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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 09:20

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Ce cercueil contenait, lorsqu'il fut acquis, sans-doute au Caire, en 1842 par le Comte de Saint-Ferriol, propriétaire du château d'Uriage et fondateurs des thermes d'Uriage, la momie MG 1994 d'un notable thébain de la Période Intermédiaire, Djemoutefânkh, avec son linceul et ses bandelettes dans son cartonnage  MG 1998. Pourtant, il s'agissait d'un montage composite dû à un ingénieux marchand d'antiquité, car ce cercueil en bois (Sycomore ??) est  plus récent, datant de la période saïto-perse.

Le propriétaire du cercueil partage d'ailleurs son nom avec le roi fondateur  de la XXVIe dynastie égyptienne, Psammétique Ier (-663/-609), dynastie qui  couvre la période de -664 à -525 dite période saïte, du nom de la ville de Saïs dont est originaire la dynastie. Lors de la  « renaissance saïte » les artisans et artistes  vont imiter l'art du Moyen Empire et même de l'Ancien Empire. A partir du roi Psammétique II (-595 à – 589), le déplacement du centre du pouvoir de Saïs à Memphis fait du classicisme memphite de l’Ancien Empire le modèle artistique plus que jamais imité pour affirmer la grandeur retrouvée.  Or, ce cercueil vient, selon Jean Yoyotte, de Memphis. 

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Nous sommes ici devant une pièce exceptionnelle, qui a suscité l'admiration des égyptologues qui l'ont décrits : l'abbé Tresson en 1933, et Jean Yoyotte en 1979. 

"Ce cercueil est d'une exécution particulièrement soignée. Les formes des figures, des hiéroglyphes, sont souples et fines ; les couleurs sont appliquées avec soin, elles ont conservées tout leur éclat. Les détails intérieurs des signes sont d'une grande délicatesse. Chaque figure, chaque signe est un chef-d'œuvre de réalisme précieux." (Kheny et Yoyotte 1979, p.109).

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Ici, un extrait d'une inscription affirmant "Je suis ta protection".

Le signe V16 de la corde avec boucles servant d'entrave pour le bétail. Il peut signifier comme ici, le nom sA,   "protection".

Le signe V31 du panier de vannerie avec poignée traduisant phonétiquement la lettre -k. On admirera le soin avec lequel le damier du tissage est tracé.

Le hiéroglyphe de la chouette G17, correspondant au son "m". Le plumage du ventre est rendu par des lignes fauves en zig-zag, alors que les ailes sont mouchetées en dix lignes concentriques. L'intérieur des ailes est orné de mouchetures plus fines. La face est traitée à la perfection.

Le superbe  hiéroglyphe du lièvre dans le désert (sekhat) E34 est le bilitère phonétique Wn (oun). Placé au dessus du signe de l'eau N35 (n), avec la fonction d'idéogramme, il forme le verbe "être" . Les oreilles du lièvre ont une pointe noire, et des bords crénelés . J'ai compté 36 coups de pinceau pour tracer chaque oreille !  Comparer avec celui-ci, du temple d'Edfou.

Osiris, appelé aussi Ounen-nefer l'être parfait, était aussi appelé Sekhât "le Lièvre Parfait". En effet après avoir été tué par son frère (coupé en morceaux) il a été ressuscité par sa sœur (qui a réuni les morceaux). Il a donc vaincu la mort, est devenu parfait.

L'animal représenté est  Lièvre du Cap Lepus capensis, reparti dans une grande partie de l'Afrique et du Moyen Orient, y compris en Sardaigne 

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Autre exemple de hiéroglyphes.

 

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

— Inv.: MG 1996 Cercueil anthropoïde de Psamétik fils de Sbarekhy VIe siècle av. J.-C.

