Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux. VI. La baie 211 (1325-1327) offerte par Guillaume d'Harcourt.
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Cet article est le sixième d'une série sur l'apparition du jaune d'argent dans les vitraux du chœur de la cathédrale d'Évreux au XIVe siècle. Les quatre premiers articles montrent les vitraux des baies des chapelles du déambulatoire avant cette apparition du "jaune d'Évreux" et celle des fonds ornés : voir l'introduction dans le premier article. Le cinquième présente la première baie du chœur qui a bénéficié de cette innovation, la baie 23 datée de 1325-1327 et offerte par l'évêque Geoffroy du Plessis.
Avec la baie 211, nous grimpons dans les hauteurs des fenêtres supérieures du chœur (numérotées de 200 à 214, les numéros impairs étant situés au nord), au dessus des baies du triforium dont les vitraux héraldiques sont plus tardifs, car réalisés au 3ème quart du XVe siècle.
Ces fenêtres hautes du chœur bénéficient toutes de l'apport du jaune d'argent, et elles furent réalisées en plusieurs campagnes. La plus ancienne est cette baie 211, offerte vers 1325-1327 par Guillaume d'Harcourt qui y est représenté agenouillé devant la Vierge et sainte Catherine. Viendront ensuite les baies 207 offerte par le chanoine Raoul de Ferrière (1325-1330), la baie 208, puis les baies du rond-point 200 à 202 : la Vierge est représentée dans chacune d'entre elles.
Je suis guidé par les articles de Françoise Gatouillat, et notamment par Gatouillat 2019.
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Voir :
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Les vitraux du XIVe siècle de la cathédrale d'Évreux : III. Les baies 22 et 24 (fin XIIIe, 1300-1310, 1320-1330) et la baie 26 (vers 1330).
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Voir aussi :
.— Sur les vitraux plus tardifs de la cathédrale d'Évreux :
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Les vitraux de la baie 15 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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Les vitraux de la baie 17 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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Les vitraux de la baie 19 (vers 1360-1370) de la chapelle du Rosaire de la cathédrale d'Evreux.
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L'arbre de Jessé (baie 0) de la cathédrale d'Évreux (1467-1469).
— Sur les fonds damassés :
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La chapelle Saint-Jacques de Merléac : la maîtresse-vitre (1402) II. La Passion.
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Les fonds damassés des vitraux (vers 1417) du chœur de la cathédrale de Quimper.
.Liste de mes 200 articles sur les vitraux :.
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Cette baie étant très haute, elle est peu accessible à l'appareil photo du touriste, qui a fait ici ce qu'il a pu et supplie le lecteur de lui accorder son indulgence.
Large de 3,60 m et haute de 6,50 m, elle comporte 4 lancettes trilobées et un tympan à 1 pentalobe, 2 trilobes et 9 écoinçons.
La disposition générale s'inspire de celle, dite en litre, des verrières précédentes, mais ici la verrerie claire losangiques à fermaillets bicolores et fleurettes au jaune d'argent se réserve la moitié haute et laisse toute la moitié basse aux panneaux colorés.
Les couleurs sont le bleu, le rouge, le jaune et parfois le vert du XIIIe siècle, et nous ne trouverons pas ici les teintes plus atténuées et délicates remarquées dans la baie 23 (et pas d'avantage le verre bleu rehaussé de jaune d'argent). De même, les dais sont plus timides, et désertées des statuettes de la baie 23.
Pourtant, une nouveauté doit être signalée, le verre bleu gravé du lambel des armoiries du tympan.
Les bordures des lancettes alternent les carreaux rouges et les fleurs d'or (qui sont, par coïncidence, les couleurs du donateur), où le bleu et l'or, ou le vert et l'or.
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Les deux saints personnages sont placés dans des niches surmontés de haut dais à clochetons et pinacles. Les deux donateurs occupent des niches moins élevées. Tous se détachent sur des fonds bleus, rouge ou vert à ornementation feuillagée.
