Date : 9 au 11 juillet puis 15 au 30 août puis septembre-octobre...
Lieu : Crozon / Plouzané.
Papillons de nuit I : origine de leurs noms (Zoonymie)
J'ai essayé de découvrir l'origine des noms que nous leur donnons en français : à quelle époque ont-ils été donnés, et par qui.
La plupart de nos papillons portent des noms depuis moins de 200 ans, et ont été baptisés par trois auteurs majeurs, Etienne-Louis Geoffroy en 1762, le R.P. Jacques-Louis Engramelle de 1779 à 1792 et Jean-Baptiste Godart de 1821 à 1842.
J' ai fait cette recherche sur les papillons que j'ai observés en juillet et en août, parfois en septembre soit à Crozon (29), soit à Plouzané (29), c'est-à-dire au sud et au nord du goulet de Brest.
Liste des papillons observés (Hétérocères attirés par la lumière) : Identifications d'amateur, validation par Maël Garrin.
• Oecophoridae
- carcininae
Carcina querquana
- depressariinae
Depressaria sp
• Tortricidae
Acleris rhombana
• Hepialidae
Triodia sylvina
• Alucitidae
Alucita hexadactyla.
• Pterophoridae
Pterophorus pentadactyla
• Sphingidae
- Macroglossinae
Deilephila elpenor.
• Noctuidae.
- Hypeninae
Hypena proboscidalis
- Acronictinae
Moma alpium
Craniophora ligustris
Atethmia centrago
Xanthia togata
Tiliacea aurago
- Amphipyrinae
Amphipyrinae pyramidea
Trachea atriplicis
Callopistria juventina
-Noctuinae
Ochropleura plecta
Xestia c-nigrum
Xestia xanthographa
Agrotis puta
Noctua pronuba
Naenia typica
Diarsia rubi
- Cucullinae
Dryobotodes eremita
Polymixis flavicincta
Polymixis lichenea
Aporophyla nigra
- Hadeninae
Mythimna albipuncta
Mythimna pallens
Mythimna l-album
Trigonophora flammea
Agrochola helvola
Omphaloscesis lunosa
Dichonia aprilina
- Plusinae
Autographa gamma
- Catocalinae
Lygephila pastinum
Catocala nupta
Euclidia (callistege) mi
Euclidia glyphica
• Geometridae
- Ennominae
Selenia dentaria
Abraxas grossularia
Lomaspilis marginata
Ematurga atomaria
Crocallis elinguaria
Biston betularia
Macaria notata (ou : alternata)
Menophra abruptaria
Peribatodes rhomboidaria
Campaea margaritata
Opisthograptis luteolata
- Larentiinae :
Rheumaptera undulata
Euphyia biangulata
Epirrhoe galiata
Cosmorhoe ocellata
Hydriomena furcata
Chloroclysta siderata
Epirrita sp
- Sterrhinae :
Idaea aversata
Idaea rusticata
Scopula imitaria
Scopula marginepunctata
Rhodometra sacraria
• Drepanidae
-Drepaninae:
Cilix glaucata
• Lymantridae
Euproctis chrysorrhea
Euproctis similis
Lymantria monacha
• Lasiocampidae
Euthrix potatoria
Lasiocampa trifolii
Trichiura crataegi
• Arctiidae
-Lithosiinae
Miltochrista miniata
Eilema depressa
Eilema complana
Lithosia quadra
- Arctiinae
Coscinia cibraria
Euplagia quadripunctaria
Spilosoma lubricipeda
Tyria jacobaeae
Diacrisia sannio
Epicallia villica
• Crambidae
- Pyraustinae
Pyrausta purpuralis
Eurrypara hortulata.
Udea ferrugalis
• Pyraliadae
-Pyralinae
synaphe punctalis
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CARCINIDAE
Le Phibalocère des hêtres, l'Oecophore rosée Carcina quercana (Fabricius, 1775)
Envergure : 16-22 mm
Vole de juillet à août
PHL (plante-hôte de la larve) : hêtre, chêne, poirier.
Zoonymie :
• Carcina Hübner, 1825 : du grec carcinos, "crabe" ; l'application à ce genre est inexpliquée.
• quercana : de quercus, le chêne.
• noms vernaculaires :
- La Tordeuse du chêne, Charles de Villers, Entomologie linnéenne tome II p. 411 n° 714
- La Pyrale rosée, Encyclopèdie Methodique Volume 10 p. 259 n° 20.
