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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 22:57

Les vitraux du XIVe siècle du chœur de la cathédrale d'Évreux. X. La baie 201 (vers 1335), une Annonciation  offerte par l'évêque Geoffroy Faë.
 

 

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Cet article est le dixième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Nous suivons l'ordre chronologique de leur datation estimée. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis. Le sixième nous faisait accéder aux 15 fenêtres les plus hautes du chœur, pour examiner la baie la plus ancienne de cet ensemble, la baie 211 datée vers 1325-1327 du coté nord des travées droites. De la même campagne relève la baie 207 offerte par le chanoine Raoul de Ferrières , et  la baie 208 , qui lui fait face du coté sud.

Après ce parcours en zig-zag, nous atteignons enfin l'ensemble des 3 baies les plus prestigieuses par leur emplacement dans l'axe médian de la cathédrale et par leurs donateurs, les évêques d'Évreux : les baies 200, 201 et 202.

 Comme déjà dans le Déambulatoire en baie 12, 16, 18, 22, 23, 27, la Vierge (Notre-Dame d'Évreux) est représentée dans chacune des baies hautes du chœur du 2ème quart  du XIVe : Vierge à l'Enfant tenant une fleur (207), Vierge allaitant son Fils (208), Vierge en Assomption (208), Vierge à l'Enfant (200), Vierge de l'Annonciation (201), Vierge du couronnement (202). Dans ce programme iconographique cohérent, la dignité des donateurs progresse d'ouest en est : noble, puis chanoines, famille royale, et enfin évêque d'Évreux pour le rond-point. 

Les fenêtres supérieures du chœur sont numérotées de 200 à 214, (les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.

Ces fenêtres hautes  du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent. 

Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.

 

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Voir :

 

 

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Voir aussi :

.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :

— Sur les fonds damassés :

.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.

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PRÉSENTATION.

 

Haute de 6,70 m et large de 1,80 m, la baie 201 comporte 2 lancettes trilobées (et non 4 comme les baies des travées droites 205 à 214) organisées en 2 registres et un tympan (du début du XVe siècle) à 1 pentalobe et 2 trilobes.  Au registre inférieur, un évêque agenouillé, son blason et une inscription révèlent l'identité du donateur, Geoffoy Faë  l'évêque d'Évreux de 1335 à 1340 .

Elle fut restaurée en 1893 par Steinheil et Leprévost.

 

Trois baies formant un tout.

La baie axiale est entourée à droite et à gauche par des baies de composition similaire, mais offerte par le successeur de Jean du Prat, Geoffroy Faë — certainement, du fait de cette proximité stylistique, au début de son épiscopat — . Si la Vierge à l'Enfant de la baie 200 illustre l'Incarnation, l'Annonciation de la baie 201 et le Couronnement de la baie 203 forment avec elle un ensemble théologique cohérent (énuméré par le Rosaire) des Mystères joyeux  — Annonciation et Incarnation — et glorieux — Couronnement—  de la vie de Marie, patronne de la cathédrale Notre-Dame, tandis que Jean-Baptiste renvoie au Baptême du Christ, l'un des Mystères lumineux. 

Ces trois baies sont cohérentes aussi par la présentation de personnages de grande taille dans des niches individuelles sur des fonds verts, rouges ou bleus, sous des dais à pinacles et flèches à crochets. Traitées en pleine couleur, elles se singularisent des verrières périphériques, qui font une large place aux vitreries claires relevées de jaune d'argent.

Les bordures à rectangles colorés séparés par des carrés blancs ou jaunes à fleurettes sont également les mêmes pour ces trois baies.

Pour F. Gatouillat 2001 p.144, "Les figures fortement hanchées de ces verrières d'un grand raffinement ont été comparées à la peinture des plus précieux manuscrits parisiens du temps, mais l'emploi particulier du jaune d'argent en ton local sur les figures de la baie d'axe [Jean-Baptiste et Sainte-Face ] se retrouve dans les verrières de Saint-Ouen de Rouen : la localisation de l'atelier auquel se sont adressés les deux prélats doit probablement être recherchée dans cette ville".

Cette unité ne s'oppose pas à des différences, et la baie 201 se distingue notamment par l'emploi de jaune d'argent sur verre bleu, comme dans la remarquable baie 23 réalisée 10 ans plus tôt.

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Baie 200, 201 et 202 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200, 201 et 202 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Les vitraux du XIVe siècle du chœur de la cathédrale d'Évreux. X. La baie 201 (vers 1335) offerte par l'évêque Geoffroy Faë.
Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'Annonciation.

Deux modèles, comparables bien qu'exécutés à 20 ans d'écart d'abord par Jean Pucelle vers 1320 puis par Jean Le Noir et d'autres élèves de Jean Pucelle vers 1330-1340 peuvent être suggérés parmi les enlumineurs parisiens : les  Heures de Jeanne de Savoie (coll. Jacquemart-André Ms.1) par Jean Pucelle, au début de sa carrière, mais déjà remarquable par sa science des drapés, et les Heures de Jeanne de Navarre BnF NAL 3145 :

a) les  Heures de Jeanne de Savoie  Image sur Alarmy :

 

https://www.alamyimages.fr/photo-image-atelier-9-de-jean-pucelle-de-l-annonciation-a-partir-de-la-miniature-d-heures-de-jeanne-de-savoie-musee-jacquemart-andree-paris-139466345.html

b) les Heures de Jeanne de Navarre par les élèves de Jean Pucelle BnF NAL 3145 folio 194r et 220 r

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025448r/f393.item

 

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Livre d'Heures de Jeanne de Navarre BnF NAL 3145, folio 220r, droits Gallica

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Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'Ange Gabriel.

Vêtu d'une robe d'or et d'un manteau bleu, il tient un phylactère avec les mots AVE MARIA GRACIA PLENA rehaussés au jaune d'argent. Il est figuré de trois-quart, jambe droite avancée, avec un mouvement des ailes dont l'une s'élève au dessus de la tête.

On remarquera le fond bleu clair aux rinceaux feuillagés en spirale, pour la partie haute dans l'arcature, et rouge uni dans la partie basse.

Surtout, il faut remarquer le verre bleu du manteau, peint au jaune d'argent pour rendre les mouvements serpentins des bordures. Le verre bleu foncé est-il éclairci sur le trajet de ces bandes, et alors, comment ?

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Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge de l'Annonciation.

Le fond bleu clair à rinceaux feuillagé en spirale est ici complet. L'esprit fécondateur de Dieu, figuré par une colombe portée par un faisceau de lumière, atteint le front de la jeune femme.

Le déhanché propre au modèle est bien reproduit, mais le jeu des drapés n'est pas rendu.

À la différence du manteau de l'ange, les bordures de celui-ci  sont peintes sur un verre blanc, qui est soit celui du revers, soit une bande étroite traversant les pièces de verre rouge, mais sertie de plomb.

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Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR : LE DONATEUR ET SES ARMOIRIES.

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Les vitraux du XIVe siècle du chœur de la cathédrale d'Évreux. X. La baie 201 (vers 1335) offerte par l'évêque Geoffroy Faë.

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La description de Roger de Gaignères (1642-1715).

Légende : Vitres en  trois ou quatre endroits dans le chœur de N.D. d'Évreux. Elle est de Geofray abbé du Bec & ensuite évêque d'Évreux".

Description : Vitrail composé de deux parties séparées par un meneau. Dans la première est agenouillé un prélat. Dans la seconde est l'écu de gueules semé de fleurs de lis d'argent au franc quartier de sable chargé d'une molette d'or.

Réf. : Gaignières, 2350, Collection numérique : Collection Gaignières (histoire de France), Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10529334x/f1.item.zoom

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525038493/f155.image

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Gaignières, Roger de (1642-1715). Réf. : Gaignières, 2350, Collection numérique : Collection Gaignières (histoire de France), Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie,

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La lancette de gauche : le donateur.

Se détachant sur un fond bleu uni, l'évêque agenouillé mains jointes est tourné vers la droite, c'est-à-dire vers la Vierge à l'Enfant de la baie 200. Les architectures à tour crénelée et meurtrières, déjà présentes en baie 200, sont décrites par Gatouillat 2001 comme "une cathèdre de style italinisant".

Il est tout à fait comparable à Jean du Prat de la baie 200 (chape à fermail, mitre orfrayée, chirothèques, ), à une différence près : derrière sa nuque pend un objet long terminé en pointe : faut-il y voir les fanons de la mitre, ou plutôt la cuculle de son habit ?

Pour comparaison :

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L'évêque Jean du Prat en baie 200. Photo lavieb-aile.

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Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de droite: inscription et blason.

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a) Inscription : en lettres gothiques entre quatre pièces de verre blanc, tracées par enlevé sur lavis de grisaille, et rehaussées au jaune d'argent. Emploi d'abréviations par tilde pour le N (EBROIC~ECIS pour EBROICENSIS ou pour des groupes de lettres (DN~S = DOMINUS, , EP~S = EPISCOPUS),  ou par le signe 9 placé en exposant pour remplacer -us  dans GAUFRID9emploi du deux-points en séparation de groupes de mots, présence de lettres suscrites abréviatives (I pour IR dans GAUFID9 ).  Voir :  https://irht.hypotheses.org/792

 

DN~S : GAUFID[US]

ABBAS: BECII

POST EA E[PI]S[COPUS]

EIBROICE[N]CIS.

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Dominus Gaufridus Abbas Becci postea episcopus Ebroicensis , "Seigneur Geoffroy abbé du Bec puis plus tard évêque d'Évreux."

Il ne peut s'agir que de Geoffroy 1er Faé ou Faë voire Faré, ancien moine bénédictin  de Beaumont-le-Roger et prieur de Bonne-Nouvelle —près de Rouen— ,  abbé de l'abbaye Notre-Dame du Bec (le Bec-Hellouin) du 29 août 1327 (fête de la Décollation de saint Jean-Baptiste) à avril 1335 puis  élu le 1er avril 1335 évêque d’Évreux, mort le 15 avril 1341 et inhumé à gauche du chœur en l’église abbatiale du Bec. Il conserva, lors de son épiscopat, l'habit blanc à grande cuculle de son Ordre. En  1335, il assista au Concile de sa Province à Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.

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Le blason. 

Il a été décrit par de Gaignères comme  de gueules, semé de fleurs de lys d'argent, au franc canton de sable, chargé d'une molette d'or, l'écu étant traversé d'une crosse d'or (on dirait : à la crosse d'or en pal).  Ces armes ont été considérées comme  celles de l'abbaye du Bec-Hellouin,

Mais celles-ci sont seulement de gueules, semé de fleurs de lys d'argent. 

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Armoiries de l'abbaye du Bec.

 

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Blason_ND_du_Bec.png

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Coats_of_arms_of_abbeys_of_France#/media/File:Blason_fr_Abbaye_de_Notre-Dame_du_Bec.svg

Lire :

http://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/9b26f3ec66f25c28062e2ab22b5a5103.pdf

Quand au quartier de sable à la molette d'or, je ne parviens pas à en trouver l'origine, même en supposant qu'il s'agisse d'une étoile.

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Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Les vitraux du XIVe siècle du chœur de la cathédrale d'Évreux. X. La baie 201 (vers 1335) offerte par l'évêque Geoffroy Faë.

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LE TYMPAN.

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Le pentalobe aux armes de France date du XVe siècle, il a été remplacé en même temps que les baies 203 et 205 vers 1408-1415.

Les oculi des trilobes ont été restaurés au XIXe. Les lobes datent de 1335 et accueillent des rinceaux de vigne avec leurs grappes en grisaille et jaune d'argent sur fond rouge ou bleu.

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Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 201 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item

complété par de Burey :

https://books.google.fr/books?id=8XthAAAAcAAJ&pg=PA69&dq=%22Geoffroy++du+Plessis%22+%C3%A9vreux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwieyITEp9XlAhVPTBoKHSozCGkQ6AEIaDAH#v=onepage&q=%22Geoffroy%20%20du%20Plessis%22%20%C3%A9vreux&f=false

 

— BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.

BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.

https://artifexinopere.com/?p=17412

 

— BROWN (Elisabeth A.R.), 2016, "Le mécénat et la reine : Jeanne d’Évreux (1308 ?-1371)", la liturgie et le puzzle d’un bréviaire , Presses Universitaires de Rennes

 

https://books.openedition.org/pur/45671?lang=fr

 

— BUREY (comte de), 1897, Le chœur de la cathédrale d'Évreux depuis sa restauration

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5475209v.texteImage

— DEUFFIC (Jean-Luc), 2011,  « Les livres manuscrits de la reine Blanche de Navarre († 1398) » , billet de blogue, sur Le Manuscrit médiéval / The Medieval Manuscript, Pecia : Le Livre et l'écrit, 14 septembre 2011.

http://blog.pecia.fr/post/2011/09/15/Les-livres-manuscrits-de-Blanche-de-Navare

— FOSSEY Jules  1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...

— GAIGNÈRES (Roger de), Réf. : Gaignières, 2350, Collection numérique : Collection Gaignières (histoire de France), Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie,

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10529334x/f1.item.zoom

Idem, ref . 2349 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10529214q/f1.item.zoom

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10529349k

Mathieu des Essarts :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525038493/f119.image

 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525038493/f121.image

 

 — GAIGNÈRES (Roger de), 1650-1700, Tombeaux pour servir à l'histoire des archevêques et des évêques de France. Evreux. BnF latin 17034

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525038493/f1.image

Inventaire des dessins de Roger de Gaignères

https://archive.org/details/inventairedesdes02pariuoft/page/n6

 

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

https://books.google.fr/books?id=1UueDwAAQBAJ&pg=PA187&lpg=PA187&dq=Un+vitrail+parisien+%C3%A0+Chartres+:+la+grisaille+du+chanoine+Thierry&source=bl&ots=QuRvF1dUau&sig=ACfU3U3lahBykWbfmmvTi-mDVBZ952XdSg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiFwYn_nuLlAhWPy4UKHRToAEEQ6AEwBXoECAkQAQ#v=snippet&q=%C3%A9vreux&f=false

— GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.

  http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_3_1042_t1_0286_0000_3

 

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf

— GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228;

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1957_num_115_3_4022_t1_0226_0000_4

 

— HEATON (Noël ), 1947-1948,, « The origin and Use of Silver Stain », in Journal of the British Society of Master Glass-Painters, X/1, , pages 9-16

— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER  (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.

https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3

 

 

KURMANN (Peter) & KURMANN-SCHWARZ (Bigitte), 1997, "Französische Bischöfe als Auftraggeber und Stifter von Glasmalereien". Das Kunstwerk als Geschichtsquelle, Zeitschrift für Kunstgeschichte 60. Bd., H. 4 (1997), pp. 429-450 (22 pages) Deutscher Kunstverlag GmbH Munchen Berlin 

https://www.jstor.org/stable/1482861?seq=1#metadata_info_tab_contents

 

— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental  Année 1953  111-4  pp. 317-358

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_4_3745

 

— LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252

 

— LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage

— LEBEURIER (P-F.), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868 page 24.

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n29

 

— "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"

 https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70, 

 

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).

https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain

— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les révolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.

https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1994, "The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325"

https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1985, "Gothic glaziers : monks, jews, taxpayers, bretons, women", Journal of Glass Studies

Vol. 27 (1985), pp. 72-92

— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental  Année 2000  158-2  pp. 89-107

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371

— LAUTIER (Claudine), 2004, Un vitrail parisien à Chartres : la grisaille du chanoine Thierry. Glas, Malerei, Forschung, Internationalen Studien zu Ehren von Rüdiger Becksmann, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, Berlin, p. 143-150, 2004. 

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

— MUNIER Claudine, "À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance", catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1990  148-4  pp. 462-464

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3

— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie  Année 1992  42-3  pp. 239-257

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927

 

 : À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, il semble que les verreries de verre plat soufflés en cive se sont développées en Normandie, pour devenir prédominantes à la fin du XIVe et au XVe siècle.

 

— VAIVRE (Jean-Bernard de), 1973, Les armoiries de Pierre de Mortain , Bulletin Monumental  Année 1973  131-1  pp. 29-40

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1973_num_131_1_5204

— WHATLING (Stuart), 2010, Narrative art in northern Europe, c. 1140-1330 : a narratological re-appraisal.

http://www.medievalart.org.uk/PhD/Contents.html

http://www.medievalart.org.uk/

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INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.

a) Jean Pucelle :

Les  Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349) 

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733

 

— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h

— Bible de Robert de Billying BnF  latin 11935   Décoration achevée en 1327.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447 

 — Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299 

Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c

— Influence : Heures à l'usage d'Amiens

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659

— BLUM (Rudolf ), 1949, "Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècl"e  Scriptorium  Année 1949  3-2  pp. 211-217

https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230

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b) Jean le Noir, Jean Mahiet et autres artistes issus de l'atelier de Jean Pucelle :

— Heures de Jeanne de Navarre BnF NAL 3145 réalisé vers 1330-1340.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025448r

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Note. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328  par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328,  elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.

Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Évreux
19 novembre 2019 2 19 /11 /novembre /2019 10:51

Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. IX. La baie 200 (v.1330-1333) offerte par l'évêque Jean du Prat. La Vierge à l'Enfant et saint Jean-Baptiste.

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Cet article est le neuvième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Nous suivons l'ordre chronologique de leur datation estimée. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis. Le sixième nous faisait accéder aux 15 fenêtres les plus hautes du chœur, pour examiner la baie la plus ancienne de cet ensemble, la baie 211 datée vers 1325-1327 du coté nord des travées droites. De la même campagne relève la baie 207 offerte par le chanoine Raoul de Ferrières , et  la baie 208 , qui lui fait face du coté sud.

Après ce parcours en zig-zag, nous atteignons enfin la baie la plus prestigieuse par son emplacement, dans l'axe médian de la cathédrale, et au sommet de l'arc décrit par le rond-point : la baie 200, offerte (à tout seigneur tout honneur) par l'évêque alors en titre, Jean du Prat.

 Comme déjà dans le Déambulatoire en baie 12, 16, 18, 22, 23, 27, la Vierge (Notre-Dame d'Évreux) est représentée dans chacune des baies hautes du chœur du 2ème quart  du XIVe : Vierge à l'Enfant tenant une fleur (207), Vierge allaitant son Fils (208), Vierge en Assomption (208), Vierge à l'Enfant (200), Vierge de l'Annonciation (201), Vierge du couronnement (202). Dans ce programme iconographique cohérent, la dignité des donateurs progresse d'ouest en est : noble, puis chanoines, famille royale, et enfin évêque d'Évreux pour le rond-point.

Les fenêtres supérieures du chœur sont numérotées de 200 à 214, (les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.

Ces fenêtres hautes  du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent.

Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.

 

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Voir :

 

 

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Voir aussi :

.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :

— Sur les fonds damassés :

.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.

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PRÉSENTATION.

Haute de 6,70 m et large de 1,80 m, la baie 200 comporte 2 lancettes trilobées (et non 4 comme les baies des travées droites 205 à 214) et un tympan à 1 pentalobe et 2 trilobes. La Vierge à l'Enfant et Jean-Baptiste (qui baptisa et annonça la venue du Christ comme Messie ) occupent le registre supérieur.Au registre inférieur, un évêque agenouillé, son blason et une inscription révèlent l'identité du donateur, Jean du Prat, qui fut évêque d'Évreux de 1329 à 1333 ; ce qui fournit une datation vers 1330-1333 !

Elle fut restaurée en 1893 par Steinheil et Leprévost.

Trois baies formant un tout.

La baie axiale est entourée à droite et à gauche par des baies de composition similaire, mais offerte par le successeur de Jean du Prat, Geoffroy Faë — certainement, du fait de cette proximité stylistique, au début de son épiscopat — . Si la Vierge à l'Enfant de la baie 200 illustre l'Incarnation, l'Annonciation de la baie 201 et le Couronnement de la baie 203 forment avec elle un ensemble théologique cohérent (énuméré par le Rosaire) des Mystères joyeux  — Annonciation et Incarnation — et glorieux — Couronnement—  de la vie de Marie, patronne de la cathédrale Notre-Dame, tandis que Jean-Baptiste renvoie au Baptême du Christ, l'un des Mystères lumineux. 

Ces trois baies sont cohérentes aussi par la présentation de personnages de grande taille dans des niches individuelles sur des fonds verts, rouges ou bleus, sous des dais à pinacles et flèches à crochets. Traitées en pleine couleur, elles se singularisent des verrières périphériques, qui font une large place aux vitreries claires relevées de jaune d'argent.

Les bordures à rectangles colorés séparés par des carrés blancs ou jaunes sont également les mêmes pour ces trois baies.

Pour F. Gatouillat 2001 p.144, "Les figures fortement hanchées de ces verrières d'un grand raffinement ont été comparées à la peinture des plus précieux manuscrits parisiens du temps, mais l'emploi particulier du jaune d'argent en ton local sur les figures de la baie d'axe [Jean-Baptiste et Sainte-Face ] se retrouve dans les verrières de Saint-Ouen de Rouen : la localisation de l'atelier auquel se sont adressés les deux prélats doit probablement être recherchée dans cette ville".

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Contexte : avant la Guerre de Cent ans :

— Roi de France : Philippe VI de Valois (1328-1350).

— Comte d'Évreux : Philippe III, roi de Navarre en 1328. Son épouse Jeanne II de Navarre (1311-1349) fit réaliser un Livre d'Heures par l'atelier de Jean Pucelle vers 1330-1340. Leur fille Blanche de Navarre épousera Philippe VI en 1350. 

— vitraux du chœur de Saint-Ouen de Rouen : 1325-1339.

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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. IX. La baie 200 (v.1330-1333) offerte par l'évêque Jean du Prat.

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UNE APPROCHE PROGRESSIVE ... AVEC DE BONS YEUX.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. IX. La baie 200 (v.1330-1333) offerte par l'évêque Jean du Prat.

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Les lancettes seront étudiées de haut en bas : les dais, puis les personnages, puis le registre inférieur.

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Les dais architecturés.

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Les dais reprennent le schéma utilisé à Évreux depuis le début du XIVe, avec une arcature trilobée coiffée d'un gable aéré comme le tympan d'une verrière de rosace et de mouchette, et orné de feuilles "d'acanthes" à trois feuilles. Les bases du gable donnent appui à deux pinacles réunis par une balustrade (motifs d'appareil de maçonnerie, de feuilles et de trilobes par rangs horizontaux). Trois lancettes découpés par un remplage tel celui d'une verrière  sont alors coiffés de gables, sur laquelle s'élèvent une flèche et 8 pinacles à crochets ou feuilles.

Tout cela associe minutieusement des verres rouges, bleus, jaunes, roses, verts et blancs, dont la teinte peut être modifiée (orange, vert) par des touches de jaune d'argent.

Les trois "lancettes" de chaque coté accueillent des personnages en verre blanc que nous pouvons imaginer comme des statues, ou comme les motifs des "verrières" bien qu'ils sortent du cadre imparti. 

Au dessus de la Vierge, les trois personnages sont ceux d'un calvaire : la Vierge, le Christ en croix et saint Jean. Comme sur un dais de la verrière 17 de Saint-Ouen de Rouen.

Au dessus de saint Jean-Baptiste, le Christ ressuscité tenant la croix et le globe est entouré des saints Pierre et Paul.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge et Jean-Baptiste.

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Ils forment une unité puisqu'ils sont représentés de 3/4, tournés l'un vers l'autre, et qu'ils partagent le même déhanchement, en miroir. C'est en fait aussi une unité de la scène où Jean-Baptiste désigne de l'index l'Enfant tenu par sa Mère, et qu'inversement, cet enfant tend les bras au Baptiste et le bénit.

On pourrait penser que saint Jean-Baptiste doit sa présence au fait qu'il est le patron de l'évêque donateur Jean du Prat. Mais c'est un peu réducteur, car Jean-Baptiste occupe une place considérable dans la dévotion de l'époque .

