue aussi le Livre d'Heures de Henri IV, manuscrit également lié à Georges d'Amboise.

Voir le BnF fr.594 :

F. 2v et 3r

Folio 7v et 8r

Folio 101v et 102r

F. 134v et 135r

f. 178v et 179r

f.348v et 349r

f.375v et 376r

 

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b) À Rouen, Guillaume II Le Roux fit orner son hôtel particulier, l'Hôtel de Bourgtheroulde réalisé en 1501, de bas-reliefs figurant les Triomphes de Pétrarque.

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En conclusion, cette verrière est au croisement de deux traditions artistiques attestées à Rouen (et plus largement en Haute-Normandie), celle des Triomphes, et celle de la glorification de la Vierge en sa conception exempte du Péché originel.

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Vitraux de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile 2020.

Vitraux de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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LE TYMPAN : LA VIERGE DANS LA CRÉATION ET LE PLAN DIVIN.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le tympan peut débuter la description de cette verrière, comme dans le volume du Corpus Vitrearum, puisqu'il en est l'incipit en montrant la Vierge incluse dès le début dans le Plan du Salut et intégrée au cœur de la Trinité, comme Nouvelle Ève rachetant par sa conception virginale la faute attribuée à Ève.

Le tympan peut aussi se placer en conclusion, puisque le versant marial de l'histoire du Salut va être présentée dans les lancettes en trois tableaux (trois chars successifs, trois Triomphes) : le Triomphe d'Adam et Ève au Paradis, le Triomphe de Satan, et le Triomphe de la Vierge. 

Chacun des trois tableaux est accompagné de phylactères portant des inscriptions, qui vont argumenter la pensée théologique illustrée par la verrière, et dont le spectateur peut difficilement faire abstraction.

Dés lors, l'inscription de la pointe de la 4ème lancette doit être intégrée au tympan et considérée comme son commentaire.

On y lit (je complète les abréviations par tlides)  MONDUM ERANT ABISSI ETIAM CONCEPTA ERAM.

Il faut rectifier en comprenant : Nondum erant abissi etiam concepta eram. Il s'agit d'une citation du Livre des Proverbes Prov 8:24  dans la traduction latine de la Vulgate Nondum erant abyssi et ego jam concepto eram "Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes".

Les partisans de la conception immaculée (indemne du Péché originel) de Marie appliquent cette parole biblique à la Vierge.

Pour eux, cette dernière a eu "deux conceptions passives, l'une éternelle, l'autre temporelle ; l'une divine, l'autre humaine, et toutes deux pures et immaculées. Pour la première, elle a été conçue de toute éternité dans les idées de Dieu et choisie dans les décrets de la Providence pour être la Mère future de son Fils.C'est à cette première conception que l'Église applique ces paroles que Salomon a dites de la Sagesse éternelle : Nondum erant abyssi et ego jam concepto eram : il n'y avait encore ni Terre, ni Ciel, ni Anges, ni Hommes, ni Mer, ni Abîmes, et j'étais  déjà conçue dans l'entendement du Créateur. Par la seconde conception, elle a été formée dans le sein de sainte Anne sa Mère. "(Nicolas de Dijon, Octave de l'assomption de la Vierge, 1687)

Je cite ici un texte postérieur à la verrière que j'étudie, mais la citation biblique figure sur la tenture de chœur de la Vie de la Vierge offerte en  1530 à la cathédrale de Reims par son archevêque Robert de Lenoncourt. Sur la pièce consacrée à la Rencontre d'Anne et de Joachim devant la Porte Dorée de Jérusalem, qui illustre et défend la conception miraculeuse de Marie par Anne, la citation latine est prononcée par Salomon, auteur traditionnel du Livre des Proverbes. Or, les 17 pièces de cette tenture sont (S. Savigny) une démonstration doctrinale de l'Immaculée-Conception. 

https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1986_num_5_3_1430

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Baiser de la Porte Dorée, tenture de la Vie de la Vierge (1530), Palais du Tau (Reims). Photo lavieb-aile.

 

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Citation de Proverbe 4 par Salomon, tenture de la Vierge (1530), Palais du Tau (Reims). Photo lavieb-aile.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Cette citation biblique affirmant que Marie était déjà conçue dans l'esprit de Dieu avant même la Création va être illustrée par les peintures suivantes :

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Marie au centre du triangle de la Trinité au dessus de l'Alpha et de l'Omega (début et fin de toute chose).

Le Christ en Logos (Verbe créateur) au centre d'un brasier, bénissant et présentant la Vierge enfant de la main gauche.

Les signes du Zodiaque

Marie transportée par un ange dans les Cieux au dessus du Chaos originel (flammes, nuées et terres) à gauche.

La naissance d'Ève issue d'une côte d'Adam, et le Paradis terrestre à droite.

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Soufflet supérieur : La Trinité accompagnée de la Vierge enfant debout sur le livre ouvert.

Le livre porté en commun par Dieu le Père (tiare, globus cruciger, manteau rouge) et par le Christ porte les lettres Alpha et Oméga. Le Christ présente de la main la Vierge, mains jointes, peinte en grisaille dans une mandorle au jaune d'argent. Au dessus, la colombe du Saint-Esprit a un visage humain. 

La scène (qui peut se rapprocher de certains Couronnements de la Vierge par le Père et le Fils) s'inscrit dans un verre blanc peint de deux cercles au jaune d'argent de teinte différence, jaune citron puis orangé. Verre bleu en périphérie.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le Christ en Logos (Verbe créateur) au centre d'un brasier, bénissant et présentant la Vierge enfant de la main gauche.

Le cercle de feu, les rayons, et la mandorle entourant la Vierge sont peints au jaune d'argent sur un verre blanc. Vierge peinte à la grisaille. Manteau rouge, tunique bleu-clair à larges manches.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Les douze signes du Zodiaque. Le signe de la Vierge en exergue.

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Le verre de fond est bleu ou violet, mais le verre bleu a été gravé pour peintre au jaune d'argent une série de cercles concentriques figurant le Cosmos.

Les 12 signes occupent des médaillons disposés en suivant la forme en pique de carte de la mouchette. Sont-ils en verre jaune gravé pour la figure zodiacale, ou bien en verre blanc peint en périphérie, ce qui semble techniquement peu possible ?

Le Zodiaque présente une singularité qui n'est pas mentionnée par les auteurs due Vitraux de Haute-Normandie. Il débute en haut à droite par le Bélier, suivi par le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, et le Lion (23 juillet-22 août), puis, au lieu de faire figurer la Vierge, on trouve la Balance (23 septembre- 22 octobre), et la séquence reprend avec le Scorpion, le Sagittaire, le Verseau et les Poissons qui terminent le cycle en haut à gauche à coté du Bélier.

Le signe de la Vierge (Virgo) est absent, ou plutôt il ne peut correspondre qu'au médaillon placé entre Verseau et Poissons, à gauche du Taureau. En outre, au lieu de la figure féminine de ce signe, nous trouvons deux masses superposée, jaune et blanche, la masse inférieure rehaussée de grisaille pouvant éventuellement correspondre à un paysage de colline.

Cette singularité souligne évidemment le rapport entre la Vierge Marie et le signe Virgo, et témoigne de la volonté de lui donner une place hors norme dans le cycle zodiacal, métonymie de la Création.

Il serait très intéressant de trouver d'autres exemples de cette représentation, et d'en étudier les rapports avec la défense de l'Immaculée-Conception.

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Le signe de la Vierge correspond à la période du 23 août au 22 septembre. Il inclut donc le 8 septembre, date de la fête de la Nativité de la Vierge.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Soufflet latéral gauche de la rangée intermédiaire : deux anges en adoration.

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Le verre rouge de l'ange de droite est gravé pour peindre en jaune le bras de son voisin.

Cette position est curieuse, j'ai d'abord pensé que l'ange jaune à ailes vertes portait le corps de Marie ; mais l'amorce d'une aile à droite ne conforte pas cette idée. À discuter.

On notera que ce tympan reprend en partie le thème de la Création dans les Bibles historiales réalisées à Paris au début du XVe siècle [KBR ms 9001] (et repris dans le frontispice de la Fleur des histoires  de Jean Mancel KBR ms 9231 vers 1450) : six vignettes montrent successivement la Sagesse disant Ab initio et ante secula creata sum, puis la Trinité, puis le jugement des anges, les anges élus montant aux Cieux tandis que les anges déchus sont précipités dans la gueule de l'Enfer. Ces soufflets pourraient trouver là leur interprétation.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Soufflet  gauche de la rangée intermédiaire : le chœur des anges ; deux anges portant une forme colorée.

 

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Cette forme peinte avec des lignes jaune orangé évoquant une matière en fusion reste à déterminer.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le Chaos.

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Des flammes acérées comme des explosions d'éclairs jaillissent depuis des nuées ou depuis une étendue verte. Ces flammes sont en verre rouge, en verre rouge gravé, tandis que les nuées ou rochers sont en verre bleu clair gravé pour peindre au jaune d'argent les reflets lumineux plus ou moins orangés.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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La naissance d'Ève issue d'une côte d'Adam, au  Paradis terrestre.

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Adam est endormi, et Ève se dresse de son flanc, parmi des animaux dont un cerf et un agneau (symboles christiques), un lion et un sanglier.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le Paradis terrestre.

Un bélier voisine avec un porc (?) et un loup.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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LE TRIOMPHE D'ADAM ET ÈVE AU PARADIS TERRESTRE.

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Les trois scènes présentent une composition analogue : le personnage glorifié est installé sur un char richement décoré qui forme le centre d'un cortège animé, avec de nombreuses inscriptions nominatives et un phylactère citant un texte sacré.

Pour le char et le cortège, les Le Prince se seraient inspirés de la gravure du «Grand char de l'empereur Maximilien» d'Albert Dürer, l'empereur couronné par la Victoire, qui date de 1522.

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Albrecht DÜRER , gravure, Le char de triomphe de Maximilien Ier : Fidentia et Ratio, Louvres, © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Tony Querrec

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Deuxième lancette : le char d'Adam et Ève.

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a) L'inscription du phylactère.

Elle dit : OMNIA SVBIECISTI SVB PEDIBVS EIVS.

On reconnaît là une citation biblique, celle du psaume 8 verset 8 de la Vulgate, "tu as mis tout sous ses pieds". Ce verset est cité par saint Paul, en l'appliquant au Christ comme une affirmation de son Règne, dans la première Épître aux Corinthiens I Cor 15:26, dans  l'Épître aux Hébreux Heb 2:8 , dans celle aux Éphésiens 1:22 .

Une partie de la tradition chrétienne voit d'ailleurs l'ensemble du psaume 8 comme s'appliquant à Jésus-Christ.

Mais placée ici sous les roues du char d'Adam et Ève, la citation s'applique bien évidemment à l'Homme (l'humain) placée au sein de la Création. C'est d'ailleurs le sens premier pour une lecture naïve du verset replacé dans son contexte . 

Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom par toute la terre ! [...] À voir ton ciel,  ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnement de gloire et d'honneur ; tu l'établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds; les troupeaux de bœufs et de brebis, et même les bêtes sauvages, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les cieux.

Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand ton nom, par toute la terre ! (traduction T.O.L)

La citation biblique de chacun des quatre étages de la verrière en  détermine la lecture. Ici, le renvoi au psaume 8 incite à voir le soleil et la lune, les arbres de la forêt traversée par le char et surtout les animaux terrestres et célestes comme témoignant de l'étendue de la domination donnée par Dieu à Adam et Ève, et par eux à l'humanité. Mais cette étendue, témoignant de la générosité divine, doit, comme l'exprime le psaume, inciter l'homme à la louange. 

Les deux musiciens danseurs peints sur les roues du char (un jouant de trompe et l'autre du tambour) témoignent peut-être de cette action de louange [le psaume 8, comme les psaumes 81 et 84, le confie "au maître de chœur ; sur la guittith", ou gittiyth qui serait un instrument de musique ].

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Sur le char, Adam et Ève, nus et enlacés, tiennent un étendard à hampe semblable à un sceptre, et dont le drapeau rouge porte la figure de la Justice, ou son Allégorie portant le glaive et la balance.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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La "signature" des Le Prince, maître-verriers à Beauvais.

Entre les deux roues du char, on peut lire des lettres peintes au jaune d'argent : JEHAN LE PR / PRI, interprétées comme la signature de Jean Le Prince. On trouvera plus loin (char de la Vierge) un candélabre portant les lettres ELP, reconnues comme les initiales d'Engrand Le Prince.

Cet atelier familial actif entre 1491 et 1555 inclut Lorin (en 1491), puis dans la  deuxième génération Jean (de 1496 à 1536) et Engrand ( de 1522 à sa mort en 1531), et ensuite pour la troisième génération Nicolas (de 1527 à 1551) et Pierre (de 1531 à 1561). On lui doit la verrière de Roncherolles de la cathédrale de Beauvais, l'Arbre de Jessé et plusieurs autres verrières de l'église Saint-Etienne de Beauvais, des vitraux de l'église Notre-Dame de Louviers, le vitrail de Charles Villiers de l'Isle-Adam de la Collégiale Saint-Martin de Montmorency, et trois verrières de l'église Saint-Vincent de Rouen remontés à l'église Jeanne d'Arc, les baies 3 (Les Chars), 5 ( Vie de saint Jean-Baptiste) et 6 (Oeuvres de Miséricordes).

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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La Foi et la Force tirant le char.

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FORTITUDO  (Force), couronnée de lauriers, tire la chaîne du char en premier plan. Sa robe rouge, serrée par une ceinture de tissu mauve, est ornée d'une faveur bleue à l'épaule et d'un pompon bleu à l'extrémité d'une sorte de traîne. Elle a la grâce légère des ménades grecques comme sur le bas-relief de Gradiva. FIDES, la Foi, en robe bleue, tient une maquette d'église, métaphore de l'Église pourtant non instituée dans les temps édéniques.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Quatrième lancette : les animaux du paradis terrestre.

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Les animaux terrestres sont au nombre de six : le taureau (ou bœuf), le lion, le sanglier, la grenouille, et le lapin , tous dirigés vers la droite (direction du char) entourent une licorne qui, elle, tourne la tête vers la gauche (c'est à dire vers le char).

Parmi les trois oiseaux se trouve peut-être un perroquet.

La licorne, seul animal mythique du groupe, est considéré comme liée à la virginité, car la légende veut que, pour la chasser, il est nécessaire de l'attirer grâce à une jeune fille vierge. Par extension, la "chasse mystique" est une métaphore de l'Annonciation, comme sur la verrière de l'Arbre de Jessé (v.1503)  de la cathédrale de Sens.

Dans les Triomphes, elle est liée à la force et à la chasteté , tirant le char de cette vertu dans les Triomphes de la chasteté (Triomphes de Pétrarque, Rouen, XVe s. BnF fr. 223 f. 94v, ou huile sur panneau du cercle de Giovanni di Paolo vers 1470).

On comparera les autres animaux à ceux que Dürer a placé dans une gravure de 1504 au Paradis derrière Adam et Ève : un chat face à une souris, un cerf, un bœuf, un bélier et un lapin, ainsi qu'un perroquet. 

 

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Première lancette : quatre Vertus, la Prudence, l'Espoir, la Charité et la Tempérance suivent le cortège en présentant leur attribut.

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Après SPES, en robe rouge fendue, et qui tient une ancre,  TEMPERANCIA, en robe blanche, brandit une tête de mort. PRUDENCIA, en robe blanche damassée de motifs en rouelles dentelées et ornée de rubans ou pompons bleus, tient les Tables de la Loi. CHARITES, en robe rouge clair, tient un cœur enflammé.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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DEUXIÈME REGISTRE : LE TRIOMPHE DE SATAN.

 

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Satan, sous la forme du serpent de l'Arbre de la Connaissance, brandit l'étendard de la Mort, accompagné de la Désobéissance ; son char est tiré par Douleur et Labeur qui entraînent Adam et Ève ligotés. Derrière le char, la Crédulité porte l'étendard de la Justice, tête en bas, et précède les sept péchés capitaux accompagnés de leurs animaux emblématiques.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le char de Satan portant l'arbre de la Connaissance. Troisième lancette.

Satan, sous la forme d'un serpent à tête humaine enroulé autour de l'Arbre de la Connaissance brandit l'étendard de la Mort : un squelette portant un sablier et brandissant une flèche. (sur le motif de la Mort tenant une flèche, et non la faux, voir L'ossuaire de la Roche-Maurice). Cet étendard est en verre rouge gravé.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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L'inscription du phylactère basal.

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ET AMPLIVS EORVM LABOR ET DOLOR.

Cette citation biblique du psaume 89 verset 10 se traduit par "Et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère" (Louis Segond), ou, littéralement, "leur orgueil [est] travail et douleur". Dans le contexte du psaume, cela qualifie la vanité des années vécues par l'homme dans la brièveté de son existence : "les jours de nos années s'élèvent à soixante-dix ans, et, pour les plus robustes, à quatre-vingt ans ; et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère, car il passe vite, et nous nous envolons".

Mais dans le contexte de ce Triomphe, les mots Labor et Dolor font allusion au texte du chapitre 3 de la Genèse où Dieu, après la Faute, annonce à Adam (verset 17) qu'il ne se nourrira qu'au prix du travail et de la peine (labor) et à Ève (verset 16) qu'elle accouchera dans la douleur (dolor).

Ce même chapitre fournira le texte du phylactère du Triomphe de la Vierge.

Ce texte détermine donc bien toutes les scènes de ce triomphe du Mal, et notamment la dernière, ou Adam et Ève sont conduits par LABOR et DOLOR devant le char.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Il est important de remarquer que Satan est un être à ailes de chauve-souris (nervures), au visage humain mais doté d'oreilles longues et pointues, à la poitrine féminine et à la queue de serpent enroulée autour du tronc d'un pommier. Cet être hybride s'apparente par tous ces traits à la Démone, (version maléfique d'Ève) que terrasse la Vierge dans les multiples représentations bretonnes des Vierges à la Démone.

