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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 21:19

Les vitraux anciens (fin XVe ; 1540-1543) de l'église Saint-Paterne de Louvigné-de-Bais.

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PRÉSENTATION.

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L'église du XVe siècle fut largement modernisée entre 1536 et 1562 par les soins de la fabrique et les libéralités de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine.

Nous retrouvons donc ici les seigneurs d'Espinay, fondateurs de la Collégiale de Champeaux, situé à 17 kms au nord de Louvigné-de-Bais. Et en particulier le couple de Guy III d'Espinay et de Louise de Goulaine, qui contribuèrent à introduire en Bretagne l'art de la Renaissance.

C'est cette pénétration de l'art de la  Renaissance en Bretagne qui forme le fil rouge d'une série de mes articles. Elle débute à Dol-de-Bretagne avec le cénotaphe de l'évêque de Dol Thomas James en 1507, se poursuit par  le tombeau de Guillaume Guéguen (évêque de Nantes mort en 1509) à Nantes, et par celui de Thomas Le Roy à Nantes (1515) , puis par les stalles de Guerche-de-Bretagne en 1518-1525 et par celles de Champeaux vers 1530. L'influence d'Yves Mayeuc, évêque de Rennes, est visible par le vitrail de l'Annonciation qu'il offre en 1536 à la collégiale de Guerche-de-Bretagne, un peu avant la maîtresse-vitre de Champeaux exécutée en 1539 pour Guy II d'Espinay et Louise de Goulaine.

L'influence de la famille de Goulaine se retrouve plus tard en Côtes-d'Armor en  la chapelle de Kerfons en Plouzévédé en  1559, et au nord du Finistère au château de Maillé en Plonévez-Lochrist vers 1550 par Maurice de Carman et Jeanne de Goulaine. Elle diffuse alors dans le Léon, d'abord au château de Kerjean à Saint-Vougay vers 1571, puis sur de nombreux édifices religieux des enclos paroissiaux du Léon, en sculpture sur pierre, sculpture sur bois (sablières et jubés) et peinture sur verre.

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Dans le domaine de l'ornementation, cet art se reconnaît entre autre, en simplifiant, pour la Première Renaissance, par ses grotesques, et pour la Seconde Renaissance par ses cartouches à cuirs découpés, ses médaillons et ses termes ou cariatides.

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Voir sur  l'art  de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

 

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Historique de l'église  d'après Couffon 1968.


"Alain, évêque de Rennes (1141-1157), donna l’église de Louvigné-de-Bais et ses dépendances à l’abbaye Saint-Melaine de Rennes, se réservant seulement les droits cathédraux et ceux de l’archidiacre et du doyen, donation approuvée en 1158 par Josse, archevêque de Tours. Cette donation fut confirmée par l’évêque Philippe (1179-1181) à l’abbé de Saint-Melaine, Guillaume Privé, puis en 1185 par le pape.
L'on ne possède cependant aucune preuve que l’abbaye y ait établi un prieuré. Au point de vue féodal, trois seigneuries se partageaient les prééminences, importantes à connaître pour l’identification des vitraux et des autels : la seigneurie de Sauldecourt, qui possédait les droits prééminenciers dans la maîtresse vitre du chevet et la chapelle prohibitive de Saint-Nicolas avec droit d’enfeu, chapelle autrefois sur la façade sud de l’église avant sa démolition au XVIIIe siècle. Elle appartenait à la fin du XVe siècle aux d’Espinay de la Rivière et, en 1513, Catherine d’Estouteville habitait Sauldecourt, qu’elle avait reçue en douaire. La seigneurie de Fouesnel, dont les possesseurs avaient la chapelle à gauche du chœur, côté évangile, chapelle prohibitive avec droit d’enfeu.

Cette seigneurie passa à l’extrême fin du XVe siècle de la maison des Le Vayer dans celle de Poix par le mariage de Jeanne Le Vayer, fille et unique héritière de Jean (décédé le 12 mai 1496) et de Guyonne de Parthenay, avec André de Poix. Au XVIIIe siècle, elle fut transmise par alliance aux Rosnyvinen de Piré.
Enfin les seigneurs de la Touche avaient droit d’enfeu. Cette seigneurie, dès le xv e siècle, appartenait aux Busnel, dont les armes portaient d’argent à l’épervier au naturel, grilleté et becqué d’or, perché sur un écot de sable.
De l’église romane primitive subsistent encore, au nord du chœur, les fondations d’une petite chapelle annexe sous laquelle existe un caveau, découvert en 1775 par suite de l’effondrement du sol, puis, alors, à nouveau obturé sans qu’aucune description en ait été donnée.

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Nous sommes parfaitement renseignés sur la construction de l’édifice actuel par le registre des comptes de la fabrique de 1536 à 1563, volume de 800 pages conservé au presbytère et minutieusement dépouillé par Henri Busson, ainsi que par de nombreux comptes conservés aux Archives départementales.
L’église remonte à 1536, construction à laquelle travaillèrent en 1536 et 1537 quinze maçons sous la direction de Richard Babin, très probablement le même que le constructeur d’une partie de la nef de Saint-Sulpice de Fougères en 1522.
L’un des ouvriers, Jean Chassé, prit en 1537 une tâche à part et fut payé en cette dernière année 65 livres pour l’exécution des trois pignons de l’église : celui du chevet, celui du porche et celui de la chapelle de la Vierge ; la charpente fut exécutée par Louis Courgeon, maître charpentier, et la plomberie par Jean Lambaré de Vitré.
En 1538 et 1539, puis en 1546, on termina la nef « en amortissant les piliers », et l’église fut dédiée le 14 février 1549 (n. st.) par le R. P. en Dieu Gilles de Gand, évêque de Rouanne et suffragant de Nantes, qui bénit le maître-autel, l’autel Saint-Nicolas et un autel portatif. De 1551 à 1554, l’on fit des charrois de pierres en vue de la construction de trois chapelles en équerre sur le bas-côté nord, chacune percée d’une grande fenêtre, ainsi qu’il se faisait à cette époque dans les églises entre Vitré et La Guerche, travaux dont les plans et devis sont dus à Jehan Coury et Jean Perdriel.
L’exécution en fut confiée en 1556 à Jehan Auffray, maître maçon. Mais, celui-ci étant décédé peu après le début des travaux, son fils proposa aux fabriques de les faire continuer par Médard Arthur, maître maçon, ce qui fut accepté. En 1561, celui-ci est qualifié « maçon et maître d’œuvre de la maçonnerie des chapelles neuves ».
Les travaux furent terminés en 1562, les charpentes mises en place par Pierre Iluet et Michel Droyer, et Jean Perdriel abattit alors la muraille séparant la nef de ces chapelles.
En 1560-1561, les fabriques projetèrent de faire édifier un clocher « en daulme » sur les plans de Maître Jullian Cilliart et de Médard Arthur, mais ce projet ne fut pas alors exécuté.
Au XVIIIe siècle, l’on rebâtit presque entièrement le collatéral sud, la sacristie, et l’on construisit sur la façade ouest une tour, travaux exécutés suivant les plans d’Antoine Forestier, le jeune, architecte à Rennes, qui amenèrent la destruction de la grande chapelle de Saint-Nicolas, dite chapelle de Sauldecourt, de la chapelle de la confrérie de Notre-Dame-de-Pitié, du chapiteau (porche midi) et d’un édifice servant alors de sacristie.
La première pierre de cette construction nouvelle fut posée le 1 er mai 1759 par Guillaume Busnel, sieur de la Touche, fils de René et d’Anne d’Espinay, et le recteur de Domagné, M. Le Gendre, fit une nouvelle bénédiction de tout l’édifice le 14 décembre 1760. L’autel de Notre-Dame-de-Pitié fut alors transféré au haut du nouveau bas-côté.


Étude architectonique et plan.

— Précédé d’une tour de plan carré, l’édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept non débordant sur les façades et un chœur à chevet droit, plus étroit mais très profond, accosté d’une sacristie et d’une annexe.
Les dimensions intérieures sont les suivantes : nef : largeur 7 m 30 et avec ses bas-côtés 16 m 90, longueur 16 m 40 ; transept : longueur 5m 20 ; chœur : largeur 5 m 80, longueur 9 m 20.

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Les vitraux.

"Malgré leurs avatars, les cinq verrières anciennes de Louvigné-de-Bais sont d’un intérêt capital pour l’histoire de la peinture sur verre en Bretagne, puisque les cinq sont datées et les auteurs de quatre d’entre elles sont connus.
Les comptes de Louvigné nous apportent en outre un renseignement des plus importants. Malgré les démêlés que les fabriques avaient eus avec Gilles de la Croix-Vallée pour obtenir la livraison des verrières commandées, c’est à lui qu’ils confièrent l’entretien annuel, suivant l’usage, de toutes les verrières jusqu’en l’année 1557-1558, sans doute année de son décès.
Or les comptes de 1550-1551 portant des payements à Gilles et Gillequin à Vitré ont fait dédoubler le personnage, et l’on a voulu voir dans le second un ouvrier du premier, alors que celui-ci n’est indiqué dans aucune des procédures faisant connaître les aides de Gilles. Le fait qu’il soit appelé indifféremment Gilles et Gillequin indique ainsi une origine très probable des Pays-Bas. C’est également avec le prénom tantôt de Gilles, tantôt de Gillequin, qu’il figure d’ailleurs dans les comptes de 1545 de la collégiale de Champeaux, avec son associé Guyon Colin, et l’on peut donc attribuer avec certitude à leur atelier la grande verrière de cette dernière église, dont la facture de la chevelure du donateur, Guy d’Espinay, est, entre autres, si caractéristique.
Cette facture très particulière des verrières de Louvigné-de-Bais et de Champeaux permet, semble-t-il, par comparaison, d’attribuer à l’atelier de Vitré la verrière de la Pentecôte de Notre-Dame de Vitré, datée de 1537, ainsi qu’il était naturel, et le vitrail de Javené. Celui-ci porte d’ailleurs sur le panneau de la Circoncision : i. f. g. 1. (« istud fecit Gilles Lacroixvallée »).
Il est également assez probable que les vitraux de la Tentation de la Baussaine et de la Transfiguration des Iffs leur sont dus." (R. Couffon)

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Restauration.

 

"Les vitraux de Louvigné-de-Bais ont été très restaurés au cours des âges ; et, en effet, mentions sont faites dans les comptes de nombreuses restaurations, sur lesquelles nous n’avons que peu de détails. Ces divers travaux furent exécutés, en 1589-1590, par Jean Lizon ; en 1604, par Richard Allaire, maître verrier à Rennes ; en 1671, par Colin, de Vitré ; en 1673, par Guillaume Blancvillain, de Vitré ; en 1699, par Gilles Métayer, maître verrier à Vitré ; en 1721, par François Ruffet, maître verrier à Rennes ; en 1749, par Michel Roulin, maître-verrier à Vitré ; enfin, de 1887 à 1889, d’une façon trop radicale suivant le goût de l’époque, et assez médiocre, par l’atelier rennais Lecomte et Colin. (R. Couffon)

Il faut ajouter la consolidation de trois verrières anciennes par l'atelier Alleaume en 1919 et la restauration des cinq baies du XVIe siècle par l'entreprise Briand de Rennes en 1981-1982.

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La description des verrières reprend largement le texte de référence, celui de Gatouillat et Hérold pour le Corpus Vitrearum.

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LA BAIE I : VERRIÈRE DE LA VIE DE LA VIERGE. 4ème quart XVe, et Gilles de la Croix-Vallée 1544. Coté nord à l'entrée du chœur.

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Cette baie de 3 lancettes trilobées et un tympan à 2 quadrilobes et 4 mouchettes  mesure 5,50 m. de haut et 2,10 m. de large. La verrière de la Vie de la Vierge, seul témoignage d'une campagne de vitrage antérieure,  date, avec son décor d'architecture flamboyant, du quatrième quart du XVe siècle mais a été remaniée par Gilles de la Croix-Vallée en 1544 lors d'une restauration qui y ajoute quelques décors Renaissance.  Les armes des premiers donateurs ou prééminenciers ont été insérés  dans les dais du registre inférieur. 

"Ce vitrail se distingue par des couleurs vives et contrastées où le bleu tient une grande place, par la qualité du dessin des visages, des mains et des drapés. Le verrier qui l'exécuta avait d'ailleurs accédé à la maîtrise, si l'on en croit le sertissage en plomb vif exécuté dans le panneau du Mariage de la Vierge. Ce qui domine dans cette œuvre est bien son inspiration encore toute médiévale ; l'attribution qui en a été faite au verrier Pierre Simon qui travaillait à Fougères au milieu du XVIe siècle, beaucoup trop tardive, nous paraît impossible. " (D. Moirez 1975)

 

 

Gatouillat et Hérold, s'appuyant sur Moirez-Dufief, réfutent également l'attribution par Couffon de cette verrière à Pierre Symon. La documentation par sources permet d'affirmer que c'est Gilles de la Croix-Vallée qui, en 1544, remania la verrière au cours des travaux de rénovation favorisés par Guy III d'Espinay : Il changea en particulier des têtes dans plusieurs des scènes.

Ce Gilles de la Croix-Vallée, avec "Guyon" (Guillaume Collin), tous les deux installés à Vitré, avait déjà réalisé la verrière de la Transfiguration et celle de la Résurrection en 1539-1540, et depuis, La Croix-Vallée avait été chargé de l'entretien des verrières de l'église jusqu'en 1558, peut-être l'année de sa mort. Les deux verriers avaient réalisé en 1539 la maîtresse-vitre de Champeaux pour Guy d'Espinay et Louise de Goulaine.

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"Vitrail de la Vierge. Exécuté en 1544 par Pierre Symon, de Fougères, il est de conception et d’exécution très différentes des précédents vitraux. Il comprend neuf panneaux en trois lancettes, les trois panneaux supérieurs surmontés de hauts dais
Renaissance mais d’inspiration gothique. Il est timbré de trois écus : deux aux armes pleines losangé d’or et de gueules, armes des Le Vayer, sieur de Fouesnel, qui paraît un ramage de Craon, l’autre mi-parti des armes précédentes et d’argent à la croix pattée de sable, armes des Parthenay, rappelant l’alliance de Jean Le Vayer et de Guyonne de Parthenay.
L’exécution de ce vitrail est très soignée et l’on remarquera particulièrement la figure de la Vierge de la scène du Mariage avec son nimbe très ciselé. Pierre Symon était d’ailleurs un peintre réputé à Fougères, où il exécuta plusieurs verrières pour Saint-Sulpice et Saint-Léonard ainsi que pour la Maison de Ville en 1551.
Les restaurations de la verrière sont très visibles : Vierge de l’Assomption, Christ du Couronnement, deux des rois mages de l’Adoration, le saint Joseph des fiançailles et deux têtes des apôtres de la Mort de la Vierge. " (R. Couffon)

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre inférieur et ses armoiries. Le Mariage de la Vierge, l'Annonciation et la Visitation.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le Mariage de la Vierge.

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La scène se passe dans une église gothique à voûte d'ogive et clefs pendantes, et baies à remplages gothiques.

Sur fond d'un drap d'honneur rouge, le grand prêtre, reconnaissable à son bonnet conique perlé à gland frangé et à sa cape verte au fermail losangique doré, place la main de la Vierge dans celle de Joseph. Celui-ci tient la canne, qui signale son âge, mais aussi le rameau fleuri qui est le signe de son élection divine parmi les autres prétendants. On remarque ses chaussures à bouts fins.

Deux hommes et deux femmes assistent à la scène. L'homme le plus externe porte à l'oreille un grelot d'or, ce qui incite à s'interroger sur sa signification.

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La tête de Joseph a été restaurée par La Croix-Vallée en 1544 ; celle des deux têtes à gauche ont été refaites en 1887.

Le médaillon jaune d'or du bonnet vert du personnage de gauche est monté en chef-d'œuvre.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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L'Annonciation.

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L'ange Gabriel coiffé du diadème, est à demi-agenouillé, et fait le geste de salutation tandis que ses paroles sont en parties visibles sur le phylactère de sa tige fleurdelysée : AVE MARIA GRATIA PLENA DOMINUS TECUM BENEDICT [A IN MULI] ERIBUS. La colombe de l'Esprit traverse la chambre en diagonale depuis une baie dans un rayon de lumière dorée et se dirige vers le sommet de la tête de Marie.

La Vierge est agenouillée ou assise sur le sol carrelé, sous le pavillon rouge couronnant son lit, à coté du vase dont le lys symbolise sa virginité.

La tête de la Vierge a été restituée en 1887 ; la pièce a été mouchetée de hachures pour simuler une corrosion.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La Visitation.

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Dans un paysage extérieur (arbres, rochers, feuillages, mais devant des murailles (vieux-rose) et sous une arche cintrée à voutes ogivales et clefs pendantes, les cousines Marie et Elisabeth adoptent un geste en miroir, à quatre mains : l'une des mains retient le pan du manteau tandis que l'autre se pose sur le ventre. Marie se reconnaît à son nimbe ciselé, à sa tête non fléchie, et aux mèches de cheveux blonds s'échappant du voile.

Le vitrail est bien conservé sauf quelques pièces de drapé.

 

 

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les armoiries.

 

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1°) Echiqueté de gueules et d'or sur les deux panneaux latéraux. Jean Le Vayer, seigneur de Fouesnel

Ces armes figurent aussi sur le retable nord, datant de 1655.

Potier de Courcy :

 Vayer, Voyer ou Véyer (le), sr. de Clayes, par. de ce nom, — de la Clarté, par. de Cornillé, — de Fouësnel, par. de Louvigné-de-Bais, — de la Hussonnière et de Montbouan, par. de Moulins-sur-Roche, — de Goësmes, par. de ce nom, — du Plessis-Raffray, par. de Domagné, — de la Mariais, de la Lande, de la Cour, du Boisgerbaud, de la Villeaugier, de la Garenne, de la Rivière et de Saint-Patern, par. de Soudan, — de Rigné, par. de Rougé, — de Laumondière, par. de Saint-Père-en-Retz.

Réf. et montres de 1427 à 1544, par. de Clayes. Moulins-sur-Roche, Louvigné-de-Bais, Soudan, Rougé et Saint-Père-eu-Retz, év. de Saint-Malo, Rennes et Nantes.

Losangé d'or et de gueules (Sceau 1402).

Jean, sr de la Clarté, ratifia le traité de Guérande en 1381, et fut marié en 1391 à Marguerite Rogier de Beaufort ; Jean, conseiller du duc Jean V en 1404-, Auffroy et François, son neveu, abbés de Saint-Aubin-des-Bois de 1509 à 1532; Olivier, panetier ordinaire de la reine Anne en. 1513; Bertrand, vivant en 1586, épouse: 1° Vincente de Clairefontaine, dont Pierre, auteur des srs de la Morandaye, qui suivent ; 2° Marie Malenfant, mère de Jean, président aux enquêtes en 1619, qui, de Claude le Marchant, laissa entre autres enfants : Louise, dame de Clayes, mariée à Jean Nicolas, sr de Champgérault, autorisé par lettres de 1626 à prendre les nom et armes de sa femme. Voyez Nicolas.

La branche de Coôsmes fondue en 1377 dans Maillé ; la branche de Fouësnel fondue vers 1493 dans de Poix ; la branche de Montbouan fondue en 1615 dans Langan.

Vayer (le) (ramage des précédents), sr de la Hérissaye, — de Montforay, — de Chevigné,

de Quédillac, par. de ce nom, — de la Morandaye, par. de Roisgervilly, — de la Giraudais, — de Raulac.

Anc. txt., réf. 1668, 0 géu.; réf. 1513, par. de Boisgervilly, év. de Saint-Malo.

De gueules à neuf losanges d'or.

Bertrand, vivant en 1586, marié à Vincente de Clairefontaine, père de Pierre, et ce dernier de Jean, marié : 1° à Suzanne le Bouteiller, 2° à Marguerite de Penhoët ; un héraut des États de Bretagne en 1728.

https://fr.wikisource.org/wiki/Nobiliaire_et_armorial_de_Bretagne/V

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406239c.f484.pagination.langFR.textePage

 

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_g%C3%A9n%C3%A9alogique_et_chronologique/TG-mmrVTTUEC?hl=fr&gbpv=1&dq=Vayer++%22louvign%C3%A9%22&pg=PA705&printsec=frontcover

https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_et_m%C3%A9moires_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_ar/X6owAQAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Vayer++%22louvign%C3%A9%22&pg=RA2-PA216&printsec=frontcover

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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 2°) Echiqueté de gueules et d'or en alliance avec d'argent à la croix pattée de sable. Jean Le Vayer, seigneur de Fouesnel et son épouse (1452) Guyonne de Parthenay.

https://man8rove.com/fr/blason/2tisd66-parthenay

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Guyonne de Parthenay est la fille de Michel de Parthenay, seigneur du Bois-Briant, et de Perrine de la Bouëxière (-1461), dame de Parigné. Elle eut une fille, Jeanne le Vayer, qui épousa André de Poix (v.1460-1531), seigneur de Saint-Roman. Celui-ci épousa en 1520 Renée du Hallay.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre intermédiaire. Adoration des Mages, Massacre des innocents, Fuite en Égypte.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Adoration des Mages.

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Les têtes des deux mages de droite ont été remplacées en 1544.

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La tête de Balthasar, le roi noir  —celui qui offre la myrrhe— est remarquable par son pendentif  en forme de clochette. Cette  marque de marginalité (voire d'exotisme), qui apparaît dans la peinture flamande ou du nord de l'Europe (Memling, 1470) et se retrouve ailleurs sur les vitraux bretons, comme aux Iffs vers 1530. Mais il s'agit plus souvent d'une simple boucle, et cette clochette est très originale. Cet accessoire peut être un signe de judéité, comme celle de la Vierge dans L'Annonciation de Lorenzetti ou celle de Caïphe à La Roche-Maurice, d'africanité comme pour le roi Salomon de l'Arbre de Jessé de Bourg-Achard , mais est toujours un détail significatif en iconographie.

Les cheveux blonds de la Vierge sont retenus par un diadème centré par un cabochon.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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 Massacre des innocents.

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Certaine têtes ont été refaites en 1544, dont celle d'Hérode. Ce dernier lève l'épée et se prépare à frapper un enfant, assez indistinct dans les bras de sa mère. Les cheveux de celle-ci sont retenus par un bandeau dont les extrémités frangées pendent derrière son dos : on notait déjà ce détail sur le Vierge de l'Annonciation.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La Fuite en Égypte

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre supérieur.

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On regrettera la très large barlotière qui masque la partie la plus importante des trois scènes.

 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La Dormition.

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Trois apôtres nimbés, assis ou à genoux, comme Jean, mains jointes, occupent le devant du lit. La Vierge, en manteau bleu, est allongée, tête vers notre droite, et tenant le cierge. Elle est entourée d'un apôtre qui tient un livre grand ouvert derrière un autre qui semble tracer une onction. Sa main, cerclée de plomb au sein de la pièce de verre, est réalisée selon la technique du chef-d'œuvre. On devine d'autres apôtres à leur nimbes.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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L'Assomption.

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La Vierge porte une robe violette et un manteau bleu. Elle est emportée dans les Cieux par six anges aux ailes rouges, en tunique blanche et étole rouge, ou aux ailes vertes, vêtus de chapes en velours bordeaux frangés de perles et à fermail losangique.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le Couronnement de la Vierge.

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La Vierge, mains jointes, de face, est encadrée par le Christ et le Père, de même taille. Le Fils qui porte le nimbe crucifère et un manteau bleu bénit sa Mère, tandis que le Père est vêtu en pape et tenant le globe (verre bleu teinté au jaune d'argent du cadran jaune d'or) surmonté d'une croix richement travaillée. L'Esprit-Saint vole au dessus, dans des rayons d'or, presque au même niveau que les autres termes de la Trinité.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Les dais.

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Les scènes sont encadrées d'architecture gothique à dais très élevés en grisaille et jaune d'argent.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le tympan.

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Dans les quatre mouchettes, sont figurés au jaune d'argent des anges musiciens (restaurés au XIXe) jouant de la harpe, de la vièle à archet à quatre cordes, du luth, et de la flûte à bec. Dans les quadrilobes, un pélican nourrissant ses petits, et un Agneau Pascal sont encadrés par quatre fleurs. 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LA BAIE 3 : VERRIÈRE DE LA DESCENTE AUX LIMBES.  Guyon Colin 1567.

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Cette baie d'une lancette  mesure 4,00 m. de haut et 2,00 m. de large. La verrière de la Rédemption ou de la Descente aux Limbes  est datée de 1567 et a été exécutée par Guyon Collin pour Louise de Goulaine ou Jean d'Espinay à la mémoire de ses parents. 

La scène est présentée sous un arc de triomphe à colonnes torses sur celle de gauche un cartouche à cuir à enroulement portant la date de 1567, et sur celle  de droite un cartouche à inscription signalant la restauration par Lecomte et Colin, de Rennes, en 1887. (D'après Gatouillat et Hérold) 

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"Vitrail de la Descente aux limbes. Du même atelier vitréen, cette œuvre de Guyon Colin porte la date de 1567 sur l’un des cartouches décorant les colonnes de l’arc Renaissance qui encadre la scène ; l’autre cartouche portait le nom de Richard Allaire, qui restaura la verrière, et la date 1604 de sa restauration, cartouche rendu fruste par les derniers restaurateurs.
En supériorité, un écu entouré du collier de Saint-Michel est aux armes de Guy d’Espinay et de Louise de Goulaine, seigneurs de la Rivière-en-Champeaux et de Sauldecourt-en-Louvigné, qui figurent également avec les donateurs au bas de la verrière.
On retrouve dans les figures les mêmes chevelures et barbes moutonnées, si caractéristiques de l’atelier, les chevelures très blondes des femmes et leurs figures très rondes qui se voient également dans la Tentation de La Baussaine." (R. Couffon)

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Dans le couronnement à volutes latérales, animées par deux couples d'enfants, une niche à coquille est encadrée par deux termes (supports anthropomorphes) typiques de la Seconde Renaissance. On y trouve à gauche les armes d'Espinay d'argent au lion coupé de gueules sur sinople armé, lampassé et couronné d'or. Et dans un losange (armes féminines), celles de son épouse Louise de Goulaine, mi-parti d'Angleterre et de France. Ces armes figurent sur le tombeau du couple, datant de 1553. Guy III est décédé en 1551 et Louise de Goulaine en 1567, l'année même de réalisation de cette verrière.

Les armes du couple sont surmontées de la couronne perlée : le titre de comte de Durtal ne fut acquis, comme celui de chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, que par leur fils Jean d'Espinay, chambellan du roi Henri II, décédé en 1591. Celui-ci obtint le titre de marquis d'Espinay en 1575.

Selon Gatouillat et Hérold, les écus sont modernes, le cadre est restauré ; les meubles des écus ont été gravés sur la pièce vitrée bleue.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La grande scène centrale.

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Au centre, le Christ foule la porte de l'Enfer, figuré comme une forteresse habitée de démons multicolores, et en accueille les âmes des Patriarches.

On reconnaît l'influence de la gravure du Christ aux Limbes du cycle de la Petite Passion de Dürer en 1511.

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On cite aussi l'influence de la gravure du monographiste L.D., alias Léon Davent d'après Luca Penni, 1547.

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Mais on pourrait se référer à la représentation de cette scène sur de nombreux vitraux, et sur les calvaires monumentaux bretons dans la version où le Christ libère les âmes retenus par le Léviathan.

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L'inscription centrale.

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Un phylactère part des mains d'un des patriarches avec l'inscription ADVENISTI DESIDERABILIS. Il s'agit d'un fragment d'un cantique Cum rex gloriae Christus infernum, conservé dans l'antiphonaire de l'abbaye de Saint Gall au XIIe siècle, et qui intègre un fragment du psaume 24(23) :

Cum rex gloriae Christus infernum debellatur(us intraret et chorus angelicus ante faciem ejus portas principum tolli praeciperet sanctorum populus qui tenebatur in morte captivus voce lacrimabili clamaverat advenisti desiderabilis quem exspectabamus in tenebris ut educeres hac nocte vinculatos de claustris te nostra vocabant suspiria te larga requirebant lamenta tu factus es spes desperatis magna consolatio in tormentis alleluia

"Quand le Christ, Roi de gloire, fut entré en guerrier dans les enfers, et que les chœurs des anges eurent ouvert les portes des ténèbres, les âmes des saints encore détenues dans les liens de la mort criaient avec larmes et lamentations : Venez le désirable que nous attendons dans les ténèbres, pour nous retirer, cette nuit, de notre prison ; nos soupirs vous y appellent ; nos abondantes lamentations vous réclament ; vous êtes devenu l’espoir de nos désolations, la grande consolation de nos tourments."

https://gregorien.info/chant/id/1723/9/fr

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La trame de l'épisode du Roi de Gloire capable d'abattre les portes de l'Enfer en raison même de sa victoire sur la Mort  est tirée de l'évangile apocryphe grec du Ve siècle traduit en latin par Descendus Christi ad Inferos et rattaché à L'Evangile de Nicodème. 

SKUBISZEWSKI (Piotr), 1996, Le titre de « Roi de gloire » et les images du Christ : un concept théologique, l’iconographie et les inscriptions Civilisation Médiévale  Année 1996  2  pp. 229-258

https://www.persee.fr/doc/civme_1281-704x_1996_act_2_1_887

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L'antienne  qui appartenait à la liturgie pascale, où elle accompagnait les processions, a aussi inspiré les musiciens pour des motets.

Dans la Biblia pauperum, l'épisode, mis en relation typologique, est accompagné du verset rimé Fit Christi morte Baratus destrucio porte.

 

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Gatouillat et Hérold signalent l'utilisation abondante de sanguines. 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La bordure de gauche et Adam et Ève tenant la pomme de la Tentation.

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La colonne torse et son soubassement sont typiquement Renaissance, de même que le cartouche à cuir à enroulement suspendu par une couronne de lauriers.

 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La bordure de droite et les Patriarches sortant du Limbus Patrum.

 

 

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Les termes (supports anthropomorphes) des angles.

 

 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre inférieur et ses armoiries.

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Au centre, un ange tient un cartouche à cuir à enroulement portant l'inscription tirée du Livre  de Zacharie IX:11 :

ZACHAR9

EMISISTI VI[NCTOS DE LACV

IN QVO NON ERAT AQVA

Tu quoque in sanguine testamenti tui emisisti vinctos de lacu in quo non erat aqua : "Et pour toi, à cause de ton alliance scellée dans le sang, je retirerai tes captifs de la fosse où il n'y a pas d'eau".

 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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De chaque coté,  des anges présentent des chapeaux de triomphe contenant à droite les armes pleines d'Espinay, et à gauche les armes mi-parti d'Espinay et de Goulaine (bustes d'origine, écus refaits). 

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On notera les termes ou supports anthropomorphes, qui sont latéralement  des vieillards barbus à oreilles de faune, vêtus d'un pagne, et au centre un couple torse nu.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LA BAIE 4 : VERRIÈRE DE LA VIE DE LA TRANSFIGURATION.  Gilles de la Croix-Vallée et Guyon Colin 1540-1543 ; atelier Lecomte et Colin 1886.

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Cette verrière d'une seule lancette est haute de 4,50 m et large de 2,05 m. Elle était conçue pour la maîtresse-vitre à trois lancette et un tympan par Gilles de la Croix-Vallée et Guyon Colin, et était offerte par Guy III d'Espinay et Louise de Goulaine. Brune, en 1846, l'a décrite dans sa baie d'origine. Elle a été déplacée, complétée et adaptée dans cette vitre par Lecomte et Colin en 1886.

Une aquarelle donne l'état du vitrail avant sa restauration :

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"Vitrail de la Transfiguration. L’exécution de ce vitrail donna aussi lieu à pas mal de péripéties avant sa livraison définitive, le 25 octobre 1544. Gilles et son associé Guyon Colin se plaignirent d’avoir perdu de l’argent et les fabriques leur accordèrent le 28 décembre suivant quatre écus de gratification.
Des parties importantes en ont été refaites, notamment le Christ et les portraits des donateurs, Guy d’Espinay et Louise de Goulaine, mais les figures de Moïse et Élie sont d’excellents documents pour l’étude de cet atelier vitréen. Les fabriques renferment nombre de documents antiques comme les tableaux contemporains d’Antoine Caron et les verrières de Jean Cousin. Ainsi que le précédent, ce vitrail dénote en effet une influence italienne." (R. Couffon)

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La Transfiguration.

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Dans un paysage avec fabriques, les apôtres Jean et Jacques, renversés et éblouis, et Pierre, mains jointes et à genoux, contemplent le Christ entouré de Moïse et d'Élie environnés de nuées.

Le Christ a été restitué en 1886. Jean, Jacques et les prophètes sont bien conservés. Seul le visage de Pierre est d'origine.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre inférieur.

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Sous des pavillons à lambrequins (en verre rouge gravé), les donateurs sont vus en mi-corps. Guy III d'Épinay est présenté par un saint guerrier revêtu d'une cotte d'hermines. S'agit-il de saint Guillaume d'Aquitaine ou du bienheureux Charles de Blois ? Louise de Goulaine est présentée par saint Louis. Les panneaux ont été restitués en 1886, sauf quelques pièces de la cotte armoriée du donateur et les bustes de leurs saints patrons. Les panneaux inférieurs ont été perdus.

Au centre se trouve un paysage de ruines, un buste, et l'inscription relative à la restauration de 1886.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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ANNEXE : Description de Brune :

"Les trois vitraux des chapelles du nord ont au contraire été parfaitement conservés. Le plus curieux pour l'iconographie religieuse est sans aucun doute celui qui représente la Descente de Jésus aux enfers. Il doit être de Guyon Colin.  nous avons déjà indiqué que Colin travaillait chez de la Crouezevallée. Il est donc probable que c'est lui qui a succédé au maître vers 1560. La facture, par certains détails, l'apparente aux vitraux sortis de chez de la Grouez-vallée. Le Christ, en particulier, a certainement été fait avec les mêmes cartons que celui de la Résurrection même manteau rouge agrafé par le même cordon, même nimbe fleurdelisé, même croix avec les mêmes plis à l'étendard, même tête majestueuse et un peu dure. ( Même sujet à Saint-Etienne du Mont; mais imité plus directement de Raphaël.)

 

On sait que M. E. Male a suivi l'évolution de ce sujet à travers le moyen âge dans son Histoire de l'Art religieux. C'est à l'aide de ses savants commentaires que je vais analyser ce vitrail, en signalant pourtant quelques détails que M. Male n'a pas expliqués ou que même il n'a pas relevés ailleurs. Notre diocèse possédait autrefois trois Descentes aux enfers, l'une au Mont-Dol, recouverte d'un badigeon; une à Bazouges la-Pérouse (1574), et celle de Louvigné. Peut-être y en avait-il une aussi à La Baussaine, dans un vitrail. Les deux qui nous restent suivraient à illustrer l'étude de M. Male. La fresque du Mont-Dol (31), de la fin du XIIe ou du XIIIe siècle, représente la scène dans sa simplicité primitive. Le Christ tenant sa croix sans étendard pose un pied sur les portes de l'enfer renversées (32) et tend la main à Eve et quelques autres personnages dont on aperçoit la silhouette en contre-bas de la porte de l'enfer. Cette porte est simplement une entrée noire, sans flammes. Mais au cours des âges le sujet s'est enrichi, et Louvigné nous le montre dans toute sa complexité. Les enfers (les limbes) sont devenues l'enfer séjour de souffrances, contre toute vraisemblance théologique. 11 est représenté par une tour pleine de flammes d'où s'élancent par une fenêtre et que surmontent des démons rouges. Le Christ porte de la main gauche une croix surmontée d'une oriflamme; ce dernier détail apparaît dans l'iconographie au XIVe siècle. A la fin du .\]le siècle, un monstre apparaît dans cette scène, c'est le Léviathan, que nous décrit le livre de Job. On trouve ce Léviathan au Mont-Dol, non dans la fresque de la Descente aux enfers mais dans celle qui représente les supplices des damnés en enfer. A Louvigné, il y a aussi un Léviathan; mais il n'a pas la forme d'une gueule énorme que lui a prêtée tout le moyen âge et qu'a popularisée la mise en scène des mystères. Il y est représenté par uns sorte de serpent vert qui s'avance contre le Christ au-dessus des flammes dans l'embrasure du gouffre.