Tenons et mortaises métalliques fixés sur les bords du couvercle Bois stuqué et peint 188 x 54 x 46 cm. Rapporté d'Egypte en 1842 par Louis de Saint-Ferriol. Don de Gabriel de Saint-Ferriol, fils du comte Louis de Saint-Ferriol, en 1916

 

Dans la tombe, "demeure d'éternité", le sarcophage reçoit et protège le corps momifié. Le cercueil demeure le reflet de la condition sociale : d'or et d'argent pour le roi, de bois pour les gens fortunés et les fonctionnaires.
C'est à cette dernière catégorie qu'appartient celui de Psamétik. Le cercueil prend ici l'apparence d'un mort ceint de bandelettes, à l'image d'Osiris, premier roi momifié. Psamétik est coiffé d'une lourde perruque ; le visage peint en vert, couleur d'Osiris, porte également la barbe recourbée du dieu.
Le collier rouge, bleu et or couvre une partie du gorgerin de perles multicolores. Sur le ventre, tenant la plume de Maat dans chaque main, la déesse céleste couronnée du disque solaire étend ses ailes. De chaque coté se distinguent les déesses sœurs, Isis et Nephtys présentes lors de la momification d'Osiris. Les jambes sont couvertes de colonnes de hiéroglyphes, textes protégeant le mort. De part et d'autre, les quatre fils d'Horus dans leur gaine de momie : Douamoutef (tête de chacal), Kébensénouf (tête de faucon), Hapi (tête de babouin) ainsi qu'Amset (tête d'homme) veillent à la conservation des viscères du défunt. Au registre inférieur, le dieu Anubis, couché sur son naos protège la tombe.
La fraîcheur de la palette colorée alliée à la précision du dessin fait de ce sarcophage une œuvre exceptionnelle. Soustraite au regard des vivants, la virtuosité des artisans égyptiens répond ici parfaitement aux exigences de la religion : assurer pour l'éternité la survie du défunt. (Les Incontournables, 
Egypte, Cercueil anthropoïde de Psamétik fils de Sbarekhy, VIe siècle av. J.-C. Musée de Grenoble)

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Image Jean-Luc Lacroix, musée de Grenoble.

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"Cercueil en bois ayant contenu la momie de Psamtik du numéro 9. Voir Planche III. Hauteur : environ 2 mètres.

Hiéroglyphes peints sur fond blanc. Textes liturgiques sur les deux faces. Aucune inscription à l'intérieur. Pièce tout à fait remarquable pour la finesse des signes. Assurément, l'un des plus gracieux spécimens de l'art saïte. Provient, très probablement, de la nécropolle thébaine de Cheikh Abd el-Gournah, comme les numéros 2, 9, 10-13, …" (Tresson 1933 page 47)

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I. LA PARTIE SUPERIEURE.

 

 

"La tête du défunt est coiffée d'une perruque à pans avec fortes raies noires. La figure, de couleur verte, aux gros yeux peints en blanc et en noir porte la barbe recourbée des morts osiriens. Sous le cou, s'étale un large collier à riches motifs floraux et à perles lacrymoïdes, retenu sur l'épaule par deux agrafes à tête de faucon pèlerin." (Tresson p.47)

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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"Collier du mort, simple série de onze rangs parallèles rouges et bleues séparés par une étroite bande dorée. Vaste gorgerin couvrant toute la poitrine avec attaches à têtes de faucon traitées linéairement, sept rangées de perles, alternativement calices de lotus et rosettes, traitées shématiquement ; le rang inférieur est composé de perles lacrymales." (Kheny et Yoyotte p. 106)

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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Décor du couvercle, Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Décor du couvercle, Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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"En dessous, la déesse du ciel, Nouit,[sic] accroupie, la tête surmontée du disque solaire, rouge avec pourtour blanc, tient ses bras ailés complétement étendus et ses mains portent deux plumes, symboles de la Justice et de la Vérité."  (Tresson p.48)

 

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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"Elle est flanquée, à droite, d'Isis, à gauche de Néphthys, toutes deux agenouillées, la figure et le corps peints en jaune, ayant perruque noire et ruban rouge, justaucorps avec bretelles, collier, bracelets aux poignets et aux chevilles. Leurs mains sont abaissées vers un sceau à l'intérieur rouge, lequel repose à terre. » (Tresson, p.48)

N.b : Le sceau est le signe hiéroglyphique shen, et signifie universalité et/ou éternité.

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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"L'inscription s'étend ensuite jusqu'à la base. Dans la partie centrale, trois colonnes d'hiéroglyphes, tournées vers la gauche, contiennent une invocation à « l'Osiris Psamtik, né de la dame Sba-rekhit, ["étoile des humains"]  inspecteur des favoris royaux, [mot à mot « des connus du Roi ». Il s'agit d'une catégorie de courtisans, vivant dans l'intimité du Souverain et toujours prêt à répondre à son appel] administrateur du quartier des nécropoles » pour lui annoncer la venue de « l'Horus-hetem-baouf » et des « quatre génies funéraires », qui assureront sa garde dans l'autre vie. Ces génies sont représentés sur les cotés et se font face."

