L'exposition Giacometti aux Capucins de Landerneau, Fonds Hélène et Michel Leclerc. Quelques photos de mes coups de cœur.
Jusqu'au 25 octobre 2015.
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Voir dans ce blog :
L'exposition Miro de 2013 à Landerneau I :
L'exposition Miro de 2013 à Landerneau II
L'exposition Miro de 2013 à Landerneau III
L'exposition Miro de 2013 à Landerneau IV
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De Giacometti, tout le monde connaît l'Homme qui marche, qui lui est emblématique.
Alberto Giacometti . "L'Homme qui marche" I, 1960. Bronze. Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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Mais je ne connaissais pas "La Femme qui marche" . Elle ne marche d'ailleurs pour ainsi dire pas, rien à voir avec les grandes enjambées du précédent ; et rien n'a voir non plus avec la Gradiva du Vatican chère à Freud et qui soulève allégrement son talon.
La statue de Giacometti a moins de précipitation, plus de prudente gravité, elle avance timidement un pas comme pour le poser sur un tapis rouge, presque aussi hiératique que l'égyptienne Isis. Mais cette adolescente connaît déjà l'habile déhanché et la cambrure féline.
Alberto Giacometti . "La femme qui marche" 1932, version de 1936. Bronze. Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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Alberto Giacometti . "La femme qui marche". 1932, version de 1936.Bronze. Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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Alberto Giacometti . "La femme qui marche" . 1932, version de 1936. Bronze. Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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Le 12 septembre, Cécilia Braschi avait donné une conférence "Copier pour mieux voir ; Giacometti et les artistes du passé", qui soulignait les relations entre la pratique par Giacometti de la copie des œuvres d'art les plus diverses, et sa tentative d'atteindre, par ce dialogue, la représentation la plus authentique du monde, et du visage. En particulier, Giacometti s'est inspiré des portraits du Fayoum , avec leur stricte frontalité, leur regard de face fixant l'éternité, leurs couleurs ocre et bistres. Avec, dans cette fascination pour les portraits funéraires de l'Égypte romaine, la hantise de la mort.
Alberto Giacometti . "Tête d'homme sur socle", plâtre peint, vers 1949-1951 . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
Hantise de la mort aussi dans les œuvres suivantes :
Alberto Giacometti . "Tête sur tige", plâtre peint, 1947 . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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Alberto Giacometti ."Tête-crâne", plâtre , 1934 . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
Et c'est la même hantise du mort et du vif indissociable dans les noces du regard et de l'orbite des multiples portraits et têtes sculptées.
"Tête d'homme (Lotar I)", vers 1964-65, Alberto Giacometti . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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"Giorgio Soavi", 1963, huile sur toile, Alberto Giacometti . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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"Jacques Dupin" (détail), 1965, Huile sur toile, Alberto Giacometti . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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"Diego, portrait au col roulé", vers 1954, bronze, Alberto Giacometti . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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Pour atteindre l'essence de l'être humain, en rendre la meurtrissure ontologique, il faut que sa peau devienne semblable aux murs de l'atelier du 46 rue Hippolyte-Maindron, qu'elle soit blessée par le poinçon, flagellée par le pinceau, tatouée par le crayon, flétrie par les couleurs qui dégoulinent, qu'elle devienne confuse, hétérogène, avec ses graffiti et ses repeints, ses éclats et ses écailles.
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"Tête de femme (Flora Mayo), 1926, bronze, Alberto Giacometti . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
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"Nu debout sur socle cubique", 1953, et "Femme de Venise V," 1956, plâtre peint, Alberto Giacometti .. Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.
Comme nous sommes loin de la Femme-cuillère aux flancs féconds et aux lignes épurées !
"femme cuillère" 1927, plâtre, Alberto Giacometti . Landerneau, septembre 2015, photographie lavieb-aile.