Le donateur est Guillaume d'Harcourt, baron d'Elbeuf. Les donateurs des baies que nous avons étudiées chronologiquement au XIVe siècle dans le déambulatoire ont été le Comte d'Évreux Louis de France vers 1301-1310, puis le cardinal Nicolas de Layde, puis les évêques Mathieu des Essarts et Geoffroy du Plessis. Dans les hautes baies du chœur, nous allons trouvé le chanoine Raoul de Ferrière, puis Blanche de Navarre épouse de Philippe VI, puis les évêques d'Évreux Jean du Prat et Geoffroy Faë, puis le chanoine Renault de Moulins. La présence de ce baron parmi ces clercs ou ces membres de la famille royale interroge.
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La verrière occupait la baie 209, mais en 1956 elle a été transférée à cet emplacement, sans modification sauf l'inversion entre la Vierge et sainte Catherine.
Elle avait été restaurée par Steinheil et Leprévost vers 1890.
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Situation du coté nord du chœur, entre la baie 213 (vers 1450) et la baie 209 (vers 1390-1400).
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Les lancettes de gauche : Blanche d'Avaugour agenouillée devant la Vierge.
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La première lancette (lancette de gauche) : la donatrice Blanche d'Avaugour.
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Blanche d'Avaugour, fille de Henri III d'Avaugour et de Marie de Brienne, dite de Beaumont, Dame de Margon près de Nogent-le-Rotrou, épousa avant mars 1312 Guillaume d'Harcourt, qui figure dans la dernière lancette.
Elle porte les armoiries des d'Harcourt (de gueules à deux fasces d'or). La partie haute de sa robe blanche au niveau pectoral et bleu au niveau des manches, doit rappeler le lambel qui affecte ses armoiries, d'azur à trois pendants, chargés chacun de trois besant d'argent, puisqu'une série de cinq boutons blancs rappelle un peu ces besants.
Sa tête coiffée d'un bonnet et ornée de boucles est couverte d'un voile, qui pourrait signifier son veuvage.
Sur le panneau inférieur sont les armes d'Avaugour (d'argent au chef de gueules) dans un polylobe à fond damassé bleu détouré sur le fond de vitrerie ornementale. Curieusement, les deux champs des armoiries, (rouge et jaune) sont ornés d'un décor de feuilles en grisaille.
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La Vierge à l'Enfant.
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Elle est nimbée et couronnée (comme toutes ces Vierges des vitraux d'Évreux) et présente une fleur blanche à cœur jaune à son Fils. Celui-ci, qui détourne la tête, tient également un objet que je ne peux identifier.
Le manteau de Marie est bleu, sa robe est jaune.
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Troisième lancette : sainte Catherine.
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Par sa couronne, Catherine d'Alexandrie, très vénérée par les femmes nobles (et incontournable dans leurs Livres d'Heures) répond à la Vierge. Elle tient la roue armée de lames du supplice dont elle triompha, et l'épée de sa décollation ultime.
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Quatrième lancette : Guillaume d'Harcourt.
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Guillaume d'Harcourt († août 1327), baron d'Elbeuf et de la Saussaye, conseiller du roi, grand maître d'hôtel et grand-queux de France, fut le fondateur de la collégiale de La Saussaye..
"Une des plus grandes seigneuries et dynasties féodales de Normandie, la maison de Harcourt, nommée plus tard la maison d'Harcourt, est issue d'un lignage aristocratique d'origine scandinave, compagnons de Rollon.
Bernard le Danois s'installe en Normandie avec ses compatriotes vikings vers 900. Il est compagnon de Rollon.
Rollon nomme Bernard le Danois Gouverneur et régent du duché de Normandie vers 911. Il lui attribue la seigneurie d'Harcourt, près de Brionne, et le comté de Pont-Audemer. Bernard le Danois sera Vicomte de Pont-Audemer, Comte de Rouen, Seigneur d'Harcourt. Il meurt en 955.
Torf, son fils, devient Seigneur d'Harcourt. Et ainsi de suite de père en fils, ou de frère en frère, les Seigneurs d'Harcourt traversent le temps.
La baronnie d'Harcourt fut érigée en comté d'Harcourt, conjointement avec les seigneuries de Lillebonne, Troispierres, La Saussaye et Elbeuf, par lettres de Philippe VI en mars 1338.