Vers la fin du XIIe siècle aussi Adam et Eve, qui dans les manuscrits orientaux sont habillés, deviennent nus comme aux jours de leur innocence, avant le péché. Au Mont-Dol, tous les justes délivrés par Jésus sont nus. Mais on a dissimulé Eve derrière les autres personnages; on n'aperçoit, que sa tète. A Louvigné, au contraire, Adam et Eve sortis de l'enfer occupent à eux deux la moitié du vitrail. Adam est peint de trois-quarts, mais Eve est vue de face, tenant dans sa main la pomme fatale. Manifestement l'artiste les a posés là pour avoir l'occasion de faire une élude de nu; et, à voir le soin qu'il a mis à modeler les formes et à colorer les chairs, en ne peut s'empêcher de croire qu'il a voulu rivaliser avec les modèles que lui offraient Durer, lan Gossaert, Granach, Raphaël, tant d'autres auteurs d'Eve où la Renaissance a salué la glorification du corps humain et de ses tendances artistiques et païennes.

Quelques détails de ce tableau me paraissent encore inexpliqués ou particuliers à Louvigné. Le Christ enfonce la hampe de la croix clans la gueule d'un démon pris sous la porte de l'enfer. Ce démon pris sous la porte est classique . mais je ne crois pas que M. Male l'ait expliqué. Tous les détails de l'iconographie religieuse ont leur signification, surtout ceux que se transmettent les siècles et les écoles. Voici donc ce que je propose, en suivant la méthode même du grand critique. D'après M. l'abbé Turmel une partie des docteurs chrétiens ont cru que le Christ en mourant a trompé le démon. Le diable ne voyant dans Jésus qu'un prophète l'a fait mourir et il se réjouit de le voir descendre dans les enfers. C'est quand il le voit arriver, plein de force et d'autorité, pour délivrer ses victimes qu'il s'aperçoit de son erreur; il a été joué et pris comme à un hameçon ou à une souricière*39). Dans la Passion du XVe siècle publiée par Jubinal < Satan se plaint que Jésus l'ait « tousjours deceu » et son compagnon Beelzebuth rit de sa naïveté

Comment as tu esté si nices

Que tu as fait Jhesucrist pendre ?

N'est-ce point cette idée théologique qu'ont voulu rendre nos artistes en le faisant prendre sous la porte qu'il barricadait à l'arrivée du Christ ?

La composition du vitrail de Louvigné pose encore un autre problème. Quand on le compare à la fresque du Mont-Dol, ou à celles du haut moyen âge que M. Maie a reproduites, on s'aperçoit qu'au cours des siècles la scène s'est dédoublée. Il n'y a qu'un groupe de personnages dans les miniatures et les vitraux les plus anciens; le musée d'Angers possède du début du XVI" siècle un retable et une tapisserie et le musée de Lyon un tableau d'un maître primitif allemand où un seul groupe de personnages se prépare à sortir des Limbes. Il y en a deux dans celui que nous étudions. Le Christ, placé au centre du tableau, le divise en deux parties. A gauche, derrière lui, libérés de l'enfer, debout sur l'herbe fleurie comme au paradis terrestre, sont Adam et Eve, accompagnés à l'arrière-plan de cinq autres personnages. A droite, dans l'enfer, 6 ou 7 personnes forment un second groupe. Le de ce groupe, prêt à sortir à la Inmirrc, lient la main de Jésus. M. Ottin qui <i pf-snyé une histoire du vitrail signale aussi (autant que j\> puis imagine)' sa description) deux groupes sur la Descente rie Boran. Cette répartition des personnages, je l'ai moi-même notée à Bordeaux, sur le bas-relief Renaissance de Saint-André et sur l'émail de Léonard Limosin (1557) du musée de Cluny, Il est impossible d'y voir deux tableaux différents, comme le veut Guillotin de Corson la chute et la rédemption. Adam et Eve n'avaient pas derrière eux une demi-douzaine de témoins au paradis terrestre Adam et Eve regardent en souriant ceux qui vont à leur suite sortir des Limbes, marquant par cette attitude l'unité du groupement. Peut-être n'y a-t-il là 'qu'un souci de symétrie dans la composition ? Peut-être aussi y a-t-il une idée théologique. Toute une école de théologiens ont cru, à la suite de saint Clément d'Alexandrie, Origène, saint Athanase, saint Jérôme, saint Hilaire, que Jésus délivra les âmes des païens vertueux (en leur donnant la foi posthume) aussi bien que celles des Juifs qui avaient cru à sa venue <41>. Combien cette théorie devait séduire les penseurs de la Renaissance, scandalisés au point d'en faire une objection à la foi chrétienne que la Rédemption n'eût pas profilé aux héros païens Certains humanistes n'hésitaient pas à donner le paradis à Cicéron, à invoquer saint Socrate, à mettre le De o//tcus à côté de l'Evangile, et se refusaient à croire que des hommes comme Aristide, Solon, Platon, Scipion, Caton ne fussent pas sauvés (42>. On sait comment Raphaël dans l'Ecole d'Athènes a voulu rapprocher les sages anciens des théologiens de la Dispute du Saint-Sacrement.

Les Gentils n'avaient-ils pas eux aussi attendu le Messie ? Le drame des Prophètes fait à Virgile et aux Sibylles une place à côté des prophètes juifs. Les oracles sibyllins ont même formé un roman au XIVe siècle et une moralité au XVe. Le Mistére du Yiel Testament les a accueillis et ils ont suscité toute une littérature en marge des cycles chrétiens. Virgile ne paraît pas dans les drames que j'ai pu étudier , mais on invoque sa 4e bucolique dans la Nativité du XVe siècle, et  Reproduite par M. l'abbé J. Descottes dans son album Les curiosités du Mont-Dol, IX, d'après une copie de T. Busnel de 1807. M. Male le signale à côté des prophètes ainsi que la sibylle, dans des Arbres de Jessé du XIIIe siècle. De là à lui donner place dans les Descentes aux enfers, il n'y a qu'un pas. Car les mêmes personnages qui annoncent le Messie dans le Drame d'Adam, ou dans le Viel Testament le saluent à sa descente aux enfers dans les Passions et les Résurrections. Que les plus anciennes descentes aux enfers que nous possédions n'utilisent pas ces personnages, ce n'est pas une preuve qu'au XVIe siècle on n'ait pas mis Virgile et la Sibylle en tête des païens délivrés par le Sauveur. Au vitrail de Louvigné, en tète du groupe que nous éludions se trouvent un homme et une femme. Serait-ce Virgile et la Sibylle J'hésite à le croire, faute de preuves. Et puis le premier personnage est barbu et je ne sais pourquoi je ne puis me figurer qu'on ait représenté Virgile avec cette barbe. Il est plus probable que c'est Platon. La tradition chrétienne depuis Clément d'Alexandrie (48> admettait que les philosophes avaient été la lumière des Gentils comme les prophètes celle des Juifs. C'est pourquoi saint Jean Damascène (") les joint aux Sibylles pour former le groupe des infidèles délivrés des enfers par le Christ. Parmi ces philosophes, le divin Platon paraissait presque un docteur chrétien <48). Quand au début de la Renaissance Marsile Ficin voulut populariser le platonisme, il eut bien soin de rappeler qu'il y avait peu de chose à y changer pour faire des platoniciens des chrétiens . Erasme dans son Eloge de la Folie  essaie un parallèle entre les deux doctrines. Il étail donc tout naturel qu'on lui donnât la première place en tête des païens que leurs vertus naturelles sauvaient des enfers. Dès la fin du XIe siècle Nicelas de Serra, métropolitain d'Héraclée, commentant le sermon de saint Grégoire de Naziance sur Pâques (5|) raconte qu'un chrétien qui avait insulté la mémoire du philosophe eut une vision. Plalon lui apparut et lui révéla qu'à la descente du Christ aux enfers, il fut le premier à croire en lui. La Renaissance, en faisant de Platon l'auxiliaire des Apologistes contre ie rationalisme aristotélicien, dut encore augmenter la vénération qu'inspirait le créateur de l'Académie. Ce personnage porte une banderolle avec ces mots Advenisli desiderabilis Cette formule n'est point dans la Bible. Je soupçonne qu'elle pourrait bien venir de quelque drame. Qui en aura trouvé l'origine aura expliqué ce petit problème d'art. Au-dessous du vitrail est écrit le verset de Zacharie qu'il illustre Emisisti vinctos de lacu in quo non erat aqua. Autour se dresse un splendide portique; le haut surtout, orné de festons de verdure el de fruits est d'une grande richesse décorative. En bas, des anges nus soutiennent les armes d'Espinay et de Goulaine encadrées de couronnes de fleurs.

Je me suis arrêté longuement sur ce vitrail, parce qu'il représente un sujet rarement traité dans l'art breton et qu'il contient quelques détails originaux." https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115330r/f334.item.r=domagn%C3%A9.zoom#

 

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LA BAIE 5 : VERRIÈRE DE LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE.  1578.

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http://www.collections.musee-bretagne.fr/ark:/83011/FLMo12773

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Cette verrière d'une lancette cintrée de 4 mètres de haut et 2 mètres de large est consacrée, sur deux registres, à la vie de saint Jean-Baptiste. Les armoiries de 1578 en attribue le don à Michèle Le Sénéchal, dame de La Valette épouse de Christophe de Poix depuis 1560.

 

 

"Vitrail de Saint-Jean-Baptiste. Au centre de la verrière, entre les armes des de Poix et d’Espinay, est un écu portant les armes pleines de Michèle Le Sénéchal, entourées de la cordelière, montrant que cette œuvre ne peut être antérieure à la mort de son mari, Christophe de Poix, décédé au manoir de Fouesnel le 17 juillet 1575.
D’ailleurs, sur deux des carreaux au bas du panneau figurant l’inscription du nom de Jean, se lisent les deux dates de 1578 et 1887, de son exécution et de sa restauration. Ce ne peut donc être le second vitrail commandé à Guyon Colin en 1567, ainsi qu’il est répété. Il est d’ailleurs de facture très différente et d’un maître non encore identifié. Plusieurs figures ont été refaites : le saint Jean-Baptiste de la Prédication ainsi que la femme assise devant lui, les figures des anges du Baptême du Christ, celle du témoin de l’inscription, enfin le saint Jean de la Naissance.
Ce vitrail est certainement avec celui de la Vierge le meilleur de cet ensemble très remarquable." (R. Couffon)

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre supérieur : la prédication de Jean-Baptiste. Le baptême du Christ par Jean-Baptiste. Sa décollation.

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L'amortissement associe, sur les cotés, des génies et des rinceaux colorés, et au centre, un panneau moderne où des nuées ont remplacé une figure de Dieu le Père placée au dessus du Baptême et envoyant l' Esprit-Saint.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La prédication de Jean-Baptiste.

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Cette scène a été très restaurée.

Voir : 

 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le baptême du Christ par Jean-Baptiste.

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La partie gauche incluant les anges et le paysage est moderne.

La colombe du Saint-Esprit descend depuis des nuées dans un rayon lumineux portant l'inscription HIC EST FILIUS MEUS (Celui-ci est mon Fils).

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Le thème de la vie de saint Jean-Baptiste a été traité au début du  XVIe siècle, notamment  par un atelier rouennais qui lui doit son nom de convention : le "Maître de la vie de saint Jean-Baptiste"  à Louviers,  à Bourg-Achard, à Conches, à Rouen sous forme de vestiges, et à Philadelphie. L'inscription accompagnant la descente de l'Esprit-Saint dans une colonne de lumière est caractéristique de ce Maître.

. En voici quelques exemples :

Paris , verrières nord de Saint-Merry,  (vers 1500). Maître de la vie de saint Jean-Baptiste

Bourg-Achard (Eure), baie 2 vers 1500. Maître de la vie de saint Jean-Baptiste

Rouen, église Saint-Romain, baie 112 (vers 1500). Maître de la vie de saint Jean-Baptiste

Rouen, église Saint-Vincent, Engrand Le Prince.

Louviers, baie 26 (vers 1500-1510), offert par les tanneurs de Louviers. 

Conches, baie 20 (vers 1500-1510). 

Beauvais, église Saint-Etienne (vers 1550), anonyme

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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La décollation de Jean-Baptiste devant Hérode.

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Le festin d'Hérode est figuré au centre en arrière-plan à échelle réduite. Salomé reçoit des mains du bourreau, dans un plat la tête du saint, mais se détourne vers sa mère Hérodiade qui est responsable de cet acte.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le registre intermédiaire. Annonce de la naissance à Zacharie. Naissance de Jean-Baptiste. Zacharie inscrit le nom de son fils.

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 Annonce de la naissance par un ange à Zacharie dans le Temple. 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Naissance de Jean-Baptiste.

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Gatouillat et Hérold font remarquer l'emploi  d'un émail rouge ou de sanguine  en ton local sur le dais du lit.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Zacharie inscrit le nom de son fils.

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Le buste de Zacharie est moderne, ainsi que le spectateur placé au centre. La date de 1887 est inscrite sur le dallage.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Le soubassement.

Un socle architectural surmonté d'une balustrade, est timbré de  trois écus entourés de l'ordre de Saint-Michel. Les armes de Poix et d'Espinay entourent celles de la fondatrice Michelle Le Sénéchal. Le tout é été refait en 1887, sauf quelques fragments de collier à gauche.

 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Armoiries de Christophe de Poix d'or à deux vols de gueules et de gueules à la bande d'argent accostée de six croix recroisettées d'or, 3 et 3.

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"Christophe de Poix , seigneur de Fouesnel, Brécé, etc., et en outre de la Vallette , le Frétay - Bourdin, Neuville , et Brachet , est né au manoir de Fouesnel; il fut baptisé dans l'église de Louvigné le 2 septembre 1522 :

Cristoffle de poys fils de noble Michel de poys, ser de Fouesnel et damoyselle Regnée du Hallay, sa cpaigne fut baptizé le second jour de septembre lan susdit et fust parain noble lan du Bous chet, si de la Haye de Torcé ; coadjuteur Bertrand de sevigné .

 

Christophe de Poix tint un rang distingué dans la noblesse de la province; un rôle du 14 mars 1569 constate qu'il était à cette date capitaine des gentilshommes de l'arrière-ban de l'évêché de Rennes , titre qui lui avait été conféré par un brevet du 14 janvier précédent. Par lettre de commission du 2 mars 1574, M. de Bouillé, lieutenant du gouverneur de Bretagne , le nomma capitaine du ban et arrière-ban du même évêché, qu'on envoya tenir garnison à Vitré , et dont il fit la revue devant le sénéchal de cette ville le 16 du même mois . Le roi lui envoya le collier de l'Ordre de Saint-Michel , auquel il l'avait associé le 17 juin 1570 ; par lettre du 22 juillet de la même année , le marquis d'Espinay fut chargé de lui remettre cet insigne et de recevoir son serment . Il mourut au manoir de Fouesnel le 17 juillet 1575."

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Armoiries féminines (dans un losange)  de Michèle Le Sénéchal, d'azur à neuf macles d'or, 3, 3, 3 accostées et arc-boutées.

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Christophe de Poix  épousa, avant le 20 août 1560, Michelle Le Sénéchal, dame de la Vallette, Neuville, Brachet, etc. , fille unique et héritière de feus Bertrand Le Sénéchal, écuyer, seigneur des mêmes lieux , et de Catherine de Neuville ; elle avait perdu sa mère en 1545, et dès 1547 elle était restée orpheline sous la tutelle de son parent , Renaud de Neuville, seigneur du Plessis -Bardoul, désigné à cette charge par le testament du père . Six enfants au moins naquirent de ce mariage; les lacunes des registres paroissiaux ne nous permettent pas de réparer les omissions probables des mémoires généalogiques , qui mentionnent seulement : 1 ° René , — 2 ° Louise , l'aînée , -3° Louise, puinée, -4° Suzanne, - 5° Perronnelle , 6° Mathurin, baptisé à Louvigné le 16 mars 1563."

Sa mort en 1605 est mentionnée en ces termes dans les registres de l'église de la Vallette : Le mardy vingz et cinquiesme jour de janvier lan mil seix cent cinq deceda noble et puissante dame Michelle Le Senechal, dame de Fouesnel, et fust enterrée le vingtz et septiesme a Loupvigné et faist testament." (F. Saulnier)

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Armoiries d'Espinay, sommées d'une couronne.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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LA BAIE 6 : VERRIÈRE DE LA RÉSURRECTION.  1544-1543 et 1888.

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Cette verrière  d'une seule lancette mesure 4,50m de haut et 2,05 m. de large. Elle a été commandée  en 1540 pour la façade ouest à Gilles de la Croix-Vallée et Guyon Collin pour 50 livres. Elle a été déplacée et fortement complétée en 1888 par Lecomte et Colin. 

Les pièces d'origine sont : le buste du Christ ; quelques fabriques du paysage ; et l'un des soldats en bas à gauche. Le reste est refait, y compris les saintes femmes en arrière-plan. (Gatouillat et Hérold)

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"Vitrail de la Résurrection. Ce fut le premier prêt. Il devait coûter 50 livres, la paroisse fournissant les matériaux, mais, dès 1540-1541, la fabrique dut intenter un procès au peintre qui se refusait à donner les mesures nécessaires au forgeron Jean
Le Bouteiller. Enfin, après nombreuses procédures, Gilles apporta le vitrail dont le solde lui fut payé le 4 octobre 1543, mais il prétendit que le tympan n’était pas compris dans le prix du marché et réclama trois écus d’or qui lui furent accordés.
Les procédures nous font connaître les noms de ses deux collaborateurs, Guyon Colin et Jehan Limaiger, de Vitré.
Le vitrail fut modifié en 1671 par Guyon Colin, de Vitré ; dans la suite, toute la partie inférieure portant les armes des l’Espinay fut détruite et refaite en 1888.
Le Christ subsiste donc à peu près seul. Sa tête, très caractéristique comme facture, est nimbée avec croix fleurdelysée et de bonne exécution, tandis que le corps, refait d’ailleurs en partie, est de mauvaises proportions." (R. Couffon)

"Le Christ (ancien) témoigne de l'influence des gravures de Dürer et de Lucas de Leyde tandis que l'influence italienne apparaît dans les paysages du registre médian." (D. Moirez 1975)

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Sous un dais en pavillon, Guy III d'Espinay en armures et tabard à ses armes présenté comme donateur  par un saint en armure, la poignée de l'épée apparente à droite, tenant une hallebarde, en robe mouchetée d'hermines.

Ce saint breton est-il le bienheureux Charles de Blois ? L'aquarelle témoigne de la fidélité à l'état antérieur . 

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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Louise de Goulaine présentée par saint Louis.

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Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

Vitraux anciens de Louvigné-de-Bais. Photographie lavieb-aile octobre 2020.

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SOURCES ET LIENS.

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 —- Archives d'Ille-et-Vilaine, série G, Louvigné-de-Bais et IF 1619, n° 4.

 

 


 

— ANDRÉ (A), , 1878, De la verrerie et des vitraux peints de l'ancienne province de Bretagne, Rennes, 1878, p. 56-58. p. 56-58

— BANEAT (P.), 1928, Le département d'Ille-et-Vilaine, t. II, Rennes, Larcher, 1928, p. 301-311

— BRUNE (J.), 1846,  Résumé du cours d'archéologie professé au séminaire de Rennes, Rennes, 1846, p. 424 et suiv. 

— BOURDE DE LA ROGERIE, (Henri ) 1924, L'excursion de la Société archéologique, dans Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. LI, 1924,  p. 141-143

—BRUNE, 1849, Résumé, p. 29.

— BUSSON (Henri), 1922, "La Renaissance en Bretagne. Dans l'orbe de la Pléiade, Charles d'Espinay, évêque de Dol, poète", Mémoires SHAB, t.III, p. 13-18.

— BUSSON (Henri), 1926, "L'église et la paroisse de Louvigné-de-Bais (Ille-et-Vilaine)", Annales de Bretagne t. 37, p.321-326 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115330r/f313.image.r=domagn%C3%A9

— COUFFON (René), 1935, p. 222.

— COUFFON (René), 1945, p. 60

— COUFFON (René), 1968, "Eglise Sainte-Paterne de Louvigné-de-Bais", Société française d'archéologie · 1968  Congrès archéologique de France - Volume 126 - Page 81-83

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3212499g/f76.item

 

— FROTIER DE LA MESSELIERE , 1946, Documents héraldiques du département d'Ille-et-Vilaine, page 101

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_35/Documents_Heraldiques_du_DApartement_dIlle_et_Vilaine_.pdf

— GANDREUIL (Pascale), BARBEDOR (Isabelle), ORAIN (Véronique), 1994, dossier IA00130757 

 

 

http://patrimoine.region-bretagne.fr/gertrude-diffusion/dossier/eglise-paroissiale-saint-patern-place-de-l-eglise-louvigne-de-bais/157e0e1c-b069-47f7-8bb6-c19f8e66ef48

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum t. VII, Presses Universitaire de Rennes pages 248 à 250.

— GUIFFREY ( Jules), 1886, La Renaissance en France, 11e et 12e livraisons, par Léon Palustre. [compte-rendu] Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1886  47  pp. 125-129

https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1886_num_47_1_447458_t1_0125_0000_2

— GUILLOTIN DE CORSON (abbé Amédée), 1884, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, t. V, Rennes,, p. 111-114-

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

— HABLOT (Laurent), Au plaisir de Dieu. Présences héraldiques françaises dans la Rome de la Renaissance

https://www.academia.edu/24201319/AU_PLAISIR_DE_DIEU_Pr%C3%A9sences_h%C3%A9raldiques_fran%C3%A7aises_dans_la_Rome_de_la_Renaissance

— JOUBERT (Solen), 2003, Audace et renommée : un réseau de la noblesse bretonne, vecteur d'échanges culturels et artistiques pendant la Renaissance. SHAB pages 205-

https://m.shabretagne.com/scripts/files/54da14d35ff576.88078498/2003_08.pdf

— LEVY (Tania), Projet de recherche. Le beau XVIe siècle en Bretagne - B16B, MCF en histoire de l’art moderne, UBO

https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/82/82654_Projet-recherche-beau16e.pdf

 

 

— MOIREZ-DUFIEZ (Denise), 1975, "Communication sur les vitraux de Louvigné-de-Bais", Mém. SHAB t. LIII, p. 195-196.

https://www.shabretagne.com/scripts/files/5f461a0de8f9e7.95056646/1975_14.pdf

— MOIREZ-DUFIEZ (Denise), 1977 "Le vitrail de la Transfiguration à Louvigné-de-Bais", Arts de l'Ouest p. 51-65.

— MOIREZ-DUFIEZ (Denise), et BARRIÉ (Roger), 1983, "Le vitrail et l'influence de la gravure, Artistes, artisans et production en Bretagne au Moyen-Âge p. 255-256.

— MUSEE DE BRETAGNE

http://www.collections.musee-bretagne.fr/resultat.php?type_rech=rs&index%5B%5D=fulltext&bool%5B%5D=&reset=1&nr=1&value%5B%5D=louvign%C3%A9

— MUSSAT (  André), 1995, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Éditions Ouest-France, 380 p.

MUSSAT (André), La Renaissance en Bretagne.

En Haute-Bretagne, ce sont naturellement les châteaux de la grande noblesse qui donnèrent le ton. Ils imitèrent les modèles de la Touraine directement inspirés par l'occupation de l'Italie du Nord. Citons la délicieuse et blanche loggia du château de Vitré et dans la même région, les stalles de la collégiale de Champeaux, commande des Espinay, parents des châtelains d'Ussé en Touraine. Aux Laval encore est dû, vers 1530, au flanc d'un antique donjon l'élégant château de Châteaubriant et sa longue galerie où se marient adroitement la brique, le tuffeau et le schiste.

Aux seigneurs se joignent les ecclésiastiques retour d'Italie. Les neveux d'un prélat humaniste commandent, dès 1507, aux Justi ou Juste, florentins devenus tourangeaux, le grandiose et élégant tombeau de la cathédrale de Dol. Tout ces novateurs suivaient le chemin illustré par la duchesse-reine lorsqu'elle avait confié à Jean Perréal et à Michel Colombe le tombeau de ses parents aujourd'hui à la cathédrale de Nantes, exécuté en marbre d'Italie.

 

—PALLUSTRE (Léon), 1886 La Renaissance en France, par Léon Palustre, illustrations sous la direction de Eugène Sadoux, tome III

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/15916/?offset=6#page=34&viewer=picture&o=download&n=0&q=

— RAMÉ (Alfred), 1883, Notes sur le sceau de Thomas James, évêque de Léon et de Dol, sur l'origine de Michel Columbe et sur le tombeau de Guillaume Gueguen, évêque de Nantes, par M. Alfred Ramé,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k856630c

— SAULNIER (F), 1883,  La maison de Poix et la seigneurie de Fouesnel en Bretagne, dans Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XV, 2 e partie, 1882, p. 205 et suiv.,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207768k/f122.item

— SAULNIER (F), 1881, La maison de Poix, Bull. SAH Ille-et-Vilaine

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077676/f243.item

— SAULNIER (F), 1882, Les alliés de madame de Sévigné. La maison de Poix..., H. Champion

https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=0GWLxQEACAAJ&q=s%C3%A9n%C3%A9chal#v=snippet&q=s%C3%A9n%C3%A9chal&f=false

 

 

 

 

 

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Renaissance
27 août 2021 5 27 /08 /août /2021 21:18

Le château de Kerouzéré en Sibiril : héraldique,  vitraux et peintures murales.

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Voir aussi : 

Le gisant d'Éon de Kerouzéré dans l'église de Sibiril.

 

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1°) Blason de Jehan III (après 1476) présenté par deux lions, kersanton polychrome.

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C'est un écartelé avec en 1 et 4 les armes de Kerouzéré, de pourpre au lion d'argent, que j'ai décrites dans mon article sur le gisant d'Éon de Kerouzéré dans l'église de Sibiril (en l'attribuant à tort à Jehan II).

Cet Eon de Kerouzéré épousa  Marguerite de Pontantoul, d'où Jehan II qui fut échanson du duc Jean V de Bretagne, et qui épousa en 1436 Constance Le Barbu, et plus tard Jeannette Toupin. Vient ensuite Yvon de Kerouzéré, marié à Marie de Kerimerc'h. Leur fils Jehan III épousa en 1476 Jeanne de Rosmadec.

En 2, nous trouvons les armes de la famille de Rosmadec, palé d'argent et d'azur de six pièces. Ce sont donc ici, sous réserve, les armes de Jehan III de Kérouzéré en alliance avec Rosmadec présentées par deux lions.

En 3, ce sont les armes de Marguerite de Pontantoul, d'hermines au sautoir de gueules,  grand-mère de Jehan III.

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

 

 
Boiséon.
Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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2°) L'écusson de la cheminée (XVe siècle) de la salle d'honneur. Armes (kersanton polychrome, après 1590) de Pierre de Boiséon. 

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Dans la salle d'honneur, la cheminée porte un écusson en kersanton polychrome, plus tardif.

En effet, il s'inscrit dans une bordure de cuirs découpés à enroulement, un motif de la Seconde Renaissance introduit en France par le décor de boiseries du Salon François Ier à Fontainebleau, en 1536-1537.

Les lambris sculptés par Scibec de Capri à la Galerie François Ier de Fontainebleau.

a) Ces cuirs découpés vont se retrouver en Finistère au château de Kerjean, sur les sablières (vers 1579) mais aussi, plus près de notre sujet, sur un cartouche présentant les armoiries de Louis Barbier et Jeanne Gouzillon, dont le mariage date de 1571.

https://www.lavieb-aile.com/2021/01/les-termes-gaines-du-chateau-de-kerjean-en-saint-vougay.html

b) En héraldique, on trouve également ce type de cartouches, au château de Maillé, à trois reprises autour des armoiries en kersanton,  de Maurice de Plusquellec alias de Kermavan en alliance avec Jeanne de Goulaine, son épouse depuis 1541. C'est ce couple qui a doté, sans-doute sous l'influence de Philibert Delorme, le château de Maillé d'un pavillon Renaissance où, pour la première fois en Finistère, les trois étages sont ornés de rangs de colonnes successivement des ordres toscan, ionique et corinthien.

—Cheminée de la chambre de Judith au château de Maillé

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/cheminee-de-la-chambre-de-judith-maille-plounevez-lochrist/4dc2a8e3-40b2-4e2c-af16-a8159d8eb1bf/illustration/8 

—Clef de voûte d'une chambre du château de Maillé :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/clef-de-voute-maille-plounevez-lochrist/7cf6cf5a-82e7-4a2f-94cf-bbb7f109d96c

—   clef de voûte dans la tourelle d'escalier (emplacement modifié).

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Maill%C3%A9#/media/Fichier:Ch%C3%A2teau_de_Maill%C3%A9_Ploun%C3%A9vez-Lochrist_07.JPG

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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Les armes sont entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel, second modèle.

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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Au centre ("brochant sur le tout), nous repérons les armes de Pierre de Boiséon  d’azur au chevron d’argent, accompagné de trois têtes de léopard d’or. Or, on sait que c'est après le siège du château en 1590, qu'Henri IV aurait décoré Pierre de Boiséon du collier de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI et modifié par François Ier. 

Elles sont placées au dessus des armes écartelées de Kerouzéré en 2 et 3 et de Kerimel  d'argent à trois fasces de sable. en 1 et 4.

 

Après le décès de Jehan III en 1518,  sa fille unique, Marie de Kérouzéré, épouse le 21 janvier 1492 Jehan II de Kérimel (Kerymel), fils de Jacques de Kerymel et de Jehanne du Chastel (seigneur et dame de Coëtinisan et de Coëtles). Leur fille  Marie de Kerimel, dame de Trogoff,  dame de Kerouzéré, épouse en 1522 Claude de Boiséon, d'où Yves de Boiséon x1550 - Isabeau de de La Bouexiere, sans descendance, et Pierre de Boiséon.

Pierre de Boiséon († en 1627)  épousa en août 1587 Jeanne de Rieux (+ en 1630). Ses armes se trouvent aussi au cimetière de l'église de Brélès, où elles ont été étudiées par Michel Mauguin, qui fournit les informations données supra. Voir aussi par Michel Mauguin L'héraldique de la commune de Guiclan.

Voir encore le relevé des armoiries du vitrail de la chapelle de Kerinon en Lanmeur  : "dans la 1ère rose dicelle le 2 et 3 escartellé au I et IV fascé d'argent et de sable de huit pièces (Kerimel), au II et III est de pourpre au lion rampant d'argent (Kerouzéré) et le IV est escartellé au 1er et 4e d'or, au 2e et 3e d'azur et les armes de Boyséon  en abisrne, le 3 et 4e sont les armes  de Boyséon en plain surmontées dune couronne de comte, ..."

 

 

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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3°) Les vitraux héraldiques du XVIIe siècle.

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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La fenêtre d'un oratoire voûté aménagé dans la salle d'honneur conserve dans sa partie supérieure un panneau héraldique du XVIIIe siècle qui a été parfaitement décrit, mais non identifié, par Gatouillat et Hérold. Ce panneau a suscité leur plus vif intérêt par l'inscription qu'on peut lire en enlevé à la pointe du pinceau sur le jaune d'argent bruni du cadre :

LOUIS ET JEAN LE VIEIL, PEINTRE SUR VERRE, ORDINAIRE DU ROY, A PARIS 1764.

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En effet, Jean Le Viel (1711-1796), qui était installé rue du Bac avant 1740, était le frère de Pierre Le Vieil, dont on peut lire l'article Wikipedia, et qui est l'auteur de L'Art de la peinture sur verre et de la vitrerie, paru chez Delatour en 1774 (numérisé sur Gallica).

Quant  à Louis, le fils aîné de Jean, il accéda à la maîtrise précisément en 1764, et il succéda à son père en 1777.

Des "ovales" semblables, et appartenant au même groupe, sont conservées, signées des deux verriers, au Louvre, daté de 1763, au musée Carnavalet, daté de 1774, et à la bibliothèque de Versailles, daté de 1805. Gatouillat et Hérold estime que ce panneau de Kerouzéré a dû être commandé pour une demeure de Paris ou sa région, et ramené ici ultérieurement.

Dans une chapelle du chœur de Notre-Dame-de-Paris, deux médaillons signées Jean Le Vieil portent les armoiries de la famille de Noailles en baies 9 et 11.

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Le panneau rectangulaire mesure 30 cm sur 20 cm ; il est peint en grisaille et jaune d'argent avec quelques touches d'émaux rouge et vert. Deux écus ovales sont juxtaposés sous une couronne fleuronnée. Il en donne le blasonnement suivant : d'argent au lion rampant de sable à dextre et d'argent à l'arbre arraché de sinople flanqué de deux chevreuils d'argent affrontés à senestre.

Pour les auteurs du Corpus, "ce petit vitrail civil fut vraisemblablement commandé  pour une demeure de Paris ou de sa région, plutôt que pour le manoir, où il a du être rapporté à une date indéterminée.". Pourtant, l'identification des armes incite à penser le contraire, mais sans doute pour une autre baie de Kerouzéré,  car la  barlotière  coupe de façon malencontreuse les armes et notamment la tête du lion.

F. Gatouillat et M. Hérold notent que la marquise de Piré possédait le château à la fin du XVIIIe avant que son fils le général de Piré ne le vende à Jean-Baptiste du Beaudiez en 1821. À sa mort en 1850, Kerouzéré revient à Henri de l'Estang du Rusquec. Les armoiries ne sont pas celles de ces familles.

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On doit à Marc Faujour (communication personnelle) la résolution de cette petite énigme héraldique. Je reprends avec son autorisation et avec ma gratitude le résultat de son travail.

Ce sont les armes de Nicolas Eon, seigneur du Vieux-Châtel, d'argent au lion de sable, accolées à celles de sa femme, Marie-Michelle Nouël d''argent au pin de sinople, soutenu de deux cerfs affrontés et rampants de sable.

Notice généalogique :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=nicolas&n=eon&oc=2

 

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Je cite Marc Faujour (texte en retrait):

"Chantal DANIEL, Conservateur en chef aux Archives du Finistère, dans son inventaire des archives de Kerouzeré écrit page 12 :

« Cette dernière [seigneurie de Kerouzeré] fut vendue par Jean-Anne-Vincent de Rochefort, en 1755, à Nicolas Eon, seigneur du Vieux-Châtel et de la Villebague, d'une riche famille d'armateurs malouins. Les armes d'Eon du Vieux-Châtel et de sa femme, Marie-Michelle Nouël de Lesquernec, figurent au portail de l'église de Sibiril. Veuve en 1787, Marie-Michelle Nouël passa la Révolution à Kerouzeré sans être inquiétée : on rapporte qu'elle offrit elle-même aux membres du district de Lesneven de faire bailler tous les titres de la baronnie pouvant être entaches de féodalité.

Apres sa mort, survenue en 1814, ses biens furent partages entre ses deux filles, dont l'une, Helène-Marie, veuve du comte de Rosnyvinen de Piré, hérita de Kerouzeré, qu'elle transmit ensuite à son fils, le général Hippolyte de Piré. »

 

Les archives de Kerouzeré renferment 16 liasses concernant les Eon du Vieux-Chatel (1755-1815) depuis la liasse 131 « Vente de la baronnie de Kerouzere-Trongoff par Jean-Anne-Vincent de Rochefort a Nicolas Eon, seigneur du Vieux-Chatel (2), 21 août 1755 ; prise de possession par l'acquéreur, octobre-novembre 1755 » jusqu’à la liasse 147 (p 47)

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Pol Potier de Courcy donne pour les familles :

— EON : Sr de la Fontaine par de Cherruex - de le Villebague - de la Villeauroux - de la Palue - du Vieux-Châtel - du Hindré par de St Coulomb - du Vausalmon - par de Cancale - baron de Kerouzéré par de Sibiril - sr de Trogoff par de Plouescat - de la Bouyière par de la Chapelle-Janson - de la Rouaudaye et du Pontgirouard par de Carfantain - de Carman par de Kernilis - comte de Cély en Brie.

