Zoonymie des Odonates : l'épopée de Atra-Hasis (XVIIIe siècle av. J.C).
.
.
Voir aussi :
Zoonymie des Odonates. La période pré-linnéenne. Le nom "Demoiselle" (1682).
Zoonymie pré-linnéenne des Odonates : origine du nom de genre Libellula, Linnaeus, 1758.
Zoonymie des odonates. Le nom de genre Aeshna Fabricius 1775.
.
.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE.
L'épopée akkadienne d'Atrahasis ou Poème du Très Sage est, comme l'épopée de Gilgamesh, un récit de la mythologie mésopotamienne décrivant la Création puis la destruction de l'Humanité par les Dieux sous l'effet d'un Déluge, et la survie, grâce à la construction d'une arche, d'un élu (Atrahasis le "Très Sage" dans l'épopée éponyme, et Uta-Napishtim dans celle de Gilgamesh) qui repeuplera la Terre.
Des parties de l'épopée d'Atra-Hasis sont citées dans la tablette XI de l' Épopée de Gilgamesh (1150 av. J.-C.), qui lui est donc postérieure ou relève d'une source commune et dans les écrits de Bérose (250 avant J.-C.).
.
Ma présentation générale sera un copier-coller (en retrait) des informations en ligne.
Rédigée en langue sémitique akkadienne, elle date probablement du XVIIIe siècle av. J.-C.
— Recension Paleobabylonienne. (OB pour Old Babylonian) "Le conte d’Atra-Hasīs dont le titre originel, retenant les premiers mots du texte, était inūma ilū awīlum « Lorsque les dieux faisaient l’homme », nous est connu principalement par l’une de ses éditions, rédigée sur trois tablettes d’argile de huit colonnes (quatre au recto, quatre au verso), provenant vraisemblablement de la ville de Sippar sur l’Euphrate. Grâce à leur colophon, nous savons qu’elles furent copiées par un certain Kasap-aya ou Nūr-aya ou Ipiq-aya sous le règne du roi d’Ammisadūqa de Babylone (1646-1626 av. J.-C.), quatrième successeur du grand Hammurabi. Divers détails, nous encouragent cependant à supposer que le texte fut composé près d’un siècle auparavant. Ses caractéristiques rédactionnelles révèlent, en effet, une composition typique de l’époque, laissant peu de probabilités à l’existence d’un antécédent sumérien dont elle serait, du moins, sous cette forme, la traduction.
Ces tablettes ont été découvertes en 1876 à Sippar, en Irak. Les tablettes 1 et 3 se trouvent au British Museum, la tablette 2 à New-York
A cette édition paléobabylonienne, il convient, par ailleurs, de joindre trois autres copies réalisées à la même période. L’une d’entre elle, malgré quelques variantes orthographiques, appartient incontestablement à la même recension que les documents précédents. Les deux autres présentent, en revanche, des différences notables, relevant vraisemblablement d’une autre tradition textuelle.
— MB = Middle Babylonian : Sans lien évident avec la version paléobabylonienne, sont également à signaler deux autres fragments datant de la seconde moitié du IIe millénaire. Le premier, où ne surnage que le récit du Déluge, découvert sur le site de l’antique cité d’Ougarit en Syrie, le second, provenant, quant à lui, du site de Nippur en Iraq.
— Version assyrienne : Enfin, pour achever cet inventaire, il faut encore mentionner quatorze fragments de tablettes d’époque néoassyrienne, provenant tous de la bibliothèque dite d’Assurbanipal à Ninive. Ces documents ne constituent pas un ensemble homogène et peuvent être regroupés en trois familles. La première, comportant neuf fragments, issus d’une tradition très proche de la version paléobabylonienne dont ils se distinguent par quelques variantes dialectales propres à la langue assyrienne ainsi que par certaines amplifications ou simplifications du texte principal ; la seconde, sans grandes relations avec les sources précédentes, représentée seulement par deux bouts de tablette d’origines différentes ; la troisième, enfin, formant ce que nous appelons la recension assyrienne, regroupant trois ensembles de longueur respectable ayant probablement appartenus, à l’origine, à deux tablettes d’une même série. Quelques menus débris seraient encore à mentionner mais ils ne présentent que peu d’intérêt dans le cadre de cette présentation.