Il s'apparente aussi au serpent à visage et poitrine féminine des représentations de la scène de la Tentation, lequel enroule sa queue autour de l'arbre séparant Adam et Ève, comme sur les porches bretons, mais surtout sur l'enluminure 20v des Heures dites d'Henri IV. En effet, ces Heures ont été influencées par la librairie du cardinal Georges d'Amboise à Gaillon. Ses enluminures sont attribuées au Maître des Triomphes de Pétraque, actif à Paris et peut-être à Rouen.

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La Tentation, Heures dites de Henri IV , BnF lat. 1171 f. 20v vers 1500-1505 (postérieures à 1476) : copyright Gallica.

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Le char est poussé sur le coté par la belle INOBEDIENTIA (Désobéissance) et un autre personnage à robe rouge et parements bleus.

La roue arrière porte l'inscription CVPIDITAS (Cupidité) et la roue avant l'inscription I.S.IS, couramment lue par les auteurs comme 1515. On explique alors que si la verrière a été réalisée entre 1522 et 1524, elle a été peut-être préparée ou commandée dès 1515. On retrouve cette inscription sur les deux roues du char de la Vierge.

Le char porte, à l'arrière, deux candélabres où se dressent des idoles nues. Le décor des cotés comporte des angelots.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Quatrième lancette. Labor traîne le char, derrière Adam et Ève nus, mains ligotés et tête basse. Dolor, à genoux, bras croisés, lève les yeux au ciel. Une femme plus âgée, en tête, fait un geste au couple ancestral.

En arrière-plan, un paysage est peint en camaïeu de bleu : un pont franchi un fleuve navigable et conduit à une ville, ceinte de rempart, avec de nombreuses maisons regroupées autour d'une cathédrale  : il s'agit du pont de Rouen, de sa cathédrale aux deux tours asymétriques, et de la tour de Saint-Cande-le-Vieux (?).

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Derrière le char, la Crédulité tient l'étendard inversée de la Justice.

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CREDULITAS porte le même étendard qu'Adam dans le premier Triomphe, mais la hampe est brisée, plaçant  l'emblème de la Justice, une femme portant le glaive et une balance,  tête en bas, signe d'un renversement des valeurs morales. Verre rouge gravé .

Le paysage en camaïeu de bleu débute par un édifice urbain (château ?), se poursuit par de hautes montagnes.

À droite, dans un bois, trois anges discutent ; un ange rouge tient un glaive.

Credulitas porte une coiffe à oreillettes perlées et à nœud de ruban. Elle est vêtue d'une robe jaune d'or et rouge damassée de grenades, et d'un manteau formant bustier avec des manches flottantes.

Elle marche dans une prairie bordant un fleuve où navigue une nef à un mât. Un lapin blanc est à ses pieds.

De nombreuses pièces de verre bleu sont gravées, dans une composition riches en teintes de vert, pour rendre les petites fleurs ou le jeu des lumières d'un sous-bois.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Les sept péchés capitaux ferment la marche.

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Inscription LES SEPT PECHES MORTE[L]S.

Il y a bien sept femmes, mais deux sont au premier plan et dansent en chevauchant, l'une un porc (ou une truie), l'autre un lion : ce seraient, bien qu'elles ne soient pas nommées,  la Gourmandise (Gula) — ou la Luxure,   et l'Orgueil (Superbia).

Une autre est placée derrière des oreilles d'âne : serait-ce la Paresse (jadis Acédie) ? Derrière le lion se voit un chien, associé par Eustache Deschamps à l'Envie.

La coiffe et la robe d'Orgueil sont magnifiques, en verre blanc peint au jaune ; le motif du damas se retrouve souvent chez Engrand Le Prince

En arrière-plan, et en camaïeu de bleu (teinté ici ou là de jaune), les ruines d'un château et de son donjon.

Le sol est en verre bleu gravé teinté au jaune d'argent pour rendre le vert, tout en préservant des réserves figurant des fleurs. Des œillets sont en verre rouge, rose ou jaune.

Un sujet analogue était reproduit sur un bas-relief en pierre au 13 rue de l'Écureuil de Rouen.

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TROISIÈME REGISTRE : LE TRIOMPHE DE LA VIERGE.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Les quatre inscriptions bibliques.

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— Première lancette , sous les pieds des "donateurs" :

DNE ADIVVA ME, "Domine ajuva me".

Citation de Matthieu 15:25, cette supplication de la femme cananéenne, "Seigneur secours-moi",  s'adresse à Jésus pour obtenir la guérison de sa fille.

 

— Deuxième lancette :

1°) En bas, sous le char écrasant le serpent :

IPSA : CONTERET : CAPVT TVVM.

Genèse 3:15, Vulgate "Elle t'écrasera la tête". Le texte biblique relate la condamnation prononcé par Dieu envers le serpent après la Faute originelle : " L'Éternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. " (tr. Louis Segond) 

Le sujet "elle" de la phrase "elle t'écrasera la tête" renvoie, non à Ève, mais à "ta descendance". Selon la traduction, les commentateurs peuvent y voir soit le Christ, soit la Vierge :

 

"Dans la Septante (une traduction de la Bible en grec réalisée à Alexandrie autour de l’an -270), on y place le « lignage » victorieux de la femme dans une forme personnelle. « Autos », qui veut dire « il », écrasera la tête du serpent. « Autos » est un pronom masculin pour le substantif neutre « tò sperma » (le lignage). « Il » est ici une personne concrète et non pas simplement l’humanité en général. Le contexte messianique est alors évident. Le Messie représente l’humanité devant Dieu. 

Dans la Vulgate (une traduction de la Bible en latin par saint Jérôme qui remonte à la fin du 4e siècle), on met davantage l’emphase sur l’aspect marial. On peut y lire « Ipsa conteret caput tuum », ce qui signifie « Elle t’écrasera la tête ». On voit alors comment dans ce cas-ci, le rôle de la Vierge Marie est davantage mis en évidence, car elle représente la nouvelle Ève qui écrase le serpent." (Le Tourneau)

Dans le contexte palinodique (celui du Puy des Palinods de Rouen), "elle" désigne la Vierge comme Nouvelle Ève.

En 1515, Guillaume Mauduit fut le premier poète latin couronné par le Palinod de Rouen sur le texte Virgo conteret caput tuum, la précision "virgo" (Vierge) levant toute ambiguïté.

En 1520, Guillaume Thibaut, pour le même Puy de Rouen, confronte une Dame à l'agneau (la Vierge) et une Dame à l'aspic (la Démone).

Dans les Heures de la conception de la Vierge, datant du début du XVIe siècle, Guillaume Tasserye, auteur de chants royaux présentés aux Palinods de Rouen en 1490, une enluminure en double page (f.15 et 16) montre la Vierge foulant un dragon et entourée de banderoles dont l'une indique Ipsa conteret caput tuum, une autre Tota pulchra es amica mea et macula non es in  et une autre cite le Livre de la Sagesse 24 Je suis crée dès l'origine et avant les siècles.

 

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2°) au dessus des têtes d'Isaïe et David :

TOTA PVLCRA  AMICA MEA ET MACVLA NON EST IN TE

Cette citation du Cantique des Cantiques 4:7 est traduit par "Tu es toute belle ô mon amie, et il n'y a point en toi de défaut". Mais si on l'applique à la Vierge, le mot macula (tache) fait allusion à la conception immaculée, sans tache, exempte du Péché originel.

https://gregorien.info/chant/id/8141/9/fr

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— Quatrième lancette, en bas, sous les pieds de Moïse :

CVSTODI FAMVLV[M] TVVM  SPERANTEM IN TE

"Garde ton serviteur qui espère en toi". 

Il s'agit d'une citation tronquée du psaume 85(86) verset 2  : Custodi  animam meam propter salutem tuam. Deus salva famulum tuum sperantem in te.

"Garde mon âme, car je suis pieux ! Mon Dieu, sauve ton serviteur qui se confie en toi" (Louis Segond)

 


 

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Les blasons à monogramme.

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Ils n'ont pas été déchiffrés, mais ils ressemblent aux blasons professionnels des artisans et marchands, ou des imprimeurs.

La lecture du premier est perturbée par le réseau des plombs de casse, mais on reconnaît à gauche un A majuscule, à droite un b minuscule, et en haut un sigle (P ou 4 ), maçonnique pour A. Pottier (p. 253).

 

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le second associe deux lignes brisées en miroir, où A. Pottier a proposé de voir deux G accolés.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le char de la Vierge triomphante de la deuxième lancette.

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La tête de la Vierge est restaurée.

La Vierge tient un sceptre et une palme.

Les roues du char écrasent un animal aux ailes nervurées, aux pattes griffues et à la tête de mouton : c'est le Serpent, la Démone, ou le Dragon du Mal.

Les roues portent l'inscription I . SI . S, dont la ponctuation n'est pas favorable à y lire le chronogramme 1515. L'une des roues est peinte d'une joueuse de viole à archet, et l'autre d'un joueur d'un instrument à cordes pincées (sans usage de plectre).

Le char est précédé par deux personnages dont l'un tient une harpe. Leur barbe, leur  coiffure à oreillettes et leur robe confortent l'hypothèse d'y reconnaître le prophète biblique Isaïe (qui a prophétisé la survenue d'une Vierge donnant naissance à un Sauveur), et le roi David. Ils n'ont pas les pieds posés au sol et sont presque suspendus ou volant au devant du char.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Selon André Pottier, la femme représente à la fois la Vierge, la Foi et l'Église, et c'est volontairement que cette détermination est restée imprécise. Mais la Vierge est nimbée, ce qui lève l'ambiguïté.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Le cortège des anges tirant le char, en troisième lancette.

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Ils marchent pieds nus dans une prairie fleurie, sont vêtus de robes blanc et or, et tiennent des palmes ; leurs ailes sont multicolores. Trois têtes sont restaurées.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Sur le ciel se détachent des constructions urbaines, riches demeures ou châteaux, en camaïeu de bleu.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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La tête du cortège en quatrième lancette : Moïse brandissant le Serpent du Mal empalé sur une lance.

Tête de Moïse restaurée. 

En premier devant le char vient une femme vêtue de bleu et voilée et guimpée de blanc portant un étendard rouge portant dans un médaillon blanc la colombe du Saint Esprit. Elle est montée sur une licorne dont la corne est pointée vers son flanc. Cette licorne porte autour du cou l'écriteau VERITE. 

Cette femme (dont la représentation est proche de celle de Marie) repousse en arrière plan une femme âgée désignée par inscription comme HERESIS, l'Hérésie. Son âge renvoie aux Vetule décrites par Jean Gerson comme agents de la CREDULITAS mentionnée plus haut. 

Moïse tient au bout de sa lance le serpent ou Démone, empalée ou du moins brandie victorieusement. Néanmoins, comme dans les scènes de terrassement du Mal par la Vierge ou par saint Michel, la bête n'est pas morte, elle redresse la tête, sort la langue et tend une patte vers le haut.

En arrière plan, un paysage de montagne avec un château.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Moïse, pieds nus, en robe rouge, est précédé par des angelots sonnant de leur trompe, portant chacun un pennon héraldique carré, comme des hérauts d'armes sonnant un tournois .

— Un étendard à fond rouge  portent les armes de France d'azur à trois fleurs de lys d'or.

— L'étendard à fond vert porte les armes parti à trois fleurs de lys d'or et d'hermines (de France et de Bretagne), qui sont celles d'Anne de Bretagne (décédée en 1514), ou, selon les auteurs (A. Pottier, M. Callias-Bey et col), de sa fille Claude de France, reine de France de 1514 à 1524. A. Pottier voit une cohérence entre l'accès au trône de Claude de France et sa lecture d'I .S I. S . comme étant la date de 1515.

Les armes de Claude de France devraient être, après 1515, un parti d'azur aux trois fleurs de lys d'or au lambel d'argent et écartelé d'azur à trois fleurs de lys d'or, comme il figure — au lambel près — sur son Livre d'Heures Morgan MS 1166 f.15v.

 

— L'étendard à fond jaune porte les armes de Normandie de gueules aux deux léopards d'or.

—  L'étendard à fond bleu porte les armes de Rouen, de gueules à l'agneau pascal d'argent portant une bannière d'argent à la hampe d'or, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.

Ces verres colorés sont gravés et peint au jaune. La pièce héraldique du pennon vert est montée en chef d'œuvre.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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Une assemblée de personnages en première lancette.

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Le char est suivi par trois hommes en tenue de bourgeois du XVIe siècle, et un seigneur [une tête restaurée], et d'une vieille femme portant une coiffe et désignant le char de la main.

On a supposé qu'il s'agissait des donateurs, membres probables d'une confrérie. Mais rien n'est certain.

En arrière plan, la cathédrale de Beauvais (Corpus) est peinte en camaïeu de bleu, avec une autre fabrique.

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Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

Verrière des Chars (Jean et Engrand Le Prince, v. 1522-1524), baie 3 de l'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen, photographie lavieb-aile août 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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CALLIAS-BEY (Martine), CHAUSSÉ (Véronique), GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD ( Michel) 2001,  Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum -p. 399-411, Monum, Éditions du patrimoine, Paris, 2001 (ISBN 2-85822-314-9) ; p. 495

— DAVID (Véronique), 2004, Rouen, église Sainte-Jeanne d'Arc : les verrières, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, coll. « Itinéraires du patrimoine », 16 p. (ISBN 2-910316-03-3)

— DELSALLE (L.), 1998, "A St-Vincent de Rouen, vitrail dit des Œuvres de Miséricorde", Bull. CDA, 1998, p. 119-130.

— LAFOND (Jean), 1958, "Les vitraux de l'église St-Vincent et l'aménagement du Vieux-Marché",  Bull. AMR, 1958-1970, p. 147-167.

— LAFOND (Jean), 1908, "Un vitrail de Engrand Leprince à l'église Saint-Vincent", Bull. AMR, 1908, p. 22, 23, 157-167.

— LAMY (Marielle) 2011,Le culte marial entre dévotion et doctrine : de la « Fête aux Normands » à l’Immaculée Conception,  in Marie et la « fête aux normands » Presses Universitaires de Rouen et du Havre.

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— LANGLOIS (E.H), 1832, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, Rouen, page 69.

—LAQUERRIERE (E. De) 1843, Eglise Saint-Vincent de Rouen, les vitraux,  Revue de Rouen et de Normandie vol.11 page 358.

https://books.google.fr/books?id=FNYwAQAAIAAJ&dq=bas-reliefs+de+la+%22rue+de+l%27Ecureuil%22+rouen&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— LE TOURNEAU (Mgr Dominique), "Pourquoi appelle-t-on Marie la Nouvelle Ève", Aleteia.

https://questions.aleteia.org/articles/82/pourquoi-appelle-t-on-marie-la-nouvelle-eve/

PERROT (Françoise ) 1995, Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, Catalogue d'exposition Musée des Beaux-arts, Rouen, 190 p.

PERROT (Françoise ), « Les vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent remontés place du Vieux-Marché » , Bulletin des Amis des monuments rouennais, 1979, p. 49-98

— POTTIER (André), 1862, "Description d'une verrière de l'église St-Vincent de Rouen", Revue de la Normandie, 1862, p. 236-255.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57317571/texteBrut

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PROUIN (Norbert), PRÉAUX (André), JARDIN (Anne), 1983, Rouen place du Vieux-Marché, L'Église Jeanne-d'Arc et ses vitraux, Charles Corlet, 36 p.

— RIVIALE (Laurence), 2007, Le vitrail en Normandie, entre Renaissance et Réforme (1517-1596), p.91, 172, 220, 283, 358.

— RIVIALE (Laurence), 2003, « Les verrières de l’église Saint-Vincent de Rouen remontées à Sainte-Jeanne d’Arc », Congrès archéologique de France, 161e session, 2003, Rouen et Pays de Caux, Paris, Société archéologique de France, 2006, p. 262-268.

— RIVIALE (Laurence), 2011, L’Immaculée Conception dans les vitraux normands, in Marie et la « fête aux normands » Presses Universitaires de Rouen et du Havre.

https://books.openedition.org/purh/10932?lang=fr

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https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1986_num_5_3_1430

— SCHOLZ (Hartmut), 1995, Dürer et la genèse du vitrail monumental de la Renaissance à Nuremberg Traducteur : Martine Passelaigue, Revue de l'Art  Année 1995  107  pp. 27-43

https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1995_num_107_1_348186

THELAMON (Françoise), 2011, "Tota pulchra es... La beauté de Marie manifestation de son immaculée conception", in Marie et la « fête aux normands »Presses Universitaires de Rouen et du Havre.

https://books.openedition.org/purh/10866

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http://www.rouen-histoire.com/SteJA/index.html

http://www.rouen-histoire.com/Eglises_Rouen/St-Vincent.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Rouen/Rouen-Sainte-Jeanne-d-Arc.htm

https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/le-grand-char-triomphal-de-l-empereur-maximilien-ier-1-l-empereur-couronne-par#infos-principales

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Jeanne-d%27Arc_de_Rouen

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 19:59

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La maîtresse-vitre (atelier quimpérois Le Sodec, v.1550) de l'église Saint-Miliau de Guimiliau.

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Voir sur Guimiliau :

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Voir sur les 29 Passions des verrières du Finistère au XVIe siècle  dont beaucoup  sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper. Le Corpus Vitrearum VII permet d'en dresser une chronologie :

et dans le Morbihan :

 

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On attribue aussi à l'atelier des Le Sodec les vitraux suivants :

 

Liste des 225 articles de mon blog décrivant des vitraux 

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PRÉSENTATION.

