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26 décembre 2020 6 26 /12 /décembre /2020 17:53

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Vous ne visiterez pas, si vous faites escale sur l'île grecque d'Ééa (ou Aiaiè), le tombeau d'Elpénor. D'abord parce que personne ne sait où elle se trouve, la belle île ou réside  la magicienne Circé aux beaux cheveux. Et ensuite parce que le monde se soucie comme d'une guigne de cette tombe, pourtant dressée sur un tertre par Ulysse lui-même.

Vous ne la visiterez pas, et le monde continuera à se moquer d'Elpénor, l'éternel médiocre, dont le dernier avatar est d'avoir donné son nom à un pitoyable syndrome de psychiatrie.

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I. RAPPEL DES FAITS.

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Selon Giraudoux, qui en fit la tête de turc de sa prose légère, Elpénor aurait été le premier à être transformé en porc par Circé, car il ne résista pas longtemps à goûter au vin de Pramnos qu'elle avait mélangé au miel, et à ses drogues. Il était laid, il portait la poisse, mais était lubrique comme un faune.

Selon Georges Séféris, c'était un anti-Ulysse, un pauvre bougre dépourvu de jugeotte. Fort bien, mais quels sont les faits ?

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Son nom apparait dans l'Odyssée d'Homère au livre X lorsque Ulysse s'apprête à quitter l'île pour consulter, aux Enfers, les prédictions de Tirésias :

 "Aussitôt ils s'empressent d'obéir à mes ordres. Mais je ne les emmenai point tous, car Elpénor, le plus jeune d'entre eux, Elpénor, qui n'était point vaillant à la guerre ni sain d'esprit, s'était éloigné de ses amis pour respirer la fraîcheur dans les demeures sacrées de la déesse.

Il s'endormit la tête appesantie par les vapeurs du vin ; dès qu'il entendit le bruit que faisaient mes compagnons, il se réveilla en sursaut, et, dans le trouble de son esprit, au lieu de descendre par l'escalier, il se précipita du haut du toit : par cette chute, les vertèbres du cou furent rompues, et son âme s'envola vers les sombres demeures." Odyssée Chant X 549-550

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En deux vers, le matelot va devenir la victime éponyme d'un syndrome d'ivresse du sommeil, où, comme un automate mal dégourdi, un individu fait n'importe quoi et se ridiculise. Son émule Paul Deschanel l'a rejoint dans cette postérité des maladroits, après être tombé du train à Montargis en 1924. En pyjama, et croyant ouvrir la fenêtre. É pericoloso sporgersi, é pericoloso dormire.

Ainsi l'indolent Elpénor qui, par sa torpeur d'anti-héros nonchalant et son talent de ne pas faire de zèle, avait évité l'appétit du Cyclope et celui des Lestrygons, les vagues et les tempêtes, mais avait échoué à en faire un art de vivre, invente-t-il un art de mourir par mégarde, comme par distraction. Bêtement.

 

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Elpénor tombant de la terrasse.

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Ulysse, trop pressé de connaître le chemin par lequel il regagnerait Ithaque,  ne s'embarrassa pas d'ensevelir le cadavre de cet ivrogne (dont l'absence à bord passera inaperçue), et fit mettre le cap vers le séjour de Pluton et de Proserpine pour y attirer, par le sang d'un bélier sacrifié, les âmes des morts, et au premier chef celle du devin Tirésias. Mais las, las, c'est ce boulet, cet emmerdeur d'Elpénor qui surgit le premier de la fosse infernale.

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Ulysse attire les âmes des morts.