Dans l’ensemble, sur la base de cette documentation assez hétéroclite, seuls les deux tiers des quelques 1245 vers qui composaient, à l’origine, la version paléobabylonienne de ce texte, ont pu être restitués à ce jour. Cette version restituée du conte d’Atra-Hasīs se présente comme une composition poétique répondant à des critères esthétiques souvent bien éloignés des nôtres. Si chaque ligne correspond approximativement à ce que nous appelons un vers, la métrique akkadienne est, quant à elle, fondée sur des principes qui n’ont point d’équivalents chez nous. Le premier de ces principes est d’ordre sémantique : chaque vers peut être précisé par la répétition de la même idée sous une forme différente, voire, en lui opposant une expression plus ou moins antithétique. Le deuxième principe relève, quant à lui, de la rythmique et consiste en l’alternance de syllabes en nombre fixe, prononcées avec plus ou moins d’intensité."
Dans sa version la plus complète, l'épopée d'Atrahasis est écrite sur trois tablettes en akkadien , la langue de l'ancienne Babylone.
"Œuvre rédigée en langue akkadienne, qui comptait quelque 1 250 vers à l'origine et qui présente un réel effort de réflexion sur la création et sur le destin de l'homme (cf. traduction in R. Labat, Les Religions du Proche-Orient, Paris, 1970). Elle fut rédigée en Babylonie, peut-être au - XVIIe siècle ; mais, malgré le grand nombre de témoins qu'on en possède et dont les plus récents datent du - VIIe siècle, le texte en reste, encore aujourd'hui, lacunaire, d'autant que des remaniements importants sont intervenus entre ces deux dates.
À l'origine, Anu, Enlil et Enki se partageaient le monde ; les autres dieux, en revanche, étaient soumis à un travail harassant. Excédés, ils brûlèrent leurs outils et firent le siège du palais d'Enlil, le maître de la Terre. Pour apaiser les esprits, tous décidèrent de créer l'homme, pour qu'il prenne leur place. Aidée des conseils d'Enki, le dieu sage, une déesse mère le modèle avec de l'argile et du sang d'un dieu mis à mort. Mais l'humanité prospère tellement que son bruit importune Enlil. Par trois fois, celui-ci décide sa destruction, par la peste ou la famine. Par trois fois, Atra-hasis (l'Infiniment Sage), un roi humain, déjoue ses plans, avec la complicité d'Enki, resté favorable à sa création. C'est encore grâce à ce dernier qu'Atra-hasis échappe au déluge qui noie l'univers, avec sa famille et les bêtes qu'il a embarquées. Les dieux, reconnaissant leur erreur, décident alors de laisser renaître une nouvelle humanité.
Les sources écrites de ce poème sont inconnues ; tout au plus remarque-t-on la parenté étroite avec un récit du déluge en sumérien et le déluge de L'Épopée de Gilgamesh, qui s'en est peut-être inspirée. Les éléments qu'il met en œuvre paraissent appartenir plus simplement à une tradition du Proche-Orient, dont on trouve l'écho au début de l'Ancien Testament."
.
Les traductions sont celles de :
— Lambert et Millard 1969, en anglais
— Bottéro et Kramer, en français
— Wolfram von Soden, en allemand
— Forster (B.R) 2005, en anglais.
.
Tablette British Museum 78941+78943, première tablette d'Atrahasis par le scribe Kasap-aya, vers 1635 av. J.C.
.
II. LA TROISIÈME TABLETTE / LE RÉCIT DU DÉLUGE.
C’est là que commence à proprement parler le récit du Déluge. Appartenant à la troisième tablette de la version paléobabylonienne du scribe Kasap-aya , rédigée sur huit colonnes, elle est enregistrée sous la cote BM 78942+78971+80385 au British Museum.