À la fin du XVe et surtout au XVIe siècle, les paroisses du Finistère choisirent, pour leurs églises qui, souvent, étaient en pleine reconstruction, une baie d'axe consacrée à la Passion, la Crucifixion et la Résurrection du Christ. On en estime le nombre à une cinquantaine, dont 29 sont conservées, complètes ou par vestiges.  Beaucoup d'entre elles sont dues à l'atelier Le Sodec à Quimper et partagent des caractères stylistiques communs, ou parfois même des cartons identiques. 

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Dans les verrières les plus anciennes,  les lancettes sont découpées par registres en une douzaine de scènes successives de la Passion (Locronan, 18 scènes ; Plogonnec, 6 scènes ; Baie 4 de Guengat ; Penmarc'h ; Ergué-Gabéric ; Brasparts, etc. ) . Cette répartition en damier ne sera pas abandonnée.

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— D'autres, plus tardivement au deuxième quart du XVIe siècle, placent la Crucifixion dans un grand tableau central de 3 lancettes, tandis que les épisodes qui la précèdent (Cène, Lavement des pieds, Agonie, Arrestation, Comparutions, Flagellation, Couronnement d'épines,) ou qui la suivent (Déposition, Mise au Tombeau, Sortie du Tombeau) sont de nombre réduit, et repoussés en position périphérique.  C'est le cas à Saint-Mathieu de Quimper dès 1535, puis à La Roche-Maurice (1539), La Martyre (1540) et Ploudiry (ces trois églises voisines appartenant alors à la même paroisse de Ploudiry) ainsi qu'à Quéménéven, à Pleyben (v.1570) ou à Tourc'h. C'était également le cas à Daoulas.

René Couffon cite aussi les Crucifixions de Labanan à Pouldreuzic, de l'église du Juch, de la chapelle de la Véronique à Bannalec (perdue) ou de Saint-Gunthiern à Langolen.

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— Enfin, les petits tableaux de la Passion disparaissent à Gouezec  (v. 1550) où trois lancettes entières montrent la Crucifixion et une lancette montre la Déposition, à Guimiliau (v. 1550) avec la même disposition (malgré une inversion de lancette), et à Guengat (1550) avec trois lancettes pour la Crucifixion, une pour la Passion préalable, une pour la Déposition et une pour la Résurrection .

D'autres paroisses choisiront de consacrer toute la verrière à la Crucifixion.

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Dans ce groupe à grande Crucifixion centrale, certaines ressemblances montrent la reprise des mêmes cartons. C'est le cas pour Ploudiry et ses trèves de La Roche-Maurice et de La Martyre (*). Un quart de siècle plus tard, ces poncifs sont repris en partie à Guimiliau, à Guengat, à Gouezec et à l'église Saint-Ouen de Quéménéven, en nord de Cornouaille. C'est ce regroupement, ce sont ces comparaisons iconographiques et cette compréhension d'une évolution dans la composition de l'espace et de la structuration du récit de la Passion  qui rendent la découverte d'une nouvelle verrière si passionnante malgré la répétition des séquences.

On peut aussi séparer les Crucifixions à ciel rouge — Guimiliau, Guengat, — et à ciel bleu — Ploudiry, La Roche-Maurice, La Martyre, Pleyben, Gouezec, Quéménéven—...

(*) Une autre trève, Tréflévénez, possède les restes d'une maîtresse-vitre de la Passion de 1560-1570, mais ne provenant pas de l'atelier quimpérois.

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Je vais présenter ce vitrail en associant des vues générales avec des plans rapprochés dont les détails vont permettre — entre autre — de poursuivre l'étude de mes thèmes préférés :

  • L'iconographie comparative de ces maîtresses-vitres .
  • La peinture des visages.
  • Les larmes et le sang (larmes de Marie, Jean et Marie-Madeleine au pied du Calvaire ; lien électif entre le sang s'écoulant le long de la Croix, et Marie-Madeleine).
  • Les chevaux hilares (si caractéristiques de cet atelier) et leur harnachement.
  • L'étude des costumes et coiffures : les crevés.
  • Les inscriptions des galons chez Le Sodec.

J'utiliserai dans ma description celle qui a été publiée par Gatouillat et Hérold pour le Corpus Vitrearum VII, et qui fait référence.

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Historique.

L'église Saint-Miliau datait du Moyen-Âge mais a été augmentée d'une nef dans la première moitié du XVIe siècle. Sa maîtresse-vitre a alors été réalisé vers 1550.

Mais après la construction du porche sud (1606 et 1617) , le chœur a été rebâti et suivi d'un faux-transept vers 1664 (date inscrite sur un contrefort) : l'ancienne maîtresse-vitre y fut réinstallée, au prix de quelques modifications, et en réduisant la taille du tympan.

 

La verrière fut déposée pendant la Seconde Guerre mondiale, puis replacée par Labouret en 1951. La dernière restauration fut effectuée par Hubert de Sainte-Marie qui réalisa les vitreries abstraites du tympan.

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Description.

La baie mesure 4 mètres de haut et 2,40 m de large. Ses quatre lancettes (A, B, C et D) sont surmontées d'un tympan à 24 ajours . On distingue  un soubassement composite à quatre personnages, avec au dessus en  lancette A une Descente de Croix, et en lancettes B, C et D une Crucifixion. La comparaison avec la maîtresse-vitre de Guengat, réalisée sur les mêmes cartons à grandeur, mais qui comporte six lancettes, montre une composition bien mieux équilibrée et où la Vierge affligée d'une Descente de Croix, placée à l'extrême droite, répond à son homologue du pied de la Croix.

Ici, la Descente de Croix a été placée (lors d'une réfection) paradoxalement avant la Crucifixion, ce qui place côte à côte les deux masses bleues de la Vierge, et non plus en symétrie de part et d'autre.

Les quatre scènes de la Passion se détachent sur un ciel rouge.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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LA LANCETTE A : LA DESCENTE DE CROIX.

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Rappel : ces trois panneaux ont été déplacés et devraient se placer à droite de la verrière.

Le torse du Christ, la tête de saint Jean et la moitié  inférieure du panneau de la Vierge ont été restaurés. (Gatouillat et Hérold).

Joseph d'Arimathie, grimpé sur une échelle, laisse doucement descendre le corps du Christ grâce à un linge qui le ceinture sous les aisselles (comme dans l'enluminure de Fouquet pour les Heures d'Etienne Chevalier)  Son appartenance au Sanhédrin en tant que notable juif est soulignée par le bonnet à oreillettes, la barbe, la robe longue (à damassé en rouelles et à ceinture d'étoffe) et les franges des manches, alors qu'au contraire les taillades des chausses et des bottes à rabat sont celles d'un seigneur français du XVIe siècle (comme dans les Déplorations de Quilinen ou de Locronan).

Au pied de l'échelle, Nicodème (le bonnet conique à oreillette rappelle qu'il est également membre du Sanhédrin, le Conseil des Juifs) et un assistant (dont la robe aux manches frangées est également serrée par une ceinture d'étoffe) reçoivent dans un linceul le tronc et les jambes du Christ.

Au dessous d'eux, saint Jean, Marie-Madeleine (qui tient le flacon d'aromates) et une autre Sainte Femme (Marie Salomé ou Marie Jacobé), tous nimbés, en pleurs, entourent la Vierge effondrée.

Il est important de remarquer que les larmes  sont peintes avec précision, sous forme de lignes blanches (par retrait de la peinture du bout du pinceau) qui s'élargissent en gouttes à l'extrémité, car c'est à la même époque que l'atelier de sculpture sur pierre des Prigent (1527-1577), à Landerneau, prend soin de sculpter trois larmes sous les yeux des saints personnages de leurs Calvaires, de leurs Pietà  et de leur Déplorations. Sur le vitrail de Guengat, ce détail est désormais difficilement visible. On l'observe à Quéménéven.

Déploration de Saint-Nic.

Calvaire de la chapelle Saint-Laurent de Pleyben.

Calvaire de Tal-ar-Groas à Crozon

Calvaire de Lopérec (1542 ou 1552)

etc...

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Sainte Marie-Madeleine, en pleurs, soulevant entre pouce et index le couvercle du flacon d'aromates.

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Marie Salomé ou Marie Jacobé, en pleurs.

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Saint Jean.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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La Vierge en pleurs.

La façon de représenter les yeux, (et notamment les paupières), ou la bouche est la même que pour le visage de Marie-Madeleine.

 

 

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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LES LANCETTES B, C ET D : LA CRUCIFIXION.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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LANCETTE B : LE BON LARRON ; LE BON CENTENIER ; PÂMOISON DE LA VIERGE.

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Le Bon Larron dont un ange recueille l'âme sous forme d'un petit personnage nu. Le panneau est bien conservé, hormis la culotte verte et une partie du bois du gibet. Les larrons sont attachés au niveau des bras et des jambes, mais la jambe gauche est fléchie à 90° pour signifier, selon une tradition iconographique également très présente sur les calvaires sculptés, que les jambes ont été brisées sur ordre de Pilate (à la différence de celle du Christ).

Les traits du Larron  sont accentués, les sourcils épais, les rides marquées.

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La maîtresse-vitre de l'église de Guimiliau.
Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Les soldats romains et les saints personnages (nimbés).

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Nous pouvons distinguer six soldats, dont deux cavaliers. L'un est un porte-étendard. Le second, qui tend l'index vers la Croix, est le Centurion, celui qui prononce les paroles Vere filius Dei erat iste.

Les chevaux sont caractéristiques de l'atelier quimpérois de ces Passions, tant par leur harnachement (et leurs mors à balancier crénelé) que par leur gueule hilares.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

La maîtresse-vitre de l'église de Guimiliau.
Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Marie-Madeleine (bien que son identité ne soit pas affirmée par son attribut) est en pleurs. Une nouvelle fois, ces larmes sont bien visibles sous la forme de traits blancs enlevés sur le lavis de grisaille.

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Saint Jean, en pleurs.

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Une autre sainte Femme, essuyant ses larmes.

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La Vierge soutenue par saint Jean.

Les larmes sont plus discrètes, mais présentes.

Le drapé du bas de la scène date de 1951.

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LANCETTE C : LE CHRIST EN CROIX ; LONGIN DONNANT LE COUP DE LANCE ; L'ÉPONGE DE VINAIGRE ; MARIE-MADELEINE ; LES SOLDATS SE DISPUTANT LA TUNIQUE.

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Les lettres du titulus INRI sont perlées.

Le nimbe cruciforme  est en verre rouge gravé puis peint au jaune d'argent.

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Le corps du Christ est peu restauré. On retrouve les paupières très lourdes et accentuées. Les plaies de la flagellation sont présentes, non pas, comme d'ans d'autres Passions, sous la forme des marques des fers, mais sous celle du sang écoulé, peint à la sanguine.

De part et d'autre, deux lances, dont celle qui blesse le flanc droit, et l'éponge imbibée de vinaigre au bout d'une branche d'hysope.

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Le centurion Longin, à cheval, donne le coup de lance sur le flanc droit. Deux autres cavaliers sont coiffés de turbans, signalant peut-être que ce sont des notables Juifs.

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Marie-Madeleine est cette fois identifiable sans hésitation, car elle occupe, au pied de la Croix, cette place qui lui est propre, levant les yeux vers le Christ. 

Fusion de Marie de Magdala et de Marie de Béthanie depuis les Pères de l'Église, elle est déterminée par le lien que les Évangiles lui réservent avec les pieds du Christ qu'elle oint de parfum (Jn 12:3), (ou qu'elle arrose de ses larmes dans les Dépositions), mais aussi avec le lien que la tradition monastique a fixé avec la contemplation douloureuse du sang s'écoulant des plaies et qui ruisselle le long du fût, et dont témoigne ses deux mains jointes en signe d'affliction.

Elle est également déterminée par ses longs cheveux non voilés (à la différence du même personnage dans les lancettes A et B) et sa gorge non couverte.

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Les soldats se disputant la tunique sans couture du Christ.

Même scène à Guengat et Quéménéven.

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LANCETTE D : LE MAUVAIS LARRON ; PILATE À CHEVAL ET SON CHIEN.

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Gatouillat et Hérold décrivent la partie supérieure ainsi  : "le mauvais larron lié à sa croix par un jeune soldat (têtes intactes, panneau complété de bouche-trous et de pièces modernes)". 

Sachant que tout, dans ce panneau supérieur, est une macédoine de bouche-trous hormis ces "têtes intactes", et tenant compte de la bizarrerie de cette mise en croix et de cette tunique, on pourrait s'interroger sur l'état initial de la scène. D'autant qu'à Quéménéven, au dessus d'une foule de soldats semblable, nous avons un Mauvais Larron lié sur son gibet,  symétrique du Bon, avec son âme qui s'échappe.

Mais à Guengat, nous trouvons également ici (dans une partie également très restaurée) un larron enveloppé dans une chemise blanche, et hissé grâce une échelle. Et à Gouezec, cette Mise en croix ou déposition du Mauvais Larron est bien conservée, et incontestable.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Au niveau intermédiaire, un soldat en armure et une demi-douzaine  de notables s'affairent autour d'une double échelle. 

 

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Plus bas, et au premier plan, deux cavaliers sont montrés, de trois-quart arrière. Le premier est un chef militaire (nous voyons de son armure les pièces de jambe, les solerets à la poulaine et les éperons) qui lève les yeux vers les crucifiés. Il s'agit vraisemblablement de Pilate, car il porte au dessus d'une tunique verte un manteau de commandement rouge et or. Selon les Évangiles, il donne alors l'ordre d'achever les victimes en leur brisant les jambes ; et c'est peut-être le rôle de l'échelle, avant la modification de la scène.

Un autre indice pour identifier Pilate est le chien blanc qui dresse la tête au pied de sa monture ; car on le trouve très souvent (depuis Schöngauer et Dürer) dans les scènes de Comparution. Ici, le panneau inférieur est perdu, réduisant ce chien à sa tête, mais il est complet à Guengat, à Quéménéven, à Saint-Mathieu de Quimper et à La Roche-Maurice.

Pilate porte un chapeau serré par une sangle rouge, et doté d'une plume bleue.

Ailleurs, ce personnage (ou son voisin) peut être interprété comme un grand prêtre Juif (bonnet conique, franges).

Une inscription sur son col est partiellement masquée par la barlotière : --OVEN VICOS .  

L'harnachement du cheval porte trois inscriptions : 

IOSEFABATLI

AVEN

IOARESE : DRDARBL.

Cette dernière inscription mêlant les minuscules et les capitales et de lecture difficile et aléatoire. 

Pour R. Couffon : Sur la bride du centurion : "IOSEF ABATII" (Joseph Labat) ; sur la croupière : "IOHANES DE DARBLE" (un Paul Robert, sieur de Darble et chirurgien, fut inhumé aux Dominicains de Morlaix le 19 mars 1670).

Gatouillat et Hérold lisent : IOHANES DE DARBL (?), IOSEFABATH.

À  Guengat, ces mêmes parties de l'harnachement (guides, sangle de poitrail et croupière) portent des inscriptions, différentes mais également dépourvues de sens. On en trouve également à cet endroit à Saint-Mathieu de Quimper, à Gouezec, à La Martyre (sur la tunique du cavalier), mais non à La Roche-Maurice

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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LE SOUBASSEMENT :  LAVEMENT DE MAIN DE PILATE ; ANGES PORTANT LES INSTRUMENTS DE LA PASSION ; UN SAINT DIACRE.

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Le soubassement regroupe en quatre panneaux des fragments dont deux viennent du tympan.

 

Baie A. Pilate se lavant les mains de la condamnation de Jésus.

"Fragments d'une Comparution devant Pilate (vers 1530 ? ; carton repris à Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou en 1556)" au dessus d'un fragment de dais Renaissance. (Gatouillat et Hérold)

La sanguine est utilisée pour la chevelure du serviteur et la fourrure de Pilate. Mais ici, le vert des rideaux et les pièces bleues portent des lignes (droites, en K, en F, en O). Le jaune du  turban est traversé par des lignes claires, tandis que sur les mains et la cuvette, les gouttes d'eau sont tracées en rais (gravure ou enlevés ?).

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Comparution devant Pilate, maîtresse-vitre de la chapelle Saint-Herbot. Photo lavieb-aile.

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Lancette B. Ange tenant les verges de la Passion. Réemploi d'ajour provenant du tympan primitif de cette verrière.

"vers 1550. Damas à rosaces sur la tunique. Inscription "...HAN 1599" en bouche-trous d'en bas, datant peut-être cette intervention su l'ancienne baie d'axe." (Gatouillat et Hérold).

Les rouelles du damassé, en grisaille sur verre bleu, sont les mêmes que sur la tunique de Joseph d'Arimathie sur la Descente de Croix de la  baie A. 

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Lancette C. Ange tenant la colonne de la Passion. Réemploi d'ajour provenant du tympan primitif de cette verrière.

"Largement refait vers 1600. " (Gatouillat et Hérold).

Notez la paire de tenailles (verre blanc sur verre rouge).

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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Lancette D. Buste d'un saint diacre.

"Tenture galonnée, arc d'une niche (milieu du XVIe s. facture différente)" (Gatouillat et Hérold).

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Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

Baie 0 de l'église de Guimiliau. Photographie lavieb-aile 2020.

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TYMPAN : VITRERIE ORNEMENTALE PAR HUBERT-SAINTE-MARIE (QUINTIN) VERS 1980.

 

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL (Jean-Marie) , 1883 : L'église de Guimiliau (B.S.A.F. 1883)

https://societe-archeologique.du-finistere.org/bulletin_article/saf1883_0145_0161.html

Le maître-autel actuel , qui recouvre probablement l'autel primitif en pierre, n'a rien de remarquable. On peut seulement noter la maîtresse-vitre qui le surmonte et qui repré­sente la Passion. C'est un mélange bien confus de person­nages, et analogues, du reste, au style des vitraux de cette époque .

