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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 21:28

Les vitraux de Moncontour. V. la verrière de la Vie de  saint Mathurin (vers 1500-1525).

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Sur les vitraux de Moncontour, voir :

 

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Sur les vitraux "du groupe rennais" du XVIe siècle, voir 

 

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Voir aussi :

  • La liste de mes 160 articles sur les vitraux.

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Pour tous les 1330 autres articles de ce blog utilisez l'onglet "rechercher".

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Pour la présentation générale de ces exceptionnels vitraux par un atelier rennais de cette période 1535-1540 pour l'église de Moncontour, voir  les articles sur la verrière de saint Yves (1537) et celle de sainte Barbe (1538).

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Plan de l'église : ses vitraux du XVIe siècle.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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PRÉSENTATION GÉNÉRALE.

C'est une baie cintrée, divisée par un meneau en deux lancettes, et mesurant 4,20 m de haut et 1,40 m de large. Lors de la reconstruction du bas-coté nord, en 1891-1893, les panneaux anciens ont été photographiés puis déposés, restaurés et recomposés par l'atelier parisien d'Albert Bonnot. Ils ont été redistribués dans une baie nouvelle, dont le dessin est sans rapport avec celui de la baie originale et dans des encadrements d'architecture tous neufs" (d'après Gatouillat).

Son étude, d'abord un peu décevante car c'est la moins bien conservée des verrières anciennes, va s'avérer passionnante par la découverte de sa source : six bois gravés des éditions, entre 1500 et 1530, de la Vie historiée de saint Mathurin. Ce qui est rarissime.

 


"C'est le plus ancien vitrail de l'église. Si l'on s'en tenait au premier panneau, sur lequel le donateur Jacques de la Motte–Vauclerc paraît âgé de vingt à vingt cinq ans ; il pourrait être daté avec certitude des premières années du XVIème siècle. Malheureusement, la tête a été refaite et les costumes indiquent que c'est plutôt aux environs de 1520 qu'il faut en fixer l'exécution. Suivant M. Male, ce vitrail fut vraisemblablement inspiré par une image de piété populaire. De fait, si le trait en grisaille brune est assez net, le dessin est assez fruste et la composition grossière." (Couffon)

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Le vitrail ne comprend plus actuellement que huit panneaux dont les encadrements et les inscriptions sont modernes.  Les légendes modernes sont les suivantes : Lancette gauche : Saint Mathurin intercédez pour nous — Entendez nous — Soyez nous propice. Lancette droite : Saint Mathurin — Ecoutez nous — Priez pour nous — Suppliez pour nous.

 L'ordre primitif des panneaux a été modifié ; ils se lisent actuellement de haut en bas et de gauche à droite.

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 Saint Mathurin, patron de l'église, est invoqué à Moncontour contre la folie et comme protecteur des bêtes à cornes. Le remarquable site de Damien Jullemier recense 11 autres églises consacrées à ce saint en France, 1 basilique (à Larchant, Seine-et-Marne), 13 chapelles en Bretagne et 4 autres en France. Il ne faut pas oublier la statue conservée à Carolles (Manche), où le saint exorcise Théodora. C'est celle-ci qui m'appris que le saint exorciste était invoqué non seulement contre la folie, mais aussi contre le rabonnissement des mègères. Je relis ce que j'avais écrit lors de ma visite de l'église carollaise :

 

  "Ce "rabonnissement des mégères" a toujours fait notre bonheur. "Rabonir", c'est "bonifier, rendre meilleur", et le terme était plus souvent utilisé, comme par Balzac dans Eugénie Grandet, à propos du vin que les bonnes caves amélioraient, jusqu'à ce que Louis Réau, dans son Iconographie de l'art chrétien (1955) ne l'applique aux talents de saint Mathurin à l'égard des méchantes femmes. Quand aux "mégères", femmes acariâtres et méchantes, elles englobaient les mauvaises épouses, les belles-mères ou les belles-filles, ce qui laisse à penser que nombreux sont ceux qui souhaitaient invoquer le saint à l'intention d'une parente proche...

  On sait en général que Mathurin est natif de la commune de Larchant, et qu'après sa conversion au christianisme, il  fut ordonné prêtre par l'évêque Polycarpe. Il développa vite un don particulier pour chasser les démons des possédés et hystériques. Lorsqu'à Rome, tous les exorcistes s'avérèrent incapable de soigner  Théodora de sa folie, et que le démon lui-même, lors d'une séance, eut déclaré "Je ne sortirai point, si Mathurin le sénonais ne me chasse ; et c'est lui qui délivrera le peuple romain de la pestilence présente", on convoqua le saint. Il imposa les mains, fit avaler une cuillère d'huile, et Théodora fut guérie.