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"A gauche, Hâpi à tête de cynocéphale et Qebeh-senouf à tête de faucon. A droite, Amsty à tête d'homme et Doua-moutef à tête de chacal. Ils promettent leur protection au défunt dans quatre discours à termes identiques : "O l'Osiris Psamtik, je suis (ici) pour ta protection »." (Tresson p.48)

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Ces formules évoquent celle n° 151A du Livre des Morts :


•  "Paroles dites par Amsit : je suis ton enfant, N.; je suis venu pour être ta protection; j'ai maintenu ta demeure de façon tout à fait durable, conformément à ce qu'a ordonné Ptah, conformément à ce qu'a ordonné Rê "
•  "Paroles dites par Hapy : Je suis venu pour être ta protection, Osiris N.; j'ai rattaché ta tête et tes membres, et j'ai frappé pour toi tes ennemis sous toi; je t'ai redonné ta tête, pour toujours"
•  "Paroles dites par Douamoutef : Je suis ton enfant, Horus bien-aimé, N. ; je suis venu protéger mon père Osiris de celui qui agit (contre) toi : je le mène sous tes sandales"
•  "Paroles dites par Qebehsenouf : je suis Qebehsenouf; je suis venu pour être ta protection, N.; je t'ai rassemblé tes os, je t'ai réuni tes membres, je t'ai apporté ton coeur et je le remets à sa place dans ton corps; j'ai maintenu ta demeure après toi." 

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L'un des fils d'Horus, Amset,  à tête d'homme : il protège, avec Isis, le foie. Inscription : 

1°) Amsty dit :« O l'Osiris Psamtik, je suis [venu pour être] pour ta protection ! »

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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L'un des Fils d'Horus,  Douamoutef, à tête de chacal. Il protège, avec Neith, les poumons. inscription : " Doua-moutef dit : « O l'Osiris Psamtik, je suis pour [être] ta protection ! »"

 

 

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Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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A. — Au centre (de gauche à droite) : [1] Paroles à réciter : « O l'Osiris, divin père, chéri du dieu, inspecteur des favoris du Roi, administrateur du quartier des nécropoles, connu du Souverain, Psamtik, né de Sba-rekhit, viennent à toi Horus-hetem-baouf, Hâpi, Doua-moutef, Amsty, Qebeh-senouf. Leur nom, c'est ton nom pour tes Akhmou-sek. Tu n'es point détruit, tu n'es point anéanti, éternellement, à jamais ! »

 

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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Aux angles inférieurs, Anubis à forme de chacal est étendu sur un naos, surmonté de deux de ses épithètes, « Anubis, résidant dans Out », et « Anubis, le premier du Sehmouter ».

 

 

 

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

Cercueil de Psamétique, Collections égyptiennes du Musée de Grenoble, photographie lavieb-aile.

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La face inférieure de la cuve.

"Au dos du cercueil, sur deux lignes verticales, une allocution , dans laquelle le dieu Horus, s'adressant au défunt, célèbre son triomphe dans l'autre vie.

Voici, du reste, la traduction de ces passages :

 

  Horus te dit : « L'Osiris, divin père, connu du Roi, Psamtik, né de Sba-rekhit, tu vis comme celui qui réside au ciel (=Rê) et ta transformationest analogue à cfelle del'habitant de la terre (=Osiris). Dresse-toi en raison de taforce. Tu t'élèves (dans le ciel) vu que Nouit t'a enfanté semblablement à Sah (= la constellation d'Orion). Tu es maître de ton corps : tu es à l'abri de tes ennemis ! ». (Tresson p. 48 et 49)

 
Dos de la cuve du cercueil de Psamétik, photo J.L. Lacroix, Musée de Grenoble.

Dos de la cuve du cercueil de Psamétik, photo J.L. Lacroix, Musée de Grenoble.

Selon Dewachter,  le comte Saint-Ferriol possédait dans sa collection d'Uriage trois Oushebtis de Psamétique, dont un seul est conservé à Grenoble sous le n° d' inventaire 3574 :

Image J.L. Lacroix, Musée de Grenoble.

http://www.navigart.fr/grenoble-collections/#/artwork/60000000087852?layout=grid&page=8&filters=collection_department:Collection+%C3%A9gyptienne

Psamétique et la momie d'Uriage.

