Zoonymie de la Noctuelle de la Patience Acronicta rumicis.
Elle n'est pas difficile, Acronicta rumicis ! Son nom français, comme son épithète rumicis indique qu'elle sait se contenter de la Patience sauvage, Rumex obtusifolius , et cette plante modeste qui se développe "sur les terres agricoles régulièrement engraissées de purin " ( Guide Nathan papillon de H Bellman) et les "prairies occasionnellement inondées" n'est pas rare en Bretagne. Mais elle goûte aussi à la Ronce frutescente, au Plantain lancéolé, au Pissenlit dent-de-lion, à l'Euphorbe petit-cyprès ou à la Centaurée jacée, quand elle ne s'attaque pas à la Bruyère commune ou au saule marsault.
Son nom latin d'Acronicta (Ochsenheimer, 1816) vient du grec akronux, le crépuscule. On la rencontre encore sous le nom de genre Viminia, actuellement considéré comme synonyme non valide d'Acronicta.
Son nom vernaculaire de Noctuelle de la Patience a été donné par Guillaume-Antoine Olivier dans l' Encyclopédie Méthodique, mais notre médecin toulonnais n'a pas eu besoin de beaucoup d'imagination pour traduire mot à mot le Phalaena Noctua rumicis qu'il trouvait à la page 516 du Systema Naturae de 1758 de Linné.
La postérité a pourtant retenu son "invention" face à celle de Charles de Geer qui avait créé le zoonyme de "Phalène cendrée noirâtre" (Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, tome I p. 185 et Tome II p. 41) repris par Jacques Louis Engramelle sous la forme " La Cendrée noirâtre" dans le tome VI de Papillons d'Europe en 1788, p. 15 n° 288.
La postérité, ce fut donc Jean-Baptiste Godart et Philogène Auguste Joseph Duponchel qui reprirent le nom de Noctuelle de la Patience dans le tome 6 de leur Histoire Naturelle des Lépidoptères de 1826 (p. 241, n° 331).