  Mais ce que l'on connaît moins, c'est Saint Pipe. Le compagnon de Mathurin, un simple diacre qui accéda à la sainteté après la mort du saint exorciste  pour avoir ramené le corps de son ami de Rome à Larchant. Lui-même mourût le 2 octobre 306. On ne le prie pas assez. "

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Premier panneau : Jacques de la Motte Vauclerc présenté par son patron saint Jacques le Majeur.

Composition très perturbée  et restaurée : tête du donateur restaurée, nombreux bouche-trous et pièces déplacées, partie droite "recousue".(Gatouillat)

" Sur un phylactère « Sancte Jacob deum pro me ora ». Panneau entièrement refait sauf la partie inférieure de l'armure du donateur." (Couffon
 

[Note : Jacques de la Motte était fils aîné de Jean de la Motte, sr. du Vauclerc et de Françoise du Perrier, fille de Jean du Perrier, sr. du Plessix Balisson, et de Jeanne de Quélen. Jean de la Motte, sr. du Vauclerc fut lui-même fils de Guyon de la Motte sr. de l'Orfeil puis du Vauclerc par héritage de son oncle Guy Bouetel, et de Louise de Montauban fille de Guillaume et de Bonne Visconti de Milan. Jacques de la Motte épousa Jeanne de Tréal, fille de Jean sr. de Tréal et de Marie des Rames. Il perd ses parents avant 1506 et fit le 17 septembre de cette dernière année partage de la succession de sa mère avec Jean de la Villeblanche. Acte dans lequel il est qualifié sr. de l'Orfeil et du Vauclerc. Il mourut le 9 avril 1531] (Couffon)

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Jacques de la Motte figure également comme donateur sur la maîtresse-vitre, ce qui témoigne de son importance. Mais, dans cette mosaïque confuse, la seule pièce signifiante est le verre rouge gravé de ses armoiries, de gueules engrêlée d'argent.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Deuxième panneau : Saint Mathurin convertit son père et sa mère.

"Au centre du panneau, le saint, nimbé, est vêtu d'une soutane violette. A gauche, son père, coiffé d'un casque d'or, porte une robe rouge à galons d'or et des chausses bleues. A droite, sa mère est en cotte verte, robe d'or et manteau rouge ; dans le fond débris épars." (Couffon)

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Détails.

1°) saint Mathurin tient un bâton incurvé en club, et élargi : tous ceux qui ont vu des enluminures ou peintures de l' Adoration des Bergers peuvent reconnaître l'outil des gardiens de troupeau, élargi en cuillère pour, dit-on, prendre des pelletées de terre et les lancer vers un animal. La tradition veut en effet que Mathurin, comme son ami Pipe, avait été berger. Sur ce vitrail, — et non sur les gravures — cette crosse pastorale va se retrouver, comme un véritable attribut du saint.

En réalité, notre Mathurin n'était pas plus gardien de troupeau que moi, mais cet attribut, comme la crosse épiscopale, est métaphorique de la fonction de berger des âmes à laquelle il fut appelé. C'est le père de Mazthurin, qui se prénommait Marin, qui eut un rêve prémonitoire, , comme le raconte la Légende Dorée de Jacques de Voragine : "Et laquelle le père dit ainsi "j'ai cette nuit vu en vision que notre fils Maturin était entré en une bergerie et lui bailla-t-on à garder grande multitude de brebis". 

2°) La cape de la mère du saint, surchargée de dorures, serrée par une ceinture d'étoffe bleue, courte et laissant dépasser une robe rouge, rappelle fortement la tenue vestimentaire de sainte Barbe de la baie 5, de la servante, ou de Salomé et d'Hérodiade de la baie 3, ce qui est un argument pour la contemporanéité de ces baies.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Troisième panneau : Les envoyés de l'empereur romain viennent à Larchant prier saint Mathurin d'aller à Rome délivrer la fille de l'empereur qui est possédée du démon.

"Au premier plan, le saint, dont la tête a été refaite, est à genoux, en aube blanche et chasuble blanche et or. Derrière lui, saint Jacques, en robe bleue et manteau rouge, est coiffé d'un chapeau rouge et blanc orné de la coquille. Au milieu du panneau, devant saint Mathurin, l'un des envoyés, un prélat, en robe rouge et manteau violet et or. Il est accompagné d'un autre personnage en robe rouge. Il y a également dans ce panneau des débris épars. " (Couffon)

Nous pouvons commencer par corriger une première fois René Couffon : ce n'est pas saint Jacques qui est figuré derrière le saint, mais un ambassadeur, et son chapeau est orné d'un joyau perlé et non d'une coquille.

Mais je pense aussi qu'il ne s'agit pas ici de la rencontre de Mathurin avec les ambassadeurs de l'empereur. Nous voyons à droite un clerc, tonsuré, et son voisin qui porte une croix pastorale : ou à gauche, la moitié d'un visage féminin. Je suggérerai d'y voir l'évêque Polycarpe ordonnant prêtre  le jeune Mathurin entouré de ses parents. Tenons compte que ces panneaux sont très fortement recomposés. Mais mon "Polycarpe" est nimbé.

