Quelques sculptures de l'église prieurale de Saint-Leu d'Esserent. III. L'intérieur de l'église. Le retable de saint Nicolas, les statues.
I. Le retable de saint Nicolas. Calcaire monolithe, taillé en bas-relief, traces de polychromie bleue, rouge et ocre jaune, XIVe siècle.
Il mesure, dans l'état actuel (car il manque des compléments de chaque côté), 152 cm de large, 58 cm de haut et 26 cm de profondeur.
"Ce retable n'est que partiellement conservé. Il en subsistent trois panneaux sculptés en bas-relief, dont l'un est complet, hormis la bordure supérieure, tandis que les deux autres semblent subsister que sur un tiers de leur largeur initiale, comparés au panneau médian. En raison du mauvais état de conservation, presque toutes les têtes ayant ête bûchées à la Révolution, l'œuvre a longtemps été déposée sur la tribune, avec les différents vestiges lapidaire. Classée néanmoins par arrêté du 5 novembre 1912 en même temps que les autres fragments de sculpture et d'architecture, elle a été restaurée par Geneviève Rager, à Paris, et l'entreprise Charpentier, également à Paris, en 1994. Dans son état actuel, le retable mesure 151 cm de largeur et 59 cm de hauteur. On remarque les drapés fluides, les silhouettes fines des figures, et la belle qualité de la sculpture. " (Wikipédia et POP)
Au centre, la Crucifixion entre Marie et Jean.
À gauche : L'aubergiste et sa femme face aux trois enfants (ou clercs) qu'ils s'apprêtent à tuer et à mettre au saloir.
Vient ensuite le miracle de la résurrection des trois enfants par saint Nicolas. Ils se dressent nus, debout dans le saloir, mains jointes, devant l'aubergiste et sa femme, également mains jointes.
La tête du saint est la seule qui soit préservée.
À droite : saint Nicolas apportant anonyment, la nuit, à trois reprises, une bourse pleines d'or à son malheureux voisin qui se voyait déjà réduit à prostituer ses filles.
"À la mort de ses parents, devenu très riche, il chercha un moyen d’employer ses richesses, non pour l’éloge des hommes, mais pour la gloire de Dieu. Or un de ses voisins, homme d’assez noble maison, était sur le point, par pauvreté, de livrer ses trois jeunes filles à la prostitution, afin de vivre de ce que rapporterait leur débauche. Dès que Nicolas en fut informé, il eut horreur d’un tel crime, et, enveloppant dans un linge une masse d’or, il la jeta, la nuit, par la fenêtre, dans la maison de son voisin, après quoi il s’enfuit sans être vu. Et le lendemain l’homme, en se levant, trouva la masse d’or : il rendit grâces à Dieu, et s’occupa aussitôt de préparer les noces de l’aînée de ses filles. Quelque temps après, le serviteur de Dieu lui donna, de la même façon, une nouvelle masse d’or. Le voisin, en la trouvant, éclata en grandes louanges, et se promit à l’avenir de veiller pour découvrir qui c’était qui venait ainsi en aide à sa pauvreté. Et comme, peu de jours après, une masse d’or deux fois plus grande encore était lancée dans sa maison, il entendit le bruit qu’elle fit en tombant. Il se mit alors à poursuivre Nicolas, qui s’enfuyait, et à le supplier de s’arrêter, afin qu’il pût voir son visage. Il courait si fort qu’il finit par rejoindre le jeune homme, et put ainsi le reconnaître. Se prosternant devant lui, il voulait lui baiser les pieds ; mais Nicolas se refusa à ses remerciements, et exigea que, jusqu’à sa mort, cet homme gardât le secret sur le service qu’il lui avait rendu." (Légende dorée de Jacques de Voragine)
Le vieil homme est couché, entouré par ses trois filles. Saint Nicolas, de l'autre côté de la porte, est représenté en évêque (mitre, crosse, pallium), ce qui est une erreur par rapport au récit de Jacques de Voragine, l'élection à la dignité d'évêque de Myre se situant juste après ce geste de générosité.
II. Sainte Catherine d'Alexandrie, la roue de son supplice à ses pieds. Elle foule l'empereur Maximin. Calcaire, traces de polychromie. Deuxième chapelle rayonnante.
https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM60005077
Elle mesure 1,00 m de haut, 35 cm de large et 23 cm de profondeur. Elle est datée du XVIIe siècle. Ses mains sont mutilées, tout comme la tête de l'empereur.
III.Vierge à l'Enfant. Calcaire, traces de polychromie, XVe siècle. Deuxième chapelle rayonnante.
IV. Statue de saint Leu. Pierre polychrome, 2nde moitié XIIIe siècle. Chapelle rayonnante sud-est.
V. Anne éducatrice.
VI. Atlante.
VII. Gisant de Renaud de Dammartin. Calcaire, 1er quart du XIIIe siècle (v.1220). Limite de la nef et du bas-côté nord.
Classé M.H 5/11/1912.
https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM60001454
https://fr.wikipedia.org/wiki/Renaud_de_Dammartin
Cette œuvre mutilée, en mauvais état de conservation, mesure 217 cm de long, 93 cm de large et 60 cm de haut. Le gisant en pierre sculpté en haut relief montre un homme en armure, l'épée au côté, les pieds posés sur des lionceaux. Mais il manque la tête, les bras, les pieds, une partie de l'écu et du support rectangulaire. Elle a longtemps séjourné à l'extérieur de l'église "car, pour s'être suicidé, le comte de Dammartin n'a pas pu être inhumé dans l'église". L'œuvre a été mutilé lors de la Révolution.
"Il n'y a plus d'inscription lisible et l'identité du défunt n'a pas d'emblée clairement été établie ; on a hésité entre Renaud et Hugues de Dammartin, le fondateur du prieuré, qui serait mort en 1103. L'identification repose donc sur l'analyse stylistique. Elle est apparemment imputable à Henri Malo." (Wikipedia)
Eugène Müller fournit le descriptif suivant :
« Cette statue couchée est de grandeur naturelle. Le gisant repose sa tête aux cheveux longs et roulés sur un coussin que deux anges soutenaient. Il est couvert d'un vêtement de mailles, haubert, pantalon à pieds, gants, et par-dessus, d'une cotte d'armes sans manches, à revers maillé, dont une longue ceinture étroite et ornée d'une suite de croix et de fleurettes ramasse les plis. Les deux bras étendus retenaient l'un le large écu triangulaire qui pend sur les genoux, et l'autre, l'épée qui sommeille le long de la cuisse dans le fourreau. Les pieds éperonnés se dressent entre deux lionceaux »
SOURCES ET LIENS.
— POP.CULTURE.GOUV.FR Eglise prieurale de Saint-Leu d'Esserent.
https://pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM60001457
— Dominique VERMAND, EGLISE DE L'OISE
https://www.eglisesdeloise.com/monument/saint-leu-desserent-eglise-saint-leu/