Maint à l'intend en 1709; R 1478 à 1513, par de St Coulomb, Cherrueix et Carfantain. év de Dol.

D'argent au lion de sable.

Jean vivant en 1513 marié à Marie du Han ; 1 secrétaire du Roi en la chancellerie de Bordeaux en 1700 ; 2 secrétaires du Roi en 1707 et 1709 ; 3 officiers de la vénerie et de la fauconnerie en 1749. La branche de Cély a produit 1 maréchal de camp en 1780.

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—NOËL OU NOUËL, sr de Pillavoine, — de Kerven, par. de Guimaëc, — de la Villehulin, par. de Pordic, — de Crec'holan,— de Kersalaun, par. de Trédarzec,—de Kerlary,—de Penvern,— de Kerfau, — de Kerguézennec, — de Kerriou, — de la Ville-Josse, — de Kerjean, — de Lesquernec, par. de Ploumagoër.

Anc. ext. réf. 1669, sept gén.; réf. et montres de 1426 à 1543, par. de Guimaëc, év. de Tréguier, et Pordic, év. de Saint-Brieuc.

D'argent au pin de sinople, soutenu de deux cerfs affrontés et rampants de sable.

Devise : Tout bien ou rien.

Rolland, vivant en 1481, épouse Jeanne Le Borgne, dame de Pillavoine.

Le père Joseph, capucin et prédicateur célèbre, fondateur des capucins de Sedan en 1640, † 1661, était fils du sr de Kerven, en Guimaëc, et de Françoise Callouët, fondatrice des Calvairiennes de Morlaix en 1625.

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Nicolas a fait enregistrer ses armes dans l’Armorial d’Hozier, Bretagne, T I, p 736 :

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Plusieurs armes des Nouël sont enregistrées dans l’Armorial d’Hozier, Bretagne, comme celles du T II, p 1631 :

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De plus, nous connaissons une empreinte du sceau de Nicolas Eon du Vieux Châtel qui scelle une missive portant des documents sur le château de Kerouzeré. Cette lettre est signé dudit Nicolas :

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Cachet de Nicolas Eon du Vieux Châtel, ADIV 2 ER 269.

 

 

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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Comme le précisent Chantal Daniel et Marc Faujour, nous retrouvons ces armes sculptées dans le leucogranite des piliers de part et d’autre de la grille d’entrée de l’église de Sibiril . Note : il serait intéressant de tenter de déchiffrer, par un bon éclairage à jour frisant, les inscriptions et la date (1770??) des piliers.

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Eglise de Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Eglise de Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Eglise de Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Eglise de Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Eglise de Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

Eglise de Sibiril. Photographie lavieb-aile août 2017.

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4°) Les peintures murales sur la voûte en berceau de l'oratoire.

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« La chapelle domestique conserve quelques vestiges de peintures murales comme cet ange en adoration, stylistiquement encore d'inspiration gothique par le traitement du drapé. C'est probablement vers 1600, sous Pierre de Boiséon, gouverneur de Morlaix et gentilhomme de la chambre du roi, que le sanctuaire médiéval a été mis au goût du jour. La peinture a été exécutée directement sur la voûte en berceau, sans la préparation du fond qui devance généralement l'application de fresques. Sur la face Est de l'oratoire, on distingue encore la trace d'une autre scène peinte, la présentation du saint sacrement, donnant l'illusion, en trompe-l'œil, d'un retable derrière l'autel de pierre aujourd'hui disparu. Ailleurs, d'autres traces de peintures permettent de supposer que Kerouzéré, comme d'autres châteaux du Léon, avait reçu, au XVIIe siècle, un décor intérieur complet. » (Douard & Barrié)

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Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

Château de Kerouzéré en Sibiril. Photographie lavieb-aile 18 août 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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AMIOT, Christophe, « Le château de Kerouzéré », Congrès archéologique de France, 165e session, Finistère, Paris 2009, p. 133-141.

BERGEVIN (E. de), 1903, chapelle Notre-Dame de Kernitron, Monographie de la paroisse de Lanmeur (3/4) SAF 1903 page 117

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2076654/f187.item

BROUCKE (Paul-François), "Sibiril, ancienne église Saint-Pierre (tombeau d'Eon de Kerouzéré),"  ARMMA

https://armma.saprat.fr/monument/sibiril-eglise-saint-pierre-gisant-deon-de-kerouzere/

— COUFFON (René), 1980, Notice sur Sibiril.

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/SIBIRIL.pdf

— DANIEL (Chantal, Conservateur en chef aux Archives du Finistère ), 1993,  Archives de Kerouzeré et de la sous-série 16 B (juridiction de Kerouzere-Trongoff),  Quimper, 

https://recherche.archives.finistere.fr/file/misc/indexation/FRAD029_Q29AD_022_TXT.pdf

— DOUARD (Christel), BARRIÉ (Roger), 1987, Châteaux du Haut-Léon, Inventaire général,  Images du patrimoine n°34 , 32 pages, pages 6-9.

https://books.google.fr/books?id=eUhYDwAAQBAJ&dq=peintures+murales+kerouz%C3%A9r%C3%A9&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3320539f.texteImage

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus vitrearum VII, Presses Universitaires de Rennes page 194;

MAUGUIN (Michel), le patrimoine héraldique de Brélès

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Herald_Breles.pdf

MAUGUIN (Michel), Patrimoine héraldique de Guiclan

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/PATRIMOINE-ARMORIE-GUICLAN.pdf

— AUTRES

 

Wiki

https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Kerimel

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM29000914?mainSearch=%22kerouz%C3%A9r%C3%A9%22&last_view=%22list%22&idQuery=%22a4afe33-a17-5b1-3d04-0f1820e6d5e6%22

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Published by jean-yves cordier - dans Héraldique Vitraux
13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 20:57

Les vitraux de Félix Razin (dalle de verre éclaté sur béton, 1931) de la nef de  l'église Saint-Rémy de Camaret.

 

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Voir sur l'église Saint-Rémy :

Voir sur Camaret :

Voir sur Camaret-sur-mer, coté mer :

 

 

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La technique : la dalle de verre sur béton:

Les vitraux  en dalle de verre sur béton  réalisés à partir de dalles de verre de 22 mm d'épaisseur (et jusqu'à 30 ou 40 mm), colorées dans la masse.

Le Maître verrier taille la dalle de verre à la marteline et en éclate la surface pour que la lumière soit diffractée. Après avoir disposé les verres sur la table de coulage et réalisé un coffrage aux dimensions du panneau, il "coule" un mortier de ciment avec armature métallique (ou ensuite de résine époxy) pour les sertir. https://www.ateliers-loire.fr/fr/dalle-de-verre.php

https://www.journeesdesmetiersdart.fr/sites/default/files/plaquettes/plaquette_st_leu_v_01_05.pdf

"Mise au point au début des années 30 (Jean Godin, Jules Albertini), les réalisations en Dalles de Verre sont un élément architectural du patrimoine national (religieux et civil) et, néanmoins, un univers peu connu du grand public. Le Métier d’Art associé est une « niche » dans les Métiers d’Art du vitrail. Contemporaine, la Dalle de Verre offre un éventail élargi de visions et de formes où les signatures de peintres, de maîtres verriers et de mosaïstes se sont exercées, dont certaines reconnues sur la scène internationale : Jean Godin [en 1929 dans la verrerie Albertini], Gabriel Loire, Fernand Léger, Henri Guérin, Max Ingrand, Louis Barillet, Jacques Le Chevallier, Joseph Guevel, Jean Lesquibe, Henri Martin Granel, Claude Idoux, Tristan Ruhlmann, Pierre Soulage, Frédérique Duran, et d’autres. Depuis la fin du XXème siècle, une nouvelle dimension artistique contemporaine est en voie de développement grâce à des créateurs de talent dont l’ambition est de redonner ses lettres de noblesse à cette matière et à son Métier d’Art oublié. "

Parmi ces noms, il ne faut pas oublier celui d'Auguste Labouret, qui avait déposé un brevet dès 1933 et qui a créé les vitraux de Roscanvel. 

Cette technique a été reprise par l'atelier monastique d'En-Calcat et de Saint-Benoit-sur-Loire et se retrouve en Bretagne pour les vitraux de l'Île d'Hoedic, ou en Normandie pour ceux de l'Île de Chausey.

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Voir sur les vitraux en dalle de verre :

 

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Parmi ces  ateliers, celui de Félix Razin, installés à Nantes a réalisé en Bretagne des vitraux pour les églises de Camaret et de Crozon, pour celle de Landeleau en 1944, celle de l'Île de Batz,  pour celle de Saint-Malo, ou dans le Morbihan pour celle  de Noyalo, de Saint-Avé, de Saint-Laurent-su-Oust ou de Glénac, dans une liste non exhaustive.

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Notre conseil :

CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR ÉCHAPPER AUX BLA-BLA RASOIRS DU GUIDE ET RESTEZ DANS LA MUSIQUE COLORÉE DU RECUEILLEMENT.
 

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Bas-coté sud de la nef.

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1. Les Litanies de la Vierge : Maison dorée, porte du ciel, arche d'alliance.

Voir les Litanies de Lorette :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Litanies_de_Lorette

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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2. Les Litanies de la Vierge :Reine des anges, Tour d'ivoire, reine des martyrs .

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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3. Baie non figurative. 

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Élévation ouest (fond de la nef), coté sud.

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4. Baie non figurative. 

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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5. Saint Joseph. Ses attributs sont la hache de charpentier et le lis blanc de son élection.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Élévation ouest (fond de la nef), coté nord.

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6. La Vierge terrassant le serpent. Signature R. RAZIN.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Le fond de la nef, au dessus de la tribune.

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7. Panneau non figuratif, teintes vertes, jaunes et brunes.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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8. Panneau à médaillons rectangulaires figuratifs (croix, calice,), teintes vertes, jaunes, rouges  et brunes.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Le bas-coté nord.

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9. Les Litanies de la Vierge, suite. Vase d'honneur, Rose mystique, étoile du matin.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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Stella matutina.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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10. Les Litanies de la Vierge, suite. Reine des apôtres, miroir de justice, Reine des prophètes.

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Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

Vitraux (dalle de verre, Félix Razin, 1931) de la nef de l'église Saint-Rémy de Camaret-sur-Mer. Photographie lavieb-aile 13 juillet 2021.

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SOURCES ET LIENS.

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Camaret, son histoire, ses monuments religieux. Sans auteur ni date.

http://bibliotheque.idbe-bzh.org/data/cle_222/Camaret_Son_Histoire_Ses_Monuments_religieux_.pdf

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Camaret Crozon
29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 17:47

La chapelle de la Magdeleine (1578) en Briec-sur-Odet.

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PRÉSENTATION.

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Autrefois située sur la paroisse de Landrévarzec, cette chapelle en forme de croix latine date du XVIe siècle. Elle est construite en appareillage de granite coté sud et en moellons de schiste coté nord. Elle a été restaurée vers 1978 (cf. "Un chantier de restauration, la chapelle de la Madeleine en Briec-de-l'Odet. Compte-Rendu des travaux",  Gwechall, 1978, T.I, pp.265-273, ill. .

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Situation.

La chapelle occupe (une fois de plus) une hauteur (150 m) dominant le vallon d'un ruisseau, celui qui alimente, près de sa source, la fontaine. Ce ruisseau s'écoule vers le sud-ouest, animait plusieurs moulins (Meilh Kerroc'h, Meilh ar C'hrek, , Moulin de Kerrefren)  avant de se jeter dans le Steir. À 50 m en aval de la fontaine, un minuscule moulin à roue horizontale (pirouette) existe encore à Ty Men. Le  site d'implantation est sans doute dicté par la source de ce ruisseau, soit en raison d'un culte pré-chrétien aux eaux et à leurs pouvoirs thérapeutiques, soit comme richesse économique (les moulins étaient jadis la propriété des familles nobles et les paysans étaient contraint d'y faire moudre leur grain), mais la chapelle a peut-être été la propriété des seigneurs de Parc-ar-mou, ou, du moins, ceux-ci y exerçaient-ils leurs prééminences. Sans doute toutes ces raisons se cumulent-elles ou se succèdent-elles.

 

 

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.030206&y=48.110324&z=18&layer1=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&mode=doubleMap

https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-4.022701&y=48.110745&z=15&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap

Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et du Tro Breiz passent à côté de la chapelle.

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Carte d'Etat-Major (1820-1866).

 

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Datation.

Le pilier octogonal encastré de l'angle sud du transept porte l'inscription en creux : "1578. 14/IOVR. DV/ FEVRIER ". Au dessus de la porte du transept sud se trouvent des armoiries tenues par deux lions qui seraient celles des sieurs de Pargamou, dont le manoir est voisin.

L'unique cloche est datée de 1809. La sacristie au nord-est a été construite en 1813.

Elle possède un clocher dont la tour porte l'inscription « GIVLAVM TRELLV FABRIQVE » datant peut-être du XVIIe siècle.

En 1910, après une destruction partielle par la foudre, la flèche du clocher a été reconstruite. La toiture a été rénovée vers 1980.

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Le calvaire et la fontaine

Sur le placître, le calvaire du XVIe siècle a été déplacé en 1955 sans respecter son orientation désormais inversée, Crucifix vers l'est. Un autel en pierre occupe un coté du socle, et sur l'autre face sont sculptés les fémurs croisés et le crâne rappelant l'implantation de la Croix sur le Golgotha, ainsi que le lien entre le vieil Adam et le Christ de la Rédemption. Les statues géminées sur le croisillon montrent la Vierge et Jean au calvaire, et au revers saint Damien tenant le pot d'onguent et saint Côme le flacon d'urine.

A 400 m au sud-ouest, une fontaine monumentale renferme une statue frustre de la Madeleine (?)

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La dédicace à sainte Madeleine laisse suspecter, comme tous les toponymes Magdeleine, Magdelaine, l'implantation d'une ancienne léproserie, et la présence d'une statue de saint Sébastien (invoqué contre la peste en raison de ses plaies) tout comme la présence sur le calvaire des deux saints jumeaux médecins Côme et Damien montrent en tout cas les liens de ce site avec les rituels de guérison ou de recherche de protection contre les épidémies. La présence d'une fontaine en témoigne également.

Malgré ce qu'on peut lire (" la chapelle est dédiée à sainte Marie Madeleine depuis 1789") le toponyme La Magdelaine ou La Magdeleine figure sur la carte de Cassini, avant 1789, et sur les actes d'état-civil de Landrévarzec aux XVIe et XVIIe siècle associés aux noms de TRELLU, PENNARUN, GADAL, JEZEQUEL, DOUGUEDROAT, et CHRISTIEN.

Elle se trouverait sur la voie romaine reliant Carhaix, l'antique Vorgium avec la pointe du Raz par Douarnenez "Is", et sur un des chemins vers Compostelle. Selon Picquenard (SAF 1923) "Pendant les invasions barbares, sous la Féodalité, pendant le Moyen-Age et la Renaissance, on ne s'est guère occupé de construire d'autres voies; on a continué à utiliser ce réseau gallo - romain; il est probable qu'un certain nombre de hameaux répartis le long de ces voies se sont installés dans les anciens relais (ou mutationes) et dans les anciennes hôtelleries (ou mansiones), distribués avec une grande régularité au bord desdites voies. Les ordres hospitaliers ont également installé leurs établissements charitables sur le parcours de ces voies; aux abords des villes, les léproseries y ont été cantonnées; de là ces noms de Le Temple, La Templerie, Saint-Jean, Locjean, La Madeleine, La Maladrerie, etc ... , qui jalonnent les anciennes voies."

Je n'ai pu vérifier ces assertions.

Aucune donnée n'atteste la réalité d'un pèlerinage mais c'est une hypothèse crédible.

 

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Voies romaines, Pocard-Kerviler 1873 in Eveillard

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE CLOCHER, SON INSCRIPTION ET SA CLOCHE DE 1809.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Inscription lapidaire de la tour du clocher.

On lit sur le coté sud :

"GIVLAVM. TRELLV. FABRIQVE",

soit "Guillaume Trellu, fabrique".

Certains auteurs ont lu "Guillaume Trellu 1578", ce qui n'est pas confirmé sur place.

On notera qu'un Guillaume Trellu "de la Magdeleine" participe au cahier de doléance de Landrévarzec (dont dépend alors la chapelle) en 1789.

Un autre Guillaume Trellu (1629-1679) est signalé par les généalogistes à Landrévarzec et décédé à La Magdeleine, il avait épousé Catherine Gadal, dont un fils Hervé. Les généalogistes mentionnent aussi Guillaume Trellu (1701 -La Magdelaine,1754). Ce dernier avait épousé Marie Feunteun.

Je privilégie, comme auteur de cette inscription, celui décédé en 1679, à moins qu'il ait été précédé, à La Magdelaine, d'ancêtres portant le même prénom mais dont les archives n'aient pas conservé la trace.

https://gw.geneanet.org/aconestabile?n=trellu&oc=&p=guillaume

https://gw.geneanet.org/zardoz?lang=en&pz=guillaume&nz=de+vergy&ocz=7&p=guillaume&n=trellu

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Nota bene : je crois deviner (artefact?) une inscription de trois lignes sur le bloc de pierre surmontant celle-ci.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La cloche de 1809.

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L'inscription occupe quatre lignes.

Je ne parviens à lire que le texte suivant :

CommuNE DE BRIEC CLOche

MAGDELAINE PArrain

T MARAINE

FABRIQUE

Un relevé complet accessible en ligne est souhaitable, avec recherche de médaillons et du nom du fondeur.

La cloche se sonne à la main, depuis l'intérieur, le sonneur se tenant devant la porte ouest.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le portail ouest.

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Il est souligné par une accolade gothique à crochets et fleuron, s'appuyant sur des culots sculptés de deux têtes d'allure primitive.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les crossettes.

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La crossette (pierre d'amortissement à la base de la toiture) de l'angle sud-est du transept est un homme ou une femme, nu.e., la tête baissée (et peut-être coiffée), les deux mains levés vers la face, tandis que les jambes très fléchies encadrent l'angle. On sait, pour la rencontrer très souvent à cet emplacement, que cette figure renvoie soit à celle de l'acrobate, soit à une posture érotique, les deux étant d'ailleurs reliées.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Une deuxième crossette montre une pause encore plus équivoque, où le personnage nu et ithyphallique écarte les bras et les jambes autour de la construction.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les deux autres crossettes sont animales.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La porte sud et la porte du bras sud du transept.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La porte sud donnant sur la nef.

Elle porte au dessus de l'accolade  un blason sculpté sur le granite. Les motifs de ce blason sont usés mais semblent organisés en quatre quartiers, et nous trouvons en 3 un alignement oblique de trois losanges, que nous allons rapprocher de la bande losangée de deux autres blasons, celui du calvaire, et celui de la porte du transept.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La porte du transept sud.

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Comme à l'ouest, l'accolade s'appuie sur deux culots en forme de têtes — vaguement — humaines.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le blason est présenté par deux lions et sommé d'une figure humaine (ou d'un ange ?).

Il est traversé en diagonale par cinq losanges oblique vers le bas et la droite, mais le quadrant supérieur droit est occupé par un meuble, très usé mais vaguement turriforme.

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C'est le rapprochement avec le blason du calvaire de la chapelle, qui nous aide dans sa lecture.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Discussion sur ce blason.

Le cartel du site mentionne ici les armoiries " de Talhoët de Landivy, ou de Pargamou"

Je trouve, tant à Landrévarzec (ancienne paroisse de la chapelle de La Magdeleine) qu'à Briec, sur le relevé de vitraux ayant actuellement disparu, la mention d'armoiries  d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur qui s'appliquent bien aux trois blasons de la chapelle de La Magdeleine.

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1°) Landrévarzec. Chapelle de Quilinen.

Le relevé des vitraux est contenu dans un procès-verbal de 1648 :

Dans une vitre du pignon occidental, armes de Bretagne et de France, au-dessous, armes du marquis de la Roche et celles de Penanjeun-Launay, parti : d'or à la bande losangée de gueules accompagnée au second quartier d'un château d'azur, alliance de la maison de Pacarmon.

Michel Mauguin, qui a étudié l'héraldique de la chapelle de Quilinen, cite le passage qui nous concerne et le commente :

« Et plus bas dans un autre soufflet les armes du Seigneur marquis de Laroche, et au-dessous Celles de la maison de Penanjeun Laulnay blasonnés cydevant, partye d’or à la bande Lozangé de gueulle accompagné au second quartier d’un chasteau d’azur que lesdits Kerguellen ont dit Estre Lalliance de la maison de Pacarmon, [Pargamou ou Pargamon]"

"Si le marquis de La Roche est bien identifié, il n’en est pas de même pour le second écu, Il s’agit de N. Launay et son épouse N. Moysan de Parc Hamon de Briec. L’écusson : d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur est inconnu des armoriaux, il est identifiable par une alliance de Guillaume Moysan (4) et de Marguerite Trégain en 1469, dont les armoiries figuraient dans un vitrail de l’ancienne église de Briec.

(4) Une généalogie des Trégain (BnF, Cabinet d’Hozier 9005) mentionne un Guillaume Moysan époux de Marguerite Trégain en 1469, http://www.tudchentil.org/spip.php?article29 "

n.b : Les armes des Trégain : d'or à trois pommes de pin de gueules la pointe en haut.

 

Je note qu'à la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai,  parmi les nobles  de Landrévarzec apparait : Jehan Moysan, sieur du Parc-Armou, (représenté par Guillaume Tréouret, dict faire pique sèche). Cette date est proche de celle de la fondation de la chapelle en 1578.

Jean Moysan était présent en personne à la Montre de la réformation de 1536 — "Jan Moysan noble sergent Sr de Pergamou" —   et le site Tudchentil indique  que "Jean Moysan est sergent féodé de la châtelenie de Quimper pour Briec et à ce titre est cité au rentier de Quimper en 1539. Les biens de la succession de Jean Moysan sont avoués en 1560 (ADLA, B 2016)".

https://www.tudchentil.org/spip.php?article103

Le toponyme Parcamon, avec ses diverses graphies, peut s'interpréter (A. Deshayes, Dict. noms lieux) comme Park Hamon, "champ ouvert", attesté à Morlaix, à Ploujean et à Argol.

Le lieu-dit Pargamou est actuellement inclus dans la zone industrielle de Briec, avec les voies Pargamou bihan, Pargamou braz tandis que  Yeun Pargamou est le nom d'une cité de Briec. Le scan historique 1950 de l'IGN donne la graphie Parc-a-mou comme celle de l'Etat-Major.

Le manoir de Pargamou.

 

Il en subsiste une maison "maniale", aujourd'hui restaurée, avec porte en arceau et fenêtre "armoriée", et ces armoiries sont les mêmes que celles de la chapelle. Photo ici :

https://pargamou.pagesperso-orange.fr/

En 2004, Jean Coroller a soutenu un mémoire de maîtrise  Manoirs de Pargamou et de Kerlez en Briec. Essai de chronologie et de remise en situation (1481-2004), non consulté.

Voir la discussion du forum de généalogistes du Finistère sur Renée Moisan dame de Pergamou/ Pergamon /Pargamon  x Jean de Trégouët seigneur de Liscuit et de Launay. On s'y interroge sur les liens de Renée Moysan avec noble Jean Moysan, cf. supra.

https://forum.cgf.bzh/forum/phpBB3/viewtopic.php?t=18287

 

Il faudrait peut-être distinguer Jan I Moysan, écuyer sieur de Parcamou, sergent féodé de la châtelenie de Quimper pour Briec, Receveur ordinaire de Châteaulindécédé en 1560, époux de Françoise Le Gallais, et leur fils Jan II Moysan, ( époux de Jeanne de l Bouexière et père de Renée Moysan) . Leur fille Louise Moysan aurait épousé Jan II de Kerguélen seigneur de Kerlez décédée en 1568. La fille de Louise Moysan, Marie de Kerguelen, épousa François de Kerviher, décédé vers 1606.  

https://gw.geneanet.org/psabat?lang=en&pz=pascal+gorges+yves+id+n126164&nz=sabat&p=jeanne&n=de+la+bouexiere

 

 

 

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2°) Église de Briec.

Le relevé des vitraux de l'église de Briec dans un procès-verbal de 1789 indique :

-Dans la deuxième fenêtre du bas côté, à la clef de voûte, est un écusson d'or à la bande losangée de gueules, surmonté au canton senestre d'une tour crénelée d'azur murée de sable. Au-dessous, écusson : parti au 1er d'or à la bande losangée de gueules, surmontée d'une tour comme ci-dessus, au 2ème d'or à 3 pommes de pin de gueules et d'une moitié de chevron d'argent.

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Une fois ces données acquises, si nous admettons ma proposition d'identifier ces armoiries de La Magdeleine avec celles d’or à la bande de gueules, accompagnée au second quartier d’un château d’azur des vitres de Quilinen et de l'église de Briec, si nous suivons  Michel Mauguin pour y voir les armoiries des Moysan sieurs de Parc-Armou ou Pacarmon, il suffit de consulter la carte de Cassini et celle d'Etat-Major pour constater que Parchamon (Cassini) ou Parc-a-mou (C. E.-M.) se trouve à moins de 500 mètres au sud de La Magdeleine, de l'autre coté du ruisseau et plus près encore de la fontaine.

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L'INTÉRIEUR.

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La chapelle de La Madeleine  est très émouvante car elle a conservé la simplicité de son cachet, associant  un sol de terre battue et des murs enduits de chaux soutenant une voûte en berceau non lambrissée, et de remarquables sculptures. L'un des grands mérites de l'Association qui la préserve est de l'ouvrir très largement aux visiteurs.

 

 

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LA NEF.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le Christ en croix sur la poutre de gloire, bois polychrome, XVIe siècle.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La Vierge à l'Enfant, pierre polychrome, XVIe siècle.

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La Vierge n'est ni couronnée ni voilée, et ses cheveux descendent sur son dos en boucles dorées. Elle regarde devant elle, plutôt que de regarder l'Enfant qui la fixe avec un sourire, alors même qu'ils échangent un objet (fruit ?) non discernable. De sa main gauche, elle retient le pan de son manteau

 

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE COTÉ SUD DE LA NEF.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Sébastien, bois polychrome, XVIe siècle.

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Cette statue de saint Sébastien possède tous les caractères du genre, son allure de jeune éphèbe maître-nageur, ses cheveux blonds comme les blés, son maillot jaune d'or bien moulant, les liens qui nouent ses bras à un arbre, faisant bomber le torse, et sa belle indifférence, exemple de foi chrétienne face au martyre, face aux huit flèches qui le transpercent (par référence aux cinq plaies du Christ). Ce sont ces plaies sanguinolentes, mais dont il triomphe avec abnégation, qui font de lui Le saint vers qui se tournent les paroissiens face à une épidémie de peste, ou, plus largement, face à toute maladie contagieuse atteignant la peau.

Une particularité néanmoins : la flèche transperçant transversalement la gorge.

La chapelle de Guernilis (1574), contemporaine de celle-ci (1578)  à Briec, et appartenant aux Trégain, est dédiée à saint Sébastien. "On venait y demander guérison des maux d'yeux et d'entrailles".

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail : la restauration de la chapelle. Le Bihan 1985, Quimper.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE CHOEUR.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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La niche hexagonale de l'Annonciation, coté gauche de l'autel. Bois polychrome, XVIe siècle.

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Il s'agit d'une Annonciation où Marie, en prières dans sa chambre agenouillée devant son livre saint, reçoit la visite de l'ange qui s'adresse à elle en la saluant des mots AVE MARIA.

Mais c'est également, de façon très originale, un Couronnement de la Vierge, où Marie reçoit la couronne tenue par deux anges. Dans la tradition, ce Couronnement survient lorsque Marie est montée aux Cieux.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les sablières et les blochets du chœur.

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Sainte Catherine.

Cette femme est très richement vêtue et couronnée. Derrière elle, une roue brisée et armée de lames justifie l'identification à sainte Catherine d'Alexandrie, vierge et martyre vénérée en priorité, avec sainte Barbe, par les femmes de la noblesse, et présente dans leurs Livres d'Heures avec sainte Marguerite et/ou sainte Ursule.

Catherine, Barbe et Marguerite figurent, comme saintes protectrices de la santé, parmi les 14 saints auxiliaires particulièrement secourables dans les situations d'urgence. Si on y associe saint Sébastien, autre saint auxiliaire, et sainte Madeleine associée aux lazarets et lieux d'isolement des malades, et les saints Côme et Damien du calvaire, cette chapelle apparaît comme une vraie pharmacie  assurant toutes les protections.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le blochet du coté sud-est : sainte Madeleine.

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La sainte porte son flacon d'aromates (pour l'ensevelissement du Christ) ou de parfum . Etrangement, elle a la tête couverte d'un voile, alors que son iconographie privilégie ses cheveux non couverts, descendant en flot sur ses épaules.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Les blochets du chœur : deux anges tenant des écus muets.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Deux masques des sablières, coté sud.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Sainte Marie-Madeleine, bois polychrome.

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La sainte tient le flacon d'aromates. Les cheveux sont retenus par le bandeau occipital si fréquent au XVIe siècle en Basse-Bretagne dans les statues de la Vierge et de Marie-Madeleine.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail du chœur : la Passion. Jean-Pierre Le Bihan, 1985, Quimper.

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Comme dans les Passions des maîtresse-vitres finistériennes du XVIe siècle, que le maître-verrier connait parfaitement pour les avoir restaurées, Marie-Madeleine est agenouillée au pied de la croix, paumes ouvertes écartées en signe de grande émotion.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE BRAS NORD DU TRANSEPT.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Sainte Barbe (?) indiquée sainte Marthe (???) . Bois polychrome, XVIe siècle.

Pourquoi sainte Marthe ? Parce qu'elle est la sœur de Marie-Madeleine et de Lazare ?

Elle a des cheveux longs descendant le long de son dos. Elle tient un livre, qui est son seul attribut.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le culot (granite), anthropomorphe.

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À notre hauteur, nous voyons un homme au visage rayonnant affichant un grand sourire.

Il faut regarder la sculpture de plus bas pour constater que ce personnage est accroupi ou à genoux, jambes écartées et qu'il saisit ses jambes par les deux chevilles. Il n'est pas nu mais porte une tunique à gros boutons. C'est là la posture de l'acrobate jouisseur, déjà remarqué sur les deux crossettes de la chapelle. Mais ce geste de saisir ses chevilles a certainement une signification codifiée, puisque nous le retrouvons régulièrement associée à cette posture, notamment sur des crossettes et abouts de poinçon. Voir les deux exemples de Dirinon, la crossette de La Martyre et de Landerneau.

https://www.lavieb-aile.com/2017/02/l-enclos-paroissial-de-dirinon.i.les-crossettes.html

https://www.lavieb-aile.com/2016/12/l-eglise-saint-salomon-de-la-martyre.i.les-inscriptions-exterieures.html

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Sainte Catherine. Bois polychrome, XVIIe siècle.

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sainte Catherine d'Alexandrie, avec la roue à ses côtés et la tête de l'empereur Maxence sous les pieds, lève l'épée qui servit à sa décollation.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le culot.

Son motif, un homme tirant la langue, échappe lui aussi aux convenances. Son cou est entouré d'une collerette.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail : Les travaux des Saisons, Printemps et Eté. Jean-Pierre Le Bihan, Quimper, 1985.

 

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Lancette gauche: Vaches pie-noires sous les pommiers.

Lancette droite : Les moissons.

Tympan : arrivée de l'hirondelle.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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LE BRAS SUD DU TRANSEPT.

 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Saint Tugen. Bois polychrome, XVIe siècle.

 

Le saint enfonce un bâton dans la gueule d'un dragon.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Une sainte tenant un livre, et un objet perdu dans la main droite. Bois polychrome, XVIe siècle.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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 Saint Jean, ou plutôt Christ de la Résurrection. Bois polychrome, XVIe siècle.

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Il tient un bâton dans la main gauche et il bénit. Le bâton peut correspondre à la hampe de l'étendard de la Résurrection.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Entrait engoulé : dragons.


 

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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Le vitrail : Les travaux des Saisons. Cueillette des pommes, labourage, coupe du bois. Jean-Pierre Le Bihan, Quimper, 1985.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

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C'EST FINI.

 

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Euh, j'crois que j'ai oublié de photographier le vitrail de sainte Barbe. Je reviendrais. Sûrement.

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Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

Chapelle de la Madeleine à Briec-sur-Odet. Photographie lavieb-aile juin 2021.

 

 

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SOURCES ET LIENS.

ABGRALL Jean-Marie,  1904, Notice sur Briec,   B.D.H.A. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/af488ed0b5ac10edd2fb9441496254a9.pdf

la chapelle de la Madeleine (XVIème siècle), reconstruite en 1910. Elle est en forme de croix latine. La flèche a été tronquée par la foudre vers 1910. Sur l'un des piliers, on peut lire : "14è Jour de Février 1578", et sur le clocher, l'inscription : "Trellu Guillaume Fabrique 1578". La sacristie date de 1813. On y trouve des statues anciennes : sainte Madeleine, Vierge-Mère, saint Jacques, sainte Catherine, sainte Barbe, saint Sébastien, Couronnement de la sainte Vierge, saint Tugen ;

Cette chapelle dépendait de Landrévarzec avant la Révolution, mais est demeurée annexée à Briec après l'érection de Landrévarzec en paroisse. Elle ne fut pas vendue à la Révolution. Elle figure au rôle des décimes de 1765. Le pardon de cette chapelle située à une lieue au Nord du bourg, se célèbre le dimanche qui suit la fête de la Madeleine. La chapelle ne possède qu'un seul autel, on y remarque outre la statue de la Sainte représentée à genoux, une statue de saint Jacques. La chapelle aurait été bâtie ou rebâtie vers le milieu du XVIIIème siècle (M. Abgrall, 1904).

ABGRALL Jean-Marie,  1917, Notice  B.D.H.A Landrevarzec. 

http://backup.diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f380bb38f284bdf4491c2244061a938a.pdf

ABGRALL Jean-Marie, LE GUENNEC Louis, “Le chemin du Tro Breiz entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1922, tome 49, p. 71

— Cahiers de doléance pour la commune de Landrévarzec

http://infobretagne.com/landrevarzec-cahier-doleances.htm

COUFFON René, LE BARS Alfred, Diocèse de Quimper et de Léon. Nouveau répertoire des églises et chapelles, 2e éd., Quimper, Association Diocésaine, 1988

https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/BRIEC.pdf

 

CDT29

https://cdt29.media.tourinsoft.eu/upload/Fiche-inventaire---chapelle-de-la-Madeleine.pdf

—Comité de la Magdeleine à Briec : 

  02 98 66 65 70

https://www.briec.bzh/contacts/comite-de-la-madeleine/

— KNOCKAERT Marthe 6 mars 2009 (?)

http://martheknockaert.unblog.fr/category/fontaines-sacrees/page/60/

Pour trouver la fontaine, il faut se rendre au hameau de Ty Men qui se trouve à plus de 400m au sud de la chapelle. Il vous faudra traverser la cour de ferme et prendre à gauche le chemin le long des bâtiments de ferme . Il est stabilisé au début, ensuite….. . Encore une centaine de mètres et à droite dans la végétation se trouve la fontaine. La voie rapide se trouve juste au dessus.