 

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Comparez avec la gravure de la Vie historiée de Mathurin (1500-1530) :

 

http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-icone.html

http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-icone.html

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Quatrième panneau : Baptême par immersion du père et de la mère de saint Mathurin (ce panneau devrait être le troisième).

"A gauche, saint Mathurin, en soutane violette. Au centre, les fonts baptismaux verts avec les néophytes ; à droite l'évêque, mitre d'or en tête et vêtu d'une aube blanche, d'une dalmatique rouge et d'une chape bleue doublé de vert. L'intérieur de l'église est violet avec fenêtres vertes." (Couffon)

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C'est la réplique exacte de la gravure, mais Mathurin tient son bâton de berger.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Comparez avec la gravure sur bois de la Vie historiée de saint Mathurin.

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http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-icone.html

http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-icone.html

Idem, in Thoison 1888.

Idem, in Thoison 1888.

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Cinquième panneau : Saint Mathurin est reçu par l'empereur.

"A droite, l'empereur, portant une longue barbe blanche et coiffé d'une couronne d'or, est vêtu d'une robe violette et d'un grand manteau d'or damassé doublé en vert. Il porte des chaussures rouges. Derrière lui deux personnages en chaperons. Devant lui, à gauche du panneau, saint Mathurin, nimbé d'or, est à genoux. Il porte une soutane violette et un surplis blanc. Derrière lui se tient un premier seigneur, en robe bleue galonnée de vert et en chausses violettes, et un second, portant un bonnet vert à bords relevés. Au fond de la scène, tenture damassée rouge ; sur le sol, carrelage vert. " (Couffon)

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Les détails.

Là, Couffon a tout bon, mais il passe encore à coté de la crosse du bâton du saint.

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Le texte de la fin du XVe siècle.

"L'empereur Maximien envoie des soldats à la recherche de Mathurin. En arrivant aux frontières de la Gaule, cette ambassade ,se partage en trois troupes, afin de parcourir plus vite toute la contrée. 
A Larchant les ungs arrivèrent, 
Qui sainct Mathurin y trouvèrent, 
Le saluèrent humblement, 
Si fist-il eulx pareillement. 

Le saint, prévenu par un ange la nuit précédente, savait déjà ce que les soldats lui venaient demander. Il consent à les suivre. « Mais avant que de partir, il fit jurer à ces messieurs Romains que s'il avenoit qu'il trépassât à Rome, en allant ou en venant, ils reconduiroient son corps jusqu'au lieu même où ils l'avoient trouvé priant et résidant. »

 Ils partent pour Rome.

Ses dévotions faites en la chapelle de Saint-Honorat ou Honoré, il continue son voyage et arrive enfin à Rome où il est reçu avec acclamations. Mais, se mettant à genoux avec tout le peuple, il fit oraison pour eux à Dieu, Père de miséricorde, laquelle étant finie », Amen, répondent les Romains. 
Son oraison là accomplie, 
De la Grace de Dieu remplie, 
Fut la commune entièrement. 
De toute leur peine et tourment, 
De toutes maladies quelconques 
Furent sains et guaris adoncques. 
L'Empereur, prévenu de son arrivée, le fait amener en son palais, le reçoit avec de grands honneurs, ayant auprès de lui toute sa noblesse et lui dit « Si u peux délivrer ma fille du démon qui la tourmente, je te donnerai une grande somme d'argent. Le saint homme répond Non in me sed in Domino est virtus sanitatis, etc. » 

Cependant pour ne mécontenter pas l'Empereur, il accepte ses présents et distribue aussitôt cet argent aux pauvres. " (Eugène Thoison)

 

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Comparez avec le bois gravé de la Vie historiée (1489).

 

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Les vitraux de Moncontour.  V. la verrière de la Vie de  saint Mathurin (vers 1500-1525).

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Sixième panneau : Saint Mathurin exorcise la princesse. 

"Au premier plan, debout à gauche du panneau, le saint, nimbé d'or, en soutane violette, aube blanche et riche chape d'or doublée de rouge, exorcise la princesse, à genoux devant lui. Il est accompagné d'un personnage, coiffé d'un bonnet rouge et vêtu de chausses rouges et d'un manteau bleu. La princesse porte une riche couronne d'or sur sa coiffe blanche. Elle est vêtue d'une robe violette à manches rouges et vertes à crevés, et, par-dessus, d'une tunique d'or damassée, à ceinture bleue. Au–dessus d'elle, sur un fond violet, le démon s'enfuit. Sa tête, ses ailes et le haut de son corps sont rouges, tandis que le bas du corps et les jambes sont verts. Derrière la princesse, l'empereur, reconnaissable à sa couronne et à sa longue barbe blanche. Il porte une robe violette et un manteau de damas ou à grand col d'hermines." (Couffon)

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Nous retrouvons la tenue vestimentaire d'Euphémie, mère de Mathurin, dans le deuxième panneau, dorée avec la ceinture bleue nouée. En recopiant la gravure (ou plus tard, en restaurant le vitrail), la tonsure de Mathurin a été transformée en une couronne malencontreuse. 

