La colonie de phoques gris de Portsall.
I. Faire connaissance.
Rencontrer un phoque est toujours un moment d'émotion. On le ressent comme un privilège, et une effraction. Vous les découvrez derrière un rocher, en kayak pour les privilégiés, et même si vous connaissez leurs habitudes, c'est toujours à l'improviste que ces animaux de 2,50 mètres en moyenne surgissent, car leur pelage gris tacheté les confond longtemps avec les rochers qu'ils choisissent pour leur sieste. Farouches, ils progresseront vite vers le bord, laisseront glisser leurs 200-250 kg sur un toboggan d'algues et vous n'apercevrez plus que leur tête aux narines parallèles et verticales, à moins de la confondre avec une bouée de casier.
Ce jour-là, c'était les fous de bassan juvéniles qui nous avaient attirés par leurs piqués de Stuka. Mais le vent avait atteint un bon 6 Beaufort, n'exigez pas trop du photographe essayant de stabiliser son 400mm dans un rude clapot tout en le protégeant des embruns!
Ce phoque qui prend la posture de yoga nommé "cobra" ou bhujagasana nous montre, sur la patte, une belle étiquette bleue numérotée qui nous permet de découvrir la pratique du "baguage". Voir infra.
II. Se présenter (zoonymie).
C'est un "pinnipède", ses membres inférieurs se terminent en forme de palme.
Le phoque gris, ou Atlantic gray seal, atlantic seal, baltic gray seal, gray seal, horsehead en anglais, , Kegelrob en allemand, Foca de gris en espagnol, porte le nom scientifique de Halichoerus grypus (Fabricius, 1791). C'est la seule espèce du genre Halichoerus, créée par le naturaliste suédois Sven Nillson en 1820. Le nom qui vient du grec hali, "mer" et choeres, "cochon" le désigne donc comme "cochon de mer". Quand à l'épithète grypus, il signifie en latin "nez arqué", à partir du grec γρύψ, γρυπός γρυπός : crochu, recourbé.
III. Ne plus se perdre.
1. Photo-identification.
Pour suivre l'état des colonies de phoques gris, les scientifiques utilisent la photo-identification, reconnaissance de l'animal par des caractéristiques apparentes d'une partie du corps. Chez les dauphins, on photographie leur aileron, chez les baleines c’est la nageoire dorsale (la queue) qui est photographiée et pour les phoques c’est bien leur tête que l’on photographie. Les phoques ont un pelage parsemé de tâches plus ou moins claires. Leurs forme et leur répartition sur la tête permet donc de les reconnaître. Parfois ce sont aussi leur blessures que l’on reconnaît. Cette méthode de reconnaissance s’appelle la photo identification.
Les colonies (Sept-Îles, Archipel de Molène) sont suivies par photo-identification tous les quinze jours, en dehors de la péroide de mue où tous les phoques sont uniformémént brunâtres.
2. émetteur satellite.
En 1999 puis en 2004, trois chercheurs du Laboratoire de Biologie et Environnement marin de La Rochelle ont placé des émetteurs ARGOS sur la tête de deux femelles, Juliette et Yvonne afin de suivre leurs déplacement. Tous les renseignements, bien-sûr captivants, sur le site suivi-animal .
3. Le baguage.
Les phoques retrouvés échoués sont amenés dans les centre, comme le Musée de la mer à Biarritz, où ils sont soignés, engraissés puis confiés à Océanopolis de Brest qui les bague et les relache. Ces bagues numérotées sont placées au niveau des pattes postérieures.
Liens et sources :
Le site de la ffessm DORIS est remarquablement complet.
Le site de l'Université de Strasbourg suivi.u-animal-strasbg.fr donne une présentation également complète du phoque gris.