Atrahasis, averti par le dieu Enki de la décision de détruire l'Humanité par un déluge, a construit une arche et y a fait monter ses gens et un couple de chaque animal. Avant l'heure H, il organise un banquet pour "ses gens" et sa famille :
"Lui, (cependant), entrait et sortait, (jamais) il ne s’asseyait, ni ne (prenait le temps pour) s’accroupir, tant son cœur était brisé et son âme pleine d’amertume. (soudain, le temps changea, Adad tonna dans les nues. Lorsqu’il entendit les grondements d’Adad, Il se fit apporter du bitume pour obturer l’écoutille, puis il verrouilla sa porte. (Alors de nouveau) Adad tonna dans les cieux et en un instant le vent fut d’une telle violence qu’il rompit les amarres et libéra le bateau." (Troisième tablette colonne 2)
Le déchaînement de la tempête se lit sur la colonne 3 :
"[...] la tempête [...] attelés [Anzû de] ses griffes déchirait les cieux [de ] ses [se]rres. [...] le pays. Soudain interrompant la rumeur comme on brise un pot, [...] le Déluge survint, et sa fureur, [dévastatrice comme la guerre], s’abattit sur les hommes. Les uns perdaient de vue les autres, l’on ne reconnaissait personne dans cette catastrophe.
Le Déluge mugissait pareil à un taureau,
le vent [hurlait] comme le cri de l’aigle,
et les ténèbres se firent profondes (lorsque le) soleil disparut.
[les gens ( ?) mourraient ( ?)] comme des mouches .
[...] du Déluge [...] [...] [...] le fracas du Déluge épouvantait ( ?) les dieux (eux-mêmes). "
.
Le récit décrit ensuite l'indignation du dieu Enki , de la déesse-mère Nintu et de la sage-femme Mami face à la destruction des humains qu'ils ont créés :
"Enki était effaré, voyant ses fils emportés sous ses yeux. Les lèvres de Nintu la Grande-Dame trahissaient son angoisse, tandis que les Annunakū, les grands dieux étaient là, accablés par la soif et la faim. Lorsqu’elle vit cela la déesse pleura. Alors la sage-femme des dieux, l’experte Mami, (s’écria) : « puisse ce jour connaître (enfin) un soir et soit englouti par les ténèbres. Au sein de l’assemblée des dieux comment ai-je pu (en accord) avec eux, ordonner une telle destruction ? Enlil n’est-il, pas las de ses ordres inconséquents, pareil à cette Tiruru, (Chacun de ses) arrêts sont porteurs de malheurs. Et (maintenant) pour avoir accepté (cet ordre), ma blessure est d’avoir entendu leurs cris.
Impuissante, (j’ai laissé massacrer) comme une (simple) mouche, ma progéniture. Quant à moi, pareille à l’habitante d’une maison en deuil, j’étouffe mes pleurs. Puisais-je (désormais) monter au ciel, ores, il m’est impossible de vivre en cette maison funeste. Où s’en est donc allé Anu (nôtre) chef, aux ordres duquel les enfants divins obéissaient ? Lui qui sans réfléchir provoqua le Déluge et fut à l’origine de la destruction de l’humanité." (Troisième tablette colonne 3)
.
Nous constatons que l'auteur fait appel à de nombreuses métaphores animales que j'ai placé en caractères gras. D'une part, les expressions "de ses serres", "pareil à un taureau", "comme le cri de l'aigle" témoignent de la puissance des Dieux mésopotamiens, assimilés aux animaux nobles comme l'Aigle et le Taureau. À l'opposé, les humains sont assimilés à des insectes, et plus particulièrement à des Mouches.
.
.
.
III. LA COLONNE 4 DE LA TROISIÈME TABLETTE : LES LIGNES 6-9.
" kima kulili im-la-a-nim näram “
(ou, précédé du vers précédent) '"enuma elisch abumaan ulda gallata tiamata kima kulili imlaanin na- raam" .
Attention, je m'aventure sans aucune connaissance sur la toile, où je tente d'obtenir réponse à mes questions. Je copie ces phrases sans les comprendre, bien-sûr. Je reconnais néanmoins le nom kulili, proche du kulili de l'Épopée de Gilgamesh tablette X ligne 22 [ku-li-li i[q]-qé-lép-pa-a ina nari / So that dragonflies drift on the river ] , et traduit soit par "dragonfly", soit par "Éphémère". Ou la proximité des noms relevés dans l'Harra=Hubullu et traduits par Libelle ("libellule") par Landsberger.
C'est la ligne 6 de cette colonne 3 qui concerne (ou concernerait ) les libellules. Tout dépend de la traduction. Les auteurs anglais comprennent "dragonfly", "libellules", là où les français entendent "moucherons". Cette ligne doit être comprise dans le contexte des lignes 7-9 qui suivent.