À Saint-Ouen de Rouen, la baie 5 est entièrement consacrée à sa vie, entre 1325 et 1339 et donc à la même époque que la baie 200 ... avec des dais semblables.

Il figurera également dans la baie 19 de la cathédrale d'Évreux (vers 1360-1370).

Quoiqu'il en soit, il apparaît ici, par cette place, comme  le co-patron de la cathédrale.

Les deux personnages partagent la même couleur de robe (un rose lie-de-vin) puis l'or du manteau de Jean répond au bleu du manteau de Marie. Les fonds alternent le rouge d'un coté et le bleu de l'autre (comme dans les enluminures), la couleur des nimbes est déterminée par celle du fond,  

 

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La lancette de gauche : la Vierge à l'Enfant.

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La Mère et son Fils se regardent, mais en même temps, l'Enfant semble impatient de se tourner vers la mission rédemptrice qui l'attend.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les volumes des visages sont ombrés, au niveau des yeux, des joues et du cou, par des traits à la grisaille. Ce savoir-faire est inspiré de l'usage du bistre par les enlumineurs.

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https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/90/Baie_200_Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_%28Notre-Dame%2C_%C3%89vreux%29.JPG

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/90/Baie_200_Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_%28Notre-Dame%2C_%C3%89vreux%29.JPG

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Saint Jean-Baptiste.

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Ici, le fond bleu est damassé de grands rinceaux. Malgré la faible proportion de verre où ils sont visibles, on distingue des vrilles propres aux pampres de la vigne, quelques enroulement en spirales et une feuille "de type laminaire".

Le visage y compris les pupilles, et la partie découverte de la poitrine sont peints au jaune d'argent très pale (donc cuit plus longtemps).

Les longs cheveux, la longue barbe et la tunique couleur peau rappelle que le Prophète est un ascète vivant dans le désert, se nourrissant de sauterelles et vêtu d'une peau de chameau.

Il tient dans la main droite un médaillon où l'Agneau Pascal en profil gauche, tient l'étendard de la Résurrection.

La main gauche désigne de son index Jésus, ce geste étant un véritable attribut du saint (au même titre que sa barbe, sa tunique de poils de chameau et l'agneau, et qui sera immortalisé par Léonard de Vinci) pour rendre compte du texte de Jean 1:29-36 repris par la formule liturgique Ecce Agnus dei :

  "Le lendemain, Jean aperçut Jésus qui se dirigeait vers lui ; alors il s’écria : Voici l’Agneau de Dieu[a], celui qui enlève le péché du monde. C’est de lui que je vous ai parlé lorsque je disais : « Un homme vient après moi, il m’a précédé, car il existait déjà avant moi. » Moi non plus, je ne savais pas que c’était lui, mais si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour le faire connaître au peuple d’Israël. Jean-Baptiste rendit ce témoignage : J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et se poser sur lui. Je ne savais pas que c’était lui, mais Dieu, qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’avait dit : Tu verras l’Esprit descendre et se poser sur un homme ; c’est lui qui baptisera dans le Saint-Esprit.  Or, cela, je l’ai vu de mes yeux, et je l’atteste solennellement : cet homme est le Fils de Dieu."

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE REGISTRE INFÉRIEUR.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'inscription et le blason épiscopal.

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L'inscription en majuscules gothiques ornés, aux mots séparés par trois points verticaux, et utilisant le tilde pour les lettres ici complétées entre crochets, indique :

FRATER IO[HAN]N[I]S

DE PRATO E

PISCOPUS EB

ROISSENISS

Frater Johannis de Prato episcopus Ebroissensis, "Frère Jean du Prat évêque d'Évreux".

 

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Les armoiries, dont l'écu est placé dans un quadrilobe vert entouré de fines pièces en grisaille,   se blasonnent d'or, au chef de sable, chargé d'un lambel de gueules à 5 pendants , à la crosse d'or brochant sur le tout.

On remarque qu'une fois de plus, la partie jaune n'est pas unie, mais peinte à la grisaille de petits carreaux à fleurs.

On trouve en ligne ce blason, mais le lambel n'y est pas de gueules, mais d'argent.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Jean du Prat, éléments biographiques.


Après le décès de Geoffroy du Plessis, , Adam de l'Isle, Conseiller du roi, professeur licencié en droit canon et doyen de la cathédrale, est élu évêque d'Evreux le  14 avril 1328, mais il décède lui-même le 24 mars 1328 avant sa consécration à l'évêché d'Evreux. Jean III du Prat  est alors élu à sa place et fait sa reconnaissance le 14 avril 1328 devant la chambre apostolique. Natif de la ville, élève de l'ordre de Saint-Dominique et professeur de théologie à la Faculté de Paris, Jean III du Prat est sacré évêque d'Evreux le 18 février 1329. Vers 1332, L'évêque d'Evreux Jean III du Prat fait placer des bornes pour séparer les territoires du comte d'Evreux à ceux relevant de l'évêché. 

Jean Duprat (de Prato)  officia comme inquisiteur de Carcassonne entre 1324 et 1328, en collaboration avec l’inquisiteur de Toulouse, mais aussi avec Jacques Fournier. Tout porte à croire que Jean Du Pré et Jean Duprat (on trouve aussi Jean Du Pray) sont un seul et même homme. Il avait été désigné par  le maître Général de l’ordre pour interpréter publiquement à Paris Le Livre des Sentences de Pierre Lombard (la base des études de théologie avant la Somme théologique de Thomas d'Aquin au XVIe). C'est en récompense de son action d'Inquisiteur que la papauté le nomma évêque d'Évreux

Six ans plus tard, en juin 1333, il renonça pourtant à l’épiscopat et serait retourné dans son ordre. Le pape lui laissait le manoir du Sac, provisoirement détaché de la mente épiscopale, et une rente de 800 livres Tournois. (source)

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Un couvent de Dominicain à Évreux.

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La « maison " de Saint-Louis d’Évreux est un couvent royal. L’histoire de cette maison dominicaine commence dans la seconde moitié du XIIIe siècle à l'initiative de l’évêque Philippe de Chaource . Le roi de France était venu à Évreux avec ses deux fils, et cédant aux prières de l'évêque, il lui aurait permis d'introduire les frères Prêcheurs dans la basse-cour du château, où se trouvait une chapelle dédiée aux apôtres Pierre et Paul, et de leur ouvrir cette chapelle. Les dominicains y improvisèrent une première demeure en 1269. Après la canonisation du roi par Boniface VIII, l’église des frères Prêcheurs d'Évreux fut enfin consacrée en 1299 sous le vocable de Saint Louis ; elle était « la première en Normandie et en France » à l’être. Mathieu des Essarts, devenu évêque d’Évreux, publia en effet, à ce moment-là, un mandement pour faire célébrer la fête du saint roi dans tout le diocèse.

Saint-Louis d’Évreux fut bâti hors des remparts, dans la partie est de la ville d’Évreux, mais non loin de la porte du château. Les Dominicains – ou Jacobins comme on les appelait en référence à leur couvent parisien placé sous le patronage de saint Jacques – étaient donc installés à proximité de l’évêché, dans le cœur de la cité . Les liens entre le couvent mendiant et le siège épiscopal, étroits dès l’origine, semblent avoir perduré au XIVe siècle. Les archives du couvent, dispersées et brûlées à plusieurs reprises, sont très lacunaires et ne permettent pas de reconstituer une histoire précise de la maison, mais certains frères se distinguent au cours des XIVe et XVe siècles, comme Guy d'Évreux ou Jean Bréhal , Inquisiteur, qui rouvrit le procès de Jeanne d'Arc en 1456 avant de revenir à son couvent d'Évreux comme vicaire du Grand-Maître.

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Le vitrail.

Placé devant un édicule couronné d'un auvent curviligne, Jean du Prat est figuré agenouillé, mains jointes, la crosse entre les mains, tourné vers la droite. Il est mitré et porte une chape à fermail, bleue à revers blanc. Il affiche une bague 'l'anneau épiscopal) au dessus des gants ou chirothèques dont on remarque les joyaux de la partie dorsale.

Le fermail est un verre rouge dont les entrelacs sont gravés et rehaussés de jaune.

La mitre, le visage, et le surplis (ou la coule blanche des dominicains, Gatouillat) sont en verre blanc.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN .

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Dans le pentalobe, la Sainte Face est entourée de 5 anges musiciens jouant en haut du psaltérion ( "groin de porc",15 cordes pincées sans plectre, 1 rosace), à droite et à gauche de la vièle à archet, en bas d'une guitare (citole ?) à 3 ou 4 cordes, aux flancs concaves en C.

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Pour rendre la Sainte Face, trois pièces de verre blanc formant le visage sont entourés de verres roses pour la barbe et la chevelure. Les volumes de la carnation sont travaillés à la grisaille par des hachures périphériques et un lavis, rehaussés pour l'ombre du coin interne des yeux et pour les pupilles par le jaune d'argent.

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les trilobes inférieurs contiennent dans les oculi et par carton renversé deux bustes de saint Pierre (Gatouillat 2001)  tonsurés et barbus entourés dans les lobes de rinceaux de vignes.

Deux anges thuriféraires occupent les écoinçons .

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Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 200 (1330-1333) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item

complété par de Burey :

https://books.google.fr/books?id=8XthAAAAcAAJ&pg=PA69&dq=%22Geoffroy++du+Plessis%22+%C3%A9vreux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwieyITEp9XlAhVPTBoKHSozCGkQ6AEIaDAH#v=onepage&q=%22Geoffroy%20%20du%20Plessis%22%20%C3%A9vreux&f=false

 

— BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.

BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.

https://artifexinopere.com/?p=17412

 

BROWN (Elisabeth A.R.), 2016, Le mécénat et la reine : Jeanne d’Évreux (1308 ?-1371), la liturgie et le puzzle d’un bréviaire , Presses Universitaires de Rennes

 

https://books.openedition.org/pur/45671?lang=fr

 

— BUREY (comte de), 1897, Le chœur de la cathédrale d'Évreux depuis sa restauration

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5475209v.texteImage

DEUFFIC (Jean-Luc), 2011,  « Les livres manuscrits de la reine Blanche de Navarre († 1398) » , billet de blogue, sur Le Manuscrit médiéval / The Medieval Manuscript, Pecia : Le Livre et l'écrit, 14 septembre 2011.

http://blog.pecia.fr/post/2011/09/15/Les-livres-manuscrits-de-Blanche-de-Navare

— FOSSEY Jules  1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

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 — GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.

  http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

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GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

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— GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228;

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— HEATON (Noël ), 1947-1948,, « The origin and Use of Silver Stain », dans Journal of the British Society of Master Glass-Painters, X/1, , pages 9-16

— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER  (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.

https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3

 

 

— KURMANN (Peter) & KURMANN-SCHWARZ (Bigitte), 1997, Französische Bischöfe als Auftraggeber und Stifter von Glasmalereien. Das Kunstwerk als Geschichtsquelle, Zeitschrift für Kunstgeschichte 60. Bd., H. 4 (1997), pp. 429-450 (22 pages) Deutscher Kunstverlag GmbH Munchen Berlin 

https://www.jstor.org/stable/1482861?seq=1#metadata_info_tab_contents

 

— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental  Année 1953  111-4  pp. 317-358

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_4_3745

 

— LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252

 

— LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage

— LEBEURIER (P-F.), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31

 

— "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"

 https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70, 

Fol. 13.  4167. — Vitrail exécuté dans le XV* siècle sur lequel est représenté un chevalier portant un haubert d'or [sic]. Armes : de gueules à deux fasces d'or au lambel à trois pendants d'azur chargé de neuf besants d'argent. Tiré de la cathédrale d'Ëvreux. Aquarelle. — [Portrait de Guillaume d'Harcourt, sieur de Ia Saussaie, queux de France, f 1337.]