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"L'âme qui arrive la première est celle de mon compagnon Elpénor ; ce guerrier n'avait point été enseveli dans la terre spacieuse, et nous avions laissé son corps sans sépulture, dans les palais de Circé, sans l'avoir arrosé de nos larmes ; car nous étions pressés de partir. En le voyant je répands des pleurs, et le cœur ému de pitié je lui adresse ces paroles :

« Cher Elpénor, comment es-tu venu dans le royaume des ténèbres ? Quoique étant à pied tu m'as devancé, moi qui suis arrivé sur un rapide navire. »

» Elpénor me répond en gémissant : « Noble fils de Laërte, généreux Ulysse, un destin cruel et l'excès du vin ont causé ma perte. Je me couchai dans le palais de Circé ; lorsque je me réveillai, je ne m'aperçus point que je devais retourner sur mes pas pour descendre par le grand escalier, et je me précipitai du haut du toit : les vertèbres de mon cou furent brisées, et mon âme descendit dans les sombres demeures de Plutôt. Odyssée Chant XI 51-80.

 

Peut-être par gratitude de les voir disparaître enfin, nous transformons, après leur décès, ceux qui nous ont empoisonné l'existence en les meilleurs des hommes. Tel fit Ulysse.

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"Maintenant je t'implore au nom de tous ceux que tu as laissés dans ta chère patrie, au nom de ton épouse bien-aimée, de ton père qui prit soin de tes jours, et de Télémaque enfin, du seul fils que tu laissas dans ta maison; car je sais qu'en quittant ce triste royaume tu dois ramener ton beau navire dans l'île d'Éa. Je te demande, ô roi puissant, de te souvenir de moi. N'abandonne point cette île avant d'avoir arrosé de larmes et enseveli le corps de ton compagnon, afin que je n'attire point sur toi le ressentiment des dieux. Brûle mon corps avec les armes qui me sont restées ; puis élève en mon honneur un tombeau sur les bords de la mer blanchissante, pour apprendre aux siècles futurs le sort d'un malheureux guerrier. Accomplis pour moi toutes ces choses, et dépose sur ma tombe la rame dont je me servais quand j'étais encore vivant au milieu de mes compagnons. »

 Ainsi parle Elpénor, et je lui réponds aussitôt :

« Oui sans doute, infortuné guerrier, je ferai tout ce que tu désires. »

 Tandis que nous échangions ces tristes paroles, j'étais assis en tenant mon glaive sur le sang, et plus loin se trouvaient les mânes du malheureux Elpénor." 

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Au lieu de suivre directement l'aimable cap conseillé par Tirésias, vers Charybde et Scylla, Ulysse se voit obligé de rebrousser chemin vers l'île d'Ééa pour remplir ses devoirs funéraires. Mais l'Homme aux mille tours ne saisit-il pas là un prétexte pour retrouver les bras de Circé ?

 

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"Lorsque notre navire a quitté les courants du fleuve Océan, il rentre dans les flots de la vaste mer et touche à l'île d'Ea, où sont le palais et les chœurs de la divine Aurore et le lever de l'éblouissant Soleil. Mes compagnons tirent alors le vaisseau sur le sable, puis ils s'endorment près des bords de la mer, en attendant l'aube du jour.

 Le lendemain, dès que brille la matinale Aurore aux doigts de rose, j'envoie mes guerriers dans les demeures de Circé pour en rapporter le cadavre d'Elpénor. Nous abattons les arbres qui couronnent le lieu le plus élevé du rivage, et nous ensevelissons Elpénor en versant d'abondantes larmes.

Quand les flammes ont consumé son corps et ses armes, nous élevons à notre malheureux compagnon un tombeau surmonté d'une colonne, et nous plaçons au sommet du monument une rame bien polie.

 Quand nous avons accompli ces devoirs, Circé, instruite de notre retour, arrive élégamment parée ; ses suivantes nous apportent du pain, des mets nombreux, et un vin étincelant aux rouges couleurs. " Odyssée Chant XII 1-15

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ÉLOGE D'ELPÉNOR.

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On composa bien un tombeau pour Couperin. Je ferai  ici l'éloge d'Elpénor. Mais j'aurai fort à faire. J'éviterai pourtant les affabulations, je ne ferai croire ni à sa beauté (dont nous ignorons tout), ni à son esprit, fût-il mauvais, ni à des talents en cuisine, en chant ou dans l'art des nœuds. Je réfuterai qu'il sut par cœur les Catastérismes d'Ératosthène, lui qui précédai le savant alexandrin de plus de cinq siècles. 