1°) Les traductions anglo-saxonnes.
— Lambert et Millard :
"covered the canal like dragonflies"
.
— Tigay :
"Like dragonflies they [dead bodies] have filled the river. Like a raft they have moved in to the edge [of the boat]. Like a raft they have moved in to the riverbank." [«Comme les libellules, elles [les cadavres] ont rempli la rivière, comme un radeau qu'elles ont déplacé vers le bord [du bateau] Comme un radeau, ils se sont installés sur la berge.]
Tigay a attaché une importance particulière à ces lignes, car pour lui, elles présentent le déluge comme le raz-de-marée d'une rivière mais non comme un Déluge de toute la Terre. Au contraire, il constate que, dans l'Épopée de Gilgamesh, elle est transformée en "Like the spawn of fishes, they fill the sea" "Comme le frai des poissons, ils remplissent la mer." Tigay soutient que nous pouvons voir ici le travail du mythe en cours ici, changeant une inondation locale de fleuve dans un déluge d'océan. La plupart des autres auteurs interprètent le déluge d'Atrahasis comme universel. AR George, et Lambert et Millard montrent clairement que l'intention des dieux dans Atrahasis est «d'éliminer l'humanité». Le déluge détruit "toute la terre". L'utilisation d'une métaphore comparable dans l'épopée de Gilgamesh suggère que la référence aux "libellules [remplissant] la rivière" est simplement une image évocatrice de la mort plutôt qu'une description littérale du déluge Cependant, l'inondation locale dans le récit d' Atrahasis pourrait accomplir la destruction de tous "l'humanité" et "toute la terre" si la portée de "l'humanité" est limitée à toutes les personnes vivant sur "toute la terre" des plaines inondables dans la vallée inférieure de fleuve connue par l'auteur d'Atrahasis. (d'après l'article Wikipédia en)
.
— Benjamin R. Forster :
Nintu was wailing [
". .. gave birth to (?) .. .*
"As dragonflies a watercourse, they have filled the sea.*
"Like rafts they lie against the e[dg]e,
"Like rafts capsized they lie against the bank.
.
—Stephanie Dalley :
(3 lines missing at beginning of column)
"Nintu was wailing [
'Would a true father (?) have given birth to the [rolling (?)] sea
(So that) they could clog the river like dragonflies ?
They are washed up (?) like a raft on [a bank (?)], They are washed up like a raft on a bank in open country!
I have seen, and wept over them!
Shall I (ever) finish weeping for them?'
She wept, she gave vent to her feelings,
Nintu wept and fuelled her passions.
The gods wept with her for the country.
She was sated with grief, she longed for beer (in vain).
Where she sat weeping, (there the great gods) sat too,
But, like sheep, could only fill their windpipes (with bleating).
Thirsty as they were, their lips
Discharged only the rime of famine.
For seven days and seven nights
The torrent, storm and flood came on."
— Carlos Betoret (cf en Annexe son article en entier) :
They have filled up the river as a cloud of dragonflies
As a raft they have arrived to the limit as a raft, they have arrived to the edge
I have seen it and I have cried by their cause; I have finished my deploration by them.
.
2°) Les traductions françaises.
— Remo Lugnaioni :
"Ainsi se lamentait (encore) Nintu :
5. « Quoi ? Ont-ils donné naissance à ce raz-de-marée
pour que tels des moucherons, les hommes emplissent les rivières ?
Pareils à des morceaux de bois ils s’échouent sur les berges,
pareils à des épaves, ils couvrent les plages.
10. Lorsque je les vis (ainsi) les larmes me coulèrent
jusqu’à ce que pour eux, se tarissent mes pleurs.
Ainsi se lamenta-t-elle jusqu’à ce que son cœur fut apaisé.
Ainsi Nintu gémissait et manifestait sa douleur."
— Bottéro / Kramer
“Qui a produit ce Déluge ? Les hommes remplissent la mer comme les mouches la rivière ! Tels des morceaux de bois, les voici entassés sur la plage ! En les voyant je verse des larmes, je ne finis pas de me lamenter sur eux !”,
.