"Ni le manuscrit du journal ni le catalogue du comte ne précisent l'origine du cercueil de Psamétique (Uriage 74 -Grenoble Inv.1996). En fait, c'est l'abbé Paul Tresson qui, en 1933, rattacha abusivement à la nécropole thébaienne et à un achat auprès du Grec Wardi, le 29 avril 1842, un cercueil anthropoïde dont l'étude du décor, de la titulature et du reste de l'équipement de ce Psamétique a conduit Jean Yoyotte, dès 1971, à plaider avec raison pour une sépulture memphite et non thébaine. Oublions donc l'achat du 29 avril pour envisager plutôt une acquisition cairote, probablement en juin 1842, puisque le 2 juillet suivant le comte fait allusion dans son journal à sa « belle caisse de momie » d'une manière si précise qu'il ne peut s'agir que du cercueil de Psamétique. Mais cette caisse était-elle vide au moment de son achat, ou garnie d'une momie ? Au premier abord, il est impossible de trancher et tout ce qui peut être raisonnablement déduit du catalogue d'Uriage, à l'entrée n°74, c'est que la caisse de Psamètique était un cercueil intérieur : « cette caisse de momie est le deuxième cercueil, elle en contenait une autre en carton, celle qui enveloppait le corps. Un troisième n°75 était destinée à contenait celle-ci, n°74. ». En se reportant à l'entrée n°75, on apprend que, selon le comte -le mieux placé pour savoir ce qu'il avait réellemenbt acheté en Égypte – une partie de la caisse extérieure de Psamétique semblait bien alors conservée à Uriage : « n°75 :- Partie d'une caisse de momie de la même époque que la précédente. Elle faisait partie du même sarcophage. Ses dimensions étaient calculées de manière à ce qu'elle put contenir le n°74 ».

Qu'est devenue cette pièce d'Uriage n°75 ? Quant au recueil d'Uriage n°74, celui du Psamétique, contenait-il ou non la momie d'Uriage ?

En se reportant au procès-verbal établi par Hippolyte Bouteille, conservateur du Muséum de Grenoble, et secrétaire général de la Société zoologique , qui procéda en octobre 1858 à l'examen de la momie, on observe qu'il n'est mentionné là qu'une « caisse en carton » -rien au sujet de la caisse d'Uriage n°74- et rien bien entendu jamais encore le nom de Psamétique, puisque l'identité du propriétaire ne sera révélée qu'en 1861 par Théodule Devéria ; c'est manifestement cette seule mention du cartonnage par Bouteille qui conduisit [Kueny et Yoyotte page 97] à croire en 1979 que « rien n'indique que ce cartonnage ait jamais été contenu dans le cercueil 125, » celui de Psamétique.

 

Cependant, un simple recours au catalogue d'Uriage permet d'affirmer au contraire que cartonnage et momie furent, en 1858, retirés du cercueil de Psamétique. Voici en effet ce que le comte -rendu témoin de cet examen et n'ayant certainement pas oublié ce qu'il avait lui-même acquis – a enregistré : « 76- Première enveloppe en carton de la momie n°71 e », et « 71 – Momie du jeune homme imberbe, remontant au VIIIe siècle avant J.C. .M. Bouteille […] l'a extraite de sa caisse n°74 (...) ». Cette belle momie a été déposée dans une caisse en noyer, doublée de zinc."  La date donnée à la momie est la même que celle retenue par le comte suite à la visite de Devéria, pour le cercueil de Psamétique : preuve que Louis de Saint-Ferriol croyait, avant l'abbé Tresson, au lien entre la momie et son cercueil de Psamétique – un argument supplémentaire pour croire déjà à la présence de cette momie lors de l'acquisition du cercueil d'Uriage n°74. Dans ces conditions, et si, comme tout porte à le croire, le cartonnage d'Uriage n°76 correspond bien à l'enveloppe inv. 1998, comme le croyait déjà l'abbé Tresson, on en déduit que c'est bien un équipement artificiellement « recomposé » qui fut fourni au comte en 1842. En effet, le cercueil de Psamétique est memphite et ne date que de l'époque saïto-perse, alors que le cartonnage et sa momie sont thébains et remontent à la période intermédiaire. Quant à savoir si ce fut la momie de Djedmoutefânkh que les marchands d'antiquité déposèrent dans le cercueil de Psamétique, cela repose encore sur la lecture pas totalement assurée du nom du propriétaire du cartonnage. En sus, Hippolyte Bouteille n'ayant rencontré apparemment aucune difficulté pour extraire la momie de sa « caisse de carton », rien n'assure que cartonnage et momie proviennent du même équipement " DEWACHTER (Michel). - "Imbroglio Djedmoutefânkh et Psamétique : Le cabinet d'Uriage et sa contribution aux débuts de l'égyptologie (1843-1916)" 

 

 

SOURCES ET LIENS.