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Le texte de la fin du XVe siècle.


"Lors fut la pucelle amenée. 
De l'huile tantost demanda; 
Et ainsi qu'il le commanda 
On luy en apporta à coup, 
Non pas qu'il en eut prins beaucoup 
Mais un peu, laquelle il bénit, 
Et dedans la bouche luy mit, 
Luy faisant la croix seulement, 
Fut délivrée de tourment. "

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Comparer avec le bois gravé de la Vie historiée (1489).

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Les vitraux de Moncontour.  V. la verrière de la Vie de  saint Mathurin (vers 1500-1525).

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Comparez avec diverses enluminures :

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Arsenal 5070 Gallica

Arsenal 5070 Gallica

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BnF Français 242 f 169v Gallica.

BnF Français 242 f 169v Gallica.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Septième panneau : Saint Mathurin guérit, les malades et les infirmes.

"Au centre, le saint, nimbé d'or et vêtu d'une soutane violet rouge et d'un surplis blanc, se détache sur une tenture violette. A gauche et à droite de celle-ci, arbres verts sur ciel bleu. Derrière saint Mathurin, à gauche du panneau, sur un cheval harnaché d'or, se tient un seigneur portant une robe bleue avec collier d'or et coiffé d'un bonnet à bords relevés. A côté de lui, un homme d'armes en bleu est coiffé d'une salade verte sans visière. Devant le saint, des infirmes. L'un, au premier plan, est coiffé d'une toque violette et vêtu d'une robe rouge et de chausses bleues. Il porte une calebasse et un bâton d'or. Un second est vêtu d'une robe verte ; quant au troisième, l'on aperçoit seulement sa tête coiffée d'un béret bleu." (Couffon)

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On notera surtout l'appareillage de la jambe gauche, en pilon de "jambe de bois". Et bien-sûr le bâton du saint.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Comparez avec la gravure sur bois de la Vie historiée : on y retrouve le même infirme à la jambe de bois.

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http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-icone.html

http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-icone.html

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Huitième panneau : En route vers Rome, saint Mathurin s'endort dans le bateau et une tempête se lève. Il l' apaise et aborde à l'île St-Honorat (Lèrins) où deux anges le conduisent à la chapelle.

 

"En réalité, trois épisodes sont peints sur ce panneau. Au premier plan, la mer avec des poissons en grisaille. A droite, à l'avant d'une barque d'or à cordages blancs, le saint, en robe rouge, surplis blanc, bonnet carré et nimbe d'or, dort profondément. Un personnage barbu, en robe bleue bordée de rouge, s'approche de lui pour le réveiller, car un diable rouge est en train de briser le mât portant leur grande voile blanche. A gauche de ce premier épisode, le saint, en même costume, mais sans bonnet, est en prières à la proue du bateau, seule figurée. Enfin, à la gauche du panneau, le saint est reçu par les moines. Au fond, sur un ciel bleu, se détache au milieu d'une verte prairie une chapelle à toit bleu figurant l'abbaye de Lèrins." (Couffon)

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Le texte.

Le saint, se rendant de Larchant à Rome sur la demande de l'empereur (ou à son retour, comme le raconte Couffon pour respecter la chronologie des vitraux), décide de s'arrêter aux îles de Lèrins.

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Ils partent pour Rome, mais Mathurin ..;

Voulant aller voir la chapelle 
De Monseigneur sainct Honoré, 
Dans l'une des îles de Lérins, 
S'endormit dans le vaisseau. 

Il s'élève alors une violente tempête; une troupe de diables s'abattent sur le vaisseau qui est près de s'abîmer. Ses compagnons effrayés l'éveillent, le suppliant de les sauver. 

 

"Elevans oculos in cœlum, ingenuit et ait :  Deduc me Domine in vitâ tuâ et ambulabo in veritate  tuâ". 
Tout à coup cessa la tempête. En débarquant dans l'île de Saint-Honorat, Mathurin rencontre deux hommes qui le saluent Benedictus qui venit in nomine Domini, etc. et  disparaissent. 

Ses dévotions faites en la chapelle de Saint-Honorat ou Honoré, il continue son voyage et arrive enfin à Rome où il est reçu avec acclamations." (E. Thoison)

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Comparer la gravure sur bois de la Vie historiée (en ou après 1531) :

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Les vitraux de Moncontour.  V. la verrière de la Vie de  saint Mathurin (vers 1500-1525).
Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

Verrière de la Vie de saint Mathurin (vers 1520), église de Moncontour. Photographie lavieb-aile 17 septembre 2017.