— LE BIHAN (Jean-Pierre), blog

http://jeanpierrelebihan.over-blog.com/article-15689073.html

LEROY Jean-Patrick 2016, "Chapelle de la Magdeleine à Briec", Journées du Patrimoine 2016, dossier photo Flickr

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/albums/72157623215271744/

https://www.flickr.com/photos/valendrevarzecois/5444430661/

— MAUGUIN (Michel)

http://michel.mauguin.pagesperso-orange.fr/Les%20armoiries%20dans%20la%20chapelle%20de%20Quilinen.pdf

 

— PEYRON Paul, “Les églises et chapelles du diocèse de Quimper”, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1903, tome 30, p. 146

 

POP

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?mainSearch=%22chapelle%20de%20la%20madeleine%20briec%22

SIX Anita (dir.), Le patrimoine des communes du Finistère, tome I, Charenton-le-Pont, Flohic éditions, 1998

SOURNIA (Jean-Claude), TREVIEN (M.), 1968, Essai d'inventaire des léproseries en Bretagne Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest  Année 1968  75-2  pp. 317-343

https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1968_num_75_2_2464

— OUEST-FRANCE, 7 juillet 2013, 15 juillet 2015  et 21 juillet 2016,

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/la-messe-dominicale-celebree-la-magdeleine-711214

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/une-nombreuse-assemblee-au-pardon-de-la-magdeleine-3565972

https://www.ouest-france.fr/bretagne/briec-29510/la-madeleine-michel-coz-veille-sur-la-chapelle-4382216

— LE TÉLÉGRAMME 20 juillet 2011

https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/briecdelodet/briec/pardon-de-la-magdeleine-une-quarantaine-de-fideles-20-07-2011-1376112.php

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17 mai 2021 1 17 /05 /mai /2021 18:07

L'église Saint-Laurent de Kairon (Saint-Pair-sur-Mer) : le vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967) et les deux statues en tuffeau (fin XV ou début XVIe), le Trône de grâce et la Vierge de Pitié.

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Voir aussi :

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PRÉSENTATION.

Le toponyme Kairon (noté Quéron au XVIIIe) dériverait de ker- "habitation, village", (E. Le Hérichier, 1881) et signifierait "le petit monastère". Nous retrouvons ce ker- à Carolles, ker-hoel. Pour certains, ce nom de Kairon semble indiquer que c’était là un des asiles des ermites de Scissy et que dès cette époque très reculée un oratoire a du s’élever sur ce lieu consacré. Ces ermites du V et VIe siècle ont leur tombeau dans l'église de Saint-Pair : les saints Pair,  Gaud, Aroaste, Scubilion et Senier.

Avant la Révolution, l'abbaye du Mont-Saint-Michel dispose à Kairon d'une maison de convalescence pour les religieux infirmes ou âgés. La chapelle de cette maison s'appelle alors « Notre Dame du Petit Monastère » (Ecclesia N.D. de Parvo Monasterio de Quéron, mss du Mont-Saint-Michel n°14) et sert d'église paroissiale aux populations avoisinantes. En 1802, à la restauration du culte, la chapelle est conservée comme chapelle vicariale de Saint-Pair.

Cet édifice fut déplacé et reconstruit au XIIIème siècle et bientôt un curé fut nommé. C’est en 1662 que le curé de Kairon [la cure ? fut supprimé. Le culte ne sera restauré qu’en 1802 et la paroisse rétablie en 1828.

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La carte de Cassini montre la situation de "Queron" sur les hauteurs nord de la vallée du Thar et de la Mare de Bouillon, et sa proximité du littoral. On y lit  au dessus du symbole de l'église la mention Saint-Pair Succursale.

 

 

Carte générale de la France. 127, [Saint-Malo - Grandville]. N°127. établie sous la direction de César-François Cassini de Thury ; 1758-1759

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Le patrimoine mobilier de l'église de Kairon ne semblait d'abord pas avoir fait l'objet d'un recensement ou d'une description disponible en ligne ; l'interrogation des bases Palissy et Pop-culture.gouv, ou de la Liste des Monuments Historiques de la Manche est restée d'abord vaine. La recherche d'une documentation iconographique est peu fructueuse. Le site Wikimanche signale le cadran solaire de 2013, la restauration du coq-girouette, celle d'un Christ en croix du XVIIe, et un vitrail patriotique 1914-1918.

Pourtant, on peut souligner l'intérêt des vitraux du XXe siècle (par Charles Champigneulle entre 1922 (?), 1926 et 1927), mais aussi celui du vitrail de 1967 exécuté en dalle de verre (technique innovante) par Gabriel Loire, et surtout surtout, les très remarquables, très anciennes et très belles statues ( ou groupes sculptés) en pierre calcaire polychrome : ce sont à mes yeux des œuvres majeures.

Avec plus de temps, on noterait la présence d'une bannière (fin XIXe ou XXe siècle) dédiée au patron [depuis quand ?]  de l'église, saint Laurent et une statue du saint avec la grille de son supplice. La bannière de l'autre coté montre une Assomption. Les figures peintes sur toile sont cousues sur un velours rouge et entourées de rinceaux brodés au fil d'or, tandis que les lambrequins et la bordure sont enrichies de cannetilles dorées. Inscrite MH 06/08/199

 
 

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Finalement, la liste des œuvres classées a été fournie par Ludivine Leteurtois, de l'Office Culturel de Saint-Pair-sur-Mer. Je la remercie. Voici la liste classée en fonction de la date d'inscription :

  • Statue Christ en croix XVIIIe siècle Œuvre restaurée Inscrite MH le 04/02/1974
  • Groupe sculpté – « La Pieta » (vierge de pitié) Limite XVe siècle-XVIe siècle ; Bon état ; Inscrite MH le 09/12/1975
  • Retable XVIIe siècle Œuvre restaurée Inscrite MH le 09/04/1975
  • Groupe sculpté – « La Trinité » XVIe siècle Etat moyen Inscrit MH le 06/06/1977

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  • Autel XVIIIe siècle État moyen Répertorié MH le 06/08/1998
  • Bannière Limite XIXe siècle – XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 06/08/1998
  • Verrière Premier quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Crucifixion]
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  • Verrière Quatrième quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Assomption]
  • Verrière Premier quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Décor géométrique à rosaces]
  • Verrière Troisième quart du XXe siècle Bon état Répertoriée MH le 08/08/2011 [Baie de Gabriel Loire]

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Enfin, j'aurai eu l'ensemble des informations souhaitées si j'avais su consulter le site Conservation des Antiquités et Objets d'Art de la Manche ou CAOA.

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Église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

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I. LE VITRAIL DE GABRIEL LOIRE (dalle de verre, 1967, 2m²).

 

 

Cette baie placée au coté nord du chœur montre un moine (tonsure en couronne) remettant un drap (suaire?) à une femme voilée (peut-être une moniale) agenouillée devant lui et levant les mains pour recevoir ce drap. Il faut aussi remarquer ce qui ressemble, dans le coin inférieur droit, à un panier d'osier.

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Le sujet.

Le sujet de ce vitrail reste à déterminer. Ce moine est nimbé, c'est donc un saint, et il est vêtu d'un manteau rouge  comme un prêtre célébrant la messe ; il porte une étole. On ne voit ni crosse ni mitre permettant d'évoquer un évêque ou un abbé.

La forme du drap blanc n'est guère compatible avec l'idée que le saint porte un défunt. Il pourrait s'agir de la remise de l'habit monastique. Une hypothèse séduisante, proposée par Christiane Paurd, propose de voir ici saint Vital remettant l'habit à sa sœur Adeline. Saint Vital (1050-1122) fut ermite au Neufbourg avant de fonder en 1105 le monastère de la Sainte Trinité au Neufbourg avec sa parente Adeline. Vers 1110, il fonde le monastère de Savigny selon la règle de Saint Benoit et à proximité, au lieu de "La Prise aux Nonnes", il pose les bases d'une communauté de femmes, à l'image des abbayes doubles fondées par Robert d'Arbrissel.

Source : http://shapfougeres.blogspot.com/2012/02/abbaye-de-savigny-ii-saint-vital_28.html

Par ailleurs, la couleur blanche de l'habit est cohérente avec cette notice Nominis sur sainte Adeline (ou Aline):

"Adeline (ou Aline) fut la première abbesse de l'abbaye des "Dames Blanches" à Mortain dans le département de la Manche en Normandie, au diocèse de Coutances.
"Sœur de saint Vital, abbé de Savigny, elle était comme lui attirée par la vie monastique et fonda un groupe de moniales au Neufbourg près de Mortain. Lorsque Vital fit bâtir un couvent à Mortain, la communauté s'y installa en adoptant la règle et l'habit de Cîteaux. On l'appela " abbaye des Dames Blanches " et plus tard " Abbaye Blanche ". Avec Adeline on fête ce jour les autres saints de Savigny, saint Geoffroy, abbé, et saint Guillaume Niobé, religieux." (diocèse de Coutances et Avranches - calendrier diocésain)
À Savigny en Normandie, vers 1125, sainte Adeline, première abbesse du monastère de Mortain, qu'elle avait construit avec l'aide de son frère saint Vital.
"

Le fait que saint Vital et sainte Adeline appartiennent au calendrier diocésain du diocèse de Coutances et d'Avranches est évidemment un argument important.

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L'inscription :

DON DES PAROISSIENS ET ESTIVANTS. 1967 . A. DOUCET CURÉ

L'abbé Doucet fut curé de Kairon et était le fils d'un Inspecteur de l'Enregistrement.

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La petite inscription

GABRIEL LOIRE CHARTRES FRANCE 1967.

Gabriel Loire fut élève puis associé (1929) du maître-verrier de Chartres Charles Lorin avant de créer son propre atelier à Chartres en 1946 et de participer à la restauration et la réparation par des créations originales de très nombreux sanctuaires de France (on en dénombre 450) dont les baies avaient été victimes de destructions pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Il utilise la peinture sur verre avec sertissage au plomb, mais il excelle dans la technique dite de la dalle de verre.

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La technique : la dalle de verre sur béton:

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La dalle de verre sur béton est une spécialité des ateliers Loire depuis leur fondation : ces vitraux sont réalisés à partir de dalles de verre de 22 mm d'épaisseur (et jusqu'à 30 ou 40 mm), colorées dans la masse.

Le Maître verrier taille la dalle de verre à la marteline et en éclate la surface pour que la lumière soit diffractée. Après avoir disposé les verres sur la table de coulage et réalisé un coffrage aux dimensions du panneau, il "coule" un mortier de ciment avec armature métallique (ou ensuite de résine époxy) pour les sertir. https://www.ateliers-loire.fr/fr/dalle-de-verre.php

https://www.journeesdesmetiersdart.fr/sites/default/files/plaquettes/plaquette_st_leu_v_01_05.pdf

"Mise au point au début des années 30 (Jean Godin, Jules Albertini), les réalisations en Dalles de Verre sont un élément architectural du patrimoine national (religieux et civil) et, néanmoins, un univers peu connu du grand public. Le Métier d’Art associé est une « niche » dans les Métiers d’Art du vitrail. Contemporaine, la Dalle de Verre offre un éventail élargi de visions et de formes où les signatures de peintres, de maîtres verriers et de mosaïstes se sont exercées, dont certaines reconnues sur la scène internationale : Jean Godin [en 1929 dans la verrerie Albertini], Gabriel Loire, Fernand Léger, Henri Guérin, Max Ingrand, Louis Barillet, Jacques Le Chevallier, Joseph Guevel, Jean Lesquibe, Henri Martin Granel, Claude Idoux, Tristan Ruhlmann, Pierre Soulage, Frédérique Duran, et d’autres. Depuis la fin du XXème siècle, une nouvelle dimension artistique contemporaine est en voie de développement grâce à des créateurs de talent dont l’ambition est de redonner ses lettres de noblesse à cette matière et à son Métier d’Art oublié. "

Parmi ces noms, il ne faut pas oublier celui d'Auguste Labouret, qui avait déposé un brevet dès 1933 

Cette technique a été reprise par l'atelier monastique d'En-Calcat et de Saint-Benoit-sur-Loire et se retrouve en Bretagne pour les vitraux de l'Île d'Hoedic, ou en Normandie pour ceux de l'Île de Chausey.

 

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Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vitrail de Gabriel Loire (dalle de verre, 1967), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

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II. LE TRÔNE DE GRÂCE, pierre blanche calcaire (tuffeau ?), larges traces de polychromie, XVIe siècle. Inscrit MH le 06/06/1977

Au fond de la nef coté nord. Hauteur 102 cm, largeur 50 cm. Il manque une aile à la colombe.

 

(On trouve encore l'appellation de "Trinité"). Comme l'explique correctement l'article Wikipédia, le Trône de grâce est une représentation verticale de la Trinité où Dieu le Père vêtu assis sur une cathèdre tient entre ses bras écartés la croix où son Fils est crucifié, tandis que la colombe de l'Esprit-Saint, issu des lèvres du Père comme son Verbe, pose le bec sur la tête du Fils. En peinture, l'exemple-type en est la fresque (1426-1428) de Masaccio pour Santa Novella de Florence. 

J'ai étudié ce motif iconographique ici:

 

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Voir aussi :

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Dieu le Père est tête nue (et non coiffée de la tiare), il est vêtu d'un manteau blanc aux pans croisés et d'une robe rouge aux plis resserrés par une fine ceinture. Son visage assez jeune et  à la barbe taillée le rapproche de son Fils. Celui-ci, vêtu d'un pagne,   a la tête légèrement inclinée ; tous les deux regardent devant eux.

Les couleurs sont le noir, le rouge et le jaune d'or, qui se retrouve aussi en sous-couche.

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Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Trône de grâce, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

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III. LA VIERGE DE PITIÉ, pierre blanche calcaire (tuffeau ?), traces de polychromie, Fin XVe siècle-début XVIe . Inscrit MH 09/12/1975.

 

Au fond de la nef coté sud. Hauteur 60 cm, largeur 40 cm. 

(On trouve encore l'appellation, italienne, de "pietà").

La Vierge est assise et tient son Fils sur ses deux genoux ; la main droite soutient la tête, la main gauche le bassin. Elle regarde devant elle, c'est à dire qu'elle fixe du regard le spectateur ou fidèle. Elle est coiffée d'un voile formant un large auvent carré, mais sa gorge n'est pas couverte par la guimpe traditionnelle. Le nez est fin, la bouche est petite et triste.

Bien que les données de l'Inventaire donnent à cette Vierge de Pitié une date à cheval entre XVe et XVIe siècle, tandis que le Trône de grâce est daté du XVIe siècle, ces deux œuvres forment une unité tant par leur matériau que par le thème représenté, celui du Père tenant son Fils et celui de la Mère tenant son Fils. Néanmoins, nous n'avons pas ici une Trinité souffrante (où le Père porte le corps de son Fils d'une façon très analogue à celle de la Vierge), mais, avec ce trône de grâce, une affirmation plus théologique, et moins centrée sur le chagrin, du Plan du Salut.

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Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Vierge de pitié, calcaire et polychromie, fin XVe, église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

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IV. FRAGMENTS D'UN RETABLE EN BOIS POLYCHROME ET CRUCIFIX DU XVIIe.

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La prédelle de l'ancien tabernacle en bois polychrome et doré (Dimension 106 cm x 64 cm) montre deux saints apôtres (dont celui de gauche dérobé (*)) autour du  Christ Sauveur du Monde. Il s'agirait de saint Pierre et de saint Paul. Les personnages sont séparés par des colonnes torves et enserrés chacun dans une niche et entouré d'un décor végétal.

(*)Vers le 15 août 2019, un voleur dérobe une statue en bois datant du 17e siècle incrustée dans le retable restauré quelques année plus tôt.

Le Christ en croix du 17e siècle de 128 cm de haut a été restauré par l'atelier Frédéric Rouchet de Granville. Il provient de la poutre de gloire (ou perque, ou tref en Bretagne). Les deux pieds ensanglantés reposent sur deux têtes d'anges. La main gauche est mutilée.

 

https://www.wikimanche.fr/Fichier:Kairon-Christ-en-Croix.jpg

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Fragment de retable (bois polychrome, XVIIe)  église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Fragment de retable (bois polychrome, XVIIe) église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Christ en croix (bois polychrome, XVIIe, restauré), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

Christ en croix (bois polychrome, XVIIe, restauré), église Saint-Laurent de Kairon. Photographie lavieb-aile 15 mai 2021.

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SOURCES ET LIENS.

— DUJARDIN (Marius), "Autour de Carolles et Jullouville, extrait de la Revue de l'Avranchin

http://www.portedelabaie.com/index.php?id=152

 

 

 

— HULMEL (L.). 1942-1943 Notes d’histoire sur Saint-Pair-sur-Mer et Kairon, in: Revue de l’Avranchin, tome XXXII, 1942-1943, p. 583-588.

— LECANU (Auguste) 1878 Histoire du diocèse de Coutances - Volume 2 - Page 276

— LE HÉRICHER (Édouard), 1845 « Commune de Saint-Pair », Avranchin monumental et historique, vol.1, imprim. Tostain, 1845, p.567-628

https://books.google.fr/books?id=UWYPAAAAQAAJ&pg=PA567#v=onepage&q&f=false

"Sur une colline , entre la Mare de Bouillon et l'embouchure du Thar, où se trouve le Caillou-du-Thar, rocher d'où saint Pair fit jaillir une eau vive , s'élève l'église de Quéron. C'est une grande chapelle, dont on vient d'allonger la nef, sans : tour ni transept , couronnée seulement d'un campanier. Pla- . cée au milieu d'une bourgade de pêcheurs , elle est sous l'invocation de Notre-Dame, et n'offre que peu d'intérêt pour l'art et l'archéologie. Quéron , jeté entre la mer et le lac de Bouillon , entre de riantes campagnes et les montagnes sévères du Pignon-Butor, est dans un site admirable de grandeur et de variété. L'église est une annexe de celle de Saint-Pair ; mais Quéron forme une commune. Son nom d'Église du-Petit-Monastère semble indiquer que c'était un des asiles des ermites de Sciscy, et dès une époque très - reculée, un oratoire a dû s'élever sur ce lieu consacré. On a vu par les citations précédentes qu'il y avait une église au moins au XIII siècle, puisqu'un manuscrit de ce temps mentionne : « Ecclesia N. D. de Parvo monasterio de Queron . » Nous trouvons une plus ancienne mention de Quéron dans le Cartulaire de la Luzerne : « Unum pratum juxta pratum Geroldi de Cuiron , 11623. » Ce nom de Quéron semble être un nom propre normand, assez commun, Caron, ainsi prononcé à la manière saxonne. Il y avait dans la vicomté de Caen une paroisse de Caron aujourd'hui Cairon ."

— LE HÉRICHER (Édouard), 1881, Etymologie familiales de la topographie de la France... Manche.

https://www.google.fr/books/edition/Etymologies_familiales_de_la_topographie/3DMGAAAAQAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=kairon+ker+%22monast%C3%A8re%22&pg=PA34&printsec=frontcover

 

— NORMAND (Michel), 2012, La longue et riche histoire du patrimoine immobilier et mobilier à Saint-Pair-sur-Mer, Le Saint-Pairais , Bulletin municipal n°51, mai 2012

https://saintpairsurmer.fr/wp-content/uploads/2019/03/saint_pairais_mag_num_51.pdf

— WIKIMANCHE

https://www.wikimanche.fr/%C3%89glise_Saint-Laurent_de_Kairon_(Saint-Pair-sur-Mer)

https://www.wikimanche.fr/Gabriel_Loire

 

— LES VITRAUX

 

Baie n°0 à double lancettes  La Crucifixion, 1897, inscrite 08/08/2011. La fiche CACOA indique une date par inscription de 1897 sur cette verrière n°0 à double lancettes, la signature A. VERMONET, Reims, 1897 et la mention ROBERT DE LA VARDE 1897. Cet officier, saint-cyrien, (Cherbourg 4/03/1878, Saint-Pair 19/03/1961) fut conseiller municipal de Saint-Pair et surtout l'un des plus éminents bryologues — spécialistes des Mousses — européens. Il publia en 1925 une Contribution à la flore du département de la Manche . Il était membre de la Société linnéenne de Normandie depuis 1919. Le maître-verrier est André Vermonet-Pommery.

Baie n° 1 : La Vierge du Rosaire [1922] attribuée à Ch. Champigneulle, Paris. inscrite 08/08/2011.

Baie n°2 Vitrail patriotique 1914-1918 "Ils ont combattu le bon combat" attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°4 : Jésus calme les flots 1926, attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°5 : L'Assomption. 1927, attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°6 : La Sainte Famille de Nazareth 1926. Signée Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n° 7 L'Annonciation 1927, attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baie n°8 : Mort de saint Joseph 1926, , attribuée à Ch. Champigneulle, Paris, inscrite 08/08/2011.

Baies 9 à 12 : verrières décoratives dont une est datée de 1903, à médaillons et rinceaux, bordure de rinceaux de vigne eucharistique. La verrière portant la date de 1903 indique don de Mr le Commandant DETIEUX et Mme DETIEUX 1903]

 

http://objet.art.manche.fr/

http://vitrail.ndoduc.com/vitraux/htm6601/eg_StLaurent@Kairon_2.php

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm13001/Saint-Laurent@Kairon.php

http://vitrail.ndoduc.com/vitraux/htm6601/eg_StLaurent@Kairon_all.php

https://www.wikimanche.fr/%C3%89glise_Saint-Laurent_de_Kairon_(Saint-Pair-sur-Mer)

 

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1°) Sur le vitrail :

— ATELIER GABRIEL LOIRE

https://ateliers-loire.fr/fr/gabriel-loire-kairon-saint-pair-sur-mer-eglise-saint-laurent.php

— Reconstruction patrimoine de la Manche (vitrail Gabriel Loire)

http://objet.art.manche.fr/xml/images/inventaire_patrimoine_reconstruction_2011.pdf

2°) Sur le Trône de grâce :

BOESPFLUG (François), 2009, , « La Trinité dans l’art breton (xve-xviiie siècle) », Revue des sciences religieuses [En ligne], 83/4 | 2009, mis en ligne le 15 novembre 2013, consulté le 04 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/rsr/441 ; DOI : 10.4000/rsr.441

BOESPFLUG (François), La Trinité dans l’art d’Occident (1400-1460). Sept chefs d’oeuvre de la peinture, préface de Roland Recht, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, 22006.

BOESPFLUG (François), « La Trinité dans l’art alsacien (XIIe-XVe siècle). À propos de quelques oeuvres, du Hortus Deliciarum à la tapisserie de Saint-Jean-Saverne », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, XL, 1997, p. 99-123.

BOESPFLUG (François), ZALUSKA ( Yolanta) , Le dogme trinitaire et l'essor de son iconographie en Occident de l'époque carolingienne au IVe Concile du Latran (1215)  Cahiers de Civilisation Médiévale  Année 1994  37-147  pp. 181-240.

3°) Sur la Vierge de Pitié :

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Sculpture Vitraux
3 décembre 2020 4 03 /12 /décembre /2020 19:35

Les vitraux (XVIe siècle) du Musée de la Renaissance d'Écouen.

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Voir aussi sur les collections du musée:

 

Sur les vitraux provenant du château d'Écouen :

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Sur l'art des grotesques et la Renaissance :

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Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

 etc.

 

 

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Le vitrail Ec.1 (v. 1550-1555) à l'emblématique de Henri II.

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https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0HYNU86

Ce vitrail de 1,12 m de haut et 0,75 m de large provient du château d'Écouen et peut être daté par la période de règne de Henri II entre mars 1547 et juillet 1559. Le château est alors la propriété d'Anne de Montmorency, qui l'a fait construire à partir de 1538 et jusqu'en 1555.  Écouen devient rapidement le lieu de villégiature favori du roi Henri II à qui une aile entière du château (1er étage, pavillon nord-est) est réservée pour ses fréquents séjours, avec chambre, antichambre et grande salle. Il promulgue dans ce lieu le cruel édit d'Écouen (2 juin 1559), prélude aux guerres de religion, ordonne de tuer sans procès les protestants fauteurs de trouble. Henri II meurt quelques mois après, et les guerres commencent. Anne de Montmorency, toujours connétable, est tué pendant la bataille de Saint-Denis (10 novembre 1567) alors qu'il commandait l'armée royale.

 " Le 10 février 1538, devant la cour réunie au palais ducal de Moulins, Anne de Montmorency reçoit l'épée de connétable des mains de François Ier, récompense de ses succès militaires et plus encore de son action à la tête d'une grande partie des affaires du royaume. Tout comme sa nomination comme Grand Maître de France et son mariage avec Madeleine de Savoie, fille de son prédécesseur et nièce de Louise de Savoie, l'avait amené à rénover son château de Chantilly, le nouveau connétable décide de reconstruire entièrement son château d'Écouen  afin de marquer son rang et sa place à la cour."

" Le château est conçu pour recevoir le roi, la reine et la cour. Son plan, moderne et audacieux, quadrangulaire avec quatre pavillons saillants et une distribution intérieure innovante, porte l’ambition de mettre en valeur le protocole et la dignité de ses invités, car Montmorency, également grand maître de France, a la charge d’organiser la vie de la cour. Hélas pour lui, en 1541, alors que l’édification du château est commencée depuis trois ans, le connétable est disgracié par François Ier sur des querelles de politique étrangère et sur des intrigues de cour. Durant les six années de disgrâce, Montmorency partage sa vie entre Écouen et Chantilly, sans reparaître à la cour."

Il commande alors pour la galerie occidentale une série de vitraux consacrés à l'Histoire de Psyché, évidente allégorie des vicissitudes rencontrés par Anne de Montmorency et de son espoir de rentrer en grâce, comme il en advint de Psyché. La galerie prit ainsi le nom de Galerie de Psyché, 

"Il lui faut attendre la mort du roi en 1547 pour qu’Henri II le rétablisse dans toutes ses prérogatives. Dès lors sont modifiés les façades du château et les escaliers qui mènent aux appartements du roi, et les cheminées reçoivent leur décor peint, exécuté vers 1550 par l’équipe de Jean Cousin. Le style d’Écouen présente une transition entre l’art très orné des châteaux de la Loire et la période classique, très respectueuse des canons de l’architecture antique selon Vitruve, en vogue sous le règne d’Henri II. Après Fontainebleau, Ancy-le-Franc et Oiron, Écouen est l’un des châteaux peints les mieux conservés de la Renaissance française." (T. Crépin-Leblond)

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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1. Le décor de grotesque.

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a) Le registre supérieur.

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Deux putti ailés ouvrent le pavillon dévoilant la couronne royale. Ce pavillon supporte un vase avec fleurs et feuilles, dessiné en rubans ou cuir découpé et sommé d'un masque léonin. Il s'inscrit lui-même dans un cartouche à cuir découpé, dans une mode importée d'Italie par l'École de Fontainebleau, et qui accueille des masques, des pots-à-feu, et deux hybrides cornus sur un col de cygne.

Ce décor jovial voire ironique, ludique et aéré est typique des Cartouches d'illustrateurs comme Domenico des Barbiere, Jacques Androuet du Cerceau,  René Boyvin, Enea Vico ou Cornelis et Jacques Floris qui vont gravé leurs planches entre 1550 et 1565 en Italie ou à Anvers. Il relève de l'art des grotesques. Ces gravures déploient  un monde purement graphique, sans perspective, sur fond blanc et vide avec ses rubans comme suspendus dans une vitrine. Le but décoratif se dégage ainsi de tout souci de réalisme, et se libère , dans ses créatures hybrides, de toute distinction entre l'humain, l'animal, le végétal et les artefacts (objets fabriqués comme les lampes et les vases), et ce manque de respect  des normes du Réel contamine parfois le sujet principal (ici les emblèmes royaux) par une prise de distance avec le Monde. Cette  prise de distance relie le regard de l'artiste avec celui du philosophe stoïque, d'où, sur de nombreuses planches, des incitations au Memento mori comme les développeront plus tard les Vanités flamandes et leurs Natures mortes.

L'œuvre  s'affiche délibérément comme un spectacle créé et mis en scène par l'imagination d'un artiste devenu l'égal du Créateur.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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b. Le registre inférieur.

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Dans les mêmes arabesques de cuirs découpés, nous découvrons deux faunes dansants, un putto ailé, des masques léonins, des oiseaux, et des sphinges.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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2. Le complexe emblématique.

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Deux "anges" ou femmes ailées sont les tenants de ce chapeau de triomphe en couronne de fruits et cuirs à masques. Une couronne royale est placée à son sommet.

Au centre, sur un fond damassé, trois croissants sont entrecroisés et séparés par les mots DONEC TOTUM IMPLEAT ORBEM .

Cet emblème, et cette devise, se retrouvent sur le plafond de la salle de bal du château de Fontainebleau, commandé en par Philibert Delorme au menuisier Scibec di Carpi. 

La devise latine sibylline "Jusqu'à ce qu'il (le croissant lunaire) emplisse le cercle tout entier", ce qui peut signifier "Jusqu'à ce que la gloire du roi en croissant remplisse le monde entier". Henri II avait opté pour le croissant, longtemps associé à tort à sa favorite Diane de Poitiers, pour illustrer son ambition de ceindre la couronne impériale (le croissant est l’annonce d’une lune pleine, symbole de conquête, d'épanouissement total).

 

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"La Devise à present du Treschretien & victorieus Roy Henri II. de ce nom, est la Lune en son croissant: Es sacrees escritures donques la Lune prefigure l’Eglise, quasi en tous passages, à quoy se conforme l’histoire recitee par Paul Emil du Pape Calixte II. (au paravant apellé Guy, fils de Guillaume Conte de Bourgongne,) lequel la nuit precedent sa creacion, eut vision d’un jeune enfant qui lui aporta & mit une Lune sur le giron. La Lune aussi est sugette à mutacions, croissant
& decroissant de tems en tems: ainsi veritablement est l’Eglise militante, laquelle ne peut demourer long tems en un estat, que meintenant ne soit soutenue & defendue des Princes catholiques, & tantot persecutee des tirans & heretiques: au moyen dequoy est en perpetuel combat, auquel neanmoins la Royale Magesté, ou Roy premier fils de l’Eglise promet de tenir main de proteccion, jusques à ce que reduite sous un Dieu, un Roy, & une Loy, aparoisse la plenitude & rotondité de sa bergerie, regie par le seul Pasteur."  Claude Paradin, Devises héroïques (1557)

https://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/emblem.php?id=FPAb010

http://www.chateau-fontainebleau-education.fr/guide/plafond-(bis).html

http://www.chateau-fontainebleau-education.fr/pages/dossiers/renaissance/ren_03_affirmation.html

Cet emblème se retrouve au château d'Écouen sur les boiseries (1548) de la chapelle , sur les carreaux de pavement ( 1549-1551) par Abaquesne Masséot (cf. infra),  et sur les trophées d'armes et les les solives de la chambre du roi au premier étage. À ce niveau, "les emblèmes de Henri II prédominent, sous la forme du H ou du croissant unique, des trois croissants entrelacés et du H mêlé à deux D ou C, mais on observe en plus dans la travée centrale, le double K de Catherine de Médicis ainsi que, plus discrètement sur les retombées seules, le monogramme AM d’Anne de Montmorency. L’alternance régulière des chiffres ou croissants, leur variété, de même que celle des entrelacs, démontrent à la fois la maîtrise de l’organisation et l’inventivité de ce décor dont l’emblématique, tout en demeurant discrète, affirme sa présence par sa répétition." (S. Allais).

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les emblèmes de Henri II à Écouen et à  Fontainebleau. Dossier iconographique.

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À Écouen.

Les pavements du château d'Écouen par Masséot Abaquesne.

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Un premier pavement est exécuté en 1542 pour la Galerie de Psyché (galerie occidentale), avec l'emblématique d'Anne de Montmorency et  de son épouse.

Après sa retour en grâce et la reprise de ses fonctions, il commande à Masséot Abasquesne, faïencier de Rouen, un nouveau pavement exécuté en 1549-1551, cette fois-ci pour la galerie orientale, mais malheureusement détruite en 1787, descellé et vendu. Ce second pavement  a été restitué en 1997 au Musée de la Renaissance.

L'emblématique royale s'y allie désormais à celle du connétable, alternant avec les écus du roi et de la reine, et leur monogramme. 

Dans ce premier médaillon sont les trois croissants et la devise Donec Totum Impleat Orbem. Sur le coté, l'initiale du prénom Henri est entrecroisé de deux C inversés, (l'initiale de Catherine, mais pourquoi ce dédoublement et pourquoi cette inversion ? ). Il a été remarqué depuis longtemps que ces lettres C assez semblable à des croissants formaient avec les fûts du H deux D, allusion à Diane de Poitiers la maîtresse du roi.

Deux croissants de lune sont également figurés sur les carreaux bleus.

L'arabesque opposée au monogramme HC ressemble à des rameaux, mais ils forment deux tiges en forme de S. 

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Au château de Fontainebleau.

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Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

Château de Fontainebleau. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail Ec.2 (v. 1547-1555) à l'emblématique de Catherine de Médicis.

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https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/vitrail-a-l-emblematique-de-catherine-de-medicis_vitrail-technique

https://musee-renaissance.fr/la-chambre-de-catherine-de-medicis

 

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le registre supérieur.

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Deux putti ailés tiennent la tenture d'un pavillon, sous lequel deux allégories ailées soutiennent la couronne royale.

Deux autres putti ailés plus petits siègent sur le cartouche emblématique, tenant le sceptre et la main de justice sous le monogramme aux K conjoints et opposés de Catherine de Médicis. Pour ne rien dire des deux sphinges enrubannés.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le registre inférieur.

Un cartouche de style grotesque est centré par un aigle tenant une couronne dans son bec et semble la tendre à un masque de bœuf (?). Deux télamons, appuyés sur des cranes de béliers,  brandissent des bucranes, et deux jeunes femmes tiennent des rubans. Enfin citons  deux serpents et un masque féminin.

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RMN

RMN

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L'emblématique de Catherine de Médicis.

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Le double K, l'arc en ciel et la devise en grec "dans l'épreuve, l'espoir".

Au centre, au-dessus d'un rivage rocheux, le ciel est chargé à droite et  gauche de nuées et d'ondées, tandis qu'il s'éclaircit au centre autour d'un arc-en-ciel, dont un côté plonge dans la mer.

 

Cette scène est entourée des mots  ΕΥΕΛΠΙΣΤΙΑ ΠΕΡΙ ΑΜΗXΑΝΙΑΣ (il faut le lire dans cet ordre)et l'ensemble s'inscrit dans un chapeau de triomphe cantonnée de quatre monogrammes aux deux lettres K opposées en miroir par le fût,  qui forment une figure rappelant les caractères grecs majuscules incluant un X.

La devise n'a pas été étudiée, et est souvent mal transcrite. On trouve dans cette devise le mot en grec ancien ΕΥΕΛΠΙΣΤΙΑ qui associe εὖ, ἐλπίζω pour signifier "bon espoir". Puis le mot νεπι , "sur", et le mot  αμηχανία (mais ici avec un sigma final ) ou "amichania " échec, déconfiture", d'où le sens "BON ESPOIR SUR L'ÉPREUVE", parfaitement accordé à l'emblème de l'arc-en-ciel dans l'orage.

L'ensemble se réfère à l'histoire biblique du Déluge et à l'arc-en-ciel, symbole de la Nouvelle Alliance entre Dieu et son Peuple.

 une date imprécise, sans doute durant le règne de François Ier, Catherine de Médicis adopte l’arc-en-ciel ou écharpe d'Iris, messagère des dieux comme signe  d'espoir ou d'apaisement dans la peine ou la tempête, mais aussi d'alliance royale avec son peuple. Elle choisira   ensuite une lance brisée (en référence à l'arme qui a causé la mort de son époux Henri II) accompagnée des mots  hinc, hinc dolor "De là viennent mes larmes et ma douleur" .

On retrouve cet emblème sur les pavements de la galerie occidentale, ainsi que dans le décor des solives du plafond de l'appartement de la reine, situé au rez-de-chaussée, sous celui du roi. Ou sur la façade nord du château.

On trouve aussi pour la reine la devise ΦΩΣ ΦΕΡΟΙ ΗΔΕ ΓΑΛΗΝΗΝ”.

https://www.emblemstudies.org/emblem-of-the-month-01/

https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/portrait-d-henri-ii-1519-1559-et-de-catherine-de-medicis-1519-1589?sous_dept=1

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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L'emblématique de Catherine de Médicis à Écouen.