Soyons simple et sérieux et ne nous éloignons pas du texte, rien que le texte. Evidence based practice.

Le matelot d'Ulysse, plutôt un moussaillon,  fut grand une seule fois dans sa vie, quelques jours après l'avoir perdue : lorsqu'il demanda ceci à son capitaine  "Dépose sur ma tombe la rame dont je me servais quand j'étais encore vivant au milieu de mes compagnons." 

Sur les bords de la mer blanchissante, un tertre (telles sont les coutumes funéraires).

Sur ce tertre, sa rame bien polie par l'usage : plus que ses armes et son corps, qui sont allégrement brulés, son aviron. 

Sa seule gloire, son épopée : avoir ramé avec les autres sur le banc de nage; même si sa vie était une galère. Au même rythme sans contretemps. Avec du cœur à l'ouvrage. Et sans godiller dans son coin.

Sa seule gloire, son épopée :  n'avoir jamais chanté qu'en chœur, les chants à virer, les chants à hisser et à ramer pour soutenir la cadence. 

Sa seule gloire, son épopée : être membre d'équipage sur la planète ronde. Avoir négligé tout souci de mener sa propre barque pour faire avancer le grand navire humain.

Sa seule gloire, son épopée : devoir son trépas à un faux-pas dû au mal de terre, mais avoir su, à bord, grimper dans les agrès. Une main pour soi, une main pour le navire. Un pour tous et tous pour un. Etc.

Sa seule gloire, son épopée : son instrument de travail en bois de frêne, de hêtre ou de pin, fièrement fiché sur sa tombe, avec sa garniture de cuir, et son estrope destinée au tolet, bien visible pour servir d'amer aux camarades : les rames des trirèmes antiques étaient jadis très longues.

Et, noué à la hampe,  un pennon taillé dans une vieille voile, pour donner aux dieux ailés matière à s'amuser, afin de créer longtemps l'illusion de quelque vie, de quelque cœur qui bat.

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DESESPOIR D'ELPÉNOR.

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Vous ne visiterez pas, si vous faites escale sur l'île grecque d'Ééa (ou Aiaiè), le tombeau d'Elpénor. Vous ne saluerez pas sa mémoire d'un long coup de trompe en franchissant le cap qu'il gardait.

Vous ne vous recueillerez pas devant le seul à s'être voulu marin avant que d'être un homme .

Vous ne verrez nulle part la pelle de l'aviron vibrer au loin sur la falaise, ou sur la dune. Ou la palette d'une pagaie égayer le paysage. 

Le philosophe Théophraste explique dans son ouvrage Histoires des plantes qu'en son temps, près du mont Circé, on montrait le prétendu tombeau d'Elpénor. Mais sa forme acuminée, relevée en 1850, était dépourvue de tout agrès, de tout signal.

 

 

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Tombe dite d'Elpénor sur le Mont Circé, Italie, gravure par Lemaitre dans Italie Ancienne, volume I par Duruy, Filon, Lacroix et Yanoski, L'Univers pittoresque, Firmin Didot Freres, Paris, 1850 

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Pline l'ancien (Histoire naturelle livre XV, 36) rapporte que le myrte poussait sur cette tombe. S'il y avait vu une rame, il n'aurait pas omis d'en rendre compte.

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Entre 1537 et 1570, le Primatice et Nicollo dell'Abate peignirent pour François Ier les scènes de l'Odyssée pour la Galerie d'Ulysse du château de Fontainebleau . Les 58 peintures des parois nord et sud sont perdues, mais en 1633, Theodor van Thulden en réalisa les gravures. 

Celle où Ulysse brûle le corps d'Elpénor nous montre le cadavre sur le bûcher, au pied d'un arbre mort.

Et sur cet arbre, un trophée (cuirasse, arc, lance, carquois et bouclier), associé à une forme en raquette qui doit être la rame. Sans aucune considération envers les dernières et posthumes volontés d'Elpénor.