— ABGRALL (Jean-Marie), 1912, Guimiliau, B.D.H.A. Quimper

https://www.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/afef0cf82b371a72f35a42200cb9a127.pdf
 

ABGRALL (Jean-Marie) , 1924 1935 : L'église de Guimiliau (porche, baptistère, ...) Morlaix,

https://www.diocese-quimper.fr/bibliotheque/items/show/10703

"On doit noter la maîtresse-vitre qui représente la Passion. C'est un mélange bien confus de personnages, et analogue, du reste, au style des vitraux de cette époque (1599)."

— APEVE

http://www.apeve.net/spip/spip.php?article281

— COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Guimiliau, in Nouveau répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper

"Vitrail du chevet : la maîtresse vitre représente la Crucifixion et la Déposition de croix (XVIe siècle. - I.S.). Le carton est identique est identique à celui de la maîtresse vitre de Guengat, tous les deux inspirés par la Crucifixion de La Martyre. Sur la bride du centurion : "IOSEF ABATII" (Joseph Labat) ; sur la croupière : "IOHANES DE DARBLE" (un Paul Robert, sieur de Darble et chirurgien, fut inhumé aux Dominicains de Morlaix le 19 mars 1670)."

http://diocese-quimper.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf-Couffon/GUIMILIA.pdf

 

— COUFFON (René), 1945, La peinture sur verre en Bretagne, Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne (SHAB) pages 27 à 64.

https://www.shabretagne.com/document/article/2531/La-peinture-sur-verre-en-Bretagne-Origine-de-quelques-verrieres-du-XVIe-siecle

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005,  Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, p. 183.

— NDODUC

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm8/eg_StMiliau@Guimiliau_0.htm

WAQUET (H.), 1952 et 1977 : Guimiliau (Châteaulin) 

E. Royer : Guimiliau (Rennes, 1979)

PRIGENT (Christine), 1986, Guimiliau (Châteaulin).

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
24 août 2020 1 24 /08 /août /2020 21:18

Les vitraux (Mauméjean, 1948, chœur et Jacques Bony, 1958, bas-cotés) de l'église Notre-Dame au Relecq-Kerhuon (29).

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Voir : 

Voir sur Le Relecq :

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PRÉSENTATION.

L'église Notre-Dame du Relecq-Kerhuon comporte deux ensembles de verrières datant de l'Après-guerre, et séparés d'une décade.

Le premier ensemble, situé dans le chœur et datant de 1948, est figuratif. Les baies à 3 lancettes de la Crucifixion et de l'Assomption, ainsi que les trois lancettes simples dédiées à sainte Anne,  reprennent des thèmes iconographiques des plus courants. Ils sont l'œuvre de verriers issus d'une dynastie active depuis le milieu du XIXe siècle, celle des Mauméjean.

Dix ans plus tard, en 1958, la rupture est totale et c'est celle de l'abstraction. Les 14 verrières en place  de Jacques Bony sont des compositions de pièces géométriques colorées éclairant les bas-cotés de la nef selon une rythmique très musicale. La spiritualité de Suger, commanditaire des tout premiers vitraux en la basilique de Saint-Denis au XIIe siècle, —celle d'une théophanie de la lumière se révélant par la traversée du verre de couleur —, émerge ici avec pureté.

Il faut citer pour être complet les 25 verrières des fenêtres hautes, un oculus, un quadrilobe et les baies historiées du transept, actuellement déposées pour restauration par Valérie Salaun.

D'autre part, sept verrières du déambulatoire restent en verre blanc. Elles faisaient partie du projet confié en 1958 à Jacques Bony, mais pour une raison inconnue la commande (ou la pose) s'est interrompue, alors que le peintre avait réalisé quatre  baies dont les panneaux sont toujours disponibles si la volonté se manifestait de re-concrétiser ce projet. Les baies blanches et muettes semblent, comme une Belle au Bois Dormant, figées dans cette attente.

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CLIQUEZ SUR LES IMAGES.

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LES CINQ VITRAUX DU CHOEUR PAR MAUMÉJEAN EN 1948 POUR LE CINQUANTENAIRE DE L'ÉGLISE.

  • Assomption. 
  • Crucifixion.
  • Trois vitraux consacrés à sainte Anne.

Selon l'inventaire de Bonnet et Dilasser, Henri et Joseph Maumejean, de Paris ont réalisé  des vitraux pour 27 paroisses de Bretagne, dont 18 en Finistère. 

Jules Pierre Mauméjean (1837-1909)  fut le premier verrier de la famille, en fondant en 1860 son atelier de Pau. Parmi ses 5 enfants, Joseph Jules Edmond (1869-1952) dit José s'installa à San Sebastian, et Jean Simon Henri, dit Henri ou Henrique, (1871-1932) s'installa à Madrid. Léon (1878-1921) s'installa à Paris, tout comme Carl ( ou Charles Emile Joseph, 1888-1957). Selon ces données, les vitraux du Relecq sont à attribués à Carl Mauméjean ; mais la signature porte juste la mention de l'atelier : MAUMEJEAN 1948.

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LA BAIE AXIALE : ASSOMPTION (trois lancettes en plein-cintre et une rose), MAUMÉJEAN 1948..

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Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LA CRUCIFIXION. (trois lancettes en plein-cintre et une rose) MAUMÉJEAN 1948.

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Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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DÉCOUVERTE DU CORPS DE SAINTE ANNE À APT. Une lancette cintrée. MAUMÉJEAN 1948.

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"Le corps de sainte Anne est découvert en la cathédrale d'Apt en la présence de Charlemagne".

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Sainte-Anne_d%27Apt

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Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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SAINTE ANNE ÉDUCATRICE.  Une lancette cintrée. MAUMÉJEAN 1948.

"Sainte Anne éduque la Vierge enfant".

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Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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APPARITION DE SAINTE ANNE À NICOLAZIC À AURAY.  Une lancette cintrée. MAUMÉJEAN 1948.

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Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux du chœur (Mauméjean 1948) de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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 DIX DES QUATORZE VERRIÈRES DES BAS-COTÉS DE LA NEF PAR JACQUES BONY EN 1958.

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Jacques Bony (1918-2003).

Je peux reprendre, à condition de compter sur l'indulgence du lecteur, la présentation que je donnais en 2012 pour les vitraux de Saint-Louis de Brest :

"Jacques Bony (1918-2003) entra à l'École des arts décoratifs en 1943, puis crée son premier vitrail l'année suivante et rejoint son frère Paul également peintre-verrier,  à l'atelier Hébert-Stephens. Délégué au Recensement des Monuments de la France de 1944 à 1946,  il a rénové des vitraux pour des églises de Franche-Comté de 1946 à 1950,  a réalisé les vitraux de Matisse, Rouault, Braque, ou a travaillé sous la direction de Jean Bazaine pour la cathédrale de Saint-Dié de 1984 à 1986, mais pour ses oeuvres personnelles, il a conçu de purs filtres diffusant la couleur et la lumière. De 1949 à 1954, en tant que secrétaire de la revue L'Art Sacré, il milite avec les Pères Couturier et Régamey pour le renouveau de l'art sacré par l'introduction de l'art contemporain à l'intérieur des églises. Il participa à la reconstruction d'églises en Normandie et en Franche-Comté.

  Pour présenter Jacques et Paul Bony (1911-1982) son frère, il faut parler de l'atelier Hébert-Stevens, ouvert en 1924 rue de Bagneux (Paris 6e) et qui fut dès sa création un lieu de rencontre pour Maurice Denis, Georges Devaillières, Valentine Reyre, le Père Couturier, ou Georges Gallet. C'est là que Georges Rouault, Marcel Gromaire et Jean Bazaine firent réaliser leurs premiers vitraux dès 1939. Or Paul Bony rejoint cet atelier en 1934, y fait la connaissance d' Adeline Hébert-Stevens qu'il épouse,  et son frère Jacques Bony (qui épouse Geneviève,  la jeune sœur d'Adeline) les rejoint tout naturellement dans ce qui devient un des lieux de réalisation de vitrail pour la restauration de monuments historiques ou pour les architectures contemporaines.  En 1939, Jean Hébert-Stevens et Marie-Alain Couturier organisent au Petit-Palais l'exposition Tapisseries et vitraux modernes en commandant des œuvres à Gromaire, Bazaine et Rouault. C'est lors de cette exposition que le père Devémy, curé d'une chapelle de Haute-Savoie et qui cherche à orner sa chapelle  est frappé par la spiritualité d'un vitrail de Rouault : rentré à Assy, il constate que les dimensions de ce Christ aux Outrages correspondent exactement à l'ouverture qu'il fallait orner, c'est le "miracle d'Assy", point de départ, après que Rouault ait offert son œuvre, de la grande aventure de Notre-Dame d'Assy...

   Ce "miracle" fut aussi déterminant pour les frères Bony puisque Paul réalisa alors en vitrail quatre tableaux de Rouault, et les cartons des premiers vitraux de Chagall, de Berçot et de Brianchon, puis créa deux verrières au Plateau d'Assy, avant de devenir le verrier attitré de Matisse, notamment pour la chapelle de Vence.

  En Bretagne, Jacques Bony a créé  les grandes baies hautes et neuf petites baies du mur ouest de la nef de l'église Saint-Louis de Brest, 14 vitraux pour l'église Notre-Dame du Relecq-Kerhuon (1958) — dont 10 posés —, 7 vitraux pour l'église saint-Armel de Ploermel (1956-1964), et 12 vitraux de l'église de la Sainte-Croix au Conquet (1960 et 1970)"

Je complète aujourd'hui ce texte en renvoyant à l'article Encyclopaedia Universalis qui m'indique que de 1949 à 1954, Jacques Bony fut secrétaire de la revue L'Art sacré, et a  milité avec les Pères Couturier et Régamey pour que la création contemporaine gagne le domaine religieux.  Mais la phrase "Ses vitraux tendent vers une abstraction nourrie de cubisme, qui conserve les repères figuratifs selon lui nécessaires aux fidèles" n'est pas confirmée par les vitraux du Relecq-Kerhuon, où ces repères figuratifs sont absents .

On remarquera que Paul Bony et son épouse Adeline Hébert-Stévens ont réalisé en 1960 et 1963 des vitraux pour la chapelle de Lossulien du Relecq-Kerhuon.

 

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Les dix verrières que j'ai photographiées.

Elles sont en pièces de verre montées au plomb, mais non peintes, à la différence du Baptême,  vitrail de 1953 conçu pour Choye, et dont les pièces sont peintes de rehaut de grisaille.

Ces vitraux sont proches de ceux réalisés pour le mur ouest de l'église Saint-Louis de Brest en 1958-1962.

 

 

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Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La signature et le chronogramme .

C'est la seule pièce qui soit en verres plaqués (deux verres, l'un bleu clair l'autre mauve) et gravé à l'acide.

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Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Quelques panneaux pour le plaisir.

(le carroyage est dû au grillage de protection extérieur).

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Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

Vitraux (Jacques Bony, 1958) des bas-cotés de l'église du Relecq-Kerhuon. Photographie lavieb-aile août 2020.

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ANNEXE : LES QUATRE VERRIÈRES DE JACQUES BONY NON POSÉES.

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Les enfants de Jacques Bony, qui détiennent ces panneaux, proposent qu'ils trouvent désormais leur place dans le chœur (communication pers. Pascal Bony).

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Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

Photographie Pascal Bony.

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SOURCES ET LIENS.

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— BONNET (Philippe, DILASSER (Maurice), 2000, "Sculpter la lumière. Le vitrail contemporain en Bretagne 1945-2000", Neo éditions, Centre international du vitrail. Inventaire pages 66 à 91.

Catalogue  du Musée du verre, Conches : Hébert-Stevens. Rinuy. Bony, l'atelier de vitrail au XXe siècle. Exposition du 4 mars au 27 août 2017. Conches, Musée du verre, 32 cm, 80 p., ill., Bibliogr.

https://museeduverre.fr/sites/default/files/upload/dossier_de_presse_expo_vitrail_1.pdf

— BONY (Pascal), photos des vitraux de Jacques Bony en haute définition avec le procédé Gigapan

  http://gigapan.com/galleries/4218/gigapans

chœur de l'église d'Aunay-sur-Odon, 1951

http://gigapan.com/galleries/4218/gigapans/203571

Vitrail  de 1953 pour l'église de Choye (Haute-Saône), refuse car trop moderne. Vitrail abstrait

http://gigapan.com/galleries/4218/gigapans/169878

Vitraux de l'église Saint-Armel de Ploermel

http://gigapan.com/gigapans?tags=Ploermel

 

BONY (Pascal), mars 2020, "Jacques Bony peintre-verrier", vidéo.  Extraits de films présentant le peintre verrier Jacques Bony travaillant à la réalisation de vitraux avec les peintres Geneviève Asse et Pierre Lafoucrière.

https://www.youtube.com/watch?v=fbW5kTz81xU

BONY (Pascal), 2012, "Jacques Bony la Vierge de Boulogne". 

https://www.youtube.com/watch?v=rpBH14nYkdI

BONY (Pascal), 2017 Expo Hébert-Stevens Conches . Vidéo 

L'exposition sur l'atelier de vitraux "Hébert-Stevens", présentée au Musée du Verre de Conches en Ouche du 4 mars au 27 août 2017. Vitraux de Jean Hébert-Stevens, Pauline Peugniez, André Rinuy, Adeline Bony, Paul Bony et Jacques Bony. Présentation de Monsieur Eric Louet Conservateur du Musée du Verre de Conches-en-Ouche.

https://www.youtube.com/watch?v=VwyIsa86mqM

BONY (Pascal), 2017, "Vitrail Vernon 1976 ; Vitrail Sainte Geneviève Saint Jacques de la Collégiale de Vernon". Film super-huit. En 1976 Jacques Bony élabore dans son atelier le vitrail "Sainte Geneviève - Saint Jacques" destiné à la Collégiale de Vernon dans l'Eure.

https://www.youtube.com/watch?v=N_hFvXoBZvc

BONY (Pascal), 2017 , "Pauline Peugniez". Film réalisé en 16 m/m présentant des oeuvres de l'artiste Pauline Peugniez (1890 - 1987) à l'occasion de la rétrospective que lui a consacré le Salon d'Automne en 1990 au Grand Palais à Paris.

https://www.youtube.com/watch?v=yI28LmeQiYM

 

COUFFON (René), LE BARS (Alfred), 1988, Notice sur le Relecq-Kerhuon, in  Diocèse de Quimper et Léon, nouveau répertoire des églises et chapelles, Quimper, Association diocésaine, 1988. - 551 p.: ill.; 28 cm.

https://www.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/9903d7bdec041f2bee26eb26ce7db93e.pdf

FOND PAUL BONY et ADELINE HÉBERT-STEVENS

http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/2002_001/2002_001_INV.pdf

WIKIPEDIA, article MAUMÉJEAN

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maum%C3%A9jean

LE TÉLÉGRAMME

https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-relecq-kerhuon-29480/le-relecq-kerhuon-des-travaux-de-restauration-des-vitraux-hauts-6430834

Après consultation pour la restauration des vitraux hauts de l’église, la ville a retenu l’atelier Le verre opaline de Valérie Salaun de Lanildut. Le montant des travaux se monte à 28 100 € TTC. Ils concernent les 25 baies hautes, l’oculus et le quadrilobe au-dessus du portail d’entrée ainsi que les vitraux historiés du transept. [...]

 

 —WIKIPEDIA

 La chapelle de Lossulien, qui date du xvie siècle, mais a servi un temps d'écurie, a été conservée. Le vitrail de la chapelle, réalisé en 1963 par Adeline Hebert-Stevens, montre Guillaume de Cornouaille lors de la première croisade, faisant vœu à Notre-Dame du Relec en Plounéour-Ménez de lui dédier une chapelle sur ses terres, à son retour.

Le Relecq-Kerhuon, manoir de Lossulien, verrière figurée de Paul Bony légendée « Kerguelen, 13 juin 1960 ».

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
8 juillet 2020 3 08 /07 /juillet /2020 10:10

Les  vitraux en grisaille (1542-1544) de la galerie de Psyché à Chantilly.

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Voir dans ce blog sur le mythe de Psyché :

 

 

Sur le château de Chantilly et son exposition François Ier, voir :

La liste de mes 225 articles sur les vitraux.

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PRÉSENTATION.

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Les 44 vitraux provenant du château d'Écouen.

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En 1518, le banquier siennois Agostino Chigi commande à Raphaël, pour la Loggia de la villa Farnésine à Rome, des décors peints d’après le mythe de Psyché. Raphaël réalise une fresque illustrant cette histoire mythique, et ses dessins deviennent la référence de tous les artistes suivants pour l’illustration des amours de Cupidon et de Psyché.

Inspirés de L’Âne d’or d’Apulée, ces vitraux témoignent de la passion de la Renaissance pour l’idéal d’amour, la mythologie et les jeux de symboles. Ce cycle en grisaille rehaussée de jaune d’argent, traité à la manière de Raphaël, constitue un ensemble très rare.

"Le château de Chantilly conserve un ensemble unique de quarante-quatre vitraux du XVIe siècle racontant l'histoire de Psyché.

 Ces vitraux ont été exécutés de 1542 à 1544 pour décorer la galerie du château d'Ecouen, construit par l'architecte Jean Bullant pour le Connétable Anne de Montmorency (1493-1567), compagnon d'armes et ministre du roi François Ier, puis du roi Henri II.

