Lieu : tourbières de Tromel, Crozon.
Date :13 septembre 2011
L'Épeire carrée, ou Épeire à quatre points Araneus quadratus Clerck, 1757,
the Four-spot orb-weaver.
Enfin ! L'été allait prendre fin et je ne l'avais toujours pas vu, mais là voilà, telle que me l'avait annoncée mon guide, avec une belle couleur vert-pomme. Elle était sur sa toile, balançant au vent, déjouant la mise au point de mon appareil photo, et je décidais de l'emmener "au studio" (une simple feuille de papier, mais à l'abri).
C'est manifestement une femelle qui mesure facilement 17 à 18 mm, rien à voir avec les mâles de 9mm. J'ai eu droit à une belle forme verte, mais elle se décline en jaune clair, en rouge brique, en orange ou en brun foncé.
Michael J. Roberts donne comme habitat les hautes herbes, les bruyères et les buissons d'ajonc, correspondant tout-à-fait à l'endroit de la tourbière où je l'ai découverte. Près du sol, la toile qui peut atteindre 60 cm de diamètre et compte 11 à 29 rayons est spècialisée dans la chasse passive des insectes sauteurs comme les criquets.
L'accouplement a lieu en septembre.
C'est encore Carl Alexander Clerck qui l'a décrit en 1757 dans Aranei suecici ou Svenska spindlar page 154 : ce diable de suédois semble avoir décrit toutes les araignées que je découvre !
En 1789, Guillaume Antoine Olivier la baptise Araignée quadrille dans l' Encyclopédie Méthodique, p. 200, n° 8. Le terme est toujours utilisé en 1802 par Walckenaer ou en 1816 dans le Dictionnaire des sciences naturelles de Cuvier.
Je retournais sur les lieux car je voulais voir ce que j'avais trouvé décrit : la cachette confectionnée par la femelle au coin de sa toile : suivons le fil.
Un premier exemple :
L'occupante :
Une autre, comme un bonnet pointu de nain des herbes, fait en dentelle !
L'araignée quadrille (j'adopte ce nom que je trouve bien plus seyant) sous la tente ;
Elle me permet de jeter un coup d'oeil pour voir comment elle est installée : c'est un peu étroit, mais ça va.