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La fin de la Vie historiée.
 

 


"Depuis, saint Mathurin demeura dans Rome l'espace de trois ans continuels pendant lequel temps il visitoit les sépulchres et les châsses des saints apôtres et martyrs de Jésus-Christ, jeûnant, faisant aumônes sans cesse, secourant par compassion et charité chrétienne les malades, jettant les  diables hors des corps et faisant plusieurs autres miracles et bonnes œuvres en nombre infïny. Puis lui-même, atteint de fièvres, rendit son âme à Dieu le jour des kalendes de novembre. L'Empereur ordonna de l'enterrer avec honneurs et diligences 

Très grand service lui fist faire. 
Mais le lendemain, 
Il fust trouvé tout déterré 
Ensevely dessus la terre. 

Stupeur des assistants. Un des soldats qui l'avaient été chercher en Gaule se souvient du serment que le saint avait exigé. 
Ceci fust à l'Empereur dit, 
Lequel tost et sans contredit 
Commanda qu'il fust ramené. 

Et le fist à Larchant conduire 
Par des plus grands de son empire. 
Après qu'à Larchant il fut mis, 
Rendu au lieu de ses amys, 
Fut solennellement inhumé. 

Après cela chacun s'en retourna à Rome, excepté quatre bons catholiques venus avec ce corps bienheureux de Rome scavoir Antoine le Diacre, le damoiseau Félix, filleüil de saint Mathurin, qu'il avoit même baptisé à Rome avec deux jeunes filles vierges, très dévotes et religieuses, l'une nommée Anastasie et l'autre Grégoria ils avoient tous résolu par voeu irrévocable de demeurer le reste de leur vie à faire l'Office divin au sépulchre du saint. De fait ils y trépassèrent et leurs corps furent enterrez à Larchant, proche de son tombeau où alors et depuis aussi beaucoup de miracles furent faits dont tout le monde parle. " (Eugène Thoison 1888).

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DISCUSSION.

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C'est Eugène Thoison, en 1888, qui remarqua la similarité des panneaux du vitrail de Moncontour et des gravures de l'édition de 1489 par Jean Trepperel de la Vie Historiée de saint Mathurin. 

 "Le second vitrail, en date, que nous ayons à étudier est celui qui, dans l'église de Moncontour,  retrace en un certain nombre de médaillons les traits principaux de la vie de saint Mathurin. Or, chose remarquable, il y a entre cette verrière et les bois gravés pour la Vie hystoriée une ressemblance qui touche presque à la similitude. Grâce à l'extrême obligeance de M. Hamonic, de Moncontour, qui a bien voulu dessiner pour nous deux des scènes les plus caractéristiques de la verrière, nos lecteurs sont à même de juger de cette ressemblance; elle n'est pas d'ailleurs particulière à ces deux médaillons les scènes représentées par nos fig. 5 et 6  (t. IV, pages 14 et 15) se retrouvent dans la verrière de Moncontour. La question est celle-ci le peintre verrier a-t-il copié les bois, ou le graveur s'est-il inspiré du vitrail? Je ne crois pas qu'il soit possible de répondre d'une façon absolument décisive. En effet les bois et le vitrail sont à peu près de la même époque la fin du XVe siècle. Pour les bois  sauf pour un ce n'est pas douteux le livre du curé Jehan a été imprimé en novembre 1489, et rien n'autorise à penser que les bois aient déjà servi antérieurement à cette date, bien voisine de celle de l'introduction de l'imprimerie à Paris. Pour le vitrail, nous allons donner l'avis motivé de l'artiste verrier qui l'a restauré et qui a pu l'étudier à loisir, M. Laigneau. "

N.B : Si la mairie de Moncontour avait désigné l'atelier Laigneau de Saint-Brieuc pour procéder aux restaurations, l'État a imposé l'atelier parisien d'Albert Bonnot, vers 1893. Mais Laigneau a pu s'y intéresser et les examiner.
 

« Le vitrail de saint Mathurin est plus vieux que  ceux de saint Yves [1537 ], de saint Jean-Baptiste et de sainte Barbe [1538] (qui ornent aussi l'église de Moncontour). Il est de la transition entre le gothique de la troisième époque et la Renaissance. D'après le très mauvais état de ce vitrail, dont le verre est beaucoup plus abimé que celui des autres, on pourrait  même le considérer comme étant bien plus vieux;  mais son orientation peut expliquer sa détérioration plus grande. Dans la verrière de saint Yves et dans les deux autres, il y a des verres rouges gravés de la même manière, ce qui prouve que ces trois verrières sont à peu près de la même époque; dans celle de saint Mathurin il n'y a pas de gravure, et le dessin des personnages est plus gothique que Renaissance. »

 "M. Carlo complète cette appréciation par ce détail qui a son poids La verrière de saint Mathurin est absolument de la même époque qu'un arbre de Jessé qui dut être remis en plomb en 1597; et cette opération suppose au vitrail au moins un siècle d'existence ». 