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).

https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain

— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les revolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.

https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1994, The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325

https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1985, Gothic glaziers : monks, jews, taxpayers, bretons, women, Journal of Glass Studies

Vol. 27 (1985), pp. 72-92

— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental  Année 2000  158-2  pp. 89-107

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371

— LAUTIER (Claudine), 2004, Un vitrail parisien à Chartres : la grisaille du chanoine Thierry. Glas, Malerei, Forschung, Internationalen Studien zu Ehren von Rüdiger Becksmann, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, Berlin, p. 143-150, 2004. 

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

— MUNIER Claudine, À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance, catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1990  148-4  pp. 462-464

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3

— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie  Année 1992  42-3  pp. 239-257

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927

 

 : À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, il semble que les verreries de verre plat soufflés en cive se sont développées en Normandie, pour devenir prédominantes à la fin du XIVe et au XVe siècle.

— SILVESTRE ( Laurence ), 2017, Jean Bréhal, Inquisiteur d’exception ou inquisiteur, thèse pour l’obtention du titre de Docteur en Histoire, Paris 1 Sorbonne.

— VAIVRE (Jean-Bernard de), 1973, Les armoiries de Pierre de Mortain , Bulletin Monumental  Année 1973  131-1  pp. 29-40

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1973_num_131_1_5204

— WHATLING (Stuart), 2010, Narrative art in northern Europe, c. 1140-1330 : a narratological re-appraisal.

http://www.medievalart.org.uk/PhD/Contents.html

http://www.medievalart.org.uk/

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INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.

a) Jean Pucelle :

 

"On associe son nom à trois œuvres, dont deux ont été exécutées en collaboration : le Bréviaire de Belleville et la Bible de Robert de Billyng (Paris, B. N.) ; la troisième, sûrement de sa main, est un " petit livret d'oraisons que Pucelle enlumina ", commandé entre 1325 et 1328 par le roi Charles IV pour sa femme, la reine Jeanne d'Évreux, et identifié aujourd'hui avec un petit livre d'heures (New York, Cloisters). Toutefois, la critique moderne, grâce à des rapprochements stylistiques, s'est efforcée d'attribuer à l'atelier de l'artiste une production beaucoup plus riche ; il s'agit en général de livres commandés par de très grands personnages, tels le Bréviaire de Blanche de France, les Heures de Jeanne de Savoie, le Psautier de la reine Bonne de Luxembourg, les Heures de Jeanne II de Navarre, les Heures de Yolande de Flandre. De plus, il est intéressant de constater une parenté de style entre l'art de Pucelle et les émaux translucides qui ornent la base de la célèbre Vierge d'argent doré, dite " de Jeanne d'Évreux " et datée de 1339 (Louvre). Le Bréviaire de Belleville et les Heures d'Évreux sont des œuvres vraiment représentatives de la manière de Jean Pucelle : il s'y révèle un artiste de premier plan. […]  l'artiste arrive à dépasser ses prédécesseurs au moyen de la technique : s'il utilise le contour noir, le pointillé foncé, le contour rouge avec des ombres de sanguine et des couleurs brillantes, dans les Heures de Jeanne d'Évreux, il découvre surtout le lavis en grisaille rehaussé de couleurs, nouveauté qui, par son effet de monochromie, lui permet d'assurer à la page une plus grande unité décorative, à ses personnages une plus grande plasticité, au style une plus grande spontanéité. Subit-il en cela l'influence du vitrail contemporain ? Connaît-il les trouvailles de Giotto ?"

https://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/Pucelle/153981

Les  Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349) 

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733

 

— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h

— Bible de Robert de Billying BnF  latin 11935   Décoration achevée en 1327.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447 

 — Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299 

Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c

— Influence : Heures à l'usage d'Amiens

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659

— BLUM (Rudolf ), 1949, Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècle  Scriptorium  Année 1949  3-2  pp. 211-217

https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230

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b) Jean le Noir, Jean Mahiet et autres artistes issus de l'atelier de Jean Pucelle : Bourgot, fille de Jean Le Noir 

Heures de Jeanne de Navarre BnF NAL 3145 réalisé vers 1330-1340.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025448r

Heures de Bonne de Luxembourg, Jean le Noir, avant 1349. Metropolitan Museum. New York, Cloisters, MS 69.86

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70012435 .

— Heures de Yolande de Flandre, 1353-1363, Londres, Brit. Mus., Yates Thompson, ms 27, par Jean le Noir ou sa fille Bourgot.

https://www.bl.uk/catalogues/illuminatedmanuscripts/record.asp?MSID=6440&CollID=58&NStart=27

 

— Heures de Jeanne de Savoie 

http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=IF3030001

— Orfèvrerie :La Vierge d'Évreux.

. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328  par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328,  elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.

Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Évreux
13 novembre 2019 3 13 /11 /novembre /2019 18:27

Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VIII. La baie 208 (1325-1330) de l'Assomption offerte par Blanche de Navarre.

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Cet article est le huitième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis. Le sixième nous faisait accéder aux 15 fenêtres les plus hautes du chœur, pour examiner la baie la plus ancienne de cet ensemble, la baie 211 datée vers 1325-1327 du coté nord des travées droites. De la même campagne relève la baie 207 offerte par le chanoine Raoul de Ferrières , et/puis  la baie 208 , qui lui fait face du coté sud et qui fait l'objet de cet article.

Puis viendront, dans une deuxième campagne,  les baies du rond-point 200 à 202 .

 Comme déjà dans le Déambulatoire en baie 12, 16, 18, 22, 23, 27, la Vierge (Notre-Dame d'Évreux) est représentée dans chacune des baies hautes du chœur du 2ème quart  du XIVe : Vierge à l'Enfant tenant une fleur (207), Vierge allaitant son Fils (208), Vierge en Assomption (208), Vierge à l'Enfant (200), Vierge de l'Annonciation (201), Vierge du couronnement (202). Dans ce programme iconographique cohérent, la dignité des donateurs progress d'ouest en est : noble, puis chanoines, famille royale, et enfin évêque d'Évreux pour le rond-point.

Les fenêtres supérieures du chœur sont numérotées de 200 à 214, (les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.

Ces fenêtres hautes  du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent.

Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.

 

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Voir :

 

 

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Voir aussi :

.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :

— Sur les fonds damassés :

.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.

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PRÉSENTATION.

La baie 208 est haute de 6,50 m et large de 3,60 m et elle comporte 4 lancettes trilobées  et un tympan à 1 pentalobe, 2 trilobes et 9 écoinçons.

C'est une verrière recomposée en 1955. Elle fut restaurée en 1988 par Tisserand. En 1686, Lebeurier la décrit ainsi : "Les trois premières formes de la verrière de la fenêtre 4 sont composées de fragments méconnaissables, sauf une Vierge dans la seconde forme. La quatrième contient un personnage couronné à genoux sur un pupitre portant un livre ouvert ; au- dessous un écusson couronné: parti au 1er de France, à fleurs de lys sans nombre, au 2 de Navarre, coupé sur Evreux."

Une verrière recomposée.

Si les trois lancettes de gauche composant une Assomption sont datés vers 1325-1330, la quatrième lancette où est agenouillée Blanche de Navarre est datée vers 1390-1400. Ces derniers panneaux appartiennent au groupe des "verrières royales" faites pour la nef et signalés au XIXe siècle en baie 130 [ou 132], avec une Vierge à l'Enfant assise dans une cathèdre (déposée en 1939). 

"De même ne connaîtrons-nous sans doute jamais le contenu des trois lancettes qui complétaient la verrière de la reine Blanche. Mais celle-ci se trouvait bien dans une fenêtre haute de la nef (sans doute celle de la troisième travée du côté Nord en partant de l'ouest) : le panneau est trop large pour avoir appartenu à une fenêtre des chapelles. Pareillement l'écusson qui l'accompagne. En effet, des blasons de même échelle se voient dans le haut chœur à côté des personnages du vitrail d'Harcourt antérieur de quelques années. Le en style est des bien celui des « vitraux royaux » et le dais ne diffère en rien des autres. » Jean Lafond 1973

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Les panneaux colorés des 4 lancettes  sont placées dans une verrerie décorative losangique peinte à festons, les panneaux étant centré par un fermaillet. Dans chaque losange est peinte une fleur à cinq pétales jaunes et cinq sépales blancs autour d'un cœur. Les fermaillets sont des cercles au fond coloré contenant un quadrilobe, ou une fleur de lys, ou une feuille au jaune d'argent.

Les bordures alternent des pièces vertes avec d'autres pièces rouges ou blanche, alors peintes à la grisaille de motifs d'entrelacs.

Panneaux colorés : Aux couleurs bleu, rouge et jaune s'ajoutent un bel orange et un pourpre pâle. La Vierge est entièrement rendue en verre blanc rehaussé de jaune (plus encore que dans la belle baie 207, où un manteau en verre jaune complétait le verre blanc).

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VIII. La baie 208 (1325-1330) de l'Assomption.
Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La première lancette : anges thuriféraires et musicien.

 Deux anges volent en balançant leur encensoir vers la Vierge.

 

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'ange musicien joue d'une vièle à 3 cordes doubles frottées par un archet. Le cheviller comporte 5 chevilles visibles. Le geste de tenue d'archet et celui des doigts de la main gauche est très gracieusement dessiné. L'archet est découpé dans une pièce de verre bleu particulièrement fine. 

La robe est orange, le manteau rouge, les nuages bleus (avec un arc vert), les ailes pourpres, et la chevelure et le nimbe sont  visage est rehaussés au jaune d'argent.

On retrouve cet ange, au carton inversé, dans la 3ème lancette.

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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VIII. La baie 208 (1325-1330) de l'Assomption.

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En bas de lancette est placé un écu d'azur au chef d'or, non identifié.

 

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La deuxième lancette : la Vierge en Assomption dans une mandorle soutenue par 11 anges.

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La Vierge, couronnée, nimbée de rouge, le visage peu gracieux ou peu expressif, s'élève dans les Cieux, mains jointes. Les cheveux, la couronne et la bordure de son manteau sont peints au jaune d'argent.

Les nuées bleues en mandorle sont entourés de onze anges (cheveux et ailes au jaune d'argent).

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Deuxième lancette (suite) un ange jouant de l'orgue portatif.

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L'instrument porté sur le genou gauche et soutenu par la main gauche comporte deux rangs de 8 tuyaux coniques à anches. Le soufflet n'est pas visible. La barre de maintien des tuyaux est formée par une pièce de verre blanc très fine.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les trois lancettes, vue générale.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La troisième lancette : anges thuriféraires et musicien. Inscription.

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L'inscription indique : VENI : ELECTE : MEA : ET : PONANE~U ITE : TRONU~: NN : U[M]

Il s'agirait du verset  5, ou 12 du psaume 44 (ce qui ne se vérifie pas), sous la forme   Veni electa mea, et ponam te in thronum meum, qui a concupivit rex speciem tuam, "Venez, mon élue, et je vous établirai sur mon trône, car le roi s'est épris de votre beauté". Certains y voient une citation du Cantique des Cantiques.  Ce verset appartient à la liturgie de la fête de l'Assomption le 15 août, Beatae Mariae Virginis Assumptio, mais aussi à celle du Commun des vierges. Elle appartient déjà à l'Antiphonaire de l'abbaye de Saint-Gall, datant du Xe siècle. Jacob Clemens non Papa (1510-1556) en fera un motet à 5 voix.

http://cantus.uwaterloo.ca/chant/286535

Ce verste accompagne souvent les représentations du Couronnement de la Vierge. 

A Rome, la mosaïque absidale de la basilique de Sainte-Marie in Translevere, qui date du XIIe siècle, fait asseoir Marie à la droite du Christ, et sur le même trône que son Fils, qui lui dit : VENI ELECTA MEA ET PONAM IN TE THRONVM MEVM.

https://www.tremblay-en-france.fr/lieux-remarquables/l-eglise-saint-medard/les-vitraux-775.html

L'inscription a été relevée par John Westlake en 1882, mais je ne la retrouve pas chez les autres auteurs décrivant les vitraux d'Évreux.

