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31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 23:46

La Grande Singerie de Chantilly. La Grande Songerie ? Première partie.

Aujourd'hui, je vous propose de m'accompagner dans un décor de rêve, celui de la Grande Singerie du château de Chantilly, que le peintre animalier Christophe Huet a peint en 1737 pour le prince de Bourbon. Ici tout est ironie et drôlerie, légèreté, finesse des allusions, renversement des rôles et des valeurs. Un pur produit de l'esprit du XVIIIe siècle : champagne ! chantilly ! cotillons, masques et bergamasques !

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GÉNÉRIQUE pour faire patienter le public.

   Si vous m'avez suivi jusque là, vous savez que nous sommes dans le Grand Cabinet d'angle, l'ancien bureau où le prince de Condé recevait ses invités et tenait ses réunions. Poussons la porte de la pièce voisine : petite, carrée,  mesurant environ 5 à 6 m de coté et ses murs sont dotés de lambris blanc et or, typiques de la période Régence. Ce premier décor a été peint en 1717-1718, et c'est vingt ans plus tard qu'il recevra les peintures du peintre animalier Christophe Huet (Pontoise, 1700- 1759).

A main droite, deux baies vitrées. Devant nous, une porte nous mènerait vers la Grande Galerie des Batailles. Mais la pièce développe sur notre gauche ses trois parois décorées successivement d'une grande glace, de deux grands panneaux de singerie, d'une porte, de deux autres panneaux, d'une cheminée (avec son écran  au Singe Maître d'école) alors que deux autres panneaux prennent place entre les portes et les fenêtres. 

 

Puisque les deux portes reçoivent aussi leur décor d'arabesque (c'est ainsi que l'on nommait au XVIIIe siècle les singeries), et puisqu'une troisième porte, fermée, se remarque sur le mur opposé aux fenêtres, c'est un ensemble de cinq grands panneaux et trois portes qui se propose à notre curiosité gourmande, complété par le plafond. 

Le programme iconographique s'ordonne sur plusieurs thèmes entremêlés : les Continents, les Sens, les Arts, etc..Nicole Garnier-Pelle a su les discerner, et je suivrai ses indications. Mais ces thèmes sont accessoires, nous ne sommes pas aux temps studieux de la Renaissance et ils cèdent le pas à la fantaisie.

— Vous me dites ? Ah, qui est ce prince de Condé, alors maître des lieux à Chantilly ? Peut-être il y a-t-il parmi nous une prof d'histoire qui...

— Louis IV Henri de Bourbon-Condé, né à Versailles le 18 août 1692 et mort à Chantilly le 27 janvier 1740, 7e prince de Condé ( en1710), duc de Bourbon, duc d'Enghien et duc de Guise, pair de France, etc ... a été nommé Chef du Conseil de Régence à la mort de Louis XIV (1715-1723) aux cotés du Régent, le duc d’Orléans. Il devint Premier ministre (1723-1726) à la mort du duc d’Orléans, avant de connaître la disgrâce à la fin de 1725, et de s'exiler à Chantilly. S'étant considérablement enrichi, il pouvait se consacrer à son château, à la chasse, ou au Cabinet de Curiosité qu'il installa tout près de nous, dans les pièces qui suivent la Grande Galerie des Batailles. Il appréciait fort les peintures de Huet, car il commanda, avant même la Grande Singerie qui occupe l'étage noble, une Petite Singerie au rez-de-chaussée (1735), et une troisième Singerie qui fut détruite à la Révolution.

— Connaît-on d'autres décors analogues par Huet ?

— Oui-da, vous pouvez encore visiter les Singeries du château de Champs-sur-Marne, peint pour le financier Paul Poisson de Bourvallais, et le Cabinet des Singes de l'hôtel de Rohan-Strasbourg, dans le Marais, pour le cardinal de Soubise et Prince-évêque de Strasbourg François-Armand de Rohan. Tenez, mademoiselle, pouvez-vous nous lire  ce texte d'une élève des Beaux-arts, Catherine Auguste ?

"Le décor de la Grande Singerie est révélateur du goût pour l’Extrême-Orient dès le début du règne de Louis XV. D’autres exemples précèdent.

D’abord le thème de la singerie remonte au Moyen Age. Le singe par ses attitudes souvent comiques aux yeux de l’homme se prête parfaitement aux caricatures, aux « singeries » des activités humaines. Les plus anciens exemples se rencontrent dans les marges des manuscrits enluminés du XIIIe au XVe siècle. On y voit des singes s’activent avec parodie dans des rinceaux végétaux.