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Second pavement (1549-1551) par Masséot Abaquesne pour la galerie orientale. Aujourd'hui exposé au Musée de la Renaissance, 2ème étage.

L'emblème avec sa devise grecque est inscrite dans une couronne d'entrelacs, et complétée d'un coté par le monogramme du roi à l'H et aux deux C croisés. Mais les C ne sont plus individualisées et leurs pointes ne débordent plus, tandis que l'H n'est plus clairement individualisée, si bien que le spectateur voit avant tout deux D opposés reliés par une barre.

L'autre motif est celui du monogramme aux deux lettres K, mais là encore nous ne les distinguons pas derrière ce I central et ces deux arches en C inversées formant un X.

On notera, dans le décor de grotesques, les  quatre sphinges, les pots-à-feu et les nombreux papillons, tous presque semblables et sans doute inspirés des Petites Tortues Aglaïs urticae   très fréquents sur les enluminures médiévales, même si elles n'ont jamais l'exactitude naturaliste propre au XVIIe et XVIIIe siècles.

 

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les armoiries de Catherine de Médicis à Écouen.

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Second pavement (1549-1551) par Masséot Abaquesne pour la galerie orientale. Aujourd'hui exposé au Musée de la Renaissance, 2ème étage.

Les armes de la reine sont un parti de France et de Médicis contre-écartelé de la Tour et d’Auvergne sur le tout duquel est posé un écu de Boulogne :

Parti au I, d’azur aux trois fleurs de lys d’or (France) ; aux II, écartelé, au 1 et 2, d’or à six boules en orles, la supérieure de France, les autres de gueules (Médicis), aux 2 et 3 contre écartelé, aux A et D, d’azur semé de fleurs de lys d’or et à la tour d’argent maçonnée et ouverte de sable (la Tour), aux B et C, d’or au gonfanon de gueules frangé de sinople (Auvergne) ; sur le tout, écu d’or à trois tourteaux de gueules (Boulogne).

https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2013-1-page-74.htm

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La moitié gauche du blason porte donc les armes du mari de Catherine, comme c'est la règle.

La moitié droite porte en haut celles de son père Laurent II de Médicis, duc d'Urbino. Et en bas, mais dédoublées et avec un carreau de faïence placé à l'envers, celles de sa mère Madeleine de la Tour d'Auvergne (1492-1519).

Mais nous pouvons remarquer que le "gonfanon" des armes d'Auvergne, un meuble d'armoiries qui imite en général une bannière d'église avec ses trois manipules ou fanons arrondis en demi-cercles (voir ici) ressemble ici à trois sortes de pelisses suspendues à une tringle. Ce qui se retrouve également sur les armes attribuées à Antoinette de la Marck sur un vitrail provenant du château d'Écouen, et reposé à Chantilly.

On comparera ces armes à celles de son sceau, dont la matrice est conservée.

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail Ec.3 (v. 1550-1555) aux figures de Jupiter et de l'Air.

Voir mon article dédié à cette verrière  :

Un nouvel exemple du Hibou harcelé par les oiseaux : un vitrail (v. 1550-1560) du Musée de la Renaissance du château d'Écouen.

Voir la notice du Musée de la Renaissance :

"L'Air et Jupiter Ile-de-France vers 1550 H : 1,10m EC 3

Ces deux panneaux aujourd'hui assemblés par une ligne de plomb horizontale sont de provenance inconnue. Le panneau supérieur est une représentation allégorique de l'air, tandis que le niveau inférieur figure le dieu antique Jupiter. D'un point de vue technique, le réseau de plomb a été simplifié à l'extrême : les carrés de verre peints sont juxtaposés comme des carreaux de faïence. Cette sobriété souligne bien le nouveau caractère des vitraux. Ils ne sont plus les tapisseries plus ou moins transparentes qui jouaient avec la lumière. Ils l'invitent à entrer à flots, tout en gardant un caractère éminemment décoratif. Le verrier manie d'ailleurs la grisaille, la sanguine et le jaune d'argent avec une maîtrise extraordinaire. Du point de vue du style on est frappé par l'emprunt plus que probable, pour la composition d'ensemble et les motifs, aux gravures d'Androuet du Cerceau (plusieurs fois réimprimées entre 1550 et 1566) et, pour la figure de Jupiter, à une estampe de René Boyvin. Les motifs employés, animaux fantastiques, grotesques, palmes, cuirs, sont tout droit issus de l'École de Fontainebleau. Deux autres panneaux "cousus" selon le même principe, La Terre et Mars, font également partie des collections du Musée d'Écouen.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail Ec.4 (v. 1550-1555) aux figures de Mars et de la Terre.

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https://www.photo.rmn.fr/archive/98-024741-2C6NU0X19U12.html

Il s'agit comme le précédent de la réunion a posteriori de deux panneaux en verre blanc, grisaille et jaune d'argent appartenant à deux séries différentes, l'une mythologique (Mars) et l'autre allégorique (la Terre), dans un décor de grotesque. Ils proviennent probablement du château d'Écouen.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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a) Allégorie de la Terre.

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La femme porte une couronne crénelée, comme la déesse romaine Cybèle, déesse phrygienne de la terre, identifiée plus tard à Rhéa ou avec Déméter. Et comme Cybèle, elle est représentée avec les seins pleins de lait (comme déesse nourricière). Elle arrose de ce lait la terre, attirant deux cochons et un coq à ses pieds, tandis qu'un lion est à ses cotés (on sait que le char de Cybèle est trainé par des lions).

Elle apparaît sous un massacre de cerf dans un cadre formé par deux candélabres, ou, plus globalement, sous un portique soutenu par deux sosies de la Terre, bras écartés, mais réduites à leur buste dénudé inséré sur un piètement. 

Ce dernier, posé comme un vase sur un guéridon à tête de bélier, libère des volutes en cornes d'abondance d'où sortent des branches d'olivier.

Le registre inférieur figure une longue table où pend un bucrane, tandis que deux boucs viennent brouter le feuillage décoratif.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le dieu Mars.

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Ce guerrier esquisse un pas de danse en levant son épée et son bouclier entre deux faunes assis sur des sellettes et tenant des flambeaux. De chaque coté, des candélabres et des pots-à-feu. Au registre supérieur, un chaudron produit des flammes entre deux dragons ailés.

On remarquera les trois papillons et la  Demoiselle (libellule), d'une part parce qu'ils accompagnent les images insistantes du Feu et de la Lumière (on sait qu'ils sont attirés par les flammes) et d'autre part parce que c'est un des nombreux points communs entre ces vitraux et le pavement des salles du château d'Écouen.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail E.CL.1041 (v. 1547-1551) à l'emblématique d'Anne de Montmorency.

 

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Dans un cartouche et une présentation semblable aux verrières des emblèmes d'Henri II et de Catherine de Médicis, le propriétaire du château a fait figurer son monogramme aux initiales A et M liées et traversées par l' épée de connétable. Le même carton a été repris, exactement, de la verrière de Henri II, et seul l'intérieur du chapeau de triomphe change, ainsi que la couronne de baron (aux rangs de perles) remplaçant la couronne royale.

Le vitrail est antérieur à 1551, date à laquelle Anne de Montmorency, promut duc et pair,  échange le tortil de baron contre la couronne ducale.


 

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult&IID=2C6NU0SQUGSX

https://inventaire.iledefrance.fr/dossier/chateau/7acb2a08-5d6e-4b8b-894e-af69d0a75b16/illustration/42

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/panneau-aux-armes-du-connetable-anne-de-montmorency-et-au-chiffre-d-henri-ii_vitrail-technique

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Les emblèmes et les armes du Connétable se retrouvent partout au château d'Écouen, dans la chapelle (voûte et boiseries notamment), dans ses appartements du premier étage de l'aile sud, sur les reliures de ses livres, et sur les deux pavements du château. On y trouve les deux devises du connétable :  Fidus et verax in justitia judicat et pugnat (celui qui est fiable et véridique dans la justice peut seul juger et combattre) et Arma tenenti omnia dat qui justa negat (à celui qui détient les armes, c’est tout accorder que de refuser ce qui est juste).

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Second pavement (1549-1551) du château d'Écouen.

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a) Emblématique d'Anne de Montmorency. (Second pavement, atelier de Masséot Abaquesne, 1549-1551).

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Dans les rinceaux, le monogramme AM est entouré de deux bras armés  jaillissant de nuées. La devise ARMA TENENTI OMNIA DAT QVI IVSTA NEGAT est inscrite autour. Le monogramme est répété de chaque coté.

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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b) Emblématique d'Anne de Montmorency. (Second pavement, atelier de Masséot Abaquesne, 1549-1551).

Le bras armé sortant des nuées et dont l'épée est fleurdelysée est entouré d'un nouvel emblème, une ceinture, elle aussi fleurdelysée.

Elle n'est pas sans évoquer la ceinture Espérance des Bourbon, omniprésente à la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude.

http://www.lavieb-aile.com/2020/05/l-emblematique-et-l-heraldique-de-la-sainte-chapelle-de-champigny-sur-veude.html

On lit ensuite la devise FIDVS ET VERAX IN IVSTITIA IVDICAT ET PVGNAT.

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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c) Écu d'Anne de Montmorency (Second pavement, atelier de Masséot Abaquesne, 1549-1551)

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La composition s’organise autour d’un écu aux armes d’Anne de Montmorency  d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur surmonté d’une couronne de baron et entouré du collier de l’ordre de Saint-Michel. 

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Pavement (Masséot Abaquesne)  du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Pavement (Masséot Abaquesne) du château d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le vitrail E.CL.1041b (1544) à l'emblématique de François Ier (salamandre).

 

https://www.photo.rmn.fr/archive/87-005061-02-2C6NU0HYNQWS.html

Nous retrouvons le décor de grotesque, avec ses putti ailés, ses masques, son cartouche aux apparences de ferronnerie, ses rubans à pompons, ses bordures de fruits et légumes, et nous découvrons la date de 1544.

Au centre, dans le chapeau de triomphe, la salamandre crachant le feu, propre à François Ier, est surmontée de la couronne royale et d'un motif aux ailes liées autour d'un bâton.

La salamandre est très répandue dans les propriétés de François Ier et de sa cour, illustrant la devise Nutrisco et extinguo — je nourris [le bon feu] et j'éteins [le mauvais]  et le principal intérêt de ce vitrail est de trouver ici un verre rouge gravé (ou flammé ?) pour simuler les flammes dansant.

La date de 1544 est étonnante, puisqu'elle situe le vitrail 3 ans après la disgrâce d'Anne de Montmorency auprès du roi.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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LES VITRAUX PROVENANT DE LA SAINTE-CHAPELLE DE VINCENNES.

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"En 1549, Henri II confia à l’architecte Philibert de L’Orme l’achèvement de la Sainte-Chapelle de Vincennes, où il avait le projet de transférer le siège des cérémonies de l’ordre de Saint-Michel. L’édifice reçut alors un somptueux décor intérieur et les vitraux firent l’objet, de 1551 à 1556, de commandes successives, confiées à Nicolas Beaurain, un maître verrier parisien réputé.

Chaque verrière était divisée en trois niveaux superposés. Le récit de l’Apocalypse en occupait la partie centrale par une succession de tableaux présentés dans des encadrements peints en grisaille. Le haut du fenestrage déclinait avec abondance l’emblématique royale portant les croissants, chiffres et devises associés à Henri II. Les parties basses des verrières étaient réservées, dans le choeur, à des représentations de personnages sacrés et, dans la nef, à des portraits des membres de la famille royale (le roi régnant, son père le roi François Ier, la reine Catherine de Médicis, le dauphin François) et des principaux dignitaires de l’Ordre (le cardinal de Lorraine, le duc de Guise et le connétable de Montmorency, gouverneur de Vincennes). Tous étaient représentés agenouillés en prière et à grandeur naturelle, saisissants de vérité. François Ier, tourné vers la gauche en direction du sanctuaire, occupait l’une des verrières droites de la nef."https://en.musee-renaissance.fr/node/42

 

"Nicolas Beaurain a succédé à Jean Chastellain, après sa mort à la fin de 1541, dans les comptes des Bâtiments du roi. À la mort de Jean Chastellain, les marguilliers de l'église Saint-Étienne-du-Mont lui ont demandé de réaliser la grande verrière de saint Étienne dans la première fenêtre sud du déambulatoire (baie 103). Le marché est passé le 29 décembre 1541.

En 1548, Philibert Delorme a commandé à Nicolas Beaurain des grisailles mythologiques pour le château d'Anet

Entre 1551 et 1559, il a réalisé les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vincennes sous la direction de Philibert Delorme. Des fragments importants de ses vitraux sont conservés dans le musée du Louvre - en particulier une Vierge à l'Enfant - et au musée national de la Renaissance. Le premier marché pour les vitraux de la Sainte-Chapelle a été passé à Nicolas Beaurain par Philibert Delorme le 15 avril 1551, le second le 18 mars 1555. Le nom de Nicolas Beaurain n'apparaît plus dans les comptes des Bâtiments du roi après 1563. Il avait réalisé les verrières de l'abside. Il a aussi vitré en blanc les baies qui n'avaient pas reçu de verrières. Il est probable que les travaux ont considérablement diminué après la mort du roi Henri II, en 1559." (Wikipédia)

 

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François 1er en prière, ( Nicolas Beaurain 1551-1556 ), Sainte-Chapelle de Vincennes. Cl.20683.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Beaurain#/media/Fichier:Ecouen_Mus%C3%A9e_national_de_la_Renaissance7177.JPG

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"On considère ce portrait du roi défunt comme l’un des chef-d’œuvre de la peinture sur verre de la Renaissance. Nicolas Beaurain y décline sa palette vive et riche en émaux, sa pratique des tailles croisées qui modèlent vigoureusement les visages, son goût pour les textiles et les décors mobiliers. Le peintre verrier signe là un véritable portrait de l’homme âgé, au visage amaigri mais toujours avenant, que François Ier fut sans doute au cours des dernières années de son règne." (Musée de la Renaissance) https://en.musee-renaissance.fr/node/42

 

 

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Les vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen.
Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Deux anges présentant l'écu de France entouré du collier de l'Ordre de Saint-Michel. (Nicolas Beaurain, Sainte-Chapelle de Vincennes vers 1556). E. Cl 1048.

Cet élément provient d'une verrière associée au portrait de François Ier agenouillé en prière (1551-1556).

https://en.musee-renaissance.fr/node/918

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Armoiries d'Anne de Montmorency présentées par deux anges. Sainte-Chapelle de Vincennes. (Nicolas Beaurain, Paris vers 1557). OAR 509

Cette œuvre a été récupérée en Allemagne par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale et confiée à l'Office des biens privés ou OBIP. Dépôt Louvres 1999.

Comme pour l'écu du pavement présenté plus haut, les armes  d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur sont entourées du collier de l’ordre de Saint-Michel, mais la couronne de baron a laissé place à celle de duc. Il est accompagné de la devise APLANOS.

Au-dessous, le monogramme HCC de Henri II dans une frise de grotesque et la couronne fermée au cintre crucigère appartient bien-sûr à un panneau héraldique royal.

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

 

 

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Deux donateurs agenouillés devant saint Denys l'Aréopagite. fragment provenant de l'Hôtel-Dieu de Provins. (Paris vers 1525). Fonds du Sommerard. Ec 177.

 

https://www.photo.rmn.fr/CS.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CO5PC7WNGCVZ&SMLS=1&RW=1024&RH=639&PN=3

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Scène non identifié provenant de  Provins.

https://www.photo.rmn.fr/archive/91-000153-2C6NU0HYDDNN.html

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Scène non identifié provenant de Provins

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Saint martyr. Ouest de la France vers 1530. Fonds du Summerard.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Madeleine, Marie-Salomé et un donateur : trois vitraux.

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"Contemporains des précédents et provenant du célèbre vitrail des alérions à la collégiale de Montmorency, dont on a écrit qu'il était un « chef-d'œuvre de la Renaissance française parvenue à son complet épanouissement », les fragments  représentant Marie Salomé, Marie-Madeleine, et un donateur sont en effet de remarquables exemples de l'habileté technique des verriers parisiens  qui utilisent toutes les ressources de leur discipline et de l'art raffiné de celui qui les a conçu, sans doute Jean Chastellain, le maître le plus prisé du temps. L' aspect pictural s'affirme pleinement dans plusieurs vitraux en grisaille rehaussée de jaune d' argent d'une grande richesse de nuances.  Le paysage y tient une large place avec des effets de profondeur accentués et les personnages adoptent des attitudes nobles et sont parés de vêtements aux drapés savants et recherchés ." (Thierry Crépin-Leblond et Thierry Oursel),

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Sainte Marie-Madeleine (Jean Chastellain ? Paris avant 1541).

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Emploi d'un verre rouge gravé (ou vénitien) pour la colonne.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Marie-Salomé (Jean Chastellain ? Paris avant 1541).

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On voit mal sur quoi repose l'identification de la sainte qui tient un livre.

Utilisation de verre vénitien pour la colonne.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Un chevalier au tabard palé d'or et de gueules en donateur: un seigneur d'Amboise ? (Jean Chastellain ? Paris avant 1541).

Les armoiries peuvent correspondre à la famille d'Amboise (« palé d'or et de gueules de six pièces »), ou à celle de Briqueville, par exemple.

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10914

J'ai pensé à Charles II d'Amboise, maréchal de France

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Une des quatre scènes de l'Histoire de Saint Lié: le miracle de la source. E.CL.1010a (École champenoise,1526). Salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins.

 

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Saint Lié est, au Ve siècle, un paysan et gardien de troupeau du Berry qui, après avoir passé quelques années au monastère de Micy-Saint-Mesmin, près d'Orléans, se retire en solitaire dans les forêts.

"Il est le patron d'une corporation des tisserands qui les a offerts en 1526 pour la salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins.. Son histoire est illustrée en plusieurs panneaux. Le premier montre le saint remerciant Dieu d'avoir fait surgir une source pour le désaltérer. Le deuxième évoque le miracle du blé mûri aussitôt que semé : à la poursuite du saint , les mauvais garçons qu'il a réprimandés interrogent un paysan et celui-ci répond qu'il ne l'a pas vu depuis qu' il a semé son blé.

Enfin, ayant été décapité, le saint guidé par deux anges porte sa tête jusqu'à l'église de Savins, village proche de Provins où il était né. D'un coloris éclatant nuancé par un travail soigné de provenance inconnue mais sans doute parisienne , et une. au jaune d ' argent et à la grisaille , et offrant des paysages d' une grande sensibilité , ces vitraux sont caractéristiques de cette  période de transition où se mêlent tradition et innovation . Ils sont proches des productions troyennes , mais on ne peut les attribuer sûrement à ce grand foyer." (Thierry Crépin-Leblond et Thierry Oursel),

https://www.photo.rmn.fr/archive/95-001037-2C6NU0N012H6.html

Autre épisode : Les soldats abattent l'arbre. Ecole champenoise. Hôtel-Dieu de Provins, France, 1526. Anc. Coll. Naudot 1841. E.Cl.1010c

https://www.acbx41.com/article-panneaux-de-vitraux-de-l-histoire-de-st-lie-chateau-d-ecouen-77340366.html

https://www.photo.rmn.fr/archive/95-001038-2C6NU0N01F2A.html

https://www.photo.rmn.fr/archive/95-001030-2C6NU0N0U9ST.html

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Une des quatre scènes de l'Histoire de Saint Lié: Les soldats à la recherche de Saint Lié. E.CL.1010b (École champenoise,1526). Salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins. 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Une des quatre scènes de l'Histoire de Saint Lié: Saint Lié tenant sa tête conduit par deux anges. E.CL.1010d (École champenoise,1526). Salle des malades de l'Hôtel-Dieu de Provins. 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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"David s'échappe de chez Saül  grâce à l'aide de Michol", provenant de Notre Dame du Val à Provins.

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Il s'agit de l'épisode raconté dans le premier livre de Samuel, dont je donne le résumé (Wikipédia) : David, jeune berger de la tribu de Juda, le plus jeune des fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants5. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, Saül lui donne Mikhal, une de ses filles, en mariage tandis que Jonathan, le fils aîné du roi, et David se lient d'une profonde affection réciproque. Peu à peu les succès de David provoquent la jalousie puis la vindicte de Saül qui tente à plusieurs reprises de le mettre à mort. Fort du soutien de sa femme et de Jonathan, David doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres. 

David emprunte au sacrificateur Achimélec l'épée de Goliath, puis (1 Samuel 21:10) " David se leva et s'enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath".

Le vitrail en montre donc plus que le verset biblique, en représentant David s'échapper par la fenêtre, par une corde, grâce à la complicité de Mikhal (Michol), tandis que ses partisans armés de piques et de hallebardes se dirigent vers la droite.

-La scène est représentée dès le XIIe siècle sur les vitraux de la cathédrale de Canterbury et au XIIIe siècle  sur les vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris, dans la baie du Livre des Rois.

http://www.histoire-moi-et-prof.eu/wp-content/uploads/2013/11/DSCF8702.jpg

-Elle figure dans les enluminures des Bibles historiales comme l'initiale du folio 118 de BnF fr.152 du XIVe siècle , comme ll'initiale D du folio 187v du manuscrit 5212 de la Bibliothèque de l’Arsenal, ou comme le folio 195v du manuscrit 9001 de la Bibliothèque Royale de Belgique, daté vers 1414-1415.

-Cette scène est rare mais sa valeur typologique a été remarquée par les chrétiens dans le Speculum humanae salvationis ( Michol deponit eum per fenestram comme la préfiguration de la Résurrection du Christ, et dans les Bibles des Pauvres  comme la préfiguration soit de la Fuite en Égypte, tandis que Michol préfigurait la Vierge. On la trouve sur la tenture de la Chaise-Dieu qui suit précisément les figures de la Bible des Pauvres.

Voir : https://portail.biblissima.fr/fr/ark:/43093/desc939131d0076a9bda6f588607541f164508cc689e

En voici quelques exemples.

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La fuite de David, Bible historiale BnF fr.512.

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Biblia pauperum BnF Reserve Xylo-2

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Fuite de David, Speculum humanae salvationis, XVe siècle. BnF latin 9544 f.44r

 

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Speculum Humanae Salvationis, BnF latin 512 f.40v. XVe siècle.

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Michol defendit David ab in sidiis apparitorum Speculum humanae salvationis (vers 1350-1400)  , Morgan Library MS M.140 fol.41r

 

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La fuite de David, Speculum humanae salvationis, BNF Latin 511 f39r

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Fuite en Égypte. Vers 1540. grisaille et jaune d'argent.

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On a vu que la Fuite en Égypte de Marie, Joseph (ici absent) et Jésus qui échappent au Massacre des Innocents, juste après la Nativité, la Circoncision, est associée, dans la Bible des Pauvres, à la Fuite de David du vitrail précédent.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le retour triomphal de David vainqueur de Goliath Ec.185 vers 1550-1560.

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La scène illustre le Ier Livre des Rois, ou aujourd'hui le Ier Livre de Samuel 17:55. Après avoir tué le géant philistin Goliath et lui avoir tranché la tête, le jeune berger David ramène celle-ci à Jérusalem

Mais à la différence des diverses gravures traitant de ce thème, David ne tient pas la tête de Goliath, mais la houlette de berger. Il regarde un homme beaucoup plus âgé, sans doute  Abner, chef de l'Armée, et ne semble nullement triomphal.

Instruments de musique  : triangle à anneaux, harpe et luth.

Comme pour la scène où David s'échappe avec l'aide de Michol, celle du retour triomphal de David appartient à la Bible des pauvres, où elle préfigure l'Entrée de Jérusalem sous l'inscription Filie syon exultet in rege suo.  Les exemples iconographiques ne manquent donc pas. Voici le BnF Xylo-2

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Entrée triomphale de David , Bible des Pauvres, BNF Res. Xylo-2 page 14.

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Entrée du Christ à Jérusalem, Bible des Pauvres, BnF Res. Xylo-2 page 14.

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-Voir l'exemplaire de la BM de Lyon :

https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_02ENL01001Ms4463731?pid=BML:BML_02ENL01001Ms4463731&pg_titre=

-Voir la gravure de Tobias Stimmer dans ses Figures de la Bible KIII I ROIS XVIII (Strasbourg 1574).

-Voir Hendrick de Clerck

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/50350105649

-Voir Abraham Diepenbeek

http://arts-graphiques.louvre.fr/detail/oeuvres/1/110043-Le-retour-triomphal-de-David-vainqueur-de-Goliath-max

-Voir Martin de Vos, Le Louvre :

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/martin-de-vos_le-retour-triomphal-de-david-vainqueur-de-goliath_lavis-brun_encre-brune_plume-dessin_pinceau-dessin

-Voir Frederick Sustris, Le Louvre :

https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/frederik-sustris_le-retour-triomphal-de-david-vainqueur-de-goliath_pinceau-dessin_encre-brune_lavis-brun_plume-dessin_rehauts-de-blanc

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Vierge à l'Enfant.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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La Pâques Juive.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Histoire de Tobie. vers 1540. DSD2031.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Mort et Assomption des deux témoins de l'Apocalypse. Grisaille et jaune d'argent,  Vers 1550-1560. Ec. 187. Origine incertaine: collégiale Notre-Dame-du-Val de Provins.

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Scène de l'Histoire de Joseph Ec 183. Vers 1550-1560.

 

 

https://www.photo.rmn.fr/archive/87-005502-2C6NU0HYN0ZF.html

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Expulsion de saint Paul du Temple de Jérusalem (attribué à Louis Pinaigrier ; 1610-1620?). EC. 188a.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult_VPage&STID=2C6NU0EOARVD

"Provenant du charnier de l'église Saint-Paul à Paris, les deux vitraux retraçant l'Expulsion de saint Paul du temple de Jérusalem et son Arrestation constituent d'ultimes illustrations de la tradition du vitrail coloré . Ils semblent dus à Louis Pinaigrier peu après 1608, lorsque commencent les travaux de vitrerie et en tout état de cause au plus tard en 1627, date de sa mort. Leur tonalité particulière vient de l ' utilisation conjointe de verres teintés dans la masse et d' émaux" (Thierry Crépin-Leblond et Thierry Oursel),

 

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Prédication de saint Paul, et Arrestation de saint Paul à Jérusalem  (attribué à Louis Pinaigrier; 1610-1620?). Ec 188b.

https://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=SearchResult_VPage&STID=2C6NU0EOARVD

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Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitraux du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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LIENS ET SOURCES.

—ACBX41, blog

https://www.acbx41.com/tag/chateau%20d'ecouen%20-%20musee%20de%20la%20renaissance/30

 

— ALLAIS (Sylvanie ), 2008,Le décor emblématique de la chambre de Henri II au château d’Écouen Bulletin monumental  166-3  pp. 247-252

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2008_num_166_3_2035

Bibliothèque INHA Panneaux d'ornements.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22139-panneaux-d-ornements

BARTSCH (Adam von) Le peintre graveur, par Adam von Bartsch, vol. 13, 14 et 15 Vienne 1802-1821

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96054629.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96054503.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96081448.texteImage

— CRÉPIN-LEBLOND (Thierry), 2019, "Sous le signe de la lune : L'héraldique du roi Henri II "

 

"Depuis bien longtemps, la signification du monogramme d'Henri II divise les spécialistes, et donne lieu à de multiples lectures qui continuent de nos jours à défrayer la chronique. En effet, les deux D entrelacés reliés par le H du chiffre d'Henri II ont souvent été associés à sa célèbre favorite, Diane de Poitiers. Cette interprétation a eu pour conséquence de voir la marque de la brillante duchesse de Valentinois sur les décors d'un nombre conséquent de monuments et d'objets, et par là même d'épiloguer sur l'étendue de son influence. Mais s'agit-il vraiment de l'initiale du prénom de la maîtresse royale, ou du croissant de lune, l'attribut de la déesse du panthéon mythologique, Diane chasseresse, dont on remarque aussi les carquois, arc et flèches ? Ou bien peut-on le lire comme "Henri Dauphin", après la mort de son frère aîné, ou "Henri Deux" à la suite de son sacre ? "

— CRÉPIN-LEBLOND (Thierry), OURSEL (Thierry), 1994, "Musée national de la Renaissance: Chateau d'Écouen : guide", Réunion des musées nationaux, 1994 - 189 pages.

 

— ERLANDE-BRANDENBURG ( A.)1978,  Les vitraux héraldiques de Chantilly [compte-rendu] Les cheminées peintes [compte-rendu] Les pavements émaillés de Masseot Abaquesne [compte-rendu] In: Bulletin Monumental, tome 136, n°1, année 1978. p. 90; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_5684

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_5681

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1978_num_136_1_5684

Écouen.

L'installation et l'inauguration du Musée de la Renaissance dans le château d' Écouen ont renouvelé l'intérêt des historiens de l'art pour l'architecture de cet édifice et son décor intérieur. Il a donc paru utile de regrouper ici quelques études récentes afin de mieux mettre en valeur leur qualité et de souligner ce que représente d'exceptionnel cette entreprise muséographique.

Les vitraux.

Ce château possédait jusqu'à la Révolution une vitrerie civile du plus haut intérêt que l'on connaissait partiellement. La suite aujourd'hui conservée au Musée Condé à Chantilly, figurant les amours de Psyché et de Cupidon, était en effet universellement connue et appréciée. En revanche, les vitraux emblématiques l'étaient beaucoup moins. L'acquisition récente pour le Musée de la Renaissance de deux verrières, l'une à l'emblématique d'Henri II et l'autre à celle de Catherine de Médicis, a permis à Mme Perrot de faire le point des connaissances. A l'heure actuelle, il existe dix-neuf panneaux héraldiques identifiés, certains dans des collections publiques (deux au Louvre et deux au Musée de Cluny). L'emplacement originel de ces vitraux fait encore problème, car, comme le souligne justement l'auteur, l'évolution du décor oblige à penser qu'ils ne sont pas originaires de la même salle.

Le premier panneau, conservé à Cluny, présente dans un chapeau de triomphe la Salamandre de François Ier et porte la date de 1544. Il comporte un décor aux « fers » qui se retrouve dans quatre panneaux de Chantilly et dans un autre remonté dans la chapelle du Lord Maire, à Bristol. Il est certain que le maître-verrier a puisé son inspiration dans une gravure de Fantuzzi.

Le second, aux chiffres d'Anne de Montmorency et de Madeleine de Savoie est très proche de celui qui a été acquis pour Écouen, et qui est à l'emblématique d'Henri II . L'ornementation est différente du premier panneau de Cluny : elle est plus fine et présente des personnages (satyres, putti, génies ailés).

Le quatrième panneau, à l'emblématique de Catherine de Médicis (Musée de la Renaissance), montre un retour aux grotesques romains que l'on retrouve également dans la galerie d'Ulysse, à Fontainebleau et chez les graveurs flamands, vers 1550. Ce même décor apparaît dans cinq autres panneaux provenant d' Écouen. Dans la chapelle de Bristol cependant, pour ces deux derniers groupes, la technique est la même avec utilisation de la sanguine et des émaux.

Reste la question de leur emplacement. Pour le premier groupe, antérieur à 1547 puisqu'il est à l'emblématique de François Ier, il devait se trouver dans l'aile sud ; quant aux vitraux royaux, ils devaient orner l'aile nord qui présente à l'extérieur sur ces murs ce même décor emblématique. .

 

 

Les cheminées peintes.

L'un des grands attraits du château d'Ëcouen est sans aucun doute son prodigieux décor peint : frises, ébrasements de baies et douze cheminées. Mlle Anne-Marie Lecoq leur a consacré dans le colloque sur l'art de Fontainebleau une étude approfondie qui a vu le jour malheureusement avant les toutes récentes restaurations. La technique utilisée est intermédiaire entre la détrempe et l'huile. Certaines d'entre elles ont subi des restaurations ou des rafraîchissements, et ce dès le xvne ou le xvine siècle. Le chanoine Gallet qui, à la fin du siècle dernier, leur a consacré la première étude, avait déjà identifié les sujets comme empruntés à la Bible. Sa seule erreur porte sur la cheminée de la chambre du Roi (premier étage du Pavillon nord-ouest), dont Mlle Lecoq a pu identifier en toute certitude la scène : il s'agit de Saù'l dépeçant ses bœufs [Samuel, I). Il faut donc souligner cet emprunt à ces épisodes peu connus de la Bible, choisis en raison de leur relation avec la fonction royale que le connétable cherchait ainsi à glorifier. Les quelques documents d'archives qui font mention de peintures à Écouen ne peuvent malheureusement s'appliquer au décor subsistant, nécessairement antérieur à la mort d'Henri II (1559) puisque l'on y voit les croissants de ce roi et l'arc-en-ciel de Catherine. L'auteur décèle dans l'exécution des peintures deux mains différentes, mais présume qu'elles sont contemporaines. L'un de ces artistes de moindre talent renonce à indiquer la musculature de ses personnages. Le second donne des traits plus fins aux visages. L'un et l'autre se font l'écho affaibli des créations bellifontaines des années 1534-1537. La formule est celle que Le Rosso et Le Primatice avaient mise au point à la Galerie François Ier de Fontainebleau. Cependant au lieu d'être de stuc, les personnages latéraux sont traités en peinture. Des comparaisons avec les œuvres de Jean Goujon, Dominique Florentin et Du Cerceau obligent à dater les cheminées des années 1550. Certains détails des paysages soulignent que Niccolo dell'Abbate a déjà marqué de son influence ces peintures. Cette constatation aurait pour conséquence de dater l'ensemble de ce décor de la fin du règne d'Henri II, soit vers 1559-1560. Un document signale en 1564 à Écouen la présence d'un Jacques Patin spécialisé dans le décor éphémère des fêtes et l'ornementation de grotesques. C'est à lui que Mlle Lecoq serait tentée d'attribuer les frises et les ébrasements peints. 

 

Les pavements émaillés de Masseot Abaquesne.

— II existait avant la Révolution à Écouen un certain nombre de salles dont le sol était orné de carreaux émaillés qui ont disparu soit en 1787 lors de la démolition de l'aile orientale, soit au cours de la Révolution, soit même pendant la restauration du milieu du xixe siècle. On a entrepris de les restituer dans la mesure du possible. L'un d'entre eux, à l'emblématique du connétable et de sa femme Madeleine de Savoie, a déjà été remonté dans la « Salle », un autre est actuellement en cours de reconstitution. Parallèlement à ce travail de puzzle très long et difficile, M. Arnauld Brejon de Lavergnée en a fait une étude approfondie dont il vient de livrer les résultats dans un excellent article. On sait par un certain nombre de documents que Masseot Abaquesne « esmailleur...etc

 LECOQ (Anne-Marie), 1975, Les peintures murales d' Écouen : présentation et datation, dans Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau, 1975, p. 161- 173, 11 fig.

 

 

— LEROY (Catherine), 1997, "Avers et revers des pavements du château d'Ecouen",  Revue de l'Art  Année 1997  116  pp. 27-41.

https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1997_num_116_1_348325

 

LES COLLECTIONS DOUCET DE LA BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE DE L'INHA.

-Giovani Pietro Birago, vers 1507, Grotesques

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/19650-panneaux-grotesques?offset=24

-Vredeman de Vries. 20 Cartouches (s.d). Theatrum vitae humanae  Anvers, 1577 ; Jardins 1588 :

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/20830-cartouches-ornements-jardins?offset=3

-Hieronymus Cock, cartouches d'après Battini, Anvers 1553

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22333-cartouches-d-apres-battini-peintre-florentin?offset=5

Polidoro Caldara. Grotesques & trophées. 24 planches. Leviores et [ut videtur] extemporaneae picturae (1541)

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/21770-grotesques-trophees?offset=8

-Nicoletto Rosex, dit Da Modena, Bernardo Daddi, Agostino (graveurs), d'après Jules Romains et Raphaël

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22139-panneaux-d-ornements?offset=10

MAGNE (Lucien), Les vitraux de Montmorency et d'Ecouen, Firmin Didot 1888

https://archive.org/details/lesvitrauxdemont00magn

 

— MUSÉE DE LA RENAISSANCE.