Outre de grands barons, la première maison d'Harcourt compte parmi ses cadets de grandes personnalités politiques, intellectuelles et ecclésiastiques."
Guillaume d'Harcourt, mort en 1327, fils de Jean Ier d'Harcourt et de Alix de Beaumont-en-Gâtinais, fille de Jean Ier de Beaumont-en-Gâtinais et d'Alix de Mauvoisin, fut Seigneur d'Elbeuf et de la La Saussaye, Conseiller du Roi, Grand maître d'hôtel et grand-queux de France. Il épousa en première noce Jeanne de Meulan, Baronne de Neufbourg, puis Isabeau de Léon et enfin Blanche Clémence d'Avaugour.
(*) Grand queux : Le grand queux ou chef des cuisines était encore , au moyen âge un des principaux officiers de la maison du roi.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ier_d%27Harcourt
Il était le fils de Jean I d'Harcourt et de son épouse Alix de Beaumont. Jean I d'Harcourt avait accompagné le roi Louis IX de France à la septième croisade en 1248 puis participé encore, avec son fils Jean II d'Harcourt, à la 8e croisade en 12691 alors qu'il était âgé de plus de 70 ans. Le château d'Harcourt se situe sur le territoire de la commune d'Harcourt dans le Centre-Ouest du département de l'Eure, entre Brionne et Le Neubourg.
On notera ce lien fort de la famille avec saint Louis. En effet, Guillaume d'Harcourt met en avant, sur l'inscription qui le concerne, son titre de seigneur de La Saussaye, car il a fondé en cette localité de 1307 à 1317 la Collégiale Saint-Louis. De même, sa sœur Agnès d'Harcourt, abbesse de Longchamp de 1263 à 1279, est l'auteure d'une Vie d'Isabelle de France, sœur de Saint Louis.
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Parmi les frères de Guillaume d'Harcourt, trois furent des religieux :
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Robert d'Harcourt († 1315), baron de Saint-Sauveur, conseiller de Philippe III le Hardi et de Philippe IV le Bel, cofondateur du collège d'Harcourt, ambassadeur à Rome en 1288, évêque de Coutances (1291)
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Raoul d'Harcourt († 1307), chanoine de Paris (1305), conseiller de Philippe IV le Bel, aumônier de Charles de Valois, fondateur du collège d'Harcourt à Paris (actuel Lycée Saint-Louis)
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Guy d'Harcourt évêque et comte de Lisieux (1303), fondateur du collège de Lisieux à Paris (1336)
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Le donateur est représenté, comme c'est la règle, en armure complète (y compris solerets et éperon, mais bien-sûr sans gants et heaume), avec une épée passée dans un fourreau très ouvragé suspendue à la ceinture. La cotte de maille est rehaussée de séries de cinq-points et de billettes au jaune d'argent.
Son buste est encadré à sa droite d'un carré vert, et à sa gauche d'un écu carré à ses armes, alors même que ses armoiries sont représentées sur son tabard : ces deux écus correspondent, comme l'a bien vu de Gaignières dans son relevé, à deux boucliers d'épaule .
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Voir aussi un autre cliché :
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Ce vitrail a été relevé en 1853 par Lasteyries :
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Il avait relevé vers 1700 par de Gaignières :
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Le panneau inférieur reprend les armoiries de Guillaume d'Harcourt.
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L'inscription au dessus du donateur est rédigé dans la même textura quadrata que celles de la baie 23 de l'évêque Geoffroy du Plessis.
Elle énonce :
MONSEIGNEUR :
GUILLAUME : D
HA RECOURT SEGN
EUR DE LA SAUCHL
IE : ET MADAME
BLANCHE 'AVAUGOUR
"Monseigneur Guillaume d'Harecourt segneur de la Sauchlie et madame Blanche Avaugour."
L'orthographe de La Saussaye (dans l'Eure, au sud d'Elbeuf ) varie : la Saucée, la Saulcée, la Chaussaye, parfois la Saucoye.
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LE TYMPAN.