- L' Oecophore rosée : Latreille a fondé le genre Oecophore (ou Porte-maison, du grec oicos, maison (cf "économie") et phorein, "porter" ) aux dépens de tinea de Treitschke pour rassembler des espèces aux yeux et aux antennes écartées, à la langue longue enroulée en spirale, aux ailes pendantes longues et étroites garnies d'une large frange, aux palpes maxillaires non visibles et surtout aux palpes inférieures très allongés, au moins une fois plus longs que la tête, formés de trois articles dont le dernier est presque nu, recourbés en crochet par dessus la tête en manière de cornes, allant en pointe, et atteignant même le dos du thorax. La couleur de leurs ailes est souvent métallique.
- Le Phibalocère du hêtre, 1834, Duponchel in Godart, Histoire naturelle des Lépidoptères volume 9 p. 466 n° 1305.
Duponchel traduit le zoonyme Phibalocera fagana de Stephens.
Le nom phibalocère vient du grec philabos, "mince" et keros, "cornes", antennes, pour souligner le caractère long et mince des antennes, "d' égale grosseur de la base à la pointe" (Duponchel). Le terme "fagana" désigne le hêtre, en tant que plante hôte.
Duponchel donne cette description des ailes : "Les premières ailes sont en dessus d'un jaune-aurore [orange] nuancé de pourpre ou de férrugineux, surtout sur les bords, avec la frange jaune...".
Plouzané, 27 septembre 2011
Depressariinae
L' Hémilide du panais Depressaria radiella (Goeze, 1783) / Depressaria heraclei (Retzius, 1783) Parsnip Moth.
Envergure : 23-28 mm
Vole en août et septembre, puis hiverne dans un endroit abrité et vole à nouveau en mai.
PHL : Heracleum sphondylium ( Berce sphondyle), Pastinaca sativa ( le panais, the parsnip), Apium nodifolium ( faux cresson des fontaines).
Zoonymie :
• Depressaria, A.H. Haworth, 1811, Lepidoptera Britannica : du latin depressus, "déprimé au sens d'aplati", nom justifié d'une part en raison de l'abdomen aplati, Haworth étant à l'origine du nom vernaculaire anglo-saxon "flat-body", "corps plat" ; et d'autre part pour la façon dont les ailes sont maintenues aplaties en position de repos, comme Haworth l'écrit lorsqu'il décrit les espèces nommées D. depressana et D. applana "the wings resting upon the body, held flat". Etymologie selon A.E. Emmet, The scientific names of the British Lepidoptera, 1991.
L'espèce type de Haworth pour ce genre est Depressaria radiella sous le nom de Phalaena heraclei.
• radiella : cet èpithète est celui de la description de Goeze en 1783 sous le protonyme Phalaena radiella.
On trouve aussi cette espèce sous le nom de depressaria heraclei qui reprend la description de Retzius 1783, mais celle-ci repose sur une confusion avec une description de Linné reconnue actuellement comme étant Agonopteryx heracliana. Voir l'article Wikipédia en anglais. Ce que je retiens surtout, c'est que c'est la description française de P.A.J. Duponchel de 1838 qui a été considérée comme valide pendant le XXème siècle avant que l'ICZN ne découvre l'antériorité de celle de Goèze. Dnas le livre de A.E. Emmet que je viens de citer, on trouve encore l'espèce décrite comme depressiaria pastinacella, Duponchel, 1838.
• nom vernaculaire :
Les sites internet français de lépidoptères ne désignent cette espèce que par son (ses) nom scientifique; alors que les sites étrangers utilisent des noms vernaculaires tels que Parsnip Moth en anglais, ou pasternackplattmal. C'est un comble pour cette espèce décrite par P.A.J. Duponchel en 1838 dans Godart, Hist. Nat. Lépidoptères volume 9 p 155 n° 1524 sous le nom de Hémilide du panais Haemilis pastinacella.
Le genre Hémilide a été créé par Duponchel qui reprend le genre Haemilis de Treitschke et en indique l'étymologie, qui vient d'un mot grec signifiant "agréable".
On trouve aussi la mention du genre Volucra de Latreille, ou Volucrum de Berthold. Volucra est emprunté à Pline, Hist. Nat 17, 265, pour désigner une pyrale ou rouleuse dont la chenille s'enroule dans les feuilles de vigne, avec une confusion signalée par Gessner puisque Pline utiliserait plutôt Volvox, volvocem, du verbe volvo, "tourner". Volucra est en réalité utilisé par Columelle dans son traité des arbres, chap.15, t. I, p. 55 : Genus est animalis, Volucra appelatur, id fere prarodet teneras adhuc pampinos et uvas, etc... "il existe un animal nommé Volucre, qui ronge presqu'entièrement les tendres pousses de la vigne et du raisin", etc... En outre, Volucre peut être dérivé de l'adjectif volucer, volucris, "rapide, léger, ailé, passager".
