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11 juillet 2023 2 11 /07 /juillet /2023 09:41

Surprendre ou comprendre la Grande Tortue Nymphalis Polychloros?

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C'est par une belle matinée de juin que je me rends sur une rive — mi-ombre, mi-soleil— du ruisseau de Kerloc'h, et comme il  est encore assez tôt, le cours d'eau n'est pas animé par les va-et-vient d'Anax imperator ou les brèves incursions depuis leur perchoir de Calopteryx virgo.

J'attends, et c'est très agréable de laisser s'installer en moi cet état d'alerte (qui vive ?) et de torpeur, tandis que la tièdeur de l'air m'incite à rester là, au pied d'un noisetier.

J'écoute les chants d'oiseaux, sans même tenter de les identifier. Les minutes s'étirent, comme des nuages.

Je cherche, sous les feuilles, les libellules (Calopteryx virgo) qui s'y sont suspendues pour la nuit, et qui hésitent à monter à l'étage.

Une tache de lumière m'intrigue. Ah, c'est le Robert-le-Diable (Polygonia c-album)! Mais il s'enfuit à peine photographié, laissant la place à un bien banal Tircis (Pararge aegeria). Chacun tente de profiter du soleil avant de regagner l'ombre des sous-bois.

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Calopteryx virgo mâle. Photo lavieb-aile.

Calopteryx virgo mâle. Photo lavieb-aile.

Calopteryx virgo mâle. Photo lavieb-aile.

Calopteryx virgo mâle. Photo lavieb-aile.

Polygonia c-album. Photo lavieb-aile.

Polygonia c-album. Photo lavieb-aile.

Pararge aegeria. Photographie lavieb-aile.

Pararge aegeria. Photographie lavieb-aile.

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Je reste au pied de mon noisetier, qui est de belle taille. Seuls mes yeux scrutent les alentours.

Oh, là-bas, se faufilant entre les troncs, la silhouette d'une fouine (Martes foina), marque blanche sous la gorge, et longue queue bien fournie. Impossible à photographier, mais son apparition silencieuse me comble. Comme je suis bien !

Aucune impatience. Le défilé des minutes s'est dissous. Aucun songe, juste l'exquise réalité devant laquelle je suis tapi et dans laquelle je me dissous. 

Miracle des feuilles de châtaignier se livrant à la photosynthèse : leur jouissance évoque celle de nos bains de soleil, mais dans un silence absorbé, religieux.

Les noisettes claires se balancent comme des grelots au dessus de la rivière. Les fils d'araignée dessinent des réseaux d'argent.

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Comment comprendre la Grande Tortue Nymphalis Polychloros?
Le Pont Gaulois en Presqu'île de Crozon. Photo lavieb-aile.

Le Pont Gaulois en Presqu'île de Crozon. Photo lavieb-aile.

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Sur une branche proche, je reconnais maintenant un papillon, parce qu'il entrouve très prudemment ses ailes orangées, alors que, jusqu'à présent, il n'en montrait que la partie dorsale, sombre, identique aux écorces. C'est la Grande Tortue (Nymphalis polychloros), ainsi nommée parce que ses ailes ont les teintes fauves et marbrées de l'écaille de tortue, ce matériau d'ébénisterie prisé par les amateurs du temps d'Etienne-Louis Geoffroy qui la baptisa en 1762. 

Zoonymie (origine du nom) du papillon la Grande Tortue, Nymphalis polychloros (Linnaeus, 1758).

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Description rapide.

Est-ce un mâle ou une femelle ? Dans cette espèce, les deux sexes sont semblables.

On la nommait Vanesse de l'Orme, mais elle a dû s'adapter à la maladie qui a décimé cette essence, la graphiose. Elle fréquente les bois clairs et clairières, les parcs ou les jardins qu'elle parcourt d'un vol saccadé de brefs et rapides battements d'ailes. Au sortir de la diapause, elle recherche pour se nourrir les chatons de saule, les écoulement  de sève de différents arbres et les mélasses de pucerons. En été, elle ne dédaigne pas les fruits mûrs tombés au sol ou restés sur l'arbre ; les visites de fleurs sont plus rares.

On la nomme aussi la Nymphe endormie. En effet, elle ne donne qu'une génération par an, en juin-juillet (elle est dite univoltine), puis elle tombe en létargie estivale (aout), en ressort rarement en septembre ou octobre, et puis elle hiverne dans des cavités d'arbres, de vieux murs, voire à l'abri d'appentis ...