Les vitraux furent exécutés en grisaille et jaune d'argent par un maître verrier de l'Ecole de Fontainebleau ; ils s'inspirent des gravures exécutées en Italie par Agostino Veneziano et le Maître au Dé d'après des dessins attribués à Raphaël, mais dus probablement au flamand Michiel Coxcie. Les gravures étaient accompagnées de vers italiens qui furent traduits en français par Claude Chappuys, Antoine Héroët de La Maison-Neuve et Melin de Saint-Gelais.

Les vitraux d'Ecouen furent saisis à la Révolution et transportés au dépôt de l'hôtel de Nesle à Paris ; en mai 1796, Alexandre Lenoir les réclama pour le musée des Monuments Français à Paris et obtint l'autorisation le 24 thermidor an IV (1796). Les vitraux figurent dans les descriptions du musée, notamment en 1803. Après la Révolution et l'Empire, ils furent rendus en 1816 au prince Louis-Joseph de Bourbon-Condé (1756-1818), propriétaire d'Ecouen, et conservés au Palais-Bourbon en caisse ; son fils Louis-Henri-Joseph (1756-1830), duc de Bourbon, les légua en 1830 à son petit-neveu et filleul Henri d'Orléans duc d'Aumale (1822-1897) avec le château de Chantilly où les vitraux furent transportés le 19 novembre 1843. En 1847 le duc fit élever par l'architecte Félix Duban une galerie de bois dans la cour de la Capitainerie à Chantilly pour installer les vitraux ; la galerie accueillit alors vingt-huit vitraux. Endommagés par une tempête, quatre d'entre eux furent restaurés à Sèvres en mars 1847 sous l'autorité de Brongniart et Louis-Remy Robert.

Les vitraux furent envoyés en Angleterre en 1852 auprès du duc d'Aumale en exil à Twickenham et y restèrent jusqu'en 1876. Lors de la reconstruction de Chantilly après 1875, le duc d'Aumale fit construire par l'architecte Daumet l'actuelle galerie de Psyché pour présenter les vitraux ; en 1880 et 1881 le peintre décorateur Lechevallier-Chevignard coopérait à la restauration des vitraux qui fut réalisée de 1879 à 1883 par les maîtres verriers Lefèvre et Bardon. Le duc d'Aumale fit placer les vers français du XVIe siècle sous les vitraux. Les vitraux ont été restaurés en 2005 avec le soutien de la Fondation Gaz de France." Marina Rouyer 2009, http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?

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L'histoire représentée en sept tableaux : le Mythe de Psyché.

 

En 1469 paraît à Rome la première édition italienne de L’Âne d’or d’Apulée du IIe siècle, récit également connu sous le titre Les Métamorphoses. Une seconde édition paraît en 1488, et l’ouvrage s’impose comme une référence en matière artistique. Apulée y décrit l'histoire de Psyché du chapitre IV 28,1 au chapitre VI, 24,4) . En 1518, le banquier siennois Agostino Chigi commande à Raphaël, pour la Loggia de la villa Farnésine à Rome, des décors peints d’après le mythe de Psyché. Raphaël réalise une fresque illustrant cette histoire mythique, et ses dessins deviennent la référence de tous les artistes suivants pour l’illustration des amours de Cupidon et de Psyché.

 

"Un roi possède trois filles dont la plus jeune, Psyché, décourage ses prétendants par sa beauté divine. Le roi se rend devant l'oracle, qui lui prédit que Psyché ne pourra être mariée qu'à un monstre, qui viendra la chercher sur un rocher. En effet Vénus, jalouse de sa rivale, a chargé son fils, l'Amour, de lui trouver un mari immonde. Désespéré, le roi amène sa fille sur un rocher et la quitte. L'Amour en tombe amoureux, et charge le vent Zéphyr de déposer Psyché dans son palais. Une fois arrivée, celle-ci est accueillie par des servantes invisibles. La nuit, l'Amour fréquente sa couche, sans se faire voir d'elle, afin de ne pas provoquer la colère de sa mère, Vénus, pour lui avoir désobéi. Psyché invite ses deux soeurs au Palais de l'Amour. Jalouses, celles-ci convainquent Psyché de découvrir l'identité de son mari, lui assurant que celui-ci est un serpent venimeux. La nuit suivante, Psyché, attendant le sommeil de l'Amour, approche une lampe de son visage, et découvre son identité. Mais une goutte d'huile brûlante tombe sur le corps de l'Amour. Réveillé par la douleur, blessé par cette trahison, il s'enfuit. Psyché tente de le rattraper, en vain. Elle se rend à Vénus, afin de reconquérir l'Amour. Celle-ci lui impose une série d'épreuves, dont Psyché finira par triompher. Reconnue par les dieux, elle sera divinisée et un grand banquet célébrera leurs noces.
Episode 7 : Zéphyr, envoyé par l'Amour, soulève Psyché dans les airs puis la dépose doucement dans une prairie, au pied d'un arbre où elle s'endort. Dans la partie supérieure du vitrail, on retrouve la Léda d'un tableau du Primatice." 
Marina Rouyer 2009,  http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?

 

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La première fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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I. Une vieille femme chargée de surveiller Charite, capturée par des brigands en vu d'une rançon, lui raconte l'histoire de Psyché tout en filant. Le narrateur du récit L'Âne d'or, un aristocrate du nom de Lucius, transformé en âne au service des brigands, observe la scène.

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" Lucius apparaît au moment où, ayant déjà été enlevé et transformé en âne, il écoute la « Vieille » raconter l’histoire de Psyché à la jeune femme. Incapable de parole, Lucius ne peut qu’écouter le récit tout en étant séparé du groupe des deux femmes par le trait vertical du plomb encadrant les différents personnages. En outre, en haut du vitrail sont visibles des colonnes qui d’une part s’inspirent beaucoup de l’architecture italienne et, d’autre part, sont représentées plusieurs fois dans différents vitraux. Elles font référence au temple de l’Amour où Psyché sera par la suite emmenée. Enfin, aux pieds de la « Vieille » se trouve un chien à l’œil morne, qui semble lui aussi écouter l’histoire, la tête tristement posée sur une de ses pattes. Dans la tradition, le chien est un symbole de luxure ou de mélancolie. Il fait certainement allusion au sentiment de la jeune femme. On notera que la figure du chien est ici empruntée à une gravure de Dürer intitulée La Mélancolie (1514), où l’on retrouve la même posture de l’animal allongé de manière recroquevillée sur lui-même et situé aux pieds d’une femme" (J. Alves).

 

Icy récite Apulee ungne fable

Bien inventée & trop mieulx poursuivie

D ungne espouse elegante & amable

Par des bringans furtivement suivie

Qui fut le iour de ses noces ravies

Et lors la vieille ayant la garde d'elle

Pour divertir ung songe qui l'ennuye

Luy vinct compter de psyche la nouvelle.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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II. Parmi les trois filles d'un roi, l'une d'elle, Psyché, est d'une beauté exceptionnelle et provoque la jalousie de la déesse Vénus : elle charge son fils Amour de la venger.

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Il y avait une fois un roi et une reine qui avaient trois filles, toutes trois fort belles. Mais pour la beauté des deux aînées, quelque charmantes qu'elles fussent, on n'était pas en peine de trouver des formules de louange; tandis que celle de la cadette était si rare, si merveilleuse, qu'il y avait dans le langage humain disette de termes pour l'exprimer, ou même pour la louer dignement. Habitants du pays ou étrangers, que la curiosité de ce prodige attirait en foule, en perdaient l'esprit, dès qu'ils avaient contemplé cette beauté incomparable; ils portaient la main droite à la bouche, en croisant l'index avec le pouce, absolument dans la forme l'adoration sacramentelle du culte de Venus elle-même. Déjà dans les villes et pays circonvoisins un bruit se répand que la déesse née du sein de la profonde mer, et qu'on vit un jour sortir de l'écume des flots bouillonnants, daignait déroger à sa divinité jusqu'au point de se mêler à la vie des mortels. La terre, suivant d'autres, et non plus la mer, fécondée par je ne sais quelle influence génératrice des astres, avait fait éclore une Vénus nouvelle, une Vénus possédant encore la fleur de virginité.

Cette croyance fit en un instant des progrès incroyables. Des îles, elle gagna le continent, et de là, se propageant de province en province, elle devint presque universelle. Il n'était si grande distance, ni mer si profonde, que ne franchissent les curieux, apportant de toutes parts leur tribut d'admiration à la merveille du siècle. On oublie Paphos, on oublie Cnide; et Cythère elle-même ne voit plus dans ses parages de dévots navigateurs, empressés de jouir de la contemplation de la déesse. Les sacrifices s'arrêtent, les temples se dégradent, l'herbe croît dans les sanctuaires. Plus de cérémonies, plus de guirlandes aux statues : une cendre froide déshonore les autels désormais vides d'offrandes. C'est à la jeune fille que s'adressent les prières, c'est sous ses traits mortels qu'une divinité puissante est adorée. Le matin, lorsqu'elle sort de son palais, mêmes victimes, mêmes festins qu'en l'honneur de Vénus elle-même, dont on n'invoque plus le nom qu'en sacrifiant à une autre. La voit-on passer dans les rues, aussitôt le peuple de lui jeter des fleurs et de lui adresser des voeux.

"Cette impertinente attribution des honneurs divins à une simple mortelle alluma le plus violent dépit dans le coeur de la Vénus véritable. Ne pouvant contenir son indignation, elle secoue en frémissant la tête, et, du ton d'une fureur concentrée : Quoi ! se dit-elle, à moi, Vénus, principe vivifiant de toutes choses, d'où procèdent les éléments de cet univers, à moi, l'âme de la nature, une souveraineté partagée avec une fille des hommes ! Mon nom, si grand dans le ciel, là-bas serait profané par un caprice humain ! Il ferait beau me voir avec cette divinité en commun, ces honneurs de seconde main ! attendant des vœux qui pourraient se tromper d'adresse ! Une créature périssable irait promener sur la terre l'image prétendue de Vénus ! Vainement donc, par une sentence dont le grand Jupiter lui-même a reconnu la justice, le fameux berger de l'Ida aura proclamé ma prééminence en beauté sur deux des premières déesses ! et l'usurpatrice de mes droits jouirait en paix de son triomphe ! Non, non; elle payera cher cette insolente beauté.

"Aussitôt elle appelle son fils, ce garnement ailé qui ne respecte ni morale, ni police, qui se glisse chez les gens comme un voleur de nuit, avec ses traits et son flambeau, cherchant partout des ménages à troubler, du mal à faire, et ne s'avisant jamais du bien. Le vaurien n'est que trop enclin à nuire; sa mère vient encore l'exciter. Elle le conduit à la ville en question, lui montre Psyché (c'était le nom de la jeune princesse),  et de point en point lui fait l'historique de l'odieuse concurrence qu'on ose faire à sa mère. Elle gémit, elle pleure de rage : Mon fils, dit-elle, je t'en conjure, au nom de ma tendresse, par les douces blessures que tu fais, par cette flamme pénétrante dont tu consumes les cœurs, venge ta mère; mais venge-la pleinement, que cette audacieuse beauté soit punie. C'est la grâce que je te demande et qu'il faut m'accorder : avant tout, qu'elle s'enflamme d'une passion sans frein pour quelque être de rebut; un misérable qui n'ait honneur, santé, feu ni lieu, et que la fatalité ravale au dernier degré d'abjection possible sur la terre." (Apulée)

 

 

Un Roy et Royne ont trois filles bien nées

Et toute trois d'excellente beauté.

Les deux en sont heureusement ornées

Mais la plus ieune a les pris emporté

Car au visage eut tant de deite

Que pour Venus maint peuple l'adora

Venus contre elle a amour irrité.

Et par amour d'elle se vengera.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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III. À l'inverse de ses sœurs, qui se sont mariés, Psyché est trop belle pour trouver un époux : ses parents se font beaucoup de souci.

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"Psyché cependant n'en était pas plus avancée avec sa beauté merveilleuse. Personne qui n'en soit frappé, personne qui ne la vante; mais personne aussi, roi, prince ou particulier, qui se présente comme époux. On admire ses formes divines comme on admire le chef-d'oeuvre d'art statuaire. Ses deux soeurs, beautés nullement insolites, et qui n'avaient point fatigué la renommée, trouvent des rois pour partis, font toutes deux de brillants mariages. Psyché reste non pourvue dans la maison paternelle, pleurant la solitude où on la laisse : sa santé en souffre, son humeur s'en aigrit; idole de l'univers, sa beauté lui devient odieuse." (Apulée)

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Ses deux sœurs sont proveues haultement

Et d'aultant mieulx que moins ont eu de bruit

Psyché de tous louée grandement

Demeure seule, et nul ne la poursuit

Beaulté quy deut plus ayder plus luy nuit

Et son grant heur la vend très malheureuse

Sa fleur flestrit et dessèche sans fruit

Par quoy vivoit à soy mesme odieuse.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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IV. Le papa dépité consulte un oracle. Mauvaise pioche : Psyché doit être exposée au désir d'un monstre. On voit ici les animaux offerts en sacrifice.

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"Si la fille est infortunée, le père est au désespoir. Il soupçonne quelque rancune d'en haut; et, craignant sur toute chose le courroux des dieux, il va consulter l'oracle antique du temple de Milet. Un hymen, un mari, c'est tout ce qu'il demande pour la vierge délaissée. Apollon, bien que Grec, et Grec d'lonie, du fait de celui qui fonda son culte à Milet, rend, en bon latin, la réponse que voici:

Qu'en ses plus beaux atours la vierge abandonné
Attende sur un roc un funèbre hyménée.
Son époux d'un mortel n'a pas reçu le jour :
Il a la cruauté, les ailes du vautour;
Il déchire les coeurs, et tout ce qui respire
Subit, en gémissant, son tyrannique empire.
Les dieux, dans leur Olympe, ont tous porté ses fers,
Et le Styx contre lui défend mal les enfers." (Apulée

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Le roy son père estonné et marry

Vient à l'oracle & sacrifie aux dieux

En demandant pour sa fille ung mary

On luy repond Psyché doit pour le mieulx

Avoir espoux quy soit venu des cieulx

Et sur ce mont avec le mortuaire

La faut mener sans habit precieux

Au dieu quy volle & n'a bien qu'a mal faire.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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V. La reine espérait mieux : elle sursaute sur son trône, tandis que le peuple pleure,... et que les sœurs échangent un regard satisfait.

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"Quand l'oracle eut ainsi parlé, le monarque, autrefois heureux père, revint fort triste sur ses pas, et avec assez peu d'empressement de revoir sa famille. Cependant il se décide à faire part à la reine de l'ordre du destin. Pendant plus d'un jour on gémit, on pleure, on se lamente; mais il faut se soumettre à l'arrêt fatal. Déjà se font les apprêts de l'hymen lugubre. Le flambeau nuptial jette une flamme noirâtre, et se charbonne au lieu de briller; la flûte zygienne ne donne que les notes dolentes du mode lydien; on entonne un chant d'hyménée qui se termine en hurlements lamentables. La jeune fille essuie ses larmes avec son voile de mariage. La fatalité qui s'appesantit sur cette maison excite la sympathie de toute la ville. Un deuil public est proclamé." (Apulée)

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Cette response a leu y redoublé

et ses parens ont mené tel deuil

Que le palais roial est tout troublé

le peuple crie & iecte larmes d'œil.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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VI. On mène en procession Psyché en haut de la montagne.

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"  Mais l'ordre du ciel n'en appelle pas moins la victime au supplice inévitable; le lugubre cérémonial se poursuit au milieu des larmes, et la pompe funèbre d'une personne vivante s'achemine, escortée d'un peuple entier. Psyché assiste non plus à ses noces, mais à ses obsèques; et tandis que le désespoir des auteurs de ses jours hésite à consommer l'affreux sacrifice, elle les encourage en ces mots : Pourquoi noyer dans des pleurs sans fin votre vieillesse infortunée ? Pourquoi épuiser par vos sanglots le souffle qui vous anime, et qui m'appartient aussi ? Pourquoi ces inutiles larmes qui déforment vos traits vénérables ? vos yeux qu'elles brûlent sont à moi. Cessez d'arracher vos cheveux blancs, cessez de meurtrir, vous, votre poitrine auguste, et vous, ces saintes mamelles qui m'ont nourrie. Voilà donc tout le fruit que vous aurez recueilli de ma beauté ! Hélas ! frappés à mort par le ressentiment d'une divinité jalouse, trop tard vous en sentez le coup. Quand les peuples et les nations me rendaient les divins honneurs, quand un concert universel me décernait le nom de seconde Vénus; ah ! c'était alors qu'il fallait gémir et pleurer sur moi, car, dès ce moment, votre fille était morte pour vous. Oui, je le vois, je le sens, c'est ce nom de Vénus qui m'a perdue. Allons, qu'on me conduise à ce rocher où mon sort veut que je sois exposée. Il me tarde de conclure ce fortuné mariage, de voir ce noble époux à qui je suis destinée. Pourquoi différer ? A quoi bon éviter l'approche de celui qui naquit pour la ruine de l'univers entier ?

Ainsi parle la jeune fille. Puis, sans un mot de plus, elle se mêle d'un pas ferme au cortège qui la conduit. On arrive au sommet du rocher indiqué, qui se dresse au-dessus d'une montagne escarpée; on y place Psyché, et on l'y laisse seule. La foule se retire, abandonnant les torches nuptiales, dont elle éteint la flamme dans des flots de ses larmes. Ainsi se termine la cérémonie, et chacun, la tête baissée, regagne tristement sa demeure. Quant aux infortunés parents que ce malheur accable, ils vont s'enfermer au fond de leur palais, et se condamnent à ne plus revoir la lumière ." (Apulée)

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Voyant Psiché conduite à tel aceuil

Qui neantmoins les assistans conforte

Ses noces sont obseques & cercueil

Encore vin--- a nom de femme morte.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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VII. Miracle ! le souffle du Zéphyr la soulève puis la dépose sur un gazon près d'une fontaine.

