Église de Guimaëc : Anne trinitaire.
Ce groupe de bois polychrome du XVIIe siècle est placé à gauche de la chapelle de la Vierge, chapelle latérale gauche de l'église, alors qu'à droite de l'autel de chapelle se trouve les statues de saints Côme et Damien, taillé selon René Couffon dans la même pièce de bois.
Sainte Anne est ici debout, tenant son livre fermé sous le bras droit. Les deux femmes sont placées l'une derrière l'autre, tournées de trois-quart vers la gauche, assez semblables par le voile qui recouvre leur tête, par leur visage aux joues rondes et rubicondes, mais la Vierge est de taille inférieure presque de moitié par rapport à sa mère, le sculpteur ayant trouvé l'artifice de la placer debout sur une sorte de tabouret afin que les trois visages de la grand-mère, de la mère et de l'enfant s'alignent en un cône. Les deux bras repliés puis les deux pans à large courbe des étoffes participent à former dans sa partie basse cette large diagonale du cône, définitivement souligné par le galon doré des manteaux, dont la ligne se poursuit jusqu'aux pieds de l'Enfant-Jésus. Celui-ci rompt le mouvement levogyre des corps en nous faisant face pour nous bénir de la main droite, tout en maintenant à gauche ce globus crucigère qui le désigne comme Salvator Mundi, Sauveur du Monde.
Si on considère la partie basse, on peut voir les socles des pieds des deux femmes comme les degrés d'un escalier, d'une échelle spirituelle qui, à travers le mystère de la conception virginale de Marie dans le baiser de la Porte Dorée, puis à travers celui de la conception virginale de Jésus lors de l'Annonciation (avec intervention dans les deux cas d'un ange) réalise le dessein divin de l'Incarnation. Le chérubin sculpté sous les pieds de la Vierge, et celui qui s'affiche au sommet des rinceaux de la niche, ne sont pas seulement décoratifs, et si l'on sourit de voir les faces joufflues des Putti reprendre, comme un leitmotiv, les rougeurs épanouies des saints personnages qu'ils accompagnent, on comprend aussi qu'ils balisent un espace sacré
N.B : selon René Couffon (Nouveau Répertoire des Églises et Chapelles ), le presbytère renferme un autre groupe trinitaire où Anne présente une grappe de raisin à Jésus que la Vierge porte sur ses genoux : il provient de la chapelle du Christ.
Poursuivre la visite :
Saint Côme et Damien (XVIIe), les frères jumeaux, chirurgiens qui ne se faisaient pas payer : ils ont bien mériter qu'on les qualifient d'anargyre, qui n'acceptaient pas d'argent. C'était il y a très longtemps (au IIIe siècle) et très loin d'ici (en Arabie).
Ils respirent la santé, et leurs bonnes couleurs (dues aussi aux vertus du bon air breton) font de la publicité pour leur clinique.
Mes autres coups de coeur, dans le désordre :
L'Ange buccinateur du Jugement Dernier, à la place de l'ancienne chaire :
avec l'inscription Surgite mortui, venite ad Judicium : Levez vous, les morts, et paraissez au Jugement.
Ce qu'il reste d'un arbre de Jessé (conservé dans la sacristie) :
Avant 1963, le Dr Louis le Thomas l'avait vu au presbytère, déjà réduit à la Vierge-Mère, Jessé et la Démone : seuls ces deux derniers demeurent aujourd'hui les témoins d'une belle oeuvre. Le tronc de l'arbre débute son élévation, prenant racine dans la poitrine du père de David. La Démone à torse dénudé se tient cambrée et redressée, comme sur l'arbre de St-Aignan, et avance sa main, ou plutôt sa patte réduite à une serre tridactyle étreignant un objet énigmatique (L. Le Thomas).
La Vierge était, paraît-il, "frustre" et l'ensemble "écrouté" : sans regret.
Il provient de la chapelle du Christ, qui date du XVIe siècle.
La Vierge à l'Enfant :
Cette vierge couronnée provient de la chapelle Sainte-Rose de Lima.
Christ en croix vêtu d'une robe
venant de la chapelle du Christ, au nord du bourg : le Christ porte une robe pourpre et la couronne fleurdelysée.
Joseph d'Arimathie
provenant de la chapelle du Christ ; il provient d'un Sépulcre et tient le suaire.
Saint Laurent
également déplacé ici depuis la chapelle du Christ, il tient le grill de son supplice
Saint Dominique
de la chapelle du Christ, accompagné de son chien.
Saint Mélar : XVIe
: il tient en main une prothèse main-poignet , celle que l'on lui fit réaliser après que son oncle lui ait coupé la main droite et le pied gauche. Miraculeusement, il parvenait à faire remuer les doigts de cette prothèse d'airain.
Fils du roi Miliau (celui de Guimiliau) il porte la couronne royale qui lui serait revenu de droit si son oncle n'avait pas assassiné le père et mutilé le fils avant de le faire décapité. Ici, il a encore la tête sur les épaules, comme à Lanmeur mais à Plouezoch la paroisse voisine il est représenté en saint céphalopode, portant sa tête sous le bras.
Une chapelle Saint-Mélar du XVIIe était en ruine sur la paroisse en 1880 et a été rasée en 1903. Mais cette statue proviendrait, là encore, de la chapelle du Christ (R. Couffon).
Saint Eloi
Saint Maëc :
Saint Fiacre :
Saint François d'Assise :
provenant de la chapelle Notre-Dame de la Joie.
Sainte Rose de Lima :
Une chapelle sainte-Rose de Lima, actuellement détruite, existait à Poul-Roudou, et dépendait de la seigneurie de Kervéguen.
Sainte Rose de Lima (Lima,1586-1617) est la patronne des Amériques et la première sainte du Nouveau Monde, canonisée en 16
Tableau de Saint Roch et de Saint Éloi,
"tableau sans mérite signé "BLEVIN 1790" " (R. Couffon) ; une chapelle saint-Roch, détruite, a servi de mairie à la fin du XIXe siècle.