Celui de la chinoiserie en tant que thème décoratif est plus récent et elle est une pure création occidentale. Dès la fin du XVIIe siècle, Berain introduit le motif du Chinois pour les modèles de la Tenture des grotesques chinois. Les ornemanistes disposaient en cette fin de siècle d’une puissante documentation sur la Chine qui représentait pour l’Européen, l’exotisme, les oiseaux merveilleux, la richesse des fruits, l’insouciance et la gaieté. Outre l’engouement pour l’Extrême-Orient, l’attirance pour la chinoiserie venait d’une lassitude pour les ornements classiques ; elle répondait ainsi à un besoin de fantaisie. Cette pure création occidentale, où un Chinois ne pourrait s’y reconnaître, participe au renouvellement du répertoire ornemental traditionnel. Par sa souplesse, ses possibilités allégoriques elle s’insère très rapidement aux arabesques, au système rocaille où les singes trouvent leur place dans cet amalgame venu d’Orient. Avant la Grande Singerie de Christophe Huet, on peut citer Watteau, Boucher ou Audran. Watteau fut l’auteur d’une trentaine de peintures exécutées au château de la Muette en 1710-1716 dont il ne reste que les œuvres gravées par Boucher. Et Claude Audran, dont Huet fut un collaborateur, avait décoré des plafonds dans le goût de la chinoiserie notamment celui de l’hôtel Angran de Fonspertuis à Paris en 1721." http://www.meublepeint.com/chantilly-grande-singerie-huet.htm

— (Un visiteur, à sa voisine) Ce conférencier  est incollable !

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I. La porte à double vantail.

Poussons donc la porte. Oh !

Source image Wikipédia :

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Impressionnant, n'est-ce-pas ! Mais refermons la porte derrière nous, attention madame, merci, tournons-nous. Voici :

 

 

L'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

L'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Le vantail de droite, rendant ironiquement hommage au duc de Bourbon comme chef de guerre et Grand-Maître de France,  nous montre un singe soldat comme emblème de l'Art de la Guerre.

 

 

Vantail droit de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail droit de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Ce  Porte-étendard porte, selon Nicole Garnier, le drapeau et l'uniforme de la maison de Condé. Mais comment en trouver une description ? Peut-être en le comparant à la tenue des officiers du Régiment de Bourbon de 1734 à 1757 ? "Les drapeaux du régiment de Bourbon avaient un quartier bleu, un autre rouge, le troisième noir et le quatrième feuille morte. Son premier habit était distingué par les parements et le collet rouges, avec doubles poches en long garnies chacune de 9 boutons disposés par 3 en patte d’oie ; il y avait 5 boutons sur la manche. La veste était rouge ; les boutons et le galon de chapeau était d’argent." (Général Susane) 

Ou bien à la tenue du  Régiment de Bourbon cavalerie de 1740 ?

  

 Ce dernier avait des étendards « de soye bleue, Soleil d’or au milieu & 4 fleurs de lys brodées en or aux coins, & frangez d’or ». Mais avant 1740, ils étaient de « soye ventre de biche, Soleil d’or au milieu, les armes de Condé & fleurs de lys d’or aux coins, & frangez d’or »  .

 

Le détail crucial, car nous le retrouverons tout-à-l'heure à propos de la tenue de chasse, est le qualificatif de couleur "ventre-de-biche". Le XVIIIe siècle a été sans-doute le siècle le plus créatif en termes de couleurs. Quelle est la couleur d'un ventre de biche ?

  • D'une couleur brun clair tirant sur le roux ou le chamois. 1609 « d'une couleur brun clair » (CNRTL)
  • Blanc roussâtre, faisant partie du champ chromatique orange. (Wiktionnaire) : Le comte Esterhazy choisit pour son régiment la couleur ventre de biche ou chamois, fort à la mode sous Louis XV. — (Les Hussards, de Chamborant (2e Hussards)., Firmin-Didot & Cie, 1897, p. 250
 

Une planche présente l'uniforme du 21e Condé et du 22e Bourbon entre 1737 et 1762 ; remarquez le tricorne à nœud blanc du 21e Condé ; remarquez aussi que le drap n'est pas blanc, mais presque chamois, pour ne pas dire "ventre-de-biche".

Cavalerie dite légère, française et étrangère (Mouillard - Les régiments sous Louis XV) http://pfef.free.fr/Anc_Reg/Unif_Org/Mouillard/Planches/03_05.htm

Cavalerie dite légère, française et étrangère (Mouillard - Les régiments sous Louis XV) http://pfef.free.fr/Anc_Reg/Unif_Org/Mouillard/Planches/03_05.htm

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En novembre 2018, j'ai reçu ce message d'un éminentissime spécialiste en uniformologie ; qu'il en soit éminentissimement remercié:

 

"Le petit singe est bien un officier du régiment d'infanterie de Condé suivant l'ordonnance uniformologique de 1720 à 1736 . A noter toutefois que l'habit gris fut encore porté jusqu'aux années 1740 bien que l'uniforme blanc fut prescrit pour l'ensemble des régiments dès 1734 .