Elle se réveille au printemps et s'accouple.  

Les œufs sont pondus par groupes de 100 à 200 unités formant de longs manchons sur les rameaux de la plante-hôte, les Saules, les Peupliers, les Ormes et divers arbres fruitiers. 

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Mon observation de ce papillon.

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Si je regarde bien, je constate que je ne vois que quatre pattes. Or, tous les Papillons ont six pattes puisque ce sont des Insectes !

Mais Nymphalis polychloros appartient aux Nymphalidés, ou "pieds en brosse" (brush-footed) ou "quatre pattes" (four-footed). Chez ceux-ci, les pattes antérieures sont atrophiées, repliées dans les poils du thorax et ne participent pas à la locomotion. Chez le mâle, elles sont en forme de brosse, à longues écailles poilues, d'où le nom de "pattes en palatines" choisies par Ferchault de Réaumur   en comparaison avec cette fourrure que les femmes de l'époque (1740) se mettaient autour du cou.

 

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Nymphalis Polychloros. Photographie lavieb-aile Crozon 22  juin 2023.

Nymphalis Polychloros. Photographie lavieb-aile Crozon 22 juin 2023.

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Comme les autres Vanesses, le Vulcain, le Paon-du-jour, la Petite Tortue, le Robert-le-Diable, ses ailes une fois repliées sont ternes, brunâtres tachetées de noir et marbrées de gris, lui permettant de passer inaperçue dans son environnement de sous-bois, ce qui est bien utile lorsqu'elle hiberne.

Mais si elle les écarte, elle expose un orange flamboyant et une parure de saphirs. Est-ce pour effrayer d'un soudain coup d'éventail un prédateur que son camouflage n'a pas trompé, ou pour attirer un partenaire ?

J'essaye de comprendre pourquoi cette Grande Tortue ne se décide ni à rester ailes repliées, pour bien se camoufler, ni à les écarter complètement, pour mieux séduire. Elle ne cesse de faire varier son ouverture, entre "fermé" et "presque grand ouvert". Donc, la clef de compréhension couleurs cryptiques/couleurs attrayantes n'ouvre pas bien cette serrure.

 

On lit que les insectes doivent réchauffer leurs muscles avant de pouvoir voler efficacement. Et on dit qu'un papillon qui se prélasse utilise ses ailes comme des panneaux solaires pour réchauffer son corps, ou comme des écrans renvoyant la chaleur vers le thorax, où circule la lymphe. La couleur sombre du dessous des ailes absorbe les infra-rouges de la lumière, les couleurs orange ou rouge du dessus le font moins. Mais pourquoi, alors que la température est constante ce matin, ma Tortue ne régle-telle-pas son thermostat plutôt que de toucher en permanence au variateur?

L'ouverture des ailes dépend-elle d'une régulation si sophistiquée et si fine, au centième de degré, qu'elle s'adapte à la moindre variation ?

La température d'un papillon doit être régulée à 40°C Au dessous, il absorbe les IR, en dessus, il rayonne, par un savant jeu de la structure des écailles (100µ) de ses ailes, de leurs stries (1µ), des lamelles de celles-ci, et de la distribution des pigments, chitine et mélanine notamment (Serge Berthier, photonique des Morphos) .

 

Je regarde ce ballet ailé, fasciné par tant de science chez ce papillon et par tant d'incompréhension de ma part.

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Nymphalis Polychloros (Crozon 22  juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22 juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22  juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22 juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22  juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22 juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22  juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22 juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22  juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22 juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22  juin 2023). Photographie lavieb-aile.

Nymphalis Polychloros (Crozon 22 juin 2023). Photographie lavieb-aile.

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Published by jean-yves cordier - dans Papillons. Presqu'île de Crozon
28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 07:44

L'accouplement des Amaryllis à Crozon.

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Voir :

 Zoonymie (origine du nom) du papillon l'Amaryllis Pyronia tithonus (Linné, 1771).

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Par delà le concert des sanglots et des pleurs
Et des cris de colère des hommes qui ont peur
Il nous faut écouter l'oiseau au fond des bois
Le murmure de l'été le sang qui monte en soi
Et le bruit de la terre qui s'endort doucement

Il nous faut écouter

Il nous faut regarder

(Jacques Brel chanté par Barbara)

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L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

L'Amaryllis à Crozon. Photographie lavieb-aile 25 juin 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Papillons. Presqu'île de Crozon
18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 15:20

La mineuse Phyllocnistis des Peupliers blancs des fourrés à Troène de l'arrière-dune de La Palue (Crozon).