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"Cependant la solitude rend à Psyché toutes ses craintes; ses larmes recommencent à couler, quand tout à coup elle se sent caressée par le souffle amoureux du Zéphyr, qui d'abord fait seulement onduler les deux pans de sa robe. Le vent en gonfle peu à peu les plis. Insensiblement Psyché se voit soulevée dans l'air, et enfin transportée sans secousse du sommet d'un rocher dans un vallon, où la belle se trouve mollement assise sur un gazon fleuri." (Apulée)

Le doux zephyre enfle son vestement

Et la soufflée ou fortune la maine

Après avoir reposé doulcement

Elle aperceut le bois & la fontaine.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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VIII. Dans un palais enchanté, un banquet lui est servi. La  voix de l'invisible amant dit à Psyché d'aller prendre son bain.

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"Déposée avec précaution sur une pelouse épaisse et tendre, Psyché s'étend voluptueusement sur ce lit de fraîche verdure. Un calme délicieux succède au trouble de ses esprits, et bientôt elle s'abandonne aux charmes du sommeil. Le repos rétablit ses forces, et au réveil la sérénité lui était revenue. Elle voit un bois planté de grands arbres, d'un épais couvert; elle voit une fontaine dont l'onde cristalline jaillit au centre même du bocage. Non loin de ses bords s'élève un édifice de royale apparence; construction où se révèle la main, non d'un mortel, mais d'un divin architecte. On y reconnaît dès le péristyle le séjour de plaisance de quelque divinité. Des colonnes d'or supportent une voûte lambrissée d'ivoire et de bois de citronnier, sculptée avec une délicatesse infinie. Les murailles se dérobent sous une multitude de bas-reliefs en argent, représentant des animaux de toute espèce, qui semblent se mouvoir et venir au-devant de vos pas. Quel artiste, quel demi-dieu, quel dieu plutôt, a pu jeter tant de vie sur tout ce métal inerte ? Le sol est une mosaïque de pierres précieuses, chargées des tableaux les plus variés. O sort à jamais digne d'envie ! marcher sur les perles et les diamants ! À droite et à gauche, de longues suites d'appartements étalent une richesse qui défie toute estimation. Les murs, revêtus d'or massif, étincellent de mille feux. Au refus du soleil, l'édifice pourrait sécréter un jour à lui, tant il jaillit d'éclairs des portiques, des chambres et des parois mêmes des portes. L'ameublement répond à cette magnificence : tout est céleste dans ce palais. On dirait que Jupiter, voulant se mettre en communication avec les mortels, se l'est élevé comme pied-à-terre.

Psyché s'approche, attirée par le charme de ces beaux lieux, et bientôt elle s'enhardit à franchir le seuil. De plus en plus ravie de ce qu'elle voit, elle promène son admiration de détail en détail, passe aux étages supérieurs, et y reste en extase à la vue d'immenses galeries où s'entassent trésors sur trésors. Ce qu'on ne trouve pas là n'existe nulle part sur terre. Mais ce qu'il y a de plus merveilleux, c'est qu'à cette collection des richesses du monde entier on ne voit fermeture, défense, ni gardien quelconque.

"Tandis que Psyché ne peut se rassasier de cette contemplation, une voix invisible vient frapper son oreille : Pourquoi cet étonnement, belle princesse ? Tout ce que vous voyez est à vous. Voilà des lits qui vous invitent au repos, des bains à choisir. Les voix que vous entendez sont vos esclaves : disposez de nos services empressés. Un royal banquet va vous être offert, après les premiers soins de la personne, et ne se fera pas attendre." (Apulée)

 

 

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Près d'un palais faict de main plus qu'humaine

Ou une voix sans rien voir entendit

Vas te baigner Psiché et sois certaine

D'avoir icy tout pouvoir & crédit.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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IX. Psyché entre dans le bain où elle est lavée par trois servantes. Deux putti écartent les tentures du lit...

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"Psyché vit bien qu'elle était devenue l'objet d'une sollicitude toute divine. Docile aux avis du conseiller invisible, elle se met au lit; puis elle entre dans un bain, dont l'influence eut bientôt dissipé toute fatigue." (Apulée)

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Elle obeyt à la voix insidieuse

Croyant que c'est des dieux la volonté

Et c'est au baing lavée toute nue

N'y voyant rien de mal à s'en apreste.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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X. Les trois servantes s'empressent à sa toilette ; on la coiffe, on la parfume, on la choie.

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Sans s'esbahir de telle nouveaulté

Son chef aussy a voulu perfumer

d'odeurs remplis de grande suavité

Pendant quand vit son cœur allumer.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XI. Un festin lui est servi, accompagné de musiciens.

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 "Une table en hémicycle se dresse auprès d'elle. C'est son dîner sans doute qu'on va servir : sans façon elle y prend place. Les vins les plus délicieux, les plats les plus variés et les plus succulents se succèdent en abondance. Nul serviteur ne paraît. Tout se meut comme par un souffle. Psyché ne voit personne; elle entend seulement des voix : ce sont ces voix qui la servent. Après un repas délectable, un invisible musicien se met à chanter, un autre joue de la lyre : on ne voit ni l'instrument ni l'artiste. Un concert de voix se fait entendre; c'est l'exécution d'un choeur sans choristes." (Apulée)

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Ung peu après revêtue et coiffée

Elle sasiée & n'aperçoit personne

La table fut de tous metz estoffée

& ung accord de plusieurs voix résonnent

Qui la récrée & grand plaisir luy donne

Mais poinct ne saict s'il ay a trahyson

Ne cy amour pour son – l'environne

Ne si c'est miel ou si c'est du poison.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XII. Elle couche avec l'homme  invisible et devient madame X.

 

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"Enfin, au milieu de tant de plaisirs, le soir vient; et Psyché, que l'heure invite au repos, se retire dans son appartement. Déjà la nuit avançait; un bruit léger vient frapper son oreille : la jeune vierge s'inquiète alors de sa solitude. Sa pudeur s'alarme, elle frémit, elle craint d'autant plus qu'elle ignore; mais déjà l'époux mystérieux est entré, il a pris place, et Psyché est devenue sa femme. Aux premiers rayons du jour il a disparu. " (Apulée)

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Quant il fut nuyt & le lit bien paré,

Psiché se couche. Amour la vient chercher

& laissant trousse & dard bien acéré

Entre ses bras nud à nud va coucher

Qui l'eust alors gardé de luy toucher

Il luy promet & iure grant serment

D'estre à jamais le sien espoux tres cher

Dont prise fut : mais voluntairement

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Troisième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIII. D'invisibles servantes la recoiffent, la re-parfument et la re-choient : elle est comblée.

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"Aussitôt les voix sont là pour prêter leur ministère à l'épouse d'une nuit et panser de douces blessures.

Le temps s'écoule cependant, et chaque nuit ramène la même scène. Par un effet naturel, Psyché commence à se faire à cette singulière existence; l'habitude lui en semble douce; et le mystère de ces voix donne de l'intérêt à sa solitude." (Apulée)

Puis de dormir non d'aimer assouvie

Le tour venu, estant Amoure voie

Elle est de gens invisibles servie

Et tost s'acoutre et entre dueil et ioye.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIV. Psyché mesure la fidélité de son mari à l'aulne des richesses qu'il lui offre.

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Compte à part soye les biens qu'amour envoye

Et se maintient sur toutes bien heurée

Croiant qu'amour iamais ne se desvoye

Et que sa foy est ferme et asseurée.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XV. L'arrivée des deux jalouses transportée par le fidèle Zéphyr. Et c'est Psyché qui les réclame !

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"Cependant les malheureux parents usaient leurs vieux jours dans une douleur sans fin. L'aventure de Psyché avait fait du bruit, et la renommée l'avait fait parvenir aux oreilles de ses soeurs aînées. Toutes deux, le cœur serré, et la douleur peinte sur le visage, avaient quitté leurs foyers, empressées d'aller chercher la présence et l'entretien de leurs vieux parents.

La nuit même de leur arrivée, l'époux eut avec Psyché la conversation suivante : Ma Psyché, ma compagne adorée, la cruelle Fortune te prépare la plus périlleuse des épreuves. Ta prudence, crois-moi, ne saurait être trop éveillée. On te croit morte, et tes deux soeurs, affligées de ta perte, sont déjà sur ta trace. Elles vont venir au pied de ce rocher. Si leurs lamentations arrivent jusqu'à ton oreille, garde-toi de leur répondre, de leur donner même un coup d'oeil. Sinon, il en résultera pour moi les plus grands chagrins, pour toi les plus grands malheurs. Psyché parut se résigner, et promit obéissance. Mais l'époux n'eut pas plutôt disparu avec les ténèbres, qu'elle se lamente, et toute la journée se passe en pleurs et en gémissements. C'est maintenant qu'elle est perdue, puisque ces beaux lieux ne sont qu'une prison pour elle, puisque désormais, sevrée de tout commerce humain, elle ne peut rassurer ses soeurs désolées, et qu'elle n'a pas même la consolation de les voir.  Elle néglige le bain, ne prend aucune nourriture, et se refuse à toute distraction. Ses pleurs n'avaient pas cessé de couler, quand elle se retira pour se mettre au lit.

Son mari est à ses côtés plus tôt que de coutume; et l'embrassant tout éplorée : Ma Psyché, dit-il, est-ce là ce que tu m'avais promis ? Ton époux n'a-t-il rien à attendre, rien à espérer de toi ? Quoi donc ! toujours gémir, et le jour et la nuit, et jusque dans mes bras ? Eh bien ! satisfais ton envie, contente un désir funeste: mais rappelle-toi mes avis, lorsque viendra (trop tard hélas !) le moment du repentir. Psyché le presse, Psyché l'implore : il y va, dit-elle, de sa vie. Enfin elle l'emporte. Elle verra ses soeurs, elle pourra les consoler, s'épancher avec elles. L'époux accorde tout aux prières de la jeune épouse. Il va plus loin; il lui permet de combler à discrétion ses soeurs et d'or et de bijoux.Mais il lui interdit à plusieurs reprises, et sous les plus terribles conséquences, de jamais chercher à voir sa figure, au cas où ses soeurs lui en donneraient le conseil pernicieux. Cette curiosité sacrilège la précipiterait du faîte du bonheur dans un abîme de calamités, et la priverait à jamais de ses embrassements.

Psyché remercie son époux, et, dans un transport de joie: Ah ! dit-elle, plutôt cent fois mourir que de renoncer à cette union charmante ! car je t'aime, qui que tu sois; oui, je t'aime plus que ma vie. Cupidon lui-même me paraîtrait moins aimable. Mais, de grâce, encore une faveur. Ordonne à ton familier Zéphyr d'amener mes soeurs ici, comme il m'y a transportée moi-même. Elle prodigue en même temps à son époux les baisers, les mots tendres; et l'enlaçant des plus caressantes étreintes : Doux ami, disait-elle, cher époux, âme de ma vie... C'en est fait, Vénus sera vengée. L'époux cède, non sans regret; tout est promis, et l'approche du jour le chasse encore des bras de Psyché." (Apulée)

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"Les deux soeurs cependant se sont fait indiquer le rocher et la place même où Psyché a été abandonnée. Elles y courent aussitôt. Les pleurs inondent leurs yeux; elles se frappent la poitrine, et l'écho renvoie au loin leurs lamentations. Elles appellent par son nom leur soeur infortunée. Du haut de la montagne, leurs cris déchirants vont retentir jusqu'aux oreilles de Psyché dans le fond de la vallée. Son cœur palpite et se trouble; elle sort éperdue de son palais. Pourquoi cette douleur et ces lamentations, s'écria-t-elle ? La voilà celle que vous pleurez; cessez de gémir, séchez vos pleurs. Il ne tient qu'à vous d'embrasser celle qui les cause. Alors elle appelle Zéphyr, et lui transmet l'ordre de son époux. Aussitôt, serviteur empressé, Zéphyr, d'un souffle presque insensible, enlève les deux soeurs, et les transporte auprès de Psyché. On s'embrasse avec transport, mille baisers impatients se donnent et se rendent. Aux larmes de la douleur succèdent les larmes que fait couler la joie. Allons, dit-elle, entrons dans ma demeure : plus de chagrin; il faut se réjouir, puisque votre Psyché est retrouvée." (Apulée)

 

 

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En ce palais ses sœurs plaines d'envye

Dessus les vents descendent doulcement

Pour descouvrir la bienheureuse voye

Qu'amour vouloit mener couvertement.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XVI. L'innocente Psyché, en se confiant à ses sœurs, attise leur jalousie.

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"Elle dit, et se plaît à étaler à leurs yeux les splendeurs de son palais d'or, à leur faire entendre ce peuple de voix dont elle est obéie. Un bain somptueux leur est offert, puis un banquet qui passe en délices tout ce dont l'humaine sensualité peut se faire idée. Si bien que, tout en savourant à longs traits l'enivrement de cette hospitalité surnaturelle, les deux soeurs commencent à sentir la jalousie qui germe au fond de leurs jeunes coeurs." (Apulée)

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Psiché leur feist gracieux traictement

Mais par acceueil & trezors préférez

Impocible est d'appaiser le tourment

Que faict envie en saintes volontéz.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XVII. Les sœurs mielleuses conseillent à Psyché de couper la tête de son amant : c'est, disent-elles, un serpent !

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"L'une d'elles à la fin presse Psyché, et ne tarit pas de questions sur le possesseur de tant de merveilles. Qui est ton mari ? comment est-il fait ? Fidèle à l'injonction conjugale, celle-ci se garde bien de manquer au secret promis. Une fiction la tire d'affaire. Son mari est un beau jeune homme, dont le menton se voile d'un duvet encore doux au toucher. La chasse est son occupation habituelle; il est toujours par monts et par vaux. Et, pour couper court à une conversation où sa discrétion pourrait à la longue se trahir, elle charge ses deux soeurs d'or et de bijoux, appelle Zéphyr, et lui enjoint de les reconduire où il les a prises. Aussitôt dit, aussitôt fait." (Apulée)

Qui recepvez amoureuses doulceurs

Et les loyers d'ung labeur endure

Ne vous fiez en freres ni en sceurs

Ni en consceil d'un ami pariure.

Voyez les seurs devisage asseuré

Faindre qu'Amour est serpent deshonneste

Psyché le crut & de cueur coniuré

Délibéra de lui trencher la teste

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XVIII. Quatre temps : 1. Psyché se pique à la flêche d'Eros et tombe amoureuse ; 2. Elle éclaire Amour et découvre sa beauté. 3. Sa main tremble et l'huile de la lampe en coulant vient réveiller le bel amant ; 4. Il s'enfuit par la fenêtre : elle l'a trahi, elle ne le reverra plus ! 

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"Psyché reste livrée à elle-même, c'est-à-dire obsédée par les Furies. Le trouble de son coeur est celui d'une mer orageuse. Son dessein est arrêté, elle s'y obstine; et ses mains déjà s'occupent des sinistres préparatifs, que son âme doute et flotte encore. Les émotions s'y combattent : Tour à tour elle veut et ne veut pas, menace et tremble, s'emporte et mollit. Pour tout dire en un mot, dans le même individu elle déteste un monstre, elle adore un époux. Cependant le soir est venu; la nuit va suivre. Elle s'occupe à la hâte des préliminaires du forfait.

Il est nuit. L'époux est à son poste. Il livre un premier combat, prélude de sa campagne nocturne, puis s'endort d'un sommeil profond.

La force abandonne alors Psyché; le cœur lui manque. Mais le sort a prononcé, le sort est impitoyable, son énergie revient. Elle avance la lampe, saisit son poignard. Adieu la timidité de son sexe. Mais à l'instant la couche s'illumine, et voilà ses mystères au grand jour. Psyché voit (quel spectacle !) le plus aimable des monstres et le plus privé, Cupidon lui-même, ce dieu charmant, endormi dans la plus séduisante attitude. Au même instant la flamme de la lampe se dilate et pétille, et le fer sacrilège reluit d'un éclat nouveau. Psyché reste atterrée à cette vue, et comme privée de ses sens. Elle pâlit, elle tremble, elle tombe à genoux. Pour mieux cacher son fer, elle veut le plonger dans son sein; et l'effet eût suivi l'intention, si le poignard, comme effrayé de se rendre complice de l'attentat, n'eût échappé soudain de sa main égarée. Elle se livre au désespoir; mais elle regarde pourtant, et regarde encore les traits merveilleux de cette divine figure, et se sent comme renaître à cette contemplation. Elle admire cette tête radieuse, cette auréole de blonde chevelure d'où s'exhale un parfum d'ambroisie, ce cou blanc comme le lait, ces joues purpurines encadrées de boucles dorées qui se partagent gracieusement sur ce beau front, ou s'étagent derrière la tête, et dont l'éclat éblouissant fait pâlir la lumière de la lampe. Aux épaules du dieu volage semblent pousser deux petites ailes, d'une blancheur nuancée de l'incarnat du coeur d'une rose. Dans l'inaction même, on voit palpiter leur extrémité délicate, qui jamais ne repose. Tout le reste du corps joint au blanc le plus uni les proportions les plus heureuses. La déesse de la beauté peut être fière du fruit qu'elle a porté.