Le Gorgerin (ou hausse-col qui fut arboré jusqu'au XIXe ) était l'un des signes caractéristiques pour signaler les officiers d'infanterie avant l'apparition des guenilles à Choiseul (épaulettes de grades) au cours des années 1760 , et il fut d'ailleurs conservé par la suite comme protection symbolique . Dans l'armée royale , la nature de conception et la couleur du métal du gorgerin était dénominative de l'origine du corps de troupes : française, allemande, suisse , irlandaise , etc .

L'excès de galons dorés sur l'uniforme d'officier de ce petit singe est tout à fait représentatif de l'infanterie du début du Siècle des Lumières qui permettait encore bien des excès vestimentaires .

La forme de la poche est également tout à fait conforme à l'ordonnance et aux modes de cette période , tout comme le plumetis rouge au tricorne bordé d'un galon d'or fin .

Idem pour la cocarde bicolore qui deviendra entièrement noire par la suite , puis blanche à la fin des années 1750 .

Pour ce qui est de l’étendard (la cavalerie étant munie de guidons, bannières ) , il n'est pas étonnant que vous ne l'ayez pas trouvé car vous avez recherché dans les drapeaux régimentaire or , ici, l’étendard porté par ce petit singe est l'étendard colonel d'infanterie , blanc sur fond de semi de fleurs de lys d'or . S'il existait plusieurs étendards régimentaires par unité, il existait aussi un , deux voire ou trois étendards colonel suivant le nombre de bataillon en général . Vous ne pouviez pas l'atteindre par la voie de recherche des drapeaux régimentaires . Le cordon bleu sur le fond blanc étant ici certainement en rapport avec la détention de l'Ordre du Saint-Esprit par le colonel (en l’occurrence le Prince de Condé ) .

Les uniformes des planches Mouillard que vous présentez dans votre article sont en réalité blancs et non ventre de biche (première couleur de la Maison de Condé avant le chamois Condé qui est plus rose orangé) car seuls les musiciens de ces régiments étaient autorisés à porter la livrée complète de leur colonel . Il y avait une couleur générale du justaucorps – puis habit à la française - (en dehors des régiments étrangers) pour la cavalerie de ligne comme pour l'infanterie . Autrement , c’était des unité particulières , privées , des troupes légères comme celle des Volontaires de Clermont-Prince , à Louis de Bourbon-Condé , qui portaient la livrée intégrale de Clermont-Condé , ventre de biche et rouge .

J'ai découvert en 2002 l'implication de ce régiment dans les chasses à la Bête du Gévaudan de 1764 à 1765 . Mes travaux et ma planche illustrée de reconstitution consacrés à cette unité se trouvent à la Bibliothèque de Chantilly . S'y trouve aussi un prestigieux Manuscrit (seulement deux exemplaires au Monde) par Henry du Rosnel et Guillemard en 1776 , que je vous invite à aller étudier à l'occasion d'un passage au Musée Condé , qui répondra à vos questions et attentes en matière de connaissances des livrées de chasses et autres de la Maison de Condé . "

Patrick Pierre Louis Berthelot, historien uniformologue , spécialiste du XVIIIe s , des livrées des Maisons civiles et militaires , de la vénerie royale de Louis XV et de Louis XVI , des Eaux et Forêts , de la Louveterie , etc … 

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Eh bien ! je lui tire mon tricorne !

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Vantail droit de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail droit de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Ce vantail comporte, en dessous, un petit panneau intermédiaire (j'ai oublié de le photographier ;  l'image qui suit qui a été inversée par le site, vient de Wikigallery.org )  avec un boulet de canon chauffé par un feu stylisé, et, dans les anses du dit boulet, deux refouloirs destinés à enfoncer la gargousse de poudre.

Cette artillerie est encadrée par un rameau d'olivier et par un rameau de chêne.

—Un chêne rouvre, si on en juge par le court pédoncule du gland.

 

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Et, plus bas, un panneau rectangulaire chargé de divers motifs. Que voyez-vous ?

— Des boulets dressés en tas devant un baril de poudre !

— Deux boulets, qui m'ont bien l'air d'être reliés par une chaîne.

— Un fusil, une poire à poudre, et une hallebarde !

— Les bustes d'un homme et d'une femme, piqués sur des sortes de haches ; peut-être les ennemis du royaume ?

— Une étoffe à bandes bleues et or.

— Une médaille d'or, suspendus à une chaîne...

— Et tout en haut ?

— un bonnet à plume, bien peu martial. Et un chaudron à deux poignées. 

 

Vantail droit de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail droit de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Porte vers le cabinet d'angle, vantail gauche.