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PRÉSENTATION.

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En position arrière-dunaire s’étend à la Palue un fourré à Troène (Ligustrum vulgare). Ces fourrés à Troène proviennent d’une introduction ancienne, en liaison avec les plantations de peupliers blancs (Populus alba) effectuées au début du XXème siècle. 

Ces plantes importées, comme le Tamaris,  font aujourd’hui partie du paysage mais sont des plantes invasives  qu'il convient de contenir le plus possible. (Natura 2000). "Le Troëne, le Peuplier blanc et le Tamaris participent à la fermeture des zones arrière dunaires et seront régulées dans le cadre de l’entretien et de la réouverture de certains secteurs."

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Depuis la fin de l'été 2022, des traces sinueuses sont apparues sur les feuilles de Peuplier blanc. Elles ressemblent à un tracé de labyrinthe. En effet, ces empreintes blanches centrées par une ligne noire forment des boucles sans jamais se croiser. Ce couloir en épingles à cheveux se termine au bord de la feuille par une aire de stationnement, plus large, au centre sépia. Le rebord de la feuille s'y replie légèrement en auvent. Certaines feuilles ne sont couvertes qu'en partie par ces écritures cabalistiques, mais le scribe, ou je ne sais quel moine copiste, est parfois parvenu à couvrir l'ensemble de la surface et à en effacer totalement la coloration verte. Si bien que l'avers des feuilles du peuplier deviennent aussi blanches que leur envers.

C'est bien singulier, non ?

Le commissaire Lavieb est parvenu, après une longue enquête, à déterminer certains suspects, qui appartiennent tous à la même famille. 

"Ces individus qui détériorent les espaces verts par leurs tags intempestifs sont bien connus par nos services, nous les nommons les "Mineuses". Ce sont en fait des larves d'insectes de quelques millimètres qui sont addicts de la chlorophylle, qu'ils chapardent en broutant des galeries dans l'épaisseur des feuilles en causant des dégâts parfois graves. Certaines de ces tagueuses sont des chenilles de micro-lépidoptères, certaines des fausses chenilles de tenthrèdes, d'autres des larves de Diptères (Mouches)."

"Mais mon enquête cible la famille des Gracillariidés, et plus particulièrement le genre Phyllocnistis. Je vous ai préparé un dossier de presse.

 

LES MINEUSES FOLIAIRES.

« Mineuse » ou insecte mineur (Leaf miner en anglais)  est un nom vernaculaire ambigu désignant en français principalement des larves de mouches ou de papillons qui creusent dans les feuilles des galeries, entre les deux épidermes du limbe, formant ce que l'on appelle une mine en consommant le parenchyme chlorophyllien. Ces insectes endo-phytophages comprennent environ 10 000 espèces réparties dans 51 familles qui appartiennent dans leur grande majorité aux quatre principaux ordres d'insectes holométaboles (coléoptères, hyménoptères, diptères, lépidoptères).

Il en existe de très nombreuses espèces dont certaines seulement possèdent le nom usuel de « mineuse » en français. Ce sont des asticots de Diptères phytophages ou des chenilles de Lépidoptères. La géométrie de la mine (linéaire, ramifiée, en spirale, etc.) et la disposition des excréments permettent en général une détermination précise du ravageur. L'excavation s'élargit au fur et à mesure de leur croissance. Ces larves sont en général monophages." (Wikipedia)

LES PHYLLOCNISTIS.

Les adultes du genre Phyllocnistis sont de très petits papillons dont l'envergure ne dépasse généralement pas 5 mm. Les ailes antérieures et postérieures sont lancéolées et à prédominance blanche. Les ailes antérieures sont marquées de stries jaunes à orange, longitudinales et obliques, souvent bordées de gris ou de noir. Quelques espèces sont connues pour posséder des motifs de couleurs beaucoup plus sombres ou frappantes. 

Larves 

Les larves de Phyllocnistis font partie des Lépidoptères les plus spécialisés . Quatre stades semblent être la norme, les trois premiers stades possédant une morphologie et un comportement suceurs. Les stades suceurs créent une longue mine serpentine sous-épidermique sur les surfaces supérieures ou inférieures de la feuille hôte. Quelques espèces forment également des mines sous-épidermiques sur les tiges et divers fruits, dont l'avocatier . Une traînée d' excréments médiane caractéristique s'étend sur toute la longueur de la mine, généralement sous la forme d'une ligne sombre et ininterrompue. 