Errata : il s'agit pour Maël Garrin d'être plus prudent et de se contenter de :
Depressiana sp :
Plouzané, 1er septembre 2011
TORTRICIDAE
La Tordeuse méditèrrannéenne de l'oeillet Cacoecimorpha pronubana (Hübner, 1799), the Carnation Tortrix.
Envergure: 15 à 17 mm mâle, 18-22 mm femelle.
Vole de mai à juin puis d'août à septembre.
PHL (plante-hôte de la chenille) : principalement l'oeillet, mais aussi de nombreux arbres fruitiers (Malus, Prunus, Citrus, Rubus, Olea) et de nombreux légumes (carotte, pomme de terre, tomate ) : cette espèce est nuisible pour les intèrets économiques agricoles et doit faire l'objet d'un dépistage d'éviction ("organisme de quarantaine).
Zoonymie :
• Cacoecimorpha, Obraztov, 1954 : "qui a la forme des Cacoecia" ; le genre Cacoecia ( du grec kakos, "mauvais", et oikia, "la maison", car la chenille fait des ravages sur les cultures domestiques) a été formé par Hübner en 1825. N.S. Obraztov est un spécialiste des Tortricidae paléarctiques, dont l'étude est cruciale tant pour la sylviculture que l'arboriculture fruitière ou l'agriculture.
• pronubana : qui évoque le Hibou, Noctua pronuba, car tous les deux ont les ailes postérieures jaunes (voir infra, Noctuidae).
• nom vernaculaire :
-Tordeuse d'Hermine,1834 Duponchel in Godart, Hist. Nat. Lépidoptères p. 102 n° 1141 Tortix hermineana (Dup.)
-Tordeuse de l'oeillet : attesté à partir de 1913 (Journal d'agriculture pratique) par recherche sur moteur de recherche Google Livre.
Errata :
Après avis de Maël Garrin, il s'agit d'Atricis rhombana: Je laisse en place mon travail de zoonymie sur "cacoecimorpha pronuba", et j'entame celui sur :
Le Téras Rhomboïde Acleris rhombana ([ Denis & Schiffermüller], 1775) the Rhomboïd Tortrix, the Fruittree Tortrix.
Envergure : 13-19mm
Vole d'août à octobre
PHL : divers arbres dont l'aubépine
zoonymie :
• Acleris Hübner, 1825 : du grec akleros. En grec, le kleros, c'est à la fois le tirage au sort d'un héritage, d'un lot, d'une fonction, ou bien le lot lui-même, la fonction (dont la fonction sacerdotale, le mot "clergé" en est issu). Dans l'Odyssée, kleros megaletoros Eurylochoio, c'est le magnanime Euryloque que le sort vient de désigner pour se rendre avec ses hommes chez la magicienne Circé, qui va les transformer en cochons...
Si donc kleros désigne le lot attribué, le a- privatif va faire d'akleros le terme désignat les lots non attribués, les espèces que Hübner n'a pu placer ailleurs, un genre où il avait rassemblé 9 désherités.
• rhombana : du latin rhombus, "losange", en raison de la forme du noeud costa de l'aile antérieure (A.E. Emmet, 1991). Le protonyme des auteurs viennois Denis et Schiffermüller est Tortrix rhombana.
• nom vernaculaire :
-Téras rhomboide, Teras rhombana 1834 : Duponchel in Godart, Hist. Nat. lépidoptères volume 9 p. 174 n° 1179. Duponchel reprend en français le genre Teras de Treitschke.
- Tordeuse rhomboide, Tortrix rhombana 1842, Duponchel in Godart Hist. nat. Lépid. Fr 4ème supplément p. 130, pour une spécimen dont Duponchel déclare qu'il ne s'agit pas d' un Tortrix rhombana, mais d'un Tortrix viburnana femelle.
Plouzané, 24 septembre 2011
HEPIALIDAE
La Sylvine Triodia sylvina (ou Hepialus sylvinus) (Linnaeus, 1761) The Orange Swift.
Envergure : 32-48 mm
Vole de juillet à septembre.
PHL (Plante-Hôte de la Larve-chenille) : racines d'herbacées.