Après avoir caricaturé son commanditaire, sur le vantail gauche, Christophe Huet trace de lui  un "autoportrait en singe" aussi cocasse que celui de Normann Rockwell

Comme chez cet artiste, le godet d'eau est en équilibre instable, l'appui-main joue un rôle emblématique, le couvre-chef tourne le peintre en ridicule, et les clins d'œil abondent, comme les deux rouleaux de papier suspendus en X sous le chevalet, qui singent les deux bâtons entrecroisés du Maître de France.

 

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On s'amuse aussi à découvrir qu'aux deux bustes en grisaille du vantail droit  répondent deux têtes à chapeau pointu, l'un à moustache droite, l'autre à moustache tombante.

On n'oubliera pas non plus de remarquer la carafe de vin et le verre à demi-vide que le singe-peintre a pris soin de placer à coté de main. 

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Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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C. Huet, Le Maître peintre, pl. 29, Singeries...Guélard, 1743. Gallica.

C. Huet, Le Maître peintre, pl. 29, Singeries...Guélard, 1743. Gallica.

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Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Comme chez Rockwell, l'autoportrait se donne en abyme, puisque le panneau inférieur du vantail porte à son sommet une toile cloutée sur son cadre, représentant... le singe-peintre . Puis viennent, suspendus à une guirlande, son porte-main, ses pinceaux et sa palette, au dessus d'une esquisse à la pierre noire. La palette est la même que celle employée par le singe, avec le même ordre des couleurs (blanc-jaune-rouge-...) et le même emplacement du godet.

...puis, en suivant le fil de suspension, la pierre noire ou le porte-fusain, une règle graduée, une équerre,

...le fil se terminant, comme tout fil à plomb, par une rondelle et un plomb.

Encore plus bas c'est un buste de plâtre destiné à peindre "d'après la bosse", c'est-à-dire d'après une figure moulée, le plus souvent comme ici sur un antique (une tête grecque féminine).

Ici — mais c'est vrai partout sur ces lambris — l'esprit fin, léger, aimant l'impromptu et la pirouette, se donne libre cours sur les éléments graphiques non figuratifs directement hérités des grotesques, ces volutes, ces lignes brisées et recourbées sur elles-mêmes, ces feuilles et plumes d'or déroulant leur dos épineux, ces chorégraphies de traits virevoltant, s'envolant, sautillant et développant une musique spirituelle et gracieuse.

 

 

 

Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Vantail gauche de l'une des portes de la Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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— C'est encore long ? Tu as mis assez d'argent dans le parcmètre ?

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II. Le panneau de la Chasse. L'Amérique. Le Toucher.

 

 

 

 

C'est lors d'une de ces chasses, le 27 juillet 1724, que « ...Mr le duc de Melun courait le cerf avec Mr le duc (de Bourbon, prince de Condé), ils en avaient déjà pris un, et en couraient un second. Mr le duc et Mr de Melun trouvèrent dans une voie étroite le cerf qui venait droit à eux ; Mr le duc eut le temps de se ranger, Mr de Melun crut qu'il aurait le temps de croiser le cerf et poussa son cheval. Dans le moment le cerf l'atteignit d'un coup d'andouiller si furieux, que le cheval, l'homme et le cerf en tombèrent tous trois. Mr de Melun eut la rate coupée, le diaphragme percé et la poitrine refoulée. Mr le duc, qui était seul auprès de lui, banda sa plaie avec son mouchoir, et y tint la main pendant trois quarts d'heure ; le blessé vécut jusqu'au lundi suivant qu'il expira à six heures et demie du matin, entre les bras de Mr le duc, et à la vue de toute la cour qui était consternée d'un spectacle si tragique. Dès qu'il fut mort, le roi partit de Versailles et donna au comte de Melun le régiment du défunt. Il est plus regretté qu'il n'était aimé ; c'était un homme qui avait peu d'agréments, mais beaucoup de vertus et qu'on était forcé d'admirer... ».

 

La maîtresse de M. le Duc, la marquise de Prie, avait beaucoup d’influence sur lui. Elle se contentait néanmoins, pour l’essentiel, de protéger les arts et les lettres.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Vous voyez ici une femme légèrement vêtue au dessus d'un body léopard, coiffée d'une toque à plumes rouges, et chaussée de soques à bout recourbé, laissant le pied presque nu sous un laçage argenté. Le manteau de gaze bleue constellé de fleurs d'or n'est pas sans évoquer, par un trait d'ironie, le drapeau aux couleurs du duc de Bourbon. La lance et l'arc qu'elle tient benoîtement pourrait en faire une nouvelle Diane chasseresse, mais elle n'a pas la froideur lunaire et  hautaine d'Artémis. Quand au trône bleu-métal sur laquelle elle siège comme sur la gueule d'un canon, il pourrait faire d'elle une Pythie. 

Elle regarde avec bienveillance un singe vêtu comme un Marquis de Carabas, et qui lui fait "les honneurs du pied".

Les honneurs du pied ?

