Douze parapluies de Brest :
exposition Ode à la pluie
au Musée des Beaux-Arts de Brest.
Les parapluies de cette exposition L'Ode à la pluie, je ne les ai pas vraiment comptés. C'est peut-être dix, peut-être quinze, et peut-être aussi en trouve-t-on qui comptent double. Je choisis le chiffre douze seulement parce que la pluie de Brest est douce.
Ce ne sont pas non plus vraiment des parapluies de Brest, une ville où cet instrument est rare, car le vent, qui protège les cétacés, se fâche quand il voit ces corolles noires faites de baleines : il les pourchasse au coin des rues et les retourne. Au fond, c'est dans les poubelles et les caniveaux qu'on les trouve le plus, les pépins ou les riflards, dans notre ville. Bécassine, qui ne quitte pas son parapluie rouge, n'est pas d'ici.
Allons-y, musique. Floc, floc, floc, voici la valse des parapluies qui tournent tournent tournent...
Mais, je l'annonce dès maintenant, la fin de cet article sera bien triste.
I. Pluie du soir, espoir?
Pierre de Belay, Femme en coiffe au parapluie, 1925 (détail)
Robert Delaunay, La Tour carrée à Saint-Guénolé, v. 1905 (détail).
René Quillivic, Pluie fine sur le môle d'Audierne 1921 (détail)
Henri Rivière, Les Fortifications 1900 (détail).
Charles Lacoste : Personnages sous la pluie sur un pont à Bordeaux, Huile sur carton, 1893, Coll. Musée/Jardin Maurice Denis, St-Germain-en-Laye.
Idem, détail.
II. PLuie du matin, chagrin.
Jean Frélaut, L'enterrement en Bretagne, 1953 (détail).
Luigi Nono (1850-1910), Première pluie, 1909. Huile sur toile, collection Musée d'Orsay.
Le texte de présentation qui accompagne ce tableau dit: "Apte par sa matérialité même à traduire le sentiment de chagrin, sans le secours des larmes, la pluie saisie par le peintre Luigi Nono au dessus de la tombe fraîchement creusée d'un enfant dans un cimetière de la région de venise exprime nettement le sentiment de son parent. Avec un parapluie, celui-ci la protège car il craint pour l'enfant mort, dont on entoure le corps des mêmes précautions que s'il vivait encore. Le lieu est composite avec le cimetière de Susin de Sospirolo (province de Belluno) et l'église de Coltura dont on aperçoit la sacristie. Le relief est composé du Mont Sperone et des Monti del Sol. Exposé à la Biennale de 1909, cette œuvre fut aussitôt acquise par le Musée du Luxembourg. "
Je déchiffre sur la pancarte Riposa in pace con gli Angeli in Paradiso, "Repose en paix avec les Anges du Paradis".
Luigi Nono a peint une autre toile, représentant sans-doute la cérémonie d'enterrement de cet enfant dans l'église de Cultura lorsque le cercueil franchit l'enceinte (le placître) :
(image provenant de l'article "Luigi Nono e il paesaggio nella pedemontana a Polcenigo".)
Liens sur ce peintre :http://oliaklodvenitiens.wordpress.com/2011/11/30/luigi-nono/