Nous voyons donc, comme déjà pour l'Epopée de Gilgamesh, des divergences de traduction entre auteurs anglais et français concernant le nom akkadien kulili ou kulilu, traduit systématiquement par "dragonfly" c'est à dire "libellule" en anglais alors que les français traduisent par "mouche" ou "moucheron".
Il faut reconnaître que les Odonates ne "remplissent " pas les rivières. Et que, par rapport au contexte où à deux reprises les hommes étaient assimilés à des mouches par opposition aux dieux comparés à des taureaux ou des aigles, il est plus logique que cette métaphore des mouches, insectes méprisables, a plus de sens que s'il s'agit de libellules.
Une fois de plus, nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que les Odonates ont été mentionnés dans les anciens textes mythologiques de l'époque amorrite, et qu'ils ont inspiré des images poétiques aux auteurs les plus anciens de l'Humanité.
.
Note.
J'ai tenté de trouver comment s'écrit ce fameux kulili en caractères cunéiformes. Je n'ai trouvé que ce qui suit, qui concerne les noms d'oiseaux avec le commentaire kulilu (var. kulili), is expressed by the groups an exceedingly difficult word. Society of Biblical Archæology (London, England) - 1885 -
.
ANNEXE : Two Odonata Citations in Ancient Mesopotamian Literature by Dr. Carlos Betoret, Bonet
Valencia, SPAIN
https://www.insects.orkin.com/ced/issue-1/ancient-mesopotamian-literature/
The greek word “Mesopotamia” (land between the rivers) names the territory between the Euphrates and Tigris River. Actually the Republic of Iraq and the eastern part of the Republic of Syria bore the site of the oldest historical civilization of Sumeria. Forming a foundation for the Babylonian and Assyrian civilizations, this area was occupied from approximately 3500 to 500 B.C. Mesopotamian civilizations are well known for their wonderful masterpieces of art; many of which can be seen in famous museums like the Louvre, the British Museum, and the Iraq Museum. Perhaps less well known is the extraordinary literary production of these people preserved on thousands of clay tablets discovered in archeological ruins including Uruk, Babylon, and Nineveh. Within this literature, citations of odonates (dragonflies) can be found in the Poem of Gilgamesh and the Poem of Atrahasis.
The Poem of Gilgamesh is a summary of five older Sumerian poems compiled by Babylonian and Assyrian clerks. The Sumerian poems were named Gilgamesh and Agga of Kish, The Death of Gilgamesh, Gilgamesh and the land of the living ones, Gilgamesh and the celestial bull, and Gilgamesh Enkidu and the hell. This summary also includes a Babylonian version of an older Sumerian universal flood poem. The Poem of Gilgamesh tells of the hero Gilgamesh, ruling the Sumerian city of Uruk in the 28th century B.C. The poem describes Gilgamesh and the hero Enkidu befriending and traveling to the wood of the cedars, where they kill the monster Humbaba. Ishtar, the goddess of the love, takes vengeance by killing Enkidu, and Gilgamesh, in fear of death, travels in search of the immortality. Finding the sole survivor of the great food, Utnapishtim explains how to get immortality by eating a plant from the bottom of the sea. Gilgamesh fails when a snake eats the plant of immortality and the hero returns to the city of Uruk. The citation the Odonata is contained within the speech of Utnapishtim, when he explains to Gilgamesh how it is impossible to be immortal:
Do we build for ever our houses,
and forever do we steal of properties?
Perhaps the brothers do divide their part for ever.
Perhaps the hate does divide for ever
Perhaps does the river always grow and make inundations.
Does the dragonfly leave its skin?
And its face can only see the face of the sun?
In the original text of the Assyro-Babylonian language is written “ku- li- li- ki- lip- pa.” Modern specialists believe that this means skin of the dragonfly nymph, when it leaves its pupal case to become a flying adult insect.
The incomplete poem of Atrahasis is also a summary of ancient Sumerian poems made by the Assyrians and the Babylonians. The poems portray legends, gods, the origin of mankind, the flood, and other matters. The poem describes the gods fighting between themselves as they build the world, create men, and latter send a flood to destroy mankind. The poem tells of the hero Atrahasis struggling to save the men from destruction. The citation of the Odonata is in a speech by the Mother Goddess Nintu, deploring the sending of the flood. What? Do they give origin to the brave sea?