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L'oculus du pentalobe contient, dans un polylobe redenté, l'écu armorié parti d'Harcourt et d'Avaugour, pouvant indiquer que la donation est postérieure à la mort du sénéchal (Gatouillat 2001). Les lobes de la rose et des trilobes inférieur contiennent des enroulements de feuillage cernés de filets perlés.
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SOURCES ET LIENS.
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— Histoire des évêques d'Évreux : avec des notes et des armoiries / par M. A. Chassant,... et M. G.-E. Sauvage,..1846.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95305k/f101.item
complété par de Burey :
— BEUCHER (Monique), 1978, « Les verrières du chœur d'Évreux », Dossiers de l'archéologie, n° 26, 1978, pp. 63-75, et Beucher (Monique), 1975, "Cathédrale d'Évreux : verrières hautes du chœur antérieures à 1340", thèse de 3e cycle : non consultés.
—BONNENFANT (Georges),1939, Notre-Dame d’Evreux (Paris: H. Laurens, 1939), 43-44, pl. 16;
— BOUDOT ( Marcel), 1966,“Les verrières de la cathédrale d’Evreux: Cinq siècles d’histoire,” Nouvelles de l’Eure 27 (1966), 28-29.
— BOUSQUET (Jacques et Philippe), 2019, Donateurs avec la Madone, le cas de la cathédrale d'Evreux, site artiflexinopere.
https://artifexinopere.com/?p=17412
— FOSSEY Jules 1898, Monographie de la cathédrale d'Evreux par l'abbé Jules Fossey,... Illustrations de M. Paulin Carbonnier,...
— GATOUILLAT (Françoise), 2019, "French 14-th-century stained glass and other arts", in Investigations in Medieval Stained Glass, Materials, Methods and Expressions, Brill ed., pages 374-385
— GATOUILLAT (Françoise), 2001, "Les vitraux de la cathédrale d'Évreux", in CALLIAS-BEY, M., CHAUSSÉ, V., GATOUILLAT, F., HÉROLD, M., Les vitraux de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum France, Recensement des vitraux anciens vol. VI, Ed du CNRS / Monum ed. du patrimoine. Paris, pages 143-161.
—GAVET Philippe, Si l'art m'était conté. La cathédrale d'Évreux.
http://www.philippe-gavet.fr/05/36/index.html
–GOSSE-KISCHINEWSKI ( Annick ) et Françoise Gatouillat, La cathédrale d’Evreux, Evreux, Hérissey, 1997.
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2001_num_159_3_1042_t1_0286_0000_3
–GOSSE-KISCHINEWSKI ( Annick ), HENRY (Virginie), 2016, Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie) Connaissance n°07
http://www.eure.gouv.fr/content/download/18041/123811/file/ESSENTIEL_CONNAISSANCE_07%20Historique%20complet%20de%20la%20Cath%C3%A9drale%20d'Evreux.pdf
— GRODECKI ( Louis), 1957. "Architectures peintes dans les vitraux". In: Bulletin Monumental, tome 115, n°3, année 1957. pp. 226-228; https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1957_num_115_3_4022_t1_0226_0000_4
— KURMANN-SCHWARZ (Brigitte), LAUTIER (Claudine), 2009, « Le vitrail médiéval en Europe : dix ans d’une recherche foisonnante », Perspective [En ligne], 1 | 2009, mis en ligne le 21 février 2018, consulté le 01 novembre 2019.
