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"Une œuvre d'homme n'est rien d'autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l'art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur, une première fois, s'est ouvert." Albert Camus, préface à la réédition de L'Envers et l'Endroit. Oeuvres complètes I, Pléiade p. 38
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J'ai rêvé d'une plage allongée à mes pieds,
Vibrant paisiblement au couteau qui la fend,
Ou égrenant ses plaintes en longs soupirs blancs,
J'ai rêvé d'une plage allongée à mes pieds,
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J'ai rêvé d'une plage éveillée à mes pieds,
Vents, vents, cors assourdissants
Et la nuit déployée Oh cette nuit glacée,
J'ai rêvé d'une plage éveillée à mes pieds.
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J'ai rêvé d'un ami qui s'y était noyé,
Cris, cris, appels désespérants
La réponse lugubre de l'obscurité,
J'ai rêvé d'un ami qui s'y était noyé.
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J'ai rêvé d'une plage frissonnant à mes pieds,
Vagues, vagues, aux mouvements incessants,
déferlants en mon cœur en coups désordonnés,
J'ai rêvé d'une plage frissonnant à mes pieds.
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J'ai rêvé d'un caillou que j'y ai ramassé,
Blanc, blanc, dans son questionnement,
Et le jour qui se lève, privé de lendemain,
J'ai rêvé d'un caillou que j'y ai ramassé,
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Quand l'oiseau sur le sable s'envole en gémissant
De cette plage en feu enfouie dans mon passé.
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