They have filled up the river as a cloud of dragonflies
As a raft they have arrived to the limit as a raft, they have arrived to the edge
I have seen it and I have cried by their cause; I have finished my deploration by them.
Perhaps this part of the poem draws similarity between the river filling up with bodies and swarms of dragonflies, flying in the sky.
Both of these citations of ancient Mesopotamian literature, clearly shows that these people, regardless of their scientific awareness, were touched enough by the wonders of insects, including dragonflies, to reference them within the literature of their time."
.
.
SOURCES ET LIENS.
—Le mythe du déluge c) les akkadiens.
http://mapetiteencyclopedie.skynetblogs.be/archive/2014/08/13/theme-1-le-mythe-du-deluge-c-les-akkadiens-8256763.html
— MUGNAIONI (Remo ), Université de Provence et IREMAM, Le Conte d’Atra-Hasīs et le mythe de la création des hommes en Mésopotamie
http://agap.mmsh.univ-aix.fr/04vie/doc/bulletin/2009/7.remo_mugnaioni.pdf
— BOTTÉRO (Jean ), KRAMER (Samuel Noah) 1989 Lorsque les dieux faisaient l'homme . Mythologie mésopotamienne. Avec une carte. Collection Bibliothèque des Histoires, Gallimard. Parution : 13-04-1989. pages 527-564.
— DALLEY (Stephanie), Myth from Mesopotamia
http://geha.paginas.ufsc.br/files/2017/04/Atrahasis.pdf
— FORSTER (Benjamin.R) 2005, Before the Muses. An anthology of akkadian literature; Bethesda, Maryland. 3ème édition.
https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=sites&srcid=c3RmcmFuY2lzc2Nob29sLm9yZ3xiYWJ5bG9ufGd4OjI0YjE4YjlhYWRjOWE0YTg
— KVANVIG (Helge ) 2011, Primeval History: Babylonian, Biblical, and Enochic: An Intertextual Reading BRILL, - 610 pages page 27
https://books.google.fr/books?id=e1hnJYbShWMC&dq=W.G.+LAMBERT+MILLIARD+(A.R)+Atra-h%C3%A2sis,+.&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
—LECLERCQ-NEVEU, 2006, La mythologie mésopotamienne et les récits du Déluge
http://www.normalesup.org/~pcuvelier/wwwmythes/Exposemythologiemesopotamienne.pdf
— LAMBERT (W. G.) MILLARD (A.R), 1969, Atra- hasîs. The Babylonian Story of the Flood. With The Sumerian Flood Story, by M. Civil. Clarendon Press, Oxford, 1969. xn + 198 pages et 11 planches in-4°.
http://www.persee.fr/docAsPDF/syria_0039-7946_1971_num_48_1_8528_t1_0224_0000_3.pdf
— SMITH George, 1876 : The Chaldean Account of Genesis, New-York
https://archive.org/stream/chaldeanaccounto00smit#page/n9/mode/2up
— SODEN (Wolfram von), 1990, : Der altbabylonische Atramḫasis-Mythos In: Otto Kaiser u.a.: TUAT, Band III – Weisheitstexte, Mythen, Epen: 3.1 Weisheitstexte . Gütersloher Verlaghaus Mohn, Gütersloh 1990,
— Texte intégral en traduction anglaise:
http://www.noahs-ark.tv/noahs-ark-flood-creation-stories-myths-epic-of-atra-hasis-old-babylonian-akkadian-cuneiform-flood-creation-tablet-1635bc.htm#three
Pritchard James B. Ancient Near Eastern Texts – Relating to the Old Testament
KRAMER (Samuel Noah) Kramer: Reflections on the Mesopotamian Flood
www.penn.museum/sites/expedition/reflections-on-the-mesopotamian-flood/
Stephanie Dalley: Myths from Mesopotamia: Creation, the Flood, Gilgamesh, and Others. (Atrahasis extract available at:www.gatewaystobabylon.com/myths/texts/enki/atraha1.htm )
www.bibliotecapleyades.net/serpents_dragons/boulay03e_a.htm
John A. Halloran: Sumerian Lexicon (Online version available at:www.sumerian.org/sumerlex.htm )
.