Oui, regardez bien : le singe qui tient son tricorne, et n'a pas ôté ses éperons, accourt pour lui présenter la patte du cerf que les chasseurs viennent d'abattre. C'est un terme de vénerie : Après avoir  et sonné l'hallali par terre et achevé la bête, on procède, avant la curée,  à la "cérémonie du pied" accompagnée de la sonnerie des cors. Le veneur lève le pied avant droit de l'animal et le coupe à la première jointure ; la peau de la jambe est nattée selon les conventions d'usage,  puis le veneur le pose sur une cape ou un linge et, faisant le tour des invités, il le présente à celui qu'il veut honorer tout particulièrement. On sonne alors les honneurs. Cet "honneur du pied" est une récompense ultime, un grand moment de fierté et de jouissance pour l'invité. 

Ah, "il prend son pied", c'est cela ?

Littéralement, oui. Et il le fera naturaliser et monter en souvenir du "laisser-courre", la journée de chasse. Mais le veneur peut encore offrir le pied à la reine de la journée, qui peut alors honorer le chasseur de son choix ...ou de son cœur.

La chasse à courre est l'occupation de la plus haute importance à Chantilly, et, au XIXe siècle sous le duc d'Aumale, les annales ont soigneusement notées le nom de ceux qui ont eu l'honneur du pied : la duchesse Decazes le 27 décembre 1877, le comte de Chézelles le 31 du même mois, la duchesse d'Uzès le 6 novembre 1882, le maréchal de Mac-Mahon le 24 novembre 1879, la baronne Gustave de Rothschild le 12 novembre 1883 et  le duc de Bragance le 28 janvier 1886.

Je fais passer parmi vous cette image : je l'ai trouvée sur la toile, avec cette légende : " Trophée de chasse pied d'honneur: patte de cerf à dix cors. Présentée sur un écu en bois avec cartouche: «Forêt d'Orléans. Rallye Fontainebleau. Cerf dix cors Attaqué à la vallée du Diable. Pris à la Cour Dieu après 2h de Chasse. Les honneurs à Mme Pierre Vatron. Le 4 octobre 1986.»

 

"La vénerie demeura des siècles durant l'une des activités favorites du roi et des princes du sang. Chantilly vécut ainsi au rythme des chasses de ses illustres propriétaires comme le prouve la richesse des témoignages recueillis en ces lieux depuis la fin de la disgrâce du Grand Condé en 1659 jusqu'à la mort du duc de Chartres en 1910. D'imposants moyens furent consentis à l'exercice du noble déduit qui, lorsque des hôtes illustres honoraient Chantilly de leur présence, donnait lieu au déploiement d'un faste sans égal. Un vaste territoire réservé aux laisser-courre princiers constitue la plus évidente illustration de cette passion cynégétique qui s'exprime également par le raffinement de la production artistique qu'elle a su inspirer dans l'architecture comme dans le décor de la demeure.  "

Ce singe qui porte son cor en bandoulière est le "piqueux". Il porte la tenue de chasse aux couleurs du duc de Bourbon: "ventre de biche à parements amarante".

Selon le comte des Nétumières (p.34), reprenant Paul Petit, en 1816, à la formation de l'équipage, le surtout ou habit de petite tenue pour les gens de l'équipage était en drap de laine ventre de biche à col et parements de velours amarante et orné de boutons en argent aux armoiries de Condé et de galons  or et argent.

C'était aussi la livrée des valets du maître de Chantilly.

Un dessin de 1829 du Musée Condé montre Louis-Henri Prince de Condé duc de Bourbon (1756-1830) en tenue de chasse :

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— Et de l'adjectif amarante, vous ne dites mot ?

— Ah, amarante, la couleur des bérets de parachutiste ! C'est un rouge-pourpre plus clair que le bourgogne. Elle tient son nom de plantes qui ne fânent pas, d'où leur nom grec ἀμάραντος, « immortelle », avec le a- privatif a- associé au  verbe  signifiant « flétrir, se faner ». Ces fleurs  sont donc un symbole de l’immortalité, ce qui justifie le choix d'un velours amarante pour des activités de guerre ou de chasse assez exposées aux dangers.  Ah, un monsieur veut intervenir ?

— Je me souviens d'avoir lu sous la plume de Jean-Baptiste Charcot la phrase suivante, qui m'avait marquée par la préciosité de sa poésie  : "Le ciel était taché seulement d’une main nuageuse de fines dentelles amarante qui se tendait comme pour nous souhaiter la bienvenue." ( Dans la mer du Groenland, 1928). Quel talent chez ce médecin de Neuilly-sur-Seine !

 —  ?

 

 

 

 

 

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— Que fait le singe de droite ? Il tient une lettre cachetée.

— Et une canne à pommeau d'argent.

— Et un bonnet doré et...amarante.

— Ne serait-ce pas le duc lui-même, caricaturé en amant ?