Elle est remarquable par la première lettre V qui résulte d'un savant découpage de verre bleu, pour que l'inscription ressemble à l'initiale peinte (alternativement en bleu et rouge) des manuscrits.

Elle est également remarquable par sa réglure, par ses rehauts de jaune d'argent, par sa ponctuation à trois points verticaux, par ses tildes et lettres conjointes ... et par ses erreurs de graphie (electe pour electa, etc..). 

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les anges thuriféraires.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Je remarque, dans le coin supérieur droit des panneaux de ces deux anges, pour figurer des nuées, l'emploi d'un verre vert strié de rouge (ou l'inverse) dont la technique m'intrigue.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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À la réflexion, il se retrouvait aussi, en plus pâle, sur les nuées des anges de la première lancette :

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'ange joueur de la viole à archet.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La quatrième lancette (1390-1400) : la reine Blanche de Navarre.

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Sous un dais dont l'arcature trilobée soutient une tenture verte, une reine est agenouillée, mains jointes, tournée vers la droite devant son prie-dieu ; le sol est carrelé en jaune et noir.

Il s'agit de Blanche de Navarre, troisième fille du comte d'Évreux et de Jeanne II de Navarre .  Reine de France, elle devint  veuve de Philippe VI de 1350 à 1396 et fut la principale donatrice des Verrières royales d'Évreux :

 

"Blanche de Navarre, surnommée Belle Sagesse, devint reine de France en 1350 lorsqu’elle épousa Philippe VI de Valois ; celui-ci mourut à peine quelques mois plus tard, la laissant enceinte d’une fille. Blanche, quant à elle, allait vivre encore un demi-siècle, quittant ce monde en 1398 à l’âge avancé de 67 ans – veuve riche et respectée, ayant derrière elle, aux dires de la Chronique de Charles VI, une vie passée dans la chasteté, protégeant veuves, orphelines et pauvres, à tel point que son hôtel tenait plus d’un « cloître de religieux que d’un palais de reine » .  Son nom ne se laisse rattacher à aucun de ces nombreux manuscrits enluminés créés pour des femmes de la haute noblesse française tout au long du XIVe siècle, comme, et pour ne mentionner que ceux-là, les célèbres Heures enluminées par Jean Pucelle pour sa tante Jeanne d’Évreux ou le tout aussi magnifique livre d’heures exécuté pour sa mère Jeanne II de Navarre (Paris, Bibl. Nat. de France, nouv. acq. Lat. 3145. )

Fille de Philippe III d’Évreux et de Jeanne II de Navarre, Blanche descendait du côté maternel de la branche aînée issue de Louis IX, Philippe le Bel étant son arrière-grand-père. Sa mère avait du reste été celle qui s’était vue écartée de la succession à la couronne lors de la mort de son père, Louis X le Hutin, et avait été remplacée, en vertu de la règle qui plus tard devait prendre le nom de loi salique, par son oncle, Philippe V le Long. Par ailleurs, Jeanne avait aussi été contrainte de céder la Champagne et la Brie en échange de la reconnaissance de son droit à régner sur la Navarre et de quelques seigneuries en Normandie, territoires qu’il était beaucoup moins gênant pour le domaine royal de perdre. Ces deux décisions furent la source nourrissant l’opposition acharnée du frère de Blanche, Charles II de Navarre, à Jean le Bon et à Charles V, opposition souvent armée, qui plusieurs fois mena la France au bord de la guerre civile. Rappelons que Charles est passé à l’histoire, depuis le XVIe siècle, avec le surnom de Mauvais, tout en ajoutant que ce n’est pas sans justice qu’il estimait que le trône de France aurait dû lui échoir plutôt qu’à ses cousins de la branche cadette des Valois ."

Brigitte Buettner, « Le système des objets dans le testament de Blanche de Navarre », Clio. Femmes, Genre, Histoire [Online], 19 | 2004, Online since 27 November 2006, connection on 13 November 2019. URL : http://journals.openedition.org/clio/644 ; DOI : 10.4000/clio.644

"Il faut penser que tous ces « vitraux royaux », ceux qui sont perdus et ceux qui subsistent, ont été offerts par la grande bienfaitrice de la cathédrale, Blanche de Navarre, sœur de Charles le Mauvais, femme du roi de France Philippe VI. Le « roi de France » de la baie 125 doit être Philippe VI ; ce vitrail commémoratif s'accompagnait sans doute d'une verrière de Blanche de Navarre elle-même, dont des fragments subsistent dans la fenêtre 124 du chœur (Mais, contrairement à ce que l'on en a dit, l'effigie de la reine de la fenêtre 124 n'a jamais appartenu à la série qui nous intéresse : elle est beaucoup plus petite et vient d'une fenêtre basse. Par contre, le blason sous cette effigie, qui est celui de Blanche de Navarre, vient d'une fenêtre supérieure de la nef et devait appartenir aux « verrières royales )." Grodecki 1968.

 

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On constate la présence de la tenture de chœur damassée à feuilles "de laminaires" ; les fonds d'abord unis au début du XIVe siècle ont été ornés de rinceaux depuis la baie 23 de 1327, mais de manière homogène avant de voir apparaître  et  cet artifice d'une tenture suspendue dans la niche qui devient une petite chapelle dont la profondeur est soulignée par les lignes hexagonales du sol carrelé (mais dont l'alignement marque pas beaucoup la perspective).

La reine porte le surcot ouvert blanc (car il était d'hermine), au dessus d'une robe (de velours?) rouge. Son statut de veuve royale est signalé par la guimpe et le voile sous la couronne ; et son visage semble recouvert d'un voile transparent. Le double lacet de sa poitrine sort d'une rosette de perles et passe devant une rangée de boutons.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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L'écu reprend les armes de la reine : parti de France d'Évreux , soit parti, en 1 de France, qui est d'azur aux trois fleurs de lys d'or et en 2 coupé de Navarre, qui est de gueules aux chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au nature et d'Évreux qui est d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bande componée d'argent et de gueules.

Néanmoins, car il y a un "mais", l'émeraude a été omise dans les armes de Navarre, et d'autre part, il reste à expliquer ce réseau de losanges sur les armes de France.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Armorial_des_Cap%C3%A9tiens#/media/Fichier:COA_french_queen_Blanche_de_Navarre.svg

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN ET LES TÊTES DE LANCETTES.

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Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 208 (vers 1325-1330 et 1390-1400) du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item

complété par de Burey :

https://books.google.fr/books?id=8XthAAAAcAAJ&pg=PA69&dq=%22Geoffroy++du+Plessis%22+%C3%A9vreux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwieyITEp9XlAhVPTBoKHSozCGkQ6AEIaDAH#v=onepage&q=%22Geoffroy%20%20du%20Plessis%22%20%C3%A9vreux&f=false

 

— BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.

BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.

https://artifexinopere.com/?p=17412

BUREY (comte de), 1897, Le chœur de la cathédrale d'Évreux depuis sa restauration

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5475209v.texteImage

— DEUFFIC (Jean-Luc), 2011,  « Les livres manuscrits de la reine Blanche de Navarre († 1398) » , billet de blogue, sur Le Manuscrit médiéval / The Medieval Manuscript, Pecia : Le Livre et l'écrit, 14 septembre 2011.

http://blog.pecia.fr/post/2011/09/15/Les-livres-manuscrits-de-Blanche-de-Navare

— FOSSEY Jules  1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

https://books.google.fr/books?id=1UueDwAAQBAJ&pg=PA187&lpg=PA187&dq=Un+vitrail+parisien+%C3%A0+Chartres+:+la+grisaille+du+chanoine+Thierry&source=bl&ots=QuRvF1dUau&sig=ACfU3U3lahBykWbfmmvTi-mDVBZ952XdSg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiFwYn_nuLlAhWPy4UKHRToAEEQ6AEwBXoECAkQAQ#v=snippet&q=%C3%A9vreux&f=false

 — GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.

  http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_3_1042_t1_0286_0000_3

 

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf

— GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228;

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1957_num_115_3_4022_t1_0226_0000_4

 

— HEATON (Noël ), 1947-1948,, « The origin and Use of Silver Stain », dans Journal of the British Society of Master Glass-Painters, X/1, , pages 9-16

— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER  (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.

https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3

— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental  Année 1953  111-4  pp. 317-358

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_4_3745

 

— LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252

 

— LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage

— LEBEURIER (P-F.), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31

 

— "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"

 https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70, 

Fol. 13.  4167. — Vitrail exécuté dans le XV* siècle sur lequel est représenté un chevalier portant un haubert d'or [sic]. Armes : de gueules à deux fasces d'or au lambel à trois pendants d'azur chargé de neuf besants d'argent. Tiré de la cathédrale d'Ëvreux. Aquarelle. — [Portrait de Guillaume d'Harcourt, sieur de Ia Saussaie, queux de France, f 1337.]

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).

https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain

— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les revolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.

https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1994, The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325

https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1985, Gothic glaziers : monks, jews, taxpayers, bretons, women, Journal of Glass Studies

Vol. 27 (1985), pp. 72-92

— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental  Année 2000  158-2  pp. 89-107

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371

— LAUTIER (Claudine), 2004, Un vitrail parisien à Chartres : la grisaille du chanoine Thierry. Glas, Malerei, Forschung, Internationalen Studien zu Ehren von Rüdiger Becksmann, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, Berlin, p. 143-150, 2004. 

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

— MUNIER Claudine, À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance, catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1990  148-4  pp. 462-464

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3

— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie  Année 1992  42-3  pp. 239-257

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927

 

 : À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, il semble que les verreries de verre plat soufflés en cive se sont développées en Normandie, pour devenir prédominantes à la fin du XIVe et au XVe siècle.

VAIVRE (Jean-Bernard de), 1973, Les armoiries de Pierre de Mortain , Bulletin Monumental  Année 1973  131-1  pp. 29-40

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1973_num_131_1_5204

WHATLING (Stuart), 2010, Narrative art in northern Europe, c. 1140-1330 : a narratological re-appraisal.

http://www.medievalart.org.uk/PhD/Contents.html

http://www.medievalart.org.uk/

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INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.

a) Jean Pucelle :

Les  Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349) 

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733

— Les Heures de Jeanne de Navarre enluminées par Jean Pucelle, Jean Le Noir et Jean Mahiet entre 1330 et 1340..

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025448r

— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h

— Bible de Robert de Billying BnF  latin 11935   Décoration achevée en 1327.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447 

 — Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299 

Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c

— Influence : Heures à l'usage d'Amiens

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659

— BLUM (Rudolf ), 1949, Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècle  Scriptorium  Année 1949  3-2  pp. 211-217

https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230

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Note. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328  par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328,  elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.

Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Évreux
11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 23:00

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Cet article est le septième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis. Le sixième nous faisait accéder aux 15 fenêtres les plus hautes du chœur, pour examiner la baie la plus ancienne de cet ensemble, la baie 211 datée vers 1325-1327. De la même campagne relève la baie 207 offerte par le chanoine Raoul de Ferrières qui est présentée ici. .  Viendront ensuite, dans les travées droite, la baie 208,  puis, dans une deuxième campagne,  les baies du rond-point 200 à 202 :  la Vierge est représentée dans chacune d'entre elles.

Les fenêtres supérieures du chœur sont numérotées de 200 à 214, (les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.

Ces fenêtres hautes  du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent, et elles furent réalisées en plusieurs campagnes.

Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.

 

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Voir :

 

 

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Voir aussi :

.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :

— Sur les fonds damassés :

.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.

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Succession des vitraux dans le haut chœur, d'après Gatouillat 2001.

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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VII. La baie 207 (1325-1329) offerte par le chanoine  Raoul de Ferrières.

 

 Vue générale des travées droites du chœur, coté nord. Baies 211, 209, 207, 205.

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Les baies hautes du chœur, coté nord. Photographie lavieb-aile.

Les baies hautes du chœur, coté nord. Photographie lavieb-aile.

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La baie 207 entre la baie 209 à gauche et la baie 205 à droite.

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Les baies hautes du chœur, coté nord. Photographie lavieb-aile.

