TOUT FAUX !!! : j'ai décrit ici sous le nom de Palomena une autre punaise, Piezodorus lituratus (Fabicius, 1794), et je dois à la gentillesse et à la compétence de Mikaël Buord de pouvoir faire ici amende honorable. J'aurais pu m'en douter, pusique la Piezodorus se nomme Punaise de l'ajonc, Gorse Shield bug.
Elle est courante, banale, très répandue, la punaise verte Palomena prasina (Linnaeus, 1761) ! Et pourtant je ne la découvre vraiment qu' aujourd'hui, en scrutant les ajoncs où elle a le talent de se cacher si bien que je peux regarder longtemps les petites flammes jaunes sans la trouver.
• Et il y a ceci de curieux qu'elle est verte, d'un beau vert pomme, et qu'une fois prise en photographie elle apparaît argentée dans sa cuirasse nickelée niéllée de petits points .
• Ou encore ceci de curieux : les différents aspects que peuvent prendre sa larve, du stade I au stade V, ce qui en fait un jeu amusant lorsqu'il faut les trouver dans la nature. Voir ici : http://www.britishbugs.org.uk/heteroptera/idcards/life_stages.html
Mais comment reconnaître les larves des adultes ? parce que seuls les adultes ont des hémélytres qui sont les ailes antérieures. Il s'agit moins de larve que de stade nymphal, les punaises étant des insectes hetérométaboles sans stade immobile entre larve et adulte: les cinq larves ressemblent à l'adulte à l'exception des ailes et des organes génitaux qui se développeront progressivement. Ce sont des paumétaboles, les larves et les adultes partageant le même milieu, alors que les hémimétaboles envoient , par exemple, leurs larves en session aquatique jusqu'à leur majorité.
Ce sont des pentatomidès, car ces punaises ont des antennes composées de cinq (penta) articles.
• Ou bien cela : elles sont brunes à l'approche de l'hiver et deviennent vertes au printemps.
Son protonyme, celui qui a été attribué par Linné, me semble être, si j'en crois Geoffroy, Cimex subrotundus viridis, mais il se réfère au Fauna svec. n°648 et au Syst. Nat. de 1758. Le Fauna Svecica de 1761 mentionne, page 254 sous le n°950 le Cimex campestris, "apud nos frequentissimus", et ressemblant au Cimex pratensis en plus petit mais dépourvu de points à l'extrémité des élytres. C'est mon meilleur choix. Mais Palomena fut aussi nommé Pentatome dissimilis par Latreille, Cimex dissimilis . Je trouve sans-doute mon bonheur avec :
Pentatoma dissimile : Cimex dissimilis Fabricius Syst. Rhin.p. 157, n.59. Cimex prasinus, Fabricius, Syst. Rhin. p.166, n.58 ; Linnaeus, Fauna svecica, n.731.(in Blanchard et Brullé, hist des insectes, T 3, 1860).
Je donne donc comme protonyme : Cimex prasinus. (je ne trouve pas l'acces aux banques de données taxonomiques.)
Mais cela ne me donne pas l'origine du nom Palomena, attribué au genre par Etienne Mulsant, auteur avec Claudius Rey d'une Histoire Naturelle des punaises de France (Deyrolle 1765).
Après avoir recherché le sens de son nom scientifique (prasina vient du latin prasinus, a, um : de couleur verte), on peut s'amuser à la distinguer de :
-Nezara viridula, plus grande, à l'abdomen caréné, et qui porte 5 petites taches blanches à la base du scutellum.
-Palomena viridissima Poda, 1761 : très semblable, mais dont la marge anterolatérale du pronotum est légèrement convexe (légèrement concave chez P. prasina) et jamais soulignée d'orangé, et dont le deuxième article antennaire est 1,5 à 1,8 fois plus long que le troisième article, alors que ces articles sont de même longueur chez prasina. (Auguste Puton, Annales de la Société entomologique de France, 1881, 5 : 44-45)
Amusant, oui, à condition de connaître cela :
Et voici ma punaise :
Ici, c'est bien Palomena prasina :