Zoonymie:
• Triodia Hübner, 1820
• Hepialus
Fabricius, 1775 : du grec hepialos, "fièvre",
• sylvina : équivallent de sylvana: habitant les bois. Attribué par Linné, 12ème édition du Systema Naturae sous le protonyme de Noctua sylvina.
• nom vernaculaire :
- La Sylvine, Jacques Louis Engramelle, 1779, Papillons d'Europe, tome 4, pl 192 n° 249, p. 78 : Engramelle indique qu'il nomme cette espèce selon le nom donné par Linné.
- Hépiale sylvain, Latreille et Godart, 1792, Encyclopédie Méthodique, p. 75.
-Cossus Sylvine, Jean-Baptiste Godart, 1822, Hist. Nat. Lépidoptères vol. 4 : Noctuelles 1, n° 4, p. 78.
C'est, avec la Louvette, l'une des deux représentantes bretonnes de la famille des Hépiales, qui compte 400 espèces mondiales, et 9 espèces en France. Cette famille est considérée comme primitive, présenatnt des traits archaïques comme la brièveté des antennes, l'absence de trompe ou proboscis, l'absence de frein pénien ou frenulum, l'absence de couplage des ailes remplacé par une excroissance de l'aiel antérieure, le jugum, qui vient chevaucher l'aile postérieure en vol. Le dimorphisme sexuel est prononcé, le mâle Sylvine étant plus petit que la femelle mais doté d'ailes antèrieures "plus gaies" (Godart), de couleur jaune-briqueté clair plutôt que brun-rougeâtre.
Plouzané, 31 août 2011
ALUCITIDAE
L' Ornéode du chèvrefeuille Alucita hexadactyla ( Linnaeus, 1758) the Many-plumed moth, Twenty-Plums Moth.
Envergure : 14-17 mm
Vole toute l'année selon les localisations;
Zoonymie:
• Alucita : du latin alucita (allucita), ae " moucheron de nuit qui va se brûler à la lumière", vraisemblablement issu de lux, lucis, la lumiére : il existe des insectes lucifuges qui fuient la lumière et d'autres lucipètes (comme la noctuelle Rhyacia lucipeta, dite "la Lucipète" ), qui la recherchent.
• hexadactyla: "six doigts", terme choisi par Linné qui , dans sa description 'alis patentibus fissis : singulis sexpartis'
compte six "plumes" par aile : soit au total 24 plumes visibles ou cachés.
• noms vernaculaires:
- Le Ptérophore en éventail, 1762 Etienne Louis Geoffroy, Hist. abr. ins. 2 : 92 n°3.
- L' Hexadaxctyle, 1789, Charles de Villers, entomologie linnéenne 2 :534 n°1090
- Ornéode : du grec ornis, "oiseau" et eidos, "forme" : à forme d'oiseau, en raison des ailes dotées de "plumes". Ce nom a été formé en 1802 par Pierre André Latreille (Hist. gen. crust. et ins. tome 14 : 258).
- Ornéode hexadactyle, Lamarck, Hist animaux sans vertèbres.
- L'Ornéode hexadactyle, 1838 Duponchel in Godart Hist. nat. Lépidoptères p. 683 n° 1760
• Ornéode du Chèvrefeuille : Le Lonicera est la plante-hôte de ce papillon. Selon Duponchel (op. cité), "sa chenille, nue, transparente, couleur de chair, s'introduit dans le calice de al fleur dont elle dévore les parties encore vertes ; et lorsqu'elle a épuisé cette nourriture, elleva se loger dans une autre fleur qu'elle ronge de la même manière".
Crozon 14 juillet 2011 / Plouzané, 12 août 2011
PTEROPHORIDAE
Le Pterophore blanc Pterophorus pentadacryla (Linnaeus, 1758) , the White Plume Moth.
Envergure : 28-35 mm
Vole de mai à août.
PHL : liserons, convolvulus arvensis.
Zoonymie :
• Pterophorus Geoffroy, 1762, du grec pteron, "aile", et phoreo, "porter" . Saluons ce nom de genre qui est le seul de la taxonomie à honorer Etienne Louis Geoffroy. Celui-ci a pu être influencé par l'épithète pterodactyla créé par Linné un an auparavant. Comme Geoffroy avait utilisé ce nom de genre sans l'associer à un nom d'espèce, c'est Schäffer (1766) qui se vit reconnu comme auteur pendant un temps.
Geoffroy décrit le Pterophore blanc, le Ptérophore brun, le Ptérophore en éventail, "le plus charmant de tous".