 

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'Ulysse brulant le corps d'Elphénor', Théodor van Thulden 1637 d'après Le Primatice

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Le nom Elpénor qui vient du grec ancien est composé du verbe ἔλπομαι , "attendre", et deνήρ , "homme", et signifie donc "l'homme qui attend, ou qui espère". Ou bien encore "celui qui attend l'homme".

Il attend peut-être que les hommes aperçoivent à travers la brume des siècles, comme sur un radeau les appels d'un naufragé, le signal qu'il nous lance : brûlons les trophées et les insignes, et adoptons comme seul emblème de nos tombes l'outil commun aux membres d'équipage, dans leur progression vers l'Île.

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Je veux voir se balancer sur l'horizon ce salut solidaire ; et y répondre de ma rame. N'avoir pas fait grand chose, mais au travail, et dans l'équipage, avoir tirer ma gloire d'avoir navigué, un peu, sur le vaisseau humain.

 

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Hugo Pratt, aquarelle. La Ballade de la mer salée , 1989. (2011 Casterman)

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POST-SCRIPTUM. LES RAMES, AILES DES NAVIRES ET BORNE DES CONFINS.

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Si nous lisons l'Odyssée jusqu'à l'avant-dernier chapitre, nous voyons une autre histoire où la rame devient emblématique. Mais c'est celle d'Ulysse, qui doit, pour expier ses fautes envers Poséidon et selon la prophétie de Tirésias, accomplir un dernier voyage après ses retrouvailles avec Pénélope :

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" Tirésias m'a ordonné de parcourir de nombreuses cités, en tenant à la main une rame brillante, jusqu'à ce que je trouve des peuples qui ne connaissent point la mer, des peuples qui ne se nourrissent point d'aliments salés et qui ne possèdent ni navires aux rouges parois, ni rames éclatantes, qui servent d'ailes aux vaisseaux. Il m'a donné un signe certain pour reconnaître ces peuples, et je ne te le cacherai pas.

Quand un voyageur, s'offrant à ma vue, me demandera pourquoi je porte un van [une pelle à vanner]  sur mes brillantes épaules, je dois alors planter ma rame dans la terre et sacrifier à Neptune de belles victimes, un bélier, un sanglier mâle et un taureau ; puis m'en retourner dans ma patrie et offrir des hécatombes sacrées à tous les immortels habitants de l'Olympe.

Longtemps après, la Mort, sortant du sein des mers, me ravira doucement le jour au milieu d'une paisible vieillesse, et je laisserai après moi des peuples heureux. — Voilà ce que m'a prédit Tirésias, et il a ajouté que cet oracle s'accomplirait. »  " (Odyssée XXIII 264)

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Ulysse face à un ignare incapable de reconnaître une rame.

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La rame devient alors un signe (σήμα, XI v. 126) : si sa forme est bien interprétée, c'est qu'Ulysse reste dans son monde, celui de la thalassa (mer) habitée par des marins qui connaissent et le sel et les navires.

Si par contre, il parvient en des pays où les hommes confondent cette rame proposée comme une énigme, un signe discriminatoire, un outil-shibboleth, avec ... une pelle à vanner, "un van" , c'est qu'il sera tombé très bas, ou plutôt très loin, chez les terriens qui ignorent les transports maritimes et le commerce du sel. Il sera alors temps de planter en terre la rame, comme une limite aux domaines de Poséidon, dieu de la Mer, (et de la zone culturelle grecque) et de lui offrir un sacrifice.

"La rame plantée, que nous avons interprétée comme une borne culturelle, a donc également une signification pour le destin du héros : elle symbolise la fin de ses errances. On la rapproche avec raison de l'aviron planté sur la tombe d'Elpénor (11, 77-78 ; 12, 15), qui, lui aussi, indique le bout d'une route." (J.C. Carrière)

 

Car il y a deux sortes d'hommes. Ceux qui savent faire un nœud de chaise. Et les autres qui ne comptent pas.

