La Sylvaine : Ochlodes sylvanus (Esper, 1777).
Ce papillon, comme d'autres Hespéries, se tient au repos avec les ailes postérieures écartées et les ailes antérieures à demi fermées. La marque noire sur ces ailes antérieures signale qu'il s'agit d' un mâle : ce sont ses stries androconiales, faites d'écailles particulières équipées de poils ou de plumes qui diffusent les molécules phéromonales "aphrodisiaques" lors de la parade amoureuse. La puissance de diffusion de ces écailles spécialisées diminue avec l'âge, ce qui permet à la femelle de jauger son beau séducteur.
Ce mâle est ici dans sa posture perchée où il défend vigoureusement son territoire, installé sur une feuille à moins d'un mètre de haut, et prenant en chasse tout papillon intrus. C'est son activité du petit matin, et de l'après-midi, alors qu'il réserve la fin de matinée aux patrouilles et à la drague. Ce comportement de percheur impose des ailes antérieures triangulaires et élastiques ainsi que des muscles puissants pour assurer un décollage immédiat : les "Skippers" ou Hespéries sont des avions de chasse conçus différemment des grands voiliers planeurs que sont les Papilionidés, les Piérides, voire les Lycènes, aux ailes plus arrondies et proportionnellement plus grandes, et au corps plus mince car moins musclé.
Mais ce vol puissant aux battements d'aile très rapides (évoquant un papillon de nuit) est très exigeant en énergie: c'est pourquoi la Sylvaine doit rester de longs moments à se chauffer aux rayons du soleil, utilisant la position à 45° de ses ailes antérieures pour optimiser la recharge des batteries.
Source : http://www.learnaboutbutterflies.com/Anatomy%203.htm