https://journals.openedition.org/perspective/1841#tocto2n3
— LAFOND (Jean), 1953, "Le vitrail en Normandie de 1250 à 1300", Bulletin Monumental Année 1953 111-4 pp. 317-358
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1953_num_111_4_3745
— LAFOND (Jean), 1973, "Les vitraux royaux et princiers de la cathédrale d'Évreux et les dessins de la collection Gaignières". In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1973, 1975. pp. 103-112; doi : https://doi.org/10.3406/bsnaf.1975.8252 https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1975_num_1973_1_8252
— LASTEYRIE (Ferdinand), 1853-1857, Histoire de la peinture sur verre après ses monuments en France , impr. de Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 2 vol. in-fol., dont un de pl. coloriées, dessinées et lithographiées par l'auteur.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65290742/f91.image.texteImage
— LEBEURIER (P-F.), 1868, Description de la Cathédrale d'Evreux accompagnée d'une vue générale et d'un plan géométrique, Huet ed., Evreux 1868
https://archive.org/details/bub_gb_TYdZAAAAYAAJ/page/n31
"La verrière de la fenêtre 43 contient : 1°- une donatrice à genoux, les mains jointes et au-dessus ses armes : d'argent, au chef de gueules ; 2° une sainte Catherine tenant une roue dans la main droite et un glaive de la main gauche; 3° la Sainte Vierge portant l'enfant Jésus ; 4° un personnage à genoux, les mains jointes, l'épée au côté. Au-dessus son écusson : de gueules à deux fasces d'or, qui est d'Harcourt; brisé en chef d'un lambel d'azur à trois pendants, chargés chacun de trois besant d'argent. Au-dessus encore l'inscription : Monseigneur GUILLAUME HA RECOURT SEGNEUR DE LA SAUCHIE ET MADAME BLANCHE DAVAUGOUR , qui montre que les personnages représentes sont Guillaume d'Harcourt, seigneur de la Saussaye, qui mourut en 1327 et Blanche d'Avaugour, sa troisième femme, qui mourut veuve en 1345. Leurs armes sont encore reproduites dans la rosace de la fenêtre et sur leurs vêtements."
— "Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits"
https://archive.org/details/inventairedesde00gaiggoog/page/n70
Fol. 13. 4167. — Vitrail exécuté dans le XV* siècle sur lequel est représenté un chevalier portant un haubert d'or [sic]. Armes : de gueules à deux fasces d'or au lambel à trois pendants d'azur chargé de neuf besants d'argent. Tiré de la cathédrale d'Ëvreux. Aquarelle. — [Portrait de Guillaume d'Harcourt, sieur de Ia Saussaie, queux de France, f 1337.]
— LILLICH (Meredith Parsons), 1986, “European Stained Glass around 1300: The Introduction of Silver Stain,” Europäische Kunst um 1300 6, Akten des XXV. Internationalen Kongresses für Kunstgeschichte, Gerhard Schmidt and Elizabeth Liskar, eds. (Wien, Köln and Graz: Hermann Böhlaus Nachf., 1986).
https://www.researchgate.net/publication/324314671_European_Stained_Glass_around_1300_The_Introduction_of_Silver_Stain
— LILLICH (Meredith Parsons), 1992, "Heraldry and Patronage in the Lost Windows of Saint-Nicaise de Reims.", L'Art et les revolutions, 27e Congres international d'histoire de l'art, vol. 8 (Strasbourg: 1992), pp. 71-102.
https://www.academia.edu/36414224/_Heraldry_and_Patronage_in_the_Lost_Windows_of_Saint-Nicaise_de_Reims_
— LILLICH (Meredith Parsons),, 1994, The Armor of Light: Stained Glass in Western France, 1250-1325
https://books.google.fr/books?id=IUyakUxMpcMC&dq=M.+Beucher:+%27Les+Verri%C3%A8res+du+choeur+d%27Evreux%27&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
— LAUTIER (Claudine), 2000, "Les débuts du jaune d'argent dans l'art du vitrail ou le jaune d'argent à la manière d'Antoine de Pise", Bulletin Monumental Année 2000 158-2 pp. 89-107
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2000_num_158_2_2371
— Monuments historiques, Notre-Dame-d'Evreux
http://monumentshistoriques.free.fr/cathedrales/evreux/vitraux/1.html
— xxx
http://evreux.catholique.fr/contenu/documents/services/cathedrale_Evreux-bestiaire.pdf
— Patrimoine-histoire.fr, Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame
http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-Notre-Dame.htm
https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Evreux/Evreux-NotreDame_v8.htm
— http://www.evreux-histoire.com/evreux-3-1-0.html#icono2
— MUNIER Claudine, À travers le verre, du Moyen Age à la Renaissance, catalogue Expo. Rouen, Musée départemental des Antiquités [compte-rendu], Bulletin Monumental Année 1990 148-4 pp. 462-464
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1990_num_148_4_4386_t1_0462_0000_3
— PHILIPPE (Michel ), 1992, "Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux XIVe et XVe siècles" Annales de Normandie Année 1992 42-3 pp. 239-257
https://www.persee.fr/doc/annor_0003-4134_1992_num_42_3_1927
INFLUENCES : ENLUMINURES ET ORFÈVRERIE.