-Vidéo de la chapelle d'Anne de Montmorency.

https://musee-renaissance.fr/sites/renaissance/files/complement/chapelle/video.html

-Art du Feu, Musée de la Renaissance d'Écouen.

https://musee-renaissance.fr/arts-du-feu-16

https://en.musee-renaissance.fr/type-objet/vitrail

-Notice du Musée de la Renaissance.

"Une évocation de l'art du vitrail au sein d'une histoire du Château d'Écouen ne serait pas complète si l'on ne rappelait qu'une des richesses de la demeure du Connétable de Montmorency fut jadis la série des 44 vitraux en grisaille illustrant les Amours de Psyché et de Cupidon d'après la fable d'Apulée. La galerie qui les abritait, située au 1er étage de l'aile ouest du château, en a conservé le nom : elle est la galerie de Psyché. Cet ensemble exceptionnel par son ampleur et son homogénéité, fut réalisé par un artiste sans doute parisien, mais resté anonyme et qui s'inspira d'une suite gravée par le Maître au Dé, proche de Raphaël et actif entre 1532 et 1550. Encore une fois l'estampe jouait ici un rôle majeur : celles-ci servirent aussi de modèle à Léonard Limosin pour deux séries d'émaux, à des tapisseries, à des majoliques d'Urbino des années 1540. Pour servir de légende aux vitraux, Anne de Montmorency commandera la traduction française des vers latins d'Apulée. Déplacés du Château d'Écouen en 1793, les 44 vitraux furent installés provisoirement vers 1848 au château de Chantilly, puis définitivement dans les années 1880, dans une galerie construite pour eux."

https://musee-renaissance.fr/arts-du-feu-16#:~:text=Ces%20deux%20panneaux%20aujourd'hui,figure%20le%20dieu%20antique%20Jupiter.

—http://www.mesvitrauxfavoris.fr/Supp_f/musee-renaissance_chateau-ecouen.htm

 

— PERRROT (Françoise), 1973, Vitraux héraldiques venant du château d'Écouen au Musée de la Renaissance, dans la Revue du Louvre et des Musées de France, 1973, p. 77-82, 6 fig.

— PERRROT (Françoise), 1973, Les vitraux du château d' Écouen. Contribution à l'étude du vitrail civil de la Renaissance, dans Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau, Paris, 1975, p. 175-184, 4 fig. Les vitraux héraldiques de Chantilly.

 

—PERRROT (Françoise), 1972 Les panneaux de vitrerie héraldique du château d' Écouen, au Musée Condé, dans Le Musée Condé, n° 3, octobre 1972, p. 11-18, 7 fig.

—RMN

https://www.photo.rmn.fr/CS.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CO5PC7WNGCVZ&SMLS=1&RW=1024&RH=639&PN=3

RMN "Montmorency" :

https://www.photo.rmn.fr/CS.aspx?VP3=SearchResult&VBID=2CMFCIOM37XMA#/SearchResult&VBID=2CMFCIOM37XMA&PN=1

 

ROBERT-DUMESNIL, Le Peintre-graveur, vol.8 ; René Boyvin.
https://archive.org/details/bnf-bpt6k6557892z/page/n79/mode/2up?q=ornements

 

—  SCHWARZ (Heinrich)/ Volker Plagemann, article »Eule«, dans: Reallexikon zur Deutschen Kunstgeschichte, Vol. VI (1970), Sp. 267–322


http://www.rdklabor.de/ w /? oldid = 88725

SCHOY (Auguste), 1879, Histoire de l'influence italienne sur l'architecture dans les Pays-Bas page 169

https://archive.org/details/histoiredelinflu00scho/page/168/mode/2up?q=floris

 

—VILAIN-DE BRUYNE (Ambre),  2013, Le cachet de Catherine de Médicis, Une matrice réginale inédite Revue de la BNF 2013/1 (n° 43), pages 74 à 78

https://www.cairn.info/revue-de-la-bibliotheque-nationale-de-france-2013-1-page-74.htm

—VISSIÈRE (Laurent), 1998, "Les verrières de la Sainte-Chapelle de Vincennes: une apocalypse politique" Bulletin monumental   156-2  pp. 149-172

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_2_1756000

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux grotesques Renaissance Héraldique
25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 15:13

Le Hibou harcelé par les oiseaux des Compertementen (cartouches) de Jacques Floris en 1564.

 

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Voir les autres parties : 

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Cet article est la suite de celui consacré au vitrail Ec3 du Musée de la Renaissance, auquel je renvoie.

Résumé : le motif du Hibou harcelé par les oiseaux figure sur ce vitrail en grisaille et jaune d'argent parmi un décor grotesque au dessus d'une allégorie de l'Air. La recherche d'un modèle parmi les gravures de grotesques du milieu du XVIe siècle amène à la découverte de trois motifs semblables dans l'œuvre gravée de Jacques Floris, parmi ses Veelderhande cierlijcke Compertementen profitelijck, ou "Différents cartouches ornés à usage des peintres, orfèvres, sculpteurs et autres artistes" gravés par Harman Müller et publiés en 1564 à Anvers par Hans Liefrinck. Ce sont ces planches que j'étudie ici.

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I. LA PAGE DE TITRE ET SON HIBOU AU MIROIR.

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https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/51475-redirection

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51475/?offset=#page=5&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

http://ceres.mcu.es/pages/ResultSearch?Museo=MT&txtSimpleSearch=Cartela%20ornamental%20con%20aves&simpleSearch=0&hipertextSearch=1&search=simple&MuseumsSearch=MT%7C&MuseumsRolSearch=18&listaMuseos=[Museo%20del%20Traje.%20Centro%20de%20Investigaci%F3n%20del%20Patrimonio%20Etnol%F3gico]

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1. Le cartouche.

Cette page est centrée par un cartouche à cuirs enroulés (selon une mode lancée par l'École de Fontainebleau après 1530) dont le texte est le suivant :

Veelderhande cierlijcke Compertementen profitelijck voor schilders goutsmeden beeldtsnijders ende ander consteraren, geinuenteert duer IACQVES FLORIS . Tantwerpen bij Hans Liefrinck sijsne te coope op die Lombarde veste int gulden turckhooft anno 1564.

Le graveur est mentionné en bas de feuillet : Harman Muller fecit. Il s'agit de  Hermann Jansz von Müller, né à Amsterdam en 1540  et décédé en 1617.

Cette gravure au burin sur papier vergé mesure 134 mm de haut sur 207 mm de large.

Ce titre peut se traduire par "Différents cartouches ornés à usage des peintres, orfèvres, sculpteurs et autres artistes", inventés par Jacques Floris. À Anvers chez Hans Liefrink , à l'enseigne de la Tête de Turc en la Lombardenveste.

Hans Liefrink est un imprimeur de gravures et de cartes de géographie, installé de 1556 à 1573 à cette adresse (notée ailleurs sub insigne Capitis Turci) après avoir été successivement  Au Lieurier blanc, rue des Lombaers, puis In den Witten Hasewint, ou Witte Yshondt,  Lombaerdeveste. Cette Lombardenvest était la principale implantation des graveurs et imprimeurs. Il demeurait In Gulden Turckhooft avec son épouse Catherine Cordier. Il a aussi travaillé pour Cornelis Floris.

https://www.academia.edu/35607837/Printing_Images_in_Antwerp_The_Introduction_of_Printmaking_in_a_City_Fifteenth_Century_to_1585

 

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2. Le décor inférieur.

 

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Il est sans doute significatif pour l'interprétation du motif du hibou de constater que toute la partie inférieure de cette page de titre réunit des objets emblématiques des peintres et dessinateurs : la palette et les pinceaux, le té et la règle, l'appuie-main à tampon, des godets en forme de coquillages (moules),  des brosses, deux compas, et, autour d'une médaille, une aiguille et un burin fin. À cela s'ajoute deux écus portant les mêmes armes, à trois écussons (les armes des Floris ??). Citons pour être complet le vase et son bouquet.

Autrement dit, sur ce frontispice, nous avons une sorte d' autoportrait de l'artiste  . Le Hibou harcelé s'y réfère.

 

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3. Le décor supérieur.

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a) la lampe et le sablier.

La lampe à la flamme claire est le symbole du Jour.

Le sablier représente le Temps, bien entendu, mais il faut remarquer ses ailes, qui sont celles d'une Chauve-souris à gauche (un animal  nocturne), et d'un oiseau à droite. Il faut également voir que de sablier est suspendu à une balance. Pour notre interprétation, je renvoie à mon étude de l'Allégorie de la Vie brève de Joris Hoefnagel, qui associait deux tableaux, l'un centré sur un sablier aux ailes de Chauve-souris sur une tête de mort, et l'autre centré sur un sablier surmonté par un ange, aux ailes d'oiseaux.

 http://www.lavieb-aile.com/2015/01/les-insectes-des-deux-allegories-de-la-vie-breve-de-joris-hoefnagel-1591-au-musee-de-lille.html

Nous avons donc des symboles de l'Existence, alternant le Jour et la Nuit et la Vie et la Mort.

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b) le corbeau et le coq.

Vu le contexte, je propose d'y voir le coq réveille-matin pour le Jour, et le corbeau noir pour la Nuit.

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4. Le Hibou au miroir entre sept oiseaux.

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Ce motif est une forme atténuée du Hibou harcelé par les oiseaux où tous les oiseaux ont le bec dirigé vers le rapace, puisqu'ici seuls deux oiseaux, aux becs les plus longs, ont une attitude agressive.  Un couple d'oiseau, sur un perchoir, se bécote, un autre discute, et un passereau se penche avec curiosité vers le hibou.

Le motif principal est plutôt celui du Hibou au miroir. On retrouve cette association dans le héros allemand Till Eulenspiegel (littéralement hibou-miroir), comme sur cette gravure où Till l'Espiègle tient le hibou dans une main et le miroir dans l'autre. Ce best-seller attribué à Herman Böte  a été édité pour la première fois en haut-allemand en 1510-1512 à Strasbourg par Grüninger. Puis il a connu un succès international à travers des traductions en néerlandais (dès ca. 1525 à Anvers par Michiel Hillen van Hoochstraten), en français (à Paris en 1530), en anglais (Anvers en 1520) et en polonais. Donc Jacques Floris devait connaître cet ouvrage.

C'est le récit picaresque d'un garçon voyageant en vagabond à travers le Saint-Empire germanique et faisant des farces, souvent scatologiques, aux personnes qu'il rencontre et exposant ainsi les vices, l'hypocrisie, l'avidité et la folle absurdité de ses contemporains (y compris les nobles et le pape), se comportant  comme un voyou et menteur, avant de mourir de la peste en 1350. 

"Le nom allemand d’Eulenspiegel évoque la chouette et le miroir, objets fétiches du personnage. Par ces symboles il s'inscrit dans une tradition critique fréquente au Moyen Âge, à travers le personnage du fou ou du bouffon détenteurs de sagesse. La chouette est l'animal associé à Athena dans la mythologie grecque. Le thème du miroir renvoie à l'inversion, ainsi qu'à celui du portrait des contemporains. Ainsi, à travers ses aventures ou ses propos, le bouffon révèle une vérité sociale, mais renverse aussi, littérairement, l'ordre établi par la moquerie des puissants." (Wikipedia)

Cette chouette et ce miroir forme un rébus identitaire qui apparaît constamment dans les pages de titre.

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Page de titre de l'une des premières éditions (1515)

 

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En 1563 est publiée à Amsterdam  une édition en latin avec le titre Ulularum speculum. alias triumphus humanae stultitiae, vel Tylus Saxo, nunc primum latinitate donatus ab Johanne Nemio.  

http://digital.onb.ac.at/OnbViewer/viewer.faces?doc=ABO_%2BZ165084608

La page de titre est illustré par un hibou  se mirant dans un miroir. Une maxime est inscrite dans l'encadrement : MEMENTO VT SAPIENS FIAS CVM VLVLIS VLVLARE. Ce qui peut se traduire par "Souviens-toi que tu deviens sage en ululant (hurlant) avec les hiboux". (latin Ulula, ae, f. chat-huant, effraie, et ululo, avi, atum are, "hurler, vociférer").

 

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Ulularum speculum. alias triumphus humanae stultitiae, vel Tylus Saxo, nunc primum latinitate donatus ab Johanne Nemio. Amsterdam 1563.

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Le thème du hibou ululant devant son miroir est d'une riche polysémie, qui en explique le succès. Le hibou est une figure de la stupidité ( l'Etymologicum Teutonicae Linguae de Cornelius Kilianus Dufflaeus, publié par Plantin en 1598, donne page 677  pour le mot néerlandais " wl "  le sens ulula, noctua (hulotte, hibou) et, métaphoriquement celui de homo stolidus et improbus , "l'homme fou ou méchant". Le titre de l'ouvrage Ulularum speculum, peut se traduire par Le miroir du Hibou, mais aussi Le miroir du Fou, d'où le sous-titre  alias triumphus humanae stultitiae, "ou le triomphe de la bêtise humaine".

 

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Cette inversion spéculaire de la Folie renvoie les contemporains à la publication par Érasme en 1511 de L'Éloge de la Folie ou Stultitiae Laus  ; ou à celle de La Nef des fous (Stultifera navis) par le strasbourgeois Sébastien Brand en 1494, enrichie à Strasbourg dans une version éditée par Grüningen ; ou de l'Exorcisme des fous de Thomas Murner en 1512.  Derrière le renversement carnavalesque des valeurs et le miroir déformant du mundus inversus et perversus, se cache une sagesse paradoxale.

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Enfin, la chouette est plus anciennement l'emblème d'Athéna et de la Sagesse, et le miroir qu'elle tient peut être celui de l'introspection et du connais-toi toi-même.

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Pour en revenir au choix de Jacques Floris de couronner son cartouche de cette figure emblématique, il faut considérer que si le rôle de l'artiste est de créer une image du Monde, donc de le dupliquer, il peut revendiquer le miroir comme propre à son art ; et , par ailleurs, que les planches de grotesques introduites par cette page de titre vont introduire le spectateur dans ce monde du renversement des codes, des représentations et des hiérarchies qui a surgi tel un volcan lors de la découverte des décors de la Maison Dorée de Néron. 

L'hybridation systématique des formes, propre à l'art grotesque, crée une mise en cause de la systématisation rationnelle du monde séparant le réel en Humain, Animal, Végétal et Artefact. Ici, les visages humains deviennent des masques-feuilles, les visages féminins parent des corps de chevaux ou de chèvres, les hommes sont singés, les "cuirs" perdent leur aspect de dépouille de veau au profit de construction architecturale ; les proportions sont renversées, et un lion peut devenir plus petit qu'un papillon, etc, etc. Le Grotesque nous introduit donc bien dans un monde inversé et perverti, le monde d'Alice au pays des merveilles, celui de la distorsion des représentations et de la confusion des limites. Eulenspiegel n'est donc pas loin.

Et il est d'autant moins loin que ces dessins sont espiègles (on sait que cet adjectif provient du nom de Till Eulenspiegel), pleins de fantaisie légère, d'ironie et de dérision.

Le Hibou, ramassé sur lui-même, contemple son image dans le miroir, et cette image aux deux yeux désemparés est attendrissante et pitoyable. Les oiseaux qui l'entourent semblent moins soucieux de le harceler que de le plaindre.

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II. LA PLANCHE "DIVINITÉ MARINE AU SEIN D'UN CARTOUCHE À CUIRS DÉCOUPÉS".

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51475/?offset=#page=11&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Le cartouche circulaire renferme une divinité marine mâle assise sur un serpent de mer à gueule de dragon. Nu dans un paysage lacustre, il dresse d'un bras malhabile un voile vaguement gonflé par le vent, et son regard exprime la détresse d'un personnage mal habitué à jouer le rôle d'une Néréide. Bref, il joue faux son personnage de la mythologie , et ce désaccord est bien grotesque si ce n'est facétieux.

Le même cartouche est équipé de bras latéraux dont les épais cuirs découpés reçoivent deux pots de fleurs.

Perché sur cet appareil, un corbeau tient dans son bec un cordon où est suspendu un bivalve ; un serpent s'en échappe.

Dans la même posture, à droite, c'est un perroquet huppé qui tient suspendu une seiche qui nous fixe de ses yeux glauques.

D'autres cordons supportent les instruments du dessinateur.

Dans la partie haute, deux cygnes adoptent une posture agressive, (c'est le fameux cou "en col de cygne") .

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Le Hibou entre quatre oiseaux.

 

Il s'est installé, pour endurer son sort , sur le portique supérieur du cartouche, et il suffit de le regarder pour rire de sa pauvre mimique. Des quatre oiseaux qui l'entourent, seuls trois dirigent leur bec vers lui. L'impression de harcèlement est tempérée par le comportement désinvolte du quatrième. 

Et ces animaux semblent, tout comme la Divinité marine, ne pas bien connaître le rôle qui leur est assigné, ou n'y adhérer qu'à moitié, comme des acteurs dont le jeu comique est de laisser transparaître la duplicité de la scène et d'y figurer en abyme en laissant deviner les coulisses.

L'artiste ne s'y présente moins soucieux de s'y présenter en victime incomprise des vulgaires, que de sourire avec nous de ces mises en scènes.

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III. JACQUES FLORIS PAR COPIER-COLLER.

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Autrefois dans l'église des Récollets, à Anvers, se trouvait le tombeau de la famille Floris, où on lisait, sous l'écusson de la jurande anversoise, une longue épitaphe que je traduis du flamand :

"Ici sont enterrés Cornelis de Vrint, autrement dit Floris, marchand de pierres, mort en 1538, le 17 septembre; Et sa femme Marguerite Goos, morte en 1577, le 11 octobre;
Et son fils François Floris, peintre, mort en 1570, le 1er octobre;

Et son autre fils Cornelis Floris, sculpteur et architecte, mort en 1575, le 20 octobre; Avec sa femme Elisabeth Michiels, morte en 1570, le 23 avril;
Et Jacob Floris, peintre verrier, mort en 1581, le 8 juin; Avec Mechtel Jacobsen, sa femme, morte en 1580;

Et Suzanne, fille de Cornelis Floris, et Cornelis Floris, fils de Cornelis, peintre et sculpteur, mort en 1615, le 12 mai, et Jean Floris, fils de Cornelis le troisième, mort le 2 mai 1650.

Priez Dieu pour leurs âmes."

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1. Un peintre-verrier.

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Je débute donc par la fin la vie de Jacque Floris pour souligner qu'il était alors qualifié de peintre-verrier (glassschriver). Nous apprenons la date de sa mort le 8 juin 1581, le nom de son épouse Mechtel Jacobsen. Il est le fils de Cornelis I Floris et le frère de Cornelis II, architecte et sculpteur, et de Franz Floris, peintre.

Tous les vitraux qu'il a réalisés sont perdus.

Selon J. Helbig en 1944, 

 

"Jaekes De Vriendt dit Floris, né en 1524, franc-maître (ghelaesscriiver) en 1551, devint vers 1567 le verrier officiel de la ville d'Anvers, dont il répara les verrières, d'une part à l'église Saint-Jacques en 1569 sous le gouvernement du duc d' Albe et, d'autre part, à I'Hôtel de viIle en 1576 après la Furie espagnole. Il travaillait en 1579 à  l'abbaye Saint-Michel, alors qu'y résidait Guillaume le Taciturne. Ce prince lui fit orner ses résidences anversoises, à l'époque où Alexandre Farnèse s'efforçait de reprendre le pouvoir dans les Pays-Bas méridionaux. Des maisons de gildes militaires, la Bourse, la Citadelle, l'Engelsche Panhl eurent aussi des fenêtres historiées de sa main. En 1773, il arrivait malheur au vitrail de la Nativité, dont il avait orné la chapelle des Aumôniers à la cathédrale.  Cet artiste est au nombre des dix peintres-verriers cités par Guichardin parmi les meilleurs du XVIe siècle. Plus d'une fois on a tenté, mais sans succès, d'attribuer à Jacques Floris des verrières conservées dans notre pays."

 

Selon C. van Cauwenberghs en 1891 :

"Le peintre sur verre JACQUES DE VRIENDT, surnommé Floris, que l'ordre chronologique nous amène ensuite, mérite une sérieuse attention. Il appartient à la célèbre famille des artistes anversois de ce nom et était le plus jeune fils de l'architecte et tailleur de pierre Corneille De Vriendt le vieux, et de Marguerite Goos.

La nature qui avait admirablement doué ses trois frères le sculpteur et architecte Corneille le Jeune, le peintre François Ier et le céramiste-émailleur Jean, s'était plue à le favoriser également de ses dons. Cari Van Mander, parlant de Jacques Floris dans sa vie des peintres, range cet artiste parmi les excellents peintres sur verre de son temps. Malheureusement son œuvre étant perdue, l'éloge de Van Mander ne trouve plus autrement sa sanction que par les données insuffisantes de quelques archives et les gravures faites d'après ses ordonnances. L'examen critique auquel nous nous sommes livré, redresse plus d'une erreur d'une notice sur ce maître dans la biographie nationale et, par contre, restitue à celui-ci quelques ouvrages, secondaires si l'on veut, mais qui ont le mérite de le faire paraître sous son véritable jour.

Ses parents, mariés en 1516, habitaient depuis le 6 novembre de l'année suivante au rempart des Tailleurs de pierre, la maison « de Steenrotse » (le Rocher), aujourd'hui le N°11, qui leur appartenait. Très probablement est-ce là que Jacques Floris vit le jour, vers ou en 1524. La date de sa naissance, restée longtemps une énigme, est ici de la dernière importance, en ce qu'elle procure un argument irréfutable pour faire justice de certaines assertions controuvées. Elle est déterminée par un acte de notoriété du 1er juillet 1577, délivré devant échevins en faveur d'un ouvrier verrier nommé Arnold Snellaert, dans lequel Jacques Floris, le premier comparant, déclare lui-même être âgé en ce moment de 53 ans. Ce document décisif se trouve corroboré par un acte de vente du 29 décembre 1541, dans lequel les trois fils mineurs de Marguerite Goos, veuve de Corneille De Vriendt, sont représentés par leur frère aîné Corneille et leur oncle, le sculpteur Claude De Vriendt « in den name en als momboiren van Frans, Janne en Jacobe De Vriendt, des voirs.Cornelis bruederen, die zy hier inné vervangen by consente van de weesmeesters deser stadt ».

On ignore près de quel maître Jacques Floris reçut l'enseignement artistique ; le Liggere ne contient que sa réception comme franc-maître, arrivée en 1551, sous le décanat de Gommaire Van Eerenbroeck et de Chrétien Van den Queeckborne. Notre artiste, qui était en ce moment âgé de 27 ans, est recensé sur le registre avec l'attribution de peintre sur verre : « Jackes Floris, ghelaesscryver », de même qu'un peintre-verrier nommé François Jacops, reçu dans le courant de cette année.

Nous avons dit que les ouvrages de peinture de Jacques Floris sont tombés sous la faux du temps.

Si l'on pouvait admettre une tradition accréditée, notre artiste aurait débuté par un véritable chef-d'œuvre. Nous voulons parler du splendide vitrail du Jugement dernier qui occupe la large baie du frontispice occidental de l'église Ste.-Gudule à Bruxelles, et que des auteurs les plus autorisés ont été unanimes à lui attribuer jusqu'à ce jour. Or, un simple rapprochement de dates, fera voir que cette assertion est sans aucun fondement. Ce vitrail, un des plus importants de la Belgique, autant par son étendue que pour la combinaison savante des groupes et la beauté du coloris, fut établi en 1528, aux frais d'Erard de La Marck, prince-évêque de Liège, décédé en 1538. Le millésime de la donation se lit, en effet, entre le portrait et les armoiries et quartiers dudit prélat.

Faut-il insister beaucoup pour démontrer que notre artiste, âgé de quatre ans au moment du placement de la verrière, et de quatorze ans, à peine, au décès du donateur, soit resté parfaitement étranger à cette peinture magnifique ? A moins que l'on n'objecte que Floris, à une époque ultérieure, aurait entièrement refait le vitrail, en lui conservant la date de l'exécution primitive. Encore même cette hypothèse invraisemblable ne tient-elle en présence du style de la composition, qui trahit, à n'en pas douter, un maître ayant été témoin du déclin de l'école gothique, aux lois de laquelle son œuvre n'a pu entièrement se soustraire.

Si nous avons établi à l'évidence que ce monument ne peut raisonnablement être attribué à Jacques Floris, à plus forte raison lui contestons-nous la paternité d'un vitrail de 1471, représentant l'Adoration des bergers, qu'on voyait autrefois à l'église Notre-Dame à Anvers, près des fonts baptismaux ; et n'acceptons que sous toute réserve l'exécution qu'on lui prête d'un autre Jugement dernier, figuré dans une verrière de l'abbaye de Solesmes. Enfin, il ne faut pas être critique d'art, pour juger que la série de vitraux anciens de la cathédrale de Tournai, est évidemment bien antérieure au temps de ce maître.

De ces constatations, faites dans l'intérêt de la vérité historique, doit-on déduire que Jacques Floris, célébré par un écrivain contemporain et réputé artiste de premier ordre, ait été incapable de produire des œuvres de haute valeur ? Bien loin de là. Nous voyons, au contraire, dans ces attributions, quelque erronées qu'elles soient, un indice sérieux d'un talent supérieur, dont la tradition s'est chargée de transmettre la mémoire aux générations, et que nous regrettons vivement de ne pouvoir mettre en pleine lumière. Car, au fait, Jacques Floris, bon dessinateur et homme de génie, a certainement influencé sur le style et le goût de son époque, que porta à un si haut degré de perfection son frère aîné Corneille, le célèbre sculpteur. Ensuite, de tous les artistes de son espèce, il est, peut-être, le premier qui songea à divulguer par la gravure ses études et motifs de composition.

Un premier recueil grand in-octavo de treize compositions décoratives, gravées par Jean Liefrinck, intitulé : « Velderhande cierlijke compertimenten, parut en 1564. Il fut suivi, trois années plus tard, d'une collection de 35 feuilles du même format, portant ce titre assez bizarre : « Compertimenta pictoriis flosculis et manubiis bellicis variegata, auctore Jacobo Floris. — Hier. Coock, 1567, Pet. Merecinus, sc. » .

Vers l'époque de l'édition de ce dernier album, Jacques De Vriendt devint le verrier et le vitrier officiel de la ville [Stadtgelaesmaecker) en remplacement de Jean Ysewyns. Probablement est-ce en cette qualité qu'il restaura, en 1569, la verrière dite de la Ville, l'église St.-Jacques à Anvers, dont l'entretien aura incombé à la commune. Les comptes de cette collégiale relatent que les marguilliers, voulant témoigner leur satisfaction de l'habileté avec laquelle il s'était acquitté de sa tâche délicate, lui offrirent un petit banquet le 31 octobre, de même qu'au facteur d'orgues Ange Van der Veken, qui avait rendu des services à la fabrique.

Puis, après le violent incendie du nouvel hôtel de ville en 1576, allumé par la fureur des troupes espagnoles, le magistrat chargea Jacques Floris du replombage et de la remise à neuf de tout le vitrage du bâtiment. Le compte s'élevait à 241 livres, 10 escalins, 6 deniers artois, dont 105 livres lui avaient été payées à valoir, lorsqu'il fut soldé en 1577 en vertu d'une ordonnance collégiale du 10 décembre de l'année précédente. Deux années plus tard, il restaura les vitrages et les verrières de l'abbaye St. -Michel, où séjournait alors Guillaume, prince d'Orange et de Nassau, et ceux des deux autres résidences du Taciturne, place de Meir et à la citadelle. Il fit également, cette année des réparations pour une somme importante, aux verrières de l'Engelschen pant, rue du Prince.

L'élan nouveau donné à la décoration monumentale des constructions privées, par la réédification, en style classique, de l'hôtel de ville, trouva aussitôt écho près des gildes et serments. Ceux-ci ayant la plupart leur siège d'association dans le voisinage de la Grand'Place, se piquèrent de contribuer à l'aspect pittoresque de cette dernière, en rivalisant souvent de luxe et de richesse dans la reconstruction des façades de leurs locaux. La ville encouragea ce mouvement en intervenant dans les frais de décoration de plusieurs d'entre eux. C'est de cette époque surtout que datent ces vitraux d'appartements, que mentionnent si souvent les comptes de la ville.

L'exécution de ces ouvrages appartint naturellement de droit au peintre-verrier officiel. Nous voyons ainsi que Jacques Floris, d'après une résolution collégiale du 30 mars 1580, toucha vingt-quatre livres artois, prix de deux verrières qu'il avait faites et placées dans les fenêtres de la salle des réunions du nouveau local du Vieux Serment de l'Arc ; et, d'après une ordonnance du 6 octobre de la même année, trente livres artois, pour deux autres vitraux peints, aux armes de la ville, destinés au nouveau local des Arquebusiers. Nous pourrions multiplier ici ces citations, si nous ne craignions de fatiguer le lecteur.

Le registre des admissions de St.-Luc ne nomme qu'un seul élève de maître Floris : c'est Daniel Durtant, reçu à son atelier en 1555, qui semble être resté en-dessous des limites de son art. Jacques De Vriendt dit Floris habitait une maison des Gasthuisbemden (depuis la rue Léopold). Il avait épousé Mathilde Jacobsen, qu'il perdit en 1580; lui-même ne la survécut que jusqu'au 8 juin de l'année suivante et, comme elle, fut inhumé au couvent des Récollets, dans la sépulture de la famille De Vriendt. Six années seulement après la mort de l'artiste, la ville liquida à ses héritiers deux mémoires, l'un concernant des ouvrages faits pour la ville depuis le 1er juin jusqu'à fin mai 1581, d'une importance de 139 livres, 9 escalins, 9 deniers de gros artois ; l'autre ne s'élevant qu'à 20 livres, 4 escalins, 9 deniers, pour le placement des verrières au nouveau local de la Bourse .

Jacques Floris a, paraît-il, eu un homonyme, qui florissait à Anvers pendant la première moitié du XVIIe siècle, et laissa quantité d'ouvrages en sa ville natale. Nous en parlerons au chapitre suivant. [...]

Les artistes qui précèdent auraient eu pour contemporain un peintre-verrier nommé JACQUES FLORIS II, qu'on suppose être le fils de l'éminent artiste dont nous avons assez longuement entretenu le lecteur. Le baron de Reiffenberg, dans son mémoire précité sur la peinture sur verre dans les Pays-Bas, attribue à ce peintre douze des vingt-sept vitraux entourant jadis le cloître du couvent des Grands Carmes à Anvers. Ils furent peints de 1592 à 1619 et retraçaient l'histoire du prophète Elie."

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2. Son œuvre gravée.

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Jacob Floris de Vriendt, ou Jacques Floris (1524-1581)  s'attache particulièrement à vulgariser les types de la décoration arabesque basée sur le système des Compertimenta, ou Cartouches. Ses gravures sont signées des initiales I.F ou IA.F. .

Selon Guilmard :

"—Une suite de douze pièces en largeur, intitulée : Weelderhande cierlyke compertimenten, etc., duer laqves Floris. Anvers, Hans Liefrinck ex. Anno 1564. Et vers le bas : Hermann Muller fecit. Riches Cartouches ornés de cuirs, de découpures contournées et d'ornements, sur fond haché horizontal. — BIBLIOTH. DE BRUXELLES. — BIBLIOTH. DE PARIS, dans le volume Cartouches, H d. 46, et dans les collections Foulc et Carré.

—Une suite en hauteur, intitulée : Compertimenta pictoris flosculis manvbiis que Bellicis veriegata, autore Jacobo Floro Antuer, Michel van Lochon ex. Ces pièces représentent des Cartouches, des Trophées et des Montants, sur fond haché diagonalement de gauche à droite. 
 Nous en trouvons huit à la BIBLIOTH. DE PARIS, dans le Livre
des Cartouches, H d. 46; six à la BIBLIOTH. DE L'ARSENAL, et quatorze dans la collection Foulc.
— Une suite On lit sur une des pièces:H. Cock excvde, I56J. Cartouches moyens en largeur et en hauteur, avec figures de la Fable au milieu. Vu onze pièces. — Collection Foulc.
— Une suite Petits Cartouches dont les milieux contiennent aussi des figures de la Fable. Vu huit pièces. Collection Foulc.
—Trois petites pièces, Cartouches en hauteur. Laet. de. Cock . Coken . 1566.
—Une pièce, deux Cartouches en longueur, contenant des Trophées d'armes. 7. F.
—Une pièce, Compartiment pouvant servir à l'ornementation d'un plafond.
— Une pièce, titre contenu dans un Cartouche, même format que les deux premières suites : Compertimentorvm quod vocant mvltiplex genvs lepidissimis historiolis poetarumqve fabellis ornavtm. 1566. Ce titre ne porte pas le nom de Floris.
— Une pièce, Cartouche, même format et même genre, avec attributs de la mort et sentence latine au milieu.
Ces sept dernières pièces font aussi partie de la collection Foulc; elles sont, ainsi que celles que nous citons après la deuxième suite, sur fond haché diagonalement de gauche à droite.

Les compositions de ce Maître sont de meilleur goût et plus légères d'ornementation que celles de Corneille Floris."

Parmi les trois séries principale de cartouches, j'ai présenté déjà celle  de 1564.

Celle de 1566 porte le titre de Compertimentorvm quod vocant mvltiplex genvs lepidissimis historiolis poetarumqve fabellis ornavtm. 1566. La bibliothèque de l'INHA en publie le frontispice et 9 planches.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/51475-panneaux-cartouches-trophees

Celle de 1567 porte le titre de Compertimenta pictoriis flosculis, etc., auctore JACOBO FLORO Hier. Cock 1567, P. Merecinus sc. Elle est mise en ligne par la Bibliothèque Nationale d'Espagne.

J'étudierai une planche dite Memento mori qui se retrouve sur les deux sites : ou y trouve deux hiboux....

 

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3. La planche dite du Memento mori des Compertimenten de Jacques Floris, et ses deux hiboux.

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https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51475/?offset=#page=32&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

http://bdh-rd.bne.es/viewer.vm?lang=en&id=0000008777

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Le cartouche est centré par l'inscription suivante : Accensam lucernam nemo moleste[,]  fert extinctam dolent omnes [:] Ita nasci iucundum mori inamabile P/ AVE

 

C'est une citation tirée de Parabolae sive simila d'Erasme , publiée  1515, 1525, 1528, 1540 et 1551. Elle est elle-même une adaptation des oeuvres morales de  Plutarque. Comment la traduire ? Personne ne porte tristement une lanterne allumée, et tous s'affligent de la porter éteinte. Ainsi, nais dans la joie et meurt dans l'affliction".

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Cette opposition entre la Vie et la Mort est illustrée en bas par les pelles et pioches du fossoyeur, les ossements et les crânes, ainsi que par le vase ébréché d'où s'échappe un serpent. Et en haut par les lampes suspendues, les quatre papillons et les deux flambeaux où des éphémères viennent se brûler.

L'ensemble du cartouche a l'allure d'une stèle funéraire dont le titulaire serait désigné par le médaillon supérieur. On y trouve le blason aux trois écussons, déjà mentionné sur le frontispice du Veelderhande cierlijcke Compertementen , mais ces armoiries sont timbrées d'un cimier au sablier ailé : c'est une autocitation des sabliers ailés des autres planches, et c'est la revendication par l'artiste de cet emblème.

Le médaillon s'inscrit dans une croix portant un crâne en haut, deux papillons de chaque coté (symboles de la brièveté de la vie) et des deux hiboux en bas, à coté de deux masques emplumés.

Les hiboux ont les yeux caves, pour signifier qu'ils sont aveugles (en plein jour).

Placés dans cet ensemble, ils renvoient à la Nuit et à l'Obscurité, et, par opposition à la Lumière, à la Mort.

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Cet ensemble emblématique évoque fortement la miniature de Joris Hoefnagel pour la Messe des Morts du  Missale Romanum datant de 1581-1590

 

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Missale Romanum, folio 637 Vienne, Österreichische Nationalbibliothek, image in Vignau-Wilberg (1969).