Le quatrième stade est un stade hautement spécialisé, apodal et non nourricier dont la fonction principale est de faire tourner le cocon, à l'extrémité de la mine, avant la nymphose.

Phyllocnistis peut être trouvé sur de nombreuses plantes hôtes et a été observé sur des plantes d'au moins 20 familles. Une espèce bien connue est la mineuse des agrumes ( Phyllocnistis citrella ), un ravageur des plantes de la famille des Rutacées , en particulier des agrumes. 

En 2012, environ 126 espèces de Phyllocnistis ont été décrites. C'est probablement une fraction de la véritable diversité du genre, en particulier sous les tropiques, où il peut y avoir des centaines d'espèces encore à collecter.

 https://en.wikipedia.org/wiki/Phyllocnistis

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—Pouvez-vous nous en dire plus, commissaire ? Vous auriez placé deux de ces tagueuses en garde à vue.

— Effectivement, je suspecte très précisément Phyllocnistis labyrinthella, qui s'exerce souvent sur les peupliers trembles Populus tremula, et sa compagne, qui serait sa sœur jumelle Phyllocnistis xenia, M. Héring 1936. Je vous distribue sa fiche signalétique du BGB (Bureau du Grand Banditisme).

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"Phyllocnistis xenia est un papillon nocturne de la famille des Gracillariidae . On le trouve de la Grande-Bretagne à la Bulgarie et de la Pologne à la péninsule ibérique et à l' Italie .

L' envergure est de 6 à 7 mm. Les adultes volent de juillet à août puis de septembre à mai en deux générations. 

Les larves se nourrissent de Populus alba , Populus canescens et Populus tremula . Ils minent les feuilles de leur plante hôte. La mine est constituée d'un long couloir assez large strictement épidermique qui s'incurve en boucles denses sur la face supérieure des feuilles, sans jamais se croiser. Les excréments se déposent en une vague ligne centrale continue. La galerie se termine sur la marge de la feuille, où elle s'élargit un peu, tandis que la marge de la feuille se replie quelque peu. Ici, la nymphose a lieu. Il n'y a pas de cocon. 

Phyllocnistis xenia pourrait être un synonyme de Phyllocnistis labyrinthella . Le papillon adulte et la chrysalide de xenia peuvent difficilement être distingués de ceux de labyrinthella . De nombreux auteurs considèrent donc les deux congénères. Il semble exister une différence constante dans la ligne d'excréments de xenia (qui est large, vague et verdâtre) et celle de labyrinthella (qui est étroite, pointue et noir brunâtre). De plus, la mine de P. labyrinthella s'étend souvent jusqu'à la face inférieure de la feuille, ce qui ne semble pas se produire chez Xenia ."https://en.wikipedia.org/wiki/Phyllocnistis_xenia

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Le site Lepiforum indique que P. xenia est inféodée au Peuplier blanc (ou à son hybride le Peuplier gris P. Canescens).

"Les larves des espèces de Phyllocnistis produisent des conduits de mines qui courent dans l'épiderme. Le tissu vert des feuilles n'est pas consommé, c'est pourquoi les mines n'apparaissent pas éclaircies en lumière transmise (contrairement à la plupart des autres mineuses).

Phyllocnistis xenia : uniquement chez le peuplier blanc ( Populus alba ). La mine apparaît vitreuse en lumière réfléchie en raison de la lame d'air sous l'épiderme détaché, avec une ligne centrale sombre caractéristique. Là, les excréments liquides de la larve ont recollé l'épiderme. Nymphe dans un petit cocon au bout de la mine, qui contracte fortement la surface foliaire. Si ce point se trouve au bord de la feuille, une petite enveloppe de feuille est créée." (traduit de l'allemand)

Et selon le même site Lepiforum :

 

"Huemer (2013:210) : "Le statut taxonomique de Phyllocnistis xenia a longtemps été considéré comme controversé, et l'espèce a été considérée par Huemer & Tarmann (1993) ainsi que d'autres auteurs comme un synonyme junior de P. labyrinthella , d'autant plus de sorte que les deux taxons sont morphologiquement incertains sont différenciables. Selon Karsholt (in litt.), P. xenia vit préférentiellement sur Populus alba , tandis que les chenilles de P. labyrinthella minent particulièrement les feuilles de Populus tremula . "

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Vous voyez que ma principale suspecte est P. xenia. Et maintenant, je vous présente les pièces à conviction prises sur le terrain par nos inspecteurs.