Les baies hautes du chœur, coté nord. Photographie lavieb-aile.

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La baie 207.

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Comme ses voisines, la baie 207 est large de 3,60 m et haute de 6,50 m, elle comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 1 pentalobe, 2 trilobes et 9 écoinçons. 

Elle a été recomposée dans sa forme actuelle en 1955, alors qu'elle était autrefois complétée, jusqu'à la dépose en 1939, par les figures de saint Pierre et de Pierre de Mortain actuellement remontés en baie 209. Lebeurier les a décrit ainsi en 1868 : "La verrière de la fenêtre 42 contient quatre formes : 1° un saint pontife portant la tiare; 2° un chanoine à genoux offrant un vitrail à la Sainte Vierge ; au-dessous l'inscription : M.Raul de Ferrieres; 3* La Sainte Vierge debout tenant l'enfant Jésus; 4° Charles-le-Mauvais, roi de Navarre et comte d'Evreux, qui a été déplacé de la nef, comme nous l'avons déjà dit. Le roi est à genoux, les mains jointes, l'épée au côté ; sa cotte d'armes est rehaussée de ses armoiries : écartelé de Navarre et d'Evreux. "

La disposition générale quitte la disposition "en litre" des verrières précédentes pour placer les panneaux colorés et figurés dans un encadrement de verrerie claire losangiques à fermaillets circulaires bicolores et fleurettes au jaune d'argent .

Les couleurs des panneaux centraux sont celles du trio traditionnel  bleu, rouge, et jaune (avec deux petites pièces vertes), mais l'innovation est de figurer les deux personnages dans un verre blanc peint à la grisaille et au jaune d'argent, à l'exception notable du  manteau jaune de la Vierge, de son nimbe et  de celui de l'Enfant, en verre teintés dans la masse.

La vitrerie géométrique  festonnée est décorée de fleurettes répétitives à 5 pétales jaunes et 5 blancs. Les fermaillets bicolores sont centrés par une petite fleur. 

Les bordures (qui s'interrompent le long des panneaux colorés) alternent des verres bleus ou rouges avec des entrelacs à fleurs jaunes.

Les dais sont semblables à la baie 205 (et bien moins riches que la baie 23) ; ils sont centrés par une flèche (ornée de feuillages) entourée de quatre pinacles à crochets reliés par des contreforts. Le rehaut de jaune d'argent souligne surtout les crochets. En dessous, au dessus du chanoine, et pour compenser sa dimension plus faible, une arcature trilobée s'orne de feuillages et couvre, en gigogne, les gables et la flèche d'une arcade bilobée.

Les fonds des panneaux figurés, rouge ou bleu sont unis, sans le moindre damas, comme sur les verrières du début du siècle.

Les deux personnages sont posés sur une corniche, sans sol carrelé et sans perspective.

C'est, pour Grodecki 1968, "un pur chef-d'œuvre" . Selon Gatouillat 2019, "Devant les arrière-plans architecturaux colorés, les deux personnages, représentés sur du verre blanc associé à deux couches de jaune, imitent de grandes statues en pierre dorée. Les grandses pièces de verre, encore décelables malgré les nombreux plombs de casse, contribuent à la souplesse des formes et à leur monumentalité, rehaussées par des peintures d'une grande finesse. (Against the colored architectural backgrounds, the two figures, depicted on white glass combined with two layers of yellow, imitate large gilded stone statues. The large pieces of glass, still detectable despite the many mending leads, contribute to the suppleness of the forms and theirs monumentality, enhanced bu painting of great delicacy.)

 

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Le jaune d'argent (d'après Lautier 2000).

 

 

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L'apparition du jaune d'argent, qui permet de teinter localement le verre sans coupes ni mise en plombs supplémentaires, est alors toute récente, à Paris un peu avant 1300, dans le milieu   passionné pour la préciosité et le raffinement, des enlumineurs et orfèvres : bien que tous les vitraux parisiens de cette époque aient disparus,  les exemples conservés sont datés de 1313 au Mesnil-Villeman (Manche), entre 1307 et 1312 dans la nef de la cathédrale d'York, vers 1310 dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Rouen, après 1318 au déambulatoire de  l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen,  vers 1320-1324 sur le panneau provenant de la chapelle Saint-Louis de la nef de l'abbatiale de Saint-Denis, en 1328 sur la baie 36 de Chartres, avant 1336 sur les vitraux de Dives-sur-Mer,  en 1328-1329 dans la chapelle de Navarre de Mantes  ... et dans la cathédrale d'Évreux en baie 23 entre 1325 et 1330. 

Dés ces premiers exemples (Mesnil-Villeman, cathédrale de Rouen), le jaune d'argent a été utilisé à la fois sur verre blanc (tapis ornemental, architectures, têtes, vêtements) et sur verre bleu, tant sur les verreries décoratives que sur les panneaux colorés. Il est posé tantôt sur la face interne (architectures), comme cela deviendra la règle, et tantôt sur la face externe (cheveux, vêtements).

Le jaune d'argent est une teinture obtenue par la cémentation des ions d'argent qui pénètrent dans la couche superficielle du verre, tandis que les ions de potassium ou de sodium qu'il contient en sortent. Les ions d'argent provoquent une coloration jaune qui peut varier du jaune pâle à l'orangé foncé, tout en laissant sa transparence au verre. Il est ainsi possible d'obtenir des détails colorés sur une seule et même pièce de verre, comme blondir la chevelure d'une tête peinte sur verre blanc, ourler de vert un vêtement bleu ou nuancer d'or un rinceau ornemental. La coloration du verre par le jaune d'argent commence à apparaître autour de 540°. Le plus souvent, le jaune d'argent est cuit en même temps que la grisaille, c'est-à-dire autour de 620°, mais la cuisson du jaune d'argent peut être poussée jusqu'à 660°.

Pour  Jean Lafond et de Meredith P. Lillich, reprenant les travaux de Heaton en 1947,  le jaune d'argent était fabriqué à l'aide de chlorure ou de sulfure d'argent selon une recette utilisée par les Fatimides égyptiens au XIIe siècle, et  qui serait arrivée en France au XIIIe siècle grâce à un manuscrit ayant appartenu au roi de Castille Alphonse X le Sage, le Lapidario.  Le minerai employé serait la pyrargyrite, qui contient des sulfures d'argent et d'antimoine.

Claudine Lautier a suggéré, et a vérifié par des expériences, que le jaune pouvait  être mis en œuvre plus simplement par application de  limaille d'argent broyée mélangée à de l'œuf et le latex du figuier  (et donc utilisée a tempera), comme le décrit Antoine de Pise, peintre verrier toscan de la fin du XIVe siècle .

 

--Voir à Chartres, la création en 1328 d'un soubassement entièrement en grisaille et jaune d'argent, en bas de la baie 36 de la Vie de saint Apollinaire : celui du chanoine Guillaume Thierry. Cf Lautier 2004.

http://www.medievalart.org.uk/Chartres/036_pages/Chartres_Bay036_Panel05.htm

 

--Voir aussi l'Annonciation de Chartres (2ème quart XIVe siècle)

http://www.lavieb-aile.com/article-vitrail-de-l-annonciation-de-la-cathedrale-de-chartres-123049018.html

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La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Les panneaux colorés centraux  des deuxième et troisième lancettes. Raoul de Ferrières agenouillé devant la Vierge.

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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VII. La baie 207 (1325-1329) offerte par le chanoine  Raoul de Ferrières.

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Le donateur : Raoul de Ferrières offrant la maquette de la baie à la Vierge.

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autre photo :

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Baie_207_Raoul_de_Ferri%C3%A8res_(Notre-Dame,_%C3%89vreux).JPG

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Le donateur, tonsuré, vêtu d'une sorte de mosette couvrant ses épaules et d'un habit aux manches larges sur une robe ajustée (dont le rose pourpre n'apparaît qu'aux poignets et sur le sol), est agenouillé, visage de 3/4 regardant la Vierge.

Il est principalement rendu en verre blanc, le jaune d'argent ne rehaussant que les boucles de sa tonsure.

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L'inscription indique : 

M : RAAUL DE

FERIERES

 

Il était chanoine d'Évreux depuis 1313. Était-il apparenté à Jean Ier de Ferrières, qui avait épousé en 1290 Alix d'Harcourt, dame de Bourtheroulde ?

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La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La troisième lancette : la Vierge debout allaitant son Fils.

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Elle est nimbée de rouge, couronnée, et vêtue d'un manteau doré. Elle incline la tête vers son Fils, qu'elle tient sur le bras droit dans un linge blanc à filet d'or (jaune d'argent). L'Enfant tête le sein qu'il entoure de ses mains.

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La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Le motif de la Vierge allaitant son Fils est rare au XIVe siècle.

Le site Enluminures réunissant les peintures des manuscrits des bibliothèques municipales françaises comporte dans son index un item "Vierge à l'Enfant allaitant", qui propose 15 réponses.  Deux d'entre elles sont antérieures à notre verrière. La plus ancienne, de la fin du XIIe siècle, Tours ms 0352 folio 080 est une initiale C ornée du livre 3 de la Théologie systématique de Pierre le Lombard. La Vierge est voilée, nimbée mais non couronnée, elle est assise et son enfant emmaillotée est sur ses genoux.

Le second exemple , Le Mans ms 0691 folio 015, le Juratoire de la chapelle royale de Maulny, représente Louis II d'Anjou agenouillé au pied de la Vierge debout, nimbée, couronnée et voilée, portant son enfant sur le bras droit. Voilà donc une peinture très proche par son sujet (un donateur) et son dessin des panneaux de la baie 207. Mais la datation du XIVe siècle des enluminures du manuscrit ne correspond qu'aux 2 premières miniatures, et celle-ci est datée du début du XVe . Louis II d'Anjou, né en 1377,  époux de Yolande d'Aragon, est décédé en 1417.

En conclusion, aucune des réponses du site Enluminures ne peut être intéressante pour des liens d'iconographie de cette verrière. 

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Louis II d'Anjou au pied de la Vierge allaitant son Fils. Le Mans BM ms 0691.

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L'autre source d'information est le site Mandragore des collections de la BnF. La recherche thématique propose 480 images de Vierge à l'enfant", mais il faut rechercher parmi ces images les "Vierges allaitant"  et sélectionner celles antérieures au milieu du XIVe siècle : j'ai peut-être laissé passer quelques manuscrits, mais je retiens :

  •  latin 11767 f 12, 12e, entre 1102 et 1123, regula s. benedicti corbie,
  •  Français 9220 folio 3v Verger de soulas 13e
  • Latin 3023 f 197v Petrus lombardii, sententiarium libri iv italie, Bologne, 3e quart 13e
  • Latin 10438 f 203 breviarium ad usum fratrum praedicatorum vers 1323-1326, Jean Pucelle
  • Français 13342 folio 45v Traité sur la messe 1er quart XIVe,  dialogue du père et du fils , angleterre, edmond rich (s.), speculum ecclesiae (trad. Anonyme) , 1er quart XIVe
  • [Français 162 Bible historiale Paris, milieu ou 3e quart XIVe]

[Et pour mention, quelques manuscrits du XVIe :

latin 10532 f.324 heures de frédéric d'aragon 1501 jean bourdichon

 NAL 302 foli 83v heures d'antoine le bon 1533

NAL 392 f 47 horae ad usum rotomagensem heures ango Rouen vers 1515]

Parmi ces manuscrits, l'un retient l'attention, c'est le Bréviaire de Belleville Latin 10438 de Jean Pucelle, puisque tous les auteurs récents ont souligné que cet artiste a exercé une influence certaine sur les maîtres-verriers de Rouen et d'Évreux. Mais cette influence reste générale, sans que ces auteurs ne puissent fournir une enluminure ayant clairement servi de modèles aux vitraux.

C'est dire l'intérêt de cette enluminure du folio 203 du 1er volume (volume d'hiver) du Bréviaire. Il introduit  le Sermon sur l'Annonciation de saint Augustin De annunciatione dominica, lectio prima, du premier samedi après l'octave de l'épiphanie. Castissimum beate Marie virginis uterum clausum, ventris cubiculum signatum pudoris cenaculum merito plenissime collaudarem, si messem meterem quam non seminavi.