Donc, le vitrail de Moncontour serait contemporain des bois de Paris et si, comme on peut le constater, les figures de la verrière sont moins barbares que celles du livre, il faut tenir compte de la différence du procédé. » Nous ajouterons tenir compte aussi de ce qu'avec son instinct d'artiste . Hamonic a pu avantager un peu ses dessins. 

Mais voici qui complique la difficulté notre bois déjà publié, reproduit ci-dessous (fig. B') et qui a son correspondant dans le vitrail (fig. B'), n'existe pas dans l'édition de 1489, et nous l'avons emprunté à une réimpression postérieure à 1530. Y eut- il, entre 1489 et 1531, très près de 1489, une réimpression aujourd'hui perdue et dans laquelle ce bois figurait? Ce n'est pas impossible.. L'éditeur de 1531 a-t-il utilisé un bois gravé en 1489 et négligé alors, peut-être faute de place? Notez que l'édition de 1531 est augmentée. Ce n'est pas invraisemblable, bien qu'il nous semble que ce bois ne soit pas du même burin que les autres. 

En somme, pour que le livre eût copié le vitrail, il faudrait qu'il s'y fût pris à deux fois pour y puiser des inspirations. On admettra que c'est bien douteux. " (E. Thoison)

Une fois écartée l'hypothèse que c'est le graveur parisien qui a copié les scènes du vitrai breton, l'absence de la gravure correspondant au 8ème panneau (la tempête et Lérins) dans l'édition de 1489 et sa présence dans celle de 1530 inciterait à dater cette verrière de la période postérieure à 1531, et donc d'affirmer que l'ensemble des baies anciennes avait été composé en une seule campagne, vers 1535-1540. Cette hypothèse est stylistiquement plausible, car la verrière de saint Mathurin est si dégradée qu'on ne peut mettre sur le compte de son antériorité sa pauvreté.  Néanmoins, il faudrait vérifier l'existence ou l'absence de la gravure de la tempête à Lérins dans les éditions antérieures à 1530, c'est à dire celles de 1489 (plutôt 1500), 1502-1505, et 1526. Je n'ai pas trouvé l'accès à ces éditions.

Quoiqu'il en soit, il est rare de pouvoir établir un parallèle aussi  étroit entre des gravures et une série de panneaux historiés de verrières du XVIe siècle. C'est un élément majeur de l'intérêt de cette baie malgré sa dégradation.

 

L'Association culturelle de Larchant  a mis en ligne le texte suivant.

http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/saint-mathurin-biblio.html

 

Larchant, Bibliographie de saint Mathurin

La « Vie de saint Mathurin de Larchant hystoriée », imprimée à plusieurs reprises au XVe siècle, est un de ces nombreux exemples de livrets hagiographiques que l’imprimerie diffusa dès la fin du XVe siècle et qui continuèrent à être édités jusqu’en plein XVIIe siècle et même au-delà. La première édition connue, « La vie et légende de saint Mathurin de Larchant », éditée par Jean Trepperel vers 1500, comprend 16 feuillets et 6 gravures sur bois (seul exemplaire connu à la B.N.).

— Vers 1502-1505 paraît « La vie de saint Mathurin de Larchant hystoriée »,  éditée par Marion de Malaunoy, veuve de Guillaume le Caron, comprenant 18 feuillets et 19 gravures sur bois (certaines inspirées de Trepperel), dont l’unique exemplaire connu se trouve à la bibliothèque d’Aix-en-Provence. 

—Une troisième édition de cette vie « hystoriée » est parue à Paris chez Jacques Nyverd vers 1526 (16 feuillets, 15 gravures) (Bibliothèque de l’Arsenal)

— et une quatrième édition, intitulée cette fois-ci « La vie de monseigneur sainct Mathurin » est parue, toujours à Paris, vers 1530 (24 feuillets, 15 gravures) (seul exemplaire connu à la bibliothèque Colombina de Séville).

— Vers la fin des années 1570, Claude de Monteuil publie une 5e édition « La vie, légende, miracle & messe de St. Mathurin de Larchant hystoriée » (40 feuillets, 19 gravures) (seul exemplaire connu à la bibliothèque nationale)

— et le même éditeur produit, dans les années 1585-90, une dernière édition (dont le seul exemplaire connu se trouve à la bibliothèque de l’Arsenal), « La Vie, légende, miracle et messe de monseigneur St Mathurin de Larchant. Avec les figures mises & adaptées en la fin de chacune histoire ».

— Le texte que véhiculent, avec quelques variantes, ces six éditions, est un poème de 914 vers octosyllabes, à rimes plates, composé par un mystérieux prêtre de Larchant, Jehan le Bestre. Jean Trepperel l’aurait acheté en 1489. En ce qui concerne l’illustration, une permanence éditoriale existe durant près d’un siècle, de la même série de 16 bois gravés qui devaient être légués ou rachetés avec la boutique.

