Mais kékcékça ? Sur le capitule de ce pissenlit, cet insecte grisâtre tout en longueur, qui ressemble à un papillon de nuit ou à une mite avec ses ailes enroulées en cigarette autour de l'abdomen, ses gros yeux proéminents et ces longues, longues antennes ?
Je regarde mon guide : est-ce un plécoptère, aussi nommé perle en raison des formes de bille des yeux?
Je joue mon joker, et soumet mon image au forum de Bretagne Vivante, au rayon " invertèbrés" : c'est Mael Garrin en personne qui, dans la demi-heure, me répond, comme il l'avait fait pour le symphite que j'avais pris pour une chenille : ce n'est pas un plécoptère, dont les ailes sont pliées à plat sur le dos, mais un trichoptère, dont les ailes sont placées en toit. Mais savoir lequel, il ne sait pas.
Je vais vite me renseigner sur ces bestioles : elle tirent leur nom de tricho-, poil, et -ptère, aile , car à la différence des mites et des papillons, leurs ailes ne sont pas faites d'écailles (lépido-) mais de poils.
Je vérifie en zoomant ma photo, et je vois effectivement que les ailes ont des cheveux hérissées sur la tête (si je puis dire).
Si Mael Garrin ne peut préciser l'espèce en question, inutile de dire que ce n'est pas moi qui vais trouver. Des trichoptères, il en existerait 89 espèces dans le Finistère.Mais je trouve un site excellent sur les trichoptères, très complet et pas avare sur les schémas, chez Opie-benthos: jetez-y un coup d'oeil :
http://www.opie-benthos.fr/opie/pages_dyna.php?idpage=841
J'ai observé l'animal à Roscanvel, devant l'île Renard, entre la grève et la cuvette humide constituée derrière la digue qui relie l'île. Or, sur le site Opie-benthos, il est spécifié que dans les "mares en zone littorale (dune) " se trouvent des trichoptères du groupe des Limnephilidae, notamment Lilmnephilus affinis Curtis, 1834. Si il s'agit ici d'un Limnephilidae, je dois trouver à coté des yeux composés des ocelles : oui, je crois les voir. (j'ai la foi).
De toute façon, cela me permet d'apprendre que ce sont des insectes holométaboles, caractérisés par un cycle vital alternant une phase terrestre adulte, la ponte d'oeufs, et une phase aquatique d'abord sous forme de larves différant beaucoup des adultes et qui sont mobiles (stade actif), puis sous forme de nymphe aquatique immobile, avant l'émergence d'un nouvel adulte terrestre.
Ce sont les larves qui sont bien connues, surtout des pêcheurs à la ligne qui s'en servent d'appât pour la truite : ce sont les phryganes. Sitôt écloses, elles construisent grâce à des glandes séricigènes situées sous la bouche une gaine de soie sur laquelle elles viennent coller des éléments hétéroclites, petits graviers, morceaux de bois ou de végétaux, un vrai "land-art" en bois flotté qu'elles ajustent au fur et à mesure de leur croissance en élargissant le devant et en sectionnant l'arrière trop étroit . elles vont faire évoluer cet étui fait-maison jusqu'au cinquième stade larvaire, puis vont connaître la mue nymphale. La nymphe va rester dans son étui jusqu'à l'émergence.