Devant un groupe de trois personnes, une femme mains jointes est agenouillée devant la Vierge assise, nimbée, couronnée, tournée vers la gauche et présentant son sein gauche à l'enfant qui s'en détourne.

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Jean Pucelle, Bréviaire de Belleville I folio 203r. BnF Gallica.

 

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En cherchant bien, je trouve aussi, dans les Heures de Jeanne de Navarre, enluminées un peu plus tard (1330-1340) par Jean Pucelle, Jean Le Noir et Jean Mahiet, les deux miniatures suivantes :

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Horae Johannae reginae Navarrae

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BnF Gallica Horae Johannae Navarrae

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BnF Gallica Horae Johannae Navarrae

 

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La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Le tympan.

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Dans l'oculus, une tête de la Vierge, couronnée, est entourée de motifs architecturaux formant redents. Les lobes du pentalobe et du trilobe reçoivent des rinceaux de feuillages enroulés (très restaurés).

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La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 207 (vers 1325-1330) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Le triforium : baie 107. Les armes d'Évreux et de France (3ème quart XVe).

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La baie 107 (3ème quart XVe siècle) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

La baie 107 (3ème quart XVe siècle) de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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UN AUTRE VITRAIL OFFERT PAR RAOUL DE FERRIÈRES VERS 1315.

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Parmi les vitraux déplacés, F. Gatouillat décrit deux panneaux rectangulaire de 0,70 m sur 0,63 m qui sont les premiers éléments d'une donation du chanoine Raoul de Ferrières, provenant d'une des chapelles du déambulatoire et datés vers 1315-1320. Dans un encadrement architectural, le donateur agenouillé sur un coussin rouge  est identifié par l'inscription placée à la base de la composition. Le jaune d'argent est employé sur la chevelure et le col.  À la différence de la baie 207, sa tête est recouverte d'un capuchon, l'aumusse.

Inscription en haute et étroites lettres gothiques : MISSIRE :   DE FERIERES : CHANOINE : DE : CEANS : DONNA CESTE VERRIERE .

Entre le milieu du XIXe siècle et 1939, ces panneaux occupaient la première lancette de la baie 211, que Lebeurier décrivait ainsi  :La verrière de la fenêtre 44 contient: 1° «un chanoine à genoux et au-dessous l'inscription: messire raoul de ferieres chanoine de céans donna ceste verrière; 2° la Vierge portant l'enfant Jésus; 3- une grisaille ; 4° S. Denis portant sa tète mitrée et revêtu d'une chasuble d'azur semée de fleurs de lys d'or.

 

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Raoul de Ferrières en donateur, vers 1315. Photographié dans Gatouillat 2001 planche XI . Voir aussi Gatouillat 2019 figure 23:2 Droits réservés.

 

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Raoul de Ferrières en donateur, vers 1315. Photographié dans Gatouillat 2001 planche XI .

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SOURCES ET LIENS.

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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item

complété par de Burey :

https://books.google.fr/books?id=8XthAAAAcAAJ&pg=PA69&dq=%22Geoffroy++du+Plessis%22+%C3%A9vreux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwieyITEp9XlAhVPTBoKHSozCGkQ6AEIaDAH#v=onepage&q=%22Geoffroy%20%20du%20Plessis%22%20%C3%A9vreux&f=false

 

— BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.

BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.

https://artifexinopere.com/?p=17412

— BUREY (comte de), 1897, Le chœur de la cathédrale d'Évreux depuis sa restauration

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5475209v.texteImage

— FOSSEY Jules  1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

https://books.google.fr/books?id=1UueDwAAQBAJ&pg=PA187&lpg=PA187&dq=Un+vitrail+parisien+%C3%A0+Chartres+:+la+grisaille+du+chanoine+Thierry&source=bl&ots=QuRvF1dUau&sig=ACfU3U3lahBykWbfmmvTi-mDVBZ952XdSg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiFwYn_nuLlAhWPy4UKHRToAEEQ6AEwBXoECAkQAQ#v=snippet&q=%C3%A9vreux&f=false

 — GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.

  http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_3_1042_t1_0286_0000_3

 

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf

— GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1957_num_115_3_4022_t1_0226_0000_4

 

— HEATON (Noël ), 1947-1948,, « The origin and Use of Silver Stain », dans Journal of the British Society of Master Glass-Painters, X/1, , pages 9-16

— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER  (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.

https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3

— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental  Année 1953  111-4  pp. 317-358

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_4_3745

 

— LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252

 

— LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage

— LEBEURIER (P-F.), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31

 

"Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"

 https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70, 

Fol. 13.  4167. — Vitrail exécuté dans le XV* siècle sur lequel est représenté un chevalier portant un haubert d'or [sic]. Armes : de gueules à deux fasces d'or au lambel à trois pendants d'azur chargé de neuf besants d'argent. Tiré de la cathédrale d'Ëvreux. Aquarelle. — [Portrait de Guillaume d'Harcourt, sieur de Ia Saussaie, queux de France, f 1337.]

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).

https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain

— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les revolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.

https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1994, The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325

https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1985, Gothic glaziers : monks, jews, taxpayers, bretons, women, Journal of Glass Studies

Vol. 27 (1985), pp. 72-92

— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental  Année 2000  158-2  pp. 89-107

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371

— LAUTIER (Claudine), 2004, Un vitrail parisien à Chartres : la grisaille du chanoine Thierry. Glas, Malerei, Forschung, Internationalen Studien zu Ehren von Rüdiger Becksmann, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, Berlin, p. 143-150, 2004. 

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

— MUNIER Claudine, À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance, catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1990  148-4  pp. 462-464

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3

— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie  Année 1992  42-3  pp. 239-257

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927

 

 : À la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, il semble que les verreries de verre plat soufflés en cive se sont développées en Normandie, pour devenir prédominantes à la fin du XIVe et au XVe siècle.

— WHATLING (Stuart), 2010, Narrative art in northern Europe, c. 1140-1330 : a narratological re-appraisal.

http://www.medievalart.org.uk/PhD/Contents.html

http://www.medievalart.org.uk/

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INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.

a) Jean Pucelle :

Les  Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349) 

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733

— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h

— Bible de Robert de Billying BnF  latin 11935   Décoration achevée en 1327.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447 

 

— Les Heures de Jeanne de Navarre enluminées par Jean Pucelle, Jean Le Noir et Jean Mahiet entre 1330 et 1340..

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10025448r

 — Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299 

Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c

— Influence : Heures à l'usage d'Amiens

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659

— BLUM (Rudolf ), 1949, Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècle  Scriptorium  Année 1949  3-2  pp. 211-217

https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230

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Note. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328  par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328,  elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.

Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)

La Vierge de Jeanne d'Évreux (69 cm de haut)  est une œuvre anonyme réalisée à une date située entre 1324 (date où Jeanne devient reine) et 1339 (date du don inscrite sur le socle), conservée et exposée au musée du Louvre, dans les salles du Trésor de Saint-Denis du département des Objets d'art. Jeanne d'Évreux, reine de France de 1324 à 1328, en a fait don à l'abbaye de Saint-Denis en 1339. Sur un socle soutenu dans les angles par des figurines de lion, Marie tient l'Enfant Jésus. Dans sa main droite, elle tient une fleur de lys, reliquaire qui contenait à l'origine les reliques du lait, des vêtements et des cheveux de la Vierge, tandis que l'Enfant pose sa main sur sa joue.

Sur le socle, des petits piliers ornés des figures de prophètes séparent des plaques d'émaux qui retracent les événements de la vie du Christ sur terre.

Ces influences, qui s'exercent à partir de 1325, incitent à séparer les vitraux d'Évreux du XIVe postérieurs à cette date, de ceux qui lui sont antérieurs.

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux Évreux
10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 21:09

Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VI. La baie 211 (1325-1327) offerte par Guillaume d'Harcourt.

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Cet article est le sixième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" et celle des fonds ornés : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis. 

Avec la baie 211, nous grimpons dans les hauteurs des fenêtres supérieures du chœur (numérotées de 200 à 214, les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.

Ces fenêtres hautes  du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent, et elles furent réalisées en plusieurs campagnes. La plus ancienne est cette baie 211, offerte vers 1325-1327 par Guillaume d'Harcourt qui y est représenté agenouillé devant la Vierge et sainte Catherine.  Viendront ensuite les baies 207  offerte par le chanoine Raoul de Ferrière (1325-1330), la baie  208,  puis les baies du rond-point 200 à 202 :  la Vierge est représentée dans chacune d'entre elles.

Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.

 

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Voir :

 

 

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Voir aussi :

.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :

— Sur les fonds damassés :

.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.

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 Cette baie étant très haute, elle est peu accessible à l'appareil photo du touriste, qui a fait ici ce qu'il a pu et supplie le lecteur de lui accorder son indulgence.

Large de 3,60 m et haute de 6,50 m, elle comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 1 pentalobe, 2 trilobes et 9 écoinçons. 

La disposition générale s'inspire de celle, dite en litre, des verrières précédentes, mais ici la verrerie claire losangiques à fermaillets bicolores et fleurettes au jaune d'argent se réserve la moitié haute et laisse toute la moitié basse aux panneaux colorés.

Les couleurs sont le bleu, le rouge, le jaune et parfois le vert du XIIIe siècle, et nous ne trouverons pas ici les teintes plus atténuées et délicates remarquées dans la baie 23 (et pas d'avantage le verre bleu rehaussé de jaune d'argent). De même, les dais sont plus timides, et désertées des statuettes de la baie 23.

Pourtant, une nouveauté doit être signalée, le verre bleu gravé du lambel des armoiries du tympan.

Les bordures des lancettes alternent les carreaux rouges et les fleurs d'or (qui sont, par coïncidence, les couleurs du donateur), où le bleu et l'or, ou le vert et l'or.

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Les deux saints personnages sont placés dans des niches surmontés de haut dais à clochetons et pinacles. Les deux donateurs occupent des niches moins élevées. Tous se détachent sur des fonds bleus, rouge ou vert à ornementation feuillagée.

Le donateur est Guillaume d'Harcourt, baron d'Elbeuf. Les donateurs des baies que nous avons étudiées chronologiquement au XIVe siècle dans le déambulatoire ont été le Comte d'Évreux Louis de France vers 1301-1310, puis le cardinal Nicolas de Layde, puis les évêques Mathieu des Essarts et Geoffroy du Plessis. Dans les hautes baies du chœur, nous allons trouvé le chanoine Raoul de Ferrière, puis Blanche de Navarre épouse de Philippe VI, puis les évêques d'Évreux Jean du Prat et Geoffroy Faë, puis le chanoine Renault de Moulins. La présence de ce baron parmi ces clercs ou ces membres de la famille royale interroge. 

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La verrière occupait la baie 209,  mais en 1956 elle a été transférée à cet emplacement, sans modification sauf l'inversion entre la Vierge et sainte Catherine. 

Elle avait été restaurée par Steinheil et Leprévost vers 1890.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Situation du coté nord du chœur, entre la baie 213 (vers 1450) et la baie 209 (vers 1390-1400).

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Baies 213, 211, et 209 de gauche à droite. Photo lavieb-aile.

Baies 213, 211, et 209 de gauche à droite. Photo lavieb-aile.

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Les lancettes de gauche :  Blanche d'Avaugour agenouillée devant la Vierge.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La première lancette (lancette de gauche) : la donatrice Blanche d'Avaugour.

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Blanche d'Avaugour,  fille de Henri III d'Avaugour  et de Marie de Brienne, dite de Beaumont, Dame de Margon près de Nogent-le-Rotrou, épousa avant mars 1312 Guillaume d'Harcourt, qui figure dans la dernière lancette.

Elle porte les armoiries des d'Harcourt (de gueules à deux fasces d'or). La partie haute de sa robe   blanche au niveau pectoral et bleu au niveau des manches, doit rappeler le lambel qui affecte ses armoiries, d'azur à trois pendants, chargés chacun de trois besant d'argent, puisqu'une série de cinq boutons blancs rappelle un peu ces besants.