— Signalons, pour en terminer, une édition de 42 pages, rédigée par un vicaire de Larchant, Etienne Boiteur, en 1640, « La Vie, mort et miracles de Sainct Mathurin », qui n’a aucun rapport avec la version en vers du XVIe siècle.

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ANNEXES

1°) Le texte français de Vincent de Beauvais : maladroite adaptation (!) 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55000813g/f561.item.zoom

"Saint Maturin fut né du diocèse de Sens et appelait-on son père Marin qui par le commandement de l'empereur Maximien persécutait moult fort les chrétiens. Mais le fils était occultement disciple de Notre-Seigneur et était dolent de la perdition de ses parents et dépriait Dieu pour leur conversion. Et il oy en dormant une voix disant Maturin mon servant viez ci que tu as loiaument requis tu las empetre e effet. Et si comme ils efforçant soi rendit grâces à Dieu sntere amonestéee par la devine violences eurunt la et li dist. Fil : que nous sera il de mieux se nous croyons en Dieu si comme tu requiers souvent. Ases dist il quant ton cors sera renouvelé de gloire de surrection et l'âme sera renouvelée par connaissance de vérité de grâce de baptême. Et si comme elles eut raconté à son mari le debonnaire amonnestement de son fils il lui dit. Et je me isine m en ceste mut en mision que notre filz était entre un tort et l'en li avait bailhe grant multitude douailles Et ainsi les 2 reçurent baptême de saint Policarpe évêque duquel icelui Maturin encore en son vingt ans fut ordonné en prêtre.

 

Et si comme l'en dit ce Mathurin était en France après la mort de saint Maurice et de ses compagnons le peuple de Rome était tourmenté par diverses pestilences et la fille de Maximilien empereur était tourmentée du malin esprit et son père s'efforçait de la délivrer par ses arts magiques. Le diable criait parmi la bouche de la pucelle. « Empereur délaisse tes maléfices tant que Mathurin servant de Jésus-Christ vienne de France qui par ses prières rétablira ton peuple et ta fille au salut. » Et il fut quis de l'empereur et mandé par ses chevaliers et alla avec eux à Rome. Et ils furent auparavant serment que toutes fois si il advenait qu'il trépassa en cette contrée, ils rapporteraient son corps à être enterré en son lieu.

Et il vint à Rome où il fut reçu à grande gloire des compagnies qui li allèrent encontre. Et donc il guérit la fille de l'empereur et la délivra du diable, et il guérit tous les autres malades qui lui furent amenés. Et après ce il rendit liessement l'esprit à Notre Seigneur. Duquel corps orne de précieux oignements fut enseveli et enterré. Et sitôt comme il retournait au matin ils retrouvaient le corps sus tréstout hors. Et iceulz ébahis ne savaient que faire. Adonc l'un des chevaliers qui l'avait amené de France remembrant du serment qu'il avait fait leur raconta la cause et du commandement de l'empereur le corps fut porté à son lieu honorablement là où Dieu fait moult de miracles au sépulcre de celui."

 

2°) Le texte de la Légende dorée transcrite à nouveau comme j'ai pu :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8426005j/f636.item.zoom

"Saint Maturin fut né du diocèse de Sens et appelait-on son père Marin qui par le commandement de l'empereur Maximien persécutait moult fort les chrétiens. Mais Maturin son fils dés le temps de son enfance pernicieusement en cœur et en volonté était disciple de Jésus-Christ. Et était moult dolent de la perdition de son père et de sa mère pour tant qu'ils étaient mécréants. Diont maintes fois en priait Jésus-Christ que par la bénigne grâce il les voulut convertir. Si advint que une nuit ainsi qu'il dormait une voix lui dit "Maturin ta pétition est exaucée". Le quel tantôt se leva et en rendit grandes grâces à Notre-Seigneur. La mère de saint Maturin inspirée du Saint Esprit vint à lui tantôt. Ô mon enfant quelle rémunération aurons nous à ne quelles mérites si nous croyons en Jésus-Christ comme par plusieurs fois se nous as admonesté. Adonc saint Maturin lui répondit mère sachez que après la générale résurrection l'âme et le corps auront joie et gloire pardonnable sans fin et telle que cœur humain ne le saurait penser ni langue dire ni prononcer. Tantôt la mère saint Maturin s'en a son père lui dire ce que leur fils si lui avait dit. Et laquelle le père dit ainsi j'ai cette nuit vu en vision que notre fils Maturin était entré en une bergerie et lui bailla-t-on à garder grande multitude de brebis. Et donc tous deux reçurent ensemble de saint sacrement de baptême d'un saint évêque que l'on nommait Policarpe. Lequel ordonna et fit prêtre Maturin quant il eut vingt ans." etc..

