C'était l'été, tout s'exaltait, brillait, les trompettes lyriques retentissaient de poésies comme, tenez :
Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!
Volupté ? C'était hier. Voilà les derniers feux de soleils abolis :
Cuivré commun, Saint Renan 22 septembre 11
Collier de corail, Saint Renan, 22 septembre 2011
On peut rêver, avec Francis Ponge :
Allumette volante, sa flamme n’est pas contagieuse. Et d’ailleurs, il arrive trop tard et ne peut que constater les fleurs écloses. N’importe : se conduisant en lampiste, il vérifie la provision d’huile de chacune. Il pose au sommet des fleurs la guenille atrophiée qu’il emporte et venge ainsi sa longue humiliation amorphe de chenille au pied des tiges.
Minuscule voilier des airs maltraité par le vent en pétale superfétatoire, il vagabonde au jardin.
( Le parti pris des choses)
... Des lampistes ? Plutôt des allumeurs de réverbère qui préparent nos jardins à l' arrivée du crépuscule. C'est le dernier Fadet, et cet infatigable s'endort, épuisé, sur le fantôme minéral d'un astre éteint :
Ce phare envoie un dernier éclat, et puis c'est tout :
Car déjà, trop tôt, trop vite, ce seront les couleurs de l'automne :
Toufoulkan. Au train où vont les choses, je prédis l'hiver dans trois mois, sur toute la France.
Sanzé.
Kcep.
Sion.