Au pied du lit gisaient l'arc, le carquois et les flèches, insignes du plus puissant des dieux. La curieuse Psyché ne se lasse pas de voir, de toucher, d'admirer en extase les redoutables armes de son époux. Elle tire du carquois une flèche, et, pour en essayer la trempe, elle en appuie le bout sur son pouce; mais sa main, qui tremble en tenant le trait, imprime à la pointe une impulsion involontaire. La piqûre entame l'épiderme, et fait couler quelques gouttes d'un sang rosé. Ainsi, sans s'en douter, Psyché se rendit elle-même amoureuse de l'Amour. De plus en plus éprise de celui par qui l'on s'éprend, elle se penche sur lui la bouche ouverte, et le dévore de ses ardents baisers. Elle ne craint plus qu'une chose, c'est que le dormeur ne s'éveille trop tôt.

Mais tandis qu'ivre de son bonheur, elle s'oublie dans ces transports trop doux, la lampe, ou perfide, ou jalouse, ou (que sais-je ?) impatiente de toucher aussi ce corps si beau, de le baiser, si j'ose le dire, à son tour, épanche de son foyer lumineux une goutte d'huile bouillante sur l'épaule droite du dieu. O lampe maladroite et téméraire ! ô trop indigne ministre des amours ! faut-il que par toi le dieu qui met partout le feu connaisse aussi la brûlure ! par toi, qui dus l'être sans doute au génie de quelque amant jaloux des ténèbres, et qui voulait leur disputer la présence de l'objet adoré !

Le dieu brûlé se réveille en sursaut. Il voit le secret trahi, la foi violée, et, sans dire un seul mot, il va fuir à tire d'aile les regards et les embrassements de son épouse infortunée." (Apulée)

 

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Le glaive prest tenant la lampe ardante

Psyché venoit pour tuer le serpent

Congneut Amour le voyant e se repent

Et curieuse ung peu plus que contente

 

Picque son doyt à une fleche poygnante

Puis à revoir ce petit dieu revient

Lequel brûle par huile estincellante

S'esveille & part elle en vain le retient

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Quatrième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XIX.  Le retour du septième ciel est cruel : elle veut se suicider, mais le fleuve la sauve.

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"Psyché prosternée sur la terre suivit longtemps des yeux son époux dans l'espace, tout en le rappelant par ses cris lamentables; et quand un vol rapide l'eut élevé à perte de vue, elle se lève, et court se précipiter dans un fleuve voisin :  mais le fleuve eut compassion de l'infortunée, et, par respect pour le dieu qui fait enflammer même les ondes, par crainte peut-être, il la soulève sur ses flots, et la dépose pleine de vie sur le gazon fleuri de ses rivages." (Apulée)

En terre cheutée triste et – le conduit

Puis se gettant dens l'eau de haulte rive

Veult qu'une mort de tant de maulx la prive

Sa volunté le doulx fleuve esconduit

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XX. Elle rencontre le dieu Pan ; il lui conseille d'implorer Cupidon.
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"Le rustique dieu Pan se trouvait là par hasard, assis sur la berge. Il tenait entre ses mains ces roseaux qui furent jadis la nymphe Canna, et les faisait résonner sur tous les tons; son troupeau capricieux folâtrait, en broutant çà et là l'herbe du rivage.  Le dieu chèvre-pied, apercevant la belle affligée, dont l'aventure ne lui était pas inconnue, l'invite à s'approcher, et lui adresse quelques mots de consolation :  "Ma belle enfant, je ne suis qu'un gardeur de chèvres, un peu rustre, il est vrai, mais j'ai beaucoup vécu et acquis raisonnablement d'expérience; or, si je sais bien former mes conjectures (ce que les gens de l'art appellent être devin), cette démarche égarée et chancelante, cette pâleur universelle, ces continuels soupirs, et surtout ces yeux noyés dans les larmes, tout cela me dit que vous souffrez du mal d'amour.  Croyez-en mon conseil, renoncez à chercher la mort dans les flots ou par toute autre voie; séchez vos pleurs, défaites-vous de cet air chagrin, offrez vos prières avec ferveur au grand dieu Cupidon, et, comme c'est un enfant gâté, sachez le prendre et flatter ses fantaisies." Ainsi parla le dieu pasteur. Psyché ne répondit rien; elle s'inclina devant le dieu, et se mit en marche." (Apulée)

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Qui d'une part en l'aultre la conduit

Où Pan chantoit lequel de bonne sorte

A luy compter ses fortunes l'induit

Mais rien qu'amour d'amour ne la conforte.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXI. Elle retrouve ses sœurs et leur fait croire qu'Amour les désire !

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" Après avoir longtemps et péniblement erré à l'aventure, elle se trouve dans un sentier en pente, qui la mène inopinément à la ville où régnait le mari d'une de ses soeurs. Aussitôt qu'elle en fut informée, elle fait annoncer sa venue. Elle est introduite, et, après les baisers et les politesses d'usage, on lui demande son histoire. Psyché commence ainsi :  Il vous souvient du conseil que vous me donnâtes, d'accord avec notre autre soeur. Abusée, disiez-vous, par un monstre qui venait, se donnant pour mari, passer les nuits avec moi, il fallait, sous peine de servir de pâture à cette bête vorace, le frapper d'un poignard à deux tranchants, et j'y étais bien décidée;  mais lorsque, toujours par votre conseil, j'approchai la lampe qui devait me découvrir ses traits, quel divin spectacle vint s'offrir à mes regards charmés ! c'était le fils de la déesse Vénus, Cupidon lui-même, endormi d'un paisible sommeil.  Éperdue, ivre de volupté, je cédais au délire de mes sens.  Tout à coup, ô douleur ! une goutte d'huile brûlante tombe sur son épaule; il se réveille en sursaut; et, voyant dans mes mains le fer et la flamme : Va, me dit-il, ton crime est impardonnable. Sors à jamais de mon lit; plus rien de commun entre nous. C'est ta soeur (et il prononça votre nom) que je veux désormais pour épouse. Il dit, et, sur son ordre, le souffle de Zéphyr me transporte hors du palais." (Apulée)

 

 

Elle pensant qu'à chacun fust permis

Venger le tort que font les envieuses

En ruinant amyes et amys

Par trahison & façons odieuses.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXII. La punition des sœurs. Bien fait pour elles!

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"Psyché n'avait pas fini de parler, qu'enivrée du succès de sa ruse, sa soeur brûle d'en recueillir les coupables fruits. Pour tromper son mari, elle feint qu'on vient de lui apprendre la mort de ses parents, s'embarque en toute hâte, et fait voile vers le rocher.  Zéphyr ne soufflait pas alors; mais, dans l'espoir qui l'aveugle : Cupidon, dit-elle, reçois une épouse digne de toi; et toi, Zéphyr, soutiens ta souveraine ! Et soudain elle s'élance de plein saut.  Mais elle ne peut même arriver morte où elle voulait aller; car les saillies des rocs se renvoyèrent les débris de ses membres, et, par un sort trop mérité, les lambeaux dispersés de son corps devinrent à moitié chemin la pâture des bêtes féroces et des oiseaux de proie.

 L'autre punition ne tarda guère. Psyché, continuant sa course vagabonde, arriva dans la ville où résidait sa seconde soeur.  Celle-ci, dupe de la même fiction, et rêvant comme sa devancière le criminel honneur de supplanter sa cadette, courut vite au rocher et y trouva même fin." (Apulée)

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Rend ses deux sœurs d'amour tant amoureuses

Et le danger du lieu tant dissimule

Quy revoler cuidoient les malheureuses

Mais mort s'approche et e-ent se recule.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXIII. Une mouette avertit Vénus : Cupidon n'a pas respecté ses ordres.

 

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"Pendant que Psyché courait ainsi le monde à la recherche de Cupidon, Cupidon, malade de sa brûlure, gémissait couché sur le lit même de sa mère.  Or, cet oiseau blanc qui rase de l'aile la surface des mers, plongeant dans les profondeurs de l'Océan, va trouver Vénus,  qui se baignait en se jouant au milieu des flots. Il lui annonce, en l'abordant, que son fils s'est fait une grande brûlure, dont la guérison est incertaine. (4) Il ajoute que les bruits les plus fâcheux se répandent sur elle et sur sa famille : La mère et le fils, disait-on, ne sont plus occupés, l'un que d'une intrigue d'amour sur une montagne, et l'autre que du plaisir de nager au fond des mers.  Adieu la volupté, adieu les grâces, adieu les jeux et les ris. Tout s'enlaidit, se rouille, s'assombrit dans la nature; plus de tendres noeuds, de commerce d'amitié, d'amour filial. Le désordre règne; ce n'est plus qu'une dissolution générale, un affreux dégoût de tout ce qui entretient l'union et fait le charme de la vie.  La volatille babillarde n'oublia rien dans son rapport de ce qui pouvait irriter Vénus contre son fils.  Ah ! dit la déesse irritée, mon bon sujet de fils a fait une maîtresse ! Voyons, toi, seule créature qui me montres du zèle, dis-moi le nom de la femme assez osée pour faire les avances à un enfant de cet âge. Est-ce une des Heures, une Nymphe, une Muse, ou l'une des Grâces de ma suite ? (8) L'oiseau jaseur n'eut garde de se taire. Maîtresse, je ne sais trop, répondit-il; mais il y a de par le monde une jeune fille du nom de Psyché, si je ne me trompe, dont on le dit passionnément épris.  Qui ? s'écria Vénus tout à fait outrée, cette Psyché qui se mêle d'être aussi belle que moi ? qui s'ingère de porter mon nom ? C'est celle-là qu'il aime ? Ce marmot, apparemment, s'est servi de moi comme entremetteuse ! c'est moi qui lui aurai mis le doigt sur cette donzelle !

 Tout en grondant, elle sort précipitamment des ondes, et se dirige vers la couche d'or où repose le dieu malade. De la porte, elle lui crie de sa plus grosse voix :  Belle conduite, en vérité, pour un enfant discret et sage ! Est-ce là le cas que vous faites des ordres d'une mère, d'une souveraine ? Au lieu de livrer mon ennemie à d'ignobles amours,  vous osez, enfant libertin, lui prodiguer vos caresses précoces, et chercher dans ses bras des plaisirs défendus à votre âge ! Vous prétendez m'imposer pour bru la femme que je déteste ! Ah çà, croyez-vous, petit drôle, séducteur avorton, enfant insupportable, que seul vous soyez en état d'avoir lignée et que moi je sois hors d'âge ? Oh bien !  Sachez que je veux avoir un fils qui vous remplacera, et qui vaudra mieux que vous. Tenez, afin que l'affront soit plus sensible, j'adopterai quelqu'un de mes serviteurs, et je le doterai de ces ailes, de ce flambeau, de cet arc et de ces flèches, que je vous avais confiés pour un meilleur usage; car tout cet équipement m'appartient, et il n'en est pas une pièce qui vous vienne de votre père.

 On vous a gâté dès l'enfance : vos mai

Dedens la mer sur deux dauphins assise,

Se promenoit Vénus environnée

De dieux marins, & de nymphes ornée

Quand la mouette a son oreille mise.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXIV. 1 (à droite)  Vénus se fâche tout rouge  contre Cupidon et menace de lui rogner les ailes. 2.(à gauche), discussion savoureuse de Vénus avec Junon et Cérès.

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1. "Tout en grondant, elle sort précipitamment des ondes, et se dirige vers la couche d'or où repose le dieu malade. De la porte, elle lui crie de sa plus grosse voix : Belle conduite, en vérité, pour un enfant discret et sage ! Est-ce là le cas que vous faites des ordres d'une mère, d'une souveraine ? Au lieu de livrer mon ennemie à d'ignobles amours, vous osez, enfant libertin, lui prodiguer vos caresses précoces, et chercher dans ses bras des plaisirs défendus à votre âge ! Vous prétendez m'imposer pour bru la femme que je déteste ! Ah çà, croyez-vous, petit drôle, séducteur avorton, enfant insupportable, que seul vous soyez en état d'avoir lignée et que moi je sois hors d'âge ? Oh bien ! Sachez que je veux avoir un fils qui vous remplacera, et qui vaudra mieux que vous. Tenez, afin que l'affront soit plus sensible, j'adopterai quelqu'un de mes serviteurs, et je le doterai de ces ailes, de ce flambeau, de cet arc et de ces flèches, que je vous avais confiés pour un meilleur usage; car tout cet équipement m'appartient, et il n'en est pas une pièce qui vous vienne de votre père.

On vous a gâté dès l'enfance : vos mains n'ont jamais su qu'égratigner et battre ceux à qui vous devez le respect. Moi-même, moi, votre mère, enfant dénaturé, ne suis-je pas journellement volée par vous, et quelquefois battue ? Vous n'en useriez pas autrement avec moi si j'étais veuve; et votre beau-père, ce grand et formidable guerrier, ne vous impose même pas. Je le crois bien, au surplus : pour me faire enrager, vous vous êtes mis sur le pied de lui procurer de bonnes fortunes; mais le jeu vous coûtera cher, et ce beau mariage ne sera pas tout roses pour vous, je vous le promets. Suis-je assez bafouée ? Que faire ? que résoudre ? comment avoir raison de ce petit vaurien ? Irai-je mendier le secours de la Sagesse, elle qui m'a vue si souvent lui rompre en visière, toujours pour les frasques de ce mignon ? La créature, d'ailleurs, la plus désobligeante et la plus mal peignée... ! Ah ! j'en ai le frisson; mais il est si bon de se venger, coûte qui coûte ! Allons, j'irai trouver la Sagesse, oui, la Sagesse. Du moins, mon fripon sera châtié de main de maître. Elle videra son carquois, désarmera ses flèches, détendra son arc, éteindra son flambeau, et ne ménagera pas non plus sa petite personne. Je ne serai point satisfaite qu'elle n'ait et rasé cette chevelure dorée que j'ai si souvent peignée de mes propres mains, et rogné ces ailes, autrefois arrosées du nectar de mon sein." (Apulée)

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2. "Elle dit, et sort furieuse, tout en continuant d'exhaler sa bile. Elle est accostée par Junon et Cérès, qui, la voyant le teint allumé, lui demandent pourquoi ce sourcil froncé qui obscurcit le brillant de ses yeux. Je vous rencontre à propos, leur dit-elle : la colère pourrait me porter à quelque excès; mais, je vous en conjure, aidez-moi de tous vos efforts à retrouver cette Psyché qui s'est enfuie, envolée je ne sais où; car vous n'en êtes pas à apprendre le scandale de ma maison, et les hauts faits de celui que je ne veux plus appeler mon fils.

Les deux déesses, bien instruites de l'aventure, essayent d'apaiser la grande colère de Vénus. Mais, madame, qu'a donc fait votre fils, pour motiver cet acharnement contre lui, et cette hostilité si violente contre celle qu'il aime ? Où est le crime, s'il vous plaît, de faire les yeux doux à une jolie fille ? Vous n'ignorez pas qu'il est garçon sans doute, et, de plus, grand garçon ? Auriez-vous oublié la date de sa naissance ? ou, parce qu'il porte si gentiment ses années vous obstinez-vous à le voir toujours enfant ? Vous, sa mère, vous, femme de sens, vous iriez d'un oeil curieux épier ses amusements, lui faire un crime de ses petites fredaines, contrecarrer ses amourettes, et condamner enfin, dans ce beau jouvenceau, vos propres gentilles pratiques, et les doux passe-temps que vous ne vous refusez pas ? Singulière prétention, d'aller semant l'amour partout, et de le prohiber dans vos domaines ! d'exclure vos enfants du droit commun de prendre part aux faiblesses du beau sexe ! Ah! l'on ne vous la passera pas, ni au ciel, ni sur la terre. Ainsi les officieuses déesses prennent la défense de l'absent, dont elles redoutent les flèches; mais Vénus, qui n'entend pas raillerie sur les torts dont elle se plaint, leur tourne le dos, et précipite ses pas vers la mer." (Apulée)

 

Dit à Vénus d'un malheur je t'avise

C'est que ton filz est au lict fort blecé

Et toy icy tout le monde en devise

Qui sans toy est de grâce delaissé

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Cinquième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXV. Dans un temple de l'agriculture, Psyché demande l'aide de Cérès, et essuie un refus.

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE SOUS LA FENÊTRE.

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"Psyché cependant allait errant à l'aventure. Jour et nuit elle cherche son époux; le sommeil la fuit, et sa passion s'en exalte encore. Il s'agit pour elle non plus d'attendrir un époux, mais de désarmer un maître.  Au sommet d'une montagne escarpée, elle aperçoit un temple. Qui sait ? dit-elle, peut-être est-ce là le séjour de mon souverain seigneur : et la voilà, oubliant ses fatigues, qui court d'un pas rapide vers ce but de son espoir et de ses voeux.  Elle gravit intrépidement la hauteur, et s'approche du sanctuaire. Elle y voit amoncelés des épis d'orge et de froment, dont une partie était tressée en couronne.  Il y avait aussi des faux et tout l'attirail des travaux de la moisson; mais tout cela pêle-mêle et jeté au hasard; comme il arrive quand l'excès de la chaleur fait tomber l'outil des mains au travailleur fatigué.  Psyché s'occupe aussitôt à débrouiller cette confusion, et à remettre chaque chose en ordre et en place, persuadée qu'il n'y a pour elle détail de culte ni observance à négliger, et qu'il n'est aucun dieu dont elle n'ait à se concilier la bienveillance et la pitié.

 Tandis qu'elle vaque à ce soin consciencieusement et sans relâche, arrive Cérès la nourricière, qui la trouve à l'ouvrage : Ah ! malheureuse Psyché, s'écria-t-elle, avec un soupir prolongé,  Vénus en courroux cherche par tout l'univers la trace de tes pas; elle veut ta mort; elle se vengera de tout son pouvoir de déesse et toi, je te trouve ici uniquement occupée de mon service, et ne songeant à rien moins qu'à ta propre sûreté !  Psyché se prosterne aux pieds de Cérès, les inonde de ses larmes, et, balayant le sol de ses cheveux, implore la déesse sous toutes les formes de prières.