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Le texte latin  du BnF latin 4897. Vincent de Beauvais, Miroir historial Livre XIII chapitre 158, folio 109v. (traduction supra)

 

Passio sancti Maturini martyris.

Ex gestis ejus Fuit etiam sanctus Maturinus diocesis Senonensis accola, cujus pater Marinus ex praecepto Maximiani Christianos persequebatur sed filius, a pueritia Christi disci- 
pulus, de parentum perditione dolens, pro eorum conversione Deum exorabat. Et audivit in somnis vocem dicentem sibi « Maturine famule meus, ecce quod fideliter petisti, efficaciter impetrasti. Qui consurgens' gratias egit et mater ejus divino instinctu admonita supervenit, dicens « O fili, quid nobis erat commodi si, ut frequenter postulas, credam in Christum? Magnum, inquit, cum et corpus innovatum' fuerit gloria resurrectionis, et anima per gratiam baptismatis. agnitione veritatisi » Cumque iila piam. suggestionem filii viro retulisset, ille ait vidi et ego hac nocte in visione, quod hic filius noster ovile quoddam ingressus esset, et multitudinis ovium grex ei traditus fuisset. Ambo itaque a quodam sancto Polycarpo episcopo susceperunt baptismum, a quo et ipse Maturinus XXm agens annum ordinatus est in presbyterum. Hic ut fertur, cum post
beati Mauritii sociorumque ejus martyrium, Romanus populus diversis cladibus afficeretur, filia quoque Maximiani immundo spiritu ageretur, et pater magicis artibus ageret', ut eam liberaret, clamante Dsemone per os puellae « O Imperator, deficient maleficia tua, donec ex partibus Gallise Maturinus servus Christi veniat, qui precibus suis populum et filiam tuam saluti restituat. Accersitus'ab Imperatore cum militibus Romam perrexit, prius tamen ab eis sacramento accepto, quod si in regionibus illis eum migrare contingeret, corpus ejus terrae humandum ad locum suum referrent. Romam igitur perveniens obvia turba cum gloria susceptus, Imperatoris filiam a dœmonio' liberavit, alios autem infirmos sibi oblatos curavit, et tandem ipso die kal. novembris laetus Domino spiritum reddidit. Cujus corpus aromatibus conditum cum sepelissent et humatum reliquissent, mane revertentes invenerunt illud super terram rejectum et stupefacti' nesciebant quid agerent. Tunc unus militum qui eum de Gallia adduxerunt, pacti sui reminiscens, causam retulit, et ad locum suum corpus cum honore relatum est jussu Imperatoris, ubi ad ejus sepulchrum Deus multa miracula declaravit. 

 

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SOURCES ET LIENS.

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— ASSOCIATION CULTURELLE DE LARCHANT.

http://www.larchant.com/pages/saint-mathurin/vie-saint-mathurin.html

 

— BANNIER (Chanoine Y.M.), 1929, Monographie de saint Mathurin, Saint-Brieuc

Arsenal 5090 folio 277v http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55000813g/f560.image

— COUFFON (René), [1935]  Contribution à l'étude des verrières anciennes du département des Côtes-du-Nord, Mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord. T. 67 1935, pages 167-171

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k441314t/f196.item

— GATOUILLAT (Françoise), HÉROLD (Michel), 2005, Les vitraux de Bretagne, Corpus Vitrearum vol. VII, Presses Universitaires de Rennes.

— MONCONTOUR (SITE DE L'OFFICE DU TOURISME DE) .

http://www.tourisme-moncontour.com/Vitrail-saint-yves_fiche_1796.html

— MONCONTOUR (SITE DE LA MAIRIE DE) .

http://moncontour.bzh/eglise-saint-mathurin/

— INFOBRETAGNE, Les vitraux de l'église de Moncontour..

http://www.infobretagne.com/moncontour-eglise-vitraux.htm

— Congrès archéologique de France 1950 vol.107

— DESCRIPTION DES VERRIERES DATANT DE 1874 : Mémoires de la Société archéologique et Historique des Côtes-du-Nord.

https://books.google.fr/books?id=dFdj-oEI7pMC&pg=PA164&dq=de+la+Motte++Vauclerc+armoiries&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjBl7yrlIfaAhVRaVAKHX4IAuoQ6AEIODAD#v=onepage&q=de%20la%20Motte%20%20Vauclerc%20armoiries&f=false

— THOISON (Eugène), 1886 et 1888, Saint Mathurin, son culte dans les différents diocèses de France, ses souvenirs dans la littérature religieuse et profane Légend. Reliques, pèlerinages. Iconographie. Annales de la Société historique & archéologique du Gâtinais Société historique et archéologique du Gâtinais.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2206573/f7.image

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84525491/f1132.item.zoom

— NDODUC

 

http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm7601/eg_StMathurin@Moncontour.php

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Published by jean-yves cordier - dans Vitraux

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  • : Le blog de jean-yves cordier
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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