a) Jean Pucelle :
—Les Heures (1324-1328) de Jeanne d'Évreux, reine de France (1329-1349)
https://www.metmuseum.org/art/collection/search/70010733
— Le bréviaire de Belleville : Breviarium ad usum fratrum Predicatorum dit Bréviaire de Belleville. Ce manuscrit destiné à suivre les prières durant la célébration de la messe comprend deux volumes, l'un destiné aux prières pendant l'été (volume 1), l'autre pendant l'hiver (volume 2). BnF lat. 10483 et 10484.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8447295h
— Bible de Robert de Billying BnF latin 11935 Décoration achevée en 1327.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105097447
— Bréviaire de Jeanne d'Évreux : ms. Chantilly, Musée Condé 51
http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/10299
—Manuscrit de Gautier de Coincy, Miracles de Nostre Dame (Livres I et II) pour Jeanne de Bourgogne, Paris, BnF, NAF 24541
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6000451c
— Influence : Heures à l'usage d'Amiens
http://initiale.irht.cnrs.fr/codex/6048/659
— BLUM (Rudolf ), 1949, Jean Pucelle et la miniature parisienne du XIVe siècle Scriptorium Année 1949 3-2 pp. 211-217
https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1949_num_3_2_2230
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Note. La fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, Jeanne d'Évreux, deviendra reine de France de 1325 à 1328 par son mariage avec Charles IV le Bel. Veuve et douairière depuis 1328, elle fut enterrée à sa mort en 1371 à l'abbaye de Saint-Denis. Or, l'enlumineur Jean Pucelle (dont l'influence sur les cartons des vitraux d'Evreux après 1330 est reconnue) a orné le Livre d'Heures de Jeanne d'Évreux entre 1325 et 1328 et son Bréviaire à l'usage des franciscains après 1325. Une autre influence exercée sur la peinture sur verre de l'époque est celle de l'orfèvrerie, et on se reportera à la statue en argent doré de 69 cm de la Vierge à l'Enfant, réalisée entre 1324 et 1339, pour la comparer aux Vierges des baies du XIVe siècle d'Évreux.
Orfevrerie : statue de la Vierge à l'Enfant offerte par Jeanne d'Evreux en 1339 à Saint-Denis.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vierge_%C3%A0_l%27Enfant_(Jeanne_d%27%C3%89vreux)
La Vierge de Jeanne d'Évreux (69 cm de haut) est une œuvre anonyme réalisée à une date située entre 1324 (date où Jeanne devient reine) et 1339 (date du don inscrite sur le socle), conservée et exposée au musée du Louvre, dans les salles du Trésor de Saint-Denis du département des Objets d'art. Jeanne d'Évreux, reine de France de 1324 à 1328, en a fait don à l'abbaye de Saint-Denis en 1339. Sur un socle soutenu dans les angles par des figurines de lion, Marie tient l'Enfant Jésus. Dans sa main droite, elle tient une fleur de lys, reliquaire qui contenait à l'origine les reliques du lait, des vêtements et des cheveux de la Vierge, tandis que l'Enfant pose sa main sur sa joue.
Sur le socle, des petits piliers ornés des figures de prophètes séparent des plaques d'émaux qui retracent les événements de la vie du Christ sur terre.
Ces influences, qui s'exercent à partir de 1325, incitent à séparer les vitraux d'Évreux du XIVe postérieurs à cette date, de ceux qui lui sont antérieurs.
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COMPARATIF :
—Chartres, baie 36 (1328)
— Rouen, Saint-Ouen, baie 19 : miracle du cheval rétif. 86 clichés :