 Par cette main prodigue des trésors de l'abondance, par les rites joyeux de la moisson, par votre attelage ailé de dragons obéissants, par les fertiles sillons de la Sicile, par le char ravisseur, par la terre receleuse, par la descente de Proserpine aux enfers et son ténébreux hyménée, par la triomphante illumination de votre retour après l'avoir retrouvée, par tous les mystères enfin que le sanctuaire de l'antique Éleusis renferme et protège de son silence sacré, prenez en pitié la malheureuse Psyché qui vous supplie;  souffrez que je me cache pour quelques jours dans cet amas d'épis. Ou ce temps suffira pour calmer le courroux de ma redoutable ennemie, ou je pourrai du moins retrouver mes forces, épuisées par tant de fatigues.

 Cérès lui répond : Je suis touchée de tes prières et de tes larmes, et je voudrais te secourir; mais Vénus est ma parente; c'est une ancienne amie, bonne femme d'ailleurs, que je ne veux en rien contrarier.  Il te faut donc sortir à l'instant de ce temple; et sache-moi gré de ne pas t'y retenir prisonnière." (Apulée)

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Suivant Psyché de son ami la trace

Trouva Cérès shumilie & mer peine

D'ordonner faulx rasteausx orge & vene

Quelle apperçoit end ordre en la pa--

Voiant son mal indigne de sa face

Dame Cérès l'eust volontiers receuë

mais par faveur de Vénus, qui efface

Tout iujgement fut charité vaincuë.

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXVI. Dans un deuxième temple, elle demande à Junon son soutien : nouvel échec.

 

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE DU FRONTON.

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" Refusée contre son espoir, Psyché s'éloigne, emportant dans son coeur un chagrin de plus. Elle revenait tristement sur ses pas, quand son oeil plongeant au fond d'un vallon, découvre un autre temple, dont l'élégante architecture se dessinait dans le demi-jour d'un bois sacré. Décidée à ne négliger aucune chance, même douteuse, de salut, et à se mettre sous la protection d'une divinité quelconque, elle s'avance vers l'entrée de l'édifice. Là se présentent à sa vue les plus riches offrandes. Aux portes sacrées, ainsi qu'aux arbres environnants, étaient suspendues des robes magnifiques; et sur leur tissu la reconnaissance avait brodé en lettres d'or, avec le nom de la déesse, le sujet de chaque action de grâces qu'on lui rendait. Psyché fléchit le genou, embrasse l'autel tiède encore, et, après avoir essuyé ses larmes elle fait cette prière :

 "Épouse et soeur du grand Jupiter, toi qui habites un temple antique dans cette Samos, si fière d'avoir entendu tes premiers vagissements et de t'avoir vu presser le sein de ta nourrice; toi que l'altière Carthage, aux opulentes demeures, honore sous les traits d'une vierge traversant les airs avec un lion pour monture;  toi qui, sur les bords que l'lnachus arrose, présides aux murs de la célèbre Argos qui t'adore; et toi, la reine des déesses, l'épouse du maître du tonnerre; toi que l'Orient vénère sous le nom de Zygie, et qu'invoque l'Occident sous celui de Lucine; ah ! montre-toi pour moi Junon protectrice ! La fatigue m'accable; daigne me préserver des dangers qui me menacent. Jamais, je le sais, tu ne refusas ta protection aux femmes sur le point d'être mères."

 Pendant cette invocation, Junon lui apparaît dans tout l'éclat de la majesté céleste. Je ne demanderais pas mieux, dit-elle, que d'accueillir ta demande;  mais me mettre en opposition avec Vénus ma bru, que j'aime comme ma fille, le puis-je vraiment avec convenance ? Et puis il y a des lois qui défendent de recueillir les esclaves fugitifs, et je n'irai pas y porter atteinte. "(Apulée)

"Découragée de ce nouvel échec, et renonçant à suivre un mari qui a des ailes, Psyché se livre à de cruelles réflexions.  Où chercher du secours, quand des déesses même ne me témoignent qu'une bonne volonté stérile ?  Où porter mes pas, quand tant de pièges m'environnent ? Quel toit, quelle retraite assez obscure pour me cacher à l'oeil inévitable de la toute-puissante Vénus ? Allons, Psyché, une résolution énergique ! plus d'illusions frivoles. Va, de toi-même, te remettre aux mains de ta souveraine : ta soumission, pour être tardive, peut encore la désarmer.  Qui sait ? peut-être celui que tu cherches va-t-il se retrouver dans le palais de sa mère. Ainsi décidée à cette soumission hasardeuse, dût-elle y trouver sa perte, Psyché déjà préparait son exorde." (Apulée)

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Devant Junon qui en son temple estoit

remply de veux & de mainte despouille

Psyché mercy demandant s'agenouille

Comptant le mal que par amour sentoit

De son travail Junon se recentoit

Et eust changé en ioye sa tristesse

Mais pour l'honneur qu'elle à Vénus portoit

La fait sortir du temple sans rudesse.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXVII. Dans son char tirée par quatre colombes, Vénus vient emprunter à Jupiter son messager Mercure, aux pieds ailés.

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE SOUS LE QUATRAIN.

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"Cependant Vénus, qui a épuisé tous les moyens d'investigation sur terre, en va demander au ciel. Elle ordonne qu'on attelle son char d'or, oeuvre merveilleuse de l'art de Vulcain, qui lui en avait fait hommage comme présent de noces. La riche matière a diminué sous l'action de la lime; mais, en perdant de son poids, elle a doublé de prix.  De l'escadron ailé qui roucoule près de la chambre de la déesse, se détachent quatre blanches colombes; elles s'avancent en se rengorgeant, et viennent d'un air joyeux passer d'elles-mêmes leur cou chatoyant dans un joug brillant de pierreries.  Leur maîtresse monte; elles prennent gaiement leur vol; une nuée de passereaux folâtres gazouillent autour du char. D'autres chantres des airs, au gosier suave, annoncent, par leurs doux accents, l'arrivée de la déesse.  Les nuées lui font place; le ciel ouvre ses portes à sa fille chérie, et l'Empyrée tressaille d'allégresse à sa venue. L'harmonieux cortège défile, sans avoir à craindre la rencontre de l'aigle, ni du vorace épervier.

 

"Vénus va droit à la royale demeure de Jupiter, et la fière solliciteuse demande hardiment qu'il lui prête le ministère de Mercure; car il lui faut la meilleure poitrine de l'Olympe. Signe d'assentiment des noirs sourcils. Vénus revient triomphante, et, tout en descendant des cieux avec Mercure, lui dit d'un ton animé : Mon frère l'Arcadien, vous savez que votre soeur Vénus ne fait jamais rien sans vous; vous n'ignorez pas non plus que je suis en quête d'une esclave à moi qui se cache, et que je perds mon temps à la chercher. Je n'ai plus qu'une ressource, c'est de faire proclamer que je promets récompense à qui la trouvera. (4) Je compte sur vous pour me rendre, sans tarder, ce bon office. Surtout que son signalement soit clair et précis. S'il y a lieu plus tard de poursuivre quelque receleur en justice, qu'on ne puisse prétexter cause d'ignorance.  Là-dessus, elle remet par écrit à Mercure le nom de Psyché avec les indications nécessaires, et regagne son palais.

 

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Vénus du ciel par colombe portée

De Jupiter imperre son Mercure

Qui deust bannir Psyché desconfortée

Par ung cartel plein de telle escripture

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXVIII. Vénus remet à Mercure l'avis de bannissement de Psyché et elle promet 7 baisers à tout indicateur.  Mercure se rend sur terre.

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NOTEZ LA DATE DE 1542 DANS LE CARTOUCHE SOUS LE QUATRAIN.

 

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 "Mercure, empressé de s'acquitter de la commission, se met à parcourir la terre, proclamant partout ce qui suit : " On fait savoir qu'une fille de roi, du nom de Psyché, esclave de Vénus, a pris la fuite. Quiconque pourra la livrer, ou indiquer sa retraite,  recevra pour sa peine sept baisers de la bouche même de Vénus; plus, un huitième, emmiellé de ce que ses lèvres ont de plus doux. S'adresser pour la réponse au crieur Mercure, derrière les Pyramides Murciennes."  À cette annonce, on juge quelle excitation l'espoir d'un pareil prix dut produire chez les mortels. Cette circonstance acheva de détruire toute irrésolution dans l'esprit de Psyché." (Apulée)

 

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Nous bannissons Psiché pour forfaicture

De tous les lieux où soleil passera

Et ce pendant sept baisers par droicture

Vénus promect à qui l'enseignera

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXIX. Vénus soumet Psyché à trois épreuves redoutables. La deuxième : elle doit prendre la laine des brebis à la toison d'or .

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Le char de l'Aurore se montrait à peine, que Vénus fit venir Psyché, et lui dit : Vois-tu ce bois bordé dans toute sa longueur par une rivière  dont les eaux sont déjà profondes, bien qu'encore voisines de leur source ? Un brillant troupeau de brebis à la toison dorée y paît, sans gardien, à l'aventure: il me faut à l'instant un flocon de leur laine précieuse. Va, et fais en sorte de me le rapporter sans délai.

Psyché court, vole; non pour accomplir l'ordre de la déesse, mais pour mettre un terme à ses maux dans les eaux du fleuve. (Apulée)

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Pour ces labeurs Vénus non modérée

Luy monstre ung bois où paissent grand foison

De grans moutons à la laine dorée

Luy commandant avoir de leur toyson.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXX. L'épreuve de la toison d'or (suite) Psyché, aidée par un roseau parlant, déjoue le piège mortifère.

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Or, voici que, de son lit même, un vert roseau, doux organe d'harmonie, inspiré tout à coup par le vent qui l'agite et qui murmure, se met à prophétiser en ces termes : Pauvre Psyché, déjà si rudement éprouvée, garde-toi de souiller par ta mort la sainteté de mes ondes, et n'approche pas du formidable troupeau qui paît sur ce rivage.  Tant que le soleil de midi darde ses rayons, ces brebis sont possédées d'une espèce de rage. Tout mortel alors doit redouter les blessures de leurs cornes acérées, le choc de leur front de pierre, et la morsure de leurs dents venimeuses;  mais une fois que le méridien aura tempéré l'ardeur de l'astre du jour, que les brises de la rivière auront rafraîchi le sang de ces furieux animaux, tu pourras sans crainte gagner ce haut platane nourri des mêmes eaux que moi, et trouver sous son feuillage un sûr abri.  Alors tu n'auras, pour te procurer de la laine d'or, qu'à secouer les branches des arbres voisins, où elle s'attache par flocons. Ainsi le bon roseau faisait entendre à Psyché de salutaires conseils. Elle y prêta une oreille attentive, et n'eut pas lieu de s'en repentir; car, en suivant ses instructions, elle eut bientôt fait sa collecte furtive, et retourna vers Vénus, le sein rempli de cet or amolli en toison. "(Apulée)

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Un verd roseau luy dict l'ordre et raison

D'en recouvrer. Ô incroyable chose

Les fiers troupeaux dorment quelques saisons

Mais de Vénus l'ire poinct ne repose.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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Sixième fenêtre.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXI. Le coup de grâce de Vénus : elle exige que  Psyché apporte une boite à Proserpine, épouse de Pluton aux Enfers.

 

 

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"Avec un sourire sinistre, et qui présage de nouvelles et plus périlleuses exigences, elle l'apostrophe en ces mots : il faut que tu sois magicienne, et magicienne des plus expertes, pour avoir mis si lestement de telles commissions à fin; mais voici, ma poulette, ce qu'il te faut encore faire pour moi. Prends cette boîte (elle lui en remit une au même instant), et va de ce pas aux enfers, au sombre ménage de Pluton. Tu présenteras la boîte à Proserpine, et tu lui diras : Vénus demande un peu de votre beauté, ce qu'il en faut pour un jour seulement; car toute sa provision s'est épuisée par la consommation qu'elle en a faite en servant de garde-malade à son fils. Va, et ne tarde pas à retourner; car je veux m'en servir avant de paraître au théâtre de l'Olympe." (Apulée)

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À peine estoit Psyché bien retournée

Du long travail de l'heureuse rapine

Qu'elle a trouvé une boite ordonnée

Que sa maîtresse envoye à Proserpine

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXII. Psyché désespérée veut se jeter du haut d'une tour, mais celle-ci lui révèle comment se tirer d'affaire.

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DATE DE 1542 SOUS LE QUATRAIN.

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"Psyché crut recevoir le coup de grâce. Cette fois l'ordre était clair : c'était tout simplement l'envoyer à la mort. Comment en douter ? On voulait que d'elle-même elle descendît au Tartare et visitât les Mânes. Sans plus tarder, elle court vers une tour élevée, avec l'intention de se précipiter du sommet. C'était, suivant elle, le meilleur et le plus court chemin pour aller aux enfers; mais de la tour s'échappe tout à coup une voix : Quelle est, pauvre enfant, cette idée de se jeter ainsi la tête la première ? Pourquoi reculer devant cette épreuve et vous sacrifier sans but ? Votre âme une fois séparée du corps ira bien en effet au fond du Tartare, mais pour n'en plus revenir. Écoutez-moi :

Lacédémone, cette noble cité de l'Achaïe, n'est pas loin; elle touche au Ténare, où l'on n'arrive que par des sentiers peu connus; c'est un soupirail du sombre séjour de Pluton. Osez vous engager dans sa bouche béante : devant vous s'ouvrira une route où nul pas n'a laissé sa trace, et qui va vous conduire en ligne directe au palais de l'Orcus; mais il ne faut pas s'aventurer dans ces ténèbres les mains vides. Ayez à chaque main un gâteau de farine d'orge pétri avec du miel, et à la bouche deux petites pièces de monnaie.

Vers la moitié du chemin infernal, vous rencontrerez un âne boiteux, chargé de fagots. L'ânier, boiteux aussi, vous demandera de lui ramasser quelques brins de bois tombés de sa charge; passez outre, et ne répondez mot.

Bientôt vous arriverez au fleuve de l'Érèbe. Charon est là, exigeant son péage; car ce n'est qu'à prix d'argent qu'il passe les arrivants sur l'autre rive. Ainsi l'avarice vit encore chez les morts ! Ni Charon, ni Pluton même, ce dieu si grand, ne font rien pour rien. Le pauvre en mourant doit se mettre en fonds pour le voyage : nul n'a droit de rendre l'âme que l'argent à la main. Vous donnerez à ce hideux vieillard, à titre de péage, une de vos deux pièces de monnaie. Il faut qu'il la prenne de sa main à votre bouche. En traversant cette onde stagnante, vous verrez flotter le corps d'un vieillard, qui vous tendra ses mains cadavéreuses, vous priant de le tirer à vous dans la barque. La compassion ne vous est pas permise; n'en faites rien.

Le fleuve franchi, vous rencontrerez à quelques pas de vieilles femmes occupées à faire de la toile, et qui vous demanderont d'y mettre la main : ne vous avisez pas d'y toucher, autant de pièges tendus par Vénus, et elle vous en réserve bien d'autres pour vous amener à vous dessaisir de l'un au moins de vos gâteaux : n'en croyez pas la perte indifférente, il vous en coûterait la vie.  

Un énorme chien à trois têtes, monstre formidable, épouvantable, sans cesse aboyant aux mânes qu'il effraye sans leur pouvoir faire d'autre mal, jour et nuit fait sentinelle au noir vestibule de Proserpine; c'est le gardien du manoir infernal. Vous le ferez taire aisément en lui jetant un de vos gâteaux, et vous passerez outre.

Vous pénétrerez ainsi jusqu'à Proserpine, qui vous fera le plus aimable accueil, vous engagera à vous asseoir et à prendre part à un somptueux festin;  mais ne vous asseyez que par terre, et n'acceptez d'autre aliment que du pain noir. Vous exposerez ensuite l'objet de votre mission, et vous prendrez ce qu'elle vous donnera. Cela fait, retournez sur vos pas.  Vous vous rachèterez encore de la gueule du chien au prix de votre second gâteau. Vous repasserez le fleuve, en livrant à l'avare nautonier votre autre pièce de monnaie; vous reprendrez le chemin que vous aurez suivi en venant, et vous reverrez ainsi la voûte céleste:  mais, sur toutes choses, ne vous avisez pas d'ouvrir la boite qui vous aura été confiée, et de porter les yeux sur ce qu'elle renferme. Point de regard curieux sur ce trésor secret de la beauté divine." (Apulée)

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Pour rapporter de sa beauté divine

Ce que Psyché n'espérant pouvoir faire

De se lancer d'une tour détermine

Mais la tour parle, & dresse son affaire.

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXIII. Psyché traverse l'Erèbe sur la barque de Charon.

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 Ainsi parla cette tour prévoyante en véritable oracle. Psyché dirige aussitôt ses pas vers le Ténare. Munie de ses deux oboles et de ses deux gâteaux, elle descend rapidement le sentier souterrain;  passe, sans mot dire, devant l'ânier boiteux; donne le péage au nocher, reste sourde aux instances du mort qui surnage; ne tient compte de l'appel insidieux des tisseuses; et, après avoir endormi, en lui abandonnant son gâteau, la rage du gardien infernal, elle pénètre dans la demeure de Proserpine." (Apulée)

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Psyché croit la véritable tour

Deux pains ensembles & deux deniers appreste

Pour contenter d'aller & de retour

Le vieil Charon & le chien deshonneste.

 

 

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Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

Galerie de Psyché du château de Chantilly. Photographie lavieb-aile.

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XXXIV. Elle n'aide pas l'ânier boîteux : c'est un piège !

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(La scène précède la traversée de l'Eurèbe : inversion de panneau ?)

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Et ne voulut accorder la requeste

D'un importun errant & solitaire

Desolager une chose este

Se contentant --- de se taire.

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