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La perspective s'élargira à la lecture de Suzanne Saïd , lorsqu'elle souligne chez Homère "la cohérence d'une présentation qui fait de la tombe un σήμα, c'est-à-dire un « signe » du statut du mort qu'elle recouvre, mais aussi un « signe » d'orientation dans l'espace, au même titre que d'autres accidents du terrain comme les arbres, les collines ou les montagnes, mais ne la met à aucun moment au centre d'un rituel funéraire, qu'il s'agisse de culte des morts ou de culte héroïque." La rame est à la fois  σήμα-signe pour Ulysse, mais aussi σήμα-tombe et signal pour Élpénor. Mais si "toutes les caractéristiques du σήμα homérique découlent de sa fonction qui est de signifier de manière durable et visible la grandeur des morts de jadis. ", c'est le tumulus placé sur un promontoire qui fait signe, et non un symbole placé sur  ce dernier. Si le tombeau d'Elpénor est, lui aussi, construit au bord de la mer, sur un promontoire, "il  est d'ailleurs doublement exceptionnel : non seulement il honore un sans grade, mais encore il l'individualise, puisqu'Ulysse fixe au sommet du tertre la rame que le matelot maniait de son vivant."

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Voir :

—CARRIÈRE (Jean-Claude) 1992 La réponse de Tirésias : le dernier voyage et la mort d'Ulysse selon l'Odyssée ,Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité  Année 1992  463  pp. 17-44. Fait partie d'un numéro thématique : Mélanges Pierre Lévêque. Tome 6 : Religion

https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_1992_ant_463_1_1335

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La prophétie de Tirésias se trouvait déjà énoncée dans le Chant XI :

 

 "Lorsque tu auras frappé de ton glaive, soit par ruse, soit ouvertement, tous ces fiers prétendants, empare-toi d'une brillante rame et navigue jusqu'à ce que tu trouves des peuples qui n'ont aucune connaissance de la mer, des peuples qui ne se nourrissent point d'aliments salés et qui ne possèdent ni navires aux rouges parois, ni rames éclatantes qui servent d'ailes aux vaisseaux. Je vais encore te donner un signe certain afin que tu ne te trompes pas.

Quand un voyageur te demandera pourquoi tu portes un van  sur tes brillantes épaules, plante alors ta rame dans la terre, sacrifie à Neptune de belles victimes, un bélier, un sanglier mâle et un taureau ; puis retourne dans ta patrie et offre des hécatombes sacrées à tous les immortels habitants de l'Olympe.

Longtemps après, la Mort cruelle, sortant du sein des mers, te ravira le jour au milieu d'une paisible vieillesse, et tu laisseras après loi, noble Ulysse, des peuples heureux. — Je t'ai dit la vérité. »" (Odyssée XI 110)

 

 

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Sil est une leçon à retenir de cet épisode, c'est que le devoir de sépulture est, depuis la préhistoire, un devoir imprescriptible  de l'humanité, même pour les marins ivres, pour tout être humain quelqu'il soit. On doit ainsi enterrer le corps de ses ennemis, pendant un conflit, et il est étonnant de ne pas voir élever au rang de crime contre l'humanité tout acte qui bafoue ce droit. Antigone aura, pour cela, toujours raison sur  Créon. Et si un marin est péri en mer, les femmes d'Ouessant et de Molène savent qu'il faut, à défaut de corps, rendre des hommages à la proëlla, son substitut en cire, en forme de croix, dont le nom breton vient de bro-ella, "retour au pays".

Urne aux proëllas, église d'Ouessant. Photo lavieb-aile 2024

 

Cimetière d'Ouessaant. Photo lavieb-aile 2024.

 

 

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Published by jean-yves cordier

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  • : Le blog de jean-yves cordier
  • : 1) Une étude détaillée des monuments et œuvres artistiques et culturels, en Bretagne particulièrement, par le biais de mes photographies. Je privilégie les vitraux et la statuaire. 2) Une étude des noms de papillons et libellules (Zoonymie) observés en Bretagne.
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  • "Il faudrait voir sur chaque objet que tout détail est aventure" ( Guillevic, Terrraqué).  "Les vraies richesses, plus elles sont  grandes, plus on a de joie à les donner." (Giono ) "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers !" (Pythagore)
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