Notice du Musée de Grenoble, "Les incontournables".

http://www.museedegrenoble.fr/TPL_CODE/TPL_OEUVRE/PAR_TPL_IDENTIFIANT/20/951-antiquites.htm

— Images Jean-Luc Lacroix Musée de Grenoble

http://www.navigart.fr/grenoble-collections/#/artwork/60000000006028?page=1&filters=query:cercueil&layout=grid

 

 

DEWACHTER (Michel). - "Informations relatives à la collection du Comte de Saint-Ferriol et fournies par son journal de voyage" in Grenoble, musée des Beaux-Arts : Collection égyptienne par Gabrielle Kueny et Jean Yoyotte (Appendice E). - Paris : Editions de la Réunion des Musées Nationaux, 1979 ISBN 2-7118-0050-4 - Cit. p.206

DEWACHTER (Michel). - "Imbroglio Djedmoutefânkh et Psamétique : Le cabinet d'Uriage et sa contribution aux débuts de l'égyptologie (1843-1916)" in Le château d'Uriage: son cabinet de curiosités, pp.48-62. - Grenoble : Chapô public éditions, 2008 ISBN 978-2-916813-03-5 - Cit. pp. 52-53, reprod. p. 52

HAMON (Paul), LEMONDE (Anne), PARAVY (Pierrette). - Le Château d'Uriage : 1000 ans d'histoire. - [S.l.] : Chapô Public Editons, 2006. - Reprod. p. 69

 

KUENY (Gabrielle). - "Un sarcophage d'époque Saïte de la collection Saint-Ferriol" in Actualités Dauphiné, octobre 1966, n°114, pp. 15-17. - Grenoble : Actualités Dauphiné, 1966 ISSN 0335-4423 - Cit. pp. 15-17, reprod. P.16 et 17

KUENY (Gabrielle), YOYOTTE (Jean). - Grenoble, musée des Beaux-Arts : collection égyptienne. - Paris : RMN, 1979. - (Inventaire des Collections publiques françaises, n°23). n° isbn 2-7118-0050-4 - Cit. p. 106-109, cat. n°125

LEMOINE (Serge) et LE POMMERE (Marianne). - Image d'une collection, Musée de Grenoble. - Paris (France) : Réunion des Musées Nationaux, 1999. - 285 p. ; 30 cm ISBN 2-7118-3795-5 - Cit. p. 15, reprod. en coul. pp. 14-15

 

TOSATTO (Guy), sous la dir. de / Les collections du Musée de Grenoble. - Versailles (France) : Artlys, 2004. - 240 p. ISBN 2-85495-219-7 n° isbn 2-85495-219-7 - Reprod. en coul. p. 6

TOSATTO (Guy), sous la dir. de - Musée de Grenoble : guide des collections : antiquité-XIXe siècle. - Lyon (France) : Fage éditions, 2015. - 239 p. ; 25 cm ISBN 978-2-84975-384-2 n° isbn 978-2-84975-384-2 - Cit. et reprod. en coul. p.17

TRESSON (P.). - Catalogue descriptif des Antiquités égyptiennes de la salle Saint-Ferriol. - Grenoble, 1933. - Cit. p. 47-49, cat. n°22

 

 

— ALPHANDARI (Yves). - Les hiéroglyphes : du dieu Thot à Champollion. - Paris : Père Castor Flammarion, 2013 ISBN 9782081287020 - Reprod. p.87

— GASSE (Annie). - Le Livre des Morts de Pacherientaihet au Museo Gregoriano Egizio. - Le Vatican : Monumenti, Musei e Gallerie Pontificie, 2001. - Cat. n° 9-10

 

 

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Published by jean-yves cordier - dans Musée de Grenoble

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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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