— Mystère, mystère...

 

 

 

 

 

 

 

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Au dessus de cette belle dame courtisée, Christophe Huet a peint, de bas en haut, une cible de tir conservant le score d'un tireur habile, un cor de chasse ...

— dites "une trompe de chasse", comme les veneurs ! Accordée en ré, et non en mi bémol comme dans les fanfares ! Elle fait un tour et demi, soit 4,545 m.,  c'est la Dampierre de 1729. 

— Eh, vous êtes féru ! Je reprends ... deux arcs, et leur carquois, sur un filet de chasse au gibier d'eau (également figuré au plafond) . Des rubans bleus et rouges, et, de chaque coté, un miroir.

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Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Plus haut encore, un magot chinois, qui a du se tromper de panneau, et qui tient au bout de deux longs manches un éventail et une poterie. Ces deux éléments dont je n'ai pas élucidé le rôle encadrent une tête de cerf.

— cinq cornes sur chaque bois, c'est un jeune dix-cors.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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En dessous de la dame, une étoffe rayée admirable par les jeux de transparence maîtrisés par le peintre sert de support à un ensemble d'objets de chasse : une dague, une gibecière et une blague de poudre. 

Mais l'essentiel de ce décor n'est sans-doute pas, une fois de plus, dans les objets représentés, mais dans la façon dont ils sont traités. Voyez les deux piques de chasseur dont les manches sont fichés dans des supports dorés. Des engins meurtriers, certes, mais dont la fonction cruelle est démentie par les pompons et les glands, qui s'enroulent sur la hampe ; et dont les pointes acérées est coiffée par deux couvercles comme la flamme d'une bougie. Voyez ces guirlandes fleuries, voyez ces gazes vaporeuses qui se transforment en génies bleutés, voyez ces franges, ces fanfreluches plumeuses, voyez comme ces arabesques sont féminines : aucune concession n'est accordée à Mars et à Nemrod, tout flotte dans un entre-deux irréel comme dans une opérette futile, toute agressivité et virilité cynégétique tombe en quenouille sous l'effet de rires cristallins. 

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Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau de la Chasse, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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III. Le "Magot chinois". L'Asie. Le Goût.

"Le Magot chinois", c'est le nom donné par Nicole Garnier, Conservateur  général (sic) du patrimoine chargée du Musée Condé de Chantilly, à ce personnage aux moustaches de mandarin, à la bouche facétieuse, allongé dans un hamac et jouant du tambour et d'une sorte de maracas. 

C'est amusant, car le terme "magot" désigne d'une part (dès 1476)  un singe à queue rudimentaire, le Magot de Gibraltar Macaca sylvanus, et d'autre part, depuis 1698 avec la forme initiale magau, un bibelot à figure grotesque de porcelaine ou de jade qui tire son nom du roi eu pays de Magog, en Asie. On l'imagine, joufflu, ventre bedonnant s'échappant d'une robe de soie multicolore, pieds nus, tête rasée préservant la mèche rituelle, dans l'accumulation de poncifs que la manufacture de Chantilly appliqua à des sucriers, vases, et encriers.

Cela me permet de tenter d'identifier sur le plan zoologique le modèle des singes de cette Singerie. Le Magot, c'est Macaca sylvanus, la seule espèce de primate — excepté l'homme...—  que l'on peut trouver en habitat naturel  en Europe, et qui fut probablement introduit par les Maures . On le nomme aussi  Macaque de Barbarie, Magot ou Macaque berbère. Il figurait par exemple dans la ménagerie de Milan à la fin du XIVe. Les macaques berbères, disponibles au Moyen-Âge  en plus grand nombre que n'importe quelle autre espèce de singe, sont par excellence les singes du pauvre. À l'âge adulte, un magot mâle pèse rarement plus de 15 kg et peut mesurer jusqu'à 60 cm. Petit singe déjà imposant, il est assez docile pour se laisser apprivoiser par les montreurs d'animaux dans l'objectif d'amuser les habitants des villes et des campagnes dans des spectacles. C'est grâce aux bateleurs qui parcourent les contrées que la figure de l’animal devient familière, au moins dans les villes.

 Wikipédia

 

— Pourtant, les singes représentés ici ont le pelage du pourtour de la face qui est blanc. Et le singe de droite est doté d'une queue. Ne s'agirait-il pas du singe vert, Chlorocebus sabaeus, ou Callitriche ? ....bien qu'ils aient, certes des favoris blancs, mais une face sombre.