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Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

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—En somme, la ligne noire continue au centre de la chaussée, ce sont des excréments !

— Oui, et l'aire d'arrêt d'urgence à la fin du parcours, c'est le site où a lieu la nymphose !

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— Et voici les clichés pris en laboratoire sur les spécimens saisis sur place.

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Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

 

 

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

Traces de chenilles de Phyllocnistis xenia sur Populus alba, La Palue, Crozon. Photo lavieb-reve octobre 2022.

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Un individu adulte a été photographié dans les parages. Il n'a pas été identifié.

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La mineuse du Peuplier blanc à La Palue (Crozon).

 

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Note : Les suppositions de ce commissaire demandent à être confirmées par les autorités, ou par des entomologistes patentés.

 

Phyllocnistis unipunctella a été observé en Bretagne (Plénée Jugon, sept. 2020) sur un peuplier. Elle préfererait le peuplier noir.

https://www.forum-bretagne-vivante.org/search?mode=searchbox&search_by=text&search_keywords=Phyllocnistis&show_results=posts

https://draaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/BSV_JEVI_no_05_20170824_cle8c1378.pdf

Phyllocnistis saligna a été observé en Bretagne en septembre 2019. Mais il se nourrit de saules.

https://www.forum-bretagne-vivante.org/t18842-pour-les-amateurs-de-micros-phyllocnistis-saligna?highlight=Phyllocnistis

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SOURCES ET LIENS.

—NATURA 2000 Presqu'île de Crozon 2006

http://presquile-de-crozon.n2000.fr/sites/presquile-de-crozon.n2000.fr/files/documents/page/docob_crozon_partie_i.pdf

—SITES

http://www.jmeg.fi/InsectsOnAspenLeafminers.htm

https://www.papillon-poitou-charentes.org/Phyllocnistis-labyrinthella.html

https://bladmineerders.nl/parasites/animalia/arthropoda/insecta/lepidoptera/ditrysia/gracillarioidea/gracillariidae/phyllocnistinae/phyllocnistis/phyllocnistis-labyrinthella/?lang=nl

https://en.wikipedia.org/wiki/Phyllocnistis_xenia

https://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/mineuse.php

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ZOONYMIE (ORIGINE ET HISTOIRE DES NOMS ).

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Etienne-Louis Geoffroy, dans son Histoire des insectes de 1762, indique (tome II page 181) que c'est Réaumur qui a donné à ces chenilles le nom de "ver mineur", "parce qu'ils minent l'intérieur des feuilles". Et il ajoute : "on pourrait les appeler plutôt, chenilles mineuses." Je lui attribue donc la paternité de cette dernière appellation.

https://www.biodiversitylibrary.org/item/51067#page/191/mode/1up

Il est touchant de lire, dans la belle langue de l'époque, sa description si attentive :

"Ces espèces de teignes sont obligées , ainsi que les précédentes de se former une habitation construite avec les mêmes feuilles qu'elles doivent ronger ensuite. D'autres ne se donnent pas la même peine : à mesure quelles mangent , elles se logent à la place de la nourriture qu'elles ont prise. Ces teignes encore très petites percent la pellicule extérieure de la feuille , insinuent leur tête dans cette petite ouverture & mangent le parenchyme intérieur. A mesure qu'elles ont ainsi cavé & creusé la feuille , elles s'enfoncent & forment des chemins couverts, des galeries entre les deux pellicules des feuilles , avançant toujours à proportion de la nourriture qu'elles prennent. On voit souvent ces chemins des teignes tracés sur les feuilles.

Ils sont très reconnaissables , en ce que la feuille est transparente & a perdu sa couleur verte en ces endroits. Ces chemins sont souvent fort irréguliers , pleins de contours ou de détours suivant les différents côtés vers lesquels la chenille s'est portée. Si on levé une des deux pellicules de la feuille qui couvrent ces chemins , on trouve ordinairement vers l'extrémité une petite chenille toute seule, lisse , un peu jaunâtre , qui a quatorze pattes. Ces petites teignes restent dans ces mêmes galeries pour se transformer en chrysalides , & elles n'en sortent que sous leur dernière forme d'insectes parfaits."

