Je commence à voir les premières épeires fasciées, Argiope bruennichi (Scopoli, 1772), mais il faut bien regarder, car elles sont encore très petites, et elles ne maîtrisent pastoutes l'art de bien réussir leur stabilimentum, cette broderie en zig-zag dont elles décorent leur toiles, pour la camoufler ou pour une raison encore mystérieuse.
Zoonymie :
• Le genre Argiope a été fondé par Jean Victor Audouin (1797-1841) en 1826 dans sa participation à la Description de l'Egypte de Jules César Savigny, qui étudie tout le butin d'histoire naturelle ramené de l expédition de Napoléon en Egypte. Audouin crée le nom d'Argiope à partir des mots grecs argos, "à la face brillante", et ops, "oeil, visage, aspect ".
• L'espèce est due à Scopoli, le médecin de la Carniole qui dépistait chez les mineurs les symptômes de l'intoxication au mercure (hydrargyrisme, avec la même racine grecque arguros, blanc étincelant) tout en dressant la liste de la flore et de la faune de sa région. Ce n'est pourtant pas dans son Entomologia carniolica de 1763, mais dans Observationes zoologicae.Annus V, Historico-naturalis, Lipsiae,p. 70-128, 1772 qu'il dédia cette épeire à Morten Thrane Brünnich, ou Bruennich, minéralogiste et zoologiste dannois
qui avait publié son Entomologia en 1763, la même année que Scopoli. Il a publié aussi un traité sur les Eiders et une
ornithologie boréale. Un Guillemot de Brünnich honore également sa mémoire.