— Jacques Christophe Valmont de Bomare, qui fut le directeur du Cabinet d'histoire naturelle du Prince de Condé, distinguait en 1775 avec Brisson cinq races : Ceux qui n'ont point de queue, mais le museau court (Orang-Outang, Paresseux,...) ; les Cynocéphales qui n'ont point de queue, mais qui ont une tête allongée ; les singes à queue très courtes (babouins) ; les 29 espèces de Cercopithèques,  qui ont une longue queue et le museau court ; et les Cercopithèques cynocéphales...à queue longue et tête allongée. La majeure partie des singes de Christophe Huet ont une queue visible, ce sont donc selon ces distinctions des Cercopithèques. Sapajou ? Sagouin ? Tamarind ? Je retiens le Singe vert en raison des poils blancs de ses joues. Planche dans Buffon p. 283

François Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois ...

— Ah, j'adore ! 

— Aubert de la Chesnaye des Bois, disais-je, atteste de la présence de Cercopithèques (sans en distinguer l'espèce) à la ménagerie de Chantilly. En 1759.

 

 

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

— Laissons ces questions posées, et  revenons à notre personnage. Je ne lui trouve aucune ressemblance avec un bibelot, et il m'évoque plutôt un gai compagnon du duc, déguisé en chinois, avec sa moustache postiche, sa boucle d'oreille en or, sa luxueuse robe damassée sur laquelle est passée une veste courte de couleur rouge...

— Mais ce sont les couleurs ventre-de-biche et amarante !

— Bien vu ! 

Il joue d'un tambour à grelot, et d'un idiophone à manche : deux instruments à percussion (alors que le panneau de la Chasse était dédié à la famille des Cuivres). L'instrument à manche n'est-il pas un moulin à prière tibétain ( mani korlo) détourné de son pieux usage ?

Les deux singes sont "chinoisés" de façon caricaturale, affublés qu'ils sont, comme leur maître, de chapeaux chinois à plumet et de soieries bleu, blanc et or . 

— Mais ce sont les couleurs de l'étendard du porte-drapeau ! Et celle du manteau de la Diane chasseresse !

— Bravo, bravo, j'ai une belle équipe d'auditeur .

Le singe de droite frappe avec une baguette sur une sorte de triangle où sont enfilées des anneaux d'or. 
Celui de gauche joue d'un instrument à archet très long qui ne semble comporter qu'une seule corde : serait-ce une Trompette marine ?
 
Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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Plus bas, une médaille d'or est frappée du profil d'un mandarin chinois à chapeau conique. Puis vient une théière et trois tasses à thé en porcelaine bleue, posés sur un plateau ...à grelots.

 

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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En partie haute, nous retrouvons la disposition à deux bustes de grisaille déjà rencontré sur la porte, mais les personnages ont, bien-sûr, des traits "chinois" prononcés sans grand souci d'authenticité, avec boucle d'oreille en goutte d'eau, ébauche de natte, et moustache tombante.

Au centre, un idiophone, dont on supposera qu'il est fait de onze lames de bambou plutôt que de métal , afin d'évoquer le nom chinois  du xylophone, 木琴;  mù qín. 

Cet instrument est posé devant une feuille de papier où sont inscrites quatre lignes (horizontales !)  de caractères  noirs : il serait très amusant qu'il s'agisse d'une partition en notation chinoise, ou gongche  工尺 ... , mais la ressemblance n'est que vague avec des caractères comme ceux-ci :

Bien-sûr, tout cela est surmonté d'un parasol octogonal à glands de passementerie, d'où retombent d'évanescentes mousselines aux emblématiques couleurs bleus et or .

A gauche, il faudrait savoir identifier ces instruments de musique, mais on distingue des flûtes, un tuyau évasé comme le bourdon d'une cornemuse, un manche surmonté d'une tête à grelots, ...

A droite, une lance, un arc et son carquois. 

Huet s'est-il inspiré d'objets exotiques des collections du cabinet de  curiosités ?

 

 

 

 

 

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

La description de ce panneau s'achève avec le registre supérieur où se découvrent sur des perchoirs dorés quatre oiseaux (hirondelles et/ou bergeronnettes), tandis que quatre lampions (bleus et blancs) sont suspendus à une branche.

 

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

Panneau chinois, Grande Singerie, Château de Chantilly, photographie lavieb-aile.

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— On ferme, on ferme, messieurs-dames, le château va fermer ses portes.

— Déjà ! Mais ce n'est pas fini !

— Rendez-vous demain matin, et nous continuerons la visite.

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Emprunté sur la toile : deux tableaux de Chardin, dont son Singe peintre, réalisé trois ans après les Singeries de Huet et son autoportriat en peintre-singe.

Jean-Siméon CHARDIN  Le Singe antiquaire  Vers 1726  Musée du Louvre

Ce singe en robe de chambre qui examine des médailles avait pour pendant un Singe peintre, disparu.

Au long de sa carrière, Chardin porta à plusieurs reprises ce regard ironique sur les collectionneurs.

 Les singeries étaient à la mode : on en connaît notamment de Watteau, à qui le tableau fut jadis attribué. 