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Ceci dit, ou lu, le tome III de l'Histoire des Insectes (1737) de Réaumur mérite d'être consulté, pour son premier Mémoire, Des insectes nommés mineurs des feuilles, ou, des insectes qui se logent dans l'épaisseur des feuilles. La description de comportement des vers ou des chenilles est d'une minutie confondante

 

https://www.biodiversitylibrary.org/item/50412#page/51/mode/1up

 

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LE NOM DE GENRE PHYLLOCNISTIS Zeller, 1848

Il vient, selon l'auteur lui même, du grec phyllon, "feuille" et de -cnistis ??, "ich biege", soit "je tords, je plie" (pour l'empreinte sinueuse ?).

Zeller place dans son genre P. suffusella et P. savigna.

Zeller, P. C. (1848): Die Gattungen der mit Augendeckeln versehenen blattminierenden Schaben. — Linnaea Entomologica 3: 248-344, p. 264

https://www.biodiversitylibrary.org/item/150817#page/280/mode/1up

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LE NOM D'ESPECE P. LABYRINTHELLA BJERKANDER 1790.

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Ce nom semble de traduction évidente.

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/245569

https://oreina.org/artemisiae/observatoire/index.php?module=fiche&action=fiche&d=micro&id=245569

 

LE NOM D'ESPECE P. XENIA M. HERING 1936.

Hering, M. (1936): Blattminen von Spanien. — Eos Revista española de entomologia 11 (4): 331-384, pl. XVI.

 

https://lepiforum.org/wiki/page/Phyllocnistis_xenia

On peut penser que l'auteur a voulu souligner le concept de plante-hôte.

 

"Xenia (ξενία / xenía) est un prénom d'origine grec. Dans la Grèce antique, il désigne le concept grec d'hospitalité, et, par extension, les présents offerts à un hôte. La relation d’hospitalité se fait sous la protection de Zeus (Xénios) et d’Athéna (Xénia)."

 

"Du grec ancien ξενία, xenía (« accueillante ») ; voir xenium (« don ») et xenon (« hôpital »)."

Voir Gaffiot :

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=Xenia

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Published by jean-yves cordier - dans Presqu'île de Crozon Papillons.
18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 15:15

 

La chenille de Piéride du chou [Pieris brassicae]  sur le Cakilier maritime (Cakile maritima) à Pen Hat (Camaret) le 29 octobre 2022.

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Je rapporte ici une observation de chenille de Pieris brassicae sur Cakile maritima, l'une de ses plantes-hôtes, sur la dune de la plage de Pen Hat à Camaret.

Ce n'est pas un scoop, cette plante hôte est signalée par divers auteurs. La Roquette de mer, une crucifère ou Brassicacée pousse en milieu salée.

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Pour l'histoire passionnante du nom de ce papillon, voir :

https://www.lavieb-aile.com/article-la-pieride-du-chou-pieris-brassicae-121644752.html

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Voir :

http://www.les-snats.com/fiches/Pieris_brassicae_Chenilles_sur_Cakile_maritima__MC24568.html

https://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?t=98807&view=next

https://www.galerie-insecte.org/galerie/ref-109595.htm

https://phrygana.eu/Fauna/Lepidoptera/Pieridae/Pieris-brassicae/Pieris-brassicae.html

http://diatheo.weebly.com/uploads/2/8/2/3/28235851/pieris_brassicae__bib.pdf

BINK, F.A., 1992 – Ecologische Atlas van de Dagvlinders van Noordwest-Europa, 2° druk. Schuyt, Haarlem. [Pieris brassicae, Groot koolwitje : p. 214-215. Plantes hôtes citées: Alliaria petiolata, Brassica oleracea, B. rapa, Cakile maritima, Crambe maritima, Diplotaxis muralis, Diplotaxis tenuifolia, Isatis tinctoria, Lunaria annua, Rorippa amphibia, Rorippa sylvestris, Tropeolum majus.]

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Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

Chenille de Piéride du chou sur le Cakilier maritime. Pen Hat, Camaret. Photographie lavieb-reve.

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L'épisode que vous aviez manqué.

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Pieris brassicae in copula. Photo lavieb-aile juin 2023.

Pieris brassicae in copula. Photo lavieb-aile juin 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Presqu'île de Crozon Papillons.
18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 14:47
Papillons et libellules en baie d'Audierne le 15 juin 2023.

Publié le par jean-yves cordier

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Sympetrum meridionale (?) Tréguennec, zone rétro-dunaire.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Demi-deuil. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

 

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Piéride du chou in copula. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Cuivré commun. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Fadet commun. Tronoën, Saint-Jean-Trolimon, prairie.

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Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

Photographie lavieb-reve 15 juin 2023.

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Published by jean-yves cordier - dans Odonates. Papillons.

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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