Église de Saint-Jean-du-Doigt :
les inscriptions et les bannières.
I. Inscriptions.
1. Porche sud : inscription de dédicace, 1513.
On en trouve la transcription sur le site infobretagne http://www.infobretagne.com/saint-jean-du-doigt.htm :
Le XVIII jour de nove(m)bre l'a(n) MVCXIII fut l'Eglise de Céa(n)s dédiée p(ar) Anthoi(n)e de Grigneaulx Evesque de Tréguier.
Muni de ce sésame et confronté à l'inscription, il est néanmoins difficile d'en retrouver les termes. Il faut noter que la lettre n est remplacée par un tilde ~ (ici une barre losangique) suscrit, que le -s- du mot "église" est aussi remplacé par un tilde, que les lettres -de- sont conjointes, et que les lettres gothiques sont accolées pour tracer en dessous et en dessus un effet de dent de scie et que la ponctuation par point et deux-points s'insére dans le texte sans aucun espacement. Je lis ceci :
Le : XVIII . jo. de . no
ve~bre . la~ . MVcXIII :
fut . leglise . de . ceãs . d
edi . p . ãthoi~e . de . gr
ignaux . evesqu
e . de . treguier
Antoine de Grignaux, abbé de Saint-Sauveur de Redon, fut nommé évêque de Tréguier par la duchesse Anne en succession de Jean Callouët, et il exerça ses charges épiscopales du 22 novembre 1505 au 16 novembre 1537, date de sa mort à Loches. On signale à son propos sa dévotion envers Saint Goneri, dont il développa le culte en instituant sa fête au premier mardi d'avril. On le mentionne aussi sous le nom d'Antoine de Talleyrand, cette famille se rattachant aux seigneurs de Grignols, et on rappelle son origine périgourdine. Il portait "de gueules aux chevrons d'or accompagné de trois croix potencées de même", armes qui se trouvaient à gauche de cette inscription avant qu'elles ne fussent martelées.
2. Pilier devant l'entrée par le porche sud.
On y lit, dans une superbe écriture gothique : M . P : Chevalier fist : faire
Je remarque comment les lettres du mot "chevalier" sont conjointes au niveau du -he- et du- ier-, le -e-de ce dernier groupe perdant sa graphie pour mieux répondre à l'objectif d'une cadence faisant se succéder les traits verticaux et les dents de scie de la ligne supérieure.
En 1909, A. de la Borderie écrivait (Bull. S.A.F p. 348) : "Un cul de lampe qui portait jadis une statue portait l'inscription : M.P. Chevalier fist faire. On a cru que c'était le nom de l'architecte. C'est certainement celui du donateur de cette statue". Il est étonnant que ce pilier ait été confondu avec un cul de lampe.
Les deux premières lettres correspondraient à des initiales, celles de Marc'hec Prigent.
Celui-ci fut chanoine de Tréguier, recteur de Plougasnou en 1460 ; il portait "d'argent au sautoir d'azur chargé de cinq annelets d'argent" et Pol Poitier de Courcy décrit la famille "Marc'hec (Le) sr de Kervoaziou et de Pontlanger, paroisse de Plougaznou, Ref. et monstres de 1423 et 1543.". Ce chanoine était-il chevalier ?
Le fief d'origine, Pontangler, actuellement Pont ar Glec'h, Pont ar Gler, trouve son origine toponymique dans le breton pont ar Kloer (le pont aux clercs) ou pont ar glec'h, pont du lieu à rouir le lin.
Mais je ne suis pas certain de la validité de cette lecture. Il se trouve que le patronyme Marc'hec signifie "chevalier", et que certains membres de famille Marhec sont nommés indifféremment "Marc'hec ou Chevalier". Faut-il lire "Messire Prigent Chevalier fist faire" pour "Messire Prigent March'ec fist faire" ?
3. Au dessus du dernier pilier droit avant le choeur :
selon Infobretagne: http://www.infobretagne.com/saintjeandudoigt-eglise.htm : on lit :
M:I: marec : rector de ceste paroesse : tresorier de Cornouaille et chãne
de treguier.
Personnellement je ne parviens pas à déchiffrer autre chose que les premières lettres, qui seraient les initiales de Jean (Iean) Marc'hec, trésorier de Cornouaille en 1425, recteur de Plougasnou
4. Au dessus du dernier pilier gauche avant le choeur :
Placé symétriquement à la sculpture précédente, comme deux donateurs présentés en orant sur un vitrail ou un tableau, cette inscription est très proche de la précédente mais ne comporte que deux parties.
Toujours selon Infobretagne, il faut lire : M : p . militis. canonicus trecor : (vertical)
r: de : kemper.guezenec. (horizontal)
Cela désignerait Prigent March'ec. Une traduction serait : M. p. soldat? (ou plutôt officier) chanoine de tréguier, recteur de Quemper-Guezennec.
II. Bannières :
Une bannière faite aux ateliers de la Maison Le Minor de Pont-L'Abbé en juin 1957 est venue remplacer la bannière de pardon qui avait brulé dans l'incendie de 1955 : il y est indiqué qu'elle a été faite sur les cartons de Jo. Le Corre. Elle est bien-sûr consacrée à Saint-Jean-Baptiste.