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Jean-Siméon CHARDIN Le singe peintre  Vers 1739 - 1740 Musée du Louvre.
Ce tableau dont on connaît plusieurs autres versions est peut-être 
celui du Salon de 1740,

qui avait pour pendant un Singe antiquaire, disparu. Comme Watteau, Lancret ou Huet,

Chardin s'inspire sans doute des singeries de Téniers, peintre flamand très en vogue au XVIIIe siècle.

Le singe semble bien, ici, un Singe vert Chlorocebus sabaeus .

Comme chez Huet, on retrouve le modèle en bosse, la carafe (de vin ?), l'appuie-main,

et la tenue militaire avec veste de velours et tricorne.

 

 

 

SOURCES ET LIENS.

— Très bonne description et nombreuses images sur :

http://www.meublepeint.com/chantilly-grande-singerie-huet.htm

http://www.linternaute.com/sortir/monument/photo/la-grande-singerie-du-chateau-de-chantilly-restauree/singes-geometres.shtml

http://singeries.picnpin.com/singes-et-singeries-a-la-renaissance

 

GARNIER-PELLE (Nicole), 2008,  Les Singeries, Paris, Nicolas Chaudun - Fondation pour le domaine de Chantilly,coll. « Trésors de Chantilly »,‎ septembre 2008 (ISBN 978-2-35039-063-5, LCCN 2008487526)

GARNIER-PELLE (Nicole), 2010 Anne Forray-Carlier et Marie-Christine Anselm, Singeries et exotisme chez Christophe Huet, Saint-Rémy-en-l’Eau, Monelle-Hayot,.

— GARNIER-PELLE (Nicole),  Une émission de la radio Canal Académie
Nicole Garnier, conservateur en chef du patrimoine au château de Chantilly présente la restauration de la Grande Singerie achevée en janvier 2008 et le programme iconographique de ce décor du XVIIIe siècle.

— GAUDRON ( Amandine ) Le singe médiéval Histoire d'un animal ambigu : savoirs, symboles et représentations  http://theses.enc.sorbonne.fr/2014/gaudron

— HUET, (Christophe), 1741-1743,- Singeries, ou différentes actions de la vie humaine représentées par des singes / gravées sur les desseins de C. Huet ; gravure de Guélard, édité par J. Guélard 2 suites de 12 pl. gravées : gravure à l'eau-forte Bnf Dept estampes et photographie 4TF-11

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55006444q

 

—   Un reportage photographique de Cécile Debise pour l'Internaute
Une vingtaine de photographique avec détails des peintures de la Grande Singerie du château de Chantilly pendant leur restauration.

—  Un dossier de presse sur la restauration de la Grande Singerie

—  Depuis le magazine La Tribune de l'art
Pour voir les cinq panneaux restaurés de décors d'animaux peints par Christophe  Huet de la chambre de Monsieur le Prince au château de Chantilly.

—  Sur le site de l'Institut de France, propriétaire du château de Chantilly
Sur la restauration de cinq paysages avec animaux de Christophe Huet ; ces peintures sont encastrées dans des boiseries blanc et or de la chambre de Monsieur le Prince au château de Chantilly ; sont expliquées les techniques picturales de Christophe Huet et les restaurations engagées.

—  Les singeries
Nicole Garnier-Pelle, Editions Nicolas Chaudun, 2008, 80 pages

—  Les peintures du XVIIIe siècle du musée Condé
Nicole Garnier-Pelle, Editions du Musée Condé, 1995, 221 pages

—  L’Art décoratif en Europe, Classique et Baroque
Chinoiseries, pp 225-324
Alain Gruber, Editions Citadelles & Mazenod, 1992,

—  Les singeries de Christophe Huet : Exposition-dossier, Musée des beaux-arts de Valenciennes, 23 décembre 2006-19 mars 2007
Virginie Frelin, Marie-Christine Anselm, Editions Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, 2007, 56 pages

—  Chinoiseries : Le rayonnement du goût chinois sur les arts décoratifs des XVIIe et XVIIIe siècles
Madeleine Jarry, Editions VIlo, 1981, 258 pages

— Chinoiseries
Dawn Jacobson, Editions Phaidon, 1999, 240 pages

— Les Singeries de Chantilly
Christophe Levadoux, docteur en histoire de l’art, in L’Estampille – L’Objet d’Art, n°435, mai 2008, pp 42-51

— Le cabinet d’histoire naturelle du duc de Bourbon
Christophe Levadoux, in Bulletin du musée Condé, 2008

— Restauration de la Petite Singerie : http://www.wukali.com/chateau-de-chantilly-la-petite-singerie-a-ouvert-ses-portes-apres-11-mois-de-travaux#.Voai4_nhCM8

— Vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x4gaeo_la-grande-singerie-du-chateau-de-ch_creation

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Published by jean-yves cordier - dans Chantilly

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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