Sa tête coiffée d'un bonnet et ornée de boucles est couverte d'un voile, qui pourrait signifier son veuvage.

Sur le panneau inférieur sont les armes d'Avaugour (d'argent au chef de gueules) dans un polylobe à fond damassé bleu détouré sur le fond de vitrerie ornementale. Curieusement, les deux champs des armoiries, (rouge et jaune) sont ornés d'un décor de feuilles en grisaille.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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La Vierge à l'Enfant.

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Elle est nimbée et couronnée (comme toutes ces Vierges des vitraux d'Évreux) et présente une fleur blanche à cœur jaune à son Fils. Celui-ci, qui détourne la tête, tient également un objet que je ne peux identifier.

Le manteau de Marie est bleu, sa robe est jaune.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Troisième lancette : sainte Catherine.

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Par sa couronne, Catherine d'Alexandrie, très vénérée par les femmes nobles (et incontournable dans leurs Livres d'Heures) répond à la Vierge. Elle tient la roue armée de lames du supplice dont elle triompha, et l'épée de sa décollation ultime.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Quatrième lancette : Guillaume d'Harcourt.

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Guillaume d'Harcourt († août 1327), baron d'Elbeuf et de la Saussaye, conseiller du roi, grand maître d'hôtel et grand-queux de France, fut le fondateur de la collégiale de La Saussaye..

 

"Une des plus grandes seigneuries et dynasties féodales de Normandie, la maison de Harcourt, nommée plus tard la maison d'Harcourt, est issue d'un lignage aristocratique d'origine scandinave, compagnons de Rollon.

Bernard le Danois s'installe en Normandie avec ses compatriotes vikings vers 900. Il est compagnon de Rollon.

Rollon nomme Bernard le Danois Gouverneur et régent du duché de Normandie vers 911. Il lui attribue la seigneurie d'Harcourt, près de Brionne, et le comté de Pont-Audemer. Bernard le Danois sera Vicomte de Pont-Audemer, Comte de Rouen, Seigneur d'Harcourt. Il meurt en 955.

Torf, son fils, devient Seigneur d'Harcourt. Et ainsi de suite de père en fils, ou de frère en frère, les Seigneurs d'Harcourt traversent le temps.

La baronnie d'Harcourt fut érigée en comté d'Harcourt, conjointement avec les seigneuries de Lillebonne, Troispierres, La Saussaye et Elbeuf, par lettres de Philippe VI en mars 1338.

Outre de grands barons, la première maison d'Harcourt compte parmi ses cadets de grandes personnalités politiques, intellectuelles et ecclésiastiques."

Guillaume d'Harcourt, mort en 1327, fils de Jean Ier d'Harcourt et de Alix de Beaumont-en-Gâtinais, fille de Jean Ier de Beaumont-en-Gâtinais et d'Alix de Mauvoisin, fut Seigneur d'Elbeuf et de la La Saussaye, Conseiller du Roi, Grand maître d'hôtel et grand-queux de France. Il épousa en première noce Jeanne de Meulan, Baronne de Neufbourg, puis Isabeau de Léon et enfin Blanche Clémence d'Avaugour.

 

(*) Grand queux :  Le grand queux ou chef des cuisines était encore , au moyen âge un des principaux officiers de la maison du roi. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ier_d%27Harcourt

Il était le fils de Jean I d'Harcourt et de son épouse Alix de Beaumont. Jean I d'Harcourt avait accompagné le roi Louis IX de France à la septième croisade en 1248 puis participé encore, avec son fils Jean II d'Harcourt, à la 8e croisade en 12691 alors qu'il était âgé de plus de 70 ans. Le château d'Harcourt se situe sur le territoire de la commune d'Harcourt dans le Centre-Ouest du département de l'Eure, entre Brionne et Le Neubourg.

On notera ce lien fort de la famille avec saint Louis. En effet, Guillaume d'Harcourt met en avant, sur l'inscription qui le concerne, son titre de seigneur de La Saussaye, car il a fondé en cette localité de 1307 à 1317  la Collégiale Saint-Louis. De même, sa sœur Agnès d'Harcourt, abbesse de Longchamp de 1263 à 1279, est l'auteure d'une Vie d'Isabelle de France, sœur de Saint Louis.

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Parmi les frères de Guillaume d'Harcourt, trois furent des religieux  :

  • Robert d'Harcourt († 1315), baron de Saint-Sauveur, conseiller de Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel, cofondateur du collège d'Harcourt, ambassadeur à Rome en 1288, évêque de Coutances (1291)

  • Raoul d'Harcourt († 1307), chanoine de Paris (1305), conseiller de Philippe IV le Bel, aumônier de Charles de Valois, fondateur du collège d'Harcourt à Paris (actuel Lycée Saint-Louis)

  • Guy d'Harcourt évêque et comte de Lisieux (1303), fondateur du collège de Lisieux à Paris (1336)

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Le donateur est représenté, comme c'est la règle, en armure complète (y compris solerets et éperon, mais bien-sûr sans gants et heaume), avec une épée passée dans un fourreau très ouvragé suspendue à la ceinture. La cotte de maille est rehaussée de séries de cinq-points et de billettes au jaune d'argent.

Son buste est encadré à sa droite d'un carré vert, et à sa gauche d'un écu carré à ses armes, alors même que ses armoiries sont représentées sur son tabard : ces deux écus correspondent, comme l'a bien vu de Gaignières dans son relevé,  à deux boucliers d'épaule .

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Ce vitrail a été relevé en 1853 par Lasteyries  :

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Lasteyrie 1853 planche XXXV, droits réservés Gallica BnF

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Il avait relevé vers 1700 par de Gaignières : 

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Gallica BNF

 

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Le panneau inférieur reprend les armoiries de Guillaume d'Harcourt.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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Lasteyrie, 1853, planche XXXV, Gallica BnF

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L'inscription au dessus du donateur est rédigé dans la même textura quadrata que celles de la baie 23 de l'évêque Geoffroy du Plessis. 

Elle énonce :

MONSEIGNEUR :

GUILLAUME : D

HA RECOURT SEGN

EUR DE LA SAUCHL

IE : ET MADAME

BLANCHE 'AVAUGOUR

"Monseigneur Guillaume d'Harecourt segneur de la Sauchlie et madame Blanche Avaugour."

L'orthographe de La Saussaye (dans l'Eure, au sud d'Elbeuf ) varie : la Saucée, la Saulcée, la Chaussaye, parfois la Saucoye.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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LE TYMPAN.

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L'oculus du pentalobe contient, dans un polylobe redenté, l'écu armorié parti d'Harcourt et d'Avaugour, pouvant indiquer que la donation est postérieure à la mort du sénéchal (Gatouillat 2001). Les lobes de la rose et des trilobes inférieur contiennent des enroulements de feuillage cernés de filets perlés.

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Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

Baie 211 du chœur de la cathédrale d'Évreux. Photographie lavieb-aile.

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SOURCES ET LIENS.

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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item

complété par de Burey :

https://books.google.fr/books?id=8XthAAAAcAAJ&pg=PA69&dq=%22Geoffroy++du+Plessis%22+%C3%A9vreux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwieyITEp9XlAhVPTBoKHSozCGkQ6AEIaDAH#v=onepage&q=%22Geoffroy%20%20du%20Plessis%22%20%C3%A9vreux&f=false

 

BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.

BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;

— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.

— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.

https://artifexinopere.com/?p=17412

— FOSSEY Jules  1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...

— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385

 — GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.

GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.

  http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ) et  Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_3_1042_t1_0286_0000_3

 

GOSSE-KISCHINEWSKI  ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07

http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf

GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1957_num_115_3_4022_t1_0226_0000_4

 

 

— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER  (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.

https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3

— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental  Année 1953  111-4  pp. 317-358

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_4_3745

 

LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252

 

LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage

— LEBEURIER (P-F.), 1868,  Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868

https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31

"La verrière de la fenêtre 43 contient : 1°- une donatrice à genoux, les mains jointes et au-dessus ses armes : d'argent, au chef de gueules ; 2° une sainte Catherine tenant une roue dans la main droite et un glaive de la main gauche; 3° la Sainte Vierge portant l'enfant Jésus ; 4° un personnage à genoux, les mains jointes, l'épée au côté. Au-dessus son écusson : de gueules à deux fasces d'or, qui est d'Harcourt; brisé en chef d'un lambel d'azur à trois pendants, chargés chacun de trois besant d'argent. Au-dessus encore l'inscription : Monseigneur GUILLAUME HA RECOURT SEGNEUR DE LA SAUCHIE ET MADAME BLANCHE DAVAUGOUR , qui montre que les personnages représentes sont Guillaume d'Harcourt, seigneur de la Saussaye, qui mourut en 1327 et Blanche d'Avaugour, sa troisième femme, qui mourut veuve en 1345. Leurs armes sont encore reproduites dans la rosace de la fenêtre et sur leurs vêtements."

— "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"

 https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70

Fol. 13.  4167. — Vitrail exécuté dans le XV* siècle sur lequel est représenté un chevalier portant un haubert d'or [sic]. Armes : de gueules à deux fasces d'or au lambel à trois pendants d'azur chargé de neuf besants d'argent. Tiré de la cathédrale d'Ëvreux. Aquarelle. — [Portrait de Guillaume d'Harcourt, sieur de Ia Saussaie, queux de France, f 1337.]

 

— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).

https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain

— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les revolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.

https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_

 

— LILLICH (Meredith Parsons),, 1994, The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325

https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s

— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental  Année 2000  158-2  pp. 89-107

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371

— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux

http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html

— xxx

http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf

—  Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame

http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm

https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm

— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2

— MUNIER Claudine, À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance, catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental  Année 1990  148-4  pp. 462-464

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3

— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie  Année 1992  42-3  pp. 239-257

https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927

 

INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.

a) Jean Pucelle :

Les  Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349) 

https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733

— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h

— Bible de Robert de Billying BnF  latin 11935   Décoration achevée en 1327.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447 

 — Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299 

Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c

— Influence : Heures à l'usage d'Amiens

http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659

— BLUM (Rudolf ), 1949, Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècle  Scriptorium  Année 1949  3-2  pp. 211-217

https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230

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Note. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328  par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328,  elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.

Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)

La Vierge de Jeanne d'Évreux (69 cm de haut)  est une œuvre anonyme réalisée à une date située entre 1324 (date où Jeanne devient reine) et 1339 (date du don inscrite sur le socle), conservée et exposée au musée du Louvre, dans les salles du Trésor de Saint-Denis du département des Objets d'art. Jeanne d'Évreux, reine de France de 1324 à 1328, en a fait don à l'abbaye de Saint-Denis en 1339. Sur un socle soutenu dans les angles par des figurines de lion, Marie tient l'Enfant Jésus. Dans sa main droite, elle tient une fleur de lys, reliquaire qui contenait à l'origine les reliques du lait, des vêtements et des cheveux de la Vierge, tandis que l'Enfant pose sa main sur sa joue.

Sur le socle, des petits piliers ornés des figures de prophètes séparent des plaques d'émaux qui retracent les événements de la vie du Christ sur terre.

Ces influences, qui s'exercent à partir de 1325, incitent à séparer les vitraux d'Évreux du XIVe postérieurs à cette date, de ceux qui lui sont antérieurs.

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COMPARATIF :

Chartres, baie 36 (1328)

http://e-chastel.huma-num.fr/xmlui/handle/123456789/3/discover?rpp=10&etal=0&group_by=none&page=3&filtertype_0=periode&filter_relational_operator_0=equals&filter_0=1328

Rouen, Saint-Ouen, baie 19 : miracle du cheval rétif. 86 clichés :

http://e-chastel.huma-num.fr/xmlui/handle/123456789/3/discover?rpp=10&etal=0&group_by=none&page=2&filtertype_0=edifice&filter_relational_operator_0=equals&filter_0=Saint-Ouen

 

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