J'avais du stationner sous un chêne, ou secouer en roulant dans un chemin des branches basses : j'ai trouvé , posé sur l'essuie-glace de ma voiture, ce monstre en miniature (13 à 18 mm ) qu' il a fallu identifier : un Ledra aurita, Linnaeus 1758 , alias Grand diable. C'est une cicadelle, un insecte qui se dissimule sur l' écorce des arbres, où il devient indétectable, et suce la sève grâce à son rostre, ce prolongement de la bouche qui sert de guide aux stylets perforant l'écorce.
Il est bien reconnaissable par les deux appendices de son pronotum en forme d'oreille, qui lui a valu son qualificatif de aurita et son nom vernaculaire de Grand diable (depuis les représentations médiévales, les grandes oreilles velues et élancées sont un attribut diabolique ).
J'ai pu m'assurer en le soumettant à la question (c'est à dire en le confrontant au miroir de mon objectif photographique, ce que tout être satanique abhorre ) qu'il est un excellent sauteur, et qu'il émet une stridulation comme les cigales.
Il est doté de faux yeux au dessus des vrais, et d'une lame dentée externe sur le tibia postérieur (aramel.free.fr).
Il me reste à relire mon Malleus maleficarum(Marteau des sorcières ) afin de soutirer à l'animal d'autres aveux, noter d'autres marques du diable, obtenir une confession spontanée des sabbats auquel il se livre, el le reconduire aux frontières.