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Biblioteca Nacionala de Espana

Biblioteca Nacionala de Espana

Biblioteca Nacionala de Espana

Biblioteca Nacionala de Espana

INHA

INHA

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4. Sa famille.

"Les premiers membres connus de la famille, alors appelés de Vriendt, étaient maçons actifs à Bruxelles au 15ème siècle. L'un d'eux, Jan Florisz de Vriendt, a quitté sa ville natale et s'est installé à Anvers c. 1450. Son nom patronymique «Floris» est devenu le nom de famille habituel des générations suivantes, bien que la forme originale «de Vriendt» puisse encore être trouvée dans les documents officiels jusqu'à la fin du XVIe siècle. Le petit-fils de Jan Floris, Cornelis Floris I (décédé en 1538), avait un atelier de maçon au Steenhouwersvest, à Anvers, où il se spécialisait dans la taille des pierres tombales. Au début, il a été aidé par les deux aînés de ses quatre fils, mais plus tard ils ont tous choisi une profession artistique plus distinguée: Cornelis Floris II est devenu sculpteur et architecte, Frans Floris Ier peintreJan Floris potier et Jacques Floris peintre de vitraux. Les quatre fils ont rejoint la Guilde de St Luc à Anvers. Avant cela, en 1533, leur oncle Claudius Floris (décédé après 1548), le plus jeune frère de leur père et probablement aussi le premier professeur de Cornelis II, était également devenu membre de la Guilde. Aucune œuvre de Claudius Floris ne survit, mais son nom apparaît souvent dans les archives d'Anvers, par exemple parmi les artistes qui restaurèrent et redécorèrent la cathédrale d'Anvers après l'incendie de 1533. En 1538, il utilisait apparemment déjà des motifs d'ornement de la Renaissance. Qu'il puisse même les avoir appris de première main lors d'une visite en Italie est suggéré par la forme à l'italienne de son nom, «Clauderio», qui est parfois donnée dans des documents. leur oncle Claudius Floris (décédé après 1548), le plus jeune frère de leur père et probablement aussi le premier professeur de Cornelis II, était également devenu membre de la Guilde. Aucune œuvre de Claudius Floris ne survit, mais son nom apparaît souvent dans les archives d'Anvers, par exemple parmi les artistes qui restaurèrent et redécorèrent la cathédrale d'Anvers après l'incendie de 1533. En 1538, il utilisait apparemment déjà des motifs d'ornement de la Renaissance. Qu'il puisse même les avoir appris de première main lors d'une visite en Italie est suggéré par la forme à l'italienne de son nom, «Clauderio», qui est parfois donnée dans des documents. leur oncle Claudius Floris (décédé après 1548), le plus jeune frère de leur père et probablement aussi le premier professeur de Cornelis II, était également devenu membre de la Guilde. Aucune œuvre de Claudius Floris ne survit, mais son nom apparaît souvent dans les archives d'Anvers, par exemple parmi les artistes qui restaurèrent et redécorèrent la cathédrale d'Anvers après l'incendie de 1533. En 1538, il utilisait apparemment déjà des motifs d'ornement de la Renaissance. Qu'il puisse même les avoir appris de première main lors d'une visite en Italie est suggéré par la forme à l'italienne de son nom, «Clauderio», qui est parfois donnée dans des documents. par exemple parmi les artistes qui ont restauré et redécoré la cathédrale d'Anvers après l'incendie de 1533. En 1538, il utilisait apparemment déjà des motifs d'ornement de la Renaissance. Qu'il puisse même les avoir appris de première main lors d'une visite en Italie est suggéré par la forme à l'italienne de son nom, «Clauderio», qui est parfois donnée dans des documents. par exemple parmi les artistes qui ont restauré et redécoré la cathédrale d'Anvers après l'incendie de 1533. En 1538, il utilisait apparemment déjà des motifs d'ornement de la Renaissance. Qu'il puisse même les avoir appris de première main lors d'une visite en Italie est suggéré par la forme à l'italienne de son nom, «Clauderio», qui est parfois donnée dans des documents."

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Cornelis Floris a publié en 1548-1550 à Anvers des planches de coupes, nefs et amphores

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/51312-coupes-buires-nefs-amphores?offset=7

Cornelis Floris a fait graver en 1554 et 1557 une série de planches de Cartouches réunis en recueil factice de 17 planches dans la collection Doucet  : Veelderleij niewe inuentien van antijcksche sepultueren diemen nou zeere ghebruijkende is met noch zeer fraeije grotissen en Compertimenten zeer beqwame voer beeltsniders antijcksniders schilders en alle Constenaers 1557 / libro secundo Cornelis floris inventor. 1554

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/36058-cartouches-grotesques

Voir aussi :

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51487/?offset=11#page=5&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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CONCLUSION.

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Les trois planches aux hiboux de Jacques Floris s'éclairent mutuellement, ainsi qu'elles éclairent la lecture du vitrail Ec23 du Musée de la Renaissance d'Ecouen, et forment une source possible de l'emploi des emblèmes de Joris Hoefnagel, né à Anvers.

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SOURCES ET LIENS.

— BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE INHA

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51475/?offset=#page=11&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

 

— CAUWENBERGHS Clément van), 1891, Notice historique sur les peintres-verriers d'Anvers du XVe au XVIIIe siècle, Anvers : H.& L. Kennes.

https://archive.org/details/noticehistorique00cauw/page/34/mode/2up?q=floris

— Biblioteca Digital Hispanica Biblioteca Nacional de Espana (BNE), Jacques Floris [Compertimenta pictoriis flosculis manubiisque bellicis variegata]

http://bdh-rd.bne.es/viewer.vm?id=0000008777

— GUILMARD 1880 Les maitres ornemanistes, v. 1 p. 478, n. sept.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6122798r/f511.item.texteImage

— HELBIG (J.), 1944, Belgisch tijdschrift, Jacques Floris va-t-il enfin se révéler ?

 

https://www.acad.be/sites/default/files/downloads/revue_tijdschrift_1944_vol_14_3-4.pdf

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f3/Print%2C_Plate_from_Compertimenta_Pictoriis_Flosculis_Manubiis_que_Bellicis_Variegata%2C_1567_%28CH_18572383%29.jpg

— HOLSTEIN, 1952, Dutch and flemish, vol. VI

—SCHOY, (Auguste), 1838-1885, Histoire de l'influence italienne sur l'architecture dans les Pays-Bas page 169

https://archive.org/details/histoiredelinflu00scho/page/168/mode/2up?q=floris

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Published by jean-yves cordier - dans Hoefnagel Vitraux Grotesques
21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 09:37

Un nouvel exemple du Hibou harcelé par les oiseaux : un vitrail (v. 1550-1560) du Musée de la Renaissance du château d'Écouen.

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Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement
. Baudelaire, Les hiboux.

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Voir les autres parties : 

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Voir aussi sur les collections du musée national de la Renaissance d'Écouen:

 

Sur les vitraux provenant du château d'Écouen :

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Sur les grotesques et la Renaissance :

. Voir sur  l'art des grotesques de la Renaissance en Bretagne par ordre chronologique :

 etc.

 

 

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RÉSUMÉ.

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1. Je découvre sur le vitrail Ec3  du Musée de la Renaissance d'Écouen un nouvel exemple du Hibou harcelé par les oiseaux. Ce vitrail en grisaille, sanguine et jaune d'argent associe deux unités jadis distinctes, en haut L'Air ou le Vent et en bas Jupiter. Il relève des grotesques de la Renaissance, diffusées d'abord en Italie, puis en France, par Georges Ier d'Amboise à Gaillon puis par l'Ecole de Fontainebleau après 1530.

2. Je consulte la notice du Musée où je lis  "On est frappé par l'emprunt plus que probable, pour la composition d'ensemble et les motifs, aux gravures d'Androuet du Cerceau (plusieurs fois réimprimées entre 1550 et 1566) et, pour la figure de Jupiter, à une estampe de René Boyvin. Les motifs employés, animaux fantastiques, grotesques, palmes, cuirs, sont tout droit issus de l'École de Fontainebleau." Il en va de même du vitrail  Ec4 consacré à la Terre et à Mars. La provenance de ces vitraux est inconnue, "mais le château d'Écouen est une hypothèse probable". C'est de ce château que provient la série de l'Histoire de Psyché, aujourd'hui remontée au château de Chantilly et datant de 1542-1544.

3. La même notice  date ces vitraux Ec3 et Ec4 de 1550-1560, période de parution des recueils de gravure de ces deux artistes. 

4. Après avoir échouer à trouver des hiboux chez Androuet du Cerceau et René Boyvin, je les trouve sur des illustrations  de  Jacques Floris gravées par Harman Müller en 1564 . Ce frère de deux artistes mieux connus, (Cornelis et Frans), inscrit comme eux à la Guilde Saint-Luc d'Anvers, était un peintre mais aussi un peintre-verrier (dont les vitraux sont perdus). Les verriers flamands étaient réputés, tant ceux de Bruxelles que d'Anvers, et en Angleterre William Sandys commanda vers 1522-1524 à Bernard Van Orley et Pieter Coecke les vitraux de la chapelle du Saint-Esprit de Basingstock (remontés dans la chapelle The Vyne, Hampshire). Avant 1538, Anne de Montmorency avait fait appel, pour le pavement de son château de Fére-en-Tardenois, au faëncier anversois Guido Andries. Arnoult de Nimègue, actif à Rouen, Conches, Saint-Lô, Louviers  et Les Andelys (J.Lafond), est inscrit à la Guilde Saint-Luc d'Anvers à partir de 1513 et y vit jusqu'à sa mort vers 1540.

5. Doit-on placer ces illustrations de Jacques Floris parmi les sources possibles de cette verrière ? Peut-on même lui attribuer ces vitraux ? Ou, du moins, considérer que ce motif aux hiboux témoigne d'une influence nordique ?

6. De toute façon, le thème iconographique du Hibou harcelé se trouve enrichi d'une verrière et de plusieurs gravures du milieu du XVe siècle.

7. Après avoir rédigé cela, je découvre le Hibou harcelé sur un projet par Giovanni da Udine du pilastre VII des Loges de Raphaël (1517-1519), et sur le dessin du pilastre relevé en 1772 par Giovanni Volpato. Un oiseleur est au pied d'un arbre, tandis que le hibou sert d'appât. Les connaissances naturalistes de Giovanni da Udine ont été soulignées par Natsumi Nonaka 2012. Voir en annexe.

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PRÉSENTATION.

 

La verrière qui a suscité mon intérêt est l'un des deux vitraux à personnages mythologiques cote Ec3 L'Air et Jupiter et cote Ec4 La Terre et Mars. tous les deux mesurent 1,10 m de haut et procèdent  de la réunion, lors d'un remontage, de deux panneaux haut et bas.

Parmi les deux panneaux du vitrail Ec3, c'est celui dit "L'Air", soit le panneau supérieur, qui présente, en doublon, le motif du "Hibou harcelé par les oiseaux" dont je dresse peu à peu l'iconographie sur ce blog.

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Le thème iconographique.

Commençons par préciser que le Hibou se distingue de la Chouette par ses "oreilles", des aigrettes de plumes. Mais que cette distinction n'a pas grand intérêt pour notre sujet car la tradition populaire du harcèlement, ou Concert d'oiseaux, n'en tient pas compte et concerne autant le "huant" que la chouette.

Je résumerai ce motif en disant qu'il il décrit le comportement agressif fictif d'oiseaux diurnes harcelant en bandes et bruyamment un hibou isolé, et considéré comme aveugle, du moins en plein jour. Les oiseaux s'en prennent notamment à ses yeux aux pupilles d'or.

Il devient alors la figure de l'incompris solitaire et clairvoyant accablé par la foule vulgaire, avec le double versant de sa souffrance, et de son stoïcisme.

Mais la scène renvoie aussi à une technique de chasse où le rapace, attaché à un piquet sous un buisson, attire les oiseaux par son cri. Le chasseur a disposé ses pièges (filets ou glue) alentour. Cette chasse "à la pipée" devient la métaphore de la tromperie. Ainsi, dans Le Roi Modus, le Huant est la figure des grands seigneurs qui manipulent le peuple en sous-main. Les peintres du XVIIe passent de la cynégétique à la morale et  remplacent le hibou par une coquette disposée par le Diable pour attirer les galants.

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Mais à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle dans l'Allemagne du Nord et les Pays-Bas, c'est la première figure que je trouve illustrée, celle de la victime. Ainsi, sur cette gravure de Martin Schongauer. Dans la confusion des rinceaux, nous distinguons mal quatre oiseaux perchés et piaillant en partie haute, mais nous finissons par les trouver. Mais une vue de détail va nous révéler qu'un oiseau plus petit est parvenu devant le hibou et agresse ses yeux de son bec.

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Rinceau d'ornements au hibou et aux oiseaux : estampe signée MS [M. Schongauer]  Schongauer, Martin (1450?-1491), graveur.

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Rinceau d'ornements au hibou et aux oiseaux : estampe signée MS [M. Schongauer]  Schongauer, Martin (1450?-1491), graveur. Droits Gallica.

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Ou bien, dans ces deux estampes du néerlandais dit Monogrammiste M.H, le hibou figure le pauvre soldat déguenillé ou le pèlerin : seul sur la route lorsqu'il traverse les riches villages :

https://www.rijksmuseum.nl/en/search/objects?p=1&ps=12&involvedMaker=Monogrammist+MH+(graveur)&st=Objects&ii=1#/RP-P-1933-609,1

 

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Monogrammiste M.H, graveur (1500-1549).

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Voici le texte de l'inscription :

Hibou suis maulgré la canaille

De ses oyseaux grans et menuz

Qui me vexent et donne la bataille

A leur porte tant et pluz

Ce non obstant ay prins mon armeure

Et me mets en ordre comme pellerin

Qui soubs ombre de vertu pure

Pourchasse aux oyseletz la malle fin.

 

Pas sans cause me haysent les oyseaulx

Car je les attrape par manière de vertu

Et combien que meschante quelque faulx

Si est ce que le simple est prins au glu

Entre les Inocens et qui ne me congloist

Mescogneu puis prouffiter aulcunement

Mais celluy qui ma nature voit

Toujiours pour hibou me tient.

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Voici maintenant la gravure de Dürer : Der Eülen seyndt alle Vögel neydig und gramm " Tous les oiseaux sont envieux et agressifs contre le Hibou".

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Un dessin d' Albert Dürer vers 1515 Eule, von Vögeln angegriffen , Kunstsammlungen der Veste Coburg

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Et enfin, la miniature de Joris Hoefnagel pour le Schriftmusterbuch (livre de modèles d'écritures) de G. Bocksay (vers  1571-1573; 1591-1594)Kunsthistorisches Museum, Vienna , inv./cat.nr 975,  folio 20. Le hibou (emblème de Minerve, la sagesse) tenant le caducée (emblème de Mercure, le messager) devient la représentation de l'artiste anversois exilé dont la Vertu supporte l'hostilité.

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Hibou au caducée harcelé par les oiseaux, Joris Hoefnagel enlumineur, Georg Bocskay calligraphe, Schriftmusterbuch .

 

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 LE VITRAIL, DESCRIPTION.

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Il résulte de l'association après coup d'un panneau mythologique dédié à Jupiter et d'un panneau thématique sur les éléments naturels, ici l'Air.

 

 

 

 

 

 

 

 

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le panneau mythologique.

Il montre Jupiter assis sur son aigle (!), tenant la foudre, sous un pavillon et un cartouche à foudre entrecroisée, dans un décor de palmes (olivier?), de guirlandes, de couronnes et de miroirs, mais aussi de deux masques de profil.

Deux hybrides tiennent les palmes : ces accortes servantes de Diane (le croissant au front) sont féminines jusqu'au ventre, au dessus d'un appendice fin, sinueux et enfeuillagé.

Cette composition rappelle beaucoup le Jupiter entre ses deux hybrides (masculins)  attribué au graveur angevin René Boyvin (1530-1598) ou plus surement à son maître Pierre Milan (actif entre 1542 et 1556) mais tiré d'un dessin de Léonard Thiry, artiste flamand (il est né à Bavay, et devint franc-maître à Anvers en 1533 ) actif à Fontainebleau en 1536 d'abord pour la galerie François Ier avec Fiorentino Rosso puis avec le Primatice. Thiry a travaillé pour des graveurs ( le Livre de la conqueste de la Toison d'or gravé par Boyvin en 1563), a dessiné des vitraux , et il a contribué à la diffusion du style bellifontain en Flandres, où il décède, à Anvers vers 1550. Son œuvre qui se compose de sujets mythologiques ou de compositions ornementales, a été largement gravée, par Léon Davent, Pierre Milan ou René Boyvin ou Jacques Androuet du Cerceau.

Le Jupiter appartient aux 16  planches des Panneaux d'ornements animés des divinités du paganisme, gravés par Boyvin, datant de 1563.

https://archive.org/details/bnf-bpt6k6557892z/page/n79/mode/2up?q=ornements

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Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le panneau supérieur : l'Air.

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Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Le personnage allégorique, l'Air (ou le Vent).

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C'est un jeune homme vêtu d'une tunique courte et bouffant à la taille, et d'une cape qu'il tient à sa gauche comme une voile que le vent soulève. Il porte des jambières. Tourné vers sa droite, il souffle un petit nuage.

Il est entouré de créatures aériennes : passereaux, échassiers, hiboux, masque anthropomorphe ailé, ou abeilles. Des pots à feu sortent des fumées sans doute parfumées. En haut, deux hybrides de face associent la tête d'un oiseau, le tronc et les jambes humaines et des ailes de papillon. En bas, deux autres hybrides, de profil, ont la tête et le tronc d'humains (dont la chevelure est emportée par le vent), des ailes de papillons, et le bas du corps remplacé par un artéfact aux découpes métalliques.

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Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les hiboux harcelés par les oiseaux.

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Les deux vignettes sont quasiment identiques : sous un pavillon,  les hiboux sont posés sur un support et déploient leurs ailes. Cinq ou six oiseaux convergent vers eux, le bec ouvert. Deux échassiers sont posés sur le toit de la tente.

Cela suffit à identifier notre thème du Hibou harcelé. Il reste à l'utiliser comme indice ou hameçon à la recherche d'autres exemples parmi les planches de grotesques du XVIe siècle.

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Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

Vitrail Ec3 (v.1550-1565) du Musée de la Renaissance d'Écouen. Photographie lavieb-aile.

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Les auteurs de planches gravées de grotesques.

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La première suggestion, proposée par les auteurs de la Notice (et du cartel) de ce vitrail est Jacques Ier Androuet du Cerceau (v.1515-1585), qui fit un séjour en Italie entre 1530 et 1534. On lui doit 20 planches de Compartiments (vers 1542-1545), des Petites arabesques ou Grotesques (Orléans, 1550) et les 60 planches du second volume des Petites Grotesques ( Paris, 1562) ; (André Welscher 1566), ajoutant 10 planches aux 50 précédentes.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/51243-jacobus-androuetius-du-cerceau-lectoribus-s-nihil-aliud-semper-cogitanti-et-molienti-mihi

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/1798-redirection

J'ai eu beaucoup de plaisir à examiner ces planches les unes après les autres, car elles mettent en scène avec une folle imagination quantité  d'animaux, de petits personnages  et d'hybrides, et leur cousinage avec notre vitrail est évidente. Mais je n'y ai trouvé ni chouette ni hibou.

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J'ai ensuite feuilleté avec la même attention le recueil factice de 24 planches de grotesques d'Enéa Vico de 1541 (avec les Trophées de Polidoro Caldara de 1581). L'avant-dernière planche montrait un hibou ailes déployées, mais non harcelé.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/21770-redirection

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J'ai continué à explorer les collections Jacques Doucet de l'INHA

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/21770/?offset=#page=27&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Le recueil factice des grotesques de Cornelis Floris proposait des planches de deux volumes de  1554  et  1557, dont le titre en néerlandais indiquait les livres premier et second d'une collection de "compartiments", c'est à dire de cartouches.

J'ai dû redoubler d'attention, car les 17 planches multipliaient les oiseaux réels ou imaginaires mais aussi mille inventions cocasses qui tentaient de me distraire. Mais non, j'en suis sûr, sur les centaines et centaines d'êtres de toute sorte, il n'y avait aucun hibou. Et moins encore de chouette.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/36058/?offset=5#page=1&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Les 45 planches de grotesques (datées de 1546 ou 1550) de Cornelis Bos (+1556) et Cornelis Metsys (+1556 ?) restaient dans la même veine. J'avait toutes mes chances. Mais toujours ni hibou ni bouhi.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/19126/?offset=1#page=5&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Parmi les 121 feuillets de  Cartouches, vases, bijoux, grotesques réunissant 8 séries différentes de Cornelis Floris et Léonard Thiry, entre 1542 et 1600, je découvre deux petites chouettes parmi les Grottesco, autour d'Héraclès, puis quatre regardant une femme tenant une corne d'abondance, puis une seule au dessus d'un cavalier:

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51487/?offset=9#page=170&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51487/?offset=#page=174&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51487/?offset=#page=187&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

 

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Sur la planche 10 des dix planches (entre 1540 et 1562) de Domenico del Barbiere (Dominique Florentin), je trouve enfin un exemple de Hibou harcelé par cinq oiseaux.

Ce peintre, graveur et sculpteur d'origine italienne entra au service de François Ier et d'Henri II.

 

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51303/?offset=12#page=14&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Grotesque planche 10, Domenico del Barbiere (entre 1542 et 1560), bibliothèque INHA

 

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Dans les 121 planches (vers 1561-1571) de Jean Delaune, deux hiboux ailes écartées, mais nullement harcelés.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/49730/?offset=9#page=77&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Je n'ai rien trouvé non plus ici :

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/52762-sculptures-et-dessins

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Bien entendu, je ne pouvais consulter l'ensemble des planches de grotesques des collections mondiales ! Je ne possédais pas le Bratsch illustré !  J'ai consulté le site Omnia, et les planches de la Bibliotheca di Archeologia e Storia dell'arte di Roma, et, revenant plus tôt dans le XVIe sicle, j'ai regardé les peintures de la Domus Aurea, les fresques de Raphaël et de Giovanni da Udine au Vatican (1517-1519), feuilleté les travaux de Nicolleta da Modena, d'Agostino Veneziano ou du Maître au Dé Bernardo Daddi. J'ai visité la Galerie François Ier de Fontainebleau, et les boiseries (1530-1535) de Francesco Scibec de Carpi , auxquelles je consacrerai un article. Et j'ai admiré la façade du château de Gaillon.

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Finalement, c'est bien sur le site de l'INHA, mais en m'écartant de l'onglet "grotesques" que j'ai trouvé mon bonheur, sous le titre  Panneaux, cartouches, trophées : recueil factice de Jacques Floris, dans le volume intitulé Veelderhande cierlijcke Compertementen profitelijck voor schilders goutsmeden beeldtsnijders ende ander consteraren, geinuenteert duer IACQVES FLORIS . Tantwerpen bij Hans Liefrinck sijsne te coope op die Lombarde veste int gulden turckhooft anno 1564. Harman Muller fecit. Le hibou harcelé apparaît sur la page de titre, et sur une planche représentant une divinité marine mâle au sein d'un cartouche à cuirs découpés et au décor de grotesques.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51475/?offset=#page=5&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/51475/?offset=#page=11&viewer=picture&o=bookmark&n=0&q=

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Je montre ces images, et, pour préserver votre patience, je vous retrouve dans un prochain article dédiée à ces planches de Jacques Floris, et à leur auteur.

 

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CONCLUSION.

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La scène du Hibou harcelé apparaissant dans un décor de grotesques sur la partie supérieure du vitrail Ec3 du Musée de la Renaissance d'Écouen, et provenant sans doute du château d'Écouen, propriété d'Anne de Montmorency, possède une réelle valeur d'indice, puisque ce motif iconographique est très rare dans l'ensemble des gravures de grotesques susceptible d'avoir servies de modèles, qu'elles soient italiennes, françaises ou néerlandaises.

La découverte du même motif, à deux reprises, dans des cartouches de Jacques Floris datant de 1564, incite à proposer d'une part que cet artiste d'Anvers ait fourni le modèle de ce vitrail, mais aussi d'autre part qu'il ait pu en être l'auteur, puisqu'il est connu comme peintre-verrier.

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Page de titre de Veelderhande cierlijcke Compertementen (cartouches), illustrateur  Jacques FLORIS ; graveur Harman Müller ; imprimeur Hans Liefrinck,   1564.

Page de titre de Veelderhande cierlijcke Compertementen (cartouches), illustrateur Jacques FLORIS ; graveur Harman Müller ; imprimeur Hans Liefrinck, 1564.

Cartouche à la divinité marine,  illustrateur  Jacques FLORIS ; graveur Harman Müller ; imprimeur Hans Liefrinck,   1564.

Cartouche à la divinité marine, illustrateur Jacques FLORIS ; graveur Harman Müller ; imprimeur Hans Liefrinck, 1564.

Cartouche à la divinité marine,  illustrateur  Jacques FLORIS ; graveur Harman Müller ; imprimeur Hans Liefrinck,   1564.

Cartouche à la divinité marine, illustrateur Jacques FLORIS ; graveur Harman Müller ; imprimeur Hans Liefrinck, 1564.

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ANNEXE.

Voici le Hibou harcelé sur un projet par Giovanni da Udine du pilastre VII des Loges de Raphaël (1517-1519), et sur le dessin du pilastre relevé en 1772 par Giovanni Volpato. Un oiseleur se dissimule au pied d'un arbre, tandis que le hibou sert d'appât, et que les oiseaux attirés se posent sur les branches enduites de glue. Les connaissances naturalistes de Giovanni da Udine ont été soulignées par Natsumi Nonaka 2012. qui donnent de ce pilastre deux illustrations en sa figure 4:8.

.Droits  Cambi casa d'aste

Giovanni Volpato (1733-1803) , relevé d'un pilastre des Loggia de Raphael dû à Giovanni da Udine.

 

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SOURCES ET LIENS.

— Notice du Musée de la Renaissance.

"L'Air et Jupiter Ile-de-France vers 1550 H : 1,10m EC 3

Ces deux panneaux aujourd'hui assemblés par une ligne de plomb horizontale sont de provenance inconnue. Le panneau supérieur est une représentation allégorique de l'air, tandis que le niveau inférieur figure le dieu antique Jupiter. D'un point de vue technique, le réseau de plomb a été simplifié à l'extrême : les carrés de verre peints sont juxtaposés comme des carreaux de faïence. Cette sobriété souligne bien le nouveau caractère des vitraux. Ils ne sont plus les tapisseries plus ou moins transparentes qui jouaient avec la lumière. Ils l'invitent à entrer à flots, tout en gardant un caractère éminemment décoratif. Le verrier manie d'ailleurs la grisaille, la sanguine et le jaune d'argent avec une maîtrise extraordinaire. Du point de vue du style on est frappé par l'emprunt plus que probable, pour la composition d'ensemble et les motifs, aux gravures d'Androuet du Cerceau (plusieurs fois réimprimées entre 1550 et 1566) et, pour la figure de Jupiter, à une estampe de René Boyvin. Les motifs employés, animaux fantastiques, grotesques, palmes, cuirs, sont tout droit issus de l'École de Fontainebleau. Deux autres panneaux "cousus" selon le même principe, La Terre et Mars, font également partie des collections du Musée d'Écouen.

 

Une évocation de l'art du vitrail au sein d'une histoire du Château d'Écouen ne serait pas complète si l'on ne rappelait qu'une des richesses de la demeure du Connétable de Montmorency fut jadis la série des 44 vitraux en grisaille illustrant les Amours de Psyché et de Cupidon d'après la fable d'Apulée. La galerie qui les abritait, située au 1er étage de l'aile ouest du château, en a conservé le nom : elle est la galerie de Psyché. Cet ensemble exceptionnel par son ampleur et son homogénéité, fut réalisé par un artiste sans doute parisien, mais resté anonyme et qui s'inspira d'une suite gravée par le Maître au Dé, proche de Raphaël et actif entre 1532 et 1550. Encore une fois l'estampe jouait ici un rôle majeur : celles-ci servirent aussi de modèle à Léonard Limosin pour deux séries d'émaux, à des tapisseries, à des majoliques d'Urbino des années 1540. Pour servir de légende aux vitraux, Anne de Montmorency commandera la traduction française des vers latins d'Apulée. Déplacés du Château d'Écouen en 1793, les 44 vitraux furent installés provisoirement vers 1848 au château de Chantilly, puis définitivement dans les années 1880, dans une galerie construite pour eux."

https://musee-renaissance.fr/arts-du-feu-16#:~:text=Ces%20deux%20panneaux%20aujourd'hui,figure%20le%20dieu%20antique%20Jupiter.

— BARTSCH (Adam von) Le peintre graveur, par Adam von Bartsch, vol. 13, 14 et 15 Vienne 1802-1821

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96054629.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96054503.texteImage

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96081448.texteImage

— LES COLLECTIONS DOUCET DE LA BIBLIOTHEQUE NUMERIQUE DE L'INHA.

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—  SCHWARZ (Heinrich)/ Volker Plagemann, article »Eule«, dans: Reallexikon zur Deutschen Kunstgeschichte, Vol. VI (1970), Sp. 267–322


http://www.rdklabor.de/ w /? oldid = 88725

— SOCIÉTÉ SUISSE DE RECHERCHE EN SYMBOLIQUE Schweizerische Gesellschaft   für Symbolforschung.

http://www.symbolforschung.ch/jagd.html

—SCHOY (Auguste), 1879, Histoire de l'influence italienne sur l'architecture dans les Pays-Bas page 169

https://archive.org/details/histoiredelinflu00scho/page/168/mode/2up?q=floris

 

— MAGNE (Lucien), Les vitraux de Montmorency et d'Ecouen, Firmin Didot 1888

https://archive.org/details/lesvitrauxdemont00magn

—ROBERT-DUMESNIL, Le Peintre-graveur, vol.8 ; René Boyvin.
https://archive.org/details/bnf-bpt6k6557892z/page/n79/mode/2up?q=ornements

—Bibliothèque INHA Panneaux d'ornements.

https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/22139-panneaux-d-ornements

— Autres sources.

https://www.acbx41.com/article-l-air-et-jupiter-vitrail-chateau-d-ecouen-87343861.html

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Hoefnagel Renaissance Grotesques
12 novembre 2020 4 12 /11 /novembre /2020 14:41

Les vitraux de l'église de La Guerche-de-Bretagne : la baie 8 (1536) de l'Annonciation, et du Couronnement de la Vierge vénéré par l'évêque Yves Mahyeuc présenté par saint Yves.

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Sur l'ancienne collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, voir :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE : voir baie n°14.

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La baie 8 éclaire le bas-coté sud. Elle mesure 4,20 m de haut et 2,10 m de large ; C'est une verrière d'une seule lancette,  datée par inscription de 1536 et associant en haut un Couronnement de la Vierge et en dessous une Annonciation contemplée par Yves Mahyeuc, évêque de Rennes entre 1507 et 1541, présenté par son saint patron.

Dans  les années 1530, un bas-coté sud fut édifié avec quatre travées précédées d’une sacristie surmontée d’une chapelle dédiée à sainte Catherine. La chapelle de Tous-les-Saints ou Toussaints de la baie n°8 formait  le pendant de celle de Marguerite d’Alençon fondée du coté nord en 1520 par son neveu Charles et détruit ensuite. 

 

"Le bas-côté sud a donc été réalisé en symétrie avec celui du nord, en profitant de l’expérience acquise. Il semble toutefois que la famille d’Alençon ne s’en soit pas occupée : l’organisation des travaux fut probablement gérée par le chapitre des chanoines, en lien avec la confrérie de Notre-Dame et de tous les Saints, dont les archives ont malheureusement disparu pour cette période mais dont nous supposons qu’elle était florissante. Le programme s’échelonna sûrement sur quelques années, mais il paraît relativement homogène, tant pour l’organisation architecturale que pour le programme des vitraux." (R. Blot)

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L'édifice subit au XIXe siècle d'importants remaniements, notamment de 1859 à 1863 (ajout du bas-coté nord de la nef à des fins de contrebutement, puis en 1888 (modification des parties hautes du chevet). Ce qui restait de ses verrières anciennes fut regroupé dans quatre baies du bas-coté méridional, vers 1865 semble-t-il par le Nantais Échappé. Les panneaux conservés correspondent en majorité aux principales campagnes des travaux d'architecture, celles du début du XVe siècle et celle du deuxième quart du siècle suivant.

Les vitraux du XVIe siècle peuvent être demeurés à leur place d'origine mais la forme des baies qu'ils occupent, dépourvus de meneaux, est le fruit d'une remaniement ultérieur. La seule œuvre restée homogène, quoique faite initialement pour une fenêtre à deux lancettes, est cette baie n°8 exécutée en 1536 aux frais d'Yves Mahyeuc, né à Plouvorn en 1462, dominicain à Morlaix puis à Rennes, confesseur de la reine Anne de Bretagne, et évêque de Rennes depuis 1507.  Un admirable portrait le présente ici comme donateur,

 La verrière, fut remise en valeur en 1889 par le parisien Charles Champigneulle fils (inscription).

Les restaurations les plus récentes ont été pratiquées en 1998 par Michaël Messonnet et en 1999 par Antoine Le Bihan.

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L'étude de ce vitrail par Roger Blot.

Il est rare de trouver dans la littérature contemporaine une étude aussi précise et attentive, aussi érudite et aussi passionnée  d'une seule verrière que celle publiée par Roger Blot, "prêtre du diocèse de Rennes, chargé du patrimoine religieux"  dans son chapitre Yves Mahyeuc et la chapelle de Tous les Saints à la collégiale de La Guerche, mis en ligne par books.openedition. Je me permets d'en citer de larges extraits.

 

"Les vitraux du bas-côté sud

Apportons quelques précisions sur l’ensemble des vitraux créés à la suite de la construction du bas-côté. Cette série de La Guerche est l’une des plus importantes de cette époque dans le diocèse de Rennes puisqu’elle concerne six grandes baies. Actuellement, on pourrait croire qu’il n’y eut que quatre verrières, le bas-côté n’ayant que quatre travées : la verrière de l’Annonciation (1536), qui nous intéresse particulièrement ; la verrière du Couronnement de Marie reine du Ciel (même époque), dont subsiste la moitié supérieure ; la verrière du Jugement Dernier (1537), assez intelligible depuis la restauration de 1918 par les frères Tournel; la verrière de l’Arbre de Jessé (même époque), dont quelques panneaux sont plus laborieusement disposés.

Mais nous devons ajouter celle de l’étage de la sacristie, où se trouvait la chapelle Sainte-Catherine, déjà utilisée en 1537, et celle du mur ouest de la dernière travée, dont les restes importants furent éliminés lorsqu’on ajouta une chapelle à l’ouest dans les années 1870. D’après une description précise d’A. Ramé en 1861, cette verrière était dédiée aux Sept Vertus. Des traces infimes de ces deux verrières subsistent d’ailleurs, dans un panneau « patchwork » de la verrière du Couronnement : un petit buste de princesse ligotée, qui doit correspondre à une scène du martyre de sainte Catherine et un grand visage de femme de profil, qui d’après A. Ramé pourrait être la Vertu de Tempérance.

Si l’on met à part la verrière de sainte Catherine, isolée dans sa chapelle, on peut voir que les cinq verrières du bas-côté esquissent un programme très cohérent avec les préoccupations de la confrérie de Tous les Saints : comment parvenir au Paradis ? Les vertus sont les moyens, la Vierge (omniprésente) et saint Michel les meilleurs médiateurs, et la miséricorde de Dieu la seule vraie garantie.