• pentadactyla, du grec pente, "cinq", et dactulos, "doigt". Parmi les pterophoridés, Emmet (1991) a compté 29 espèces dont le nom se termine par -dactyla ou -dactylus, pour désigner les lobes qui divisent les ailes de cette famille. Il ajoute que P. pentadactyla est la seule espèce où Linné ne s'est pas trompé dans le compte des lobes.
Linné a décrit sept groupes de papillons de nuit ou Phalenae : Bombyces, Noctuae,Geometrae, Tortrices, Pyralides, Tineae, et Alucitae. Ces derniers sont définis comme "alis digitatis fissis ad basa" , aux ailes divisés en digitation à partir de la base, et c'est dans ce groupe que Linné classa Phalenae. Alucita pentadactyla n° 304 à la page 542 du Systema Naturae avec la description " alis patentibus fissis quinquepartitis niveis : digito quinto distincto.".
• nom vernaculaire :
- Le pterophore blanc (sans majuscule ni accent)1762, Etienne Louis Geoffroy, Hist. abr. ins. 2, p. 91 n° 1.
- Le Pentadactyle, 1789,Charles de Villers, entomologie linnéenne, tome II p. 533 n° 1089.
- Le Ptérophore pentadactyle, Duponchel in Godart, Hist. nat. Lépidoptères volume 8 p. 676 n° 1763
- on le surnomme, selon l'article Wikipédia, "le petit ange de nuit".
SPHINGIDAE
Le nom de Sphinx, créé par Linné, est tiré, selon Engramelle (Papillons d'Europe, tome 3, p. 1, 1782), "de l'attitude que prennent leurs chenilles lorsqu'elles sont dans l'inaction. Elles élèvent en l'air la partie antérieure de leur corps, tandis que la partie postérieure reste appliquée sur une branche, ce qui leur donne quelque ressemblance avec l'animal fabuleux des Égyptiens, connu sous le nom de Sphinx".
Macroglossinae
Le Grand sphinx de la vigne, le Grand pourceau Deilephila elpenor (Linnaeus, 1758) the Elephant Hawk-moth.
Envergure : 45-60 mm
Vole de mai à juillet au crépuscule et en début de nuit.
Plante-hôte : l'épilobe, mais aussi le gaillet, le trèfle d'eau, l'onagre, le fuschia...et la vigne accessoirement.
Zoonymie :
- Deilephila : du grec deile, le soir, et phileo, aimer : pour la préférence crépusculaire de ce papillon.
- Elpenor : l'un des compagnons d'Ulysse, qui fut transformé en porc par la magicienne Circé. On pourrait penser que cette référence au cochon, ainsi que le nom vernaculaire de Pourceau se justifient par la couleur rose-jambon du papillon, mais c'est la forme de la chenille, à la grosse tête succédant au thorax étroit, qui suscite la comparaison avec le groin porcin, alors que les anglais trouve plutôt à cette tête de chenille des allures de trompe d'éléphant.
- nom vernaculaire :
- Le Sphinx de la vigne : Etienne Louis Geoffroy 1767, Histoire abrégée des insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Tome II, p. 86, n° 10. C'est Geoffroy le créateur de ce zoonyme qui sera repris par les successeurs. Il écrit : " Ce beau sphinx vient d'une chenille de la vigne appelée la cochonne. Elle est rare, noire, veloutée et a une corne sur le onzième anneau. Le devant de son corps est gros et comme renflé, et la tête imite le groin d'un cochon."
- Papillon-bourdon grand pourceau, Charles de Geer, 1771, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, tome II (1), p. 236. De Geer apparaît comme le créateur de ce zoonyme.
- Le sphinx de la vigne : Jacques Louis Engramelle, 1782, Papillons d' Europe peints d'après nature, volume 3, p. 99, pl. CXII, n° 160. Il précise : " La chenille qui produit ce sphinx vit effectivement sur la vigne comme l'indique le nom de ce sphinx. Mais ce n'est pas sa seule nourriture."
-Le Sphinx de la vigne : Jean-Baptiste Godart, 1822 Histoire Naturelle des Lépidoptères ou papillons de France, volume 3 Crépusculaires, p. 46, n°10.
- Le Sphinx de la vigne, Hippolyte Lucas 1834, Histoire Naturelle des Lépidoptères d'Europe, p. 111.
- Charles d' Orbigny, 1848, Dict. Univ. d'Hist. Nat; p. 736 : " Le D. elpenor, connu sous le nom vulgaire de Grand Pourceau à cause de la forme et de l'aspect de sa chenille. Il est plus connu encore cependant sous le nom de Spinx de la vigne."
Crozon 10 juillet 2011