L’école de Vitré

Tout porte à croire que cette série fut réalisée en peu de temps, puisque le vitrail de l’Annonciation porte la date de 1536 et celui du Jugement dernier, deux travées plus loin, celle de 1537. Mais il est facile de voir également, par simple observation, que ces verrières ne furent pas confiées à un seul artiste. D’où venaient-ils ? Malgré des pertes trop nombreuses, le pays de Vitré garde des traces particulièrement riches de l’art du vitrail de la Renaissance, dans des sites comme Vitré, Champeaux, Louvigné-de-Bais, Moulins, Visseiche, La Guerche… Il y a lieu de se demander quelle est la part revenant aux ateliers de Vitré proprement dits. L’un des premiers vitraux bien caractéristiques de la Renaissance, celui de la Pentecôte en 1529 à Champeaux, est attribué avec raison à Jan Adrian qui s’était établi à Rennes ; ceux, plus tardifs, de Moulins et de Visseiche relèvent à l’évidence de Michel Baionne l’ancien, Rennais lui aussi. Par contre, les ateliers vitréens sont présents à Louvigné-de-Bais et à Notre-Dame de Vitré, selon des sources bien établies. Les noms de Gilles de la Croixvallée, Pierre Symon ou Guyon Colin nous sont ainsi familiers. Qu’en est-il pour la Guerche ? Nous allons bientôt nous prononcer en faveur de Pierre Symon pour la verrière de l’Annonciation." (Roger Blot)

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE COURONNEMENT DE LA VIERGE (1536).

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Dans une nuée, le Christ de Gloire torse nu et drapé du manteau de la résurrection, et Dieu-le-Père en tiare et chape, posent la couronne d'or sur le Vierge, dans une trouée de lumière éblouissante centrée par la colombe de l'Esprit. Six putti  occupent l'encadrement architecturé, dont ceux qui présentent le cartouche au chronogramme de 1536.

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"La verrière de l’Annonciation et Yves Mahyeuc (1536)

 

Une œuvre de la Renaissance

C’est peut-être en Bretagne le vitrail le plus représentatif de l’art de la Renaissance. La Renaissance, c’est la maîtrise de la perspective (ici très aboutie), la maîtrise des couleurs (et ici des blancs !), la maîtrise de la composition. La maîtrise technique aussi, qui permet d’utiliser un minimum de plomb en dehors des grandes lignes du dessin. Une des innovations principales est l’abandon du remplage habituel de granit pour une simple structure de métal qui, si l’on est habile, saura se faire oublier et permettra de développer de grands tableaux peints, comme dans les retables. La présence d’une structure architecturée servant d’encadrement aux tableaux accentue la comparaison avec le retable, mais cette comparaison tourne à l’avantage du vitrail : le marbre des colonnes et de l’entablement est blanc comme du Carrare et l’or abonde dans la partie haute, qui encadre une vision céleste. Les soubassements sont des marbres vert tendre. Les reliefs du bas ont le bleu profond du lapis-lazuli…"

 

Annonciation et Couronnement, deux thèmes liés

Contrairement aux autres vitraux qui n’auront qu’un seul sujet, celui-ci superpose deux scènes bien connues, liées à Marie. En bas, comme scène principale, l’Annonciation où Marie se fait la « servante du Seigneur » ; en haut son Couronnement au Ciel par la Trinité. Ces deux sujets sont chacun très répandus, mais ici leur choix et leur rapprochement ont des raisons particulières de satisfaire le chapitre des chanoines et la confrérie de Tous les Saints, aussi bien que le religieux Yves Mahyeuc (On rappellera ici les travaux d’Yves Mahyeuc dans le chœur de la cathédrale de Rennes, telles qu’ils sont décrits dans le procès en béatification (Déposition 49) : « Fait le chœur de la dite église élever, mettre en lambris et peindre toutes colonnes dudit chœur en image de Paradis et couronnement de la béate Vierge comme il paraît encore. »)

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L’acte de fondation de la collégiale, on l’a vu, était lié à la fête de l’Annonciation, le 25 mars 1206 (juste 330 ans avant le 25 mars 1536 !), et le 15 août, fête de l’Assomption et du Couronnement de la Vierge au Ciel, était depuis toujours la fête patronale. Dans la verrière axiale du chœur, du début du XVe siècle, c’est d’ailleurs cette scène du Couronnement qui était mise en avant et elle ne cessera de l’être tout au long de l’histoire de cette église : on la retrouve en grand format dans la verrière qui suit celle d’Yves Mahyeuc [baie 10], mais également dans la grande verrière actuelle du chœur (1867) comme dans celle du bas de l’église (1875) ; elle est peinte sur l’actuel autel de dévotion (vers 1864)… On la voit également sur les armes du chapitre et sur les cloches. Toutefois, c’est l’Annonciation qui, dans cette verrière, reste le sujet principal et c’est bien logique puisqu’elle est le vitrail inaugural de la série. Au début d’une chapelle à forte coloration mariale, le message angélique permet aussi d’engager la prière à Marie, l’Ave Maria, qui se lit sur le phylactère à côté de l’Archange Raphaël. La même logique a présidé au programme des vitraux dans le bas-coté nord qui commence aussi par une Annonciation (1865).

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En bon dominicain, Yves Mahyeuc a de bonnes raisons d’apprécier le choix de ces deux scènes, puisqu’elles correspondent à deux des quinze mystères du Rosaire, le premier et le dernier. Depuis quelques décennies en effet, avec le Breton Alain de la Roche notamment, les Dominicains sont devenus les grands propagateurs de cette dévotion. [...]" (R. Blot)

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'ANNONCIATION (1536).

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'ange Gabriel porte un spectaculaire manteau vert à franges de passementerie jaunes. Son front est orné, selon la tradition, d'un bandeau d'or doté d'une croix.

On remarquera, juste devant son genou fléchi, un paysage en verre bleu gravé et teinté au jaune d'argent.

Le vase aux lys blancs (ici marqués d'étamines orangées, comme tout lys martagon)  dont le symbole de pureté sépare, dans la tradition iconographique, l'ange de Marie se retrouve placé entre la Vierge et le donateur, qui est en contre-bas de cette Annonciation.

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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La Vierge est assise ou le genou ployé devant un drap d'honneur damassé et sous un dais (correspondant peut-être au lit drapé de sa chambre); devant elle, le livre de prières est ouvert sur un prie-dieu recouvert d'une étoffe verte. Elle se tourne vers l'ange et ébauche le geste du "fiat".

La tête a été refaite  en 1889.

Deux verres rouges sont gravés : le drap d'honneur et le ciel de lit.

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'ÉVÊQUE YVES MAHYEUC PRÉSENTÉ PAR SAINT YVES.

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L'évêque, agenouillé sur un coussin à glands de passementerie verts,  mains jointes montrant les chirothèques, l'anneau et les bagues, a endossé sur le surplis et l'étole verte  la chape cérémoniale. Les bordures de celles-ci sont brodées de personnages sous un dais (les apôtres en général), et l'étoffe de drap rouge est damassée de grenades et d'épis. Le crosseron de la crosse épiscopale est gravé d'une scène de bénédiction ou, plutôt, de couronnement de la Vierge.

Yves Mahyeuc est devant son Livre de prières, ouvert sur un prie-dieu ; et ce livre dispose d'une couverte rouge, étoffe de protection de la reliure. Le drap du prie-dieu est damassé de rouelles.

Saint Yves est tête nue et nimbé sur ses cheveux blancs. Il porte la robe d'official (juge ecclésiastique) de Tréguier, recouverte d'une tunique d'hermines, à très larges manches. Il tient en main gauche le rouleau d'une des pièces du procès dont il mène l'instruction.

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Un ouvrage entier a été consacré à ce prélat :  Augustin PIC et Georges PROVOST (dir.), Yves Mahyeuc, 1462-1541, Rennes en Renaissance, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010, 365 p.  Et c'est dans cet ouvrage que Roger Blot a publié son étude de ce vitrail (§. 21-32).

Voici pour faire bref un extrait de la notice de Wikipédia (une confusion entre deux personnages homonymes, oncle et neveu peut-être, compliquerait les choses):

"Yves Mahyeuc (1462-1541) embrassa la vie religieuse au couvent des frères prêcheurs de Morlaix avant que de rejoindre celui de Bonne Nouvelle à Rennes.

Tour à tour confesseur d'Anne de Bretagne, de Charles VIII puis de Louis XII, il fut nommé évêque de Rennes par le pape Jules II le 29 janvier 1507.

Il accompagna la duchesse Anne lors de son voyage en Bretagne en 1505.

En 1532 il accueillit le dauphin François de France à l'occasion de son entrée dans la ville de Rennes et le couronna duc de Bretagne en sa cathédrale sous le nom de François III.

Yves Mahyeuc mourut en odeur de sainteté au manoir épiscopal de Saint-Armel de Bruz le 20 septembre 1541 et fut enseveli dans le transept méridional de sa cathédrale, près de l'autel Saint-Sébastien."

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Le Pontifical d'Yves Mahyeuc, conservé à la BM de Rennes M. 1278 ( Tours ou Paris v.1535, 116 feuillets), est illustré de 3 petites enluminures, peut-être par le Maître de Rohan. Deux  représentent l'évêque devant l'autel, face au crucifix et au calice, mais nous ne pouvons rien en déduire.

http://www.tablettes-rennaises.fr/app/photopro.sk/rennes/detail?docid=22224

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Enfin, la jouée nord des stalles de La Guerche (stalles jugées si irrévérencieuses par R. Blot) porte la statue de saint Yves en ronde bosse, et un bas-relief d'une femme portant la couronne d'épines. La jouée sud porte des mouchetures d'hermines . Ce sont là trois références à l'évêque de Rennes et à ses armoiries.

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Roger Blot a proposé d'y reconnaître l'œuvre du verrier Pierre Symon.

 

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"Il y a tout de même une injustice à réparer. L’artiste qui le fait vivre est aujourd’hui ignoré. Dans le Corpus Vitrearum de Bretagne (Françoise Gatouillat, Michel Hérold), qui faute de mieux fait autorité [sic !], il est rattaché vaguement à Rennes et l’attribution à Pierre Symon est exclue. Nous nous demandons bien pourquoi, car le fait qu’il soit attesté que ce Vitréen travaillait à Notre-Dame de Vitré en 1537 peut tout de même être vu comme un indice qu’il ait pu réaliser, dans cette église la même année, la verrière de l’Entrée de Jésus à Jérusalem. Dès lors, de minutieuses comparaisons avec la verrière de l’Annonciation de La Guerche d’une part (1536) et des verrières de la région de Fougères où il s’établit peu après (Saint-Léonard de Fougères, notamment dans le fragment d’une autre Entrée à Jérusalem, Javené, La Chapelle-Janson et même Gahard ou le Musée de Vitré) font peu à peu surgir un corpus magnifique, dont la Résurrection de Lazare à Saint-Léonard de Fougères serait le chef-d’œuvre. Mais l’Annonciation de La Guerche, sa première œuvre connue, est très belle aussi. Quant au portrait d’Yves Mahyeuc, nous ne saurions dire s’il le fit d’après nature, de mémoire, ou à partir d’un modèle préexistant. Mais de son temps, n’en cherchez pas d’autres. Et c’est déjà beaucoup." (Roger Blot)

 

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les armoiries épiscopales d'Yves Mahyeuc .

 

Elles se blasonnent d'argent à trois mouchetures d'hermines de sable 2,1, au chef d'or chargé de trois couronnes d'épines de sinople.

"Sans doute Yves prit-il ces trois couronnes d’épines par dévotion à la Passion et par humilité religieuse, ce qui n’est pas sans ajouter aux indications de spiritualité données ci-dessus. Il choisit les hermines parce qu’il était breton et servait la Duchesse mais peut-être y vit-il par la suite le symbole du lien que lui donnait l’épiscopat au peuple de Bretagne." (Augustin Pic) https://books.openedition.org/pur/127257#bodyftn42

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Augustin Pic, dans le portrait qu'il dégage du Procès de canonisation, décrit Yves Mahyeuc comme "un spirituel autant qu’un intellectuel" en tant que membre d’une congrégation dominicaine de réforme (dont faisaient partie son couvent de Morlaix et celui de Rennes). Il cultiva la prière intime (qu'un témoin décrit comme pratiquée "gisant dessus la nue terre, à bras étendus, en lequel état passa la part plus grande de la nuit ") et adepte de  la devotio moderna.  Le témoin ignorait sans doute que c’était là une des neuf manières de prier, la deuxième, qu’un opuscule de la seconde moitié du XIIIe siècle attribuait à saint Dominique, De novem modis orandi s. Dominici. Que ces scènes aient ou non le sens implicite d’une intercession, elles supposent certainement une expérience spirituelle faite de purification par la componction (l’affliction sur les péchés), d’élévation à l’illumination intérieure, dont la lumière visible doit être regardée comme la manifestation, et de mystique christologique centrée sur la Passion.

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De modo orandi, bibliothèque du Vatican.

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Si on ajoute que ces postures de prières étaient réalisées face au Christ en croix dans la contemplation de ses Plaies et de son Sang, il est donc difficile de ne pas voir dans le choix de ces couronnes d'épines un emblème d'une dévotion aux Cinq Plaies.

Cette hypothèse se renforce devant la déposition d'un témoin du procès de l'évêque :  « … lui tendant un jour ses vêtements, dessus son sein vit trois croix blanches et au bout de l’une une goutte de sang imprimée. Lors ploya le genou pour les adorer mais le dit Yves Mahyeuc lui dit : Avez découvert mon secret ! Sainte Brigitte me bailla ces croix »

Or les Révélations de sainte Brigitte de Suède (1302-1373) sont  centrales dans la diffusion de ce culte. Voici ce qu'écrivait Émile Mâle :

"Veut-on voir maintenant ce qu'imagine le XIVe siècle ? Ouvrons les Révélations de sainte Brigitte, un de ces livres ardents qui ont laissé une trace profonde. C'est la Vierge elle-même qui parle à la sainte, et qui lui raconte tout ce qu elle a souffert. Elle a vu mettre son fils en croix, et elle s'est évanouie; et voici dans quel état elle l'a revu, quand elle est revenue à elle : « Il était couronné d épines, ses yeux, ses oreilles et sa barbe ruisselaient de sang... Ses mâchoires étaient distendues, sa bouche ouverte, sa langue sanguinolente. Le ventre, ramené en arrière, touchait le dos, comme s'il n'avait plus d'intestins. » Sainte Brigitte, Révélations, Rome, 1628, 2 vol. in-fo. Tome I, p. 22.

 

 

"Les Révélations de sainte Brigitte eurent grande diffusion imprimée dès la fin du XVe siècle, à partir de l’Allemagne puis des Flandres et de Rome, d’où leur possible fréquentation par Yves, comme religieux ou comme évêque. Des dominicains s’étaient montrés favorables à cet écrit controversé, Juan de Torquemada (vers 1388-1468) en particulier, avec son Defensorium, contre le projet de condamnation en cent vingt-trois articles avancé au concile de Bâle en 1436. L’évêque de Rennes trouva peut-être chez cette mystique, fascinée, comme sa contemporaine la dominicaine sainte Catherine de Sienne, par le Christ aux douleurs et, comme elle, soucieuse de la réforme de l’Église in capite et membris, l’amour de la Passion (d’où les couronnes d’épines de ses armoiries, antérieures à l’épiscopat) et l’inspiration ou la confirmation de son désir d’un renouveau chrétien. Pour préciser le thème du sang, on peut signaler les quinze Oraisons sur la Passion dites de sainte Brigitte, apocryphe déjà répandu au XVIe siècle. Ces oraisons sont à méditer chaque jour de l’année, soit cinq mille quatre cent soixante fois (15 par 365) en l’honneur des blessures du Christ qui auraient eu même nombre. Selon le Pater et Ave, autre apocryphe, on récite chaque jour pendant douze ans sept fois l’une et l’autre prière pour obtenir le nombre des gouttes de sang du Christ, de sa naissance à sa mort, soit soixante et un mille trois cent soixante-deux." (A. Pic)

On voit combien, un demi-siècle après la duchesse de Bretagne Isabeau Stuart (en 1464-14 et le duc Pierre II, cette dévotion, que dévoile les armes d'Yves Mahyeuc, aux Arma Christi et au sang s'écoulant des plaies, est persistante. Mais la verrière n'y fait pas allusion.

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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L'ENCADREMENT ARCHITECTURÉ.

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La verrière est structurée par un important encadrement d'architecture peint en grisaille et jaune d'argent et relevant de cette Renaissance bretonne qui, sous l'influence de la cour royale en Val de Loire, était d'abord apparue à Dol-de-Bretagne sur le tombeau de l'évêque Thomas James en 1507 et qui se manifeste précocement à La Guerche-de-Bretagne sur les dossiers des stalles (1518-1525).

On retrouve ici les médaillons de profil à l'antique, les bugranes, les masques léonins, les guirlandes ou les rondes de putti qui la caractérise, ainsi que les entablements à volutes de rinceaux, les colonnes baguées de cartouches, ou la disposition générale de monument romain à fronton triangulaire, même si celle-ci ouvre sur une perspective toute relative. Ou un combat de putti imitant les panneaux d'un sarcophage antique.

Nous retrouverons ce vocabulaire de la première Renaissance bretonne à l'ancienne collégiale de Champeaux, sur ses stalles, sur les tombeaux, les vitraux  ou la porte commandités par les seigneurs d'Espinay.

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Sur le décor Renaissance en Bretagne, voir :

En Finistère plus tardivement :

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Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie n°8 (Couronnement et Annonciation, 1536) de l'église Notre-Dame de La-Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

 

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SOURCES ET LIENS.

— AUBRY (Ernest), 1901, Notes chronologiques sur La Guerche-de-Bretagne. Paris : Office d'édition et de diffusion du livre d'histoire, 1994. (Monographies des villes et villages de France). Non consulté.

— BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire, Archéologie, Monuments. Rennes : J. Larcher, 1929. p. 133-149.Non consulté.

— BLOT (Roger), 2010, Yves Mahyeuc et la chapelle de Tous les Saints à la collégiale de La Guerche in Augustin Pic  et Georges Provost, "Yves Mahyeuc, 1462-1541: Rennes en Renaissance" © Presses universitaires de Rennes, 2010.

https://books.openedition.org/pur/127311

— BRUNE, 1846, Résumé page 318-319 ;  1849, Résumé page 29

— BRUNE, 1849, Indication et descriptions des principales verrières du diocèse de Rennes, Bull. Archéologie association Bretonne t.II, 2, p 199.

— BRUNE, 1861, Indication et descriptions des principales verrières du diocèse de Rennes, Bull. Archéologie association Bretonne t.II, 2, p 72.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2077553/f75.item

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Inventaire général du patrimoine culturel ; Rennes : Presses universitaires de Rennes , impr. 2005

—GUILLOTIN DE CORSON, (Amédée),1880-1884. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. Rennes : Fougeray, Paris : René Haton, 1884. TI p. 83-85 et  TIII p. 4-19

 

https://archive.org/stream/pouillhistoriqu05corsgoog/pouillhistoriqu05corsgoog_djvu.txt

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55608m.pdf

Premier vitrail. — Sous un riche portique de la renaissance, l'évêque de Rennes Yves Mahyeuc est agenouillé au pied d'un autel que surmonte la scène de l'Annonciation de l'ange à Marie ; derrière le prélat se tient debout son patron, saint Yves, vêtit d'une robe rouge avec un surcot d'hermines et un rouleau de papiers à la main. Aux pieds d'Yves Mahyeuc, deux petits anges tiennent l'écu épiscopal : d'argent à trois mouchetures d'hermines de sable, au chef d'or chargé de trois couronnes d'épines de sinople. A côté, sur un cartouche, on lit la date 1536. Le Bienheureux Yves Mahyeuc, mort en odeur de sainteté en 1541, affectionnait beaucoup Notre-Dame de la Guerche ; il faisait partie de la confrérie de Toussaints établie en cette église ; aussi voulut-il y être représenté aux pieds de Marie. Ce vitrail est d'autant plus précieux que nous ne connaissons pas d'autre portrait de ce saint prélat.

 

—JARRY, (Alphonse), 1941. Le sanctuaire de Notre-Dame de la Guerche à travers les âges. Rennes : Imprimerie Bretonne, 1941.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f19eba6aa5113393960b376867db3b78.pdf

— MENANT (Marie-Dominique), L'HARIDON (Erwana), 2005, Inventaire Général dossier IM35016953, la verrières  de la baie 8 :

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/verriere-de-la-baie-10-annonciation/85cd7d32-7a3b-4449-9a41-2f0b61a0ebce

— TOURNEL (Charles), 1917, Vitraux de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, Bull. Et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine TXLV p. 233-238. Non consulté.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux
7 novembre 2020 6 07 /11 /novembre /2020 09:22

Les vitraux de l'église de La Guerche-de-Bretagne : la baie 12 du Jugement dernier (1er quart du XVe, 1537 et XVIIe).

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Sur l'ancienne collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, voir :

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE : voir baie n°14.

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La baie 12 éclaire le  bas-coté sud en son milieu. Elle mesure 4,20 m de haut et 2,10 m de large ; C'est une verrière composite en une seule lancette, réunissant autour du Jugement dernier daté par inscription de 1537 des fragments divers et un soubassement héraldique des Cossé-Brissac de deux époques, le milieu du XVIe et le XVIIe.

Les vitraux d'origine ont été fortement remaniés, certains ayant été recomposés à diverses reprises. Leur mutilation par les huguenots en 1563 entraîna des réparations auxquelles contribuèrent les Cossé-Brissac.

Le montage du XIXe siècle a été modifié par Tournel entre 1915 et 1928 car des photographies antérieures nous montrent les panneaux accompagnés de vitreries géométriques colorées.

Les restaurations les plus récentes ont été pratiquées en 1998 par Michaël Messonnet et en 1999 par Antoine Le Bihan.

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Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LA PARTIE SUPÉRIEURE : JUGEMENT DERNIER ET FRAGMENTS.

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Au centre, le Christ-Juge drapé dans le manteau rouge de la Résurrection et tenant le glaive en main droite et une palme en main gauche est assis sur un arc en ciel sur un fond de ciel jaune d'or. Il regarde vers le bas, où, sous des nuées, saint Michel psychopompe procède à la pesée des âmes dont deux anges buccinateurs annoncent le jugement.

De part et d'autre, la Vierge et Jean-Baptiste, les mains jointes, intercèdent pour les humains.

La partie inférieure de cet ensemble réunit, à gauche, la tête violette du Léviathan s'apprêtant à dévorer ceux qui seront condamnés à être damnés (les démons sont selon le Corpus, du XXe siècle). Et, à gauche, la cohorte des élus qui sont en réalité des fragments en réemploi, avec six têtes du XVIe siècle.

On notera deux médaillons de saints personnages, nimbés sur fond rouge.

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Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les deux pilastres intègrent, dans un décor  de rinceaux et candélabres de la première Renaissance, deux cartouches dont l'un porte la date de 1915 (restauration par l'atelier Tournel) et l'autre celle de 1537.

Cette précision est précieuse, elle renvoie à la date de 1536 inscrite sur un cartouche de la baie n°8, mais aussi de la date de 1537 portée sur l'Arbre de Jessé de Notre-Dame-du-Touchet, dont la baie 14 porte les fragments d'un doublon .

Vers 1520,Charles IV d'Alençon avait fait agrandir la nef, élever le bas-coté sud de la collégiale de La Guerche, et commandité sans doute les stalles du chapitre. 

Mais en 1537, les seigneurs de la Guerche sont ses héritiers les marquis de Montferrat  Frédéric II de Mantoue et Marguerite de Montferrat (cf. infra) . La commande des vitraux a pu dépendre du doyen du chapitre de la collégiale.

On se rappellera aussi que la maîtresse-vitre de Champeaux date de 1539-1541.

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Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 (Jugement dernier, 1537), collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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LE SOUBASSEMENT HÉRALDIQUE.

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Baie 12 , collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 , collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les armoiries de Charles et Charlotte de Cossé-Brissac  (1562-1563) de chaque coté.

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1. L'écu masculin à droite : celui de Charles Ier de Cossé.

Charles Ier de Cossé (1507-1564), comte de Brissac, maréchal de France en 1550 , porte de sable à trois fasces d'or denchées les pointes vers le bas. Les armes sont timbrées d'une couronne et entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel.

Charles Ier de Cossé, comte de Brissac (1505- 31 décembre 1563), est un militaire et aristocrate français du XVIe siècle. Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1550. Pour le distinguer de son frère cadet Artus de Cossé-Brissac, lui aussi maréchal de France, il est surnommé « Maréchal de Brissac ». Il est né dans la famille angevine de Cossé-Brissac, fils de René de Cossé, seigneur de Brissac et de Cossé en Anjou, grand fauconnier. Nommé lui-même grand fauconnier de France en 1540, il est nommé, en 1542, colonel général des gens de guerre français. Il commande en 1543 toute la cavalerie légère en Piémont, suit la même année le roi en Flandre, bat un corps considérable des impériaux, et prend François d'Este, frère du duc de Ferrare et général de la cavalerie impériale. On l'appelait communément « le beau Brissac ». Il eut la même année la charge de grand panetier. Maréchal de France en 1550, il se rend en Piémont, dont le roi lui donne le gouvernement général . (Wikipédia)

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Charles Ier de Cossé, comte de Brissac, école de Jean Clouet, vers 1550.

 

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Pol de Courcy : 

Cossé (de) (orig. d'Anjou), sr dudit lieu, — comte, puis duc de Brissac et pair de France en1611, — marquis d'Acigné, paroisse de ce nom, en 1609, — baron de Coëtmen, paroisse de Tréméven, — seigneur de la Guerche, paroisse de ce nom, — de Châteaugiron, paroisse de ce nom, — baron de Malestroit, paroisse de ce nom, — srdu Chastel, par. de Plouarzel, — de Coëtivy, paroisse de Plouvien, — de Fontenay, paroisse de Chartres.

 De sable à trois fasces d'or, denchées par le bas.

Cette famille alliée en Bretagne aux d'Acigné, Beaumanoir, Ruéllan, de Bruc et la Forest d'Armaillè a produit quatre maréchaux de France de 1550 à 1768 ; des grands pannetiers, grands fauconniers et grands-maîtres de l'artillerie de France ; un lieutenant-général au gouvernement de Bretagne en 1645 ; un évéque de Coutances, dit le cardinal de Meudon, † 1548 ; un abbé de Saint-Melaine en 1560, évêque de Coutances, † 1587; un abbé de Bégard en 1614 † 1675.

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Ces  armes de sable à trois fasces d'or denchées vers le bas se voient aussi sur la baie 10 portant la couronne ducale et le collier de l'Ordre du Saint-Esprit se rapporte vraisemblablement au premier duc de Brissac Charles II, fait « chevalier des ordres » en 1595 .

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Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le collier de l'Ordre de Saint-Michel.

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Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Le décor losangique.

On notera aussi le décor en losange orné de feuilles et fruits de houx placés en croix, ou de tiges fleuries et peints en grisaille et  jaune d'argent . F. Gatouillat  signale "un complément de vitrerie losangique "en ajoutant entre parenthèses "Par Hubert de Sainte-Marie", atelier de restauration de Quintin  actif dans la seconde moitié du XXe siècle. Effectivement, les archives de cet atelier conservent trois documents concernant la restauration de trois baies de l'église de La Guerche, notamment les baies n°10 et n°14.

Néanmoins, nous reconnaissons ce motif,  employé notamment sur les verrières royales de la cathédrale d'Évreux et sur la maîtresse-vitre de Merléac. S'il était d'origine, il daterait sans-doute du premier quart du XVe siècle.

J'ai signalé un fragment identique (avec des feuilles de chêne) sur la baie n°14.

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2. L'écu de son épouse Charlotte, à gauche.

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Les armes de Cossé, à gauche, sont alliées à celles de Le Sueur d'Ecquetot d'argent à trois fasces de gueules, à droite. (Pol de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne.) .

Elles sont entourées de la cordelière à nœuds de capucin, propre aux épouses de la noblesse dans l'entourage royale, et reprenant l'attachement d'Anne de Bretagne pour la cordelière franciscaine liée à la mémoire de son père le duc François.

Il s'agit donc des armes de Charlotte Le Sueur d'Ecquetot, dame d'Estelan (ca 1523 ; ) fille de Jean Le Sueur d'Esquetôt, mort à Pavie, et de Madeleine Picart. Elle épousa en 1540 Charles Ier de Cossé et eut trois enfants :

  • Timoléon de Cossé-Brissac, comte de Brissac (1545-1569). Il décède  à l'âge de 24 ans :en son souvenir, tous les enfants mâles de la famille reçoivent le prénom de Timoléon associé à leur prénoms usuels
  • Jeanne de Cossé dame d'honneur de Louise de Lorraine ca 1558-1602, mariée en 1578 à François d'Espinay seigneur de Saint-Luc et comte d'Estelan.
  • Charles II de Cossé (1562-1626), premier duc de Brissac et pair de France, gouverneur de Paris, Henri IV lui donna le bâton de maréchal de France ; il épousa Judith d'Acigné en 1579.

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Au total, ces deux blasons permettent d'identifier le couple qui les portent, et donc de les dater après 1540, date de leur mariage. Mais nous savons que c'est le  5 janvier 1562 que Charles de Cossé , possesseur de la terre de Caluze , en Italie, près de Montferrat, en fit un échange, avec un arrière-petit-fils de René d'Alençon, Ludovic de Gonzague, fils du duc de Mantoue contre les terres de la Guerche et de Pouancé . 

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Reprenons l'historique de la transmission de la seigneurie de La Guerche : elle appartint :

: 1°)aux vicomtes de Beaumont au Maine, par le mariage de Jeanne, avec le vicomte de Beaumont, en 1263 ;

 2° aux Chamaillard, par succession en ligne collatérale;

 3°) aux Valois , par le mariage de Marie de Chamaillart avec Pierre de Valois, comte d'Alençon, du Perche, baron de Fougères; 

4°) à Bertrand du Guesclin, connétable de France, par acquét ;

5°) à Jean V, dục de Bretagne, par acquêt, en 1390 ;

6°) une deuxième fois aux Valois, par le mariage de Marie, fille dudit duc, avec Jean de Valois, tué à Azincourt, en 1415. [voir la baie n°14 et les portraits de Jean Ier d'Alençon et de Marie de Bretagne]

7°) aux Laval, par le mariage de Catherine de Valois, avec François de Laval, en 1462 ; Vers 1525, la seigneurie de La Guerche dépendait des enfants de René d'Alençon, troisième duc du nom (1454-1492), qui l'avait héritée en 1505 de sa sœur Catherine, femme de Guy XV de Laval. René d'Alençon avait épousé Marguerite de Lorraine-Vaudémont, et eut trois enfants

8°) aux Montferrat, par le mariage en 1508 d'Anne d'Alençon (1492-1562), avec Guillaume IX Paléologue, marquis de Montferrat ;

 9°) aux Gonzague, par le mariage en 1531 de Marguerite Paléologue de Montferrat, avec François Gonzague, duc de Mantoue ;

10°) aux Cossé Brissac , par échange en 1562 ; Les descendants de cette famille la conservèrent jusqu'en 1673. Furent ainsi seigneurs de La Guerche, après Timoléon de Cossé, (1545-1569), son frère Charles II (vers 1550-1621), premier duc de Brissac gouverneur de Bretagne en 1596, époux de Judith d'Acigné en 1579 et de Louise d'Ongnies en 1602, puis ses fils François (vers 1581-1651), duc et pair en 1621, et Charles III, marquis d'Acigné depuis 1609, lieutenant général du roi en Bretagne après son père, époux en 1610 d'Hélène de Beaumanoir, baronne du Pont et vicomtesse du Faou, morte en 1636. 

 11°) aux Neuville, par le mariage de Marguerite de Cossé avec François de Neuville , duc de Villeroy; ils vendirent la Guerche à M. Feuillant, 1750.

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Au total, ces armes ne peuvent être antérieures à 1562, et postérieures à 1563, date du décès de Charles Ier de Brissac.

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Baie 12 de la  collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

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Les armoiries écartelées de Cossé-Brissac  (XVIIe) au centre.

Ce sont deux blasons accolés, surmontés chacun d'une couronne.

Le blason de gauche, partiellement effacé, associe les armes de Brissac à gauche (utilisation d'émaux pour le bleu) avec, à droite, un écartelé dans lequel sont en 2 les armes de Bretagne, et en 3 celles de Valois (ou d'Anjou) avec sur le tout celles de Craon. Tout ceci sous toute réserve.

 

Le blason de droite ne comporte pas les armes de Brissac. C'est un écartelé complexe où je peux reconnaître :

-en 1 écartelé de France, Angleterre, Navarre,  et d'Anjou 

-en 2 celles de Bretagne, d'Aragon (d'or à quatre pals de gueules), d'Alençon (à bordure besantée) et Béarn.

-en 3 écartelé [ de gueules à deux fasces d'or : du Chastel ?]; de Lorraine (*); de La Trémoille au chevron de gueules, accompagné de trois aigles d'azur, becquées et membrées de gueules ; et celles de Craon d'or losangé de gueules.

(*) Les armes de Lorraine à partir d'Antoine (+ 1544) sont Anjou Naples/Aragon et Anjou/Gueldre/Juliers/Bar. Merci à Laurent Hablot.

-en 4  un écartelé de Bourgogne,  de Montmorency (ou mieux, de Montmorency-Laval, avec une piste vers Catherine d'Alençon épouse de Guy XV de Laval), de Gouffier d'or à 3 jumelles de sable posées en fasce , et de Châteaubriant de gueules semé de fleurs de lys d'or.

 

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http://bibale.irht.cnrs.fr/bibale_img/000054.JPG

 

Soit une piste vers la maison de La Trémoille-Laval?

https://www.wikiwand.com/fr/Maison_de_La_Tr%C3%A9moille-Laval

 

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On constate l'absence des armoiries de Beaumanoir, d'Ongnies (de sinople à la fasce d'hermines), d'Acigné (d'hermines à la fasce de gueules), etc...

http://www.genealogie22.org/sites/racines_galleses/la_chapelle_de_limoelan.htm

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Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Baie 12 de la collégiale Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne. Photographie lavieb-aile août 2020.

Les vitraux de l'église de La Guerche-de-Bretagne : la baie 12.
Les vitraux de l'église de La Guerche-de-Bretagne : la baie 12.

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SOURCES ET LIENS.

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— ANDRÉ, 1878

— AUBRY (Ernest), 1901, Notes chronologiques sur La Guerche-de-Bretagne. Paris : Office d'édition et de diffusion du livre d'histoire, 1994. (Monographies des villes et villages de France).

BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire, Archéologie, Monuments. Rennes : J. Larcher, 1929. p. 133-149

 

BRUNE, 1846, Résumé page 318-319 ;  1849, Résumé page 29

— BRUNE, 1849, Indication et descriptions des principales verrières du diocèse de Rennes, Bull. Archéologie association Bretonne t.II,2, p 199.

— BRUNE, 1861, Indication et descriptions des principales verrières du diocèse de Rennes, Bull. Archéologie association Bretonne t.II,2, p 72.

 

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum, France VII, Inventaire général du patrimoine culturel ; Rennes : Presses universitaires de Rennes , impr. 2005

GUILLOTIN DE CORSON, (Amédée),1880-1884. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. Rennes : Fougeray, Paris : René Haton, 1884. TI p. 83-85 et  TIII p. 4-19

 

JARRY, (Alphonse), 1941. Le sanctuaire de Notre-Dame de la Guerche à travers les âges. Rennes : Imprimerie Bretonne, 1941.

https://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/f19eba6aa5113393960b376867db3b78.pdf

MENANT (Marie-Dominique, L'HARIDON (Erwana), 2005, Inventaire Général dossier IM35016953, la verrières  de la baie 14 : Le Jugement dernier. [baie 10 du Corpus Vitrearum]

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/le-patrimoine-mobilier-de-l-eglise/fff2dfef-1913-4875-ace7-3c87753d21de

 

— TOURNEL (Charles), 1917, Vitraux de l'église Notre-Dame de La Guerche-de-Bretagne, Bull. Et mémoires de la société archéologique d'Ille-et-Vilaine TXLV p. 233-238. Non consulté.

 

 

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